IV. CROISEMENTS ET HYBRIDATIONSkristofmeunier.fr/MV01B.pdfRe 2005 figure souvent le Mc 205, mais le...

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43 IV. CROISEMENTS ET HYBRIDATIONS Après avoir exploré dans tous les sens la famille P-51, on peut modifier des Mustangs en s'inspirant d'autres avions indé- pendants, ou inversement : transformer façon Mustang des avions très différents. Notre pre- mier exemple visera à débor- der le cadre des micro-verrières à pare-brise semi- aplati. En pre- nant exemple sur la transformation radicale des Biesnovat SK (ou Caudron 561 /712), on peut optimiser la fi- nesse en retirant la bosse du pare-brise (les pilotes se con- tenteraient d’un pare-brise et un siège abaissa- bles en vol). Cela donne les étranges P-51 style SK. On peut aussi mus- tanguiser les Biesnovat (SK- 51). Toutefois, l’amélioration aérodynamique, indéniable, ne tend pas vers la perfection esthé- tique, hélas.

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    IV. CROISEMENTS ET HYBRIDATIONS

    Après avoir exploré dans tous les sens la famille P-51, onpeut modifier des Mustangs en s'inspirant d'autres avions indé-pendants, ou inversement : transformer façon Mustang desavions très différents.

    Notre pre-mier exemplevisera à débor-der le cadre desmicro-verrières àpare-brise semi-aplati. En pre-nant exemple surla transformationradicale desBiesnovat SK(ou Caudron 561/712), on peutoptimiser la fi-nesse en retirantla bosse dupare-brise (lespilotes se con-tenteraient d’unpare-brise et unsiège abaissa-bles en vol).Cela donne lesétranges P-51style SK. Onpeut aussi mus-tanguiser lesBiesnovat (SK-51).

    Toutefois,l’améliorationaérodynamique,indéniable, netend pas vers laperfection esthé-tique, hélas.

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    Varianted’améliorationaérodynamiquesans supprimerle pare-brise :intégrer celui-cidans l'arête dedérive (dérive quisemble de toutefaçon en décro-chement au-dessus du profil,elle, a priori).

    On peutcopier ce qui estarrivé au Me262, métamor-phosé en HG.IV(projet méconnumais faisantl'objet d'une trèsjolie maquettechez UnicraftModels). Pournotre Mustang,nous avons fi-nalement préféréne pas tropdéformer la dé-rive, en reculantdavantage en-core le cockpit.Sur le papier,cette configura-tion est satisfai-sante, mais lespilotes jugeraientl’avant trop long,masquant la vue,surtout avec nezrelevé au sol.

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    Autre solu-tion pour gommerle pare-brise :l'intégrer dans lenez, en s'inspirantdes Bugatti 100Pet Heinkel 119.Nos Bu-51/He-51,dérivés du FTB àmoteur central,sont crédibles,avec un pilotenain allongé...

    On peutaussi réinventerle FTB, en dépla-çant le cockpit duP-51D au niveaudu nez, aplatipour qu’il soitnoyé dans le pro-fil (FTB-51D).

    Enfin, onpeut tout à la foisnoyer nez, pare-brise et dérive(Ae-51D)... mêmesi c'est idiotquand le bas duprofil comportedeux décroche-ments... La ver-sion Ae-51D’ ré-sout cette contra-diction, mais neressemble plus àun Mustang. Fi-nalement, nousnous arrêterons àl’Ae-51D’’, trèsaérodynamique etpourtant laid…

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    Il n’étaitpeut-être pas judi-cieux d’invoquer leBugatti 100P,vieux prototypeoublié, pour intro-duire l'idée decanopée avantintégrée. Quoti-diennement, onrencontre de tellesformes parmi lessimples planeurs.Mustanguiser lemoto-planeur D-39crée un D-51 res-semblant peu à unMustang. Sanshélice, le Godwin2-seater et leKestrel 22 sontd’autres sources.En sens inverse,nous sommesparti du P-51D debase, en le trans-formant en pla-neur à cockpit denez intégré (GP-51D) et grandeverrière panora-mique pour admi-rer le paysage, envol de pente aumilieu des monta-gnes enneigées…Plaisante vision,bien loin de lagloire classiquedes Mustangs àmoteur hurlant.Hérésie bénigneou folie douce…

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    A ce stade,nous avions pré-vu de présenterl'inverse d'un ac-croissement d'aé-rodynamisme :l'adoption d'unmoteur en étoile.Mais nous avonsdéplacé le sujetau chapitre 1 endécouvrant quec’était véridique.

    Inversanttout, on peutpeaufiner l'aéro-dynamique de cegros moteur, avecun long capotagemoteur et un ar-bre de transmis-sion conduisantjusqu'à une héliceavancée, commesur le P-66. Autresolution : uneénorme casserolefaçon Renard 37(R-51). En mixantarbre de trans-mission allongé eténorme casseroled’hélice, on ob-tient le R-51D’.Ses écopes laté-rales avant, pluslarges encore quele gros moteur,seraient affreusessous n’importequel angle autrequ’un profil…

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    Une autrevoie de rechercheconsiste à s'inspi-rer de caricaturesautres que cellesdu Mustang. Ainsi,on peut prendrepour base unSpitfire amusant,vieux dessin deRob Henderson,qui avait la parti-cularité d'un doslong. On retrouvecette silhouette engonflant sur l'ori-ginal les hauteursde 185% (sauf lacasserole : 140%),et en allongeantvers l'avant de160% dérive, ver-rière et casserole.Technique valablepour nos P-51...

    Autre piste :partir des P-51dessinés par Roben les mixant ànotre façon. Ainsi,en prenant pourbase son génialcroquis de P-51Det en y adaptant laqueue surélevéede son XP-51J,nous aboutissonsau magnifique P-51D style Rob51J. Une purebeauté, merci en-core à Rob…

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    Utiliser le P-40 Egg-planecomme modèleconstitue uneautre piste. Celui-ci semble venird'un gonflage deshauteurs à 250%,ce qu'on peutappliquer au si-milaire P-51A, enlaissant une ver-rière et une dérivequasi normales(la dérive et laverrière aug-mentent quandmême de 160%en hauteur et120% en lon-gueur, et la cas-serole : 200% et170%). Sur P-51,cela donne unrésultat amusant,avec toute unepetite famille,cocasse. Il seraittrès plaisantd’avoir sur éta-gère, en 3 dimen-sions, un carré demaquettes P-51Aet D en versionsœuf et normale.Mais il y a peu dechances que lafirme Hasegawaprenne le risqueindustriel de pro-poser plusieursEgg-Mustangs…

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    Inversement,affinons, espérantfaire joli. Au lieu dehauteurs 200%, on achoisi 50%, mais lerésultat est très mo-che, même sans nezpointu. Mieux vautcalibrer la déforma-tion en suivant unaffinage réussi : ce-lui du Reggiane2001 en 2005. Labase y est 75% surles hauteurs à l'ar-rière et 85% àl'avant, avec un lé-ger recul de verrière.Cela nous génère lemagnifique P-51Bstyle 2005, et onpeut appliquer desdéformations com-parables au P-51D.

    Autre voie :mustanguiser le Re2005 (Re-2051B). Etce beau modèlepeut être à son touraffiné en appliquantles mêmes facteursque ceux ayanttransformés le 2001en 2005 (Re-2051B’). Ce n’estpas très grave s’il n’ya plus la hauteurnécessaire pour lo-ger un pilote et unmoteur : c’est de lascience-fiction –2001, odyssée duMustang…

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    Le Re2005 n'est pas leseul avion an-cien qualifiable,comme le P-51D,de plus bel avionde l'Histoire del'aviation. Cer-tains considèrentque ce sommet aété atteint par lebimoteur De Ha-villand Comet etses copies. Onpeut ajouter laversion à visiontotale du Cau-dron (C.670) etle Comet hybrideà verrière-bulleinventé récem-ment par le ma-quettiste ToddPomerleau. Lesmoteurs étantsous les ailestandis que le nezse trouve audessus, celui-ciprésente un ma-gnifique profil,comme sur unplaneur.

    Nousavons choisi dedoter nos hybri-des de moteursressemblant auxnez des célèbresP-51B/C/D, plu-tôt que des A, Jet autres P-82E.

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    Une autrefamille a été es-thétiquementmarquante : leMe 262A et sescopies, chezNakajima etSourhoï (ouSukhoy, Su-choj...). Commeles Comets, cesavions à réactionétaient des bi-moteurs à nezlibre, paraboli-que. Là encore,en inventant lesMustangs déri-vés, on renonce-ra à placer uneécope ventrale,car la partiebasse du profilest déjà bienencombrée. Sile Me-51D esttrès satisfaisant,de même que lebiplace sansbulle dérivé duMe 262B vu plustôt, les Su-51 etKi-51 n’apportentpas grandchose. Noussommes doncrepartis de P-51standards, enleur adaptant lesmoteurs du Ki-51D qui terminaitla série précé-dente.

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    Nous avonsparlé de P-40 etSpitfire au sujetdes caricaturesmais ces célébri-tés sont en faitdes familles entiè-res, pouvant gé-nérer des lignéesintéressantes deMustang hybrides.D’abord : les P-40. La version P-40K ou 40E a puêtre améliorée en

    seconde intention,en rencontrantune photo deprototype mécon-nu sans vilaineécope classiquesous le nez. Noteraussi le joli reculde verrière, avecle YP-37.

    Les dérivésMustanguisés sontsans grande origi-nalité, jusqu’à cel’on aboutisse auYP-51B-37, à doscourt et quasi-véridique, pas plusdécentré (ni aveu-gle) que le YP-37... Nous avonsdérivé de ce mo-dèle B une versionbulle D, plaisanteégalement, rejoi-gnant nos conclu-sions fantaisistesdu chapitre 3.

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    La famille P-40 a eu des des-cendants. Malheu-reusement, nousne pouvions pasillustrer ici le pas-sage aux verrières-bulles sans moteuren étoile, et il nousfaut inventer lapièce manquante.

    Mustanguisé,le XP-53 se con-firme être très joli.Pour le P-60D,nous avons choiside prendre encompte certainsenlaidissementsmais pas tous, carun résultat très laidne nous intéressepas du tout. Onpeut ajouter uncouple en dessi-nant un dérivé àbulle 51D du XP-53 mustanguisé.Visiblement, le joliP-51D pouvait êtreencore embelli enayant recours à unnez plus fin. Lemoteur Continentalmodelant le nez duXP-53 est décritcomme voisin desAllison et Merlinvus sur P-40 et P-51, il serait sim-plement plus longet moins haut.

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    Revenonsmaintenant auSpitfire et sa fa-mille. Ses dérivésvariés sont trèscélèbres, sauf leprojet à verrièrereculée révélé parJusto Miranda : unintercepteur parcollision (bigre !)qui n'aurait pasjustifié son nomde Spit-Fire (cra-cheur de feu). Ace sujet, nousn'avons pas vouluappeler nos hybri-des Must-Fire (doittuer...) – l'inter-cepteur Spitfireavait raison d'ou-vrir le feu sur lesbombardiers nazisvenus massacrerdes civils, maisl'escorteur Mus-tang trucidait desaviateurs qui s'op-posaient à desbombardementsde civils…

    Dans notreMustanguisation,nous avons hésitéà arrondir les vi-tres arrière desSpitfires sansbulle. Mais spitfiri-ser le NA-73-00 lechangeait à peine.

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    Page pré-cédente, nousavons omis unSpitfire notable :le prototype àmoteur DaimlerBenz. Celui-ciavait l'originalitéd'un axe plusbas, moins dé-centré que leMerlin oul’Allison. Le mo-teur Daimler étaitessentiellementcelui du Mes-serschmitt 109.D’ailleurs le 109a connul’inverse, rece-vant le moteurMerlin pour sonutilisation sousle nom de Bu-chon. Nous pou-vons donc ima-giner la daimleri-sation de toute lafamille Mus-tang... avec ci-contre les princi-paux modèles.

    Le faitd’avoir un nezsymétrique faitpenser aux nezsans hélice desP-51 planeurs etbimoteurs quenous envisa-gions.

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    La conver-sion du Daimler auMerlin n'a pastouché que le Bf109. On pourraitciter l’élégant FiatG-55 Daimler,devenu G-59 Mer-lin avec en plusune canopée bulle(nous ajoutons unDaimler-bulle).Avec les G-55 etRe 2005 figure

    souvent le Mc205, mais le 205était moins joli quele 202, et c'est luique nous présen-tons ici, en suivantnotre démarchehabituelle, baséesur des silhouet-tes, non des con-trats d’armement.

    La mustan-guisation du G-55style 59 en G-51Dest décevante.Mais si le G-59n’avait pas existé,on aurait bullé leG-51B en prenantpour repère arrièrela rupture depente sur le dos,conduisant au joliG-51D’. De même,le Mc-251B sebulle en Mc-251D,avec une verrièrede P-51D.

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    Le Bf 109avait, lui aussi,toute une famille,méritant un bou-quet de dérivés.Après le 109G debase et le Bu-chon, nous ajou-tons ici le V13, le109H, le 109X etson dérivé imagi-naire à bulle sansétoile. Un P.1091(109-1 ?) nousfournit une sil-houette très al-longée – ce quise devine en no-tant la taille rela-tive de la cano-pée, minuscule.

    Après 5Mustanguisationssimples, nousavons Mes-serschmittisé leP-51D de baseen nous inspirantde l’allongementde 109G en1091. Puis, tran-quillement, nousavons faitl’inverse, en ima-ginant que le109G était un1091 raccourci.C’est historique-ment faux maisludiquement fon-dé : c’est unMustang deplus…

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    Commeavec la lignée P-40/P-60, exami-nons ce qui a suivile Bf 109. En fait,malgré leur code,ces modèles làn’ont rien à voiravec le 109. Pa-rallèlement auxMe 209 à verrièrereculée, Me 309 àverrière bulle, Me509 à moteurcentral, les Me409 et 609 (et1009 ?) corres-pondaient à desbifuselages genreTwin-Mustang,peu enrichissantsde profil. Nousajoutons doncplutôt ici un mo-dèle ressemblantau Bf 109 : lePyörremyrsky.

    La Mustan-guisation fut sim-ple, sauf pour le509. La version551D emploie uneverrière de P-51Dtotalement res-pectée, la versionD’ a un arrièrerespecté, la ver-sion D’’ recourt àune canopée 51Dpivotée pour sui-vre la courbe adé-quate.

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    Le Kawasa-ki Ki 61 a été dé-crit comme unecopie du Bf 109. Ilest aussi au cen-tre d’une famille.La version II Kai cest à vision totalesans ‘’bulle’’ –nous avons hé-sité fortement àfaire apparaîtreces soutiens sousles bulles desversions mustan-guisées : avecmontants on se-rait plus prochedes Kawasaki etplus original par-mi les Mustangs ;sans montants :on intègre mieuxla famille Mus-tang.

    Le Ki 88final, à verrièreavancée, est dé-crit comme em-ployant un moteurcentral et imitantle P-39 (ce qui aaussi été écritpour le FTB, leMe 509). En toutcas, comme leFTB, ce dessin aun dos trop long ànotre goût, etnous avons rac-courci celui-ci, enminimisant lemoteur (Ki-FTB’).

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    On a déjàconfirmé qu’ilpeut être bénéfi-que, esthétique-ment, de reculerla verrière. Nousajoutons ici unexemple modéré :le Yak 3 versionVK107A. Nousaurions pu pré-senter toute lafamille des Yakmono-moteurs del'époque, mais laplupart étaientmoches, avec ungros radiateurprotubérant sousle nez. Concen-trons-nous doncici sur les aérody-namiques Yak 3.Pour compléter lecarré, nous ajou-tons une fictiveversion avec ha-bitacle reculé etcanopée intégréedans le profil. LaMustanguisationci-contre ne pré-tend pas que lesYak auraient dûchanger pour serapprocher des P-51. Une Yakovle-vation des Mus-tangs serait pos-sible, et touteaussi respectable(ou démentielle,selon les avis).

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    Autre très beloiseau apparenté :le Mikoyan i Gou-rievitch MiG 3.Dans la lignée, il ya eu des avions àverrière reculée ouavancée. Le cock-pit arrière est assu-rément plus joli,mais il ne fut pasconservé pour le I-221, parfois dé-nommé MiG 11. Ladistance entre lescodes 3 et 11 nesignifie pas qu’il ya eu toute uneévolution de l’unen l’autre : desbimoteurs et desjets sans aucunrapport se sontintercalés.

    Nous avonsajouté un MiG 3 àverrière-bulle,s'inspirant du des-sin I-222 – le MiG3 est si joli qu'onvoudrait bien enextrapoler un P-51D correspon-dant, sans se limi-ter au P-51B. Nousregrettons de nepas avoir suivicette voie pour letrès joli Reggiane2005, et nousajoutons mainte-nant un Re-2051D...

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    Parmi lescontemporains duMustang figurentdeux avions trèscélèbres connusprincipalementpour leurs ver-sions à moteur enétoile : le La-5 etle P-47. Commenous n’aimonspas les gros nez,nous pourrionsles ignorer aumême titre queles célèbres Cor-sair-Hellcat-Zero,mais ces deux-làavaient dans leurfamille de jolisreprésentants àmoteur en ligne.Nous les exami-nons ici, dansleurs variantesavec ou sansverrière-bulle.

    Le succèsdu P-47 amène àrelativiser notreregard superficielsur les machinesde cette époque :un avion laid pou-vait être brillant(performant, effi-cace, sûr)... etpuisqu’il se battaitdu bon côté, ilfaut lui rendrehommage, entempérant un peunotre frivolité…

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    Le P-51H estparfois présentécomme le som-met atteint parl’aviation avantl'arrivée desmoteurs à réac-tion. Toutefois,quelques proto-types ont paraît-ilété au delà,dans la mêmecatégorie mono-place. L’un desplus célèbres estle Martin-BakerMB 5. Il avait laparticularité d’unmoteur Griffon àhélices contra-rotatives – qu'ona vu avec leSpitfire Mk 21, etqu'allaient re-prendre ensuitel’élite des Mus-tangs de course(Red Baron etsimilaires). LeMB 5 a un belancêtre, le MB 3,avec un nez plusharmonieux etune verrière da-vantage reculée,ce que nouspréférons. De là,créons des com-posites...

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    Le MB 5 aété qualifié deMustang britanni-que, malgré leprécédent du MB3. Et plusieursautres cas ont étédécrits commecopies de P-51.Notamment le CA-15, sosie ventrudu P-51D (le P-51a été construit enAustralie sous lescodes CA-17 et18).

    Le SAAB J27 était aussi pro-che, mais il a étéplutôt qualifié deSuper Spitfiresuédois, ressem-blant au SpitfireMk 24. Le J.27avait un ancêtremoins similaire auP-51D (J.26 enSuède) : le J.23,mais celui-ci étaitpeut-être une co-pie de P-51B (fi-nalement codéJ.26 aussi).

    Un autrecas étonnant, plusméconnu, est leLetov L501. Cecode ressemble àun jeu de mot,d’ailleurs, pour cequi aurait pu de-venir le L-51 tché-coslovaque.

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    Le MB 5n'est pas le seulavion qui auraitpu succéder auMustang sansréacteur. Citonsle Spite-ful/Seafang (unSpitfire ventru),ou avec moteuren étoile : lesF8F, XP-72,Sea-Fury. Cedernier est parti-culier, car il ve-nait d’une lignéeà fins moteursen ligne : lesTempest et Ty-phoon – leursversions majeu-res avaient unetrès laide écopesous le nez,mais il y a euplus joli dans lafamille. Nousrendons hom-mage à ces ver-sions rejetées,notre but à nousn’étant que derassembler dejolies silhouettes.

    A poste-riori, nous avonsajouté la variantede Mustang àcasserole annu-laire dessinéepar le maquet-tiste TSR-Joe.

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    Autreavion à hélicetardif : le Sud-Est580, ou Midi 580ou Dewoitine580. Il aurait euune vilaineécope dorsaledans la versionprincipale (nonchoisie ici). CeD-580 était issud’une famillesurtout connuepour le D-520A.

    Cettelignée françaiseaurait pu êtreprésentée enpremier (Cocori-co !), maisl’auteur de ceslignes n’est pasnationaliste. Se-lon lui : les en-vahisseurs crimi-nels méritaientd’être combattus,mais cela nejustifie pas deshaines trans-frontalières éter-nelles entre lesarrière-petits-enfants… Pourreconnaître unindividu gentil etun individu mé-chant, la natio-nalité n’a plusaucun intérêt, etc’est pareil pourles jolis avions.

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    Autre li-gnée : les ArsenalVG. Cette sérieest principalementconnue pour leVG-33, mais elleinclut toute unesérie de projets.

    Côté dérivésmustanguisés,nous avons eu unproblème avec leVG-50, car il cor-respond à la piècemanquante quenous avons dûinventer entre P-51B/C et D : unecanopée à visiontotale intégrée auprofil. Nous avonsdonc procédé en 3étapes, avec ca-nopée façon P-51B, puis P-51D,puis intermédiairedite ‘’BCD’’…

    Le VG-60n’a pas été com-mode non plus àintégrer à la fa-mille P-51. Nousavons choisid’aplatir la verrièredu P-51D pourqu’elle ressembledavantage à celledu VG-60, mais ilaurait été aussipossible de collerla canopée exactedu P-51D.

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    Nous avonshésité avantd’ajouter le Fw190 à nos sourcesd’inspiration. Cetavion célèbre avaitdes dérivés inté-ressants : un pro-totype avec écopeventrale à laMustang, et puisun projet à radia-teurs latérauxavec un vrai nezfin, très joli. Enfin,il y a le cas du Fw190T dessinédans la série Ti-gers of the Luft-waffe ; sa vue deprofil était origi-nale, mais le des-sin principal étaitune copie de celuide Justo Mirandaconcernant leSkoda-Kauba V5.

    Pour leMustang dérivé duV18, nous avonsaffiné le nez : nosFw-51 n’ont pasbesoin de moteurni de refroidisse-ment, leur puis-sance n’est quedu vent – et duvent virtuel, sansmonstrueux ven-tilateur actionnépuissamment pardes milliers dechevaux-vapeur…

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    Après notreparcours famillepar famille, ilreste à examinerquelques piècesisolées, pouvantinspirer notrecréation de Mus-tangs dérivés.

    Le Kawasa-ki Ki-78 vient dumême bureaud’études que lesKi-61 que nousavons vus, le Ki-73 a quelque pa-renté avec lescélèbres Zero, leI-21 de MirhaïlPachinine n’a paseu de descen-dance, et le der-nier Polikarpovnon plus. Le BellModel 3 avait luiune verrière re-culée le différen-ciant très nette-ment des célè-bres Bell P-39/63.

    Point com-mun de ce cock-tail hétéroclite ?Le Mustang, biensûr ! (via notreMustanguisation).On peut conclureque c’est com-plètement artifi-ciel, idiot, ou bienque c’est un richesujet, multipode…

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    La familleHurricane estenrichie par lebullage imaginépar Toad etd’autres maquet-tistes. Le biplaceà double cockpitest aussi original,surtout si on en-lève la placeavant… Mais laperle des perlesest l’inventiond’un Hurricanecanard inversé,par Alvis Petrie :le Cyclone (oura-gan/hurricanetournant àl’envers !).

    Après avoirMustanguisé lesHurricanes clas-sique et bulle,nous nous som-mes inspirés duPersian en collantune verrière de P-51D derrière celledu NA-73-00 (NA-73-P1). Copiersur P-51D la pe-tite canopée ar-rière du PersianHurricane donnale P-51P1. Côtécanards : le D-51P est un Cy-clone mustangui-sé alors que le51D-inversé estun 51D cyclonisé.

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    Même sansinventer un Mus-tang inversé, onpouvait s’inspirerdu canard XP-55Ass-ender (cul enavant), dont laverrière évoquaitle P-51B. Notrehybride P-51B-55a pris pour basela longueur despanneaux vitréspour coller unecanopée de P-51B. En étirant lacanopée vertica-lement jusqu’àrejoindre la lignesupérieure du P-55, et en ajoutantune casserole deP-51, cela pro-duisit le P-55-51B.

    Le bipoutreSAAB J-21 avaitaussi une verrièreà la P-51B, d’oùnotre J-51B. Pourune version ‘’bulleet bipoutre’’, onpeut hybrider leP-51D et le J-51Bou le gros XP-54.On peut aussiprendre pourbase le standardbipoutre, P-38Lightning, et enextrapoler un P-82 triple-corps…

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    L’avion ditidéal n’est qu’uneaile volante, sansmême de fuse-lage, mais unprofil d’aile n’apas pour nous lecharme d’unMustang, et nouslimiterons notresimplification auxavions sansqueue. Avec lesXP-55 et XP-54,les livres présen-tent un troisièmemodèle à nezlibre et hélicepropulsive : leXP-56. Nousl’avons Mustan-guisé en XP-51B-56. L’air Mustangest accru sur uneversion bulle plusaffinée, monohé-lice : XP-51D-56.

    On peutaussi s'inspirerdes Me 163 Ko-met, à moteur-fusée. L'entréed'air ventrale,indispensablepour un Mustangmais peu com-préhensible surun modèle àcomburant li-quide, sert àl’aération, pourdissiper les va-peurs chimiques.

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    En dehorsdes formules P-82, P-38, Comet,un Mustang bi-moteur peut êtreenvisagé avec 2moteurs sur l’axecentral. Exempleclassique : lepush-pull (pous-seur-tracteur) Do335. On peutcomprendrel’excitation desingénieurs : aulieu d’avoir 1 fu-selage + 2 mo-teurs, soit 3 blocss’opposant àl’écoulement desfilets d’air, il n’yen a plus qu’un.On comprendaussi les réservesdes utilisateurs,préférant la for-mule bimoteurclassique pour lesparachutagesvers l’arrière etpour le nez libre àl’avant.

    Variantessans hélice cau-dale : 2 moteursdevant le pilote(Laté 299A) ouderrière (R2Y) oude part et d'autrecomme sur push-pull (VB-10).C’est mustangui-sable…

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    Le RD-1410 avait intro-duit un Mustangà réaction + hé-lice. On ajoute iciune varianteinspirée du Jet-Seafang (sortede Jet-Spitfire).Sans plusd’hélice, un F-86peut être mixéau P-51. Le Sa-bre classiqueétait très éloigné,mais son avant-projet XP-86n’avait pas dedérive en flèche.

    Autre jetdérivé d'avions àhélice : le Yak-15(Jet-Yak-3).Nous n’avonspas imposéd’écope ventraleici, nous con-tentant de latuyère ventrale(comme ons’était contentédes moteurs bassur les Mustangsà réacteurs alai-res façon Me262). Le Yak-151D est unYak-15 mustan-guisé, tandis quele P-51Y est unebase Mustangtransformée pourlui ressembler.

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    Les NorthAmerican Mus-tangs et Twin-Mustangs (29numéros cons-tructeur de NA-73 à NA-150...)n'ont pas débou-ché que sur leXP-86 (NA-140).Ajoutons le XB-45 (NA-130), leXSN2J (NA-142), le Navion(NA-145) et leXAJ (NA-146).Tous avec dérivefaçon P-51…

    Evoquer leNavion est pournous presquepsychanalyti-que : étant petit,nous avions cruque ‘’un oiseaumétallique’’ sedisait ‘’unBoeing’’, mais cefut corrigé :‘’Non, un avion’’ ;toutefois ‘’il estjoli, le navion’’ futaussi désap-prouvé : ‘’Non,l’avion, lesavions’’. Navion-Lavion-Zavion ??Nous avions enfait un peu rai-son : le Navionexistait, ailleurs.

  • 77

    Au point oùnous en sommesrendus, il faut unremède de chevalpour bloquer lecycle infini con-sistant à mixer leMustang avectout et n’importequoi… Et pourcela, commettonsun sacrilège in-dépassable : hy-brider le P-51avec le très mo-derne F-16 su-personique... Lo-gique : il s'agit dedeux monoplacesmonomoteurs àverrière-bulle,avec entrée d'airventrale. Ajoutonsaussi quelquescousins.

    Les hybri-des de ces jetstrès fins avec lesMustangs sontétonnement cré-dibles, même enaccroissant gran-dement leur ver-rière distinctive.La dérive sansflèche franche nechoque pas, et lesupersonique F-20 Tigersharkemployait cetteforme, d’ailleurs.

  • 78

    Le très jolipetit hélico JetRanger manquantà notre livre dédiéà la beauté aéro-nautique, il a falluréaliser un Mus-tang à voiluretournante…L’Ecureuil com-plète le tableau,ainsi que leBlackhawk : unhélico ailé etétroit, facilitantl’hybridation. Eton s’arrêtera là,peut-être.

    Nous avonsaussi hélicoptéri-sé en sens in-verse le P-51D.Ce serait un mul-tiplace avec lepilote loin enavant, sous lepare-brise. Oubien ce ne seraitqu’un modèleréduit, inhabité.

    Davantageraisonnable, TomZuijdwegt aconstruit une ma-quette de Bf109E autogiretout à fait crédi-ble, et nous enavons extrapoléensemble un P-51E comparable.

  • 79

    En nous relisant, nous nous demandons si l’avalanched’hybrides, dans ce chapitre 4, n’évoque pas du délayage sansintérêt, mixant le Mustang avec tout ce qui lui ressemblait plus oumoins. Les lointains bimoteurs /bipoutres /canards /jets /planeurs/hélicos auraient peut-être seuls mérité d’être examinés… Pouratténuer ce sentiment, nous voudrions ici présenter un panel ré-capitulatif de formes créées par hybridation avec de proches cou-sins. C’est bien une riche déclinaison qui apparaît sous nosyeux… non ? Les goûts et les couleurs sont certes une affairepersonnelle, et il était impossible de satisfaire chaque lecteur inté-ressé par les lignes du Mustang. Le principe de ce livre est plutôtde montrer ce qu’un passionné farfelu est allé imaginer, dans soncoin, ses inventions étant vaguement intéressantes, peut-être…

    Cette étude visait en fait à domestiquer un encombrantpenchant per-sonnel pour laclassification,conduisant à toutgrouper, séparer,ordonner. Plutôtque de buter surdes cas mixtesinclassablesdans un chapitredonné, il étaitsalutaire depousser cettelogique jusqu’àl’absurde parune hybridationtous azimuts, quiamène une au-todestruction duproblème… C’estune libération, unvrai bonheur.

    Et le Mus-tang a donc aidéun homme deplus à être heu-reux, sans tuerni ridiculiser cettefois…