Kaktüm #2_Mars 2014

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KAKTÜM LA CULTURE DES POTES #2

description

 

Transcript of Kaktüm #2_Mars 2014

KAKTÜMla culture des potes #2

Au menuA sAvoir ou non

MusiQuE

insolitE

littérAturE

projEt d’étudiAnt

ArtsurviE urBAinE

CulturE pHYsiQuE

rEGArd sur

Curiosités

j’Y étAis pAs

La Main de dieu

Le Bio-Hacking

TaMaaLouf ?

La Mécanique des fLuide g

uTopie aérienne

paLLe nieLsen Le ModèLe

asTuce peu cHère

par La grâce d’un insTanT

La conduiTe MarseiLLaise

La Trace

oBjeTs du quoTien

L’arBre du Vieux-porT

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PArticiPAtion :

La fièvre de l’écriture vous prend soudaine-ment ? La page blanche ne vous effraie plus du tout ? Un projet personnel vous tient à coeur ? Eh bien vous êtes des petits veinards car nous invitons quiconque le veut à parti-ciper à Kaktum. Pour cela une seule adresse :

[email protected]

remerciements :

KOPECK

ludiQuETêTe que T’as

icônes 90’s

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Au départ, Mona a dessiné ça comme ça, au pif, à l’inspiration comme on dit. Puis elle nous les a montré, et là, on a tous adoré. Elle a fait des tests de couleur, certains étaient bien, et d’autres faisaient vraiment mal aux yeux. On s’est mis d’accord pour cet espèce de beige plein de bruit. Après il a fallu se justifier. On a trouvé toutes les raisons possibles et imaginables évidemment !! « Ben logique quoi : la mer c’est Marseille » , c’est là qu’on s’est rencontrés . « On veut faire un magazine qui fait rire » , et on connaît tous le dicton.« On veut pas faire ceux qui se prennent trop au sérieux », etc. Finalement, elle nous plaisait tellement qu’on a décidé de la garder pour tout les numéros, et même de la faire voyager. Du coup elle est même devenue notre logo. Et on l’aime bien notre baleine !!

Les Potes

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«  Non, la main de Dieu, n’appartient pas à Maradona  ». Voila ce que clamait en caractères gras l’agence de publicité française Leg-agency, sur une affiche publicitaire pour la radio OUI FM. Cette affirmation si catégorique nous a tellement titillé qu’elle nous a amené à une question existentielle : si cette main n’appartient pas à El Pibe de Oro, alors qui peut bien être son heureux propriétaire  ?

Une des premières choses venant à l’esprit est d’une naïveté infantile  : la main de Dieu appartient tout simplement à l’Eternel créateur. Malheureusement, loin s’en faut. En réalité, la droit de propriété sur nos sols est particulièrement complexe .Trois principes le régissent  : le droit d’utiliser le bien, le droit de jouir des fruits du bien et le droit de modifier le bien. Pour les derniers latinistes que nous nous efforçons de satisfaire opiniâtrement cela donne  : l’usus, le fructus, et l’abusus.

Pour l’utilisation de la Main, moult individus n’y sont pas allés de main morte. Principalement des sportifs professionnels, touchant plutôt au ballon rond (Maradona, Messi, Henry), mais aussi des anonymes

locaux (Michel Pranoz, si l’on se fie au archives du Dauphiné Libéré), ou encore des guitaristes renommés (Eric Clapton, insinue l’affiche sus-citée).

Par rapport au profit, on compte toute personne ayant gagné de l’argent grâce à la Main de Dieu ou à l’une de ses représentations. Prenons un exemple  : Michel-Ange. S’il n’est certainement pas le premier à représenter la Main de Dieu, il reste du moins un des plus fameux avec sa fresque La Création d’Adam. Souvenez vous des lointains cours d’histoire, la chapelle Sixtine, le centre de sa voûte et tout cela. N’oubliez toutefois pas qu’elle demeure toujours comme la plus grossière erreur de proportion de l’histoire de l’art moderne. La légende veut que le génie italien ait commencé sa fresque par les pieds, et qu’une fois arrivé aux doigts, se soit rendu compte de sa bévue, et n’ai rien pu faire pour la réparer. Bref, Michel-Ange fut peut être un génie, mais il fut loin d’être un abruti fini, du moins c’est ce que l’on suppose. Raisonnablement, pour les heures passées le dos voûté en haut d’un échafaudage hasardeux, il a du se faire rémunérer de manière papalement gracieuse.

A sAvoir ou non

à qui appartient

« Un véritable artiste devrait dUper généreUsement les spectateUrs » edmUnd bUrke

3A sAvoir ou non

Enfin, à propos de la modification, la chose est plus aisée. Il suffit de chercher qui a un jour modifié la Main de Dieu. Coup de bol, il existe une sculpture de Rodin, représentant ladite main. Qui dit sculpture dit forcément évolution et modification. Ce qui s’avère être une des pièces majeures du Musée Rodin de Paris fut un jour, ne l’oublions pas, un vulgaire bloc de marbre. Tant soit peu que ce noble matériau puisse être un jour vulgaire.

Un problème apparaît alors quant au propriétaire de la Main de Dieu  : il n’existe pas une seule et unique personne détenant l’exclusivité et la totalité des 3 attributs du droit de propriété. Jusqu’à aujourd’hui, ce problème n’a dérangé personne, malgré l’impasse intellectuelle qu’il constitue. Heureusement, le monde contemporain est en mesure de nous apporter une réponse satisfaisant le plus grand nombre.

La Main de Dieu n’appartenant donc à personne, la sagesse populaire voudrait qu’elle appartienne à tous le monde. Ce qui se révèle relativement agréable avec cette sagesse, c’est qu’elle se trouve souvent dans le vrai. Mais corroborons la tout de même avec un peu d’histoire contemporaine.

L’essor d’Internet et de l’informatique a engendré une philosophie du partage équitable et libre entre citoyens.

Concrètement, elle se matérialise par les licences libres où l’auteur d’une œuvre concède tout ou partie de ses droits d’auteurs. C’est-à-dire que vous utilisateurs pouvez modifier et diffuser cette œuvre sans risques. Quelques exemples pour éclairer les âmes perdues par tout ce vocabulaire  : le système d’exploitation Linux est sous licence libre, tout comme les logiciels Open Office ou Scribus.

Certes la Main de Dieu ne constituant pas entièrement une œuvre, et au vu de ma connaissance approximative des juxtapositions des divers domaines du droit, rien ne devrait m’autoriser à affirmer ce qui va suivre. Mais pour le bien de cet article, outrepassons les paradoxes et les imprécisions pour déclarer cela  : la Main de Dieu est en Open Data. Vous pouvez donc en faire l’usage désiré sans être inquiété par les autorités compétentes. La seule chose encourue est une accusation de blasphème par quelques rares âmes bien trop sérieuses. Vous y survivrez.

Hood

La main de dieu ?

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Vous avez déjà pensé à une ville dans laquelle des arbres fruitiers borderaient les trottoirs? Une ville dans laquelle vous pourriez cueillir une pomme en attendant votre bus quand c’est l’heure du goûter ? C’est ce que l’association Guerrilla Grafters tente d’instaurer à San Francisco, ville dans laquelle les arbres fruitiers sont bannis de l’espace public. Ces « bio-hackers » s’emparent de leurs cisailles et de ficelle, pour greffer sur des arbres municipaux des branches fruitières.

Une sorte de vandalisme écolo qui proteste contre la ville stérile. Cette initiative a même été saluée à la 13ème biennale d’architecture de Venise, qui l’a présenté lors d’une exposition sur le bien commun. Alors c’est sûr, les mûres c’est salissant, mais ce n’est pas pire que les micocouliers.

Le bio-hackingPar Ocheune

insolitE

5MusiQuE

tamaaLouF ?

breF toPoIbrahim Maalouf, c’est d’abord un patrimoine de l’emploi. Un père trompettiste, Amin Maalouf, inventeur de la trompette à 4 pistons, une mère pianiste, un grand père écrivain, journaliste et musicologue. D’origine Libanaise, il compose des mélodies aux sonorités orientales, utilisant la trompette à 4 pistons de son père, dite «  trompette microtonale  », ou «  trompette à quart de tons  », quart de tons qui sont essentiels à la musique arabe.

Mais c’est aussi une machine à prix  : vous l’avez peut être vu aux Victoires de la musique 2014 pour le prix de «  Victoire de l’album de musique traditionnelles ou de musiques du monde  », en 2013 c’était pour «  Artiste de l’année  », mais aussi des prix improbables et qui imposent un Swag inégalable  : le 1er prix du « National Trumpet competition » aux US en 2001, ou le prix de «  Jeune artiste œuvrant pour le dialogue interculturel entre les mondes Arabe et Occidental  », décerné par l’UNESCO en 2011. Méga classe. En fin de compte, un Ibrahim Maalouf c’est quoi  ? C’est un Obélix musical : lui aussi est tombé dedans quand il était petit.

sA musiQueCasse tête, crique, crâne. Avec un ballon de basket. Tout en rebondissement. C’est une trompette folle, puissante, tout en quart de tons... Sonorités orientales, si bien posées, sur des ambiances tantôt rock, tantôt jazz, parfois samba. Ibrahim Maalouf parle avec son instrument.

Et il sait quoi dire  : c’est un conteur d’histoire, d’histoires du monde, d’histoires à échelle humaine. Le voyage, en voilà un joli thème... Voyage, Humanité, Grandir...

Si jamais les extraterrestres débarquaient demain sur notre jolie planète, l’ethnographie s’accorderait à dire que nous serions bien trop différents pour avoir des centres d’intérêts communs, ou des goûts similaires, en dehors de tout scénarios catastrophiques comme l’asservissement de l’humanité ou la destruction de la terre. Heureusement que nous avons Ibrahim Maalouf. Parce que moi je dis que c’est universel. C’est une musique des sens. Cela deviendrait l’équivalent interstellaire d’une pause café avec nos collègues venus de l’espace  : « On se fait un Ibrahim Maalouf a 15h  ? Après faut que je file, j’ai du boulot sur les dernières transactions galactiques ».

« la mélancolie est la nostalgie poUr les choses qUi n'ont jamais existé. » seth price

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Les martiens seront obligés de l’admettre. Ils penseraient forcément que c’est époustouflant. La traduction littérale dans leur dialecte de cet état d’esprit serait, je cite  : «  Harniluc iuyer bezgsu floqdz drakk zrnrz ». Approximativement. Remettons les pieds sur terre.

En réponse à l’hypothèse de l’épisode n°1, il y a toujours un moment pour écouter Maalouf. Sa première qualité, c’est sa diversité. Il touche presque tous les styles, comme avec l’album «  Wind  », qui est très jazz, ou « Diagnostic », modèle d’éclectisme, entre jazz, rock, bossa, et même un featuring avec Oxmo Puccino..  . Il est d’ailleurs classé dans un genre… propre à lui même  : le « Jazz Electro Oriental Rock ».

Sa deuxième qualité, c’est sa création. Elle accroche, elle surprend, elle entraine, elle désespère… C’est une musique qui parle. Il joue principalement sur les reliefs musicaux, les intensités  : montée (de volume, du nombre d’instruments, de présence dans les solos) et descente (l’inverse). C’est dans ses transitions entre ces deux états qu’il brille par son génie. (Ecoutez «  Beirut  ») .

De plus, toutes ses musiques ont une certaine justification. Elles ont toutes une petite histoire  : il a même créé un petit fascicule pour les expliquer.

De sorte que : on peut, de façon certaine se lever le matin, écouter «  Everything or Nothing », (Diagnostic) , et penser : 

MusiQuE

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Diasporas 2007

à écouter :

- Missin’ Ya- Verdict

Diachronism 2009

à écouter :

- Pouh Hia- Bizarre

Diagnostic 2011

à écouter :

- Maeva in the wonderland- Beirut

Wind 2012

à écouter :

- Issues- Questions & Answers

Illusions 2013

à écouter :

- True Sorry- If you wanna be a woman

discoGrAPHie

«  Sale temps sur Gotham city,immeubles noirs, pluie baveuse,la ville est grise et moche.A croire que toute la saleté ressurgitpar mauvais temps..Métro, boulot, dodo,debout, manger, couché.Le quotidien,quelle sale gueule il a celui là,Et comme chaque jour, il revient au galop…  »

On peut, pendant «  Questions & Answers  » (Wind), se perdre, malgré un fast food, qui comme le dit le dicton, nous aurait bien ancré au sol. Du plomb dans la cervelle, l’estomac dans les talons, la cervelle dans les talons. Et  par déduction logique du plomb dans les talons. Socrate est un chien.

Ou, avec «  True Sorry  », (llusions), osciller entre nostalgie et espoir. L’océan, grandes vagues, comme le quart d’un looping, montée, oooohhhHH, descente, AAAHhhhh,montée, ooollééEE ! EXPLOSION !!!EXPLOSION QUI, PAR SA FORCE, NE PEUT SE TRADUIRE SUR PAPIER QUE PAR L’UTILISATION EXCESSIVE DE LETTRES MAJUSCULES !!!

Maalouf, c’est la palette des émotions,et c’est encore plus fou en concert. Il a la double performance  : scénique et artistique. Bref, à vos casques. Maalouf. M deux A L complètement OUF.

Prochains concerts : Six-Fours : 17/04 ; Nîmes : 30/06Featuring insolites : BO Yves St laurent/ Juliette Greco/ Sting/ Salif Keita/ Yom/ Amadou & Mariam/ M/ Vincent Delerm/ Arthur H/ Georges Moustaki/ Tryo/ Vanessa ParadisEt son phonetel : 06 93 84 67 32 7

Zephyr

MusiQuE

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On vient de m’annoncer l’arrêt de la publication de mon magazine féminin préféré. Je suis estomaquée, je suis en deuil, mon cœur saigne. Je m’atèle donc, la mort dans l’âme, à l’écriture d’un éloge funèbre.

  Les éditions Fluide Glacial on décidé il y a quelque temps de donner une petite sœur au grand classique du même nom. Je rappelle que Fluide Glacial, est un magazine de bande dessinée apparu dans le mouvement post-68, lancé par des auteurs de bande dessinée donnant le pouvoir à l’image, à l’oser et à la fantaisie. Plus de 30 ans après, tentant

de s’adapter à l’hégémonie du magazine féminin (l’homme ne lit pas, il mange de la viande, joue aux jeux vidéo, regarde turbo et téléfoot le dimanche et achète, parfois, je dis bien parfois, quelques magazines sur ces mêmes thèmes) sort dans les kiosques une version féminine faite par des dessinatrices. C’est mon père qui m’a offert mon premier Fluide.G et j’ai été quelque peu dubitative. Je l’ai feuilleté rapidement, jugeant un livre sur sa couverture, shame on me, et je suis tombée sur  le shooting photo qui mettait en scène une jeune fille asiatique gambadant

La mecanique deS FLuide.g

littérAturE

« l’amoUr n’est pas seUlement Un sentiment, il est Un art aUssi. » honoré de balzac

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dans un champs de vibromasseurs (si, si). J’ai rendu cette chose étrange à mon père en lui précisant qu’il avait acheté un magazine  des plus tordus. Ce à quoi il m’a répondu sur un ton d’exaspération profonde  : «  Do you know second degré ? Ta garde robe laisse supposer que oui  !  » Effectivement, ce n’est QUE du second degré. On ne se prend pas au sérieux, on fantasme, on ose. C’est du débile et du grotesque fait de manière intelligente. Les articles sont complètement mégalos, parfois ringards et réac’ mais tellement poussés à l’extrême que ça en devient délicieux.

C’est un magazine qui ne demande pas de réfléchir, tout en évitant de parler de la vie d’Angélina Jolie et Brad Pitt, des putain de vacances de Taylor Swift ou du régime miraculeux de l’été. Le magazine signe ses meilleurs articles avec «  Pécho tranquille au travail  » , «  Spécial grosse et moche  » , « Envie de visiter un club SM déguisée en libellule géante  ?  » ou encore «  Une saint valentin réussie  : tout un SMIC à dépenser  !  » .  En plus de tout ça, bien sûr, des pages entières de bandes dessinées. Certaines sont créées spécialement pour le magazine, et d’autres révèlent des extraits de livres parus (et nous donne évidemment envie de dévaliser la Fnac) . C’est drôle, c’est osé, ça claque sa race et c’est pour nous les meufs, alors lisez-moi cette merveille.  Kirikou

  «  Cet article est tout à fait unique en son genre, car il va te permettre de passer pour quelqu’un de tout à fait brillant auprès des gens qui sont en ce moment même autour de toi. Que tu sois dans le métro, le bus, ou la cellule de dégrisement, si tu suis à la lettre les conseils qui vont t’être prodigués, tu vas briller, crois-mois. Maintenant, plie le magazine par l’arrière (pour que la première et la quatrième de couverture se trouvent face à face) afin de laisser supposer à ton audience que cet article traite d’un sujet compliqué et lis la page suivante  » . 

extrAit

Doit-on voir au Delà De la physique quantique ?

littérAturE

10projEt d’étudiAnt

Tuscon, Arizona. Dans le désert à l’écart de la ville se trouve un des plus grands cimetière d’avions au monde accueillant près de 4000 carcasses. Là ou certains n’y voient que les témoins d’une obsolescence programmée, d’autres y décèlent un potentiel hors-norme. C’est le cas de 3 étudiants de l’ENSA Nantes  : Antoine Mounier, Felix Roy et Thomas  Gouin.C’est dans le cadre de l’option de 2ème année « Situations extrèmes » que ces 3 compères développent une véritable utopie. Prenant en considération l’augmentation de la population et la diminution des ressources locales en eau, ils projettent dans ce lieu de déshérence une extension de la ville construite avec les différents éléments des avions.

Contrairement aux utopies dessinées et imaginées au fil de siècles ( Thomas Moore, Archigram, etc.), c’est la réutilisation de matériaux et de lieux déjà existants qui est prônée ici. Ils ne créent pas à partir de rien, ils réhabilitent, ils détournent, ils assemblent.

Dans leur scénario, les carcasses des avions sont d’abord utilisées comme telles, puis démantelées et assemblées sous une autre forme pour créer des habitations, des infrastructures capables de stocker l’eau, des exploitations agricoles, et des lieux de regroupements.

Une attention particulière est donnée au circuit de l’eau, permettant une certaine autonomie du projet : l’eau est stockée puis filtrée, pour être ensuite distribuée entre les habitations et les exploitations agricoles. Ces

dernières sont possible grâce à un système de serres, construites à partir d’anneaux métalliques provenant des avions.

La production agricole est vendue directement sur le site, par l’intermédiaire d’un grand marché ouvert à tous. Des sculptures gigantesques comme l’église «  Holy Church  » sont imaginées, créant des points de rencontre et des lieux de rassemblement, autour desquels les habitants célèbrent la renaissance du cimetière. Les étudiants prévoient ainsi une vie économique et sociale efficace, en lien avec la ville, tout en restant indépendante. Enfin, toutes les constructions seraient recensées au moyen de fiches techniques, rassemblées dans une bibliothèque.

Finalement, c’est un projet qui nous fait beaucoup penser à celui du « Yes We Camp » dont nous vous avions parlé dans le premier numéro. Ce sont tout deux des laboratoires pour la fabrication de ville, depuis l’habitat individuel jusqu’aux places publiques, en passant par le logement collectif. Et si le camping estaquéen a été construit, pourquoi pas le morceau de ville en cimetière d’avion  ?

Pour plus d’informations sur cette formidable utopie, nous vous conseillons d’aller voir la vidéo de la présentation faite par les étudiants à l’ENSA Nantes le 4 juillet dernier lors de la PechaKucha Night Nantes Vol.06.

Ocheune

utopie aérienne

Si, vous aussi, vous avez un projet à présenter, contactez nous : [email protected]

« l'architectUre c'est moUler Un tendresse sUr Une contrainte » andré brUyère

11projEt d’étudiAnt

Vue aérienne Fiche technique

Marché Holy Church

Vue d’ensemble

« Un instant de laideUr c’est toUjoUrs important » pablo picasso

©Rabhite

14Art

En 1968, un jeune artiste fou réussit à convaincre le directeur du Moderna Museet de Stockholm de transformer son musée d’art moderne en cours de récréation. Il avait tout juste 26 ans et n’était diplômé que depuis un an. L’exposition dura trois semaines et accueilli 35000 visiteurs dont 20000 enfants.

A une époque où l’on tentait de faire sortir l’art des lieux d’exposition traditionnels, Palle Nielsen faisait entrer la vie dans les musées. On vida donc le «  White Cube  » pour y construire des structures n’ayant d’autre but que de s’amuser. L’idée simple du jeu permettait de s’adresser à tout type de personnes, de toutes classes sociales et ainsi tenter de sortir le musée d’un certain élitisme.

L’artiste et quelques volontaires conçurent ainsi une série de tours en bois, échelles et ponts de cordes, toboggans en aluminium ou bacs de mousses destinés à être assemblés en quelques heures dans le hall du musée. Il y avait également des outils et des matériaux mis à disposition des enfants, ainsi que de la peinture et des pinceaux, des masques (Mao, De Gaulle, le président Johnson) et des costumes.

paLLe nieLSen, Le modèLe , 1968

« pas de création sans liberté » jia zhangke

15Art

Il s’agissait là, non seulement d’une tentative de bouleverser le statut d’œuvre d’art (plus à regarder mais à expérimenter) mais également de questionner les structures préétablies de la société entière. Créer une situation utopique ou des enfants, ces « êtres neufs  » pouvaient inventer et réinventer à loisir de nouveaux modèles, sans barrières. On leur offrait l’occasion d’interagir, créer, construire ensemble et ce dans une totale liberté. Il ne s’agissait plus de contempler mais de faire. L’exposition, évoluait sans cesse, tant par l’activité grouillante des enfants que dans sa construction que ces derniers continuaient.

C’était également une période où l’enfance, sa place dans la société, son rapport au monde étaient réévalués. Considéré comme un être à part entière (et non seulement en devenir), avec ses propres pensées et émotions: «  Nous croyons que les enfants peuvent exprimer leur propres besoins. Et

qu’ils veulent autre chose que ce qui est prévu pour eux. ». L’exposition leur offrait du temps, de l’espace, et la possibilité de créer sans aucune restriction (autorité, sécurité). Elle avait aussi pour ambition d’engager des réflexions politiques sur des thèmes fondamentaux : la propriété privée, les relations sociales, la libre expression de l’individu.

« Peut-être les enfants nous diront-ils tant de choses sur leur monde que cela deviendra aussi un modèle pour nous. » annonçait Palle Nielsen dans le catalogue de l’exposition. Il est difficile de dire s’il obtint des réponses précises à ses questions, compliqué de résumer cet œuvre en si peu de lignes, mais souvenons-nous qu’un jour, un homme a eu l’idée fantastique d’interroger le monde non pas par le drame, mais par le jeu. C’était il y a 46 ans.

Julia

«  Ce n’est une exposition que pour ceux qui ne jouent pas. »

« l'effort dU poète vise à transformer vieUx ennemis en loyaUx adversaires. » rené char

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Si toi aussi le jour d’un oral, après avoir révisé toute la nuit, tu ne trouves pas de vêtements non froissés (on oublie TOUS l’existence de la planche à repasser pendant une semaine d’examens), nous t’offrons en exclusivité la technique imparable qui va consterner ta mère  :Mets le vêtement de ton choix sur un cintre et pends-le dans ta salle de bain quand tu te douches (si tu as le temps de prendre une douche évidemment, sinon laisse juste couler l’eau). MIRACLE ta salle de bain se transforme en centrale vapeur/hammam et détend les fibres de ta belle chemise  !!

Te voilà tout beau pour ta présentation  ! Par contre, désolé nous n’avons pas encore l’astuce pour te défroisser la face … Courage !

Par Ocheune et Kirikou

aStuce peuPar Mo et HoodcHère

Nous relevons le défi de trouver le meilleur mojito de Marseille ! Chaque mois nous ferons un maximum de bars pour le trouver.Meilleur mojito de ce mois ci :

Le MarengO :

service : Servi dans un verre à mojitos avec glaçons et une paille. Goût : Très frais et bien dosé avec menthe fraîche et cassonade ambiance : Terrasses du vieux port animées  le soir. qualité/prix : 5€ ce est qui le prix le plus bas qu’on puisse trouver dans les environs (hors happy hour). Un bar très simple et agréable qui sert de très bon mojitos pour un prix réduit.

La DaMe nOire :

service : Préparé sous vos yeux avec de la glace pilée et possibilité goût framboise, le tout dans un verre à mojitos. Goût : Un peu à l’eau et acidulé au début, bien frais. ambiance : C’est une petite terrasse vers le cours julien, dans une ambiance branchée.qualité/prix : 8€ un peu cher mais ce n’est pas une escroquerie non plus.

iDéfixe : service : Si vous souhaitez être traité comme du bétail et vous faire ignorer sauf pour l’addition... Goût : Bien frais ambiance : Terrasse sur le Cours Julien qualité/prix : Nous préférons laisser ce douloureux souvenir derrière nous.

surviE urBAinE

de grand-Ma’

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Partenaires Adversaires

par La grâce d’un inStant

16 février 1991. Chicago. United Center. 3ème quart-temps du match Chicago Bulls - New Jersey Nets. Chicago mène 77 points à 65. Il reste 1 minute et 50 secondes à jouer. Récupération du ballon pour les Bulls de Chicago. Le possesseur du ballon fait un dribble puis une passe à un coéquipier. Deux dribbles de celui-ci avant une passe à Michael Jordan. Le ballon a mis 6 secondes pour arriver au niveau de la ligne des 3 points adverses . Dans moins de 2 secondes, cette action se conclura par un panier de Michael Jordan. 2 dribbles lui suffiront pour marquer. Dès son premier pas, l’action entre dans une dimension qui ne cessera d’évoluer. Inconsciemment, ses partenaires doivent le savoir, puisqu’ils arrêtent tout mouvement dès lors, pour le contempler pleinement, béatement.

Premier dribble main gauche de MJ. Le premier défenseur (1) est en retard, MJ le déborde aisément. Un de moins. Deuxième dribble de MJ, il arrive proche du panier, au niveau de la raquette. Un comité d’accueil de 3 défenseurs l’attend. Décision héroïque de sa part, il s’engage, seul contre 3 en balançant sa jambe gauche en butée pour prendre son impulsion. Pendant celle-ci, il élève ses 2 bras vers le panier. Par ce geste, il rend vaine toute intervention du défenseur le plus haut (2). Celui au milieu commence à sauter et à agiter ses bras (3). Etrangement, le défenseur du bas ne fait pas grand-chose (4). D’ailleurs, il ne gênera aucunement MJ. Un seul se révèlera embarrassant, celui agitant ses bras, au milieu (3).

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1

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CulturE pHYsiQuE

« garde tes peUrs poUr toi ; partage ton coUrage avec aUtrUi. » r.l. stevenson

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MJ en a-t-il conscience de ce grand blanc dadet moulinant dans le vide  ? Son action est elle conditionnée pour l’éviter ou le fait-il d’instinct, presque automatiquement, sans même y réfléchir  ? Très difficile à déterminer. Là est sans doute le propre des génies. Savoir fondre efficacité et grâce dans un seul et même geste. Dans une perfection dérangeante. Une perfection qui nous renvoie à notre condition d’homme anodin.

Justement, pour éviter ces grands bras, MJ ramène les siens au plus près de son corps, mais au plus loin du panier. Il est alors au sommet de son saut. La suite ne sera plus qu’une longue retombée. Retombée qui ira tout de même jusqu’à interroger les plus élémentaires théories de Newton. Le panier parait alors impossible. Heureusement, MJ n’est pas qu’un sauteur en hauteur. Il l’est aussi en longueur. Après un temps de suspension, son corps semble voler dans l’espace en direction du panier. L’action de l’attraction terrestre est pour l’instant discrète. Pendant cette translation, il envoie ses deux bras vers le bas, pour échapper aux bras du défenseur. Ce dernier a du d’ailleurs penser que MJ allait marquer de ce côté-ci

CulturE pHYsiQuE « Là est sans doute le propre des génies. Savoir fondre efficacité et grâce dans un seul et même geste. »

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du panier. Il s’est majestueusement trompé. Et oui MJ, va bel et bien marquer du côté opposé. Il a prit son envol du côté gauche, évité 3 défenseurs, pour finir l’action du côté droit. Encore une fois, avait-il prévu un tel enchaînement  ? Deux dribbles, un saut proche d’une figure de patinage artistique, et un panier C’est simple dit comme ça.

Mais MJ, est loin d’avoir marqué. En pleine chute, les bras sous le panier, le corps courbé, on ne voit pas comment il peut le faire. Par ce qui ressemble à un dernier pas de danse, il prolonge suffisamment sont vol pour allonger ses bras vers le côté droit du panier. Il est à la limite de la chute, mais il arrive à relâcher la balle en lui donnant un effet par un ultime coup de poignet. Le ballon s’élève, touche la planche, et avec l’effet rentre dans l’arceau.

Chicago 79 – New Jersey 65.

Hood

Vidéo disponible sur la page facebook de Kaktüm

CulturE pHYsiQuE

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Marseille. Ses calanques, ses villages, ses rues, ses odeurs, et ... ses klaxons. Avant d’arriver à Marseille, vous n’aviez même pas remarqué ce petit bouton situé au bout d’une manette à gauche de votre volant. Pourtant, vous avez vite découvert sa fonction. Dès la première fois où vous avez pris en covoiturage un marseillais en fait. Il vous a tout de suite montré un des aspects les plus marqués de sa culture. Au premier stop rencontré, une voiture vous a allègrement refusé la priorité. Remarquez, vu la vitesse à laquelle il est passé il n’a même pas dû vous voir !!

C’est alors que votre passager s’est jeté sur vous, et à longuement appuyé sur ce fameux petit bouton, en hurlant « putain qué con c’ui là !! ». Après vous être remis de votre double frayeur, vous lui avez demandé, interloqué, de s’expliquer sur ce geste aussi brutal. Et c’est là qu’avec un sourire au coin des lèvres, il vous a dit : « Eh beh !! C’est comme ça que ça marche ici eh !! Il t’escagasse, tu klaxonnes !! ».

Et rapidement, vous avez découvert que le marseillais était souvent « escagassé ». Le parisien a cela en commun avec lui, surtout ne leur dites pas ils vous « empègueraient   », qu’ils sont tout deux très impatients. Les bouchons, ils détestent, les feux rouges, ils haïssent et on se demande bien pourquoi la ville continue d’implanter des panneaux stop dans les carrefours !!

La conduite marSeiLLaiSe

rEGArd sur

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Si vous avez déjà conduit à Marseille, vous connaissez sûrement cet instant stressant où, une demie seconde après que le feu soit passé au vert, un doux bruit de klaxon retentit, pour gentiment vous rappeler que votre pied devrait rapidement appuyer sur la pédale la plus à droite de votre véhicule, avant qu’un grand chauve en maillot de l’OM ne vienne vous y aider.

Au fur et à mesure, vous avez appris à déduire le niveau d’énervement du conducteur derrière vous, simplement en faisant attention à la longueur de la réprimande sonore. Un coup sec et court veut dire « Oh garçon !! Je suis derrière  !!  », deux coups signifient « Espèce de jackie !! Tu vas avancer con ?!! ». Et pour les plus enragés, un long coup insistant, dont je tairais la traduction, - on essaye de rester

classe - mais c’est une sorte de chapelet d’insultes très imagées ... en morse. Vous avez donc dû réapprendre à conduire, façon marseillaise : pas de clignotant, ça passe toujours, et j’ai la priorité quelle que soit la signalisation. Alors bon, vous vous êtes mis au diapason: vous avez collé le blason de l’OM sur votre pare brise - eh oui, vous êtes du 83, et bizarrement, votre voiture est de plus en plus rayée - vous vous êtes fait greffer un mégaphone sur les cordes vocales, et vous avez même pris l’habitude de prononcer avec accent, la dernière lettre de chaque mot terminant par un E. Bienvenue à Marseille !!

Ocheune

rEGArd sur

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Continuons notre petite rébellion contre la société de consommation où le « tout en un » a été remplacé par le « rien en un ». C’est le week end, il fait mauvais temps et une envie de bricolage vous prend. Bien évidement nous ne sommes pas tous équipés et les magasins sont fermés, bondés, ou tout simplement trop loin. Voici quelques objets que vous pouvez transformer, chez vous, pour améliorer votre quotidien sans vous ruiner et sans même vous déplacer.

Si vous avez des légos qui trainent dans une vieille boîte, vous pouvez les transformer en tout et n’importe quoi ! Soyez inventifs. Ils peuvent devenir un égouttoir à couverts, ou un tableau, une planche à découper, une boîte de rangement, un porte stylos…

Encore un objet recyclable qui peut être utilisé autrement, les boîtes d’œufs cartonnées. Elles sont de bons rangements pour les boucles d’oreilles, élastiques, barrettes, punaises, épingles,trombones,hameçons de pêche… Vous pouvez bien évidemment laisser libre cours à votre imagination pour les décorer en fonction de leurs usages.

Autre objet qu’on a souvent chez soit : un cintre fin métallique. En les tordant – ce qui est d’ailleurs simple – ils peuvent devenir un porte document ou, dans le même principe un porte photo.

obJetS

Vous avez certainement des ampoules usagées chez vous, que vous gardez car il faut les ramener au magasin, mais vous pouvez aussi les réutiliser. On peut les transformer en petit vase ou récipient. Il suffit de retirer l’intérieur de l’ampoule à l’aide d’une pince – attention de ne pas éclater l’ampoule dans vos mains. Ensuite vous pouvez les remplir de sable, d’épices ou avec des fleurs, et les suspendre ou les poser sur un meuble.

Par Mo

Curiosités

du quoTidien

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L’endroit est empli de lumière qui s’écrase sur les murs de pierres délabrés. Les ombres se découpent dans les écorchures de l’ancien bâtiment. C’est un silence lourd des grincements venus du fond des décombres. La poésie des ruines.Une plaque de métal rouillée continue d’ordonner aux travailleurs de respecter les règles de sécurité de l’usine. Une roue de mobylette abandonnée là, joue l’équilibriste sur une baguette de bois. Seuls témoins d’une activité humaine passée.

Le sol crisse sous nos pieds. La végétation a envahi l’espace, une vie libre à la lumière d’une journée d’été. Une chlorophylle fantôme qui filtre le jour et dessine des ombres fantasmagoriques. La rouille est partout, émiettant ses supports sur le sol, comme si elle voulait rendre compte de la durée de sa solitude. Les éléments d’architecture se métamorphosent en créatures chimériques de bois et de métal. Le ciel regagne son statut de toit infini

et le soleil vient réchauffer les parois encore debout de cette serre improvisée. Le vent s’engouffre dans les immenses salles vides, sifflant l’histoire de ces espaces oubliés.

De jeunes délinquants sont venus défigurer les murs de leurs graffitis. Ils expriment leur liberté. C’est beau un témoignage de liberté dans une pièce vide. En fait, c’est un musée. Et on peut y lire les penchants artistiques de toute une génération.Sauf que cette galerie improbable n’accueille pas la bourgeoisie locale et le gratin du milieu. Seulement des visiteurs curieux et émus qui, tombés par hasard sur cet endroit, profitent de la plénitude du lieu et découvrent, le souffle coupé, l’appropriation d’un espace délaissé.Là, on ne joue pas. On peut rester soi-même parce qu’on est dans un monde à part, un monde nouveau. C’est le paradoxe de ces lieux : l’association de l’ancien et de l’actuel, qui se répondent et se rejettent, un espace construit à reconstruire. Ocheune

Curiosités

La trace

« la nUit sUggère , elle ne montre pas. » Brassaï

24j’Y étAis pAs

J’y étaiS paS maiS...ça s’esT sûreMenT passé coMMe ça !L’arBre du Vieux porT

L’Arbre est l’un des milliards d’arbres présents sur cette terre. Menant une douce et calme vie dans l’arrière-pays marseillais,iIl ne se doutait pas qu’une simple rencontre allait changer le cours de sa vie. Une rencontre qui allait le propulser sur les quais du vieux port, plongé dans le monde des humains.

Un beau matin, le géniteur du Vieux Port ressentit un manque sur les quais marseillais. Un je ne sais quoi qui le perturba pendant plusieurs jours. Après de longues et courtes nuits, une ampoule s’éclaira au dessus de sa tête : il manquait de la verdure sur le port ! L’échéance arrivait et il n’avait toujours pas trouvé quel petit coin vert mettre à quel endroit. C’est lors d’une de ses ballades quotidienne qu’une seconde ampoule vint se pencher au dessus de sa tête. Face à lui se présentait la solution à tous ses problèmes. L’arbre se tenait là, imbibé de soleil et de mistral, dandinant ses quelques branches avec conviction, insouciant quant à son avenir.

Décidé, l’homme entreprit d’arracher l’arbre à sa famille et ses proches qui tentèrent tout pour le garder avec eux. Après plusieurs vaines tentatives, l’homme fît appel à la machine. Un monstre d’acier, fumant et vombrissant, allait montrer à ces arbres. Les chenilles de plomb se mirent en marche, escortant un serpent aux dents acérées, et tranchèrent la terre sans pitié. Les adieux furent interdits et l’arbre décollait de la terre ferme pour atterrir dans une benne qui se faisait appeler Convoi Exceptionnel. En arrivant en ville, les humains s’écartaient pour le laisser passer. On entendait même les voitures jouer du klaxon pour accompagner

son entrée dans le monde des humains. Des hommes en gilet jaune et casque blanc lui avaient préparé un petit lit douillet, assez profond. Situé en bord de mer, au rez-de-chaussée d’une place très ancienne mais récemment rénovée, l’emplacement séduit vite l’arbre. Après son dur départ des terres familiales, un avenir meilleur l’attendait.

Il était le seul arbre du Vieux Port et les humains le prenaient en photo tous les jours : il était devenu une vedette  ! Concurrent du fameux deux-mâts « le Marseillois », il le fît couler pour s’installer durablement au sommet du top 50 des arbres les plus sexys du monde. Consciente de cette ascension, la ville lui proposa vite des petits contrats, en tant qu’arbre post-it ou arbre-à-pots-enflammés, ce qu’il accepta avec enthousiasme.

Malgré ces jobs, la routine s’installait peu à peu dans la vie de l’arbre, quand il surprit une conversation abritée sous son feuillage  : le Vieux Port allait acueillir de nouveaux membres de sa famille ! Une dizaine de figuiers furent installés à ses côtés. Les hommes vinrent à leurs pieds raconter leurs histoires garriguéennes, enjolivées d’un accent chaud  , rappelant aux arbres leurs terres natales. Le premier arbre du vieux port se souvint alors que le bonheur n’était réel que quand il était partagé.

rem’s

Front plats :

Vivez un sinistre mois de mars, alors que l’opulence est à sa gène, le désir

devient pauvre. Affranchissez vous!

physique alléchant :

L’arnaque n’est plus une tare. Profitez

du vent marin .Que l’iode entre dans

vos souvenirs.

nez pâle :

L’endroit du décor semble

visible. La pédale d’accélération est à son maximum. Visitez la routine.

yeux en amande:

Sourires en coin et regards cyniques. Trop de méandres entrent en contact. Stimulez la matrice

et vivez!

Jolis cils :

Vibrations pulpeuses à l’envers. Du

bonheur continu. Goûtez donc à la

lumière.

lobes malicieux :

Tandis que le souffle murmure, le duvet est soyeux. La robe rouge sera

votre.

tête que t’aS !

icôneS 90’S : première apparition ?

1. DVD 2. NINTENDO 64 3. GREMLINS

4. MANDELA LIBRE 5. OLIVE ET TOM 6. DAFT PUNK

A.1984 B.1988 C.1990 D.1993 E.1995 F.1997

1.E 2.F 3.A 4.C 5.B 6.D

Par Mona

Par TH_

25ludiQuE