Journal Jeunes - septembre 2010

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La Déclaration universelle des droits de l’homme, nous la connaissons maintenant. Cette déclaration, valable pour tous, nous garantit l’accès à nos droits fondamentaux. Malheureusement, encore beaucoup de personnes sont privées de certains de leurs droits à cause de la couleur de leur peau, de leurs origines, de leurs croyances ou de leur orientation sexuelle. C e qui est différent intrigue, fait parfois peur et est souvent considéré de manière négative. La communauté rom, plus grande minorité d'Europe, est encore assez mal connue et souffre depuis longtemps de préjugés négatifs. Partout en Europe, et même en Belgique, les Roms sont discriminés et voient souvent leurs droits fondamentaux bafoués. Journée «Pas d’accord, j’assume!» Page 7 LA COUPE DU MONDE, ET APRÈS ? Page 8 les actions de jeunes Page 9 OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE : FINIes LES EXCUSES Page 4 N ous voilà repartis pour une nouvelle année scolaire. Pour cette rentrée 2010, Amnesty vous propose des actions hautes en couleur. Toujours au vue d’exiger la dignité, nous vous offrons la possibilité de découvrir et de mieux connaître une minorité qui vit depuis longtemps en Europe. Lutter pour que les Roms puissent avoir accès à leurs droits fondamentaux, pour qu’ils ne soient plus victimes de préjugés et de discrimination, voilà ce pourquoi nous avons choisi de combattre. Afin de faire connaître cette campagne au plus grand nombre possible, Amnesty invite tous les groupes- écoles à participer à une grande journée d’actions. Le 15 octobre, toutes les écoles du primaire et du secondaire sont en effet conviées à participer à la première édition de « Pas d’accord, j’assume ! ». L’année passée, vous nous avez surpris par votre créativité et vos actions. Nous sommes sûrs que cette année encore vous serez à la hauteur pour défendre et lutter en faveur des droits humains. Afin de réaliser toutes vos actions dans les meilleures conditions possibles, de créer un lien étroit entre le siège central d’Amnesty et les groupes, nous mettons à votre disposition un groupe d’accompagnateurs bénévoles. Mais ce n’est pas tout : formations, théâtre, concert, films et bien d’autres surprises encore sont au programme de cette année. À très bientôt, Laura [email protected] 02/ 543 79 08 www.amnesty.be/jeunes édito LES ROMS VICTIMES D’UNE CHASSE AUX SORCIÈRES LA DISCRIMINATION EN EUROPE Dossier Septembre 2010 www.amnesty.be/jeunes Une fille rom résout un exercice de mathématiques au tableau dans une école primaire pour les élèves à "l'infirmité mentale légère ", Ostrava, République tchèque, 10 février 2009. @Fotis Filippou

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Nous voilà repartis pour une nouvelle année scolaire. Pour cette rentrée 2010, Amnesty vous propose des actions hautes en couleur. Toujours au vue d’exiger la dignité, nous vous offrons la possibilité de découvrir et de mieux connaître une minorité qui vit depuis longtemps en Europe. Lutter pour que les Roms puissent avoir accès à leurs droits fondamentaux, pour qu’ils ne soient plus victimes de préjugés et de discrimination, voilà ce pourquoi nous avons choisi de combattre

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La Déclaration universelle des droits de l’homme, nous la connaissons maintenant.Cette déclaration, valable pour tous, nous garantit l’accès à nos droitsfondamentaux. Malheureusement, encore beaucoup de personnes sont privées decertains de leurs droits à cause de la couleur de leur peau, de leurs origines, deleurs croyances ou de leur orientation sexuelle.

Ce qui est différent intrigue, fait parfois peur et est souvent considéré de manièrenégative. La communauté rom, plus grande minorité d'Europe, est encore assezmal connue et souffre depuis longtemps de préjugés négatifs. Partout en Europe,

et même en Belgique, les Roms sont discriminés et voient souvent leurs droitsfondamentaux bafoués.

Journée «Pas d’accord,j’assume!» Page 7

LA COUPE DU MONDE, ET APRÈS ? Page 8

les actions de jeunes Page 9

OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE : FINIes LES EXCUSES Page 4

Nous voilà repartis pour une nouvelleannée scolaire. Pour cette rentrée2010, Amnesty vous propose des

actions hautes en couleur. Toujours au vued’exiger la dignité, nous vous offrons lapossibilité de découvrir et de mieux connaîtreune minorité qui vit depuis longtemps enEurope. Lutter pour que les Roms puissentavoir accès à leurs droits fondamentaux, pourqu’ils ne soient plus victimes de préjugés et dediscrimination, voilà ce pourquoi nous avonschoisi de combattre. Afin de faire connaîtrecette campagne au plus grand nombrepossible, Amnesty invite tous les groupes-écoles à participer à une grande journéed’actions. Le 15 octobre, toutes les écoles duprimaire et du secondaire sont en effetconviées à participer à la première édition de« Pas d’accord, j’assume ! ». L’année passée, vous nous avez surpris parvotre créativité et vos actions. Nous sommessûrs que cette année encore vous serez à lahauteur pour défendre et lutter en faveur desdroits humains.

Afin de réaliser toutes vos actions dans lesmeilleures conditions possibles, de créer unlien étroit entre le siège central d’Amnesty etles groupes, nous mettons à votre dispositionun groupe d’accompagnateurs bénévoles.

Mais ce n’est pas tout : formations, théâtre,concert, films et bien d’autres surprises encoresont au programme de cette année.

À très bientôt,

Laura [email protected]/ 543 79 08

www.amnesty.be/jeunes

édito

LES ROMS VICTIMESD’UNE CHASSEAUX SORCIÈRES

LA DISCRIMINATION EN EUROPEDossier

Septembre 2010

www.amnesty.be/jeunes

Une fille rom résout unexercice de mathématiques

au tableau dans une écoleprimaire pour les élèves à

"l'infirmité mentale légère ",Ostrava, République

tchèque, 10 février 2009.@Fotis Filippou

LES ROMS : QUI SONT-ILS ? Nous les appelons communémentTsiganes, Gens du Voyage, Roms,Voyageurs, Gitans, Bohémiens,Romanichels, Gypsies, Manouches, etc.Autant de dénominations à connotationplus ou moins négative que vous avezcertainement déjà entendues. Lacommunauté rom reste assez mal connueet de nombreux préjugés lui collent à lapeau. Voleurs, menteurs, sales, profiteurs,etc. les stéréotypes à leur sujet nemanquent pas. Différents, les Romsintriguent et sont considérés comme desintrus, des personnes à expulser de noscommunautés.

Pourtant, originaires d'Inde, les Roms sonten Europe depuis des siècles. Aujourd'hui,ils seraient entre huit et douze millions enEurope centrale. Ils souhaitent, comme toutun chacun, s'installer quelque part et y vivreen paix avec les gens qui s’y trouvent. Ils

veulent sortir de la pauvreté et offrir à leursenfants une vie meilleure, pleine de dignité.

PAS DROIT ÀL'ÉDUCATION L'exemple de la République tchèque est undes plus frappants en matière d'éducation.Dans ce pays, de nombreux enfants romssont discriminés tout simplement du fait deleur appartenance à leur communauté.

Certains enseignants se méfient des Roms,n’en veulent pas dans leur classe etcherchent alors un moyen de s’en« débarrasser ». À la première difficulté, lesenfants sont souvent placés dans des écolespour enfants handicapés et sont contraintsde suivre un enseignement allégé.Discriminés et exclus, ces enfants nepourront jamais, comme les autres enfantsde leur âge, apprendre tout ce qui leurpermettra, plus tard, d’avoir une activitéprofessionnelle normale. Les priver de leurdroit à l’éducation revient à les enfermer

dans un cercle vicieux qui pourrait perpétuerune lutte qu’ils connaissent souvent déjà.

Pourtant, la République tchèque, membrel’Union européenne, a adopté des loisinterdisant la ségrégation et la discrimination.Ces pratiques scolaires sont donc illégales.Traiter différemment un enfant parce qu’il estRom, décréter qu’il n’est pas aussi capablequ’un autre, parce qu'il est Rom, c’est de ladiscrimination. C’est inacceptable.

Nous devons rappeler aux autorités tchèquesque l’éducation est un droit fondamental. Enratifiant la Déclaration universelle des droitsde l’homme et la Convention relative auxdroits de l’enfant, ils se sont engagés à fairerespecter et à donner à tous, y compris lesRoms, l’accès à ce droit.

Si vous voulezagir, rendez-vous surISAVELIVES.BE.

SaltanaAhmetovich (Nino)et sa famille dansle camp de laMonachina, Rome,septembre 2009.© Amnestyinternational

Ce que je veux en premier, c’est un travail. Un travail quime permet d’être financièrement indépendant. avec untravail qui me rapporte 700 ou 800 euros par mois, jepourrai louer un appartement ou une chambre à 300 eurospour y vivre. Là, la vie serait différente. Mais je m’attendsà ce que la police vienne et nous jette tous à la rue. Je nesais pas ce que je ferai. On ira probablement dans unautre camp ou on construira un autre camp illégal, j’ensais rien. […] Quand j’étais petit, les gens disaient :« Regardez ce Tsigane. », « Retourne dans ton pays ». Queje retourne dans mon pays ?! Bande d’imbéciles, je suisné ici, où est-ce que je devrai aller ? Ils disent :« Retourne dans ton pays de Tsigane ». Mais les Tsiganesn’ont pas de pays.

Comment trouver un emploi quand onhabite loin du centre ville ? Commentréussir à l'école, quand la maison danslaquelle on vit n'est pas chauffée l'hiver, ades fuites d'eau et que dix autrespersonnes y vivent? Comment avoir unevie normale quand on se fait sans cessedéloger et qu’on a pas d’adresse fixe ? Oùpeut-on vivre, quand personne ne veutnous louer une maison ? pas facile...pourtant, les Roms vivent dans cesconditions !

Du fait des préjugés négatifs à leurégard, les familles roms se voientsouvent refuser le droit à un logement

décent. Normalement, les personnes vivantdans la pauvreté ont accès à deshabitations financées par l’État, deslogements sociaux. Les Roms en sontsouvent exclus par les fonctionnaires quis’en méfient sans raison. Ils habitent alorsoù ils peuvent, sous des ponts, dans descampements précaires et informels. Sanslogement, pas facile non plus de trouver un

emploi. Sans emploi, il est difficile de signerun bail et d’avoir un appartement ou unemaison à soi. Dans de telles conditions, lesRoms sont de nouveau bloqué dans lecercle vicieux de la pauvreté et ne peuventy échapper. Ils sont vus alors comme desvagabonds vivant dans des roulottes etayant fait ce choix de vie. Pourtant, ils nesouhaitent qu’une vie meilleure loin deslogements informels dans lesquels ils sontobligés de vivre.

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DISONS STOP AUXEXPULSIONS FORCÉES!

RENDONS AUX

ROMS LEUR DROIT

AU LOGEMENT

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Depuis les années 1950, la population romde Belgrade a augmenté. Les Romsoriginaires des régions pauvres du sud dela Serbie, du Kosovo et de la Macédoineviennent chercher du travail dans lacapitale serbe. La Serbie compte entre 450000 et 800 000 Roms, dont 30 % viventavec moins de 2,15 euros par jour. Seloncertaines estimations, environ 100.000Roms habitent à Belgrade ; un tiers d’entreeux sont installés dans quelques 147quartiers informels.

Si presque tous les Roms sont victimes dediscrimination en Serbie, ceux qui viventdans des campements comme celui dupont Gazela sont privés non seulement dudroit à un logement convenable, maissouvent aussi d’autres droits humains.Sans adresse juridiquement valable, ils nepeuvent pas obtenir de permis de séjour.Or, sans ce document, ils n’ont pas accèsaux soins de santé. Seuls les enfants dontles parents ont le statut de résidentpeuvent être scolarisés, et rares sont ceuxqui achèvent leur scolarité élémentaire. Deplus, les Roms sont peu nombreux à avoirle droit de s’inscrire pour chercher unemploi.

Les grands programmes de construction àBelgrade exposent des centaines defamilles roms à la menace d’une expulsionforcée, lors de laquelle elles serontcontraintes à quitter leur domicile sansavoir été consultées ni prévenues comme ilse doit, et sans qu’une solution derelogement adaptée leur soit proposée. Enprocédant à ces opérations, les autoritésserbes manquent à leurs obligationsdécoulant du droit international,notamment celle de garantir le droit à unlogement convenable. »

Le 31 août 2009, des familles romshabitant sous le pont Gazela ont été

encerclées par des policiers tandis que descamions et des bulldozers arrivaient. Lesautorités ont empêché les journalistes des’approcher des lieux. En moins de troisheures, quelque 114 familles ont ététransportées en bus vers six sites enbanlieue de Belgrade et relogées dans desconteneurs en métal. Soixante-quatreautres familles ont été conduites dans lesud de la Serbie. Peu d’entre elles ont eule temps de sauver leurs effets personnelsavant l’arrivée des bulldozers.

« [Ils m’ont dit :] “Montez dans le bussi vous voulez, mais si vous êtes contre,

vous êtes à la rue.” Tout volait de touscôtés, puis sont arrivés les camions.

Mes enfants étaient là, serrés autour demes jambes, et criaient ; que pouvais-

je leur dire ? » Maya, expulsée ducampement du pont gazela.

Cette expulsion a eu lieu avant des travauxde réparation effectués sur le pont Gazela,en mauvais état, qui sont partiellementfinancés par un prêt de 77 millions d’eurosaccordé par la Banque européenne pour lareconstruction et le développement (BERD)et la Banque européenne d’investissement(BEI). Ces deux organismes ont prêté cetargent à condition qu’une solution derelogement adaptée soit proposée auxfamilles roms. Cependant, l’expulsion a étémenée sans que les garanties exigées parle droit international soient respectées, etles personnes expulsées n’ont pas obtenude solution de relogement adaptée.

Tomica, qui vivait à Belgrade depuis 20ans, a déclaré à amnesty International :« Ils sont venus avec des camions, des

policiers et des fourgons. Nous avonstous dû partir en 20 minutes. J’ai

perdu ma maison, mon téléviseur, monlecteur DVD, mes nouveaux lits,

miroirs, réfrigérateur, tout. »

Parmi les familles expulsées du pontGazela, beaucoup habitent maintenantdans des conteneurs en métal loin desinfrastructures locales et de leur travail, sursix sites en banlieue de Belgrade. Lesconteneurs sont souvent en piteux état etsont surpeuplés, froids et humides.

Deux cent quarante personnes ont étérenvoyées dans les zones les plus pauvresdu sud de la Serbie et aucune solution derelogement adaptée ne leur a été fournie.

1, 2, 3,... Action. Ettoi que peux-tufaire ? Les situations décrites ci-dessous nesont pas des cas isolés.Malheureusement un nombre croissantd’exemples de discrimination envers lesRoms, d’expulsions forcées, du non-respect de leurs droits fondamentauxarrivent jusqu’à nos oreilles. À Miercurea Ciuc, une ville du centre de laRoumanie, 75 Roms vivent dans des containersen métal et des cabanes, à proximité d'unestation d'épuration, dans un endroit qui posedes risques en matière de santé. Legouvernement de la ville les a déplacés en 2004,alors qu'ils vivaient en centre ville, dans unbâtiment promis à la démolition. Interviensauprès du maire de Miercurea Ciuc pour qu'ilmette à disposition de ces familles un lieu sainet non pollué et qu’ils fournissent à tous ceuxqui ont été expulsés un logement digne de cenom. Pour attirer l’attention, fais des affiches etaccroche-les dans les couloirs de ton école.Une pétition est disponible sur le siteISAVELIVES.BEÀ QUI ÉCRIRe ?Ráduly Róbert KálmánMayor of CsíkszeredaMunicipality of CsíkszeredaVár tér 1. 530110, CsíkszeredaHarghita CountyRoumanie

Une femme Romrassemble lesparties de sa

maison, Belgrade,la Serbie.@DARKO

VOJINOVIC

Expulsions :Le cas de la serbie

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territoire du Nord,Australie, 2009. @

Rusty Stewart

aujourd’hui encore, près d’un milliard depersonnes vivent avec mois d’un dollar parjour. Le pourrais-tu ? probablement pas,alors pourquoi permettre que d’autressoient forcés de le faire ?

À la question « avons-nous déjà mis enplace des programmes pour éradiquer lapauvreté et faire de ce monde un endroitmeilleur ? » La réponse est oui !

Lors du Sommet des Nations Unies de2000, 189 chefs d’États se sont unis pourtravailler ensemble afin de faire un mondedans lequel chaque être humain pourraitvivre dans la dignité.

En signant la Déclaration du millénaire, lesgouvernements se sont engagés pour 2015à libérer les êtres humains de la conditiondéshumanisante que subissent les per-sonnes vivant en extrême pauvreté et defaire du développement une réalité pourchacun. Pour y arriver, ils ont mis au pointhuit objectifs bien précis allant de l’éduca-tion à la santé en passant par l’environne-ment.

Les Objectifs du Millénaire (OMD) consti-tuent la plus grande initiative mondiale delutte contre la pauvreté. Toutefois, les avan-cées ont été inégales et les Nations Uniesont clairement annoncé que bon nombrede ces objectifs ne seront pas atteints d’ici2015 si l’on intensifie pas radicalement lesefforts.

OBJECTIF N°1 RéDUIRE DE MOItIé L’ExtRêMEPAUVREté Et LA FAIMPar cet objectif, les États se sont engagés àréduire de moitié, d'ici à 2015, la proportionde la population dont le revenu est inférieurà un dollar par jour. Depuis 1990, on mesure l’extrême pauvretédans le monde en développement aumoyen d’une norme représentant les seuilsde pauvreté enregistrés dans les pays lesplus pauvres de la planète. Fixé à l’origine àun dollar par jour, le seuil international depauvreté a été fixé par la suite à 1,08 dollarpar jour.Pour combattre la pauvreté, les États ontdécidé de fournir un travail aux populationsles plus pauvres. Pour créer plus d’offre

d’emploi, ils ont augmenté la productivitéde leur pays. Ainsi, au cours des dix der-nières années, la productivité a augmentéd’au moins quatre pour cent par an en Asiedu Sud, en Asie de l’Est et dans la Commu-nauté d’États indépendants. Le nombre depauvres ayant un emploi a reculé dans cestrois régions. Pourtant, les personnes ayantun emploi dans cette région n’ont pas puéchapper à la pauvreté.La raison principale : la pauvreté n’est pasqu’une question d’économie et de crois-sance. Même si parler d’économie est im-portant, il ne faut pas oublier que lapauvreté est autant la conséquence que lacause de nombreuses violations de droitshumains. En effet, comment assumer unplein emploi, quand nourrir, éduquer, soi-gner, etc. sa famille est une lutte quoti-dienne ?

UN EXEMPLE : LE TADJIKISTAN Le gouvernement tadjik ne veille pas à ce que toutes les filles terminent le cycle d’ensei-gnement obligatoire. Bien que la scolarité soit exigée jusqu’à la neuvième année (15ans), plus de 27% des jeunes filles abandonnent l’école vers 13 ou 14 ans pour di-verses raisons. Une femme étant essentiellement considérée comme une épouse et unemère, les familles estiment souvent qu’il n’est pas nécessaire d’investir dans son éduca-tion. Alors que les garçons sont généralement encouragés à aller à l’école, il est fréquentque les filles doivent travailler à la maison ou dans les champs jusqu’à leur mariage.Nombre de familles sont trop pauvres pour assumer les coûts indirects liés à la scolari-sation – par exemple les chaussures, les manuels, la nourriture et le transport – et choi-sissent d’assurer en priorité l’apprentissage des garçons. L’accès des filles à l’éducationest encore entravé par la dégradation du système éducatif tadjik, qui se caractérise pardes enseignants peu compétents et sous-payés, des programmes dépassés et souventdes locaux mal entretenus et sous-équipés. (Amnesty International, Women and Girls in

Tajikistan: Facing Violence, Discrimination and Poverty, index AI : EUR60/001/2009. )

OBJECTIFS DUMILLÉNAIRE :FINIes LES EXCUSES

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OBJECTIF N°2 : ASSURER L’éDUCAtION PRIMAIREPOUR tOUSMalgré quelques progrès dans l’accès uni-versel à l’enseignement primaire, la paritéentre les genres dans l’éducation n’est tou-jours pas atteinte, cinq ans après 2005.Selon le Fonds des Nations Unies pour l’En-fance (UNICEF), en 2007, la majorité desquelque 101 millions d’enfants non scolari-sés en primaire étaient des filles. Dans l’en-seignement secondaire, le déséquilibreentre les genres persiste. D’après les esti-mations, près des deux tiers des 780 mil-lions d’analphabètes dans le monde sontdes femmes. Parmi les facteurs qui limitentl’accès des filles à l’enseignement figurentle manque d’équipements sanitaires satis-faisants dans les écoles, ainsi que la vio-lence et l’exploitation par les enseignants etles autres élèves.

OBJECTIF N°3 : PROMOUVOIR L’égALIté DESSExES Et L’AUtONOMISAtION DESFEMMESD’après la Déclaration du millénaire, un desmoyens efficaces de lutter contre la pau-vreté, la faim, la maladie, etc. est d’éliminertoutes formes de discrimination à l’égarddes femmes. Cependant, sur tous les conti-nents et dans toutes les sociétés, lesfemmes et les fillettes continuent de souffrirde la discrimination liée au genre, de la vio-lence et d’autres violations des droits hu-mains. Elles sont encore victimes d’uneinégalité et d’une discrimination générali-sées dans leur accès aux droits, auxchances et aux ressources. Selon les esti-mations, 70% des personnes qui viventdans la pauvreté dans le monde sont desfemmes. (Source : www.un.org)

OBJECTIF N°4 :RéDUIRE LA MORtALIté INFANtILEAujourd’hui encore, des millions d’enfantsmeurent chaque année de causes évita-bles, ce qui est inacceptable. Un enfant quinaît dans un pays en développement risque13 fois plus de mourir au cours des cinqpremières années de sa vie qu’un enfant nédans un pays industrialisé.

OBJECTIF N°5 :AMéLIORER LA SANtéMAtERNELLEMême si une étude récente, réalisée par laFonds des Nations Unies pour la popula-tion, affirme que des progrès ont été réali-sés en matière de santé maternelle, cetobjectif reste celui où les buts fixés pour

UN EXEMPLE : LE NICARAGUADepuis juillet 2008, l’avortement est com-plètement interdit au Nicaragua. Avant2006, la loi du Nicaragua permettait auxfemmes et aux jeunes filles enceintes dont

la vie ou la santé était en danger et, danscertains cas, aux victimes de viol d’échap-per à l’interdiction de l’avortement. Cepen-dant la nouvelle version du Code pénalinterdit maintenant toute forme d’avorte-ment, et prévoit des sanctions quelles quesoient les circonstances de celui-ci.

La nouvelle législation prévoit aussi despeines d’emprisonnement pour les profes-

sionnels de la santé qui pratiquent desavortements. Les médecins et les autressoignants sont donc dans une position im-possible : leur obligation morale de sauverune vie et de protéger la dignité de leur pa-tiente est contraire à la loi. La menace depoursuites pénales qui plane au-dessus deleur tête les empêche de donner les soinsmédicaux appropriés, qui doivent être ra-pides et sont parfois vitaux.

territoire du Nord,Australie, 2009. @

Rusty Stewart

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2015 ont le moins de chances d’être at-teints.

En effet, on estime que, dans le monde,chaque minute, une femme meurt decauses liées à la grossesse ou à l’accouche-ment. Celles qui connaissent des complica-tions durant la grossesse oul’accouchement subissent souvent desconséquences physiques, psychologiques,sociales et économiques à long terme.Selon le Fonds des Nations unies pour lapopulation (FNUAP ou UNFPA), 99% desfemmes qui meurent chaque année dessuites de complications liées à la grossessevivent dans les pays en développement.

OBJECTIF N°6 :COMBAttRE LE VIH/SIDA, LEPALUDISME Et D’AUtRESMALADIESMême si certaines avancées ont eu lieu, no-tamment en ce qui concerne le sida, au-jourd’hui encore, près de 7 500 personnessont infectées par le VIH et 5 500 per-sonnes meurent du sida parce qu’ellesn’ont pas eu accès à des services de pré-vention et de traitement du VIH.

OBJECTIF N°7 :PRéSERVER L’ENVIRONNEMENtSelon un rapport récent publié par le Pro-gramme des Nations unies pour les établis-sements humains (ONU- Habitat), depuis2000, 227 millions de personnes dans lemonde ont quitté les bidonvilles. C’est unebonne nouvelle. La mauvaise nouvelle est

que le nombre d’habitants des bidonvilles etdes quartiers informels a en réalité augmentéau cours de cette période. Selon les donnéesles plus récentes publiées par l’ONU-Habitat,rien que dans le monde en développement,le nombre de personnes vivant dans les bi-donvilles est passé de 767 millions en 2000 àquelque 828 millions en 2010. Par consé-quent, un citadin sur trois est touché par demauvaises conditions de logement.

OBJECTIF N°8 :MEttRE EN PLACE UNPARtENARIAt POUR LEDéVELOPPEMENtL’aide mondiale demeure bien en deçà dela cible des Nations Unies qui est de 0,7%du revenu national brut (RNB) des mem-bres du Comité d’aide au développementde l’OCDE. Dans l’ensemble, l’aide publiqueau développement (APD) provenant despays développés a chuté de 0,28% de leurrevenu national brut combiné en 2007.Pour accélérer leur développement en amé-liorant leur production et leurs capacitéscommerciales, les pays en développementont besoin d’assistance technique et d’au-tres formes d’assistance comme la créationd’infrastructures.La connectabilité à l’Internet aidera lemonde en développement à réaliser les ob-jectifs en matière de santé, d’éducation,d’emploi et de réduction de la pauvreté. Àla fin de 2006, 1,2 milliard de personnesétaient connectées à l’Internet – à peineplus de 18 % de la population mondiale.Mais le fossé numérique demeure encoreprofond. (Source : www.un.org)

Amnesty est convaincue que, pour réaliserles promesses de la Déclaration du millé-naire, il faut que les droits humains soientplacés au cœur des OMD. La pauvreté nedoit plus être vu seulement comme un pro-blème financier et de croissance. Commentarriver à diminuer la mortalité maternelle, siune femme enceinte n’a pas accès à l’eaupotable ou encore à des conditions de loge-ment décent (assez grand pour sa famille,sain, avec l’eau et l’électricité,etc.). Pourque ce soit faisable, les gouvernements doi-vent respecter davantage leur obligation derendre des comptes. Ils doivent mettre finaux discriminations de tout genre et intégrerles exclus, faire en sorte notamment quetous sans exception puissent prendre part àtoutes les décisions qui concernent leursdroits fondamentaux. Enfin, pour calculerl’impact des décisions et des programmesmis en place, mais aussi pour identifier lesobstacles à la réalisation de ces huit objec-tifs, chaque gouvernement doit mettre enplace des critères nationaux de progrès.

2015 se rapproche et les avancées en cequi concerne les OMD ne sont pour le mo-ment pas très glorieuses. Pour tenir les pro-messes, par défaut pour se rapprocher desobjectifs fixés, il incombe à chaque État etcitoyen d’unir ses forces et de mettre lesbouchées doubles afin de faire de la dignitéune réalité.

Si tu es intéressé(e) par le sujet et que tuveux en savoir plus, un dossier complett’attend sur amnesty.org.

UN ExEMPLE : L’ANgOLAAmnesty International estime que près de10 000 familles ont subi une expulsion for-cée à Luanda, en Angola, au cours dessept dernières années. Ces personnesn’ont pas reçu d’avertissement ni été infor-mées ou consultées au préalable, ellesn’ont bénéficié d’aucune protection juri-dique ni d’aucune solution de relogementadéquate, et n’ont eu accès à aucun re-cours efficace.Entre juillet et décembre 2007, des cen-taines de familles ont été expulsées deforce du quartier d’Iraque, dans la munici-palité d’Kilamba Kiaxi, à Luanda, afin quepuisse se construire un complexe immobi-lier luxueux. La majorité de ces expulsionsforcées ont été réalisées par des employésde l’entreprise de bâtiment Jardim doÉden, chargée de la construction des loge-ments de luxe, sous la protection de

gardes privés et de la police nationale.Des milliers d’autres habitants de Luandarisquent également d’être chassés de chezeux et de voir leur logement détruit. Am-nesty International a reçu des informationsselon lesquellesen novembre2007 deux en-fants sont mortslorsque des en-gins de démoli-tion ont détruitles maisons où ilsdormaient. Deuxjournalistes qui,le 28 novembre2007, étaientallés en repor-tage assister àdes expulsionsforcées ont été

arrêtés, agressés verbalement et physique-ment par la police, et détenus durant plu-sieurs heures avant d’être libérés sansinculpation.

Destruction demaisons, dans le

quartier deCambamba,

Luanda, l'Angola,en novembre

2005.

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QUOI DE NEUF DANS LES GROUPES-ÉCOLES

pour la première fois, amnesty International vous propose departiciper une journée nationale de sensibilisation. Le 15octobre, toutes les écoles de la région Wallonne et de Bruxelles-capitale sont invitées à se mobiliser en faveur des droitshumains.

Pour la première édition de «Pas d’accord. J’assume !», Amnestyvous propose de travailler sur le thème de la discrimination enversles Roms, une population présente en Europe mais qui reste mal-gré tout assez mal connue.

Amnesty International invite tous les groupes-écoles à montrerl’exemple et à participer à cette grande journée d’actions. Certainsécriront des lettres, orchestreront des débats alors que d’autres or-ganiseront des activités plus créatives (lancé de ballon, danse,concert,...). Le temps d’une récré, d’une heure de cours ou d’unejournée, Amnesty vous demande de vous unir pour demander auxgouvernements prendre des mesures pour le respect des droits hu-mains.

Pour vous aider à mettre en place une journée exceptionnelle etfaire de cet événement un moment inoubliable de solidarité natio-nale, Amnesty met à votre disposition une malle pédagogiquecomposée d’un dossier, de fiches d’exercices et de fiches d’actionsremplies de bonnes idées simples à réaliser.

Alors n’attendez plus et inscrivez votre groupe en téléchargeant leformulaire d’inscription sur amnesty.be/jeunes ou en envoyant unmail à [email protected].

LES ACCOMPAGNATEURS :UNE NOUVELLE ÉQUIPE RIENQUE POUR VOUSDepuis plus de 20 ans maintenant, Amnesty travaille avec de nom-breux groupes-écoles. Faisant preuve de créativité et souvent rem-plis d’énergie, vous avez la tâche essentielle d’agir en faveur desdroits humains au sein de votre école.

Pour vous aider à mener vos actions dans les meilleures conditions,nous avons décidé de créer un groupe d’accompagnateurs béné-voles. Composé de personnes dynamiques et créatives, il sera unpilier qui vous permettra de recevoir toutes les informations et cedans les meilleurs délais, d’avoir un accès facile et rapide au maté-riel d’AIBF, de vous aider dans vos démarches et surtout de créerune véritable cohérence entre AIBF et les groupes. Vous laissanttravailler de manière autonome, cette nouvelle équipe vous permet-tra d’avoir tous les outils en main pour agir en faveur des droits hu-mains.

Chaque accompagnateur prendra contact avec la/e professeur(e)responsable dès le début du mois de septembre. Si vous n’aveztoujours pas été contacté, n’hésitez pas à nous joindre via l’adresseMail [email protected] ou par téléphone au 02/543 79 08

UNE PIÈCE DE THÉATRE POUR LA DIGNITÉElisabeth Peters est comédienne et membre d’Amnesty. Avec l’aidede son mari, cette dame pleine de dynamisme a décidé de créerun spectacle pour servir d’outil de conscientisation pour la nouvelleCampagne d’Amnesty International, « Exigeons la Dignité. ». Ellemet en scène Joséphine Trotter, une cinquantenaire, veuve et dontles filles viennent de se « caser ». Désormais seule, elle décide dequitter le confort de son logement pour aller à la rencontre desgens. Face aux inégalités sociales, elle refuse de continuer sa viesans réagir. Elle sait que désormais sa vie sera d’arpenter les trot-toirs avec sa poussette, de s’installer ici et là au gré du hasard etdes découvertes. Joséphine en a gros sur le cœur, elle le clame,elle soliloque aussi. La voilà tour à tour, amusée, étonnée car ellene comprend pas, révoltée, enragée, émue, triste, provocante. Elles’amuse, elle interpelle notre monde moderne et ses contradictions.C’est un peu la « folle » du quartier qu’elle traverse. Le monde ac-tuel rend les gens fous.

Mais est-elle aussi folle qu’elle voudrait nous le faire croire ?

Une journée pour se mobiliser

Si vous voulez vous aussi voir cette pièce gratuitement (hors trans-port et location matériel) au sein de votre école ou pour tous rensei-gnements, contactez Elisabeth Peters par Mail à[email protected] ou par téléphone au 04 387 57 63 ouau 0477 460 178

APPRENDS ET DÉCOUVRETOUTES LES CAMPAGNESD’AMNESTY GRÂCE À SONPROGAMME DE FORMATIONSChaque année, nous te proposons de participer à différentes forma-tions. Celles-ci sont spécialement conçues pour te donner l’oppor-tunité d’approfondir ta connaissance du mouvement et te permettrede développer ta capacité d’action en faveur de la défense desdroits humains.

Pour connaître toutes les formations et leurs dates, rends-toi surwww.amnesty.be/formations ou envoie un Mail à[email protected]

LA CAMPAGNE BOUGIES Depuis le temps,tu dois la connaî-tre... Mais qui ?LA CAMPAGNEBOUGIE biensûr ! Elle est deretour, commechaque année,du 20 novembreau 10 décembre.Tu le sais, cettecampagne n’estpas seulementune vente debougies. C’estl’occasion demontrer qu’ungroupe Amnestyexiste dans ton

école et le momentde recruter de nouveaux défenseurs des droits humains. Placardedes affiches, distribue des tracts, fais circuler des feuilles d’inscrip-tion, propose aux délégués d’en parler à leur classe... bref, faisconnaître Amnesty et ses bougies !

Un p’tit coup de pouce pour l’organisation :

Porte les couleurs d’Amnesty. T-shirt, accessoires...fais toi voir !

Organise une action choc pour attirer les regards vers ton standrempli de bougies. Tu peux même suggérer à tes professeurs d’enacheter, histoire de montrer la voie !

Pour la commande de bougies ou pour toutes informations, parles-en à ton accompagnateur ou contacte-nous par Mail à l’[email protected].

N’OUBLIE PAS LA COTISATIONComme tu le sais, les groupes-écoles payent chaque année, unecotisation de 25 euros. Cette cotisation nous permet notammentd’organiser toutes les activités de sensibilisation. Elle te permet éga-lement d’avoir droit au prix « spécial groupe ». Tu auras le droit àplein de réduction, notamment sur l’achat des bougies. Si tu ne l’aspas déjà fait, nous t’invitons à verser cette somme sur le comptenuméro 001-0520520-94 en mettant en communication « Groupeécole n°.../cotisation 2010/2011 ». MERCI DE TON SOUTIEN !

INFOS EN VRACUn nouveau président

Salil Shetty, nouveau secrétaire

général d’amnesty International

Succédant à Irène Khan, Amnesty

International est heureuse

d’accueillir depuis juillet son

nouveau secrétaire général : Salil

Shetty. Élevé dans une famille de

militants en Inde, il est devenu président de l’ONG

internationale ActionAid, qui lutte contre la pauvreté, puis

directeur de la Campagne du millénaire des Nations

Unies. Il sait par expérience que de simples citoyens

peuvent vraiment faire changer les choses lorsqu’ils

s’organisent et font entendre leur voix. Pour lire son

interview, rendez-vous sur notre site amnesty.be/jeunes

U2 et la campagne

sur la dignité

d’Amnesty amnesty International continuera

à promouvoir sa campagne

exigeons la dignité en diffusant

des informations lors du passage

de la tournée U2 360° par les

stades européens. présent en

Belgique au stade Roi

Baudouin, le 22 et 23

septembre prochain, le groupe sera accompagné de

bénévoles d’amnesty International qui seront

installés à l’extérieur du stade, donnant aux fans la

possibilité de prendre part à la campagne

d’amnesty International.

page 9

Fada N'gourma,Burkina Faso,January 2010.

©AmnestyInternational

On en avait parlé à l’occasion dulancement du mondial de foot en juindernier, les droits humains ne semblaientpas faire partie des priorités dugouvernement sud-africain. en préparationde l’évènement, nettoyage des rues,expulsions forcées, arrestations arbitraires,etc... étaient au menu. Maintenant que lacoupe est terminée est que les espagnolssont repartis avec le trophée, que reste-t-ilaux sud-africains exclus pour l’occasion ?

À quelques semaines du mondial, les auto-rités avaient fait le ménage pour présenteraux touristes une nation arc-en-ciel impec-cable. Mais encore une fois de plus, ce sontles plus pauvres qui en avaient fait les frais.Des milliers de personnes expulsées de leurlogement précaire, à proximité des stades,avaient été relogées dans des campementstemporaires.

C’était le cas à Blikkiesdorp, une zone derelogement du Cap, à 20 kilomètres seule-ment du stade le plus cher du continent. Àl’origine construit pour accueillir dans l’ur-gence 650 personnes, le camp de Blikkies-dorp abriterait plus de 15 000 personnes àl’heure actuelle. Dans ce nouveau ghetto,les personnes vivent à sept ou plus, dansune baraque en taule ondulée de 30 mètrescarrés, et partagent les sanitaires avec huitautres familles. Certes, elles ont maintenantl’électricité, mais vivent sous l’oppressionconstante de la police qui défile nuit et jour

avec des camions anti-émeutes. Le couvre-feu est fixé à 22 heures et les habitantsn’ont pas la permission de sortir de leur ba-raque pour cuisiner, bricoler ou discuter.

Les conditions sanitaires sont déplorables,le sida et la tuberculose y prospèrent tran-quillement. Il y a seulement un médecin, etpas de clinique. Il n’y pas non plus d’écoleet le taux de chômage atteint les 80%. Lesgens n’ont pas même d’adresse officielle,pourtant indispensable pour trouver un em-ploi. Installé loin de la ville, le camp offrepeu de chance à ses habitants de trouverun travail. Certains enfants parlent del’après-coupe du monde... Il y a des bonneschances pour que ce camp soit leur rési-dence pour les vingt années àvenir.

En parallèle, la Fédération inter-nationale de football (FIFA)avaient interdits à des milliers de"vendeurs à la sauvette" de ven-dre à proximité des stades de lanourriture et des boissons. Activitéque ce populations exercent pour-tant depuis des années et quiconstitue leur seul moyen de sub-sistance.

En somme, les nombreux espoirs quele Mondial avait suscités, en raisondes bénéfices que le tourisme appor-terait, ne sont maintenant qu’illusions

errantes entre ces baraques de ghettosdignes de l’apartheid.

Comment profiter du tourisme quand c’estcelui-là même qui nous exclut ?

Bien sûr, le gouvernement refuse de recon-naître la situation, et considère que l’organi-sation du mondial a été bénéfique au pays :création d’emplois, rénovation d’infrastruc-tures et renouveau de l’image du pays àl’étranger. Il a su débourser sans compterpour accueillir l’évènement, mais mainte-nant quel avenir offre-t-il aux populationssud-africaines ?

LA COUPE DU MONDE, ET APRÈS ?

INFOS EN VRAC

La Belgique présidente

de l’Europe Tous les six mois, la présidence

du Conseil de l'Union

européenne est assurée par un

État membre différent. C’est

au tour de la Belgique

d’assumer ce rôle durant le

second semestre 2010. alors pas une seconde à

perdre, profitons de cette occasion pour montrer que

les droits humains sont une priorité pour l’Union

européenne. pour plus d’infos et pour participer à

l’action, rendez-vous sur ISaVeLIVeS.Be

page 10

LE SAVAIS-TU ? ZIMBABWE

FARAI MAgUwU

Il a été libéré le 12 juillet 2010 aprèsun mois de détention, en raison de sesactivités en faveur des droits humains. Directeur d’une ONG zimbabwéenne, il

était détenu pour avoir dénoncé des violations desdroits humains commises sur le site d’extraction dediamants de Marange. Il est toujours inculpé de publi-cation ou communication d’informations erronées por-tant préjudice à l’État. Farai Maguwu seraprobablement jugé dans les mois qui viennent. Am-nesty International va continuer de surveiller la situa-tion de cet homme. Un grand merci à tous ceux qui ontenvoyé des appels pour le soutenir.

IRANALI BIKAS arrêté en juin 2009, il a été relâché le19 juin 2010 après avoir été acquitté enappel de toutes les charges retenuescontre lui.

Membre du Comité des étudiants pour la défense desprisonniers politiques il avait été condamné à sept ans deprison et 74 coups de fouet lors d’un procès pour l’exem-ple. À la suite des élections présidentielles controverséesde 2009, Ali Bikas avait été reconnu coupable de vouloirporter atteinte à la sécurité nationale, d’avoir semé le trou-ble dans l’esprit du public et d’avoir voulu préparer uncoup d’État en douceur. Durant la période qu’il a passéeen prison, Ali Bikas a eu de problèmes de gencives pourlesquels il n’a pas été soigné.

ROYAUME-UNIExPULSION DIFFéRéEL’expulsion de M.S vers la Somalie a été différée et il aété libéré du centre de détention pour migrants.M.S devait être expulsé du Royaume-Uni après que sa de-mande d’asile ait été refusée. Son avocat a informé AmnestyInternational qu’il est désormais peu probable qu’il soit ren-voyé de force dans un avenir proche. Cependant, les autori-tés britanniques maintiennent que les demandeurs d’asiledont la demande est rejetée et qui sont renvoyés de forcedans le sud et le centre de la Somalie ne courent aucun dan-ger, et ce malgré les directives du Haut-Commissariat desNations unies pour les réfugiés (HCR) qui appellent tous lesgouvernements à ne renvoyer personne dans ces régions. pour avoir accès à toutes les bonnes nouvelles, rendez-voussur amnesty.be/jeune.

Le groupe-école du Collège Saint-François Xavier de Verviers a faitchauffer ses fourneaux pour se mobiliser en faveur de tous les enfantsRoms à travers le monde ! Avec la vente de pâtisseries (faites de leurspetites mains), ils ont bien fait passer le message ! En effet, ils ont suallier information et dégustation auprès de leurs camarades, pour sou-tenir les actions que mène Amnesty en faveur des Roms.

En mai dernier, le groupe-école de Saint-Julien d’ath a fait preuved’une imagination débordante pour soutenir les droits humains auxcouleurs d’Amnesty ! Avec Art’nesty, une exposition aussi vivante quemilitante, ils ont mis tout leur art au service des droits humains letemps d’une soirée. Art’nesty : un spectacle mêlant musique, artsscéniques et graphiques, poursensibiliser au poids des mots et àla force de l’écriture. Avec enprime, une pièce de théâtre écritepar les élèves. Nous, on dit cha-peau ! Bravo à eux !

Les jeunes de l’écoles Waha àLiège n’ont pas hésité à ouvrirleurs portes pour mettre lesdroits humains à l’honneur ! Lorsde cette journée, ils ont sensibi-lisé leurs camarades à la morta-lité maternelle aux États-Unis.Ils ont pu rallier à leur cause

Le groupe-école du Collège Saint-François xavier de Verviers

Ensemble pourles DROITSHUMAINS les actions de jeunes d’Amnesty à travers le monde

d’au-tres élèves envendant des bou-gies et en en-voyant des cartespostales et en fai-sant signer despétitions !

Lors d’un évène-ment en avril der-nier, AmnestyInternational

ghana et l’Association nationale ghanéenne des enseignants et direc-teurs d’écoles élémentaires ont manifesté pour appeler le gouverne-ment et lesautorités sco-laires à répondrerapidement auxproblèmes deviolence contreles filles dans lesécoles. Demême, les élèvesont ainsi mani-festé aux cou-leurs d’Amnestypour demanderle respect desdroits humains.

En avril dernier, l’antenne-Jeunes de paris a profité d’une belle jour-née de printemps pour lutter en faveur des droits humains et de ladignité. Par le biais d’une exposition de photos, de clips vidéos, demusique et de costumes, les jeunes ont su sensibiliser de nom-breuses personnes sur les conditions des soins de santé et plus par-ticulièrement sur la mortalité maternelle au Burkina Faso.L’opération « cartes postales », qui consistait à envoyer le plus decartes possible au Ministre de la santé Burkinabé pour lui rappelerses devoirs en matière de droits humains et améliorer la santé ma-ternelle fut un véritable succès. À la fin de la journée, 525 CARTES-PÉTITIONS se sont ajoutées à toutes celles déjà récoltées. Un beauscore !

Les jeunes de l’école waha à Liège

ghana

L’Antenne-Jeunes de Paris

Calendrier22 et 23 SEPTEMBRE CONCERt DE U2 AU StADE ROI BAUDOUIN. Rappelons que le groupe de rock soutient fortement Amnestyet qu’il a été nommé ambassadeur de la conscience en2006 !

15 OCTOBRE « PAS D’ACCORD, J’ASSUME ! ». Participe à la première édition de cette journée qui invitetoutes les écoles de la région bruxelloise et wallonne à se mo-biliser en faveur des droits humains.

17 OCTOBRE JOURNéE INtERNAtIONALE POUR L’éLIMINAtIONDE LA PAUVREté.

DU 20 NOVembreAU 10 DÉCEMBRE CéLéBRAtION DE LA FAMEUSE CAMPAgNEBOUgIES. Pour plus d’infos : [email protected]

23 FÉVRIER JOURNéE OxFAMNEStY

5 MARS DIStRIBUtION DE DAzIBAOSPour préparer la Journée internationale de la femme du 8mars. Distribue des dazibaos dans ton école pour sensibiliser les au-tres aux droits de la femme.

8 MARS JOURNéE INtERNAtIONALE DE LA FEMME

8 AVRILJOURNéE INtERNAtIONALE DES ROMSPlus d’infos et inscription sur www.amnesty.be/jeunes

page 12

Tu n’es pas encore un cyberactiviste ?Depuis plusieurs années, amnesty vous

propose d'agir concrètement via Internet.Toi aussi, tu peux agir à travers la toile !engage-toi pour plus de justice... Voiciquelques idées ! participe aux actions en ligned'amnesty International(http://www.isavelives.be). abonne-toi à lanewsletter d'amnesty jeunes

(www.amnesty.be/jeunes). Deviens fan denotre groupe Facebook et tu seras le premierau courant de nos actions (amnesty JeunesBelgique francophone). N'oublie pas deprendre des photos ou de te filmer pour toutesles actions que tu fais en faveur des droitshumains. envoie-les nous ([email protected])ou dépose les vidéos sur youtube.

Heureusement qu’il y a des personnes qui s’ef-forcent de redorer l’image des Roms. Tony Gat-lif est l’une d’elle. Né dans un bidonvilled’Alger, d’un père berbère et d’une mère tsi-gane, il a consacré une bonne partie de sa fil-mographie aux Roms.

Dans son dernier film, « Liberté », TonyGatlif nous offre un véritable témoignagede la situation des Roms pendant la dépor-tation de la Seconde Guerre mondiale. Re-donner la mémoire à ce peuple, tel était ledéfi du réalisateur. Liberté est un hymne à latolérance qui vaut certainement le détour.

Interview : Tony gatlif répond àanne DouhairePour avoir accès à toute l’interview et à unefiche pédagogique, rendez sur le siteamnesty.be/jeunes

en 1999 vous avez dit que vous pouviez arrêterde tourner puisque, avec gadjo Dilo, vous aviezrempli votre mission qui était de redonner une

mémoire au peuple Rom. pourquoi était-ce siimportant ?Avec mon film, j’ai voulu changer la perceptiondes Tsiganes. […] On dirait que, depuis, on estfrappés d’amnésie… Liberté raconte la déporta-

tion des Tsiganes pendant la Se-conde Guerre mondiale.

pourquoi ont-ils toujours étédes boucs émissaires ?Je ne sais pas. Demandez àceux qui les méprisent. […] Jene suis pas révolté, je suis si-déré par la façon dont on lestraite Tsiganes !

Quel serait l’idéal d’accueildes Roms en europe aujourd’hui ?Commencer par les considérer comme des Euro-péens, ce qu’ils sont. Les respecter, leur donnerdu travail. Ils sont forgerons, musiciens… Au lieude ça, on les parque dans des endroits affreux.[…]

LES ROMS ENIMAGES :L'INTERVIEWDE TONYGATLIF

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