Introduction aux médias

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DU MÊME AUTEUR

The media revolution in America and Western Europe (avec Everett M. Rogers), NJ Ablex Publishing Corp., 1984.

Et si la presse n'existait pas..., Paris, Lattès, 1987. Les nouveaux médias (avec Gérard Eymery), PUF, coll. « Que sais-je ? », 3 éd.,

1990. Médias et sociétés, 7 éd., Paris, Montchrestien, 1994.

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type="BWD"

C o l l e c t i o n P r e m i e r

C y c l e

Introduction

aux médias

FRANCIS BALLE

Presses Universitaires

de France

puf

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ISBN 2 13 046746 6

Dépôt légal — 1 édition : 1994, novembre

© Presses Universitaires de France, 1994 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris

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Introduction

De Gutenberg à nos jours, depuis l'invention de l'imprimerie, au XV siècle, jusqu'à l'essor récent des disques multimédias, l'his- toire des médias se confond avec la double aventure de l'industrie et de la liberté.

Nés au milieu du XIX siècle, les journaux quotidiens, enfants légi- times des rotatives et de la liberté d'expression, inaugurent une ère nouvelle pour l'information et la démocratie : pour la première fois dans l'histoire, des nouvelles d'actualité, considérables ou dérisoires, ordinaires ou spectaculaires, sont divulguées ou propagées selon une technique industrielle. Après la seconde guerre mondiale, dans le sil- lage de la radio, la télévision bouleverse l'ordre social institué par la presse imprimée et ses journalistes : l'audiovisuel, partout, gagne du terrain sur l'imprimerie. A la veille de l'an 2000, la technique, inopi- nément, offre sa revanche à l'écrit. La télématique fait circuler les textes et les graphiques d'un ordinateur à l'autre, au sein des collecti- vités restreintes ou par-delà les océans. La famille des disques compacts s'agrandit en direction des multimédias — CDRom et CDI —, tandis que l'on songe à prolonger et à élargir les premiers tronçons d'autoroutes qui ont été construits depuis vingt ans, pour la télévision d'un côté, et pour le téléphone de l'autre.

Le monde change de direction, en même temps, très souvent, que les médias : à la Renaissance, avec les premières applications de l'imprimerie ; au lendemain des Révolutions du XVIII siècle, avec la naissance des journaux quotidiens, diffusés à des millions d'exemplaires ; avec les premiers réseaux planétaires, pour la télévi- sion et pour la télématique, tandis que le XX siècle s'achève, avec

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quelques années d'avance, sous l'œil des caméras braquées sur le mur de Berlin. Ainsi, les médias sont l'un des lieux privilégiés d'où la société s'interroge sur elle-même. Objet d'études, les médias sont également un moyen d'observer et de comprendre le monde dans lequel nous vivons.

Il faut à la fois beaucoup d'audace et une certaine naïveté pour présenter, en un précis de moins de 300 pages, chacun des membres qui composent aujourd'hui la famille des médias, ses particularités, ses utilisations, ses pouvoirs ou ses effets. Il ne s'agit en réalité que d'une introduction à l'étude des médias, introduction destinée, comme le veut l'esprit de cette collection, aux étudiants de premier cycle et aux élèves des classes préparatoires. Il s'agit seulement d'apporter les premiers éléments de réponses aux questions que se posent, à propos des médias, les hommes de pensée aussi bien que les hommes d'action. Ces outils de communication, quels sont-ils, aujourd'hui ? A quelles règles obéissent-ils ? Quels sont enfin leurs pouvoirs, réels ou attendus, sur chacun d'entre nous, et sur la société dans son ensemble ?

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P R E M I È R E P A R T I E

T e c h n i q u e s e t p r a t i q u e s d e s m é d i a s

Selon l'étymologie, un média est un « moyen », un intermé- diaire permettant de communiquer. Partant de ce sens premier, l'usage a fini par imposer une définition passablement extensive du monde des médias. Le terme désigne à la fois :

— des techniques : la presse imprimée, la télévision, le télétexte... ; — des institutions sociales : le journal régional Ouest-France, la station

de radio « nationale » Europe n° 1... ; — des formes d'expression ou des genres : la chronique d'actualité, la

rubrique de renseignements, le film de fiction, le docu- mentaire...

On pourrait donc définir un média comme un équipement tech- nique permettant aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelles que soient la forme et la finalité de cette expression.

Cette expression emprunte aujourd'hui les formes les plus diverses : texte, son, graphiques et images, fixes ou animées et sono- risées. Elle revêt les significations les plus variées : information, for- mation, divertissement, activité culturelle ou artistique. Quant à l'équipement technique, il permet la restitution de toutes sortes de messages, immédiatement ou en différé, grâce à l'enregistrement de signaux qui sont porteurs de ces messages. Ces signaux sont inscrits sur un support physique autonome et transmis, le cas échéant, à sens unique ou à double sens, jusqu'à leurs destinataires. Ces der- niers peuvent être une ou plusieurs personnes, dispersées ou rassem- blées. Signaux et supports sont eux-mêmes très divers : ils vont du papier des imprimeries aux ondes hertziennes de la télévision, aux

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signaux électriques transportés par des câbles ou inscrits sur des bandes magnétiques ou des supports optiques comme le disque compact à lecture laser.

Les trois familles de médias

Dans cette diversité, il est pourtant possible de poser quelques repères. Il est devenu impossible aujourd'hui de se contenter de parler des seuls « mass média », grands quotidiens nationaux, chaînes ou réseaux de télévision. De nouvelles formes de communi- cation sont apparues : désormais les médias de masse, s'ils n'ont certes pas disparu, voisinent avec d'autres médias, plus spécialisés, au public parfois étroitement défini. Ils diffèrent les uns des autres par l'étendue de leur audience, potentielle ou effective.

Ils diffèrent aussi par la nature des messages acheminés : on a coutume d'opposer l'audiovisuel au texte, par exemple, même si l'on voit se développer de plus en plus le multimédia, qui mêle sur un même support le son, l'image et le texte.

Ils diffèrent, enfin, par les objectifs qui leur sont assignés : dis- traire ou informer, divertir ou renseigner, faire savoir ou faire valoir.

On peut les classer selon le critère de la forme ou de la modalité de communication. On distinguera alors trois familles de médias.

La première est celle des médias autonomes.

Elle comprend tous les supports sur lesquels sont inscrits les messages et qui ne requièrent pas le raccordement à un réseau particulier : ce sont essentiellement les livres, journaux, audiogrammes, vidéogrammes, logi- ciels. Comme les livres ou les journaux, leur contenu n'est pas séparable de leur contenant, les signaux sont inscrits sur les supports. Des équipements peuvent être nécessaires pour en permettre la « lecture », et éventuelle- ment l'enregistrement : magnétophone, magnétoscope, ordinateur domes- tique, par exemple.

La deuxième famille est celle des médias de diffusion.

Dans leur cas, les programmes ou les services sont accessibles aux usagers grâce à des équipements (antenne, décodeur), assurant la connexion des appareils de lecture ou de réception avec des réseaux de diffusion dont l'aire de couverture est plus ou moins étendue : il s'agit des réseaux hert- ziens terrestres, de la télédistribution par câble et par satellite de diffusion directe.

Ces différents médias permettent d'acheminer chez l'usager divers programmes et services : radiotélévision conventionnelle, cryptée ou à péage, vidéotransmission, etc. Certains de ces services, comme le télétex

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(vidéographie diffusée), peuvent être utilisés à la demande, au moment choisi par l'usager. D'autres, comme la télédistribution par câble, dans le cas où le réseau possède une voie de retour, permet à l'usager de trans- mettre des messages en direction du distributeur de programmes ou de ser- vices : il s'agit alors de services interactifs.

La troisième famille est celle des médias de communication.

Le volume des échanges — d'informations de toute nature : paroles, images, textes — est le même dans les deux sens. L'échange interactif peut être bipolaire ou multipolaire. Cette catégorie comprend tous les moyens de télécommunication permettant d'instaurer, à distance et à double sens, soit un dialogue entre personnes ou entre groupes, soit une relation entre l'homme et la machine. Le téléphone est l'ancêtre de ces techniques inter- actives, qui se sont enrichies de dispositifs nouveaux grâce auxquels on peut obtenir, à la demande, les programmes ou services de son choix : vidéographie interactive (vidéotex), télématique, et bientôt vidéocommu- nication. On peut échanger désormais toute forme de texte ou d'image, et non plus seulement du son.

Depuis la TSF, brevetée pa r Marconi en 1896, des émetteurs et des relais terrestres permet tent la transmission, pa r la voie des ondes hertziennes, de programmes de radio dans une zone de cou- verture dont l 'étendue varie selon la puissance des équipements d'émission et de réception employés. La télévision emploie le même vecteur, depuis les années 1930. Il faut désormais y ajouter de nou- veaux vecteurs, ainsi que leurs diverses combinaisons : les satellites et les câbles. Les satellites ouvrent de vastes voies intercontinentales

de transmission de messages de toute nature, tandis que les câbles (dont certains peuvent conduire plus de 200 canaux de télévision), sont comme un chaînon entre le local et le planétaire. Ces moyens de télédiffusion fonctionnent à sens unique, de l 'émetteur vers le récepteur.

De l'invention des techniques à la pratique sociale des médias

O n ne peut comprendre la forme et les usages des médias modernes sans se référer à leur histoire, qui se déroule dans un étroit entrelacement entre les inventions techniques et les usages sociaux.

L 'avènement des techniques d ' impression représente une étape importante de l 'histoire de l 'humanité . L ' imprimerie a constitué un bouleversement sans précédent pour la diffusion du savoir. Une fois

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que les sociétés se sont emparées de cette technique de reproduct ion des textes, ses usages ont connu une extension considérable, avec des applications nombreuses et variées. Le monde du livre et celui de la presse en sont issus. Dans l'histoire des grands médias, la com- munica t ion de l 'écrit appara î t d ' abord .

Ensuite, dans l 'univers au jourd 'hui si divers des médias, le télé- graphe de Claude C h a p p e et la télégraphie sans fil (TSF) de Guglielmo Marconi , apparus respectivement en 1790 et en 1897, marquen t le véritable point de dépar t de deux catégories de techni- ques pe rmet tan t aux hommes de communique r à distance : à double sens, d 'abord , avec les télécommunications, préfigurée pa r le télégraphe et le téléphone ; à sens unique, ensuite, avec la radio- diffusion, dont la radio et la télévision pa r ondes hertziennes sont les chefs de file.

Enfin, dernière évolution majeure, l ' informatique envahit au jourd 'hui le domaine des médias, imposant son codage numé- rique. Désormais, des messages aux formes diverses sont traduits dans un langage unique, transportés de la même façon et pa r les mêmes canaux : de l ' image au son et au texte, de plus en plus, toutes les informations sont réduites à des suites de chiffres codés

d 'une manière utilisable par les ordinateurs. Conséquence de cette unification du codage des informations : des médias différents se rapprochent j u squ ' à se fondre, donnan t naissance au secteur du mult imédia, en pleine expansion. Les frontières s 'estompent entre l ' informatique, les télécommunicat ions et l 'audiovisuel.

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I - L'imprimé : la presse et l'édition

Au commencement, il y a la grande aventure des hommes et de la culture ; le langage en est la condition et la médiation indispen- sable. Le langage, c'est le dialogue et l'échange, c'est la communi- cation, avec toutes ses fonctions. C'est le partage du travail de la pensée. L'écriture en permet la conservation et la transmission. L'histoire des médias est l'histoire de ce pouvoir qu'ont les hommes de donner un support matériel à des signes ou à des images, et de les communiquer. Elle remonte, au-delà de l'écriture, à l'invention des premiers moyens de donner aux signes une inscription maté- rielle durable. Le dessin rupestre constitue l'une de ces manières primitives d'exprimer et de communiquer. Le principe est acquis : désormais, la capacité de représenter et de communiquer par signes et symboles ne fera que varier dans ses modalités. Les médias, tels que nous les connaissons et tels que cet ouvrage se propose de les étudier, sont les modalités richement variées de cette faculté essen- tielle de communiquer à laquelle l'espèce humaine a donné sa véri- table dimension grâce au langage.

De l'histoire des médias, nous nous contenterons ici de présenter les grandes lignes, depuis l'invention des techniques qui ont permis le développement d'une communication de masse, c'est-à-dire, grossièrement, depuis l'invention de l'imprimerie. De Gutenberg à nos jours, l'histoire des médias est mêlée à l'aventure industrielle et aux multiples combats pour la liberté. L'enjeu de la communica- tion et de l'échange des idées donne toute son importance au pro- blème de leur diffusion, qui est à la fois un problème technique et un problème politique.

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Parce que les techniques de l'écrit sont le point de départ de cette histoire des médias, elle se confond d'abord avec l'épopée de l'écriture sous toutes ses formes, et en particulier celle du livre et de la presse imprimée.

Le livre impr imé, d 'h ie r à au jourd 'hu i

Aujourd'hui, le livre est un objet comme les autres. Il est pré- sent sur les rayons des supermarchés, comme n'importe quel pro- duit de consommation courante. Devenu livre de poche, de petit format et de petit prix, produit en grande quantité, il se distingue peu des autres objets de fabrication industrielle et de grande diffu- sion. Pourtant, l'histoire du livre occupe une place privilégiée dans l'histoire de la communication et de la diffusion des idées. L'écri- ture permet de s'affranchir des aléas de la mémoire, et de la pré- sence physique des interlocuteurs. Le livre est une matérialisation de la pensée : il libère la communication de la présence directe des interlocuteurs, que requérait le dialogue verbal. Grâce à lui, l'écri- ture trouve le support qui permet à l'œuvre de culture, dont elle est le vecteur par excellence, de se développer et d'atteindre ses vérita- bles dimensions. C'est parce que la culture et les savoirs se sont matérialisés et transmis sous la forme du livre (ou de ses précur- seurs, rouleaux de papyrus, parchemins, etc.) que celui-ci s'est trouvé investi d'une valeur symbolique et presque sacrée dans notre civilisation. Textes sacrés et tables de la loi, doctrines de la science et de la philosophie, les piliers de notre culture reposent sur du par- chemin, avant l'invention du papier...

De la Chine...

L'invention du livre découle de deux inventions préalables : celle du papier et celle de l'imprimerie. La Chine est le grand pré- curseur en la matière. L'écriture y est née au deuxième millénaire avant notre ère. On écrivait sur des ossements ou des lames de bambou. L'art de fabriquer le papier apparut au I siècle avant l'ère chrétienne, sous la dynastie des Hans. L'écriture était alors au service du pouvoir et de la tradition : la connaissance des idéo- grammes était le fondement de l'autorité des fonctionnaires lettrés,

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l ' instrument du pouvoir et du re tour au confucianisme, au tan t que le moyen de diffuser, pour l'élite, les productions culturelles et scientifiques.

Depuis le VIII siècle, on imprimait des textes et des figures par xylographie, c'est-à-dire à l'aide de planches de bois gravées en relief. Ensuite, dès le XI siècle, la Chine avait découvert le principe de l'impression à caractères mobiles, en glaise ou en bois. Mais les premières impressions en caractères mobiles dont nous disposions datent de la fin du XIV siècle et ont été réa- lisées en Corée, où fut créé dès le XV siècle un atelier impérial utilisant des signes fondus en bronze.

En Chine, cette invention a favorisé l 'essor d 'une culture livresque appuyée sur les grands textes de la t radit ion classique. Elle est restée un facteur de continuité et de stabilité, cont ra i rement

à ce qui s'est passé en Occident.

...à l 'Europe

En Occident, c'est en passant du volumen au codex, du rouleau au cahier, que la forme du livre moderne commence à s'affirmer. Le volumen de l 'Antiquité, rouleau de papyrus puis de parchemin , survit jusqu 'au Moyen Age pour les recueils d 'actes judiciaires. Mais à l 'époque d 'Auguste était appa ru le codex : pa rchemin découpé en feuilles pliées et cousues pour former un cahier. Au Moyen Age, âge du scriptorium et des copistes, la présentat ion du livre reste sommaire : ni titres, ni blancs de séparat ion dans le texte. La numérota t ion des feuillets et les enluminures apparais- sent au XI I siècle.

A cette époque, les Croisés impor tent le papier, acheté aux Arabes qui en tenaient le secret des Chinois. Alors, la technique du livre va connaître une modernisat ion décisive. Le passage de la xylographie à la typographie est lié au développement , après la fin des grandes invasions, du système féodal et d 'une civilisation urbaine où l'usage et la demande de l 'écrit se répandent en même temps que les universités et, bientôt, que les idées humanistes de la Renaissance. L ' imprimerie au moyen de caractères mobiles fut mise au point en même temps que la gravure sur cuivre en creux, au moment où les arts du métal connaissaient un grand essor dans les pays germaniques. L'histoire a associé le nom de Gutenberg à l ' invention de l ' imprimerie : sa technique a permis de réaliser la fameuse Bible de Mayence, achevée en 1455. Très vite, le livre

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allait connaî tre un essor fulgurant dans toute l 'Europe. Le com- merce du livre s'organise, les imprimeries se multiplient, le marché se développe, appuyé sur un réseau de foires — Leipzig, Franc- fort — et de grands centres d'édition, tels que Venise, Paris, Lyon, Augsbourg ou Milan. D ' a b o r d monumen taux , les ouvrages se font plus maniables et acquièrent peu à peu les caractéristiques de pré- sentation qui nous sont familières aujourd 'hui .

Dès la fin du XV siècle, à en juger d'après la production conservée, c'est près de 30 000 éditions, et au moins 15 millions de volumes qui ont été imprimés, en une quarantaine d'années, dans un espace peuplé d'une cen- taine de millions d'habitants, dont bien peu, pourtant, étaient en mesure de lire un livre.

Le contenu du livre n'est pas seulement religieux. Certes, la Réforme se sert de l ' imprimerie pour diffuser les idées nouvelles : la t raduct ion de la Bible pa r Luther est un grand succès de librairie et une illustration du pouvoir du livre pou r la diffusion des idées. Mais ensuite, jusque vers 1630, on voit apparaî t re beaucoup de livres savants, en latin, qui pouvaient être échangés à travers toute l 'Europe. La par t du texte profane, littéraire ou scientifique, ne cesse de prendre de l ' importance. Peu à peu, le latin cesse d 'être une référence commune , et le marché occidental se fragmente selon les aires linguistiques. Le français devient la langue internationale et la langue des cours. Face au pouvoir du livre, les pouvoirs réagis- sent pa r le contrôle adminis trat i f et la censure. En réaction se déve- loppent des prat iques d ' impression clandestine, réalisées à l 'étran- ger, qui permet ten t aux œuvres d ' un Voltaire de parcour i r le vieux continent. La technique et les inventions n 'évolueront réellement q u ' a u XIX siècle — après Balzac —, mais la force et l ' impact du livre sous-tendent le mouvement des hommes et des idées, les Lumières et les révolutions.

Déjà, l ' imprimerie a d 'autres usages que ceux du livre : vers 1760, environ la moitié des presses françaises servaient à diffuser des pièces volantes d ' intérêt local, des documents administratifs, juridi- ques, ou des almanachs.

En effet, si la production de livres imprimés traduit, dès le XV siècle, l'im- mense besoin de savoir éveillé par l'humanisme, l'imprimerie a rapide- ment diversifié ses fonctions. A côté des grandes publications, autorisées ou interdites, un marché marginal ou clandestin se développe, qui jouera un rôle important pour la diffusion de la littérature des Lumières, et qui répand aussi, par exemple, un grand nombre de libelles pornographiques attaquant les mœurs de l'aristocratie.

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Le développement de l'imprimerie en Europe, du XV au XVIII siècle, se déroule dans un climat précapitaliste, et favorise l'esprit d'innovation. La Révolution française survient au moment où la population commence à avoir un accès significatif au monde de l'écrit.

Une histoire politique et technique

Peu marquée par l'évolution technique, qui n'aura de forte incidence qu'au XIX siècle, l'histoire du livre, de la Renaissance à la Révolution française, est d'abord l'histoire de sa réglementation, première illustration de l'importance sociale des médias et de l'inté- rêt du pouvoir pour le pouvoir de communiquer.

L'autorité politique et religieuse a rapidement compris l'importance du livre, ferment de contestation face à l'absolutisme. S'il devient indésirable, l'Eglise le met à l'index, surtout après qu'a été engagée la lutte contre les réformateurs. L'Etat exerce son contrôle au moyen de la censure : sous Richelieu, le chancelier Séguier organise une censure draconienne. Col- bert limite à trente-six le nombre de maîtres-imprimeurs à Paris.

La Révolution fait changer les choses, balayant, en principe, corpora- tismes et censures : « Tout citoyen peut parler, écrire, imprimer libre- ment », déclare l'article 19 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. L'Empire rétablit la censure ; ensuite, il faut attendre la loi du 29 juillet 1881 pour qu'elle ne soit plus applicable qu'à l'atteinte aux bonnes mœurs.

Le XIX siècle est aussi celui du développement de la grande presse, et de l'essor de la lecture. Peu à peu, les conditions de publi- cation des livres évoluent vers leur forme moderne. La Monarchie de Juillet voit apparaître l'éditeur au sens moderne, et se constituer les réseaux de distribution. En même temps, grâce aux nouvelles techniques de fabrication, les prix baissent et le livre se répand : c'est le temps du roman à cinq sous et des bibliothèques populaires, dans la deuxième partie du XIX siècle.

La révolution industrielle et l'invention de la photographie ont fait évoluer le livre vers sa forme actuelle. Avec l'apparition des journaux et de la publicité, on cherche de plus en plus à imprimer des images, ce qui nécessite de nouvelles techniques.

Dans les environs de Munich, en 1796, Aloys Senefelder, à la recherche d'un procédé qui permettrait de multiplier à bas prix ses compositions musicales, découvrit que certaines pierres calcaires pouvaient retenir un dessin à

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l'encre grasse, mais refusaient ensuite l'encre sur les parties non dessinées, une fois lavées à l'acide. En reportant sur la pierre le motif inversé du modèle à reproduire, on pouvait ensuite y presser le papier pour obtenir une impres- sion de l'original. La lithographie était née : elle est restée le procédé de reprographie des textes et des images jusqu'au XX siècle, où elle est rempla- cée par l' offset, qui repose sur le même principe de l'antagonisme chimique entre l'eau et les corps gras tels que l'encre.

En partie du fait de la concurrence des journaux , le livre s'est trouvé pris dans un système de product ion de masse permis pa r le progrès technique. Cette évolution de l ' imprimerie ne commence vra iment qu 'avec l 'emploi de moteurs à vapeur et de systèmes inté- grés recourant au rouleau.

La révolution atteint d'abord la fabrication du papier, qui se mécanise et remplace la chiffe par une pâte à base de fibre de bois. En même temps, on se met à fabriquer des presses mécaniques, qui font de plus en plus appel au cylindre, pour l'impression comme pour l'encrage, et dont l'aboutissement sera la rotative, mise au point vers 1846 par Hoe, aux Etats-Unis.

Lorsque toutes les opérations d ' impression sont réalisées au moyen de mouvements rotatifs, les machines peuvent at teindre des vitesses élevées qui autorisent la product ion de masse.

Les procédés de composit ion n 'avaient p ra t iquement pas évolué p e n d a n t quatre siècles : on continuait , au milieu du XIX siècle, à composer manuel lement les lignes et les pages à l 'aide de caractères mobiles. Ce n'est que vers la fin du siècle que les tentatives de mécanisations de la composition aboutissent à l ' invention, en 1886, de la Linotype, machine à composer réalisant la justification et la fusion des lignes de caractères métalliques à par t i r de matrices typographiques appelées pa r un clavier.

Le livre a bénéficié également de l ' invention du daguerréotype (1839), puis des développements de la photographie , no t ammen t avec l ' invention de la photogravure (1876), technique de gravure en relief sur métal que l 'on peut incorporer au milieu des caractères en plomb, ce qui permet de mêler aisément aux textes des illustra- tions. L 'appar i t ion de l 'héliogravure ou photogravure en creux, permet , après 1895, d ' impr imer des illustrations d 'une plus grande richesse de tons et de demi-teintes. L'héliogravure est un procédé d ' impression pa r un cylindre de cuivre gravé, qui porte en creux le texte ou l ' i l lustration à imprimer .

Selon les matériaux et les techniques employées, on distingue les publica- tions à bon marché et à fort tirage des éditions de luxe. Le livre devient un objet de consommation ou, au contraire, un objet d'art pour bibliophiles.

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Dès l'époque romantique, le livre se caractérise par la place grandissante faite à l'image. On voit naître ainsi des genres nouveaux comme les albums et les guides de voyage.

Le livre au jou rd 'hu i

Au X X siècle, l ' imprimerie connaît une révolution comparable à celle de l 'époque de Gutenberg. L'impression offset est inventée en 1904 et se généralise progressivement après 1930. Elle est issue de la l i thogravure.

La pierre a d'abord été remplacée par le zinc, enroulé autour d'un cylindre, et appliqué directement contre le cylindre porteur du papier. Le procédé offset supprime le contact direct du zinc et du papier en introdui- sant un cylindre de caoutchouc qui sert d'intermédiaire entre les deux, procurant une meilleure adhérence et un rendement supérieur, et autori- sant l'emploi de papier de qualité ordinaire. Elle permet d'introduire l'usage de la photographie dans l'imprimerie. Les procédés anciens, comme la lithographie et la taille-douce, restent utilisés pour certaines édi- tions d'art.

Depuis, les techniques d ' impression ont connu d 'autres amélio- rations, mais la véritable innovation, dans l ' imprimerie , appara î t avec l 'emploi de l ' informatique et de la photocomposi t ion : désor- mais, l 'ordinateur et ses données numérisées p rennen t un rôle cen- tral. Avec les machines de t ra i tement de texte capables de résoudre no tamment les problèmes de justification, l ' imprimerie devient un nouveau métier.

Tous ces progrès ne sauraient masquer le recul des formes tradi- tionnelles de l'écrit, qui caractérise l 'entre-deux-guerres. La pro- duction du livre stagne ou régresse. Les magazines se développent , et la publicité, de plus en plus luxueuse, est en plein essor. Après 1945, la situation change : l 'édition prospère avec l'essor de l 'instruction, les bibliothèques de lecture publique se multiplient, et le livre de poche se généralise.

Aujourd 'hui , le livre est soumis à la concurrence de plus en plus vive de l 'audiovisuel, qui soulève régul ièrement des inquié- tudes quan t à l 'avenir de la chose écrite. Pourtant , on n 'a j amais imprimé autant de papier, et le t r iomphe de l 'écran ne semble pas rendre définitivement caduques les modes traditionnels de communicat ion. Certes, le livre, qui représentait traditionnelle- ment la forme la plus achevée de la pensée écrite, à laquelle il

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donnai t une forme de référence, s'il garde une par t de son pres- tige, a fait l 'objet d 'une certaine désacralisation. Toutefois, le rôle qu'il a joué pour la constitution des sociétés modernes reste capi- tal, et son remplacement éventuel pa r d 'autres moyens d ' informa- tion n ' i ra pas sans difficultés. Il n'est pas dit que la « galaxie Gutenberg » ait définitivement fait son temps, n 'en déplaise à M c L u h a n .

LE LIVRE ET LA PRESSE

Les grandes dates

type="BWD"868 Le premier livre connu est fabriqué en Chine. 1038 Le Chinois Pi Shang invente la typographie : chaque signe apparaît en

relief sur un support. 1439 Gutenberg définit les fondements du procédé typographique : les

caractères mobiles métalliques et la presse à bras en bois. 1455 Impression de La Bible, premier livre du monde occidental. 1605 Les Nouvelles d'Anvers, premier périodique du monde. 1631 Naissance de La Gazette, de Théophraste Renaudot. 1777 Premier quotidien français, le Journal de Paris. 1784 Premier quotidien américain, le Pennsylvania Pocket. 1796 Invention de la lithographie (Aloys Senefelder). 1811 Première presse mécanique. 1822 Invention de la photogravure (Nicéphore Niepce). 1833 Naissance de la Penny Press, aux Etats-Unis, avec le New York Sun. 1836 La Presse (Emile de Girardin), et Le siècle (Dutacq). 1843 Premier magazine illustré, L'illustration. 1845 Mise au point de la presse rotative. 1863 Naissance du Petit Journal Moïse Millaud, début de la presse popu-

laire. 1872 Invention de l'héliogravure (impression en creux), qui permet de gros

tirages. 1884 Première Linotype (composeuse mécanique). 1894 Invention de la rotogravure (héliogravure moderne). 1896 Mise au point de la monotype (elle compose 9 000 caractères par

heure). 1904 Invention de l'offset (impression sur une feuille de zinc). 1907 Invention du Bélinographe pour la transmission des photos. 1923 Fondation du Time, premier magazine hebdomadaire d'information

générale. 1928 Invention du teletypesetter, transmetteur de textes à distance par

bande perforée. 1954 Invention de la lumitype : photocomposeuse utilisant le papier photo-

graphique. 1960 Présentation à Paris du premier traitement de textes par ordinateur. 1970 Généralisation de l'offset et de la photocomposition. Début de l'infor-

matisation des imprimeries et des rédactions.

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Les j o u r n a u x , a v a n t e t a p r è s les r o t a t i v e s

Le plus ancien des médias de masse est la presse moderne, née avec les grands quotidiens, au milieu du XIX siècle. C'est elle qui inaugure l'ère des médias de masse : l 'histoire de son développement et la place qu'elle p rend dans la société sont représentatifs du rôle que jouen t les médias pour l ' information du public et la circulation des idées, et témoignent de l 'enjeu qu'ils représentent pou r le pouvoir.

Les c o m m e n c e m e n t s

L 'avènement de cette presse de masse est liée à l 'état de la société et des conditions politiques, et dépend étroi tement du déve- loppement des techniques de l ' imprimerie. Au cours de l 'histoire de la presse, il est difficile de savoir si c'est la technique qui crée le besoin et l 'usage social correspondant , ou si, au contraire, c'est l'ex- pression des besoins de la société qui entraîne la découverte des techniques permet tant de les satisfaire. O n peut toutefois distinguer le stade du prototype, c 'est-à-dire la première utilisation d 'une tech- nique ou sa première application correspondant à des besoins sociaux clairement identifiables, et le stade de la product ion en série, c'est-à-dire l'adoption de cette application pa r la société.

Avant Théophraste Renaudot : la préhistoire de la presse

Si le développement de la presse est év idemment lié à celui de l ' imprimerie, il y a eu pour t an t des j o u r n a u x avant l ' invention de Gutenberg. Et ce n'est qu 'en 1631, plus de deux siècles après l 'ap- pari t ion du premier livre imprimé en Europe, que naît, avec La Gazette de Renaudot , le prototype des j o u r n a u x de l 'époque moderne.

Leurs ancêtres étaient des « nouvelles à la main », correspondances manuscrites organisées dès le XIII siècle en Allemagne et en Italie, où on les appelle des avvisi, écrits par des menanti. Narguant les censeurs officiels qui les traquent, ils colportent toutes sortes de rumeurs et d'indiscrétions. Plus tard, la Renaissance voit naître les gazetiers, qui réalisent des cahiers imprimés de quatre, huit ou seize pages, vendus en librairie ou par colpor- tage dans les grandes villes. Y sont relatés les événements les plus divers :

Page 29: Introduction aux médias

a u c u n t h è m e s u s c e p t i b l e d e r e t e n i r l ' a t t e n t i o n , c o n t r a i r e m e n t à la

t é l év i s ion « t r a n s f r o n t i è r e s » qu i , i n v o q u a n t ce q u i est c o m m u n à

t ous les h o m m e s , c h e r c h e à a p p r o f o n d i r des c e n t r e s d ' i n t é r ê t s p a r t i -

cu l i e r s d a n s l ' e s p o i r d ' a t t i r e r vers elle le p lu s g r a n d n o m b r e d e c e u x

q u i s 'y i n t é r e s s e n t , fussent- i l s t rès é lo ignés g é o g r a p h i q u e m e n t les

u n s des a u t r e s : d a n s ce d e r n i e r cas, o n a d o p t e v o l o n t i e r s u n e

l o g i q u e t h é m a t i q u e .

L a t é l év i s i on loca le o u r é g i o n a l e , q u ' i l s ' ag isse de la d i f fus ion d e

p r o g r a m m e s v e n u s d ' a i l l e u r s o u b i e n d e l ' é d i t i o n de p r o g r a m m e s

p r o d u i t s s u r p l a c e , d a n s le c a d r e d e la r é g i o n , e m p r u n t e d e u x vo ies

d i s t i n c t e s : d ' u n e p a r t les o n d e s h e r t z i e n n e s , a v e c l eu r s é m e t t e u r s e t

l eu r s re la i s « t e r r e s t r e s » ; d ' a u t r e p a r t , le c â b l e , p a r t i c u l i è r e m e n t

a p p r o p r i é a u x z o n e s d e f o r t e d e n s i t é de p o p u l a t i o n .

Les chaînes utilisant le réseau hertzien terrestre

D a n s l ' h e x a g o n e , France 3 o c c u p e d e f a ç o n p r iv i l ég i ée ce c ré -

n e a u d e la p r o x i m i t é q u i fai t m ê m e p a r t i e d e s o n c a h i e r des

c h a r g e s : « France 3 a f f i r m e sa v o c a t i o n p a r t i c u l i è r e d e c h a î n e

r é g i o n a l e e t loca le . El le p r iv i l ég i e l ' i n f o r m a t i o n d é c e n t r a l i s é e e t les

é v é n e m e n t s r é g i o n a u x , n o t a m m e n t c u l t u r e l s e t spor t i fs . Elle

a c c o r d e u n e p l a c e i m p o r t a n t e a u x j o u r n a u x r é g i o n a u x d ' i n f o r m a -

t i o n e t à l a t é l év i s ion d e p r o x i m i t é . C e s p r o g r a m m e s r é g i o n a u x o u

d e s o u r c e r é g i o n a l e p e u v e n t ê t r e r ep r i s d a n s le p r o g r a m m e n a t i o -

n a l d e la c h a î n e . Le p r o g r a m m e n a t i o n a l e t le r é s e a u d e s t a t i ons

r é g i o n a l e s s o n t c o n ç u s c o m m e d e u x out i ls a u serv ice d ' u n e pol i -

t i q u e d ' a m é n a g e m e n t a u d i o v i s u e l d u t e r r i t o i r e . » France 3 bénéf i -

cie m ê m e a v e c Info vidéo 3 d ' u n e b a n q u e d ' i m a g e s b r u t e s e t d e

m a g a z i n e s r é g i o n a u x . M a i s elle n ' e s t p lus , a u j o u r d ' h u i , l a seu le

f e n ê t r e o u v e r t e s u r les r é g i o n s : TF1 c o m p t e a c t u e l l e m e n t t r e i z e

é q u i p e s r é g i o n a l e s p e r m a n e n t e s , et M 6 s e p t d é c r o c h a g e s . Q u a n t à

France 2, elle p o s s è d e h u i t b u r e a u x l o c a u x et u n r é s e a u i m p o r t a n t

d e c o r r e s p o n d a n t s . L ' e s s o r des té lév is ions loca les t r a n s m i s e s e n h e r t z i e n est f re iné

p a r p l u s i e u r s o b s t a c l e s : d ' a b o r d , l ' i n e r t i e des h a b i t u d e s d e s té lé-

s p e c t a t e u r s q u i les d é t o u r n e vers les c h a î n e s n a t i o n a l e s a p r è s le c a r - r e f o u r d e 19 h 4 0 - 2 0 h ; e n s u i t e , la d i f f icul té à t r o u v e r des res-

s o u r c e s p u b l i c i t a i r e s d a n s d e s z o n e s g é o g r a p h i q u e s l imi tées ,

r e s s o u r c e s q u i s o n t d r a i n é e s vers les a u t r e s m é d i a s , n a t i o n a u x o u

r é g i o n a u x , d é j à p r é s e n t s s u r le t e r r a i n e t q u i j o u i s s e n t de la n o t o -

r i é t é q u e l e u r c o n f è r e l ' a n t é r i o r i t é .

Page 30: Introduction aux médias

Le câble

Il s ' ag i t de la s e c o n d e voie d e t r a n s m i s s i o n q u i s 'o f f re a u x télé-

v is ions locales . E n F r a n c e , le « p l a n c â b l e » e n t e n d a i t fa i re d u

c a n a l loca l n o n s e u l e m e n t u n a t o u t p o u r la t é l é d i s t r i b u t i o n , m a i s

é g a l e m e n t la p a r t i c u l a r i t é exc lus ive d u « p l a n d e se rv ice » des diffé-

r en t s r é s e a u x . P o u r t a n t , e n 1992, d ix a n s a p r è s la d é f i n i t i o n d u

p l a n câb l e , s u r les q u e l q u e 150 r é s e a u x e x i s t a n t s 14 s e u l e m e n t o f f r a i en t à leurs a b o n n é s u n c a n a l local . C e s o n t s u r t o u t les g r a n d e s

a g g l o m é r a t i o n s P a r i s , M a r s e i l l e , M o n t p e l l i e r , R e n n e s . . . ) , q u i p r o -

p o s e n t ce t y p e d e service .

Le c o n t e n u des p r o g r a m m e s v a r i e d ' u n r é s e a u à l ' a u t r e : c e r -

t a i n s son t de s imp le s j o u r n a u x v i d é o g r a p h i q u e s d ' i n f o r m a t i o n , t a n -

dis q u e d ' a u t r e s se r a p p r o c h e n t d a v a n t a g e d e c e u x des c h a î n e s

g é n é r a l i s t e s n a t i o n a l e s , a v e c u n e d u r é e de p r o g r a m m a t i o n d é p a s -

s a n t s o u v e n t les d i x h e u r e s q u o t i d i e n n e s . L ' e x a m e n des p r o -

g r a m m e s des c a n a u x l o c a u x fait a p p a r a î t r e t ro i s o r i e n t a t i o n s :

d ' a b o r d , les j o u r n a u x l o c a u x d ' i n f o r m a t i o n , c o m m e à B o u l o g n e o u

à L i n g o l s h e i m ; ensu i t e , les p r o g r a m m e s d e v o i s i n a g e o u de p r o x i -

m i t é , c o m m e à N ice , V i l l e n e u v e d ' A s c q o u G r a n d e - S y n t h e ; en f in ,

les p r o g r a m m a t i o n s loca les à v o c a t i o n g é n é r a l i s t e , q u i se n o u r r i s -

s e n t s o u v e n t a u p r è s de f o u r n i s s e u r s n a t i o n a u x de p r o g r a m m e s et

o f f r e n t u n p r o g r a m m e p r o d u i t l o c a l e m e n t , c o m m e à P a r i s o u à M a r s e i l l e .

Il est é g a l e m e n t pos s ib l e de t r o u v e r a u c â b l e d ' a u t r e s a p p l i c a -

t i ons : c o m m e il s ' ag i t d ' u n m é d i a de p r o x i m i t é , le p lu s s o u v e n t à

l ' éche l le d ' u n e c o m m u n e o u d ' u n g r o u p e m e n t d e c o m m u n e s , c ' es t

d a n s la d ive r s i f i c a t i on d e s se rv ices d e p r o x i m i t é q u ' i l a le p lu s d e c h a n c e s de r e n c o n t r e r de n o u v e a u x beso ins , a u - d e l à d e la seu le

t é l é d i s t r i b u t i o n . O n p e u t c i t e r l ' e x e m p l e d e la v i d é o s u r v e i l l a n c e

q u i ut i l ise les r é s e a u x câb l é s à R o u b a i x e t à L e v a l l o i s - P e r r e t , d e s

b a n q u e s de d o n n é e s u r b a i n e s à M u l h o u s e , d e la d o m o t i q u e à M e t z et à C l i c h y o u e n c o r e d e la f o r m a t i o n à d i s t a n c e sous f o r m e d e télé-

f o r m a t i o n de p r o x i m i t é , telle q u ' e l l e est p r o p o s é e p a r la soc ié t é Région Câble.

L ' e x a m e n de la s i t u a t i o n des t é lév i s ions loca les fai t s u r g i r la

q u e s t i o n de l e u r a v e n i r . C e l u i - c i d é p e n d , d ' u n e p a r t , d e l ' é v o l u t i o n

r e spec t ive des d i f f é ren t s m o y e n s d e t r a n s m i s s i o n : à p lu s o u m o i n s

l o n g t e r m e , le c â b l e est a p p e l é à r e m p l a c e r p r o g r e s s i v e m e n t la vo ie

h e r t z i e n n e t e r r e s t r e . D ' a u t r e p a r t , les t é lév i s ions loca les a u r o n t à

t r o u v e r u n e p l a c e p a r m i d ' a u t r e s t é lév i s ions g é n é r a l i s t e s et t h é m a t i -

Page 31: Introduction aux médias

q u e s ( n a t i o n a l e s o u é t r a n g è r e s ) , ce q u i s o u l è v e la q u e s t i o n de s a v o i r

à p a r t i r d e q u e l seui l d ' a u d i e n c e il est pos s ib l e d e l a n c e r o u

d ' e x p l o i t e r u n c a n a l loca l , de p a s s e r d e l ' a m a t e u r i s m e a u p ro fes - s i o n n a l i s m e .

Les journaux , e n t r e le local e t le p l ané ta i r e

Si l a t é l év i s i on et l a r a d i o , d u fai t d e l e u r p o s i t i o n d o m i n a n t e ,

m é r i t e n t u n e a t t e n t i o n p a r t i c u l i è r e , il c o n v i e n t n é a n m o i n s de n e

p a s d é l a i s s e r la p re s se , les j o u r n a u x a y a n t é té les seuls c a p a b l e s , j u s -

q u ' à la fin de la d é c e n n i e 1980, e t a v a n t t o u s les a u t r e s m é d i a s , d e

j o u e r s u r les d i f f é r e n t s t a b l e a u x : ils osc i l l en t , e u x aussi , e n t r e le p l a -

n é t a i r e et le loca l , e n t r e le He ra ld Tribune e t le j o u r n a l d e q u a r t i e r .

M a i s p lu s q u e t o u t a u t r e m é d i a , l a p r e s s e i m p r i m é e se h e u r t e a u x

b a r r i è r e s l i n g u i s t i q u e s : q u o i de p l u s difficile, à p r e m i è r e v u e , q u e

d ' e x p o r t e r u n j o u r n a l ?

C e t t e d i f f icu l té n ' e s t c e p e n d a n t q u ' u n e a p p a r e n c e e t de n o m -

b r e u x j o u r n a u x o n t t e n t é d e p u i s q u e l q u e s a n n é e s d e la s u r m o n t e r .

L e u r s p é c i a l i s a t i o n c o n s t i t u e u n a t o u t d é c i s i f d a n s la vo ie d e l ' i n t e r -

n a t i o n a l i s a t i o n , q u i p e u t r e v ê t i r d e u x f o r m e s d i s t inc tes . C e r t a i n s

é d i t e u r s s ' e m p l o i e n t à a d a p t e r a u x a t t e n t e s des m a r c h é s e x t é r i e u r s u n e f o r m u l e à succès : a ins i e n va- t - i l de Géo, d e Femme Actuelle ou

d e Télé Loisirs a p p a r t e n a n t a u g r o u p e a l l e m a n d B e r t e l s m a n n ; a ins i

des m a g a z i n e s c o m m e Elle o u Mar ie -Cla i re exis tent - i l s e n 15 ver - s ions d i f f é r e n t e s d a n s le m o n d e . D ' a u t r e s é d i t e u r s , en r e v a n c h e ,

c h o i s i s s e n t u n e a u t r e vo ie p o u r l ' e x p o r t a t i o n : p l u t ô t q u ' u n t i t r e o u

u n e f o r m u l e , ils e n t e n d e n t e x p o r t e r u n savo i r - f a i r e . C ' e s t p a r

e x e m p l e le cas d u g r o u p e f r a n ç a i s d e R o b e r t H e r s a n t qu i , o u t r e ses

p a r t i c i p a t i o n s a u c a p i t a l d e n o m b r e u x j o u r n a u x é t r a n g e r s (Le Soir

e n B e l g i q u e , E l D i a n o e n E s p a g n e . . . ) , s ' a t t a c h e à e x p o r t e r u n e c o m -

p é t e n c e ; c o m m e l ' e x p l i q u e E m m a n u e l K r i e g e l , c h a r g é d u d é v e l o p -

p e m e n t d u g r o u p e à l 'Es t , c e t a p p o r t est t r i p l e : « U n a p p o r t t e c h -

n i q u e , a v e c l ' i n f o r m a t i s a t i o n d e s r é d a c t i o n s et la c o n s t r u c t i o n

d ' i m p r i m e r i e s offset ; u n a p p o r t c o m m e r c i a l , a v e c le d é v e l o p p e -

m e n t d e la p u b l i c i t é , de la p r o m o t i o n e t d e la d i s t r i b u t i o n ; u n

a p p o r t é d i t o r i a l , a v e c l ' a c c è s a u x r é s e a u x d ' i n f o r m a t i o n s e t a u x

g r a n d e s s i g n a t u r e s d u g r o u p e . » P l u s i e u r s é v o l u t i o n s f a v o r i s e n t c e t t e i n t e r n a t i o n a l i s a t i o n d e la

p re s se . D ' u n e p a r t , les d i spos i t i ons a n t i c o n c e n t r a t i o n , qu ' e l l e s

s o i e n t d ' o r d r e l ég i s la t i f o u r é g l e m e n t a i r e , i n c i t e n t les é d i t e u r s q u i

s o n t d a n s l ' i m p o s s i b i l i t é d e d é v e l o p p e r d a v a n t a g e l eurs ac t iv i tés

Page 32: Introduction aux médias

d a n s l e u r p a y s d ' o r i g i n e à so r t i r d e s f r o n t i è r e s d e ce lu i -c i . D ' a u t r e

p a r t , les p o t e n t i a l i t é s q u e r e c è l e l ' i n n o v a t i o n t e c h n o l o g i q u e r e p r é -

s e n t e n t é g a l e m e n t u n e i n c i t a t i o n à l ' e x p o r t a t i o n .

N é a n m o i n s , la c a r t e e u r o p é e n n e , p o u r la p re s se , m o n t r e n t à l a

fois les l imi tes et les p e r s p e c t i v e s d e la m o n d i a l i s a t i o n d e s c o m m u -

n i c a t i o n s : l ' é c h e c d u p r o j e t d e R o b e r t M a x w e l l , The European

Daily, a ins i q u e les d i f f icul tés r e n c o n t r é e s p a r The European m o n -

t r e n t c o m b i e n il est difficile, v o i r e i m p o s s i b l e , de c r é e r ex nihilo u n

t i t re e n t i è r e m e n t n o u v e a u à l ' é che l l e e u r o p é e n n e . L ' a u t r e e n s e i -

g n e m e n t d e ces é c h e c s est qu ' i l s f o n t a p p a r a î t r e la néces s i t é d e

c o n q u é r i r d e s p a r t s d e m a r c h é a u x E t a t s - U n i s , n o n s e u l e m e n t

d a n s le d o m a i n e d e l ' é d i t i o n p r o p r e m e n t d i t e , m a i s é g a l e m e n t

d a n s ce lu i d e l ' i m p r i m e r i e o u d e la d i s t r i b u t i o n . L a m o n d i a l i s a -

t i o n est u n p a s s a g e ob l igé p o u r l ' E u r o p e d e s c o m m u n i c a t i o n s ;

c ' e s t ce q u ' e x p r i m a i t T o d o r o v d a n s son r a p p o r t d e 1991 s u r la

p r e s se e n F r a n c e : « L a d i m e n s i o n e u r o p é e n n e n ' e s t p a s p e r t i -

n e n t e à elle s eu le e t n ' a d e sens q u ' i n t é g r é e d a n s u n e s t r a t é g i e m o n d i a l e . »

L e s u t o p i e s d e la c o m m u n i c a t i o n

P h é n o m è n e t e c h n i q u e e t p h é n o m è n e d e soc ié té , la c o m m u n i c a -

t i o n est a u j o u r d ' h u i o m n i p r é s e n t e . P o u r t a n t , le c o n c e p t r e s t e assez

f lou, et l a r éa l i t é qu ' i l r e c o u v r e est à l a fois v a s t e e t d ive r se . L ' i n d u s -

t r ie d e la c o m m u n i c a t i o n r e p r é s e n t e u n e p a r t g r a n d i s s a n t e d e l ' a c -

t ivi té d e s h o m m e s . L a p l a c e d e s m é d i a s d a n s les soc ié tés i n d u s -

t r ie l les d e v i e n t c e n t r a l e . L e u r i m p o r t a n c e d a n s la vie q u o t i d i e n n e

est l a m e s u r e d e la v a l e u r q u e n o u s l e u r a c c o r d o n s , et d e la f o n c t i o n

qu ' i l s o c c u p e n t d a n s l ' é c o n o m i e des r e l a t i o n s e n t r e les m e m b r e s d e

la socié té . Il s e m b l e q u e le d é v e l o p p e m e n t des soc ié tés e t l a c o m -

p lex i t é c r o i s s a n t e d e l ' o r g a n i s a t i o n d u m o n d e r e q u i è r e n t , e n c o n t r e -

p a r t i e , u n e c i r c u l a t i o n d e p lu s e n p l u s a b o n d a n t e e t c o m p l e x e d e l ' i n f o r m a t i o n .

S e l o n P h i l i p p e B r e t o n , l a c o m m u n i c a t i o n es t d e v e n u e u n e

u t o p i e , u n e v a l e u r e n soi. O n l ' i den t i f i e à u n e v a l e u r pos i t i ve , sui-

v a n t le r a i s o n n e m e n t p l u s o u m o i n s exp l i c i t e se lon l e q u e l u n e soc ié té q u i c o m m u n i q u e b i e n est u n e soc ié t é h e u r e u s e , t a n d i s

q u ' u n e soc ié té q u i c o m m u n i q u e m a l c o n n a î t d e s d y s f o n c t i o n -

n e m e n t s q u i a f fec ten t , e n d e r n i è r e ana lyse , le b o n h e u r d e ses m e m b r e s .

Page 33: Introduction aux médias

C y b e r n é t i q u e e t c o m m u n i c a t i o n

D a n s l ' a p r è s - g u e r r e , l ' i n f o r m a t i q u e n a i s s a n t e , les m a t h é m a t i -

q u e s et u n e n s e m b l e d ' a u t r e s d i s c ip l i ne s c o l l a b o r e n t p o u r f o n d e r la

c y b e r n é t i q u e , l ' é t u d e des lois g é n é r a l e s d e la c o m m u n i c a t i o n , d a n s

t o u t e l ' e x t e n s i o n q u ' o n p e u t d o n n e r a u t e r m e , q u i e n g l o b e des p h é -

n o m è n e s b i o l o g i q u e s , m é c a n i q u e s o u s o c i a u x . O n vo i t a p p a r a î t r e

a lo rs , a v e c le m a t h é m a t i c i e n N o r b e r t W i e n e r , u n e t h é o r i e de la

c o m m u n i c a t i o n f o n d é e s u r u n e t h é o r i e d e l ' i n f o r m a t i o n , a u sens des

m a t h é m a t i c i e n s e t d e C l a u d e S h a n n o n , c ' e s t - à - d i r e a u sens d e

s ignes p o u v a n t c o r r e s p o n d r e à u n e r é a l i t é p h y s i q u e .

L a c o m m u n i c a t i o n est c o n ç u e c o m m e u n c o m p o r t e m e n t

d ' é c h a n g e d ' i n f o r m a t i o n — le t e r m e d e c o m p o r t e m e n t é t a n t c o m -

p r i s d a n s le sens b é h a v i o r i s t e d e p h é n o m è n e o b s e r v a b l e . S ' y r a t t a -

c h e n t les c o n c e p t s d e r é t r o a c t i o n (feed-back), d ' e n t r é e (input) e t d e

so r t i e (output ) , q u i dé f in i s sen t des é l é m e n t s essent ie ls de ce c o m p o r -

t e m e n t . E l a r g i s s a n t d e s r é s u l t a t s m a t h é m a t i q u e s à d e s p h é n o m è n e s

n a t u r e l s e t s o c i a u x , W i e n e r a n a l y s e le m o n d e e n t e r m e s d e c o m p o r -

t e m e n t s d ' é c h a n g e d ' i n f o r m a t i o n et de r é a c t i o n a u x i n f o r m a t i o n s

é c h a n g é e s . T o u s les ê t r e s son t e n g a g é s d a n s ces p r o c e s s u s , q u i o r g a - n i s e n t le f o n c t i o n n e m e n t d e l ' u n i v e r s . Il o p p o s e la c o m m u n i c a t i o n ,

l ' a c t i v i t é s t r u c t u r a n t e d e l ' i n f o r m a t i o n q u i c r é e d e l ' o r d r e , a u

d é s o r d r e e n t r o p i q u e , n o t i o n a p p a r t e n a n t à l a t h e r m o d y n a m i q u e ,

o ù elle d é s i g n e l ' é t a t d ' h o m o g é n é i t é d ' u n s y s t è m e ( t h e r m i q u e ) o ù

les é c h a n g e s se s o n t a r r ê t é s , e t q u i se t r o u v e d a n s u n e s i t u a t i o n d e d é s o r d r e m a x i m a l .

L a t h è s e d e W i e n e r est q u ' i l f a u t l u t t e r c o n t r e le d é s o r d r e e n t r o -

p i q u e e n f a v o r i s a n t l a c o m m u n i c a t i o n , l ' é c h a n g e d ' i n f o r m a t i o n et

la r é g u l a t i o n p a r l ' i n f o r m a t i o n . O n c o m p r e n d q u e c e t t e thèse ,

a p p l i q u é e a u f o n c t i o n n e m e n t socia l , c o n d u i s e à u n e v a l o r i s a t i o n

i n t r i n s è q u e d e la c o m m u n i c a t i o n .

D e ce fait, c o m m e le s o u l i g n e P h i l i p p e B r e t o n , l a c o n c e p t i o n

h u m a n i s t e de l ' h o m m e g o u v e r n é d e l ' i n t é r i e u r a c é d é la p l a c e à

cel le d e l ' h o m m e insc r i t d a n s u n s y s t è m e d e c o m m u n i c a t i o n , d a n s

u n r é s e a u d ' é c h a n g e d ' i n f o r m a t i o n . C e t t e c o n c e p t i o n a des a spec t s

m é c a n i s t e s : l ' h o m m e n ' e s t p a s p r iv i l ég ié d a n s le p r o c e s s u s de c o m -

m u n i c a t i o n , q u i c o n c e r n e e n r é a l i t é t o u t ê t r e e x i s t a n t . L a c o m m u -

n i c a t i o n est p a r t o u t . Les m o d è l e s b i o l o g i q u e s o u m é c a n i q u e s son t

e n effet p a r t i c u l i è r e m e n t va lo r i sés d a n s u n e telle c o n c e p t i o n : la

m a c h i n e , c o m m e l ' o r g a n i s m e v i v a n t , c o n s t i t u e u n d i s p o s i t i f c a p a b l e

d e r é s i s t e r à l ' e n t r o p i e e n c r é a n t de l ' o r g a n i s a t i o n . A u t o m a t i s é e , la

Page 34: Introduction aux médias

m a c h i n e est c a p a b l e d e p r e n d r e des « d é c i s i o n s », d e « r é a g i r » à des i n f o r m a t i o n s , c o m m e u n t h e r m o s t a t r é a g i t à l a ba i s se d e la t e m -

p é r a t u r e e n d é c l e n c h a n t u n d i s p o s i t i f de c h a u f f a g e . L ' o r d i n a t e u r

est la r é a l i s a t i o n la p lu s p a r f a i t e d e ce t y p e d e d ispos i t i f s , p u i s q u e sa f o n c t i o n m ê m e , sa n a t u r e , est de t r a i t e r d e l ' i n f o r m a t i o n . D e ce fait ,

il d e v i e n t u n e m a c h i n e « u n i v e r s e l l e » c a p a b l e d e r e m p l i r n ' i m -

p o r t e q u e l l e t â c h e d o n t o n p e u t d o n n e r u n e d e s c r i p t i o n f o r m a l i s é e .

D a n s c e r t a i n e s a p p l i c a t i o n s e x t r ê m e s des t h é o r i c i e n s d e l ' in te l l i -

g e n c e ar t i f ic iel le , l ' h o m m e est c o n s i d é r é c o m m e u n e m a c h i n e à t r a i t e r d e l ' i n f o r m a t i o n , s u r le m o d è l e d e l ' o r d i n a t e u r . C e t t e

c o n c e p t i o n , a p p l i q u é e à d ' a u t r e s d o m a i n e s , p e u t d o n n e r l ieu à d e s

d é v e l o p p e m e n t s tels q u e c e r t a i n e s t h é r a p i e s c o g n i t i v e s , q u i c o n s i d è -

r e n t la p a t h o l o g i e p s y c h i q u e c o m m e u n d y s f o n c t i o n n e m e n t d a n s le

t r a i t e m e n t d e l ' i n f o r m a t i o n , c o m m e u n e e r r e u r c o g n i t i v e : m a l

c o m m u n i q u e r et m a l c o n n a î t r e l ' e n v i r o n n e m e n t c o n d u i s e n t à la

p a t h o l o g i e e t a u m a l h e u r , il f au t d o n c r é t a b l i r u n e c o m m u n i c a t i o n

h a r m o n i e u s e p o u r r e t r o u v e r la « s a n t é » et le b i e n - ê t r e .

« Homo c o m m u n i c a n s »

C e s a spec t s t h é o r i q u e s liés a u c o n c e p t d e c o m m u n i c a t i o n v o n t

d a n s le sens d ' u n e v a l o r i s a t i o n d e la c o m m u n i c a t i o n p o u r elle-

m ê m e , qu i c o r r e s p o n d à u n e t e n d a n c e p r o f o n d e d a n s les cons -

c iences , d e p u i s l a fin d e la d e u x i è m e g u e r r e m o n d i a l e . L a c o m m u -

n i c a t i o n n ' e s t p a s u n e ac t iv i t é c o m m e les a u t r e s , p u i s q u ' e l l e p e u t se rv i r d e m o d è l e p o u r p e n s e r l ' h o m m e l u i - m ê m e . C ' e s t u n e ac t iv i t é

s t r u c t u r a n t e , l iée, d a n s le cas de l ' h o m m e , a u l a n g a g e . O r , le l a n - gage est i n d i s s o c i a b l e de la n a t u r e d e l ' h o m m e . P o u r L a c a n , l ' in -

c o n s c i e n t est s t r u c t u r é c o m m e u n l a n g a g e . Les s t r u c t u r a l i s t e s y o n t

é g a l e m e n t p u i s é c e r t a i n e s i n s p i r a t i o n s . P o u r les p e n s e u r s de la

s e c o n d e m o i t i é d u X X siècle, l ' a p t i t u d e à la c o m m u n i c a t i o n est fon-

d a m e n t a l e p o u r p e n s e r l ' h u m a i n : il est p a r n a t u r e u n ê t r e c o m m u -

n i c a n t , a u p o i n t q u e p a r f o i s il est r é d u i t à c e t t e seu le f o n c t i o n . Le

t h è m e n ' e s t c e r t e s p a s n o u v e a u , m a i s l ' a m p l e u r q u ' i l a p r i s e d a n s

les c o n s c i e n c e s et les a p p l i c a t i o n s qu ' i l a t r o u v é e s d a n s les soc ié tés e n fon t u n des t r a i t s sa i l l an ts d e c e t t e fin d e siècle.

D e fait, q u a n d o n d é n o n c e les a b u s d e la c o m m u n i c a t i o n e t de

l ' u s a g e des m é d i a s d a n s la soc ié té , c ' e s t e n c o r e p o u r p o i n t e r u n dys- f o n c t i o n n e m e n t : n o n p o u r r e m e t t r e e n c a u s e la nécess i t é d e la

c o m m u n i c a t i o n , m a i s ses m o y e n s , sa f o r m e o u les fins q u ' o n lui fai t servir .

Page 35: Introduction aux médias

L ' é c h e c d u n a z i s m e , l ' e f f o n d r e m e n t d e s sys t èmes c o m m u n i s t e s

s o n t a u t a n t d ' e x e m p l e s o ù la « b o n n e » c o m m u n i c a t i o n c h a s s e la

m a u v a i s e : il s ' ag i s sa i t e n effet d e s y s t è m e s p o l i t i q u e s r e p o s a n t l a r -

g e m e n t s u r la m a n i p u l a t i o n d e l ' i n f o r m a t i o n e t d e la c o m m u n i c a -

t i o n soc ia le à d e s fins i d é o l o g i q u e s . Le t r i o m p h e d ' u n m o d è l e l i bé r a l

l u i - m ê m e l a r g e m e n t c r i t i q u é n ' e s t p a s s ans l ien a v e c sa m a n i è r e d e t r a i t e r l ' i n f o r m a t i o n , e t a v e c s o n i déa l a f f iché de l i be r t é de l ' i n fo r - m a t i o n e t d e d r o i t à la c o m m u n i c a t i o n .

Les p r o m e s s e s de la soc ié t é de c o m m u n i c a t i o n

L a soc ié t é d e c o m m u n i c a t i o n t i en t -e l l e t o u t e s ses p r o m e s s e s ?

S o u v e n t , l ' a c c e n t est mis d a v a n t a g e s u r les m o y e n s de la c o m m u n i -

c a t i o n q u e su r la r éa l i t é des r e l a t i o n s c r éée s e n t r e les h o m m e s . T r o p

s o u v e n t , la c r o y a n c e — jus t i f i ée — d a n s u n effet b é n é f i q u e d e la

c o m m u n i c a t i o n s u r le f o n c t i o n n e m e n t soc ia l se t r a d u i t p a r l ' i d é e

q u e le seul fai t d e c o m m u n i q u e r suffi t p o u r v ivre h a r m o n i e u s e m e n t

e n soc ié té . Il suf f i ra i t a lo r s d e d o n n e r à t ous les m o y e n s d e c o m m u -

n i q u e r e t la c a p a c i t é d e s ' e n s e rv i r p o u r r é s o u d r e t ous les p r o -

b l è m e s . N u l d o u t e q u e les p r o j e t s a c t u e l s d ' a u t o r o u t e s d e l ' i n f o r m a -

t i on , q u i f l e u r i s s e n t p a r t o u t d a n s le m o n d e i n d u s t r i a l i s é , p r o c è d e n t

p l u s o u m o i n s d i r e c t e m e n t d ' u n e telle i n s p i r a t i o n .

Le rapport consacré à cette question par le vice-président de la Commis- sion européenne, en 1994, précise notamment que « les infrastructures de télécommunications peuvent se révéler un instrument extraordinaire à la disposition des peuples pour améliorer la société ». Bien entendu, cette conception est solidement confortée par l'intérêt économique de ce type de grands projets, supposés favorables à la relance de l'activité.

L a c o m m u n i c a t i o n , a ins i , d o n n e l ieu à b i e n d e s a m a l g a m e s :

elle d e v i e n t u n e clé un ive r se l l e , c a p a b l e d e r é s o u d r e auss i b i e n les

t r o u b l e s d e la p e r s o n n a l i t é q u e les d i f f icul tés d e management d a n s

l ' e n t r e p r i s e . A p p l i q u é e i n d i f f é r e m m e n t à t o u s les p r o b l è m e s , elle d e v i e n t s o u v e n t l ' i n s t r u m e n t d u c o n s e n s u s et d e l ' h a r m o n i s a t i o n

d e s v a l e u r s e t des c o m p o r t e m e n t s , a u r i s q u e d ' o c c u l t e r o u de n i e r les conf l i t s et les d i f fé rences .

El le d e v i e n t aussi , p a r f o i s , u n i n s t r u m e n t d e p o u v o i r a u serv ice

d e c e u x q u i o n t a ccè s a u x m é d i a s et q u i b é n é f i c i e n t d e l e u r i m p a c t

e t d e l e u r i m a g e , d o n t n a i s s e n t l a n o t o r i é t é et la cé l éb r i t é . S o u v e n t ,

d e ce fait , le p r o c e s s u s d e c o n s t i t u t i o n de l ' i n f o r m a t i o n , a u sens de l ' é t a b l i s s e m e n t d ' u n savo i r , est o c c u l t é a u p r o f i t d u p r o c e s s u s de

Page 36: Introduction aux médias

c o m m u n i c a t i o n . L ' a c c e n t est mis s u r ce lu i q u i c o m m u n i q u e u n

s a v o i r d e v e n u m e s s a g e , d a v a n t a g e q u e s u r ce lu i q u i é l a b o r e ce

savoir . C e t effet p e r v e r s t o u c h e m ê m e des f o n c t i o n s d o n t l ' e x t r ê m e

s p é c i a l i s a t i o n s e m b l e les m e t t r e à l ' a b r i d e s excès m é d i a t i q u e s :

a insi , la r e c h e r c h e sc i en t i f ique , p a r e x e m p l e , se t r o u v e d e p lu s e n

p lu s liée, d a n s son o r g a n i s a t i o n m ê m e , à la c o m m u n i c a t i o n d e s

r é su l t a t s d e la r e c h e r c h e . Le p r e s t i g e e t la r e c o n n a i s s a n c e soc ia le

s o n t t rès l a r g e m e n t d é p e n d a n t s d u succès m é d i a t i q u e et d e la c a p a -

c i té à « c o m m u n i q u e r ».

O n fai t r é g u l i è r e m e n t ce p r o c è s à la soc ié t é de se v o u e r a u spec -

t ac le p e r m a n e n t d ' e l l e - m ê m e . Il est v r a i , q u ' e n m o i n s d e d e u x ans ,

e n t r e les i m a g e s d e Be r l i n o u d e T i m i s o a r a e t la d i s s o l u t i o n officielle

de l ' U n i o n s o v i é t i q u e , le m o n d e a c h a n g é d e d i r e c t i o n . E t les

m é d i a s , l a t é l év i s ion e n p a r t i c u l i e r , lui o n t of fe r t les i n s t r u m e n t s

d ' u n e n o u v e l l e c iv i l i sa t ion , celle d ' u n v i l lage p l a n é t a i r e . L ' e s p a c e a

é t é abo l i , le t e m p s auss i , a v e c le d i r e c t , les sa te l l i tes et les a t t a c h é -

cases des r e p o r t e r s p o l y v a l e n t s . M a i s le d i r e c t ne n o u s laisse p lu s le

t e m p s d e p e n s e r . L a t é lév i s ion n e se c o n t e n t e p lu s de r a c o n t e r l 'h is-

to i re . El le lui i m p o s e ses h o r a i r e s : e s t -ce u n h a s a r d si les S c u d s i ra -

k i ens a r r i v a i e n t s u r T e l - A v i v q u e l q u e s m i n u t e s s e u l e m e n t a v a n t les

j o u r n a u x té lévisés d u soir , c e u x de Pa r i s , L o n d r e s , N e w Y o r k o u

Los A n g e l e s ? Les h o m m e s d ' E t a t n a i s s e n t et m e u r e n t , p o l i t i q u e -

m e n t , s u r le p e t i t é c r a n , a u m o i n s si l ' o n e n c ro i t l ' o p i n i o n .

Les m é d i a s n e n o u s c a c h e n t p lu s r i en . M a i s a p p r e n n e n t - i l s v ra i -

m e n t q u e l q u e c h o s e à q u e l q u ' u n ? L a t r a n s p a r e n c e q u ' i l s v e u l e n t

é t a b l i r a aussi ses z o n e s d ' o m b r e e t ses p i èges , o ù l ' i déa l d ' o b j e c t i -

vi té est p r i s e n d é f a u t : o n l ' a v u à T i m i s o a r a e t e n I r a k , m a i s les

o c c a s i o n s de s ' e n a p e r c e v o i r son t n o m b r e u s e s . M a n i p u l a t i o n s e t

g o û t d u s p e c t a c l e , p a r f o i s , la m a u v a i s e i n f o r m a t i o n c h a s s e la

b o n n e , e n a v e u g l a n t le p u b l i c p a r le l uxe de la m i se e n s c è n e d ' u n e

i n f o r m a t i o n d e v e n u e s p e c t a c l e , o u b l i e u s e d e sa p r o p r e f ina l i té .

E n o u t r e , d a n s u n e soc ié té o ù l ' o n p r iv i l ég i e les m é d i a s , c ' e s t - à - d i r e la c o m m u n i c a t i o n i n d i r e c t e , u n e soc ié t é o ù c h a c u n est r ivé

d e v a n t l ' é c r a n , n e r i s q u e - t - o n p a s d e p e r d r e la c h a l e u r d e la r e n -

c o n t r e d i r e c t e ? Les m é d i a s , q u i a b o l i s s e n t les d i s t a n c e s , q u i n o u s

t r a n s p o r t e n t e n d i r e c t p a r t o u t d a n s le m o n d e , n o u s r a p p r o c h e n t - i l s

v r a i m e n t d e s a u t r e s ? L a r e c h e r c h e de la t r a n s p a r e n c e a b s o l u e e t le

cu l t e de ce q u i est m o n t r é ne suf f i sent p a s à c a l m e r les v i o l e n c e s ni

à c o n s t r u i r e u n m o n d e apa i sé . C ' e s t q u e ni l a c o m m u n i c a t i o n , ni

les m é d i a s n e suf f i sent à ce t t e t â c h e . N o n qu ' i l s y s o i e n t inu t i les ,

b i e n a u c o n t r a i r e . M a i s ils ne p e u v e n t ê t r e q u ' u n m o y e n d o n t dis-

Page 37: Introduction aux médias

p o s e la soc ié t é p o u r se t r a n s f o r m e r e l l e - m ê m e et a c c o m p l i r des bu t s

q u ' e l l e d o i t se f ixer . L a c o m m u n i c a t i o n n e s a u r a i t ê t r e u n e fin p a r

e l l e - m ê m e . E n r e v a n c h e , elle p e u t ê t r e u n i n s t r u m e n t p u i s s a n t a u

s e rv i ce d ' u n ob jec t i f , q u e l q u ' i l soit.

C ' e s t p o u r q u o i il c o n v i e n t d e n e p a s se c o m p l a i r e d a n s le cu l t e

d e la c o m m u n i c a t i o n e t d e s m é d i a s e n c u l t i v a n t l ' i d é e q u ' i l f a u t

c o m m u n i q u e r t o u j o u r s p l u s et a v e c d e s m o y e n s t o u j o u r s p lu s p e r -

f e c t i o n n é s : il f a u t s u r t o u t c o m m u n i q u e r m i e u x , m e t t r e v é r i t a b l e -

m e n t les h o m m e s e n r e l a t i o n , se d é f a i r e d e la s é d u c t i o n super f ic ie l le

des a r t i f i ces p o u r e x p l o i t e r p lu s u t i l e m e n t le f o r m i d a b l e i n s t r u m e n t

de s a v o i r e t de mi se e n r e l a t i o n q u e p e u v e n t ê t r e les m é d i a s .

Page 38: Introduction aux médias

LECTURES CONSEILLÉES

PREMIÈRE PARTIE

TECHNIQUES ET PRATIQUES DES MÉDIAS

Albert (P.), Tudesq (A. J.), Histoire de la radio-télévision, Paris, PUF, 1986, 128 p. (« Que sais-je? »).

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Blanc (C.), Breton (T.), Le télétravail, La Documentation française, 1994. Boyd-Barret (O.), Palmer (M.), Trafic des nouvelles agences mondiales d'information,

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thèque des idées »).

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Libois (L.-J.), Genèse et croissance des télécommunications, Paris, Masson, 1983, 416 p. (« CNET/CNEJ »).

Lussato (B.), France-Lanord (B.), La vidéomatique : de Gutenberg aux nouvelles technolo- gies de la communication, Paris, Ed. d'Organisation, 1990, 192 p.

Mathien (M.), La presse quotidienne régionale, 2 éd., Paris, PUF, 1986, 128 p. (« Que sais-je ? »).

Mattelart (A.), Stourdze (Y.), Technologie, culture et communication, Paris, La Docu- mentation française, 1982, 2 vol.

McLuhan (M.), Pour comprendre les médias. Les prolongements technologiques de l'homme, trad. de l'anglais, Tours, Marne, Paris, Le Seuil, 1968, 390 p.

McLuhan (M.), La galaxie Gutenberg face à l'ère électronique, trad. de l'anglais, Tours, Marne, 1972, 350 p.

Miège (B.), Pajon (P.), Salaun (J.-M.), L'industrialisation de l'audiovisuel. Des pro- grammes pour les nouveaux médias, Paris, Aubier/INA, 1986, 284 p.

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DEUXIÈME PARTIE

USAGES ET INSTITUTIONS

Agnes (Y.), Durier (M.)., L'entreprise sous presse : le journal d'entreprise, Paris, Dunod, 1992.

Albert (P.), Freud (W. S.), Koch (U.) (Ed.), Allemagne-France : deux paysages média- tiques / Frankreich-Deutschland, Medien im Vergleich- Frankfurt/Main, P. Lang, 1990, 308 p.

Albert (P.), La presse française, 32e éd., Paris, La Documentation française, 1991, 176 p.

Albert (P.), La presse (10 éd.), Paris, PUF, 1994 (coll. « Que sais-je? »). Albert (P.), Histoire de la presse ( 7 éd.), Paris, PUF, 1993 (coll. « Que sais-je? »). Aron (R.), Essai sur les libertés, Paris, Calmann-Lévy, 1965, 240 p. Auvret (P.), Les journalistes, Encyclopédie Dalloz, 1994. Balle (F.), Et si la presse n'existait pas..., Paris, Lattès, 1987, 198 p. Balzac (H. de), Les journalistes : monographie de la presse parisienne et des salons littéraires,

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1991, 106 p. Bertrand (C.-J.), Les médias aux Etats-Unis, 3e éd., Paris, PUF, 1987, 128 p. (« Que

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318 p. Bonnel (R.), Le cinéma exploité, Paris, Le Seuil, 1978, 384 p. Bonnel (R.), La vingt-cinquième image. Une économie de l'audiovisuel, Paris, Gallimard,

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Chamoux (J.-P.), L'appropriation de l'information, Paris, Librairies techniques, 1986, 544 p.

Chamoux (J.-P.), Droit de la communication, PUF, 1994 (« Que sais-je? »). Charon J.-M.), L'état des médias, Paris, La Découverte / Médias/pouvoirs/CFPJ,

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Wallon (N.), Pour un nouveau développement de l'industrie des programmes, Paris, SI, 1993, 78 p.

TROISIÈME PARTIE

LES MÉDIAS, L ' INDIVIDU ET LA SOCIÉTÉ

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trad. de l'anglais, Paris, Fayard, 1987, 2 vol. J o u e t (J.), La communication au quotidien : de la tradition et du changement à l'aube de la

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mann-Lévy, 1989, 282 p. Queré (L.), Des miroirs équivoques. Aux origines de la communication moderne, Paris,

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de l'américain, Paris, Le Seuil, 1978, 240 p. Wolton (D.), War game. L'information et la guerre, Paris, Flammarion, 1991, 290 p. Wolton (D.), Eloge du grand public. Une théorie critique de la télévision, Paris, Flamma-

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Imprimé en France Imprimerie des Presses Universitaires de France

73, avenue Ronsard, 41100 Vendôme Novembre 1994 — N° 41 035

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1

C o l l e c t i o n P r e m i e r

C y c l e

C l a u d e AYME — V e r s i o n a n g l a i s e / F i l i è re c l a s s i q u e

F r a n c i s BALLE — I n t r o d u c t i o n a u x m é d i a s

M a r i e - C l a i r e BANCQUART, P i e r r e CAHNÉ — L i t t é r a t u r e f r a n ç a i s e d u X X siècle

J e a n - L o u i s BANDET — A n t h o l o g i e d e l a l i t t é r a t u r e a l l e m a n d e

H e r v é BÉCHADE — G r a m m a i r e f r a n ç a i s e

L u c i e n BÉLY — L a F r a n c e m o d e r n e 1 4 9 8 - 1 7 8 9

J a c q u e s BEYRIE, R o b e r t JAMMES — H i s t o i r e d e l a l i t t é r a t u r e e s p a g n o l e

J a c q u e l i n e BIDEAUD, O l i v i e r HOUDÉ, J e a n - L o u i s PÉDINIELLI — L ' h o m m e e n d é v e l o p -

p e m e n t

T h é r è s e CHARMASSON, A n n e - M a r i e LELORRAIN, M a r t i n e SONNET — C h r o n o l o g i e d e l ' h i s t o i r e d e F r a n c e

M a r g u e r i t e COCUDE, M u r i e l JOUHANEAU — L ' h o m m e b i o l o g i q u e

D o m i n i q u e COLAS — S o c i o l o g i e p o l i t i q u e

O l i v i e r DUHAMEL — L e p o u v o i r p o l i t i q u e e n F r a n c e . D r o i t c o n s t i t u t i o n n e l , I

B e r n a r d ESNAULT, C h r i s t i a n HOARAU — C o m p t a b i l i t é f i n a n c i è r e

F r a n ç o i s ETNER — M i c r o é c o n o m i e

B r i a n FERGUSON — T h è m e a n g l a i s / F i l iè re LEA

D o m i n i q u e FOLSCHEID, J e a n - J a c q u e s WUNENBURGER — M é t h o d o l o g i e p h i l o s o p h i q u e

D o m i n i q u e FOLSCHEID — L a p h i l o s o p h i e a l l e m a n d e d e K a n t à H e i d e g g e r

J e a n - M i c h e l d e FORGES — D r o i t a d m i n i s t r a t i f

J e a n FRANCO, J e a n - M a r i e LEMOGODEUG — A n t h o l o g i e d e la l i t t é r a t u r e h i s p a n o - a m é r i - c a i n e d u X X siècle

G u y HERMET — L ' E s p a g n e a u X X siècle

W i n f r i d HUBER — L ' h o m m e p s y c h o p a t h o l o g i q u e e t la p s y c h o l o g i e c l i n i q u e

S a m u e l JOHSUA, J e a n - J a c q u e s DUPIN — I n t r o d u c t i o n à la d i d a c t i q u e d e s s c i e n c e s e t d e s

m a t h é m a t i q u e s

E d m o n d J O U V E — R e l a t i o n s i n t e r n a t i o n a l e s

C h a n t a i LABRE, P a t r i c e SOLER — M é t h o d o l o g i e l i t t é r a i r e

P h i l i p p e LABURTHE- TOLRA, J e a n - P i e r r e WARNIER — E t h n o l o g i e - A n t h r o p o l o g i e V i v i a n e d e LANDSHEERE — L ' é d u c a t i o n e t la f o r m a t i o n

F r a n ç o i s LAROQUE, A l a i n MORVAN, A n d r é TOPIA — A n t h o l o g i e d e l a l i t t é r a t u r e

a n g l a i s e

M a r c e l LE GLAY, J e a n - L o u i s VOISIN, Y a n n LE BOHEC — H i s t o i r e r o m a i n e

A l a i n d e LIBÉRA — L a p h i l o s o p h i e m é d i é v a l e

M o n i q u e e t J e a n LOZES — V e r s i o n ang la i s e / Fi l ière LEA

M i c h e l MEYER — L a p h i l o s o p h i e a n g l o - s a x o n n e

A r l e t t e MICHEL, C o l e t t e BECKER, M a r i a n n e BURY, P a t r i c k BERTHIER, D o m i n i q u e

MILLET — L i t t é r a t u r e f r a n ç a i s e d u X I X siècle

C h a n t a l MILLON-DELSOL — Les i d é e s p o l i t i q u e s a u X X siècle

G e o r g e s MOLINIÉ — L a s t y l i s t i q u e

G é r a r d M O T T E T — G é o g r a p h i e p h y s i q u e d e la F r a n c e

Page 49: Introduction aux médias

Claude ORRIEUX, Pauline SCHMITT — Histoire grecque

Françoise PAROT, Marc RICHELLE — Introduction à la psychologie. Histoire et méthode Pierre PECH, Hervé REGNAULD — Géographie physique Michèle-Laure RASSAT — Institutions judiciaires

Olivier REBOUL — Introduct ion à la rhétorique Olivier REBOUL — Les valeurs de l 'éducation

Dominique R o u x , Daniel SOULIÉ — Gestion

Daniel ROYOT, J e a n BÉRANGER, Yves CARLET, Kermi t VANDERBILT — Anthologie de la li t térature américaine

Daniel ROYOT, J e a n - L o u p BOURGET, Jean-Pierre MARTIN — Histoire de la culture américaine

Pascal SALIN — Macroéconomie

Jean-François SIRINELLI, Robe r t VANDENBUSSCHE, J e a n VAVASSEUR-DESPERRIERS — La France de 1914 à nos jours

Patrice SOLER, Chanta l LABRE — Méthodologie littéraire

Nicolas TENZER — Philosophie politique Dominique TURPIN — Droit constitutionnel Yvette VEYRET, Pierre PECH — L 'homme et l 'environnement

Annick WEIL-BARAIS — L 'homme cognitif M a r y WOOD — Thème anglais / Filière classique

Jean-Jacques WUNENBURGER — Questions d'éthique H u b e r t ZEHNACKER, Jean -Claude FREDOUILLE — Littérature latine

Michel ZINK — Littérature française du Moyen Age Charles ZORGBIBE — Chronologie des relations internationales depuis 1945 Charles ZORGBIBE — Histoire de la construction européenne

Roger ZUBER, Emmanue l BURY, Denis LOPEZ, Liliane PICCIOLA — Littérature française d u XVII siècle

Page 50: Introduction aux médias

Médias, multimédias, autoroutes de l'information,

vidéo à la demande, services télématiques : à l'aube

du XXI siècle, une révolution s'annonce, sans équi-

valent depuis Gutenberg ou depuis l'avènement, au

siècle dernier, des grands quotidiens. Quels sont

ces médias ? A quelles règles sont-ils soumis ?

Quel pouvoir exercent-ils sur les individus et sur les sociétés ?

C'est à ces questions essentielles que l'auteur

apporte ici des réponses aussi simples et précises

que possible. Cet ouvrage présente d'abord les

médias en tant que techniques ; il met ensuite en

lumière leurs pratiques et leurs usages en les analy- sant ; il éclaire enfin les relations existant entre

les médias, l'individu et la société.

Il facilite ainsi à chacun d'entre nous la compréhen-

sion d'un "système médiatique" de plus en plus

envahissant dans notre vie quotidienne, tout en

mettant au jour les enjeux économiques et culturels

que les médias, anciens et nouveaux, désignent à

notre attention pour le monde de demain.

Page 51: Introduction aux médias

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

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