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Introduction
permettaient d’expliquer la quasi-totalité des phénomènes.
Et, d’une façon générale, les scientifiques annonçaient l’arrêt imminent
du progrès de la science. Ainsi, Maxwell lui-même, spéculait sur la fin
prochaine de la physique.
En 1900, William Thomson, plus connu sous le nom de Lord Kelvin,
qui a introduit la notion de zéro absolu (-273,15° Celsius), considérait
déjà devant la Royal Institution de Londres , que la physique était
quasiment comprise : "La connaissance en physique est semblable à
un grand ciel bleu, à l’horizon duquel subsistent seulement deux
petits nuages d'incompréhension".
James Clerk Maxwell
(1831 -1879)
Lord Kelvin
(1824-1907)
A la fin du XIXe siècle , beaucoup de physiciens pensaient que les lois de
la physique classique, telles qu’elles étaient connues alors:
- la mécanique pour les objets matériels,
-la théorie électromagnétique de James Clerk Maxwell pour les
phénomènes du même nom (notamment l’optique)
-la thermodynamique pour les transferts de chaleur et de mouvement,
Ces deux petits nuages d’incompréhension concernaient:
- le déplacement de la lumière dans un éther luminifère*
- le rayonnement du corps noir*.
Ces deux « nuages » allaient cependant rapidement mener à la
création de deux branches supplémentaires de la physique :la relativité
et la mécanique quantique !
L’éther luminifère en physique pré-relativisteJusqu'à l'avènement de la relativité restreinte, les physiciens élaborèrent des théories
d'un éther luminifère : milieu entourant la Terre, diffusant la lumière considérée
comme une onde.
La difficulté était d'élaborer une théorie cohérente rendant compte de toutes les
observations faites sur la lumière, alors qu'aucune expérience ne permettait de
mettre en évidence les propriétés de l'éther considéré comme fluide.
Expérience de Michelson- Morley (en 1887)
On construit l’appareillage (simplifié sur le dessin), de
telle sorte que les deux miroirs soient à égale distance de
la lame séparatrice.
Alors si la Terre est immobile par rapport à l’éther
luminifère , les trajets de la lumière dans les deux
directions perpendiculaires sont égaux (même distance
parcourue, même durée de trajet).
Si, en revanche, la Terre est en mouvement par rapport à
l’éther, alors les deux trajets ne sont pas faits à la même
vitesse, et le temps nécessaire n’est pas le même dans les
deux directions.
On constata que les deux trajets étaient égaux et donc
que la Terre était fixe par rapport à l’éther.
Cette idée d’éther , devenue peu à peu insoutenable, fut finalement, écartée.
Mais une deuxième difficulté concernait la vitesse observée de la lumière: elle aurait du
augmenter si l’on mesurait celle d’une source vers laquelle la Terre se déplaçait et diminuer,
si la Terre s’éloignait de cette source .Or, d’autres expériences montrèrent qu’il n’en était
rien.
.C’est Einstein, en 1905, qui apporta une solution définitive , dans sa théorie de la
relativité restreinte, en déclarant que la vitesse de la lumière était invariante;
" Peu nous importe que l'éther existe réellement, c'est l'affaire des métaphysiciens ; l'essentiel
pour nous c'est que tout se passe comme s'il existait et que cette hypothèse est commode pour
l'explication des phénomènes. Après tout, avons-nous d'autre raison de croire à l'existence
des objets matériels ? Ce n'est là aussi qu'une hypothèse commode ; seulement elle ne
cessera jamais de l'être, tandis qu'un jour viendra sans doute où l'éther sera rejeté comme
inutile".
Henri Poincaré* ,La Science et l'hypothèse (1902)
Henri Poincaré (1804-1912)
Henri Poincaré , le précurseur de la théorie de la relativité d’Einstein
Henri Poincaré est un grand physicien, et considéré comme le plus
grand mathématicien français.
Travaux les plus importants:
Le "Problème des 3 corps" qui consiste à résoudre les équations de 3
corps agissant gravitationnellement, connaissant leurs masses et leurs
vitesses ainsi que leurs positions initiales; c’est un problème
mathématique fondamental pour l’astronomie , dans le système solaire.
La "Théorie du chaos" : étude du comportement des systèmes
dynamiques très sensibles aux conditions initiales (effet papillon).
Précurseur de la " Théorie de la relativité restreinte" ,en conservant un éther et un temps
absolu ,il ne parvint pas à aboutir à un résultat définitif et satisfaisant. Ce que fit Einstein en
partant de la constance de la vitesse de la lumière.
En 1905, Albert Einstein (1879-1955) , alors âgé de 26 ans,
fait publier, dans les "Annales de la physique", quatre articles
qui vont modifier profondément les connaissances
scientifiques de l’époque.
2: les mouvements des particules en suspension dans un liquide sont provoqués par les
molécules de ce liquide (prouvant ainsi la réalité des atomes et des molécules).
3: la théorie de la relativité restreinte
Einstein fonde sa nouvelle " théorie de la relativité restreinte " sur deux postulats:
- le principe de relativité : les lois de la physique sont les mêmes dans tous les systèmes
qui ne subissent pas d’accélération relative (référentiels galiléens).
- la vitesse de la lumière dans le vide est la même pour tous les observateurs, quelles que
soient leur vitesse et celle de la source émettrice. A cette occasion il fait disparaître la notion d’
"éther luminifère ": "c’est une identité superflue, mieux vaut considérer qu’il n’existe pas".
4: l’équivalence entre la masse et l’énergie :E=mc2
1: l’énergie lumineuse est composée de quantasC’est Planck qui baptisa quantum , pluriel latin quanta , un paquet individuel d ’énergie.
Et alors Einstein est arrivé…..
Albert Einstein en 1905
.
*L’appellation quantique vient du mot latin quantum (combien), car la physique quantique
fait intervenir des quantités élémentaires pour décrire les interactions, entre la matière et la
lumière.
L’énergie est quantifiée. Elle ne varie pas de manière continue. C’est une rupture totale avec
l’idée établie depuis longtemps, que l’énergie était émise ou absorbée en continu, comme
l’eau coulant du robinet.
Elle varie comme les barreaux d’une échelle. Une particule ne peut se trouver entre les
barreaux; elle tombe sur le barreau inférieur!
Pour passer d’un barreau à l’autre, pour sauter d’un niveau d’énergie à un autre, il faut que la
particule reçoive de l’énergie . Mais pour réussir ce saut, il faut que cette énergie soit
exactement égale à la différence d’énergie entre les barreaux. Ni trop ni trop peu!
Ainsi en 1905, apparaissait une nouvelle physique, qui allait révolutionner la façon de décrire
la matière et ses interactions :la physique quantique*.
Avec elle, s‘ouvraient les portes d’un monde qui n’obéit pas aux lois de la physique
classique : l’infiniment petit.Les physiciens de la première moitié du XXe siècle ne tardèrent pas à comprendre, que pour
décrire les atomes, puis les particules, il leur faudrait abandonner quelques-uns des principes
les mieux ancrés de la physique classique.
Quelques décennies d’effervescence créatrice, d’audace conceptuelle,
de tourments et d’intense labeur, suffirent ,à un petit nombre d’entre
eux, pour fonder l’une des plus belles constructions intellectuelles de
tous les temps.
Au terme de ce qui fut une véritable révolution, ils mirent sur pied
cette nouvelle théorie, très efficace pour cerner le monde des
particules (noyaux, atomes, molécules), mais imposant une rupture
franche avec le passé , en nous introduisant dans un univers déroutant,
qui défit notre intuition.
En effet, la théorie quantique ne se démontre pas au sens classique du
terme: elle se justifie par l’ensemble des phénomènes qu’elle permet
d’expliquer .
Et ce, avec une précision inimaginable -certaines constantes peuvent
être calculées avec sept chiffres après la virgule - conformément à la
mesure! Son pouvoir prédictif n’a jamais été mis en défaut jusqu’à
maintenant.
Prologue
La victoire de la physique quantiqueLe congrès Solvay* de 1927
Tous les acteurs, qui débattent depuis plusieurs années, se retrouvent en octobre
1927 à Bruxelles pour le cinquième Congrès Solvay, qui réunit, sur le thème
"Electrons et photons", vingt-neuf participants, dont 17 titulaires, ou futurs lauréats,
du prix Nobel.
"Ce congrès fut l’une des plus remarquables rencontres de cerveaux qui se soient
jamais tenues .Il marqua aussi la fin d’une ère de créativité en physique, seulement
comparable à la révolution scientifique du XVIIe siècle , menée par Galilée et
Newton . " M.Kumar (scientifique et philosophe )
Les congrès SolwayConférences internationales en physique et chimie
-Réunions des plus grands scientifiquesTous les 3 ans en principe
-Congrès de physique: le 1er en 1911, le 27e en 2017
-Congrès de chimie : le 1er en 1922, le 24e en 2016
Le 1er congrès présidé par Lorentz a pour thème :
" La théorie du rayonnement et les quanta"
Ernest Solway (1838-1922);
Grand mécène , fondateur de la Société
belge Solway ; entreprise chimique
devenue un très grand groupe mondial,
24500 employés dans 58 pays.
Les débats vont être intenses et passionnés. C’est
un conflit de générations.
Les partisans de la nouvelle physique,(signalés en
rouge sur la photo de groupe), regroupent Werner
Heisenberg (1901-1976), Paul Dirac (1902-1984),
Wolfgang Pauli (1900-1958) qui ont moins de 30
ans; on parle en Allemagne de la "physique des
gamins", avec leurs mentors Niels Bohr (1885-
1962), quarante-deux ans, Max Born (1882-1970),
quarante-cinq ans.
.
Heisenberg Dirac
Les tenants de la physique classique (en bleu sur la
photo), Louis de Broglie (1892-1987), trente-cinq
ans, et Erwin Schrödinger (1887-1961), quarante
ans, sont soutenus par Albert Einstein (1979-
1955), quarante-huit ans, Planck (1858-1947),
soixante-huit ans, et Hendrik Lorentz (1853-
1928), soixante-treize ans.
Malgré tous leurs efforts, les partisans de la théorie
quantique, qui admirent Einstein et dont certains
sont des amis très proches, n’arrivent pas à le
convaincre. Bohr et Born sont aussi malheureux
pour eux que pour lui, car ils le voient se couper
de la nouvelle physique.
De Broglie
Pauli
Bohr Born
EinsteinSchrödinger
Planck Lorenz
Le dernier converti Paul Ehrenfest (1880-1933) - au dernier rang, troisième
à partir de la gauche sur la photo - est venu à ce congrès désespéré . Il savait qu’il
serait obligé d’informer son vieil ami Einstein qu’il avait pris le parti de la
nouvelle physique.
Spécialiste de la relativité, ami et admirateur d’Einstein, il tente de provoquer un
sursaut de sa part : "tu me fais honte Einstein. Tu critiques la mécanique
quantique de la même façon que tes détracteurs attaquaient la théorie de la
relativité"
Remarque pertinente, les anti-relativistes "croyaient au sens commun", tout
comme Einstein "croit" à son ordre cosmique.Ehrenfest
Le désabusé: Einstein . Peu à peu la majorité des physiciens
accepte la théorie quantique. Einstein qui avait passé la semaine
à tenter de prouver que la mécanique quantique était incohérente
dira plus tard que " cette théorie me rappelle un peu le système
d’illusions d’un paranoïaque excessivement intelligent, concocté
à partir d’éléments de pensées incohérents"
.Il ne s’est jamais résolu à accepter l’interprétation probabiliste
de cette théorie qui contredit sa conception causale de la
physique, et il confie à De Broglie :"Ces problèmes de physique
quantique deviennent trop complexes. Je ne plus me mettre à
étudier des questions aussi difficiles : je suis trop vieux".
Mélange de lassitude et de clairvoyance, il sait que sa période de
grande créativité est passée.
Ehrenfest ,chez lui avec son fils et Einstein
Max Planck (1858-1947)Le quantumCe fut Max Planck , qui découvrit le quantum .En 1900, il fut forcé d’admettre que
l’énergie de la lumière et de toutes les autres formes de rayonnement électromagnétique
ne pouvait être émise, ou absorbée par la matière, que sous forme d’éléments
individuels.
Il baptisa "quantum" ,ce paquet individuel d’énergie.
Le quantum d’énergie était une rupture totale avec l’idée établie depuis longtemps, que
l’énergie était émise ou absorbée en continu.
Par ses travaux en thermodynamique , sur le spectre du corps noir*, et en déterminant la
constante de Planck*, il a ouvert les portes d’un nouveau monde à l’échelle
subatomique:
La physique quantique pouvait naître.
De ses travaux fut conceptualisée l’ère de Planck*, période de l’histoire de l’Univers
où les quatre interactions fondamentales* étaient unifiées.
Enfance et étudesMax Planck est né le 23 avril 1858, au nord de l’Allemagne à Kiel, dans une famille
dévouée à l’Eglise et à l’Etat. Son père était professeur de droit à l’université.
Après avoir hésité entre la science et la musique, il entame en 1874, à Munich, des
études de mathématiques et de physique. Au bout de trois ans, on lui dit que " cela ne
valait plus tellement la peine de faire de la physique, parce qu'il n’y avait plus rien
d’important à découvrir" .Il va alors à Berlin , continuer ses études de physique. Il y est
très déçu, malgré des professeurs prestigieux, Von Helmholtz (1821-1894) et surtout
Gustav Kirchhoff ,mondialement célèbre pour ses lois électrotechniques.
." Je dois avouer qu’en fait leurs cours ne m’ont rien apporté" .
Gustav Kirchhoff
(1824-1887)
Max Planck à 30 ans
Courbes de rayonnement du corps noir,
(à différentes températures et selon l'équation de Planck)
Le rayonnement thermique du corps noir
Nommé professeur à Munich , puis à Kiel, et Berlin,
Planck poursuit ses travaux en thermodynamique .
Cette proposition, révolutionnaire qui affirmait que l’énergie (E) ne pouvait se transmettre (absorption ou
émission) ,que par un nombre entier d’éléments d’énergie, ou quantas, (0, hv ,2hv,3hv…).et que sa
valeur était donc de la forme E=n x hv*, fut jugée contre nature par de nombreux collègues.
Elle marque la date de naissance de la théorie des quanta et de la mécanique quantique.
Planck trouva que le rayonnement émis par un corps noir se comporte comme s'il était constitué de
"paquets" d'énergie dont la valeur serait (loi de Planck) E = hν, où ν (la lettre grecque nu), est la
fréquence du rayonnement et h, la constante connue aujourd'hui sous le nom de constante de Planck.
Il avait alors estimée h à 6,55 × 10–34 Joule.seconde. (valeur actuelle ; h = :6,63 × 10–34 Joule.seconde)
Il détermine en octobre 1900, la loi de répartition
spectrale du rayonnement thermique du corps noir*,
(voir les 3 diapos suivantes) appelée Loi de Planck*
, en introduisant la constante de Planck*, sans en
maîtriser l'interprétation physique.
Cette loi décrit la répartition de l’énergie
électromagnétique rayonnée par un corps noir à une
température donnée, en fonction de la longueur
d'onde.
Un four, uniformément chauffé, constitue un bon modèle de corps noir ..
Chaque paroi du four émet et absorbe du rayonnement. Il y a ainsi échange d'énergie entre les
parois, jusqu'à ce que l'objet atteigne l'équilibre thermique. La répartition de la quantité
d'énergie émise, en fonction de la longueur d’onde, forme le spectre. Celui-ci est la signature
d'un rayonnement purement thermique. On l'appelle spectre du corps noir et il ne dépend que
de la température du four. Quand la température s'élève, le pic de la courbe de rayonnement
du corps noir se déplace vers les courtes longueurs d'onde.
Le corps noir est un objet idéal: une boîte fermée qui ne laisse sortir
aucun rayonnement
Courbes de rayonnement du corps noir à
différentes températures , selon l'équation de
Planck
C’est Kirchhoff , en 1856 qui inventa cet objet
idéal.
Le corps noir désigne un objet qui absorbe
parfaitement toute l'énergie électromagnétique
(toute la lumière quelle que soit sa longueur d'onde)
qu'il reçoit. Cette absorption se traduit par une
agitation thermique qui provoque l'émission d'un
rayonnement thermique, dit rayonnement du corps
noir.
La définition du corps «noir» par un physicien n'est donc pas celle d'un corps absolument pas lumineux, mais celle d'un corps parfaitement absorbant.
Courbes de rayonnement du corps noir,(à différentes températures et selon l'équation de Planck)
Tous les objets, s’ils sont suffisamment chauds, émettent un mélange de chaleur et
de lumière dont l’intensité et la couleur changent avec la température.
Tous les objets échauffés émettent une lumière d’une même couleur à la même
température.
A mesure qu’augmente la température d’un corps noir, la longueur d’onde à
laquelle l’intensité du rayonnement est la plus forte devient de plus en plus courte;
Le rayonnement du corps noir
Le rayonnement du corps noir, ici celui d’un four à poterie, ne permet
pas de distinguer les objets (ci-dessus , à gauche) ; à la même
température, les poteries émettent le même rayonnement que le four .
Pour voir le contenu du four, il faut l’éclairer par une source plus
chaude que lui-même.
Wilheim Wien (1864-1928)
Prix Nobel de physique 1911, pour les lois du rayonnement physique de la chaleur.
Planck avait découvert quelque chose de
remarquable et d’inattendu qui se vérifiait
expérimentalement ,mais il pensait ,comme les autres
physiciens, que l’introduction du quantum, ce paquet
d’énergie, n’était qu’une supposition purement
formelle, sur laquelle il n’avait pas beaucoup
réfléchi.
Tous croyaient qu’elle n’était rien qu’un tour de
passe-passe théorique, un procédé mathématique
permettant d’avancer sur la voie de la solution
correcte .Elle n’avait pas de signification en physique
Planck ,un révolutionnaire malgré lui
Ce qui impressionnait les physiciens et Planck, c’était la précision de sa nouvelle loi du
rayonnement . Personne ne porta attention excessive au quantum , Planck y compris.
Des années après la mort de Planck (1947), son collègue et ancien étudiant ,James Frank
(1882-1964) se souvint d’avoir observé sa lutte désespérée, " pour éviter la théorie des
quanta, pour voir s’il ne pourrait pas au moins réduire son influence dans toute la mesure du
possible" .Pour Franck, il était clair que Planck ,était un révolutionnaire malgré lui, qui était
arrivé finalement à cette conclusion: "Nous allons être obligés de vivre avec la théorie des
quantas . Et croyez-moi, elle se répandra" .
Loi et Constante de PlanckPlanck trouva que le rayonnement émis par un corps noir se comporte comme s'il était constitué de
"paquets" d'énergie dont la valeur serait (loi de Planck) E = hν, où ν (la lettre grecque nu), est la fréquence
du rayonnement et h, la constante connue aujourd'hui sous le nom de constante de Planck.
Il avait alors estimée h à :6,55 × 10–34 Joule.seconde
La valeur actuelle de h est :6,63 × 10–34 Joule.seconde).
Le Temps de Planck= 10-43 seconde
C'est la plus petite mesure de temps à laquelle nous puissions avoir accès.
Au-delà de cette limite, les lois de la physique cessent d'être valides .
Cela correspond à la durée de parcours de la longueur de Planck, par un photon dans le vide.
La Longueur de Planck = 10-33 centimètre.
Cette longueur nous indique la frontière entre notre monde et le domaine quantique ; à des échelles aussi
petites, l'espace devient une sorte de bouillonnement quantique dans lequel des particules virtuelles
peuvent surgir du vide pour se désintégrer aussitôt.
Unités de PlanckSystème d'unités plus commode d'emploi en physique de l'Univers, défini à partir de
constantes universelles , dont:
la constante de Planck (h)
la vitesse de la lumière (c)
la constante gravitationnelle (G)
Dimensions de PlanckLes dimensions de Planck (longueur ,masse , temps , énergie, température et charge électrique) sont
les grandeurs les plus petites concevables de l’Univers.
Ere de PlanckL'ère de Planck est cette période inconnue (de 0 à 10-44 seconde). des premiers instants du Big
Bang
L‘Univers, très petit et très dense, ressemblait à une "mousse quantique" (faute de mieux le qualifier).
Durant cette ère, les quatre interactions fondamentales (électromagnétisme , interaction faible,
interaction forte et gravitation) sont unifiées et s ’appliquent donc en même temps.
La notion d'espace-temps y est difficile à définir. La relativité générale comme la mécanique
quantique ne s'appliquent plus.
L'instant zéro est une singularité où la température comme la densité sont infinies.
Stephen Hawking et James Hartley ont proposé de résoudre cette singularité en considérant que la
notion de temps disparaît durant l'ère de Planck.
En 1900, Max Planck émet la théorie d'une limite pour décrire l'univers, comme un mur.
On l'appelle " mur de Planck " . La période le précédant est l’ " ère de Planck".
Cette ère se situe juste après le Big Bang ,il y a 13,7 milliards d'années.
Après ses travaux sur le rayonnement thermique
Max Planck continua ses recherches en menant des travaux en cinématique et mécanique
relativistes.
Il développa la thermodynamique dans le cadre de la relativité et participa au grand débat sur
l’irréversibilité du temps.
Il eut une très longue confrontation avec le physicien et philosophe autrichien Mach qui
"continuait à refuser dédaigneusement l’atomisme" et qu’il trouvait "incompétent en
thermodynamique"
Il a eu beaucoup d’échanges avec les grands physiciens de l’époque et participa aux congrès
Solway. Mais, bien qu’ à l’origine de la mécanique quantique, il resta un adepte d’une
physique déterministe et il n’accepta pas vraiment, que cette nouvelle mécanique puisse
admettre une forme d’indéterminisme ,comme "le principe d’incertitude"
Il reçut le Prix Nobel en 1918.
Max Planck en 1918
Ernst Mach (1838-1916)
Un grand pédagogue
Enseignant pendant quarante ans, il dirigea ,en particulier, l’institut de physique de
l’université de Berlin où il donna ,cinq jours par semaine, des cours er des
conférences. .Il couvrait tout le programme des cours : mécanique, hydrodynamique
,électrodynamique, optique ,thermodynamique , etc.
Il a été le directeur de thèse de deux lauréats du prix Nobel:
- Max von Laue (1879-1960) en 1903, pour ses travaux sur la diffraction des rayons
X par des cristaux.
- Walther Bothe (1891-1957) en 1914, pour ses travaux sur la physique nucléaire. et
les découvertes qui en ont découlées.
Il mettait un soin particulier à l’enseignement des débutants: "ce bonheur inégalable
de voir la connaissance se répandre sur un sol fertile et y fructifier"
Il publia des livres ,réputés pour leur accessibilité, sur les sujets enseignés, tant de
physique théorique que de vulgarisation,. Ses ouvrages, des modèles de clarté, furent
réédités et traduits dans plusieurs langues.
C’était un conférencier exceptionnel: "C’est le meilleur conférencier que j’ai
entendu de ma vie (le chimiste anglais Partington ) .
Le physicien indien D.M Rose (1885-1975) qualifia cette expérience de
"révélation": "Après avoir assisté aux conférences de Planck, j’ai compris ce que
signifiait la notion de système en physique… "
Max von Laue
Walther Bothe
D.M Bose
Le défenseur de l’indépendance de l’Université
Le défilé des professeurs en 1905 La visite de l’Empereur, en blanc derrière le recteur
Planck, homme rigoureux et de devoir , fut un citoyen de premier plan et un atout pour l’université dont
il était le membre le plus éminent. Il en défendit au mieux, l’indépendance , comme dans les trois
exemples ci-après:
En 1894, un professeur de physique mourût. Pour lui succéder la faculté
recommanda Emil Warburg (1846-1931),qui était juif .Le ministre Friedrich
Althoff hésita entre plusieurs candidats; "dans le seul but, d’éviter la
recommandation de la faculté", s’en irrita Planck."Il n’est pas nécessaire d’être
pro-sémite ,pour trouver hautement contestable une procédure qui tourne le dos
aux considérations de nature objective…en particulier à l’autorité de la faculté
dont les conclusions ont été précédées de délibérations sérieuses"
Suite à l’intervention de Planck ,Warburg fut nommé.Emil Warburg
Nomination à un poste de professeur: soutien d’un candidat juif
L’affaire Arons: liberté des idées politiques
En 1895, Planck s’opposa à l’ordre donné par le ministre
prussien du Culte et de l’Education de punir un maître de
conférences de physique, Léo Arons .La seule faute
d’Arons était d’être membre du Parti Social-Démocrate.
D’après la loi et la coutume, le droit de sanctionner des
maîtres de conférences revenait à l‘Université et non pas au
ministère . Arons ,étant un bon professeur et un savant
compétent , dont les idées politiques n’interféraient en rien,
avec ses cours, l’Université refusa de le punir.
Cette décision déclencha de vifs débats dans la presse . En 1898, le Parlement
prussien vota une loi "dite loi Arons" qui attribuait l’autorité disciplinaire au
ministre du Culte .
Planck et la commission nommée, refusèrent d’exclure Arons , et le
gouvernement se trouva dans l’obligation de le faire lui-même .
Il n’était pas agréable à Planck de s’opposer au gouvernement, mais "quand celui-
ci attaquait sa précieuse république des savants ,il savait choisir son camp"
Léo Arons (1860-1919)
Le soutien des femmes scientifiques de talent :Lise Meitner
Dés 1897, Planck déclarait "qu’il ne fallait pas par principe, dénier le droit aux
femmes de faire des études universitaires" . Il se rangeait ainsi dans le camp libéral,
alors très minoritaire, tout en émettant des réserves: " On n’insistera jamais assez
sur le fait que la nature elle-même a prescrit sa place de mère et d’épouse, qu’on
ne peut ignorer les lois naturelles sans de graves conséquences, qui, dans le cas
présent, feraient sentir leurs effets à la prochaine génération"
Mais le courage de défier la nature gagna peu à peu les
universitaires allemands, et tout particulièrement Planck, "devenu
un fervent supporter des femmes scientifiques de talent"Ainsi dés 1912, il prit comme assistante Lise Meitner(1878-1968),ci-
contre, et s’assura de la garder à l’Université de Berlin .
Elle participa aux soirées musicales organisées par Planck , où elle
venait avec son collègue de travail, Otto Hahn. Avec Hahn, elle
découvrit en 1917, un nouvel élément chimique le proactinium .
En 1913-1914, année où Planck fut recteur de l’Université, il y avait 700 femmes étudiantes à
Berlin, et 3500 pour tout le Reich, soit à peu près 6 % de la population universitaire ( en
France environ 12%).
Guerre 1914-1918 :le patriote aveugléPlanck va évolué , pendant la première guerre mondiale , d’un patriotisme
"justifiant la guerre" à un internationalisme plus modéré.
Liesse à Berlin, le 31 juillet 1914, quand
l’Allemagne décrète la mobilisation
générale et déclare la guerre à la Russie.
Les soldats allemands partent en
chantant sur le front.
L’enthousiasme des premières semaines, joint à la ferme conviction que
l’Allemagne s’était engagée dans une guerre défensive, contre des adversaires sans
scrupule, entraînèrent Planck plus loin qu’il ne le souhaitait et il devait le regretter.
L’Allemagne déclare la guerre à la France en août 1914 et Planck se réjouit du " sursaut
patriotique" .Bien qu’il soit père de deux garçons en âge de servir, et recteur d’une université
vidée par la mobilisation, il se félicite de "la consolidation de la volonté nationale"
L’enthousiasme pour une guerre justifiée
Ainsi, Planck signa en octobre 1914: L’Appel aux Peuples Civilisés du Monde .
Ce texte, soutenu par 93 intellectuels allemands, était particulièrement virulent contre les adversaires ,et il
souleva l’indignation en France et en Grande -Bretagne.
Ce manifeste nie les atrocités commises au début de la guerre par l‘Allemagne (viol de la neutralité de la
Belgique, destruction de Louvain), et sert à justifier la guerre. Il .montre la totale soumission des intellectuels
à l'armée allemande et à son empereur Guillaume II.
Ce texte ne reproduit pas fidèlement la pensée politique de Planck, mais il accepta de le signer par "devoir
patriotique" .D’autres physiciens , Einstein en particulier, ne le signèrent pas et publièrent une déclaration
bien différente.
L’ Appel aux Peuples Civilisés du Monde ,
Les Allemands violent la neutralité de la Belgique en août 1914: les troupes allemandes sur la grande place de Bruxelles
Les promesses aux Belges du commandement allemand et le village de Visé après passage des armées.
Les scientifiques allemands dans la guerre
La plupart des scientifiques allemands participèrent à l’effort de guerre. L’engagement le plus extrême en
faveur de la guerre, fut celui du chimiste Haber (1868-1934), ci-dessus, vieil ami d’Einstein.
Le procédé Haber-Bosch de synthèse de l’ammoniac lui vaudra le prix Nobel en 1918 (remis en 1919
après la guerre). Ce procédé va permettre la mise au point d’explosifs, et éviter ainsi aux allemands de
manquer d’obus dès 1915.
Mais surtout, Haber supervise l’utilisation du chlore (ci-dessus) comme arme de guerre dans la première
attaque chimique réalisée au monde et dirigée contre les troupes françaises à Ypres (Belgique), en avril
1915. Cinq mille soldats périssent , dix mille autres souffrent de brûlures.
Une semaine plus tard la femme de Haber se suicide, avec le pistolet militaire de son mari, par horreur
du rôle joué par son mari.
Mais Haber ne va pas s’arrêter là. Après la guerre, il travaille à l’élaboration de pesticides pouvant servir
d’armes chimiques. L’un de ces produits, le Zyklon B, servira à assassiner des millions de personnes
dans les camps de la mort, y compris des amis ou des lointains parents de Haber, qui est juif. Il meurt
en 1934, peu après avoir été expulsé de l’Allemagne nazie.
Mais, peu à peu, Planck évolua vers une position plus modérée sous l’influence de Lorentz pour qui il
avait, tout comme Einstein, un très grand respect: "cette admirable et transparente harmonie de toute sa
personne qui reflétait fidèlement ses relations avec la science et avec ses frères les hommes" .Lorentz lui
envoya, en particulier, des récits de l’occupation allemande en Belgique qui montraient, selon les propres
termes de Planck , que bien des choses passées "n’étaient pas à l’honneur des Allemands .
Les doutes
.Ces tragédies faillirent détruire Planck. Il écrivit à
Lorentz:" Je pleure mes enfants bien aimés… et il y a des
moments où je viens à douter de la valeur de la vie elle-
même" Einstein, qui le vit à cette époque, écrivit à
Born: "Les malheurs de Planck me brisent le cœur . Je n’ai
pu retenir mes larmes quand je l’ai vu…Il se tenait droit et se
montrait extraordinaire de courage, mais on pouvait le sentir
miné par la douleur"
Erwin Planck lors de son procès en 1944
Enfin son fils Erwin, issu de son second mariage sera exécuté en 1945, à la suite d’une tentative avortée
d’assassinat d’Hitler.
Il ne se remit jamais de ce drame.
Enfin sa maison sera bombardée en 1945 par les alliés, et tous ses documents seront détruits.
Les drames familiaux L’effondrement de l’Allemagne arriva en novembre 1918, alors que Planck était déjà entré dans une
suite de tragédies familiales. Sa première épouse était décédée en lui laissant quatre enfants . Trois
d’entre eux vont mourir pendant la guerre , un fils sur le front ses deux filles après leurs accouchements.
La gloire retrouvée (1915-1933)
Après la défaite, Planck est en première ligne pour reconstruire la
physique allemande.
Malgré les deuils familiaux ,et toutes les difficultés qui suivent
l’armistice de 1918, (manifestations révolutionnaires ,grèves des
transports ,inflation ,famine , etc.) il donne l’exemple, avec une
force morale peu commune: "Cela compte peu en regard du devoir
sacré de préserver la place de la science allemande dans le monde«Manifestation révolutionnaire
Crash bancaire de 1923
Mort de faim dans la rue
L’organisateur de la recherche allemandeSes qualités personnelles, son patriotisme , et l’immense respect qu’il
suscite, tant dans son pays qu’à l’étranger (prix Nobel en 1918), vont
lui permettre de créer une association de secours pour la science
allemande. Celle-ci trouva , malgré la grave crise économique, de
nombreux soutiens, dans tous les milieux, y compris à l’étranger, et
auprès des grands industriels: "la recherche scientifique est et restera
le fondement de notre puissance militaire et économique"
Accusé de favoriser les idées nouvelles ,il répondit que
l’effondrement des belles théories anciennes exigeait une plongée
en eaux troubles:" se dérober à l’étude de ces questions (quanta,
théorie atomique, mécanique quantique ,etc.) ou même les ignorer
complètement, c’est accepter ,soit l’idée de stagner, soit celle de se
laisser distancer par les autres puissances"
Nommé président de la Kaiser-Wilhem- Gesellschaft , il devint une sorte de ministre
plénipotentiaire . maintenant de bonnes relations avec les ministres et les députés,, avec
les dirigeants de la banque ,du commerce et de l’industrie, avec les journalistes, les
diplomates et les personnalités étrangères. Lourde tâche, qu’allégeait le goût de son
épouse pour les relations sociales .
Fritz Haber ,Prix Nobel de Chimie en 1918, comparait le président de cette Société "au
roi d’Angleterre qui compensait la faiblesse de son pouvoir constitutionnel par la force de
sa personnalité".
Une très grande activité
Franck était d’une activité débordante .Jusqu’à sa retraite il continua , en outre, à
donner des cours et trouva toujours le temps de jouer du piano à son domicile
(photo ci-contre) , plusieurs fois par semaine.
Le rythme de ses loisirs était tout aussi implacable : il faisait de l’alpinisme, sans
prendre le temps de s’arrêter pour bavarder et logeait au plus près des montagnes,
dans des refuges alpins, dépourvus de confort et d’intimité.
Fritz Haber
Pendant toute cette période, il participa à de nombreux congrès,
colloques ,remises de prix à l’étranger.,etc.
Réunion de Prix Nobel
Les physiciens berlinois reçoivent l’américain Robert Millikan en
1928. De gauche à droite, Walther Nernst , Albert Einstein, Max
Planck, Robert Millikan (1868-1953) prix Nobel 1923, pour ses
travaux sur la charge de l’électron, et Max Van Laue .
Le nazisme et les compromissions (1933-1945)Le 30 janvier 1933, quand Hitler (avec Hindenburg sur la photo)
devient chancelier du Reich, Planck occupe dans la communauté
scientifique allemande une position clef, avec ses deux postes de
Secrétaire de L’Académie et de Président de la Kaiser-Wilhem-
Gesellchaft (Société dans la suite de l’exposé). Ces deux
institutions, dépendant du Reich pour leur financement, Planck
doit collaborer avec le nouveau régime. Celui-ci attend qu’il
s’identifie à L’Allemagne nouvelle, "lui le patriote irréprochable
de réputation internationale dont l’appartenance raciale est sans
tâche".
Planck ,bien qu’il pense qu’Hitler, s’il veut rester au pouvoir,
sera obligé de modérer les actions politiques du parti nazi,
envisage de démissionner ,mais beaucoup de ses amis lui
demandent de rester. "Il a beaucoup espéré se retirer des affaires
officielles…mais cela n’a pas été possible; maintenant tout le
monde compte sur son aide ".(Marga Planck, sa femme)
Ainsi soutenu ,il se sent bien placé pour négocier des compromis
dans l’intérêt de la science.
Mais cela va l’entraîner à ne pas prendre parti sur la politique des
nazis , à accepter ce régime et à participer activement à diverses
évènements (lors des cérémonies officielles de la Société, Frank
,ici à la tribune, devait faire le salut hitlérien et prononcer, comme
tous les participants le " Heil Hitler"
125e anniversaire de la fondation
de l’Université de Berlin
Planck et les savants juifsPlanck essaya de retenir en Allemagne les savants juifs.
Il eut, en 1933,un entretien avec Hitler, "espérant le convaincre que
l’émigration forcée des juifs allait tuer la science allemande et que les
juifs pouvaient être de bons Allemands" .Hitler lui répondit : "Je n’ai rien
contre les juifs en tant que tels. Mais ce sont tous des communistes, et ce
sont mes ennemis, auxquels je fais la guerre."…."Puis il se mis dans une
telle rage que je ne pus que me taire et me retirer."
.
Mais Einstein ne lui enleva pas son respect puisqu’il écrivit peu après: "Il y a encore à
l’Académie des sciences prussiennes quelques justes…Je nomme en tout premier lieu Planck
.Tous ceux qui le connaissent ne mettent pas une seconde en doute sa pureté d’intention"
Malgré tout, Planck préconisa, pour éviter le pire et sauver la science
allemande ,la discrétion et une certaine collaboration. Ainsi à Heisenberg
et Schrödinger , qui se demandaient s’ils devaient démissionner, il dit
que c’était inutile , et qu’ ils rendraient un meilleur service en restant,
pour guider la jeune génération de la recherche allemande.
Quand Einstein , alors aux Etats -Unis, annonça ,le 30 mars 1933, qu’il
ne retournerait pas dans une Allemagne qui ne jouissait plus " de la
liberté civile, de la tolérance, de l’égalité des citoyens devant la
loi" entraînant une campagne de haine contre lui, Planck lui écrivit
:"Vos initiatives n’apporteront aucune amélioration de la situation déjà
suffisamment difficile où se trouvent vos frères de race et de religion. Au
contraire, ils ne s’en trouveront que plus opprimés"
Planck, en 1933, avec W. Frick, ministreresponsable de la loi interdisant aux juifsl’accès à la fonction publique
Manifestation anti-juive en 1933
Une fin de vie difficile
Planck dans sa bibliothèque,en 1942 ;il a alors 84 ans
La religion et la science
Planck était très croyant et cette foi le soutint durant les
épreuves de sa vie.
A partir du milieu des années 30, Planck le philosophe va
s’intéresser de plus près aux relations entre la science et la
religion: "La religion et la science mènent le même combat
permanent et sans trêve contre le scepticisme et le
dogmatisme, contre l’incroyance et la superstition. Un seul
mot d’ordre pour ce combat qui se déroule depuis la nuit des
temps les plus reculés jusqu’ au futur le plus éloigné: Allons
vers Dieu"
Ainsi , en 1937, sa conférence "Religion et science" sera très
populaire dans toute l’Allemagne et rééditée cinq fois en deux
ans.
Durant la guerre, ses discours prirent une tonalité plus sombre; il savait l’uranium capable
de détruire la planète, et il ne voyait aucune raison de penser que les choses s’arrangeraient.
"Nous ne sommes pas nés avec un droit au bonheur. Nous devons donc considérer tout
cadeau gracieux du destin, toute heure de bonheur passée comme un don gratuit qui nous
oblige"
Avec sa femme, peu avant
sa mort.
Alors qu’en 1942,il jugeait prudent de na pas
mentionner le nom Einstein dans les écrits sur la
relativité, en 1943 dans une causerie au Club des
officiers nazis , il donna les conceptions de la vie
et sans s’occuper le moins du monde de l’endroit
où il se trouvait et de son public. Il fit allusion au
juif Einstein qu’il présenta comme un leader et un
guide dans le monde de la pensée.
"Le petit homme en habit noir , était trop grand
pour qu’il s’en laisse imposer par tous les efforts
de récupération des nazis".
G.Pill , journaliste suédois présent dans la salle.
Mais la maladie ,la destruction par un bombardement de sa maison et, surtout,
l’exécution de son fils, lui enlevèrent le goût de la vie et sa santé s’aggrava avec
de grandes souffrances .Il mourut le 4 octobre 1947, à l’âge de 89 ans.
Conclusion
En introduisant le quantum, ce paquet d’énergie, pour expliquer le rayonnement
thermique du corps noir, "succinctement résumé, ce que j’ait fait peut être décrit
comme un simple geste désespéré " ,il allait devenir un révolutionnaire malgré lui, et
être au départ d’une révolution: la physique quantique.
"Un homme à qui il a été donné de doter le monde d’une grande idée
créatrice". Albert Einstein
" L’œuvre qu’il a accomplie est de celles qui assurent à leur auteur une gloire
immortelle et, si quelque cataclysme ne vient pas anéantir notre civilisation, les
physiciens des siècles à venir parleront toujours de la constante de Planck et ne
cesseront de répéter avec admiration le nom de celui qui a révélé aux hommes
l’existence des quantas" Louis De Broglie