jeudi 6 décembre 2018 PAGE 5 Le numéraire restera le cœur ...

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PIOTR KACZOR La société tessinoise Micro-Ma- cinazione, fondée en 1970, est de- venue au fil des ans chef de file en Europe de la micronisation (broyage ultrafin) d’ingrédients pharmaceutiques actifs, pour l’in- dustrie pharmaceutique et la chi- mie fine. Contrôlée de 2012 à 2017 par la société d’investisse- ment schwytzoise Cross Equity Partners, cette dernière y a effec- tué d’importants investissements qui ont rapproché Micro-Maci- nazione des activités de recherche des grands laboratoires pharma. Au point de susciter l’intérêt du groupe biopharmaceutique Lonza qui acquis la société tessi- noise fin juillet 2017. Pour un prix total en liquide de 67 mil- lions de francs, dont 38 millions de goodwill, selon le Rapport an- nuel 2017 de Lonza. Les derniers chiffres publiés font état d’un chiffre d’affaires de 20 millions de francs et de 120 employés en 2016 pour Micro-Macinazione. Partage d’expertise à partir de Monteggio L’acquisition doit permettre au groupe bâlois de se positionner en tant que leader mondial dans la micronisation d’ingrédients ac- tifs, pour les industries pharma- ceutiques et la chimie fine. Un objectif que Lonza a commencé à concrétiser en regroupant le centre de micronisation, en Penn- sylvanie, du fabricant américain de gélules Capsugel, acquis fin 2016. Ainsi que l’a indiqué mercredi le groupe bâlois, le site tessinois de Monteggio se trouve dorénavant placé sous la responsabilité opé- rationnelle de Kathryn Gardner, également responsable Excel- lence Opérationnelle Pharma & Biotech de Lonza. Le groupe bâ- lois se déclare au demeurant «ravi des progrès réalisés dans l’inté- gration de Micro-Macinazione dans le réseau de Lonza, en par- ticulier au niveau de l’expansion des capacités du site, ainsi que de son apport dans notre porte- feuille global de services. Ce qui nous permet d’offrir une gamme complète de services de formu- lation à nos clients» explique Constance Ward, responsable de la communication externe de Lonza. Car «la micronisation constitue une part essentielle de notre offre aux entreprises qui développent la prochaine géné- ration de thérapies et de de mé- dicaments novateurs». Et de pré- ciser que «depuis le site de Monteggio, nous partageons la technologie et le savoir relatifs à la micronisation à travers notre réseau global». La micronisation par broyeurs à jets constitue une technique éprouvée pour rehausser la bio- disponibilité de substances mé- dicales, par la réduction de la taille des particules de substances actives. Ce qui permet notam- ment de prescrire des doses plus faibles de médicaments et, en rè- gle générale, d’en réduire les ef- fets secondaires. Ainsi que l’avait souligné l’an dernier, dans une interview interne, Markus Ari- goni, alors CEO de la société tes- sinoise, «si Micro-Macinazione a démarré ses activités en tant que concepteur et fabricant d’équipe- ments de micronisation, la société a progressivement développé ses services en tant que partenaire d’externalisation, dans le cadre de contrats de micronisation pour les grandes entreprises du sec- teur». Le travail préalable de Cross Equity Partners «Lorsque nous avons repris Mi- cro-Macinazione (Mic-Mac), les services représentaient déjà les deux tiers du chiffre d’affaires de la société et les broyeurs un tiers» rappelle Michael Petersen, Asso- cié directeur de Cross Equity Partners. Et de poursuivre: «No- tre stratégie a consisté à aider Mic-Mac à accompagner les grands laboratoires pharma, non pas dans la production de grandes quantités, mais comme parte- naire dans les phases de dévelop- pement ou de tests en labora- toires, de nouveaux médicaments par exemple, autrement dit pour des quantités réduites. Ce qui im- pliquait des broyeurs de plus pe- tites tailles». Avec l’idée qu’en de- venant un partenaire de développement des grandes pharma, la société se verrait confier des contrats de produc- tion de plus grande ampleur. Le développement de ce nouveau pôle de collaboration a d’abord pesé, pendant deux ans, sur les coûts de Micro-Macinazione mais fini par séduire une nou- velle clientèle et constituer un re- lais de croissance. Ce qui a fina- lement motivé Lonza à reprendre la société. C’est d’ailleurs également dans le cadre d’une succession fami- liale, que Cross Equity Partners vient d’annoncer, jeudi, l’acqui- sition du groupe allemand Boes, basé dans le Bade-Wurtemberg, un spécialiste du découpage et de la production composite de pièces découpées et étirées de haute précision, notamment pour les secteurs de l’automobile, de la médecine et de l’électro- nique.n Micro-Macinazione ravit le groupe Lonza BIOPHARMA. Le spécialiste tessinois de la micronisation a été placé sous la conduite opérationnelle de la responsable Excellence Opérationnelle Biotech Pharma du groupe bâlois. jeudi 6 décembre 2018 5 ENTREPRISES PAGE u o v - z e d n e z r e n e r P t r o f re t o v / ch . e t o nh o b r u s s u e n tu S ie C & e t nhô o B e u q n Ba nne a s u a L , e v e G , nne ie B , ne r e B , l e t c u e N A S PHILIPPE REY Depuis 2008, le numéraire a re- gagné du terrain en tant qu’ins- trument de réserve. Le ratio des billets en circulation par rapport au produit intérieur brut (PIB) s’inscrit en hausse en Suisse. Lors de la crise financière il y a dix ans, les banques centrales ont forte- ment accru leur demande d’im- pression de billets de banque, par- ticulièrement la Banque nationale suisse (BNS), selon An- ton Bleikolm, président du conseil d’administration d’Orell Füssli Holding. Cette entreprise basée dans la ville de Zurich a annoncé mardi le départ à fin septembre 2019 de son CEO Martin Buyle pour des raisons personnelles et non liées à des divergences de vue avec le conseil d’administration. Martin Buyle, qui est encore jeune (44 ans), aura ainsi accompli avec ef- ficacité une durée de cinq ans à la tête du groupe Orell Füssli (OF) qui fêtera son 500ème an- niversaire l’an prochain. Le billet de banque restera un moyen de paiement parmi d’au- tres variantes numériques, c’est- à-dire des nouvelles formes de paiement électronique et de nou- velles monnaies numériques. C’est un moyen simple de paie- ment. Il est ainsi improbable que le numéraire soit supplanté, même si son importance s’ame- nuisera vraisemblablement au fil du temps. Le mieux est de garder une liberté de choix, donc d’avoir plusieurs variantes à disposition. L’enquête 2017 sur les moyens de paiement menée par la BNS montre que les ménages en Suisse détiennent beaucoup plus de grosses coupures que dans la zone euro. La population conserve en Suisse davantage d’argent liquide en réserve que dans la zone euro. Elargissement de la clientèle La BNS fait imprimer au- jourd’hui par OF, dont elle dé- tient 33,3% du capital-actions, le billet de banque le plus élevé au plan technologique. OF a un deuxième client important dont le nom n’est pas divulgué, tout en élargissant sa base de clientèle dans ce qui reste le cœur de ses affaires : l’impression de sécurité (l’unité d’affaires Security Prin- ting). Cet élargissement entraînera ce- pendant une dilution de la marge d’exploitation (EBIT) du fait d’un changement du mix-pro- duits. OF a déjà acquis des nou- veaux contrats de l’ordre de 20 à 100 millions de francs. L’impres- sion de billets de banque com- porte des cycles de décision longs. OF continuera d’opérer dans une niche, en faisant valoir son lea- dership technologique, des gains de productivité et des partena- riats à haute valeur ajoutée, alors que le marché d’impression des billets de banque se caractérise par des surcapacités et une pres- sion sur les prix, d’après Anton Bleikolm. OF se démarque des produits indifférenciés (commo- dities). Zeiser comme complément Outre la qualité des partenariats, Zeiser GmbH constitue un autre facteur de différenciation. Le re- dimensionnement d’Atlantic Zei- ser, avec la vente d’une partie de cette entreprise (impression nu- mérique pour d’autres segments de clientèle), et le recentrage sur les systèmes et solutions de nu- mérisation liés aux billets de banque et à l’impression de sécu- rité (pour donner naissance à Zei- ser) signifie le retour à une ren- tabilité attractive, avec une reconfiguration des processus opérationnels et une optimisation dans les différents secteurs. Zeiser occupe une part de marché de 80%, tout en étant complé- mentaire à l’unité d’affaires im- pression de sécurité. Les deux se rapprochent. OF n’exclut pas l’éventualité d’une acquisition pour renforcer l’un des métiers existants du groupe, probablement l’impres- sion de sécurité, qui fait partie de la revue stratégique de ce groupe et dont il livrera les conclusions en 2019. Une cession de l’activité commerce de livres (Book Retai- ling, à savoir Orell Füssli Thalia) n’est pas prévue. Au reste, cette unité d’affaires se trouve en phase d’amélioration de sa rentabilité. Orell Füssli Holding, qui est co- tée sur SIX Swiss Exchange, est valorisé à un peu moins de 180 millions de francs. Ce groupe, qui prévoit pour 2018 un résultat d’exploitation (EBIT) ajusté (avants coûts non récurrents) du même niveau qu’en 2017, est dé- nué de dettes financières, avec des liquidités nettes d’environ 50 mil- lions de francs à fin juin 2018. Il n’est pas surévalué en Bourse. A contrario, mais après avoir sou- vent déçu le marché financier, et en ayant des activités qui ne sont pas simples.n Le numéraire restera le cœur d’Orell Füssli SÉCURITÉ. Les billets de banque demeureront une variante de moyen de paiement fiable. Positionnement de niche dans un marché concurrentiel. Acquisition possible. ANTON BLEIKOLM. Président du conseil d’administration d’Orell Füssli Holding en plein processus de redéploiement. De La Rue, Oberthur Fiduciaire et Giesecke+Devrient (G+D) sont les trois concurrents d’Orell Füssli, hors de banques centrales elles-mêmes, s’agissant de l’impression des billets de banque. De La Rue, qui est éga- lement coté en Bourse, s’est transformé en un groupe hautement tech- nologique et moins intense en capital. L’action suit une tendance haus- sière depuis mars 2003 (un cours de 186 pence le 1 er mars) contre 468 aujourd’hui, non sans une grande volatilité dans l’intervalle! Cette évo- lution est meilleure que celle d’Orell Füssli Holding si l’on considère cette période, caractérisée par une stagnation du cours boursier. OF comporte un potentiel de revalorisation substantiel, sur une base cou- rante (cash-flow libre) et du point de vue du bilan, qui s’avère très sain à présent. Le futur du cash, du liquide, du numéraire ou des billets de banque reste prometteur selon Martin Sutherland, CEO du groupe De La Rue. Les comptes en espèces comptent pour huit transactions et demie de chaque dizaine de transactions dans le monde. Cela reste de loin de le moyen de paiement prédominant. Et démontre sans doute qu’il est faux de l’opposer aux autres. En réalité, les moyens de paiement mobiles prou- vent que la finance numérique et le numéraire peuvent coexister comme dans le cas du guichet automatique virtuel. En outre, le cash comporte l’avantage de ne pas être confronté à la criminalité en ligne ou à l’ap- propriation illégale de données personnelles. Le thème n’est pas le billet de banque contre le reste des méthodes de paiement, mais l’ouverture, la disponibilité, la sécurité et, par-dessous tout, la liberté de choix.n Le futur du cash selon le groupe britannique De La Rue Les enceintes étanches ou «boîtes à gants» entrent dans la panoplie des équipements de Micro-Macinazione.

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PIOTR KACZOR

La société tessinoise Micro-Ma-cinazione, fondée en 1970, est de-venue au fil des ans chef de fileen Europe de la micronisation(broyage ultrafin) d’ingrédientspharmaceutiques actifs, pour l’in-dustrie pharmaceutique et la chi-mie fine. Contrôlée de 2012 à2017 par la société d’investisse-ment schwytzoise Cross EquityPartners, cette dernière y a effec-tué d’importants investissementsqui ont rapproché Micro-Maci-nazione des activités de recherchedes grands laboratoires pharma.Au point de susciter l’intérêt dugroupe biopharmaceutiqueLonza qui acquis la société tessi-noise fin juillet 2017. Pour unprix total en liquide de 67 mil-lions de francs, dont 38 millionsde goodwill, selon le Rapport an-nuel 2017 de Lonza. Les dernierschiffres publiés font état d’unchiffre d’affaires de 20 millionsde francs et de 120 employés en2016 pour Micro-Macinazione.

Partage d’expertise à partir de MonteggioL’acquisition doit permettre augroupe bâlois de se positionneren tant que leader mondial dansla micronisation d’ingrédients ac-tifs, pour les industries pharma-ceutiques et la chimie fine. Unobjectif que Lonza a commencéà concrétiser en regroupant lecentre de micronisation, en Penn-

sylvanie, du fabricant américainde gélules Capsugel, acquis fin2016.Ainsi que l’a indiqué mercredi legroupe bâlois, le site tessinois deMonteggio se trouve dorénavantplacé sous la responsabilité opé-rationnelle de Kathryn Gardner,également responsable Excel-lence Opérationnelle Pharma &Biotech de Lonza. Le groupe bâ-lois se déclare au demeurant «ravides progrès réalisés dans l’inté-gration de Micro-Macinazionedans le réseau de Lonza, en par-ticulier au niveau de l’expansiondes capacités du site, ainsi que deson apport dans notre porte-feuille global de services. Ce qui

nous permet d’offrir une gammecomplète de services de formu-lation à nos clients» expliqueConstance Ward, responsable dela communication externe deLonza. Car «la micronisationconstitue une part essentielle denotre offre aux entreprises quidéveloppent la prochaine géné-ration de thérapies et de de mé-dicaments novateurs». Et de pré-ciser que «depuis le site deMonteggio, nous partageons latechnologie et le savoir relatifs àla micronisation à travers notreréseau global».La micronisation par broyeurs àjets constitue une techniqueéprouvée pour rehausser la bio-

disponibilité de substances mé-dicales, par la réduction de lataille des particules de substancesactives. Ce qui permet notam-ment de prescrire des doses plusfaibles de médicaments et, en rè-gle générale, d’en réduire les ef-fets secondaires. Ainsi que l’avaitsouligné l’an dernier, dans uneinterview interne, Markus Ari-goni, alors CEO de la société tes-sinoise, «si Micro-Macinazione adémarré ses activités en tant queconcepteur et fabricant d’équipe-ments de micronisation, la sociétéa progressivement développé sesservices en tant que partenaired’externalisation, dans le cadrede contrats de micronisation pourles grandes entreprises du sec-teur».

Le travail préalable de Cross Equity Partners«Lorsque nous avons repris Mi-cro-Macinazione (Mic-Mac), lesservices représentaient déjà lesdeux tiers du chiffre d’affaires dela société et les broyeurs un tiers»rappelle Michael Petersen, Asso-cié directeur de Cross EquityPartners. Et de poursuivre: «No-tre stratégie a consisté à aiderMic-Mac à accompagner lesgrands laboratoires pharma, nonpas dans la production de grandesquantités, mais comme parte-naire dans les phases de dévelop-pement ou de tests en labora-toires, de nouveaux médicamentspar exemple, autrement dit pour

des quantités réduites. Ce qui im-pliquait des broyeurs de plus pe-tites tailles». Avec l’idée qu’en de-venant un partenaire dedéveloppement des grandespharma, la société se verraitconfier des contrats de produc-tion de plus grande ampleur. Ledéveloppement de ce nouveaupôle de collaboration a d’abordpesé, pendant deux ans, sur lescoûts de Micro-Macinazionemais fini par séduire une nou-velle clientèle et constituer un re-lais de croissance. Ce qui a fina-

lement motivé Lonza à reprendrela société. C’est d’ailleurs également dansle cadre d’une succession fami-liale, que Cross Equity Partnersvient d’annoncer, jeudi, l’acqui-sition du groupe allemand Boes,basé dans le Bade-Wurtemberg,un spécialiste du découpage et dela production composite depièces découpées et étirées dehaute précision, notammentpour les secteurs de l’automobile,de la médecine et de l’électro-nique.n

Micro-Macinazione ravit le groupe LonzaBIOPHARMA. Le spécialiste tessinois de la micronisation a été placé sous la conduite opérationnelle de la responsable Excellence Opérationnelle Biotech Pharma du groupe bâlois.

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PHILIPPE REY

Depuis 2008, le numéraire a re-gagné du terrain en tant qu’ins-trument de réserve. Le ratio desbillets en circulation par rapportau produit intérieur brut (PIB)s’inscrit en hausse en Suisse. Lorsde la crise financière il y a dix ans,les banques centrales ont forte-ment accru leur demande d’im-pression de billets de banque, par-ticulièrement la Banquenationale suisse (BNS), selon An-ton Bleikolm, président duconseil d’administration d’OrellFüssli Holding. Cette entreprise basée dans laville de Zurich a annoncé mardile départ à fin septembre 2019 deson CEO Martin Buyle pour desraisons personnelles et non liéesà des divergences de vue avec leconseil d’administration. MartinBuyle, qui est encore jeune (44ans), aura ainsi accompli avec ef-ficacité une durée de cinq ans àla tête du groupe Orell Füssli(OF) qui fêtera son 500ème an-niversaire l’an prochain.Le billet de banque restera unmoyen de paiement parmi d’au-tres variantes numériques, c’est-à-dire des nouvelles formes depaiement électronique et de nou-velles monnaies numériques.C’est un moyen simple de paie-ment. Il est ainsi improbable quele numéraire soit supplanté,même si son importance s’ame-nuisera vraisemblablement au fil

du temps. Le mieux est de garderune liberté de choix, donc d’avoirplusieurs variantes à disposition.L’enquête 2017 sur les moyensde paiement menée par la BNSmontre que les ménages enSuisse détiennent beaucoup plusde grosses coupures que dans lazone euro. La populationconserve en Suisse davantaged’argent liquide en réserve quedans la zone euro.

Elargissement de la clientèleLa BNS fait imprimer au-jourd’hui par OF, dont elle dé-tient 33,3% du capital-actions, lebillet de banque le plus élevé au

plan technologique. OF a undeuxième client important dontle nom n’est pas divulgué, touten élargissant sa base de clientèledans ce qui reste le cœur de sesaffaires : l’impression de sécurité(l’unité d’affaires Security Prin-ting). Cet élargissement entraînera ce-pendant une dilution de la marged’exploitation (EBIT) du faitd’un changement du mix-pro-duits. OF a déjà acquis des nou-veaux contrats de l’ordre de 20 à100 millions de francs. L’impres-sion de billets de banque com-porte des cycles de décision longs. OF continuera d’opérer dans uneniche, en faisant valoir son lea-

dership technologique, des gainsde productivité et des partena-riats à haute valeur ajoutée, alorsque le marché d’impression desbillets de banque se caractérisepar des surcapacités et une pres-sion sur les prix, d’après AntonBleikolm. OF se démarque desproduits indifférenciés (commo-dities).

Zeiser comme complémentOutre la qualité des partenariats,Zeiser GmbH constitue un autrefacteur de différenciation. Le re-dimensionnement d’Atlantic Zei-ser, avec la vente d’une partie decette entreprise (impression nu-mérique pour d’autres segmentsde clientèle), et le recentrage surles systèmes et solutions de nu-mérisation liés aux billets debanque et à l’impression de sécu-rité (pour donner naissance à Zei-ser) signifie le retour à une ren-tabilité attractive, avec unereconfiguration des processusopérationnels et une optimisationdans les différents secteurs. Zeiser occupe une part de marchéde 80%, tout en étant complé-mentaire à l’unité d’affaires im-pression de sécurité. Les deux serapprochent. OF n’exclut pas l’éventualitéd’une acquisition pour renforcerl’un des métiers existants dugroupe, probablement l’impres-sion de sécurité, qui fait partie dela revue stratégique de ce groupeet dont il livrera les conclusions

en 2019. Une cession de l’activitécommerce de livres (Book Retai-ling, à savoir Orell Füssli Thalia)n’est pas prévue. Au reste, cetteunité d’affaires se trouve en phased’amélioration de sa rentabilité. Orell Füssli Holding, qui est co-tée sur SIX Swiss Exchange, estvalorisé à un peu moins de 180millions de francs. Ce groupe, quiprévoit pour 2018 un résultat

d’exploitation (EBIT) ajusté(avants coûts non récurrents) dumême niveau qu’en 2017, est dé-nué de dettes financières, avec desliquidités nettes d’environ 50 mil-lions de francs à fin juin 2018. Iln’est pas surévalué en Bourse. Acontrario, mais après avoir sou-vent déçu le marché financier, eten ayant des activités qui ne sontpas simples.n

Le numéraire restera le cœur d’Orell FüssliSÉCURITÉ. Les billets de banque demeureront une variante de moyen de paiement fiable. Positionnement de niche dans un marché concurrentiel. Acquisition possible.

ANTON BLEIKOLM. Président du conseil d’administration d’Orell

Füssli Holding en plein processus de redéploiement.

De La Rue, Oberthur Fiduciaire et Giesecke+Devrient (G+D) sont lestrois concurrents d’Orell Füssli, hors de banques centrales elles-mêmes,s’agissant de l’impression des billets de banque. De La Rue, qui est éga-lement coté en Bourse, s’est transformé en un groupe hautement tech-nologique et moins intense en capital. L’action suit une tendance haus-sière depuis mars 2003 (un cours de 186 pence le 1ermars) contre 468aujourd’hui, non sans une grande volatilité dans l’intervalle! Cette évo-lution est meilleure que celle d’Orell Füssli Holding si l’on considèrecette période, caractérisée par une stagnation du cours boursier. OFcomporte un potentiel de revalorisation substantiel, sur une base cou-rante (cash-flow libre) et du point de vue du bilan, qui s’avère très sainà présent.Le futur du cash, du liquide, du numéraire ou des billets de banque resteprometteur selon Martin Sutherland, CEO du groupe De La Rue. Lescomptes en espèces comptent pour huit transactions et demie de chaquedizaine de transactions dans le monde. Cela reste de loin de le moyende paiement prédominant. Et démontre sans doute qu’il est faux del’opposer aux autres. En réalité, les moyens de paiement mobiles prou-vent que la finance numérique et le numéraire peuvent coexister commedans le cas du guichet automatique virtuel. En outre, le cash comportel’avantage de ne pas être confronté à la criminalité en ligne ou à l’ap-propriation illégale de données personnelles. Le thème n’est pas le billetde banque contre le reste des méthodes de paiement, mais l’ouverture,la disponibilité, la sécurité et, par-dessous tout, la liberté de choix.n

Le futur du cash selon le groupebritannique De La Rue

Les enceintes étanches ou «boîtes à gants» entrent

dans la panoplie des équipements de Micro-Macinazione.