Jeux cooperatifs et langage
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Les interactions langagières dans les
situations de jeux coopératifs
23 novembre 2011- CDDP 37Stéphanie Bazin
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Jeu : pratique culturelle et rôle important dans la construction et le développement de l’enfant (Piaget); Il est lié à la vie sociale et affective de l'enfant (hors temps scolaire)
Opposition jeu / travail◦ « On va à l’école pour travailler »◦ Jeu considéré comme inutile puisque gratuit : son
bénéfice n’est pas directement évaluable par contrôle de connaissances
« dépasser la culture des oppositions stériles entre le jeu et le travail, le ludique et le sérieux... » Viviane Bouysse
CDDP37 -novembre 2011
Le jeu à l’école
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Quatre valeurs : (Roger Caillois)
◦ Liberté : on ne peut obliger quelqu’un à s’amuser…
◦ Gratuité : la cause finale du jeu est le jeu lui-même
◦ Incertitude : déroulement et résultat non prévisibles
◦ Fiction : chaque jeu est une histoire
Tendance ludophile, jeux éducatif. Attention tout n’est pas jeu…
CDDP37 - novembre 2011
Caractéristiques du vrai jeu
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Le contrat ludique
◦ Le jeu existe grâce aux règles : constituent un cadre
◦ « En entrant dans le jeu, le joueur renonce à sa liberté individuelle et la troque contre la liberté ludique : il se retrouve confronté à la liberté d’agir » (Colas Duflo)
◦ Dans un triangle [Liberté d’agir – Règles – Incertitude du déroulement], l’élève met en œuvre des compétences particulières : anticipation, raisonnement, communication autonomie.
CDDP37 - novembre 2011
CDDP37 - novembre 2011 5
Un contrat ludo-pédagogique entre l’enseignant et l’élève est nécessaire
le même jeu peut être utilisé avec des objectifs éducatifs différents
Le temps du jeu est un espace de liberté pour l’élève dans un cadre contraint, avec un déroulement pas totalement prévisible
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Jeu = bon moyen pour acquérir une « sagesse gratuite » : s’exprimer, imaginer, être attentif, créer… (Colas Duflo)
Développe l’autonomie : accepter l’incertitude, relativiser, prendre des risques, faire des choix
Permet à l’enseignant d’appréhender les comportements des enfants
CDDP37 - novembre 2011
On ne perd pas son temps en jouant…
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Réinvestissement des connaissances acquises
Développement des compétences relationnelles
Connaissance et estime de soi
On n’apprend pas un jeu, on apprend à jouer…
CDDP37 –novembre 2011
Mise en place de compétences transversales
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« Ces jeux sont destinés à amuser les enfants tout en développant chez eux des valeurs de coopération, de communication, de partage et de solidarité. Ils sont complémentaires des jeux de compétition qui apportent souvent d'autres valeurs, et permettent d'engager un dialogue menant, si l'on s'en préoccupe, aux thèmes de la non-violence et de la paix. »
http://www.nonviolence-actualite.org/
CDDP37 –novembre 2011
Qu'est-ce qu'un jeu coopératif ?
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La coopération◦ la communication, la cohésion, la confiance :
l’entraide L’acceptation
◦ personne n’est rejeté par le groupe L’engagement
◦ contribution de chacun à la réussite commune Le plaisir
◦ On joue pour s’amuser, facteur de motivation
Jeu coopératif : 4 facteurs psychosociaux
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Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d’un objectif commun pour tous les joueurs
Cet objectif ne pourra être réalisé sans l’entraide et la solidarité entre les joueurs
Le jeu est sans gagnant ni perdant, sans exclus, sans équipes fixes ou permanentes. Il ne s'agit pas de gagner contre un adversaire mais de faire équipe pour gagner ou perdre ensemble
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2 types de jeux : physiques basé sur la motricité et jeux de société, dits de plateaux (notre sujet d’étude)
1. Les joueurs gagnent ou perdent tous ensemble.
2. Les joueurs se mesurent par rapport à un défi extérieur : pirates, incendie, le temps...
3. Il existe une ou plusieurs possibilités d'entraide entre les joueurs
CDDP37 –novembre 2011
les 3 caractéristiques des jeux coopératifs
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une méthode de résolution de problèmes à partir de situations-problèmes imposées par la règle du jeu
le schéma est toujours identique : un défi est introduit par une histoire à raconter aux enfants pour stimuler leur imagination
ils peuvent s'identifier aux personnages et se sentir impliqués directement dans le défi à relever
CDDP37 – novembre 2011
Le cadre d'apprentissage
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◦ Cueillir tous les fruits avant l’arrivée du corbeau◦ Rentrer les moutons avant l’orage◦ Etendre du linge avant la pluie◦ Retrouver des objets volés avant minuit…
L'intérêt du jeu réside dans la poursuite d'un objectif de groupe : le but n’est pas seulement de vaincre l’ennemi, mais bien de créer une situation qui va nécessiter de la coopération
Le défi n’existe que pour provoquer une émulation
CDDP37 – novembre 2011
Exemples de défis à relever
CDDP37 - Janvier 2010 14
La coopération est apte à créer dans le groupe une sécurité, une atmosphère de confiance permettant à chacun de s'exprimer, de construire ensemble.
Mais le jeu reste un espace privilégié d'interactions conflictuelles que seule une organisation de la prise de parole permettra de rendre positive (ex : le joueur dont c'est le tour dit au groupe ce qu'il va faire avant l’intervention des autres joueurs...)
Entre confiance et conflit
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Dans un climat compétitif, le joueur s'attache plus au résultat qu'au processus. ◦ Le résultat est l'enjeu : je gagne ou je perds
Les séances de jeux coopératifs ou assimilés (jeux d'écoute et de confiance) visent à développer la capacité de l'enfant à collaborer dans un groupe ◦ L’enjeu est dans les interactions entre les enfants
au cours du jeu
CDDP37 - novembre 2011
Quelle différence avec le jeu «classique» basé sur la compétition ?
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Favoriser le vivre ensemble◦ Développer des valeurs de respect, solidarité,
coopération◦ Développer des comportements favorisant
l’entraide, l’écoute, l’anticipation et l’esprit d’équipe
◦ S’exercer à poser un regard positif sur soi et sur les autres = démarche de confiance en soi pour oser prendre sa place dans un groupe
CDDP37 - novembre 2011
Objectifs des jeux coopératifs
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La maitrise de la langue : Créer des situations réelles de communication
◦ Améliorer sa capacité à communiquer dans un groupe : expression personnelle (verbale ou avec son corps)
◦ Renforcer sa capacité d'écoute et de compréhension
◦ Dialogue : donner son point de vue, argumenter et comprendre les autres. Accepter de prendre le risque de se tromper ou d'être en désaccord avec les autres.
NB : Le climat de confiance valorisé par l'enseignant facilite l'affirmation de chacun.
Développement du langage : se faire comprendre nécessite d'ajuster ses idées, de fournir des exemples, d’élaborer des phrases claires…
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Jeux dont toutes les pièces sont communes◦ Niveau le plus simple : on obéit au dé. Certaines
faces défendent le sort du joueur, d’autres contrarient leur fortune.
◦ Les enfants font l'expérience d'appartenir à un même groupe que menace un ennemi. Ils ne rivalisent pas entre eux, ils se réjouissent ensemble de la victoire ou, au contraire, assument ensemble la défaite. On découvre ainsi une des premières qualités des jeux coopératifs : perdre ensemble est beaucoup moins dur que de perdre tout seul...Hop, hop, hop, Le verger, Le jeu du loup…
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Les types de jeux (1)
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Jeux avec possibilité d’entraide
◦ Mise en commun des ressources ou de la mémoire, du résultat de son dé, de son avis…
◦ On découvre alors la puissance d'une mémoire collective : il y a plus d'efficacité à agir ensemble que d'agir de la même manière séparément....La chasse aux monstres, Derrière la porte secrète,
Avalanche, Dans la forêt des contes…
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Les types de jeux (2)
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Jeux dans lesquels il faut élaborer une stratégie commune, coordonner des mouvements de pions◦ Les pions sont communautaires ou séparés : il faut
observer ensemble la manœuvre la plus efficace ou la moins dangereuse. On gagne facilement si on coopère.
◦ Une vraie stratégie de groupe est indispensable à la victoire ; on apprend à réfléchir ensemble, à écouter les autres et à trouver sa place au sein du groupe. La cité des fourmis, Les châteaux de sable, T’chang, Marée noire…
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Les types de jeux (3)
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Ces jeux fonctionnent sur la coopération et la concertation mais le cadre est le même que dans les jeux de société classiques : chacun à son tour les joueurs vont avancer un bateau, déplacer un pion, choisir un chemin.
Les autres joueurs peuvent donner un avis différent, faire d'autres propositions.
Le joueur doit alors expliquer son jeu, chaque mouvement concernant tout le monde, chacun s'inscrit dans une démarche collective.
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Déroulement de la partie
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Si la partie est abordée avec les réflexes habituels de chacun, elle a de grandes chances d’être perdue
L’adulte pose les règles de coopération. Elles visent à échapper aux comportements types :◦ Le leader qui explique aux autres comment ils doivent jouer◦ La majorité silencieuse, plutôt soumise, qui n’élabore pas de
stratégie pour gagner◦ Le rebelle, qui joue systématiquement le contraire de ce
qu’on lui conseille…◦ Une juxtaposition de comportements individuels, qui ne font
pas émerger le bénéfice de la coopération
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Rôle de l’enseignant
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Au cours des premières parties, il garantit le bon déroulement du jeu sans intervenir au niveau des décisions stratégiques
Après plusieurs parties, des rituels s’installent et, en général, l’attitude visant à valoriser son propre rôle dans le déroulement du jeu s’estompe
CDDP37 - novembre 2011
L’adulte aide les enfants à se respecter
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Une question se pose : pourquoi y a-t-il une différence entre un ennemi à vaincre qui est notre voisin de jeu (compétition) ou le corbeau, le gnome ou l’orage ?
◦ Le défi est simplement une émulation.
◦ Ce n’est pas le résultat qui est recherché mais le moment d ’échanges er de créativité qui favorise le développement de qualités telles la solidarité.
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Le rôle du défi
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Instaurer un débat réflexif après chaque jeu renforce le processus d’apprentissage
◦ Différents niveaux d'échanges peuvent être instaurés (ritualisés) pour ne pas perdre le bénéfice du jeu en le réduisant à un seul défi à relever mais pour bien faire percevoir aux enfants que leur coopération, leur faire-ensemble est producteur de résultat, influence le déroulement du jeu.
CDDP37 – novembre 2011
Le débriefing : un aspect particulier du jeu coopératif
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Moment propice à l’expression des difficultés relationnelles apparues au cours du jeu, puis à une réflexion sur les solutions à envisager. ◦ Ce débat peut même aboutir à l’établissement de
règles
Le vécu d’une expérience commune est source de prise de parole et tend vers une meilleure cohérence progressive des échanges.
CDDP37 - novembre 2011
Débat entre les enfants pour dire et apprécier leurs résultats
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Le jeu coopératif, en favorisant l’autonomie, la confiance en soi et en l’autre, modifie en profondeur les relations interpersonnelles.
Il développe la communication, l’argumentation, les capacités de dialogue, la notion essentielle d’interdépendance.
Il participe de la mise en place d'une dynamique de désir dans l'organisation des apprentissages
CDDP37 - novembre 2011
Pour développer le langage et viser une gestion non-violente des conflits