Janvier 2011 Le monde en 2050 - HSBC Canada · Le taux de croissance mondiale va augmenter, pour...

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Études économiques internationales Janvier 2011 Avec la croissance rapide des pays émergents, l’économie mondiale est en train de connaître une véritable mutation. Dans le présent document, nous partons du principe que ce bouleversement va se poursuivre. En 2050, la taille des économies émergentes aura quintuplé et dépassera celle des pays développés, et 19 des 30 premières économies seront alors les économies des pays qualifiés aujourd’hui d’émergents. En même temps, il y aura un recul marqué de la puissance économique – et peut-être politique – des pays riches d’Europe dont la population est peu nombreuse et vieillissante. Par Karen Ward Renseignements et déni de responsabilité Cette étude doit être lue conjointement avec les renseignements et les attestations des analystes financiers figurant en annexe, et avec le déni de responsabilité, qui en font partie intégrante. Le monde en 2050 Tour d’horizon chiffré d’une économie mondiale en mutation

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Études économiques internationales Janvier 2011

Avec la croissance rapide des pays émergents, l’économie mondiale est en train de connaître une véritable mutation. Dans le présent document, nous partons du principe que ce bouleversement va se poursuivre. En 2050, la taille des économies émergentes aura quintuplé et dépassera celle des pays développés, et 19 des 30 premières économies seront alors les économies des pays qualifiés aujourd’hui d’émergents. En même temps, il y aura un recul marqué de la puissance économique – et peut-être politique – des pays riches d’Europe dont la population est peu nombreuse et vieillissante.

Par Karen Ward

Renseignements et déni de responsabilité Cette étude doit être lue conjointement avec les renseignements et les attestations des analystes financiers figurant en annexe, et avec le déni de responsabilité, qui en font partie intégrante.

Le monde en 2050Tour d’horizon chiffré d’une économie mondiale en mutation

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Avec la croissance rapide des pays émergents, l’économie mondiale est en train de connaître une véritable mutation. Qu’est-ce qui provoque ce bouleversement? Va-t-il se poursuivre? S’il se poursuit, à quoi ressemblera le monde? Les réponses à ces questions sont importantes pour la prise de décisions en matière de placements.

Le présent document fournit un cadre de réflexion sur les thèmes évoqués. Après analyse des 30 premières économies d’après la taille du PIB prévue en 2050, nous en arrivons aux conclusions qui suivent.

` La croissance s’accélérant sous l’impulsion des économies émergentes, la production mondiale va tripler. Le taux de croissance mondiale va augmenter, pour atteindre en moyenne 3 % par année environ, contre à peine plus de 2 % pendant la décennie 2000 (graphique 1). La contribution du monde émergent à la croissance mondiale sera le double de celle du monde développé sur la période prévisionnelle.

` En 2050, la taille du monde émergent aura quintuplé et dépassera celle du monde développé (graphique 2).

` 19 des 30 premières économies selon la taille du PIB seront des économies que nous qualifions aujourd’hui d’« émergentes » (tableau 3).

` La Chine et l’Inde seront respectivement les première et troisième économies du monde.

` De nombreux pays émergents vont fortement progresser au classement mondial des économies. Mentionnons notamment le Mexique, la Turquie, l’Indonésie, l’Égypte, la Malaisie, la Thaïlande, la Colombie et le Venezuela.

` Ces projections intègrent les perspectives d’évolution du PIB par habitant et du profil démographique. Le revenu par habitant devrait augmenter dans tous les pays considérés. Le profil démographique varie nettement d’un pays à l’autre et influe de manière déterminante sur les perspectives de croissance.

` Les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont de meilleures perspectives démographiques, vont assez bien réussir à conserver leurs positions.

` Les pays riches d’Europe dont la population est peu nombreuse et vieillissante vont être les grands perdants. La Suisse et les Pays-Bas vont nettement régresser au classement, tandis que la Suède, la Belgique, l’Autriche, la Norvège et le Danemark ne figureront même plus parmi les 30 premières économies du monde.

` 19 des 30 premières économies du monde seront des

économies émergentes

` La taille des économies émergentes dépassera celle des

économies développées

` La croissance de l’économie mondiale va s’accélérer sous l’impulsion

des économies émergentes

Le monde en 2050

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1. Les pays émergents vont tirer la croissance mondiale

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Marchés développés Marchés émergents Monde

% % Contributions à la croissance mondiale

Source : Calculs de la HSBC

` Cela pourrait avoir une incidence sur la capacité de ces pays d’exercer une influence sur les politiques mondiales. Déjà, l’Europe a été contrainte d’abandonner deux sièges au conseil d’administration du FMI pour faire place à des pays émergents. Cela ajoute une toute nouvelle dimension à la crise que connaît en ce moment la zone euro et représente pour les pays de cette zone une incitation à surmonter leurs difficultés actuelles et à maintenir leur union.

` Les changements démographiques seront beaucoup plus importants hors d’Europe. La population active augmentera de 73 % en Arabie saoudite et diminuera de 37 % au Japon. Le contraste entre les deux pays ressort clairement dans le classement prévisionnel des 30 premières économies (graphique 4).

` En 2050, la mutation qui attend l’économie mondiale sera tout juste amorcée. Le revenu par habitant de la Chine, même s’il aura été multiplié par sept (graphique 5), ne représentera toujours que 32 % de celui des États-Unis mais sera encore susceptible d’augmenter de façon substantielle. Il est important de tenir compte des données de départ lorsqu’on compare les taux de croissance respectifs du monde émergent et du monde développé.

` L’approvisionnement en énergie ne sera pas nécessairement un frein au développement mondial si l’on investit massivement dans l’efficacité énergétique et les énergies à faible émission de carbone. Il pourrait être plus difficile de répondre aux besoins alimentaires, mais l’amélioration des rendements agricoles et des régimes alimentaires pourrait régler le problème. Nous livrerons dans la dernière section nos premières réflexions sur la question.

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Illustration graphique

2. La taille des pays émergents va dépasser celle des pays développés en 2050

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Marchés développés Marchés émergents

En billions de $US constants de 2000

Pays émergents et pays développés en 2050

En billions de $US constants de 2000

Source : Calculs de la HSBC

3. Les 30 premiers pays en 2050

Classement en 2050

par taille

Taille de l’économie en

2050 (milliards de $US constants de

2000)

Changement au classement d’ici

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Revenu par habitant ($US constants de 2000)

Population (millions)

2050 2010 1 Chine 24 617 2 17 372 2 396 1 417 2 É.-U. 22 270 -1 55 134 36 354 404 3 Inde 8 165 5 5 060 790 1 614 4 Japon 6 429 -2 63 244 39 435 102 5 Allemagne 3 714 -1 52 683 25 083 71 6 Royaume-Uni 3 576 -1 49 412 27 646 72 7 Brésil 2 960 2 13 547 4 711 219 8 Mexique 2 810 5 21 793 6 217 129 9 France 2 750 -3 40 643 23 881 68 10 Canada 2 287 0 51 485 26 335 44 11 Italie 2 194 -4 38 445 18 703 57 12 Turquie 2 149 6 22 063 5 088 97 13 Corée du Sud 2 056 -2 46 657 16 463 44 14 Espagne 1 954 -2 38 111 15 699 51 15 Russie 1 878 2 16 174 2 934 116 16 Indonésie 1 502 5 5 215 1 178 288 17 Australie 1 480 -3 51 523 26 244 29 18 Argentine 1 477 -2 29 001 10 517 51 19 Égypte 1 165 16 8 996 3 002 130 20 Malaisie 1 160 17 29 247 5 224 40 21 Arabie saoudite 1 128 2 25 845 9 833 44 22 Thaïlande 856 7 11 674 2 744 73 23 Pays-Bas 798 -8 45 839 26 376 17 24 Pologne 786 0 24 547 6 563 32 25 Iran 732 9 7 547 2 138 97 26 Colombie 725 13 11 530 3 052 63 27 Suisse 711 -7 83 559 38 739 9 28 Hong Kong 657 -3 76 153 35 203 9 29 Venezuela 558 7 13 268 5 438 42 30 Afrique du Sud 529 -2 9 308 3 710 57 Source : Calculs de la HSBC

2. La taille des pays émergents va dépasser celle des pays développés en 2050

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En billions de $US constants de 2000

Pays émergents et pays développés en 2050

En billions de $US constants de 2000

Source : Calculs de la HSBC

3. Les 30 premiers pays en 2050

Classement en 2050

par taille

Taille de l’économie en

2050 (milliards de $US constants de

2000)

Changement au classement d’ici

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Revenu par habitant ($US constants de 2000)

Population (millions)

2050 2010 1 Chine 24 617 2 17 372 2 396 1 417 2 É.-U. 22 270 -1 55 134 36 354 404 3 Inde 8 165 5 5 060 790 1 614 4 Japon 6 429 -2 63 244 39 435 102 5 Allemagne 3 714 -1 52 683 25 083 71 6 Royaume-Uni 3 576 -1 49 412 27 646 72 7 Brésil 2 960 2 13 547 4 711 219 8 Mexique 2 810 5 21 793 6 217 129 9 France 2 750 -3 40 643 23 881 68 10 Canada 2 287 0 51 485 26 335 44 11 Italie 2 194 -4 38 445 18 703 57 12 Turquie 2 149 6 22 063 5 088 97 13 Corée du Sud 2 056 -2 46 657 16 463 44 14 Espagne 1 954 -2 38 111 15 699 51 15 Russie 1 878 2 16 174 2 934 116 16 Indonésie 1 502 5 5 215 1 178 288 17 Australie 1 480 -3 51 523 26 244 29 18 Argentine 1 477 -2 29 001 10 517 51 19 Égypte 1 165 16 8 996 3 002 130 20 Malaisie 1 160 17 29 247 5 224 40 21 Arabie saoudite 1 128 2 25 845 9 833 44 22 Thaïlande 856 7 11 674 2 744 73 23 Pays-Bas 798 -8 45 839 26 376 17 24 Pologne 786 0 24 547 6 563 32 25 Iran 732 9 7 547 2 138 97 26 Colombie 725 13 11 530 3 052 63 27 Suisse 711 -7 83 559 38 739 9 28 Hong Kong 657 -3 76 153 35 203 9 29 Venezuela 558 7 13 268 5 438 42 30 Afrique du Sud 529 -2 9 308 3 710 57 Source : Calculs de la HSBC

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4. Les perspectives d’évolution de la population active varient énormément d’un pays à l’autre

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JaponPologne

Corée du SudRussie

AllemagneItalie

GrèceSingapour

AutricheEspagne

ChineFinlande

Hong KongPays-Bas

DanemarkBelgique

ThaïlandeFranceSuisseSuèdeBrésil

Royaume-UniMexiqueNorvègeCanada

IranÉtats-Unis

Afrique du SudIndonésieAustralie

IrlandeTurquie

ArgentineColombie

IndeMalaisie

VenezuelaIsraël

ÉgypteArabie saoudite

Variation en % de la population active entre 2010 et 2050

Source : Projections des Nations Unies, Calculs de la HSBC

5. Les pays émergents vont connaître une augmentation du revenu par habitant supérieure à celle des États-Unis au cours des prochaines années

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% %Croissance du revenu par habitant entre 2010 et 2050

Source : Calculs de la HSBC

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Pourquoi les économies connaissent-elles une croissance? ` Les économies émergentes en sont encore au tout début de

leur développement

` La croissance mondiale sera désormais tirée par les économies émergentes

Qu’est-ce qui stimule la croissance?Nous allons vers un monde où les économies émergentes vont agir sur la croissance mondiale comme un aiguillon et non comme un frein. La question qui se pose est la suivante : pourquoi un si grand nombre d’économies émergentes actuellement

en plein rattrapage ont-elles échoué aussi misérablement à améliorer leur niveau de vie pendant la plus grande partie du 20e siècle (tableau 6).

Avant de sonder l’avenir, il nous faut déterminer jusqu’à quel point ces poussées de croissance s’expliquent par des améliorations aux fondements de l’économie pour savoir si elles seront durables.

6. Qu’est-ce qui génère les poussées de croissance

Taux annuel moyen de croissance du PIB par habitant 1913-50 1950-73 1973-98

Monde 0,9 2,9 1,3 États-Unis 1,6 2,5 2,0 Europe de l’Ouest 0,8 4,1 1.8 Japon 0.9 8.1 2.3 Asie hors Japon 0,0 2,9 3,5 Chine -0,6 2,9 5,4 Hong Kong s. o. 5,2 4.3 Malaisie 1,5 2,2 4,2 Singapour 1,5 4,4 5,5 Corée du Sud -0.4 5.8 6.0 Taiwan 0,6 6,7 5,3 Thaïlande -0,1 3,7 4,9 Inde -0,2 1,4 2,9 Indonésie -0,2 2,6 2,9 Amérique latine 1,4 2,5 1,0 Argentine 0,7 2,1 0,6 Brésil 2,0 3,7 1,4 Chili 1,0 1,3 2,6 Colombie 1,5 2,1 1,7 Mexique 0,9 3,2 1,3 Pérou 2,1 2,5 -0,3 Uruguay 0,9 0,3 2,1 Venezuela 5,3 1,6 -0,7 Europe de l’Est 0,9 3,8 0,4 Ancienne URSS 1,8 3,4 -1,8 Afrique 1,0 2,1 0,0 Égypte -0,1 1,5 3,0 Afrique du Sud 1,3 2,2 -0,3 Maroc 1,6 0,7 1,9 Ghana 1,1 1,0 -0,5 Source : Maddison, L’économie mondiale, Études du Centre de développement de l’OCDE

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Pour établir nos projections du PIB total, nous procédons d’abord à une modélisation du revenu par habitant, puis nous incorporons les perspectives démographiques.

Nos estimations du revenu par habitant sont fondées dans une grande mesure sur les travaux de Robert Barro, de Harvard1. Les facteurs déterminants du développement économique sont répartis en trois groupes (on trouvera des renseignements complets à ce sujet à l’annexe 1).

1. Gouvernance économique : degré de stabilité monétaire, droits politiques et degré de démocratie, État de droit, taille de l’État (une taille trop considérable est un frein à l’activité).

2. Capital humain : niveau d’instruction, état de santé de la population et taux de fécondité.

3. Niveau de départ du revenu par habitant.

Avant d’examiner ces variables plus en détail, il est bon de préciser que nous n’incluons pas des variables comme le taux d’épargne ou d’investissement. La raison en est que ces variables devraient être endogènes au système. Nous cherchons à déterminer quels sont les facteurs exogènes, structurels, qui font en sorte que les gens veulent investir. Cela devrait nous procurer un cadre plus rigoureux pour déterminer comment une économie a évolué et si un rythme de croissance peut être maintenu. À notre avis, il s’agit là de l’une des principales raisons pour lesquelles notre étude diffère de certaines études antérieures qui s’efforcent de déterminer par extrapolation la croissance future des facteurs de production, souvent à partir de taux d’investissement actuels. De telles études ont tendance à surestimer la croissance.

Gouvernance économiqueLe premier ensemble de variables comprend l’État de droit, la stabilité monétaire, la démocratie et l’intervention de l’État, jugée, cette dernière, à l’aune des dépenses publiques. Toutes ces variables se veulent des indicateurs de bonne gouvernance économique.

À n’en pas douter, il s’agit d’un domaine qui a vu s’opérer une évolution importante depuis deux ou trois décennies et qui a joué un rôle majeur dans la progression récente de nombreux pays émergents.

À l’évidence, des changements de régime importants se sont produits un peu partout dans le monde. Présent dans de vastes régions du monde, notamment dans des pays comme l’Union soviétique et la Chine de Mao, le communisme divisait l’économie mondiale et fermait les pays concernés à la fois au commerce et au progrès technique que connaissait l’Occident. Comment copier-coller les technologies des économies les plus performantes du monde si on ne peut pas voir ce qu’elles font?

Ces économies dirigées n’ont pas été capables, bien souvent, d’affecter leurs ressources de façon efficiente : leur productivité et leurs progrès technologiques sont restés faibles.

Pendant les années 1950, 1960 et la première partie des années 1970, vu un faible niveau de départ, le rythme de croissance du revenu par habitant de ces pays aurait dû dépasser de loin celui de l’Europe de l’Ouest ou des États-Unis. La Russie a connu dans les années 1950 et 1960 des performances raisonnables, mais qui n’ont pas duré (tableau 6). Naturellement, la menace d’une guerre a également influé de façon déterminante sur l’affectation des ressources. Dans les années 1970, les dépenses des secteurs militaire et spatial représentaient 15 % du PIB de l’Union soviétique, soit trois fois plus qu’aux États-Unis et cinq fois plus qu’en Europe.

1 Determinants of Economic Growth: A cross-country empirical study, Robert J Barro

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Le « rideau de fer » est aujourd’hui disparu, et les pays ont ouvert leurs frontières aux échanges commerciaux et aux technologies des pays développés.

La sous-performance relative de l’Inde pendant la même période découle également du contrôle, important, exercé par l’État et d’un manque d’efficacité dans l’affectation des ressources, attribuable en partie à des mesures de protection des entreprises contre la concurrence étrangère qui avaient été adoptées au lendemain de l’accession à l’indépendance. Pendant une grande partie des années 1970 et 1980, l’État a eu une influence prédominante sur l’activité industrielle en exerçant un contrôle sur les échanges commerciaux ou les importations ainsi que sur le financement de telles activités (exercice de surcroît gangrené par la corruption). Maintes fois, cela a conduit à des déficits de production et à des crises de la balance des paiements. Au début des années 1990, l’Inde a réussi à corriger en bonne partie ses problèmes du côté de l’offre. Le régime des autorisations industrielles a été dans une grande mesure supprimé, et les restrictions à l’importation ont été réduites à l’égard des capitaux et des intrants industriels. L’administration publique est toujours aux prises avec certains problèmes, mais l’économie indienne est maintenant ouverte à la demande et au savoir-faire technologique des économies plus avancées.

En comparaison, l’Amérique latine, s’est ouverte beaucoup plus tôt à la concurrence, au commerce et aux capitaux internationaux. Cependant, elle a été pénalisée, dans les années 1970 et 1980, par un manque de discipline monétaire qui a entraîné des poussées d’inflation et des crises de solvabilité à répétition (graphique 7). Grâce notamment à des progrès sur le plan de la gouvernance, certaines parties de l’Amérique latine ont réussi à redresser leur économie. Cela s’est traduit, côté offre, par des améliorations comme il s’en produit souvent après une période d’inflation faible et stable.

Parallèlement aux parcours propres à tous ces pays entre les années 1970 et 1990, s’est opéré un changement radical des politiques économiques visant à favoriser le développement. Dans la conception classique, la gestion et la planification de l’économie par l’État, les investissements publics et les mesures de protection contre les fluctuations du marché mondial constituaient la recette par excellence pour favoriser le développement économique. L’autosuffisance était l’objectif : aussi le commerce extérieur était-il vu comme une nuisance et donc comme une activité à taxer.

À partir de la fin des années 1970, une série de travaux émanant du NBER, de la Banque mondiale et du FMI ont commencé à remettre en question cette forme de gouvernance. Leurs auteurs ont commencé à prôner des mesures favorables au marché et l’ouverture des frontières comme moyens de favoriser le développement économique. Ces travaux ont culminé avec la publication de ce que certains ont appelé le « livre miracle » de la Banque mondiale en 19932.

2 The East Asian Miracle: economic growth and public policy, Banque mondiale, Oxford University Press, 1993

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Chili (échelle de gauche) Argentine (échelle de droite)Brésil (échelle de droite)

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Source : Banque mondiale

7. Les pays d’Amérique latine ont manqué de discipline monétaire dans le passé

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Quel rôle joue la démocratie dans un développement qui emprunte la voie de la libéralisation? On suppose généralement qu’un régime démocratique est plus apte à générer la croissance économique, du fait que la population chercherait alors à obtenir le niveau de vie le plus élevé possible et élirait en conséquence des gouvernements proposant les programmes politiques les plus favorables à la croissance. À n’en pas douter, les régimes démocratiques en général ont effectivement réussi à créer les meilleures conditions d’investissement; comme en témoigne l’indice de l’État de droit (graphique 8).

Certains régimes autoritaires, dont la Chine et Singapour fournissent des exemples particulièrement évidents, ont néanmoins réalisé une bonne performance au chapitre de l’État de droit. En revanche, à certains endroits en Amérique latine, les régimes démocratiques n’ont guère progressé au chapitre de l’État de droit.

Les travaux de Barro ont montré que trop de démocratie n’était pas toujours une bonne chose pour la croissance économique (bien que, naturellement, cela puisse être l’idéal sur le plan social). Barro a constaté que, lorsque le degré de démocratie est très élevé, la redistribution des revenus devient un facteur prépondérant, ayant pour effet de freiner l’entrepreneuriat. De plus, en démocratie, la course aux suffrages prend une importance démesurée, parfois au détriment des suffrages futurs, et l’investissement nécessaire au développement à long terme peut en pâtir.

Les régimes autoritaires sont capables de réussite économique s’ils peuvent mettre en place un système qui reproduit les stimulants générés naturellement par un système fondé sur le marché, à savoir la concurrence et la motivation d’améliorer l’efficience.

8. Certains régimes autoritaires ont réussi à créer de meilleures conditions d’investissement que certains régimes plus libéraux

Irlande + Pays-Bas + Suède+ Danemark + Autriche + Norvège + Finlande

Colombie

Inde + Malaisie

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Iran + Russie

Singapour

Thaïlande Afrique du Sud + ArgentineHong Kong

Grèce + Pologne

Chine +Arabie saoudite

Indonésie

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Australie + R.-U. + Canada

Mexique + Brésil

Corée du Sud

Italie + Israël

Allemagne + É.-U. + Japon+ France + Espagne + Suisse

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Indice de démocratie

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Source : Political Risk Services International Country Risk Guide et indice de droits politiques de Freedom House

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Il existe plusieurs exemples de la manière dont cela a été accompli en Chine (pour plus de détails, on consultera Inside the growth engine (Zhang Zhiming, 8 décembre 2010). La décentralisation et la privatisation des moyens de production à l’échelon régional ainsi que la réduction de la taille du vieux secteur des entreprises d’État (graphique 9) ont entraîné une « rivalité industrielle » entre les régions qui a favorisé la concurrence et la recherche d’efficience.

Un autre exemple, en Chine, est celui du « système de responsabilité des ménages », qui louait des terres agricoles aux ménages moyennant des montants déterminés de taxes et de loyers. Les ménages étaient tout à fait motivés à augmenter leur productivité, car c’est à eux que cela profitait.

De plus, la Chine s’est clairement ouverte aux investissements étrangers directs et au commerce international et a adhéré à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. Un tel engagement vis-à-vis du monde développé lui permet de copier et de développer les technologies de l’Ouest.

Il reste des difficultés que le Chine devra surmonter pour accélérer encore son rythme de croissance. Le flou qui entoure certains régimes de propriété, particulièrement dans le secteur des entreprises régionales, ainsi que les lacunes de l’infrastructure juridique sont des facteurs qui pèsent tout particulièrement sur la croissance potentielle de la Chine. De plus, le système bancaire sous contrôle de l’État est le seul que les emprunteurs et les épargnants peuvent utiliser officiellement. La libéralisation du secteur financier favorisera un meilleur lien entre emprunteurs et épargnants et devrait entraîner une affectation plus efficiente du capital.

Il est bon de se rappeler, toutefois, que, pendant les années 1970, on critiquait le Japon en utilisant plusieurs des arguments utilisés actuellement envers la Chine. L’intervention de l’État a nettement contribué à l’effort de rattrapage du Japon. Les grands conglomérats (keiretsus) et les banques entretenaient des liens étroits, et le ministre du Commerce et de l’Industrie a fourni aux entreprises et aux banques des orientations qui ont eu une influence sur ce qui était considéré comme des « secteurs d’activité clés ». De fait, les critiques entachaient à ce point l’image du Japon sur la scène économique mondiale que le pays a fait un don important à la Banque mondiale pour aider celle-ci à terminer le « livre miracle » consacré à la question.

9. Le poids des entreprises appartenant à l’État diminue en Chine

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Part en % des entreprises appartenant à l’État dans l’emploi urbain

Source : CEIC

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

12

Le capital humainL’ensemble suivant de variables du modèle concerne la productivité du travail — le facteur le plus important étant le niveau d’instruction (graphique 10). Il est bien de disposer de la toute dernière technologie, mais, si la main-d’œuvre n’a pas une formation suffisante, elle ne sera pas capable de l’utiliser. Et une fois que la croissance fondée sur le « copier-coller » sera terminée, on peut présumer que c’est la main-d’œuvre la plus instruite qui saura innover et assurer la poursuite des progrès technologiques.

Un autre facteur de productivité important de la main-d’œuvre est l’état de santé. À l’égard de cette variable, Barro a utilisé l’espérance de vie. Si vous vous attendez à vivre et par voie de conséquence à travailler longtemps, cela vaudra la peine de prendre quelques années pour vous instruire. Par ailleurs, il faut aussi comprendre qu’une population qui vit longtemps et connaît une longue retraite impose un lourd fardeau à la population active. Cette réalité est vraisemblablement prise en compte dans notre modèle du fait de l’ampleur des dépenses publiques nécessaires au soutien d’une population vieillissante. Dans les pays à ratio élevé de dépendance des personnes âgées, la croissance sera, de ce fait, ralentie.

Barro tient compte également du taux de fécondité. Un taux de fécondité élevé fait en sorte que les biens d’investissement sont davantage dispersés, et, vu l’importance de la capacité de production consacrée à élever les enfants, entraîne une diminution de la production par habitant. Par contre, lorsqu’il est question de croissance totale, les économies à taux de fécondité élevé seront favorisées pour cette raison.

Le rôle que jouent le taux de mortalité, le taux de fécondité et l’espérance de vie est étudié de façon détaillée dans le chapitre intitulé « Running out of workers » du livre de Stephen King Losing Control (Yale University Press, 2010).

10. La capacité d’un pays à rattraper un retard et à innover sera fonction du degré d’instruction de sa population

0 2 4 6 8 10 12 14

NorvègeÉ.-U.

AustralieCorée du Sud

AllemagneIrlandeJaponSuède

CanadaHong Kong

Pays-BasIsraël

GrèceBelgique

FranceEspagne

Arabie saouditeMalaisie

DanemarkFinlande

IranSuisse

PologneChine

RussieRoyaume-Uni

AutricheItalie

ArgentineMexique

Afrique du SudSingapourColombie

BrésilThaïlande

ÉgypteVenezuela

TurquieInde

Indonésie

Nombre d’années de scolarité moyen de la population masculine

Source : Barro-Lee

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

13

Le niveau de départ du revenu par habitantLe modèle prend ensuite en compte le niveau actuel du PIB en s’appuyant sur l’idée que, si un pays a la bonne infrastructure économique, la croissance sera, dans le cas d’un pays à faible revenu, amplifiée à court terme, du fait des rendements élevés que produiront alors les investissements additionnels. Les rendements diminueront ensuite lorsque la loi des rendements décroissants interviendra.

Pour illustrer cette « loi », prenons l’exemple d’un balayeur de rue. S’il ne dispose d’aucun équipement, le balayeur mettra beaucoup de temps à nettoyer une rue : il lui faudra en effet ramasser les déchets à la main. Si vous lui fournissez un balai, il pourra nettoyer un bien plus grand nombre de rues. Sa productivité — production par travailleur —, mesurée par le nombre de rues nettoyées, augmentera considérablement.

Maintenant, si vous lui fournissez deux balais, peut-être lui faudra-t-il un peu moins de temps pour nettoyer une rue, mais le gain de productivité ne sera sans doute en rien comparable au gain procuré par le premier balai. C’est ce qu’on appelle la loi des rendements marginaux décroissants. Les injections additionnelles de capitaux génèrent des gains de production qui diminuent en importance au fur et à mesure que le capital augmente, si bien qu’à un moment donné tout nouvel investissement devient inutile. Il est en effet inutile d’avoir trois balais quand on n’a que deux bras.

Du fait de la décroissance des rendements, on ne peut simplement extrapoler les taux de croissance ou les taux d’investissement actuels. Songez aux erreurs faites dans les prévisions relatives au Japon au début des années 1960. À l’époque, une explosion des investissements avait entraîné un taux de croissance extrêmement élevé. Le revenu par habitant était passé d’un niveau inférieur de 50 % à celui des États-Unis, en 1960, à un niveau comparable à celui de ce pays au début des années 1970 (graphique 11).

En extrapolant les taux de croissance des investissements dans l’avenir, comme plusieurs l’ont fait, on obtenait comme résultat que le taux de croissance du revenu par habitant au Japon dépasserait de façon permanente celui des États-Unis. Cela ne s’est pas produit : le rythme des investissements s’est ralenti, et la croissance observée sur les deux dernières décennies a été générée uniquement par les progrès technologiques (graphique 12).

La même observation vaut pour la croissance d’autres tigres asiatiques qui ont vu leur revenu par habitant augmenter en même temps que leur croissance ralentissait (graphiques 13 à 15).

11. Des tigres en plein élan

0

20406080

100120

140

19601966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008

0

20406080

100120

140

Corée du Sud JaponHong Kong Singapour

%% Revenu par habitant par rapport aux États-Unis

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

12. Ce qui s’est passé au Japon illustre la décroissance de la contribution du travail et du capital à la croissance économique

-2

0246

81012

1960 1970 1980 1990 2000

-2

0246

81012

Capital Travail Progrès technique

%% Japon

Source : Le progrès technique est déterminé en tant que facteur résiduel à l’aide de la fonction de production de Cobb-Douglas

11. Des tigres en plein élan

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20406080

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19601966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008

0

20406080

100120

140

Corée du Sud JaponHong Kong Singapour

%% Revenu par habitant par rapport aux États-Unis

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

12. Ce qui s’est passé au Japon illustre la décroissance de la contribution du travail et du capital à la croissance économique

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81012

1960 1970 1980 1990 2000

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81012

Capital Travail Progrès technique

%% Japon

Source : Le progrès technique est déterminé en tant que facteur résiduel à l’aide de la fonction de production de Cobb-Douglas

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

14

Évidemment, pour nombre de nouvelles économies, il reste encore tant de chemin à parcourir pour atteindre un stade de développement avancé, que les facteurs limitatifs évoqués ne vont pas jouer avant un certain temps. Examinez l’axe du graphique 16. Malgré la rapidité de sa croissance, le revenu par habitant en Chine, en dollars constants, ne représente toujours que 6 % seulement de celui des États-Unis. Et le revenu par habitant de l’Inde ne représente que 2 % de celui des États-Unis.

Le fait que ces économies aient encore beaucoup de chemin à parcourir sur la voie du développement se constate également dans le poids des différents secteurs d’activité. Au fur et à mesure de son développement, une économie accroît son efficacité à produire les biens de base. Lorsque vous avez un tracteur, il est beaucoup plus facile de produire les denrées alimentaires dont vous avez besoin, et vous pouvez utiliser vos ressources pour produire d’autres biens et services. Généralement, il est alors question de progression dans la chaîne de la valeur ajoutée (graphique 18).

13. La croissance ralentit au fur et à mesure que l’économie se développe, comme on l’a vu au Japon…

-5

0

5

10

15

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000

PIB réel par habitant

Cro

issa

nce

du P

IB ré

el

Japon

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

14. …en Corée du Sud…

-10

-5

0

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0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000

PIB réel par habitant

Cro

issa

nce

du P

IB ré

el

Corée du Sud

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

15. …et à Taiwan

-5

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0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000

PIB réel par habitant

Cro

issa

nce

du P

IB ré

el

Taiwan

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

16. D’autres pays sont en train d’améliorer leur niveau de vie relatif

0

2

4

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1960 1966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008

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10

Indonésie Brésil Chine Inde

%% Revenu par habitant par rapport aux États-Unis

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

13. La croissance ralentit au fur et à mesure que l’économie se développe, comme on l’a vu au Japon…

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0

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0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000

PIB réel par habitant

Cro

issa

nce

du P

IB ré

el

Japon

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

14. …en Corée du Sud…

-10

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0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000

PIB réel par habitant

Cro

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nce

du P

IB ré

el

Corée du Sud

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

15. …et à Taiwan

-5

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5

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15

20

0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000

PIB réel par habitant

Cro

issa

nce

du P

IB ré

el

Taiwan

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

16. D’autres pays sont en train d’améliorer leur niveau de vie relatif

0

2

4

6

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1960 1966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008

0

2

4

6

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Indonésie Brésil Chine Inde

%% Revenu par habitant par rapport aux États-Unis

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

15

Par suite de l’essor d’autres secteurs d’activité, la part de l’agriculture dans la production globale de biens des pays du G7 a chuté à moins de 3 %.

En Chine, l’agriculture représente encore 12 % de la production (graphique 17), et, fait peut-être plus frappant, elle mobilise encore 40 % de la population active (graphique 19). Ces données laissent entrevoir le long chemin à parcourir en matière d’automatisation de la production alimentaire et quant à la capacité de la main-d’œuvre à évoluer vers d’autres formes de production — l’« urbanisation » de la main-d’œuvre.

Les chiffres de l’emploi sont moins fiables dans le cas des autres économies. Néanmoins, comme la production agricole représente encore 18 % environ de la production de l’Inde, le même scénario se dessine. Il reste encore une forte proportion de ressources à réaffecter à des utilisations plus productives (graphique 17).

17. Les pays qui connaissent les plus forts taux de croissance économique en sont au tout début de leur développement

0%

5%

10%

15%

20%

Inde

Indo

nési

e

Chi

ne

Turq

uie

Brés

il

Russ

ie

Polo

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Mex

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Pays

-Bas

Japo

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É.-U

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Uni

0%

5%

10%

15%

20%Part en % de la production agricole dans le PIB

Source : Banque mondiale, HSBC

18. À mesure que le capital augmente, la part de capital exigée par la production agricole diminue

0

10000

20000

30000

40000

50000

0.0% 5.0% 10.0% 15.0% 20.0%

Part en % de la production agricole dans le PIB

PIB par habitant

Source : Banque mondiale, HSBC

19. 40 % de la main-d’œuvre chinoise travaille encore dans le secteur primaire

0

20

40

60

80

0 5 10 15 20 25

0

20

40

60

80

É.-U. Japon Chine

Part de la main-d’œuvre employée par le secteur primaire

PIB réel par habitant, en milliers de $US chaînés (1990)

%%

Source : FMI, Calculs de la HSBC

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

16

L’économie modéliséePour vérifier la fiabilité du modèle, nous sommes partis de l’infrastructure économique qui existait en 2000 et nous avons établi des projections pour la période 2000-2010. Nous avons jugé que les résultats étaient satisfaisants. On trouvera à l’annexe 1 plus de renseignements sur le modèle et les résultats obtenus.

Par souci de simplification de l’analyse, nous utilisons des dollars américains constants de 2000. Une appréciation des monnaies de pays émergents par rapport au dollar américain augmenterait la portée des conclusions du rapport. Nous considérons les 40 premiers pays de façon à pouvoir observer qui s’approche du palmarès des 30 premiers. Il est par ailleurs parfaitement possible que certains pays hors des 40 premiers connaissent une croissance telle qu’ils sautent plusieurs places et aboutissent dans le tableau des 30 premiers, les Philippines en étant un exemple selon notre service des études économiques basé en Asie. Il nous fallait tracer la limite quelque part, mais cela est une mise en garde importante au sujet de notre liste définitive.

Pour faire nos projections de base, nous avons considéré deux scénarios. Le premier suppose que l’« infrastructure économique » est fixée au niveau observé aujourd’hui. Il ne serait pas juste, toutefois, de faire abstraction de toute possibilité d’amélioration des économies par rapport à leur situation actuelle. À titre d’exemple, il est évident que les niveaux d’instruction progressent (graphique 22).

Nous avons alors utilisé un second scénario, qui suppose que, d’ici 40 ans, l’infrastructure économique de tous les pays aura atteint le niveau « optimal ». Il s’agit du plus haut niveau susceptible d’être atteint par un pays faisant partie de notre échantillon. Le scénario suppose ainsi que tous les pays auront atteint le niveau d’instruction du pays qui est le premier à ce chapitre (la Norvège), que tous les pays auront atteint le plus haut score possible (1) dans l’indice de l’État de droit, etc.

Les résultats obtenus à partir de ces scénarios sont présentés en annexe. Notre scénario de base se situe à mi-chemin entre ces deux hypothèses. Il suppose essentiellement que chacun des pays corrige ses imperfections à hauteur de 50 %. Il existe plusieurs raisons pour lesquelles un scénario optimiste risque de ne pas se concrétiser, raisons sur lesquelles nous reviendrons dans la dernière section, mais, pour l’instant, nous supposerons que les gouvernements vont continuer à progresser et non à régresser en matière de politique économique.

Bien entendu, il pourrait arriver que l’infrastructure économique se développe plus rapidement que prévu. La Turquie est un bon exemple à cet égard. Après la pire crise économique de l’histoire du pays, en 2001, le gouvernement a mis en œuvre une impressionnante série de réformes politiques, constitutionnelles et économiques qui ont rendu possible l’engagement, en 2006, de négociations concernant l’adhésion du pays à l’Union européenne. Nous nous attendons à ce que l’amélioration de la stabilité politique intérieure trouve sa récompense en 2011 avec l’obtention par la Turquie de la notation « catégorie investissement ». C’est la raison pour laquelle nous avons relevé la note de la Turquie au chapitre de la démocratie, en lui donnant un score égal à celui de la Malaisie (0,5).

20. Les pays émergents améliorent leur infrastructure économique, ce qui renforce leur potentiel à long terme

0

5

10

15

75 80 85 90 95 00 05 10

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5

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15

Russie Chine BrésilInde É.-U.

Nombre d’années de scolarité

Source : www.BarroLee.com

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

17

21. Définition de l’« infrastructure économique »

Revenu par habitant ($US constants 2000)

Nbre moyen d’années de scolarité

Espérance de vie

Taux de fertilité

État de droit Cons. publique(en % du PIB)

Indice de démocratie

Taux d’inflation (en %)

Australie 26243 (16) 12,1 (3) 81 (6) 1,9 (16) 0,92 (8) 16,9 (22) 1,0 (1) 2,83 (19) Autriche 26455 (13) 9,53 (27) 80 (12) 1,4 (34) 1,0 (1) 18,2 (17) 1,0 (1) 1,96 (32) Belgique 24758 (18) 10,5 (14) 80 (15) 1,8 (23) 0,83 (11) 23,1 (6) 1,0 (1) 2,08 (30) Canada 26335 (15) 11,3 (9) 80 (10) 1,6 (28) 0,91 (10) 19,3 (13) 1,0 (1) 1,60 (36) Danemark 31418 (9) 10,0 (19) 78 (21) 1,8 (20) 1,0 (1) 26,5 (1) 1,0 (1) 2,14 (28) Finlande 27150 (12) 9,97 (20) 79 (20) 1,8 (22) 1,0 (1) 22,3 (7) 1,0 (1) 2,19 (26) France 23881 (19) 10,5 (15) 81 (5) 1,9 (15) 0,83 (11) 23,1 (5) 1,0 (1) 1,46 (38) Allemagne 25082 (17) 11,8 (5) 80 (16) 1,3 (36) 0,83 (11) 18,0 (18) 1,0 (1) 1,74 (35) Grèce 14382 (23) 10,6 (13) 79 (17) 1,5 (29) 0,75 (22) 17,0 (20) 1,0 (1) 2,75 (20) Irlande 27964 (10) 11,6 (6) 78 (22) 2,1 (13) 1,0 (1) 15,9 (25) 1,0 (1) 1,48 (37) Italie 18702 (20) 9,50 (28) 81 (4) 1,4 (33) 0,66 (29) 20,2 (9) 1,0 (1) 1,98 (31) Japon 39434 (3) 11,5 (7) 82 (1) 1,3 (37) 0,83 (11) 17,9 (19) 1,0 (1) 0,02 (40) Pays-Bas 26375 (14) 11,0 (12) 80 (14) 1,7 (26) 1,0 (1) 25,0 (3) 1,0 (1) 1,76 (34) Norvège 40933 (2) 12,2 (1) 80 (12) 1,9 (17) 1,0 (1) 19,2 (14) 1,0 (1) 2,22 (25) Espagne 15698 (22) 10,3 (16) 81 (8) 1,4 (32) 0,83 (11) 19,2 (15) 1,0 (1) 2,15 (27) Suède 31777 (8) 11,5 (8) 81 (7) 1,9 (19) 1,0 (1) 25,9 (2) 1,0 (1) 1,79 (33) Suisse 38738 (4) 9,87 (22) 82 (3) 1,4 (31) 0,83 (11) 10,5 (37) 1,0 (1) 0,89 (39) Royaume-Uni 27646 (11) 9,59 (26) 79 (18) 1,9 (18) 0,92 (8) 21,7 (8) 1,0 (1) 2,57 (22) É.-U. 36354 (6) 12,2 (2) 78 (22) 2,1 (13) 0,83 (11) 15,8 (26) 1,0 (1) 2,11 (29) Pays développés 27860 10,86 80 1,7 0,9 19,8 1,0 1,9 Égypte 3002 (34) 8,76 (31) 70 (36) 2,8 (3) 0,58 (31) 20,0* (36) 0,17 (34) 13 (3) Iran 2138 (38) 9,92 (21) 71 (34) 1,8 (25) 0,67 (25) 11,1 (35) 0,17 (34) 18,7 (2) Israël 37005 (5) 11,3 (10) 81 (9) 2,9 (2) 0,67 (25) 24,2 (4) 1,0 (1) 3,23 (17) Pologne 6562 (26) 9,87 (23) 75 (24) 1,3 (35) 0,75 (22) 19,4 (12) 1,0 (1) 3,55 (14) Russie 2934 (35) 9,68 (25) 67 (38) 1,4 (30) 0,67 (25) 16,9 (21) 0,17 (34) 11,5 (4) Arabie saoudite 9832 (25) 10,3 (17) 73 (29) 3,1 (1) 0,83 (11) 19,6 (10) 0 (38) 6,36 (10) Afrique du Sud 3710 (31) 8,55 (32) 51 (40) 2,5 (7) 0,41 (35) 19,1 (16) 0,83 (22) 8,58 (5) Turquie 5087 (29) 7,01 (38) 71 (33) 2,1 (12) 0,75 (22) 12,8 (30) 0,5 (31) 8,48 (7) Europe centrale et orientale, Moyen-Orient, Afrique

8784 9,43 70 2,3 0,7 16,8 0,5 9,2

Chine 2396 (37) 9,80 (24) 73 (28) 1,7 (27) 0,83 (19) 12,9 (29) 0 (38) 3,30 (16) Hong Kong 35202 (7) 11,0 (11) 82 (1) 1,0 (40) 0,42 (33) 8,32 (40) 0,33 (31) 2,27 (24) Inde 790 (40) 6,65 (39) 63 (39) 2,7 (4) 0,67 (25) 11,7 (33) 0,5 (28) 8,53 (6) Indonésie 1178 (39) 6,24 (40) 70 (35) 2,1 (11) 0,5 (32) 8,41 (39) 0 (38) 7,00 (9) Malaisie 5223 (28) 10,1 (18) 74 (25) 2,5 (5) 0,66 (29) 12,2 (32) 0,5 (28) 2,68 (21) Corée du Sud 16462 (21) 11,8 (4) 79 (19) 1,1 (39) 0,83 (19) 15,2 (27) 0,83 (22) 3,34 (15) Singapour 45957 (1) 9,1 (30) 80 (11) 1,2 (38) 0,83 (19) 10,0 (38) 0,33 (31) 3 (18) Thaïlande 2743 (36) 7,49 (36) 68 (37) 1,8 (24) 0,42 (33) 12,4 (31) 0,17 (34) 2,28 (23) Asie 13744 9,05 74 1,8 0,6 11,4 0,3 4,1 Argentine 10516 (24) 9,34 (29) 73 (26) 2,2 (10) 0,41 (35) 13,4 (28) 0,83 (22) 7,89 (8) Brésil 4710 (30) 7,63 (35) 72 (32) 1,8 (21) 0,33 (37) 19,4 (11) 0,83 (22) 4,72 (13) Colombie 3051 (32) 7,69 (33) 72 (30) 2,4 (8) 0,33 (37) 16,3 (23) 0,67 (26) 5,58 (11) Colombie 3051 (32) 7,69 (33) 72 (30) 2,4 (8) 0,33 (37) 16,3 (23) 0,67 (26) 5,58 (11) Venezuela 5437 (27) 7,02 (37) 73 (27) 2,5 (6) 0,16 (40) 11,5 (34) 0,5 (28) 26,2 (1) Amérique Latine 5354 7,88 73 2,3 0,3 15,4 0,7 10,0 Total 18002 9,79 76,1 1,9 0,7 16,9 0,7 4,9 Source : Voir le tableau ci-dessous. Remarque : *Nous avons été incapables de rapprocher les données de la Banque mondiale sur la consommation publique égyptienne, aussi les avons-nous remplacées par les données du pays. **Nous avons modifié le score relatif à la démocratie en fonction du jugement que nous portons sur les améliorations récentes (voir le texte). Le score est de 0,33 dans l’indice de Gastil pour l’année 2009.

Description des données

Variable Description Source

Nombre moyen d’années de scolarité

Nombre moyen d’années d’études chez les hommes en 2010 www.barrolee.com

Espérance de vie Espérance de vie de la population totale en 2008; log naturel utilisé. Banque mondiale Taux de fécondité Nombre de naissances par femme en 2008; log naturel utilisé. Banque mondiale État de droit Indice comportant une échelle comprise entre 0 et 1 qui évalue le caractère plus ou moins favorable

des conditions d’investissement d’après le degré d’application de la loi, l’inviolabilité des contrats et le droit de propriété. Données pour 2009.

Political Risk Services International Country Risk Guide

Consommation publique Pourcentage du PIB que représente la consommation publique (en 2008). Banque mondiale Indice de démocratie Indicateur de droits politiques, calculé au départ par Gastil, en l’occurrence pour la période allant de

1972 à 1994. L’indice mesure le droit pour tout adulte de voter et de se présenter à une charge publique, et, pour les représentants élus, d’avoir un vote décisif sur les politiques publiques. Échelle comprise entre 0 et 1, 1 représentant le niveau maximal de démocratie.

Indice des droits politiques de Freedom House

Taux d’inflation Inflation mesurée selon l’IPC : variation annuelle moyenne en % pour la période allant de 2004 à 2007. Banque mondiale Source : HSBC

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

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Le tableau 23, constitué à partir des données du tableau 21, indique les projections de croissance du revenu par habitant selon le scénario de base.

La fourchette des taux de croissance du revenu par habitant est relativement étroite pour les pays développés : elle est comprise entre 0,5 %, taux de la Suède et de la Norvège (les ressources naturelles n’étant pas prises en compte, la croissance potentielle de la Norvège a pu être sous-estimée), et 2,6 %, taux de la Suisse.

Les différences peuvent s’expliquer dans une grande mesure par les variations du nombre d’années d’études et de la taille de l’État, laquelle constitue un frein à l’activité. Si un pays est déjà riche par rapport à l’infrastructure qu’il possède (par exemple les États-Unis), cela va freiner sa croissance dans l’avenir. Aussi la croissance potentielle du revenu par habitant des États-Unis est-elle inférieure à celle d’autres pays développés. Le modèle indique essentiellement, dans ce cas, que le niveau d’instruction et les autres variables de l’infrastructure justifient difficilement le revenu par habitant observé, ce qui réduit l’espérance de croissance.

Ce que nous constatons, sur la base de nos hypothèses, c’est que ce ne sont pas seulement les pays en développement qui sont à corriger les imperfections de leurs politiques. Les pays développés s’emploient aussi à renforcer les bases de leur économie, en partie par des mesures visant à freiner la montée des dépenses publiques observée durant les quatre décennies précédentes dans plusieurs pays occidentaux (graphique 22), même s’il faut admettre que le vieillissement des populations risque de rendre le virage difficile. Cela explique l’accélération de la croissance des pays développés sur la période de prévision.

22. L’endettement public des pays occidentaux s’est gonflé au cours des dernières décennies

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É.-U.

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Points de % Points de %

Variation des dépenses publiques en % du PIB

1970 - 2007

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

23. Les projections de croissance du revenu par habitant obtenues à l’aide du modèle

Croissance annuelle moyenne du revenu par habitant en $ US de 2000

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50 É.-U. 0,6 % 1,1 % 1,5 % 1,8 % Japon 1,3 % 1,6 % 1,9 % 2,0 % Chine 6,5 % 5,7 % 5,1 % 4,6 % Allemagne 2,1 % 2,2 % 2,3 % 2,4 % Royaume-Uni 1,4 % 1,6 % 1,8 % 2,0 % France 1,2 % 1,5 % 1,8 % 2,1 % Italie 1,6 % 2,4 % 2,5 % 2,7 % Inde 4,0 % 4,5 % 4,8 % 5,1 % Brésil 2,2 % 2,7 % 3,1 % 3,5 % Canada 1,9 % 2,1 % 2,2 % 2,3 % Corée du Sud 3,7 % 3,4 % 3,1 % 3,0 % Espagne 2,4 % 3,1 % 3,0 % 2,9 % Mexique 2,1 % 3,9 % 3,7 % 3,6 % Australie 1,8 % 2,0 % 2,1 % 2,2 % Pays-Bas 1,3 % 1,6 % 1,9 % 2,1 % Argentine 2,4 % 2,6 % 2,7 % 2,8 % Russie 5,1 % 4,8 % 4,6 % 4,4 % Turquie 4,0 % 3,9 % 3,8 % 3,7 % Suède 0,5 % 1,1 % 1,6 % 1,9 % Suisse 2,6 % 2,4 % 2,2 % 2,1 % Indonésie 3,0 % 3,7 % 4,2 % 4,7 % Belgique 1,2 % 1,5 % 1,9 % 2,1 % Arabie saoudite 2,0 % 2,2 % 2,4 % 2,6 % Pologne 4,0 % 3,9 % 3,8 % 3,7 % Hong Kong 3,0 % 2,7 % 2,6 % 2,5 % Autriche 2,7 % 2,6 % 2,5 % 2,4 % Norvège 0,5 % 1,1 % 1,5 % 1,7 % Afrique du Sud 1,1 % 1,9 % 2,6 % 3,3 % Thaïlande 3,7 % 4,0 % 4,1 % 4,2 % Danemark 0,6 % 1,1 % 1,5 % 1,8 % Israël -1,3 % 0,3 % 1,0 % 1,6 % Singapour 3,6 % 3,2 % 2,7 % 2,3 % Grèce 3,1 % 3,0 % 2,9 % 2,9 % Iran 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % Égypte 2,8 % 4,0 % 4,2 % 4,3 % Venezuela 1,4 % 2,0 % 2,5 % 3,0 % Malaisie 5,4 % 4,6 % 4,1 % 3,6 % Finlande 1,6 % 1,8 % 1,9 % 2,1 % Colombie 3,0 % 3,3 % 3,6 % 3,8 % Irlande 1,9 % 2,0 % 2,0 % 2,1 % Source : Barro et HSBC

22. L’endettement public des pays occidentaux s’est gonflé au cours des dernières décennies

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Points de % Points de %

Variation des dépenses publiques en % du PIB

1970 - 2007

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

23. Les projections de croissance du revenu par habitant obtenues à l’aide du modèle

Croissance annuelle moyenne du revenu par habitant en $ US de 2000

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50 É.-U. 0,6 % 1,1 % 1,5 % 1,8 % Japon 1,3 % 1,6 % 1,9 % 2,0 % Chine 6,5 % 5,7 % 5,1 % 4,6 % Allemagne 2,1 % 2,2 % 2,3 % 2,4 % Royaume-Uni 1,4 % 1,6 % 1,8 % 2,0 % France 1,2 % 1,5 % 1,8 % 2,1 % Italie 1,6 % 2,4 % 2,5 % 2,7 % Inde 4,0 % 4,5 % 4,8 % 5,1 % Brésil 2,2 % 2,7 % 3,1 % 3,5 % Canada 1,9 % 2,1 % 2,2 % 2,3 % Corée du Sud 3,7 % 3,4 % 3,1 % 3,0 % Espagne 2,4 % 3,1 % 3,0 % 2,9 % Mexique 2,1 % 3,9 % 3,7 % 3,6 % Australie 1,8 % 2,0 % 2,1 % 2,2 % Pays-Bas 1,3 % 1,6 % 1,9 % 2,1 % Argentine 2,4 % 2,6 % 2,7 % 2,8 % Russie 5,1 % 4,8 % 4,6 % 4,4 % Turquie 4,0 % 3,9 % 3,8 % 3,7 % Suède 0,5 % 1,1 % 1,6 % 1,9 % Suisse 2,6 % 2,4 % 2,2 % 2,1 % Indonésie 3,0 % 3,7 % 4,2 % 4,7 % Belgique 1,2 % 1,5 % 1,9 % 2,1 % Arabie saoudite 2,0 % 2,2 % 2,4 % 2,6 % Pologne 4,0 % 3,9 % 3,8 % 3,7 % Hong Kong 3,0 % 2,7 % 2,6 % 2,5 % Autriche 2,7 % 2,6 % 2,5 % 2,4 % Norvège 0,5 % 1,1 % 1,5 % 1,7 % Afrique du Sud 1,1 % 1,9 % 2,6 % 3,3 % Thaïlande 3,7 % 4,0 % 4,1 % 4,2 % Danemark 0,6 % 1,1 % 1,5 % 1,8 % Israël -1,3 % 0,3 % 1,0 % 1,6 % Singapour 3,6 % 3,2 % 2,7 % 2,3 % Grèce 3,1 % 3,0 % 2,9 % 2,9 % Iran 3,5 % 3,5 % 3,5 % 3,5 % Égypte 2,8 % 4,0 % 4,2 % 4,3 % Venezuela 1,4 % 2,0 % 2,5 % 3,0 % Malaisie 5,4 % 4,6 % 4,1 % 3,6 % Finlande 1,6 % 1,8 % 1,9 % 2,1 % Colombie 3,0 % 3,3 % 3,6 % 3,8 % Irlande 1,9 % 2,0 % 2,0 % 2,1 % Source : Barro et HSBC

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

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L’Asie hors Japon forme un ensemble contrasté, que nous avons décomposé en trois grands groupes de pays : « pauvres avec une bonne infrastructure », « riches avec une bonne infrastructure » et « pauvres avec une mauvaise infrastructure ». Le groupe des pays « pauvres avec une bonne infrastructure » comprend la Chine et la Malaisie. Les économies de ces pays s’appuient sur des bases solides : le niveau d’instruction est raisonnablement élevé, l’État de droit règne, la situation monétaire est stable, et le taux de fécondité est relativement bas. On peut donc s’attendre à ce que ces économies convergent assez rapidement.

Le groupe des pays « riches avec une bonne infrastructure » comprend Hong Kong et Singapour ainsi que, dans une moindre mesure, la Corée du Sud. Ces pays ont déjà un revenu par habitant élevé par rapport aux autres pays de la région. Toutefois, s’ils se classent bien, c’est en raison de la petite taille de leur État et du niveau élevé d’État de droit, lequel est toutefois assorti d’un faible niveau de démocratie.

Le groupe des pays « pauvres avec une mauvaise infrastructure » comprend l’Inde, l’Indonésie et la Thaïlande. Ces pays ont un faible niveau d’instruction et obtiennent des scores moins élevés au chapitre de l’État de droit et de la stabilité monétaire. Toutefois, le niveau d’instruction y est en progression, et nous estimons qu’il augmentera sur la période de prévision. Ces pays ont au départ des taux de croissance moins impressionnants que ceux d’autres pays, mais leurs taux augmenteront tout au long de la période de prévision.

L’Amérique latine n’obtient pas globalement un taux de croissance potentielle du revenu par habitant comparable aux taux des pays asiatiques les plus performants. En général, le niveau d’instruction est faible dans la région, et un score faible au chapitre de l’État de droit plombe sérieusement l’espérance de croissance. La région obtient un score moyen d’à peine 0,4 au chapitre de l’État de droit, ce qui est deux fois moins que le score des pays asiatiques les plus performants. Cette donnée a contribué à abaisser de 1 % le taux annuel de croissance du revenu par habitant. La région est également pénalisée par un

manque de stabilité monétaire, bien que la situation à cet égard varie nettement d’un endroit à l’autre en Amérique latine.

Le taux de croissance relativement faible du Brésil est celui qui retient le plus l’attention, du fait des écarts par rapport au taux attendu et par rapport aux taux observés ces derniers temps. Dans le modèle, un faible taux d’instruction pèse très lourd. Toutefois, le modèle ne tient pas compte des ressources naturelles du Brésil et de l’importante contribution de ces ressources à la croissance, grâce notamment aux échanges commerciaux avec la Chine. Il se pourrait bien que le modèle sous-estime la croissance potentielle du Brésil.

Le modèle attribue au Mexique la croissance potentielle la plus élevée parmi les pays d’Amérique latine, du fait d’un niveau relativement élevé d’instruction et d’une faible intervention de l’État. Le pays est pénalisé par son score au chapitre de l’État de droit, mais il ne l’est pas plus que le Brésil. Par ailleurs, jusqu’à présent du moins, la plus grande partie des exportations mexicaines prend le chemin des États-Unis en raison de l’Accord de libre-échange nord-américain. Conséquemment, la croissance mexicaine évolue en très forte corrélation avec celle des États-Unis, et le revenu par habitant a progressé à un rythme inférieur à ce que notre modèle aurait prévu. De ce fait, pour la première période de 10 ans, nous avons attribué à la croissance du revenu par habitant du Mexique un taux situé à mi-chemin entre le taux prévu par le modèle et le taux que nous prévoyons pour les États-Unis. Les projections de croissance du revenu par habitant ont également subi les effets négatifs des taux de fécondité élevés que connaît l’Amérique latine. L’Amérique latine sera en revanche favorisée par ce phénomène lorsqu’il sera question de la croissance totale.

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

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La région Europe centrale et orientale, Moyen-Orient, Afrique constitue au départ une région très variée. Le revenu par habitant d’Israël est déjà supérieur à celui des États-Unis, et le pays a adhéré à l’OCDE cette année.

Israël mis à part, la Russie a un bon niveau d’instruction et un faible taux de fécondité, qui compensent ses scores relativement faibles au chapitre de l’État de droit et de la démocratie. La Pologne obtient des scores beaucoup plus élevés à tous les points de vue. La Turquie et l’Égypte sont à la traîne en matière d’infrastructure, avec des niveaux d’instruction qu’on peut raisonnablement considérer comme faibles. En Afrique du Sud, l’extrême brièveté de l’espérance de vie liée à la pandémie de sida nuit grandement aux perspectives de ce pays. L’espérance de vie, 51 ans seulement, ampute toutes les projections de croissance de 1,5 % par rapport à la Turquie. Espérons qu’on trouve un remède à cette maladie pendant notre période de prévision : cela aurait un effet haussier important sur le taux de croissance de l’Afrique du Sud.

Selon notre modèle, l’Iran, fort de son bon niveau d’instruction, devrait obtenir un taux de croissance satisfaisant. Toutefois, un contrôle a posteriori révèle que la croissance de l’Iran n’a pas été à la hauteur. Les mauvaises relations du pays avec le reste du monde ainsi que les sanctions touchant les échanges commerciaux et les investissements ont sans doute joué un rôle déterminant ici. Cela ne fait qu’illustrer le fait que le modèle ne peut prendre en compte tous les facteurs. S’agissant de l’Iran, nous n’avons pas utilisé les projections générées par le modèle : nous avons plutôt utilisé le taux de croissance observé dans le passé.

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

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Les défis démographiques ` Les différences d’ordre démographique pourraient à elles seules expliquer des

écarts de taux de croissance du PIB pouvant atteindre 2,5 % au cours des

prochaines décennies

Jusqu’à maintenant, nous avons déterminé dans quelle mesure les conditions économiques vont influer sur la capacité de production individuelle. Cela n’est toutefois qu’un élément du tableau. L’importance de la population active variera beaucoup d’une économie à l’autre dans les années qui viennent.

Le facteur démographique a de l’importance, mais souvent on n’en tient pas compte. Bien des gens attribuent la stagnation du Japon par rapport aux autres pays développés au désendettement qui a suivi l’éclatement de la bulle financière de la fin des années 1980. Bien que ce phénomène ait sans doute joué un rôle, l’évolution démographique de ce pays explique certainement en partie au moins sa performance relative (graphique 24).

Le tableau 25 indique les projections de croissance moyenne de la population active des différents pays pour chacune des décennies de la période considérée. Ces projections ont été établies par les Nations Unies.

24. La performance du Japon pendant les « décennies perdues » n’a pas été si terrible au vu de l’évolution démographique du pays

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2

4

6

É.-U. Japon

annuel% annuel% PIB par habitant

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

25. L’évolution démographique va freiner nettement la croissance à certains endroits

Taux de croissance annuel moyen de la population active en %

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50 É.-U. 0,5 % 0,3 % 0,4 % 0,3 % Japon -0,9 % -0,7 % -1,4 % -1,2 % Chine 0,2 % -0,1 % -0,7 % -0,5 % Allemagne -0,4 % -1,1 % -1,0 % -0,7 % Royaume-Uni 0,2 % 0,1 % 0,2 % 0,3 % France -0,1 % -0,1 % -0,2 % 0,0 % Italie -0,2 % -0,6 % -1,1 % -0,6 % Inde 1,7 % 1,2 % 0,7 % 0,1 % Brésil 1,1 % 0,2 % -0,2 % -0,7 % Canada 0,4 % 0,0 % 0,4 % 0,3 % Corée du Sud 0,0 % -1,0 % -1,3 % -1,3 % Espagne 0,4 % -0,1 % -0,7 % -0,7 % Mexique 1,2 % 0,5 % -0,3 % -0,5 % Australie 0,6 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % Pays-Bas -0,2 % -0,5 % -0,4 % 0,1 % Argentine 1,0 % 0,8 % 0,4 % -0,1 % Russie -0,9 % -0,8 % -0,6 % -1,1 % Turquie 1,4 % 0,7 % 0,2 % -0,2 % Suède -0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,2 % Suisse 0,0 % -0,3 % -0,2 % 0,2 % Indonésie 1,3 % 0,6 % 0,0 % -0,2 % Belgique -0,1 % -0,3 % -0,2 % 0,0 % Arabie saoudite

2,6 % 1,7 % 1,1 % 0,6 %

Pologne -0,8 % -0,7 % -0,7 % -1,5 % Hong Kong 0,2 % -0,6 % -0,2 % -0,3 % Autriche 0,0 % -0,6 % -0,6 % -0,3 % Norvège 0,4 % 0,2 % 0,1 % 0,3 % Afrique du Sud

0,4 % 0,5 % 0,4 % 0,2 %

Thaïlande 0,3 % -0,2 % -0,3 % -0,3 % Danemark -0,2 % -0,3 % -0,4 % 0,2 % Israël 1,4 % 1,2 % 0,8 % 0,5 % Singapour 0,2 % -1,1 % -0,7 % -0,3 % Grèce -0,2 % -0,4 % -0,8 % -0,8 % Iran 1,0 % 0,9 % 0,3 % -0,7 % Égypte 1,9 % 1,6 % 1,1 % 0,5 % Venezuela 1,7 % 1,2 % 0,8 % 0,3 % Malaisie 1,7 % 1,1 % 0,7 % 0,2 % Finlande -0,5 % -0,3 % 0,0 % -0,2 % Colombie 1,5 % 0,9 % 0,5 % 0,2 % Irlande 0,9 % 0,9 % 0,2 % -0,1 % Source : Nations Unies et calculs de la HSBC.

24. La performance du Japon pendant les « décennies perdues » n’a pas été si terrible au vu de l’évolution démographique du pays

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6

É.-U. Japon

annuel% annuel% PIB par habitant

Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC

25. L’évolution démographique va freiner nettement la croissance à certains endroits

Taux de croissance annuel moyen de la population active en %

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50 É.-U. 0,5 % 0,3 % 0,4 % 0,3 % Japon -0,9 % -0,7 % -1,4 % -1,2 % Chine 0,2 % -0,1 % -0,7 % -0,5 % Allemagne -0,4 % -1,1 % -1,0 % -0,7 % Royaume-Uni 0,2 % 0,1 % 0,2 % 0,3 % France -0,1 % -0,1 % -0,2 % 0,0 % Italie -0,2 % -0,6 % -1,1 % -0,6 % Inde 1,7 % 1,2 % 0,7 % 0,1 % Brésil 1,1 % 0,2 % -0,2 % -0,7 % Canada 0,4 % 0,0 % 0,4 % 0,3 % Corée du Sud 0,0 % -1,0 % -1,3 % -1,3 % Espagne 0,4 % -0,1 % -0,7 % -0,7 % Mexique 1,2 % 0,5 % -0,3 % -0,5 % Australie 0,6 % 0,4 % 0,4 % 0,4 % Pays-Bas -0,2 % -0,5 % -0,4 % 0,1 % Argentine 1,0 % 0,8 % 0,4 % -0,1 % Russie -0,9 % -0,8 % -0,6 % -1,1 % Turquie 1,4 % 0,7 % 0,2 % -0,2 % Suède -0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,2 % Suisse 0,0 % -0,3 % -0,2 % 0,2 % Indonésie 1,3 % 0,6 % 0,0 % -0,2 % Belgique -0,1 % -0,3 % -0,2 % 0,0 % Arabie saoudite

2,6 % 1,7 % 1,1 % 0,6 %

Pologne -0,8 % -0,7 % -0,7 % -1,5 % Hong Kong 0,2 % -0,6 % -0,2 % -0,3 % Autriche 0,0 % -0,6 % -0,6 % -0,3 % Norvège 0,4 % 0,2 % 0,1 % 0,3 % Afrique du Sud

0,4 % 0,5 % 0,4 % 0,2 %

Thaïlande 0,3 % -0,2 % -0,3 % -0,3 % Danemark -0,2 % -0,3 % -0,4 % 0,2 % Israël 1,4 % 1,2 % 0,8 % 0,5 % Singapour 0,2 % -1,1 % -0,7 % -0,3 % Grèce -0,2 % -0,4 % -0,8 % -0,8 % Iran 1,0 % 0,9 % 0,3 % -0,7 % Égypte 1,9 % 1,6 % 1,1 % 0,5 % Venezuela 1,7 % 1,2 % 0,8 % 0,3 % Malaisie 1,7 % 1,1 % 0,7 % 0,2 % Finlande -0,5 % -0,3 % 0,0 % -0,2 % Colombie 1,5 % 0,9 % 0,5 % 0,2 % Irlande 0,9 % 0,9 % 0,2 % -0,1 % Source : Nations Unies et calculs de la HSBC.

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22

Les États-Unis devraient connaître un taux de croissance annuel moyen du PIB supérieur de 1,5 point de pourcentage à celui du Japon sur la prochaine décennie en raison du seul facteur démographique. Ce facteur devrait également faire en sorte que le taux de croissance du PIB de l’Inde sera supérieur de 2,5 points de pourcentage à celui du Japon.

La meilleure façon de saisir ce qui va se passer est peut-être de considérer l’évolution globale sur les 40 ans de l’horizon prévisionnel (graphique 26).

La main-d’œuvre japonaise va subir une contraction spectaculaire, de l’ordre de 37 %. Les perspectives ne sont guère plus encourageantes pour la Corée du Sud, dont la main-d’œuvre va accuser un recul de 32 %. Singapour, la Chine et la Corée du Sud devraient également connaître des baisses de leur population active de plus de 10 %.

Les perspectives d’évolution de la population active ne sont pas non plus très favorables pour certains pays d’Europe, notamment la Russie, la Pologne et l’Allemagne.

À l’autre extrémité du spectre, l’Arabie saoudite, avec le taux de fécondité le plus élevé, verra sa population active augmenter de plus de 70 %, ce qui devrait stimuler nettement sa croissance. L’Égypte ne sera pas loin derrière. Certains pays d’Asie — la Malaisie, l’Inde et l’Indonésie — connaîtront également une forte augmentation de la population active.

26. Les perspectives d’évolution de la population active varient énormément d’un pays à l’autre

06530151-04-

Arabie saouditeÉgypte

IsraëlVenezuela

MalaisieInde

ColombieArgentine

TurquieIrlande

AustralieIndonésie

Afrique du SudÉtats-Unis

IranCanadaNorvègeMexique

Royaume-UniBrésil

SuèdeSuisseFrance

ThaïlandeBelgique

DanemarkPays-Bas

Hong KongFinlande

ChineEspagneAutriche

SingapourGrèce

ItalieAllemagne

RussieCorée du Sud

PologneJapon

Variation en % de la population active entre 2010 et 2050

Source : Projections des Nations Unies, Calculs de la HSBC

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23

Sur le plan régional, il est clair que, si la croissance de la population totale est appelée à ralentir nettement un peu partout dans le monde (graphique 27), la croissance de la population active, elle, va ralentir encore bien plus (graphique 28). Les écarts seront toutefois considérables entre les régions. La croissance de la population active ne va guère se poursuivre que pendant une décennie encore dans le monde développé. La région Europe centrale et orientale, Moyen-Orient et Afrique, même plombée par la Russie et la Pologne, présente de meilleures perspectives que les pays développés, encore que ces perspectives soient nettement moins bonnes que celles des autres régions émergentes.

La région de loin la plus favorisée quant à la croissance de la population active est l’Amérique latine, grâce à un taux de fécondité encore raisonnablement élevé, soit de 2,1 naissances par femme en moyenne.

Ces projections d’évolution de la population active comportent évidemment un fort degré d’incertitude. La principale cause de mortalité est la maladie, qui peut faire augmenter le taux de mortalité. En revanche, les progrès de la médecine peuvent faire diminuer le taux de mortalité.

Les flux d’immigration sont un autre phénomène qui peut grandement faire mentir les prévisions.

Un élément qui peut être davantage susceptible d’induire une erreur de projection est l’âge de la retraite. Cet âge est déjà en hausse dans les pays occidentaux, car l’espérance de vie augmente, et le financement des régimes de retraite publics exerce une ponction trop importante sur les ressources budgétaires.

Il peut également arriver qu’un État adopte des mesures d’encouragement à la natalité. La Russie a récemment rendu public un programme en vertu duquel les couples qui auront trois enfants ou plus auront droit à une certaine superficie de terrain. Cela illustre encore une fois l’incertitude qui entoure les prévisions sur un horizon aussi éloigné.

On trouvera à l’annexe 2 des graphiques illustrant le profil démographique des différents pays.

27. La croissance de la population mondiale ralentit…

-0.5%

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

2010-2020 2020-2030 2030-2040 2040-2050-0.5%

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

Pays développés

Europe centraleet orientale, Moyen-Orient, Afrique

Amériquelatine

Asie hors Japon

Taux de croissance annuel moyen de la population entre 2010 et 2050

-0.5%

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

-0.5%

0.0%

0.5%

1.0%

1.5%

Croissance de la population active entre 2010 et 2050

Source : Projections des Nations Unies, moyennes simples des pays de notre palmarès des 30 dans chaque région

Source : Projections des Nations Unies, moyennes simples des pays de notre palmarès des 30 dans chaque région

28. … la croissance de la population active ralentit encore plus brusquement

Pays développés

Europe centraleet orientale, Moyen-Orient, Afrique

Amériquelatine

Asie hors Japon

2010-2020 2020-2030 2030-2040 2040-2050

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

24

Quand on colle tous les morceaux ensemble ` L’Asie va continuer à enregistrer des taux de croissance extrêmement

élevés, et les pays asiatiques à forte population vont dépasser les

puissances occidentales

` L’Amérique latine va progresser sensiblement au classement mondial

` Les pays qui vont régresser au classement mondial — les petits pays

européens — auront de la difficulté à garder leur influence auprès des

instances politiques mondiales

En combinant les projections du revenu par habitant et les projections démographiques, nous obtenons les taux de croissance totale présentés dans le tableau 30. Pour la première période de 10 ans, les parts respectives de la croissance par habitant et de la croissance de la population active sont illustrées dans le graphique 29.

Personne ne s’étonnera de constater que la Chine frôle le sommet au classement de la croissance. Cependant, l’augmentation du revenu par habitant et l’impact démographique de la politique de l’enfant unique devraient ralentir la Chine au point que l’Inde la dépasse au tournant de 2030.

Mais d’autres étoiles brillent au firmament de l’Asie. La Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie obtiennent des taux de croissance très rapides, qu’elles devraient conserver sur l’ensemble de la période prévisionnelle à la faveur du développement de leur système d’éducation et de leur système politique.

Du côté de la région Europe centrale et orientale, Moyen-Orient, Afrique, la Russie devrait conserver son rythme de croissance rapide, mais son score au chapitre de la stabilité monétaire et ses perspectives démographiques sont moins favorables que ceux de certains de ses rivaux asiatiques, ce qui nuit à son espérance de croissance relative. Par ailleurs, le

29. Parts de la croissance de la production par habitant et de la croissance de la main-d’œuvre dans la croissance totale

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Croissance par habitant Données démographiques

Taux de croissance annuel moyen entre 2010 et 2050

Source : Calculs de la HSBC

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modèle fait abstraction des ressources naturelles, et l’évolution du prix du pétrole pourrait faire mentir les projections relatives à la Russie. Dans la région Europe centrale et orientale, Moyen-Orient, Afrique, la Turquie et l’Égypte devraient faire meilleure figure.

L’Amérique latine, grâce à de bonnes perspectives démographiques, obtient également de bons taux de croissance. La Colombie est le pays de la région qui devrait connaître les taux de croissance les plus élevés, bien que, du fait que nous ne prenons pas en compte les ressources naturelles, il est possible que nous sous-estimions l’espérance de croissance du Brésil.

Si nous prenons un peu de recul et réfléchissons à ce qui se passe, nous constatons qu’essentiellement il s’est produit des améliorations structurelles sur le plan de la gouvernance économique des pays. Si l’on suppose que les pouvoirs publics continuent de travailler dans le sens des progrès récents, le revenu par habitant va continuer à se rapprocher des niveaux observés dans le monde occidental. Cela en fait des endroits plus propices aux investissements, et les investissements alimentent la progression du revenu par habitant. Si vous êtes déjà un géant démographique, vous deviendrez un géant économique.

30. Projections du PIB obtenues à l’aide du modèle

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50

É.-U. 1,1 % 1,4 % 1,9 % 2,1 % Japon 0,4 % 0,9 % 0,5 % 0,8 % Chine 6,7 % 5,5 % 4,4 % 4,1 % Allemagne 1,7 % 1,1 % 1,4 % 1,7 % Royaume-Uni 1,6 % 1,7 % 1,9 % 2,2 % France 1,1 % 1,4 % 1,6 % 2,1 % Italie 1,4 % 1,9 % 1,5 % 2,1 % Inde 5,7 % 5,6 % 5,5 % 5,2 % Brésil 3,3 % 2,9 % 2,9 % 2,8 % Canada 2,3 % 2,1 % 2,6 % 2,5 % Corée du Sud 3,7 % 2,3 % 1,8 % 1,7 % Espagne 2,8 % 2,9 % 2,3 % 2,2 % Mexique 3,3 % 4,4 % 3,5 % 3,1 % Australie 2,4 % 2,3 % 2,5 % 2,6 % Pays-Bas 1,1 % 1,2 % 1,5 % 2,2 % Argentine 3,4 % 3,3 % 3,1 % 2,7 % Russie 4,2 % 4,0 % 4,0 % 3,3 % Turquie 5,3 % 4,7 % 4,0 % 3,5 % Suède 0,4 % 1,3 % 1,7 % 2,1 % Suisse 2,6 % 2,0 % 2,0 % 2,3 % Indonésie 4,3 % 4,3 % 4,3 % 4,5 % Belgique 1,0 % 1,2 % 1,7 % 2,1 % Arabie saoudite 4,5 % 3,9 % 3,5 % 3,2 % Pologne 3,3 % 3,2 % 3,1 % 2,1 % Hong Kong 3,2 % 2,1 % 2,4 % 2,2 % Autriche 2,7 % 1,9 % 1,9 % 2,1 % Norvège 0,9 % 1,3 % 1,5 % 2,1 % Afrique du Sud 1,5 % 2,4 % 3,1 % 3,5 % Thaïlande 4,0 % 3,8 % 3,8 % 4,0 % Danemark 0,5 % 0,8 % 1,1 % 2,0 % Israël 0,1 % 1,6 % 1,8 % 2,1 % Singapour 3,7 % 2,1 % 2,0 % 2,1 % Grèce 2,9 % 2,6 % 2,2 % 2,1 % Iran 4,5 % 4,4 % 3,8 % 2,8 % Égypte 4,7 % 5,6 % 5,2 % 4,8 % Venezuela 3,1 % 3,2 % 3,3 % 3,3 % Malaisie 7,1 % 5,7 % 4,7 % 3,8 % Finlande 1,1 % 1,4 % 1,9 % 1,9 % Colombie 4,5 % 4,2 % 4,1 % 4,0 % Irlande 2,8 % 2,8 % 2,2 % 1,9 % Source : Barro et HSBC

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Si l’on jette un coup d’œil au classement mondial prévu pour 2050 et qu’on le compare au classement actuel (tableau 31 — classement en 1970 indiqué à des fins d’illustration), on constate que l’ego américain pourrait souffrir. En effet, les États-Unis devraient perdre le premier rang, ce qui n’empêchera cependant pas le pays de demeurer un acteur dominant dans les sommets politiques internationaux.

En revanche, les pays d’Europe à faible population qui ont atteint un stade de développement avancé vont dégringoler au classement, sinon disparaître purement et simplement du palmarès mondial des 30 premiers pays. La Suède, l’Autriche, la Norvège et le Danemark seront radiés de la liste d’ici à 2050. Comme nous l’avons mentionné précédemment, leur revenu par habitant est encore en hausse de sorte que, à certains égards, cela importe peu. D’un autre côté, ces pays pourraient avoir de la difficulté à se faire entendre auprès des instances politiques internationales. Avec l’intensification de la concurrence pour les ressources rares de la planète, cela pourrait devenir un problème.

31. Le bouleversement à prévoir d’ici à 2050 n’est pas différent de celui qui s’est opéré depuis 40 ans

Classement en 1970 Classement en 2010 Classement en 2050

1 É.-U. 1 É.-U. 1 Chine 2 Japon 2 Japon 2 É.-U. 3 Allemagne 3 Chine 3 Inde 4 Royaume-Uni 4 Allemagne 4 Japon 5 France 5 Royaume-Uni 5 Allemagne 6 Italie 6 France 6 Royaume-Uni 7 Canada 7 Italie 7 Brésil 8 Espagne 8 Inde 8 Mexique 9 Brésil 9 Brésil 9 France 10 Mexique 10 Canada 10 Canada 11 Pays-Bas 11 Corée du Sud 11 Italie 12 Australie 12 Espagne 12 Turquie 13 Suisse 13 Mexique 13 Corée du Sud 14 Argentine 14 Australie 14 Espagne 15 Suède 15 Pays-Bas 15 Russie 16 Inde 16 Argentine 16 Indonésie 17 Belgique 17 Russie 17 Australie 18 Chine 18 Turquie 18 Argentine 19 Autriche 19 Suède 19 Égypte 20 Danemark 20 Suisse 20 Malaisie 21 Turquie 21 Indonésie 21 Arabie saoudite 22 Afrique du Sud 22 Belgique 22 Thaïlande 23 Venezuela 23 Arabie saoudite 23 Pays-Bas 24 Corée du Sud 24 Pologne 24 Pologne 25 Grèce 25 Hong Kong 25 Iran 26 Norvège 26 Autriche 26 Colombie 27 Finlande 27 Norvège 27 Suisse 28 Arabie saoudite 28 Afrique du Sud 28 Hong Kong 29 Iran 29 Thaïlande 29 Venezuela 30 Portugal 30 Danemark 30 Afrique du Sud Source : Banque mondiale et Calculs HSBC.

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Dépassera-t-on la limite? ` L’approvisionnement en énergie ne va pas nécessairement être un

frein au développement mondial attendu…

` …pour autant qu’on investisse massivement dans l’efficacité

énergétique et les solutions sobres en carbone

` La demande alimentaire pourrait poser un plus grand défi, mais elle

pourrait être comblée grâce à une amélioration des rendements

agricoles et des régimes alimentaires

Dépassera-t-on la limite?L’importance de l’essor économique que prévoit notre rapport pour les quatre prochaines décennies fait surgir l’inévitable question de la faisabilité sur le plan environnemental. En un mot, la planète est-elle capable de supporter une production économique trois fois plus importante d’ici 2050? La réponse est un oui prudent. Il est possible de tripler le revenu généré par l’économie mondiale à la condition d’augmenter plusieurs fois la productivité des ressources.

Plus que deux planètesLa prospérité mondiale dépend d’une foule de fonctions assurées par les écosystèmes, notamment l’approvisionnement en ressources naturelles (telles les denrées alimentaires, les combustibles et les matériaux), et la régulation des processus naturels (p. ex. la filtration de l’eau, la pollinisation des cultures et la stabilité du climat). La valeur de la plupart de ces fonctions est sous-estimée dans l’économie mondiale d’aujourd’hui — avec le résultat inévitable qu’il commence à y avoir une surexploitation de nombreuses richesses naturelles. Non seulement un grand nombre des effets externes — tels les coûts liés au carbone — ne sont-ils pas évalués à leur juste prix, mais les subventions relatives à l’agriculture, à l’énergie et à l’eau contribuent elles aussi à l’épuisement des ressources. Le soutien des pouvoirs

publics aux combustibles fossiles représentait à lui seul 557 milliards de $US en 2008.

Du fait de ces défaillances de marché et de politique, l’empreinte écologique de l’économie mondiale a doublé depuis 1966. Déjà, en 2007, l’humanité utilisait l’équivalent de 1,5 planète par année pour répondre à ses besoins de consommation selon le Fonds mondial pour la nature.

L’économie mondiale est essentiellement entrée dans une période de déficit écologique : elle épuise les ressources naturelles plus rapidement que celles-ci ne se reconstituent. Et cela se produit à un moment où il existe encore plus d’un milliard de personnes qui ne mangent pas à leur faim, n’ont pas de services d’électricité et n’ont pas non plus d’installations sanitaires. Selon les projections, l’empreinte écologique augmentera au point de représenter l’équivalent de deux planètes en ressources par année en 2030 et l’équivalent de 2,8 planètes en 2050. Il est possible de poursuivre le processus d’épuisement des ressources naturelles pendant un certain temps — mais l’exploitation excessive risque de créer des obstacles à l’activité économique à l’échelle locale et de plus en plus à l’échelle mondiale. D’ici 2050, le changement climatique ainsi que les disponibilités en terres et en eaux pour la production de denrées alimentaires représenteront les principaux défis pour la croissance.

Nick RobinsResponsable en chef du Centre d’excellence sur le changement climatique+44 207 991 [email protected]

Zoe KnightStratégie liée au changement climatique+44 207 991 [email protected]

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Manquera-t-on d’intrants?Une grande partie du débat sur la capacité écologique a tourné autour de la notion d’« épuisement » des principaux intrants, notamment de l’énergie et des métaux.

Côté métaux, des métaux essentiels comme l’aluminium, le fer et même le cuivre sont largement disponibles et ils sont faciles à recycler. Même les terres rares ne sont pas si rares. En 2009, la production mondiale de 14 éléments de « terres rares » s’est chiffrée à 127 520 tonnes. Or, selon un rapport récent du ministère de l’Énergie des États-Unis, les réserves mondiales atteignent quelque 99 millions de tonnes. Le hic, c’est que la production est actuellement très concentrée, puisqu’elle provient à 95 % d’un unique pays, la Chine.

La question de l’approvisionnement en énergie est un peu plus compliquée. L’époque de l’approvisionnement pétrolier bon marché et facile est de toute évidence révolue, certains évoquant même le risque d’un « pic pétrolier » aux conséquences néfastes pour la stabilité économique. Un rapport de Lloyds Insurance Market sur la sécurité énergétique, par exemple, en arrive à la conclusion que « … nous nous dirigeons vers une crise mondiale de l’approvisionnement pétrolier et une flambée des prix ». Les réserves de charbon et de gaz naturel sont plus abondantes. Et les sources d’énergie renouvelables sont à toutes fins utiles illimitées (et à ce jour inexploitées), puisqu’elles représentent plus de 3 000 fois les besoins actuels en énergie.

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200 Scénario de base 2030 Scénario de base 2050 Scénario Blue Map 2050

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Source : AIE, Perspectives des technologies de l’énergie 2010

32. Un avenir sobre en carbone se traduirait en 2050 par une consommation d’énergie inférieure à celle que nous connaîtrions en 2030 si la tendance actuelle se maintient : approvisionnement mondial en énergie primaire à partir de combustibles (baril équivalent pétrole)

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Le dernier rapport Perspectives des technologies de l’énergie publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) montre dans son scénario BLUE Map qu’il est possible d’augmenter la production d’énergie d’ici à 2050 tout en diminuant dans l’intervalle la consommation de charbon, de pétrole et de gaz naturel par rapport à aujourd’hui (graphique 32).

En effet, des investissements supplémentaires de 46 billions de $US dans l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et le « charbon propre », pourraient se traduire par des économies de combustibles de 112 billions de $US en 2050. Cela aurait notamment pour conséquence une nette baisse du prix du pétrole (graphique 33).

Un lien à briserLe problème fondamental en matière d’énergie ne réside donc pas tellement dans la capacité de répondre aux besoins mondiaux, mais dans le coût, que ce soit en émissions ou en investissements, de mise en œuvre de nouvelles formes d’énergie. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) responsables du changement climatique proviennent pour 60 % environ des combustibles fossiles. Pour avoir des chances raisonnables de limiter le réchauffement climatique à long terme à 2 °C environ, le monde va devoir réduire de moitié le volume des GES d’ici 2050 — soit sur une période pendant laquelle la taille de l’économie mondiale devrait plus que tripler.

Les émissions de gaz à effet de serre constituent l’élément le plus important de l’« empreinte écologique » de l’économie mondiale, de même que l’élément qui augmente le plus rapidement — et, selon un rapport rédigé pour le compte de la PRI Investor Alliance, ces émissions ont entraîné des dommages externes dont le coût s’est élevé à 4,5 billions de $US en 2008, soit environ 7,5 % du PIB mondial, et pourrait atteindre plus de 12 % du PIB mondial en 2050.

Il sera assurément difficile de briser le lien historique qui existe entre la croissance économique et les émissions de carbone. Cependant, cela est possible du point de vue technique et intéressant du point de vue économique.

Nourrir le monde Le sentiment qu’il est possible de bâtir une économie qui fasse appel aux énergies propres d’ici 2050 ne s’étend pas encore à la nourriture et à l’eau. L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime qu’il va falloir augmenter de 70 % la production alimentaire pour répondre aux besoins de l’humanité d’ici 2050. Or, le taux annuel de croissance des rendements est passé de 3,2 % en 1960 à 1,5 % en 2000. De plus, les possibilités d’accroissement de la superficie cultivée sont limitées par la nécessité de freiner la diminution des ressources en sols et en eaux, la disparition d’espèces et la dégradation de la qualité des écosystèmes causée par l’augmentation de la consommation alimentaire. En 1995, 1,8 milliard de personnes environ vivaient dans des régions qui connaissaient de graves pénuries d’eau; en 2025, selon les prévisions, ce sont 5,5 milliards de personnes, soit les deux tiers de l’humanité, qui vivront dans des régions aux prises avec un problème d’eau modéré ou grave.

Le changement climatique viendra aggraver le problème. Les gouvernements se sont mis d’accord à Cancun, en décembre 2010, pour prendre des mesures visant à limiter toute hausse de la température mondiale moyenne à moins de 2 °C durant le siècle, mais les engagements pris demeurent insuffisants.

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Scénario de base Scénario Blue Map

Source : AIE, Perspectives des technologies de l’énergie 2010

33. Un avenir sobre en carbone pourrait faire baisser le prix du pétrole

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Aussi la température planétaire pourrait-elle bel et bien augmenter de 2 °C d’ici 2050. Selon certaines projections, une augmentation de cet ordre pourrait même survenir dès 2024 (voir Too Close for Comfort, décembre 2009). Cela pourrait avoir de graves conséquences sur le rendement des cultures ainsi que sur les ressources en eau et entraîner une multiplication de phénomènes extrêmes comme les sécheresses et les inondations.

Pourtant, il est clairement possible de répondre aux besoins alimentaires et de préserver les ressources dans un monde comptant 9 milliards de personnes avec des revenus beaucoup plus élevés que ceux d’aujourd’hui. Avec des investissements, il est possible d’améliorer les rendements, d’adapter les cultures à l’évolution du climat et de réduire les pertes après récolte. La nécessité d’atténuer et de renverser les effets néfastes de la surconsommation sur la santé offre une autre raison d’adapter les ressources à l’augmentation des revenus et au bien-être des populations. En 2005, environ 1,5 milliard d’adultes étaient en surpoids, et 400 millions d’entre eux étaient obèses. L’Organisation mondiale de la santé prévoit que ces statistiques respectives passeront à 2,3 milliards et à 700 millions d’ici 2015. Au Royaume-Uni, le quart des adultes sont déjà obèses, et on prévoit que la proportion des obèses atteindra 60 % chez les hommes et 50 % chez les femmes dans ce pays en 2050.

Les solutions existentAlors que les partisans de Keynes et de Friedman s’affrontent actuellement sur l’épineux problème des moyens à prendre pour générer de la croissance, c’est plutôt une confrontation entre l’économie de la rareté de Malthus et l’économie de la croissance verte de Stern3 qui occupera le devant de la scène au cours des prochaines décennies. Il existe de réelles limites à l’expansion constante de l’« empreinte écologique » de l’économie mondiale, et, si ces limites ne sont pas respectées, la production économique et le bien-être de l’humanité se heurteront à des obstacles grandissants. Heureusement, on peut générer de la croissance en investissant dans les marchés, les technologies, les connaissances et les modèles d’affaires qui concourent à améliorer la productivité des ressources et à préserver les richesses naturelles.

Nous prévoyons que d’ici 2050 les coûts actuellement « hors bilan » — en termes d’émissions de carbone ou d’appauvrissement de la biodiversité — vont être pris en compte de façon plus formelle dans la prise de décisions en matière d’économie. Une telle approche récompensera les entreprises et les pays qui font de la productivité des ressources un élément clé de leur stratégie à long terme. Malgré le caractère modeste des objectifs actuels, l’économie sobre en carbone devrait connaître un taux de croissance annuel composé de 10 % au cours de la prochaine décennie, ce qui porterait sa taille à plus de 2 % du PIB mondial (voir Sizing the climate economy, septembre 2009).

Nous pensons que l’innovation et le déploiement des solutions écologiques prendront de l’ampleur au cours des prochaines décennies, avec une « économie du climat » qui pourrait jouer un rôle équivalent à celui de l’« économie du savoir » au siècle dernier. Il y aura de la croissance, mais ce ne sera pas la croissance telle que nous la connaissons.

3 Lord Stern est l’auteur de The Economics of Climate Change.

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Quels sont les risques? ` Nos projections sont fondées sur l’hypothèse que les responsables

politiques prendront les « bonnes » décisions

` Le risque le plus immédiat est que les frontières se referment,

alors que leur ouverture a joué un rôle tellement important

dans le développement

En bref, nos projections sont fondées sur une hypothèse plutôt optimiste, à savoir que tout ira bien, que les gouvernements et les décideurs feront ce qu’il faut faire. À l’évidence, il existe plusieurs raisons pour lesquelles les choses pourraient ne pas se passer comme nous l’avons supposé. N’oublions pas que, jusqu’à la crise récente, l’économie mondiale dans son ensemble avait connu une période remarquablement calme (graphique 34).

Barrières aux frontières et guerresLe plus grand danger est que les frontières, dont l’ouverture a généré tellement de prospérité, se referment. Il est difficile d’imaginer qu’un accès de protectionnisme puisse profiter à une économie, et il est certain que cela ne peut pas profiter au système dans son ensemble. Cependant, plus souvent qu’autrement, la prochaine élection préoccupe davantage les politiciens que la croissance économique à long terme. Aussi la possibilité d’erreurs politiques fait-elle peser un risque important sur nos projections. Et, bien entendu, les guerres commerciales peuvent conduire à des guerres réelles. Il n’est probablement pas nécessaire d’élaborer davantage sur les effets que pourraient avoir de tels événements sur nos projections.

Les variables conjoncturellesNotre modèle est un modèle structurel de l’offre potentielle : il ne tient compte ni des facteurs cycliques ni des fluctuations de la demande.

34. Les dernières décennies ont été remarquablement calmes pour l’économie mondiale

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12%20yr rolling Standard devation of US GDP

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12%Écart-type mobile sur 20 ans du PIB américain

Source : Chiffres du PIB américain sur le long terme de Maddison

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Les catastrophes naturellesLes catastrophes naturelles peuvent faire dérailler une économie, car les économies cherchent alors à regagner le terrain perdu.

Les facteurs non pris en compte dans le modèleAucun modèle ne peut parfaitement prendre en compte la totalité des facteurs idiosyncratiques susceptibles de gêner ou de favoriser le développement d’une économie. Une des variables les plus importantes que nous ne prenons pas en compte est celle des ressources naturelles dont dispose une économie et de leur incidence sur les termes de l’échange et le pouvoir de négociation dans l’économie mondiale. Il y a aussi des liens commerciaux importants qui ne sont pas pris en compte. Le Brésil a noué avec les pays émergents des liens commerciaux étroits qui semblent avoir accéléré son développement.

Reculs de l’offreLe phénomène d’une offre en progression à la fois dans les pays développés et dans les pays émergents, qui s’est avéré une source de croissance sans inflation, pourrait s’inverser. La perspective d’une montée des revendications de la classe ouvrière en Chine est un sujet de préoccupation majeur pour un certain nombre d’investisseurs. Et, du côté du monde occidental, avec la compression actuelle du revenu réel ainsi que les réductions des prestations de retraite publiques et les relèvements de l’âge de la retraite à venir, on ne peut exclure un retour en force du syndicalisme.

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33

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Annexe 1

Modèle de croissance de Barro

Pour vérifier si le modèle n’était pas trop simpliste, nous avons pris les données relatives à l’infrastructure économique de nos 40 pays pour l’an 2000 et avons réalisé des projections du revenu moyen par habitant sur les 10 dernières années à partir de ces données.

Nous avons apporté deux modifications au modèle originel de Barro. Premièrement, nous avons diminué légèrement le taux de convergence conformément aux résultats des études récentes (voir OCDE 2001).

Deuxièmement, il nous est apparu que le modèle originel exagérait le rôle de l’instruction. Dans le modèle originel de Barro, une année de scolarité faisait augmenter la croissance du PIB de 1,2 point de pourcentage. Dans le cas des pays ayant un niveau d’instruction très élevé, comme l’Allemagne, le modèle donnait un taux de croissance nettement supérieur au taux réel enregistré. À l’inverse, dans le cas des pays, comme l’Inde, ayant un très faible niveau d’instruction, le modèle ne prévoyait pour ainsi dire aucune croissance. En recalibrant le modèle de façon à diminuer l’incidence du niveau d’instruction, nous avons obtenu des prévisions remarquablement exactes compte tenu de la simplicité du modèle. Les principales erreurs s’appliquaient à l’Asie, qui, dans la première partie de la décennie 2000-2010, se rétablissait de la crise asiatique.

R1. Le modèle Variable Coefficient Log du PIB -0,018 Scolarité des hommes 0,002 Log du PIB* scolarité -0,004 Log de l’espérance de vie 0,044 Log du taux de fécondité -0,016 Ratio de consommation publique -0,136 Score dans l’indice de l’État de droit 0,029 Score dans l’indice de démocratie 0,090 Score dans l’indice de démocratie au carré -0,088 Taux d’inflation -0,043 Source : Barro, avec modification apportée par la HSBC pour la scolarité.

R2. Prévisions de croissance pour la période 2000-2009 aux fins de mise à l’essai du modèle

Prévision du modèle

Taux de croissance

réel

Erreur de prévision

Chine 6,7 % 9,6 % 2,9 % Inde 4,6 % 5,5 % 0,9 % Russie 5,5 % 5,2 % -0,3 % É.-U. 0,7 % 0,8 % 0,2 % Royaume-Uni 1,5 % 1,2 % -0,3 % Brésil 2,2 % 2,1 % -0,1 % Japon 0,9 % 0,8 % -0,1 % Allemagne 1,4 % 0,8 % -0,6 % France 0,8 % 0,8 % -0,1 % Italie 2,0 % 0,0 % -2,1 % Espagne 3,1 % 1,2 % -1,9 % Canada 1,7 % 1,3 % -0,4 % Mexique 3,7 % 0,8 % -2,9 % Australie 1,7 % 1,7 % 0,0 % Corée du Sud 3,8 % 3,9 % 0,1 % Pays-Bas 1,2 % 1,1 % -0,1 % Turquie 1,6 % 2,4 % 0,8 % Pologne 5,2 % 4,1 % -1,1 % Indonésie 1,9 % 3,8 % 1,9 % Belgique 1,1 % 1,0 % -0,1 % Suisse 2,2 % 1,4 % -0,8 % Suède 0,5 % 1,4 % 0,9 % Thaïlande 5,1 % 3,1 % -2,0 % Argentine 3,3 % 2,6 % -0,7 % Grèce 3,0 % 3,0 % 0,0 % Malaisie 6,3 % 2,8 % -3,4 % Irlande 1,8 % 2,2 % 0,4 % Finlande 1,7 % 1,8 % 0,1 % Afrique du Sud 2,0 % 2,2 % 0,2 % Danemark 0,4 % 0,5 % 0,1 % Autriche 2,3 % 1,3 % -1,1 % Norvège 0,0 % 1,2 % 1,2 % Arabie saoudite 2,4 % 1,0 % -1,4 % Hong Kong 5,1 % 4,3 % -0,8 % Colombie 2,2 % 2,4 % 0,2 % Venezuela 1,4 % 2,1 % 0,7 % Iran 5,6 % 3,6 % -2,1 % Israël -0,4 % 1,5 % 1,9 % Singapour 5,5 % 3,2 % -2,3 % Égypte 5,4 % 2,9 % -2,5 % Source : Barro et calculs de la HSBC.

R1. Le modèle Variable Coefficient Log du PIB -0,018 Scolarité des hommes 0,002 Log du PIB* scolarité -0,004 Log de l’espérance de vie 0,044 Log du taux de fécondité -0,016 Ratio de consommation publique -0,136 Score dans l’indice de l’État de droit 0,029 Score dans l’indice de démocratie 0,090 Score dans l’indice de démocratie au carré -0,088 Taux d’inflation -0,043 Source : Barro, avec modification apportée par la HSBC pour la scolarité.

R2. Prévisions de croissance pour la période 2000-2009 aux fins de mise à l’essai du modèle

Prévision du modèle

Taux de croissance

réel

Erreur de prévision

Chine 6,7 % 9,6 % 2,9 % Inde 4,6 % 5,5 % 0,9 % Russie 5,5 % 5,2 % -0,3 % É.-U. 0,7 % 0,8 % 0,2 % Royaume-Uni 1,5 % 1,2 % -0,3 % Brésil 2,2 % 2,1 % -0,1 % Japon 0,9 % 0,8 % -0,1 % Allemagne 1,4 % 0,8 % -0,6 % France 0,8 % 0,8 % -0,1 % Italie 2,0 % 0,0 % -2,1 % Espagne 3,1 % 1,2 % -1,9 % Canada 1,7 % 1,3 % -0,4 % Mexique 3,7 % 0,8 % -2,9 % Australie 1,7 % 1,7 % 0,0 % Corée du Sud 3,8 % 3,9 % 0,1 % Pays-Bas 1,2 % 1,1 % -0,1 % Turquie 1,6 % 2,4 % 0,8 % Pologne 5,2 % 4,1 % -1,1 % Indonésie 1,9 % 3,8 % 1,9 % Belgique 1,1 % 1,0 % -0,1 % Suisse 2,2 % 1,4 % -0,8 % Suède 0,5 % 1,4 % 0,9 % Thaïlande 5,1 % 3,1 % -2,0 % Argentine 3,3 % 2,6 % -0,7 % Grèce 3,0 % 3,0 % 0,0 % Malaisie 6,3 % 2,8 % -3,4 % Irlande 1,8 % 2,2 % 0,4 % Finlande 1,7 % 1,8 % 0,1 % Afrique du Sud 2,0 % 2,2 % 0,2 % Danemark 0,4 % 0,5 % 0,1 % Autriche 2,3 % 1,3 % -1,1 % Norvège 0,0 % 1,2 % 1,2 % Arabie saoudite 2,4 % 1,0 % -1,4 % Hong Kong 5,1 % 4,3 % -0,8 % Colombie 2,2 % 2,4 % 0,2 % Venezuela 1,4 % 2,1 % 0,7 % Iran 5,6 % 3,6 % -2,1 % Israël -0,4 % 1,5 % 1,9 % Singapour 5,5 % 3,2 % -2,3 % Égypte 5,4 % 2,9 % -2,5 % Source : Barro et calculs de la HSBC.

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

36

Élaboration des prévisions selon le scénario de base

R3.Projections obtenues à l’aide du modèle en prenant pour hypothèse que l’« infrastructure économique » ne s’améliorera pas

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50

É.-U. 0,5 % 0,5 % 0,6 % 0,6 % Japon 1,2 % 1,2 % 1,0 % 0,9 % Chine 6,6 % 5,2 % 4,2 % 3,5 % Allemagne 2,1 % 1,8 % 1,5 % 1,3 % Royaume-Uni 1,3 % 1,1 % 0,9 % 0,7 % France 1,2 % 1,0 % 0,8 % 0,7 % Italie 2,1 % 1,7 % 1,4 % 1,2 % Inde 4,1 % 3,4 % 3,0 % 2,6 % Brésil 2,3 % 1,7 % 1,4 % 1,1 % Canada 1,9 % 1,6 % 1,3 % 1,1 % Corée du Sud 3,9 % 2,9 % 2,4 % 1,9 % Espagne 2,9 % 2,5 % 2,0 % 1,7 % Mexique 3,6 % 3,0 % 2,5 % 2,1 % Australie 1,9 % 1,5 % 1,3 % 1,1 % Pays-Bas 1,2 % 1,1 % 0,9 % 0,8 % Argentine 2,5 % 1,9 % 1,6 % 1,3 % Russie 5,1 % 4,3 % 3,5 % 2,9 % Turquie 4,0 % 3,4 % 2,9 % 2,5 % Suède 0,5 % 0,5 % 0,5 % 0,5 % Suisse 2,6 % 2,1 % 1,7 % 1,4 % Indonésie 3,1 % 2,6 % 2,1 % 1,8 % Belgique 1,1 % 1,0 % 0,8 % 0,7 % Arabie saoudite 1,9 % 1,5 % 1,2 % 1,0 % Pologne 4,1 % 3,3 % 2,7 % 2,2 % Hong Kong 3,0 % 2,4 % 1,9 % 1,6 % Autriche 2,7 % 2,2 % 1,8 % 1,5 % Norvège 0,4 % 0,5 % 0,6 % 0,6 % Afrique du Sud 1,1 % 0,8 % 0,6 % 0,4 % Thaïlande 3,8 % 3,1 % 2,7 % 2,2 % Danemark 0,6 % 0,5 % 0,4 % 0,4 % Israël -0,1 % 0,9 % 0,8 % 0,7 % Singapour 4,2 % 3,5 % 3,0 % 2,5 % Grèce 3,0 % 2,6 % 2,1 % 1,7 % Iran 6,2 % 5,1 % 4,2 % 3,4 % Égypte 3,5 % 4,3 % 3,8 % 3,2 % Venezuela 1,4 % 1,0 % 0,7 % 0,5 % Malaisie 5,4 % 4,3 % 3,5 % 2,9 % Finlande 1,5 % 1,3 % 1,1 % 0,9 % Colombie 3,0 % 2,5 % 2,0 % 1,7 % Irlande 1,6 % 1,5 % 1,3 % 1,1 % Source : Calculs de la HSBC.

R4. Projections obtenues à l’aide du modèle en prenant pour hypothèse que l’« infrastructure économique » s’améliorera au maximum

2010-20 2020-30 2030-40 2040-50

É.-U. 0,5 % 1,6 % 2,3 % 2,8 % Japon 1,2 % 2,1 % 2,7 % 3,2 % Chine 6,6 % 6,0 % 5,8 % 5,6 % Allemagne 2,1 % 2,8 % 3,2 % 3,6 % Royaume-Uni 1,3 % 2,1 % 2,7 % 3,2 % France 1,2 % 2,1 % 2,8 % 3,4 % Italie 2,1 % 2,9 % 3,5 % 4,0 % Inde 4,1 % 5,4 % 6,5 % 7,3 % Brésil 2,3 % 3,5 % 4,7 % 5,7 % Canada 1,9 % 2,5 % 3,0 % 3,4 % Corée du Sud 3,9 % 3,7 % 3,9 % 4,0 % Espagne 2,9 % 3,4 % 3,7 % 4,0 % Mexique 3,6 % 4,1 % 4,4 % 4,7 % Australie 1,9 % 2,3 % 2,8 % 3,1 % Pays-Bas 1,2 % 2,2 % 2,9 % 3,4 % Argentine 2,5 % 3,1 % 3,6 % 4,2 % Russie 5,1 % 5,5 % 5,7 % 6,0 % Turquie 4,0 % 4,4 % 4,7 % 4,9 % Suède 0,5 % 1,7 % 2,6 % 3,2 % Suisse 2,6 % 2,6 % 2,7 % 2,7 % Indonésie 3,1 % 4,7 % 6,2 % 7,3 % Belgique 1,1 % 2,1 % 2,9 % 3,5 % Arabie saoudite 1,9 % 2,6 % 3,3 % 3,9 % Pologne 4,1 % 4,4 % 4,8 % 5,1 % Hong Kong 3,0 % 3,0 % 3,1 % 3,2 % Autriche 2,7 % 3,0 % 3,2 % 3,3 % Norvège 0,4 % 1,5 % 2,3 % 2,8 % Afrique du Sud 1,1 % 2,9 % 4,5 % 5,9 % Thaïlande 3,8 % 4,7 % 5,5 % 6,1 % Danemark 0,6 % 1,7 % 2,6 % 3,3 % Israël -0,1 % 1,3 % 2,4 % 3,3 % Singapour 4,2 % 3,4 % 3,0 % 2,6 % Grèce 3,0 % 3,5 % 3,8 % 4,1 % Iran 6,2 % 6,0 % 5,9 % 5,8 % Égypte 3,5 % 4,5 % 5,3 % 6,1 % Venezuela 1,4 % 2,8 % 4,1 % 5,3 % Malaisie 5,4 % 4,8 % 4,5 % 4,2 % Finlande 1,5 % 2,3 % 2,8 % 3,3 % Colombie 3,0 % 4,1 % 5,0 % 5,7 % Irlande 1,6 % 2,3 % 2,7 % 2,9 % Source : Calculs de la HSBC.

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

37

Annexe 2 : Évolution des caractéristiques démographiques d’ici 2050.

0

200

400

600

800

1000

Formation Actifs Retraités

0

200

400

600

800

1000

1990 2010 2030 2050

Monde développé MillionsMillions

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

0

1

2

3

4

56

0

1

2

3

4

56

1990 2010 2030 2050

Monde émergent MilliardsMilliards

050

100150200250

300

050

100150200250

300

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions É.-U.

Formation Actifs Retraités

0

20

40

60

80

100

0

20

40

60

80

100

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions Japon

Formation Actifs Retraités

Formation Actifs Retraités

0

400

800

1200

0

400

800

1200

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsChine

Formation Actifs Retraités

0102030405060

0102030405060

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsAllemagne

Formation Actifs Retraités

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

38

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

01020

304050

01020

304050

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsRoyaume-Uni

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

01020304050

01020304050

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsFrance

0

10

20

30

40

0

10

20

30

40

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions Italie

0

400

800

1200

0

400

800

1200

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsInde

Source : Nations Unies, HSBC

0

50

100

150

200

0

50

100

150

200

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsBrésil

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

Formation Actifs RetraitésFormation Actifs Retraités

05

1015202530

051015202530

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsCanada

Formation Actifs Retraités

Formation Actifs Retraités

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

39

0

10

20

30

40

0

10

20

30

40

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsCorée du Sud

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

10

20

30

40

0

10

20

30

40

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsEspagne

Formation Actifs Retraités

0

204060

80100

0

204060

80100

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsMexique

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

5

10

15

20

0

5

10

15

20

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsAustralie

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

5

10

15

0

5

10

15

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsPays-Bas

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

10

20

30

40

0

10

20

30

40

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsArgentine

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

40

0

40

80

120

0

40

80

120

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsFédération de Russie

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

010203040506070

010203040506070

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsTurquie

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

2

4

6

8

0

2

4

6

8

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsSuède

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0123456

0123456

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions Suisse

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

50

100

150

200

0

50

100

150

200

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsIndonésie

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

2

4

6

8

0

2

4

6

8

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsBelgique

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

41

05

1015202530

051015202530

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsArabie saoudite

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

0

2

4

6

8

0

2

4

6

8

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsPortugal

0123456

0123456

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsHong Kon g

0

2

4

6

0

2

4

6

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsAutriche

01

2

3

4

01

2

3

4

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsNorvège

0

10

20

30

40

0

10

20

30

40

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsAfrique du Sud

Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

42

0102030405060

0102030405060

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsThaïlande

0

1

2

3

4

0

1

2

3

4

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsDanemark

0

2

4

6

8

0

2

4

6

8

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsIsraël

0

1

2

3

4

0

1

2

3

4

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsSingapour

0

2

4

6

8

0

2

4

6

8

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsGrèce

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions Iran

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités Formation Actifs Retraités

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

43

0

20

40

60

80

0

20

40

60

80

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsÉgypte

0

10

20

30

0

10

20

30

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions Venezuela

05

1015202530

051015202530

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsMalaisie

0

1

2

3

4

0

1

2

3

4

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsFinlande

01020304050

10

20

30

40

50

1990 2010 2030 2050

MillionsMillions Colombie

0

1

2

3

4

0

1

2

3

4

1990 2010 2030 2050

MillionsMillionsIrlande

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

Source : Nations Unies, HSBC

Formation Actifs Retraités

Formation Actifs Retraités

Formation Actifs Retraités

Notes

Études économiquesinternationalesLe 4 janvier 2011

44

Annexe – RenseignementsAttestation de l’analysteL’analyste(les analystes), l’économiste(les économistes) ou le stratège(les stratèges) dont le nom est indiqué à la fin de ce paragraphe et à qui incombe la responsabilité principale de ce document, atteste(nt) que les opinions sur les valeurs mobilières ou l’émetteur(les émetteurs), les points de vue ou prévisions formulés dans ce document reflètent ses(leurs) vues personnelles et que les recommandations ou points de vue contenus dans ce rapport de recherche ne sont en aucun cas liés, directement ou indirectement, à une rémunération passée, présente ou future quelconque : Karen Ward, Nick Robins et Zoe Knight.

Renseignements importantsCe document a été préparé et est distribué par le service de recherche de la HSBC. Il est destiné uniquement aux clients de la HSBC et ne peut être diffusé auprès d’autres personnes, que ce soit par la presse ou par d’autres moyens.

Ce document est fourni à titre indicatif seulement et ne constitue aucunement une offre ni une sollicitation d’une offre pour vendre ou acheter les placements qui y sont présentés ou participer à une stratégie de négociation. Les conseils contenus dans le présent document sont de nature générale et ne doivent pas être interprétés comme des conseils personnels, car ils ont été rédigés sans prendre en compte les objectifs, la situation financière ou les besoins d’un investisseur particulier. En conséquence, tout investisseur doit, avant d’agir sur le fondement des conseils donnés dans le présent document, considérer le caractère approprié de ces conseils en fonction de ses objectifs, de sa situation financière et de ses besoins. Si nécessaire, il doit solliciter les conseils d’un professionnel en matière de placement et de fiscalité.

La vente de certains produits de placement mentionnés dans le présent document pourrait ne pas être autorisée dans certains États ou pays et ces placements pourraient ne pas être adaptés à tous les types d’investisseurs. L’investisseur devrait consulter son représentant de la HSBC pour déterminer si les produits de placement présentés dans ce document lui conviennent et tenir compte de ses objectifs de placement, de sa situation financière ou de ses besoins avant de s’engager à en acheter.

Comme la valeur et les revenus des produits de placement présentés dans ce document peuvent fluctuer, l’investisseur pourrait ne pas recouvrer la totalité du montant investi. Certains placements très volatils peuvent subir des baisses de valeur soudaines et importantes qui peuvent atteindre ou dépasser le montant investi. La valeur et les revenus des produits de placement peuvent être affectés par les taux de change, les taux d’intérêt ou d’autres facteurs. Les rendements passés d’un produit de placement ne sont pas une indication des rendements futurs.

Une partie de la rémunération des analystes, des économistes et des stratèges dépend des résultats de la HSBC, lesquels reposent en partie sur les revenus générés par ses services de banque d’investissement.

Pour consulter les déclarations relativement à une société mentionnée dans ce document, veuillez vous reporter à l’étude la plus récente publiée sur cette société, à l’adresse www.hsbcnet.com/research.

* La liste des entités juridiques de la HSBC figure dans le déni de responsabilité ci-dessous.

Autres dénis de responsabilité1 Cette étude a été établie en date du 4 janvier 2011.

2 À moins d’indication contraire, toutes les données du marché citées dans cette étude ont été établies à la clôture des marchés en date du 28 décembre 2010.

3 La HSBC a mis en place des façons de procéder pour repérer et gérer toute possibilité de conflit d’intérêts qui pourrait découler de ses activités de recherche. Les analystes de la HSBC et les autres membres de son personnel qui participent à la préparation et à la diffusion des recherches travaillent dans des entités qui sont indépendantes des services de banque d’investissement de la HSBC. Des lignes de conduite en matière de cloisonnement sont en place afin de s’assurer que tout renseignement pouvant influencer l’établissement des prix ou toute information confidentielle est traité de façon appropriée.

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Ce document est publié et approuvé au Royaume-Uni par HSBC Bank plc en vue d’informer ses clients (définis dans les règles de la FSA) et ceux de ses sociétés affiliées uniquement. Si cette étude est reçue par un client d’une société affiliée de la HSBC, sa transmission au destinataire est soumise aux conditions entre le destinataire et cette société affiliée. En Australie, cette publication a été distribuée par The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited (ABN 65 117 925 970, AFSL 301737) à des fins d’information générale pour les clients de «gros» (tel que défini dans le Corporations Act 2001). Lorsque diffusée auprès de clients de détail, cette publication est distribuée par HSBC Bank Australia Limited (AFSL no 232595). Ces entités ne peuvent s’engager à déclarer que les produits ou services indiqués dans ce rapport sont disponibles en Australie ou conviennent à une personne en particulier ou sont appropriés conformément aux lois en vigueur en Australie. Les objectifs financiers, la situation financière ou les besoins particuliers du destinataire n’ont pas été pris en compte.Ce document est distribué à Hong Kong par The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited et au Japon par HSBC Securities (Japan) Limited.Chaque société figurant dans la liste ci-dessus (les «sociétés participantes») est membre du Groupe HSBC, dont chaque membre peut négocier pour son propre compte à titre de contrepartiste, peut avoir souscrit une émission dans les 36 derniers mois ou, conjointement avec ses administrateurs, dirigeants ou employés, peut se trouver en position acheteur ou vendeur relativement à n’importe quel titre ou autre instrument mentionné dans ce document. Les sociétés participantes ou les personnes qui leur sont associées peuvent toucher des honoraires ou des frais de courtage relativement à toute opération qu’elles effectuent dans un seul ou l’ensemble des titres ou instruments mentionnés dans ce document. En Corée, ce document est distribué soit par la succursale de valeurs mobilières de Séoul de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited («HBAP SLS»), soit par la succursale de Séoul de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, («HBAP SEL») à des fins d’information générale aux investisseurs professionnels, tel que décrit dans l’article 9 du Financial Investment Services and Capital Markets Act («FSCMA»). Ce document n’est pas un prospectus aux termes du FSCMA.Il ne peut être distribué à d’autres personnes ou entités, en totalité ou en partie, pour quelque motif que ce soit. Tant la HBAP SLS que la HBAP SEL sont réglementées par le Financial Services Commission and the Financial Supervisory Service de la Corée. En Nouvelle-Zélande, ce document est distribué par The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de Nouvelle-Zélande.L’information contenue dans le présent document provient de sources que les sociétés participantes jugent fiables, mais qui n’ont fait l’objet d’aucune vérification indépendante.Les sociétés participantes ne peuvent garantir qu’elle est exacte et complète, ne sont pas responsables des erreurs de transmission des données factuelles ou analytiques et ne peuvent pas non plus être tenues responsables des dommages subis du fait qu’une personne s’est fiée à cette information. Tous les graphiques ont été tirés de sources accessibles au grand public ou de données exclusives. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des sociétés participantes et peuvent être modifiées sans préavis.Le présent document ne constitue aucunement une offre de vente, d’achat ou de souscription pour un placement ni une sollicitation en vue d’obtenir une telle offre. HSBC Securities (USA) Inc. assume la responsabilité à l’égard du contenu de cette étude préparée par une de ses sociétés affiliées non américaine. Les citoyens des États-Unis qui reçoivent cette étude ou y ont accès et tentent d’effectuer des opérations dans des titres qui y sont mentionnés devraient le faire auprès de HSBC Securities (USA) Inc. aux États-Unis et non auprès de sa société affiliée non américaine, qui publie cette étude. À Singapour, ce document est distribué par la succursale de Singapour de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited à des fins d’information générale aux investisseurs institutionnels ou à d’autres personnes tel que décrit dans les sections 274 et 304 du Securities and Futures Act (Chapter 289) («SFA») et à des investisseurs accrédités et à d’autres personnes conformément aux conditions décrites dans les sections 275 et 305 du SFA. Ce document n’est pas un prospectus aux termes du SFA. Il ne peut être distribué à d’autres personnes ou entités, en totalité ou en partie, pour quelque motif que ce soit. La succursale de Singapour de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited est régie par l’autorité monétaire de Singapour. Les destinataires à Singapour qui ont des questions sur ce document ou en lien avec ce dernier devraient communiquer avec un représentant de la succursale de Singapour de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited. HSBC México, S.A., Institución de Banca Múltiple, Grupo Financiero HSBC, est autorisée et réglementée par le Secretaría de Hacienda y Crédito Público and Comisión Nacional Bancaria y de Valores (CNBV). HSBC Bank (Panama) S.A. est réglementée par le Superintendencia de Bancos de Panama. Banco HSBC Honduras S.A est réglementée par la Comisión Nacional de Bancos y Seguros (CNBS). Banco HSBC Salvadoreño, S.A. est réglementée par le Superintendencia del Sistema Financiero (SSF). HSBC Colombia S.A. est réglementée par le Superintendencia Financiera de Colombia. Banco HSBC Costa Rica S.A. est supervisée par le Superintendencia General de Entidades Financieras (SUGEF). Banistmo Nicaragua, S.A. est autorisée et réglementée par le Superintendencia de Bancos y de Otras Instituciones Financieras (SIBOIF).Le présent document est conçu pour être distribué dans son intégralité. Sauf si la législation en vigueur permet de procéder autrement, vous devez communiquer avec un membre du Groupe HSBC dans votre pays, territoire ou province de résidence si vous souhaitez avoir recours aux services du Groupe HSBC pour effectuer une opération dans un placement mentionné dans le présent document. HSBC Bank plc est enregistrée en Angleterre sous le no 14259, est autorisée et réglementée par le Financial Services Authority et est membre de la Bourse de Londres. (070905)© HSBC Bank plc, 2010. TOUS DROITS RÉSERVÉS. Aucune partie de la présente publication ne peut être reproduite, mise en mémoire dans un système de récupération de données ou transmise, sous aucune forme ni par aucun moyen électronique ou mécanique, par photocopie, enregistrement, ou de toute autre façon, sans l’autorisation écrite préalable de HSBC Bank plc. MICA (P) 142/06/2010 et MICA (P) 193/04/2010

Déni de responsabilité*Entités juridiques au 31 janvier 2010«UAE» HSBC Bank Middle East Limited, Dubaï; «HK» The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, Hong Kong; «TW» HSBC Securities (Taiwan) Corporation Limited; «CA» Valeurs mobilières HSBC (Canada) Inc., Toronto; Banque HSBC, succursale de Paris; HSBC France; «DE» HSBC Trinkaus & Burkhardt AG, Dusseldorf; 000 HSBC Bank (RR), Moscou; «IN» HSBC Securities and Capital Markets (India) Private Limited, Mumbai; «JP» HSBC Securities (Japan) Limited, Tokyo; «EG» HSBC Securities Egypt S.A.E., Le Caire; «CN» HSBC Investment Bank Asia Limited, bureau de représentation de Beijing; The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de Singapour; The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de valeurs mobilières de Séoul; The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de Séoul; HSBC Securities (South Africa) (Pty) Ltd, Johannesburg; «GR» HSBC Pantelakis Securities S.A., Athènes; HSBC Bank plc, Londres, Madrid, Milan, Stockholm, Tel-Aviv; «US» HSBC Securities (USA) Inc., New York; HSBC Yatirim Menkul Degerler A.S., Istanbul; HSBC México, S.A., Institución de Banca Múltiple, Grupo Financiero HSBC; HSBC Bank Brasil S.A. - Banco Múltiplo; HSBC Bank Australia Limited; HSBC Bank Argentina S.A.; HSBC Saudi Arabia Limited, The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de Nouvelle-Zélande.

Rapport émis par :HSBC Bank plc8 Canada Square, LondonE14 5HQ, Royaume-UniTél. : +44 20 7991 8888Téléc. : +44 20 7992 4880Site Web : www.research.hsbc.com (en anglais)

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International

Stephen King Responsable en chef international, Études économiques +44 20 7991 6700 [email protected]

Karen Ward Économiste principale +44 20 7991 3692 [email protected]

Madhur Jha +44 20 7991 6755 [email protected]

Europe

Janet Henry Économiste en chef +44 20 7991 6711 [email protected]

Astrid Schilo +44 20 7991 6708 [email protected]

Allemagne Lothar Hessler +49 21 1910 2906 [email protected]

France Mathilde Lemoine +33 1 4070 3266 [email protected]

Royaume-Uni Stuart Green +44 20 7991 6718 [email protected]

Andrew Grantham +44 20 7991 2170 [email protected]

Amérique du Nord

Kevin Logan +1 212 525 3195 [email protected]

Ryan Wang +1 212 525 3181 [email protected]

Stewart Hall +1 416 868 7523 [email protected]

Asie-Pacifique

Qu Hongbin Directeur général, coresponsable des études économiques en Asie et économiste en chef pour la Chine élargie +852 2822 2025 [email protected]

Frederic Neumann Directeur général, coresponsable des études économiques en Asie +852 2822 4556 [email protected]

Leif Eskesen Économiste en chef, Inde et ANASE +65 6239 0840 [email protected]

Paul Bloxham Économiste en chef, Australie et Nouvelle-Zélande +61 2925 52635 [email protected]

Song Yi Kim +852 2822 4870 [email protected]

Donna Kwok +852 2996 6621 [email protected]

Sherman Chan +852 2996 6975 [email protected]

Wellian Wiranto +65 6230 2879 [email protected]

Seiji Shiraishi +81 3 5203 3802 [email protected]

Yukiko Tani +81 3 5203 3827 [email protected]

Équipe internationale des études économiquesSun Junwei Associé

Sophia Ma Associée

Pays émergents d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique

Alexander Morozov +7 495 783 8855 [email protected]

Murat Ulgen +90 212 376 4619 [email protected]

Simon Williams +971 4 507 7614 [email protected]

Liz Martins +971 4 423 6928 [email protected]

Amérique latine

Argentine Javier Finkman Économiste en chef, Amérique du Sud sauf Brésil +54 11 4344 8144 [email protected]

Ramiro D Blazquez Économiste principal +54 11 4348 5759 [email protected]

Jorge Morgenstern Économiste +54 11 4130 9229 [email protected]

Brésil Andre Loes Économiste en chef +55 11 3371 8184 [email protected]

Constantin Jancso Économiste principal +55 11 3371 8183 [email protected]

Marcos Fernandes +55 11 6847 9787 [email protected]

Mexique Sergio Martin Économiste en chef +52 55 5721 2164 [email protected]

Amérique centrale Lorena Dominguez Économiste +52 55 5721 2172 [email protected]

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Karen WardÉconomiste principaleHSBC Bank plc+44 20 7991 [email protected]

Karen a joint les rangs de la HSBC en 2006 à titre d’économiste pour le Royaume-Uni. En 2010, elle a été nommée économiste principale. Elle est responsable du suivi des défis auxquels l’économie mondiale est exposée et de leurs conséquences pour les marchés financiers. Avant d’entrer au service de la HSBC, Karen travaillait pour la Banque d’Angleterre où elle effectuait des analyses pour appuyer le travail du comité sur la politique monétaire. Elle détient une maîtrise en économie du University College, à Londres.

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