CAMPAGNE ANTIACRIDIENNE 2015/16: BESOINS LOGISTIQUES ET TECHNIQUES

L’objectif de la campagne antiacridienne 2015/16 est d’assurer le retour à une situation de rémission acridienne à Madagascar tout en renforçant les capacités nationales en gestion antiacridienne.Au cours de cette campagne, il est prévu de traiter une superficie de 300 000 à 400 000 ha dans le respect de la santé humaine et de l’environnement.

Les besoins prévisionnels pour cette campagne sont les suivants :

- 800 heures de vol d’hélicoptère pour la prospection et la lutte ainsi que la logistique afférente - 150 000 litres de pesticides (conventionnels et inhibiteurs de croissance) - Équipements complémentaires (protection et campement) - Formations - Encadrement technique et coordination

Déclin de l’invasion accompagné grâce au traitement de 640 000 ha depuis le début de la campagne 2014/15, le 09 octobre 2014, et jusqu’au 15 août 2015.

> Édition du 31 août 2015 Campagne 2014/15

JOURNAL DE LA CAMPAGNERÉPONSE D’URGENCE À LA CRISE ACRIDIENNE À MADAGASCAR

Programme triennal (2013–2016) de réponse à l’invasion acridienne – Succès des première et deuxième campagnes antiacridiennes

Les paysans malgaches peuvent réinvestir dans l’agriculture en toute sérénité

Déclin de l’invasion acridienne

La deuxième campagne antiacridienne du Programme triennal de réponse à l’invasion acridienne, élaboré conjointement par le Ministère de l’agriculture (Minagri) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a atteint son objectif : le déclin de l’invasion acridienne à Madagascar est désormais confirmé. Par ailleurs, on note une régression des superficies contaminées et infestées ainsi qu’une forte diminution de l’importance et de la cohésion des populations groupées.

A ce jour, la situation acridienne s’est fortement améliorée. Même si de petites populations acridiennes groupées sont encore observées de temps en temps, la fréquence de ces observations a diminué et cette diminution s’accentuera avec la mauvaise saison. Aucune infestation acridienne majeure n’est donc à craindre à court terme dans le pays. Les paysans malgaches peuvent donc être rassurés et réinvestir dans l’agriculture.

2015 /16

Vol clair du Criquet migrateur malgache avec ailés posés sur le sol, environs de Beravina, août 2015. ©FAO/Tsitohaina Andriamaroahina

En ligne avec le programme de la Campagne 2 et l’évolution de la situation acridienne en cette période d’hiver austral, les activités du deuxième hélicoptère ont cessé à la mi-juillet et la base aérienne 1 a été démobilisée. Les activités de prospection et de lutte des équipes terrestres des ex-Bases 1 et 2 ont pris fin le 15 août 2015. La deuxième campagne antiacridienne du Programme triennal s’est achevée en août 2015.

Trois millions d’USD restent à identifier

La troisième et dernière campagne (2015/16) débutera en septembre et prendra fin en juin 2016. En date du 31 août, il reste un montant de trois millions d’USD à trouver pour mener à son terme le Programme triennal.

Pour rappel, le Programme triennal a pour principal objectif de contribuer à la préservation de la sécurité alimentaire des personnes rurales vulnérables de Madagascar, estimées à 13 millions. Sans la mise en oeuvre complète du Programme triennal, tous les efforts techniques et financiers (34 millions d’USD) investis jusqu’à présent seront perdus.

Larves du Criquet migrateur malgache mortes suite aux opérations de lutte antiacridienne, environs de Miandrivazo, février 2015. ©FAO/Annie Monard

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> Édition du 31 août 2015

Cartes d’infestation et contamination par le Criquet migrateur malgache en juin 2014 et en juin 2015

La triangulation est le don de pesticides d’un pays disposant de stocks de tels produits à un pays qui en a besoin. Dans ce processus, la FAO est généralement en charge du transport. Ce processus constitue un des éléments-clés qui a contribué au succès des deux premières campagnes antiacridiennes du Programme triennal (2013–2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar.

Le recours à de grandes quantités de pesticides est indispensable dans tout programme de réponse à une invasion acridienne en raison des très importantes superficies infestées. Ces dernières années, la FAO a développé le processus de triangulation de pesticides pour les pays où elle met en œuvre des programmes de lutte antiacridienne. En 2012, le Maroc et le Sénégal ont par exemple mis des pesticides provenant de leurs stocks à disposition du Mali et du Tchad respectivement. Cette opération s’est répétée au bénéfice de Madagascar à partir du Maroc et de la Mauritanie en 2013, de l’Algérie et du Maroc en 2014.

> Conditions à réunir pour la mise en œuvre du processus de triangulation mené par la FAO

1. Le pesticide à trianguler doit être homologué pour la lutte antiacridienne dans le pays récipiendaire ou, le cas échéant, disposer d’une autorisation d’urgence délivrée par l’autorité nationale compétente en la matière.

2. La qualité des pesticides qui seront éventuellement triangulés doit être certifiée par un laboratoire d’analyses indépendant. Cela concerne notamment la teneur en matière active (afin de déterminer si le volume d’application reste inchangé) et en impuretés.

3. Sous réserve de la qualité confirmée du produit, le certificat établi par le laboratoire d’analyses indépendant est partagé avec le pays récipiendaire qui doit confirmer l’accord de triangulation.

4. Les fûts de pesticide doivent être ré-étiquetés conformément aux directives FAO/OMS sur les bonnes pratiques d’étiquetage des pesticides, dans la langue du pays récipiendaire et préciser qu’il s’agit de marchandises en transit dans le cadre d’un projet FAO clairement identifié.

Ces quatre conditions permettent d’éviter d’éventuels problèmes liés à la qualité des pesticides. Il est par ailleurs essentiel que ce processus soit mis en œuvre avec la pleine collaboration du pays récipiendaire.

> Bénéfices de la triangulation des pesticides en lutte antiacridienne

Le processus de triangulation permet de limiter efficacement les risques environnementaux associés à un stockage prolongé et à l’élimination éventuelle, après péremption, d’importantes quantités de pesticides non utilisées. Il permet la mise à disposition rapide de pesticides pour des opérations d’intervention d’urgence et réduit les coûts inhérents à la lutte antiacridienne (seuls les analyses et le transport sont à prendre en charge). Il réduit également les quantités de pesticides présentes sur place.

Utilisation des pesticides triangulés du Maroc pour des épandages aériens, Andranovory, mars 2014.© FAO/Marie Sandra Lennon

> La triangulation dans le cadre du Programme triennalDans le cadre du Programme triennal mis en oeuvre à Madagascar, plus de 600 000 litres de pesticides chimiques et 83 kg de biopesticide ont été utilisés durant la première campagne antiacridienne (2013/14) pour traiter plus d’1,2 million d’hectares infestés. L’opération de triangulation de pesticides supervisée par la FAO a permis de mobiliser rapidement 230 000 litres de pesticides (Chlorpyrifos 240 ULV) ; une telle quantité n’avait encore jamais été triangulée. Deux pays ont contribué à ce processus : le Maroc (don de 200 000 litres) et la Mauritanie (don de 30 000 litres). Les fonds du Programme triennal ont permis à la FAO de faire analyser puis transporter ces pesticides du nord-ouest de l’Afrique à Madagascar par voies aérienne et maritime.

Au cours de la campagne antiacridienne 2014/15, plus de 255 000 litres de pesticides chimiques et 366 kg de biopesticide ont été utilisés pour le traitement de près de 640 000 ha. Deux pays ont à nouveau participé au processus de triangulation : l’Algérie (don de 30 000 litres) et le Maroc (don de 96 000 litres). Pour la deuxième campagne antiacridienne du Programme triennal, 126 000 litres de pesticides ont ainsi été triangulés.

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Zoom sur la triangulation des pesticides et ses avantages

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Représentation de la FAO à Madagascar159, Route circulaire AnkorahotraAntananarivo 101 - MadagascarTél.: +261 (0) 20 22 288 31 Courriel: FAO-MG@fao.org

Retrouvez toutes les informations sur la lutte antiacridienne à Madagascar sur notre site:www.fao.org/emergencies/crisis/madagascar-locust/fr/

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POUR NOUS CONTACTER PARTENAIRES RESSOURCES

Zoom sur la triangulation des pesticides et ses avantages (suite de la page 3)

Pour la deuxième campagne antiacridienne du Programme triennal, 126 000 litres de pesticides ont ainsi été triangulés.

Les besoins prévisionnels pour la troisième et dernière campagne (2015/16) du Programme triennal sont de 150 000 litres de pesticides (conventionnels et inhibiteurs de croissance) : le Gouvernement de Madagascar a introduit une requête auprès du Royaume du Maroc pour la mise à disposition de 100 000 litres de pesticides conventionnels.

Les trois pays ayant contribué au Programme triennal via le processus de triangulation (mobilisation rapide d’une quantité totale de 356 000 litres de pesticide) sont des pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord-Ouest soumis au fléau acridien qui, avec sept autres pays, sont membres de la Commission FAO de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Occidentale (CLCPRO1). Lors de la dernière recrudescence majeure du Criquet pèlerin, en 2003/2005, de grandes quantités de pesticides avaient été acquises par certains pays de cette région pour y faire face mais également de crainte qu’elle ne dure ; un stock de 2,3 millions de litres y est d’ailleurs encore présent. A la fin de la recrudescence, l’accumulation de tels stocks a fait prendre conscience de la nécessité de mettre en place un système de contrôle-qualité et de traçabilité des stocks en parallèle à la mise en œuvre de la stratégie de lutte préventive, assortie de plans de gestion d’urgence, nationaux et régional. C’est lors de la résurgence de 2012/13 que le processus de triangulation a pris son essor dans cette région : aucun des 251 000 litres nécessaires aux traitements n’a été acheté car ils étaient soit disponibles sur place soit ont été triangulés entre les pays (plus de la moitié).

1 http://clcpro-empres.org/locust/index.php/fr/

Il est important de noter que le délai entre le lancement de l’appel d’offres international pour acquérir les pesticides et leur livraison est très long. En effet, le dépouillement des offres prend un certain temps pour vérifier que celles-ci répondent point par point aux spécifications techniques exigées, puis pour les évaluer. De plus, les pesticides ne sont généralement produits qu’à réception de la commande et rares sont les fournisseurs disposant de stocks suffisamment conséquents pour faire face à une intervention urgente de grande ampleur. Recourir aux appels d’offres reste pourtant nécessaire en fonction de la nature des pesticides requis. Une réflexion est en cours entre toutes les parties prenantes, pays affectés par les acridiens, producteurs de pesticides et de matériel d’épandage et FAO, afin d’identifier des mécanismes alternatifs permettant de disposer rapidement des justes quantités des pesticides appropriés au bon moment et au bon endroit, évitant ainsi la création de stocks qui pourraient devenir obsolètes (voir les documents de travail et les présentations faites lors de l’Atelier des parties prenantes sur l’acquisition de et la fourniture en pesticides pour la lutte antiacridienne tenu à Rome les 2 et 3 septembre 2015 à :h t t p : / / w w w. f a o . o r g / a g / l o c u s t s / f r / i n f o / i n f o /news/2143/2144/events_2168.html).

Les quantités de pesticides triangulées ont permis d’agir rapidement face à l’urgence de la menace acridienne ; c’est un des éléments ayant permis le succès des première et deuxième campagnes antiacridiennes du Programme triennal (2013–2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar.