Kiblind#14

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Gratuit_Fév_Mars_2007 N°14 le journal qui vous publie vous 10 000 ex.

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Février-Mars 2007

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.sur le zinc DÉFILÉ 08

.dossier urbain 3/5 LYON VERT 11

.anachronique L’amphIThÉâTRE DEs TROIs gauLEs 17

.rétropolitain sOYEZ IN,paRLEZ LYONNaIs 19

.lyon dans la presse CÔTÉ maIsON 20

.international NOuVELLE TERRE DE DIaLOguE 22

...uN OEIL suR LYON

. dossier CuLT(uRE) DE La gRaTuITÉ 47

.web RECmag.COm 53

.édition TaNIBIs 55

.musique BLuE NOTE FEsTIVaL + 56 pL[a]IN suD + La mINE DE RIEN56

.théâtre FRaKO FEsTIVaL 59

.atelier pREsquE gRENOuILLE 61

.agenda pass 05/02 > 25/03 63

.chronique du ki FEuTRE... 66

...BaZaRT

. maRjOLaINE LaRRIVÉ 26

. YOVIF 28

.VINCENT pIaNINa 30

.sTÉphaNE DuRaND 32

.IVaN BRuN 34

.FLORENTINE REY 38

.KaTIa BOuChOuEVa 42

.BENjamIN TaRD 43

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Dans le cadre du dispositif «Emploi

Tremplin», l’Association Kiblind est

soutenue par la Région Rhône-Alpes

et le FSE.

sommaire

ÉDITO

Auteur de bandes dessinées énervé et engagé, Ivan Brun s’autoédite en 1996 dans Lieux Communs, un recueil de séquences

en couv + pages centrales

nananinanano

délivrant une approche sociologique sur l’urbanisme et la

population des banlieues. En 2004, sort l’album Otaku, fiction

spéculative réalisée en collaboration avec le scénariste

Lionel Tran, puis Tanibis fait paraître Lowlife, recueil de récits

courts et incisifs.

Ivan Brun développe en parallèle un travail de peinture, dressant un constat des nombreuses transformations traversant notre société depuis les deux dernières décennies. Ses travaux récents sont des séries réalisées sur des cartons d’emballage dans un laps de temps limité.Contacts : http://sickfuckermagazine.blogspot.comou www.tanibis.net

défilé...

JUST DO IT# Buvez (au Salon du vin et des terroirs de France, du 2 au 4 mars à Eurexpo, et le 18, pour la Saint-Patrick), éliminez : quelques « foulées San-priotes » (le 18 février à Saint-Priest), un 8e Déci’jogg (à Décines, le 15), le record du tour du parc de la Tête d’Or, le 11 mars ; arrêtez la Guiness, faites-vous un Book de coureur…

# Do It… yourself participez au 14e salon du bricolage et des inventions, le 2 février à la Halle Tony Garnier ; terminez vos étagères ; rêvez de construire une maison tout en bois (Résidence bois, du 15 au 20 mars à Eurexpo), pensez que vous êtes le seul…

# Juste-faItes-vous… plaIsIr réveillez vos passions, pour la carte postale ancienne (à l’Espace Tête d’or, le 10 mars), le disque (Salon international, le lendemain au même endroit), frottez-vous aux Celtitudes, du 7 au 24 mars, à Villeurbanne et dans d’autres villes du Rhône…

DÉ-FI-DÉLITÉ# fêtez la saInt-valentInLe 14 février, répétez-vous qu’elle est plus ancestrale que

commerciale ; ne tombez pas dans la calèche, ni dans le

cliché ; planifiez, ça tombe un 14, le Salon des énergies

renouvelables (votre couple en a-t-il besoin ?) ou le Salon

des véhicules de loisirs d’occasion (Eurexpo), main dans la

main, le lendemain…# ayez le mot Doux Dites-lui qu’elle est plus belle que Miss beaujolais, élue le 3

mars au Perréon ; dites-lui que s’il y avait un Mister beaujo,

il aurait sûrement gagné, pas seulement sur la mensuration

du goulot ; redites-lui qu’il/elle est si intelligent(e) qu’il/

elle pourrait inaugurer la Semaine du Cerveau, du 13 au

19 mars dans toute la région…# parlez-luI en vers et Contre tout Gardez vos œuvres pour le Printemps des poètes, du 5 au

18 mars ; ou, si l’histoire finit mal (en général ?), pour les

Quais du Polar, à partir du 29...

G. V.

DÉFI POUR LA TERRE# regarDez DerrIère le hu(B)lot

Arrêtez la terre vue du ciel, préférez voir le ciel de la terre, faites les petits

gestes qui comptent ; rendez-vous, par exemple, au 21e Primevère (du

23 au 25, à Eurexpo), Salon de l’écologie et des alternatives, à la Foire

aux plantes rares (Château de Saint-Priest, le 24 et 25 mars), ou au 5e

Marché nature, le 2 avril, à Miribel…# QuI n’aIme pas les Bêtes…

Participez au grand loto « au profit des animaux », le 3 février à la Mairie

du 8e , ou promettez d’aller à Papillyon (Salle de la Ficelle, X-Rousse, à

partir du 31 mars), le Salon international de l’insecte et de l’arachnide ;

dites, à l’entrée, que le jeu de mot n’était pas si facile à trouver…

# et Comme touJours, faItes Du vélo

Jouez à Velo’v racing ; participez à la Vélorution, le 24 mars, dans les rues

de Lyon ; dites-vous que le printemps reviendra vite, comme la grande

boucle, et que cet été, vous vous remettrez bien un Galibier…

uN OEIL suR LYONsur le zinc

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80C’est le nombre de kilomètres de balades urbaines proposé dans Lyon… à pied, un nouveau city-guide sorti en décembre dernier. Il y a en a pour toutes les foulées, petites et grandes : le « grand tour de ville » mesure 33 km ; le circuit « Presqu’île + Pentes de la Croix Rousse », 13 km, la boucle du Vieux Lyon, 4,5 km. Et si vous forcez, sachez que la clinique du Parc, à Lyon, vient d’obtenir la première place, au palmarès des cliniques françaises, pour la chirurgie du pied et de la cheville…

1800 C’est le nombre d’étudiants actuellement inscrits à l’école de musique de Villeurbanne, dont la formule reste unique en France. Créée en 1980 par le compositeur Antoine Duhamel pour « apprendre autrement », elle regroupe une centaine d’enseignants, exerçant dans 120 matières musicales ainsi que dans de nouvelles disciplines de danse et de théâtre. Ils ont tous pour mission de favoriser les pratiques d’ensemble, la créativité et l’imagination des élèves, enfants et adultes. Comment passer, par exemple, du djembé à la contrebasse, ou former des duos avec des instruments très différents. Depuis plusieurs années, l’école de Villeurbanne est reconnue comme école nationale par le Ministère de la Culture. Elle a notamment délivré le premier diplôme de rock. A quand verra-t-on Iggy Pop, Lou Reed et consorts polémiquer, dans la cour de l’école, sur la réforme du LMD ?

18 Outre l’installation et l’exploitation des Vélo’V, le contrat de mobilier urbain négocié avec Decaux rapporte 18 millions d’euros de redevance (publicitaire) à la ville de Lyon. Une rémunération qui, dans d’autres villes, va pédaler dans le vide. A Marseille, par exemple, le contrat de mobilier urbain (Decaux) n’ayant pas été revu dans son ensemble, les 1000 vélos installés en libre service devraient coûter près de 3 millions d’euros par an à la collectivité.

sur le zinc

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lyon vertDossier urbain 3/5

Lyon, comme la plupart des grandes villes d’Europe, continue de s’étaler. Et sur la vie d’la terre, comme on dirait, les effets sont pervers : paysages sacrifiés, pollution et dépenses d’énergie pour les transports entre le centre et la périphérie, etc. Simultanément, dans sa manière de penser et de faire vivre la ville, Lyon n’a jamais autant misé sur les verts. Grands espaces ainsi colorés, urbanisme « propre », éco-citoyenneté qui commence à vélo et se poursuit à la campagne… sans qu’on ait forcément besoin d’y aller. Sous les pavés, la terre : derrière des dynamiques apparemment inéluctables, sommes-nous à l’épisode (n°3) d’une petite révolution urbaine ?

D ans les villes, le naturel « semble » revenir au galop, comme un pain de campagne à la gueule de l’agglo. Ce phénomène,

relativement nouveau, est très sensible, extrapolé peut-être. En tout état de cause, on ne va pas faire comme Renaud : mettre des épinards dans le beurre de la ville, ce n’est pas la dernière volonté baba ni une velléité des bobos. Il y a plus d’un siècle, l’humoriste français Alphonse Allais, presque comme la comète (= ne reste pas), faisait rire à chaudes larmes sur la campagne à la ville et la ville à la campagne. On n’a plus la même humeur. Mais que l’image fît tant rire, c’est déjà beaucoup dire… Aujourd’hui, et ce n’est sûrement qu’un début, on n’a jamais été autant à la ville et si près de la campagne. Au sens physique, puisque la ville déborde sur d’anciennes terres vierges, et symbolique : les marques des artères rurales s’impriment jusque dans le cœur de la ville. On profite tellement des nouveaux espaces créés par la collectivité qu’on en prendrait même sa vessie pour une lanterne : pisser contre un lampadaire des berges du Rhône, ça ferait le même effet, qu’en pleine nature, sur le tronc d’un peuplier abandonné. On refait le marché ou on dîne agricole, lorsque le marketing, de la campagne à la ville, a déjà pu l’emporter.Ainsi l’espace verdoie. Particulièrement là où le vert est aussi la couleur des billets. La nature à la ville, une affaire de riches ? Oui, mais pas que, l’essentiel étant surtout de considérer que l’éco-citoyenneté, dont peuvent se réclamer les décideurs et les habitants d’une commune ou d’un quartier donné, c’est un œil sur la planète mais aussi un strabisme convergent sur son environnement, « propre ». Je veux voir la campagne de ma fenêtre : commence par rejoindre le far-ouest lyonnais plutôt que le vingtième étage d’une tour des Minguettes. Mais attention : au Lyon Vert, on ne joue pas qu’à la roulette. Le tapis est accessible à tous, et la ville mise sur plusieurs grands projets : berges du Rhône (avec l’enterrement des voitures, tout un symbole), aménagement des Confluences, et autres plans plants. Ailleurs, on voit se re-développer des jardins familiaux, concédés par des collectivités à des familles pour leur permettre de cultiver leur jardin, sans être candide sur le fait qu’un oranger ne poussera jamais à Calais…

une Journée à la ferme Et si les choux refusent de sortir comme des fleurs, même dans le Nord, direction le marché. Il y en a de plus en plus, des normaux, des bio, des « nature » (à Miribel, par exemple), des « à plantes vertes », des pas mûrs. Les citadins adorent, on y sent la nature, même si les fruits ont parfois tellement voyagé qu’ils ressemblent à de vieux légumes. On s’y croirait presque, sur la place du village, même si derrière les étals, il y a une quat’ voies en route. L’important, c’est la rose, surtout quand on croit, tôt le matin, y sentir la rosée. Et ce cam’lot, à côté du poissonnier, vous lui remettrez bien un p’tit Bécaud… A Lyon, on est également très fervent des courses directement chez l’exploitant. Ce sont les urbains, généralement pas les plus campagnards, qui vont s’alimenter à la ferme, directement ou par l’intermédiaire d’une association. Les expériences sont déjà plurielles, à l’échelle nationale, avec les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, dans le cadre desquelles des consommateurs se regroupent autour d’un producteur) ou les « Voisins de panier »… Depuis mai 2006, six jeunes lyonnais regroupés dans l’association Alter conso permettent à 300 adhérents de s’alimenter directement auprès des producteurs de la région. Les consommateurs choisissent la fréquence, la taille (solo, couple ou famille) et le contenu (légumes, viandes…) du panier. Ensuite, l’association, qui ne dispose pour l’instant que d’un salarié à mi-temps, récupère les produits dans les fermes, confectionne les paniers, puis les livre dans différents points de distribution (centres sociaux, cafés...). L’initiative n’est pas réservée aux personnes les plus aisées. En effet, pour rendre les produits accessibles aux foyers plus modestes, Alter Conso propose des tarifs réduits et sollicite l’aide des collectivités pour compenser. Aussi, au-delà des exemples locaux, l’alimentation à la ferme se développe sensiblement. Il en est de même pour ceux qui prétendent diffuser, « à la ville », des produits de la ferme avec petite musique d’ambiance. Quand le marketing rencontre le champ de maïs (et des possibles), ça donne le développement de « restaurants agricoles », comme Chez Gaston, à Lyon, entre un hippopotame et une kyrielle de bouchons. La formule est un succès,

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forcément réservé : l’octroi pour la campagne, c’est le prix du menu, et la virée au champ, c’est rue Mercière, « verte » de monde…

sans les pavés : la plageDe la ville vers la campagne, nombreux sont ceux qui en prennent le sens. Les péri-urbains qui n’ont pas d’autres chemins (un phénomène particulièrement sensible dans la région parisienne, où la pression immobilière oblige à quitter la ville, même déjà périphérique) ; les urbains avec moyens qui pensent y suivre les sentiers de la gloire (dans les riches zones entre ville et campagne, comme les Monts d’Or, près de Lyon) ; et les néo-ruraux, qui partent pour des raisons variées (prix des loyers, changement d’activité…) mais surtout pour quitter la ville et (se) le faire savoir. Exemple local, dont le succès démontre aussi qu’il reflète une part de réalité : la BD « Le Retour à la terre » dont le dernier épisode (Le Déluge) vient de sortir chez Dargaud. Elle raconte l’histoire vraie de son illustrateur, Manu Larcenet (associé à Jean-Luc Ferri, le « père » d’Aimé Lacapelle, détective paysan de Fluide Glacial) qui a quitté Juvisy en banlieue parisienne pour les Ravenelles (89 habitants) dans la campagne lyonnaise. L’histoire raconte l’apprentissage de la vie à la campagne et illustre l’expérience néo-rurale, qui séduit aujourd’hui de nombreux citadins. Quand on commence à se prendre les pieds dans les pavés, on voit du sable fin dans un champ de blé. Alphonse est mort de rire : à 152 ans, c’est l’air de la campagne…

numérosverts (free) >> le 80 : 80 % des français rêvent d’un pavillon en banlieue, la même proportion souhaite avoir plus de nature en ville.

>> le 36 : à lyon, la voiture est responsable de 36 % des émissions de gaz à effet de serre.

>> le 360 : c’est le nombre de kilowatts par an et par mètre carré, dépensés en moyenne dans l’habitat ancien, contre 90 dans le neuf.

>> le 36 000 : chaque jour, vélo’v fait le tour de la planète, soit 36 000 kilomètres, avec l’utilisation de ses 200 bicyclettes.

14uN OEIL suR LYON dossier urbain 3/5

qualité de ville…vIvre Comme un éCo-CItoyen est sans Doute la réponse ultIme De tous les CItaDIns pour trouver un semBlant De lIen soCIal entre les tentaCules De BItume. Il ne s’agIt pas D’une Culture nouvelle, maIs D’un art De vIvre en 4 leçons…

Cet exercice n’est pas aisé et nul colifichet ou malfaçon chinoise ne pourra vous aider dans cette quête d’un genre nouveau. Et oui, vous me direz, 2007 commence mal. Pourtant le rêve consacré à désacraliser ne semble pas des plus importants : il suffit que nous renoncions au rêve de Bouygues et autres consortiums immobiliers, à savoir le pavillon de banlieue. Dit comme cela, cette renonciation ressemble à l’absolution des alter-mondialistes. En réalité, il s’agit du rêve commun de notre peuple gaulois : une petite hutte, loin du chahut des autres.Pour autant, la hutte a un coût écologique. Elle constitue un habitat éparse qui interdit à chacun d’être relié au chauffage urbain et aux transports en commun. De fait, il ne reste que le chauffage individuel et la voiture. La ville se dilue ainsi dans des espaces sans vie. Certains urbanistes sont allés jusqu’à comparer ce phénomène à celui de la construction des grandes barres dans les années soixante-dix. L’horizontal s’est substitué au vertical.

# 2 - mon appart’ versIon éColo

# 3 - J’arrête D’être feIgnant…

# 4 - à la nouvelle moDe De Chez nous

# 1 - Je Change De rêve

Après avoir renoncé à la hutte loin de tous les problèmes urbains, il faut s’attaquer au problème de l’habitat. Il représente, en effet, 40 % des émissions de gaz à effet de serre. En cause : le chauffage, l’eau chaude sanitaire, et maintenant la clim’. Il existe

désormais des moyens simples pour réduire sa facture d’énergie : mettre des rideaux devant les fenêtres, par exemple, pour éviter les phénomènes de pont thermique ; mettre votre linge à sécher à l’air libre plutôt qu’au sèche-linge ; éteindre la veille de votre télé ou de votre boîtier ADSL. Et oui : chez Free, les consommations téléphoniques ne sont pas chères mais votre boîtier peut vous coûter jusqu’à 100 euros par an en énergie. Ainsi, en réalité, votre abonnement revient à près de 40 euros par mois ! Alors, le crétin.fr, c’est qui ?

… et je roule à vélo ou je marche à pied ! En effet, les trajets automobiles sont responsables de 36 % des gaz à effet de serre sur la seule ville de Lyon… Et pourtant, 70 % des trajets font moins de 5 kilomètres alors que les études démontrent qu’en ville, en voiture, à vélo ou en transports en commun, la vitesse commerciale est quasiment identique : autour de 20 kilomètres / heures…C’est simple : tous les habitants gagneraient en qualité de vie et de ville. En plus, ça permet de lutter contre l’obésité. Reste maintenant à trouver un tandem pour pouvoir draguer, c’est une autre histoire…

Pour que nos pets trouvent un équilibre écologique, il nous faut agir sur la ville souvent faite de pierre et de béton. Bref, il faut planter des arbres ! Dit comme cela, tout paraît simple. En réalité, tout dépend de notre bonne volonté à retrouver nos origines agricoles.

Ces quelques leçons d’écologie urbaine ne doivent pas nous faire oublier qu’une véritable mutation s’est imposée à nous sans que nous la remarquions. Comme aime à le souligner l’adjoint à l’urbanisme à la Mairie de Lyon, Gilles Buna : « le genre humain est devenu le genre urbain ». Et si nous n’en prenons pas garde, nous pourrions poursuivre les erreurs du passé qui, aujourd’hui, font peser le risque d’une ville à plusieurs vitesses… PR M. + G. V.

J. T.

l’amphithéâtre des 3 gaules

anachronique

Au creux des pentes de la Croix-Rousse, persistent les vestiges oubliés d’un amphithéâtre gallo-romain. Un témoignage de la Capitale des Gaules, devenu le théâtre du massacre des Chrétiens de Lyon.

uN OEIL suR LYON anachronique

17

L ’Amphithéâtre des Trois Gaules, dont il est encore possible d’apprécier la surface en longeant la rue des Tables Claudiennes ou

le Jardin des Plantes (1er arrdt), est un témoin du sanctuaire fédéral des Gaules édifié 12 ans avant J.C. En ces temps-là, la Gaule était divisée en soixante nations et en 3 provinces impériales : la Belgique, l’Aquitaine et la Lyonnaise. Depuis 43 avant J.C., Lugdunum fleurissait sur la colline de Fourvière, fondée par un lieutenant de César et des citoyens de Vienne chassés par des émeutes gauloises. En moins de vingt années, la bourgade était devenue le centre politique de la Lyonnaise, puis consacrée « Capitale des Gaules ».Au début du mois d’août (mois d’Auguste), les représentants des provinces se réunissaient dans l’amphithéâtre pour célébrer le culte de Rome et de l’Empereur, histoire de renouveler leur allégeance à l’Empire. Chaque nation gauloise avait son emplacement réservé par son nom gravé dans la pierre des gradins et assistait une fois l’an à quelques réjouissances prévues pour l’occasion. C’est en ce lieu que se tenait le « Conseil des Gaules », symbole de l’unité des provinces au Ier siècle.

le sang Des martyrsMais l’arène gagna plusieurs lignes d’Histoire au temps des premières persécutions contre les Chrétiens. Originellement réservé au « Conseil », l’amphithéâtre ne comptait qu’un nombre réduit

de places assises. Il fut agrandi au IIe siècle, et sa vocation sélective devint celle d’un établissement public où le tout-Lyon pouvait assister à des divertissements aussi excitants que diversifiés : combats de gladiateurs, mises à mort par entremise subtile de grands félins, etc. Ainsi devint-il le théâtre public du massacre des premiers Chrétiens de Gaule.En 177, le groupe envoyé par Polycarpe afin de favoriser l’implantation du christianisme est mis aux fers. Quarante-huit martyrs sont livrés à la vindicte de la foule romaine de Lugdunum. Si quelques-uns succombent au traitement des geôliers, comme Pothin, premier évêque de Lyon, les autres sont livrés aux regard du public et à la griffe des lions dans le cercle des Trois Gaules. Parmi les suppliciés, une jeune femme blonde est épargnée par les fauves. La légende veut qu’à son approche, alors qu’elle était ligotée au poteau usuel, les lions se sont couchés à ses pieds. Elle est maintenant la sainte patronne de la ville : sainte Blandine.Aujourd’hui encore, un pieu de bois commémore le massacre des martyrs de Lyon, inauguré en 1986 par Jean-Paul II au centre de l’antique amphithéâtre.

19uN OEIL suR LYON

rétropolitain

soyez in,parlez lyonnais !

rétropolitain

C’est une tendance ostensible : en Europe, la mode est à la résurgence des particularismes linguistiques d’antan. A Lyon, que ce soit à travers des cours collectifs ou simplement dans la rue, serait-on en train d’assister à la réhabilitation d’un certain parler lyonnais ?

S. L.

S ans toujours le savoir, nos expressions quotidiennes sont truffées de ces vocables qui reforment le dictionnaire oublié du

langage lyonnais. De « bugner » pour « cabosser », à « cagnard » comprenez « soleil », en passant par « piave » qui désigne en soirée « n’importe quelle boisson alcoolisée » (pourvu qu’on ait l’ivresse), sans oublier la fameuse « gâche » repérée dans le métro… les mots d’aujourd’hui sont parfois restés ceux d’avant hier.On aurait pourtant juré le fameux patois des canuts défunt, eux qui à l’époque s’émerveillaient devant « l’automaboule », redoutaient les « catapostrophes » économiques et pratiquaient allègrement la « chopinaison », action consistant à lever subtilement le coude pour épancher sa soif dans les « bouchons ».A dire vrai, si le langage de nos ancêtres n’est pas mort, il a connu, ici et ailleurs, des jours bien meilleurs. Pendant longtemps, Lyon fut en effet le berceau du Franco-provençal, idiome tampon entre la langue d’Oil au Nord et la langue d’Oc au Sud. Issu de la latinisation romaine, il exerça son influence sur de nombreux départements français ainsi qu’à travers les contrées suisses et italiennes voisines.

« gaDIns « Dans la mareAyant progressivement disparu au profit du français, il continuera d’être employé localement aux XVIIIe

et XIXe siècles. Les canuts en seront d’actifs porte-drapeaux, laissant en héritage des accents « graves » (« o », « eu ») et des raccourcis de syntaxe (« j’m’en vé ») qui valent bien leur pesant de plaisanteries. Depuis la fin des années 90, à Lyon, des cours sont donnés pour redorer le blason et perpétuer les tournures les plus éloquentes de l’époque. Et c’est à peu près tout.Pour ce qui est de renverser, comme en d’autres endroits, la langue patrie et rétablir notre bon vieux dialecte local, il faudra donc repasser. N’est pas Breton ou Basque qui veut. Infiltrés par les cerbères de la langue française, spectateurs impuissants de la vague angliciste, les disciples du parler lyonnais n’ont plus que leurs yeux pour « chougner »… Les « gones » du coin en savent quelque chose. Leurs professeurs, confrontés encore aujourd’hui au célèbre emploi du « y » dans les rédactions scolaires, usent souvent des marges pour y dénoncer ces affreuses « Lyonnaiseries ! ».

Qui sait, peut-être que notre ville aura un jour « faim comme le Rhône a soif » de toutes ses expressions oubliées ?! Personnellement, ma préférée : « Chier dans la malle jusqu’au cadenas ». Ou le symbole d’une exagération particulière…

côté maison...2007. Et vos envies prennent vie ? Ou le roi Merlin ne serait-il qu’un maître enchanteur ? Le foie gras digéré (on ne s’était pas lu depuis décembre), faisons le tour du pâté : voir de nouveaux toits (pas tous en dur), refaire les murs, sortir les ordures, mais pas que les voisins…

lyon dans la presse

S ur la construction, la presse a beaucoup parlé : de la Demeure du Chaos (fermée temporairement pour cause d’audit sur

les normes de sécurité) et des sans toits, abrités dans une cinquantaine de tentes installées sur la Place Bellecour. L’affaire suscite émoi et médias. A Lyon, on n’exigea pas, comme dans d’autres villes, l’évacuation du campement. Entre la toile et la tuile: ne pas avoir à choisir. Et derrière la toiture, regarder à travers les murs. Le Monde consacra une interview à Halim Bensait, artiste mural et directeur de la Cité de la Création. L’homme est connu, entre autre, pour « la fresque des Lyonnais » ou la décoration de la raffinerie de Feyzin : « 10 000 mètres carrés, 2 ans et demi de travail, 3 millions de budget, 6 équipes composées de 2 à 5 artistes ». Il n’y a certes pas de pétrole, mais Bensait serait bien inspiré de ravaler la prison Saint-Paul, construite en 1865 et demeurant aujourd’hui, comme le rappelle les journaux, « l’une des plus vétustes de France ». A moins que le prochain chantier soit prévu chez les Mahy ou les Derkaoui, deux familles de Meyzieu suivies par un journaliste du Monde, pour le premier numéro de la série « La présidentielle vue de mon lotissement ». D’accord pour la peinture, encore faut-il payer les murs : Thierry Mahy et Hocine Derkaoui, tous deux

lotis à crédit, expliquent leurs préoccupations sur l’insécurité, l’endettement et la « vie chère ». Conclusion : ils voteront, c’est selon, Ségolène (Hocine) ou Sarkozy (Thierry). Les deux candidats sont justement passés à Lyon, dernièrement. La socialiste fit une « apparition éclair » au salon Pollutec (après le salon, « une rencontre était prévue pour rencontrer des “vrais gens” . Mais il a fallu écourter, en raison de son voyage au Proche-Orient »). Quant au président de l’UMP, de forum à Lyon, il en profita pour saluer l’OL, ses dirigeants et ses supporteurs, « qui font l’honneur de la France sportive ». Entre deux portes, Bayrou préféra jouer les « laboureurs » (Le Monde), et même bien avant l’heure : l’empereur du milieu avait choisi, quinze jours avant les tentes, de visiter le foyer Notre-Dame des Sans-Abri, qui accueille, à Lyon, près de 500 SDF chaque nuit…

franChIr un palIer…C’est sans aucun doute : en 2007, l’épouse Tailleur sera toujours aussi mal habillée, et son mari continuera de prendre son fils pour un surdoué. A la première, on recommandera Les Sim’s, « rhabillés par un étudiant lyonnais ». Le jeune couturier, en troisième année de stylisme, a confectionné une

21uN OEIL suR LYON lyon dans la presse

nouvelle gamme de tenues sur le thème de l’océan, qui sera disponible à l’été prochain sur le site officiel du jeu. Pour le fiston, direction Fénelon, un collège privé de Lyon accueillant 80 élèves surdoués. Son directeur Marc Sohier commente, dans Le Figaro, « le culte grandissant de l’enfant surdoué » : « Il existe un vrai marché de la précocité » (cf. les établissements spécialisés, le succès du DVD « Baby Einstein »), « la frontière entre le service rendu aux parents et le profit n’est pas évidente à définir ». Chez les voisins, il n’y a pas que la fille d’à côté ni les Tailleur, derrière la haie. A Lyon, qui plus est, il faut voir en Grand. Se soucier par exemple du « blues des jeunes Vénissians » qui, selon une enquête de la SOFRES relayée par 20 minutes, partagent une « vision noire de la société ». Chômage, inégalités, racisme, violence… : autant de problèmes dont ils s’estiment les victimes, mais face auxquels ils entretiennent , selon l’institut, « une attitude ambiguë »: « 54 % des jeunes se disent révoltés mais seuls 32 % souhaiteraient s’engager dans une association pour changer les choses »… Si vous préférez des ambiances plus jazzy, allez écouter Villeurbanne, que sonde Le Point dans un numéro spécial. La deuxième ville du Rhône a le ton juste. Un « melting pot » harmonieux (« il est plus facile ici de manger italien, andalou, kasher ou arménien que quenelles et gras double à la lyonnaise »). Un « foisonnnement culturel » et multidimensionnel : le Studio 24 est le grand pôle audiovisuel en construction ; les festivals (Les Invites, L’Original…), qui perpétuent la « longue tradition de fêtes de rue » ; le TNP, « réputé pour être le meilleur de France dans le rapport scène-salle » ; et même les parkings, dont le dernier-né, sous la place de l’Hôtel de Ville,

expose une œuvre d’art spectaculaire signée du plasticien stéphanois Philippe Favier. Autre atout de la ville, selon l’article: le maire, Jean-Paul Bret, « un passionné de la ville » qui aime finalement tout ce qui est en vogue dans la région : « le goût du vert, de l’aménagement des parcs urbains, mais aussi de l’art contemporain, et du design ». Ainsi Villeurbanne donne envie. Et Lyon aussi. A Grenoble, et d’autres, sur les Vélo’V. Aux gamers sur Vélo’V Racing, « une course virtuelle 100 % repos » présentant « Lyon, sous tous les angles ». Aux bricolos à vélos. A Merlin chez qui les petits rois auront envie d’avoir envie… Si c’est désenchanteur (en 2007), allez côté demeure…

G. V.

Sources :Fabien Fournier, « Comment vaincre la pollution ? », lexpress.fr, 09/11/06 ; Olivier Bertrand, « Au salon Pollutec, la candidate PS a fait une apparition éclair », Libération, 30/11/06 ; Marie-Estelle Pech, « Le culte de l’enfant surdoué », Le Figaro, 05/12/06 ; Raphaelle Bacqué, « La présidentielle vue de mon lotissement », Le Monde, 09/12/06 ; E.F., « Un étudiant couturier virtuel de Sim’s », 20 minutes, 13/12/06 ; Catherine Lagrange, dossier spécial sur Villeurbanne, Le Point, 14/12/06 ; « La Demeure du Chaos fermée », 20 minutes, 14/12/06 ; « Nicolas Sarkozy : L’Olympique Lyonnais et ses supporteurs font honneur à la France sportive », Associated Press, 15/12/06 ; Patrick Roger, « M.Bayrou cultive son style », Le Monde, 21/12/06 ; E.F., « Le blues des jeunes Vénissians », 20 minutes, 21/12/06 ; C.B., « Le cas du Patineur toujours pas réglé », 20 minutes, 22/12/06 ; Henri Tincq, « Noel, ce n’est pas ici », Le Monde, 24/12/06 ; « Interview de Halim Bensaid, directeur de la Cité de la création à Lyon », Le Monde, 30/12/06 ; « Les Don Quichotte installent des tentes au centre de Lyon », Reuters, 02/01/07.

lyon vers une nouvelle terre de dialogueLyon teste, essaie, expérimente de nouvelles formes de dialogues. L’objectif : mettre tout le monde autour de la table, créer du lien, quand c’est possible, et définir des solutions. Facile ?

International

A près l’exécutif, le législatif, le judiciaire et les médias, la mode ces derniers temps est à la promotion d’un 5ème pouvoir mal défini. En

France, l’émergence des Blogs (selon les estimations, plus de 3 millions de nos concitoyens, pour la seule année 2006, auraient cédé à la tentation), laissent à penser que la parole se libère sur le net. L’engouement est certes encourageant, mais la démocratie participative, aussi dématérialisée soit-elle, manque cruellement de ce qui fait l’essence même du débat : le contact humain. Le lyonnais, pourtant réputé, au sud d’une ligne Roscoff-

Strasbourg, pour son apparente froideur, cherche à inventer, sans que personne, au-délà de Givors, n’en pipe un mot, de nouvelles formes de dialogues. Décryptage des lieux.

un DIalogue renouvelé entre les hommes…Qui n’a jamais entendu parler de Dialogues en Humanité ou du Forum pour une Mondialisation Responsable ? Hormis un cercle restreint d’initiés, il faut bien l’avouer, pas grand monde. Pourtant ces deux manifestations sont emblématiques des

L . C.

uN OEIL suR LYON international

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efforts entrepris, à Lyon, pour définir une certaine prise de parole directe et participative, en vrai. Fin octobre dernier, au Palais des Congrès, la première édition du Forum pour une mondialisation responsable a ainsi réuni, sur deux jours, près de 4 000 personnes, venues des 5 continents, dont quelques « grands noms » de la nouvelle Internationale : le Président du Sénégal, Pascal Lamy, le PDG de Danone, le nouveau secrétaire général de la Confédération internationale des syndicats, etc. L’événement reposait sur un postulat simple : trouver une voie médiane entre l’alter mondialiste Porto-Alegre et l’ultralibéraliste Davos. Ou comment confronter des points de vue différents, souvent opposés, et tenter d’en dégager des idées. Résultat : 400 propositions dont certaines ont d’ores et déjà été mises en application, pour une « régulation citoyenne » de la mondialisation. En juillet prochain, autre manifestation, même volonté. Les « Dialogues en Humanité » fêteront leur 6ème édition. Objectif : réinventer un nouvel humanisme. Au boulot ! Au-delà des grandes phrases, une méthodologie novatrice dans la manière de conduire les débats. Traditionnellement, ce type de colloque, c’est d’un côté, tout un tas d’intellectuels, les « savants » ou « spécialistes », venus professer la bonne parole, de l’autre le publics majoritairement venus les écouter toutes oreilles dehors. Pas, ou peu, d’interactions entre les protagonistes, et à part une bonne charge d’ autosatisfaction et un profond ennui, pas grand-chose à en retirer. Les Dialogues, eux, partent d’un principe différent. La volonté

est justement de casser la frontière entre savants officiels et curieux lambda. Cela tient en patie à la configuration du lieu où se tiennent les discussions : sans estrade, sans plan de salle, les « savants » éparpillés au milieu des autres gens. L’intention est de susciter la discussion et produire du débat.

Aujourd’hui, ces différentes actions à la fois ambitieuses et embryonnaires témoignent d’une volonté réelle de s’immiscer dans des problématiques contemporaines et incontournables. Neanmoins, ces dernières souffrent d’un manque de visibilté certain, seul moyen, pourtant, pour que le grand public prenne part au débat.

le journal qui vous publie vous...

pagEs BLaNChEsenvoyez vos oeuvres

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Blandine-Marcel II : la vie économique(À paraître en 2007 aux éditions Michalon)

livre & lireLivre & Lire est le mensuel du livre en Rhône-Alpes publié par l’Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (ARALD), association financée par la région Rhône-Alpes et la DRAC de Rhône-Alpes. Il propose un regard sur la vie du livre et de la lecture dans notre région, présentée à travers la diversité de ses écrivains, de ses traducteurs, de ses éditeurs, mais aussi de ses librairies et de ses bibliothèques.Livre & Lire est disponible sur abonnement et consultable en ligne sur www.arald.org.

livre & lire dans Kiblind : un inédit…En collaboration avec Kiblind, Livre & Lire vous propose de découvrir, dans ce numéro, un texte inédit d’un écrivain qui débute son parcours éditorial.Le texte de Florentine Rey est un extrait de son deuxième roman, Blandine-Marcel II : la vie économique, à paraître aux éditions Michalon à la rentrée 2007.

+

Dans cet extrait, la narratrice et son double imaginaire, Blandine-Marcel, décident de liquider Plume, la société de fabrication d’oreillers fantaisie qu’elles ont récemment créée. En effet, Plume se trouve en difficulté à cause de problèmes de trésorerie et d’un concurrent, S&P, qui menace de les faire couler si elles refusent de céder la moitié des parts de leur société. Pour fêter la fin de Plume, Blandine-Marcel et la narratrice invitent des squatteurs installés dans un bâtiment à côté.

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie et sans dire un seul mot… Foutaises ! Ça nous fout les boules, ça ! On a de quoi le refaire, nous, le poème : « Si tu peux supporter de te faire absorber, d’obéir à l’argent, au profit, au marché… » On regarde l’horizon, toujours aussi loin, mais on a les joues qui tombent, la volonté qui baisse, le menton qui s’affaisse. Ça ne suit plus, on dégouline. On ne veut rien arranger, personne, rien négocier. On refuse de fusionner ou d’intégrer. On pourrait pourtant disposer d’une jolie voiture, des sièges en cuir à l’intérieur, des cartes de visite en couleur et un message en anglais sur notre répondeur.

Nous sommes dans l’obscurité, je ne sais plus trop où on va. On vacille, on perd le cap. On

est empêché par la banque et on va se faire piétiner par le grand groupe. Nous qui voulions la liberté, les moyens d’agir, de dire, d’affronter, de résister, de pouvoir couper la télé! C’est le gros S&P qui contrôle les forces et les directions. Blandine-Marcel et moi, ce n’est plus notre combat. On va liquider le bizness avant qu’il ne soit trop tard. Essayer de continuer comme à l’accoutumée ne fera qu’aggraver la crise. On va s’autodétruire, pour aller s’inventer ailleurs. Il y a un problème d’enchaînement dans les emmerdements, ils arrivent toujours tous au même moment ! Il faut changer de stratégie, revenir à « je peux, je veux, j’ai envie ».

Fin de l’occupation roumaine. La mairie les vire demain, ils viennent détruire l’immeuble avec un bulldozer. Ils ont collé des affiches partout pour prévenir les occupants et le voisinage. On est triste pour les Roumains. De notre côté, on est coincé. Le devoir de rentabilité nous a rongés, bouffé l’air et l’imaginaire. Blandine-Marcel et moi, on a la coquille qui surchauffe. Diagnostic: incompatibilité fondamentale avec le système dominant. On a d’autres désirs. On ne sait pas se résigner. Nous aussi, on veut en profiter mais sans avoir à chasser les autres à côté du soleil.

Tant va l’homme au progrès qu’à la fin il s’étouffe. Il produit, du volume, du volume, ça déborde, trop de volume. On est écœuré mondialement par notre propre espèce. On ne

veut plus participer. On décide de tout arrêter. « Ils n’étaient pas faits pour ça », diront autour de nous les plus gentils. En attendant, Blandine-Marcel et moi, on liquide ! On savait bien qu’un jour où l’autre, c’est forcé, le besoin de liberté ça revient.

On invite les Roumains à fêter la fin de Plume. On décide d’ouvrir le carton dégustation qu’on nous a offert le jour de la remise du prix de l’innovation. Rouge, blanc, rien ne bouge, nous on tient bon mais tout fout le camp ! Nos cœurs engourdis ont bien besoin d’un remontant. L’hystérie nous réanime. On s’électrise le système nerveux, on se dégourdit le corps et l’esprit. On sort la tête du bocal pour aspirer goulûment le futur et le présent. On se fait une fête de tyrannosaures, des

Florentine Rey

mais qui est donc Blandine- marcel ?Premier roman de Florentine Rey, B l a n d i n e - M a r c e l est une plongée fantaisiste dans l’univers décalé et

farfelu d’une toute jeune narratrice qui n’accepte pas le monde tel qu’il est. Tout comme l’écrivain, qui compose et se compose autant de personnages que de vies inventées, l’héroïne se projette à travers un double imaginaire qui ignore les barrières et les impossibles : aussi bien homme que femme, aussi bien enfant qu’adulte, Blandine-Marcel vit les aventures les plus improbables et donc les plus réjouissantes. Roman fait de fragments, dans lesquels on se retrouve et on se perd, style alerte et sens poussé de l’impertinence, souvenirs d’enfance revus et corrigés par un œil subversif, intrigue policière burlesque, Blandine-Marcel est un texte bondissant et drôle, qui laisse l’imagination prendre l’initiative.

Laurent Bonzon

(Florentine Rey, Blandine-Marcel, Éditions Michalon, 2006.)

florentine rey a 31 ans. Lorsqu’elle ne fréquente pas quelque résidence d’écrivain, en Bourgogne ou ailleurs, elle vit à Saint-Étienne. Son prochain roman, une nouvelle aventure de Blandine-Marcel, paraîtra à la rentrée 2007.

danses cosmiques nous transportent : Blandine-Marcel à quatre temps, à quatre mains, à quatre bras, façon shiva. On se tient par le cou, on s’agite. Pieds nus dans notre usine, on grimpe sur les bureaux. Les Martines ouvrent le feu avec des boulettes de coton, on se bombarde de plumes, Blandine-Marcel fait des torchis de paille, on libère nos oreillers, on déballe tout, on se répand. En période de déconfiture, la fête c’est une bonne solution. On trinque à l’avenir qui peut-être un jour saluera l’humain. Demain, Blandine-Marcel et moi, on s’exile, on prend le bateau avec les Roumains. Destination : le plus loin possible.

Les Diables de la Croix-Rousse

Katia Bouchoueva

Samedi après-midi quand les pensées deviennent insupportables et lentes, Quand il n’y a plus de pensée en fait Et l’air qu’on a dehors est comme une drogue douce, Tu sors pour promener tes Diables dans les pentes De la Croix-Rousse Tu sors et...tiens c’est bizarre, ça sent la vie, Ca sent la vie, mais grave. Ca sent l’alcool, ça sent le parfum, ça sent la bouffe. Tu sors pour promener tes Diables qui ont soif, Tes Diables qui étouffent. Traboules, montées, la rue des Tables Claudiennes, à gauche et... OUP’S… Salut, mon vieux. Ca va ? J’aurais aimé me joindre à toi, mais... mais les Diables, On les promène pas à deux. En plus elle me fait peur, ta personnalité instable, T’es trop perché en fait. Eh, j’rigole=)))) Tu sais que je t’aime bien. T’est sûr que c’est vraiment les Diables et pas des Guignols ? Originaires d’ici, des vrais piliers Peut-être ils savent Que le diapason de ta douleur - deux escaliers, Mais quatre octaves. Tout seul. Personne te pousse. Fermé, étrange, Sensible, sourd, limite méchant Tu sors pour promener tes Diables dans les pentes De la Croix-Rousse, les Anges C’est pour samedi prochain

Benjamin Tard

Statut hors-ligne, une simple et courte évasionJe suis ce soir encore devant cet écran, et je ne vis rien de plus que le mouvement impulsif de l’image, vision revue d’une vie virtuelle vécue vivement et par élans.Ce soir les chatons grandissent et découvrent la vie par des coups de griffes données et rendues. Puis des coups de langue donnée et subie.Et c’est aujourd’hui que nous devons célébrer ce départ si attendu des vacances, ces vacances « bien mérités ».Alors pour moi, ce soir tout mène à être heureux : mon père joue de l’accordéon et répète depuis vingt minutes le même exercice, ma mère passe et repasse nos habits habitués à l’écrasement lourd du fer chauffé, et j’entends le chanteur des Béruriers Noirs nous annoncer la paix éternelle du calumet. Alors je me dis que ces aiguilles tournantes et savantes de la vie m’offrent par leur période monotone plus que ce qu’elles nous montrent. Et ce cadeau que peu de gens savent recevoir, c’est à moi de l’accepter et de le déployer vivement dans son intelligente fureur.Connaître, quitter, marcher, voir, payer, voir, marcher, voir, parler, voir, grandir, regarder, et connaître.

Je quitte cette cité trop savante et si peu à l’aise dans son monde religieux de guerre et d’amour. Je pars rencontrer ceux qui ne savent rien et qui le savent mieux que tout. Je parle de ceux qui ont compris comment marche une vie, et de cette vie comment naît un monde.Ce monde, je le conçois et le reçoit chaque jour…Je m’en vais savoir ce que c’est de souffrir, d’avoir faim, d’être malade - malade de cet air frais et pollué - et je m’en vais mourir d’une maladie qui me révèle tel que le monde est, sans sa protection idéologique et irréelle. Mais mourir en offrant à la vie ce qu’elle nous a permis de recevoir en cadeau et en demande me replace simplement dans mon contexte vital.Oui, je profite alors de toi sans me protéger de ce que tu me renvoies.

Les chatons continuent toujours leur combat pré-sanguinaire, et je vois d’ici leurs yeux noirs et vides d’une insouciante passion. Ils ne savent pas encore regarder…

Ici, mes amis, vous ne verrez rien…

Marjolaine LARRIVÉ[email protected]

(Aquarelle)

[email protected]

(Illustration)

Vincent [email protected]

Planche publiée dans Le Projet Bermuda(parution en mai 2007)

Erratum : Roller Blade, paru dans Kiblind n°13, était également extrait du Projet Bermuda

(BD)

Stéphane [email protected]

World in progress - ExpositionMaison des expositions de Genas

Du 12 janvier > 11 février 2007(Peintures et Installations)

Ivan BRUNsickfuckermagazine.blogspot.com

Extraits de Lowlife, Éditions Tanibis - 2005 (BD pages centrales)

Florentine REYExtrait de Blandine-Marcel II - Inédit

En partenariat avec l’ARALD(Roman)

Katia [email protected]

(Slam)

Benjamin [email protected]

(Prose)

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LesDiaSta-tuts

Blandine-Marcel

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Une atmosphère de gratuité flotte au-dessus de nos têtes et semble marquer de son empreinte le village merveilleux de la culture tout entier. Encouragé par l’esprit du web et les innovations technologiques de ces dernières années, la gratuité est partout et soulève de nombreuses interrogations quant à sa finalité. Petit état des lieux, en quelques lignes gratuites, d’une culture gratuite pas si gratuite.

culture gratuite ou culte de la gratuité

dossier

U n petit Malraux pour commencer, puisqu’en ces temps de campagne reculée, les citations sont de bon ton. Malraux donc :

« [la démocratisation culturelle], c’est rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité et d’abord de la France au plus grand nombre de français ; d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel et de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit qui s’enrichissent […] ».Dans la continuité de ce principe qui a gouverné les politiques culturelles françaises durant de nombreuses années, on a logiquement vu arriver sur la planète culture, des nouveaux objets gratuits tels que l’entrée dans les musées et l’accès aux bibliothèques… La gratuité dans la culture n’est donc pas un phénomène nouveau même si ces dernières années, il s’est accéléré au gré des mégaoctets et de la publicité, qu’elle soit publique ou privée.

UNE RÉVOLUTION PAS SI GRATUITELes vitesses de transmission s’accélèrent et les œuvres pleuvent sur le computer. Albums, films ou images, qui aujourd’hui, âgé de 7 à 77 ans, n’a pas dans son disque dur, un petit quelque chose à se reprocher ? L’accès gratuit et illimité à une infinité d’objets culturels, va probablement modifier notre façon de concevoir la propriété intellectuelle, y compris dans le domaine de l’art. Fini le copyright, vive le creative commons et autres licences libres*. Le gratuit bénéficie d’une excellente réputation dans la sphère du Web où il signifie à la fois champ des possibles et lutte contre le grand capital. En effet, de nouveaux intermédiaires entre artistes et public s’immiscent peu à peu dans les habitudes et viennent chatouiller les grands popes de l’industrie

du divertissement. Ces derniers, blessés, se muent en nouveaux défenseurs des artistes pillés. La RIAA (Recording Industry Association of America) qui comprend près de 90% des maisons de disque existantes, dont les mastodontes (Warner Music Group, EMI, Sony BMG, et Universal Music), prône le très bel adage selon lequel il n’y aurait pas d’art possible sans rémunération. Surtout pour ceux qui ont le cerveau constitué majoritairement de petit-suisse ?

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9Il est cependant difficile de trancher dans le débat sur la propriété intellectuelle des œuvres d’art, surtout en ce qui concerne les artistes moins connus et/ou en voie de développement. Néanmoins, une certitude persiste quant à la redistribution des cartes tant au niveau des intermédiaires que des créateurs. Ces derniers peuvent, à terme et en s’adaptant au contexte, retourner la situation en leur faveur (se faire connaître rapidement, profiter des ventes directes etc.) et profiter de ce nouveau système de redistribution.Un autre phénomène, anti-psychédélique celui-ci, accompagne la recrudescence de la gratuité : la montée du trip publicitaire pour pourfendeurs publics ou privés.

PUB & SUB : GRATUITÉ INTERRESSÉELa gratuité culturelle s’accompagne assez fréquemment d’un désagréable parfum publicitaire. Ainsi, Kiblind, comme beaucoup d’autres (on ne fera ici que de l’(anti) auto-promo) inflige insidieusement à ces lecteurs 18 pages de communication locale pour annonceurs (payants) ou partenaires (moins payants). Il est certain que le développement du print en général via le numérique en particulier a provoqué une recrudescence des magazines ou journaux (culturels) gratuits à forte densité publicitaire. On remarque la même chose sur le net ou le faible investissement prétendu pour la création de plateforme d’échanges, engendre l’apparition de nombreux vecteurs gratuits, souvent pollués par la publicité. Car derrière cette gratuité de façade, il existe des porte-monnaies désireux de communiquer. Si Myspace a été racheté par le magna Murdoch, ce n’est pas pour sa philosophie

philanthropique mais plutôt pour les gains qu’il peut rapporter, via des bannières de pub de tous les côtés. Pour les pouvoirs publics, la gratuité peut aussi avoir une utilité. De nombreuses manifestations culturelles gratuites sont ainsi organisées dans le but de faire participer un large public. Par définition, les arts de la rue, le Festival d’Aurillac ou de Chalon au premier plan, ont préfiguré cette tendance aux manifestations culturelles à l’accès libre. Ainsi par exemple et en vrac, on notera la Fête de la musique, la Nuit blanche parisienne, la Folle journée de Nantes ou Lille 2004 ; et dans l’agglomération lyonnaise, les Invites de Villeurbanne et son antithèse lyonnaise Tout le monde dehors, ou encore le 8 décembre. Ces évènements se veulent souvent et à degré divers, festif, participatif et demeurent de formidables outils de communication pour les financeurs publics. La gratuité est rarement désintéressée. Et si elle permet souvent d’éveiller la curiosité, elle peut parfois aveugler le public qui n’a plus conscience de la valeur du travail artistique effectué. Elle peut également provoquer chez le spectateur une certaine passivité.

La gratuité culturelle pose question et demeure polymorphe. Tantôt porteuse d’une vision révolutionnaire de la propriété intellectuelle, tantôt bénéficiant aux « grands communiquants ».Elle est entre vos mains.

* Creative Commons propose des contrats-types pour la mise à disposition d’œuvres en ligne. Inspirés par les licences libres, les mouvements open source et open access, ces contrats facilitent l’utilisation d’œuvres (textes, photos, musique, sites web…). >> fr.creativecommons.org/

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L orsqu’un festival est organisé à Villeurbanne, il est historiquement gratuit, sous la houlette et le portefeuille de la ville. L’histoire commence

ainsi en 1977, avec un festival gratuit lancé par un certain Jean-Jack Queyranne, répondant alors au doux nom de «Villeurbanne en fête». Nous sommes à une époque où l’on perpétue l’esprit des grandes fêtes populaires, sous l’influence des municipalités communistes et des réseaux d’éducation populaire. La fête s’étend sur tout le mois de juin et rassemble de nombreuses associations à dominante sportive et culturelle. En 1989, après 11 ans de Villeurbanne en fête, l’adjoint à la culture (qui est notamment le premier adjoint au maire), Jean-Paul Bret, décide d’impulser une nouvelle dynamique. Il fait appelle à Patrice Papelard qui a pour mission de coordonner un nouveau festival concentré sur quatre jours.Les Éclats Novas auront une forte identité culturelle basée sur deux piliers artistiques que sont la musique et les arts de la rue. Cependant, cette nouvelle mouture n’est pas du goût de tous les acteurs associatifs villeurbannais. Certains d’entre eux se sentent abandonnés. Des rumeurs folles circulent sur le coût du festival et les associations locales se mobilisent. Elles créent la Folia, pendant populaire aux Eclats Novas, jugés trop centrés sur l’artistique.Prenant note de ces critiques, la Mairie décide de modifier en profondeur l’orientation du festival et crée en 1996, Les Vivas. Retour au bercail, et mise en place d’une fête populaire manquant cruellement, selon la presse d’alors, d’identité et de profondeur artistique.

VITE, VITE LES INVITESEn 2001, suivant une logique cyclique, Patrice Papelard revient et les Invites arrivent. Elles perpétuent la longue tradition d’un festival gratuit

Les Invitesfestival gratuit pas pareil

RENCONTRE AVEC PATRICE PAPELARD, DIRECTEUR DES INVITES ET DES ATELIERS FRAPPAz, ET CATHY SERRA, CHARGÉE DES RELATIONS ExTÉRIEURES. PETIT COMPTE-RENDU D’UNE ExPÉRIENCE DÉFINITIVEMENT PAS COMME LES AUTRES.

porté par la ville (infrastructure, financement et logistique). Cette fois, l’objectif est de réinventer une fête à la fois populaire et culturelle. Le festival se veut ancré sur le territoire urbain et organisé conjointement avec la population. Que ce soit le repas de quartier, qui rassemble près de 4 500 personnes, ou les créations collectives, la volonté de toute l’équipe est de créer un large mouvement participatif au service d’une programmation pouvant toucher un large public, tout en restant pointue. Cette dualité est assurée par la mission des Invites et de sa structure organisatrice, les Ateliers Frappaz, financés par l’État, la Région et la Ville. Cette structure a justement été créée pour rendre plus lisible la mission duale de l’équipe mise en place (outre l’organisation des Invites) : médiation culturelle en direction de la population villeurbannaise (depuis 2002) et pole régional des Arts de la rue (depuis 2006). La première est volontairement tournée vers la population, la seconde l’est plutôt vers les artistes. Des croisements s’opèrent entre ces deux vecteurs lorsque, par exemple, la population participe aux résidences des artistes (12 résidences en 2006).

Mais l’équilibre est fragile. Le développement vers plus de création, en particulier dans le domaine des arts de rue, peut avoir un effet néfaste : toucher davantage les professionnels de la culture que la population villeurbannaise. Mais la vertue de la gratuité est de favoriser une prise de risque quant à la politique du festival. Les investissements non dirigés vers d’énormes infrastructures (cf. Lyon), permettent à Villeurbanne de miser sur une manifestation de grande ampleur.En définitif, la responsabilité est grande et la reflexion permanente. Mais les Invites demeurent un excellent laboratoire urbain au service d’une culture pour tous et de qualité.

J. M.

recmag.comPlus qu’un outil web intelligent, RECmag chronique, via de courtes vidéos, l’univers culturel et artistique local avec talent. PLAY

++ web

BaZaRT théâtre

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+ [email protected]

+ à voirTous les jours, un reportage de RECmag est diffusé sur LyonTV (câble). La chaîne diffuse un assemblage de tous les reports de la semaine le samedi.

J. M.

nouvel prog pour musIQues à l’ouest

à découvrir sur www.mjc-oullins.com avec :

+ 02 février : HIGH TONE’S SIDE PROJECTS

+ 09 février : CARTE BLANCHE A TANKHA - Marie

Pierre Cordat, R-Zatz, Sacrekorril & Korninca

+ 16 février : COSMIK CONNECTION + GUN’S OF

BRIXTON...

L a coordination bicéphale de RECmag est assurée par Xav et Sam. Créateurs du projet, monteurs, journalistes et webmasters, ils

donnent le ton de ce magazine vidéo créé il y a plus d’un an sur le web. L’objectif est simple : médiatiser des artistes œuvrant sur la scène locale qui sont peu ou pas connus. Au moyens de courts modules vidéos de 5 minutes maximum, ces deux vidéastes, aidés par une équipe de volontaires disséminés dans les manifestations culturelles lyonnaises ou grenobloises, chroniquent l’actualité. Toute l’équipe est bénévole.

Au départ simple projet de magazine sur CD, RECmag compte aujourd’hui pas moins de 300 vidéos courtes et efficaces, réparties en 7 rubriques (Nouveautés, Arts, Musique, Soirée, Urbain, Spectacles et Citoyens). Sur un événement, une personne est chargée tour à tour de filmer, d’interviewer puis de monter son report (ou reportage) afin de le mettre

le plus rapidement possible en ligne et coller ainsi à l’actualité. Tous ceux qui le souhaitent peuvent envoyer leurs reports à l’équipe de RECmag pour les voir diffuser par la suite sur le site.

L’intérêt d’un tel médiat est évident. Il permet non seulement de connaître de nombreux lieux et manifestations locales mais également d’aller à la rencontre du travail d’artistes locaux ou internationaux peu connus. Le site étant gratuit, le fonctionnement devra, à terme, être assuré par la publicité, sans que cela influe sur la partie éditoriale. La volonté de Sam et Xav est de développer régionalement le site au gré des rencontres et des personnes qui désirent y participer et qui partagent le même goût de la découverte artistique. Indispensable. STOP

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Jeune association lyonnaise éditrice d’ouvrages de BD d’une rare qualité, Tanibis sort un nouvel album, Le Poulet du Dimanche, de Sylvie Fontaine. L’occasion pour nous de tailler la bavette.

éditions tanibis++ édition

+ Contactswww..tanibis.net

+ Le Poulet du dimanchede Sylvie Fontaine aux éditions Tanibis.Sortie Février 2007

J. M.

L es Éditions Tanibis existent depuis six ans et une dizaine de publications. Jonathan, Aurélien et Claude, passionnés et faiseurs de

dessins, portent cette petite maison d’édition avec une poignée d’artistes de talent et une bonne dose d’envie. Leur activité se partage entre la publication d’une revue collective de bande dessinée répondant à l’appellation bestiale de Rhinocéros contre Éléphant, et l’édition d’albums d’auteurs aux propos tranchés.

Ici, pas de véritable ligne ou blocage éditoriaux. Pas de tentation d’occuper le terrain pour des motifs marketing. Que ce soit sur la revue ou les albums, on prend le temps de travailler sur « l’objet livre » et d’accorder un soin particulier au travail des différents auteurs. Ces derniers ont la particularité d’avoir un univers personnel marqué par un propos vif et un impact immédiat sur le lecteur. Peu importe si le dessin tire parfois vers « l’académique », cauchemar de certains éditeurs indépendants, ou se rapproche sensiblement de l’illustration pure. L’important, c’est d’aimer…*

Cette démarche géniale et singulière a été récompensée en 2003 par le jury du Festival d’Angoulème et le prix Aph’art du meilleur Fanzine pour Rhinocéros contre Éléphant n°3. À noter depuis, la publication d’un nouveau numéro de cette revue, consacré cette fois au monde des mathématiques (2006), la sortie du sombre et excellent Lowlife d’Ivan Brun (2005) et en ce début d’année, du Poulet du Dimanche de Sylvie Fontaine. L’année 2007 verra également la sortie de deux nouveaux albums.

Distribuées par le comptoir des indépendants dans toutes les bonnes librairies lyonnaises (Expérience, Le Bal des Ardents, Grand Guignol…), les publications de Tanibis sont à redécouvrir sur tanibis.net, un site complet avec des inédits des auteurs publiés et les albums épuisés à télécharger. Vous en prendrez bien une tranche.

Belles latInas...Rencontre avec l’écrivain uruguayen Carlos Liscano pour son dernier ouvrage Souvenirs de la guerre récente, éd. Belfond, à la Maison du livre, de l’image et du son de Villeurbanne, le samedi 10 mars à 16h, organisée par le festival de littérature contemporaine latino-américaine Belles Latinas. >> www.espaces-latinos.org

bose blue note festivalDu 29 au 31 mars, l’Epicerie Moderne de Feyzin accueille l’édition 2007 du Bose Blue Note Festival. Trois jours de sons colorisés par l’esprit du label mythique de jazz.

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J. T.

Centre Léonard de Vinci Place René Lescot - 69320 Feyzin

licences : 141901 / 141902 / 141903

NOVOX + SOFA SO GOOD JAZZ FUNK HIP HOP 29

MAR

MATHIS + HOWARD TATE + TERRY CALLIER SOUL RYTHM’N’BLUES

SHAOLIN TEMPLE DEFENDERS + MARTHA HIGH + OMAR EN PARTENARIAT AVEC L’ORIGINAL +AFTER SET DJS FUNKY AU NINKASI KAFÉSOUL FUNK

30MAR

31MAR

Conceptionetréalisation/w

ww.kollebolle.com

BBNFKiblindPub 17/01/07 13:56 Page 1

« Dieu créa la femme, le cinéma… puis le jazz et Blue Note », a dit Woody Allen. Label mythique au son patiné, cette

« note bleu » impossible à traduire sur les lignes rigides des partitions, Blue Note évoque le son de plus d’un demi-siècle de jazz aux noms prestigieux. Depuis sa création en 1939, par Alfred Lion et Francis Wolff, la marque a fourni à l’univers musical des icônes incontournables telles que Miles Davis, Thelonious Monk, et John Coltrane. Incarnation de l’esprit du jazz, Blue Note se décline depuis 2004 en un grand festival parisien : le Bose Blue Note Festival, devenu en trois ans la manifestation jazzistique la plus importante de la capitale, rassemblant sur dix jours les grands talents du jazz actuel.

NOTES BLEUES à FEYzINPour l’édition 2007, L’Epicerie Moderne et Deluxe Production (les producteurs parisiens de l’événement) ont imaginé une escapade en région lyonnaise. Cette première édition rhône-alpine va développer sur trois jours l’esprit Blue Note, en mêlant têtes d’affiches internationales et artistes locaux à découvrir. Des noms comme Terry Callier, mélange jazz-folk, revenu à la scène après dix-neuf ans d’absence et acclamé en 2004 pour son dernier

opus Lookin’Out ; Howard Tate, soul music, disparu du circuit pendant une trentaine d’années alors qu’il connaissait un succès fulgurant dès 1967 pour Get it while you can, devenu pasteur et reconnu par hasard par un producteur de Blue Note, qui parvint à le convaincre de se remettre au studio ; ou encore Omar, chanteur peu connu en France, mais considéré depuis plus de dix ans comme une référence en matière de soul en Angleterre.L’événement sera inauguré le 29 mars par le vernissage d’une exposition Blue Note qui présentera au public les œuvres originales qui ont servi de pochette au label. Ce lancement s’accompagnera d’un concert de deux groupes locaux dont on vous a déjà parlés dans Kiblind : [Novox] et Sofa So Good, qui ouvriront ces trois jours en mêlant au jazz leurs accents funk pour les uns et hip hop pour les autres.

+ InfosBose Blue Note FestivalDu 29 au 31 mars à L’Epicerie ModerneCentre Léonard de VinciPlace René Lescot – 69320 Feyzin

+ Contacts04 72 89 98 [email protected]

*Bose Blue Note Festival à Paris : 26 mars au 7 avril

Issu du collectif vénissian La TriBu HéRissOn, le projet Pl[a]in Sud réunit cinq musiciens autour du jazz contemporain et des influences arabo-andalouses. Orient et Occident s’assemblent dans un album à l’orchestration sincère, sans collage en demi-teinte, dont la sortie est prévue le 3 février.

pl[a]in sud)) musique

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+ Infos3 février, sortie de l’album Pl[a]in Sudavec un concert gratuit à 21h salle Victor Hugo

+ ContactsLa Tribu Hérisson - 04 78 42 21 60www.latribuherisson.com [email protected]

J. T.

L a TriBu HéRissOn compte treize musiciens d’univers différents reliés par une démarche de confrontation des genres musicaux et

artistiques. Jazz contemporain, musiques actuelles, improvisation, emprunts au rock et à l’électro, mais aussi rapprochement avec la création plastique et le spectacle vivant. Des liens qui s’inscrivent dans la durée, des sonorités qui se construisent avec le conflit, l’incompréhension, puis la patience et l’écoute, jusqu’à maturité.De la rue à la scène, du duo au grand orchestre, le collectif se décline en neuf formations qui développent des projets avec des artistes invités. Pl[a]in Sud est l’une de ces réalisations.

JAzz ARABO-ANDALOUSPl[a]in Sud est la rencontre de quatre musiciens du collectif (Serge Sana, Samuel Chagnard, Raphaël Poly et Hervé Badoux) avec Khaled Ben Yahia. En 2002, La Tribu avait invité l’artiste tunisien au Cadran de Vénissieux, pour un concert autour de la musique arabo-andalouse. Séduit par la richesse et la beauté du répertoire, le quintet s’est formé au carrefour des mondes musicaux, en explorant les liens qui unissent jazz contemporain et mélodies orientales.La recherche a commencé sur la base de l’improvisation et du Taksim, pour que le long

travail d’écoute et de compréhension aboutisse aujourd’hui à la sortie d’un album sans collage hétérogène ou métissage contrarié. Une forme musicale où moments toniques, groupés, s’entrelacent aux temps épurés, intimistes et solitaires. Le son est enrichi par un processus d’écoute, animé de montées dynamiques où le groupe et les individualités s’entrecroisent sans s’annuler.Au finale, un très bel opus de jazz contemporain, dont la couleur et l’authenticité ne manqueront pas de séduire les amateurs.

le K-BarréL’association Les Producteurs Lyonnais (LPL) annonce l’ouverture de son nouveau café-concert : le K-Barré, espace associatif de création atypique et ambitieux, situé au 34 rue Raulin, dans le 7ème arrondissement.Contacts : www.lekbarre.com

la mine de rienUn premier album autoproduit et séduisant, une pléiade de concerts qui a enthousiasmé un public amateur de convivialité façon chapiteau, La Mine de Rien revient en fanfare avec un nouveau projet prévu pour avril.

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G. J.

O n ne saurait dissimuler la tendresse particulière portée à la disparate mais grande famille des manoucheries de l’Est :

râpeuses voix roumaines des odes de Bregovic, tristes jovialités de la musique Klezmer, subtiles guinguetteries de Django ou paroles ciselées de la chanson française des Ogres de Barback. Le même cousinage, la même volonté de célébrer ensemble l’allégresse, la rage et la nostalgie…

La Mine de Rien n’est pas grand chose, au début. Un duo arpentant les bars lyonnais, guitare et clarinette à la main. Mais l’âme séduit, et quelques musiciens vagabonds rejoignent au fur et à mesure la caravane. Le noyau dur se mue en orchestre fanfare, armé de clarinette, violon, contrebasse, guitare, batterie et section cuivre. En 2007, presque âgée de 5 ans, la Mine a déjà roulé sa bosse sur près de 100 scènes en France, en Suisse ou au Canada, aux côtés entre autre des Ogres, de Mano Solo ou des Hurlements de Léo.

MANOUCHERIESSottement catégorisée nouvelle chanson française et souvent associée aux Ogres ou aux Têtes Raides, la troupe dispense généreusement verbe gouailleur et textes bien ficelés de son chanteur Yoshka. Il conte de manière intimiste les voyages, sa Roumanie entre

autre, celle qu’il a pu un peu tristement découvrir, mais aussi les femmes et ses amours, l’inamovibilité ou les saisons d’une vie…Des mots souvent doux-amers, pendants de la belle alchimie de cette âme de l’Est entre la folie tournoyante de la musique et ses paroles teintées de mélancolie. Aux mots de Yoshka répondent ainsi les rythmes et couleurs toujours festifs de ses compagnons : jazz manouche, fanfare ska, valse, swing guinguette, musique tzigane… La Mine a des airs entraînants, envoûtants et dansants, et sait aussi se faire écouter. Un premier album autoproduit né en 2005 conquiert plus de 3 000 cœurs, et un autre est en préparation cette année.

Parce que c’est peut être un peu cela finalement le secret de l’âme manouche, le cœur et le corps, nécessairement en même temps.

+ actualité2ème album en préparation,sortie prévue avril 2007Album Y a plus de saisons sorti en avril 2005

+Concerts8/03 au Transbo, Lyon9/03 au Palais des Spectacles, St -Etienne

+ Contactswww.laminederien.comwww.myspace/laminederien

frako festivalDu 2 au 10 février, le Croiseur organise la seconde édition d’un festival consacré au Théâtre et autre performance burlesque et clownesque : le Frako festival. Le rire sous toutes ces fossettes.

:: théâtre

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+ farKo festivalDu 2 au 10 février 2007Le Croiseur4 rue Croix Barret 69007 Lyon

+ Contacts04 72 71 42 26www.lecroiseur.org

J. M.

L e Frako Festival prend source dans le F.RA.CO (Formation Réservée à l’Acteur COmique et au clown). En effet, outre son rôle moteur

dans l’encadrement des jeunes troupes de théâtre et compagnies de danse à l’échelon local, la Scène sur Saône, qui travail en liens étroits avec le Croiseur, développe depuis 1997 un volet réservé à la formation d’acteur, dont une section spécialisée dans l’expression comique. Pour la structure, cette section créée en 2004 « a pour objectif essentiel d’ouvrir à la théorie, à la pratique, et à l’imaginaire, de faire émerger de vraies voies de recherche, propres à l’éclosion des singularités de chaque participant ».Ainsi, l’une des finalités et originalités de la formation est de proposer aux participants l’élaboration de spectacles professionnels, joués dans le cadre d’un Festival du jeu comique, au Croiseur, suivis de tournées.Ainsi naquit le Frako Festival.

AUx ANGES, CHARLIELa première édition eut lieu en janvier 2006 et depuis lors, ce festival a pour vocation d’être un rendez-vous incontournable en matière de burlesque. Au programme de ces huit jours, une dizaine de création inédites proposées par les jeunes acteurs de la Scène sur Saône, complétée par des spectacles de professionnels du rire sous toutes formes. Car selon les créations, le rire sera provoqué par la parodie, l’humour noir ou l’absurde.Riez Farrah.

« les affamés »présentent à la Salle Paul Garcin une mise en scène de L’Ours de Tchekhov, du 27 février au 3 mars 2007. Si vous voulez vous faire une première idée de cette farce, vous pouvez vous rendre sur le site de la compagnie.>> http://compagnielesaffames.free.fr

CompagnIe pasColIOn vous en avait parlé dans Kiblind N°11, la Cie Pascoli présente sa démarche « scène » et « hors scène » en quelques date :+ 29/03, Moderato forte, festival chaos danse au théâtre d’Astrée.+ 14/04 et 15/04, Fragments d’architecture vision n°2, musée gallo-romain de Fourvière.+ 12/05 et13/05, Création in situ, musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gal.>> 04 76 96 75 29 / www.compagnie-pascoli.com

FrançoisJens HaaChristop

François Curlet+ Jens Haaning+ Christophe Terlindenexpositions du 26 janvier au 18 mars 2007

Institut d’art contemporain11 rue Docteur Dolard, 69100 VilleurbanneT. 0033 (0)4 78 03 47 00 www.i-art-c.org

presque grenouilleQuartier Sathonay, trois jeunes artistes occupent un atelier pluridisciplinaire ouvert au public et cherchent à promouvoir l’ébullition créative locale. Dessins, Peintures sur verre ou créations textiles, leurs réalisations flirtent avec la frontière si mince entre art et artisanat.

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J. T.

À la fois galerie, espace de travail et boutique, l’Atelier de la Presque Grenouille distille un mélange artistique aux couleurs artisanales.

Sans doute portées par l’émergence créative des pentes de la Croix-Rousse, les trois artistes qui se partagent les murs ont voulu ouvrir sur d’autres techniques de travail les champs de création consacrés. Maude Ovize exécute des peintures sur verre, mais aborde également graphisme, dessin et scénographie ; Cyrielle Meza, qui a mis en pratique sa formation de plasticienne dans le travail d’accessoiriste, de scénographe et de costumière, s’attache à la création textile ; et Marie-Alix Hadacek réalise, à partir d’études photographiques, des séries de peintures à l’huile de grand format destinées à l’installation dans des lieux d’art.

STIMULATIONS ARTISTICO-ARTISANALESPour stimuler l’effervescence artistique du secteur et présenter de jeunes talents, elles organisent depuis septembre 2006 des rassemblements d’artistes et artisans. Leur dessein commençait par la réalisation

d’un « Plan des créateurs » du quartier Sathonay, répertoriant une vingtaine d’artistes aux disciplines contrastées. En décembre, suivit l’initiation de « 360° sur l’Art », 1ère édition d’un marché artisico-artisanal avec la volonté de réunir des créateurs d’obédiences artistiques différentes.Au printemps, les collaboratrices de la Presque Grenouille projettent une manifestation plus étendue, en complicité avec des collectifs locaux (Singul’Art, l’Association de la Montée de la Grande Côte) et des galeristes. Et comme le jeu est de promouvoir une création pluridisciplinaire, tout nouveau partenaire sera le bienvenu.

+ ContactAtelier de la Presque Grenouille27 rue Sergent Blandan (1er)Ouvert du lundi au samedi06 72 35 86 48 5 (Maude)[email protected]

+ vernissage de printemps29 mars à partir de 18 h

À découvrir prochainement sur www.recmag.com

eleCtronIC-arts

Pour inaugurer 2007 et son nouveau

site Internet, le Musée des Beaux-Arts

de Lyon offre un fond d’écran signé

Janmot, téléchargeable en ligne.

> www.mba-lyon.fr

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agenda

Chaque année, Kiblind propose un pass culturel pour tous les curieux qui souhaitent découvrir l’environnement artistique de l’agglomération lyonnaise.Petite séléction de l’actualité de nos partenaires...

agenda culturel pass kiblind

:: Le POinT DU JOUR ::Me zo gwin ha te zo dour Ou Quoi être maintenant ?_30/01 au 9/02:: nOUVeAU ThéâTRe DU 8èMe ::Notre cerisaie-1_ 8/02:: iRiS ::Poly’sons [festival de chanson française]_ 26/01 au 7/02:: LA RenAiSSAnCe ::Hachachi-le-Menteur_ 8/02:: L’éLySée ::Hughie_ 7/02 au 10/02:: eSPACe 44 ::Huis-Clos_ 31/01 au 8/02Mingus, Cuernavaca_ 6/02 au 9/02§ Le TObOGGAn §Dans le ventre de la baleine_ 7/02 au 9/02)) ninKASi ((Champion + Rhinocerose_ 7/02)) L’éPiCeRie MODeRne ((Néry + Zumik_ 8/02Nuit du Portugal_ 10/02)) LA MARqUiSe ((2MEX (Visionaries / LA, USA), Brad B & Foundation (DRUNKEN IMMORTALS, THE INSECTS / ARIZONA, USA), Grem’s aka Supermicro & DJ Gero, Manimal - Hip Hop, Electro_ 6/02)) MARChé GARe ((Dandelyon_ 8/02Anotret + Spline et la mauvaise herbe_ 9/02)) CASA MUSiCALe ((Airbag_ 10/02)) ReD hOUSe ((Namastae_ 9/02// MUSée DeS beAUx ARTS //Jacques Stella_ 16/11 au 19/02// ChRD //ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03Anciens combattants africains_ 11/01 au 25/03// iAC //François Curlet + Jens Haaning + Christophe Terlinden_ jusqu’au 18/03°° inSTiTUT LUMièRe °°Rétrospective Buñel_ jusqu’au 14/03Rétrospective Lynch_ jusqu’au 14/03

:: eSPACe 44 ::Nelly, la poupée du coffre à jouets_ 10/02 au 25/02)) ninKASi ((Sefyu_ 15/02)) L’éPiCeRie MODeRne ((Red + Petra Jean phillipson + François virot_ 16/02)) MARChé GARe ((Cinéma Strange + Katzkab_ 16/02)) CASA MUSiCALe ((Selar_ 16/02)) ReD hOUSe ((Fast Forward_ 13/02// MUSée DeS beAUx ARTS //Jacques Stella_ 16/11 au 19/02// ChRD //ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03Anciens combattants africains_ 11/01 au 25/03// iAC //François Curlet + Jens Haaning + Christophe Terlinden_ jusqu’au 18/03°° inSTiTUT LUMièRe °°Rétrospective Buñel_ jusqu’au 14/03Rétrospective Lynch_ jusqu’au 14/03

5 > 11 février 12 > 18 février

>>> LIEUx PARTEnAIRESthéâtre // LA RENAISSANCE, 7 rue Orsel - Oullins, 04.72.39.74.91/L’ÉLYSÉE, 14 rue Basse Combalot (7e), 04.78.58.88.25/LE NOUVEAU THÉÂTRE DU 8e, 22 rue du Cdt Pégout (8e), 04.78.78.33.30/LE POINT DU JOUR,7 rue des Aqueducs (5e), 04.78.150.180/LES ATELIERS, 5 rue Petit David (2e), 04.78.37.46.30/LES CLOCHARDS CÉLESTES, 51 rue des Tables Claudiennes (1e), 04.78.28.34.43/L’ESPACE 44, 44 rue Burdeau (1e), 04.78.39.79.71/L’IRIS, 331 rue F. de Pressensé - Villeurbanne, 04.78.68.86.49

musIQue // A THOU BOUT D’CHANT, 2 rue de Thou (1e), 04.72.98.28.22/CASA MUSICALE, 1 chemin de Fontenay - St-Cyr-au-Mont-d’Or/HOT CLUB, 26 rue Lanterne (1e), 04.78.39.54.74/LA MARQUISE, face au 20 quai Augagneur (3e),04 .72.61.92.92/LE MARCHÉ GARE, 34-36 rue Casimir Périer (2e), 04.72.40.97.13/L’ÉPICERIE MODERNE, Place René Lescot – Feyzin, 04.72.89.98.70/NINKASI, 267 rue Marcel Merieux (7e), 04.72.76.89.00/SALLE DES RANCY, 249 rue Vendôme (3e), 04.78.60.64.01

:: iRiS ::Les Oranges_ 22/02 au 3/03:: eSPACe 44 ::Nelly, la poupée du coffre à jouets_ 10/02 au 25/02)) ninKASi ((Amp Fiddler + Mounam “That’s all Funk”_ 24/02)) L’éPiCeRie MODeRne ((Sofa So Good_ 19/02 au 22/02)) LA MARqUiSe ((Fake Oddity + Solas Live_ 24/02)) CASA MUSiCALe ((Hops_ 23/02)) ReD hOUSe ((Claudio_ 23/02// ChRD //ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03Anciens combattants africains_ 11/01 au 25/03// iAC //François Curlet + Jens Haaning + Christophe Terlinden_ jusqu’au 18/03°° inSTiTUT LUMièRe °°Rétrospective Buñel_ jusqu’au 14/03Rétrospective Lynch_ jusqu’au 14/03

:: iRiS ::Les Oranges_ 22/02 au 3/03:: LA RenAiSSAnCe ::La Maison de Bernarda Alba_ 27/02 au 3/03:: eSPACe 44 ::Le Visiteur_ 27/02 au 11/03:: Le CROiSeUR ::Théâtre de l’Exécuteur_ 26/02 au 03/03§ Le TObOGGAn §Tangentes_ 27/02 au 1/03)) ninKASi ((Le Bal des Martines : Festival d’un Monde à l’Autre_ 3/03)) hOT CLUb ((2e édition du Hot Club de Lyon Jazz Festival_ 1/03 au 4/03)) L’éPiCeRie MODeRne ((Touré Kunda+ Bebey Prince Bissongo_ 23/02)) LA MARqUiSe ((Florian Keller_ 2/03)) MARChé GARe ((Azian Z_ 3/03)) SALLe DeS RAnCy ((Batlik_ 2/03 et 3/03)) CASA MUSiCALe ((Aissi_ 2/03)) ReD hOUSe ((Empire_ 2/03// ChRD //ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03Anciens combattants africains_ 11/01 au 25/03// iAC //François Curlet + Jens Haaning + Christophe Terlinden_ jusqu’au 18/03°° inSTiTUT LUMièRe °°Rétrospective Buñel_ jusqu’au 14/03Rétrospective Lynch_ jusqu’au 14/03

:: Le POinT DU JOUR ::Huis clos_ 5/03 au 20/03:: LeS ATeLieRS ::Shopping and Fucking_ 6/03 au 29/03La Poésie/Nuit [Printemps des Poètes]_ 9/03 au 11/03:: LeS CLOChARDS CéLeSTeS ::Pourtant la lune se laisse contempler_ 6/03 au 18/03:: eSPACe 44 ::Le Visiteur_ 27/02 au 11/03§ Le TObOGGAn §Parfums d’Arménie_ 10/03)) ninKASi ((Gomm + Nadj + Triste Sire_ 8/03)) hOT CLUb ((Issam Krimi Trio_ 10/03)) L’éPiCeRie MODeRne ((Julien Lourau vs Rumbabierta _ 8/03)) LA MARqUiSe ((Youngblood Brass Band (Ozone Music / U.S.A.) - Fanfar Jazz, Hip Hop, Breakbeat, Funk - 21h - 12 euros (Prévente : FNAC / SOFA)_ 6/03)) MARChé GARe ((Soirée Lyon Drumming_ 10/03// ChRD //ELLES. Exister, résister… ici et ailleurs_ 19/10 au 8/03Anciens combattants africains_ 11/01 au 25/03°° inSTiTUT LUMièRe °°Rétrospective Buñel_ jusqu’au 14/03Rétrospective Lynch_ jusqu’au 14/03_ 19/10 au 8/03// iAC //François Curlet + Jens Haaning + Christophe Terlinden_ jusqu’au 18/03°° RefLeTS DU CinéMA ibéRiqUe eT LATinO-AMéRiCAin °°_ 7/03 au 21/03°° inSTiTUT LUMièRe °°Rétrospective Buñel_ jusqu’au 14/03Rétrospective Lynch_ jusqu’au 14/03

5 > 11 mars 26 février > 4 mars19 > 25 février

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agenda

Danse // LE CROISEUR, 4 rue Croix Barret (7e), 04.72.71.42.26/LE TOBOGGAN, 14 avenue Jean Macé – Décines, 04.72.93.30.00

CInema // INSTITUT LUMIÈRE, 25 rue du Premier Film (8e), 08.92.68.88.79/ FESTIVALS DE VILLEURBANNE - AU CINÉMA « LE ZOLA », 117 cours Émile Zola – Villeurbanne, 04.78.93.42.65

musée // CHRD, 14 avenue Berthelot (7e), 04.78.72.23.11/INSTITUT D’ART CONTEMPORAIN, 10 rue du docteur Dolard – Villeurbanne, 04 78.03.47.00/MUSÉE DES BEAUX-ARTS, 20 place des Terreaux (1e), 04.72.10.30.30

retrouvez les ContaCts De nos partenaIres sur www.kiblind.com

agenda culturel pass kiblind

:: Le POinT DU JOUR ::Huis clos_ 5/03 au 20/03:: LeS ATeLieRS ::Shopping and Fucking_ 6/03 au 29/03m’Palermu_ 13/03 au 18/03:: nOUVeAU ThéâTRe DU 8èMe ::Festival « Je est un autre »_ 15/03 au 30/03:: iRiS ::Mes Gaillards_ 13/03 au 31/03:: LA RenAiSSAnCe ::Le Jeu de la grenouille_ 14/03 et 15/03:: LeS CLOChARDS CéLeSTeS ::Pourtant la lune se laisse contempler_ 6/03 au 18/03:: L’éLySée ::La Révolution n’aura pas lieu dimanche_ 14/03 au 17/03:: eSPACe 44 ::Petite fleur de peau_ 13/03 au 25/03§ Le TObOGGAn §Armenian Navy Band_ 13/03Transmission + Push_ 17/03§ Le CROiSeUR §Cie Adelante_ 15/03 au 17/03)) ninKASi ((Aaron + Scalde_ 14/03)) hOT CLUb ((The Rattlebones_ 17/03)) L’éPiCeRie MODeRne ((Bjorn Berge + Dechman_ 17/03)) MARChé GARe ((Nery + Fanfare du Belgistan_ 16/03)) CASA MUSiCALe ((Sawan_ 16/03// ChRD //Anciens combattants africains_ 11/01 au 25/03// iAC //François Curlet + Jens Haaning + Christophe Terlinden_ jusqu’au 18/03°° RefLeTS DU CinéMA ibéRiqUe eT LATinO-AMéRiCAin °°_ 7/03 au 21/03

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19 > 25 mars12 > 18 mars

chronique du Ki

M. S.

BaZaRT Le Ki

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feutre et fou, rime et chouL e dépaysement n’est pas assuré, le mal du

pays l’est plus. Le voyage ne forge pas la jeunesse mais « craft » l’adulte. Certitude

acquise ou entretenue, l’objectif est atteint.

Mal du pays, oui, mais pas de sa population. La France, pays superbe et mal apprécié par ses occupants, risque de dépérir rongé par la tumeur populaire, la vermine chic et le hibou fuyant. Energie, argent et intelligence, trois denrées au rapport de plus en plus spécial. Elles se fuient, s’attirent, prennent des chemins contraires, se perdent pour se retrouver aux détours du hasard déterminé-iste-ant. Le monde les désire, prêt à tuer pour les acquérir. Chacun à sa façon, péquin lambda, terroriste aveuglément précis, capitaliste méthodique, fonctionnaire de la grève, pseudo artiste foutu, religieux fanatique hors du temps.Et ce matin, tu te réveilles : « mon dieu j’ai tout gâché ». Il est trop tard, game over, insert coin to continue.

C’est l’histoire du criquet tueur, infernal et mortel. On le trouve à peu près dans tous les continents et hémisphères (un bien grand mot pour dire « deux cotés). Toujours en évolution, il revêt différentes peaux selon son habitat. Poches trouées, huppées, aux senteurs de drogues, sac à main, housse de guitare, moquette trouée, herbes tondues, là, par terre dans la rue. Ou dans une main.

On le prend, on allume une clope et tac ! Il a frappé. Cricket…(ceci n’est pas une pub).

On est 6-7 milliards du monde. Faut faire avec. Bien sûr, ça fait un énorme potentiel de boulets mais aussi une énorme réserve de gens biens, je pense, et ça doit valoir le coup de les rechercher ou de s’intéresser un peu à eux, non ?Je vais pas vous rabacher un vieux discours hippie pourri peace and love mangeurs de guimauve. Mais quand même. On pourrait arrêter de se plaindre un jour et prendre conscience qu’on s’en sort pas si mal ? La plupart des gens qui galèrent se plaint pas. Se plaindre, c’est un luxe. Peut être le seul d’une certaine manière.

Donc j’ouvre le bal de la communication et je donne mon adresse E-mail. Parlons-nous, discutons, débattons sans violence mais battons-nous avec intelligence.Tout seul à tourner dans mon coin je tourne un peu en rond alors j’ai besoin de vous pour continuer à chroniquer de manière personnellement juste et avisée. 90 % de nos mails sont des spams il paraît… alors luttons contre ça et allez-y flooder ma boîte de manière constructive.

[email protected]

Ouvrons une nouvelle ère, une ère sous le signe du positif.