KAGYU MÖNLAMS 2015 – JOUR 1

L’ARRIVEE DE KARMAPA

la découverte de l’activité de Karmapa

dans le sillage de Jigmé Rinpoché…

Chaque année, Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, conduit les cérémonies des Kagyü Mönlams, qui se

tiennent en décembre à Bodh-Gaya en Inde. Il est assisté par des lamas de haut rang de l’école karma kagyü.

Lama Jigmé Rinpoché y participe également en tant que secrétaire général de la lignée.

Pour la 4e année consécutive, lama Jean-Guy représente Dhagpo Kagyu Ling aux Kagyu Mönlams. Afin de nous faire profiter

de cet évènement exceptionnel, il nous envoie chaque jour de courts reportages dans lesquels il partage sa vision des

évènements, des lieux et des personnes qu’il rencontre.

Bodh-Gaya, mardi 15 décembre 2015

Chers amis,

Me revoici donc dans le sillage de Jigmé Rinpoché, auprès de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa et de tous

les maîtres de notre école présents ici.

Je suis heureux de pouvoir partager avec vous tous quelques moments de grâce, de profondeur et de beauté en ce lieu

magique qu'est Bodh-Gaya.

La tradition dit que c’est le lieu qui a vu l’éveil des 4 bouddhas du passé, et qui verra aussi l’éveil de tous les bouddhas du

futur.

Voyager vers les Indes nous prépare déjà à laisser de côté certaines préoccupations ordinaires, tant les coutumes du pays,

ses apparences, ses odeurs, ses bruits nous décalent de notre ordinaire.

Se laisser ainsi entrer en Inde, pour pouvoir mieux se laisser imprégner de la bénédiction des maîtres.

On entre en Inde, comme presque partout ailleurs, par l’aéroport.

Il est comme tous les autres, à quelques détails près : c’est la 1re fois que je vois une « salle de prière ».

Et devant la signalisation de celle-ci, une sculpture monumentale

représentant toutes les étapes de l’exercice de hatha-yoga, que l’on appelle « la salutation au soleil »,

exercice que certains ont pu faire à Dhagpo lors des stages" méditation et yoga".

Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes réunies devant l’entrée du parc Mahabodhi pour accueillir Karmapa,

portant en signe de bienvenue l’écharpe traditionnelle en soie ou quelques fleurs.

Les pratiquants viennent de loin pour participer à cette grande accumulation

de prières pour la paix et la prospérité du monde, en compagnie de Karmapa.

Dans la foule, on reconnaît bien sûr, de gauche à droite, Bérou Kyentsé Rinpoché, Togden Rinpoché et Jigmé Rinpoché.

À son arrivée, Karmapa est accueilli plus particulièrement par Jigmé Rinpoché,

qu’il a nommé secrétaire général de notre école kagyüpa il y a quelques années.

Puis, il se rend en procession, précédé par un porteur d’encens et suivi de tous, vers le temple Mahabodhi,

construit il y a plusieurs siècles au pied d’un surgeon de l’arbre qui a vu l’éveil du Bouddha.

Karmapa, un peu fatigué par une grippe, est tout de même heureux de revenir ici, comme chaque année.

Plusieurs jours avant le début des cérémonies, le maître des offrandes, le tcheupeun, et son équipe de 45 personnes,

oeuvrent avec beaucoup de diligence pour préparer un grand autel au pied de l’arbre de la bodhi.

Ils essaient, chaque année, de faire mieux que l’année précédente,

inscrivant ainsi ces Kagyü Mönlams dans un accroissement continu de bon augure.

Cette année, la grande nouveauté consiste en deux éléphants blancs réalisés en fleurs de papier,

symboles de majesté et de pureté, encadrant le maître autel.

Parmi les centaines de moines attendant Karmapa à l’intérieur de l’enceinte, voici trois anciens,

qui viennent du monastère de Shar Minub au Népal ou de Rumtek en Inde.

Il y a aussi les élèves d’une école du Bhoutan.

Après être allé se prosterner devant le Bouddha à l’intérieur du temple Mahabodhi,

Karmapa circumambule le stoupa pour arriver devant l’arbre de la bodhi, le lieu du plein éveil du Bouddha.

Il commence par offrir 3 prosternations, en signe de respect et de gratitude.

Puis il offre 3 lampes à beurre, symbole de l’éveil, triomphe de la lumière de la nature de l’esprit

– sagesse et bienveillance fondamentales – sur les ténèbres de l’ignorance et des émotions perturbatrices.

Puis le rituel débute par l’invitation de la manifestation subtile du Bouddha à venir prendre place parmi nous.

On invoque tout d’abord le palais de la divinité, lequel est décrit de très belle manière.

Grâce à la traduction en français réalisée cette année, juste avant les Mönlams,

on peut suivre le sens des récitations en tibétain.

Au moment de la phase de la récitation de l’invitation proprement dite,

de la même manière que Karmapa a été précédé par un porteur d’encens quand il est arrivé,

il porte lui-même un encens pour symboliquement précéder le Bouddha en ces lieux.

Puis, toutes sortes d’offrandes sont faites pour accueillir le Bouddha,

offrandes qui nous permettent à la fois d’accumuler des tendances bienfaisantes, sur la base de la générosité,

mais aussi d’exprimer notre gratitude pour son enseignement.

Ici, c’est l’offrande du mandala de l’univers qui est symboliquement faite par les participants,

pendant que le maître des offrandes, le tcheupeun, avec sa coiffe rouge, remplit de riz un immense mandala de cuivre.

Nous poursuivons ensuite les récitations par de nombreuses louanges et prières à tous les aspects de l’éveil.

Durant la louange à toute la lignée des karmapas, une feuille de l’arbre de la bodhi est tombée sur le livre…

De là à y voir une connexion directe entre Karmapa et le Bouddha …

À demain !

Jean-Guy

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