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  • Avril

    201

    4 -

    N

    25

    GRANDS CHANTIERSAGRICULTURE

    ENERGIEMINES

    INDUSTRIESERVICES

    FINANCECAMEROUNINVESTIR AU

    Assurances : les compagnies

    marocaines mises sur le Cameroun

    LEtat camerounais recherche des

    partenaires privs sur 14 projets

    La diaspora camerounaise reprsente un potentiel rel

    Andr Fotso du Gicam

  • -3-Avril 2014 / N 25

    EditeurMediamania Srl6, rue du Lman

    1201Genve - Suisse Directrice de la publication

    Yasmine BAHRI-DOMON

    Rdaction Beaugas-Orain DJOYUM, Ayissi LE BEAU,

    Mamadou CISS, Muriel EDJO, Brice R. MBODIAM, Dominique FLAUX.

    Oprateur Mdiamania Srl

    www.mediamania.pro Maquette : Jrmie FLAUX,

    Ralisation web : Christian ZANARDI, Corrections : Xavier MICHEL

    Rgie publicitaire Mediamania Sarl, Genve

    Au CamerounAlbert MASSIMB

    [email protected] Tel : 00 237 94 66 94 59 ou 00 237 77 75 13 98

    Impression

    Rotimpres, Aiguaviva, EspagneDistribution Cameroun

    Albert MASSIMB [email protected]

    Tel : 00 237 94 66 94 59 ou 00 237 77 75 13 98

    Le Cameroun du business avance et ralise des sauts qualitatifs permettant de croire la pos-sible mergence du pays en 2035. Qui mieux que le prsident du Gicam, le groupement in-ter-patronal camerounais, Andr Fotso peut le

    confirmer ? Mme si le taux de croissance du Cameroun a stagn autour de 4,8% en conformit avec lexercice bud-gtaire coul, des signes dune croissance positive san-noncent effectivement au bout de cette anne 2014 juge propice aux investissements, laquelle anne nen est qu son quatrime mois. Les chiffres parlent deux-mmes. La boussole rgle par le Prsident Paul Biya exige de d-passer la barre du taux de croissance de 5,1% enregistr en 2012. Ce dfi est bien possible en 2014. Lunivers des affaires bouge. Les investisseurs se bousculent aux portes dun pays qui porte la paix, lunit nationale et la stabi-lit sociale en bandoulire. Comment pourrait-il en tre autrement ? En peu dannes, le Cameroun a suffisam-ment allg les conditions de cration des entreprises, tout autant que la surliquidit du secteur bancaire constitue un atout favorable indniable laccs aux crdits pour de nouveaux investissements. Depuis 2010, le gouvernement camerounais sest considrablement ouvert au secteur priv pour toffer sa croissance. Cest dans ce sens que se situe limportance du partenariat Etat/priv, et celui dou-verture qui permet dtablir des joint-ventures importants avec dautres milieux daffaires trangers, linstar de celui avec la Cte dIvoire dont le niveau des changes dpasse aujourdhui les 500%. La rcente cration de lAgence de promotion des PME, et celle en gestation de la Banque des PME, ainsi que le foisonnement des partenariats nouveaux avec des puissances conomiques permettront, coup sr,

    au Cameroun de progresser considrablement sur lchelle des valeurs du Doing Business.Pour la conduite du programme dinvestissement de lEtat du Cameroun et la mise en route des infrastructures, qua-torze projets dintrt sont identifis dans cette dition dInvestir au Cameroun. Pour les raliser, le Cameroun sest ouvert aux partenaires privs et trangers, et ce nest l quun des multiples aspects dans la qute permanente de partenariats efficients. Il sagit de quatorze projets ren-tables. Ils sont tout aussi rentables quest le partenariat de promotion et de protection des investisseurs sign rcem-ment entre le Cameroun et le Canada, et bien dautres points dancrage conomiques comme lappel doffre pour lexploitation du terminal polyvalent du Port en eau pro-fonde de Kribi. Cinq concurrents parmi les plus diversi-fis se disputent ledit terminal qui sera une grande source de recettes et de bnfices. Comme on peut le constater, suffire, le Cameroun nest pas seulement en chantier dans les domaines des BTP et de lnergie, le milieu des affaires signe aussi de nombreux partenariats. Cest un signe vident de la confiance retrouve dans le Cameroun qui avance srement Cest grce cette assurance confirme dans un pays o le climat des affaires est de plus en plus fa-vorable aux investissements que sengagent les compagnies dassurances marocaines. Le secteur est ouvert, fructueux, lucratif. Au mois de mars dernier, en moins dune semaine, deux grandes compagnies dassurance du Royaume ch-rifien ont annonc leur arrive sur le 2me march de la zone CIMA. Elles y sont bienvenues ! Ce nest donc pas un poisson davril que daffirmer que le Cameroun bouge, que des investisseurs lui louent leur confiance et quil a rellement emprunt les chemins de lmergence.

    Les chemins de lmergence

    INVESTIR AU CAMEROUN

    Gratuit Ne peut tre vendu

    Yasmine Bahri-Domon, directrice de la publication

  • -4- N 25 / Avril 2014

    19 Le programme New Generation dbouche sur la cration de 500 hectares de cacaoyers

    19 La World Cocoa Foundation financera quinze hectares de champs semenciers au Cameroun

    20 Le Cameroun recherche des partenaires privs pour raliser quatorze projets

    21 Sept BET en concurrence sur le 2me pont devant relier le Cameroun au Tchad

    21 Cinq concurrents pour lexploitation du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi

    21 Le milliardaire turc Mehmet Nazif Gunal veut investir dans les infrastructures et lnergie au Cameroun

    22 La Douala Stock Exchange cote deux nouvelles lignes dobligations depuis fvrier 2014

    22 SCB Cameroun promet dallouer 7 milliards FCFA de crdits aux PME en 2014

    22 Ecobank vendra les produits de financement de limmobilier du Crdit foncier du Cameroun

    06 Casting08 Assurances : les compagnies marocaines

    misent sur le march camerounais

    11 Andr Fotso : Le Cameroun peut relever le dfi de lmergence en 2035

    16 Le Cameroun et le Canada signent un accord de promotion et de protection des investisseurs

    16 Un Centre russe des affaires cr au Cameroun pour booster les changes entre les deux pays

    16 Une douzaine dentreprises corennes en prospection au Cameroun

    17 La CEEAC crera un comit uvrant la facilitation du transport entre le Congo et le Cameroun

    17 Les changes entre le Cameroun et la Cte dIvoire ont augment de 500% en trois ans

    18 Cameroun : lUCCAO a export 600 tonnes de caf arabica en 2013

    18 Les exportations des cafs camerounais chutent de 50% au 31 fvrier 2014

    19 Au Cameroun, le Nerlandais Thobroma mise sur 4000 tonnes de cacao certifi

    AU SOMMAIRE

  • -5-Avril 2014 / N 25

    23 Cameroun : la BEAC lance le processus de construction de son centre dEbolowa

    23 Avec des bnfices en hausse de 143% en 2013, Ecobank Cameroun distribuera un dividende de 35 000 FCFA

    24 Un compromis met fin la querelle entre actionnaires de Viettel Cameroun

    24 Au Cameroun, les entreprises soumissionneront pour les marchs publics via internet ds 2015

    25 Brsil 2014 : Orange Cameroun casse sa tirelire pour les Lions indomptables

    27 LEtat camerounais expertisera la facture de MTN concernant le point datterrissement du WACS

    27 Brussels Airlines se connecte au Mobile Money de MTN Cameroon

    27 Les entreprises camerounaises peuvent dsormais payer leurs impts via le mobile

    28 Cameroun : Addax Petroleum rallonge le contrat de forage offshore dAtwood Aurora

    28 Gaz du Cameroun augmente sa production28 Sterling Energy quittera le Cameroun si

    ses recherches ptrolires sur la concession Ntem chouent

    29 Caracal Energy vient booster le droit de transit du ptrole tchadien en territoire camerounais

    29 Enplan Group sadjuge un march dun milliard FCFA sur le projet de barrage de la Mentchum

    29 3PL raffirme son engagement construire un pipeline pour distribuer les produits ptroliers au Cameroun

    30 Noble Resources achtera la production des dix premires annes du gisement de fer de Mbalam-Nabeba

    31 Si le prix du fer augmente, lEtat percevra beaucoup plus dimpts *

    32 Le Cameroun veut mettre en place sa premire unit de taille de diamant

    32 1090 nouvelles autorisations dexploitation minire dlivres lEst Cameroun depuis janvier 2014

    33 Guinness Cameroon inaugure une nouvelle chane de production de 9 milliards FCFA

    33 Cube Maggi, produit Nestl le plus vendu au Cameroun

    34 Charles Booto Ngon ou le gardien de la norme

  • -6- N 25 / Avril 2014

    CASTINGLe 28 mars 2014, la Cameroon Airlines Corporation (Camair Co), la compa-gnie arienne publique dirige depuis octobre 2013 par Frdric Mbotto Edi-mo, a ft le 3me anniversaire du lance-ment de ses activits. Cette clbration survient cependant dans un contexte

    marqu par des difficults financires, Camair Co totalisant, apprend-on de sources autorises, des dettes cumules den-viron 14 milliards de francs CFA.Un endettement que le nouveau management tente de rsor-ber depuis six mois maintenant, travers un plan de restruc-turation ax principalement sur la rduction des charges de lentreprise. Cest dans cette optique quaprs avoir chang de fournisseur de carburants et de partenaire pour la mainte-nance, la direction gnrale sapprte regagner limmeuble-sige de la dfunte Camair, afin de se dpartir dun loyer exorbitant qui a englouti, jusquici, environ 200 millions de francs CFA par an.

    Le ministre camerounais des Enseigne-ments secondaires, Louis Bapes Bapes, a t plac en dtention provisoire la prison centrale de Kondengui, dans la capitale, le 31 mars 2014, puis remis en libert 24 heures plus tard. Avant son incarcration et sa libration rapide, ce

    dernier avait dfr une convocation au Tribunal criminel spcial (TCS), une juridiction dexception cre par le pr-sident de la Rpublique, Paul Biya, pour traiter des affaires de dtournements de deniers publics dans le pays.Directeur gnral de la Magzi pendant 30 ans (1974-2004), M. Bapes Bapes, tte de proue du parti au pouvoir dans la rgion du Littoral, na t remplac la tte de cette struc-ture publique quen 2004, alors quil grait dj le portefeuille des enseignements secondaires dans le gouvernement came-rounais, soit deux ans aprs son entre au gouvernement en 2002, en qualit de ministre de lEnseignement technique et de la Formation professionnelle.

    FRDRIC MBOTTO EDIMO

    LOUIS BAPES BAPES

  • -7-Avril 2014 / N 25

    Selon le ministre camerounais des Transports, Robert Nkili, lactivit dans les ports du Cameroun a connu une augmentation de 31% en 2013. Cette performance est principalement le fait du port de Douala, qui concentre 95% du trafic et 98% du chiffre daffaires, a-

    t-on appris au sortir du conseil de cabinet du gouvernement camerounais de fvrier 2014.En effet, a rvl le ministre Nkili, malgr un ralentissement de ses activits entre novembre et dcembre 2013, d la maintenance de lun des portiques, ce port dintrt sous-r-gional a atteint en 2013 le volume record de trafic de 10 millions de tonnes. Pour rappel, le Cameroun compte quatre ports: Douala, dans le Littoral, Limb, dans le Sud-Ouest, Garoua, dans la rgion du Nord et Kribi, dans la rgion du Sud. Ces infrastructures portuaires, selon Robert Nkili, enregistrent des niveaux dactivit trs variables.

    Active dans la torrfaction du caf ara-bica au Cameroun, lUnion centrale des coopratives agricoles de lOuest (UC-CAO) revendique la commercialisation de 100 tonnes de caf moulu en 2013, a rvl le Directeur gnral de cette cooprative agricole, Franois Mefinja

    Foka. Il sagit, apprend-on, de la plus grosse vente des 120 usines de torrfaction de caf qui sont en activit au Came-roun.Contrairement au cacao, le secteur de la torrfaction du caf dans le pays est contrl par des nationaux, dont les pres-tations rjouissent le Conseil interprofessionnel du cacao et du caf (CICC). En effet, selon Omer Gatien Maldy, le secrtaire excutif du CICC, l exception du caf soluble, la demande nationale est couverte plus de 90% par les torrfac-teurs locaux, qui grent une vingtaine de marques et nont rien envier aux marques internationalement tablies, devant lesquelles les torrfacteurs camerounais remportent gnra-lement de nombreux prix internationaux.

    A en croire Jean Philippe Guillaume, le Directeur gnral de la filiale came-rounaise de la Socit Gnrale, les dif-ficults de financement des infrastruc-tures voques par les Etats de lAfrique centrale, et notamment le Cameroun, sont un faux dbat. Sexprimant le 10

    mars 2014 Yaound, au cours dune confrence sous-r-gionale sur le dveloppement des infrastructures en Afrique centrale, le DG de la SG Cameroun a fait remarquer que les banques locales ne sont pas sollicites pour financer ces infrastructures.Pourtant, a-t-il indiqu, ces banques regorgent de ressources ncessaires pour accompagner lEtat dans ses projets. Nous avons des dpts court terme, qui constituent environ 80% de notre portefeuille. Mais il y a aussi des ressources de long terme, environ 20%, prcise-t-il, avant dajouter que la SG Came-roun revendique actuellement un encours de crdit de long terme estim environ 120 milliards de francs CFA.

    Dtaillant les mesures de soutien envi-sages pour un bon droulement de la campagne agricole 2014 au Cameroun, loccasion du conseil de cabinet du gouvernement camerounais du mois de fvrier 2014 Yaound, le ministre de lAgriculture, Essimi Meny, a annonc

    lacquisition par lEtat de 12025 tonnes dengrais minraux et de 525 tonnes de fumure organique. Ces fertilisants seront gracieusement mis la disposition de groupes de produc-teurs, afin de garantir de bonnes rcoltes.Outre ces appuis en intrants, le ministre Essimi Meny a galement annonc la poursuite de la promotion du mouve-ment coopratif, la construction de 20 kilomtres de pistes de col-lecte et l entretien de 200 autres kilomtres, l oprationnalisation des fermes semencires et des pools dengins, ainsi que la formation de prs de 2000 jeunes dans les coles et centres sur les itinraires techniques, concomitamment avec l installation de 1150 jeunes agriculteurs dans de nouvelles exploitations.

    ROBERT NKILIFRANOIS MEFINDJA FOKA

    JEAN PHILIPPE GUILLAUME ESSIMI MENY

  • -8- N 25 / Avril 2014

    ENQUETE

    Au mois de mars dernier, en les-pace dune semaine, deux compa-gnies dassurance denvergure du Royaume chrifien ont annonc leur arrive sur le 2me march de la zone CIMA.

    Deuxime march derrire la Cte dIvoire, sur les quatorze que compte la Confrence interafricaine des marchs dassurance (CIMA), le Cameroun attire bien des convoi-tises. Aprs lannonce de lintrt quOgar, le leader du march de lassurance au Gabon, manifeste-rait pour le march camerounais travers le vu de racheter 35% des actifs du mastodonte camerounais Chanas Assurances, cest au tour de compagnies marocaines de mon-trer, de faon plus concrte cette fois-ci, leur intrt pour le mar-ch du Cameroun, qui a ralis un chiffre daffaires de 154,2 milliards de francs CFA en 2012 (contre 209 milliards pour la cte dIvoire), selon les derniers pointages de la CIMA.En effet, lassureur marocain RMA Watanya a annonc au mois de mars 2014, lacquisition de quatre compagnies dassurances oprant dans trois pays clefs de la zone CIMA, le gendarme du secteur des assurances en Afrique centrale et de lOuest. La filiale spcialise dans les assurances de FinanceCom, le hol-ding de lhomme daffaires maro-cain Othman Benjelloun, a prcis que ces trois pays de la zone CIMA ont t cibls en raison de la taille de leur march et de leur niveau de dveloppement .Bien que RMA Watanya nait pas rvl les pays en question, ni

    lidentit des socits rachetes, lagence Ecofin a pu apprendre de trs bonnes sources que ces acqui-sitions concernent les quatre filiales du groupe ivoirien Belife Insurance, au rang desquelles se trouvent Beneficial Life Insurance S.A Ca-meroun et Beneficial General Insu-rance S.A Cameroun. Lassureur marocain aurait rachet 38% des actifs de ces filiales camerounaises de Belife Insurance 3,1 milliards de francs CFA (environ 6,2 millions de dollars), travers une opration daugmentation du capital social. La liste de ces acquisitions est com-plte par Beneficial Life Insurance S.A Togo et Belife Insurance S.A Cte dIvoire.

    UNE AG DE BENEFICIAL POUR PASSER LA MAIN

    Quelques jours seulement aprs la rvlation de ces acquisitions, notamment celle du Cameroun, le prsident du Conseil dadministra-tion (PCA) de Beneficial Life Insu-rance SA rendait public un commu-niqu convoquant les actionnaires de cette entreprise deux Assem-bles gnrales (AG) mixtes les 2 et 4 avril 2014 Douala. Si la premire AG mixte, le 2 avril 2014, a essen-tiellement statu sur la ratification de toutes les dcisions prises depuis le 1er janvier 2009 , celle du 4 avril sest appesantie sur la restructura-tion du conseil dadministration , et laugmentation du capital et les modifications statutaires , expli-cite le communiqu du PCA, qui dvoile ainsi un ordre du jour en droite ligne du rachat des actifs de cette compagnie camerounaise par la Marocaine RMA Watanya.

    Larrive de cette compagnie das-surance marocaine sur les deux plus grands marchs de la CIMA (Ca-meroun et Cte dIvoire) et au Togo (7me march de la CIMA), confirme lobjectif du groupe d tre prsent dans plus dune dizaine de pays africains la fin de la dcennie, et de viser un niveau cumul de primes de 400 500 millions de dollars (200 250 milliards FCFA), a indiqu lassureur marocain en annonant ses nouvelles acquisitions.Si jusquici lassureur RMA Wata-nya est inconnu au Cameroun, sa

    Assurances : les compagnies marocaines misent sur le march camerounais

  • -9-Avril 2014 / N 25

    ENQUETE

    maison-mre, FinanceCom en loc-currence, opre dj dans le secteur de la finance dans le pays, notam-ment travers sa filiale financire, la Banque marocaine pour le commerce extrieur (BMCE), qui dispose dun bureau Douala, la capitale conomique du Came-roun, et envisage une plus grande extension dans le pays au cours des annes venir.

    AU CAMEROUN, COMME EN TUNISIE

    A peine RMA Watanya avait-il annonc son arrive sur le march camerounais, que son compatriote, Wafa Assurance, la branche assu-rance du groupe bancaire Attijariwa-fa, dvoilait aussi ses ambitions pour le march camerounais. En effet, le leader du march des assurances au Maroc vient galement dannon-cer quil envisage des implanta-tions greenfield (cration ex-nihilo dune filiale) au Cameroun, en Cte dIvoire, au Gabon et au Congo.

    Traduction : Pour nos projets en Afrique subsaharienne, nous nal-lons pas effectuer des acquisitions comme cela tait prvu. Nous allons dupliquer le mode dimplantation opr en Tunisie, savoir la cration dune nouvelle entit , a annonc Mohamed Ramses Arroub, PDG de Wafa Assurance lors de la pr-sentation des rsultats 2013 de la compagnie. En clair, cet assureur marocain, qui envisageait jusque-l des acquisitions dans certains pays, dont le Cameroun, a chang de stratgie, motivation prise, ap-prend-on, de la russite du mode dimplantation greenfield de Wafa Assurance en Tunisie.En effet, apprend-on du leader du march de lassurance dans le Royaume chrifien, en lespace de sept mois dactivit, la filiale tuni-sienne de Wafa Assurance, qui sest spcialise dans lassurance-vie, a ralis un chiffre daffaires de 89,6 millions de dirhams marocains et a pu accaparer une part de march

    denviron 7% en sappuyant sur le r-seau dAttijari-Bank Tunisie, la filiale locale du groupe Attijariwafa Bank.Ces rsultats sont ralisables au Ca-meroun, o le taux de pntration de lassurance est encore trs faible, et o Attijariwafa Bank a repris les actifs de la Socit commerciale de banque (SCB). Cet tablissement bancaire bnficie dj dun ex-cellent maillage territorial et conti-nue dtendre son rseau travers la cration de nouvelles agences.

    Le changement de stratgie de Wafa Assurance, qui privilgiera la cra-tion de sa filiale camerounaise de toute pice, au lieu du rachat dac-tifs dans une compagnie dj exis-tante, est aussi une bonne nouvelle pour les chercheurs demplois. La cration de toute nouvelle entre-prise, qui devra tendre rapidement son rseau pour aller la conqute du march, tant consubstantielle la cration des emplois.

    Brice R. Mbodiam

    Deuxime march derrire la Cte dIvoire, sur les quatorze que compte la Confrence interafri-caine des marchs dassurance (CIMA), le Cameroun attire bien des convoi-tises.

  • -10- N 25 / Avril 2014

    RENCONTRE

  • -11-Avril 2014 / N 25

    RENCONTRE

    A la tte du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) depuis deux ans, ce capitaine dindustrie de 54 ans contrle Taf Investment Group, un hol-ding camerounais qui regroupe trois entreprises (3T, FME gaz et Cometal). Dans cet entretien avec lagence Ecofin, celui qui est aussi ancien prsident du Conseil dadministration dEcobank Ca-meroun dresse un tat des lieux sans complaisance de lconomie camerounaise, laune de lambi-tion du pays de rejoindre le cercle des pays mergents lhorizon 2035.

    Investir Au Cameroun : Le taux de croissance au Cameroun en cette anne 2014 est projet 4,8%, cest--dire en stagnation par rap-port 2013, contre 5,1% en 2012 et 4,1% en 2011. Lon est bien loin de lambition du Gicam duvrer pour gagner un point de croissance chaque anne. Quest-ce qui, selon vous, freine encore cette ambition ?Andr Fotso : Dans la nouvelle dy-namique qui est celle du Groupe-ment inter-patronal du Cameroun depuis plus de deux ans, nous nous sommes en effet donn pour ambi-tion de mobiliser lensemble des acteurs autour dun objectif ambi-tieux mais primordial : lacclra-tion de la croissance. Nous avons

    alors choisi comme point dancrage et dvaluation la ncessit de sen-gager gagner au moins un point de croissance par an ds 2013.Force est de constater que le compte ny est pas. Aprs avoir franchi la barre de 5% en 2012, nous avons rechut en 2013. Un tel constat ap-pelle forcment une analyse froide pour une remise en question de la part de tous les acteurs. Cette introspection est dautant plus ncessaire que lon saperoit que la petite reprise est essentiellement imputable laccroissement de la production du ptrole, de lnergie lectrique, avec lentre en service de la centrale gaz de Kribi, et laugmentation des investissements publics dinfrastructures dans le cadre des projets structurants en cours.

    IC : Quelle peut tre la part de res-ponsabilit du secteur priv came-rounais dans la non-ralisation de cet objectif ?AF : En 2013, les performances du secteur priv sont restes stagnantes, voire en rgression et, en tout cas, insuffisamment dynamiques. Ex-cept les BTP, les autres secteurs tels que lagriculture, les industries manufacturires, le commerce et les services ont affich des rsultats peu reluisants. Les entreprises ptissent dun environnement particuli-

    rement contraignant qui bloque les investissements indispensables pour booster leurs activits.

    Dans limmdiat, il importe que notre gouvernement prenne un faisceau de mesures urgentes et cohrentes afin de provoquer un lectro-choc. Au rang de ces me-sures dcisives pour faire sortir les chefs dentreprise de la dprime ambiante, je citerais :1. Lapurement des crdits de TVA

    en recourant si besoin est un emprunt obligataire spcifique ;

    2. Lincorporation directe des entre-prises existantes dans le dispositif du code dincitations linvestis-sement ;

    3. La construction de zones cono-miques Douala et Yaound ;

    4. Le dmarrage effectif des chan-tiers autoroute Yaound-Douala, entres Est et Ouest de Douala ;

    5. Louverture des guichets de la banque des PME et de la banque de lagriculture ;

    6. Llaboration dune loi coercitive sur le respect des dlais de paie-ment contractuels ;

    7. La mise en service de lAgence de Promotion des Exportations ;

    IC : Lenvironnement des affaires au Cameroun est qualifi de diffi-cile par des organismes internatio-naux (on a perdu sept point au der-

    Andr Fotso : Le Cameroun peut relever le dfi de lmergence en 2035

  • -12- N 25 / Avril 2014

    RENCONTRE

    nier classement Doing Business), ainsi que par des investisseurs qui sy frottent. Partagez-vous cet avis ? AF : Pour tre franc, il est trs dif-ficile dmettre un avis contraire lorsque lon est class 168me sur 189, sur une chelle de classement qui est devenue une rfrence en matire dapprciation de la facilit investir dans les diffrents pays du monde. Il faut cependant recon-natre les efforts et surtout la volon-t affiche par les diffrentes par-ties prenantes, et particulirement le gouvernement, pour inverser la tendance. Aprs la dernire session du Cameroon Business Forum, nous esprons un nouveau sursaut comme celui qui avait prcd la mise sur pied de cette plate-forme en 2006, initiative qui avait conduit des rformes nous permettant de gagner douze places dans ce classe-ment entre 2010 et 2011.

    IC : Quelles sont, selon-vous, les r-formes majeures effectues ces der-nires annes par les pouvoirs pu-blics camerounais, afin de rendre le pays plus attractif ?AF : Je commencerai par citer celles qui ont permis en 2010 et 2011 notre pays de progresser sur lchelle du Doing Business : la mise en place des Centres de for-malits de cration dentreprise Douala et Yaound, qui sont des guichets uniques o sont rassem-bles toutes les administrations intervenant dans le processus de cration dentreprises ; lamlio-ration de la rglementation sur laccs au crdit avec la rvision de lActe uniforme OHADA rela-tif au Droit commercial gnral et de celui portant organisation des srets, rvision qui a notamment permis dlargir la gamme des actifs qui peuvent tre admis comme garanties pour des prts ; la dsignation effective des ma-gistrats dans les Chambres com-merciales auprs des juridictions dinstance ; le lancement du projet e-regulations ; les rformes visant la dmatrialisation des procdures

    en commerce international et en matire de fiscalit.En 2013, quatre rsultats majeurs mritent dtre souligns. Il sagit de lavnement de la loi fixant les incitations linvestissement priv et de celle rgissant les zones cono-miques ; la cration dune Agence de promotion des PME et la publi-cation du texte instituant la librali-sation des annonces lgales.

    IC : Existe-t-il des leviers que lon pas encore suffisamment action-ns ?AF : De notre point de vue, ce serait une erreur davoir cette approche des leviers pris sparment. Pour

    tre efficace, il faut courageusement prendre un faisceau de mesures cohrentes qui doivent tre enga-ges harmonieusement et conco-mitamment dans tous les secteurs dactivits (primaire, secondaire et tertiaire), spcialement dans les niches de croissance, de telle sorte que llectro-choc provoque un v-ritable changement pour une relle impulsion. Les initiatives actuelles pchent par leur caractre ponctuel, apparaissent souvent isoles mais surtout ninterviennent pas dans les temps et dans les formes souhaits.Sagissant du Doing Business en particulier, le Cameroun ne sest pas donn un objectif prcis en termes de rang ou dvolution faire dans ce classement. Ainsi, la pertinence de certaines rformes, qui auraient pu tre implmentes, nest pas

    perue. Comme vous le constatez, le timing est galement important. Lexemple de la Charte des investis-sements en est une illustration. Cer-tains textes dapplication de cette loi sont toujours en attente aprs prs de dix ans.

    IC : Que fait le Gicam pour rendre le Cameroun plus attractif auprs des investisseurs ?AF : La promotion de lespace co-nomique camerounais constitue le troisime axe principal des actions du Gicam. A cet effet, nous nous sommes rapprochs des patro-nats des pays partenaires et avons conclu des partenariats avec cer-tains dentre eux. Paralllement, nous participons aux missions de promotion commerciales et aux foires et forums ltranger, o nous vendons la destination Ca-meroun, de mme que nous rece-vons de nombreuses dlgations auprs desquelles nous prsentons le potentiel de notre pays ainsi que les avantages investir chez nous. Au jour le jour, nous rpondons de nombreuses sollicitations de demande dinformations de la part des investisseurs potentiels et sommes rgulirement associs aux voyages du chef de lEtat et du ministre de lEconomie.Lune des orientations fortes de ce dploiement concerne la diaspora camerounaise entrepreneuriale. Nous avons dvelopp un axe par-ticulier visant les intgrer dans nos actions et mme leur ouvrir ladhsion notre Groupement en qualit de membre-associ. Ainsi, nous travaillons les encourager revenir dployer leur savoir-faire au pays et rechercher des partenaires en joint-venture pour investir dans leur pays. Notre conviction est que cette diaspora reprsente un rel potentiel, en rponse notre ambi-tion de mobiliser les acteurs autour de lacclration de la croissance.

    IC : Le Gicam vient de publier un ouvrage rassemblant ses 100 propositions pour lmergence du

    Andr Fotso : Les en-treprises ptissent dun environnement particu-lirement contraignant qui bloque les investis-sements indispensables pour booster leurs activits.

  • -13-Avril 2014 / N 25

    RENCONTRE

    Cameroun lhorizon 2035. De manire succincte, quy proposez-vous concrtement ?AF : Dans cet ouvrage, notre Cercle de rflexion conomique (CREG) passe les diffrents secteurs de notre conomie au crible dune analyse systmique laide des mthodes scientifiquement prouves. Cette analyse dbouche sur 146 mesures dont 100 ont t retenues en rai-son de leur importance. Il sagit de mesures et dorientations dont notre politique conomique doit tenir compte pour garder le cap de

    lmergence.

    Les 100 propositions pour lmer-gence du Cameroun couvrent quatre grandes sections. Dans la premire section portant sur lco-nomie gnrale, il est expos un schma dappropriation du chemin vers lmergence abord sous langle spcifique des objectifs en matire de croissance conomique. Il y est galement analys limportance que revt la qualit des institutions dans tout processus de modernisation conomique.La deuxime section sintresse au secteur primaire dont lagriculture

    identifie par tous comme niche de croissance par excellence, llevage pour lequel le constat de lchec des options actuelles est manifeste, la sylviculture, la pche et la pisci-culture.La troisime section sintresse au secteur le plus nvralgique de notre conomie : le secteur secondaire. Cinq sous-domaines sont ici abor-ds : les industries extractives, les industries alimentaires, les autres industries manufacturires, llec-tricit et le gaz, et les industries de construction.

    Aprs le secteur secondaire, trois sous-secteurs du tertiaire sont examins dans louvrage : le com-merce, les transports, les marchs financiers ainsi quune proccu-pation transversale : la citoyennet dentreprise.

    IC : Dans cet ouvrage, le Gicam constate quil existe de gros carts entre les actions mener depuis 2010, telles que prconises dans le Document de stratgie pour la croissance et lemploi (DSCE), et la ralit de leurs implmentations sur le terrain. A votre avis, quels sont les principaux facteurs de blocage ?

    AF : Au-del de la donne extrieure relative un environnement cono-mique international aux volutions particulirement erratiques ces der-nires annes, les difficults internes sont les mmes que celles nonces plus haut, lorsque jai voqu lenvi-ronnement des affaires : les projets structurants ncessaires qui ne sont pas raliss dans les dlais, les temps dimplmentation des dcisions qui sont longs, la dette intrieure dont les crdits de TVA plombe la trso-rerie des entreprises, les promoteurs qui ne sont pas soutenus et accom-

    pagns, le ranking de notre pays qui dcourage les investisseurs tran-gers, les pesanteurs dune adminis-tration tatillonne aux rformes, qui ne fait pas montre dune relle co-hsion dans les diffrentes actions engages.

    IC : Au regard de tout cela, pensez-vous que lambition du Cameroun de devenir un pays mergent lho-rizon 2035 soit toujours ralisable ?AF : Sans hsiter un seul instant, ma rponse est oui. Au regard du po-tentiel de notre pays et de la qualit de ses ressources humaines, nous continuons de penser que relever

    Andr Fotso : Au regard du potentiel de notre pays et de la qualit de ses res-sources humaines, nous continuons de penser que relever le dfi de lmergence reste pos-sible.

  • -14- N 25 / Avril 2014

    RENCONTRE

    le dfi de lmergence reste pos-sible. Mais il est indispensable de mobiliser tous les leviers et de tra-duire dans les faits le changement de paradigme, avec une adhsion la culture du rsultat, la leve des rticences aux changements et une permanente remise en cause per-sonnelle et collective.Le recours systmatique au suivi et lvaluation priodique des rformes engages est important. Il sagit de rendre lenvironnement plus attractif de manire dyna-miser linvestissement public et linvestissement priv, aussi bien dorigine interne quexterne, et de capitaliser ainsi les efforts actuelle-ment consentis autour des grands chantiers dinfrastructures.

    IC : Le Cameroun est engag dans dimportants projets structurants depuis au moins trois ans. Mais lon observe une absence des en-treprises camerounaises dans la ralisation de ces projets. Les entre-prises locales ne sont-elles pas la hauteur ?AF : Nous regrettons effectivement labsence des entreprises nationales dans les grands projets. Lune des explications est que celles-ci ne pr-sentent pas toujours les capacits ncessaires pour aspirer des parts apprciables de ces projets. Mais la question est de savoir si nous avons

    intrt garantir leur participation ces chantiers. La rponse nous est implacablement servie par les pays que nous prenons pour modle aujourdhui. Ces investissements colossaux devraient servir de trem-plin pour les entreprises nationales dans des secteurs bien cibls. Pour cela, il faut une vritable politique dinternalisation, de transfert de savoir-faire et de transfert de tech-nologie, pour que ces investisse-ments produisent des effets den-tranement sur les autres secteurs de lconomie. Cela peut passer par la sous-traitance, la co-traitance ou dautres mcanismes.A ce sujet, le Premier ministre a bien sign une circulaire instruisant aux matres douvrage de sassurer que 30 40% des marchs soient rservs aux entreprises nationales. Mais aucune valuation ne permet de sassurer de leffectivit de cette circulaire, surtout que sa mise en uvre demandait en amont un travail didentification des activits susceptibles dtre sous-traites et une valuation des capacits natio-nales, afin dengager des actions de renforcement.

    IC : Est-ce pour permettre aux entrepreneurs camerounais davoir un peu plus dtoffe que le Gicam et le patronat ivoirien ont rcemment convenu, en marge du dernier Fo-

    rum investir en Cte dIvoire, de constituer des joint-ventures afin daller lassaut des marchs publics denvergure, aussi bien en Afrique centrale que de lOuest ?AF : Cest effectivement lune des solutions que nous envisageons. Dans la mme lance que lintgra-tion rgionale, nous pensons que leffectivit et la consolidation de la coopration Sud-Sud sont essen-tielles dans la recherche dun dve-loppement conomique et social durables des pays africains.Cest la raison pour laquelle nous avons aussi effectu une dmarche de rapprochement auprs du patro-nat nigrian et le processus suit son cours. Le Nigeria, par la taille de son march est un partenaire co-nomique naturel pour notre pays et nous avons tout gagner dans un rapprochement structur avec nos homologues nigrians.

    IC : Quelle apprciation faites-vous de ce que lon peut appeler le printemps chinois sur les projets dinvestissements au Cameroun ?AF : La Chine se dmarque en ef-fet depuis quelques annes par sa forte prsence dans le financement et la ralisation des infrastructures en Afrique en gnral et au Came-roun en particulier. Depuis 2006, proclame par la Chine Anne de lAfrique , les engagements

    Nous regrettons effecti-vement labsence des entre-prises natio-nales dans les grands projets. Lune des explications est que celles-ci ne prsentent pas toujours les capacits ncessaires pour aspirer des parts apprciables de ces projets.

    Maquette du pont sur le Wouri.

  • -15-Avril 2014 / N 25

    RENCONTRE

    chinois au titre dinvestissements dans les infrastructures en Afrique subsaharienne ont quadrupl. Il faut peut tre rappeler ici que la faiblesse des infrastructures freine la croissance de 2% chaque anne et limite la productivit des entre-prises de 40%.Mais, comme dans toutes les si-tuations de cette nature, il revient aux pays africains de prendre les mesures pour tirer le plus davan-tages possible de cette perce chinoise. On observe notamment que la Chine offre de vritables packages : financement, tudes, conception et construction. Vous comprenez le peu de place occupe par nos entreprises.

    IC : Au regard de la nouvelle confi-guration de lconomie mondiale, la voie du salut des pays en dve-loppement, linstar du Cameroun, passe-t-elle par lintensification de la coopration avec des conomies mergentes, qui semblent mieux matriser les ralits du sous-d-veloppement pour lavoir vcu des dcennies durant ?AF : Elle passe aussi et ncessaire-ment par la consolidation des par-tenariats sculaires dj existants avec les pays qui vivent depuis

    longtemps la prosprit laquelle nous aspirons. Pour gagner de nouveaux partenariats cono-miques, il nest pas indispensable de perdre les anciens. Ces posi-tions expriment les mutations qui caractrisent aujourdhui la gopolitique conomique mon-diale, il faut en tenir compte, les

    anticiper et les exploiter au mieux pour notre pays et pour nos popu-lations.

    IC : Ces derniers mois, nombre dentreprises camerounaises ont opr une mutation de lnergie lectrique vers le gaz naturel. Ce combustible constitue-t-il une solution durable face au dficit nergtique que connat le pays ? Si oui, quelles opportunits charrient lutilisation du gaz naturel ?AF : La mise en service de nouvelles solutions nergtiques apporte aux entreprises industrielles une alter-

    native heureuse. Mais, comme nous aimons le souligner, le gaz ne saurait constituer une panace. Il soulage mais ne peut combler tous les besoins. En matire dnergie, la cl, pour linstant, est dans la com-binaison de toutes les sources. Mais au regard du dficit actuel de notre pays, lhydro-lectricit restera la solution idale car elle est la moins onreuse.

    IC : Le Cameroun a jusquau 31 octobre 2014 pour ratifier les APE dtape signs avec lUnion euro-penne en 2009. Quelles en seront, selon vous, les incidences positives et ngatives sur les entreprises et lconomie camerounaises ?AF : LAPE est un sujet important et sensible pour notre pays. Car, il sagit dun accord qui va dterminer le type de partenariat que le Came-roun souhaite, de manire sou-veraine, dvelopper avec lUnion europenne et ses 28 pays membres sur le long terme. LUnion euro-

    penne demeure notre principal dbouch commercial, elle repr-sente 45 60% de nos exportations et, contrairement aux autres parte-naires majeurs, la balance commer-ciale avec lUnion europenne est favorable au Cameroun.Notre Groupement est favorable la conclusion dun APE rgio-nal global et quilibr, cest--dire qui prend en compte le volet dveloppement. Le processus de ngociation de ces accords est en cours depuis plus dune dizaine dannes et toutes les parties ont toujours convenu quune telle is-

    sue tait celle vers laquelle il fallait cheminer. Mme si le blocage des ngociations au niveau rgional depuis 2007 hypothque consid-rablement cette perspective, notre proccupation reste la sauvegarde de nos intrts, notamment pour les entreprises. Car, quelle que soit la dcision prendre, elle aura des rpercussions importantes sur les finances publiques, sur la comp-titivit des entreprises, sur le dve-loppement social et sur lintgra-tion rgionale.

    A bien lanalyser, lenjeu dans bien des domaines repose moins sur la dcision elle-mme que sur les stra-tgies et les rformes qui devront tre engages par la suite pour limi-ter les menaces et tirer au maximum profit des opportunits qui vont en dcouler, notamment en renforant les capacits de nos entreprises.

    Propos recueillis par Brice R. Mbodiam

    Andr Fotso : Pour gagner de nouveaux partenariats cono-miques, il nest pas in-dispensable de perdre les anciens.

    Andr Fotso : La mise en service de nouvelles solutions nergtiques ap-porte aux entreprises industrielles une alternative heureuse. Mais, comme nous aimons le souligner, le gaz ne saurait constituer une panace.

  • -16- N 25 / Avril 2014

    GESTION PUBLIQUE

    Le ministre camerounais de lEconomie, Emmanuel Nganou Djoumessi, et le ministre canadien du Commerce inter-national, Ed Fast, ont sign le 3 mars 2014 Toronto, au Canada, un accord de promotion et de protection rci-proque des investisseurs camerounais et canadiens. Laccord a t paraph en marge du Forum annuel Franco-Mine, qui a regroup cette anne plus de 500 participants venus des pays franco-phones producteurs miniers. Cet accord est lheureux aboutissement dune lettre

    dintention signe un an plus tt par les mmes autorits gouvernementales.Selon les chiffres du Haut commissariat du Canada au Cameroun, les changes commerciaux entre les deux pays sont passs de 18 25,5 milliards de francs CFA entre 2010 et 2012, soit une hausse de 41,6%. Ces changes sont plus dyna-miques dans les secteurs de lagroali-mentaire, de lindustrie pharmaceu-tique, des infrastructures et des mines, des quipements mcaniques, du textile, du bois et ses drivs

    Bien quaucune statistique ne soit avance, les deux parties saccordent reconnatre que les changes com-merciaux entre la Russie et le Came-roun sont trs faibles . Cest fort de cela, et leffet dinverser la ten-

    dance, que le Russian Business Center (RBC) de Yaound vient de lancer ses activits. Son objectif principal, apprend-on, est de contribuer laccroissement de la coopration conomique entre le Cameroun et la fdration de Russie.Concrtement, le RBC se chargera de faciliter les contacts entre oprateurs conomiques russes et camerounais, notam-ment travers une assistance technique visant faciliter larri-ve dinvestisseurs russes au Cameroun et vice versa, lradica-tion des obstacles linguistiques et lorganisation de rencontres daffaires. Celles-ci, expliquent les promoteurs du RBC, pren-dront la forme de forums, foires ou alors simplement de vi-do-confrences.

    Une dlgation dune douzaine de chefs dentreprises co-rennes a achev le 14 mars 2014 Douala, la capitale co-nomique du Cameroun, une mission de prospection cono-mique. La mission, dbute le 12 mars 2014, avait pour but de rechercher des opportunits dinvestissements dans le pays, travers des partenariats avec des oprateurs conomiques locaux.Cette mission de prospection, qui sest articule autour de ren-contres B to B organises dans un htel de la ville de Douala, a t organise par lAgence corenne de promotion du com-merce et des investissements (Kotra).La Core est dj prsente au Cameroun dans lexploitation minire avec C&K Mining, qui en plus de ses activits de re-cherche dor dans la rgion de lEst, a obtenu le permis dex-ploitation sur le gisement de diamant de Mobilong, rput tre parmi les plus importants au monde, selon les experts. Ce pays mergent conduit galement un programme de construction de centres de formation dexcellence au Cameroun.

    Le Cameroun et le Canada signent un accord de promotion et de protection des investisseurs

    Un Centre russe des affaires cr au Cameroun pour booster les changes entre les deux pays

    Une douzaine dentreprises corennes en prospection au Cameroun

  • -17-Avril 2014 / N 25

    Le Secrtariat gnral de la Commu-naut conomique des Etats de lAfrique centrale (CEEAC) a lanc un avis manifestation dintrt, pour le recru-tement de consultants devant raliser une tude visant la mise en place dun Comit de gestion du corridor Brazza-ville-Yaound . Lequel comit devra uvrer la facilitation des activits de transport entre le Congo et le Came-

    roun, la faveur de la construction, en cours, de la route Ketta (Congo)-Djoum (Cameroun), sur financement du Fonds africain de dveloppement (FAD).Le consultant recherch par la CEEAC, souligne lavis manifestation dintrt, devra concrtement dfinir le statut et la composition du comit, son mode de financement, ses rgles et procdures de fonctionnement ; proposer les modali-

    ts effectives de mise en place du comi-t ; laborer un programme dactivit initial du comit sur une dure de trois ans accompagn dun cadre logique bas sur les rsultats, etc.A priori, la mise en place de ce comit devrait permettre de lever tous les obs-tacles la densification des changes commerciaux entre les deux pays. Des obstacles que Jean Jacques Samba, alors secrtaire gnral dUnicongo, le patronat congolais, regroupe dans lensemble des taxes illgales perues aux transporteurs. Ces taxes illgales , avait soulign M. Samba lors du Salon Promote 2011 Yaound, renchrissent considrablement les cots du transport qui reprsentent entre 1/3 et 1/4 du prix des produits exports par lun et lautre pays.

    Selon Charles Koffi Diby, le ministre dEtat ivoirien en charge des Affaires trangres, les changes commerciaux entre le Cameroun et le pays des El-phants ont augment en 2013, attei-gnant 53 milliards de francs CFA, contre 33 milliards de francs CFA seulement en 2012, soit une hausse de 20 milliards en valeur absolue. Le membre du gou-vernement ivoirien a rvl ces chiffres Abidjan le 7 mars 2014, au cours de la Commission mixte ivoiro-camerou-naise, qui se tenait nouveau aprs 33 ans de lthargie.Au cours de cette rencontre, les deux pays ont sign dix accords bilatraux, afin de booster la coopration cono-mique entre le Cameroun et la Cte dIvoire, qui ne cesse de samplifier depuis trois ans. En effet, selon les sta-tistiques officielles, entre 2011, anne au cours de laquelle les changes entre la Cte dIvoire et le Cameroun avaient

    culmin 10 milliards de francs CFA, et lanne 2013, cet indicateur a connu un accroissement dun peu plus de 500%.Ce dynamisme observ dans la coop-ration conomique entre les deux pays procde certainement dinitiatives prises depuis quelques annes par les deux parties, afin de raffermir leurs liens co-

    nomiques. Cest dans cette optique que la Cte dIvoire a organis en octobre 2013 Douala, la seconde dition de la Semaine ivoirienne au Cameroun , tandis quune dlgation camerounaise a pris part au dernier Forum investir en Cte dIvoire.

    La CEEAC crera un comit uvrant la facilitation du transport entre le Congo et le Cameroun

    Les changes entre le Cameroun et la Cte dIvoire ont augment de 500% en trois ans

  • -18- N 25 / Avril 2014

    AGRO

    Le Directeur gnral de lUnion centrale des coopratives agri-coles de lOuest (UCCAO), Franois Mefinja Foka, a rvl que cette structure, qui compte parmi les plus puissants regroupe-ments de producteurs de caf du pays, a export environ 600 tonnes de caf arabica, au cours de la campagne cafire 2012-2013. Cette performance dans les exportations, a soulign M. Mefindja, est suprieure celle de la campagne prcdente.

    Sans indiquer des prvisions chiffres, les responsables de lUCCAO ambitionnent daccrotre leurs capacits de produc-tion et dexportation en cette anne 2014. En effet, ces der-niers comptent capitaliser les appuis prvus dans le cadre du plan durgence de relance de la filire caf (prs de 16 milliards FCFA de financements attendus) annonc par le Conseil inter-professionnel du cacao et du caf (CICC), avec le concours du gouvernement camerounais et de lUnion europenne.La hausse des exportations du caf arabica que revendique lUCCAO en 2013 pouse le comportement gnral de cette varit dans la filire camerounaise au cours de la dernire campagne. En effet, selon lOffice national du cacao et du caf (ONCC), les exportations de larabica en 2012-2013 ont glo-balement augment de 5,5%, passant de 2 392 2 523 tonnes. La premire destination de larabica produit au Cameroun est lAllemagne, avec 57,2% de la production de 2013.

    Les exportations globales des cafs camerounais ont chut de prs de 50% fin fvrier 2014, par rapport fin fvrier 2013, selon lOffice national du cacao et du caf (ONCC) cit par Commodafrica. En effet, apprend-on, sur la priode concer-ne, le pays na export jusquici que 887 tonnes des cafs ara-bica et robusta confondues, contre 1643 tonnes sur la mme priode au cours de la dernire campagne, soit une baisse substantielle de 756 tonnes en valeur absolue, et prs de 50% en valeur relative.Selon lONCC, cette baisse drastique des exportations en cette nouvelle campagne, elle-mme corollaire de la baisse de la production, est la consquence de conditions mtorolo-giques peu favorables . Cependant, dautres sources au sein de la filire caf estiment que cette situation est davantage lie aux exportations illgales vers le Nigeria. Car, apprend-on, le rseau routier qui relie certaines zones cafires du pays la capi-tale conomique, Douala (qui abrite le port le plus important du pays), est en trs mauvais tat .

    Ces statistiques de lONCC confirment la mauvaise passe dans laquelle se trouve la filire caf au Cameroun, avec une pro-duction nationale qui a chut de plus de 56% en 2013. Pour conjurer cette dgringolade de la filire, lInterprofession cacao-caf (CICC) a lanc un plan de sauvetage durgence de 900 millions de francs CFA sur six ans, alors que lUnion europenne, elle, a promis un financement de 15 milliards de francs CFA au titre du 11me FED.

    Cameroun : lUCCAO a export 600 tonnes de caf arabica en 2013

    Les exportations des cafs camerounais chutent de 50% au 31 fvrier 2014

  • -19-Avril 2014 / N 25

    Selon Pim Van de Langenberg, responsable de la socit ner-landaise Theobroma, ce ngociant de cacao, connu sous la marque Tulip cacao, lance cette anne au Cameroun un pro-jet devant permettre la production de 4000 tonnes de cacao certifi. Ce projet de deux ans consistera en lencadrement de 2500 planteurs dans les bassins de production de la rgion du Centre.Ce projet, dun montant total denviron 393 millions de francs CFA (600 000 euros), prvoit galement la mise la dispo-sition des producteurs dappuis financiers directs pendant les priodes pr et post-rcoltes. En rappel, les Pays-Bas qui consomment 70% du cacao camerounais, selon les chiffres of-ficiels, vont interdire larrive sur leur territoire du cacao non certifi dici 2020.

    En marge de lAssemble gnrale du Conseil interprofession-nel du cacao et du Caf (CICC) tenue dans la capitale came-rounaise, Hope Sona Ebai, un reprsentant de la World Cocoa Foundation (WCF), a annonc que cet organisme va mobiliser des financements en vue de la cration de quinze hectares de champs semenciers au Cameroun.Ce projet, dont le montant du financement na pas t dvoil, a-t-on appris, se ralisera avec lappui technique de lInstitut de recherche agronomique pour le dveloppement (IRAD). Selon la mme source, tout au long de cette anne, la World Cocoa Foundation enverra environ 320 spcialistes en trai-tement phytosanitaire auprs des producteurs camerounais, dans le cadre de formations diverses.

    Depuis son lancement en 2012, le pro-gramme New Generation , mis en place par le Conseil interprofessionnel du cacao et du caf (CICC), afin de rajeunir les producteurs et les plantations de cacao au Cameroun, a dj permis de planter 500 hectares de cacaoyers exploits par envi-ron 325 jeunes, a-t-on appris de sources autorises. Cest certainement fort de ces rsultats que la World Cocoa Foundation (WCF) a rcemment annonc quelle pourvoira des financements pour soute-nir cette initiative de linterprofession du cacao et du caf camerounais.

    En rappel, le programme New Ge-neration est n suite une enqute

    mene dans les bassins de production par le CICC. Celle-ci avait rvl que la moyenne dge des producteurs de cacao au Cameroun tait de 63 ans. Afin dintresser les jeunes la culture du ca-cao, le CICC avait alors dcid daccom-pagner, chaque anne, au moins 100 jeunes sortis des coles dagriculture du pays, condition que ceux-ci sengagent mettre en place une cacaoyre dau moins trois hectares.Grce aux appuis multiformes octroys ces no-cacaoculteurs par le CICC, et surtout un suivi personnalis de ces jeunes, de la cration dune ppinire la commercialisation du cacao, le CICC escompte non seulement une augmen-

    tation substantielle de la production dans les annes venir, mais surtout une professionnalisation de la filire dans le pays.

    Au Cameroun, le Nerlandais Thobroma mise sur 4000 tonnes de cacao certifi

    La World Cocoa Foundation financera quinze hectares de champs semenciers au Cameroun

    Le programme New Generation dbouche sur la cration de 500 hectares de cacaoyers

  • -20- N 25 / Avril 2014

    INFRASTRUCTURES

    Le ministre camerounais de lEconomie, de la Planification et de lAmnagement du territoire (Minepat), Emmanuel Nganou Djoumessi, a rcemment rendu publique une liste de quatorze projets raliser en partenariats public-priv pour le compte de lexercice 2014 , dans le cadre de la conduite du programme

    dinvestissement de lEtat du Came-roun. La majorit de ces projets, selon la liste mise disposition par le Minepat, concerne les secteurs des infrastruc-tures, du tourisme, de lagroalimentaire, des forts et de lnergie.Les investisseurs nationaux et inter-nationaux intresss par cet appel

    manifestation dintrt du gouverne-ment camerounais, apprend-on, avaient jusquau 31 mars 2014 pour retirer le modle de dossier de capacits tech-niques et financires leur permettant de soumissionner. Ces retraits, renseigne le gouvernement camerounais, se font dans les locaux du Conseil dappui la ralisation des contrats de partenariat (CARPA) Yaound, la capitale du pays.A en croire le ministre Nganou Djou-messi, les analyses et valuations des dossiers de soumission reus au CARPA ont t, en principe, lances depuis le 10 avril 2014. Au terme de cette premire tape, une short-list de cinq concurrents sera tablie pour chaque projet, et ces derniers seront invits participer plus tard un appel doffres restreint, qui sera suivi dun dialogue de pr-qualifi-cation. Ce avant que ninterviennent les deux dernires tapes du processus, que sont respectivement la ngociation des termes du contrat et sa signature avec linvestisseur qui sera finalement dclar adjudicataire.

    Le Cameroun recherche des partenaires privs pour raliser quatorze projets

    LISTE DES QUATORZE PROJETS SLECTIONNS PAR LE CAMEROUNLes infrastructures- Construction de lautoroute Douala-Yaound ;- Construction, exploitation et maintenance des lignes de

    chemin de fer Douala-Limb ;- Construction, exploitation et maintenance de la ligne de

    chemin de fer Eda-Kribi-Lolabl ;- Construction, exploitation et maintenance de trois centres

    commerciaux modernes Bamenda ;- Amnagement, exploitation et maintenance dune gare

    routire multimodale Bonabri-Douala ;

    Energie- Construction, exploitation et maintenance dun amnage-

    ment hydrolectrique sur la Sanaga Kikot ;- Construction, exploitation et maintenance dun barrage

    colinaire Moudour sur la Hina ;

    - Conception, financement, construction, exploitation et maintenance dune centrale olienne sur les Monts Bam-boutos ;

    - Conception, financement, construction et maintenance dune ligne lectrique de 225 KV entre Kribi et Yaound ;

    Autres secteurs- Amnagement dune technopole bois dans linterzone Est-

    Sud ;- Amnagement touristique du lac municipal de Yaound ;- Technopole agroalimentaire des hautes terres (Agrotech) ;- Fourniture des quipements, amnagements, exploitation

    et maintenance de centrales de concassage ;- Amnagement, exploitation et entretien dun parc urbain

    sous forme de fort urbaine dans la valle Bessk Douala.

  • -21-Avril 2014 / N 25

    Le gouvernement camerounais a rendu public, le 26 mars 2014, les rsultats de lappel manifestation dintrt du 14 aot 2013, pour le recrutement de bu-reaux dtudes techniques (BET) appels raliser les tudes en vue de la construc-tion du pont sur le fleuve Logone, entre Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad).Au terme de cette premire phase de la

    slection, sept BET ont t pr-quali-fis. Il sagit du groupement Lotti Inge-gnera-Ecta BTP (Italie), du groupement Egis International-Egis Cameroun, du groupement Bec la routire-KV-Ecope (Cameroun), de Scet Tunisie, du groupe-ment Sintel-Prisma-Opra (Cameroun), de Studi International (Tunisie) et du groupement AIC Progetti-Sadeg Came-

    roun (Italie).Second ouvrage de ce type entre les deux pays, aprs le pont Nguli, qui rattache dj la ville camerounaise de Koussri la capitale tchadienne, Ndjamena, le pont entre Yagoua et Bongor sera long de 254 mtres pour une largeur de neuf mtres. Le cot des travaux est estim 18,5 mil-liards de francs CFA.

    Le Cameroun a dvoil la liste des cinq entreprises pr-quali-fies lissue de lappel international manifestation dintrt, pour lexploitation et la maintenance du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi. Parmi ces entreprises, se trouve le groupe franais Necotrans, qui postule pour ce march en grou-pement avec une autre entit dnomme KPMO.Mais pour sadjuger cette concession sur le modle dun contrat partenariat public-priv (PPP), Necotrans, qui lorgne gale-ment sur le terminal containers du port en eau profonde de Kribi, devra dabord se dfaire de ses concurrentes. Il sagit du groupement SEA Invest-CLGG, de la Socit dexploitation des ports-Marsa Maroc, de lentreprise philippine International Container Terminal Services Inc et de la Nerlandaise APM Ter-minals.

    Le 25 mars 2014, le prsident de la Rpublique du Cameroun, Paul Biya, a accord une audience au milliardaire turc, Mehmet Nazif Gunal. Au sortir de cette entrevue, lhomme daffaires turc a rvl avoir confi au chef de lEtat camerounais, son vu de participer la construction des infrastructures aroportuaire et nergtique au Cameroun.Class par le magazine Forbes au 1151me rang des fortunes mondiales avec des comptes bancaires qui affichent un total de 1,5 milliard de dollars (environ 550 milliards de francs CFA) de dpts, Mehmet Nazif Gunal, prsident du groupe MNG Hol-dings, est aussi la 28me fortune de Turquie.Self made man, selon Forbes, ce milliardaire turc sest enrichi en investissant dans la construction et le tourisme. Il dtient notamment dix htels hauts standings en Turquie, dont lun est la rplique du Kremlin. M. Gunal dtient galement des actifs dans les compagnies ariennes, notamment travers la mainte-nance des aronefs et le fret.

    Sept BET en concurrence sur le 2me pont devant relier le Cameroun au Tchad

    Cinq concurrents pour lexploitation du terminal polyvalent du port en eau profonde de Kribi

    Le milliardaire turc Mehmet Nazif Gunal veut investir dans les infrastructures et lnergie au Cameroun

  • -22- N 25 / Avril 2014

    FINANCES

    Depuis fin janvier 2014, lEtat du Ca-meroun a introduit la cote du com-partiment obligataire de la Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilires du pays, son em-prunt obligataire 2013-2018, qui lui a permis de lever 80 milliards de francs CFA sur ce mme march en dcembre 2013. Linformation a t confirme lagence Ecofin le 10 mars 2014 Yaound, par le Directeur gnral de

    DSX, Pierre Ekoul Mouangu. Selon la mme source, le 21 fvrier 2014, lEtat du Tchad est arriv sur le compartiment obligataire du march financier camerounais, avec son mis-sion obligataire 2013-2018, grce laquelle le pays a russi mobiliser 85 milliards de francs CFA, afin de bou-cler le financement de la construction de la cit des affaires de Ndjamena.Avec ces deux nouvelles admissions, le

    march financier du Cameroun cote dsormais cinq lignes dobligations, savoir : les emprunts obligataires de la Banque de dveloppement des Etats de lAfrique centrale (BDEAC), de la Socit financire internationale (SFI), les deux emprunts de lEtat du Cameroun de 2010 et de 2013, puis celui de lEtat du Tchad de 2013.

    Selon le directeur gnral de la Socit commerciale de banque (SCB) Came-roun, Jamal Ahizoune, la filiale locale du groupe bancaire marocain Attijariwafa compte allouer un volume de 7 mil-liards de francs CFA de crdits aux PME camerounaises en 2014, afin de pallier le problme de sous-capitalisation dont

    souffrent ces entreprises.Face linsuffisance de garantie la-quelle fait gnralement face cette cat-gorie dentreprises au Cameroun, le DG de SCB indique que la banque quil dirige a pu contourner cette difficult en allgeant les exigences en matire de garantie, par ladoption dune dmarche

    volontariste en partenariat avec des or-ganismes internationaux dans les sens du partage de risque . Avec son rseau de 40 agences et denviron 90 guichets automatiques dans le pays, SCB Came-roun a t particulirement actif sur le march des capitaux en 2013.

    La filiale camerounaise dEcobank et le Crdit foncier du Cameroun (CFC) ont sign une convention pour la mutua-lisation des efforts, dans loptique de promouvoir laccs au logement dcent dans le pays. A travers Bankimmo , le fruit de cette convention, Ecobank sest engag diffuser et commercialiser, travers son rseau mondial, les produits de financement de limmobilier mis en place par le Crdit foncier.Cette initiative, apprend-on, vise informer, dabord, puis aguicher, en-

    suite, les Camerounais rests au pays et ceux de la diaspora. Ceci afin quils puissent bnficier des opportunits quoffrent les diffrents mcanismes de

    financement de limmobilier conus par le Crdit foncier, la banque de lhabitat du Cameroun.

    La Douala Stock Exchange cote deux nouvelles lignes dobligations depuis fvrier 2014

    SCB Cameroun promet dallouer 7 milliards FCFA de crdits aux PME en 2014

    Ecobank vendra les produits de financement de limmobilier du Crdit foncier du Cameroun

  • -23-Avril 2014 / N 25

    La Banque des Etats de lAfrique cen-trale vient de lancer deux avis de slec-tion internationaux restreints, pour le recrutement de cabinets darchitectes devant raliser les tudes pralables la construction de limmeuble devant abri-ter son futur centre Ebolowa, en Rpu-blique du Cameroun et celui dOyo, en Rpublique du Congo. Selon les avis de slection dont lagence Ecofin a eu copie, les prestations consisteront en la ralisation des tudes architecturales et techniques, la confection dune maquette, lassistance au matre douvrage pour la passation du march des travaux, la di-

    rection de lexcution des travaux, lassis-tance lors des oprations de rception .Les dossiers de soumission des candi-dats intresss par cette offre, apprend-on, doivent tre dposs au sige de la BEAC Yaound, la capitale du Came-roun, au plus tard le 30 avril 2014 12h. Louverture des dossiers, elle, intervien-dra une heure plus tard, en prsence des reprsentants des diffrents soumission-naires.

    Avec le futur centre dEbolowa, la banque centrale des Etats de la CEMAC, dont linstallation dans une ville est co-

    rollaire de son importance au plan co-nomique, aura dsormais des reprsen-tations dans sept villes camerounaises. Il sagit de Yaound, qui abrite la direction nationale et le sige mme de cet institut dmission, des agences de Douala, Ba-foussam, Garoua, Limbe, et du bureau de Nkongsamba.De sources internes la BEAC, le gou-vernement de la banque rflchit gale-ment la construction dune agence Bertoua, capitale rgionale de lEst du Cameroun, qui abrite la presque totalit des gisements miniers denvergure du pays.

    Au cours de lAssemble gnrale ordinaire de la filiale camerounaise du groupe bancaire pa-nafricain Ecobank Transnational Incorpora-ted, tenue le 7 mars 2014 Douala, les action-naires ont dcid de distribuer un dividende de 35 000 francs CFA par action. Au total, ce sont 3,5 milliards de francs CFA que vont se partager les actionnaires de cette banque, grce aux importants bnfices raliss en 2013. En effet, il ressort du rapport dactivits de la banque pour lexercice 2013, un rsultat net comptable de 4 milliards de francs CFA, en hausse de 143% par rapport lexercice pr-cdent (1,6 milliard de francs CFA). Lembellie est galement observable sur les dpts de la banque, qui ont cr de 25% en 2013 312,2 milliards de francs CFA, contre 250,3 milliards de francs CFA un an plus tt.Les crdits, quant eux, ont augment de 24% lanne dernire, se situant 260,5 milliards de francs CFA, contre 210,7 milliards de francs CFA en 2012. Le produit net bancaire est ga-lement en hausse de 25% 28,5 milliards de francs CFA, contre 22,7 milliards de francs CFA un an plus tt. Autant de performances qui ont tir vers le haut le total bilan de cette institution bancaire, lequel a cr de 27%, pas-sant de 303,7 milliards 384,3 milliards de francs CFA en un an.

    Cameroun : la BEAC lance le processus de construction de son centre dEbolowa

    Avec des bnfices en hausse de 143% en 2013, Ecobank Cameroun distribuera un dividende de 35 000 FCFA

  • -24- N 25 / Avril 2014

    TELECOMS

    Les choses semblent sarranger du ct de loprateur des tlcommunications Viettel Cameroun. En effet, la querelle dactionnaires qui prvalait au sein de la socit sur la rparti-tion du capital de lentreprise a trouv sa rsolution travers un compromis entre Nguyen Duy Tho, le directeur gnral de Viettel Global JSC, et Ahmadou Baba Danpullo, le patron de Bestinver Cameroon, le partenaire camerounais. Selon des sources internes lentreprise, larrangement entre les deux parties prvoit quAhmadou Baba Danpullo demeure prsident du conseil dadministration de Viettel Cameroun, et quil conserve 30% de parts dans cette entreprise des tl-coms. En change, Nguyen Duy Tho devient vice-prsident du conseil dadministration de Viettel Cameroun, alors que la socit qui tait jusquici responsabilit limite (Sarl) devient socit anonyme avec un capital de 20 millions de FCFA. Ce diffrend rsolu, il ne reste plus Viettel Cameroun qu respecter la date de septembre 2014 pour le lancement effectif de ses activits de tlcommunications. Septembre 2014 a t arrte suite aux difficults techniques que Viettel Cameroun a rencontres sur le terrain, selon les responsables de lentre-prise, lesquelles difficults lont empche de respecter la pre-mire date de report de mars 2014, dcide en janvier dernier.

    Viettel est le troisime oprateur de tlphonie mobile du Ca-meroun et le seul dtenir la licence 3G, pour linstant. Lors de la signature de son cahier des charges le 14 dcembre 2012, le groupe vietnamien avait dclar quil comptait investir plus de 360 millions de dollars (environ 180 milliards de francs CFA) pour son installation dans le pays et crer 6300 emplois directs et indirects.

    Le gouvernement camerounais et lAgence de coopration internationale corenne (Koica) viennent de procder au lan-cement du projet e-procurement , qui va introduire lusage de linternet dans les procdures de passation des marchs publics au Cameroun.Grce ce projet qui sera oprationnel ds 2015, apprend-on, tout soumissionnaire, partir de son ordinateur et de sa connexion internet, pourra avoir accs aux dossiers dappels doffres pour se renseigner sur les modalits de soumission, et plus tard envoyer son dossier de soumission par le mme canal.Le e-procurement , soutiennent les promoteurs du projet, devrait accrotre la clrit et surtout la transparence dans les procdures de passation des marchs publics au Cameroun. Puisque, terme, il est question dinformatiser toutes ces procdures, a indiqu le ministre des Marchs publics, Abba Sadou.Pour lheure, le taux de pntration de linternet au Cameroun demeure trs faible, puisquil est estim environ 2% par le Ministre des postes et tlcommunications (Minpostel). Mme ladministration publique a encore de nombreux dfis relever dans ce secteur, soutient-on au Minpostel.

    Un compromis met fin la querelle entre actionnaires de Viettel Cameroun

    Au Cameroun, les entreprises soumissionneront pour les marchs publics via internet ds 2015

  • -25-Avril 2014 / N 25

    Lions un jour, Lions toujours Nous croyons aux Lions. Voil le message quOrange Cameroun a voulu passer aux journalistes le 29 mars 2014, au Golf Club de Yaound. Une occasion pour le groupe franais de prsenter la faon dont Orange Cameroun va ac-compagner lquipe nationale de foot-ball au Brsil pour le mondial 2014, et aussi les supporters.

    Orange Cameroun va offrir aux Came-rounais la retransmission en direct de la coupe du monde 2014 , tient prciser,

    dentre de jeu, le groupe. Un partena-riat a t sign avec la tlvision natio-nale (Crtv) cet effet. Interrog sur le montant qua accord Orange Came-roun la Crtv pour ce partenariat, le di-recteur de la communication dOrange Cameroun, Samuel Ngondi, a dclar que le groupe franais a dbours le montant que mritent les Camerounais . Sans prcisions particulires sur le mon-tant de la cagnotte, Samuel Ngondi a nanmoins indiqu que depuis son arri-ve au Cameroun en 2002, Orange Ca-meroun a consacr aux Lions indomp-

    tables le montant total de 15 milliards de francs CFA.Interrog galement ce sujet dimanche dernier par Adle Mballa Atangana sur les ondes du Poste national (Crtv), le directeur gnral de la Crtv, Amadou Vamoulk, est rest discret sur le mon-tant du partenariat avec Orange Came-roun. Dans un rapport entre un sponsor et un mdia, cest de lexposition dont il sagit pour le sponsor et de compensation de cette exposition pour ce qui est du m-dia. Quest-ce que nous gagnons ? Nous gagnons un peu dargent. Vous savez, jai

    Brsil 2014 : Orange Cameroun casse sa tirelire pour les Lions indomptables

  • -26- N 25 / Avril 2014

    donn le montant de ce que le gouverne-ment a pay (300 millions de francs CFA, pour acqurir les droits de retransmission, ndlr), parce quil sagit de largent public et la transparence est de rigueur. Pour ce qui est de larrangement avec les par-tenaires, peut-tre quil vaudrait mieux ne pas faire de bruits. Comme on le dit, largent naime pas le bruit , a expliqu Amadou Vamoulk, qui a profit de loccasion pour remercier lEtat came-rounais.

    300 MILLIONS DE FRANCS CFA Cest loccasion de dire toute notre apprciation et notre reconnaissance au gouvernement qui nous a permis dacqu-rir ces droits. () Cest quelque 300 mil-lions de francs CFA et mme davantage. Le gouvernement camerounais sait ce que reprsente le football pour lui-mme et pour les Camerounais et y a pens. Cest le cas depuis toujours dailleurs. Linno-vation cest peut-tre que dune anne lautre on tire sur la bourse. Il fut un temps o lon payait une cinquantaine de millions de francs CFA pour acqu-rir ces droits. La logique stant empare de toutes les activits internationales, on peut estimer que la Coupe du monde est notre porte, compare la Can (Coupe dAfrique des nations) , indique le DG de la Crtv.Au titre de ce partenariat avec le groupe franais, durant le mondial prochain, les plateaux tls de la Crtv seront habills

    aux couleurs dOrange. Samuel Ngondi explique quOrange Cameroun restera avec les Lions, mme dans les moments difficiles. Les checs daujourdhui pr-

    parent les succs de demain , pense-t-il. Pour lui, pas question dabandonner le partenariat avec les Lions indomptables au moment o cette quipe enregistre des dfaites, notamment avec la rcente racle subie par lquipe nationale face au Portugal lors de leur dernire rencontre.Des offres commerciales ddies au mondial sont galement lances depuis le dbut de cette semaine lendroit des supporters et abonns. Des cartes SIM Lions4life, un concours de la meil-leure photo de fan de foot, des jeux via les SMS et plusieurs autres tombolas seront mis sur le march depuis le 31 mars 2014. Ce qui permettra aux abon-ns de gagner des voyages au Brsil avec prise en charge intgrale, des TV crans plasma, des tablettes numriques ou encore des kits de fan de foot. Une di-zaine daffiches Lions4life comportant des shootings des Lions est prvue pour accompagner ces diffrentes offres com-merciales.

    B-O.D.

    Pour Samuel Ndongi, pas question dabandonner le partenariat avec les Lions indomptables au moment o cette quipe enregistre des dfaites.

    LES LIONS COMMUNIQUENT VIA NOTRE RSEAU ORANGE

    Samuel Ngondi, le directeur de la communication dOrange Cameroun sexplique sur le soutien de son groupe lquipe nationale de football.

    Lengagement dOrange Cameroun pour le football camerounais ne concerne dailleurs pas que les Lions indomptables. Il sagit des Lions indomptables toutes versions confondues. Je peux vous dire, pour tre sincre, quon na pas forcment beaucoup de visibilit dans le football fminin o nous sommes, dans le football des jeunes non plus. Je parle des quipes nationales de ces slections qui nous per-mettent aussi dagir. Et un engagement comme celui-l ne sentend pas seulement

    dans le segment des droits. Il sentend dans tout ce qui est activation, cest--dire quil faut par exemple pouvoir payer ce quil faut pour accompagner les Lions de toutes les catgories (dans le football notamment, ndlr). Nous sommes prsents toutes les chances des Lions indomptables et toutes catgories confondues. Nous avons des collaborateurs qui se rendent l-bas, qui travaillent et le soutien se manifeste de plusieurs manires : il y a largent et il y a dautres choses. Les Lions, lorsquils ar-rivent au Cameroun, communiquent par exemple via notre rseau pour la plupart avec une bonne dotation afin quils soient laise.

    Amadou Vamoulk, DG de la Crtv : Le gouvernement camerounais sait ce que reprsente le football pour lui-mme et pour les Camerounais et y a pens. Cest le cas depuis toujours dailleurs.

  • -27-Avril 2014 / N 25

    Le ministre camerounais des Postes et Tlcommunications, Jean Pierre Biyiti bi Essam, a lanc au mois de mars, un appel doffres national, en vue du recru-tement dun cabinet devant raliser laudit financier des travaux effectus par MTN Cameroon dans le cadre de la construction du point datterrissement du cble sous-marin WACS (West African Cable System) de Limbe , dans la rgion du Sud-Ouest du pays.Construit en 2012 par le groupe MTN, le point datterrissement du WACS de Limbe a permis de connecter le Came-

    roun ce cble sous-marin fibre op-tique long de 14 500 km, et qui stire de lEurope lAfrique travers locan Atlantique. Le 27 novembre 2013, MTN Cameroon a rtrocd ce point datter-rissement lEtat du Cameroun.En contrepartie, lEtat doit rembourser les frais engags dans la construction de cette infrastructure par loprateur lea-der du march du mobile au Cameroun. Laudit annonc vise donc sassurer que la facture prsente au gouverne-ment camerounais par MTN est sincre.

    Citant les innovations mises en place en 2014 par ladministration fiscale came-rounaise, au cours dune rencontre avec le patronat, le Directeur gnral des im-pts, Modeste Mopa Fatoing, a annonc que les entreprises peuvent dsormais payer leurs impts par Mobile Money, le service de payement via le tlphone portable de loprateur de tlphonie mobile MTN Cameroon.Selon le DGI, ce service permet aux entreprises de payer leurs impts sans se dplacer, sans avoir de contact avec les agents de ladministration fiscale . Toute chose qui permet de gagner du temps. Cette possibilit de paiement offerte aux entreprises camerounaises va certaine-ment contribuer augmenter le nombre dutilisateurs, de plus en plus nombreux, des services de paiement par tlphone portable que promeuvent les oprateurs de tlphonie mobile dans le pays.

    Le transporteur arien belge, Brussels Airlines, et le leader du march de la tlphonie mobile au Cameroun, MTN Cameroon (59% des parts de march avec 8,7 millions dabonns au 31 d-cembre 2013), viennent de signer une convention de partenariat pour lachat de billets davion par Mobile Money, le service de mobile banking de la filiale camerounaise du groupe sud africain MTN international.Brussels Airlines (300 vols quotidiens, 70 destinations et 43 avions) devient

    ainsi la toute premire compagnie a-rienne utiliser ce service de payement lectronique au Cameroun, et offre ainsi la possibilit ses clients dacheter leurs titres de transport sans avoir se dplacer, ni transporter dimportantes sommes dargent jusqu une agence de voyage. Une promotion qui consistait faire des rductions sur les prix des bil-lets davion aux premiers utilisateurs de cette nouvelle offre a eu lieu jusquau 31 mars dernier.

    LEtat camerounais expertisera la facture de MTN concernant le point datterrissement du WACS

    Les entreprises camerounaises peuvent dsormais payer leurs impts via le mobile

    Brussels Airlines se connecte au Mobile Money de MTN Cameroon

  • -28- N 25 / Avril 2014

    Atwood Oceanics Inc, compagnie de forage offshore base Houston aux Etats-Unis, a annonc le 20 fvrier 2014 la rallonge du contrat de forage dune de ses filiales avec Addax Petroleum Came-roon Ltd, pour la plateforme de forage auto-lvatrice Atwood Aurora.La priode dun an de ce contrat qui devrait tre excut dans loffshore du Cameroun est porte dsormais deux ans, avec un tarif quotidien de 185 000 dollars (environ 92,5 millions de francs CFA), y compris la taxe de 15% de lEtat camerounais, ou 158 000 dollars (envi-

    ron 79 millions de francs CFA) hors taxe, selon la localisation du puits. Le contrat commencera partir de juillet 2014 et prendra fin, en tenant compte des prcdents engagements, en juillet 2016.Atwood Oceanics Inc, liste sur le New-York Stock Exchange (NYSE), est une compagnie contractante de forage off-shore dans le secteur du gaz et du p-trole. Fonde en 1968, elle dispose dune flotte de treize units de forage mobiles et a, en construction, trois plateformes de forage en eau ultraprofonde.

    Un forage concluant du puits dexplora-tion Bamboo-1, sur la concession Ntem, en offshore au Cameroun, transfor-mera Sterling Energy Plc, compagnie cote sur la bourse de Londres. Cest le point de vue exprim par le ptro-gazier upstream dans son rapport prliminaire sur ses activits en 2013 publi le 17 mars 2014.Sterling avertit quelle se proccupera de faire avancer ses projets Madagas-car et au Somaliland, ou en acqurir dautres, au cas o le puits chouait identifier des hydrocarbures commer-ciales . Cette compagnie qui dtient 50% dintrt sur la concession Ntem, ct de loprateur Murphy Oil, dclare disposer des fonds cet effet.En fait, Bamboo-1 cible un objectif denvergure qui contiendrait environ 450 millions de barils quivalent ptrole, et qui est le premier puits dexploration dans la zone. Le bloc Ntem, jug vaste, est situ entre des systmes du Tertiaire et du Crtac suprieur, sur lesquels des rsultats satisfaisants ont t dj enre-gistrs au Cameroun et en Guine qua-toriale.

    La production de la compagnie Gaz du Cameroun (GDC) a augmen-t de 0,6 mmscf/d pour stablir 3,2 mmscf/d en fvrier 2014, a annonc le 21 fvrier la maison-mre Victoria Oil & Gas Plc (VOG).Cet accroissement de la production, de son niveau de 2,6 mmscf/d annonc en octobre 2013, a t possible grce laugmentation de la demande et aussi au raccordement denvergure ralis

    pour approvisionner en gaz la Socaver, lusine de fabrication de bouteilles et fi-liale de la plus grande socit brassicole du pays, la Socit anonyme des brasse-ries du Cameroun (SABC).Victoria Oil & Gas Plc est une compa-gnie dexploration et de production de gaz et de ptrole ayant ses principaux actifs dans le champ gazier de Logbaba au Cameroun et dans les projets ptro-gaziers West Medvezhye en Russie.

    Cameroun : Addax Petroleum rallonge le contrat de forage offshore dAtwood Aurora

    Sterling Energy quittera le Cameroun si ses recherches ptrolires sur la concession Ntem chouent

    Gaz du Cameroun augmente sa production

    ENERGIE

  • -29-Avril 2014 / N 25

    La compagnie canadienne Caracal Energy Inc, en contrat de partage de production sur les blocs Mangara/Badila au Tchad, a annonc, le 24 mars 2014, le chargement au termi-nal de Kom Kribi, dans la rgion du Sud du Cameroun, de la premire cargaison dexportation denviron 950 000 barils de ptrole issus du champ Badila. La compagnie ptro-lire souligne avoir dans cette cargaison, une part de 560 000 barils de ptrole brut, le reste revenant au groupe de ngoce Glencore Xtrata plc.

    Cette premire exportation de Caracal Energy est une excel-lente nouvelle pour le Cameroun, qui engrange dimportants revenus au titre du droit de transit du ptrole tchadien en territoire camerounais. En effet, depuis le 29 octobre 2013, cette redevance a t revalorise, passant de 195 francs CFA (0,41 dollar) le baril, 618 francs CFA (1,30 dollar) le baril. Outre Caracal Energy, la Britannique Griffiths, China Petro-leum et lEtat du Niger sont galement annoncs comme futurs usagers de loloduc Tchad-Cameroun.

    Le 18 mars 2014, le Premier ministre camerounais, Phil-mon Yang, a publi un communiqu rapportant sa dcision prise le 21 fvrier 2014. La dcision ainsi rapporte dcla-rait infructueux lappel doffres lanc le 13 juin 2013 par le Ministre de lnergie et de leau, pour les travaux de concep-tion, de financement, de construction et dexploitation dun pipeline pour la distribution des produits ptroliers entre les villes de Limbe, Douala, Eda et Yaound.24 heures seulement aprs cette volte-face du gouvernement camerounais, une dlgation de membres du consortium 3PL (Petroleum Products Pipeline), qui a sign en juin 2013 avec le gouvernement camerounais un mmorandum den-tente sur ce projet de pipeline, a t reue par le ministre de lEnergie et de lEau, Basile Atangana Kouna. Au cours de cette rencontre, a-t-on appris de sources proches du dossier, le consortium 3PL a redit son engagement raliser ce pro-jet, malgr les difficults de dpart .

    Le groupement de cabinets dexperts consti-tu dEnplan Group et de Mentchum Power Project PLC, a t dclar adjudicataire du march pour laccompagnement du matre douvrage dans la mise en uvre du plan de gestion environnemental et social du projet de construction du barrage de la Mentchum , dans la rgion du Nord-Ouest du Came-roun, pour un montant de 1,120 milliard de francs CFA. Le dlai de ralisation des tra-vaux est fix 60 mois. Le barrage de la Mentchum aura une capacit de production de 450 MW. Cette infrastruc-ture nergtique va coter environ 500 mil-liards FCFA. Le protocole dentente (MOU) relatif ce projet a t sign le 29 novembre 2012 entre le gouvernement camerounais et le groupe britannique Joule Africa, qui rali-sera les travaux de construction.

    Caracal Energy vient booster le droit de transit du ptrole tchadien en territoire camerounais

    3PL raffirme son engagement construire un pipeline pour distribuer les produits ptroliers au Cameroun

    Enplan Group sadjuge un march dun milliard FCFA sur le projet de barrage de la Mentchum

  • -30- N 25 / Avril 2014

    Sundances Resources, la maison-mre de Cam Iron et Congo Iron, entre-prises qui conduisent sur le terrain le projet de dveloppement du gisement de fer de Mbalam-Nabeba, situ entre le Cameroun et le Congo, a annonc le 25 mars 2014 avoir conclu un contrat avec Noble Resources International, pour lachat, pendant les dix pre-mires annes dexploitation, de la production issue du gisement de fer de Mbalam-Nabeba.Cependant, la part de production concerne par le contrat exclut les parts de la production rserve aux parte-naires du projet. Ces parts, apprend-on, ne pourront excder 50% de la production globale. Grce ce contrat, la junior minire australienne souhaite pouvoir convaincre des partenaires fi-nanciers mobiliser des financements pour la construction des infrastruc-tures telles que la mine elle-mme, la ligne de chemin de fer Mbalam-Kribi, et lappontement fer du port en eau profonde de Kribi.

    CHINA IRON ORE CONFERENCE

    Par ailleurs, Sundance Resources Ltd, la junior minire australienne, annonce avoir prsent le potentiel de ce gise-ment et le niveau davancement du pro-jet dexploitation au cours de la China Iron Ore Confrence , tenue du 25 au 26 fvrier 2014 Beijing. Giulio Casel-lo, le PDG de Sundance Resources, a notamment insist sur la qualit de la ressource de ce gisement cartel entre le Cameroun et le Congo Brazzaville, ainsi que sur son potentiel de produc-tion valu 35 millions de tonnes de fer sur 20 ans.

    En effet, depuis lchec en 2013 de ses ngociations avec le Chinois Hanlong Group, alors pressenti dans un parte-nariat pour le dveloppement du pro-jet de Mbalam, Sundance Resources est la recherche de nouveaux parte-naires. En juillet 2013, cette entreprise minire avait annonc des contacts trs pousss avec pas moins de six groupes dinvestisseurs chinois, tous intresss par ce projet qui intgre la construction dune ligne de chemin de fer longue de 510 km.

    De ce point de vue, la prsence de Sun-dance la China Iron Ore Confrence 2014 , sorte de grand-messe du minerai de fer en Chine, nest pas fortuite. Sur-tout que, a rappel M. Casello Beijing,

    la demande en fer de la Chine ira crois-sante, tout comme, sur le long terme, les approvisionnements du pays en minerai de fer dpendront toujours des importa-tions . Pour rappel, dans ses prvisions, Sundance projette lentre en produc-tion du gisement de Mbalam entre la fin de lanne 2017 et le dbut de lanne 2018.Aprs la China Iron Ore Conference en fvrier, la firme australienne a pr-sent le potentiel et les opportunits dinvestissements quoffre le gisement de fer de Mabalam-Nabeba le 25 mars 2014 Hong-Kong, toujours en Chine. Ctait au cours dune rencontre dop-rateurs du secteur minier dnomme Mines and Money .

    BRM

    Noble Resources achtera la production des dix premires annes du gisement de fer de Mbalam-Nabeba

    MINES

  • -31-Avril 2014 / N 25

    Serge Yanic Nana, le prsident et CEO de Financia Capital, Lead Advisor & Financial Advisor de lEtat camerou-nais pour le projet de fer de Mbalam, explique si les royalties du Cameroun vont augmenter lors de la production, suite la signature de laccord de Sun-dance avec Noble qui envisage dache-ter le fer que produira Sundance au tarif international standard.

    () Les royalties de 2,5% du Cameroun sont bases sur le code minier camerou-nais relativement au prix carreau-mine calcul partir du prix FOB Kribi. Mais limportance dindexer le prix de la tonne sur le Platts va au-del des royalties, car si le prix du fer augmente, alors les marges

    de profit de Cam Iron seront plus impor-tantes et par consquent lEtat percevra beaucoup plus dimpts sur les socits quanticips et plus de dividendes sur sa participation au capital. Noter que toutes les infrastructures reviennent au patri-moine de lEtat aprs 25 ans.Le contrat dachat sign par Cam Iron porte sur un prix du fer bas sur lindice

    de rfrence Platts IODEX 62% Fe CFR North China, qui est un indice interna-tional en matire de trading de fer. Ce prix inclut des cots de fret pour une livraison aux ports de la Chine du nord avec une normalisation du cot du fret sur le port de Qinqdao en Chine.

    COMMENT SERA DTERMIN LE PRIX FOB KRIBI AU

    CAMEROUN ?Le Platts IODEX 62% dfinit aussi les standards de livraison en termes de qua-lit du fer au plan de ses composantes chimiques et de ses composants phy-siques. Cest partir de ce prix que sont dduits les cots de fret pour dterminer le prix FOB Kribi au Cameroun. Le cot du fret actuel Lolab (Kribi) pour le nord de la Chine est estim environ 25 $ 30 $ avec la particularit que les cots de fret ne rpondent qu une logique

    doffre et de demande des navires. Le BIMCO index (Baltic and international maritime council) est la rfrence pour ces cots de fret et on peut observer des variations de +/-30% de ces cots dune anne une autre. La simulation 63 $/tonne de fer dont vous faites rfrence est un scnario pessimiste, qui a test la capacit du projet rsister un choc d la baisse des cours du fer, et dans cette hypothse, le projet Mbalam est rest robuste, car il a des cots logistiques et de transports trs comptitifs. Le projet Mbalam reste donc bancable, si jamais les cours mondiaux du fer plongent vers les 90 $ voire 80 $/tonne,

    ce qui rconfortera les prteurs. Les revenus de lEtat camerounais varie-ront en fonction des cours mondiaux (comme cest le cas pour toutes les res-sources naturelles).

    IL Y A AUSSI LQUATION DU CHEMIN DE FER

    Toute la complexit du projet rside dans la structuration et la construc-tion des infrastructures ferroviaires et portuaires, de sorte matriser les cots logistiques en dessous de 30 $/tonne pour rendre le fer camerounais et congolais vritablement comptitif. En fait, ce projet est plus un projet dinfras-tructures quun projet minier, le volet minier tant rapidement matrisable.Le prix du fer se situe actuellement 116 $/tonne et le BREE australien (Bureau of Resources and Energy Economics), qui est une sorte de Think tank strat-

    gique du gouvernement australien pour les questions nergtiques et minires, dans son dernier rapport, projette court et moyen terme une baisse du courst du fer vers 109 $/tonne du fait de laugmentation des niveaux de produc-tion. Les gisements africains qui verront le jour moyen terme seront les plus attractifs en termes de qualit du mine-rai et de cots logistiques. Mbalam fait partie de cela ()

    Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

    *Interview intgrale retrouver

    sur www.agenceecofin.com

    Si le prix du fer augmente, lEtat percevra beaucoup plus dimpts *

    Serge Yanic Nana : Toute la com-plexit du projet rside dans la structuration e