Journées de Printemps de la Société de Neuropsychologie...

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40 èmes Journées de Printemps de la Société de Neuropsychologie Française 26-28 mai 2016, Liège Langage et Mémoire: Implications théorique et pratique

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40èmes

Journées de Printemps de la Société de Neuropsychologie Française

26-28 mai 2016, Liège

Langage et Mémoire:

Implications théorique et pratique

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Plan d’accès Conférence : Quartier Agora, L’Agora, 1, B-4000 Liège

Exèdre Dick Annegarn (B8) & +1 : Inscriptions, Salle de conférence, Poster & Café

Restaurant Agora (B62) : Lunch

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Programme

Jeudi 26 mai 2015 – Atelier clinique Evaluation et rééducation du langage et de la mémoire à court terme.

Avancées et Perspectives

13:00 Inscriptions & Accueil des participants Espace 1er étage Bâtiment B 8

13:30 - 14:15 La mémoire à court terme verbale : évolutions théoriques récentes et implications pour l’évaluation et la rééducation – Steve Majerus (Université de Liège)

Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

14:15 - 15:00 Discussion de cas cliniques Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

15:00 - 15:30 Pause Espace 1er étage Bâtiment B 8

15:30 - 16:15

Présentation de la Batterie d’évaluation des troubles du langage pour aphasiques (BETLA – UCL). Etude de la sensibilité de la batterie – Marie-Pierre De Partz (Université Catholique de Louvain)

Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

16:15 - 17:00 Discussion de cas cliniques Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

Vendredi 27 mai 2015 Langage et Mémoire: Implications théorique et pratique

8:30 Inscriptions & Accueil des participants Espace 1er étage Bâtiment B 8

9:10 - 9:25 Ouverture du Colloque & discours des autorités Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

9:25 - 9:45 Hommage à Glyn Humphreys par Dana Samson (UCL) Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

9:45 - 10:00 Impact du cycle de veille-sommeil sur les corrélats cérébraux de la vigilance. M. Maire, C. Reichert, C. Phillips, C. Cajochen,& C. Schmidt

Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

10:00 - 10:15 Substrats neuronaux de l'encodage non réussi dans le vieillissement. S. François, L. Angel, E. Salmon, C. Bastin, F. Collette

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10:30 - 10:45 Rééducation de la mémoire de travail à distance. C. Piet, F. Joyeux, S. Tesson, P. Quinette

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10:45 - 11:15 Pause-café Espace 1er étage Bâtiment B 8

11:15 - 12:15 Le cerveau et le langage: d’un siècle à l’autre, des centres aux périphéries – Jean-François Demonet (Lausanne, Suisse)

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12:15 - 12:25 Présentation du programme de recherche transdisciplinaire et longitudinal "13-Novembre". F. Eustache (Caen) et D. Peschanski (Paris)

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12:30 - 14:00 Lunch Restaurant Universitaire Agora Bâtiment B 62

13:45 - 14:00 Présentation de l’ABPN pour les neuropsychologues Belges

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14:00 - 14:15

Déclin cognitif au cours du vieillissement chez des personnes présentant des affections psychiatriques chroniques au sein de la cohorte AMI. R. Villeneuve, A. Barrière, C. Bodet, M. Charabas, A. Fury, M. Louis, M. Mathieu, L. Michaut, A.D. Ogandaga, G. Rouillard, L. Tessier, F. Matharan, H. Amieva

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14:15 - 14:30 Méthode d’évaluation des fluences verbales chez les Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

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personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral. C. Roussel, M. Barbay, S. Wannepain, C. Leclercq, S. Pontzeele, O. Godefroy, M. Roussel

14:30 - 14:45 Troubles de l’audition et risque de démence : Résultats sur 25 ans de suivi issus de la cohorte PAQUID. C. Ouvrard, L. Rullier, C. Meillon, H. Amieva

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14:45 - 15:00

Présentation du TFA-93 : un nouveau test évaluant les fonctions exécutives adapté à une population de faible niveau d’études et/ou de faible maîtrise du Français. D. Maillet, P. Narme, C. Messaoudi, H. le Clésiau, D. Mijatovic, C. Moroni, C. Belin

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15:00 - 16:00 Pause – Posters Espace 1er étage Bâtiment B 8

16:00 - 17:00

The neural basis for semantic cognition: Evidence from neuropsychology, brain stimulation and neuroimaging – Elizabeth JEFFERIES (University of York, United Kingdom)

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17:00 Fin de la première journée

19:30 - 23:00 Soirée de Gala Palais Provincial

Samedi 28 mai 2015 Langage et Mémoire: Implications théorique et pratique

8:30 Inscriptions & Accueil des participants Espace 1er étage Bâtiment B 8

9:15 - 9:30 La mémoire autobiographique et le self dans la négligence spatiale unilatérale chronique : une étude de cas. A. Ernst, L. Gourisse, G. Wauquiez, C. Souchay.

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9:30 - 9:45 La contribution automatique des connaissances à long terme en mémoire à court terme verbale. B. Kowialiewski, S. Majerus.

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9:45 - 10:00 Optimisation mnésique par détection de la familiarité : mémoire du familier, oubli de l’inconnu. P.Y. Jonin, A. Noël, E. Le Lann , S. Belliard, C. Barillot , E. Barbeau

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10:00 - 10:15 Comprendre l’attribution d’intentions : une étude auprès de patients cérébro-lésés gauches. M. Laisney, S. Bocoyran, B. Desgranges , P. Quinette

Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

10:15 - 10:45 Pause Espace 1er étage Bâtiment B 8

10:45 - 11:45 Dynamique de la production d’erreurs lexicales et phonologiques – Marina Lagarano (Genève, Suisse)

Exèdre Dick Annegarn Bâtiment B 8

11:45 - 12:00 Conclusions et remise des prix des meilleures communications

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12:00 Clôture

Liens utiles :

Accès au site du congrès : Cliquez ICI

Accès au site de la SNLF : Cliquez ICI

Accès au site de l’ULg : Cliquez ICI

Accès à la page Facebook de la SNLF : Cliquez ICI

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Notes

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Orateurs invités

La mémoire à court terme verbale : évolutions théoriques récentes et implications pour l’évaluation et la

rééducation ............................................................................................. 2

Présentation de la Batterie d'évaluation des troubles du langage pour aphasiques (BETLA - UCL). Etude de

la sensibilité de la batterie ..................................................................... 3

Le cerveau et le langage: d'un siècle à l'autre, des centres aux périphéries 8

The neural basis for semantic cognition: Evidence from neuropsychology, brain stimulation and

neuroimaging ........................................................................................ 13

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- 2 -

Communications orales

La mémoire à court terme verbale : évolutions théoriques récentes et implications pour l’évaluation et la

rééducation

Steve Majerus, Université de Liège

Le domaine de la mémoire à court terme (MCT) verbale a connu d'importants changements théoriques au

cours de ces 10 dernières années. La MCT verbale peut actuellement être modélisé comme une fonction

interactive, émergeant de la mise en œuvre de processus partagés avec d'autres fonctions cognitives, dont

le traitement langagier et le traitement attentionnel. L'objectif de cet atelier est de présenter un cadre

théorique intégrant les découvertes récentes dans le domaine de la MCT verbale, et d'examiner les

implications importantes qui en résultent pour l'évaluation et la rééducation des déficits de la MCT verbale.

Nous allons présenter des stratégies d'évaluation permettant de distinguer les déficits de la MCT verbale

causés par des troubles langagiers sous-jacents de ceux reflétant une altération de processus de MCT plus

spécifiques. La mise en place de ces stratégies sera illustrée via des études de cas.

Jeudi 26 mai 2016, 13h30-14h15 : Exposé Evaluation

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- 3 -

Présentation de la Batterie d'évaluation des troubles du langage pour aphasiques (BETLA - UCL). Etude de

la sensibilité de la batterie

Une batterie d’évaluation des troubles du langage à destination des patients aphasiques adultes (BETLA –

UCL)

Marie-Pierre de Partz, Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université catholique de

Louvain

La batterie d’évaluation du langage que nous présenterons dans l’atelier a pour but de répondre au

manque d’outils francophones récents déstinés à tester les différents aspects du langage qui peuvent être

affectés chez les patients adultes cérébrolésés atteints de pathologies neurologiques (aiguës et

dégénératives). Si les principales batteries publiées jusqu’il y a peu en langue française ont fait autorité

dans la pratique clinique, la plupart d’entre elles sont anciennes et ne sont donc plus actualisées ni

adaptées au regard des avancées théoriques récentes.

Conscientes de cette lacune pour la clinique des aphasies, plusieurs équipes ont travaillé à la mise au point

de batteries d’évaluation des fonctions langagières en langue française (Le Bilan Informatisé d’Aphasie (BIA)

de Gatignol, Jutteau, Oudry et Weill-Chounlamountry, 2012 ; GREMOTS : Batterie d’évaluation des troubles

du langage dans les maladies neuro-dégénératives de Catherine Bézy et Jérémie Parienté, 2016 ; la Batterie

d’Evaluation Cognitive du Langage chez l’Adulte (BECLA), de Macoir, Gauthier et Jean (2005)).

Dans une première partie de l’atelier, nous présenterons et caractériserons notre batterie qui se veut un

instrument d’évaluation de première ligne des fonctions langagières à visée cognitive par rapport à ces trois

batteries récentes en les contrastant sur le plan des objectifs de l’évaluation, des contextes théoriques et

de leurs propriétés psychométriques. Nous apporterons ensuite un certain nombre de résultats concernant

la normalisation et la validation en cours de cette batterie.

Dans une seconde partie, plus clinique, nous présenterons et discuterons deux études de cas de patients

(un cas d’aphasie consécutive à une pathologie aiguë et un cas probable d’aphasie primaire progressive).

Jeudi 26 mai 2016, 15h30-16h15 : Exposé Prise en charge

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Impact du cycle de veille-sommeil sur les corrélats cérébraux de la vigilance

Micheline MAIRE1,2, Carolin REICHERT1,2, Christophe PHILLIPS3, Christian CAJOCHEN1,2, Christina SCHMIDT3

1Centre for Chronobiology, Psychiatric Hospital of the University of Basel, Wilhelm Klein-Strasse 27, 4012 Basel, Suisse. 2Transfaculty Research Platform Molecular and Cognitive Neurosciences, University of Basel, Birmannsgasse 8, 4055 Basel, Suisse. 3GIGA-CRC Medical Imaging Unit, Université de Liège, Allée du 6 Août n°8, 4000 Liège, Belgique

Malgré l’importance attribuée actuellement à l’hygiène des rythmes de veille-sommeil, nos contraintes

professionnelles et sociales nous imposent fréquemment d’être actif et de nous reposer à contretemps de

nos besoins physiologiques. Une perturbation du cycle de veille-sommeil a un impact sur la somnolence et

les capacités de vigilance. Le but de cette étude était d’explorer les corrélats cérébraux sous-tendant les

fluctuations dans les capacités de vigilance sur le cycle de 24 heures. Trente et un volontaires jeunes (âge:

24.8±3.3), en bonne santé ont participés à un protocole de 40 heures de privation de sommeil. Toutes les 8

heures, les volontaires effectuaient une tâche de vigilance dans un scanner d’imagerie par résonance. La

tâche consistait en un test de temps de réaction (TR) simple de 10 minutes, avec un feedback immédiat sur

les TR. Pour l’analyse statistique, quatre types d’évènements ont été distingués : évènements associés aux

TR >Percentile75 (lents) ; évènements associés aux TR <Percentile25 (rapides); évènements associés aux TR

>Percentile25 et TR <Percentile 75 (intermédiaires), ainsi que les évènements associés au TR >500 ms. Au

niveau comportemental, la privation de sommeil était associée à un ralentissement des TR (effet principal

de la session; F(4,570)=48.48, p<0.0001), notamment lorsque l’éveil était prolongé dans la nuit biologique.

Au niveau cérébral, notre but principal était d’investiguer si l’activité BOLD à travers les sessions dans des

régions d’intérêt est ancrée à la fluctuation du niveau de somnolence tel que détecté au cours du cycle de

24 heures. Dans ce but, on a extrait les valeurs standardisés à une échelle de somnolence administrée

immédiatement avant la séance en IRM et les ont implémentées au niveau des contrastes des sujets

individuels en utilisant SPM8. Un teste t a été appliqué au niveau du groupe. Pour les évènements rapides,

l’activité dans une région thalamique dorso-médiale bilatérale suivait la modulation de la somnolence,

présentant un pic d’activité pendant la nuit suivie d’une diminution au cours de la journée (tous les zs>4.86;

pscorr<0.0001). Concomitamment, un désengagement de l’activité dans des régions corticales (notamment

pré-motrices et occipitales, tous les zs>4.94; pscorr<0.05) était détecté lorsque la période d’éveil était

prolongée dans la nuit biologique. Nos données mettent en évidence des mécanismes corticaux et sous-

corticaux sous-jacents à la modulation de notre état de vigilance à travers les 24 heures. Ces résultats

permettent de mieux comprendre comment se prémunir contre les dérives attentionnelles fréquemment

rencontrées dans une société fonctionnant 24 heures sur 24.

Vendredi 27 mai 2016, 9h45-10h00

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Substrats neuronaux de l'encodage non réussi dans le vieillissement

Sarah FRANÇOIS1,2, Lucie ANGEL3, Eric SALMON1, Christine BASTIN1,2, Fabienne COLLETTE1,2

1 Centre de Recherches du Cyclotron, Université de Liège, Belgique 2 Département de Psychologie: Cognition et Comportement, Université de Liège, Belgique 3 Université François Rabelais de Tours, France

Objectifs. En utilisant l'IRM fonctionnelle, nous nous sommes intéressés à l'effet de l'âge sur les substrats

neuronaux de l'encodage non réussi – l'activation à l'encodage pour les items oubliés par la suite.

Méthodologie. Dans un scanner IRM, nous avons soumis des volontaires (20 jeunes et 19 âgés) à une tâche

de mémoire épisodique avec consignes d'encodage incident. Durant celle-ci, des dessins d'objets en noir et

blanc leur étaient présentés. Il leur était demandé d'effectuer un jugement de taille sur ces objets. Ensuite,

toujours dans le scanner, les objets de la phase d'encodage ainsi que de nouveaux objets leurs étaient

présentés afin d'évaluer leur reconnaissance de ceux-ci. Pour ce faire, les volontaires effectuaient un

jugement de Recollection/Familiarité/Nouveauté.

Résultats. Les résultats comportementaux montrent une recollection altérée mais une familiarité préservée

chez nos volontaires âgés. L'analyse des résultats IRM a été effectuée selon un design évènementiel

(SPM8), dans lequel nous avons comparé les aires cérébrales activées à l'encodage pour les items qui n'ont

pas été reconnus ultérieurement et pour ceux qui ont donné lieu à un jugement de recollection (p<.001

non-corrigé). Dans les deux groupes, un pattern d'activation correspondant au réseau du mode par défaut

(RMD). Chez les volontaires âgés, les résultats ont également mis en évidence une activation

supplémentaire du réseau attentionnel fronto-pariétal. Ensuite, le contraste entre les activations pour les

items qui n'ont pas été reconnus ultérieurement et ceux qui ont donné lieu à un jugement de familiarité a

aussi mis en évidence des régions du RMD, mais dans une moindre mesure. En effet, les activités

communes aux deux groupes d'âge n'ont montré qu'une activation du précuneus.

Discussion. Comparé à la recollection, l'oubli d'informations semble associé, à l'encodage, à un

recrutement accru du RMD qui pourrait refléter une incapacité à mettre en place des processus d'encodage

efficaces, à la fois chez les jeunes adultes et les adultes plus âgés. De plus, l'activation supplémentaire du

réseau fronto-pariétal chez ces derniers pourrait indiquer un fonctionnement moins différencié des réseaux

cérébraux associés à l'encodage en mémoire. Lorsque l'on compare l'oubli d'informations à la familiarité,

l'activation moindre du RMD pourrait suggérer qu'un certain niveau d'activation du RMD (et donc la

présence de pensées étrangères à la tâche) n'empêche pas forcément toute reconnaissance sur base d'un

sentiment de familiarité.

Vendredi 27 mai 2016, 10h00-10h15

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Patterns d’atrophie associés à un déclin en mémoire épisodique et sémantique au cours du vieillissement

: étude longitudinale sur 12 ans

Amandine Pelletiera,b, Charlotte Bernardc,d, Bixente Dilharreguyc,d, Catherine Helmera,b, Sandra

Chanraudc,d,e, Jean-François Dartiguesa,b, Michèle Allardc,d,e,f, Hélène Amievaa,b, Gwénaëlle Cathelinec,d,e

a Univ. Bordeaux, ISPED, Centre INSERM U897, F-33000 Bordeaux, France b INSERM, ISPED, Centre INSERM U897, F-33000 Bordeaux, France c Univ. Bordeaux, INCIA, UMR 5287, F-33000 Bordeaux, France d CNRS, INCIA, UMR 5287, F-33000 Bordeaux, France e EPHE, F-33000 Bordeaux, France f CHU de Bordeaux, F-33000 Bordeaux, France

Objectif. Cette étude a pour objectif de comparer au sein d’une cohorte sélectionnée en population

générale, les patterns d’atrophie associés au déclin à deux tests de mémoire épisodique et sémantique

couramment utilisés dans le vieillissement : le RL/RI 16, test de mémoire verbale épisodique (Grober,

Buschke 1988), et le Set Test d’Isaacs, test de fluence verbale sémantique (Isaacs and Kennie 1973).

Méthodes. Les sujets appartiennent à la cohorte épidémiologique bordelaise 3 Cités. Notre échantillon

d’analyse comprend 306 sujets. Les pentes de déclin en mémoire épisodique et en fluence sémantique sur

les 12 ans de suivi ont été estimées à partir d’un modèle linéaire mixte. Dans un premier temps, nous avons

exploré la relation entre les volumes de la substance grise (SG) à l’inclusion et le déclin aux deux tests via

une approche morphométrique standard (Voxel-Based Morphometry, VBM). Dans un second temps, par

traitement VBM longitudinal (calcul des cartes de pertes de volumes entre les deux IRMs), nous avons

exploré les patterns d’atrophie associés aux déclins aux deux tests. Des modèles de régressions linéaires

ont été conduits avec les pentes de déclin en prédicteurs et, l’âge, le sexe, le niveau d’éducation, le

génotype ApoE et le volume total intracrânien (sauf pour l’analyse longitudinale) en variables de nuisance.

Les résultats présentés sont tous corrigés des comparaisons multiples.

Résultats. L’analyse transversale (volumes première IRM) révèle que les déclins en mémoire épisodique et

fluence sémantique sont sous-tendus par des volumes plus faibles au niveau du complexe amygdalo-

hippocampique et du cortex para-hippocampique. L’analyse longitudinale (pertes de volumes entre les

deux IRMs) indique une association spécifique entre déclin en mémoire épisodique et atrophie du cortex

cingulaire postérieur/precuneus. Le déclin en fluence sémantique est quant à lui spécifiquement associé à

une perte de volume affectant le pôle temporal.

Conclusion. Cette étude met en évidence les corrélats neuroanatomiques des changements en mémoire

épisodique et fluence sémantique survenant au cours du vieillissement. Dans un premier temps, les

modifications structurelles survenant au niveau du lobe temporal médian expliquent à elles seules le déclin

mesuré pour les deux tests. Puis, deux patterns d’atrophie spécifiques sont observés : une atrophie au

niveau des régions postérieures médianes est associée au déclin en mémoire épisodique et une atrophie du

pôle temporal est associée au déclin en fluence sémantique.

Vendredi 27 mai 2016, 10h15-10h30

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Rééducation de la mémoire de travail à distance

Clémentine Piet1,2, Françoise Joyeux1,2, Sarah Tesson3, et Peggy Quinette1

1 Inserm-EPHE-Unicaen, U1077, F-14033 Caen, France 2 CH Aunay sur Odon, Service de rééducation et de réadaptation neurologique, F-14260 Aunay sur Odon,

France 3 UEROS, F-14120, Mondeville France

Introduction. La prise en charge des troubles cognitifs consécutifs à une lésion cérébrale acquise est

souvent réalisée lors de la phase initiale. Certains troubles, comme ceux concernant la mémoire de travail

(MDT), n’émergent toutefois qu’après un retour au domicile voire à la reprise d’une activité

professionnelle. Peu de programmes de revalidation de la MDT existent et seules quelques études de cas

ont été publiées chez des patients pris en charge entre 30 et 51 mois après l’épisode sur des périodes

longues (6 mois à 1 an et demi). Notre objectif est d’étudier l’effet d’une procédure de rééducation courte

à distance de l’épisode sur un groupe de patients présentant des troubles de MDT.

Matériel et méthode. Dix-sept patients (âge moyen = 35 ans ± 13,2 ; délai moyen=44 mois) ont bénéficié,

pendant 5 semaines (2 séances/semaine), d’une prise en charge de la MDT portant sur l’ensemble des

composantes (boucle phonologique, calepin visuo-spatial, administrateur central et buffer épisodique ; Piet

et al., 2015). Les performances aux tests de MDT, des fonctions exécutives et de mémoire épisodique,

recueillies lors des deux lignes de base pré et post réeducation sont analysées avec des tests de Wilcoxon.

Résultats. Nous rapportons des améliorations significatives des empans verbal (p=0,03) et visuo-spatial

(p=0,02) endroit ainsi que des scores dans les trois conditions du Stroop (p=0,05 ; 0,03 ; 0,08) et dans la

partie B du TMT (p=0,05). Les scores aux épreuves d’empan verbal envers et multimodal, de mise à jour, à

la séquence lettre chiffre, au paradigme de Brown-Peterson, de double tâche restent stables. Aucune

amélioration n’apparaît pour le score composite de mémoire épisodique verbale (RL/RI 16). Une diminution

significative des plaintes en vie quotidienne est relevée (p=0,005).

Discussion. Ces résultats confortent l’idée d’un bénéfice de la prise en charge de la MDT chez des patients à

distance de l’accident lésionnel. Les effets sont visibles avec un programme court et se répercutent en vie

quotidienne. Une étude de cas multiples permettra de discuter les facteurs (âge, étiologie, délai ou sévérité

de la plainte) qui sont les plus prédictifs de l’amélioration des capacités des patients.

Vendredi 27 mai 2016, 10h30-10h45

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Le cerveau et le langage: d'un siècle à l'autre, des centres aux périphéries

Jean-François Demonet

Lausanne, Suisse

Vendredi 27 mai 2016, 11h15-12h15 : Conférence invitée

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Déclin cognitif au cours du vieillissement chez des personnes présentant des affections psychiatriques

chroniques au sein de la cohorte AMI

R. Villeneuve (1), A. Barrière (1), C. Bodet (1), M. Charabas (1), A. Fury (1), M. Louis (1), M. Mathieu (1), L.

Michaut (1), A.D. Ogandaga (1), G. Rouillard (1), L. Tessier (1), F. Matharan (2), H. Amieva (2).

Promotion Master 2 Psychogérontologie et Santé Publique, Université de Bordeaux, France

INSERM U.1219 Psychoépidémiologie du vieillissement et des maladies chroniques, Université de Bordeaux,

France

Introduction. Face à l’augmentation de l’espérance de vie des personnes souffrant de troubles psychiatriques, on constate un accroissement du nombre de personnes âgées avec ce type de pathologies. Or, face à un déclin accéléré, il est difficile de déterminer si la cause de ce déclin est la pathologie psychiatrique évoluant depuis plusieurs décennies, ou l’apparition d’un processus dégénératif. Les études sont particulièrement tranchées, certaines rapportant une détérioration progressive augmentant le risque de démence (ex : Ribe 2015, pour la schizophrénie), et d’autres rapportant une stabilité des performances (ex : Hijman, 2003, pour la schizophrénie ; Schouws, 2016, pour les troubles bipolaires). L’objectif de cette recherche est d’évaluer le déclin de personnes âgées souffrant de pathologies psychiatriques chroniques suivies dans le cadre d’une étude en population générale. Méthodologie. La cohorte AMI, initiée en 2007, est une étude épidémiologique portant sur 1002 sujets de plus de 65 ans, résidant en milieu rural. Un bilan neuropsychologique comprenant le MMSE, le test des codes, le test d’Isaacs et le RL/RI-16 a été réalisé dans le cadre d'une évaluation plus globale. Parmi ces sujets, ont été identifiés 30 sujets souffrant de pathologies psychiatriques chroniques répondant aux critères suivants : déclaration d’une ALD 23 (affection psychiatrique de longue durée) (21 sujets) ; ou au moins trois épisodes dépressifs majeurs au cours de la vie (critères DSM-IV) (9 sujets). Les 30 diagnostics ont fait l’objet d’une double validation par un psychiatre et un gériatre. L’évolution des performances cognitives entre T0 et T4 a été comparée à celle des autres sujets de la cohorte (n=790 ayant réalisé les tests et ne répondant pas aux critères ci-dessus) à l'aide d’un modèle de régression linéaire mixte ajusté sur : âge, sexe, niveau d'étude, consommation de psychotropes. Résultats. A la baseline, seule les performances au test des codes étaient plus basses chez les sujets psychiatriques comparés aux autres sujets de la cohorte. Après 4 ans de suivi, l’évolution des scores aux 4 tests était similaire. Discussion. Ces résultats vont dans le sens des études suggérant de l’absence de déclin accéléré chez les personnes souffrant de pathologies psychiatriques chroniques. Par conséquent, chez un sujet âgé ayant ce type d’affection, la présence d’un déclin cognitif accéléré ne pourrait s’expliquer exclusivement par sa pathologie psychiatrique « vieillissante ». Dans ce cas de figure, la possibilité d’un processus neurodégénératif additionnel devrait être explorée.

Ribe AR, Laursen TM, Charles M, Katon W, Fenger-Grøn M, Davydow D, Chwastiak L, Cerimele JM, Vestergaard M. Long-term Risk of Dementia in Persons With Schizophrenia: A Danish Population-Based Cohort Study. JAMA Psychiatry. 2015 Nov;72(11):1095-101.

Hijman R, Hulshoff Pol HE, Sitskoorn MM, Kahn RS. Global intellectual impairment does not accelerate with age in patients with schizophrenia: a cross-sectional analysis. Schizophr Bull. 2003;29(3):509-17.

Schouws SN, Comijs HC, Dols A, Beekman AT, Stek ML. Five-year follow-up of cognitive impairment in older adults with bipolar disorder. Bipolar Disord. 2016 Mar 9. doi: 10.1111/bdi.12374.

Vendredi 27 mai 2016, 14h00-14h15

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- 10 -

Méthode d’évaluation des fluences verbales chez les personnes ayant subi un accident vasculaire

cérébral

C Roussel12, M Barbay, S Wannepain2, C leclercq2, S Pontzeele, O Godefroy2 et M ROUSSEL2

1Master2 de psychologie, Université de Picardie Jules Verne, Amiens ; 2Centre Hospitalier Universitaire,

service de neurologie, laboratoire de neurosciences fonctionnelles et pathologie Amiens

Introduction. Après un accident vasculaire cérébral (AVC), 25 à 30 % ont des troubles du langage dont une

altération des fluences verbales [1]. Néanmoins, l’interprétation de ce déficit de fluences verbales reste

difficile dans la mesure où cette épreuve est multi-composante. L’objectif de ce travail était de spécifier le

déficit des fluences verbales littérales et catégorielles à partir de la méthode de Troyer [2] chez les patients

ayant subi un AVC six mois auparavant. De plus, ce travail a été complété par une étude exploratoire visant

à spécifier les lésions cérébrales impliquées dans la production de cluster et de switch.

Méthode. 121 patients de la cohorte GRECOGVASC [3] ont été inclus. Un bilan neuropsychologique dont

des tests de fluences verbales littérales (P) et catégorielles (animaux) était réalisé à 6 mois post-AVC. Une

analyse quantitative et qualitative selon la procédure de Troyer (proportion de cluster et le nombre de

switch) était réalisée. Une analyse exploratoire de corrélation entre les performances aux tests de fluence

et l’analyse visuelle des IRM cérébrales a aussi été réalisée selon la méthode « voxel-based lésion-

symptom mapping » (VLSM) afin de déterminer les relations entre les déficits de cluster et de switch et les

lésions voxel par voxel.

Résultats. Les résultats de l’analyse montrait une diminution significative de la production de mots

(p<0.0005) chez les patients AVC avec un déficit en switch (p<0.0005) quelle que soit le type de de fluence

verbale (« P » et « Animaux »), Quant à l’analyse VLSM, les résultats montraient que 1) les déficits de

switch étaient liés à des localisations lésionnelles déterminées dans la région insulaire droite (z=3,12 ;

p=0,025), du putamen postérieur gauche et droit, (z=2,99 ;p<0.05) et de la capsule interne (z=2.501 ;

p<0.05) 2) et les déficits de cluster à des localisations lésionnelles dans la région de l’Aire de Broca gauche

(z=2.54 ; p<0.025), du putamen gauche (z=2.95 ; p<0.05) et le thalamus gauche (z=3.48 ; p<0.025)

Discussion. Ces résultats suggèrent une origine dysexécutive au déficit des fluences de nos patients ayant

présenté un AVC. L’utilisation de la méthode de Troyer lors de l’évaluation neuropsychologique après un

AVC permet d’offrir au clinicien un profil de troubles qui oriente sur la nature des déficits permettant

d’orienter vers une rééducation adaptée. De plus, notre étude exploratoire anatomo-clinique est la

première à avoir montrée l’implication des régions frontales et des régions sous-corticales dans les

processus de switch et de cluster.

1. Godefroy, O., & GREFEX. (2008). Fonctions exécutives et pathologies neurologique et psychiatriques. Evaluation en

pratique clinique. Marseille : Solal.

2. Troyer, A. K., Moscovitch, M., Winocur, G., Alexander, M. P., & Stuss, D. O. N. (1998). Clustering and switching on

verbal fluency:the effects of focal frontal- and temporal-lobe lesions. Neuropsychologia, 36(6), 499-504.

3. Godefroy, O., GRECOG-VASC study group., Leclerq, C., … & Assal, F. (2012). Evaluation neuropsychologique et

pathologie vasculaire cérébrale: les nouveaux standards. Revue neuropsychologique, 169, 779-785. doi:

10.1016/j.neurol.2013.07.009.

Vendredi 27 mai 2016, 14h15-14h30

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- 11 -

Troubles de l’audition et risque de démence : Résultats sur 25 ans de suivi issus de la cohorte PAQUID

Camille OUVRARD1 ; Laetitia RULLIER1 ; Céline MEILLON1 ; Hélène AMIEVA1.

1 INSERM U 1219 Psychoépidémiologie du vieillissement et des maladies chroniques ; Université de

Bordeaux.

Contexte: Le vieillissement normal s’accompagne d’une diminution des capacités neurosensorielles,

notamment auditives. Ces troubles auditifs sont souvent banalisés, malgré leur importante prévalence et

leurs conséquences progressivement identifiées dans la littérature. D’une part, un lien a été montré entre

la sévérité de la perte auditive et le déclin cognitif (Lin et al., 2013). Cette accélération de déclin cognitif

chez les personnes âgées souffrant de troubles auditifs a récemment été confirmée par une autre étude,

montrant également l’absence de déclin cognitif accéléré lorsque les personnes étaient appareillées

(Amieva et al., 2015). D’autre part, une étude a souligné l’impact des troubles auditifs sur le risque de

démence (Lin et al., 2011), sans prendre en compte le rôle de l’appareillage. Ainsi, notre objectif est

d’analyser l’effet des troubles auditifs, avec ou sans appareillage, sur le risque de démence au sein d’une

cohorte suivie pendant 25 ans.

Méthode : PAQUID est une étude épidémiologique menée auprès de 3777 personnes de 65 ans et plus, en

Gironde et Dordogne, évaluées à domicile tous les deux ans. L’échantillon analysé comprend 3688 sujets.

Les troubles auditifs sont auto-déclarés : 2347 sujets ne rapportent pas de trouble ; 1341 déclarent une

gêne à suivre une conversation à plusieurs ou dans le bruit ou bien une gêne majeure. Parmi les sujets

rapportant une gêne modérée à majeure, on distingue les sujets appareillés (N=181) des non appareillés

(N=1160). Ces deux groupes sont comparés au groupe de référence sans trouble auditif. Le risque de

démence est modélisé par un modèle de Cox, ajusté sur l’âge, le genre et le niveau d’éducation.

Résultats : Après ajustement sur les variables de confusion, les personnes ayant un trouble auditif sans

appareillage ont une probabilité de démence augmentée de 22,1% par rapport aux personnes sans trouble

auditif. Le risque de démence ne diffère pas entre sujets appareillés et sans trouble auditif.

Discussion : Le risque de développer une démence est plus important chez les personnes ayant un trouble

de l’audition. Toutefois, le lien entre trouble auditif et risque de démence ne serait pas direct, puisqu’avec

une prise en charge audio-prothétique le risque de démence n’est plus majoré. Ces résultats plaident en

faveur d’un dépistage et d’une prise en charge des troubles de l’audition chez les personnes âgées.

Références

Lin FR, Yaffe K, Xia J, et al. Hearing loss and cognitive decline in older adults. JAMA Intern Med. 2013;173:293-

299.

Amieva, H, Ouvrard, C, Giulioli, C, Meillon, C, Rullier, L, & Dartigues, JF. Self-Reported Hearing Loss, Hearing

Aids, and Cognitive Decline in Elderly Adults: A 25-Year Study. Journal of the American Geriatrics Society.

2015;63(10), 2099–2104. http://doi.org/10.1111/jgs.13649.

Lin, FR, Metter, EJ, O’Brien, RJ, Resnick, SM, Zonderman, AB, & Ferrucci, L. Hearing loss and incident

dementia. Archives of Neurology, 2011;68(2), 214–220. http://doi.org/10.1001/archneurol.2010.362.

Vendredi 27 mai 2016, 14h30-14h45

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PRESENTATION DU TFA-93 : UN NOUVEAU TEST EVALUANT LES FONCTIONS EXECUTIVES ADAPTE A UNE POPULATION DE FAIBLE NIVEAU D’ETUDES ET/OU DE FAIBLE MAITRISE DU FRANÇAIS

Didier MAILLET 1,2, Pauline NARME3, Claire MESSAOUDI3, Hervé LE CLESIAU4, Dolorès MIJATOVIC4, Christine MORONI2, Catherine BELIN 1,3

1 UF Mémoire et Maladies Neurodégénératives, Service de Neurologie, Hôpital Avicenne, Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis, Bobigny

2 Laboratoire PSITEC, EA 4072, UFR de Psychologie, Université de Lille, Villeneuve d'Ascq

3 Equipe Neuropsychologie du Vieillissement, EA 4468, Institut de Psychologie, Université Paris Descartes, Boulogne-Billancourt

4 Centre d’examens de santé, Caisse primaire d’Assurance maladie de la Seine-Saint-Denis, Bobigny

[email protected]

Introduction. Le niveau d’études, l’imprégnation culturelle et le degré de littératie sont des facteurs influençant considérablement les performances aux tests neuropsychologiques [1]. Cependant, il existe très peu d’outils normalisés et validés pour l’évaluation des patients de faible niveau d’études et/ou de faible maîtrise du français. Mis à part deux tests de mémoire épisodique spécialement conçus pour ces sujets (TNI-93, TMA-93 [2]), l’évaluation des autres fonctions cognitives s’avère délicate, notamment celle des fonctions exécutives, classiquement évaluées par des tests nécessitant une bonne maîtrise de la langue de l’examinateur. Inspiré de la méthodologie d’une étude brésilienne de Paula et al [3], nous avons élaboré le TFA-93, un Test de Fluences Alternées évaluant les capacités de génération d’exemplaires et de flexibilité mentale. Méthodologie. Cent cinquante neuf sujets sains consultants au Centre d’Examen de Santé de Bobigny dans le cadre d’un bilan de santé offert par la Sécurité Sociale ont été inclus et répartis en deux groupes selon leur niveau d’études (≤ CEP, n=79 ; > CEP, n=80), toutes langues maternelles confondues (le français pour 22%). Parallèlement, 54 patients ayant une maladie neurodégénérative (dont 63% une maladie d’Alzheimer) reçus en consultation mémoire (CHU Avicenne) ont été inclus. Le TFA-93, administré à l’ensemble des participants se déroule en 3 phases: les deux premières consistent en une épreuve de génération d’exemplaires soit une tâche de fluence verbale catégorielle en 1 minute (« animal » puis « fruit ») ; la 3ème est une épreuve de flexibilité mentale demandant d’évoquer alternativement un item de chaque catégorie « animal » et « fruit ». Un travail d’adaptation des consignes pour les rendre intelligibles par le plus grand nombre avait été effectué au préalable. Résultats. Les principaux résultats montrent pour toutes les tâches (génération d’exemplaires et flexibilité mentale), que, (i) d’après une analyse de régression, le niveau d’études est un facteur prédicteur important des performances, contrairement à l’âge et à la langue maternelle ; (ii) les performances des patients, quel que soit leur niveau d’études, sont significativement inférieures à celles des sujets sains. Discussion. Le TFA-93 semble adapté à l’évaluation des sujets de faible niveau d’études et/ou de faible maîtrise du français. En effet, la passation s’est déroulée sans difficulté pour l’ensemble des participants. La poursuite des inclusions des sujets sains et des patients permettra de proposer des normes et de valider le TFA-93. Références [1] Maillet D, Belin C (2014). Evaluation cognitive des patients illetrés et de bas niveau d’éducation. Revue neuropsychologique, 6, 201-6. [2] Dessi F, Maillet D, Metivet E, Michault A, Le Clésiau H, Ergis AM, Belin C (2009). Evaluation des capacités de mémoire épisodique de sujets âgés illettrés. Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement, 7, 297-6. [3] Paula JJ, Paiva GCC, Costa DS (2015). Use of a modified version of the switching verbal fluency test for the assessment of cognitive flexibility. Dementia & Neuropsychologia, 9, 258-64.

Vendredi 27 mai 2016, 14h45-15h00

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- 13 -

The neural basis for semantic cognition: Evidence from neuropsychology, brain stimulation and

neuroimaging

Elisabeth Jefferies, University of York

Our neuropsychological research has contrasted degradation of amodal knowledge following atrophy of the

anterior temporal lobes (ATL) in semantic dementia (SD), with poor control of semantic retrieval following

frontoparietal stroke in semantic aphasia (SA). This dissociation between knowledge representation (in ATL)

and controlled retrieval processes (in LIFG) is well-established in the literature but controversy remains

about the contribution of posterior temporal and inferior parietal regions to semantic cognition. These

regions could contribute to networks supporting automatic and controlled retrieval respectively; however,

an alternative interpretation of this dissociation (the “two hubs” hypothesis) is that ATL captures

knowledge of object identity, while temporoparietal cortex captures thematic associations (impaired in

patients with SA). I will present some recent neuropsychological, TMS, fMRI and MEG evidence consistent

with the first of these two views.

Vendredi 27 mai 2016, 16h00-17h00 : Conférence invitée

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- 14 -

La mémoire autobiographique et le self dans la négligence spatiale unilatérale chronique : une étude de

cas

Alexandra Ernst,1 Laurène Gourisse,2 Grégoire Wauquiez,3 & Céline Souchay4

1 Psychologie et Neuroscience Cognitives (PsyNCog), Département de Psychologie, Université de Liège,

Liège, Belgique

2 Université de Bourgogne, Dijon, France

3 Pôle Rééducation, Centre Hospitalier Universitaire de Dijon, Dijon, France

4 Laboratoire de Psychologie et Neurocognition, LPNC UMR CNRS 5101, Grenoble, France

Introduction. La négligence spatiale unilatérale (NSU) est caractérisée par une incapacité à détecter,

s'orienter vers et répondre à des stimuli, et à se créer une représentation mentale de l'hémi-espace

contralésionnel. Bien que les troubles perceptifs et attentionnels soient au premier plan dans la NSU, des

difficultés à se représenter des événements non-personnels associés au passé ont été observées dans ce

syndrome. Sur cette base, nous avons étudié, pour la première fois à notre connaissance, dans quelle

mesure cette difficulté pouvait s’étendre aux événements passés personnels (i.e. mémoire

autobiographique ; MA). Considérant les liens étroits entre la MA et le self, notre objectif était également

d’explorer la capacité à générer des images de soi dans ce syndrome.

Méthodologie. DR, une femme droitière de 59 ans, a souffert d’un accident vasculaire

hémorragique frontopariétal droit. Son suivi neuropsychologique montrait la présence d’une NSU

chronique et de légers troubles attentionnels. En parallèle, deux tests de MA lui ont été proposées : (i) le

Test Episodique de la Mémoire du Passé autobiographique (TEMPau), visant à évaluer la qualité épisodique

de souvenirs personnels générés à partir d’indices génériques et non-personnels (e.g. « Relation ») à

travers différentes périodes couvrant la vie du sujet ; (ii) la tâche du I AM, permettant d’examiner la

capacité à générer des images de soi (e.g. « Je suis travailleuse »), ensuite utilisées comme indices afin de

générer des souvenirs associés à celles-ci.

Résultats. En comparaison aux normes, les résultats obtenus par DR au TEMPau font état d’une

atteinte de la MA, couvrant globalement l’ensemble des périodes de vie. Concernant la tâche du I AM, DR a

fourni sans difficulté une série d’images de soi, puis de souvenirs associés à ces images, d’une qualité

épisodique équivalente à ceux de sujets de contrôle.

Discussion. Dans leur ensemble, ces résultats ont montré une préservation du self chez un cas

atteint de NSU chronique mais avec une dissociation des performances en MA, fonction de la nature des

indices utilisés pour générer des souvenirs personnels : seule l’utilisation d’indices personnellement

significatifs (i.e. les images de soi) a permis à DR d’obtenir des performances de MA dans la norme. Cette

étude apporte ainsi des éléments de réflexion clinique sur les méthodes d’évaluation de la MA, mais aussi

des réflexions plus théoriques concernant les liens entre la MA et le self et plus particulièrement, sur une

possible préservation du self malgré une atteinte de la MA.

Samedi 28 mai 2016, 9h15-9h30

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La contribution automatique des connaissances à long terme en mémoire à court terme verbale

Benjamin KOWIALIEWSKI (1, 2) & Steve MAJERUS (1, 2)

(1) Université de Liège, Liège, Belgique (2) Fonds de la Recherche Scientifique, F.R.S.-FNRS, Bruxelles, Belgique

Introduction: La contribution des connaissances en mémoire à long terme (MLT) aux performances en

mémoire à court terme verbale (MCTV) est expliquée par certains modèles théoriques comme reflétant

l’existence d’interactions rapides et automatiques entre la MCTV et les connaissances stockées dans le

système langagier (Martin, & Saffran, 1992). Cependant, peu de données supportent actuellement une

interaction automatique entre la MCTV et la MLT linguistique. Le but de la présente étude est de tester le

degré d’automaticité de cette interaction, et ce en utilisant une procédure d’empan rapide, minimisant

l’intervention de traitements stratégiques durant les phases d’encodage et de maintien en MCTV.

Méthodologie: Nous avons évalué l’influence de plusieurs effets psycholinguistiques (lexicalité, fréquence

lexicale, association sémantique et imageabilité) lors d’une tâche d’empan rapide, dans laquelle des

participants âgés de 18 à 30 ans devaient encoder et rappeler des listes auditives de longueur

imprédictible, constituées d’items verbaux présentés à un rythme très rapide (2.5 items/s).

Résultats: Au sein de chacune de nos conditions, nous avons pu mettre en évidence des effets

psycholinguistiques très robustes: les performances en MCTV étaient plus élevées pour les mots vs. les non-

mots (p < .001) (effet de lexicalité), pour les mots très fréquents vs. peu fréquents (p < .001) (effet de

fréquence lexicale), les mots sémantiquement liés vs. non-liés (p < .001) (effet d’association sémantique) et

les mots très imageables vs. peu imageables (p < .001) (effet d’imagerie).

Discussion: Cette étude démontre l’existence d’interactions directes et automatiques entre la MCTV et les

connaissances linguistiques stockées en MLT. Ceci était également le cas pour l’influence des connaissances

sémantiques, rejetant ainsi des propositions théoriques considérant que l’influence des connaissances

sémantiques en MCTV dépendrait de traitements plus lents et contrôlés (Shulman, 1970). Cette étude

soutient des modèles théoriques considérant l’existence d’un accès très rapide aux informations

sémantiques dans le système langagier et en MCTV (Marlsen-Wilson, 1987, Martin, & Saffran, 1992).

Références:

Martin, N., & Saffran, E. M. (1992). A computational account of deep dysphasia: Evidence from a single case

study. Brain and Language, 43(2), 240-274.

Marslen-Wilson, W. D. (1987). Functional parallelism in spoken word-recognition. Cognition, 25(1-2), 71–102.

http://doi.org/10.1016/0010-0277(87)90005-9

Shulman, H. G. (1970). Encoding and retention of semantic and phonemic information in short-term memory. Journal

of Verbal Learning and Verbal Behavior, 9(5), 499-508.

Samedi 28 mai 2016, 9h30-9h45

Page 23: Journées de Printemps de la Société de Neuropsychologie …events.ulg.ac.be/snlf2016/wp-content/uploads/sites/35/... · 2016. 5. 25. · 14:15 - 15:00 Discussion de cas cliniques

- 16 -

Optimisation mnésique par détection de la familiarité : mémoire du familier, oubli de l’inconnu

Jonin, P.Y.(1,2,3), Noël, A. (4) , Le Lann, E. (4) , Belliard, S. (3) , Barillot, C. (2) , Barbeau, E. (1)

(1)Centre de Recherche Cerveau et Cognition, CNRS, CerCo, UMR 5549, Toulouse, France (2)Inria, VISAGES Project-Team, Université de Rennes 1, INSERM, U746, CNRS, IRISA, UMR 6074, Rennes,

France (3)CHU Pontchaillou, Service de Neurologie, Rennes, France (4)Centre de Recherche en Psychologie, Cognition et Communication, EA 1485, Université de Rennes 2,

Rennes, France

Introduction. Selon l’hypothèse d’encodage par la nouveauté (Tulving & Kroll, 1995), la détection de la

nouveauté augmente la probabilité d’encodage en mémoire à long terme. Des études récentes suggèrent

pourtant que le niveau de connaissances préalables (la familiarité) serait un meilleur prédicteur pour

l’encodage à long terme (Bird et al., 2011). La notion de connaissances préalables est en outre variable

selon les études (Poppenk et al., 2010). Enfin, l’impact de la détection de la nouveauté ou de la familiarité

lors de l’encodage sur les processus de récupération en mémoire, comme son évolution avec l’âge,

demeurent inconnus. Cette étude visait à déterminer si l’encodage à long terme en mémoire déclarative

est facilité par la nouveauté ou au contraire par la familiarité des informations à mémoriser, et par quels

mécanismes.

Matériel et méthodes. 56 volontaires sains (16 jeunes (25-35 ans), 20 participants d’âge intermédiaire (36-

59 ans) et 20 âgés (60-75 ans)) se sont vus administrer une expérience de mémoire de reconnaissance

après une évaluation neuropsychologique exhaustive. Trois types de visages étaient étudiés de manière

incidente, associés à un contexte particulier (paysage de plage ou de campagne). Dans la condition

d’exposition préalable pré-expérimentale (« EPP »), il s’agissait de visages célèbres ; la condition

d’exposition préalable expérimentale (« EPE ») incluait des visages inconnus ayant fait l’objet d’une

familiarisation avant la phase d’étude ; enfin la condition « nouveauté » (« NOUV ») ne comportait que des

visages totalement inconnus. Après la phase d’étude, un test de reconnaissance de type Oui/Non était

administré, associé à une évaluation de la mémoire de la source et à des jugements de confiance pour

l’item et la source.

Résultats. Les conditions EPE et EPP étaient associées aux meilleures performances en mémoire de

reconnaissance, sans effet d’âge. L’analyse des jugements de confiance et de la mémoire de la source

montrait un avantage isolé de l’exposition préalable pré-expérimentale, uniquement dans les deux groupes

les plus jeunes, et une absence d’effet des connaissances préalables chez les âgés.

Discussion. Nos données suggèrent que la détection de la familiarité, et non de la nouveauté, bénéficient à

l’apprentissage en mémoire à long terme. Cet avantage de la familiarité semble étroitement lié aux

processus de récollection, en ce qu’il disparaît avec l’affaiblissement physiologique de ces processus avec

l’âge.

Références

- Tulving E, Kroll NEA (1995) Novelty assessment in the brain and long-term memory encoding. Psychol Bull Rev

2(3):387-390, doi: 10.3758/BF03210977

- Bird CM, Davies RA, Ward J, Burgess N. (2010) Effects of pre-experimental knowledge on recognition

memory. Learn Mem, 18(1):11-14. doi: 10.1101/lm.1952111

- Poppenk J, Köhler S, Moscovitch M. (2010) Revisiting the novelty effect: when familiarity, not novelty,

enhances memory. J Exp Psychol Learn Mem Cogn, 36(5):1321-1330. doi: 10.1037/a0019900

Samedi 28 mai 2016, 9h45-10h00

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- 17 -

Comprendre l’attribution d’intentions : une étude auprès de patients cérébro-lésés gauches

Mickaël Laisney1, Solen Bocoyran1, 2, Béatrice Desgranges1, et Peggy Quinette1

1. Inserm-EPHE-Unicaen, U1077, F-14033 Caen, France

2. CH Aunay sur Odon, Service de rééducation et de réadaptation neurologique, F-14260 Aunay sur Odon,

France

Introduction. L’implication unilatérale droite de la jonction temporo-pariétale (JTP) dans l’attribution

d’états mentaux (Saxe et al., 2006) a été remise en question avec la proposition de l’existence de deux

types d’intentions selon leur caractère social ou non ; les deux impliquant la JTP droite unilatéralement

alors que seules les intentions sociales l’impliqueraient de façon bilatérale (Walter et al., 2009).

Matériel et méthode. Dix-huit patients cérébrolésés gauches suite à un accident ischémique de l’artère

cérébrale moyenne et présentant un tableau clinique d’aphasie de Broca ou transcorticale motrice, âgés de

30 à 66 ans (M=53,2±10,9) et 50 volontaires sains (VS) ont réalisé une épreuve non verbale d’inférence : 1)

d’intentions privées (In-Pri) i.e. intentions d’agents envers des objets, 2) d’intentions sociales (In-Soc) i.e.

intentions d’agents se préparant à interagir avec autrui, et 3) de causes physiques de déplacements

d’objets sans personnages (Ca-Phy ; Walter et al., 2009). Des mesures non verbales des connaissances

sociales et du fonctionnement exécutif ont également été réalisées.

Résultats. Une ANOVA montre des effets significatifs (p<.001) du Groupe, de la Condition et de l’Interaction

sur les scores d’inférence. Les scores des patients sont inférieurs à ceux des VS pour Ca-Phy et In-Pri (p<.02)

mais pas pour In-Soc (p=.47). Chez les VS, il n’y a pas de différence entre les trois conditions mais les

patients ont des scores Ca-Phy inférieurs à ceux In-Pri et In-Soc (p<.005) avec des scores In-Soc qui tendent

à être supérieurs à ceux des In-Pri (p<.07). Les scores de connaissances sociales et de fonctions exécutives

des patients sont inférieurs à ceux des VS (p<.01) Chez les patients le score In-Pri est corrélé à celui Ca-Phy

(p<.001), alors que celui In-Soc est corrélé à la mesure des connaissances sociales (p<.005).

Discussion. Ces résultats s’accordent avec l’existence de deux types d’intentions sous-tendues par des

mécanismes cérébraux distincts, mais de façon inattendue des lésions gauches semblent provoquer des

difficultés uniquement pour les intentions privées. Ces résultats seront discutés à la lumière de la nature

motrice des déficits langagiers des patients, du lien entre théorie de l’esprit et fonctionnement exécutif, et

de l’existence de deux réseaux distincts l’un à un niveau comportemental impliquant le réseau des

neurones miroirs pour les intentions privées et l’autre à un niveau représentationnel impliquant le réseau

de la mentalisation pour les intentions sociales. Cliniquement, ces résultats soulignent l’importance

d’évaluer la théorie de l’esprit pour la prise en charge des patients aphasiques.

Samedi 28 mai 2016, 10h00-10h15

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- 18 -

Erreurs phonologiques : dynamique et empan d’encodage

Marina Laganaro, Université de Genève

Tout locuteur produit de temps en temps des erreurs phonologiques, c.a.d. des transformations portant sur

le contenu segmental des mots (ex. « les Tanadiens de Toronto » - les canadiens de Toronto ») et ces

erreurs peuvent être très fréquentes et sévères dans certaines formes d’aphasie. L’observation que lors de

la planification du message des phonèmes d’un mot peuvent être remplacés par d’autres indique que les

représentations en mémoire des formes des mots ne sont pas holistiques, mais qu’elles sont décomposées

en phonèmes. Les principaux modèles psycholinguistiques et neuropsychologiques de production du

langage postulent ainsi que la planification de la forme phonologique des énoncés implique

l’activation/sélection et la séquentialisation d’unités plus petites que le mot. De plus, les phénomènes

d’anticipation de phonèmes (comme le /t/ de Toronto anticipé dans « tanadiens » dans l’exemple ci-

dessus) suggèrent que la portion du message encodée dépasse le mot, fournissant ainsi des indications sur

l’empan d’encodage phonologique.

Dans cette présentation nous illustrerons d’abord le phénomène de production d’erreurs phonologiques

chez le locuteur sain et cérebrolésé du point de vue des processus cognitifs, de la dynamique temporelle et

des substrats cérébraux. Nous aborderons ensuite la question de l’empan d’encodage par le biais de

l’analyse de certains types d’erreurs phonologiques et proposerons une approche d’évaluation de l’empan

d’encodage phonologique.

Samedi 28 mai 2016, 10h45-11h45 : Conférence invitée

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Posters

Le rôle (sous-estimé) de la récupération dans l’apprentissage: une étude en mémoire de reconnaissance ultra-rapide

Jonin, P.Y.(1,2,3), Duivon, M.,(1), Besson, G.(1), Belliard, S.(3), Duché, Q.(2), Barillot, C.(2), Barbeau, EJ.(1)

(1) Centre de Recherche Cerveau et Cognition, CNRS, CerCo, UMR 5549, Toulouse, France (2) Inria, VISAGES Project-Team, Université de Rennes 1, INSERM, U746, CNRS, IRISA, UMR 6074, Rennes, France (3) CHU Pontchaillou, Service de Neurologie, Rennes, France Introduction. Les théories de l’apprentissage mettent l’accent sur les phases d’étude des stimuli, les phases

de test étant considérées comme de simples témoins du niveau d’apprentissage. Cependant, de

nombreuses études ont mis en évidence le « testing effect », soit le bénéfice sur la rétention à long terme

de phases de test intermédiaires répétées par rapport à des phases d’études répétées (Roediger & Butler,

2011). Les mécanismes de cet effet sont méconnus, l’explication dominante étant qu’une récupération

active répétée en mémoire aboutit à l’enrichissement de la trace mnésique. Nous avons évalué cette

hypothèse en cherchant à reproduire cet effet sur la mémoire de reconnaissance basée sur la familiarité.

Matériel et méthodes. 30 volontaires sains (20-34 ans) répartis en deux groupes ont participé à

l’expérience. Chaque groupe réalisait une expérience de mémoire de reconnaissance ultra-rapide adaptée

de la « SAB » (Speed and Accuracy Boosting Procedure, Besson et al., 2012), permettant une mesure

directe des processus de familiarité en mémoire. Pendant l’apprentissage, une série d’images d’objets était

présentée avec consigne explicite d’apprentissage. Puis, un paradigme de type Go/NoGo dans le cadre de la

SAB permettait de tester la mémorisation : une réponse Go devait être fournie en réponse aux images

étudiées, avant 500msec. Enfin, après un délai de 25 minutes, un test final était réalisé selon la même

procédure. Dans le groupe « Study », les cibles étaient présentées 1, 2 ou 3 fois lors de la phase d’étude.

Dans le groupe « Test », les cibles n’étaient présentées qu’une fois en phase d’étude, mais 1, 2 ou 3 fois en

phase de reconnaissance.

Résultats. La précision à travers les groupes et les répétitions des cibles avoisinait 80%. La discriminabilité

(d’) et le biais de réponse (C) étaient équivalents dans les deux groupes, avec un effet favorable attendu de

la répétition. Malgré un temps total d’apprentissage plus court pour dans le groupe « Test », l’oubli après

délai était plus marqué dans le groupe « Study ». Les temps de réponse minimaux étaient équivalents dans

les deux groupes, se situant à 340 millisecondes.

Discussion. Ces résultats montrent pour la première fois l’existence d’un « testing effect » en mémoire de

reconnaissance. Cet effet s’applique à la reconnaissance basée sur la familiarité, ce qui est peu compatible

avec une explication en termes d’enrichissement de la trace mnésique par récupération active en mémoire.

Références

- Roediger HL 3rd, Butler AC. (2011) The critical role of retrieval practice in long-term retention. Trends Cogn Sci, 15(1):20-27. doi: 10.1016/j.tics.2010.09.003

- Besson G, Ceccaldi M, Didic M, Barbeau EJ. (2012) The speed of visual recognition memory. Vis Cogn, 20(10): 1131-1152. doi: 10.1080/13506285.2012.724034

Vendredi 27 mai 2016, 15h00-16h00 : Pause & Posters

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La rétrogenèse lexico-sémantique : Evolution et involution des concepts en mémoire

Isabelle SIMOES LOUREIRO et Laurent LEFEBVRE

Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, Institut des Sciences et Technologies de la Santé,

Université de Mons

Correspondance : Isabelle Simoes Loureiro, Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie,

Université de Mons (UMONS), Place du Parc, 18, 7000, Mons. Email : [email protected]

Si l’enfant construit progressivement son réseau lexico-sémantique en acquérant les mots du langage et les

concepts associés et en les organisant dans des catégories, les patients atteints de la maladie d’Alzheimer

(MA) perdent inexorablement ceux-ci. L’hypothèse de rétrogenèse cognitive propose l’idée que le profil

d’évolution cognitive est inversé dans le processus d’involution de la MA (Reisberg, 2002). L’effet de

rétrogenèse lexico-sémantique n’a toutefois pas fait l’objet de nombreuses investigations. Afin de mieux

appréhender ce phénomène, nous avons développé un outil permettant l’approche comparative du

développement et de la détérioration des concepts en mémoire sémantique : le QCS (questionnaire de

connaissances sémantiques). Ce questionnaire porte sur 30 objets (15 naturels et 15 manufacturés), chacun

décliné en 4 questions portant sur différents attributs selon une hiérarchie spécifique (Q1 = informations

superordonnées générales ; Q2 = informations superordonnées intracatégorielles ; Q3 = attributs

subordonnés perceptifs et Q4 = attributs subordonnés fonctionnels/thématiques). Le QCS a été adapté aux

enfants de 5 à 9 ans (étude 1) et aux personnes atteintes de la MA aux différents stades (étude 2). Le QCS

s’est avéré être un outil pertinent pour l’exploration des similarités et/ou divergences entre la construction

de l’organisation conceptuelle en mémoire sémantique chez l’enfant et sa déstructuration lors du

processus neurodégénératif de type Alzheimer (étude 3). Nous l’avons en effet administré à 32 personnes

âgées contrôles (m (âge) =82.94; σ=5.334), à 66 sujets atteints d’une MA probable (m (âge) =84.37; σ=4.93)

répartis en 3 groupes (stades débutant, modéré ou avancé en fonction de l’altération cognitive générale

mesurée par le MMSE) ainsi qu’à 93 enfants également répartis en 3 groupes (30 enfants de 5 ans, 30

enfants de 7 ans et 33 enfants de 9 ans).

Une ANOVA sur mesures répétées met en évidence un effet du type de question (F=230.083 ; α<.001), un

effet de groupe (F=43.884 ; α<.001) et un effet d’interaction question*groupe (F=23.066 ; α<.001). Nous

observons par ailleurs un pattern en miroir entre la diminution du nombre d’erreurs réalisées à 5, 7 et 9 ans

et son augmentation aux stades de la maladie.

Les différentes connaissances semblent se construire du plus général au plus spécifique (superordonné

général, superordonné intracatégoriel, subordonné) (effet top-down) et se déconstruisent inversement

dans la MA (effet bottom-up). Les résultats sont discutés à la lumière de la théorie de la rétrogenèse de

Reisberg.

Références

Reisberg, B. (2002). Evidence and mechanisms of retrogenesis in Alzheimer’s and other dementias: Management and

treatment import. American Journal of Alzheimer’s Disease and Other Dementias, 17(4), 202–212.

doi:10.1177/153331750201700411

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Etude longitudinale de la détérioration du dessin de la maison chez les patients Alzheimer

Henryka Lesniewska, docteur en psychologie, neuropsychologue. Pratique libérale.76 Rue du Ranelagh,

75016 Paris

L’objectif de cette étude est d’examiner l’évolution du dessin de la maison et sa corrélation avec le score

obtenu au MMSE, qui sert ici de critère externe.

Ont été inclus 34 patients atteints de maladie d’Alzheimer (MA), 14 hommes et 20 femmes, d’âge moyen

de 77,6 ans, recrutés par le biais d’une consultation de mémoire au Centre Hospitalier d’Arpajon.

L’ensemble de patients a été soumis au protocole neuropsychologique standard, avec une batterie de

praxies constructives plus complète que celle généralement utilisée. Elle comporte trois dessins sur ordre

et trois copies, avec le dessin de la maison en tête.

Plusieurs évaluations ont pu être réalisées à J0, à 6 mois, à 1 an, à 2, 3 et 6 ans pour un certain nombre de

patients. Le score de MMSE moyen de départ était de 26,1 et la durée moyenne d’évolution de la maladie

était de 2,8 ans.

Une échelle de cotation de la maison en 25 points qui tient compte de la présence des éléments de la

maison et de leur organisation a été construite. Le score maximal est de 25 points et correspond à

l’absence de troubles.

Avec la progression de la maladie, on observe une émergence des simplifications des dessins, avec une

diminution successive des ses éléments constitutifs (comme fenêtres, croisillons ou poignée de porte),

accompagnée d’une altération formelle (diminution de la taille du dessin, décentralisation, déformations

des éléments ou incongruités). Le nombre de détails et la qualité du dessin diminuent avec la sévérité de

l’altération cognitive du patient, estimée par le test MMSE de Folstein.

La plupart de patients MA, même au stade débutant, présentent des troubles plus ou moins discrets du

dessin, qui surviendraient alors que les performances dans des tâches telles que le dessin sur copie

(comme les pentagones de MMSE) ou l’écriture sont encore correctes.

Cette recherche démontre que l’échelle du dessin de la maison pourrait être utilisée pour améliorer la

précocité du diagnostic de la MA.

Lesniewska H. Contribution de l’échelle de cotation du “Dessin d’une Maison” au diagnostic précoce de la maladie

d’Alzheimer., Psychogériatrie, 2008, XV, 146 : 290-295.

Lesniewska H. et al. House Drawing as a sreening tool for diagnosis of early stages of Alzheimer’s disease. Confinia

Psychopathologica, 2012, 2, 1 : 25-41.

Lesniewska H. Art-thérapie au pays d’Alzheimer. Soigner autrement les maladies de mémoire. Chronique Sociale, Lyon,

2015.

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Amélioration de la mémoire dans la maladie d’Alzheimer: l’exemple de l’utilisation de l’appareil camera

portable

Chris MOULIN1, Ana RITA SILVA2, Lydia DUBOURG3, Helle DUPLESSY3, Celine SOUCHAY1

1LPNC UMR CNRS 5105, Université Grenoble-Alpes, France 2University of Coimbra, Portugal 3LEAD CNRS UMR 5022, Université de Bourgogne, France

L’utilisation d’appareils portables prenant des photos automatiquement, se répand maintenant de plus en

plus chez les patients présentant des troubles de la mémoire. Silva et al. (2012) ont ainsi montré, dans une

population de personnes âgées, que revoir les photos, présentées sous forme de film, entrainait une

augmentation de la performance sur un ensemble de tests neuropsychologiques. Nous présentons ici de

nouvelles données sur l’utilisation de cet outil dans la maladie d’Alzheimer. Dans une première étude, les

patients Alzheimer utilisaient de façon contrebalancée soit l’appareil portable (SenseCam), soit un journal.

L’appareil photo et la rédaction du journal se faisait sur 3 jours chacun et les participants étaient testés

avant et après l’utilisation du journal et de la SenseCam. Cette étude montre une amélioration de la

mémoire et surtout de la mémoire autobiographique. Dans une seconde étude, les patients Alzheimer

étaient répartis en trois groupes : un groupe utilisant la SenseCam, un groupe utilisant un journal et un

groupe bénéficiant d’un entrainement mnésique. La performance des patients à un ensemble de tests

neuropsychologiques était comparée avant et après 5 semaines d’intervention. Comme démontré dans la

première étude, les résultats montrent une nette amélioration des performances de mémoire

autobiographique chez les patients Alzheimer utilisant la SenseCam en comparaison au groupe utilisant un

journal. Par contre, il est à noter que le groupe bénéficiant d’un entrainement mnésique montre également

une amélioration des performances en mémoire autobiographique, identique à celle observée dans le

groupe de patients portant la SenseCam. En conclusion, ces résultats montrent les bénéfices de l’utilisation

d’appareil portables sur la mémoire chez des patients Alzheimer. Toutefois, des limitations existent et par

exemple le l’utilisation de ces technologiques n’est probablement possibles pour tous les patients. Par

ailleurs, les mécanismes explicatifs de l’amélioration de la performance sont encore mal connus.

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Version informatisée du paradigme de Brown-Peterson – Elaboration de données contrôles à partir de

151 participants francophones

Christine Moroni1 et Yves Martin2

1 Équipe “Neuropsychologie, Audition, Cognition, Action” (NACA), Laboratoire “Psychologie: Interactions,

Temps, Emotions, Cognition” (PSITEC), Université Lille Nord de France, France 2 Centre de rééducation l'Espoir, Lille-Hellemmes, France

Le paradigme de Brown-Peterson (BP) est couramment cité pour évaluer les capacités de mémoire de

travail verbale ou d’attention divisée rencontrés au cours de pathologies neuropsychologiques focales ou

dégénératives (Mitrushina et al., 1998).

Nous avons informatisé la passation des conditions « délai plein » et « délai vide » de ce paradigme.

Chaque condition présentait visuellement 24 trigrammes construits à partir de 16 consonnes (B, C, D, F, G,

H, J, K, L, M, N, P, Q, R, S, T). Au cours de la condition « délai vide », le participant devait répéter après un

délai de 0, 5, 10 ou 20 secondes le trigramme précédemment lu. En condition « délai plein », le participant

devait avant de rapporter le trigramme, répéter à haute voix dans l’ordre inverse de présentation des

paires de chiffres et cela le temps du délai (5, 10 ou 20 secondes). Le nombre de lettres correctement

rapportées en bonne position dans chaque trigramme était comptabilisé (soit un total sur 18 pour chaque

délai car 6 trigrammes par délai et par condition).

Dans une première étape, cette procédure a été proposée à deux groupes indépendants de 53 participants

appariés en âge (≈ 33 ans), nombre d’années d’étude (≈ 14 ans) et sexe dans l’objectif, d’une part de valider

cette version du paradigme BP en s’assurant de l’effet du délai en condition « délai plein » et d’autre part

d’étudier les effets d’ordre (ordre 1 : « délai plein puis délai vide » vs ordre 2 : « délai vide puis délai

plein »). Les analyses non paramétriques mettent en évidence un effet du délai pour les deux situations

(« ordre 1 » et « ordre 2 ») mais cet effet est nettement majoré dans la situation « ordre 1 » ( χ2(3)=75.44,

<0,001).

Dans une seconde étape, la procédure « ordre 1 » a été proposée à 151 participants (dont 84 femmes) âgés

de 18 à 60 ans dans le but d’élaborer des données contrôles en fonction de trois facteurs

démographiques (sexe, âge et niveau d’étude). Seul un effet du niveau d’étude au profit des participants

ayant plus de 12 années d’étude a été retrouvé pour chaque délai (0 sec : χ2(1)=14,84, <0,001 ; 5 sec :

χ2(1)=15,55, <0,001, 10 sec : χ2(1)=18,66, <0,001 et 20 sec : χ2(1)=44,49, <0,001). A partir de ces analyses,

des données contrôles en percentile ont été élaborées.

Mitrushina, MN., Boone, K.B. & D’Elia, L.F. (1999). Handbook of normative data for neuropsychological assessment,

Oxford : Oxford University Press.

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M.J. : Syndrome dysexécutif et intégration sociale

Gaël Delrue(1), Valérie Delvaux (2), Pierre MAQUET (2)

(1) Unité de Revalidation Neuropsychologique, Service de Neurologie, CHU de Liège, Belgique

(2) Service de Neurologie, CHU de Liège, Belgique

M.J. est un patient droitier de 44 ans, ayant subi un traumatisme crânien sévère en février 1993. Alors qu’il

roulait à moto, il a heurté une branche qui a pénétré l’encéphale de bas en haut et de la droite vers la

gauche. La branche a été retirée par le patient lui-même. Il n’y a pas eu de perte de connaissance mais une

somnolence pendant trois jours, selon les rapports médicaux de l’époque. Le patient présentera une

amnésie des faits. Le patient n’a pas bénéficié d’une prise en charge neuropsychologique dans les suites de

son accident.

Une IRM et un bilan neuropsychologique sont réalisés en avril 2015 suite à une consultation neurologique

avec des plaintes comportementales significatives.

L’IRM met en évidence une vaste zone de perte de substance cérébrale bifrontale, vraisemblablement

d’origine post-traumatique, plus développée à gauche qu’à droite.

Le bilan neuropsychologique met quant à lui en évidence un syndrome dysexécutif défini, tant au niveau

cognitif que comportemental, sur base des critères établis par le GREFEX. Ces troubles dysexécutifs ont par

ailleurs des répercussions sur les autres épreuves neuropsychologiques administrées, notamment en

mémoire épisodique verbale et visuelle ainsi qu’au niveau des tâches attentionnelles.

Les éléments anamnestiques et issus des questionnaires recueillis auprès de l’épouse actuelle du patient et

de la mère du patient indiquent la présence de ces troubles dès après le traumatisme, avec cependant une

légère aggravation récente. L’analyse rétrospective du dossier médical, notamment pour les examens

d’imagerie, n’évoque par contre pas de nouveaux éléments pathologiques récents.

Les données psychométriques peuvent amener à sous-estimer la fonctionnalité du patient qui a vécu et

travaillé pendant vingt ans avant que ces troubles ne soient plus gérables par l’entourage et ses proches.

D’un autre côté, ces derniers, ainsi que l’employeur historique du patient, ont compensé et supporté la

symptomatologie dysexécutive du patient par des aménagements répétés et des attitudes générales

tolérantes.

A l’heure actuelle, le patient se retrouve devant la justice pour divers éléments de nature agressive envers

autrui et se pose la question de l’imputabilité de ces phénomènes agressifs aux troubles dysexécutifs

récemment documentés du patient, notamment pour leur versant émotionnel.

La question de la prise en charge par le neuropsychologue de ce type de troubles à une telle distance de

l’élément traumatique se pose également.

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Elaboration et normalisation d’une épreuve d’évaluation de la mémoire épisodique verbale chez la

personne âgée : la « GERIA-12 »

Muriel VANDENBERGHE1,2,3, Jennifer MICHIELS3, Valérie VANDERASPOILDEN3,4, Thierry CLAES3,5, Patrick

FERY2,3

1 Université Libre de Bruxelles, Hôpital Erasme, Service de Gériatrie, Route de Lennik, 808, 1070 Bruxelles,

Belgique

2 Université Libre de Bruxelles, Hôpital Erasme, Service de Neuropsychologie Clinique et Cognitive,

Bruxelles, Belgique

3 Université Libre de Bruxelles, Unité de Recherches en Neuropsychologie et Imagerie Fonctionnelle

(UR2NF), Centre de Recherches en Cognition et Neurosciences (CRCN), Institut des Neurosciences de l’ULB,

Bruxelles, Belgique

4 Service de Revalidation neurologique, CHU-Brugmann, 4 Pl. VanGehuchten, 1020 Bruxelles, Belgique

5 HIS – Hôpital Molière, 142, rue Marconi, 1190 Bruxelles

Justification de l’étude. L’atteinte des processus d’encodage et de consolidation en mémoire épisodique

est précoce dans le syndrome démentiel de type Alzheimer. Or, il existe peu d’outils diagnostiques adaptés

aux personnes âgées, en termes de facilité d’administration et de données normatives. Le but de cette

étude était de développer une tâche évaluant la mémoire épisodique verbale chez les personnes âgées de

70 à 89 ans. Méthodologie. La tâche (GERIA-12) est basée sur la même procédure que l’épreuve de rappel

libre/rappel indicé à 16 items mais ne comporte que 12 items et 2 essais d’apprentissage. Afin d’évaluer les

processus de consolidation, des rappels différés ont lieu après 20 minutes et 24h. L’étalonnage a porté sur

220 personnes âgées de 70 à 89 ans, issues de 3 niveaux de scolarité différents, ne présentant pas de

troubles cognitifs ni psychiatriques majeurs. Résultats. Les performances diminuent avec l’âge et

augmentent avec le niveau scolaire. L’étalonnage a été effectué avec la méthode Baronna pour les rappels

libres, et sous forme de percentiles pour les rappels totaux et la reconnaissance. Nous avons également

calculé des indices à partir de l’analyse de la performance item par item, qui présentent l’intérêt de fournir

des indicateurs cliniques spécifiques aux processus d’encodage, de consolidation et de récupération.

Discussion. Les données normatives récoltées avec la GERIA-12 confirment deux points cruciaux déjà

établis dans la littérature avec d’autres tâches et notamment la RL/RI 16 items: l’efficacité de l’indiçage

sémantique et la stabilité du rappel différé dans le vieillissement normal. Ce nouvel outil d’évaluation offre

l’avantage d’être facile d’utilisation en consultation avec des personnes âgées. Son originalité est liée à son

étalonnage précis et complet dans une population âgée saine, ainsi qu’à différentes mesures innovantes en

termes de consolidation: un rappel différé après 24 h et le calcul d’indices de consolidation après différents

délais.

Références bibliographiques :

Vandenberghe, M., Michiels, J., Vanderaspoilden, V., Claes, T., & Fery, P. (2015). Elaboration et normalisation d’une

épreuve d’évaluation de la mémoire épisodique verbale chez la personne âgée : « GERIA-12 ». Revue Neurologique,

171, 853-865.

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- 26 -

Ataxie optique : cas E.M.

Valentine DEMOULIN(1), Marie-Pierre DEPARTZ(2), Pierre MAQUET(3)

(1) Unité de Revalidation Neuropsychologique, Service de Médecine de l'appareil locomoteur, CHU de

Liège, Belgique

(2) Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education, Université catholique de Louvain, Belgique

(3) Service de Neurologie, CHU de Liège, Belgique

E.M. est un patient gaucher âgé de 44 ans ayant présenté un abcès occipital droit suite à la mise en place

d’un EEG invasif dans un contexte d’épilepsie réfractaire. L’évolution a été marquée par une quadranopsie

latérale inférieure gauche et une ataxie visuo-motrice avec préservation des autres fonctions cognitives.

Les plaintes renvoyaient à des difficultés relativement légères mais récurrentes : difficultés à atteindre des

objets dans le champ visuel périphérique, à viser un objet en mouvement, à écrire sur la ligne, à

dactylographier ou à prendre des mesures. Ces difficultés étaient majorées en situation de double-tâche et

en cas de fatigue. Le patient était nosognosique et inquiet quant à la reprise de son travail lequel nécessite

d’analyser des documents 3D.

L’exploration spécifique des fonctions visuo-spatiales a mis en évidence des signes d’ataxie optique: figures

non jointives et dépassement de traits à la batterie d’héminégligence B.I.T. et lors de la copie de la figure de

Rey. Cette exploration a également révélé de discrets éléments d’héminégligence gauche susceptibles

d’entrer en interaction avec le syndrome d’ataxie optique, tout comme la quadranopsie inférieure gauche.

La présence d’un trouble gnosique ou praxique a pu être exclue.

Une épreuve expérimentale de coordination visuo-motrice impliquant le pointage de jetons en vision

périphérique (feuille A3), avec et sans distracteurs, a montré des difficultés de pointage plus marquées

dans le champ visuel gauche (inférieur et supérieur) et avec la main gauche. Les performances de 4 sujets

contrôles appariés démontrent un effet plafond.

On retrouve également des difficultés plus importantes dans l’hémichamp gauche et avec le pied gauche

lorsque le patient doit shooter dans un ballon en vision périphérique.

Enfin, le patient est en difficulté à une épreuve de pointage de nature proprioceptive (pointage du sourcil),

contrairement aux 4 sujets contrôles appariés. Les difficultés semblent à nouveau plus marquées avec la

main gauche.

Sur base des éléments ci-dessus, nous posons l’hypothèse de la présence d’une ataxie optique plus

marquée dans l’hémichamp contralésionnel -avec intrication du déficit de champ visuel et du résidu

d’héminégligence- et avec la main contralésionnelle.

Le fait que le trouble touche simultanément cibles proprioceptives et gestes visuellement guidés

correspond à la description de l’ataxie optique selon Blangero (2007) qui postule que le syndrome perturbe

également la transformation en coordonnées spatiales des informations proprioceptives.

Une rééducation spécifique est en cours, basée sur des exercices de difficulté croissante qui pourront être

explicités lors de la session des posters.

Références bibliographiques :

- Biotti D, Pisella L, Vighetto A. Syndrome de Balint et fonctions spatiales du lobe pariétal. Revue Neurologique

2012 ; 168 : 741-753.

- Blangero A, Gaveau V, Luaute J, Rode G, Salemme R, Guinard M et al. A hand and a field effect in on line motor

control in unilateral optic ataxia. Cortex 2008; 44 (5):560-568

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Substrats cérébraux du contrôle proactif et réactif dans le vieillissement non pathologique

Marine MANARD a,b, Sarah FRANCOIS a,b, Eric SALMON a, Fabienne COLLETTE a,b

a GIGA-Cyclotron Research Centre : In vivo Imaging, University of Liège, Liège, Belgium b Psychology and Neuroscience of Cognition Research Unit, University of Liège, Liège, Belgium

Les recherches sur le contrôle cognitif proposent l’apparition d’un déclin lié à l’âge dans les capacités de

contrôle proactif (forme anticipatoire de contrôle comportemental) alors que le contrôle réactif (forme

réactionnelle à la détection d’un conflit) semble rester intact [1]. Ces deux formes de contrôle ont été

associées à des aires cérébrales différentes [2], cependant peu d’études ont étudié les effets de l’âge sur les

régions cérébrales sous-tendant chacun de ces deux types de contrôle. Pour ce faire, une version adaptée

de la tâche de Stroop a été administrée à 16 jeunes (18-30 ans) et 16 adultes (60-75 ans) en IRM

fonctionnelle. Cette version de la tâche variait la quantité d’items interférents, permettant la création de

trois contextes (Mostly Congruent « MC », Mostly Incongruent « MI » et Neutre) favorisant respectivement

la mise en place des deux types de contrôle (réactif = congruent / proactif = incongruent). Les analyses ont

été réalisées avec SPM8 (p<.001 non-corrigé). Les résultats comportementaux révèlent un traitement plus

rapide de l’interférence dans le contexte « MI » que « MC » pour les jeunes adultes uniquement. Au niveau

cérébral, le traitement de l’interférence en MI semble associé à une diminution d’activité (surtout à droite)

dans les régions frontales et temporales chez les volontaires âgés par rapport aux plus jeunes, alors qu’en

MC, les âgés montrent une augmentation d’activité bilatérale au niveau frontal. Ainsi, les résultats

comportementaux montrent que les adultes âgés semblent avoir plus de difficultés à implémenter un

contrôle proactif (associé à une diminution d’activité) que les jeunes dans les régions sous-tendant la

performance à cette tâche. Cependant, le recrutement supplémentaire de régions frontales observé lors du

contexte MC postulé pour favoriser le contrôle réactif, suggère la présence de mécanismes de

compensation. Pour conclure, le vieillissement semble affecter de manière différentielle l’activité des

régions cérébrales sous-tendant les différents types de contrôle.

[1] Manard et al. (2014). BMC Neuroscience, 15:7

[2] Grandjean et al. (2012). Plos One 7(7), e41513

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Etude des fluences verbales et non verbales chez les patients APP

Sandrine Basaglia-Pappa1,2, Céline Borg1,3, Bernard Laurent1, Laurent Lefebvre2

1CHU Nord, Neurologie, CMRR, Neuropsychologie, 42055 Saint-Etienne cedex 2

2Université de Mons, Service de psychologie cognitive et neuropsychologie, 7000 Mons, Belgique 3Université Lyon 2, Laboratoire EMC (EA 3082), 69676 Bron

([email protected])

Objectifs. Notre étude vise à comprendre l’interrelation entre langage et fonctions exécutives dans les

aphasies progressives primaires (APP), à partir des fluences verbales et non verbales.

Méthodologie. 45 patients APP ont été évalués : 12 non fluents agrammatiques (APNFA), 13 sémantiques

(AS) et 20 logopéniques (AL). Ils ont réalisé les fluences verbales du GREMOTS (actions, catégorielles et

alphabétiques). 21 de ces patients (6 APNFA, 7 AS, 8 AL) ont réalisé des fluences non verbales, graphiques

(Ruff figurational fluency test). Nous avons étudié les productions uniques, persévératives et les intrusions.

Résultats. Les analyses statistiques sur les fluences verbales ne montrent pas de différence significative,

indiquant que les groupes réalisent des productions relativement similaires sur le plan quantitatif. Des

différences émergent toutefois sur le plan qualitatif, en accord avec les données de la littérature. Les AS

présentent comme classiquement un déficit des fluences catégorielles ; les APNFA montrent des fluences

alphabétiques plus altérées que les catégorielles ; les AL présentent un déficit homogène pour les trois

types de fluences. Concernant les fluences graphiques, seuls les APNFA présentent des productions très

déficitaires. Elles sont préservées pour les AS et AL. Les APNFA produisent de façon significative davantage

d’intrusions pour les fluences graphiques par rapport aux fluences d’actions et alphabétiques, et à la limite

de la significativité pour les catégorielles, ainsi que davantage de persévérations pour les fluences non

verbales que pour les alphabétiques. Les AS produisent de façon significative davantage de persévérations

pour les fluences graphiques que pour les catégorielles et d’actions, et à la limite de la significativité pour

les fluences alphabétiques. Les résultats des AL ne montrent aucune différence significative.

Discussion. Cette étude des fluences montre une dissociation, avec une altération des productions pour les

fluences verbales mais une relative préservation des productions en fluences graphiques, sauf pour les

patients APNFA qui présentent un déficit d’initiation majeur dans les deux modalités. D’un point de vue

qualitatif, la production d’intrusions pour les fluences graphiques par rapport aux verbales chez les APNFA

nous permet de formuler l’hypothèse d’un dysfonctionnement frontal bi-hémisphérique chez ces patients.

La production de persévérations graphiques chez les AS attesterait l’atteinte temporale bi-hémisphérique.

Ainsi, les fluences visuelles sont plus spécifiques que les fluences verbales pour les troubles frontaux. Elles

complètent utilement les verbales et apportent une information pertinente si l’on considère qu’elles

reflètent le fonctionnement exécutif de l’hémisphère mineur. Afin de confirmer ces hypothèses, notre

expérimentation doit se poursuivre.

Références.

Gorno-Tempini, M.L., Hillis, A.E., Weintraub, S., Kertesz, A., Mendez, M., Cappa, S.F., Ogar, J.M., Rohrer, J.D., Black, S.,

Boeve, B.F., Manes, F., Dronkers, N.F., Vandenberghe, R., Rascovski, K., Patterson, K., Miller, B.L., Knopman, D.S.,

Hodges, J.R., Mesulam, M.M., et Grossman, M. (2011). Classification of primary progressive aphasia and its variants.

Neurology, 76(11), 1006-1014.

Mesulam MM. Primary Progressive Aphasia. Ann Neurol. 2001; 49 : 425-432.

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Evaluation neuropsychologique dans le vieillissement normal : les stéréotypes créent le déficit

M. Fresson, B. Dardenne, M. Geurten, T. Meulemans.

Psychology and Neurosciences of Cognition Unit, Université de Liège, Belgique

Objectif. De nombreuses études ont montré que la menace du stéréotype (MS) induisait un déclin des

performances cognitives chez les personnes âgées (par exemple, Hess, Auman, Colcombe, & Rahhal, 2003).

Mais peu d’études ont examiné dans quelle mesure la MS pouvait conduire à des performances déficitaires

à des épreuves neuropsychologiques (pour une exception, voir Haslam et al., 2012). Notre étude avait pour

objectif non seulement d’étudier l’impact de la MS sur les performances cognitives de personnes âgées,

mais également le rôle modérateur de la crainte de la maladie d’Alzheimer et des préoccupations

cognitives. Méthodologie. Nous avons recruté 72 participants sains (MMSE > 26) âgés entre 59 et 70 ans.

Ils ont réalisé un ensemble d’épreuves neuropsychologiques (mémoire, attention et fonctions exécutives)

soit en condition de MS, soit en condition positive (condition dans laquelle les stéréotypes négatifs étaient

infirmés). Résultats. Les analyses de modération ont révélé une interaction triple entre menace du

stéréotype et les deux modérateurs sur les scores composites de mémoire (p = .029) et de fonctions

exécutives (p = .003). Les contrastes spécifiques montrent que, chez les personnes âgées qui rapportent de

hauts niveaux de préoccupations par rapport à leur fonctionnement cognitif et de crainte de la maladie

d’Alzheimer, la condition de MS conduit à des performances inférieures (effet d’assimilation au stéréotype)

aux tâches exécutives que la condition positive (p = .000). On constate également que, chez les participants

qui exprimaient un niveau élevé de préoccupations mais des craintes faibles (p = .035) ou modérées (p =

.032), la condition de MS entraîne des performances mnésiques supérieures (effet de contraste) par

rapport à la condition positive. Enfin, un test Chi2 2X2 de Pearson a révélé qu’aux tâches exécutives, les

personnes âgées en condition de MS obtenaient davantage de performances inférieures aux normes que

les participants en condition positive (p = .032). Discussion. Nos résultats mettent en évidence la nécessité

pour les neuropsychologues cliniciens de prendre en compte l’influence des stéréotypes – qui peuvent être

particulièrement prégnants dans le milieu hospitalier – sur les performances cognitives des personnes

âgées.

Haslam, C., Morton, T. A., Haslam, S. A., Varnes, L., Graham, R., & Gamaz, L. (2012). “When the age is in, the

wit is out”: Age-related self-categorization and deficit expectations reduce performance on clinical tests

used in dementia assessment. Psychology and Aging, 27(3), 778-784. doi: 10.1037/a0027754

Hess, T. M., Auman, C., Colcombe, S. J., & Rahhal, T. A. (2003). The Impact of Stereotype Threat on Age

Differences in Memory Performance. The Journals of Gerontology: Series B: Psychological Sciences and

Social Sciences, 58(1), 3-11. doi: 10.1093/geronb/58.1.P3

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Présentation de l'Association Belge de Psychologues spécialisés en Neuropsychologie (ABPN)

D. Kremer

Clinique de l’Europe, Bruxelles, Belgique.