JOURNAL LA VOIX DE DJIBOUTI

N°0006 du 07 Février 2020

Editorial

Actualités: Nationales(Pages 2 - 4)

Actualités: Régionales(Pages 5 - 7)

Culture: Fable(Page 9)

EditorialSans alternance, point de démocratie ?

On mesure la vitalité d’unedémocratie par l’alternancepacifique au pouvoir qu’ellepermet. Certains disent mêmeque sans alternance pacifique aupouvoir il n’y a point dedémocratie. Qu’en est-il ?

Dans une démocratie,l’alternance est un moyen delutte contre l’usure du pouvoir.En effet, qui dit longévité aupouvoir, dit corruption,clientélisme, népotisme, voiredespotisme. De plus, l’exercicedu pouvoir d’État a besoin de serégénérer. Il a besoin denouvelles idées et du sang neuf.Le passage par la caseopposition, consécutif àl’alternance, favorise cetterégénération réflexive et sesfruits.

Cela explique, dans lesdémocraties occidentales,l’alternance fréquente entresensibilités politiques au pouvoir,alternance qui sort des urnes.Souvent, ce sont des formationsprogressistes et des partisconservateurs qui alternent auxresponsabilités.

Dans certains pays, laconstitution va jusqu’à limiterexpressément le nombre demandats qu’une personne peutaccomplir. Ainsi, aux États-Unisd’Amérique, aucun président nepeut faire plus de deux mandatsà la tête du pays.

En Afrique, les pays pratiquantle transfert pacifique du pouvoirne sont pas majoritaires. Ils sontencore plus minoritaires dansl’Afrique dite francophone. Dansl’espace africain dit francophone,les exemples d’alternancedémocratique tels que le Sénégalet depuis peu la Tunisie sontrares. Ils sont plus nombreuxdans l’Afrique dite anglophone.

Sur le continent, une alternanceau pouvoir a donc plus dechances de se produire par coupd’État ou soulèvement populaireque par les urnes.

Quels facteurs peuvent-ilsexpliquer, en Afrique, cetteincapacité chronique à pratiquerl’alternance démocratique aupouvoir ? Ce sera l’objet de notreprochain éditorial.

JournalLa Voixde Djibouti

Média indépendant fondé le 1er janvier 2010

LA VOIX DE DJIBOUTI

Actualités: Internationales(Page 8)

Lundi 27 janvier 2020, nousavons, à La Voix de Djibouti,fait état du cas d’unressortissant chinoisprésentant les symptômes ducoronavirus à Djibouti.

Il s’agissait, selon nosinformations, d’un employé dela Zone Franche du PK23, deretour de Chine.

Le gouvernement a rapidementdémenti cette information,démenti dont nous avonsdouté. Quelques jours plustard, ce démentigouvernemental a été démenti.C’est une source militaireaméricaine qui l’a démenti.

En effet, le général StephenTownsend, commandant enchef des forces américaines enAfrique, a déclaré qu’un cassuspect avait été détecté àDjibouti où les bases militairesde la Chine et des États-Unisd’Amérique sont à onzekilomètres l’une de l’autre.Les autoritésgouvernementales semblentdonc avoir menti. Encore unefois, par habitude ancrée,reflet d’une mauvaise foiprofonde. Elles n’en sont quemoins crédibles.

Dans le monde, l’épidémie decoronavirus poursuit saprogression.

Pas moins d’une vingtaine depays sont touchés à ce jour. Enchine, la courbe des personnesatteintes et des morts continuede monter. Les autoritésavancent le chiffre d’au moins24000 cas et de près de 500morts. En dehors de la Chine,ce sont les Philippines qui ontsignalé le premier cas de mort.L’organisation mondiale de la

Santé (OMS) a décrété jeudi30 janvier 2020 l’urgenceinternationale face àl’épidémie.Il lui était reprochéd’atermoyer devant l’épidémie,sous la pression de la Chinedevenue l’un de ses principauxcontributeurs financiers.

Coronavirus : le démenti gouvernemental démenti

Comme à son habitude, legouvernement a promis d’aiderles victimes des récentsincendies de la capitaledjiboutienne. Il s’agit desincendies qui ont frappéQuartier 7 Jagabuldhug etBalbala Ancien le 4 décembre2019, Quartier 7 bis dit Cartonle 13 décembre 2019, BalbalaWahle-Daba le 19 décembre2019 et Arhiba successivementle 27 décembre 2019 et le 19janvier 2020.

Les membres dugouvernement qui sont arrivéssur les lieux de ces incendies etqui ont annoncé l’aidegouvernementale étaientparfois conduits par le Premierministre Abdoulkader KamilMohamed.

Or, à ce jour, rien de significatifn’est venu du gouvernement entermes d’aide à ces sinistrésdont le feu a détruit biens ethabitations.

Ils attendent toujours, sansgrand espoir car ils ont appris àconnaître ce gouvernement etsavent qu’il respecte peu sesengagements.

Les sinistrés des récents incendies attendent l’aidegouvernementale

Depuis mi-2017, l’eau de lavallée de Kulen de la zonede Shinileh, en Éthiopie, quinous a officiellement coûtéla bagatelle de 339 millionsde dollars américains, estcensé couler des robinetsdes villes du Sud et de lacapitale Djibouti-ville. Est-ce le cas sur le terrain ? Ali-Sabieh, Dikhil, Arta-Wéa etDjibouti-ville reçoivent-ellesl’eau de Shinileh?

Malgré son inauguration enjuin 2017, en grandepompe, comme toujourssous Ismaël Omar Guelleh,l’eau de Kulen poseproblème.

D’abord, elle ne parvientpas à toutes les villesdestinataires : les habitantsde Dikhil et d’Arta disent nepas la recevoir. Ensuite, ellene coule pas en quantitésuffisante et est sujette à defréquentes coupures. Autreproblème, sa mise àdisposition coûte cher : lagestion de la station depompage a été confiée à lasociété chinoise qui aréalisé les travaux pour labagatelle d’un million dedollars américains par an etelle fonctionne au gaz oildont elle consomme 27.000litres par mois (324.000litres par an).

Sans compter leremboursement de la detted’au moins 339 millions dedollars américains.

Les 100.000 mètres-cubespar jour annoncés, serévèlent ainsi chers etrestent largement à venir.

Que devient l’eau de Shinileh ?

Face aux invasions des criquetspèlerins qui envahissent lavégétation et dévastent leschamps agricoles, legouvernement fédéralsomalien a décrété l’urgencenationale. C’est le ministère del’Agriculture qui a annoncécette décision.

Il l’a fait en ces termes : ‘’Leministère de l’Agriculturedéclare une urgence nationaleen raison de la recrudescenceactuelle des criquets pèlerins,qui constituent une menacemajeure pour la fragilesituation de la sécuritéalimentaire en Somalie’’.

Cette année, le nombre de cesinsectes voraces estparticulièrement élevé. Envingt-cinq ans, c’est le plusélevé en Somalie et en Éthiopievoisine. Cela donne à imaginerl’ampleur des dégâts.

Autant dire une menacepréoccupante pour la Somaliedéjà mise à mal par des annéesde chaos et de baisse dans laproduction agricole.

Selon les experts, cetterecrudescence est liée auxchangements climatiques queconnaît le monde du fait des

effets accumulés des activitéshumaines.

Or, l’Afrique est la région dumonde qui a le moins impactéle climat planétaire.

En déclarant cette urgencenationale, les autoritéssomaliennes entendent mieuxlutter contre les invasions descriquets et en limiter lesdommages pour la population.

La Somalie déclare l’état d’urgence nationale face aux invasions

des criquets pèlerins

L’ancien président du Kenya,Daniel Arp Moi, est décédémardi 4 février 2020 à l’âge de95 ans. L’actuel chef de l’Étatkenyan Uhuru Kenyatta aofficiellement annoncé sadisparition en ces termes : «C’est avec une profondetristesse que j’annonce ledécès d’un grand hommed’État africain, Son ExcellenceDaniel Toroitich arap Moi, ledeuxième président du Kenya».

Kenyatta a décidé un deuilnational en hommage audéfunt.Enseignant devenu hommepolitique, Daniel Arp Moi avaitdirigé son pays de 1978 à2002. Il avait succédé à JomoKenyatta, père de l’actuelprésident, dont il était le vice-président depuis 1967.Durant sa longue présidence, illui était souvent reproché despratiques de corruption, derépression mais aussi de

stagnation économique,source d’un niveau dechômage élevé.

Il avait connu une tentative decoup d’État en 1982.

Le commandant-adjoint del’armée de terre kenyane, legénéral Mahamoud MohamedBarrow, d’origine somalienne,s’était d’ailleurs illustré dans lamise en échec du coup.

Kenya : Décès de l’ancien président Daniel Arap Moi

Saisie par les adversaires duprésident Peter Mutharika, laCour suprême du Malawi aannulé lundi 3 février 2020 laréélection de ce dernier en mai2019. Les juges ont déclaré :“Nous considérons que PeterMutharika n’a pas été dûmentélu le 21 mai 2019, enconséquence nous annulons lesrésultats de l’électionprésidentielle’’. D’office, unenouvelle élection seraorganisée.

La justice de ce pays del’Afrique australe a administréune belle leçon d’indépendancedémocratique au reste ducontinent et au Monde. Celavient s’ajouter à la leçond’esprit républicain quel’armée malawite a récemmentdonnée en protégeant lesmanifestations pacifiquescontre le pouvoir au lieu de lesréprimer.

Cela force l’admiration.

Malawi : La cour suprême annule l’élection présidentielle de mai

2019

Depuis vendredi 31 janvier2020 à 23 heures à Londres(minuit à Bruxelles), la GrandeBretagne n’est plus membre del’Union Européenne. Ce quel’on a appelé le Brexit (BritainExit ou sortie de la GrandeBretagne) est donc entré envigueur.

Cela met fin à uneappartenance qui a débuté le1er janvier 1973 lorsque leRoyaume uni a adhéré à laCommunauté économiqueeuropéenne (CEE) devenueUnion européenne.

C’est l’aboutissement d’un longet pénible processus qui a étéenclenché par le référendumqu’a organisé le 23 juin 2016 lePremier ministre conservateurDavid Cameron pour déciderdu maintien ou non del’appartenance du pays àl’Union européenne. Le campde la sortie de l’Europe ayantgagné le référendum par51,89%, Cameron adémissionné. Lui a succédéTheresa May qui n’a pasobtenu le vote par le Parlementbritannique de l’accord desortie qu’elle a négocié avecl’Union européenne.

A son tour, elle a quitté le 10Downing Street, au profit dutrès pro-Brexit Boris Johnson.Pour sortir du blocage, lenouveau premier ministre aorganisé le 12 décembre 2019des élections générales queson parti conservateur alargement gagnées. Sanssurprise, la majoritéconservatrice de Boris Johnsona approuvé l’accord de Brexit.

En retrouvant sa pleinesouveraineté, la GrandeBretagne gagnera-t-elle auchange ? L’avenir le dira.

La Grande Bretagne n’est plus membre de l’Union européenne

Culture: la fable de la semaine

Pharaon: Où est-il ?

Il a régné comme un roiSur ce monde, sans partageSous les cieux, il s'est cruinvincible.Du haut de son trôneD'or et de jade, scintillantIl s'est proclamé PharaonAujourd'hui, où est-il ?

Debout sur ces têtes baisséesNimbé de sa couronneIl a cru être le maître incontestéIl a dépensé sans compterDirham et Dinar, jour et nuitPour faire vivre que le soumisAujourd'hui, où est-il ?

Des palais et des bâtissesSous lesquels coulait le NilDes jardins bien fleurisDes armées puissantesToujours prêtes à obéirQui ont écrasé le peuple démuniAujourd'hui, qu'en reste-t-il ?

Des pays conquisSoumis par la force de l'épéeQui donnaient sans compterDe ses alliés du malHaman le menteurQui bâtit la tour de la honteAujourd'hui, qu'en reste-t-il ?

RAB

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