Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

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Transcript of Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

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Page 2: Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

r iê:*v'lL H:ËÂE=f 5LË'-i:rÉ', .M;}ffi& f{} ruAF&Ét

Ces dernièrcs semaines, il était impossible de pos;er un regard surla <<Une>> d'un journal, ou d'ouvrir un mail, sans tromber sur lespolémique:; qui ont opposé le chef du uvernement, AbdelilahBenkirane et/ou le rninistre de la Communication, Mustapha El

Khalfi, d'une part, aux professionnels du secteur, notammentaudio-visuerl et aux rJéputés de I'opposition, d'autne part.Principale accusatio,n: le gouvernement -et particulièrement lePf D, parti qlui est à :;a tête- veut exercer une mainmise sur ce sec.teur et, du thit de so,n r rentiel islamiste, tente dle restreindre leslibertés et rnettre fin à I'ouverture.Pétition par-ci, formule malheureuse lâchée au Parlement par-là,controverses en charîne... Sans compter la tensiorr qui accom-pagne les rr rmes en cours de négociation, concernant tant lapresse écrite (code de la presse, code du journalisrte profession-nel, Conseill national de la presse...) que le secteur audio-visuel...La <<sauce>> ne cesse de monter.Comment lvlustapha El Khalfi, qui était lui-même -avant de deve-nir ministrerde la Communication, à la faveur de la victoire de sonparti (le Pf D) aux derrnières élections- journaliste et membre actifde la Fédération des;éditeurs de journaux, expliqure-t-il cette situa-tion I Y a-t-il une stratégie de son parti et de son département,consistant à imposer une idéologie, ou une vision islamiste, auxmédias putrlics ? Qu'en est-il des réformes en cours et des te sattendus, notamment le code de la presse l

semaine au Reporterr.

V+il5 çi1,ç$ aul*urci'irLri *ru

tcnt'rr: -ci'r.; lre gta nele

F oltrlilirj'.1n:, ri;tn:, I*g nie*,1i;1,.

r:t el.r lein e.ie i'*ppr*silIeln.t'lrrtlïi:s il{} E;{'Ëlir les racs,JttF{:;,:lr,i leF e:t-i i e:q;-!etertierrril

Pour commen,cer', je dirais qu'il n'y a pas

une campagrLe proprernent dite. Aucontraire, j'esl;ime que (e qui se passe

aujourd'hui est une preu\ie de santé, unepartie du débat démocratique exigé dansnotre pays.

f.rrtei e*t aicr:; frr itirtei .luprnL,i*rreiIl s'agit de nombre de partis politiques de

l'opposition qui ont exprimé leurs positionsrespectives concemant le secteur de l'audio-visuel.Le fond du désaccord est que Ie gouverne-

ment a æuwé por.ulaL mise en æuwe de pré-

rogatives constitutionnelles et a pris contactavec la Haute autorit,S de la communicationaudiovisuelle (HACA) pour examiner les

émissions qui traiterrt du phénomène de la

criminologie et savoir si ces émissions aident

à lutter contre le crirrLe ou, au contraire, par-

ticipent à vulgariser 1a culture du crime, à

normaliser ses symboles et à justifier leurcomportement.Il est cependant malheureux de constaterque certains ont oublié que la Constitution, +

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{ dans son artide 165, est dairç. Cet articleénonce que la HACA veille au respect del'expression pluraliste des couranti d,opi-nion et de pensée, du droit à l'informationtransparente dans le respect des yalews civi-Iisationnelles fondamentales et des lois duRoyaume.

Donc, le problème est, d'une pant, lié à cela.

systèmes de concurrence dans divers sec-teurs, y co ris celui de l'audio-visuel. En2or3, nous avons lancé le prelnier orga-nisme qui a organisé la concurrlnce entreles différentes sociétés de production.

Çes sociétés posent.ellesaujourd'hui problème?Malheureusement, certaines sociétés de pro-duction, qui jadis travaillaient sur la based'accords, en dehors de toute règle deconcurrence et de toute transper€nce, ten-tent auj 'hui de court-circuiteq cette nou-velle approche. Sachant que la mise enæuvre du système des appels d'qffres a eupour résultat direct de réduire sùbstantiel-lement la valeur des transactions,

Ç'est-à-clire lAvec le système des appels d'offres, unemême émission -et même sociéfié de pro-duction- a vu la valeur de sa transaction bais-ser d'environ z5/o.

Çertaines de ces sociétésévoquent dans ce diffiÉrendle principe deI'indéperrdançe de laeom rnunication publique...

Ces sociétés ne peuvent en aucrpne façonexploiter le principe de l'indépe4dance dela communication publique pour défendrela pérennité d'une situation noûr-concur-rentielle qui n'est pas, à mon sens, démo-cratique.

Qu'en est-il, sur le terrain,

'de la nrise en æuvre de lanéforme de I'audio-visuellC'est un autre aspect du débat en cours. Il

à I'adhésion du gou-stère de la Commu-

nication au processus de mise en confor-mité du statut de I'audio-visuel avec lesdispositions constitutionnelles et, donc, de

lancement d'unr: réforme globale.

On rrous empiiehede nrettre sur pied cetteréformcl

fe dirais plutôt,qu'il y a du bruitage pouïralentir cette grande réforme.

f 'estirne sincèrement qu'on a trandté, s,agis-sant de ces deur, grandes questions, avantl'avèrrement du gouvemement.

Poul'ez-vous noùs en dire unpeu ;nluslNous voulons une télévision marocaine quireflètr: les préoccupations des Marocains, lesvaleu:rs de l'exprelssion pluraliste et l,ouver-ture; une télévision qui ûavaille dans le cadrede l'indépendance, permet de tirer vers lehaut la concurrence et met en æuwe les dis-positi,cns de la Constitution, principalementcelles liées à I'identité marocaine, en consi-dérant la diversité de ses composantes enrelation avec la liiberté de création et d,ex-press:,on, mais également avec la diversitélinguistique, culturelle, politique et bienentendu... Le senrice public.

Les réformes rère etdeuxième g;énémtion

deuxième génération dennês i

Nous aspirons elïectivement à ce que j'aiappell une deuxième génération deréforrnes. Le Maroc en a grandementbesoirr.

De quelles r rmes parlez-voust'Une deuxième génération de réformes quise basr:nt sur les acquis réalisés avec la pre-mière génération de réformes, processusqui a d.émané il a un peu plus d'une décen-nle.

Ses pnincipales réalisationsou ses acquislLes acquis de la rère génération de réformes,c'est Ia fin du morropole d'Etat sur l'audio-visuel, la mise surr pied de la HACA et du

statut y afférant, l'intérêt porté aux cahiersdes charges pour régulariser la relation entreIe gouverrLement et le secteur, la libéralisa-tion du champ radiophonique et I'achemi-nement vers la Libéralisation du champ del'audio-visuel... Le besoin d'une derxièmegénératiorL de réformes est lié à la nécessitéde la mise en æuvre des dispositions de lanouvelle Constitution qui a hissé vers le hautles nouveaux concepts de diversité, d,iden-tité, de transparence de l'information, de laconcurrenice et du service public, au pointque la HACA est devenue une institutionconstihrtionnelle.

plu:; proche objectif,

Nous nous; acheminerons davantage versf indépendance de la communicationpublique, sa diversité et son ouverture.

Quel est l'élément moteurde e deuxièmegénératior,r de rmeslCe sont les multiples transformations tech-nologiques que connaît le secteur de l'in-formation et les engagements internatio-naux qui y sont liés ; le bouleversementprogressif t:t profond dans la situation dessupports de 1'audio-visuel, qui n'estplus liéeau seul téléviseur, mais aussi aux téléphonesmobiles, Ipad, Iphone,., En plus du fait quenous ne so:mmes plus face aux téléviseurstraditionnels: nous sommes aujourd'hui enprésence de la télévision liée à interrret, mul-tifonctionnr:lle et tridimensionnelle. Ce quiincite dorénavant le secteur de l'audio-visuelà se mettre au diapason des nouvelles tech-nologies.

Et le télésp ateur marocainqui se troulve au eæur d'une

suivrelLa nouvelle donne a trait justement auxpréoccupations, aspirations et attentes desMarocains lâce à une offre télévisée carac-

térisée par une concurrence aiguë.

Des chi rslLes chiffres nous apprennent que les TVdirigées vers le Maroc sont achrellement esti-mées à un preu plus de z.5oo chaînes satel-

litaires. Si on prend en considération Nile-

t4 fiifmftAf du rz mai zor4

Page 4: Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

Sat, on dénombrerait plus de r.ooo chaîneset radios. Des chaînes et stations d'in{br-n:atio:n, o{Ticielles ou privées, dirigées exclu-sivement vers la région du Maghreb et versnoûe pays.

I1 existe une concurrence au niveau de l'in-formation et de la communication, liée à ladiversité politique, mais également uneconcu:rrence cré e concernant la diversitécultur,elle à f international.

r..tll ilii.n*::;tiÎ; gr $s {.{!}â1t}

i"ir lr.âqr r; fr r-ie cuËtr rreÊ[ri':: !*':.rr i';. sn a-1 i i ç I Ê*a C* n ç t.{ r.l"c:[r cnr.i.i ,"tli,li.: I

L'invegtissement dans f industrie culturelletélév-isuelle est devenu un préalable pour lesoutien du développement économique ettouristique.

i:-l' iÉ., f 4ûr'{ii Elaqis i;cruT q:.s:!al

Nous nous trouvons au cæur d'une concur-rence eLiguë au niveau du secteur de l'audio-visuel <lu fait de la révolution technologiqueavec des objectifs culturels, socio-écono-miquer; et politiques, ce qui exige que l'onréfléchisse profondément sur le thème de lasouver:rineté nationale de la communication.

le

Eam"ç le c*rire ele cette

;rriï ;]tlerites cles fularocainsiNous s,cmmes préoccupés par la nécessairemise en ceuwe des dispositions de la Consti-tution, par l'exigence de nous aligner sur lesdiverses transformations des nouvelles tech.nologies. Nous sommes tout autant préoc-cupés par les attentes nationales et lesbesoins des citoyens dans ce contexte deconcur_rence.

hirlî.r e te:Êd:visiçsr neste*;r-.:;.rr:$'C;: nt tributaire r$eç;,:1',':c; u';tl*nS 4'lrA ngêreS...

Quoiqu'il en soit, nous ne pouvons pas ima-giner que la télévision marocaine soit unecopie des productions étrangères ou d'unequelconque re. Nous voulons une télé-vision clui reflète ia culture marocaine quisoit diversifiée, ouverte, mais aussi et sur-tout n,rtionale, proche de Ia nature+

Est.ce un simple déficit

sont pas suffisamrnentconnues,, ou sont toutbonnement dénigrées?

Malheureusement, il y a un discoursnégatif qu:i veille à mettre en sourdine 1es

résultats positifs du secteur audio-visuelqui sont p,Jur nous dr:s acquis.

Qu nt, par exemple,ces tats positifslfe pourrais les résumer en 4 ou5 grandesréalisations, La première concerne la miseen place dru système des appels d'offres.On compte aujourd'hrri plus de dix socié-tés de production marocaines qui ont étémobilisées pour plus de 33o millions dedirhams. Avec les possibilités financièresdisponibles, nous pouvons aller jusqu'àenviron 5oo millions de dirhams.

Quels résultats concretsde ce nouveau systèmed'appels rj'offres ILes fruits de ce nouveau système sont pal-pables au niveau de la transparence desmarchés avec les sociétés de production.En ce sens que les transactions, la valeurfinancière, le nom des sociétés,les pro-grammes ert les données, sont identifiéeset connue$ de tous. hlors que ces don-nées n'étaient pas corrnues en 2or1,, aupoint qu'une délégation parlementaire a

effectué une visite d'exploration au <<pôle

public> en 2orz. Mais celle-ci n'a pasréussi à mettre la main sur la liste dessociétés de productior:.

Quel est I'intérêt der ladisponibilité de cesdonnées)Parce que ces données sont aujourd'huidisponiblesr, le débat sur les dangers dumonopole ou la faible concurrence estdevenu à son tour sujet de débat public.

Et qu'en est-il de la bonnegestion dels dépensres?

C'est justentent le seco.nd volet positif qui

a été réalisé et qui a trait à une meilleuregestion des dépenses consacrées au sou-tien accordé à la production. On évoqueun gain qui va de zo à z5%o.

Le budget du mois sacré du Ramadanpour 2orz a été réduit d'environ 3o%",concernant la production extérieure. feconsidère, vu ce résultat, qu'il s'agit làd'un réel et important acquis dû à la miseen æuvre du mécanisme des appels d'of-fres qui a permis une plus grande tranç-parence.

Pouvez-vous affirmerI'intégrité de cemécanismel

fe ne pourrais ni confirmer, ni infirmer;car cela est du ressori de la justice. Parmiles acquis de ce rnécanisme, justement,c'est qu'il offre aux sociétés de produc-tion la possibilité de recourir désormais à

la justice et d'exiger des rapports justi.fiant le refus de leurs projets, ce qui n'étaitpas Ie cas avant.

Autres acquis de cemécanisme d'a;cpelsd'offreslIl permet d'entamer une réflexionsérieuse et responsable sur le secteurprivé de la production au Maroc et le ren-forcement de ses capacités.l

ç;l1* ,i" ; j;r*-

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Page 5: Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

f $ t{ { {J fr-fl g"f"i;;qJ }-

ll est question de mise enæuvre de commissions dedéontologie dans les deuxchaînes publiques ICes commissions auront pour mission de

suivre le respect des critères profession-

nels au niveau de l'action télévisée et le

respect des règles de déontolpgie spécifiées dans le dahir portant création de la

HACA et dans les cahiers des charges. 11

est universellement reconnrir qu'il estimpossible d'avancer sans lb mise en

æuvre et le strict respect de ces méca-nisrnes intérieurs.

Existe-t-il une volonté demainmise ou de contrôleidéologique de votredépartement, dugouvernement ou du parti(PJD, Parti de la Justice etdu Développement) sur lesecteur public, plusparticulièrement sur lesmédias audio-visuelspublicsl

Il s'agit 1à d'accusations non fondées et

qui sont loin de la réalité. D'aillleurs, l'his-toire se souviendra sûrement que la mise

en place d'un mécanisme de cgncurrencedans la relation avec les sociétés de pro-

duction a justement constitiué un pas

moderniste et une avancée. Llhistoire se

souviendra aussi que la consolidation des

émissions du dialogue politique et desjournaux télévisés d'information est aussi

une avancée notoire. Elle se gouviendra,

n'en déplaise aux détracteurs, clue laconsolidation et le renforcement de la pro-

duction intérieure, ainsi que la défense de

l'indépendance de la communicationpublique et d'autres réalisations impor-tantes constituent une avancée certaine.

La dernière réalisation en date concerne

un amendement du statut de l'audio-visuel qui interdit l'exploitation négative

sur TV de la femme et de son image, ce

La réalité, c'est qu'il n'existe eucunevolonté de mainmise sur les médias

audio-visuels prrblics. Le problème ne se

pose nullement en termes d'interventionet je défie perso:nnellement quiconque de

prourver le conliraire et de présenter ne

seraiLt-ce qu'un seul cas d'intewention.

Où réside alors leproblème ou lle désaccordlEn f,rit,le probli)me réside dans le respect

des r:ègles de la profession, en ce sens que

dansl certains cas -comme c'est arrivé dans

un reportage sur la hausse des prix de

l'earr et de l'électricité- le point de vue dugour/ernement a été mis en sourdine et

des informationLs imprécises ont été avan-

cées, le journalit;te n'ayant pas usé comme

il se devait de sa neutralité par rapport à

une affaire aussi sensible, Ce sont là des

a{Iaires d'ordre purement professionnelet sans relation aucune avec I'idéologie oula mainmise.

Quelle a été rrrotre réactionlNous avons déposé une demande d'en'quête sur ces {âits auprès de la Commis-sion de déontologie à la SNRI ni plus, nimoins. Pour nous, ce qui est essentiel,

c'est que nous respections l'indépendance

de la communication publique et, en

mêrne temps, que nous mettions enceu\rre nos corrrpétences juridiques à tra-

vers le recours à f instance de régulation,coffrme ce qui s'est passé au niveau des

émissions consacrées au crime. C'est donc

I'une des sociétés qui produisait ce genre

d'émissiorLs qui avait dirigé la campagne-un fiasco- contre le ministère de la Com-

munication.

Pourquoi alors cette

Ils essaient par cette polémique et ces

campagnes d'étouffer toutes les réalisa-

tions qui voient le jour et, en mêmetemps, de perturber les initiatives posi-

tives à I'actif du gouvernement. "

Dans tous les secteurs, nous assistons à

des tentatives de dénigrement, de pertur-

bation et rnême parfois de minimisationdes réalisations du gouvernement.

Et alors..,lNous denrLandons que I'on se comportede façon É:quitable avec I'action gouver-

nementale.

Vous ne pouvez pasdemanderr cela àI'oppositionlEcoutez, nous ne prétendons nullementque tout est beau et positif. C'est sûr qu'ilexiste des dysfonctionnements et des défis

à relever. C'est pour cela que nous conti'

nuons de travailler dans ce grand chan'tier de réfirrmes.I

l6 fienfirtEr du tz mai zot4

Page 6: Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

i marocaine et qui participe au reyonne-ment de cette culture.

i;llcis tiiare nt [e;rlt,:; lççeÈirl:* ri€rile$ Ës refeveçr:n r i'cii-ieie çoiltr$afl di lÉe. parrni:i rir Çicpari:ea.l1qlnt"

.-, r{errï.:ill ie: irnclr,iTçBilrtri+"-;is$eis el ier;r relatir:nriiv',"':ç ïÊF valeurs:i,.,iii:aliq'nreeifeç ûie motreP; i-,t:; i

Sirrcèrement, nous ns été surpris parundéséquilibre latent entre les prodnctionsnationales et celles étrangères, volet drama-tique, plus particulièrement pour ce qui est

C'est plus de 7o/" de pro_ères, contre une infir,ne pro-

duction nationale,

{c ;*nrçnt rccjres:erJçnc Èa

I:a I rr, IIl fâut à mon sens corriger ce dysfonction-nementdans Ie sens d'unéquilibrc qrinouspermettrait de réaliser cleux obiectifs: boos-ter Ia production nationale et soutenir sespotentialités et capacités.

Pas du tout. f 'ai dit booster notre profuctionnationale mais, en même temps, g4rantirl'ouverhrre responsable et rationnelle sur lescuhures etpréserverles autres co qsantes

sahraouie, etc.

)e rappelle que nous nous attelons actuelle-ment à renforcer les capacités de la dhaînede Iaâyoune et son rôle, au niveau du serviceconcernant la dimension Sahara-Hassani,dans les médias publics et à consolider sac e sphère quie

ction nationale

f;rui ;+: Ç*i *si. o:{gç,:r fi t i :.;ç irf, trs de ie{eyiSierir sur

Il s'agit d'un réel acquis, même si nous ne

fr-&p r$* $ tuqffi

ffi$iW:*' Ëff-Lffi-fi m$i'"frc fiiffi$Votre inleruemtiorl sur les

nrêm,* parlé de dérapage"..

Il y a eu déviatiorr dans Ie but de pertur-bation et de création de problèmes mar-ginaur:. Il en a malheureusement résultéune regrettable n:Lise en cause d'un paysami, en l'occurrernce le Mexique. C,estune chose comme j'ai qualifiée d,inac-ceptable.

Que PtsxssT-v*us desfeu lilertons étrangers?Conce:rnant les :feuilletons étrangers,comme je I'ai dé,|à dit, 1e problème neréside nullement dans l'ouverhrre, maisdans dr:ux choses. D'abord, dans l,éauili-bre escompté. A savoir que ces feuitte-tons, <1u'ils proviennent de l,Est, del'Ouest ou du Sud, ne prennent pas le des-sus sur les feuilletons nationaux. Lesétudes réalisées par le Conseil suprêmede I'audiovisuel enL France (CSA) attirentl'attention sur ce problème d'équilibre,ainsi qrue sur ses dangers sur I'identiténationale et ses irrLpacts économiques etsur la consommatiion.Ensuite:, Ie problèrne est lié aux valeurs.

siette des émissions politiques pour arriverà un degré valable de diversité.

Mais la {{ilâlite du inoduit.}I1 faut avouer que, parfois, des émissionsréalisent un taux d'audience élevé et parfoisnon. L'essentiel est que les téléspectateursmarocainrl, à partir de zohr5 à z3hoo, suivent le jouLmal télévisrl et les émissions poli-tiques. C'est en fait ce qui a constitué un despiliers essentiels de ler réforme que j,ai pro-

minutes àL 3h, une bonne part d'informa-tions et ile politique. D'où le recul deschaînes intemationales d'information satel-litaires, au nombre de dix, ctui ciblent larégion du Maghreb.

Qr.*e[!es ertaient les

Nous sommers appelés à nous ouwir, maiss'ouvrir sur rluoil Il y a toujours eu desexpériences qui font la promotion desvaleurs cultuLrelles positives et d,autres,de valeurs culturelles négatives, comme laviolence ou le,crime. Alors que nous nousacheminons vers la présentation d,un pro-duit ouvert, nous nous devons de nousouwir sur les valeurs positives des autrescultures du rnonde, l'important est queI'on pratique une ouverture rationnellequi ne nous Iàsse pas perdre notre iden-tité culturell:, nationale et civilisation-nelle. En mê:ne temps, nous tirons pro-fit de cette rcuverture sur les valeurspositives qui existent dans d'autres cul-tures.

ce la médio{:rité de eettedernièrel

Il s'agit parfois de considérationsfinancières. Cieux qui s'approvisionnenten feuilletons le font en considérant leurprix bon marché. Parfois, il s'agit de bud-gets limités investis dans le développe-ment culturel dans notre pays.I

ceinclusions rJe l'étudeentreprise par votredéparternent sur lesproductlonsi

L'étude, qui a ciblé r3o productions, est arri-vée à la conclusiion que la production natio-nale, principalement au niveau de l'audio-visuel, devance de loin d'autres productionsau niveau du service public. C'est pourquoi,lors du Conseil national des droits deI'homme tenu récemment, j'ai rendu hom-mage à l'action des jownalistes qui opèrentdans le pôle public de l'audio-visuel.

Aujourd'hui, if y a un tauxctré$ini pour Ia p uetion .

nationale, c*,qui n'existaitXras avant. Conrtnent enÂtes-rrous arrivés làlC'est là justement Ia troisième réalisationt

f Z tii:{iili [$l'du rz mai zot4

Page 7: Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

+ liée auxprograrnrnes politiques et prin-r:ipalement à la mo tion de Ia production

intérieure. La réforme visait en fait à consa-

crer un tarx de 6o/" comme moyenne pour

La production intérieure, ce qui est nouveau

en la matière.

,Quefles s*nt lescsnséquenees de eetteinitiativei

L'initiative a pemris le lancement de nom-

breux programmes produits au sein des

chaînes TV. zM a réalisé cluelque 7o%" de

production intérieure et dix nouvelles

émissions ont vu Ie jour dans des secteurs,

dans le cadre der; dispositions du service

public. Très prochainement, le Conseil d'ad-

ministration se réunira pour adopter

ie budget zor4, et en même tempsle premier bilan de l'application globale

des cahiers des charges ev titredel'année ztor4.

ntroverce Benkirane/zM

Quelles sont les vraiesraisons ou malentendus quiopposent le chef de

Bouvernernent, AbdelilahBenkirane. à zMl

pffim$;$ffiffi"x' "rwKs ffi"$-ffi

Où en est la rme duCode de la presse ?

Le Message royal de zooz (eT le Dahir de

zooz relatif à l'audio-visuel) a proposé des

éléments ess els de la réforme. Pow moi,il s'agit là d'un cadre référentiel au sein

duquel nous travaillons.

Quels en sont les résult )Le lancement du chantier de réforme duCode de la presse est participatif. Nous y

æuvrons avec grande patience, en silence et

approfondissons le dialogue avec les inté-ressés, parce que cette réforrne n'egt pas celle

d'El Khalfi, de telle instance ou d'une autre.

C'est bel et bien une réforme poru le Maroc

et les Marocains, qui profitera à tous.

Quelles sont les nouveautésdu Code de la presse qui estdans ses dernières étapeslLa suppression des sanctions privatives de

liberté et leur re acement par des sanc-

tions rnatives, les amendes, tra soumis-

sion de I'interdiction de paraître des jour-

naux à la justice, la protection judiciaire dujournaliste et des joumaux,.. 11 y a aussi la

déclaration judiciaire des sources d'infor-mation, du fait c1u'on ne peut exiger du jour-

naliste qu'il oile ses sources que par déci-

sion judiciaire et quand ça concerne des cas

précis relatifs à la sé , à la défense natio-

nale, à la vie privée des personnes... Idempour les sites électroniques qui ne doivent

clafe...

Les p ssionnels de la

Presse estiment que lesamendes sont excessives etmenacent les entreprises depresse de ruinel

Il faut relever ici gue la pratique judiciaire au

Maroc s'est orientÉ:e vers des amendes modé-

rées el non des arnendes excessives. C'étaitle cas r ces deux demières années oirr5

procès ont été sanctionnés par des amendes

adaptées. Par ailleurs, il n'y a pas eu d'inter-

diction de joumaux ou de sites électoniques

natiorLarx par décision administrative. II y a

eu un seul cas, le site Lakom, fermé suite à

une prrocédure jurliciaire.

Certains rapportsinternationaux ne ménagentpas le Maroc qu'ils accusentde bafouer la liberté de

Pressie...

Contrairement à ce que certains rapports

interrLationaux essaient de faire circuler, à

savoir que le Maroc n'est pas un pays libre,

la réalité est tout aute et confirme l'ocistence

de la liberté de la presse.

Pourllant, il y a rencore desdérives...Des avancées cert:rines, concrètes. Mais nous

faisorrs encore firce à quelques défis, des

agress;ions contre les joumaux etles jouma-

listes qui restent limitées quantitativement

et sorLt inacceptables et contraires aux dis-

positirns de la Constitution,

Revenons au Gcde de lapresse qui tarde à voir le jour,de I'arvis des prrcfessionnelsnationaux et ders instancesinternationales,, Quelles sontles causes de cre retardl

z"vous etabli uncalendrier pour sortir les

s?

Il exis;te à cela r.rne raison tout à fait simple,je dirrris même cleux. La première est que

nous payons 1e ùibut de l'approche partici-

pative. 11 était possible que le gouvemement

prépare seuJl ce projet et qu'il le depose direc-

tement au P'arlement. Là, il le débattrait avec

les partenaires politiques. Mais cette

approche est contraire à la Constitution. L'ap-

proche voulue et recherchée est celle parti-

cipative. C'est dans ce cadre que la commis'sion jwidiqrre a tavaillé. Une partie du projet

est aujourd'hui entre les mains des profes-

sionnels. la deuxième partie leur sera remise

bientôt.la derxième raison est que les recolrlman'dations de la commission scientifique, sous

la présiden,ce de Mohamed Larbi Messari,

étaient des recommandations qui nécessi-

taient des (:tudes juridiques approfondies

powles traduire en dispositions juridiques.

Pour cela, il a été convenu de prendrele maxi-

mum de ternps pour approfondirl'étude afin

d'éviter de réaliser une réforme qui appelle'

rait une autre réforme.

Avez-vous établiuncalendrierlAprès avoir reçu les amendements du Syn'

dicat nationil de la presse marocaine (SNPM)

et de la Féilération marocaine des éditewsdes joumaux (FMEJ), nous veillerons à inté-

grer les remarques et les recommandations

de ces instances au Code de la presse. Après

cela, nous soumettrons le texte au publicavant de le liiwer à l'appréciation du gouver-

nement.

I qui a trait à lapartie du Code de

la presse r* de l'éditionlNous la soumetffons, dans les plus brefs, à

l'appréciation des instances professionnelles,

pour avis, avant de la proposer eu gouverne-

ment et enr;uite au parlement.I

rE ftil0ofter du n mai zot4

Page 8: Interview de M.Mustapha Khalfi avec "Le Reporter"

Le malentendu n'est pas entre le chef dugouvernement et la chaîne zM en tant que

telle. Des criticlues ou remarques sont for-mulées de temps en temps par le chef degouvernement concernant certaines cou-verhrres de l'action gouvernementale faitespar les médias publics ou privés. Ces cri-tiques interviennent dans le cadre de ladéfense de l'action gouvernementale etpor-tent en gênéral sur la façon professionnellede se r:omporler en prenent en compte ladiversité des opinions et le fait de ne pas mar-ginaliser l'action du gouvemement et de pré-senter l'information avec précision et neu-tralité. Donc, ce qui est critiqué ici, c'est lamanière non professionnelle de certainsmédias de traiter I'action gouvemementale.Ceuxlrà, nous n'hésitons pas à leur adresserles critiques...

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Notre relation avec le pôle public et sa pré-sidencr: est une relation normale, régie parla loi. La communication est -je dirais- régu-lière. Nous coopérons pour transcender cer.taines problématiques mais, en cas de dys-fonctionnement à caractère professionnel,Ie chef de gouvemement évalue et critiquede façon daire.

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Achlellement, nous travaillons sur un pro-cessus r:le d loppement du secteur ciné-matographique à travers une zème généra-tion de.réformes. La relance a commencé ily a ens par la réforme du système desoutien au secteur, films, salles de cinérnaet festivals et, bien sûr, l'organisation d'uncolloque: national sur le cinéma avec un Mes-sage royal qui a explicité le cadre dans lequelnous devons travailler.

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Nous nous attelons actuLellement à dévelop-per le cadre juridique r:t institutionnel duCCM (Centre Cinématographique Maro-cain), Ie cadre actuel étrnt aujourd'hui lar-gement dépassé. Nous projetons égalementde lancer une politique nationale de forma-tion cinémal.ographique à travers la mise enplace de l'Institut supérireur de I'audio-visuelqui a eu sa prrgrnl|1g promotion en 2orj et,bien sûr, de renforcer la coopération à l,in-ternational ,et soutenir les coproductions.Ceci sans ntrgliger la pr:otection des droitsd'auteurs. C'est un chantier très importantqui passe auLssi par une profonde réformedu Bureau rnarocain des droits d'auter.r, sansoublier la réalisation de producLions qui per-mettent de r:rier.rx faire connaître aux Maro-cains leur cause nationnle et leur diversitéculturelle. Jr: dirais que le processus estsérieusement lancé ei: que nous nousy attelons.

luonganiser? Actue[f enlerit,e'est [a pagail$e.

f 'estime que Ia presse éler:ronique passe parune étape trærsitoire pou: s'adapter aux nou-velles disporsitions juridiques. Nous ensommes aujrcsld'fini à la reconnaissancejuridique de cette presse électronique et à lamise en place des systènrLes de soutien et deformation. A ffaverc ces nlesuïes, nous espé-rons hisser p:rogressivement vers le hauicesecteur vital tout à fait co:mme cela a été faitavec la presse écrite. Nous avons besoin deremps.

It{e taut"ii p*s i'ev$ir lË$ystèrlte de sqilÈien â iapressç éleetroniqu*, quÊ

draimç nsffiilre de nonrp:re{'essionnels dans lcl

seeteur I Ntr* faut"il paspr+téger ce .c0rp$ encer€fi'êle lLe ministère de la Communication a réussià mettre sur p:ied, avec la lrédération des édi-teurs, un noutveau contrat-programme. Ilentrera en vigueur en 2or4. 11 a subi unerévision profonde au niveau de nombre deses dispositionsl

&ecçuvr*rn*nt

le fonds de redresse-

ment du chomp de

l'qudio-visuel q desqrriérés ovec l"ex-ONEB évolués ù:Zoo

millions de tDH.

Quels sont les résul-

tots de votre inter-

vention ouprès de

rONEE?

Ce dossier a été posé depuis zoo6. Lerninistère de la Communication a

réussi, à travels des négociations lan-cées depuis aoi\Izor3, à trouverune is-

sue à ce problèrne et à signer un accorden juin 2or4. C'est une réalisadon quis'ajoute donc à d'autres, liées à la mobilisation des ressources financières né-CCSSA1ICS.

''..,' i' : '

Quid de l'ogence Moghreb Arobe presse?

De grands effo:rts ont été consentis auniveau de la Mr\P. Il a été procédé à ladiversification des services MAP TVMAP Audio et À4AP Erpress et à une re-fonte des représlentations de l'Agence à

I'international Fonrm MAP. De même,on avance vers le lancemerrt du proje!de la chaîne d'information téléviséeMAP.

0ù en est le Code relqtif ù lo liberté d'sccès

ù l'informotion?

Nous projetons,rctuellement d'en accé-

1érer la sortie qui éliminera certains obs-tacles et nous permetlra d'élargir l'es-pace lié à la liberté d'accès à

f infornation.

i ._;: :rgr;'r;.,gq11; :t ),-!jt.j1rl_

[q commission F,oritqire n'u pos bougéces derniers tempsi ?

Elle dewait tenir r.rne réunion durant ce

mois de juin zctt4. Les lettres ont étéadlessées ar.rx jorrmatrx pour qu'ils pré-sentent leurs dor;siers respectifsl

'll 9 1,;l:i1:i t:i' d u tz mai zo'r4