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Les cahiers de la bio-énergie - 9 Propos recueillis par Daniel Perraud Interview L a kinésiologie se caractérise par un simple test musculaire qui informe sur les aspects organiques fonctionnels, psycho-émo- tionnels et structurels de la personne et de très nombreuses équilibrations par voies réflexes, mais quelle en est la philosophie ? Nous avons interviewé Jean-Claude Guyard, directeur de l’EKMA ® qui forme des kinésiologues ® depuis plus de 20 ans. Daniel Perraud : Pourquoi parle-t-on de plus en plus de la kinésiologie, que l’on dit « révolutionnaire » ? Jean-Claude Guyard : Le terme révo- lutionnaire ne convient pas parce qu’il évoque un changement brutal. Je préfère le terme « évolutionnaire » qui évoque un changement adapté sans la moindre notion de nocivité pour la personne. D. P. : Concrètement comment peut-on envisager un changement rapide et non brutal ? J.-C. G. : En ayant un contrôle constant de ce qui se passe chez la personne qui consulte. Cela est possible grâce à un test musculaire qui vérifie à chaque instant que le changement avance à la vitesse maxi- mum en fonction du consultant sans jamais dépasser ce qu’il peut assumer. La kinésiologie n’a rien de médical, mais on peut établir une analogie avec un moni- teur qui contrôle pendant une intervention chirurgicale les fonctions vitales du patient. D. P. : Vous insistez sur le fait que la kinésiologie n’est pas une médecine. Pourquoi ? J.-C. G. : Parce que le rôle de la méde- cine est de traiter les maladies, affections diverses, accidents, etc. Le champ d’inter- vention de la kinésiologie commence là où se termine la médecine. « La santé est le silence des organes » disait le Dr Alexis Carrel. Les organes de nos clients sont silencieux, mais nous vivons dans un pays où les gens sont dans des états de mal-être qui ne correspondent pas à des symptômes. Il n’y a pas de diagnostic à établir. Ce mal-être est individuel et aucun écrit des siècles passés ne décrit de tels états émotionnels. Le corps médical les éti- quette volontiers « angoisse », ce qui justifie des prescriptions médicamenteuses. Mais l’étude approfondie de ces états de « mal- être » aborde des questions fondamentales auxquelles notre culture ne répond plus. D. P. : Quelles seraient d’après vous les nouvelles conditions de vie actuelle responsables de ces états ? J.-C. G. : De tous temps, l’humanité a toujours eu à affronter des stress ponc- tuels : épidémies, guerres, famines, etc. Nous avons le privilège de vivre en paix dans un pays riche. De nouveaux besoins apparaissent qui ne sont pas dans le domaine de la survie comme dans les pays en voie de développement, mais des besoins d’amélioration de la qualité de vie. D. P. : C’est-à-dire ? J.-C. G. : Jamais nos concitoyens n’ont eu à faire face à autant de nécessités d’adaptation aux conditions de la vie quo- tidienne. Un exemple que vous connaissez bien : l’alimentation. Jamais il n’a été autant nécessaire de contrôler ce que nous man- geons. Quelques émissions de TV ont com- mencé à dire certaines vérités jusqu’alors Jean-Claude Guyard, directeur de l’EKMA ® La philosophie de la kinésiologie date-t-elle de 24 siècles ? © EKMA

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Propos recueillis par Daniel PerraudInterview

La kinésiologie se caractérise par un simple test musculaire qui informe sur les aspects

organiques fonctionnels, psycho-émo-tionnels et structurels de la personne et de très nombreuses équilibrations par voies réflexes, mais quelle en est la philosophie ?

Nous avons interviewé Jean-Claude Guyard, directeur de l’EKMA® qui forme des kinésiologues® depuis plus de 20 ans.

Daniel Perraud : Pourquoi parle-t-on de plus en plus de la kinésiologie, que l’on dit « révolutionnaire » ?

Jean-Claude Guyard : Le terme révo-lutionnaire ne convient pas parce qu’il évoque un changement brutal. Je préfère le terme « évolutionnaire  » qui évoque un changement adapté sans la moindre notion de nocivité pour la personne.

D. P. : Concrètement comment peut-on envisager un changement rapide et non brutal ?

J.-C. G. : En ayant un contrôle constant de ce qui se passe chez la personne qui consulte. Cela est possible grâce à un test musculaire qui vérifie à chaque instant que le changement avance à la vitesse maxi-mum en fonction du consultant sans jamais dépasser ce qu’il peut assumer.

La kinésiologie n’a rien de médical, mais on peut établir une analogie avec un moni-teur qui contrôle pendant une intervention chirurgicale les fonctions vitales du patient.

D. P. : Vous insistez sur le fait que la kinésiologie n’est pas une médecine. Pourquoi ?

J.-C. G. : Parce que le rôle de la méde-cine est de traiter les maladies, affections diverses, accidents, etc. Le champ d’inter-vention de la kinésiologie commence là où se termine la médecine. «  La  santé est  le  silence  des  organes  » disait le Dr Alexis Carrel. Les organes de nos clients

sont silencieux, mais nous vivons dans un pays où les gens sont dans des états de mal-être qui ne correspondent pas à des symptômes. Il n’y a pas de diagnostic à

établir. Ce mal-être est individuel et aucun écrit des siècles passés ne décrit de tels états émotionnels. Le corps médical les éti-quette volontiers « angoisse », ce qui justifie des prescriptions médicamenteuses. Mais l’étude approfondie de ces états de « mal-être » aborde des questions fondamentales auxquelles notre culture ne répond plus.

D. P. : Quelles seraient d’après vous les nouvelles conditions de vie actuelle responsables de ces états ?

J.-C. G. : De tous temps, l’humanité a toujours eu à affronter des stress ponc-tuels : épidémies, guerres, famines, etc. Nous avons le privilège de vivre en paix dans un pays riche. De nouveaux besoins apparaissent qui ne sont pas dans le domaine de la survie comme dans les pays en voie de développement, mais des besoins d’amélioration de la qualité de vie.

D. P. : C’est-à-dire ?

J.-C. G. : Jamais nos concitoyens n’ont eu à faire face à autant de nécessités d’adaptation aux conditions de la vie quo-tidienne. Un exemple que vous connaissez bien : l’alimentation. Jamais il n’a été autant nécessaire de contrôler ce que nous man-geons. Quelques émissions de TV ont com-mencé à dire certaines vérités jusqu’alors

Jean-Claude Guyard, directeur de l’EKMA®

La philosophie de

la kinésiologie

date-t-elle de

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Interviewcachées. Les gens ont des difficultés à s’y retrouver. Nous avons décidé de mettre à la portée d’un public très large des stages très courts et peu coûteux afin que toute personne soucieuse de sa santé puisse tester si les aliments qu’elle se propose d’ingérer lui sont bénéfiques ou pas.

D. P. : L’alimentation est-elle la seule source de stress ?

J.-C. G. : Hélas, non ! Chaque jour, nous sommes assaillis par des informations intellectuelles et émotionnelles qui saturent notre système nerveux. Nous ne pouvons plus nous en passer sous peine d’avoir l’impression de nous couper du monde. Je ne fais pas seulement allusion aux infos ou à la télévision, mais aussi aux moyens modernes de communication : fax, internet, téléphone, transports rapides, nouvelles technologies, etc. Même les « distractions », normalement conçues pour nous détendre sont envahies de scènes inutilement vio-lentes bousculant notre monde émotionnel. Je ne parle pas des scènes émouvantes, qui nous remuent sentimentalement par-lant, mais des montages informatiques, accompagnés de sonorisations agressives. Il en résulte un « monde  virtuel » très per-turbant sur le plan neurologique. Ce n’est plus notre sensibilité qui est sollicitée, mais notre sens des réalités que nous perdons peu à peu. Le cerveau intègre comme réelles ces images et les émotions qui vont avec. Ajoutez à cela la consommation de drogues autorisées ou non et vous consta-tez que les personnes perdent leurs facul-tés à gérer elles-mêmes leurs angoisses.

D. P. : Les jeunes sont-ils plus vulné-rables que leurs aînés ?

J.-C. G. : Oui, et je suis étonné du silence apporté à un phénomène que je vois se développer dangereusement : la multiplication de cas de jeunes gens entre 18 et 27 ans qui vivent en retrait du monde actif, se levant vers midi après avoir passé une partie de la nuit devant leur ordinateur dont ils ne tirent aucun bénéfice culturel. Ils perçoivent le monde social comme s’ils étaient de l’autre côté d’une vitre invisible qui les isole, mais qu’ils n’envisagent pas d’ouvrir. Cette démotivation proche de la léthargie est inquiétante et reflète une inhi-bition de l’action. Celle-ci est quelquefois le prolongement de ce que vivent les adultes qui les ont élevés : un sentiment de préca-rité affective, sociale ou financière.

D. P. : Trouve-t-on ce type de mal-être exclusivement chez les jeunes ?

J.-C. G. : Non. On trouve aussi ces sen-timents d’isolement chez des personnes vivant en famille dans des conditions cor-respondant aux critères de ce qu’il est convenu de nommer le bonheur.

Ainsi, la toile de fond de la vie de beau-coup de nos contemporains est colorée d’une angoisse.

La kinésiologie est de loin la meilleure réponse à ce stress existentiel qui pourrait devenir dans l’avenir la principale cause de problèmes majeurs de santé.

D. P. : Quels sont vos moyens d’inter-vention ?

J.-C. G. : J’ai fait allusion tout à l’heure au test musculaire. Un kinésiologue® doit l’utiliser constamment comme un moyen d’exploration lui permettant d’accompagner son client dans l’investigation de lui-même. En cours de séance, le test est aussi un moyen de choisir les meilleures équilibra-tions dans la vaste panoplie de techniques dont nous disposons. Mais l’essentiel de son utilité est de vérifier dès le début, et pendant la consultation, que les sujets

abordés sont vraiment prioritaires pour le bien-être de la personne.

D. P. : Comment faites-vous ?

J.-C. G. : Notre école a mis au point une stratégie très spécifique que nous nommons « syntonisation ». Ce terme signi-fie la mise en relation profonde entre un praticien et son consultant. Techniquement, c’est une synthèse de l’approche corpo-relle du test kinésiologique et de l’art du questionnement qui date de 24 siècles, puisque c’est Socrate qui, le premier, a fondé la notion de l’accompagnement d’une personne jusqu’à « la naissance à elle-même ».

D. P. : Comment cela se passe-t-il ?

J.-C. G. : Cet art de l’accompagnement ne nécessite pas de questions de la part du praticien, mais consiste à souligner parmi les propos du client ceux qui vont le mener à se poser à lui-même les questions fon-damentales qui ne concernent que lui. Ce sont les réponses apportées par le système musculaire du client qui indiquent au prati-cien ce qui doit être souligné, jamais son mental. Nous partons du principe que le

Le test musculaire manuel est l’outil de base du kinésiologue®, il permet de situer un déséquilibre énergétique grâce à la réponse du muscle (physique). Il permet également de détecter les éléments de stress enfouis au plus profond de nous-mêmes (énergétiques, émotionnels, mentaux) afin de pouvoir apporter les corrections nécessaires.

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Interviewcorps est la matérialisation de l’inconscient. Cela exige de la part du professionnel une éthique extrêmement stricte, puisque toute forme de suggestion ou d’induction serait une faute professionnelle.

D. P. : Lorsqu’une personne se retrouve en face d’une « vraie question » le concer-nant profondément, a-t-il un moment diffi-cile à passer ?

J.-C. G. : Quelquefois, oui et pour l’ai-der, nous disposons d’un grand nombre de techniques élaborées, très efficaces et non médicales tirées des principes de neuro-physiologie ou de réflexologie.

D. P. : Vous avez des exemples ?

J.-C. G. : La méthode « Santé par le Toucher » permet d’établir un profil énergé-tique selon les approches chinoises et l’on corrige avec des zones réflexes connues depuis environ 80 ans, issues de l’ostéo-pathie.

Des exercices d’exploration du champ visuel développent les principes de l’EMDR, méthode décrite par le Dr David Servan Schreiber. Ces exercices permettent de diminuer immédiatement des stress impor-tants récents ou anciens. D’autres tech-niques utilisent des réflexes sur la peau qui viennent s’ajouter aux réflexologies déjà connues. Il y a aussi des mouvements cor-porels qui mettent en évidence la relation étroite entre la motricité et la gestion par le cerveau des principes d’adaptation aux changements.

Nos moyens pédagogiques permettent d’initier les personnes à ces méthodes en 7 jours. Mais attention, ça ne suffit pas pour devenir professionnel !

D. P. : Le test musculaire est-il vrai-ment objectif ou bien influençable par le praticien ?

J.-C. G. : Heureusement que le test n’est pas objectif ! S’il l’était, il transforme-rait le consultant en objet ! Une séance de kinésiologie est destinée à prendre en compte le besoin réel du client. On ne cherche jamais à le classer dans une caté-gorie ! Chacun des six milliards d’humains est unique. Si chacun d’eux consultait un kinésiologue®, il n’y aurait pas deux séances semblables.

Ce qui se passe entre un bon kinésio-logue® et son client peut être résumé par un mot : égrégore, qui varie beaucoup en

fonction de ce que vit émotionnellement le client et peu en fonction de ce qu’il pense.

D. P. : Vous pouvez expliquer ce que c’est ?

J.-C. G. : L’égrégore a pour définition la résonance vibratoire émise par la psy-ché d’un groupe de personnes vibrant sur une note déterminée. Ce qui est testé lors d’une séance de kinésiologie est un mini égrégore né de la rencontre du praticien et de son client. C’est une unification de leurs champs d’énergie dont il résulte une ambiance, une fréquence particulière, une sorte d’entité composée de tout ce qu’est le consultant (le client) et de toutes les compétences et qualités humaines du praticien. C’est une relation qui repose sur une confiance réciproque excluant toute manipulation.

D. P. : Dans la vie de tous les jours, ce que vous nommez égrégore existe-t-il ?

J.-C. G. : Si vous discutez d’un sujet intéressant avec un ami et qu’un autre ami arrive, l’ambiance change. Pourtant il ne dérange pas ! Si un quatrième ami se joint, l’ambiance change encore. Chacun est le bienvenu et apporte sa longueur d’ondes, modifiant la fréquence.

D. P. : Quelles sont les qualités sou-haitables chez un kinésiologue® en consul-tation ?

J.-C. G. : Celles de l’eau à température ambiante : inodore, incolore, insipide et sans saveur !

D. P. : Doit-il perdre sa personnalité ?

J.-C. G. : Non, au contraire ! Revenons à ce que nous avons dit sur l’eau : prendre la forme du récipient qui la contient en gardant toutes ses qualités signifie que le profession-nel respecte son client en attachant la même importance que lui aux éléments de sa vie. Le test musculaire pratiqué fréquemment signale immédiatement au praticien si quelque chose d’important a été dit par le client. L’information ainsi collectée est comme un fil conducteur qui va guider le kinésiologue® à la cause origi-nelle du comportement qui rend malheureux le client depuis parfois des années. Les équi-librations faites au fur et à mesure permettent une évolution en douceur.

Remarquez que c’est bien le corps du client qui dirige l’entretien et non pas le mental du praticien.

D. P. : Le praticien en kinésiologie ne risque-t-il pas de s’immiscer dans la vie privée de son client ?

L’EMDR est une thérapie appartenant aux neuro-sciences découverte en 1987 aux États-Unis par Francine Shapiro. Le bon équilibre de notre vie psychique est la résultante d’un échange actif entre nos deux cerveaux. Le cerveau cognitif, conscient, rationnel, tourné vers le monde extérieur et le cerveau émotionnel, inconscient, avant tout connecté au corps. La pratique de l’EMDR est précédée d’un ou plusieurs entretiens au cours desquels le patient déroule son histoire – ce qui permet le début d’une relation de confiance entre thérapeute et patient. Ainsi se dessinent les souvenirs traumatiques à traiter.

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Interview

J.-C. G. : C’est une question de cheminement personnel que le praticien doit avoir fait et qui génère une éthique professionnelle. Celle-ci ne s’apprend pas dans une université. Le client paie des honoraires pour que le professionnel fasse un travail. Ce travail consiste à l’ac-compagner dans la compréhension et la libération des raisons qui l’ont fait organi-

ser sa vie d’une façon qui ne lui convient pas. Si le kinésiologue® se contente de l’écouter avec son intellect, et d’analyser ce qu’il dit, il imite le « psy ». Or, il n’est pas psy et ne veut pas l’être. Son raison-nement et son savoir sont comparables à un outil informatique à la disposition d’un objectif défini par le client et confirmé par test.

D. P. : Pourquoi avez-vous préci-sé que l’eau devait être à « température ambiante » ?

J.-C. G. : Par analogie avec l’eau, si seul mon intellect est sollicité pendant un entretien, symboliquement, je deviens froid comme un bloc de glace, inadapté et indis-ponible à l’autre. Mon cœur dégageant une chaleur humaine maintient la relation dans une fluidité favorisant la confiance.

Une autre particularité de l’eau est de s’évaporer en chauffant. Par analogie, si mes émotions m’envahissent et s’expriment pendant une consultation, je perds ma consistance, mon client ressent le manque de présence d’un accompagnant neutre sur qui il aimerait pouvoir compter.

D. P. : Y a-t-il d’autres qualités souhai-tables chez un kinésiologue® ?

J.-C. G. : A chaque instant de la consul-tation, le kinésiologue® utilise un test pour interroger le corps en tant que manifestation physique de l’inconscient. Tous les registres de la vie peuvent être concernés. Ce qui fait la valeur de l’entretien est directement lié à la justesse des questions qui sont posées par l’intermédiaire du test. L’intuition apparaît alors comme une qualité essentielle, mais j’insiste sur le fait qu’elle doit toujours être vérifiée par le test musculaire car le praticien demeure un humain avec ses faiblesses, et le risque de projeter sa propre problématique sur le client doit être évité en testant tout.

D. P. : Posez-vous des questions à vos clients ?

J.-C. G. : Le moins possible, car une question posée directement peut induire. Revenons à l’idée de l’eau. La fluidité men-tale du praticien lui permet de se couler dans la réalité de son consultant comme un liquide dans un vase. Les frontières qui limitent habituellement les relations dis-paraissent, ce qui permet au client d’aller beaucoup plus loin dans l’exploration de lui-même. Le questionnement sous-tend la relation, et demeure inhérent à tout progrès humain individuel ou collectif.

D. P. : Auriez-vous un exemple ?

J.-C. G. : Je n’ai jamais posé la ques-tion : « Quel est votre vrai désir ? ». Elle apparaît pourtant dans le cours de l’évolu-tion d’une personne qui s’aperçoit qu’elle a consacré sa vie à satisfaire le désir de ses

Le tapping en KINESIO® est utilisé pour le soulagement de la douleur. L’utilisation systématique du test musculaire assure des résultats rapides. Le tapotement se fait au rythme de deux par seconde.

Puis le kinésiologue® tapote le point d’acupuncture indiqué par le test musculaire en même temps qu’il garde un contact avec le dernier point du méridien.

Le principe est simple : on détermine le méridien concerné par le test.

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Interviewparents… morts depuis longtemps. Peu de gens ont conscience de leur vrai désir de vie, et ce vide peut les mener jusqu’à la dépression ou à un terrain pathogène…

D. P. : Si ce questionnement est constant, voulez-vous dire que vous n’avez pas de conviction ni de certitude et que vous vivez dans le doute ?

J.-C. G. : Non ! Le doute et le questionne-ment sont deux états d’esprit très différents auxquels on peut ajouter la notion de dogme qui exclut le doute et le questionnement.

D. P. : En quoi différenciez-vous le doute, le dogme et le questionnement ?

J.-C. G. : Regardez ce shéma.

D. P. : Pourrait-on imaginer trois dialo-gues possibles entre un client qui consul-terait trois praticiens différents, dont les deux premiers sont des caricatures… ?

J.-C. G. : Supposons que le premier soit à tendance « rigide, eau gelée » :

- Je vous consulte parce que  j’ai mal dans le dos et …

- Allongez-vous.En s’allongeant avec des larmes dans les

yeux, le client dit d’une voix tremblante- Tout cela m’épuise…Le praticien répond : -  Ça  s’arrangera  !  Pour  l’instant  vous 

devez  voir  un  médecin  pour  qu’il  vous prescrive une radio… En attendant, je vais vous appliquer un traitement réflexe…

Cette attitude montre une résistance de la personne à tout ce qui n’entre pas dans le cadre de son formatage intellectuel et technique. Elle montre un scepticisme systématique et distancie le vécu personnel – le sien et celui des autres – sous prétexte d’objectivité, et s’éloigne du monde sensible ou affectif. Elle raisonne mais ne résonne pas… Précisons que cela est justifié dans les médecines d’urgence, mais pas dans une relation de développement personnel.

Supposons que le second soit à ten-dance « diluée, vapeur d’eau » :

-  Je  vous  consulte  parce  que  j’ai  mal dans le dos et …

- Ah ! Le dos ! Beaucoup de gens ont mal dans le dos ! Il faut voir du côté affectif, car c’est souvent un manque d’Amour !

- Avec des larmes dans les yeux, le client dit : tout cela m’épuise…

Les yeux au ciel, le praticien répond :«  Le  karma,  tout  vient  de  là  !  C’est  à 

cause  de  ce  que  vous  avez  fait  dans  vos vies antérieures… !

L’attitude du « dogme » résulte d’une fusion et d’une implication émotionnelle de la personne avec des informations interprétées dans le cadre d’une idéologie. La dispersion de la personnalité est alors comparable à l’eau se transformant en gaz sous l’effet de

la chaleur de la même manière que le raison-nement disparaît sous l’effet d’une émotion.

Il n’y a alors plus de place pour le doute ni pour le questionnement sous le prétexte qu’il y a détention de l’unique vérité vécue pas-sionnément. Cette attitude menant à l’obs-curantisme, à l’aveuglement et quelquefois au fanatisme se rencontre dans tous les milieux : scientifiques, politiques, religieux, professionnels, etc.

D. P. : Que ressent le client dans ces deux cas ?

J.-C. G. : Il ressent une absence d’écoute. Il se sent interrompu, incompris, non entendu et non regardé, comme s’il n’existait pas.

Il sent confusément que l’objectivité le transforme en objet.

D. P. : Pouvez-vous nous dire mainte-nant comment agit le troisième praticien à tendance « adapté,  eau fluide ».

J.-C. G. : - Je vous consulte parce que j’ai mal dans le dos …

- Depuis quand ?-  Longtemps.  (Avec des larmes dans les

yeux et la voix tremblante)… Tout cela m’épuise.

-  Quand  vous  dites  «    tout  cela  »,  à quoi pensez-vous ? Allongez-vous s’il vous plaît…

- C’est trop long à dire…- Le praticien dit, en contactant de la

main la zone sensible : je vous écoute… »

D. P. : Cela semble très simple…

J.-C. G. : C’est simple, en effet très simple, parce que l’attitude de questionne-ment implique une ouverture accueillant des réponses comme un récipient pouvant être rempli par un liquide. On est alors ouvert aux informations ou à d’autres façons de penser, sans pour autant y adhérer si on ne les sent pas juste.

Autrement dit, on reste soi-même, exac-tement comme l’eau à l’état fluide, gardant sa

nature. La pratique montre qu’une «  attitude  fluide » chez le praticien facilite chez le client le même comportement. Il se sent invité à un « lâcher prise » qui peut devenir, lui aussi, fluide.

D. P. : Ce comportement est-il propre à la kinésiologie ?

J.-C. G. : Non ! Elle date d’au moins 2400 ans puisqu’on en trouve les principes dans la Maïeutique de Socrate. Celui-ci dont la mère était accoucheuse, utilisait ce terme pour définir sa méthode de dialogue per-mettant à un esprit d’accoucher de vérités demeurées jusqu’à présent cachées. On peut dire que la kinésiologie est l’art d’accompa-gner une personne dans la découverte de ce qu’elle est en profondeur au cours d’un dialogue global. La grande différence entre la kinésiologie et l’approche de Socrate, c’est que le dialogue ne se limite pas à la parole. En effet, celle-ci est constamment validée par le test musculaire qui nous maintient en relation avec le corps du client. Celui-ci étant pour nous la matérialisation de ce que Freud a nommé inconscient, ce test est comparable à la boussole pour les anciens navigateurs. Nous gagnons énormément de temps dans un travail réellement global… Ce n’est pas le

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mental du praticien qui analyse les propos tenus, mais le corps du client qui signale les points importants en fonction de l’objectif que le consultant a lui-même fixé.

D. P. : Y a-t-il une autre analogie entre l’attitude dite de « questionnement » et l’eau ?

J.-C. G. : Oui, l’eau, essentielle à la survie, est aussi fondatrice de nos cultures.

Au cours des siècles, les langues se sont construites d’abord sur des sons. Or, dans de nombreuses langues, ce sont les mêmes sons qui expriment une question et la notion de liquide.

D. P. : Vous avez des exemples ?

J.-C. G. : En français, quand vous prononcez le mot « quoi ? », puis le mot « aquatique » vous entendez aussitôt l’ana-logie de son, ainsi que dans d’autres lan-gues d’origine latine : « que ? » et « aqua » mais aussi dans d’autres langues telles qu’en anglais : « what ? » et « water », en allemand : « was ?» et « Waser », en arabe « Matha ? » et « maa », etc. J’expérimente

actuellement les prolongements de ces idées et en publierais peut-être un jour les résultats… (Voir tableau ci-dessous)

D. P. : Votre école assure des forma-tions de kinésiologues® et de formateurs. Quelles sont les conditions d’entrée ?

J.-C. G. : La kinésiologie n’étant pas médicale, nos formations sont ouvertes à tous mais des entretiens sont nécessaires, éventuellement par téléphone, car les motiva-tions de nos stagiaires sont plus importantes à nos yeux pour l’avenir de la kinésiologie que le niveau scolaire.

D. P. : Comment fonctionne votre école ?

J.-C. G. : En stages résidentiels de courte et moyenne durée. Au total 500 heures de formation sont nécessaires pour devenir kinésiologue®. Chaque stagiaire peut choisir son rythme et répartir ses Unités de Valeur entre une et trois années. Nous assurons trois promotions par an, ce qui apporte à cha-cun la garantie de ne pas dépasser le temps qu’il s’est fixé pour sa formation, puisque même s’il a un empêchement, le même stage est programmé trois mois après…

D. P. : Votre école a-t-elle des spécifici-tés « exclusives » ?

J.-C. G. : Oui, depuis sa création, notre société Kinésio® a modifié certaines tech-niques de manière à les adapter à la clientèle et aux lois françaises. Il en résulte des stages d’application des principes de Kinésio® pro-grammés régulièrement tels que :

- Aura  kinésiologie qui permet à quelqu’un n’ayant aucun « don » d’intervenir à coup sûr et avec une grande précision dans les Champs d’Energie Humaine.

- Réflexologie  Cranio-Sacrée, basée sur le « Mouvement Respiratoire primaire » des ostéopathes, mais sans manipulation ostéopathique…

- Kinésiologie  Relationnelle  :  « Mieux vaut étudier l’anatomie d’une relation avant d’être contraint d’en faire l’autopsie ».

- Maman Bébé efface les stress pouvant quelquefois ternir l’étape privilégiée de la re-lation d’une femme avec son enfant pendant la grossesse et les premières années.

- Morpho kinésiologie aborde les qua-lités physiques ou morales qui nous attirent chez l’autre jusqu’au jour où… « Ce que j’ai-mais en toi m’énerve ».

- Naturo-Kinésiologie utilise le test musculaire pour approfondir et préciser les modalités d’une naturopathie de pointe.

- Ennéagramme et kinésiologie qui per-met d’acquérir des bases d’une psychologie humaniste concrète et profonde dont on dit que les origines remontent au XIIe siècle. Là aussi, nous nous référons à de grandes tra-ditions qui sont plus que jamais d’actualité et qui ont fait leurs preuves…

- Par ailleurs, nous enseignons des techniques remarquables pour le soula-gement de la douleur. Par exemple, dans «  Santé  par  le  Toucher  », le  Tapping  ou tapotement des points d’acupuncture.

D. P. : Y a-t-il un examen de fin d’études ?

J.-C. G. : Nous n’employons plus le terme d’examen impressionnant pour les per-sonnes inquiètes de n’avoir pas fait d’études, alors que le bon sens, l’éthique et l’intelli-gence ne sont pas le monopole des univer-sitaires. Nous préférons le présenter comme un contrôle des connaissances qui comporte un QCM – questionnaire à choix multiples, plus facile pour les personnes craignant les examens ! – et une partie pratique.

D. P. : Quel avenir prévoyez-vous pour les kinésiologues® ?

J.-C. G. : Les kinésiologues® ont le même avenir que les ostéopathes et les acupuncteurs avaient dans les années 80 : magnifique… Ils ont un avantage de plus : le public est de mieux en mieux informé et met en cause les pratiques conventionnelles.

Il me semble évident que nous sommes à l’aube de la kinésiologie et j’espère continuer à participer à son développement… n

Pour tous renseignements concernant

LES FORMATIONS EN KINÉSIOLOGIE,

s’adresser à

l’EKMA35 chemin du Gigot, 91250 SAINTRY

Tél. : 01 60 75 54 68

Site : www.kinesio.fr

Mail : [email protected]

Langage Fluide Questionnement

Italien, Espagnol aqua quoi ? ou 

qu’est-ce ?

Anglais water what ?

Allemand waser was ?

Arabe maa maa (tha) ?

Hébreu my (mi) qui ?

Grec mudao mueo (initier) ?

Socrate s’inspira du métier de sage-femme que sa mère exerçait pour établir sa méthode thérapeutique.  Il décida de  faire accoucher les esprits comme sa mère faisait accoucher les enfants, il fonda de la sorte la maïeutique (du grec maieutikê, signifiant : art de l’accou-chement) et se définit ainsi comme l’accou-cheur de l’esprit humain. Car contrairement à d’autres méthodes, la maïeutique indique que les réponses proviennent de l’intérieur, la per-sonne porte en elle les problèmes et leurs so-lutions. Faire accoucher l’esprit, signifie faire découvrir à l’autre des vérités qu’il porte en lui mais auxquelles il n’a pas encore accès.