Interview

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Interview Laurent Abadie Bonjour,… (bafouillage) je suis un peu stressé… Laurent Abadie : Ne vous in- quiétez pas ça va aller. Vous faites partie de la pro- motion de 1980, aujourd’hui plus de 25 ans après vous êtes à la tête du groupe Pa- nasonic, auriez-vous pensé à la sortie de l’école être à ce poste ? Laurent Abadie : Aujourd’hui je suis patron pour la France, vice- président Europe et membre du Board au Japon, donc je ne suis pas vraiment le grand patron. A la sortie de l’Istec, je savais que je voulais faire une carrière dans l’High-Tech, cela m’intéressait beaucoup donc je suis rentré di- rectement chez Sony. Je voulais faire une carrière dans un grand groupe High-Tech, plutôt japo- nais et aujourd’hui je n’en suis pas très loin. Le slogan de Panasonic est « des idées pour la vie », pensez-vous que l’Istec vous a apporté des ensei- gnements qui vous ont servi durant votre vie profession- nelle ? Laurent Abadie : L’Istec donne une bonne base de départ, à la fois sur le plan de la technique et sur les connaissances de gestion et de marketing. Je pense que l’Istec en 1980 apportait un enseignement proche et concret de ce que rechercher les entrepri- ses avec beaucoup de travail en équipe, ce qui m’a aidé à m’intégrer facilement dans l’entreprise et à contribuer de façon assez forte, autant que des élèves sortants de HEC ou de l’ESSEC, que j’ai souvent doublé d’ailleurs (rire général). Comme vous le disiez, il y avait beaucoup de travaux en groupe, est-ce qu’il s’agit du côté de votre formation que vous avez le plus ap- précié ? Laurent Abadie : Je pense que c’est très important car les français ont tendance à être individualiste de nature, par culture et par formation. On fonctionne un peu pour soi et par soi-même et en fait on se rend compte que dans la vie et dans l’en- Dans une interview moins « conventionnelle » accordée à notre journal, Monsieur Laurent Abadie, diplômé de l’Istec, nous dévoile certaines clés de la réussite et nous expose son point de vue sur la mutation de l’Istec. treprise il faut savoir travailler en groupe et savoir partager les succès, les échecs et faire que chacun apporte ses connaissan- ces et sa personnalité. Quels sont, selon vous, les éléments qu’un élève sortant d’école de com- merce comme l’Istec doit posséder afin de se différencier des autres ? Laurent Abadie : Au delà des connais- sances ce qui est important aujourd’hui c’est d’être capable de se remettre ques- tion tous les jours, d’être créatif. L’envi- ronnement change vite, les concurrents sont très agressifs dans tous les domaines, il faut savoir apporter des idées nouvelles et différen- cientes. Mais bon quand on sort de l’Istec on a pas la grosse tête ce qui est plutôt une bonne chose et je pense que l’humilité est im- portante car les succès amènent les échecs et réciproquement. Il faut savoir rester humble. Depuis votre départ de l’Is- tec à aujourd’hui, on peut observer une grande mu- tation de l’Ecole et vous en tant qu’ancien istécien, comment percevez-vous cette mutation ? Laurent Abadie : Ceci est aussi lié au changement de la de- mande des entreprises, on est aujourd’hui dans un monde de globalisation. À ma sortie de l’Is- tec, il y avait l’Europe, le monde mais sous forme de continents et maintenant avec les moyens comme Internet et aussi avec ce mixage des cultures on doit faire attention à bien pouvoir s’adap- ter à n’importe quelle culture et l’Istec a bien compris ce change- ment. Nous arrivons à la dernière question, question tradi- tionnelle dans le journal, quel est votre CD préféré ? Laurent Abadie : À vrai dire, j’aime beaucoup la musique West Coast des an- nées 80, musique plutôt groove… Tout ce qui était funk ? Laurent Abadie : Oui, voilà. Cette pé- riode là était d’ailleurs une époque très créative. Merci encore à vous. Laurent Abadie : Merci. journalV3.indd 8 17/02/09 20:50:58

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Dans une interview moins « conventionnelle » accordée à notre journal, Monsieur Laurent Abadie, diplômé de l’Istec, nous dévoile certaines clés de la réussite et nous expose son point de vue sur la mutation de l’Istec. Tout ce qui était funk ? Laurent Abadie : Oui, voilà. Cette pé- riode là était d’ailleurs une époque très créative.

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Laurent AbadieBonjour,… (bafouillage) je suis un peu stressé…Laurent Abadie : Ne vous in-quiétez pas ça va aller.Vous faites partie de la pro-motion de 1980, aujourd’hui plus de 25 ans après vous êtes à la tête du groupe Pa-nasonic, auriez-vous pensé à la sortie de l’école être à ce poste ?Laurent Abadie : Aujourd’hui je suis patron pour la France, vice-président Europe et membre du Board au Japon, donc je ne suis pas vraiment le grand patron. A la sortie de l’Istec, je savais que je voulais faire une carrière dans l’High-Tech, cela m’intéressait beaucoup donc je suis rentré di-rectement chez Sony. Je voulais faire une carrière dans un grand groupe High-Tech, plutôt japo-nais et aujourd’hui je n’en suis pas très loin.

Le slogan de Panasonic est « des idées pour la vie », pensez-vous que l’Istec vous a apporté des ensei-gnements qui vous ont servi durant votre vie profession-nelle ?Laurent Abadie : L’Istec donne une bonne base de départ, à la fois sur le plan de la technique et sur les connaissances de gestion et de marketing. Je pense que l’Istec en 1980 apportait un enseignement proche et concret de ce que rechercher les entrepri-ses avec beaucoup de travail en équipe, ce qui m’a aidé à m’intégrer facilement dans l’entreprise et à contribuer de façon assez forte, autant que des élèves sortants de HEC ou de l’ESSEC, que j’ai souvent doublé d’ailleurs (rire général).

Comme vous le disiez, il y avait beaucoup de travaux en groupe, est-ce qu’il s’agit du côté de votre formation que vous avez le plus ap-précié ?Laurent Abadie : Je pense que c’est très important car les français ont tendance à être individualiste de nature, par culture et par formation. On fonctionne un peu pour soi et par soi-même et en fait on se rend compte que dans la vie et dans l’en-

Dans une interview moins « conventionnelle » accordée à notre journal, Monsieur Laurent Abadie, diplômé de l’Istec, nous dévoile certaines clés de la réussite et nous expose son point de vue sur la mutation de l’Istec.

treprise il faut savoir travailler en groupe et savoir partager les succès, les échecs et faire que chacun apporte ses connaissan-ces et sa personnalité.

Quels sont, selon vous, les éléments qu’un élève sortant d’école de com-merce comme l’Istec doit posséder afin de se différencier des autres ? Laurent Abadie : Au delà des connais-sances ce qui est important aujourd’hui c’est d’être capable de se remettre ques-tion tous les jours, d’être créatif. L’envi-ronnement change vite, les concurrents

sont très agressifs dans tous les domaines, il faut savoir apporter des idées nouvelles et différen-cientes. Mais bon quand on sort de l’Istec on a pas la grosse tête ce qui est plutôt une bonne chose et je pense que l’humilité est im-portante car les succès amènent les échecs et réciproquement. Il faut savoir rester humble.

Depuis votre départ de l’Is-tec à aujourd’hui, on peut observer une grande mu-tation de l’Ecole et vous en tant qu’ancien istécien, comment percevez-vous cette mutation ?Laurent Abadie : Ceci est aussi lié au changement de la de-mande des entreprises, on est aujourd’hui dans un monde de globalisation. À ma sortie de l’Is-tec, il y avait l’Europe, le monde mais sous forme de continents et maintenant avec les moyens comme Internet et aussi avec ce mixage des cultures on doit faire attention à bien pouvoir s’adap-ter à n’importe quelle culture et l’Istec a bien compris ce change-ment.

Nous arrivons à la dernière question, question tradi-tionnelle dans le journal,

quel est votre CD préféré ?Laurent Abadie : À vrai dire, j’aime beaucoup la musique West Coast des an-nées 80, musique plutôt groove…

Tout ce qui était funk ?Laurent Abadie : Oui, voilà. Cette pé-riode là était d’ailleurs une époque très créative.

Merci encore à vous.Laurent Abadie : Merci.

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