Jocelyn Gourvenac

LA FORMATION 5-5-1ou la fin des attaquants

Éditions Réinsérer

Théorie de l'évolution des formations et stratégies d'existence des éditeurs dans le monde

A l’origine était le WM. Deux défenseurs, trois milieux, cinq attaquants, et en avant Guingamp ! Le WM est le premier schéma tactique élaboré et repris par d’autres formations. A l’époque, on se cognait royalement d’encaisser quatre buts par match : le but du jeu était simplement d’en marquer un de plus que l’adversaire ! Les fous…

Aujourd'hui encore des Éditeurs adoptent cette formation bien qu'elle soit désuète et risquée

Formation en 2-3-5, ou formation agressive et peu responsable

Cette formation adoptée par les Éditions Réinsérer est constituée seulement de deux défenseurs. Les deux qui sont en place et ne bougent pas dans la formation des Éditions Réinsérer. Leur rôle est de tenir les éditions et de les défendre de toutes attaques venant de l'aile parisienne par exemple. Formés à la rhétorique les défenseurs savent utiliser les arguments et l'art de la parole pour retourner toute attaque à leur encontre, ils sont jeté sur le champs de bataille des forums et sites de critiques littéraires. Cependant, le fait qu'ils ne soient que deux, limite cette défense et ne leur permet pas de défendre correctement.

Cette défense fragile est contre-balancé par un important dispositif offensif. Les milieux ont un rôle offensif et sont les récupérateurs/passeurs pour l'attaque. Il s'agit pour les milieux récupérateurs de réunir la matière textuelle, les images et ce qu'il se dit aujourd'hui pour mettre en place une ligne éditoriale puissante. Ils participent aussi avec les défenseurs à l'efficace montée pour jouer le hors-jeu. Toute équipe en formation 5-5-1 prend ainsi le risque de ne jamais aboutir avec leur seul attaquant mis hors-jeu régulièrement.

Les Éditions Réinsérer sont montées et vous mettent hors-jeu.

Les attaquants sont là pour marquer. A l’époque, on se cognait royalement d’encaisser quatre buts par match : le but du jeu était simplement d’en marquer un de plus que l’adversaire ! Les Éditions Réinsérer ont donc pour but de publier très rapidement des textes, de les mettre en jeu et de déborder toutes les autres maisons d'éditions.

Et enfin la formation 2-3-5 est composé d'un attaquant en pointe, bon techniquement ou grand pour faire des têtes. Charles Pennequin est en pointe, bon techniquement.

Depuis la fin des années 90, on assiste à une énième mutation des schémas tactiques : le 4-4-2 est encore pratiqué par plusieurs éditeurs (Flammarion), mais de plus en plus de coaches se tournent vers le 4-5-1. Avec un double rideau défensif sur les côtés et un axe embouteillé. Bref, vous l’avez compris : le 4-5-1 est un schéma frileux. Une prudence contrebalancée par l’apport des latéraux, qui se retrouvent parfois placés plus haut que les écrivains de couloir. Un dépassement de fonction rendu obligatoire pour surprendre l’adversaire. Ce n’est donc plus l’ailier qui déborde pour aller centrer, mais le latéral, qui va souvent jouer en appui avec lui.

La formation 5-4-1 ou la formation frileuse

Dans ce schéma à un seul attaquant axial, les deux autres éditeurs offensifs du trio ont pour mission d’animer leur couloir respectif, mais aussi et surtout de s’y replacer très vite à la perte d'un livre pour bloquer la première relance adverse. Et parfois pallier la montée du latéral. On se retrouve donc avec des latéraux à qui on demande d’attaquer à outrance et des « pseudo-ailiers » qui doivent avant tout défendre. Le monde à l’envers.

Le 5-5-0

Maintenant la question qui se pose naturellement, c’est pourquoi ? Pourquoi ce schéma est-il plébiscité par la grande majorité des éditeurs – Lagardère en tête – du Vieux Continent, y compris d’ailleurs par les Éditions de Minuit, qui presse en 4-5-1 très haut dès la perte d'un livre ? Parce qu’il est « é-qui-li-bré ». L’obsession des éditeurs modernes est d’aligner une équipe qui va être « en place ». Comprenez : où les espaces sont bloqués et le jeu adverse détruit. C'est cette formation qui ruine le jeu des Éditions Réinsérer et les bloque dans leur installation au monde.

On le voit, depuis la création de ces organes d'impression, les évolutions tactiques sont toujours allées dans le sens d’un renforcement de la défense au détriment de l’attaque. Le nombre d’attaquants et de milieux offensifs n’a cessé à travers les décennies de s’appauvrir au profit du secteur défensif. Un attaquant qui redescend au milieu du terrain : voilà le sens de l’histoire. Et la prochaine étape ? Eh bien à la 25ème Heure du Livre au Mans (et face aux Bleus mardi soir à Madrid), Flammarion a joué avec Richard Bohringer en « pointe ».

On peut donc considérer que Flammarion a joué et gagné un Euro sans aligner d’attaquant de métier. Le monde de l'édition semble donc parti pour perpétuer encore une fois la mutation défensive qui a fait son histoire : l'édition sans attaquant, c’est pour demain… Et alors on se fera un plaisir d’écrire un long

papier intitulé : « Le 5-5-0 pour les nuls, ou comment gagner l'argent du livre sans attaquer« .