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Je suis un chien Loïk PERRIN Poésie française

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Je suis un chien

16.42 518998

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 206 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 16.42 ----------------------------------------------------------------------------

Je suis un chien

Loïk Perrin

Loïk

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Loïk

PER

RIN

Poésie française

Nov 2013

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A quoi bon courir le temps

A quoi bon courir le temps,

Qui nous fait dire tant,

Et tellement de sottise,

Que son ombre nous soit,

Comme au vent, exquise,

Ou alourdie de pourquoi ?

Un verre vide de fatigue,

Un souffle coupé d’intrigue,

Le cœur fuyant le plancher,

Pour un peu plus de velours,

Pour un peu plus de légèreté,

Pour chanter un amour.

A quoi bon cet acharnement,

Refuser de blanchir à temps,

De se colorer la façade,

De se rajeunir l’emballage,

Pour fuir une mascarade,

Qui nous brule les pages ?

Quand notre livre se termine,

Quand l’histoire a triste mine,

Que derrière soit se remémore,

Les vieux amis qui auscultent,

Les jours de joie et disent encore,

Que la mort n’est qu’une inculte.

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A quoi bon courir le temps,

Comme court un enfant,

Qui ne sais rien du tout,

Des mots qui nous hantent,

Qui font de nous des loups,

Avec une envie permanente.

Car les sanglots du temps perdu,

A jamais resterons disparues,

Nul ne pourra les reconquérir,

Quelle qu’en soit sa volonté,

Au risque même d’en mourir,

Avant même d’avoir vu l’été.

Observer les nuages déserteurs,

Qui se moquent de nos humeurs,

Qui n’ont de scrupules intègres,

De nous voir les yeux obnubilés,

Sur leurs visages trop maigres,

La trace du vent étant passée.

A quoi bon courir le temps,

Si ce n’est pour l’espoir naissant,

D’arriver un jour à le semer,

Que de se croire intouchable,

Comme le sable dans le sablier,

Qui coule et coulera, infatigable ?

A quoi bon courir le temps ?

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Amour partagé

Il n’est besoin d’être cartomancien,

Pour te dire droit dans tes grands yeux,

Que sans toi je ne serais qu’un baladin,

Sans destination avant de devenir vieux.

Je t’amènerai là où tu le désires,

Je t’entrouvrirai divers avenir,

Pour ne pas finir derrière une télé.

Je t’offrirai des rimes à n’en plus finir,

Je chercherai sans cesse à te faire rire,

Mais ne finissons jamais sans s’aimer.

Nous irons courir sur le monde entier,

Avec au cœur toujours la même folie,

Celle de parcourir les moindres sentiers,

Pour que notre amour ressemble au paradis.

J’accepterai certaine de tes exigences,

Mais je ne changerai pas mes romances,

Contre des histoires à l’eau de rose.

Je veux bien devenir ton ombre,

Etre le fruit de tes mots sans nombre,

Mais pas de me priver de mes métamorphoses.

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L’escalier qui tourbillonne dans mon cœur,

Fait de ses marches, mes caresses douces,

Montant au sommet de nos douceurs,

Ouvrant la porte sur un lit de mousse.

Il n’y a d’amour sans partage,

Que ce soit l’été comme l’hiver,

Dans la multitude ou le désert.

Il n’y a d’amour sans orage,

Qui renforce nos corps éphémères,

Dans la tourmente de nos manières.

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Brave animal

Que je l’aime ce brave animal,

Que je l’aime comme un enfant,

Savoir son bonheur m’est primordial,

Voir ses yeux joyeux et pétillants,

C’est pour moi une chose vitale.

Je suis certain que l’amour d’un chien,

Est plus grand que celui d’un humain.

Voir sa course effrénée me réjouis,

C’est comme une naissance morale,

Un rayon de soleil au cœur de la nuit,

Une couverture dans le froid hivernal,

Il est le tempérament de ma folie.

Amour infini que nul ne reprend,

Sentiment que nul ne comprend.

Il est ma force ainsi que ma faiblesse,

Mon sourire, mes larmes, ma sensibilité,

Ma vie se résume dans des promesses,

Que je tiendrai de toute ma fermeté,

Pour le remercier de son infinie tendresse.

Parfois la nuit me couvre d’incertitude,

Mais tu es là pour apaiser mon inquiétude.

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Il m’arrive de partir quelque jour,

Dès lors c’est une vague incessante,

Qui revient et repart faire son tour,

Toujours en moi, toujours présente,

Et je m’impatiente déjà du retour.

Brave animal qui n’avait rien demandé,

Et depuis ce jour nous sommes liés.

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Brave homme de ma rue

Il surprend que par moment,

On puisse se demander pourquoi,

Quand nulle vérité ne fait loi.

Etrange que d’aimer si simplement,

Qu’il n’y a pas de raison pour cela,

Ni par beauté, gentillesse, etcetera…

Or je me demande si ce bienveillant,

Ce monsieur que je croise matin et soir,

Pourquoi en mon cœur est-il buvard ?

Il promène son chien gentiment,

Il nourrit les chatons du quartier,

Je ne sais rien de ce qu’il a été.

Je ne sais rien de son comportement,

Rien de son passé, de son futur non plus,

De son présent juste qu’il passe la rue.

Mais une sympathie se dégage pourtant,

Je tiens un peu à lui et quand je le vois,

Je me dis qu’il va bien et c’est déjà ça.

Alors est-ce le mystère fort émanant,

Qui fait que je m’attache étrangement,

Ou est-ce la fragilité de mes sentiments ?

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Brave homme si un jour venant,

Vous lisiez ces quelques vers,

Songez, que de vous je suis fier.

Elle est rare la courtoisie des gens,

Mais vous en êtes un exemple serein,

Par vos bonjours comme des refrains.

Je n’oublierai jamais le regard édifiant,

Que dès le premier jour vous me fîtes l’honneur,

En mon cœur à jamais une marque de splendeur.

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Ce qu’on est bien

Une odeur de bien-être familière,

Une petite tête louche à la fenêtre,

L’ombre fine apaise et fait naitre,

En nous une paresse non-étrangère.

Un léger vent dans nos cous resserrés,

Un silence aussi parfait que sucré,

Ton sourire dans mes yeux amadoués,

Tellement je ne cesse de t’aimer.

Ce qu’on est bien là tous les deux,

Plus rien ne me traverse l’esprit,

Si ce n’est endormir le bienheureux,

Le joli temps qui coule et s’enfuit.

Nos corps allongés sur l’herbe tendre,

Le bourdonnement doux et mélodieux,

Des insectes qui dansent prestigieux,

Heureux de vivre, de bailler et de s’étendre.

La trace d’un avion dans le ciel azur,

Son halo de fumée blanche de splendeur,

Tous les nuages ressemblent à nos cœurs,

Ce sont des présages de bonne envergure.

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Avec un peu d’imagination on entend,

Au plus profond de notre subconscient,

La mer houleuse qui berce les enfants,

Que la terre seule ne peut s’occuper.

Ce qu’on est bien dans ce champ,

Il n’est rien de plus impressionnant,

Que de sentir ton souffle vivant,

Quand tu dors, trésor abandonné.

Ce que je t’aime ma belle aux yeux de braises,

Ma déesse aux fines hanches interdites,

Soleil de mes songes sombres de malaise,

Ma poupée de soie, ma Vénus favorite.

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Changer de peau

Si je devais changer de peau,

A la place de qui je serais ?

Serais-je un peu plus beau ?

Sur ma tête jouerait un béret ?

Si j’avais cette chance merveilleuse,

Qu’avait le phénix dans la mythologie,

Je balaierais mes idées d’ahurie,

Contre le sourire d’une amoureuse.

Comme les lézards et les serpents,

Lors d’une mue d’avant printemps,

J’enfilerais mes meilleurs arguments,

Et j’irais à travers bois en chantant.

Une bergère en robe de soie blanche,

Avec de longues tresses de prestances,

Recouvrant ses hanches d’élégances,

Ne pourrait résister à cette attirance.

Comme le comédien qui monte sur les planches,

Face aux projecteurs qui virevoltent et dansent,

Je lui jouerais une sérénade dans l’abondance,

Des lèvres exaltées, sous un soleil en avalanche.

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Si je changeais de peau je serais chanteur,

Tous les soirs des concerts noirs de monde,

Tout mon corps se recouvrirait de splendeur,

Et dans ma voix crépiteraient les secondes.

J’endosserais les plus gracieux costumes,

J’interprèterais les rôles les plus prestigieux,

On me verrait devant le micro jaune agrume,

Chanter à m’en arracher mon cœur frileux.

Si je pouvais changer de peau,

C’est ce que je fais à chaque fois,

Que j’enfile ma tenue de vélo,

Ou que je rêve au fond des draps.

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Chant de l’anarchiste

Ô s’il vous plait monsieur untel,

Vous qui me dites si différent,

Laissez-moi cracher sur vos autels,

Offrant mon dégout religieusement.

Il n’est besoin de justifier,

Mon geste par une pensée,

Je garde ma veste bien accrochée,

A mon cœur libre et libéré.

Regardez-donc votre histoire,

Sortie de l’église à la guerre,

D’un curé devenu militaire,

Signé d’une croix sans espoir.

Cinquante ans plus tard toujours en place,

Toujours sanglant et irrespectueux,

Vous êtes sourd du bout des yeux,

Face aux enfants mis à genoux,

Et les religieux graissent le saindoux,

Priants un père qui reste de glace.

Comme si cela ne suffisait pas,

Ils font la quête les dimanches,

Interdisant de prendre par la manche,

La demoiselle qui habite en bas,

En bas de la rue des pervenches.

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Surtout ne pas croire en la science,

Qui nous préserve des maladies,

Un bon chrétien connait l’expérience,

D’une femme contaminée sur son lit.

Et dire que Jésus sur sa croix,

Fait mettre à genoux tant d’homme,

Qu’aucune autre sorte d’ultimatum,

Les empêcherait de tuer à tout va.

Demandez-vous jeunes à venir,

S’il y a une logique à la religion,

Libéré la terre de ce sale poison,

Et vivez heureux dans le plaisir.

Ainsi chante l’anarchiste certain,

Que l’avenir est au bout du chemin.

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Comme la nef étoilée

Comme la nef étoilée d’un cœur éperdu,

Je plonge dans l’immensité du songe parvenu,

Alors que la nuit dentelée courait la rue,

Parmi les feux allumés par des inconnus.

Où suis-je donc arrivé cette fois-ci ?

Rien ne m’est familier ni coutumier,

A croire que la surprise me séduit,

Puisque je souris à cette étrangeté,

Comme un enfant pour une confiserie.

Me retrouvant dans un scaphandre,

Pouvant ni parler ni comprendre,

Comme prisonnier à m’y méprendre,

De mes mots tombés en cendre.

Cet endroit à la fois si beau et si étrange,

Me fait peur mais m’excite par-dessus tout,

Je m’aventure dans ses galeries oranges,

Prêt pour défier l’obscurité qui au bout,

Se change en un creux à double frange.

Comme la nef étoilée d’un cœur éperdu,

Je suis un étranger aux yeux grands ouverts,

Tout m’émerveille du ciel jusqu’aux avenues,

Qui devant moi s’ouvrent en dictionnaire.

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Des rimes y valsent par millier,

Je tourne avec elles telle une hélice,

Je perds mes sens et sous mes pieds,

Le sol s’éloigne comme du précipice,

Le vertige de l’homme en danger.

Comme la nef étoilée d’un cœur éperdu,

Je m’absente un instant de la réalité,

Pour retrouver un paradis dont ma rue,

Ne sera à jamais salie par l’incivilité.

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Conscience

Je ne suis rien qu’on puisse choyer,

Je ne suis rien qu’on puisse aimer,

Je serai plutôt l’inverse de la beauté,

Le cauchemar du brave bien éduqué.

Je n’ai ni couleur bariolée à mon front,

Ni drapeau qu’on accroche à sa toison,

Je n’ai pas de patte en guise de punition,

Seul le vent peut décider mon orientation.

Je n’aime pas les villes qui fulminent,

Qui crachent ses ouvriers épuisés,

Dans les bras acérés des usines,

Qui les broient en tas de pauvreté.

Je n’aime pas mieux votre sale état,

Qui consiste à devenir le plus riche,

Un état fondé d’une jalousie qui va,

Et qui vient dans vos poches fétiches.

Au risque de me répéter pour rien,

Car telle est ma seule conviction,

Vous gravez votre manque d’opinion,

De plaisir et d’ivresse pour être bien.

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Suivez du bout des doigts la fortune,

Car un jour elle passera devant vous,

Ce jour là faudra être au rendez-vous,

Pour la retenir comme une belle brune.

Ah que vous êtes parfois pathétique,

Dans votre quête de faux joyaux,

Le bonheur véritable et authentique,

N’est pas l’argent mais votre cerveau.

Vous m’oubliez hélas si souvent,

Que je reviens encore plus virulent,

N’oubliez jamais le zest de morale,

L’humanisme comme pied d’estale.

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