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R A P P O R T G L O B A L RESULTATS DE L’ENQUETE SUR L’EMPLOI, LE SECTEUR INFORMEL ET SUR LA CONSOMMATION DES MENAGES / 2012 ENQUETE 1 – 2 – 3 (Phase I : Emploi, Phase II : Secteur Informel et Phase III : Consommation des ménages) Septembre 2014 INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DU PLAN ET SUIVI DE LA MISE EN OEUVRE DE LA REVOLUTION DE LA MODERNITE

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RAPPORT GLOBAL 1

RAPPORT GLOBAL

RESULTATS DE L’ENQUETE SUR L’EMPLOI, LE SECTEUR INFORMEL

ET SUR LA CONSOMMATION DES MENAGES / 2012

ENQUETE 1 – 2 – 3(Phase I : Emploi, Phase II : Secteur Informel et

Phase III : Consommation des ménages)

Septembre 2014

InsTITuT nATIOnAL de LA sTATIsTIque

RePuBLIque demOcRATIque du cOnGOMINISTERE DU PLAN ET SUIvI DE LA MISE EN OEUvRE DE LA REvOLUTION DE LA MODERNITE

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RAPPORT GLOBAL

ENQUETE 1 – 2 – 3(Phase I : Emploi, Phase II : Secteur Informel et

Phase III : Consommation des ménages)

RESULTATS DE L’ENQUETE SUR L’EMPLOI, LE SECTEUR INFORMEL

ET SUR LA CONSOMMATION DES MENAGES / 2012

InsTITuT nATIOnAL de LA sTATIsTIque

RePuBLIque demOcRATIque du cOnGOMINISTERE DU PLAN ET SUIvI DE LA MISE EN OEUvRE DE LA

REvOLUTION DE LA MODERNITE

Septembre 2014

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RAPPORT GLOBAL 5

Remerciements

Plusieurs institutions et personnes ressources ont participé à cette enquête et nous tenons à les remercier pour leurs différentes contributions. Nous citerons :

Les bailleurs :

- -BAD, Banque Mondiale, Union Européenne, Belgique, PNUD, PNUE, Unité de Coordination des Projets (ministère du Plan), le projet PROMINES (ministère des Mines), le projet REDD (ministère de l’Environnement), le projet PARRSA (ministère de l’Agriculture).

- L’ensemble du personnel de l’Institut National de la Statistique et celui recruté pour participer à la réalisation de l’enquête 1-2-3 en RDC , il s’agit particulièrement:

Equipe Technique : - Makabu ma Nkenda Timothée: Directeur Technique de l’Enquête 1-2-3; - Ndiba Kayumba Marcel, - Mpaka Ebun’BE Félix; - Mayamona Madimbi Raphael, - Saleh Mukongo Elias; - Mukendi Butaka Bruno; - Sinzidi Kayuki Godefroid

Les informaticiens : - Célestin Kasongo Mbaya - Kubindikila Kalenga Raoul - Bosenge Bakobo Jean Pierre - Ilunga Gaylor

Les superviseurs de l’enquête 1-2-3 et leurs affectations :

N° d’ordre

Nom, Postnom et Prénom AffectationN°

d’ordreNom, Postnom et Prénom Affectation

1 Atamu Anzolo Beni 26 Mapasu Bawimi Bandundu Ville

2 Biduaya Tshituka Réné Likasi 27 Massamba Luyindula Isiro3 Bitini Babase Kutu(Nioki) 28 Mavungu Mboko Isangi4 Bondo Kayembe Denis Songololo 29 Mavunza Henri Tshikapa5 Dina Vavi Dianguisani Matadi 30 Mazanza Mfumu Kimbombo6 Dongo Moolongaawy Collins Mwene Ditu 31 Mbela Kusumbula Raoul Manono7 Fayette Mampekwa Sylvie Boma 32 Mbikayi Kadima Dominique Kinshasa 38 Fungamali Mulamba Kalemie 33 Missiatu Nzuzi Yves Goma9 Kabengele Diangu anaclet Kamina 34 Mwanza Nzuzi Bunia

10 Kabongo Kitenge Kabinda 35 Muti Boloko Mudondu Ben Kasenga11 Kabwe Jackie Lubumbashi 36 Muzongo Mvula Guy Feshi12 Kadekere Kwigomba Innocent Uvira 37 Nakasila Philippe Gbadolite13 Kalakala Mulenda Nzita Kananga 38 Ndjundu Ilih Mbandaka14 Katuku Luakashinda Kindu 39 Ndumba Nzalalemba Kisangani15 Kayeba Mbelu Elisabeth Mbuji-Mayi 40 Ngalula Kayembe Caroline Kinshasa 216 Kimbala Mususu Olivier Inongo 41 Ngolo Nghaane Abel Basankusu17 Kimfuta Mamona Angele Lisala 42 Ningama Bamene Tembo/Kasongo-Lunda18 Kinyema Mwambalo Rachid Bukavu 43 Nkawa Ihonda Jean Kinshasa 119 Konde Konde Idiofa 44 Nkuku Fatetua Guydile Kolwezi20 Lwamba Fataki Punia 45 Ntumba Mukendi Pierrot Lusambo21 Madungu Perpetue Kikwit 46 Nzalalemba Kinkela Zongo22 Makala Makambu Kenge 47 Phambu Ntedika Bokungu/Ikela

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RAPPORT GLOBAL6

23 Malu Mampuya Mweka 48 Sapa Alongi Buta24 Mambu Mpudi Prosper Ilebo 49 Tshiaba Ngalamulume Lodja25 Matempa Nzinunu Jocelin Gemena 50 Zimango Ngama Romain Kasaji

Nous tenons chaleureusement à remercier l’important travail de terrain réalisé avec la participation de plus de 1295 enquêteurs, contrôleurs, vérificateurs et opérateurs de saisie, qui ont travaillé dans des conditions souvent très difficiles. Enfin, que soit remercié également ici l’ensemble des ménages congolais ayant accepté de répondre à cette enquête. Le projet a bénéficié par ailleurs d’un important appui technique de la part d’experts d’AFRISTAT, de DIAL, du PNUD, de la Banque Mondiale et les Consultants indépendants.

Experts d’AFRISTAT :

MM. Madior Fall, Ousman KORIKO et Eric Norbert Ramilison Experts de DIAL :

MM. François Roubaud, M Wachsberger Jean Michel , Bjoern Nilsson et Mme Constance Torelli

CONSULTANTS INDEPENDANTS :

M. Mba MartinM. Félix Sessou

Banque Mondiale :

M. Adoho FranckM. Amadou Diallo Béchir

Equipe d’Analyse :

Coordonnateurs techniques : - Prof Grégoire Kakwanda Ebulelang - Timothée MAKABU ma Nkenda Experts pour l’analyse : - Mpaka Ebun’Be Félix - Mukendi Butaka Bruno - Kabemba Mbuyi Delphine - Amici Welo Abdalah - Ntoya Makela Gomez - Munkeni Mafuku Joël - Kanda Mukanya Marcel - Prof Crispin Mabika Mabika

Informaticien : SALEH Mukongo Elias

Infographie : Moïse Mosa Avec François Roubaud, M Wachsberger Jean Michel , Bjoern Nilsson et Mme Constance Torelli de DIAL, Madior Fall, Eric Norbert Ramilison et Martin MBA pour l’élaboration d’un rapport préliminaire.

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RAPPORT GLOBAL 7

Préface

Les résultats de la deuxième Enquête 1-2-3 menée en République Démocratique du Congo en 2012 après celle de 2005, présentés dans ce rapport confirment la volonté du Gouvernement, d’abord de poser des diagnostics pertinents sur le niveau de vie des populations, ensuite

de procéder à une réévaluation régulière de ces derniers en vue de dégager les changements intervenus sur une période, en se fondant sur des statistiques fiables ; enfin et surtout, la volonté d’engager les actions appropriées en vue d’améliorer le vécu quotidien de nos populations.

Pour situer ces résultats dans le contexte historique du pays, il sied de rappeler que l’économie de la RDC a marqué une rupture par rapport au processus de délitement du tissu économique observé durant les années 1990. La mise en exécution d’un ensemble de mesures notamment de stabilisation du cadre macroéconomique a permis de redresser une croissance autrefois négative et de conforter la position de la RDC parmi le top cinq des pays africains dont la croissance moyenne au cours de la dernière décennie est au-dessus de 5%. Durant la même période, les institutions politiques se sont solidement enracinées en même temps que la participation citoyenne est devenue effective sur l’ensemble du territoire national. La culture statistique s’est également développée, au regard du nombre d’enquêtes socio-démographiques et économiques réalisées durant ces dix dernières années.

Il convient de rappeler que l’Enquête 1-2-3 porte sur trois volets de la vie économique et sociale à savoir l’emploi, le secteur informel et la consommation des ménages. Cette enquête de 2012 permet d’apprécier la dynamique de la pauvreté entre deux périodes dans ces trois volets et donc d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des programmes de développement consignés dans le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de 2ème Génération (DSCRP-2) et le Programme d’Action du Gouvernement (PAG).

La méthodologie utilisée dans les enquêtes de type « 1-2-3 » est celle qui a été mise au point et recommandée par les consultants internationaux DIAL et AFRISTAT, complétée par la Banque Mondiale, validée et adoptée par l’Institut National de la Statistique (INS). La deuxième édition a suivi scrupuleusement le même schéma classique qui a prévalu en 2005 dans un souci de comparabilité des indicateurs et de suivi de l’évolution de la pauvreté entre les deux enquêtes.

Néanmoins l’élément additionnel à mettre au crédit de l’enquête 1-2-3 de 2012 est que les statistiques récoltées décrivent aussi bien les conditions de vie des ménages que celles des individus pris distinctement. Cette approche ouvre la voie, au-delà de ce rapport, à un meilleur approfondissement des analyses par les chercheurs et autres acteurs intéressés. Puissent ces données statistiques collectées dans la plus grande rigueur, être exploitées et utilisées au maximum de leur potentiel, grâce à une large appropriation, vulgarisation et diffusion auprès de tous les acteurs.

Enfin, cette enquête comme le rapport qui en résulte sont le fruit des efforts des experts de l’INS et des partenaires techniques et financiers qui n’ont ménagé aucun effort pour les mener à terme. Au nom du Gouvernement, je voudrais saluer la qualité du travail abattu et dire merci à tous ceux qui ont contribué à sa réalisation.

Célestin VUNABANDI KANYYAMIHIGOMinistre du Plan et Suivi de la Mise en œuvre de la

Révolution de la Modernité

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RAPPORT GLOBAL 9

Table des matièresRemerciements ................................................................................................................................................................................ 5Table des matières .......................................................................................................................................................................... 9Liste des tableaux et des graphiques ........................................................................................................................................ 11Sigles et abréviations ..................................................................................................................................................................... 15Introduction .................................................................................................................................................................................... 17Résumé ............................................................................................................................................................................................... 19

Partie I : Généralités ..................................................................................................................................................................... 25Chapitre I : Caratéristiques du pays et présentation de l’enquête ................................................................................... 27

1.1 Caractéristiques du pays ................................................................................................................................................. 272 Présentation de l’enquête .............................................................................................................................................. 282.1 Objectifs principaux ......................................................................................................................................................... 282.2 Objectifs spécifiques ........................................................................................................................................................ 282.3 Domaine de l’étude .......................................................................................................................................................... 282.4 Plan d’analyse .................................................................................................................................................................... 292.5 Champ de l’enquête et stratification de l’univers .................................................................................................... 302.6 Plan d’échantillonnage .................................................................................................................................................... 312.7 Organisation et déroulement de la collecte .............................................................................................................. 322.8 Budget de l’enquête 1-2-3 ............................................................................................................................................. 33

Chapitre II : Situation sociodémographique ............................................................................................................................ 352.1. Structure et caractéristiques de la population ......................................................................................................... 352.2. Composition des ménages ............................................................................................................................................. 362.3. Migration ............................................................................................................................................................................ 372.4. Situation matrimoniale ................................................................................................................................................... 38

Chapitre III : Scolarité ..................................................................................................................................................................... 413.1. Fréquention scolaire ........................................................................................................................................................ 413.2. Taux de scolarisation et Indice de parité scolaire selon le sexe ........................................................................... 423.3. Principales raisons de la non fréquentation scolaire .............................................................................................. 433.4 La mobilité scolaire .......................................................................................................................................................... 44

Chapitre IV Infrastructure et Conditions de vie des ménages ........................................................................................... 474.1. Confort des logements et Infrastructures ................................................................................................................. 474.2. Accès à l’électricité .......................................................................................................................................................... 484.3. Accès à l’eau ...................................................................................................................................................................... 494.4. Infrastructures communautaires ................................................................................................................................. 514.5 Caractéristiques des ménages agricoles .................................................................................................................... 584.6 Droits de propriété .......................................................................................................................................................... 60

Chapitre V Insersion sur le marché du travail ......................................................................................................................... 635.1. Mesure d’activité .............................................................................................................................................................. 635.2. Structure et dynamique des emplois .......................................................................................................................... 645.3. Caractéristiques des emplois par secteur .................................................................................................................. 665.4. Distribution des différentes catégories des ménages ............................................................................................... 745.5 Trajectoire et perspectives ............................................................................................................................................. 785.6 Insertion des femmes sur le marché du travail ........................................................................................................... 805.7 Satisfaction dans l’emploi et type d’emplois désirés par les jeunes générations ............................................ 825.8 La population inactive ..................................................................................................................................................... 84

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RAPPORT GLOBAL10

Chapitre VI Chômage ..................................................................................................................................................................... 876.1. Problématique du concept de chômage ................................................................................................................... 876.2. LE niveau théorique du chômage en RDC ................................................................................................................ 886.3. Simulation de taux de chômage par identification d’inactifs potentiellement activables ........................... 906.4 Caractéristiques des chômeurs et du chômage ...................................................................................................... 906.5 Le processus de recherche ............................................................................................................................................ 916.6 Secteur d’activité désiré) ............................................................................................................................................... 916.7. Horaires de travail et sous-emploi .............................................................................................................................. 92

Partie II : Pauvreté et consommation des ménages ......................................................................................................... 95Introduction ..................................................................................................................................................................................... 97Chapitre I : Pauvreté et condition de vie des ménages ....................................................................................................... 99

1.1. Incidence globale ............................................................................................................................................................. 1001.2. Pauvreté non monétaire ou de conditions de vie ................................................................................................... 1061.3. La pauvreté « subjective » ou de difficultés budgétaires ..................................................................................... 110

Chapitre II : Perception de la Pauvreté ..................................................................................................................................... 1152.1 Causes de la pauvreté selon les ménages ................................................................................................................... 1152.2 Analyse de la perception de la pauvreté selon le milieu de résidence ............................................................... 1162.3. La RDC est-elle pauvre ? ................................................................................................................................................. 118

Chapitre III : Consommation des ménages et inégalités .................................................................................................... 1193.1 La consommation monétaire ........................................................................................................................................ 1193.2 Indicateurs d’inégalité dans la consommation des ménages .............................................................................. 128

Partie III : Le secteur informel ................................................................................................................................................... 131Chapitre : Conditions d’activité des unités de production informelles ........................................................................ 133

1.1 Effectifs des UPI ............................................................................................................................................................... 1331.2 Type d’emploi des UPI .................................................................................................................................................... 1331.3 Critères d’informalité ..................................................................................................................................................... 1331.4 Secteur et branche d’activité des UPI ........................................................................................................................ 1341.5 Local abritant l’activité de l’UPI ................................................................................................................................... 1351.6 Taux d’accès à des services de base ........................................................................................................................... 1371.7 Un secteur informel dirigé par ceux qui en sont les promoteurs ....................................................................... 1371.8 Raisons de création de l’activité dans le secteur informel .................................................................................... 1381.9 Age des UPI ....................................................................................................................................................................... 139

Chapitre II : Main-d’oeuvre et emploi dans le secteur informel ...................................................................................... 1412.1 Taille des UPI ..................................................................................................................................................................... 1412.2 Taux de salarisation ........................................................................................................................................................ 1412.3 Caractéristiques des emplois dépendants selon le statut et le milieu (%) ....................................................... 1422.4 Durée du travail ............................................................................................................................................................... 1422.5 Caractéristiques démographiques des actifs informels ........................................................................................ 1432.6 Statut de l’emploi des femmes ..................................................................................................................................... 1432.7 Niveau de rémunération du secteur informel ......................................................................................................... 1442.8 L’ancienneté dans le secteur informel ....................................................................................................................... 1452.9 Caractéristiques des actifs du secteur informel ...................................................................................................... 145

Chapitre III Capital, financement et investissement des UPI ........................................................................................... 1473.1 Capital des UPI .................................................................................................................................................................. 1473.2 Structure du capital ........................................................................................................................................................ 1483.3 Financement en capital des UPI : Origine et mode ................................................................................................ 1493.4 Importance et types d’investissement réalisés par les promoteurs des UPI ................................................... 151

Chapitre IV Production, insertion et concurrence ................................................................................................................ 1554.1 Principaux agrégats économiques du secteur informel ........................................................................................ 1554.2 La structure des coûts mensuels de la production ................................................................................................. 1564.3 La formation et la répartition primaire du revenu ................................................................................................. 1584.4 Les performances économiques du secteur informel ........................................................................................... 1594.5 L’insertion du secteur informel dans le système productif .................................................................................. 161

Annexe ............................................................................................................................................................................................... 163

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RAPPORT GLOBAL 11

L iste des tableaux et des graphiquesTableau I.2.1 Caractéristiques démographiques de la population par milieu de résidence. 35Tableau I.2.2 : Structure et type de ménages selon le milieu de résidence 36Tableaux I.2.3. Type de ménages suivant le sexe et le milieu de résidence 37Tableau I.2.4 : Taux d’immigration et origine géographique des migrants par milieu de résidence 38Tableau I.2.5 Répartition de la population des ménages par situation matrimoniale selon la province et milieu de résidence 39Tableau I.3.1 : Scolarité de la population selon le milieu de résidence 41Tableau I.3.2 Indice de parité selon le sexe par milieu de résidence 42Tableau I.3.3 Indice de parité selon le sexe par province 43Tableau I.3.4 : Comparaison du nombre d’années d’étude des enquêtés et de leurs pères par classe d’âge et milieu de résidence) 44Tableau I.3.5 : Table de descendance scolaire par milieu de résidence 45Tableau I.4.1 : Répartition du type de l’énergie de cuisine selon la province et le milieu de résidence (en % des ménages) 48Tableau I.4.2 : Répartition de mode d’éclairage d’habitation selon la province et le milieu de résidence (en % des ménages) 49Tableau I.4.3 : Répartition de l’approvisionnement en eau selon la province et le milieu de résidence (en % des ménages) 50Tableau I.4.4 Répartition en pourcentage de villages / quartiers selon la distance où se trouve l’infrastructure scolaire la plus proche. 51Tableau I.4.5 Taux d’accès pour arriver à l’infrastructure scolaire la plus proche 54Tableau I.4.6 Répartition de villages selon le temps moyen mis pour arriver à l’infrastructure scolaire la plus proche 55Tableau I.4.7 Répartition de milieux de résidence selon le temps moyen mis pour arriver à l’infrastructure sanitaire la plus proche 55Tableau I.4.8 Répartition de villages / quartiers selon le temps moyen mis pour arriver à l’infrastructure routière la plus proche 56Tableau I.4.9 Répartition de villages / quartiers selon le temps moyen mis pour arriver aux autres infrastructures les plus proches 56Tableau I.4.10 Répartition de villages / quartiers selon qu’on est satisfait ou non des prestations offertes par les autres infrastructures les plus proches 57Tableau I.4.11 : Répartition des chefs des ménages agricoles par sexe et taux d’informalité selon la province 58Tableau I.4.12 : Structure des ménages agricoles par âge selon la province 59Tableau I.4.13 : Répartition des chefs de ménages agricoles par niveau d’instruction selon la province 60Tableau I.4.14 : Répartition des ménages agricoles par groupe socioéconomiquede chef de ménage selon la province 60Tableau I.4.15 : Mode d’acquisition du champ par Province 61Tableaux I.5.2 : Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%) 63Tableaux n° I.2 bis : Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%) 63Tableau I.5.3 : Répartition des emplois par région 65Tableau I.5.4 : Structure des emplois par secteur institutionnel et par secteur d’activité 66Tableau I.5.5 : Caractéristique des emplois par secteur institutionnel et milieu de résidence 67Tableau I.5.6 : Structure par CSP et pluriactivité des personnes exerçant un emploi 68Tableau I.5.7 : Revenu mensuel moyen par secteur institutionnel et secteur d’activité (emploi principal) 70Tableau I.5.8 : Caractéristiques de l’emploi principal selon le secteur institutionnel et le type d’emploi 71Tableau I.5.9 : Revenus d’activité de l’emploi principal selon le genre 72Tableau I.5.10 : Répartition des revenus d’activité de l’emploi principal par rapport au salaire minimum 73Tableau I.5.11 : Caractéristiques de l’emploi principal selon le secteur institutionnel et le milieu de résidence 74Tableau I.5.12 : Distribution des différentes catégories de ménages (en %) 75Tableau I.5.13 : Caractéristiques des chefs de ménages selon le secteur institutionnel et milieu de résidence 76Tableau I.5.14 : Caractéristiques des membres secondaires selon le secteur institutionnel du chef de ménage et milieu de résidence 77

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RAPPORT GLOBAL12

Tableau I.5.15 : Comparaison de la structure actuelle des emplois par secteur avec celle de la génération des pères 78Tableau I.5.16 : Mobilité sectorielle intergénérationnelle. Table de destinée (hommes seulement) 80Tableau I.5.17 : Mobilité socioprofessionnelle (actifs occupés de 30 ans et plus) 80Tableau I.5.18 Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%) 81Tableau I.5.19 : Taux d’activité par situation dans le ménage et le milieu de résidence 82Tableau I.5.20 : Taux d’activité et accès aux NTIC selon le milieu de résidence 82Tableau I.5.21 : Emploi désiré par statut d’activité, 15 – 24 ans 83Tableau I.5.22 : Emplois crées depuis 2007 par secteur et milieu, 15 – 24 ans [au moment de l’embauche] 83Tableau I.5.23 : Secteur institutionnel désiré, par secteur obtenu en 2012 84Tableau I.5.24 : Temps d’attente estimé avant de pouvoir obtenir l’emploi désiré, 15-24 ans 84Tableau I.5.25 : Répartition des inactifs par raison d’inactivité et milieu 85Tableau I.5.26 : Répartition des inactifs par moyens de subsistance, par milieu 85Tableau I.5.27 : Raison de non recherche d’emploi par milieu de résidence 86Tableau I.6.1 Taux de chômage au sens du BIT par tranche d’âge et milieu 89Tableau I.6.2 : Projets d’emploi des inactifs par milieu de résidence 89Tableau I.6.3 : Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage 90Tableau I.6.4 : Processus de recherche des chômeurs 91Tableau I.6.5 Nature du travail recherché 92Tableau I.6.6 Secteur d’activité désiré 92Tableau I.6.7 : Répartition des horaires normaux et anormaux dans l’emploi principal par secteur institutionnel et par milieu 92Tableau I.6.8 : Les différentes formes de sous-emploi 94Tableau II.7.1 : Seuil de pauvreté en Franc congolais 100Tableau II.1.1. Incidence de la pauvreté de 2005 et de 2012 selon le milieu de résidence et selon la Province 100Tableau. II.1.2. Pauvreté monétaire des ménages et des individus en 2012 (%) 102Tableau II.1.3. Pauvreté des ménages par sexe et zone géographique 103Tableau II.1.5. Pauvreté monétaire selon le niveau d’instruction du chef de ménage 104Tableau II.1.6. Pauvreté monétaire selon le type de famille 105Tableau II.1.7. Pauvreté monétaire selon la situation matrimoniale du chef de ménage 105Tableau II.1.8. Pauvreté monétaire selon la tranche d’âge du chef de ménage 105Tableau II.1.9. Pauvreté monétaire selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage 106Tableau II.1.10. Répartition des items de mauvaises conditions de vie 106Tableau II.1.11. Répartition des items de mauvaises conditions de vie (Taux de non possession) 107Tableau II.1.12. Distribution du score10 de mauvaises conditions de vie 107Tableau II.1.13. Pauvreté en conditions de vie par province en 2012 108Tableau II.1.14. Pauvreté en conditions de vie par lieu de résidence en 2012 108Tableau II.1.15. Pauvreté en conditions de vie selon le niveau d’instruction du chef de ménage 108Tableau II.1.16. Pauvreté en conditions de vie selon le type de famille 109Tableau II.1.17. Pauvreté en conditions de vie selon la situation matrimoniale du chef de ménage 109Tableau II.1.18. Pauvreté en conditions de vie selon la tranche d’âge du chef de ménage en 2012 109Tableau II.1.19. Pauvreté en conditions de vie selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage 110Tableau II.1.20. Répartition des items de difficultés budgétaires 110Tableau II.1.21: Distribution du score de difficultés budgétaires “subjectives” 111Tableau II.1.21. Pauvreté “subjective” par résidence et par province en 2012 111Tableau II.1.22. Pauvreté “subjective” selon le niveau d’instruction du chef de ménage 112Tableau II.1.23. Pauvreté “subjective” selon le type de famille 112Tableau II.1.24. Pauvreté “subjective” selon la situation matrimoniale du chef de ménage 112Tableau II.1.25. Pauvreté “subjective” selon la catégorie socio professionnelle du chef de ménage 113Tableau II.1.26. Pauvreté “subjective selon la tranche d’âge du chef de ménage en 2012 113Tableau II.2.1 : Causes principales de la pauvreté selon la catégorie des ménages (en pourcentage des ménages) 115Tableau II.2.2. : Causes principales de la pauvreté selon le milieu (en pourcentage des ménages) 117Tableau II.2.3. Opinion sur la pauvreté en RDC, selon la catégorie des ménages (en % des ménages) 118Tableau II.3.1 Consommation des ménages catégorie socioéconomique du chef de ménage 119Tableau II.3.1 Consommation des ménages catégorie socioéconomique du chef de ménage 121Tableau II.3.3. Consommation annuelle moyenne des ménages selon la province ( en FC) 123Tableau II.3.4. Coefficients budgétaires par province 125Tableau II.3.5. Consommation annuelle moyenne des ménages par type de ménage selon le milieu de résidence 127Tableau II.3.6. annuelle moyenne par quartile de consommation par tête 129

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RAPPORT GLOBAL 13

Tableau II.3.7. Répartition de la consommation annuelle par tête, par quartile et par province ( en FC) 130Tableau III.1.1 Répartition des UPI selon le secteur d’activité et le sexe des promoteurs 133Tableau III.1.2 : Répartition (%) des UPI selon le type d’emploi du chef et le critère d’informalité 133Tableau III.1.3 : Répartition (%) des UPI par secteur d’activité 134Tableau III.1.4 : Répartition (%) des UPI suivant le type de local par branche d’activité et selon le sexe du promoteur 136Tableau III.1.5 : Principales raisons de la non possession d’un local par secteur et branche d’activité 137Tableau III.1.6 : Taux d’accès (%) des UPI ayant un local professionnel à quelques services de base par milieu de résidence et secteur d’activité 137Tableau III.1.7 : Répartition (%) des UPI suivant la personne ayant pris l’initiative de la création par branche d’activité 138Tableau III.1.8 : Répartition (%) des UPI selon la raison de création évoquée par branche d’activité 138Tableau III.1.9 : Age moyen (en années) des UPI selon le milieu de résidence et la branche d’activité 139Tableau III.1.10 : Répartition des UPI selon la période de création et le milieu de résidence (%) 139Tableau III.2.1 : Répartition (%) des UPI selon la taille par milieu de résidence et par secteur d’activité 141Tableau III.2.2 : Répartition (%) des UPI selon le type d’emploi et le taux de salarisation par milieu de résidence et par secteur d’activité 141Tableau III.2.3 : Caractéristiques des emplois dépendants selon le statut et le milieu (%) 142Tableau III.2.4 : Durée hebdomadaire de travail selon le milieu et le secteur d’activités (%) 142Les actifs occupés du secteur informel travaillent en moyenne 52,1 heures par semaine (Tableau 2.5).Tableau III.2.5 : Durée moyenne hebdomadaire de travail par secteur d’activité selon le milieu 142Tableau III.2.6 : Caractéristiques démographiques des actifs informels selon le statut et le secteur d’activités (%) 143Tableau III.2.7 : Répartition des actifs de moins de 25 ans par statut et selon le secteur d’activités (%) 144Tableau III.2.8 : Rémunération selon le milieu 145Tableau III.2.9 : Répartition des actifs par ancienneté et selon le statut (en %) 145Tableau III.2.10 : Répartition des actifs par statut, ancienneté et selon les caractéristiques des actifs 145Tableau III.3.1 : Proportion d’UPI ne disposant pas de capital et montant moyen du capital par UPI selon le secteur d’activité et le milieu de résidence 147Tableau III.3.2 : Structure du capital selon le milieu et le secteur d’activité (en % de sa valeur) 148Tableau III.3.3 : Qualité et statut du capital (en % de sa valeur) 149Tableau III.3.4 : Age moyen (en année) du capital dans l’UPI selon le milieu 149Tableau III.3.5 : Origine du capital par branche d’activité (en % de sa valeur) 150Tableau III.3.6 : Poids des modes de financement des UPI 150Tableau III.3.7 : Structure de l’investissement selon le milieu et la branche d’activité 152Tableau III.3.8 : Importance et utilisation des emprunts selon le milieu et le secteur d’activité 153Tableau III.4.1 : Structure du chiffre d’affaires, de la production et de la valeur ajoutée annuels (en % de la valeur) par secteur, branche d’activité et milieu de résidence 155Tableau III.4.2 : Structure des coûts mensuels de production par branche d’activité et par milieu de résidence 157Tableau III.4.3 : Taux et décomposition de valeur ajoutée par branche d’activité et par milieu de résidence 158Tableau III.4.4 : Indicateurs du niveau d’activité et de productivité des UPI par branche d’activité et milieu de résidence 159Tableau III.4.5 : Répartition (%) des UPI suivant le montant de la valeur ajoutée mensuelle et le milieu de résidence 160Tableau III.4.6 : Performances comparées des UPI selon le type d’emploi par milieu (valeurs mensuelles en milliers de FC) 161Tableau III.4.7 : Origine des matières premières consommées du secteur informel en milieu urbain (en % de la valeur totale des intrants) 161

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RAPPORT GLOBAL14

Graphique 2.1 : Pyramide des âges selon le statut migratoire 36Graphique 2.2 Répartition de la population de 18 ans et plus par situation matrimoniale selon la province 38Graphique I.2.3 : Proportion des célibataires et des mariés monogamique de la population de 18 ans et plus par selon la province 39Graphique I.3.1 : Niveau d’éducation de la population selon le genre 42Graphique I.3.2 Proportion de la population non scolarisée par raison selon la province 43Graphique I.4.1 Principaux éléments de confort des logements par province (% de ménages) 47Graphique I.4.2 Répartition des ménages selon le nombre de chambres à coucher 48Graphique I.4.3 Répartition des ménages qui consomment l’eau potable selon la province (en % des ménages) 50Graphique I.4.4 Taux d’accès intermédiaire aux infrastructures dans un rayon d’un 1 km à 9 des lieux de résidence sur l’ensemble du territoire congolais 52Graphique I.4.5 Taux d’accès des écoles primaire et secondaire par régime de gestion dans un rayon de 2 km ou moins 52Graphique I.4.6 Taux d’accès aux infrastructures dans un rayon de moins d’un km et plus de 10 km en milieu rural 53Graphique I.4.7 Taux d’accès des infrastructures dans un rayon de moins d’un km et plus de 10 km en milieu rural 54Graphique I.4.8 Taux d’accès des infrastructures dans un rayon de moinsd’un km et plus de 10 km en milieu rural 57Graphique I.5.1 : Part des actifs employés dans le secteur agricole, par sexe et districts* 64Graphique I.5.2 : Taux de salarisation en milieu urbain, par sexe et districts 64Graphique I.5.3 : Répartition des actifs occupés par âge et par type d’emplois selon le milieu de résidence 68Graphique 5.4 : Revenus médians dans l’emploi principal, par genre et district, en francs congolais 69Graphique I.5.5 : Temps de travail hebdomadaire médian, par genre et district, en heures 69Graphique I.5.6 : Mobilité scolaire père/fils (individus de plus 30 ans) 78Graphique I.5.7 : Taux d’activité selon la tranche d’âge et le milieu de résidence (%) 81Graphique I.6.1 : Taux de chômage par groupe d’âge et par genre 87Graphique I.6.2 : Taux de chômage par genre en milieu urbain et rural 88Graphique I.6.3 : Taux de « chômage mixte », par genre [%]. 90Graphique 7.1: Niveau de pauvreté par Milieu de résidence entre 2005 et 2012 100Graphique II.1.2 : Niveau de pauvreté par province en 2005 et en 2012 101Graphique II.1.3. Pauvreté monétaire des ménages par sexe 103Graphique III.1.1 : Répartition (%) des UPI par secteur d’activité 135Graphique III.1.2 : Répartition des UPI par branche d’activité 135Graphique III.1.3 : Répartition des UPI par secteur d’activité et selon le type de local 136Graphique 1.5 : Répartition (%) des UPI observées en 2012 selon le type de local en fonction de l’année de création selon le secteur d’activité. 140Graphique III.1.6 : Répartition (%) des UPI observées en 2012 selon le type de local en fonction de l’année de création 140Graphique III.2.1 : Répartition des actifs de moins de 25 ans par statut et selon le secteur d’activités 144Graphique III.3.1 : Proportion d’UPI ne disposant pas de capital 148Graphique III.3.3 : Structure du capital selon le milieu de résidence 148Graphique III.3.4 : Mode de financement du secteur informel (en %) 151Graphique III.4.1 : Répartition (%) des UPI suivant le montant de la valeur ajoutée mensuelle et le milieu de résidence 160Graphique III.4.2 : Origine des matières premières (en %) 162

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RAPPORT GLOBAL 15

Sigles et abréviationsAFRISTAT Observatoire Economique et Statistique de l’Afrique Subsaharienne

BAD Banque Africaine de Développement

BIT Bureau International du Travail

BTP Bâtiment et Travaux Publics

CDF Congo Democratic Franc (Franc du Congo Démocratique)

CEEAC Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale

CM Chef de Ménage

CO Cycle d’Orientation

COMESA Marché Commun de l’Afrique Australe

D4 Diplôme de 4ème année secondaire

D6 Diplôme de 6ème année secondaire

DFID Departement For International Development

DIAL Développement et Insertion Internationale

DSCRP Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté

Enquête 1-2-3 Enquête avec les phases I (Emploi), II (Secteur Informel) et II (Consommation des ménages)

EP Etudes Primaires

F Féminin

FAO Food and Agriculture Organisation

GECAMINES Générale des Carrières et des Mines

INS Institut National de la Statistique

M Masculin

MICS1 Multiple Indicators Cluster Survey 1

MICS2 Multiple Indicators Cluster Survey 2

NC Non Concerné

ND Non Déterminé

ONEM Office National pour l’Emploi

PARRSA Projet d’Appui à la Réhabilitation et à la Relance du Secteur Agricole

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PP5 5ème année Post Primaire

PROMINES Projets d’Appui au Secteur Minier

RDC République Démocratique du Congo

SADC South Africa Development Community

SNCC Société Nationale des Chemins de fer du Congo

SRP Stratégie de Réduction de la Pauvreté

T Total

UC Unité de Consommation

UCFAO Unité de Consommation pour la FAO

UEP-BAD Unité d’Exécution des Projets de la Banque Africaine de Développement

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RAPPORT GLOBAL 17

dans les pays en développement et aussi dans d’autres régions du monde (Amérique latine notamment), l’emploi est au cœur du dispositif des systèmes

statistiques nationaux. Cela se comprend dans la mesure où les politiques de l’emploi sont au centre des politiques économiques. Pour répondre à ce besoin d’orientation des politiques, il faut disposer de bonnes statistiques sur l’emploi. Par ailleurs, en Afrique, la majorité des emplois étant concentrés dans le secteur informel, ce pan de l’activité économique mérite également d’être mieux connu en vue de formuler de bonnes politiques de l’emploi et par conséquent de réduction de la pauvreté. La question de l’emploi est d’autant plus centrale en Afrique que l’immense majorité de la population tire ses revenus du travail, les transferts institutionnels (prévoyance sociale) et les revenus du capital ne jouant qu’un rôle marginal. L’enquête emploi donne donc aux autorités des éléments chiffrés pour agir sur le front de l’emploi, et à la population le moyen de juger de l’efficacité de la politique économique. Or, dans la sous région, les dispositifs de suivi de l’emploi, du secteur informel et des conditions de vie des ménages sont quasi inexistants. L’emploi n’est souvent mesuré que lors des recensements de la population ou très sommairement à l’occasion de la réalisation d’autres enquêtes auprès des ménages consacrées à d’autres thèmes (enquête budget consommation, enquête démographique et de santé, etc.). En outre, la mesure de l’emploi et du secteur informel repose sur des définitions et des méthodologies différentes d’un pays à l’autre et qui diffèrent souvent de celles retenues par les instances internationales. Quant aux conditions de vie des ménages, il n’y a pas de réel suivi puisque les enquêtes sont irrégulières et les méthodologies changeantes.

Prospère au cours des années 60, l’économie congolaise s’était considérablement dégradée avec la crise du pétrole, la « zaïrianisation » et la libéralisation de l’exploitation des matières premières. Pendant deux décennies, et plus particulièrement au cours de la décennie 1990-2000, la RDC a connu une situation socio-économique et politique difficile sur le plan de ses structures de base et de sa gestion. De 1990 à 2001, l’activité économique a été en déclin continu, avec des taux de croissance négatifs (-5,6 % en moyenne). Les investissements publics et privés avaient reculé de 54% en l’an 2000 par rapport à 1990, ce qui a accéléré le délabrement des infrastructures de base et la réduction de la capacité de production des entreprises, par conséquent une augmentation du chômage. Cette crise économique a eu des manifestations multiples : une raréfaction des biens et des services, une précarisation des conditions de vie des populations et une destruction généralisée des infrastructures

routières, socioéconomiques et sociales. Le PIB par habitant est tombé jusqu’à 94 dollars américains en 2001.

Sur le plan sociopolitique, la situation a été marquée au cours de la décennie 90 notamment par deux guerres, les pillages et par des troubles dus à un long processus non maitrisé de démocratisation.

Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, conscient de l’état de crise aigue que traverse la Nation, a produit plusieurs programmes et un processus de lutte contre la pauvreté est mise en place pour l’évaluation et le suivi de la pauvreté.

Les différentes réformes politiques et macroéconomiques du Gouvernement en collaboration avec ses principaux partenaires pour relancer la croissance et réduire la pauvreté ont commencé à inverser la tendance. La RDC a renoué avec une croissance économique positive depuis 2002, qui s’est maintenue au-dessus de 5 % pendant tout le reste de la décennie, malgré le fléchissement enregistré en 2009.

Mais toutes les mesures et plans de la gestion macro-économique souffrent encore gravement d’insuffisance, en quantité et qualité, des données statistiques requises pour bâtir, évaluer et suivre une planification économique et sociale du développement durable et pro-pauvre. A cet effet, plusieurs opérations statistiques s’avèrent nécessaires pour produire tous les indicateurs pertinents dont on a besoin.

L’Enquête Nationale 1-2-3 auprès des ménages et des unités de production informelle répond à une grande partie de ces préoccupations. Une première enquête du type 123, organisée en RDC au cours des années 2004 et 2005, a fourni au gouvernement une masse importante d’informations statistiques qui ont amélioré de façon substantielle les indicateurs macroéconomiques. Elle a, notamment, aidé à estimer directement, pour l’année 2005, la consommation finale des ménages (CFM), qui est une composante du PIB, que l’on estimait avant par solde. Il est bon de noter que l’estimation directe de la CFM par l’enquête était nettement supérieure au PIB calculé auparavant pour l’année. C’est dire combien le PIB du pays était sous-estimé.

C’est dire tout l’enjeu que représente cette enquête 1-2-3 réalisée en 2012 dans toutes les provinces du pays dans le processus de l’élaboration et du pilotage de la stratégie de lutte contre la pauvreté et le cadrage de l’économie nationale.

Introduction

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RAPPORT GLOBAL 19

Résumé

L’Enquête 1-2-3 réalisée par l’Institut National de la Statistique de la République Démocratique du Congo est une enquête à trois phases s’inscrivant dans un dispositif

permettant de suivre l’évolution de la pauvreté au niveau de l’ensemble du pays par la production régulière d’indicateurs de suivi de la pauvreté.

Cette publication présente les principaux résultats de l’enquête réalisée sur l’ensemble du pays en 2012.Situation socio-démographique.

Cette première partie relative à l’emploi traite des caractéristiques des populations concernant la dynamique démographique, le capital humain, les caractéristiques de l’habitat, les infrastructures et leur accessibilité ainsi que la branche d’activités des ménages.

Dynamique démographique

La dynamique démographique de la RDC se caractérise par des déséquilibres dans la répartition de la population. La population congolaise est inégalement répartie sur le territoire national à raison de 61,2% en milieu rural et 38,8% en milieu urbain. Sur les 38,8% de la population urbaine congolaise, la population résidente de Kinshasa représente plus du tiers, soit 11,7% contre 27,1% dans le reste du milieu urbain constitué des chefs-lieux des provinces, des villes secondaires et des cités. La population est très jeune avec 50% des congolais qui sont âgés de 16 ans ou moins. Cet âge médian augmente légèrement en milieu urbain (18 ans) et davantage dans la ville de Kinshasa (21 ans). Selon la répartition par grands groupes d’âge, le rapport de dépendance économique est élevé, estimé à 0,95 soit près d’une personne inactive à prendre en charge par une personne active. Ce rapport de dépendance économique est de 1,1 en milieu rural, 0,89 en milieu urbain et 0,72 dans la ville de Kinshasa. Les ménages congolais comptent en moyenne 5 personnes et près d’un ménage sur cinq (19,8%) est dirigé par une femme.

Capital humain

Le capital humain de la RDC est évalué par le degré d’alphabétisation des adultes, la fréquentation scolaire des jeunes en veillant à la parité selon les sexes. La population congolaise adulte âgée de 15 ans et plus est majoritairement alphabétisée. On compte 73,1% des adultes qui savent lire et écrire. Au niveau primaire, le taux net de scolarisation est estimé à 68,6%. Au niveau secondaire, ce taux est faible, estimé à 36,7%. La situation est meilleure en milieu urbain (78,8%) qu’en milieu rural (62,7%) au niveau primaire et 50,8% contre 26,6% au niveau secondaire. La parité entre les sexes s’est considérablement améliorée ; on compte 96 élèves filles contre 100 élèves garçons en RDC. Au secondaire, la discrimination des filles persiste. On compte 85 élèves filles au secondaire contre 100 garçons (IPS=119). En milieu rural,

la situation est d’autant plus préoccupante avec 66 élèves filles contre 100 garcons dans le niveau secondaire. Confort de l’habitat

Concernant l’habitat, il ressort que 52,4% des logements du milieu urbain sont construits en matériaux durables contre seulement 7,2% en milieu rural. Cette situation est pareille pour l’accès aux services de base comme l’eau dans la parcelle ou à l’intérieur du logement respectivement 32,5% et 1,1%.

Du point de vue éclairage, les résultats de l’enquête 1-2-3 évaluent le taux d’accès à l’électricité à 15 % en 2012. Ce taux était de 6% en 2005, ce qui montre une amélioration du taux d’accès à l’électricité de 9 points entre 2012 et 2005 au niveau national. Cette amélioration est plus marquée en milieu urbain, 40,1 % en 2012 contre 30 % en 2005.

En considérant comme eau potable, celle provenant des robinets, des sources aménagées, des puits protégés, des forages et des bornes fontaines, on constate que 50,2 % des ménages ont accès à l’eau potable au niveau national en 2012, ce taux était de 22% en 2005. Cette proportion cache néanmoins des fortes disparités 85,1 % des ménages urbains, contre 30,6 % en milieu rural en 2012 (en 2005:37% en milieu urbain contre 12% en milieu rural) ont accès à l’eau potable.

Infrastructures communautaires

L’école primaire conventionnée est déclarée par 60% des ménages comme l’infrastructure communautaire la plus accessible, située en moyenne à moins d’un km du lieu de résidence. Au niveau de la santé, le poste de santé (77,3%), la pharmacie (59,1%) et le centre de santé (50,0%) sont cités comme les infrastructures les plus accessibles parce que situées à 30 minutes de marche ou moins.

Et selon la branche d’activité des ménages, on compte sur l’ensemble du territoire national 68,4 % des ménages agricoles exerçant principalement dans le secteur informel et 31,6 % des ménages non agricoles.

Insertion sur le marché du travail

En RDC, sur la population de plus de 10 ans, les actifs (au sens du BIT, c’est-à-dire ceux qui travaillent ou sont au chômage) représentent 56% de la population, soit 28,8 millions d’individus. La répartition des actifs est en faveur des hommes, avec un taux d’activité de 58,8% contre 53,2% pour les femmes.

En 2012, on estime à 27 700 000 le nombre d’actifs occupés, c’est-à-dire le nombre de personnes ayant un emploi, 49,6 % d’entre eux sont des femmes.

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RAPPORT GLOBAL20

Plus de 70 % (71,2 %) des actifs occupés sont employés dans l’agriculture, un quart dans le commerce ou les services (24,4 %) et moins de 5 % (4,4 %) dans l’industrie. En milieu urbain, c’est le secteur tertiaire ( commerce et services) qui prédomine, regroupant plus des deux tiers des emplois, mais 83 % à Kinshasa. Du point de vue secteur institutionnel, c’est l’ensemble de secteur informel(agricole et non agricole) qui occupe la première place: 88,6% des actifs occupés y sont employés au niveau national, variant de 62,7 % à Kinshasa à 94,8 % en milieu rural.

Le secteur agricole informel occupe 59,7 %de la main d’œuvre. Le secteur informel non agricole regroupe 28,9 % des emplois et son taux de salariat est le plus faible des emplois non agricole avec 15,6 %. Plus d’un tiers des emplois informels non agricoles (38 %) se trouve dans le commerce et 22 % dans les services. Le secteur industriel y est présent avec 20 % des emplois. Les emplois du secteur formel ne représentent que 11,5 % de l’ensemble des emplois.

En milieu urbain, les indépendants non agricoles du secteur informel constituent la majorité des actifs pour toutes les tranches d’âge (40 %). Quant au travail dépendant informel non agricole, plus important que l’emploi formel chez les moins de 30 ans, il diminue régulièrement avec l’âge.

De façon générale, les revenus des femmes sont nettement inférieurs à ceux des hommes (le revenu médian des femmes est de 15 000 francs congolais, celui des hommes est de 38 000 francs congolais) et ceux des ruraux nettement inférieurs à ceux des urbains (16 000 FC contre 49 387 FC).

C’est dans l’agriculture que les revenus monétaires sont les plus faibles (le revenu moyen est de 27 964 FC, le revenu médian de 15 000 FC). Les revenus tirés des services, du commerce et de la production industrielle sont respectivement de 43 623 FC, 47 384 FC et 54 228 FC.

Dans l’ensemble les ruraux travaillent moins longtemps que les urbains : la moitié d’entre eux travaille 30 heures ou moins par semaine quand la moitié des urbains travaille 43 heures ou plus. Dans l’ensemble de la RDC le temps de travail hebdomadaire médian est de 35 h pour les femmes et de 36 h pour les hommes, ces écarts étant plus marqués en milieu urbain (42h contre 45 h) qu’en milieu rural (30h contre 32 h).En milieu urbain, près de neuf emplois sur dix sont permanents. Mais, dans l’ensemble du pays, un emploi sur deux ne bénéficie d’aucun cotrat écrit et/ ou ne possede pas de bulletin de paie.

En représentant plus de cinq ménages sur dix au niveau national (51,3 %), le type de ménages privés informels agricoles est le plus important. Il est suivi des ménages informels non agricoles dont le poids est de 21,1 %, des ménages inactifs / chômeurs (12,5 %) puis des ménages publics (11,8 %). Les 3,5 % des ménages restants appartiennent à la catégorie ménages privés formels.

Le module Trajectoire et Perspectives se décompose en trois parties, permettant d’apprécier les corrélations intergénérationnelles qui ressortent de l’enquête, la trajectoire

professionnelle de l’individu ainsi que l’adéquation entre ses projets d’emploi et la réalité au moment de l’enquête.

En milieu rural, les enfants sont ainsi davantage agriculteurs que leurs pères : tandis que 74,4% des pères en milieu rural étaient agriculteurs, 84,2% de leur descendance active exerce dans ce secteur.

Ainsi plus précisément dans la capitale, 25,1 % des fils de cadres (supérieurs ou moyens) de plus de 30 ans sont eux-mêmes des cadres, mais les probabilités qu’un fils d’ouvrier ou d’employé non qualifié devienne cadre ne sont que de 12,9 % et de 4% respectivement. A l’inverse, 20,4 % des enfants de salariés non-qualifiés le sont restés, mais seulement 5 % des enfants de cadres le sont devenus.

De façon générale, l’inégalité d’accès au marché du travail est un phénomène urbain, les taux d’activité des hommes et des femmes en zone urbaine étant de 51% et de 37,5% respectivement. En milieu rural, le taux d’activité est de 64% pour hommes et femmes.

La population congolaise est jeune. L’âge moyen est de 21,7 ans, et les jeunes entre 10 et 24 ans représentent 44,1% de la population en âge de travailler. En termes de population active, ils représentent 18,5% des actifs. Le taux d’activité épouse les stades successifs de la vie, au fur et à mesure que les jeunes quittent le système scolaire pour s’intégrer dans la vie professionnelle.

Les inactifs de 10 ans et plus en République Démocratique du Congo sont environ 24 millions. L’inactivité est plus forte en milieu urbain, où plus d’une personne sur deux est inactive (53,1%). En milieu rural, ce taux est d’environ une personne sur trois (36,4%). La principale raison d’inactivité est la scolarité.En milieu rural, plus de 4 personnes sur 5 ont choisi le statut d’inactivité. En milieu urbain, le rapport est de 3 sur 4. Sur l’ensemble du pays, 21,3% des inactifs estiment ne pas avoir besoin de travailler, tandis que 26,8% ne sont pas en âge de travailler. Les 30,2% restant ont choisi de ne pas travailler pour d’autres raisons.

Le niveau théorique du chômage en RDC est un phénomène principalement urbain, touchant particulièrement les jeunes. Le taux de chômage au sens BIT est de 18,8 % à Kinshasa et 7,8 % dans les autres urbains hors Kinshasa. Mais, le taux de chômage au sens large est de 28,5 % à Kinshasa contre 14 % dans les autres milieux urbains.

En considérant les chômeurs au sens strict du BIT, on constate que 9 chômeurs sur 10 sont des chômeurs de longue durée, c’est-à-dire des personnes au chômage depuis plus d’un an.

Si on considère comme « horaires normaux » la plage hebdomadaire comprise entre 35 et 48 heures, seule 37 % de la main-d’œuvre est concernée par ce sous emploi qualifié de visible, 5,2 % des actifs en milieu urbain et 4 % en milieu rural travaillent moins de 35 heures par semaine et respectivement 8,1 % et 5,6 % moins de 45 heures par semaine, durée légale du travail en RDC. L’existence d’horaires de travail excessivement élevés peut, elle aussi, être synonyme

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RAPPORT GLOBAL 21

de sous-emploi, lorsque cette charge horaire est rendue nécessaire par un revenu horaire anormalement faible. On qualifie de sous-emploi invisible cette forme de sous-emploi. On peut ainsi estimer le taux de sous-emploi invisible à 47 % de la main-d’œuvre pour l’ensemble du milieu urbain et à 71 % pour ceux du monde rural. En agrégeant les différentes composantes du sous-emploi (chômage, sous-emploi visible, sous- emploi invisible, on obtient un indicateur synthétique de sous-emploi, le sous-emploi global . Il concerne 56 % des actifs urbains (50 % à Kinshasa et 58 % dans les autres villes) et 73 % des actifs ruraux qui apparaissent alors en sous-emploi.

Pauvreté et consommation des ménages

La deuxième partie porte sur la pauvreté et la consommation des ménages. Elle s’articule autour des trois chapitres à savoir : (i) la Pauvreté et condition de vie des ménages, (ii) Perception de la Pauvreté et (iii) Consommation des ménages et inégalités.

Contrairement au rapport de l’enquête 1-2-3 de 2005 qui n’a analysé que la pauvreté individuelle, celui de 2012 apporte une innovation en calculant les indicateurs de pauvreté au niveau des ménages.

Concernant la pauvreté et condition de vie des ménages, le seuil de pauvreté monétaire est la somme de deux seuils, à savoir le seuil de pauvreté alimentaire et le seuil de pauvreté non alimentaire. le seuil de pauvreté alimentaire pour l’année 2012 est de 356 585,40 Francs pour le milieu urbain contre 260 481,50 FC pour le milieu rural. Le seuil de pauvreté non alimentaire quant à lui est évalué à 512 624,9 FC en milieu urbain et 318 767 FC en milieu rural. Le seuil de pauvreté monétaire, qui couvre le besoin essentiel d’un adulte aussi en alimentaire qu’en d’autres biens et services est évalué à 869210,30 Francs congolais par équivalent adulte pour le milieu urbain et 579248,50 FC pour le milieu rural.

Lorsque l’on considère l’Incidence globale, d’après les résultats de l’enquête, la pauvreté monétaire s’est améliorée entre 2005 et 2012 en République Démocratique du Congo. L’incidence de pauvreté (P0) a baissé presque de huit (8) points, passant de 71,34 à 63,40 % sur sept ans, la profondeur de la pauvreté (P1) passe quant à elle de 32,3% à 26,5%, soit 6 points en baisse, tandis que la sévérité de la pauvreté (P2) a également diminué de 4 points, passant de 18,5% à 14.5 % entre les deux périodes.

Selon le milieu de résidence, la pauvreté a baissé de 10,6 points en milieu rural, passant de 75,8% en 2005 à 65,2% en 2012. Tandis qu’en milieu urbain, elle est passée de 61,8% en 2005 à 60,4% en 2012, soit un recul de 1,4 points

Au niveau des provinces, il est observé une amélioration sensible du profil de la pauvreté en 2012 par rapport à 2005, à l’exception du Maniema et de deux Kasaï. L’incidence de la pauvreté est la plus élevée dans les provinces du Kasaï Oriental (78,6%), de l’Equateur (77, 3%), du Kasaï occidental (74,9) et du Bandundu (74,6%), et où elle dépasse les 70%. A l’inverse cette incidence est la plus faible à Kinshasa (36,8 %) soit 2,1 fois inférieure à celui à celui du Kasaï Oriental. Il y a

donc lieu de noter une persistance de la disparité du profil de pauvreté entre les provinces.

Il ressort de l’enquête que 56% des ménages dont le chef est un homme sont pauvres alors que l’on compte 49% des ménages pauvres parmi les ménages dont le chef est une femme. En milieu urbain 48,5% des ménages sont pauvres parmi les ménages dirigés par les femmes contre 51,5% des ménages dirigés par les hommes. En rural on compte 49,1% des ménages pauvres parmi ceux dirigés par les femmes contre 57,7% des ménages parmi ceux dirigés par les hommes..

Au niveau des provinces, la situation est similaire à celle observée dans l’ensemble du pays à l’exception des provinces du Nord Kivu, du Maniema et de la Province Orientale, qui sont des provinces les plus affectées par les conflits armés.

La majorité des pauvres (59,7%) se retrouve parmi les ménages dont le chef de famille a un niveau primaire alors qu’on en compte 25,9% des ménages pauvres parmi les ménages dont le chef est de niveau universitaire. Cette situation est similaire à celle de 2005.

La pauvreté monétaire frappe, comme en 2005, toutes les classes socioprofessionnelles sans distinction, mais elle est plus présente chez les travailleurs précaires (travailleurs pour compte propre et aides familiaux) et les manœuvres avec 67,3% à 72% des pauvres .Tandis que l’on compte 45% et 53,9% des pauvres chez les cadres et les employeurs qualifiés. La pauvreté de mauvaises conditions de vie retient 17 items qui portent pour l’essentiel sur le confort et l’état du logement des ménages (8) et les taux de possession de biens durables(7).

Pour isoler une proportion de ménages ayant les pires conditions de vie environ équivalente au taux de pauvreté monétaire, on fixe le seuil de pauvreté en conditions au fait d’avoir au moins 8 privations. De ce fait on obtient un taux de pauvreté en conditions de vie de 60,01% au niveau ménage et de 60,88% au niveau individu. Les provinces les plus touchées par la pauvreté en conditions de vie sont celle de Maniema (83,8%) suivi de celles des deux Kasai, de l’Equateur, du Bandundu et la Province Orientale. A l’opposé la province de Kinshasa est de loin la moins concernée par cette forme de pauvreté, seulement 6,25% des individus sont pauvres. Les autres provinces se situent aux alentours de la moyenne nationale.

L’incidence de la pauvreté des individus en conditions de vie est très élevée en milieu rural frôlant les 80% contre 31% en milieu urbain. Elle est par contre très faible à Kinshasa 6,25% comparé à l’ensemble des milieux urbains.

A l’instar de la pauvreté monétaire, la pauvreté en conditions de vie est moins présente chez les ménages les plus éduqués. La pauvreté non monétaire au sein des groupes socioprofessionnels touche beaucoup plus les travailleurs indépendants (71,72%) et les aides familiaux (65,97%), suivie de patron (59%). Les Cadre, Employé qualifié et Manœuvre sont frappés à un peu plus de 40% en moyenne.

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RAPPORT GLOBAL22

Le score de pauvreté « subjective » utilise 9 items recueillant l’opinion des individus sur les difficultés qu’ils rencontrent pour satisfaire certains besoins comme se nourrir, se vêtir, se loger ou se soigner. A ceci s’ajoutent leur jugement par rapport à l’évolution économique de leur ménage voir de leur communauté.

Les résultats de la pauvreté « subjective » ou de difficultés budgétaires montre que 44,09% estiment que la situation économique par rapport à l’an passé (2011) est pire ou mauvaise, 42,98% avoir baissé leurs achats, 77% estiment que les prix ont augmenté, 74,15% n’ont pas la possibilité d’épargner, 48,83 n’ont pas de moyen pour se nourrir et 55,62% pensent que le niveau de vie s’est dégradé.

Plus de 70% estime que la difficulté de satisfaire certains besoins fondamentaux est due soit à l’augmentation des prix des biens soit au manque de possibilité d’épargner. A l’inverse seulement 7,16% pense que cette situation est due au problème de paiement de loyer, et 16,25% au problème lié à la baisse de l’épargne.

Sur l’ensemble du pays, le taux de pauvreté « subjective » a été ainsi établi à 73%. L’écart entre le rural et l’urbain n’est pas aussi important, il est environ de 5%. Ce n’est qu’en comparant Kinshasa et le rural que cet écart est proche de 10%.

Selon le niveau d’instruction du chef de ménage, il apparaît que l’incidence de la pauvreté « subjective » est plus faible pour les chefs ayant atteint le supérieur (60,9%) ou ayant suivi un programme non formel (59,35%).

L’analyse des résultats de l’enquête sur la pauvreté subjective selon la situation matrimoniale du chef de ménage montre que chez les mariés (es) polygames, les ménages en union libre et les veufs (ves) on a les incidences de la pauvreté « subjectives » les plus élevées entre 73 et 79%, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 73,5%.

En rapport avec la perception ou l’opinion des ménages sur les conditions de vie, les ménages congolais, dans leur grande majorité, considèrent le travail comme principal moyen d’élimination de la pauvreté, car près de 66 % d’entre eux pensent que le manque travail constitue la première cause de la pauvreté dans le pays.

Le manque d’instruction a été épinglé également comme première cause de la pauvreté, par 5 % des ménages. La corruption et la mauvaise gestion qui gangrènent la société congolaise ne sont évoquées que par 4,1 % de ménages comme première cause de pauvreté.

Selon le milieu de résidence, en milieu rural, il n’y a que 59% des ménages à considérer que le manque de travail est la première cause de la pauvreté contre 77,2% en milieu urbain. Concernant la consommation des ménages, l’on note que la consommation monétarisée annuelle moyenne par ménage est de 1 680 054 Francs congolais (CDF) pour l’ensemble du pays. Elle est de 1 210 812 CDF pour les « ménages privés informels agricole» (les moins bien lotis) contre 3 113 781

CDF pour les « ménages privés formels », les mieux lotis. La consommation annuelle par tête est de 335 683 CDF. Elle atteint 603 266 CDF pour les « ménages privés formels » contre 249 971 CDF pour les « ménages informels agricoles ». Les « ménages privés formels » consomment en moyenne 12,9 % de plus que les « ménages retraités », mais leurs consommations respectives par tête montre un écart de 10,3 % en faveur des « ménages privés formels ». Cela s’explique par le fait que les « ménages privés formels » sont de plus grande taille.

La plus grande part du budget des ménages est allouée à l’alimentation. Les ménages consacrent une bonne partie de leurs budgets (66,4 %) au poste « Alimentation et boissons non alcoolisées ». Ce sont des ménages « informels agricoles» qui y consacrent la plus grande part (76,7 %) contre seulement 52,2 % pour les ménages « retraités ».

Après le poste « Alimentation et boissons non alcoolisées», on retrouve, mais de très loin, le poste « Logement, eau, électricité, gaz » avec 14,6 % de la consommation totale.

Sur l’ensemble de provinces, la moyenne annuelle de 1 680 050 CDF de consommation monétarisée des ménages cache de grandes disparités suivant les provinces(cfr tableau précédent). C’est Kinshasa qui enregistre le niveau de consommation monétarisée annuelle moyen par ménage le plus élevé par province, soit, 3 498 684 CDF contre 1 040 886 CDF pour le Kasai Oriental, dont le niveau de consommation est le plus bas.

Selon le milieu de résidence, les ménages ruraux sont les moins biens lotis. Les ménages ruraux consacrent la plus grande partie de leurs budgets à l’alimentation. En effet, avec 916873,6 CDF (76 %), les dépenses allouées à l’alimentation, absorbent la plus grande part de budget des ménages ruraux, alors que les ménages urbains des villes dépassent à peine la moitié de leur budget à ce poste (57,2 %). Les ménages semis urbains se trouvent dans une situation intermédiaire (65,9 %), à mi chemin entre les ménages urbains et les ménages ruraux.

Toutefois, le poste « Logement, eau, électricité, gaz » reste pour tous les milieux le second poste de dépenses, avec des parts relativement plus importantes pour les ménages urbains que pour les ménages des autres milieux.

Selon l’approche par les quantiles , 15,2% des « ménages publics » appartiennent au quartile le plus pauvre, et 35,9 % au quartile le plus riche. Inversement, 31,0% des ménages informels non agricoles viennent du quartile plus riche, alors que 17,3 % se recrutent parmi les plus pauvres.

La consommation moyenne par tête des 25 % des ménages plus pauvres (premier quartile) atteint 109524 CDF, tandis que celle des 25 % les plus riches est de 887420 CDF, soit un rapport de 1 à 8,1. Le rapport est de 7,4 lorsque l’on considère la consommation par unité de consommation. Ces inégalités se conservent, à des niveaux divers, quelque soit le poste de consommation considéré.

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RAPPORT GLOBAL 23

Sur le plan spatial, on constate que la distribution des rapports des niveaux moyens de consommation par tête entre les plus riches et les plus pauvres est assez homogène. En effet, ces rapports vont de 5,8 dans le Maniema à 10,4 dans la Province Orientale.

Secteur informel

La deuxième phase sur le secteur informel de l’enquête 1-2-3 réalisée en 2012 a permis de dénombrer environ 3,4 millions d’Unités de Production Informelles (UPI) dans l’ensemble des centres urbains de la RDC. La ville de Kinshasa regroupe à elle seule 26,1% des UPI.

Un secteur informel prépondérant, dynamisé par les activités commerciales et par les femmes: le secteur informel occupe 88,6, % des actifs dans l’ensemble du pays, si les UPI se retrouvent dans pratiquement tous les secteurs, près de deux UPI sur trois sont dans le secteur du commerce et 62,9% d’entre elles sont dirigées par les femmes.

Des conditions d’exercice précaires : le secteur informel se caractérise par une grande précarité des conditions d’activité. Plus de la moitié (56,4%) des unités de production informelles des agglomérations congolaises fonctionnent sans local professionnel spécifique et 37,4% (31,2 % en 2005) exercent leur activité à domicile.

Un secteur informel atomisé et massivement constitué de micro unités : en effet, le secteur informel est caractérisé par une prépondérance des UPI de petite taille ; environ 82,3 % des UPI sont réduites à une seule personne. La taille moyenne des UPI est de 1,3 personne.

Une main-d’œuvre non protégée : Plus de 96 % des employés n’ont pas de contrats écrits.

Un taux de salarisation très faible au sein du secteur informel: en effet, moins de 7 actifs occupés sur 100 (6,9%) sont salariés

Durée hebdomadaire du travail et rémunérations : les normes légales régissant la durée du travail n’ont pas cours dans le secteur informel. En effet, les actifs occupés du secteur informel travaillent en moyenne 52,1 heures par semaine. Près de 37% d’actifs travaillent plus de 60 heures par semaine.La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l’ensemble des actifs du secteur informel, est d’environ 62.740,9 CDF (262.539 CDF dans les activités extractives). La rémunération horaire est de 547 CDF.

La moitié des emplois de l’informel occupés par des femmes : Plus de la moitié des emplois de l’informel (55%) sont occupés par des femmes. Elles sont plus représentées dans le secteur du commerce (64,2%).

Un quart d’actifs informels composé des jeunes (moins de 25 ans) : on les trouve surtout parmi les salariés, les apprentis et les aides familiaux.

Le capital, facteur déterminant de la fonction de production du secteur informel : Le montant moyen de capital par UPI

se situe à 152.728 CDF au niveau national. Cependant, une bonne partie d’UPI (22,7%) ne possèdent pas de capital pour l’exercice de leurs activités.

Dans une large majorité (58%), le capital du secteur informel urbain est constitué de biens achetés neufs. Mais une partie non négligeable du capital existant (27,3% du total) a été acquis d’occasion.

Le capital des UPI est constitué par ordre d’importance de terrain-local, de véhicule, de machines, d’outillage et de mobilier. Les équipements des UPI sont à concurrence de 73,7% de leur valeur la propriété des UPI ; la valeur des équipements loués ne représente que 14%.

Financement du capital dominé par l’épargne individuelle : L’épargne individuelle représente le principal mode de financement du capital des unités de production informelles avec plus de 88,4 % de la valeur totale du capital.

Investissement individuel assez modeste: Près du tiers (31%) des UPI possédant un capital ont investi au cours de 12 derniers précédant l’enquête. Le montant moyen d’investissement par UPI est de 51.271 CDF. Un tiers des investissements était orienté vers le matériel roulant. En moyenne 10 % des UPI ont eu recours à un emprunt. Le montant moyen de l’emprunt est de 126.857 CDF. Prépondérance du commerce dans les principaux agrégats du secteur informel : Le commerce est de loin la branche phare du secteur informel en RDC. Les UPI commerciales représentent 62,1% des UPI, dégagent 80,4% de chiffre d’affaires, 68,7% de la production de l’ensemble des activités informelles et 75,3% de la valeur ajoutée.

Dans l’ensemble urbain, les UPI enregistrent en moyenne un chiffre d’affaires mensuel de 468.214 CDF, une production mensuelle de 236.362 CDF et une valeur ajoutée mensuelle de 146.096 CDF.

La répartition de cette valeur ajoutée aux facteurs de production est très inégalitaire : seulement 6% de la valeur ajoutée vont à la rémunération des salariés, 2,7% aux impôts sur la production. L’excédent brut d’exploitation (net des autres charges liées à la production non classées ailleurs), la troisième composante de la valeur ajoutée, est de loin la plus importante, puisqu’il atteint en moyenne plus de 90%.

Le secteur informel a versé 29,5 milliards de CDF de rémunérations de salariés au cours du mois précédant l’enquête et a versé mensuellement en 2012, pour 13,2 milliards de CDF.

Un secteur informel bien intégré dans le tissu productif local mais s’appuyant surtout sur lui-même : en effet, le principal fournisseur des UPI est de loin le secteur informel lui-même, et plus particulièrement le secteur informel commercial. L’approvisionnement auprès du secteur formel est tout à fait marginal en 2012, car il ne représente que 8 % des matières premières consommées.

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RAPPORT GLOBAL 25

RAPPORT GLOBAL

Partie I : Généralités

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RAPPORT GLOBAL 27

Chapitre ICaractéristiques du pays et présentation de l’enquête

1.1 Caractéristiques du pays

La République Démocratique du Congo est situé au coeur de l’Afrique où elle figure parmi les géants du continent, avec sa superficie de 2 344 799 Km².

Elle partage 9.165 Km de frontière avec neuf pays voisins, à savoir :

• à l’Ouest : l’enclave de Cabinda et la République du Congo;

• à l’Est : l’Ouganda, le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie;

• au Nord : la République Centrafricaine et le Soudan ;

• au Sud : la Zambie et l’Angola.

1.1.1 Relief et végétation

La République Démocratique du Congo comporte quatre régions géographiques :

• Une plaine côtière à l’Ouest ;

• Une cuvette centrale faite de plaines et de plateaux étagés. Sa végétation est caractérisée par une forêt dense (forêt équatoriale) ;

• Les plateaux au Nord, au Nord-Est et au Sud, où la végétation est constituée de savanes arborées et entrecoupées de galeries forestières ;

• Les massifs montagneux à l’Est, au Sud-est et à l’Ouest.

La RDC dispose d’une vaste étendue de sol arable très fertile, qui recouvre une superficie de plus de 130 millions d’hectares, dont 3% seulement sont jusque-là exploitée.

1.1.2 Climat et hydrographie

La République Démocratique du Congo jouit d’une diversité des conditions climatiques et géologiques favorisant les possibilités d’une grande diversité des cultures.

En effet, on y trouve quatre climats, répartis comme suit :

• Le climat équatorial (Province Orientale, Equateur et les parties Nord du Maniema, du Bandundu et des deux Kasaï) ;

• Le climat tropical humide (dans les parties Nord de la Province Orientale, de l’Equateur, du Bas Congo et les

parties centrales du Bandundu, des deux Kasaï et du Nord Katanga) ;

• Le climat tropical à saison sèche prolongée (dans les parties Sud du Bandundu, des deux Kasaï et du Katanga) ;

• Le climat littoral (à l’Ouest du Bas Congo).

Une telle variété des climats fait profiter à la République Démocratique du Congo des précipitations en quantités suffisantes et d’un large ensoleillement.

En outre le pays dispose d’un important réseau hydrographique avec notamment le fleuve Congo long de plus de 4 374 km et 2ième au monde en ce qui concerne son débit qui a permis de doter du puissant barrage hydroélectrique d’Inga.

Toutes ces conditions géographiques font qu’il est possible de réaliser 3 à 4 récoltes annuelles pour ce qui concerne les cultures vivrières

1.1.3 Economie

La République Démocratique du Congo occupe une position stratégiquement favorable au développement des affaires. En effet si l’on s’ajoute à sa population, les populations des pays voisins, on arrive à un vaste marché dans cette partie du continent.

A la faveur de sa position au carrefour de l’Afrique, la RDC fait partie de plusieurs zones économiques sous-régionales, notamment la SADC, le COMESA, la CEEAC.

Au moment de la conception de l’enquête 1-2-3, la situation économique de la RDC était préoccupante. Le pays était confronté à l’insécurité, à la détérioration des infrastructures de base, spécialement celles de communication d’accès entraînant des sérieuses difficultés de circulation des biens et des personnes dans certaines zones du pays.

Il résulte de cette situation la non satisfaction des besoins fondamentaux de la population malgré des reformes vigoureuses qui ont été entreprises dans le secteur économique pour permettre la réduction de la pauvreté.

Les actions préconisées dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ont permis de : • Consolider la sécurité et la paix ;• Promouvoir la Bonne Gouvernance ;

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RAPPORT GLOBAL28

• Relancer l’activité économique et la croissance ;• Soutenir les secteurs sociaux ;• Assurer la protection sociale ;• Garantir la protection urbaine ;• Promouvoir la dynamique communautaire.

2 Présentation de l’enquête Le gouvernement de la République Démocratique du Congo s’est proposé de mettre sur pied un dispositif statistique de suivi et d’évaluation du programme de réduction de la pauvreté. A cet effet, plusieurs opérations statistiques se sont avéré nécessaires pour produire tous les indicateurs pertinents dont on a besoin. L’enquête 1-2-3 de 2012 s’inscrit dans ce cadre, elle est la deuxième enquête du genre après celle de 2005. Nous présentons ci-dessous les principaux éléments méthodologiques de cette enquête.

2.1 Objectifs principaux

L’objectif principal de cette enquête nationale 1-2-3 est de fournir des données de qualité au niveau national et provincial qui :

(i) concourent à une meilleure connaissance des conditions de vie des ménages pour l’analyse de la pauvreté et la mesure des progrès réalisés pour la réduire , à une meilleure connaissance du secteur informel pour une meilleure lecture de l’économie du pays dans laquelle il occupe une grande place, et la comparaison avec l’enquête 1-2-3 de 2005;

(ii) contribuent à l’analyse et le suivi du DSRP de nouvelle génération;

(iii) améliorent les données de base pour l’élaboration des comptes nationaux;

(iv) permettent de calculer les indicateurs de base pour l’élaboration de cadrage macroéconomique;

(v) permettent la rénovation de l’indice national de prix à la consommation et les indices provinciaux de prix, indicateurs nécessaires pour l’intégration régionale du pays dans la région du COMESA et de la SADC.

2.2 Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de l’E123 2011 sont les suivants:

1) déterminer un seuil de pauvreté monétaire qui servira à des comparaisons avec le DSRP I et pour les études futures ;

2) produire un profil de pauvreté du point de vue de la pauvreté monétaire, de la pauvreté en termes de conditions de vie des ménages, de la pauvreté des potentialités et de la pauvreté subjective ;

3) Etudier de façon approfondie la pauvreté en relation avec le marché du travail avec un accent particulier sur le secteur informel ;

4) réaliser des études sectorielles (santé, éducation, nutrition, secteur informel, etc.) ;

5) fournir un certain nombre d’indicateurs de suivi

des objectifs du millénaire pour le développement notamment :- Proportion de la population disposant de moins d’un

dollar par jour et par personne,- Indice d’écart de la pauvreté (profondeur de la

pauvreté) ;- Part du cinquième le plus pauvre de la population

dans la consommation nationale, - Taux de chômage des personnes âgées de 15 à 24 ans.

2.3 Domaine de l’étude

L’enquête de type 1-2-3 auprès de ménage s’est proposé de réaliser trois enquêtes intégrées. Il s’agit des enquêtes suivantes :

• Enquête emploi, phase-1• Enquête sur le secteur informel, phase-2• Enquête sur la consommation des ménages, phase-3

Plus précisément, la première phase de cette enquête porte sur l’emploi, le chômage et les conditions d’activités des ménages (phase 1 : enquête emploi). La seconde phase consiste à réaliser une enquête spécifique auprès des chefs des unités informelles sur leurs conditions d’activité, leurs performances économiques, leur mode d’insertion dans le tissu productif et leurs perspectives (phase 2 : enquête sur secteur informel). La troisième phase est une enquête sur la consommation des ménages. Elle consiste à estimer le niveau de vie des ménages, à mesurer le poids respectif des secteurs formel et informel dans leurs consommations et analyser les déterminants du choix des différents lieux d’achat (phase 3 : enquête sur la consommation des ménages).

Le questionnaire de l’enquête 1-2-3 s’articule autour des 3 phases correspondant aux domaines d’études en fonction des objectifs retenus. Le contenu du questionnaire se présente ainsi comme suit :

2.3.1 Le questionnaire de la phase I

Il comprend une fiche ménage, un questionnaire individuel pour chaque individu de cinq ans et plus et un questionnaire communautaire. La fiche ménage permet de collecter l’ensemble des informations sur les caractéristiques sociodémographiques de tous les membres du ménage, sur les caractéristiques de l’habitat et du patrimoine ainsi que sur l’accès aux infrastructures de base, sur l’éducation et nouvelle technologie d’information et communication, sur la santé générale et la santé de reproduction.

Le questionnaire individuel est composé de sept modules permettant de caractériser la situation des individus par rapport au marché du travail :

• Le module « Emploi actuel » décompose la population en âge de travailler en trois catégories : actif occupé, chômeur, inactif.

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RAPPORT GLOBAL 29

• Le module « Activité principale » fournit les principales caractéristiques liées à l’emploi exercé : catégorie socioprofessionnelle, branche d’activité, ancienneté dans l’emploi, horaires, revenus, prestations sociales, mode d’embauche, etc.

• Le module « Activité secondaire » donne les mêmes informations pour le plus important des emplois exercés simultanément avec l’emploi principal, ainsi que le nombre total d’emplois secondaires et les branches correspondantes.

• Le module « Recherche d’un emploi » décrit pour les individus ayant un emploi et qui sont à la recherche d’un autre les raisons de cette recherche.

• Le module « Chômage » décrit pour les sans-emploi la durée, le type d’emploi recherché et le mode de recherche, les prétentions salariales, etc.

• Le module « Trajectoire et perspectives » décrit la situation du père de l’enquêté vis-à-vis de l’emploi lorsqu’il avait 15 ans, l’emploi antérieur occupé par l’enquêté, et son désir éventuel de changer d’emploi (raison, type d’emploi désiré).

• Le module « Revenu hors emploi » permet de saisir les revenus de l’individu en dehors de ses revenus d’activité.

• Le questionnaire communautaire traite de l’existence et de l’accès aux infrastructures de base au niveau de la communauté (quartier, village).

2.3.2 Le questionnaire de phase 2 comporte sept modules.

• Le module « Caractéristiques de l’établissement » décrit les conditions d’activités des UPI (branche, local, historique de l’UPI, etc.) et les raisons du non-enregistrement.

• Le module « Main d’œuvre » donne les caractéristiques individuelles de l’ensemble de ceux qui travaillent dans l’UPI (variables sociodémographiques, qualification, rémunérations, etc.).

• Le module « Production » liste l’ensemble des biens et services fournis par l’UPI, leur valeur et leur destination (public, formel / informel, commercial ou non, etc.).

• Le module « Dépenses et charges » énumère chaque type de dépenses pour une période variable, laissée au choix du chef d’entreprise, et en estime le montant et l’origine.

• Le module « Clients, fournisseurs et concurrents » identifie les caractéristiques de ces trois types de partenaires de l’UPI.

• Le module « Equipement, investissement et crédit » fournit la valeur, le mode et la date d’acquisition, l’origine et le financement de l’équipement et, pour les crédits, détaille les conditions (institution, échéance, taux, usage).

• Le module « Problèmes et perspectives » identifie les principaux problèmes rencontrés et les perspectives sous différents scénarios (accroissement de la demande,

obtention d’un crédit). Il décrit aussi les relations des UPI avec les institutions de crédit, de microcrédits et de sécurité sociale

2.3.3 Questionnaire de la phase III:

Il est composé de 22 modules :

• Module EL : Eligibilité aux carnets de comptes

• Module 10 : Personnes présentes dans le ménage pendant la période de l’enquête.

• Module 11 : Dépenses quotidiennes de biens ou de services pour la consommation du ménage.

• Module AL : Dépenses “importantes” ou “exceptionnelles” (régulières ou non) de céréales et autres produits alimentaires au cours des 12 derniers mois.

• Module FE : Dépenses effectuées à l’occasion des fêtes ou cérémonies au cours des 12 derniers mois.

• Module 12 : Dépenses d’habillement des membres du ménage au cours des 6 derniers mois.

• Module 13 : Dépenses de logement, d’eau, de combustibles et d’énergie au cours des 6 derniers mois.

• Module 14 : Dépenses d’équipement et d’entretien pour la maison au cours des 6 derniers mois.

• Module 15 : Dépenses de santé au cours des 6 derniers mois.

• Module 16 : Dépenses de transport au cours des 6 derniers mois.

• Module 17 : Dépenses de loisirs, spectacle et culture au cours des 12 derniers mois.

• Module 18 : Dépenses d’éducation au cours des 12 derniers mois.

• Module 19 : Dépenses d’hôtels, dans les cafés et les restaurants au cours des 6 derniers mois.

• Module 20 : Dépenses d’autres biens et services au cours des 6 derniers mois.

• Module 21 : Impôts et taxes payés au cours des 12 derniers mois.

• Module 22 : Dépenses de biens et services de construction au cours des 24 derniers mois.

• Module 23 : Cadeaux donnés ou reçus en espèces au cours des 6 derniers mois.

• Module 24 : Evolution de la consommation et Stratégie de lutte contre la pauvreté

• Module 25 : Patrimoine matériel et financier : épargne et capital social.

• Module 26 : Perception des conditions de vie.

• Module 27 : Equipements durable du ménage.

• Module 28 : Agriculture, Elevage, Pêche et Forêt

2.4 Plan d’analyse

L’E123/2012 devra servir à produire suffisamment de données de qualité pour la planification, l’évaluation et l’analyse

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RAPPORT GLOBAL30

des politiques économiques et les programmes sociaux du Gouvernement et des partenaires au développement en RDC.

Les données serviront de base à des analyses et études sur :

- la description des caractéristiques de différents groupes socioéconomiques, par milieu de résidence, par provinces et districts sur: l’accès aux services sociaux de base, la participation aux programmes du gouvernement, l’incidence des taxes et des subsides sur la consommation, etc., ainsi que des analyses plus complexes telles que:

- la mesure de la pauvreté (profil, caractéristiques, déterminants, etc.) et de l’inégalité, et dans une moindre mesure de la malnutrition. Des simulations de l’effet de changements environnementaux (taxes, etc.) ou de politiques sur ces indicateurs pourront être menées ;

- l’analyse de l’emploi ; de l’éducation- l’analyse de la santé, la démographie des ménages

et leurs déterminants ;- l’évaluation de l’impact des programmes et projets

publics ; - l’information ex-ante pour certains programmes

et politiques (ex: taxation, subsides: alimentaire, carburant, électricité, etc.)

- l’analyse coût-bénéfice des programmes, etc.

Les utilisateurs potentiels de ces données sont: l’INS ; le Ministère du Plan (DEME, OCPI, etc.) ; les Ministères Sectoriels (DEPs) ; les Universités et les Instituts techniques et de recherche ; les donneurs et autres agences/centres de recherche internationaux.

- INS: il sera en charge de rapports d’ordre descriptif. Ces rapports permettront d’informer rapidement sur certaines statistiques clés :

• L’Enquête 1-2-3 2011: Volume 1 Rapport Global.

• L’Enquête 1-2-3 2011: Volume 2 Le Profil de Pauvreté et de l’Inégalité en RDC.

• L’Enquête 1-2-3 2011: Résultats de la Phase 1 : Démographie et Emploi.

• L’Enquête 1-2-3 2011: Résultats de la Phase 2 : Le Secteur Informel en RDC.

• L’Enquête 1-2-3 2011: Résultats de la Phase 3 : Dépenses et Consommation des Ménages Congolais.

- Les utilisateurs / DEPs : ils utiliseront les données de l’enquête pour des études économétriques plus poussées. Il s’agit entre autres de:

- L’analyse de la pauvreté et de l’inégalité et leurs déterminants ;

- L’analyse du secteur de l’emploi et ses déterminants;- Les modélisations de la consommation et de ses

déterminants (par exemple les élasticités-prix et revenus) ;

- Les déterminants du travail des enfants, des femmes et des seniors ;

- L’analyse des prix et de l’inflation et son impact sur la consommation ;

- Le travail non formel et l’entreprenariat non agricole;- La simulation pour l’atteinte des objectifs du

Gouvernement et DSRP ;- Les thématiques sectorielles (santé, éducation,

agriculture, etc.) ;- Etc.

2.5 Champ de l’enquête et stratification de l’univers

2.5.1 Champ de l’enquête.

• L’enquête couvre tout le territoire national. Tous les ménages ordinaires résidant sur l’ensemble du territoire national sont concernés par cette enquête à l’exclusion des membres des ménages du corps diplomatique.

• Le ménage est à la fois, une unité de sondage et l’unité de collecte (ou d’observation).

• Les observations sur l’habitat, les équipements du logement, les dépenses indivisibles du ménage ont porté sur l’unité de collecte « ménage » tandis que les caractéristiques démographiques, les dépenses individuelles, les activités, les revenus etc. ont été collectées à partir de l’individu. Pour le secteur informel, l’unité statistique est l’Unité de Production Informelle (U.P.I). Pour les équipements communautaires, la collecte a été faite au niveau du site (quartier ou village).

• Les analyses porteront sur les communautés, les ménages, les individus et les branches d’activité.

Pour construire l’indicateur de niveau de vie, on prend la somme des dépenses de consommation finales (hormis les dépenses de biens durables), plus l’autoconsommation, l’autofourniture, le loyer imputé et les transferts en nature. Pour les biens durables, prendre en compte le taux de dépréciation qui est considérée comme partie consommée.

2.5.2 Stratification de l’univers.

Le territoire national est découpé en 26 strates, l’enquête a pu être réalisée indépendamment dans une quelconque de ces strates. Il s’agit des 26 nouvelles provinces du pays. Mais, l’ensemble du pays, le milieu urbain et le milieu rural sont aussi les trois grandes strates de l’univers de l’étude.

Les parties urbaines des provinces sont constituées des villes statutaires et des cités. Chaque ville statutaire, l’ensemble des cités et l’ensemble de territoires ruraux dans chaque province sont des sous strates de l’univers à sonder indépendamment.

2.5.3 Base de sondage

Pour résoudre le problème de l’obsolescence de la base de sondage, l’INS a utilisé comme base de sondage le recensement administratif de 2010, qui donnent un décompte

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RAPPORT GLOBAL 31

de la population à des niveaux administratifs suffisamment fins pour constituer une base de sondage sur laquelle les unités primaires de sondage ont été tirées.

l’INS a pu faire des enquêtes dans ces zones d’insécurité sans trop de problèmes et que ces zones sont aussi des zones sensibles pour lesquelles il a été extrêmement difficile de justifier leur mises à l’écart.

Pour l’enquête qui nous concerne, la base de sondage a consisté à une liste exhaustive de ménages sans omission ni double compte. Faute d’une liste d’unités aréolaires issue d’un recensement récent de la population, nous nous sommes contenté d’une liste des quartiers en milieu urbain et d’une liste des villages en milieu rural, considérées comme les plus petites unités aréolaires disponibles et repérables sur terrain. Or ces unités sont de tailles variables. En outre, les mouvements migratoires provoqués par des différents conflits ont occasionné l’extension des villes, et des cités avec l’apparition des nouveaux quartiers et la disparition de certains villages, ce qui a rendu difficile de proposer un plan de sondage opérationnel au stade initial. Il a été donc nécessaire de mener un certain nombre d’investigation sur terrain pour obtenir les informations récentes sur les effectifs des populations des quartiers et des secteurs qui constituent les unités primaires de sondage respectivement en milieux urbains et ruraux. Au stade final de sondage une liste des ménages a été obtenue par dénombrement des ménages dans les unités primaires (quartiers échantillons) ou secondaires de l’échantillon (villages échantillons) selon le cas.

2.5.4 Taille de l’échantillon

L’hypothèse à la base est que l’échantillon soit représentatif au niveau des districts actuels (futures provinces) au nombre de 26, répartis de façon uniforme avec 1000 ménages par district et 2000 ménages pour la capitale, Kinshasa, soit au total 28000 ménages. Cet échantillon suivrait donc la même hypothèse de travail que celui de 2005. La décision de tirer des échantillons non proportionnels à la taille de la population des provinces, mais de fixer une taille suffisamment grande pour représenter chaque province de façon égale, était, à l’époque, guidée par l’absence d’une base de sondage suffisamment à jour (le dernier recensement de la population datant de 1984).

Etant donné l’exigence pour l’enquête de 2012 de fournir des indicateurs au niveau des districts et les difficultés à rassembler les fonds nécessaires pour exécuter l’enquête ; on s’est proposé de réduire la taille des échantillons au niveau des provinces en la fixant à la taille optimale pour obtenir des résultats fiables à ce niveau et qui ont été de 600 à 700 ménages.

Sur les 4 hypothèses de taille testées en relation avec le coût impliqué, deux ont été retenues. Il a été convenu aussi de sur-échantillonner la capitale Kinshasa (2100 ménages) et la deuxième ville du pays Lubumbashi (1000 ménages), ces

tailles ont été fixées quelle que soit l’hypothèse de répartition.Pour la Phase 2, au lieu d’utiliser la formule unique de 0.9 UPI par ménage pour sélectionner les entreprises ou activités informelles du ménage , on a pris la fréquence moyenne effective des UPI dans l’enquête de 2005, ce qui a donné un échantillon de 8727 UPI pour un échantillon basé sur la répartition à 700 ménages par district. En définitive, c’est l’échantillon de 700 ménages par district qui est retenu pour l’enquête de 2011-2012, ce qui entraine un échantillon de 8727 UPI.

2.6 Plan d’échantillonnage

D’après la base de sondage du recensement administratif, il a donc été possible de :

i) constituer trois grandes strates en plus de Kinshasa constituant une strate à elle seule. Ces strates ont compris les villes statutaires, les cités telles que définies par l’administration et les territoires ruraux (regroupés en secteurs);

ii) constituer un échantillon aléatoire stratifié à plusieurs degrés où toutes les provinces ont été représentées, tous les districts, selon le milieu urbain (villes + cités) et rural;

iii) sélectionner des quartiers en milieu urbain et des secteurs en milieu rural, unités primaires de sondage de l’enquête qui ont constitué un échantillon, proportionnel à la taille de la population;

iv) découper les quartiers sélectionnés en segments plus petits( dans l’enquête de 2005 et 2012, tous les ménages des quartiers sélectionnés étaient dénombrés afin d’éviter d’introduire un troisième degré en milieu urbain);

v) quartiers urbains et villages ont été tirés alors avec des probabilités égales (sans tenir compte de leur taille), mais les villages ont été tirés avec probabilités proportionnelles à la taille de la population car les informations ont été disponibles au stade final de l’élaboration de base de sondage ;

vi) les ménages des unités tirées ont été dénombrés et sélectionnés en grappes de taille fixe (20-25 en milieu rural ; 12-15 en milieu urbain). Le tirage en milieu urbain a été donc indépendant du tirage en milieu rural vu que les fichiers de recensement administratifs ont été stratifiés selon la taille (grande ville, petites villes, secteurs)

Plus en détail, le plan de sondage proposé est le suivant :

1) Pour Kinshasa, le tirage a été effectué comme suit :

Au premier degré, on a procédé à un tirage de 54 quartiers à partir d’un fichier issu de l’harmonisation des différents fichiers des quartiers disponibles à l’INS (enquêtes123, enquête EDS, cartographie RGPH, recensement administratif). La base de sondage composé de différents quartiers de la ville de Kinshasa ont été classés dans 18 strates issues du croisement de 6 modalités pour le type de quartier (Quartiers résidentiels, cités, Quartiers planifiés, Extensions, Villages, Quartiers excentriques) et de 3 modalités pour la taille en

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RAPPORT GLOBAL32

population des quartiers (au plus égal à 10 000 habitants, entre 10 001 et 20 000 habitants, plus de 20 000 habitants).

Un dénombrement exhaustif des ménages a été effectué dans l’ensemble des 54 quartiers tirés au premier degré ayant donné ainsi une base de sondage pour le tirage des ménages au second degré.

Au second degré, un échantillon de 2 160 ménages a été constitué par un tirage systématique de 40 ménages par quartier échantillonné à partir de la base de sondage évoquée ci dessus. Ces 2160 ménages ont été enquêtés aussi bien en phase 1 qu’en phase 3.

En milieu urbain des provinces (villes et cités), hors Kinshasa et Lubumbashi, au premier degré, il a été tiré dans chaque province toutes les villes statutaires et deux cités, à probabilités proportionnelles à la taille de la population des cités. Douze quartiers de chacune de ces villes et Cinq quartiers de ces cités ont été tirés au second degré à probabilités proportionnelles à la taille en population des quartiers. Au troisième degré, un tirage systématique de 16 ménages à probabilités égales a été effectué dans chaque quartier échantillon en ville après avoir dénombré tous ses ménages et tirage systématique de 16 ménages dans chaque quartier de cité échantillonnée.

En milieu rural des provinces, on a tiré, au premier degré, cinq secteurs par district (ensemble de territoires ruraux) à probabilités proportionnelles à la taille en population des secteurs. Au deuxième degré, dans les secteurs échantillons, on a procédé au tirage de quatre villages à probabilités proportionnelles à la taille en population.

Ensuite, les ménages ont été dénombrés dans chaque village échantillon. Au troisième degré, il a été procédé au tirage systématique de 20 ménages à probabilités égales dans chaque village ainsi tiré et dénombré.

L’opération de dénombrement des ménages a pu se dérouler dans toutes les équipes d’enquête en moyenne en 4 jours par équipe, exécutée par l’équipe chargée de la collecte de la phase 1.

2.7 Organisation et déroulement de la collecte

L’organisation de la collecte a été précédé par la formation des superviseurs par l’équipe technique. les superviseurs ont formé à leur tour les contrôleurs et les enquêteurs.

Dans l’optique de la taille de 700 ménages par district, la collecte a été donc organisée à partir des 9 centres provinciaux de l’INS et 2 autres centres gérés par le Ministère du Plan. Les enquêteurs ont été répartis en 262 équipes pour les phases 1 et 3 avec à leur tête un contrôleur, mais dans les districts financés par REDD, il a été prévu 27 équipes de 75 enquêteurs. Les contrôleurs ont du visité régulièrement les enquêteurs afin de les aider, de contrôler la qualité de leur travail, de tirer les ménages, contrôler les questionnaires et les récupérer pour les envoyer vers les centres de saisie.

L’enquête a été organisée autour des 3 phases successives. Les entrevues ont été effectuées simultanément par les mêmes enquêteurs pendant une quarantaine de jours : 6 jours pour la phase 1 et 36 jours pour la phase 3.

La phase 2 a été exécutée par 113 équipes différentes ayant progressé sur le terrain à la suite des premières équipes pendant environ une trentaine de jours. La collecte de la phase 2 a été réalisée aussi bien en milieu urbain (villes et cités) qu’en milieu rural après avoir dressé une liste des UPI suite à la collecte de la phase 1. Les superviseurs se sont déplacés en véhicule de location à partir des centres de formation et ont été chargés de 3 équipes. Les enquêteurs se sont déplacé par les transports publics et sont resté dans leur zone jusqu’à la fin de leur tâche. Les contrôleurs ont visité les enquêteurs à l’aide d’un véhicule ou d’une moto de location. Les questionnaires ont rassemblés et vérifiés dans un premier temps, par les contrôleurs, par les superviseurs dans un deuxième temps et ont été ensuite acheminés vers les centres de saisie. Les cadres des agences provinciales ont été étroitement associés à la supervision et l’encadrement des équipes de terrain et de traitement.

Les estimations de la taille du personnel de terrain ont été basées sur une moyenne de 3 questionnaires/jour-enquêteur.Pour les phases 1 et 2, la collecte se fait à passage unique dans un ménage ou dans chaque unité de production informelle (U.P.I.).

Pour la phase 3 (consommation des ménages), la méthode de collecte utilisée consiste à disposer d’une nomenclature détaillée des produits et services (nomenclature COICOP), à relever les acquisitions et les dépenses quotidiennes (alimentaires et non alimentaires) du ménage pendant 15 jours et de relever ensuite les acquisitions et les dépenses non alimentaires d’une manière rétrospective. Pour les biens durables, on a pris en compte le taux de dépréciation qui est considérée comme la partie consommée. D’autres modules spécifiques tels que les acquisitions et les dépenses relatives aux fêtes et aux cérémonies (mariage, baptême, funérailles,…) ont complété les relevés des dépenses et acquisitions. Ont fait également partie de la phase 3, des modules spéciaux sur l’agriculture, le patrimoine ménager et l’épargne, la pauvreté subjective, les biens durables et les prix aux producteurs.4.8 Saisie et traitement des données

L’expérience accumulée aux cours des enquêtes 1-2-3 de 2005, EDS et MCS3 a été mise à profit pour le traitement l’enquête 123 de 2012.

La double-saisie a permis de réduire les problèmes de saisie rencontrés en 2005, sans pour autant éliminer les problèmes venant de la structure du questionnaire (difficile à saisir) ni toutes les erreurs des enquêteurs. On a pu réduire les erreurs provenant de la structuration du questionnaire par l’organisation même de la saisie . Avant la saisie des données, une équipe de vérification a été constituée pour le contrôle manuel de tous les questionnaires. Les vérificateurs ont été recrutés parmi les anciens meilleurs enquêteurs. Cette

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RAPPORT GLOBAL 33

vérification a du permettre de rendre lisible les questionnaires et de corriger une bonne partie d’erreurs de structure des questionnaires , notamment la cohérence. Au moins 20 personnes ont fait partie de cette équipe.

Pour la saisie des données, 120 agents expérimentés ont été recrutés pour ce travail. Les agents de saisie ont été encadrés par les contrôleurs et les informaticiens permanents. Le travail a été réalisé en double saisie, en deux équipes dans chacun de deux centres de saisie, à savoir Kinshasa et Lubumbashi. Le logiciel utilisé pour la saisie est le CSPro.

La durée totale de traitement des données est estimée à 5 mois de saisie et 2 mois d’apurement des données.Indicateurs de qualité des données

La qualité des données peut être appréciée à partir de certains indicateurs : taux d’absence des enquêtés, taux de non-réponse, etc.

Pour les 22 276 ménages sélectionnés, 22 052 ont été identifiés et étaient présents au moment de l’enquête. Parmi ces 22 052 ménages, 21 454 ont pu être enquêtés avec succès, soit un taux de réponse de 97,3 %. À l’intérieur des 21 454 ménages enquêtés, 90 240 personnes de 5 ans et plus ont été identifiées comme étant éligibles pour l’enquête individuelle et pour 88 600 d’entre elles, l’enquête a pu être menée avec succès. Le taux de réponse s’établit donc à 98,2 % pour les interviews auprès des personnes de 5 ans et plus.

Selon la méthodologie de la collecte, les relevés des dépenses durent 15 jours dans chaque ménage avec six passages au total ; à chaque passage, l’enquêteur relève les dépenses et les acquisitions des trois derniers jours à l’aide des carnets de compte tenus par certains membres du ménage et des compléments d’informations obtenus par interviews. Le nombre de jours de relevés quotidiens des dépenses a été pris en compte pour retenir les ménages du fichier d’analyse. Ainsi 447 ménages n’ayant rempli aucun jour de relevés quotidiens ont été systématiquement supprimés de la base d’analyse. Pour les ménages ayant rempli moins de 7 jours de relevés quotidiens avec comme résultat de l’interview « Partiellement rempli » ont été aussi supprimés de la base d’analyse. Au total, 822 ménages ont été supprimés des fichiers d’analyse.

2.8 Budget de l’enquête 1-2-3

Le budget de l’enquête 1-2-3 a été estimé à 5.9 millions USD ; Ce coût couvre les grands postes de dépense suivants: Coordination centrale (formation des formateurs, équipement et fournitures, consultants locaux, supervision, réunions et frais administratifs) pour un montant de 1 037 310 USD; Fournitures impression et communication pour 1 113 993 USD; Assistance technique pour 127 950 USD; Collecte des données pour 3 479 020 USD; Saisie et traitement des résultats pour 94 275 USD ; Imprévus pour 58 525 USD. Ce budget n’a pas compris l’ensemble des formations qui ont organisées autour de l’Enquête 1-2-3/ 2011-2012, mais les

fonds ont disponibles grâce à un don spécifique exécuté par la Banque mondiale. Ce budget ne comprend pas non plus les frais de gestion par l’agence d’exécution. Le tableau suivant donne le coût estimé selon la le district la source de financement.

Budget de collecte par province et les dépenses communes de l’enquête ( non compris les estimations des frais de gestion des agences d’exécution)

N°Budget de la collecte par

province

Montant en USD

Sources de financement

1 Kinshasa 248 431 PARRSA2 Bas-Congo 129 628 PARRSA3 Kwilu 131 729 PNUD(Belgique)4 Kwango 126 239 PNUD(Belgique)5 Maindombe 126 238 PNUD(Belgique)6 Haut Katanga 248 520 PNUD(Belgique)7 Haut Lomami 120 644 PNUD(Belgique)8 Lualaba 120 644 PNUD(Belgique)9 Tanganika 120 644 PNUD(Belgique)

10 Kasai Oriental 131 699 PROMINES11 Sankuru 126 239 PROMINES12 Lomami 126 239 PROMINES13 Kasai Central 146 194 PNUD(Belgique)14 Kasai 140 734 PNUD(Belgique)15 Nord Ubangi 123 664 PNUD(Belgique)16 Sud Ubangi 123 664 PNUD(Belgique)17 Mongala 123 664 PNUD(Belgique)18 Equateur 129 154 PNUD(Belgique)19 Tshuapa 123 664 PNUD(Belgique)20 Nord Kivu 127 844 PNUD(Belgique)21 Sud Kivu 126 654 PNUD(Belgique)22 Maniema 131 384 PROMINES23 Tshopo 128 649 REDD24 Ituri 123 189 REDD25 Haut Uéllé 123 189 REDD26 Bas Uéllé 123 189 REDD

Sous total de la collecte 3 551 720Dépenses communes 2 359 353Total 5 911 073

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RAPPORT GLOBAL 35

Chapitre IISituation sociodémographique

La République Démocratique du Congo est engagée dans un processus de démocratisation participative et dans un vaste programme de modernisation et de l’objectif de l’atteinte de l’émergence d’ici à l’horizon 2030. Au travers de l’Enquête 1–2–3 qui étudie les conditions économiques et sociales de la population congolaise, les données sur les caractéristiques des ménages et des populations sont nécessaires pour l’estimation du niveau de pauvreté des ménages et des individus. Elles doivent porter sur plusieurs caractéristiques au niveau quantitatif et qualitatif disponibles. Elles devraient être disponibles par sexe, par province et milieu de résidence.

Ces données permettront d’apprécier les ressources humaines disponibles pour mener à bien les programmes relatifs à l’émergence que s’est fixé la RDC. L’analyse qui suit sera essentiellement descriptive et abordera tous les traits décrivant habituellement la physionomie démographique d’une population à partir des tableaux et graphiques produits à partir des les données de l’Enquête 1-2-3. Quelques comparaisons à faire par rapport aux indicateurs de 2005 permettent d’apprécier la variation dans l’espace et dans le temps des des indicateurs essentiels dans l’explication des trois phases de cette enquête : Emploi (phase1), Secteur informel (phase2) Consommation des ménages (phase3).

Pour rendre compte de la pauvreté des ménages et de la population, ce chapitre procède par une présentation des caractéristiques des ménages et des membres constitutifs notamment le chef de ménage. Plusieurs aspects sont abordés, à savoir la taille et la composition des ménages, la structure de la population par âge et sexe, le statut migratoire, la fréquentation scolaire et l’alphabétisation des adultes. Les données sur les équipements des ménages et les infrastructures communautaires caractérisent le cadre de vie et les conditions sociales des populations congolaises.

2.1. Structure et caractéristiques de la population

En l’absence de recensement récent de la population (le dernier date de 1984, et le prochain est en préparation), et d’extrême mobilité due aux conflits, il est extrêmement hasardeux de présenter des chiffres absolus de population. Nous nous en abstiendrons donc, pour nous concentrer et commenter les principales structures démographiques.

La répartition spatiale de la population montre que la RDC est encore un pays majoritairement rural. 61,2% des habitants résident dans les campagnes (Tableau 2.1). Kinshasa regroupe 11,7% de la population, et le reste du milieu urbain (les autres villes et cités) 27,1%. La distribution par âge de la population présente les caractéristiques classiques des pays en développement, avec une prépondérance massive des jeunes, comme le montre la pyramide des âges (Graphique 2.1). L’âge moyen est de 21,6 ans, et la moitié de la population a 16 ans ou moins. Les personnes âgées de 60 ans et plus représentent seulement 4,4 % de la population totale. Globalement, les femmes sont très légèrement majoritaires (50,8%).

Si les principales caractéristiques démographiques sont similaires dans tous les milieux de résidence, Kinshasa se distingue par une population relativement plus âgée (l’âge médian y est de 21 ans), avec une prépondérance des classes d’âge actif : 58,2% des Kinois ont entre 15 et 59 ans. C’est également à Kinshasa que la proportion de femmes est la plus élevée (52,6%) et la part des migrants la plus faible. Les différences sont cependant peu marquées pour la migration ( voir tableau 2.4).

Tableau I.2.1 Caractéristiques démographiques de la population par milieu de résidence.

Kinshasa Autre Urbain Milieu Urbain Milieu Rural RDC

Population ( %) 11,7 27,1 38,8 61,2 100Structure par âge ( %)- de 0–14 ans- de 15–59 ans- de 60 ans et plus

36,358,25,3

45,350,63,9

42,652,94,3

47,647,74,5

45,749,74,4

Total 100 100 100 100 100Age moyenAge medianFemmes ( %)

24,721

52,6

21,317

50,6

22,318

51,2

21,316

50,6

21,616

50,8

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, 2012, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL36

Graphique 2.1 : Pyramide des âges selon le statut migratoire

-­‐  1  000  2  0003  0004  0005  0006  0007  0008  000

0-5 ans

10-14 ans

20-24 ans

30-34 ans

40-44 ans

50-54 ans

60-64 ans

70-74 ans

80 ans et plus

Milliers

Natifs

M igrants

HOMMES

RDC

-­‐   1  000 2  000 3  000 4  000 5  000 6  000 7  000 8  000Milliers

Migrantes

Natives

FEMMES

RDC  

2.2. Composition des ménages

On dénombre plus de 15 millions de ménages en RDC dont 11,7% vivent à Kinshasa et 37,6% sont urbains (Tableau 2.2). La taille moyenne des ménages est de 5 personnes. A la différence de la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne, les ménages ruraux sont de plus petite taille que les ménages urbains (4,7 vs 5,4). Cette taille moyenne cache de fortes disparités. Ainsi, 7,5% des ménages sont composés d’un seul membre et près d’un tiers (30,8%) comptent trois personnes ou moins. A l’autre extrémité, 5,4% des ménages regroupent dix personnes et plus, et près d’un quart (24,3%)

sept personnes et plus. C’est à Kinshasa que la proportion de ménages de dix personnes et plus est la plus élevée : elle y est deux fois supérieure à celle observée en milieu rural (8,2% contre 4,1%).

La capitale se distingue également par la plus forte proportion de ménages dont le chef est une femme, avec plus d’un quart des ménages (25,6%). Cette part est cependant loin d’être négligeable ailleurs. Si elle tend à décroître avec le taux d’urbanisation, elle représente tout de même 18,9% en milieu rural. A l’échelle nationale, environ un ménage sur cinq (19,8%) est dirigé par une femme.

Tableau I.2.2 : Structure et type de ménages selon le milieu de résidence

Kinshasa Autre Urbain Milieu Urbain Milieu Rural RDC

Nombre de ménagesMénages ( %)

1 789 10011,7

3 947 30025,9

5 736 30037,6

10 209 80066,9

15 258 700100

Structure par taille :- 1 personne- 2-3 personnes- 4-6 personnes- 7-9 personnes- 10 personnes et plus Total

6,321,844,718,98,2100

5,619,145,122,57,7100

5,820,045,021,47,9100

8,425,344,817,54,1100

7,523,344,918,95,4100

Taille moyenne des ménages

5,2 5,4 5,4 4,7 5,0

Femmes chefs de ménages (%)

25,6 19,5 21,4 18,9 19,8

Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

Une typologie simple de la composition des ménages montre que le modèle de la famille nucléaire est majoritaire, même s’il ne constitue pas encore une véritable norme (Tableau 2.3). Ainsi, un ménage sur deux est constitué d’un couple avec un ou plusieurs enfants (50,7%). Si l’on y ajoute les couples sans enfant (5,3%), les personnes vivant seules (7,5%), et les familles nucléaires monoparentales (9,6%), la proportion

de ménages nucléaires (à un seul noyau) monte à 73,1%. Ce résultat est un indicateur d’une certaine forme de spécificité congolaise, notamment en regard de ce que l’on peut observer dans d’autres pays d’Afrique sub-saharienne. Il n’en reste pas moins que les familles élargies représentent encore plus d’un quart des ménages (26,9%), dont une proportion faible mais non négligeable de ménages monoparentaux (5,5%).

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RAPPORT GLOBAL 37

Tableaux I.2.3. Type de ménages suivant le sexe et le milieu de résidence

UnipersonnelCouple sans

enfantsCouple avec

enfantsNucléaire

monoparentalMonoparental

élargi Elargi Total

KinshasaHommesFemmesEnsemble

5,89,36,7

5,30,03,9

51,21,2

38,4

2,926,69,0

2,244,613,1

32,718,329,0

100100100

Autre urbainHommes 4,4 4,1 57,5 1,5 1,6 30,8 100Femmes 10,4 0,2 1,6 40,3 33,4 14,2 100Ensemble 5,6 3,4 46,6 9,1 7,8 27,6 100

Milieu urbainHommes 4,8 4,5 55,6 1,9 1,8 31,4 100Femmes 10,0 0,1 1,4 35,2 37,6 15,7 100Ensemble 5,9 3,5 44,0 9,0 9,4 28,0 100

Milieu ruralHommes 5,5 7,6 66,0 1,7 1,8 18,5 100Femmes 20,7 0,8 4,6 45,1 37,6 14,3 100Ensemble 8,4 6,3 54,5 9,9 9,4 17,7 100

RDCHommes 5,3 6,5 62,4 1,8 1,1 23,0 100Femmes 16,5 0,6 3,4 41,2 23,5 14,9 100Ensemble 7,5 5,3 50,7 9,6 5,5 21,4 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

Note : Les ménages élargis monoparentaux comptent des membres autres que le chef (conjoint(e) exclu(e)), ou ses enfants. Les ménages élargis comptent des membres autres que le chef, le(s) conjoint(s) ou leurs enfants. La présence de domestiques n’est pas prise en compte dans cette typologie.

Paradoxalement mais en conformité avec les résultats précédents sur la plus grande taille des ménages à Kinshasa, c’est également dans la capitale que les ménages élargis sont les plus fréquents (42,1%), proportion qui décroît en raison inverse de l’urbanisation pour atteindre 21% en milieu rural. Plus inquiétant, Kinshasa est aussi la ville qui compte le plus de ménages monoparentaux (22,1%), soit près du double de ce qui peut être observé dans les campagnes (13,2%). On en compte 15,1% au niveau national. Classiquement, le sexe du chef de ménage est la variable qui conditionne le plus la composition du ménage. Beaucoup plus souvent de type élargi (38,4% pour les femmes contre 24,1% pour les hommes), les ménages ayant à leur tête une femme sont massivement monoparentaux (64,7%), contre seulement 2,9% lorsqu’ils sont dirigés par un homme. Le milieu urbain est non seulement celui où les ménages dirigés par une femme sont les plus nombreux, mais également celui où ces derniers sont dans la situation de plus grande précarité (monoparentaux) et les plus complexes (élargis).

2.3. Migration

Le phénomène migratoire semble limité au regard de l’histoire tourmentée du pays et des déplacements de

population engendrés par les conflits. Au niveau national, moins d’un habitant sur cinq (18,4%) n’a pas toujours vécu dans la localité où il réside actuellement (Tableau 2.4). Le taux d’immigration ne varie pas selon le milieu (urbain ou rural). Seule la capitale se distingue avec une proportion de migrants plus faible que la moyenne (14,8%). Les femmes sont légèrement plus souvent des migrantes (19,4% contre 17,3% pour les hommes), la différence n’étant significative que dans le milieu rural.

L’origine des immigrants se répartit à parité entre milieux urbain et rural, avec respectivement 47,9% et 50,8%. La part des migrants en provenance de l’étranger est tout à fait marginale puisque ces derniers ne représentent qu’1,3% des migrants. A la campagne, les immigrants sont eux-mêmes majoritairement issus des campagnes (62,5%). Inversement, en ville environ deux tiers (66,4%) des immigrants étaient déjà des urbains avant de migrer. C’est à Kinshasa que la proportion d’immigrants urbains est la plus élevée avec 76,9%. Tout se passe comme si les migrations internes se passaient par étapes successives : des zones urbaines vers les villes secondaires, et de ces dernières vers la capitale.

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RAPPORT GLOBAL38

Tableau I.2.4 : Taux d’immigration et origine géographique des migrants par milieu de résidence

Kinshasa Autre Urbain Milieu Urbain Milieu Rural RDC

Taux d'immigrationHommeFemme

14,815,714,0

20,320,220,4

18,618,918,4

18,216,320,0

18,417,319,4

Origine des migrants

Chefs lieux de provinceAutres villesVillageEtranger

26,150,822,01,0

19,244,035,90,9

20,845,632,61,0

8,427,662,51,5

13,334,650,81,3

Raison de la migrationSuivre/rejoindre sa famillePoursuivre des étudesTrouver un emploiDéplacé de guerreAutres

47,218,810,32,1

21,6

43,213,710,17,2

25,8

44,214,910,16,0

24,8

49,32,98,28,5

31,2

47,37,68,97,5

28,7Total 100 100 100 100 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

La migration est avant tout motivée par la nécessité ou l’envie de suivre ou rejoindre sa famille. Cette raison est invoquée par près de la moitié (47,3%) des migrants, et ce quel que soit le milieu de résidence actuel. On migre également pour poursuivre des études (7,6%) ou chercher un emploi (8,9%). La migration peut également être forcée, puisque 7,5% des migrants ont dû se déplacer à cause de conflits. Ces migrations provoquées par la guerre sont plus courantes à la campagne qu’en ville, et c’est même un motif marginal chez les immigrants de Kinshasa (2,1%). A contrario, Kinshasa enregistre la plus forte proportion de ceux qui sont venus poursuivre des études, pour profiter des institutions scolaires concentrées dans la capitale. Quant aux migrations économiques, elles varient peu en fonction du milieu de destination : si 10,3% des immigrants de Kinshasa y sont venus pour trouver un emploi, c’est également le cas de 8,2% des immigrants des campagnes. 2.4. Situation matrimoniale

L’examen de l’état matrimonial des membres des ménages âgés de 18 ans et plus à travers le graphique 2.2 ci-dessous indique qu’un peu plus de la moitié de la population concernée est mariée monogame (53,2%). Près d’une personne majeure sur quatre, soit 23,6% est célibataire. Les autres statuts matrimoniaux sont moins représentés et n’ateignent pas 10%.

Graphique 2.2 Répartition de la population de 18 ans et plus par situation matrimoniale selon la province

 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

On compte 17% des célibataires en milieu rural contre 33,2% en milieu urbain, soit près du double. Cette différence se justifie grâce à un taux de mariage monogamique élevé, soit 57% en milieu rural contre 47,7% en milieu rural. Aussi, la proportion des mariages polygamiques en milieu rural (8,2%) est au-dessus de la moyenne nationale (6,0%) tandis qu’en milieu urbain, cette proportion est faible, soit 2,8%. Le tableau 2.5 donne en détails les différentes situations matrimoniales après le célibat d’une province à l’autre et d’un milieu de résidence à l’autre. Par ordre, Kinshasa et la province du Bas-Congo présentent des proportions faibles de mariage monogamique, soit respectivement 37,2% et 42,1% de l’ensemble de la population de 18 ans et plus. Dans ces deux provinces, le taux de célibat est le plus élevé ; il est estimé à 41,6% et 25,3% respectivement. Cette situation est contraire dans le reste des provinces. C’est dans le Katanga, le

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RAPPORT GLOBAL 39

Bandundu ainsi que les deux provinces du Kasaï Occidental et Kasaï Oriental que la proportion des mariages monogamique

est le plus élevé de la RDC, soit environ un majeur sur cinq qui est célibataire.

Tableau I.2.5 Répartition de la population des ménages par situation matrimoniale selon la province et milieu de résidence

Province CélibataireMarié(e)

monogameMarié(e)

polygameUnion libre Divorcée

Veuf / veuve

Total

Kinshasa 41,6% 37,2% 1,1% 8,3% 4,8% 7,1% 100,0%

Bandundu 22,1% 61,1% 4,5% 3,6% 3,3% 5,4% 100,0%

Bas-Congo 25,3% 42,1% 2,8% 16,0% 4,8% 9,0% 100,0%

Katanga 18,9% 63,4% 6,2% 1,3% 4,6% 5,6% 100,0%

Kasaï Oriental 19,1% 60,7% 10,3% 0,3% 2,9% 6,7% 100,0%

Kasaï occidental 18,3% 59,8% 10,6% 1,3% 3,1% 7,0% 100,0%

Equateur 20,9% 56,3% 8,6% 4,9% 4,1% 5,2% 100,0%

Nord-Kivu 21,8% 57,8% 2,4% 7,8% 3,9% 6,3% 100,0%

Sud-Kivu 24,6% 49,0% 7,9% 9,6% 4,1% 4,8% 100,0%

Maniema 18,0% 56,6% 16,1% 0,7% 3,1% 5,5% 100,0%

Province Orientale 18,5% 45,8% 5,1% 15,4% 7,5% 7,7% 100,0%

Milieu de Résidence

Ville 34,6% 46,9% 2,3% 5,7% 4,5% 6,1% 100,0%

Cité 25,6% 51,8% 5,4% 6,0% 4,9% 6,2% 100,0%

Urbain 33,2% 47,7% 2,8% 5,7% 4,5% 6,1% 100,0%

Rural 17,0% 57,0% 8,2% 7,0% 4,3% 6,5% 100,0%

RDC 23,6% 53,2% 6,0% 6,5% 4,4% 6,4% 100,0%Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Graphique I.2.3 : Proportion des célibataires et des mariés monogamiques de la population de 18 ans et plus par selon la province

 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 41

Chapitre III Scolarité3.1. Fréquention scolaire

Sur l’ensemble de la population, 62,7 % des personnes ont déjà fait des études. Cette proportion atteint 80,2 % chez les 6 ans et plus (âge théorique d’entrée à l’école primaire ; Tableau 3.1). Une des conséquences de cette forte proportion de ceux qui sont passés par l’école est un taux d’alphabétisation (savoir lire et écrire) relativement élevé (73,1%). Néanmoins, ce diagnostic positif doit être nuancé. D’une part, le nombre moyen d’années d’études réussies est inférieur à sept (6,5ans). D’autre part, le taux net de scolarisation primaire est de 68,6 %, laissant supposer des entrées tardives et des redoublements massifs. Quant au taux net de scolarisation au secondaire, il concerne à peine plus qu’un tiers de la classe d’âge 12-17 ans (36,7%). Sur tous les indicateurs de scolarité, les urbains sont systématiquement mieux lotis que les ruraux, et ce d’autant plus qu’on avance dans le cycle d’étude. Ainsi par exemple, l’écart de taux net de scolarisation primaire est de 16 points à l’avantage des citadins (78,8% vs 62,7%), mais il varie du simple au double au secondaire (50,8% vs 26,6%). La différence dans le nombre moyen d’années d’étude, un indicateur qui donne une mesure du stock de capital humain, résume bien le désavantage des zones rurales, avec 4,8 ans

contre 8,9 ans en milieu urbain (population de 15 ans et plus). Dans l’ensemble, les habitants de Kinshasa bénéficiant davantage des infrastructures scolaires sont, comme on pouvait s’y attendre les plus éduqués. Mais la différence avec le reste du milieu urbain n’est pas très nette, au moins au niveau primaire.

Pour les cinq indicateurs retenus dans le tableau 3.1, le niveau scolaire des femmes est inférieur à celui des hommes. Mais ce résultat est surtout dû au passé. Ainsi par exemple, le taux d’alphabétisation des hommes de 15 ans et plus, c’est-à-dire prenant en compte les générations les plus âgées, est de 86,4% pour les hommes contre seulement 60,8% pour les femmes. En revanche, les écarts de taux net de scolarisation (primaire ou secondaire), qui appréhendent la situation aujourd’hui, sont faibles. Avec 69,7% chez les garçons contre 67,5% pour les filles au niveau primaire, le retard de ces dernières est d’à peine deux points. La différence est un peu plus marquée au niveau du secondaire. Le déficit de scolarisation des femmes est plus important en milieu rural. En milieu urbain, les taux de scolarisation sont identiques. Ils sont même à l’avantage des filles à Kinshasa au niveau primaire. L’exemple le plus frappant est observé au secondaire : 61,4% des filles de 12 à 17 ans fréquentent contre seulement 56,2% des garçons du même âge.

Tableau I.3.1 : Scolarité de la population selon le milieu de résidence

Kinshasa Autre Urbain Milieu Urbain Milieu Rural RDC

Hommes

Taux de fréquentation (6 ans et +)Taux d’alphabétisation (15 ans et +)Nombre d'années d'étude (15 ans et +)Nombre d'années d'étude (25 ans et +)Taux net scolarisation primaire *Taux net scolarisation secondaire

97,397,111,311,977,456,2

95,493,59,5

79,250,2

96,095,410,110,678,751,8

85,180,26,46,3

64,631,8

89,586,47,98

69,739,9

Taux brut scolarisation primaire 109,4 118,7 116,3 110,6 112,6

Taux brut de scolarisation secondaire 86,6 94,3 92,2 69,1 78,5

Femme

Taux de fréquentation (6 ans et +)Taux d’alphabétisation (15 ans et +)Nombre d'années d'étude (15 ans et +)Nombre d'années d'étude (25 ans et +)Taux net scolarisation primaire Taux net scolarisation secondaireTaux brut scolarisation primaireTaux brut scolarisation secondaire

93,190,99,39,2

79,761,410988,8

85,377,17,0

78,444,5

118,077,1

87,983,27,87,4

78,849,8

115,580,7

59,945,13,22,6

60,821,4

104,2385

71,460,85,14,6

67,533,6

108,456,6

Ensemble

Taux de fréquentation (6 ans et +)Taux d’alphabétisation (15 ans et +)Nombre d'années d'étude (15 ans et +)Nombre d'années d'étude (25 ans et +)Taux net scolarisation primaire Taux net scolarisation secondaireTaux brut scolarisation primaire

95,193,810,210,578,659,1

109,2

88,185,18,2

78,847,4

118,3

91,889,08,99

78,850,8

115,9

72,262,14,84,8

62,726,6

107,4

80,273,16,56,2

68,636,7

110,5

Taux brut scolarisation secondaire 87,9 85,7 86,3 54 67,5 Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

Note : Les * population de 6-12 ans pour le primaire ; L’alphabétisation concerne les questions « Savez-vous lire » et « Savez-vous écrire ».

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RAPPORT GLOBAL42

Sur une longue période, l’évolution de la fréquentation scolaire s’est lentement améliorée, puisque la proportion de ceux qui ont été ou vont encore à l’école est de 89,2% pour classe d’âge des 10-14 ans, mais elle n’est plus que de 71,1% chez les 45-49 ans. Les taux continuent de chuter avec l’âge : 54,7% des 65-69 ans déclarent avoir fréquenté l’école, et seulement 44,7% des personnes âgées de 70 ans et plus. Mais ce phénomène est la résultante de deux mouvements contrastés. D’un côté, les indicateurs stagnent pour les hommes (Graphique 3.1). Par exemple, le taux d’alphabétisation des 15-19 ans est de 87,7%. Il atteint encore 86,3% pour la tranche 50-54 ans,

et ce n’est que pour les générations plus âgées que les taux refluent. De l’autre côté, la scolarisation des femmes s’est très fortement améliorée au fil des années, au point de rejoindre celle des hommes. Presque sept femmes de 60 ans et plus (69,5%) n’ont jamais fréquenté l’école. Cette proportion a chuté de manière spectaculaire puisqu’elle n’atteint plus que 12% chez les 10-14 ans. Chez les hommes, on observe aussi une baisse, mais celle-ci est très modérée de 23,4% chez les séniors à 9,6% chez les plus jeunes, un niveau à peine inférieur à celui de leurs homologues femmes.

Graphique I.3.1 : Niveau d’éducation de la population selon le genre

   Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

Hommes Femmes

3.2. Taux de scolarisation et Indice de parité scolaire selon le sexe

Le taux de fréquentation scolaire au niveau primaire est élevé comparé à celui du niveau secondaire indistinctement du milieu de résidence. La parité est meilleure au niveau primaire mais défavorable aux filles à mesure qu’on avance au niveau secondaire.

Le taux net de scolarisation primaire renseigne sur la proportion d’enfants de 6-11 ans qui fréquentent l’école primaire à l’âge requis de 6-11 ans sur l’ensemble total des enfants de cet âge ou encore appelés enfants scolarisables au niveau primaire. Dans l’ensemble de la RDC, le TNS est estimé à 68,6% avec une faible dominance des filles, soit un IPS de 0,96 qui indique 96 élèves filles pour 100 garçons à l’école primaire à l’âge de 6-11 ans. Le TNS au primaire varie d’un milieu de résidence à un autre. Il ressort qu’en milieu urbain ce taux est de 78,8% avec une parité légèrement favorable aux filles (IPS=1,02) tandis qu’en milieu rural, ce taux baisse à 62,7% avec une légère représentation des filles à raison 93 élèves filles contre 100 élèves garçons dans le système éducatif au niveau primaire (IPS=0,93).Au niveau secondaire, le TNS est faible, soit 36,7% au niveau national et une nette sous dominance féminine (IPS=0,85), soit 85 élèves filles contre 100 élèves garçons à l’école secondaire à l’âge requis de 12-17 ans. Les écarts de TNS au niveau secondaire sont plus élevés entre milieu de résidence et entre sexe comparativement aux écarts qui sont observés au

niveau primaire où les indicateurs sont non seulement élevés, mais présentent des écarts assez faibles entre les sexes et les milieux de résidence. En effet, un peu plus d’un élève âgé de 12-17 ans sur deux (50,8%) fréquentent le niveau secondaire en milieu urbain. En milieu rural, ce taux net de scolarisation secondaire baisse à un peu plus d’un élève sur quatre (26,6%). Le niveau assez faible du TNS au niveau secondaire se justifie principalement par le faible accès et la faible participation des filles à ce niveau de scolarisation en milieu rural tandis que c’est la quasi-parité ou mieux un avantage numérique des filles qui est observé en milieu urbain. En effet, on compte 103 élèves filles âgés de 12-17 ans contre 100 garçons de la même tranche d’âge à l’école secondaire en milieu urbain. Cet IPS baisse sensiblement jusqu’à 66 élèves filles contre 100 garçons en milieu rural (IPS=0,66). Le tableau 3.3 présente ces indicateurs au niveau des provinces.

Tableau I.3.2 Indice de parité selon le sexe par milieu de résidence

Milieu Urbain

Milieu Rural

RDC

Indice de parité au primaire

1,02 0,93 0,96

Indice de parité au secondaire

1,03 0,66 0,85 Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 43

Tableau I.3.3 Indice de parité selon le sexe par province

Provinces Ecoles primairesEcoles

secondaires

Kinshasa 1,12 1,38

Bandundu 0,91 0,89

Bas-Congo 1,07 0,68

Katanga 1,14 0,83

Kasaï-Oriental 1,02 0,61

Kasaï-Occ 0,88 0,81

Equateur 0,90 0,74

Nord-Kivu 0,93 0,75

Sud-Kivu 0,72 0,74

Maniema 0,97 0,87

Prov. Oriental 0,91 0,73 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

3.3. Principales raisons de la non fréquentation scolaire

A l’issue de l’enquête, trois principales raisons de non fréquentation scolaire ressortent; le mariage ou la grossesse, la recherche du travail et le manque de moyens financiers. Ces motivations diffèrent d’une région à l’autre. Par ordre d’importance, le mariage ou la grossesse est majoritairement évoqué par les populations de la province du Kasaï-Oriental

(44,6%), le Maniema (32,7%) et le Katanga (32,3%) ainsi que l’Equateur (31,2%). Cette proportion est la plus faible au Kasaï-Occidental (12,9%) et à Kinshasa (13,2%).

Par ordre d’importance, le travail comme raison de non fréquentation scolaire est évoquée par 28,7% des enquêtés au Bas-Congo contre 21,4% au Nord-Kivu. Dans toutes les autres provinces, cette proportion n’atteint pas 20%. Enfin, les difficultés financières sont observées au Nord Kivu (25,2%), Maniema (23,5), le Sud Kivu(22,4), l’Equateur (20,2%) et Kinshasa (20,1). Dans toutes les autres provinces, cette proportion n’atteint pas 20% surtout au Bas-Congo où l’on observe la proportion la plus faible (6,4%).

En examinant toutes les provinces, il ressort que le mariage ou la grossesse est une raison majeure de non fréquentation scolaire pour quatre personnes sur dix dans la province du Kasaï-Oriental (44,6%) et pour un peu plus d’une personne sur quatre dans la province du Katanga, Maniema et Equateur. Dans la province Orientale et dans le Bandundu, la raison de grossesse ou mariage est déclarée par un peu plus d’une personne sur cinq, soit respectivement 26,8% et 26,0%. Partout ailleurs, cette raison est évoquée par moins de 20% d’enquêtés. La proportion la plus faible est observée au Kasaï-Occidental et dans la ville de Kinshasa, soit respectivement 12,9% et 13,2%. Le travail et les raisons financières ne viennent qu’en deuxième position et varient fortement d’une province à une autre en fonction des opportunités d’emploi, d’une part et en fonction du niveau de pauvreté des ménages et de la population d’autre part.

28,7%

13,2%

26,0%

44,6%

12,9%

26,8%

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0%

Kinshasa

Bandundu

Bas-­‐Congo

Katanga

Kasaï  Or.

Kasaï  occ.

Equateur

Nord-­‐Kivu

Sud-­‐Kivu

Maniema

Prov.Or.

Grossesse/mariage Travail Finances

Graphique I.3.2 Proportion de la population non scolarisée par raison selon la province

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL44

3.4 La mobilité scolaire

Le taux d’accès à l’école au cours du temps a été mis en évidence pour les hommes et les femmes quel que soit le

Tableau I.3.4 : Comparaison du nombre d’années d’étude des enquêtés et de leurs pères par classe d’âge et milieu de résidence )

Niveau d’étude du Père Enquêté Ecart père/enfant Père (ayant un fils) Fils Père (ayant une fille) FilleÂge de l’enquêté

Kinshasa25 – 34 8,7 11,2 2,5 9,1 11,9 8,3 10,635 – 44 6,9 11,2 4,3 7,0 12,4 6,8 10,045-59 5,9 10,5 4,5 6,4 12,4 5,4 8,560 et plus 3,3 6,4 3,1 3,9 9,5 2,7 3,7Ensemble 6,9 10,5 3,5 7,3 11,9 6,6 9,2

Urbain25 – 34 7,1 9,7 2,7 7,2 10,9 6,9 8,835 – 44 5,9 9,4 3,5 6,1 11,0 5,8 7,945-59 4,7 8,8 4,1 5,2 10,9 4,2 6,660 et plus 2,8 5,4 2,7 3,1 8,3 2,4 2,8Ensemble 5,8 9,0 3,2 6,0 10,6 5,6 7,4

Rural25 – 34 3,7 4,8 1,0 4,1 6,6 3,4 3,235 – 44 3,1 4,7 1,7 3,3 6,5 2,8 2,945-59 2,5 4,2 1,8 2,7 6,3 2,2 2,260 et plus 1,6 2,8 1,2 1,8 4,8 1,4 0,8Ensemble 3,0 4,4 1,4 3,2 6,3 2,8 2,6

RDC25 – 34 5,1 6,8 1,7 5,3 8,3 4,8 5,535 – 44 4,2 6,6 2,4 4,4 8,3 4,0 4,945-59 3,3 6,0 2,7 3,6 8,1 3,0 3,860 et plus 2,1 3,8 1,8 2,3 6,1 1,8 1,6Ensemble 4,1 6,2 2,2 4,3 8,0 3,9 4,6

Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012, INS.Champ : population âgée de 25 ans et plus.Clé de lecture : A Kinshasa, les 25-34 ans ont fait en moyenne 11,2 ans d’étude alors que leur père en avait fait en moyenne 8,7 ans

milieu. Le tableau ci-dessous confirme, en élargissant le diagnostic sur une plus longue période.

Ainsi, les congolais jouissent en moyenne de 2,2 années d’éducation de plus que leur père. Ce résultat est plus marqué pour les fils que pour les filles, puisque les premiers comptent 8 années d’éducation réussies en moyenne contre 4,3 pour leurs pères. Si chez les filles, l’écart avec les pères est faible, deux facteurs viennent relativiser ce constat d’un désavantage des filles. D’une part, l’avancée est perceptible si l’on se restreint uniquement au milieu urbain ou dans la capitale. D’autre part, la comparaison serait plus flatteuse si l’on mettait en regard la trajectoire scolaire des filles avec celles de leurs mères.

L’amélioration de l’accès à la scolarité est donc sensible. Par exemple au niveau national, 34,6 % des pères n’avaient pas été à l’école, et ils sont 30 % chez les enfants à n’avoir aucun niveau scolaire. Les proportions des individus ayant fait le primaire ou le secondaire ont évolué linéairement chez les enfants. Globalement, plus de trois personnes de 25 ans et plus sur quatre (76 %) ont effectué au moins autant d’années scolaires que leurs pères. Décomposant par sexe, et en se situant toujours à l’échelle nationale, c’est 84,1% des hommes et 68,4% des femmes qui ont effectué au moins autant d’années d’études que leur père.

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RAPPORT GLOBAL 45

Tableau I.3.5 : Table de descendance scolaire par milieu de résidence

PèreEnfant Structure scolaire

des pèresNon scolarisé Primaire Secondaire Supérieur TotalKinshasa

Non scolarisé 23,7 17,8 47,6 11,0 100 22,7Primaire 7,6 13,5 55,4 23,5 100 30,6Secondaire 5,0 6,9 59,1 29,1 100 26,2Supérieur 8,4 7,9 45,0 38,8 100 20,4Structure scolaire des fils

10,7 11,6 52,5 25,2 100 100,0

Autre UrbainNon scolarisé 34,0 24,9 37,0 4,1 100 23,9Primaire 13,9 22,7 53,3 10,1 100 45,9Secondaire 7,7 12,3 61,1 18,9 100 19,5Supérieur 17,2 14,3 45,1 23,5 100 10,7Structure scolaire des fils

17,8 20,3 50,1 11,8 100 100,0

RuralNon scolarisé 53,2 28,1 18,2 0,5 100 41,8Primaire 30,8 35,3 32,8 1,2 100 43,4Secondaire 20,1 27,7 50,6 1,6 100 10,0Supérieur 39,1 29,6 29,9 1,4 100 4,8Structure scolaire des fils

39,5 31,3 28,3 0,9 100 100,0

RDCNon scolarisé 47,2 26,6 24,2 2,1 100 34,6Primaire 23,8 29,6 40,8 5,9 100 42,3Secondaire 12,1 17,4 56,3 14,2 100 14,7Supérieur 21,8 17,4 39,9 20,9 100 8,4Structure scolaire des fils

30,0 25,7 37,2 7,1 100 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.Champ : population âgée de 25 ans et plus.

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RAPPORT GLOBAL 47

Chapitre IV Infrastructure et Conditions de vie des ménages

4.1. Confort des logements et Infrastructures

4.1.1 Confort des logements

Plusieurs caractéristiques déterminent le niveau de confort des habitations. Dans le cadre de l’Enquête 1-2-3, il a été recueilli, au sein des ménages plusieurs informations dont les plus importantes renseignent sur les matériaux de construction des murs, l’utilisation de l’électricité, le raccordement au réseau de distribution d’eau et le type de toilettes.

Graphique I.4.1 Principaux éléments de confort des logements par province (% de ménages)

0,3%

0,8%

3,5%

5,6%

7,1%

15,5%

26,9%

40,8%

52,4%

1,1%

1,0%

7,2%

0,0% 20,0% 40,0% 60,0%

Energie  gaz

Villa

Aisance  avec  chasse  int.

Robinet  intérieur

Aisance  chasse  ext.

Ind.  Energie  électricité

Robinet  extérieur

Electricité

Murs  en  dur

Rural Urbain

Le graphique 4.1 ci-dessous présente bien les différences entre le milieu rural et le milieu urbain en ce qui concerne le confort des logements. En effet, plus d’un logement congolais sur deux en milieu urbain, soit 52,4% est construit en dur. En milieu rural, on compte seulement moins d’un logement sur 10 (7,2%) est construit en dur. Certains services relatifs à l’électricité et à la distribution d’eau potable sont inexistants en milieu rural selon le graphique 4.1.

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Pour comprendre le degré de promiscuité des ménages, il a été recueilli lors de l’Enquête 1-2-3 des informations concernant le nombre de chambre à coucher. Sur l’ensemble du territoire, on observe, par ordre décroissant que 42,6% des ménages déclarent avoir une seule chambre à coucher dans leur logement suivis de 29,5% des ménages vivant dans un logement de 2 chambres à coucher et 17,2% qui ont déclaré 3 chambres à coucher. A partir de 4 chambres à coucher, la proportion baisse sensiblement et n’atteint pas 10% des ménages.

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RAPPORT GLOBAL48

Graphique I.4.2 Répartition des ménages selon le nombre de chambres à coucher

1  pèce;42,6%

2  pièces;29,5%

3  pièces;17,2%

4  pièces;7,2%5  pièces;2,1% 6  pièces;1,4%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

4.2. Accès à l’électricité

Comme on le remarque dans les tableaux ci-dessous sur le mode d’éclairage, les résultats de l’enquête 1-2-3 évaluent le taux d’accès à l’électricité à 15 % en 2012. Ce taux était de 6% en 2005, ce qui montre une amélioration du taux d’accès à l’électricité de 9 points entre 2012 et 2005 au niveau national. Cette amélioration est plus marquée en milieu urbain, 40,1 % en 2012 contre 30 % en 2005.

4.2.1. Utilisation de l’énergie par les ménages pour la cuisson et l’éclairage, Accès à l’électricité

L’électricité n’est utilisée pour la cuisson des aliments que par 5,6 % des ménages dans l’ensemble, dont 15,5 % des ménages en milieu urbain. Elle est quasi inexistante en milieu

rural où elle n’est utilisée que par 0,1% des ménages. Une forte proportion des ménages utilisant l’électricité pour cuire leurs aliments en ville se trouve à Kinshasa, 39,1 %. En dehors de la capitale et hormis le Bas Congo (4,7 %), la province Orientale (2,7%), le Katanga (1,6 %) et le Bandundu (1,1 %), dans toutes les autres provinces, la proportion des ménages cuisant avec l’électricité est quasiment nulle.

La plupart des ménages de la RDC utilisent le bois de chauffe (65,6 %) et le charbon de bois (26,8 %) pour la cuisson des aliments, soit au total 92,4 % d’énergie de cuisson provenant de la forêt. Ceci a certainement des conséquences sur la déforestation et l’environnement en général. Si en milieu urbain c’est le charbon de bois qui est le plus utilisé (54,0 %) et particulièrement à Kinshasa (51,6 %), en milieu rural c’est le bois de chauffe qui l’est le plus (86,7 %).

Tableau I.4.1 : Répartition du type de l’énergie de cuisine selon la provinceet le milieu de résidence (en % des ménages)

Province/Milieu de résidence

Energie pour la cuisine

Electricité Gaz PétroleCharbon de bois

Bois de chauffe

Scuire de bois

Autre Total

Kinshasa 39,1% 0,4% 2,2% 51,6% 5,3% 0,4% 1,0% 100,0%Bandundu 1,1% 0,1% 0,3% 10,4% 86,5% 0,7% 0,9% 100,0%Bas-Congo 4,7% 0,2% 3,4% 30,2% 61,4% 0,2% 0,0% 100,0%Katanga 1,6% 0,3% 0,2% 52,8% 44,7% 0,0% 0,3% 100,0%Kasaï Oriental 0,0% 0,1% 0,2% 17,4% 80,4% 0,9% 1,0% 100,0%Kasaï occidental 0,2% 0,0% 0,2% 30,1% 69,1% 0,1% 0,3% 100,0%Equateur 0,7% 0,1% 1,7% 10,3% 86,2% 0,8% 0,3% 100,0%Nord-Kivu 0,9% 0,2% 1,5% 16,7% 79,4% 0,8% 0,4% 100,0%Sud-Kivu 0,5% 0,2% 0,5% 23,8% 74,7% 0,1% 0,1% 100,0%Maniema 0,6% 0,1% 0,2% 14,4% 84,1% 0,0% 0,6% 100,0%Province Orientale 2,7% 0,1% 0,1% 15,6% 81,0% 0,3% 0,1% 100,0%Urbain 15,5% 0,3% 1,4% 54,0% 28,0% 0,2% 0,6% 100,0%Rural 0,1% 0,1% 0,7% 11,5% 86,7% 0,5% 0,4% 100,0%Total 5,6% 0,2% 0,9% 26,8% 65,6% 0,4% 0,5% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 49

Les énergies les plus utilisées par les ménages en RDC pour l’éclairage sont les lampes à piles (39,3 %), le pétrole avec la lampe tempête (20,5 %) suivi de l’électricité (15,0 %) et du feu de bois (11 ,1 %). Les lampes à piles se sont substituées à la lampe tempête dans toutes les provinces, sauf le Bas-Congo et le Nord-Kivu où la lampe tempête est plus utilisée par les ménages, respectivement par 68,1 % et 45,9% des ménages. En milieu rural, les lampes à piles sont utilisées par 47,7 % des ménages contre 24,3 % en milieu urbain. Dans l’Equateur le charbon de bois est utilisé pour l’éclairage presque autant que les lampes à piles comme modes principaux. Une proportion relativement élevée des ménages ruraux utilise aussi le feu de bois (16,6%) pour s’éclairer contre 1,7 % pour les ménages urbains.

Deux ménages urbains sur cinq (40,1 %) utilisent l’électricité pour l’éclairage et pratiquement les ménages ruraux ne s’en servent pas pour l’éclairage. Par rapport aux provinces, on constate que c’est Kinshasa qui sort du lot avec 74,5 % des ménages qui sont éclairés avec l’électricité suivi du Bas Congo (16,1 %), du Katanga (13,0 %) et du Sud-Kivu (10,8 %). Très peu des ménages des autres provinces utilisent l’électricité pour l’éclairage.

La bougie éclaire 2,2 % des maisons des ménages de la RDC, c’est surtout en milieu urbain (3,4 %) et spécialement dans le Katanga (8,6 %) et le Kasaï Oriental (3,2 %). Il convient de signaler qu’un ménage sur dix (9,8 %) utilise une énergie d’éclairage autre que les énergies classiques.

Tableau I.4.2 : Répartition de mode d’éclairage d’habitation selon la province et le milieu de résidence (en % des ménages)

Province/Milieu de résidence

Mode d'éclairage

ElectricitéGroupe électrogène

GazPétrole + lampe tempête

Pétrole + lampe Coleman

BougieFeu de

boisLampe à pile

Autre Total

Kinshasa 74,5% 0,2% 0,0% 17,5% 1,9% 1,5% 0,0% 3,9% 0,5% 100,0%Bandundu 2,2% 0,5% 0,0% 19,9% 1,4% 0,4% 7,9% 59,2% 8,5% 100,0%Bas-Congo 16,1% 0,2% 0,0% 68,1% 3,4% 0,1% 2,6% 9,2% 0,2% 100,0%Katanga 13,0% 0,2% 0,1% 2,6% 0,5% 8,6% 11,3% 57,2% 6,6% 100,0%Kasaï Oriental 0,4% 0,0% 0,0% 1,4% 0,5% 3,2% 13,4% 57,7% 23,3% 100,0%Kasaï occidental 0,6% 0,3% 0,0% 4,4% 0,8% 0,9% 19,8% 67,6% 5,7% 100,0%Equateur 7,0% 0,4% 0,0% 17,3% 1,6% 0,3% 24,9% 26,2% 22,3% 100,0%Nord-Kivu 5,2% 1,3% 0,1% 45,9% 2,1% 0,9% 15,1% 25,1% 4,2% 100,0%Sud-Kivu 10,8% 0,1% 0,0% 28,5% 2,9% 0,5% 12,4% 35,8% 9,1% 100,0%Maniema 8,8% 0,0% 0,0% 3,7% 0,3% 0,1% 2,9% 49,2% 35,0% 100,0%Province Orientale

9,0% 0,5% 0,1% 24,5% 2,4% 2,0% 11,5% 40,4% 9,6% 100,0%

Urbain 40,1% 0,7% 0,1% 24,3% 2,2% 3,4% 1,7% 24,3% 3,3% 100,0%Rural 0,8% 0,2% 0,0% 18,3% 1,3% 1,6% 16,6% 47,7% 13,5% 100,0%Total 15,0% 0,4% 0,0% 20,5% 1,6% 2,2% 11,2% 39,3% 9,8% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

4.3. Accès à l’eau

Etant donné que les indicateurs résumés ci-dessus permettent aussi de suivre les résultats de certaines politiques publiques en matière d’investissement en infrastructures, comme le taux d’accès à l’électricité ou à l’eau potable, une présentation détaillée de ce dernier indicateur est fournie dans les lignes qui suivent.

4.3.1 Eau de boisson, accès à l’eau potable

En considérant comme eau potable, celle provenant des robinets, des sources aménagées, des puits protégés, des forages et des bornes fontaines, on constate que 50,2 % des ménages ont accès à l’eau potable au niveau national en 2012, ce taux était de 22% en 2005. Cette proportion cache néanmoins des fortes disparités : 85,1 % des ménages urbains, contre 30,6 % en milieu rural en 2012 (en 2005:37% en milieu

urbain contre 12% en milieu rural). Kinshasa, encore une fois sort du lot avec 98,7 % des ménages ayant accès à l’eau potable suivi de loin du Nord Kivu (65,3 %), du Sud Kivu (58,4 %), du Bas Congo (54,3 %), du Maniema (49,9 %), du Katanga (46,2 %), du Kasaï Oriental(44 %) et de la Province Orientale (43,6 %); tandis que la situation est très préoccupante pour le Kasai-Occidental (22,2 %), l’Equateur (29,3 %), le Bandundu (33,7 %).

Plus en détail par source source d’approvisionnement, en RDC, 49,8% des ménages utilisent pour boisson, l’eau naturelle sans aucun effort pour la rendre potable c’est-à-dire l’eau en provenance d’une source non aménagée (28,8 %), de puits non protégés(6,7 %), d’un cours d’eau (13,1%) et autre(1,3%). C’est dans le milieu rural que les ménages boivent surtout l’eau naturelle non potable, 69,4% des ménages. Les sources aménagées approvisionnent 17% des ménages en eau de boisson, principalement en milieu rural (16,6 %). Seulement

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RAPPORT GLOBAL50

20,6% de ménages boivent l’eau de robinet dont 8,2% la puisent dans un autre ménage. L’eau de robinet est bue par les ménages urbains (53,19%) et particulièrement à Kinshasa (89%). Très peu des ménages ruraux (1,7%) boivent l’eau de robinet.

L’eau provenant des puits est bue par 11,1% ménages dont 4.5% des ménages pour ceux qui sont protégés. C’est surtout en milieu urbain (12,9 %) que cette boisson est utilisée avec celle des bornes fontaines (8,5 %).

Tableau I.4.3 : Répartition de l’approvisionnement en eau selon la province et le milieu de résidence (en % des ménages)

Province/Milieu de résidence

Approvisionnement en eau

Total

Eau potable Eau non potable

Robinet intérieur

Robinet extérieur

ForageBorne

fontaine

Robinet d'un autre

ménage

Puits protégé

Source aménagée

Puits non protégé

Source non aménagée

Cours d'eau

Autre

Kinshasa 10,0% 56,6% 4,4% 2,1% 22,4% 1,2% 1,8% 0,6% 0,3% 0,0% 0,4% 100,0%Bandundu 0,1% 1,4% 2,8% 9,0% 4,1% 2,9% 13,4% 0,7% 47,9% 17,7% 0,0% 100,0%Bas-Congo 0,9% 6,9% 0,9% 3,5% 13,1% 3,7% 25,4% 1,8% 31,1% 12,6% 0,2% 100,0%Katanga 1,1% 7,1% 4,0% 3,9% 12,4% 6,7% 10,8% 17,0% 16,6% 19,9% 0,4% 100,0%Kasaï Oriental

0,0% 1,4% 5,4% 6,1% 7,4% 5,6% 17,9% 8,6% 31,7% 15,4% 0,4% 100,0%

Kasaï occidental

0,1% 1,5% 0,2% 2,6% 0,6% 12,2% 5,0% 13,3% 38,4% 23,7% 2,5% 100,0%

Equateur 0,5% 0,8% 2,1% 0,8% 1,0% 7,2% 16,8% 11,3% 40,6% 18,7% 0,1% 100,0%Nord-Kivu 1,0% 4,6% 0,0% 23,3% 2,7% 2,9% 30,8% 0,9% 22,3% 9,5% 1,9% 100,0%Sud-Kivu 1,9% 7,8% 0,8% 12,6% 9,1% 3,5% 22,9% 6,8% 20,2% 5,1% 9,4% 100,0%Maniema 0,2% 1,7% 0,1% 1,1% 1,2% 3,9% 41,8% 5,7% 37,2% 7,1% 0,1% 100,0%Province Orientale

3,2% 8,3% 0,3% 1,1% 4,7% 1,7% 24,2% 3,7% 41,7% 9,9% 1,0% 100,0%

Urbain 5,6% 26,9% 2,6% 8,5% 21,4% 7,6% 12,5% 5,3% 6,3% 2,4% 0,9% 100,0%Rural 0,1% 1,1% 2,2% 4,3% 0,7% 2,7% 19,5% 7,5% 41,4% 19,1% 1,5% 100,0%Total 2,0% 10,4% 2,3% 5,8% 8,2% 4,5% 17,0% 6,7% 28,8% 13,1% 1,3% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

La ville de Kinshasa vient en tête avec 98,7% des ménages qui ont déclaré consommer de l’eau potable. Par ordre décroissant, trois provinces n’accèdent que faiblement à l’eau salubre ; le Bandundu (33,7%), l’Equateur29,3% et le

Kasaï Occidental (22,2%). Le tableau 4.3 reprend la même situation en montrant l’inaccessibilité de l’eau salubre en milieu rural. En effet, 30,6% seulement des ménages de ce milieu ont déclaré consommer de l’eau salure alors qu’en milieu urbain, cette proportion est de 85,1%.

Graphique I.4.3 Répartition des ménages qui consomment l’eau potable selon la province (en % des ménages)

22,229,3

33,743,644,046,2

49,954,3

58,465,3

98,7

0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0

Kasaï  occidentalEquateur

BandunduProvince  Orientale

Kasaï  OrientalKatanga

ManiemaBas-­‐Congo

Sud-­‐KivuNord-­‐KivuKinshasa

Source : Enquête 1-2-3, 2013

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RAPPORT GLOBAL 51

4.4. Infrastructures communautaires

4.4.1 Infrastructures scolaires

Parmi les infrastructures scolaires concernées, on cite l’école maternelle, l’école primaire, l’école secondaire, le centre de formation professionnelle, des institutions d’enseignement supérieur et le centre d’alphabétisation. Le régime de gestion est également pris en compte, à savoir le régime public, le régime privé et le régime conventionné. Sur l’ensemble du territoire national, la majeure partie des infrastructures scolaires telles les écoles maternelles (publiques et conventionnées), les institutions d’enseignement supérieur et les centres de formation professionnelle sont localisées à plus de 10 kilomètre du lieu de résidence des populations, un indicateur de faible niveau d’accessibilité géographique.

Les infrastructures pourraient être qualifiées de rares tant qu’elles sont situées à plus de 10 km pour plus de 80% des ménages congolais. Par ordre d’importance, les institutions

d’enseignement supérieur (4,7%), l’école maternelle ou garderie publique (84,3%), les centres de formation professionnelle (83,5%) et l’école maternelle / garderie conventionnée (80,7%). A inverse, les infrastructures les plus accessibles, celles situées à un moins d’un km des lieux de résidence des populations sont par ordre d’importance l’école primaire conventionnée (60,2%), l’école primaire publique (39,3%), l’école secondaire conventionnée (36,0%), l’école secondaire publique (31,2%), l’école primaire privée (28,2%) et le Centre d’alphabétisation (26,2%).Toutes les autres infrastructures ne sont pas situées dans un rayon de moins d’un km des lieux de résidence pour un ménage sur ménage quatre. Trois infrastructures sont considérées comme les moins accessibles à cette distance, l’Ecole maternelle / garderie publique, le centre de formation professionnelle et les institutions d’enseignement supérieur avec un taux d’accès respectivement de 13,0%, 12,2% et 9,1%. En RDC, il convient de relever que les infrastructures sociales sont majoritairement situées à plus de 10 km.

Tableau I.4.4 Répartition en pourcentage de villages / quartiers selon la distance où se trouve l’infrastructure scolaire la plus proche.

Infrastructure moins de 1 km

1 à moins de 2 km

2 à moins de 5 km

5 à moins de 10 km

10 km et plus

Total

Ecole maternelle / garderie publique 13,0% 0,9% 1,1% 0,7% 84,3% 100,0%Ecole maternelle / garderie privée 21,0% 2,0% 1,6% 0,4% 75,0% 100,0%Ecole maternelle / garderie conventionnée

16,4% 1,5% 0,9% 0,5% 80,7% 100,0%

Ecole primaire publique 39,3% 4,4% 2,6% 1,4% 52,3% 100,0%Ecole primaire privée 28,2% 2,2% 0,9% 12,2% 56,6% 100,0%Ecole primaire conventionnée 60,2% 5,4% 4,0% 7,4% 23,0% 100,0%Ecole secondaire publique 31,2% 4,1% 3,6% 2,2% 59,0% 100,0%Ecole secondaire privée 24,3% 2,4% 1,4% 13,6% 58,3% 100,0%Ecole secondaire conventionnée 36,0% 5,7% 3,4% 1,5% 53,5% 100,0%Centre de formation professionnelle 12,2% 2,0% 1,4% 1,0% 83,5% 100,0%Institution d’enseignement supérieur

9,1% 2,2% 3,4% 0,7% 84,7% 100,0%

Centre d’alphabétisation 26,2% 1,1% 0,5% 3,3% 69,0% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Pour compléter cette description, le graphique I.4.4 présente la situation intermédiaire de localisation des infrastructures sur un rayon de 1-2 km, 2-5 km et 5-10 km qui ne concerne qu’une faible proportion des ménages congolais selon les lieux de résidence.

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RAPPORT GLOBAL52

Graphique I.4.4 Taux d’accès intermédiaire aux infrastructures dans un rayon d’un 1 km à 9 des lieux de résidence sur l’ensemble du territoire congolais

2,7%

2,9%

4,0%

4,4%

4,9%

6,3%

8,4%

9,9%

10,6%

15,3%

16,8%

17,4%

0,0% 5,0% 10,0% 15,0% 20,0%

Ecole  maternelle  /  garderie  publiqueEcole  maternelle  /  garderie  …

Ecole  maternelle  /  garderie  privéeCentre  de  formation   professionnelle

Centre  d’alphabétisationInstitution  d’enseignement  supérieur

Ecole  primaire  publiqueEcole  secondaire  publique

Ecole  secondaire  conventionnéeEcole  primaire  privée

Ecole  primaire  conventionnéeEcole  secondaire  privée

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Par ordre d’importance, l’école maternelle est l’infrastructure le moins accessible quel que soit le régime de gestion. C’est également le cas des centres d’alphabétisation et des centres de formation professionnelle. Pour toutes ces infrastructures, le taux d’accès dans un rayon de distance intermédiaire entre 1 km et 10 km n’atteint pas 5%. Pour un deuxième groupe des infrastructures de formation, les institutions d’enseignement supérieur, l’école primaire publique et l’école secondaire publique, le taux d’accès varie de 6% à 10%. Enfin, la dernière catégorie d’infrastructures, considérée comme

les plus accessibles dans ce rayon de distance concerne l’école secondaire privée et conventionnée et l’école primaire privée et conventionnée. Le taux d’accès dans cette dernière catégorie varie de 10% à un peu moins de 20%.

En assouplissant le critère de la distance cumulée à moins de 2 km pour l’accès à l’école primaire et secondaire en milieu urbain, il ressort dans le graphique 4.5 que ce sont les écoles privées qui sont les plus accessibles en 2012.

Graphique I.4.5 Taux d’accès des écoles primaire et secondaire par régime de gestion dans un rayon de 2 km ou moins

 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 53

En effet, on enregistre 83,3% dans chacun de cas des écoles secondaires et des écoles primaires privées situés sur une distance proche des habitations. Cependant à proportion égale, toutes les écoles quel que soit leur type hormis l’école secondaire privée sont accessibles à moins de 2 km en milieu urbain. Le taux d’accès très élevé des écoles primaires et secondaires du secteur privé indique que ce secteur est non seulement représentatif, mais bénéficie également d’une meilleure carte scolaire dans le système éducatif congolais.

En effet, on enregistre 83,3% dans chacun de cas des écoles secondaires et des écoles primaires privées situés sur une distance proche des habitations. Cependant à proportion égale, toutes les écoles quel que soit leur type hormis l’école secondaire privée sont accessibles à moins de 2 km. Une situation qui pose un certain nombre de questions sur le respect des normes des bâtisses et la qualité des enseignements qui s’y dispensent.

La localisation des infrastructures en milieu rural diffère de celle qui est présentée ci-dessus en ce qui concerne

uniquement le milieu urbain. A plus de 50%, toutes les infrastructures scolaires sont considérées comme peu accessibles en milieu rural étant donné qu’elles sont situées à plus de 10 km des lieux de résidence des populations congolaises. L’école primaire conventionnée constitue l’infrastructure sociale la plus accessible en milieu rural. En effet 60% des ménages déclarent vivre dans un village où cette infrastructure est située à moins d’un km. Par ordre, l’école primaire conventionnée est suivie par l’école primaire publique (39,3%), l’école secondaire conventionnée (36,0%), l’école secondaire publique (31,2%), l’école primaire privée (28,2%) et le centre d’alphabétisation (26,2%). Pour toutes les autres infrastructures, on compte un ménage sur quatre ou moins qui accède à ces autres infrastructures à moins d’un km.

Le graphique ci-dessous présente dans les détails cette localisation géographique des infrastructures sociales qui détermine leur accessibilité en milieu rural.

Graphique I.4.6 Taux d’accès aux infrastructures dans un rayon de moins d’un km et plus de 10 km en milieu rural

 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

L’accès en milieu rural est particulier dans la mesure où les infrastructures localisées sont soit dans le village ou alors localisées très loin à 10 km ou plus du lieu de résidence. La fréquence des proportions de 0% entre 1km et moins de 10 km indique qu’en milieu rural le niveau d’accès est soit meilleur étant donné la localisation sur place dans la localité ou, au contraire, l’infrastructure est inaccessible parce que située très loin du village à 10 km ou plus. Le manque d’alternative

ou de distance intermédiaire réduit l’accessibilité étant donné les obstacles ou tout autre facteur qui peut empêcher, sur le trajet, d’atteindre l’infrastructure. La pluie, la crue, l’insécurité sont autant de facteurs dont l’impact négatif sur l’accès augmente à mesure que la distance augmente entre le lieu de résidence et l’infrastructure en question.

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RAPPORT GLOBAL54

Tableau I.4.5 Taux d’accès pour arriver à l’infrastructure scolaire la plus proche

moins de 1 km

1 à moins de 2 km

2 à mois de 5 km

5 à moins de 10 km

10 km et plus

Total

Ecole maternelle / garderie publique 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 100,0%Ecole maternelle / garderie privée 60,0% 0,0% 0,0% 10,0% 30,0% 100,0%Ecole maternelle / garderie conventionnée

40,0% 0,0% 0,0% 0,0% 60,0% 100,0%

Ecole primaire publique 50,0% 0,0% 0,0% 0,0% 50,0% 100,0%Ecole primaire privée 90,9% 0,0% 0,0% 0,0% 9,1% 100,0%Ecole primaire conventionnée 72,7% 0,0% 0,0% 0,0% 27,3% 100,0%Ecole secondaire publique 36,4% 0,0% 0,0% 0,0% 63,6% 100,0%Ecole secondaire privée 100,0% 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0%Ecole secondaire conventionnée 81,8% 0,0% 0,0% 0,0% 18,2% 100,0%Centre de formation professionnelle 27,3% 0,0% 9,1% 0,0% 63,6% 100,0%Institution d’enseignement supérieur 0,0% 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Graphique I.4.7 Taux d’accès des infrastructures dans un rayon de moins d’un km et plus de 10 km en milieu rural

 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

De manière générale, les individus déclarent mettre plus d’heures pour se rendre à une institution d’enseignement supérieur (95,5%), au centre d’alphabétisation (86,4%), à l’Ecole maternelle / garderie publique (81,8%) et dans les écoles publiques. Le temps est plus court (moins de 15 minutes) pour se rendre dans les écoles privées (écoles

primaires privée avec 68,2% et écoles maternelles ou garderies privées et écoles secondaires privées, soit 63,6% pour les deux infrastructures). Les détails chiffrés de ces résultats se trouvent présentés dans le tableau ci-après.

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RAPPORT GLOBAL 55

Tableau I.4.6 Répartition de villages selon le temps moyen mis pour arriver à l’infrastructure scolaire la plus proche

Infrastructuremoins de 15

minutes15 à 30 minutes

30 à moins de 60 minutes

60 minutes et +

Total

% % % % %Ecole maternelle / garderie publique 13,6% 4,5% 0,0% 81,8% 100,0%Ecole maternelle / garderie privée 63,6% 9,1% 0,0% 27,3% 100,0%Ecole maternelle / garderie conventionnée 27,3% 13,6% 0,0% 59,1% 100,0%Ecole primaire publique 31,8% 4,5% 0,0% 63,6% 100,0%Ecole primaire privée 68,2% 13,6% 0,0% 18,2% 100,0%Ecole primaire conventionnée 36,4% 13,6% 0,0% 50,0% 100,0%Ecole secondaire publique 22,7% 0,0% 0,0% 77,3% 100,0%Ecole secondaire privée 63,6% 22,7% 0,0% 13,6% 100,0%Ecole secondaire conventionnée 54,5% 9,1% 0,0% 36,4% 100,0%Centre de formation professionnelle 36,4% 0,0% 0,0% 63,6% 100,0%Institution d’enseignement supérieur 4,5% 0,0% 0,0% 95,5% 100,0%Centre d’alphabétisation 9,1% 4,5% 0,0% 86,4% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

2.4.2.2 Infrastructures sanitaires

A côté des infrastructures scolaires, l’enquête a relevé aussi l’accessibilité aux infrastructures sanitaires. Parmi les infrastructures sanitaires les plus rencontrées on cite l’hôpital privé ou public, soit 90,9% et 50,0% respectivement.

A l’inverse, pris de manière cumulée pour un accès de 30 minutes ou moins, les résultats indiquent, par ordre que le poste de santé, la pharmacie et le centre de santé constituent les infrastructures les plus accessibles géographiquement.

Leur taux d’accès est respectivement de 77,3%, 59,1% et 50,0%. Il ressort que la pharmacie, le poste de santé et le centre de santé sont des infrastructures le plus facilement accessibles parce que situées à moins de 15 minutes des lieux de résidence des populations congolaises. Les ménages passent moins de temps pour se rendre à une pharmacie (68,2%) et au centre de santé (59,1%). L’hôpital public et l’hôpital privé sont les moins accessibles respectivement pour 9% et 50% des villages.

Tableau I.4.7 Répartition de milieux de résidence selon le temps moyen mis pour arriver à l’infrastructure sanitaire la plus proche

Infrastructuremoins de 15

minutes15 à 30 minutes

30 à mois de 60 minutes

60 minutes et +

Total

% % % % %Hôpital public 4,5% 4,5% 0,0% 90,9% 100,0%Hôpital privé 31,8% 18,2% 0,0% 50,0% 100,0%Centre de santé 59,1% 18,2% 0,0% 22,7% 100,0%Poste de santé 40,9% 18,2% 0,0% 40,9% 100,0%Pharmacie ou dépôt 68,2% 0,0% 0,0% 31,8% 100,0%Pharmacie vétérinaire 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

2.4.3 Infrastructures routières et autres

La route comme infrastructure communautaire est indispensable pour la mobilité des personnes, les échanges commerciaux et par conséquent le bien-être des populations.

Dans l’ensemble, 95,2% des ménages mettent plus d’une heure pour atteindre une route latérique, 86,4% pour la route carossable et plus d’un congolais sur deux (54,5%) prend plus d’une heure pour se rendre sur une route asphaltée ou bitumée. Le temps le plus court revient à ceux qui souhaitent parvenir sur une route asphaltée ou bitumée.

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RAPPORT GLOBAL56

Tableau I.4.8 Répartition de villages / quartiers selon le temps moyen mis pour arriver à l’infrastructure routière la plus proche

Infrastructuremoins de

15 minutes15 à 30 minutes

30 à moins de 60 minutes

60 minutes et +

Total

% % % % %Route asphaltée ou bitumée 45,5% 0,0% 0,0% 54,5% 100,0%Route carrossable (pavée, blocs) 13,6% 0,0% 0,0% 86,4% 100,0%Route latéritique (terre rouge battue) 4,8% 0,0% 0,0% 95,2% 100,0%Piste (de desserte agricole réhabilitée ou autre) 0,0% 0,0% 0,0% 100,0% 100,0%Gare routière (Parking) 23,8% 0,0% 0,0% 76,2% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Pour accéder à la quasi-totalité des infrastructures agricoles, les populations congolaises marchent à pied et utilisent dans des proportions faibles les vélos/Bicyclettes et les motocyclettes et dans une faible proportion la voiture.

Bien d’autres infrastructures, en dehors des infrastructures scolaires, sanitaires et agricoles sont concernées par l’enquête 1 – 2 – 3. La cabine téléphonique devient l’infrastructure la plus accessible. Les populations congolaises la localisent dans le voisinage de leur lieu de résidence dans une durée moyenne de temps inférieure à 15 minutes, soit 76% dans l’ensemble des villages et quartiers urbains. Le point internet vient en deuxième position avec 42,9%. Le marché permanent,

principal lieu d’approvisionnement alimentaire quotidien est accessible à moins de 15 minutes par seulement 36,4% des populations. Les services d’état-civil pour déclarer et faire enregistrer plusieurs événements importants n’est accessible dans un délai de temps de 15 minutes que par seulement 28,6% des populations. Des services aussi importants comme un point d’approvisionnement d’eau de boisson comme une borne fontaine restent accessibles par 9,5% de la population respectivement à moins de 15 minutes et entre 15 et 30 minutes. A l’inverse, 81,0% doivent passer plus d’une heure pour arriver au lieu où elles peuvent s’approvisionner en eau salubre. Les détails sur toutes ces informations sont présentés dans le tableau ci-après.

Tableau I.4.9 Répartition de villages / quartiers selon le temps moyen mis pour arriver aux autres infrastructures les plus proches

Infrastructuremoins de 15

minutes15 à 30 minutes

30 à moins de 60 minutes

60 minutes et +

Total

% % % % %Marché permanent 36,4% 9,1% 0,0% 54,5% 100,0%Marché périodique 4,5% 0,0% 0,0% 95,5% 100,0%Marché construit/réhabilité 4,5% 0,0% 0,0% 95,5% 100,0%Bac à ordures 9,5% 0,0% 0,0% 90,5% 100,0%Point d’approvisionnement en eau/ borne fontaine)

9,5% 9,5% 0,0% 81,0% 100,0%

Terrain de football 23,8% 4,8% 0,0% 71,4% 100,0%Cyber café 42,9% 9,5% 0,0% 47,6% 100,0%Bureau de Poste 14,3% 0,0% 0,0% 85,7% 100,0%Cabine Téléphonique 76,2% 0,0% 0,0% 23,8% 100,0%Banque commerciale 4,8% 0,0% 0,0% 95,2% 100,0%Institution de micro-finance /Coopec 4,8% 0,0% 0,0% 95,2% 100,0%Etat-Civil 28,6% 0,0% 0,0% 71,4% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 57

2.4.2.3 Degré de satisfaction ou non des services offerts

Face au niveau d’accès à toutes ces infrastructures, les populations congolaises donnent une opinion subjective de satisfaction de la prestation des services offerts par diverses infrastructures de première nécessité et d’autres infrastructures de la vie courante.

Toutefois, les cybers, les marchés (permanent, construit /réhabilité), les cabines téléphoniques procurent une plus grande satisfaction aux ménages. Par contre, les individus représentent respectivement 34,4% et 37,5% de personnes interrogées qui ne sont pas satisfaites des services offerts par les marchés permanents et les terrains de football.

Tableau I.4.10 Répartition de villages / quartiers selon qu’on est satisfait ou non des prestations offertes par les autres infrastructures les plus proche

InfrastructureOui Non Indifférent Total

Effectif Effectif Effectif EffectifMarché permanent 74,7% 23,3% 1,9% 100,0%Marché périodique 62,9% 34,4% 2,7% 100,0%Marché construit/réhabilité 75,9% 19,5% 4,6% 100,0%Bac à ordures 70,6% 26,5% 2,9% 100,0%Point d’approvisionnement en 67,2% 29,4% 3,4% 100,0%Terrain de football 59,5% 37,6% 2,9% 100,0%Cyber café 80,8% 11,5% 7,7% 100,0%Bureau de Poste 69,1% 28,7% 2,1% 100,0%Cabine Téléphonique 79,5% 14,1% 6,5% 100,0%Banque commerciale 76,3% 15,3% 8,5% 100,0%Institution de micro-finance /Coopec 69,2% 24,6% 6,2% 100,0%Etat-Civil 69,4% 28,5% 2,1% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

Le graphique 4.8 résume le degré de satisfaction des populations en trois opinions. Une opinion positive (oui), une opinion négative (non) et une indifférence totale (indifférent). Le sentiment général qui ressort des réponses recueillies est une satisfaction générale pour plus d’un congolais sur deux. Certains services comme la cabine téléphonique et le

cyber café offrent satisfaction à plus de 70% des populations congolaises. L’opinion négative, bien que moins représentative concerne les services de marché périodique et les terrains de football pour un peu plus d’un congolais sur trois.

Graphique I.4.8 Taux d’accès des infrastructures dans un rayon de moinsd’un km et plus de 10 km en milieu rural

 Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL58

4.5 Caractéristiques des ménages agricoles

4.5.1 Repartition des chefs des ménages agricoles par sexe et taux d’informalité

L’enquête 1-2-3 a administré un module spécifique consacré à l’agriculture, élevage et forêt. Les informations concernant les intrants, la production et la commercialisation seront présentées dans un document détaillé de l’analyse de la phase1 de l’enquête. Dans ce chapitre consacré aux généralités, nous présentons seulement les caractéristiques des ménages agricoles et nous allons montrer l’importance des activités agricoles dans la vie des ménages congolais.

Dans l’ensemble du pays on compte 10913277 ménages agricoles contre 5032848 ménages non agricoles soit

respectivement 68,4 % et 31,6 %. Les ménages agricoles sont repartis par milieu comme suit: 1483819 en milieu urbain(13,6%) et 9429458 (86,4%) en milieu rural. Dans les ménages urbains, il y a 7,6 % des ménages agricoles en ville et 6% dans les cités.

Parmi les ménages agricoles, 81,9 % sont dirigés par les hommes et 18,1% sont dirigés par les femmes. Les ménages congolais exercent les activités agricoles essentiellement dans le secteur informel avec un taux d’informalité de 91,1 %. Dans la plupart des provinces, ce taux d’informalité est voisin de la moyenne nationale, sauf dans la province de l’Equateur, le Bandundu, le Kasai Occidental et le Maniema où le secteur formel agricole absorbe un plus de 10 % des activités agricoles.

Tableau I.4.11 : Répartition des chefs des ménages agricoles par sexe et taux d’informalité selon la province

ProvincesSexe du chef de

ménageTotal

Situation d'informalité du chef de ménage

Total

Masculin Féminin Formel Informel Kinshasa 92,9% 7,1% 100,0% 9,1% 90,9% 100,0%Bandundu 79,9% 20,1% 100,0% 12,9% 87,1% 100,0%Bas-Congo 77,8% 22,2% 100,0% 7,0% 93,0% 100,0%Katanga 83,5% 16,5% 100,0% 6,4% 93,6% 100,0%Kasaï Oriental 78,1% 21,9% 100,0% 6,4% 93,6% 100,0%Kasaï occidental 79,8% 20,2% 100,0% 11,0% 89,0% 100,0%Equateur 87,2% 12,8% 100,0% 11,4% 88,6% 100,0%Nord-Kivu 82,5% 17,5% 100,0% 9,1% 90,9% 100,0%Sud-Kivu 82,1% 17,9% 100,0% 9,3% 90,7% 100,0%Maniema 94,7% 5,3% 100,0% 10,5% 89,5% 100,0%Province Orientale 81,8% 18,2% 100,0% 6,4% 93,6% 100,0%RDC 81,9% 18,1% 100,0% 8,9% 91,1% 100,0%

4.5.2 Structure par âge des chefs des ménages agricoles

Le tableau ci-dessous montre que l’âge moyen de chef de ménage agricole est de 41 ans dans l’ensemble du pays et il est autour de la moyenne nationale dans presque toutes les provinces, sauf à Kinshasa où l’âge moyen est de 50 ans.

En effet, les chefs des ménages âgés de 35 ans et plus représentent près de 70% de l’ensemble contre 30 % pour les jeunes âgés d’au plus 34 ans. Cela montre que l’agriculture n’attire pas beaucoup de jeunes et ce constat est le même pour toutes les provinces.

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RAPPORT GLOBAL 59

Tableau I.4.12 : Structure des ménages agricoles par âge selon la province

ProvinceGroupe d'âge du chef de ménage

TotalAge moyen en annéesDe 15 à

24 ansDe 25 à 34 ans

De 35 à 49 ans

De 50 à 64 ans

65 ans et plus

Kinshasa ,0% 13,5% 29,4% 52,4% 4,7% 100,0% 50Bandundu 4,0% 21,7% 39,2% 26,0% 9,1% 100,0% 42Bas-Congo 3,2% 15,6% 37,6% 30,1% 13,6% 100,0% 45Katanga 3,8% 25,7% 35,1% 26,2% 9,3% 100,0% 43Kasaï Oriental 5,6% 27,1% 34,3% 23,3% 9,8% 100,0% 40Kasaï occidental 4,2% 24,6% 37,4% 24,5% 9,4% 100,0% 41Equateur 4,7% 28,6% 38,1% 22,4% 6,1% 100,0% 40Nord-Kivu 7,3% 26,4% 33,4% 26,6% 6,3% 100,0% 40Sud-Kivu 5,7% 24,6% 33,4% 26,4% 9,9% 100,0% 42Maniema 6,0% 35,7% 29,5% 22,9% 6,0% 100,0% 39Province Orientale 7,3% 28,0% 31,6% 25,5% 7,5% 100,0% 41RDC 5,1% 25,2% 35,4% 25,5% 8,8% 100,0% 41

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

4.5.3 Niveau d’études des chefs des ménages agricoles

En considérant le niveau d’études des chefs des ménages qui œuvrent dans le secteur agricole à titre principal ou secondaire, on observe d’après le tableau ci-après que 70 % des ménages ont suivi, soit le niveau d’instruction primaire( 31,1 %), soit le niveau d’instruction secondaire(39,5%) dans l’ensemble du pays. Dans toutes les provinces, ces proportions

de l’ensemble d’instruction au primaire et secondaire varient de 64,1% à 82 %. Le pourcentage le plus élevé des ménages du niveau supérieur est observé à Kinshasa avec 27,1 % des ménages.

Cependant, il est à remarquer qu’un quart des chefs des ménages agricoles sont sans instruction.

Tableau I.4.13 : Répartition des chefs de ménages agricoles par niveau d’instruction selon la province

ProvinceNiveau d'instruction du chef de ménage

TotalNon scolarisé

PrimaireProgramme non formel

Secondaire SupérieurProfessionnel

(INPP)Manquant

Kinshasa ,0% 16,4% 4,7% 51,9% 27,1% ,0% ,0% 100,0%Bandundu 26,1% 23,3% ,6% 45,4% 2,8% ,5% 1,2% 100,0%Bas-Congo 24,6% 33,9% ,2% 39,1% 1,4% ,5% ,2% 100,0%Katanga 24,7% 34,6% ,6% 34,5% 2,0% ,9% 2,9% 100,0%Kasaï Oriental 21,0% 28,9% ,2% 46,0% 1,8% ,4% 1,8% 100,0%Kasaï occidental 14,3% 29,6% ,0% 52,5% 2,3% ,4% ,8% 100,0%Equateur 23,8% 26,7% ,4% 44,1% 2,4% ,3% 2,3% 100,0%Nord-Kivu 30,4% 36,7% ,3% 27,5% 3,6% ,3% 1,2% 100,0%Sud-Kivu 32,4% 29,3% ,6% 32,9% ,6% ,3% 3,9% 100,0%Maniema 13,2% 25,5% 1,1% 55,0% 3,3% ,2% 1,7% 100,0%Province Orientale 27,5% 38,4% ,3% 31,2% ,9% ,5% 1,3% 100,0%Ensemble 24,7% 31,1% ,4% 39,5% 2,1% ,5% 1,8% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL60

4.5.4 Catégories socioéconomiques des chefs des ménages agricoles

Nous examinons ci-dessous, la distribution des ménages agricoles par catégorie socio-économique où travaille le chef de ménage. Il s’agit de sept catégories selon le secteur institutionnel d’activité du chef de ménage, à savoir :

• Ménages publics : les ménages dont le chef exerce son emploi principal dans le secteur public ;

• Ménages privés formels : les ménages dont le chef exerce son emploi principal dans le secteur privé formel ;

• Ménages informels agricoles: les ménages dont le chef exerce son emploi principal dans le secteur informel agricole ;

• Ménages informels non agricoles: les ménages dont le chef exerce son emploi principal dans le secteur informel

non agricole;

• Ménages retraités, chômeurs ou inactifs : les ménages dont le chef est soit retraité, soit chômeur, soit inactif.

Selon cette typologie, on remarque que la majorité des ménages agricoles (71,4 %) travaillent dans le secteur informel agricole, mais, il y a13,1 % des ménages agricoles dont le chef de ménage travaille dans le secteur informel non agricole et qui exercent des activités agricoles sans doute à titre secondaire. Tandis que 8,2% des ménages agricoles sont ceux dont le chef de ménage travaille dans le secteur public à titre principal. Cette pratique est courante pour les fonctionnaires qui exercent des activités agricoles à titre secondaire, quelque soit la province.

Tableau I.4.14 : Répartition des ménages agricoles par groupe socio-économiquede chef de ménage selon la province

Groupe socioéconomique du chef de ménageTotal

PublicPrivé

formelInformel agricole

Informel non agricole

Chômeurs Retraité Inactifs

Kinshasa 7,7% ,0% 49,7% 26,7% 8,0% 8,0% ,0% 100,0%Bandundu 12,0% ,2% 68,8% 13,4% ,5% ,4% 4,8% 100,0%Bas-Congo 6,6% ,0% 74,3% 12,4% ,8% ,5% 5,5% 100,0%Katanga 6,0% ,0% 77,1% 11,1% 1,1% ,4% 4,2% 100,0%Kasaï Oriental 6,2% ,0% 72,6% 17,8% ,6% ,0% 2,8% 100,0%Kasaï occidental 10,7% ,0% 71,6% 14,8% ,4% ,1% 2,5% 100,0%Equateur 10,8% ,0% 73,5% 10,9% ,8% ,2% 3,8% 100,0%Nord-Kivu 8,8% ,0% 75,9% 11,6% ,4% ,0% 3,3% 100,0%Sud-Kivu 7,0% ,0% 53,7% 14,2% 10,0% ,4% 14,8% 100,0%Maniema 9,9% ,1% 76,9% 7,9% ,6% ,0% 4,6% 100,0%Province Orientale 5,7% ,0% 70,1% 13,6% 1,3% ,2% 9,0% 100,0%Ensemble 8,2% ,0% 71,4% 13,1% 1,5% ,2% 5,5% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

4.6 Droits de propriété

En ce qui concerne les droits de propriété, nous traitons ici le mode d’acquisition des champs par le ménage agricole. Dans le tableau ci-dessous, nous observons que la majorité des ménages ont obtenu leurs champs par une démarche personnelle.

En effet, ceux qui ont acquis leurs champs par lien de parenté, soit par héritage (30,6 %), soit par mariage(2,3%) représentent 32,9% de l’ensemble. Tandis que tous les autres ont effectué des démarches personnelles pour obtenir les droits de propriété, notamment auprès des chefs coutumiers (29,3%), par aménagement soi-même (20,2%), par achat (9,4 %) ou par location/bail (3,8%), ces quatre derniers modes d’acquisition représentent 62,7 % de l’ensemble des ménages agricoles.

La situation par province montre également que pour la plupart des ménages, les modes d’acquisition par démarche personnelle prédominent, surtout à Kinshasa par achat (46%), à l’exception de provinces de l’Equateur(50%) et du Nord Kivu (55%) où les modes d’acquisition par héritage et mariages sont majoritaires.

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RAPPORT GLOBAL 61

Tableau I.4.15 : Mode d’acquisition du champ par Province

Province

Mode d'acquisition du champ

TotalAcheté Hérité Mariage

Attribué

par le chef

coutumier

Attribué

par le

chef

religieux

Attribué par

l'administration

Aménagé

par le

ménage

lui même

Location/

bail

Partage de

production

Abandonnée

auparavantManquant

Kinshasa 46,0% 4,7% 9,0% 30,8% 4,7% 4,7% 100,0%

Bandundu 6,3% 26,2% 2,0% 31,3% ,4% ,6% 24,4% 7,0% ,9% ,5% ,4% 100,0%

Bas-Congo 3,7% 32,8% 3,1% 39,1% ,7% 1,1% 7,4% 11,4% ,4% ,2% 100,0%

Katanga 8,9% 15,2% 1,3% 38,0% 1,9% 1,4% 28,4% 1,4% 1,1% 1,1% 1,4% 100,0%

Kasaï

Oriental6,2% 33,3% 1,7% 34,7% ,7% 2,2% 18,2% ,5% 1,0% ,9% ,7% 100,0%

Kasaï

occidental5,1% 24,2% 1,3% 23,4% ,7% ,1% 42,9% ,9% ,5% ,8% 100,0%

Equateur 9,6% 49,0% 1,0% 15,5% 1,0% 1,3% 19,0% 1,4% ,6% 1,2% ,6% 100,0%

Nord-Kivu 16,8% 47,0% 7,8% 16,3% 1,2% ,4% 2,7% 6,5% 1,1% ,0% ,1% 100,0%

Sud-Kivu 18,2% 31,5% 1,0% 25,4% ,3% 4,6% 11,6% 6,2% ,2% ,2% ,7% 100,0%

Maniema 11,8% 17,7% ,9% 33,8% ,5% ,2% 32,1% ,3% 1,9% ,3% ,4% 100,0%

Province

Orientale9,2% 29,5% 2,3% 31,6% 1,5% ,8% 21,7% ,9% ,2% 1,8% ,5% 100,0%

Total 9,4% 30,6% 2,3% 29,3% 1,0% 1,3% 20,2% 3,8% ,7% ,8% ,6% 100,0%

Source : Enquête 1-2-3, 2013, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 63

Chapitre V Insertion sur le marché du travail

L’insertion sur le marché de travail concerne la main d’œuvre engagée sur l’ensemble du territoire pour la production des biens et services. Ce chapitre présente la situation d’activité de la population et concerne principalement des actifs occupés de 10 ans ou plus sur le marché de travail. Cette insertion est analysée à travers la situation d’activités des personnes actives, le secteur d’activité dans lesquels ces personnes exercent leur emploi, les groupes socio-économiques des actifs occupés, leur profil et la dynamique de leur emploi.

5.1. Mesure d’activité

La mesure de la population active est un indicateur du nombre d’individu engagés sur le marché du travail, soit qu’ils

exercent un emploi (actifs occupés), soit qu’ils en recherchent un (chômeurs). Le taux d’activité désigne ainsi le rapport entre la population active et la population potentiellement active, c’est-à-dire en âge de travailler. En RDC, sur la population de plus de 10 ans, les actifs (au sens du BIT, c’est-à-dire ceux qui travaillent ou sont au chômage) représentent 56% de la population, soit 28,8 millions d’individus. La répartition des actifs est en faveur des hommes, avec un taux d’activité de 58,8% contre 53,2% pour les femmes (Tableau 5.1 Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%)).

Tableaux I.5.2 : Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%)

2004-2005 Kinshasa Milieu Urbain Milieu Rural RDCHommes 10 ans et plus 50,2 52,7 65,7 61,6Hommes 15 ans et plus 59,4 63,4 77,7 73,2Femmes 10 ans et plus 35,8 41,7 69,0 60,3Femmes 15 ans et plus 42,3 49,6 79,8 70,2Ensemble 10 ans et plus 42,8 47,1 67,4 60,9Ensemble 15 ans et plus 50,6 56,3 78,8 71,6

Source : INS, Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Tableaux n° I.2 bis : Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%)

2012 KinshasaAutre Urbain sans Kinshasa

Milieu Urbain Milieu Rural RDC

Hommes 10 ans et plus 49,6 51,6 51,1 64,0 58,8Hommes 15 ans et plus 59,4 63,9 62,4 77,7 71,5Femmes 10 ans et plus 32,2 40,0 37,4 64,1 53,2Femmes 15 ans et plus 37,9 49,0 45,2 76,7 63,7Ensemble 10 ans et plus 40,4 45,7 44,0 64,1 55,9Ensemble 15 ans et plus 47,8 56,2 53,4 77,2 67,5

Source : INS, Enquête 1-2-3, RDC.

Note : 235 individus présents (M2=1 or 2(résidents présents ou absents)) en âge de travailler dont on ne connait pas l’âge

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RAPPORT GLOBAL64

5.2. Structure et dynamique des emplois

Graphique I.5.1 : Part des actifs employés dans le secteur agricole, par sexe et districts*

 Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.*Le district de Kinshasa n’est pas représenté (les actifs du secteur agricole informel y sont moins de 2 %)

Graphique I.5.2 : Taux de salarisation en milieu urbain, par sexe et districts

 Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

En 2012, on estime à 27 700 000 le nombre d’actifs occupés, c’est-à-dire le nombre de personnes ayant un emploi. 49,6 % d’entre eux sont des femmes. Les actifs sont inégalement répartis sur le territoire national sans que cela ne traduise uniquement les différences de taille des populations. Maniema et la province de loin la moins peuplée avec 2,6 % de la population de 10 ans et plus compte 2,6 % des actifs occupés. En revanche, Kinshasa, avec 13,3 % de la population

de 10 ans et plus n’accueille que 8 % des actifs et le Kasai oriental et le Kasai occidental, avec 16,3 % de la population de 10 ans et plus en accueillent 18,9 %. Ces deux dernières provinces sont en fait caractérisées par un fort taux d’activité de moins de 15 ans (respectivement 10,7 % et 14,2 %) alors que ce taux n’est que de 1,7 % à Kinshasa.

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RAPPORT GLOBAL 65

Tableau I.5.3 : Répartition des emplois par région

Pop des 10 ans et plus Taux d'activité (10-15 ans)Kinshasa 13,3 1,7Bandundu 10,8 4,0Bas-Congo 6,8 9,1Katanga 14,0 6,9Kasaï Oriental 8,6 10,7Kasaï occidental 7,7 14,2Equateur 9,8 6,7Nord-Kivu 7,5 8,3Sud-Kivu 8,2 2,6Maniema 2,6 6,2Province Orientale 10,8 6,0Total 100 6,8

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

5.2.1 Structure des emplois par branche et par secteur institutionnel

L’emploi en RDC est essentiellement agricole et le secteur industriel apparaît particulièrement peu développé. Plus de 70 % (71,2 %) des actifs occupés sont en effet employés dans l’agriculture, un quart dans le commerce ou les services (24,4 %) et moins de 5 % (4,4 %) dans l’industrie. L’importance du secteur agricole, plus grande encore pour les femmes que pour les hommes, varie cependant nettement selon les districts comme en atteste le graphique 5.1. Si on exclut Kinshasa qui compte moins de 2 % d’actifs dans l’agriculture (1,7 % des hommes et 1,6 % des femmes), la proportion d’actifs dans l’agriculture varie de 41,8 % dans le district de Tshopo (39 % des hommes, 45 % des femmes) à 81,3 % dans le Haut-Lomami (88 % des femmes, 85 % des hommes).

La structure par branche des emplois diffère cependant nettement selon le milieu de résidence des actifs. En milieu urbain, c’est le secteur tertiaire (commerce et services) qui prédomine, regroupant plus des deux tiers des emplois, 83 % à Kinshasa. De façon moins attendue, le deuxième secteur le plus important en zone urbaine n’est pas l’industrie (sauf à Kinshasa) mais l’agriculture. En effet, si à Kinshasa le secteur

industriel emploie 14,6 % des actifs contre 2,3 % pour le secteur primaire, dans les autres zones urbanisées le secteur primaire emploie 25,8 % des actifs (contre 13,9 % pour le secteur industriel). Les activités industrielles comptent donc moins de 15 % des emplois urbains. En milieu rural, c’est bien évidemment l’agriculture qui prédomine. Elle mobilise en effet près de 85 % de la main d’œuvre contre un peu plus de 10 % pour le secteur tertiaire et moins de 5 % pour l’industrie.La répartition par secteur institutionnel des emplois est un deuxième indicateur synthétique de la structure du marché du travail. On distingue cinq secteurs: les administrations publiques, le secteur parapublic, le secteur privé formel, le secteur informel non agricole et le secteur informel agricole. C’est évidemment l’ensemble du secteur informel qui occupe la première place : 88,6 % des actifs occupés y sont employés au niveau national, variant de 62,7 % dans la capitale à 94,8 % en zone rurale. Le secteur public (administration et parapublic) vient en deuxième position avec 9,6 % des emplois dans l’ensemble de la RDC et 22,2 % dans la capitale. Enfin, 15,1 % des actifs travaillent dans le secteur privé formel de la capitale tandis que ce secteur est peu représenté dans les autres zones urbaines (6%) et quasiment inexistant en milieu rural.

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RAPPORT GLOBAL66

Tableau I.5.4 : Structure des emplois par secteur institutionnel et par secteur d’activité

Kinshasa Milieu urbain (sans Kinshasa) Rural TotalSecteur institutionnel

Administration 15,4 10,2 3,2 5,7Parapublic 6,8 6,0 1,5 2,9Privé formel 15,1 5,7 0,4 2,8Informel non agricole 61,1 54,7 17,3 28,9Informel agricole 1,6 23,4 77,5 59,7

Secteur d'activitéPrimaire 2,3 25,8 84,2 71,2Industrie 14,6 13,9 4,5 4,4Commerce 32,6 28,7 3,8 15,2Services 50,5 31,6 7,6 9,2

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Secteur d’activité : le secteur primaire comprend l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture. L’industrie comprend les industries manufacturières et extractives et le BTP. Le commerce comprend le commerce de gros et de détail. Les services comprennent les hôtels et restaurants, les services de réparation, les activités de loisirs, touristiques ainsi que les services domestiques, les services aux collectivités, les services aux entreprises, les banques et les services financiers, les transports et télécommunications, et les autres services.

5.3. Caractéristiques des emplois par secteur

Le secteur agricole informel occupe près de 60 % (59,7 %) de la main d’œuvre. Il est essentiellement composé de petites unités de production familiales, puisque 45 % d’entre-elles contiennent seulement deux personnes et 36 % sont des auto-emplois. Dans ce secteur plus féminisé que les autres (il compte 53 % de femmes), le niveau scolaire est très faible puisque les actifs n’y ont fait en moyenne que 4,2 années d’études et l’ancienneté dans l’emploi (de 15 années en moyenne) est la plus longue des secteurs, témoignant de l’attachement des populations rurales à leurs terres et/ou de l’incapacité de migrer vers les centres urbains.

Le secteur informel non agricole, regroupant près de 30 % des emplois, est le deuxième secteur d’emploi. Il comprend les petites activités productives non enregistrées, essentiellement urbaines. 90 % des emplois de ce secteur se situent en effet dans des unités de production de moins de 6 personnes et 62 % sont des auto-emplois. Le taux de salariat est ainsi le plus faible des emplois non agricole avec 15,6 %. Plus d’un tiers des emplois informels non agricoles (38 %) se trouve dans le commerce et 22 % dans les services. Le secteur industriel n’est cependant pas négligeable dans le secteur informel, puisqu’il compte un peu plus de 20 % des emplois. Les actifs de ce secteur exercent rarement leur activité dans un véritable local professionnel. Seuls 10 % des actifs de ce secteur sont en effet dans ce cas (13,8 % à Kinshasa). Le travail à domicile sans installation particulière concerne lui 16 % des actifs informels, tandis que 10 % des travailleurs informels exercent à la maison dans un emplacement réservé à cet effet (8,5 % à Kinshasa). Quant aux travailleurs exerçant sur les marchés publics et les ambulants, ils représentent respectivement 13,5 % et 8,5 % des emplois. La main-d’œuvre

du secteur informel est relativement plus jeune que celle des autres secteurs : 22 % des actifs ont moins de 25 ans. Avec un niveau d’études moyen de 6,9 années, c’est aussi un secteur relativement féminisé puisque 53 % des actifs informels sont des femmes (54 % à Kinshasa). Contrairement à une idée reçue qui met en avant le rôle de la migration pour expliquer la genèse du secteur informel, la proportion de migrants dans l’informel non-agricole est plus faible que dans le secteur formel ou le secteur public.

Les emplois du secteur formel ne représentent que 11,5 % des emplois. On les trouve dans le secteur public et parapublic (8,7 % des emplois) et dans le secteur privé formel (2,8 % des emplois). Le degré d’instruction y est de 12 années d’études scolaires réussies en moyenne (13,7 années à Kinshasa), un niveau équivalent à celui du secteur privé formel mais bien supérieur au niveau moyen (5,8 ans dans le pays, 11,4 ans à Kinshasa). Avec un âge moyen de 42,9 ans, les actifs de ce secteur sont aussi les plus âgés et ont une ancienneté moyenne dans l’entreprise de 11,9 ans, bien supérieure à celle des autres emplois non-agricoles. Cette ancienneté est la traduction directe des avantages en termes de revenu et de protection liés à ces emplois.

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RAPPORT GLOBAL 67

Tableau I.5.5 : Caractéristique des emplois par secteur institutionnel et milieu de résidence

Répartition des emplois (%)

Âge moyen Proportion de femmes (%)

Années d'étude réussies

Ancienneté dans l'entreprise (en

années)Kinshasa

Public 22,2 44,9 31,3 13,7 13,8Privé formel 15,1 39,8 21,8 13,1 9,0Informel non agricole 61,1 39,0 54,1 9,6 7,2Informel agricole 1,6 47,2 41,8 8,3 10,7Ensemble 100 40,6 44,0 11,4 9,0

Urbain (hors Kinshasa)Public 16,2 43,9 22,7 12,2 11,8Privé formel 5,7 39,4 20,7 12,0 7,4Informel non agricole 54,7 35,7 51,8 8,0 6,7Informel agricole 23,4 41,7 51,0 5,3 14,6Ensemble 100 38,6 45,1 8,3 9,4

RuralPublic 4,8 40,8 15,8 10,7 11,0Privé formel 0,4 40,3 19,8 8,7 9,1Informel non agricole 17,3 34,0 53,8 4,6 10,2Informel agricole 77,5 37,9 53,6 4,1 15,5Ensemble 100 37,4 51,7 4,5 14,3

RDCPublic 8,7 42,9 21,8 12,0 11,9Privé formel 2,8 39,7 21,0 12,2 8,3Informel non agricole 28,9 35,6 53,0 6,9 8,3Informel agricole 59,7 38,2 53,3 4,2 15,4Ensemble 100 37,9 49,6 5,8 12,8

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Après le secteur public, le secteur privé formel présente le plus fort taux de salarisation (92, 6 %). Mais, à bien des égards, il se différencie de l’idée qu’on peut se faire d’un secteur moderne et fortement concentré que l’on rencontre dans les pays plus développés. Ainsi, les actifs occupés dans ce secteur sont relativement plus nombreux dans les entreprises de 10 personnes ou moins que dans celles de plus de 50 personnes, respectivement 40 % et 25 % des emplois. En fait 21 % des emplois privés formels se trouvent dans des unités d’effectif inférieur à 6 personnes. La moyenne d’âge de ce secteur est plus faible que dans le secteur public (39,7 ans contre 42,9 ans) mais le niveau de formation y est équivalent (12 années de scolarité réussies en moyenne).

Les caractéristiques de l’emploi relevées plus haut se traduisent directement dans la composition par catégorie socio-professionnelle (CSP) des actifs. Dans l’ensemble du pays, six actifs occupés sur dix sont en effet à la tête de leur propre unité de production, comme patron employant des salariés, ou à leur propre compte. Les cadres ne représentent eux que 5,2 % des actifs du pays mais presque le double dans les zones urbaines autres que Kinshasa et sont 21,3 % des

actifs de la capitale. Les trois-quarts des cadres (les deux tiers à Kinshasa) travaillent dans le secteur public. La CSP des employés et des ouvriers, qui est largement majoritaire dans les pays développés, compte pour moins de 20% des emplois en milieu urbain. Enfin les aides familiaux constituent 20,2 % des actifs (25,8 % en milieu rural mais moins de 8 % en milieu urbain). Si on se concentre sur le milieu urbain, globalement le taux de salarisation, constituant un indicateur du degré de formalisation des relations de travail, est de 38 % et s’élève à 54 % dans la capitale. Il varie nettement selon le genre et le district comme en témoigne le graphique 5.2. Nettement plus faible d’une façon générale pour les femmes, maintenues à la marge du travail formel dans l’ensemble des districts, le salariat représente ainsi 9 % des actifs urbains du Haut Uele (14 % des hommes et 3 % des femmes), 19,8 % dans le district du Kwango (25 % chez les hommes, 14,5 % chez les femmes), 44,8 % dans le Kongo central (60 % des hommes actifs, 23 % des femmes) et 54,3 % à Kinshasa (69 % des hommes, 35 % des femmes)

Souvent mise en avant, la pluri-activité est considérée comme une stratégie des ménages et des individus pour accroître

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RAPPORT GLOBAL68

leur revenu et compenser leur chute en période de récession. Sur l’ensemble du territoire, ce sont un peu moins de 12 % des actifs occupés qui ont recouru à la pluriactivité au cours de la semaine précédente, plus fréquemment en zone rurale (13 %) qu’en zone urbaine (9 %) et plus fréquemment chez

les hommes (17 %) que chez les femmes (7 %). Dans l’année écoulée, c’est néanmoins près d’un actif sur cinq (plus d’un sur quatre chez les hommes et un peu plus d’un sur dix chez les femmes) qui a exercé d’autres emplois en plus de son emploi principal.

Tableau I.5.6 : Structure par CSP et pluriactivité des personnes exerçant un emploi

KinshasaMilieu urbain (sans Kinshasa)

Milieu rural

RDC

CSP (%)Cadres 21,3 9,8 1,9 5,2Travailleurs indépendants 39,7 58,6 66,6 62,7Employés, ouvriers 25,0 16,5 3,8 8,3Manœuvres et autres 10,1 6,9 2,0 3,7Aides familiaux 3,8 8,2 25,8 20,2Taux de pluriactivité sur les douze derniers mois 8,5 15,9 21,4 19,2Taux de pluriactivité sur les sept derniers jours 4,6 10,4 13,1 11,9Taux de salarisation 54,3 31,9 7,1 16,3

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

5.2.3 Répartition de la population active occupée selon la classe d’âge

Il est intéressant d’analyser la composition de la main-d’œuvre en fonction de l’âge. En milieu urbain, les indépendants non agricoles du secteur informel constituent la majorité des actifs pour presque toutes les tranches d’âge (environ 40 %). Il s’agit donc du mode privilégié d’insertion sur le marché du travail, pointant ainsi le faible développement des autres types d’emploi. Le salariat formel prend néanmoins régulièrement de l’importance dans la structure des emplois, passant de 12 % chez les 20-24 ans à 36 % chez les 50-54 ans. A partir de cette tranche d’âge, il diminue d’abord très légèrement jusqu’à 70 ans puis plus fortement ensuite. Il ne constitue cependant la majorité des actifs qu’entre 55 et 70 ans. Quant au travail dépendant informel non agricole, plus important que l’emploi formel chez les moins de 30 ans, il diminue régulièrement avec l’âge. Enfin, de façon plus étonnante en

milieu urbain, la part des indépendants du secteur informel agricole est non seulement non-négligeable mais augmente aussi avec l’âge, passant de 10 % ou moins chez les moins de 35 ans à 23 % chez les 55-59 ans.

En milieu rural, l’insertion sur le marché du travail passe quasiment exclusivement par un emploi d’indépendant agricole, sauf chez les moins de 20 ans : plus de 60 % des actifs de 30 ans et plus sont des agriculteurs indépendants. Les travailleurs dépendants de l’agriculture, qui sont pour la plupart des aides familiaux, sont majoritaires chez les moins de 20 ans mais leur part dans l’emploi diminue fortement à mesure que l’âge augmente : ils sont encore 27 % chez les 20-24 ans mais sont moins de 10 % à partir de 55 ans. Les autres types d’emploi (salariat formel, dépendant ou indépendant non agricole) occupent une faible part, moins de 10 % chacun chez les 30 ans et plus.

Graphique I.5.3 : Répartition des actifs occupés par âge et par type d’emplois selon le milieu de résidence

 

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 69

5.3 Revenus du travail et conditions d’activité

Graphique 5.4 : Revenus médians dans l’emploi principal, par genre et district, en francs congolais

 Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Graphique I.5.5 : Temps de travail hebdomadaire médian, par genre et district, en heures

 

Le revenu d’activité constituant la majeure partie des revenus des individus et des ménages africains, l’analyse de cet indicateur permet d’apprécier non seulement la qualité des emplois générés par les différents secteurs productifs, mais aussi de mesurer le niveau de vie et l’état de la pauvreté monétaire en RDC. Il convient de souligner que, comme dans toutes les enquêtes auprès des ménages, l’appréhension des revenus est toujours extrêmement délicate. Aussi, les résultats ci-dessous doivent-ils être interprétés avec précaution.

D’une façon générale, les revenus des femmes sont nettement inférieurs à ceux des hommes (le revenu médian des femmes est de 15 000 francs congolais, celui des hommes est de 38 000 francs congolais ) et ceux des ruraux nettement inférieurs à ceux des urbains (16 000 FC contre 49 387 FC). Les revenus d’activité des congolais varient aussi fortement entre les districts. Par exemple, par rapport à Sankuru, où les revenus monétaires d’activité sont les plus faibles (revenu médian de 10 000 FC), le revenu médian à Kinshasa est 7,2 fois plus élevé

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RAPPORT GLOBAL70

(72 000 FC), celui du Haut Katanga 4,4 fois plus élevé (43 931), celui du haut-Uele 2 fois plus élevé (20 000 FC). Les écarts de revenu entre les hommes et les femmes dépendent aussi fortement des districts : dans le Haut Lomami, où l’inégalité homme/femme est la moins forte, le revenu médian des hommes est supérieur de 25 % à celui des femmes ; dans le district du Tanganyka où cette inégalité est la plus forte, le revenu médian des hommes est supérieur de 250 % à celui des femmes.

5.3.1. Revenus d’activité

Nous l’avons vu plus haut, les ruraux constituent 70,2 % des actifs occupés. Ils sont employés à 84 % dans l’agriculture, 11 % dans le secteur tertiaire et 4 % dans l’industrie. C’est dans l’agriculture que les revenus monétaires sont les plus faibles (le revenu moyen est de 27 964 FC, le revenu médian de 15 000 FC). Les revenus tirés des services, du commerce et de la production industrielle sont, eux, plus importants (même s’ils restent inférieurs à ceux obtenus en milieu urbain), les revenus moyens y étant respectivement de 43 623 FC, 47 384 FC et 54 228 FC. En considérant les secteurs institutionnels, les ruraux travaillant dans le secteur public (4,8 % des actifs ruraux) et ceux travaillant dans le secteur informel non agricole obtiennent des revenus en moyenne supérieur à ceux des agriculteurs (respectivement 47 701 FC et 39 106 FC contre 28 296 FC).

Le revenu mensuel moyen en milieu urbain est de 83 000 FC, les actifs étant un peu mieux rémunérés dans la capitale que dans les autres villes urbaines. Cette moyenne cache cependant d’importantes disparités puisque le revenu médian n’est que de 49 000 FC, soit moins que le salaire minimum actualisé (54 128 FC).

Les emplois du secteur public offrent un profil contrasté. Dans l’administration, qui occupe 11,6 % des actifs occupés urbains, le revenu moyen s’élève à 101 000 FC (114 000 FC à Kinshasa) mais le revenu médian n’est que de 60 000 FC (75 000 FC à Kinshasa). Les salariés des grandes entreprises publiques (6,2 % des actifs occupés) sont en revanche mieux rémunérés avec en moyenne 173 000 FC mensuels (250 000 FC à Kinshasa) et le revenu médian est de 99 000 FC (165 000 FC à Kinshasa).

Avec un revenu moyen proche de celui des actifs des entreprises publiques mais un revenu médian supérieur de 30 000 FC, les salariés du secteur privé formel obtiennent dans l’ensemble les meilleurs niveaux de rémunération. Dans la capitale cependant, ce sont les salariés des entreprises publiques qui sont les mieux payés.

Au sein du secteur informel, il faut distinguer les revenus provenant des activités non agricoles des activités agricoles, les revenus de cette branche étant plus difficiles à appréhender. Le revenu moyen du secteur informel non agricole est de 71 000 FC en milieu urbain et 50 % des travailleurs de ce secteur touchent moins de 46 000 FC.

Le revenu mensuel moyen varie aussi en fonction de la branche d’activité. Avec 14 % des emplois occupés, les revenus dans le secteur industriel sont de même niveau que ceux observés dans les services où 37 % des actifs sont employés en milieu urbain. Ce sont dans ces deux secteurs que les rémunérations moyennes sont les plus élevées.

Tableau I.5.7 : Revenu mensuel moyen par secteur institutionnel et secteur d’activité (emploi principal)

Kinshasa Autres urbains Milieu urbain Milieu ruralRevenu moyen

Revenu médian

Revenu moyen

Revenu médian

Revenu moyen

Revenu médian

Revenu moyen

Revenu médian

Secteur institutionnelAdministration 113 667 75 000 94 407 55 000 101 219 60 000 47 701 50 000Parapublic 249 386 164 597 142 395 80 000 173 444 99 595Privé formel 166 738 139 011 172 430 100 870 169 691 130 000 - -Informel non agricole

83 409 50 000 66 218 40 000 71 101 45 682 39 106 20 000

Informel agricole 67 569 48 184 35 797 18 000 36 499 19 500 28 296 15 000Secteur d'activité

Agriculture 70 226 50 000 37 007 18 000 37 983 18 573 27 964 15 000Industrie 125 596 78 200 108 811 49 702 113 324 51 068 54 228 37 200Commerce 74 182 48 955 63 280 39 000 66 421 45 000 47 384 25 000Service 134 308 83 720 94 365 55 000 108 864 61 500 43 623 43 643Tous secteurs 112 264 72 000 72 973 45 000 83 319 49 387 31 133 16 000

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 71

En milieu urbain, les revenus tirés de l’emploi dépendent aussi fortement du statut socio-professionnel des actifs. Les cadres du secteur public ou privé formel et les patrons du secteur privé formel sont dans l’ensemble les statuts qui permettent d’obtenir les revenus les plus élevés même si ceux-ci dépendent aussi du secteur institutionnel (et du milieu) dans lequel on travaille. A ce niveau de responsabilité, il est plus intéressant d’exercer dans le secteur privé formel (et plus encore si c’est dans la capitale) que dans le secteur public. Dans le secteur public, les revenus des cadres sont

par ailleurs plus inégalement répartis que ceux des patrons et cadres du secteur privé formel, le revenu moyen y étant supérieur de 97 % au revenu médian contre 35 % dans le secteur privé formel. Les employés ou ouvriers obtiennent en moyenne de meilleures rémunérations en travaillant dans le secteur privé formel. En revanche, contrairement à ce que l’on constate pour les emplois de cadre, les emplois du secteur public n’apparaissent pas en moyenne mieux rémunérés pour ces catégories d’emplois que ceux du secteur informel non agricole.

Tableau I.5.8 : Caractéristiques de l’emploi principal selon le secteur institutionnel et le type d’emploi

Répartition des travailleurs (en %)

Ancienneté dans l'emploi (en années)

Durée hebdomadaire de travail (en heures)

Revenu mensuel (FC)

Moyenne Moyenne Médiane Moyen MédianKinshasa

Secteur publicCadres 65,8 14,6 41,0 42,0 167 281 80 000Employés, ouvriers 29,1 12,6 41,2 40,0 104 973 75 000Manœuvres et autres 5,0 11,0 51,2 48,0 133 037 78 000

Privé formelPatrons et cadres 42,4 8,6 47,4 48,0 180 617 140 628Travailleurs indépendants 4,9 12,1 32,5 42,0 134 799 90 000Employés, ouvriers 52,7 8,9 44,9 48,0 140 128 126 000

Informel non agricolePatrons et cadres 4,9 7,3 43,9 48,0 119 935 98 981Travailleurs indépendants 57,6 8,0 46,3 48,0 73 467 46 000Employés, ouvriers 17,3 6,9 46,1 48,0 113 319 92 000Manœuvres et autres 14,3 4,5 48,7 48,0 68 499 49 773

Autres urbainSecteur publicCadres 43,8 8,5 41,4 42,0 132 560 62 000Employés, ouvriers 49,8 6,0 40,2 42,0 94 851 56 000Manœuvres et autres 6,4 6,6 44,3 45,0 64 938 48 956

Privé formelPatrons et cadres 41,0 8,5 43,0 46,0 194 606 130 000Travailleurs indépendants 1,2 6,0 46,1 48,0 191 886 100 000Employés, ouvriers 57,9 6,6 46,7 48,0 144 355 99 870

Informel non agricolePatrons et cadres 6,2 8,4 43,7 46,0 133 276 60 000Travailleurs indépendants 66,8 7,1 43,5 46,0 59 669 35 000Employés, ouvriers 9,2 5,5 49,0 48,0 85 335 55 000Manœuvres et autres 10,0 4,8 44,2 48,0 63 325 45 000

UrbainSecteur publicCadres 51,2 13,7 41,3 42,0 147 483 75 000Employés, ouvriers 42,9 11,5 40,5 42,0 97 146 58 150Manœuvres et autres 6,0 10,1 46,2 48,0 85 524 52 800

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RAPPORT GLOBAL72

Privé formelPatrons et cadres 41,7 8,6 45,2 48,0 187 602 139 390Travailleurs indépendants 3,0 11,6 35,0 42,0 145 931 99 901Employés, ouvriers 55,4 7,7 45,9 48,0 142 374 102 548

Informel non agricolePatrons et cadres 5,8 8,2 43,8 47,0 129 999 60 000Travailleurs indépendants 64,1 7,3 44,2 48,0 63 272 41 300Employés, ouvriers 11,5 6,1 47,8 48,0 97 550 72 000Manœuvres et autres 11,2 4,7 45,8 48,0 65 240 47 361

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Dans l’ensemble, que ce soit en termes de revenu moyen ou médian, les femmes gagnent moitié de moins que les

hommes. En milieu rural, les inégalités sont néanmoins légèrement moins marquées qu’en milieu urbain.

Tableau I.5.9 : Revenus d’activité de l’emploi principal selon le genre

Kinshasa Autres urbain Ensemble urbains RurauxRevenu mensuel moyen Hommes 140 937 95 206 107 422 39 371Femmes 75 506 45 702 53 408 20 000Rapport Hommes/Femmes 1,9 2,1 2,0 2,0Revenu mensuel médian Hommes 93 000 51 401 58 000 19 117Femmes 50 000 25 000 31 000 11 248Rapport Hommes/Femmes 1,9 2,1 1,9 1,7

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Un décret de 2002 avait fixé à 335 FC par jour le salaire minimum et prévoyait une majoration de 3 % par an. En l’absence de nouvelle réglementation, nous avons procédé ici à une actualisation de ce salaire minimum en tenant compte de la majoration annuelle prévue et de l’augmentation du niveau général des prix. On a ainsi fixé à 2098 FC le salaire minimum journalier actualisé, soit 279,73 FC par heure et 54 128 FC par mois. La proportion de ceux qui gagnent moins que le salaire minimum actualisé se situe à 44 % dans la capitale, (23% gagnant même moins que la moitié du salaire minimum actualisé) à 66 % dans les autres villes urbaines (40% ayant moins de la moitié du salaire minimum) et à 88 % en zones rurales (66 % ayant moins de la moitié du salaire minimum actualisé). Comme dans les autres capitales d’Afrique de

l’Ouest, ce résultat montre clairement que la législation en termes de minimum salarial est peu contraignante. C’est dans le secteur privé formel, et plus particulièrement à Kinshasa, qu’on trouve le moins de personnes gagnant moins que ce salaire minimum actualisé (15% à Kinshasa, 29% dans les autres centres urbains), puis ensuite, dans le secteur public (20% à Kinshasa, 40 % dans les autres centres urbains). Et c’est bien sûr dans le secteur informel que cette part est la plus forte et tout particulièrement dans le secteur agricole informel. A l’autre extrémité, environ 19 % des travailleurs kinois perçoivent plus de trois fois le salaire minimum (35 % parmi les actifs du secteur privé formel et 29 % parmi ceux du secteur public) ce qui témoigne de l’ampleur des inégalités de revenu.

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RAPPORT GLOBAL 73

Tableau I.5.10 : Répartition des revenus d’activité de l’emploi principal par rapport au salaire minimum

Public Privé formelInformel non

agricoleInformel agricole Ensemble

KinshasaMoins que le SMIG 19,8 15,2 59,8 69,5 44,4dont moins que la moitié du SMIG 5,0 9,1 33,0 40,9 23,3Plus de 3 fois le SMIG 29,0 35,5 11,1 10,7 18,8Autres urbainsMoins que le SMIG 40,3 28,9 70,0 85,2 66,4dont moins que la moitié du SMIG 9,7 8,0 42,9 61,6 39,9Plus de 3 fois le SMIG 18,5 34,5 8,2 3,0 10,1Urbains (tous)Moins que le SMIG 33,4 22,2 67,1 84,8 60,5dont moins que la moitié du SMIG 8,1 8,5 40,0 61,1 35,5Plus de 3 fois le SMIG 22,0 35,0 9,0 3,2 12,5RurauxMoins que le SMIG 62,1 78,4 84,8 90,6 88,2dont moins que la moitié du SMIG 25,4 44,6 63,5 69,6 66,3Plus de 3 fois le SMIG 0,6 1,9 2,9 1,0 1,3

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

5.3.2 Qualité des emplois

Le revenu monétaire mensuel n’a en réalité de sens que rapporté au temps de travail effectif. Le temps de travail déclaré dans l’activité principale varie fortement selon les districts, comme le montre le graphique 5.5. Dans le Haut-Uele par exemple 50 % des individus ont déclaré travailler 28 heures par semaine ou moins alors qu’à Kinshasa 50 % des actifs ont déclaré travailler 48h ou plus. Dans l’ensemble les ruraux travaillent moins longtemps que les urbains : la moitié d’entre eux travaille 30 heures ou moins par semaine quand la moitié des urbains travaille 43 heures ou plus. Les écarts entre les hommes et les femmes sont cependant moins marqués que pour les revenus. Dans l’ensemble de la RDC le temps de travail hebdomadaire médian est de 35 ans pour les femmes et de 36 ans pour les hommes, ces écarts étant plus marqués en milieu urbain (42h contre 45 h) qu’en milieu rural (30h contre 32 h).

Les différences de temps de travail effectif tendent à réduire les écarts de rémunération horaire entre les différents secteurs institutionnels, sans pour autant modifier la hiérarchie des secteurs. Le secteur privé formel reste globalement celui où les rémunérations (mensuelles et horaires) sont les plus fortes, mais, compte tenu du temps de travail hebdomadaire plus important dans ce secteur, le niveau de rémunération horaire du secteur public tend à s’en rapprocher : le salaire horaire médian public représente ainsi 67 % du salaire médian du secteur formel (79 % à Kinshasa) alors que le salaire mensuel médian représente 53 % du salaire mensuel médian du secteur privé formel (57 % à Kinshasa). Les autres secteurs restent cependant encore très éloignés du secteur privé. Le salaire médian horaire dans l’informel non agricole ne représente que 36 % du salaire médian horaire du secteur privé formel, celui du secteur agricole informel n’en représente que 24 %.

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RAPPORT GLOBAL74

Tableau I.5.11 : Caractéristiques de l’emploi principal selon le secteur institutionnel et le milieu de résidence

Ensemble des actifs Travailleurs dépendants

Durée hebdomadaire de travail

Revenu mensuel (milliers de FC)

Revenu horaire (FC)

Avec un bulletin de paie

Avec un CDI ou un

CDD

Travailleur permanent

Moyenne Médiane Moyen Médian Moyen Médian % % %Kinshasa

Public 41,5 42,0 155 79 1 019 533 70,6 86,3 94,7Privé formel 45,4 48,0 167 139 990 678 69,5 62,8 91,6Informel non agricole 45,8 48,0 83 50 658 284 12,2 23,1 71,2Informel agricole 36,2 40,0 68 48 469 291 0,0 59,8 51,8

Autre urbainPublic 41,0 42,0 112 58 691 388 59,1 73,8 95,5Privé formel 45,2 48,0 172 101 1 172 530 65,9 57,4 94,6Informel non agricole 43,3 48,0 66 40 515 215 10,9 21,6 71,3Informel agricole 33,2 35,0 36 18 367 153 1,9 7,8 70,9

Ensemble UrbainPublic 41,1 42,0 126 69 800 436 62,9 77,9 95,2Privé formel 45,3 48,0 170 130 1 084 653 67,7 60,1 93,1Informel non agricole 44,0 48,0 71 46 556 233 11,4 22,1 71,3Informel agricole 33,3 35,0 37 19 369 155 1,8 9,2 70,4

Ensemble RDCUrbains 41,7 43,0 83 49 612 284 40,5 49,6 84,3Ruraux 31,7 30 31 16 303 145 7,1 13,2 75,9

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.Note: le secteur informel non agricole comprend aussi les associationsNote: les travailleurs dépendants comprennent l’ensemble des salariés + apprentis + aides familiaux

La qualité des emplois ne dépend pas seulement des revenus qu’ils procurent ou de la charge horaire qu’ils imposent. Elle met en jeu d’autres caractéristiques, tels que la régularité de l’emploi, la possession de contrat de travail, l’existence de prestations sociales ou de congés payés, le fait d’avoir bénéficié d’une promotion ou d’une formation interne de la part de l’entreprise, etc.

En milieu urbain, près de neuf emplois sur dix sont permanents. Les emplois occasionnels sont rares dans le secteur public et dans les entreprises privées formelles (moins de 6 %). Même dans le secteur informel, l’emploi permanent est largement majoritaire (71,3 % dans l’informel non agricole). La précarité des emplois ne se manifeste donc pas par la multiplication de « petits boulots » successifs ou d’emplois de courte durée, comme c’est le cas dans la plupart des pays développés mais plus par la faible contractualisation des relations de travail.

Un employé sur deux ne bénéficie d’aucun contrat écrit et/ou ne possède pas de bulletin de paie. Bien sûr, le type de relations de travail est très diversifié selon le secteur institutionnel. Dans le secteur public, 78 % des salariés sont détenteurs de contrat de travail et 63 % d’un bulletin de paie (86 % avec contrat et 71 % avec bulletin dans la

capitale), contre respectivement 60 % et 68 % dans le secteur privé formel. Dans le secteur informel non agricole, la contractualisation est bien moins importante : 22 % de travailleurs dépendants seulement ont un contrat écrit et à peine plus de 10 % disposent d’une feuille de paie (tableau 5.10).

5.4. Distribution des différentes catégories des ménages

Dans les chapitres précédents, les données portant sur le marché du travail ont été traitées en considérant les individus comme unités d’analyse de base. Or, il est clair qu’un certain nombre de décisions individuelles (décisions de poursuivre des études, de se présenter sur le marché du travail, choix du secteur d’activité, etc.) sont prises, au moins en partie, à l’échelle des ménages. L’objectif de ce chapitre est donc d’étudier le mode d’insertion des ménages, pris comme entité spécifique, sur le marché du travail. Au vu des objectifs de l’enquête, une typologie de ménages a été élaborée celle-ci distingue cinq classes de ménages, suivant le secteur institutionnel d’activité du chef de ménage :

• les ménages publics constitués par les ménages dont le chef exerce son emploi principal dans le secteur public ;

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RAPPORT GLOBAL 75

• les ménages privés formels constitués par les ménages dont le chef exerce son emploi principal dans le secteur privé formel ;

• les ménages privés informels non agricoles constitués par les ménages dont le chef de ménage exerce son emploi principal dans le secteur informel non agricole;

• les ménages privés informels agricoles constitués par les ménages dont le chef de ménage exerce son emploi principal dans le secteur informel agricole;

• les ménages inactif / chômeur constitués par les ménages dont le chef de ménage est soit inactif, soit chômeur.

Cette typologie fonctionnelle ne se fonde pas directement sur le montant des revenus perçus, mais sur l’origine sectorielle de ces revenus. Il s’agit donc d’une typologie opérationnelle pour la conduite de la politique économique, notamment en matière de distribution des revenus et de création d’emplois.

Tableau I.5.12 : Distribution des différentes catégories de ménages (en %)

Type de ménagePublic Privé formel Informel non

agricoleInformel agricole

Inactifs ou chômeurs

Total

KinshasaRépartition des ménages 20,3 13,2 34,0 1,2 31,3 100% de ménages lorsque le chef est un homme 23,1 16,8 32,5 1,4 26,3 100% de ménages lorsque le chef est une femme 11,9 2,9 38,3 0,9 46,0 100Répartition de la population totale * 8,7 5,9 23,6 0,6 61,2 100

Autres urbainsRépartition des ménages 19,6 6,5 37,5 19,2 17,1 100% de ménages lorsque le chef est un homme 22,2 7,6 36,6 19,1 14,5 100% de ménages lorsque le chef est une femme 9,2 2,1 41,2 19,8 27,7 100Répartition de la population totale * 8,4 3,0 28,2 12,2 48,2 100

RuralRépartition des ménages 7,3 0,6 12,6 72,1 7,4 100% de ménages lorsque le chef est un homme 8,5 0,7 12,4 71,8 6,6 100% de ménages lorsque le chef est une femme 2,2 0,1 13,7 73,2 10,9 100Répartition de la population totale * 3,7 0,3 12,9 59,2 23,9 100Répartition des ménages 11,8 3,5 21,1 51,3 12,4 100Répartition de la population totale * 5,7 1,8 18,5 38,4 35,6 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.* des 15 ans et plus Note : La répartition des ménages correspond à la répartition des emplois pour les seuls chefs de ménage. La répartition de la population totale Des 15 ans et + (hors domestiques et visiteurs) classe les individus suivant les mêmes critères de situation sur le marché du travail.

5.4.2 Caracteristiques des chefs des ménages selon le secteur Institutionnel et milieu de residence

En représentant plus de cinq ménages sur dix au niveau national (51,8 %), le type de ménages privés informels agricoles est le plus important. Il est suivi des ménages informels non agricoles dont le poids est de 21,1 %, des ménages inactifs / chômeurs (12,5 %) puis des ménages publics (11,8 %). Les 3,5 % des ménages restants appartiennent à la catégorie ménages privés formels. Le milieu de résidence modifie cette répartition, en particulier dans la capitale avec une prépondérance de l’informel relevant cette fois des activités non agricoles mais aussi une proportion importante des ménages inactifs / chômeurs (un tiers des ménages).

Les ménages dont le chef est une femme représentent 20 % des ménages. Dans la capitale, ces ménages sont plus fréquemment du type inactif / Chômeur. Presqu’un sur deux

(46 %) est en effet dans ce cas contre un sur quatre (26 %) pour les ménages dirigés par un homme. Dans les autres centres urbains, ce type de ménage dirigé par les femmes est aussi important (28 % contre 14 % pour ceux dirigés par un homme) mais moins fréquent que les ménages informel non agricole. Dans le monde rural, la structure des ménages dirigés par une femme est assez proche de celle des ménages dirigés par un homme.

Les chapitres précédents ont montré que le secteur institutionnel était un bon indicateur synthétique de la structure du marché du travail. Constatée à l’échelle de l’ensemble des individus, cette propriété se vérifie aussi sur la sous-population des chefs de ménages. En particulier, on retrouve la hiérarchie de qualité des emplois suivant le secteur institutionnel, organisée autour de deux pôles qui s’opposent fortement : les emplois formels et les emplois informels.

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RAPPORT GLOBAL76

Tableau I.5.13 : Caractéristiques des chefs de ménages selon le secteur institutionnel et milieu de résidence

Kinshasa Autres urbains Milieu rural% de femmes

Public 15,1 9,2 5,6Privé formel 5,6 6,4 2,7Informel non agricole 29,0 21,6 20,6Informel agricole 18,8 20,2 19,3Inactifs ou chômeurs 37,8 31,9 27,9Ensemble 25,7 19,7 19,0

Age moyenPublic 48,5 46,5 43,0Privé formel 42,0 41,9 42,4Informel non agricole 44,8 40,6 41,0Informel agricole 47,9 45,8 43,4Inactifs ou chômeurs 51,8 48,7 50,1Ensemble 47,4 44,2 43,6

Nombre moyen d'années d'étudePublic 13,9 12,2 10,8Privé formel 13,4 12,1 9,9Informel non agricole 10,2 8,8 5,6Informel agricole 8,5 6,5 5,1Inactifs ou chômeurs 9,3 8,0 4,1Ensemble 11,1 9,1 5,5

% de cadres*Public 68,7 46,4 35,9Privé formel 45,2 35,6 26,5Informel non agricole 1,7 2,1 2,1Informel agricole 0,0 0,1 0,1Inactifs ou chômeurs - - -Ensemble 29,8 14,8 3,3

Revenu mensuel moyen emploi principalPublic 173 000 118 000 50 000Privé formel 167 000 189 000 47 000Informel non agricole 113 000 92 000 58 000Informel agricole 69 000 45 000 34 000Inactifs ou chômeurs - - -Ensemble 141 000 95 000 39 000

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC. * Dans l’ensemble des ménages dont le chef est actif occupé 5.4.3 Caracteristiques des membres secondaires selon le secteur institutionnel du chef de ménage et milieu de residence

Dans la capitale, les emplois du secteur formel sont les plus qualifiés, notamment avec une forte proportion de cadres (69 % dans le secteur public et 45 % dans le privé), et les mieux rémunérés (plus de 167 000 FC en moyenne contre 113 000 FCFC dans le secteur informel non agricole). Les différents modes d’insertion sur le marché du travail se traduisent par des caractéristiques sociodémographiques des chefs de ménages très contrastées d’un secteur à l’autre. Ainsi, les

chefs informels, chômeurs ou inactifs, montrent une plus grande « fragilité », avec une très forte proportion de femmes et un niveau scolaire plus faible.

Les membres secondaires des ménages réussissent d’autant mieux à s’insérer sur le marché du travail que le chef de ménage est dans une position favorable (niveau d’éducation élevé, revenu plus important, etc.). Ainsi, le niveau de scolarisation des conjoints va décroissant, du plus élevé chez les ménages dont le chef est employé dans le secteur formel (public ou privé) au plus faible pour les ménages chômeurs / inactifs ou informels.

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RAPPORT GLOBAL 77

Tableau I.5.14 : Caractéristiques des membres secondaires selon le secteur institutionnel du chef de ménage et milieu de résidence

Types de ménage Kinshasa Autres urbains Milieu ruralNombre d'année d'étude du conjoint

Public 10,9 8,6 5,3Privé formel 10,7 9,0 4,8Informel non agricole 9,2 6,8 3,5Informel agricole 7,3 4,2 2,6Inactifs ou chômeurs 7,9 6,1 2,0Ensemble 9,6 6,7 2,9

Taux d'activité des membres secondairesPublic 27,5 27,6 55,1Privé formel 25,6 28,3 53,8Informel non agricole 30,2 29,6 59,7Informel agricole 28,1 35,4 63,5Inactifs ou chômeurs 27,2 30,8 58,0Ensemble 27,7 30,3 49,6

Taux de chômage des membres secondairesPublic 24,5 11,9 3,0Privé formel 24,3 13,0 2,3Informel non agricole 27,5 13,4 2,3Informel agricole 8,6 11,4 3,4Inactifs ou chômeurs 29,5 5,8 1,3Ensemble 27,6 11,3 1,9

Taux de salarisation des membres secondaires Public 60,5 29,1 9,3Privé formel 35,2 40,7 6,3Informel non agricole 29,5 17,5 5,4Informel agricole 25,7 4,6 2,2Inactifs ou chômeurs 40,8 19,9 5,3Ensemble 41,2 18,5 3,3

Revenu mensuel moyen emploi principal des membres secondairesPublic 92 346 57 096 25 883Privé formel 83 090 68 891 19 782Informel non agricole 62 294 50 726 29 791Informel agricole 55 629 28 829 22 530Inactifs ou chômeurs 82 546 48 548 23 246Ensemble 77 565 47 528 23 645

Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS. Note : les membres secondaires du ménage (âgés de 10 ans et plus) sont tous ceux qui ne sont pas chefs de ménage ou domestiques.

Il faut cependant se garder d’une vision trop mécaniste de la réussite professionnelle et de la transmission d’une génération à l’autre, comme en attestent par exemple les taux de chômage élevés des membres secondaires quel que soit le type de ménages. Tous sont touchés par le chômage et l’informalisation de l’économie n’épargne pas les membres secondaires des ménages publics.

En moyenne, le revenu moyen des membres secondaires

est environ deux fois inférieur à celui des chefs de ménages, quel que soit le secteur institutionnel dans lequel travaillent ces derniers. Sans chercher cependant à développer ici une interprétation détaillée des mécanismes à l’œuvre, on peut mentionner comme facteurs explicatifs, l’importance du contexte familial dans l’acquisition des connaissances de longue date mise en évidence par les sociologues, ainsi que le poids des relations personnelles dans l’obtention d’un emploi sur le marché du travail.

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RAPPORT GLOBAL78

5.5 Trajectoire et perspectives

Graphique I.5.6 : Mobilité scolaire père/fils (individus de plus 30 ans)

 Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Le module Trajectoire et Perspectives se décompose en trois parties, permettant d’apprécier les corrélations intergénérationnelles qui ressortent de l’enquête, la trajectoire professionnelle de l’individu ainsi que l’adéquation entre ses projets d’emploi et la réalité au moment de l’enquête.

5.5.1 La mobilité sociale entre générations

L’étude de la mobilité sociale consiste à quantifier et à comprendre les mécanismes de transmission du statut social d’une génération à la suivante. Elle se fonde sur l’analyse des tables de mobilité sociale. Mais celle-ci est rendue particulièrement complexe dans les pays en développement par la présence massive d’une main-d’œuvre non salariée très hétérogène. Ce problème se pose avec beaucoup moins d’acuité dans les pays développés, où la hiérarchie sociale recoupe largement la hiérarchie salariale, la composante non salariale y étant très minoritaire (on parle de « sociétés salariales »).

5.5.2. Mobilité professionnelle

La tertiarisation de l’économie est manifeste dans le tableau de mobilité sectorielle intergénérationnelle. Le secteur d’activité le plus répandu est les services, et l’on constate que la probabilité d’y travailler est plus importante chez les individus dont le père travaillait déjà dans le secteur. Le même constat peut être fait sur l’ensemble des secteurs dans l’ensemble des milieux. Ainsi, quelques 40,8% des actifs exercent dans le même secteur que leur père. Compte tenu du caractère très large des secteurs, il ne faut cependant pas surestimer ce taux d’immobilité, en particulier en ce qui concerne la branche des services, qui recouvre un grand nombre d’activités hétérogènes.

Tableau I.5.15 : Comparaison de la structure actuelle des emplois par secteur avec celle de la génération des pères

Agriculture Industrie Commerce ServicesTotal

Père Enfant Père Enfant Père Enfant Père EnfantKinshasa 9,5 2,3 11,8 14,7 16,5 32,5 62,2 50,5 100Autre urbain 31,1 25, 8 10,7 13,9 15,4 28,7 42, 8 31,6 100 Urbain 24,1 19,5 11,1 14,1 15,8 29,7 49,1 36,7 100Rural 74,4 84,2 4,0 4,5 4,7 3,7 16,9 7,7 100Total 54,1 64,7 6,9 7,4 9,2 11,5 29,9 16,4 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 79

Le précédent tableau fait apparaître une nette augmentation étonnante de la part du secteur agricole dans l’emploi par rapport à celle qu’il occupait dans la génération des pères. En milieu rural, les enfants sont ainsi davantage agriculteurs que leurs pères : tandis que 74,4% des pères en milieu rural

étaient agriculteurs, 84,2% de leur descendance active exerce dans ce secteur. Sans doute s’agit-il là d’un résultat des divers conflits ayant ravagé le pays et entrainé une destruction du tissu économique telle que l’agriculture est devenu, pour certains individus, le seul moyen d’assurer leur subsistance.

Tableau I.5.16 : Mobilité sectorielle intergénérationnelle. Table de destinée (hommes seulement)

Secteur du fils

Secteur du pèreSecteur primaire

Industrie Commerce Services Total

KinshasaAgriculture, élevage, pèche, chasse 13,2 17,8 13,5 55,5 100Industrie 0,0 21,0 21,9 57,1 100Commerce 3,3 17,3 34,4 45,1 100Services 1,8 16,6 14,7 66,9 100Donnée manquante 0,0 0,0 16,7 83,3 100Total 3,0 17,3 18,6 61,2 100

Autre urbainAgriculture, élevage, pèche, chasse 41,6 12,0 14,8 31,6 100Industrie 14,7 33,1 17,4 34,8 100Commerce 11,0 16,9 30,4 41,7 100Services 13,9 18,4 15,7 52,0 100Donnée manquante 10,5 34,5 28,6 26,5 100Total 23,0 17,6 17,7 41,7 100

UrbainAgriculture, élevage, pèche, chasse 38,7 12,6 14,7 34,1 Industrie 10,0 29,2 18,8 41,9 100Commerce 8,8 17,0 31,5 42,7 100Services 9,7 17,7 15,3 57,3 100Donnée manquante 5,4 17,8 22,8 54,0 100Total 17,6 17,5 17,9 47,0 100

RuralAgriculture, élevage, pèche, chasse 83,7 4,8 2,2 9,4 100Industrie 69,3 7,7 2,4 20,6 100Commerce 64,5 9,8 10,6 15,1 100Services 62,3 11,5 4,8 21,4 100Donnée manquante 73,6 20,8 0,0 5,6 100Total 78,3 6,4 3,0 12,3 100

RDCAgriculture, élevage, pèche, chasse 76,8 5,9 4,1 13,2 100Industrie 39,6 18,5 10,7 31,3 100Commerce 32,0 14,0 22,8 31,2 100Services 32,8 15,0 10,7 41,5 100Donnée manquante 51,9 19,9 7,3 21,0 100Total 58,9 9,9 7,8 23,4 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL80

En raison de la prédominance de l’activité agricole dans le pays, c’est en fait à un autre niveau que les mécanismes de la reproduction sociale peuvent être mieux caractérisés notamment en milieu urbain : celui de la catégorie socio-professionnelle ou du secteur institutionnel. Ainsi plus précisément dans la capitale, 25,1 % des fils de cadres (supérieurs ou moyens) de plus de 30 ans sont eux-mêmes des

cadres, mais les probabilités qu’un fils d’ouvrier ou d’employé non qualifié devienne cadre ne sont que de 12,9 % et de 4% respectivement. A l’inverse, 20,4 % des enfants de salariés non-qualifiés le sont restés, mais seulement 5 % des enfants de cadres le sont devenus. Les mécanismes de la mobilité sociale à Kinshasa semblent relever du même processus observé dans d’autres grandes métropoles africaines.

Tableau I.5.17 : Mobilité socioprofessionnelle (actifs occupés de 30 ans et plus)

Catégorie socioprofessionnelle de l'enquêtéCSP du père Cadre Employé, ouvrier qualifié Salarié non-qualifié Non-salarié Total Ensemble

KinshasaCadre 25,1 34,9 5,0 35,0 100 25,4Employé, ouvrier qualifié 12,9 42,9 3,8 40,5 100 44,6Salarié non-qualifié 4,0 31,5 20,4 44,1 100 6,1Non-salarié 8,8 27,6 5,5 58,1 100 23,9Ensemble Kinshasa 14,8 36,7 5,4 43,2 100 100

Autre urbainCadre 21,9 29,5 2,0 46,7 100 10,3Employé, ouvrier qualifié 8,4 32,5 3,1 56,0 100 34,5Salarié non-qualifié 4,7 17,2 10,6 67,5 100 9,3Non-salarié 5,1 14,5 3,8 76,7 100 45,8Ensemble Autre urbain 8,0 22,5 4,0 65,6 100 100,0

UrbainCadre 23,5 32,2 3,5 40,8 100 15,5Employé, ouvrier qualifié 10,0 36,0 3,3 50,7 100 38,0Salarié non-qualifié 4,6 20,0 12,5 63,0 100 8,2Non-salarié 5,7 16,6 4,1 73,6 100 38,3Ensemble Urbain 9,9 26,5 4,4 59,2 100 100

RuralCadre 9,6 16,1 1,2 73,2 100 2,8Employé, ouvrier qualifié 3,3 9,4 1,3 86,0 100 14,4Salarié non-qualifié 2,1 7,6 2,8 87,5 100 6,8Non-salarié 1,2 4,2 0,8 93,8 100 76,0Ensemble Rural 1,7 5,5 1,0 91,8 100 100

RDCCadre 19,7 27,8 2,9 49,6 100 7,8Employé, ouvrier qualifié 7,0 24,3 2,4 66,3 100 23,5Salarié non-qualifié 3,0 12,2 6,4 78,4 100 7,4Non-salarié 2,0 6,7 1,5 89,9 100 61,3Ensemble Rural 4,4 12,2 2,1 81,3 100 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.Champ : population active occupée de 30 ans et plus dont la CSP du père est renseignée.

5.5.3 Insertion des femmes sur le marché du travail

Les différences de taux d’activité selon le sexe montrent une forte disparité territoriale. Ainsi, l’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes est le plus important à Kinshasa, où le taux d’activité des femmes est inférieur

à celui des hommes de 17,7 points de pourcentage. De façon générale, cette inégalité d’accès au marché du travail est un phénomène urbain, les taux d’activité des hommes et des femmes en zone urbaine étant de 51% et de 37,5% respectivement. En milieu rural, le taux d’activité est de 64% pour hommes et femmes.

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RAPPORT GLOBAL 81

Tableau I.5.18 Taux d’activité selon le genre et le milieu de résidence (%)

Kinshasa Autre urbain Urbain Rural RDCHommes 10 ans et plus 49,9 51,5 51,0 64,0 58,8Hommes 15 ans et plus 59,4 63,9 62,4 77,7 71,5Femmes 10 ans et plus 32,2 40,1 37,5 64,1 53,2Femmes 15 ans et plus 37,9 49,1 45,3 76,7 63,8Ensemble 10 ans et plus 40,3 45,7 44,0 64,0 55,9Ensemble 15 ans et plus 47,8 56,3 53,5 77,2 67,5

Source : Enquête 1-2-3, 2012, INS, RDC.

La faible participation des femmes dans la population active en milieu urbain ne semble pas s’expliquer par un partage au sein des ménages, entre activités génératrices de revenus, qui seraient plutôt du ressort des hommes, et activités domestiques, plutôt destinées aux femmes. En effet, la durée moyenne des tâches domestiques est plus élevée chez les actives que chez les inactives, et l’écart est plus important en milieu rural qu’en milieu urbain. On peut noter que les actifs –qu’il s’agisse des hommes ou des femmes –consacrent davantage de temps aux tâches domestiques que les inactifs.

5.6 Insertion des jeunes sur le marché du travail

La population congolaise est jeune. L’âge moyen est de 21,7 ans, et les jeunes entre 10 et 24 ans représentent 44,1% de

la population en âge de travailler. En termes de population active, ils représentent 18,5% des actifs.

Le taux d’activité épouse les stades successifs de la vie, au fur et à mesure que les jeunes quittent le système scolaire pour s’intégrer dans la vie professionnelle. Les écarts de scolarisation se retrouvent donc ici au niveau des taux d’activité des jeunes (Graphique 5.7 : Taux d’activité selon la tranche d’âge et le milieu de résidence (%)). Ainsi, à Kinshasa le taux d’activité des 10-14 ans est de 1,4% tandis qu’il est de 15,6% dans le Kasaï occidental.

Graphique I.5.7 : Taux d’activité selon la tranche d’âge et le milieu de résidence (%)

 Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Le plus fort taux d’activité en milieu rural reste valable pour les jeunes également. Ainsi le taux d’activité de très jeunes (10-14 ans) est de 8,2% en milieu rural. Se focalisant uniquement sur les enfants qui ne sont pas scolarisés, ce taux grimpe à 21% en milieu rural. Chez les 15-24 ans, ils sont 40,4% d’actifs en milieu rural contre 23,9% en milieu urbain. Se restreignant à l’échantillon d’individus ne fréquentant pas l’école, ces pourcentages deviennent 77,3% et 42,5% respectivement. Le statut au sein du ménage constitue un autre indicateur du cycle de vie des individus. Ce sont les chefs de ménage qui

enregistrent les taux d’activité les plus élevés (90% au niveau national ; Tableau 5.18). Viennent ensuite les conjoints et les autres membres du ménage et finalement les enfants qui enregistrent les taux les plus faibles (21,5%). Cette hiérarchie dans l’insertion sur le marché du travail a sa logique. La survie des ménages repose avant tout sur le chef de ménage. Ensuite, lorsque cela devient nécessaire, il faut mobiliser le conjoint, les autres membres du ménage, et en dernier recours les enfants.

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RAPPORT GLOBAL82

Tableau I.5.19 : Taux d’activité par situation dans le ménage et le milieu de résidence

Chef de ménage Conjoint du chefEnfant du chef ou du conjoint

Autres membres Total

Kinshasa 76,2 46,2 20,1 27,9 40,2Autre urbain 87,0 60,0 17,5 23,2 45,6Urbain 83,7 56,2 18,3 24,9 43,9Rural 93,5 87,4 24,0 38,9 64,0RDC 90,0 76,8 21,5 30,4 55,9

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Du côté de l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, on constate de façon globale que les plus actifs sur le marché du travail sont également ceux qui ont le plus recours au téléphone portable, à un ordinateur et à l’internet, que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural (Tableau 5.19). En ce qui concerne l’Internet et les ordinateurs, on distingue deux situations. Les utilisateurs de ces technologies qui ont plus de 35 ans sont plus insérés

sur le marché du travail que leurs homologues qui ne les utilisent pas. En revanche, les jeunes (10-35 ans) qui utilisent ces technologies sont moins actifs que leurs homologues qui n’en utilisent pas. Les jeunes n’ayant pas accès aux NTIC se situant probablement dans des ménages plus pauvres, on peut supposer qu’ils sont davantage contraints de participer activement aux ressources du ménage.

Tableau I.5.20 : Taux d’activité et accès aux NTIC selon le milieu de résidence

Urbain Rural RDC

A utilisé internet au cours des 12 derniers moisOui 52,8 66,2 53,4Non 43,1 64,0 56,0

A utilisé un ordinateur au cours des 12 derniers moisOui 51,7 64,1 52,5Non 43,1 64,0 56,0

A utilisé un téléphone portable au cours des 12 derniers mois

Oui 56,6 83,1 62,8Non 34,0 62,1 53,8

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC. Lecture : 52,8% des urbains ayant utilisé internet au cours des 12 derniers mois sont actifs.

5.7 Satisfaction dans l’emploi et type d’emplois désirés par les jeunes générations

Le degré de satisfaction des actifs occupés par rapport à l’emploi qu’ils exercent ou le type d’emplois recherchés par les inactifs ou les chômeurs qui veulent s’insérer sur le marché du travail méritent une attention particulière, compte tenu de l’importance fondamentale des anticipations des agents sur la dynamique économique globale. Plus spécifiquement, la nature des désajustements entre emplois proposés et emplois désirés donne une mesure des rigidités potentielles sur le marché du travail, pouvant jouer sur le taux d’activité, le chômage ou les rémunérations. Les analyses portent sur les jeunes de 15 à 34 ans, dans la mesure où cette génération constitue l’immense majorité de ceux qui viennent ou vont entrer sur le marché du travail au cours de toutes prochaines années.

Une différence nette en termes de secteur désiré apparaît lorsqu’on compare les jeunes gens scolarisés à ceux qui ont déjà quitté ou qui n’ont jamais fréquenté l’école. Le secteur

public semble être la destination préférée des jeunes en formation, car 57,3% des jeunes souhaitent obtenir un emploi dans l’administration ou dans une entreprise publique ou para-publique. Les actifs insatisfaits (qui souhaitent changer d’emploi) et les inactifs qui ne sont pas ou plus scolarisés ont eux plutôt une préférence pour les entreprises privées, qu’ils sont 56,0% et 58,5% à désirer.

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RAPPORT GLOBAL 83

Tableau I.5.21 : Emploi désiré par statut d’activité, 15 – 24 ans

Administration

Entreprise publique

Entreprise privée

Organisation internationale

Entreprise associative

Ménage Manquant Total

Inactifs non scolarisés

15,5 12,8 56,0 4,7 2,7 7,5 0,9 100

Actif (BIT) désirant changer d’emploi

14,4 12,1 58,5 3,1 2,2 9,2 0,6 100

Inactifs scolarisés 35,3 21,9 35,3 4,2 1,6 1,1 0,6 100Total 25,6 17,4 45,7 4,1 2,0 4,6 0,7 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Ces données peuvent être confrontées à la réalité de la création d’emploi en République Démocratique du Congo. Ainsi, on constate que seuls 3,2% des emplois des jeunes crées depuis 2007 l’ont été dans l’administration, 2,6% dans

des entreprises publiques et 1,7% dans des entreprises privées formelles. Ce sont plutôt des entreprises informelles (agricoles en milieu rural, non agricoles en milieu urbain) qui absorbent la quasi-totalité de la main d’œuvre jeune.

Tableau I.5.22 : Emplois crées depuis 2007 par secteur et milieu, 15 – 24 ans [au moment de l’embauche]

Administration

Entreprise publique

Entreprise privée

Entreprise informelle non agricole

Entreprise informelle agricole

Entreprise associative

Ménage Total

Urbain 3,4 3,8 4,3 72,3 9,0 1,7 5,6 100Rural 3,2 2,1 0,5 18,7 67,5 0,7 7,3 100Total 3,2 2,6 1,7 34,8 49,9 1,0 6,8 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Au niveau de la satisfaction dans l’emploi, les jeunes actifs d’entre 15 et 24 ans déclarent à 75,5% vouloir garder leur emploi actuel. Cette proportion n’est que de 60,5% à Kinshasa, et 79,5% en milieu rural. Il est difficile à ce stade de savoir si ce résultat traduit réellement une satisfaction dans l’emploi ou bien s’il témoigne d’une certaine résignation des actifs

congolais face au manque d’opportunités. Cependant, ils sont près de 25 % à désirer obtenir un nouvel emploi, soit pour la majorité en changeant d’entreprise (20 ,9%), soit par des mécanismes de promotion interne, au sein de l’établissement dans lequel ils travaillent.

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RAPPORT GLOBAL84

Tableau I.5.23 : Secteur institutionnel désiré, par secteur obtenu en 2012

Secteur institutionnel désiré

Administration Entr. publiqueSecteur privé

formelSecteur informel

Ne souhaite pas changer

Total

Secteur obtenu par les jeunes de 15-24 ans en 2012Administration 16,5 11,6 22,9 0,0 49,0 100Entr. publique 7,5 3,4 19,8 1,3 68,0 100Secteur privé formel 6,2 4,7 23,8 2,7 62,6 100Secteur informel 5,0 3,9 16,3 2,8 72,0 100Total 5,9 4,5 19,2 2,6 67,9 100

Secteur obtenu par les jeunes de 15-24 ans (zone urbaine)Administration 16,5 11,6 22,9 0,0 49,0 100Entr. publique 7,5 3,4 19,8 1,3 68,0 100Secteur privé formel 6,2 4,7 23,8 2,7 62,6 100Secteur informel 5,0 3,9 16,3 2,8 72,0 100Total 8,2 6,7 30,7 2,0 52,4 100

Secteur obtenu par les jeunes de 15-24 ans (zone rurale)Administration 13,2 15,2 16,2 0,0 55,5 100Entr. publique 4,2 0,0 17,5 5,9 72,3 100Secteur privé formel 5,2 2,6 17,3 3,3 71,7 100Secteur informel 5,2 3,8 16,0 2,8 72,2 100Total 5,2 3,8 16,0 2,8 72,2 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Quant aux perspectives des jeunes, la dernière question du module Trajectoire et Perspectives permet de saisir leur appréciation subjective quant au temps qu’il faudra attendre avant de décrocher l’emploi qu’ils désirent. Ainsi, on voit que sur l’ensemble du territoire, les actifs désirant changer d’emploi prévoient un temps d’attente d’environ deux ans

avant d’obtenir leur emploi désiré. Les inactifs estiment quant à eux devoir attendre quelques trois ans et demi. En milieu urbain, le temps d’attente estimé est plus court qu’en milieu rural et les durées les plus courtes se retrouvent à Kinshasa, ce qui témoigne d’un dynamisme relatif du marché du travail en milieu urbain et en particulier dans la capitale.

Tableau I.5.24 : Temps d’attente estimé avant de pouvoir obtenir l’emploi désiré, 15-24 ans

Inactifs non scolarisésActifs désirant

changer d'emploiInactifs scolarisés

Kinshasa Mois 32,1 15,7 60,6Fréquence 572 584 281 658 973 441

Urbain Mois 38,4 19,2 60,3Fréquence 1 609 675 1 054 442 3 214 705

Rural Mois 43,0 25,5 66,3Fréquence 1 468 096 3 017 371 2 997 367

RDC Mois 40,5 23,1 63,3Fréquence 3 077 771 4 071 813 6 212 071

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

5.8 La population inactive

Les inactifs de 10 ans et plus en République Démocratique du Congo sont environ 24 millions. L’inactivité est plus forte en milieu urbain, où plus d’une personne sur deux est inactive (53,1%). En milieu rural, ce taux est d’environ une

personne sur trois (36,4%). La principale raison d’inactivité est la scolarité, concernant évidemment les jeunes inactifs (Tableau 5.24). 11,5% des inactifs sont femmes au foyer, 6,9% sont invalides ou malades et 20,4% sont inactifs pour d’autres raisons. Les rentiers et les retraités constituent un groupe marginal.

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RAPPORT GLOBAL 85

Tableau I.5.25 : Répartition des inactifs par raison d’inactivité et milieu

Invalide ou malade

En cours de scolarité

RetraitéFemme au

foyerRentier Autre Total

Kinshasa 6,1 48,0 1,1 16,9 0,7 27,1 100Autre urbain 6,0 60,1 0,6 14,8 0,3 18,2 100Urbain 6,0 56,0 0,8 15,5 0,5 21,2 100Rural 7,9 64,9 0,2 7,3 0,2 19,5 100RDC 6,9 60,3 0,5 11,5 0,3 20,4 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

La plupart des inactifs sont pris en charge par leur famille (93,8%) avec des taux ne différant pas beaucoup selon qu’il s’agit d’un milieu urbain plutôt qu’un milieu rural (Tableau 2.5). Les pensions et revenus de propriétés concernent au total environ 3% des inactifs. Ces chiffres soulignent le rôle

majeur que joue encore la solidarité intra et inter-familiale en RDC, le faible développement des systèmes de transferts ou d’épargne institutionnels, et encore la prédominance massive des revenus de travail dans le revenu total des ménages.

Tableau I.5.26 : Répartition des inactifs par moyens de subsistance, par milieu

Perçoit une

pension de son travail

Autre pension ou

une aide (famille, ami,

veuvage, divorce,

orphelinat)

Perçoit des revenus

de sa (ses) propriété(s),

vit de ses rentes

Vit de son épargne

MendiePerçoit

une bourse

Prise en charge par

sa famille ou une autre personne

Autre Total

Kinshasa 0,8 2,0 1,6 0,6 0,3 0,0 93,0 1,8 100Autre urbain

0,3 1,2 1,1 0,5 0,2 0,0 94,5 2,2 100

Urbain 0,5 1,5 1,2 0,5 0,2 0,0 94,0 2,1 100Rural 0,1 2,2 0,6 0,3 0,2 0,0 93,6 3,1 100RDC 0,3 1,8 0,9 0,4 0,2 0,0 93,8 2,6 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

En milieu rural, plus de 4 personnes sur 5 ont choisi le statut d’inactivité. En milieu urbain, le rapport est de 3 sur 4. Sur l’ensemble du pays, 21,3% des inactifs estiment ne pas avoir besoin de travailler, tandis que 26,8% ne sont pas en âge de travailler. Les 30,2% restant ont choisi de ne pas travailler pour d’autres raisons. On peut noter qu’à Kinshasa, la proportion de personnes ayant choisi ce statut volontairement est légèrement plus importante que dans les autres villes. Pour près de 5 millions de personnes, cependant, l’inactivité est

motivée par des raisons impliquant un découragement. Soit elles pensent qu’il n’y a pas de travail, soit elles estiment qu’il n’y en a pas pour elles compte tenu de leur faible qualification. Enfin, une partie de ces inactifs découragés ne savent pas comment chercher un emploi. Les personnes n’ayant pas volontairement choisi l’inactivité et qui sont disponibles pour travailler dans les 15 jours constituent le groupe des chômeurs découragés, ce qui met en lumière le flou des contours de l’activité et de l’inactivité.

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RAPPORT GLOBAL86

Tableau I.5.27 Raison de non recherche d’emploi par milieu de résidence

Involontaire Volontaire

Manquant TotalIl

n'existe pas

d'emploi

Ne pense pas

pouvoir obtenir de

travail

Ne sait pas comment

rechercher un emploi

Attend la réponse

à une demande d'emploi

N'en a pas besoin ou

n'a pas envie de travailler

N'est pas en âge de

travailler

Autre raison

volontaire

Kinshasa 9,4 9,6 3,6 3,7 23,1 20,8 29,1 0,8 100Autre urbain 5,9 14,7 3,5 1,0 22,0 25,0 27,3 0,6 100Urbain 7,1 12,9 3,5 2,0 22,4 23,6 27,9 0,7 100Rural 3,8 12,2 2,7 0,3 20,0 30,2 30,3 0,5 100RDC 5,5 12,6 3,1 1,1 21,3 26,8 29,1 0,6 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 87

Chapitre VI Chômage

6.1. Problématique du concept de chômage

Le Chômage est une situation qui traduit l’absence d’emplois pour des personnes en âge de travailler disposant des aptitudes pour travailler et disponible pour le faire. C’est un concept à plusieurs facettes, à la base des controverses théoriques et statistiques dans le monde du travail et s’apprécie différemment selon le contexte.

Le contenu du concept et sa mesure dans un pays dépendent de la nature de la situation économique et sociale de base, notamment en ce qui concerne la portée exacte des données en matière de recherche et de demande d’emploi, de perte d’emploi, et d’inscription aux registres des demandeurs d’emplois entre autres.

En pratique, le taux de chômage est un indicateur de tension sur le marché du travail ; il exprime le rapport entre les personnes sans travail et qui en recherchent un et la population active totale, c’est-à-dire la somme des actifs occupés et des chômeurs. Ainsi, le taux de chômage met en relation offre et demande de travail. Il est cependant important de mettre cet indicateur en lien avec le taux d’activité ; lorsque les conditions sur le marché du travail changent, il est possible d’observer des variations dans le taux d’activité du fait du basculement d’un certain nombre d’actifs dans l’inactivité ou réciproquement. Emploi et chômage peuvent donc progresser ou reculer de façon concomitante.

Le chômage au sens du BIT implique trois choses. Ne pas avoir travaillé pendant la semaine de référence (et ne pas avoir d’emploi auquel retourner) ; être disponible pour travailler dans les 15 jours ; et être à la recherche active d’un emploi. Si cette définition précise permet la comparabilité temporelle et spatiale du chômage, il ne faut pas oublier que les conditions de vie et la structure de la société varient entre pays, limitant

l’intérêt d’une telle comparaison. D’autres définitions du chômage ont été proposées ; notamment le taux de chômage élargi, prenant en compte les chômeurs dits découragés. Il s’agit d’ôter de la définition précédente le critère de recherche du fait que ce critère n’a pas forcément de sens dans des contextes où l’on ne peut véritablement parler de marché du travail, comme dans certains milieux ruraux. C’est ainsi que l’application du concept du BIT dans les situations des pays africains donne souvent des résultats étonnants qui ne rendent pas forcément compte de la situation exacte du chômage dans ces pays. De ce fait, elles conduisent à une appréciation incorrecte de la mesure du chômage qui ne permet pas d’avoir des politiques idoines pour lutter contre le chômage. En effet, il serait plus que risqué de mettre à la disposition du public non avisé un taux de chômage calculé selon l’approche BIT qui indique que la plupart des pays africains sont en plein emploi, ce qui contraste avec la réalité .

L’intérêt de ce chapitre repose beaucoup plus sur les caractéristiques du chômage issu de l’enquête plutôt que la présentation du niveau de chômage. Ainsi ce chapitre s’articulera, outre le niveau théorique du taux de chômage du profil des chômeurs, leurs caractéristiques, leur durée dans le chômage, leur canaux de recherche d’emploi, les types d’emploi recherchés et leurs prétentions salariales.

Comme le montre le graphique I.6.1, le taux de chômage présente de fortes disparités selon le sexe, les tranches d’âge et le milieu considéré. Le graphique n° donne la répartition de taux de chômage par genre et par groupe d’âge. De façon générale, plus souvent les hommes connaissent un taux de chômage plus élevé que les femmes. Quel que soit le sexe, la tranche d’âge 20-24 est la plus touchée, ce qui dénote bien la problématique du chômage des jeunes (Graphique 3.2). Globalement, le chômage est un phénomène urbain (voir graphique 3.2.a)

Graphique I.6.1 : Taux de chômage par groupe d’âge et par genre

Taux de chômage selon le genre au niveau national (2012)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

10-14 ans 15-19 ans 20-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-44 ans 45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60 ans+

Hommes Femmes Ensemble  

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RAPPORT GLOBAL88

Graphique I.6.2 : Taux de chômage par genre en milieu urbain et rural

 

 Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

L’écart relatif entre hommes et femmes est le plus important en milieu rural, où les hommes de 15 – 19 ans sont deux fois plus chômeurs que les femmes de la même tranche d’âge .

6.2. Le niveau théorique du chômage en RDC

Le tableau n° reprend le niveau de taux de chômage selon l’approche du BIT. Si l’on considère le taux de chômage doublement élargi, le taux de chômage pour l’ensemble du pays serait de 17,7% dont près de 31% au niveau urbain contre 10,4 % au niveau rural. Le taux de chômage à Kinshasa se situerait à 39%.

Le taux de chômage est un phénomène principalement urbain touchant plus particulièrement les jeunes. Ainsi, à Kinshasa le taux de chômage strict, le taux de chômage élargi et le taux de chômage doublement élargi des jeunes de 15-24 ans sont respectivement de 49,9%, de 59,1% et de 74% lorsque l’on ne tient pas compte du critère de recherche. L’écart important entre le taux de chômage au sens strict et le taux de chômage au sens élargi fait état d’une population importante à la marge du marché du travail. L’absence de recherche d’emploi témoigne autant, sinon plus, d’une défaillance du marché du travail que d’une défaillance de volonté de la personne.

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RAPPORT GLOBAL 89

Tableau I.6.1 Taux de chômage au sens du BIT par tranche d’âge et milieu

10-14 15-24 25-34 35-54 55-64 65 ans et + EnsembleTaux de chômage au sens du BIT

Kinshasa 11,8 49,9 20,4 12,3 6,5 13,7 18,8Autre urbain 5,5 15,5 9,8 5,2 2,7 2,8 7,8Urbain 6,8 24,6 12,7 7,4 3,8 6,3 11,1Rural 1,5 3,1 1,8 0,7 0,3 0,5 1,4RDC 2,2 8,8 5,4 3,1 1,4 2,1 4,5

Taux de chômage au sens largeKinshasa 19,0 59,1 33,3 20,0 12,8 15,4 28,5Autre urbain 19,2 30,3 16,0 8,4 5,7 3,8 14,0Urbain 19,2 38,0 21,1 12,2 7,8 7,5 18,5Rural 2,8 5,8 2,9 1,5 0,9 0,7 2,6RDC 5,1 15,5 9,2 5,4 3,1 2,7 8,0

Taux de chômage doublement élargiKinshasa 82,3 74,2 41,1 24,5 15,6 18,6 38,8Urban 82,4 61,9 28,6 16,1 10,8 11,7 30,9Rural 50,3 24,2 6,2 3,5 2,0 2,6 10,4RDC 59,3 37,8 14,4 8,1 4,8 5,3 17,7

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

La notion de chômage élargi permet donc d’identifier les personnes désireuses de commencer un travail mais qui ne font pas de démarches pour en obtenir, jugeant leurs perspectives sur le marché du travail insuffisamment bonnes. Mais on peut aussi examiner de plus près les contours du chômage en ôtant le critère de disponibilité immédiate. Face à une absence d’opportunités sur le marché du travail, les gens peuvent en effet choisir de s’engager dans d’autres activités empêchant leur disponibilité immédiate. Ainsi, il s’agit de personnes qui sont indisponibles pour le marché du travail, et qui n’ont pas cherché d’emploi pour des raisons impliquant du découragement. On pourrait parler d’un chômage doublement élargi, ou encore d’un chômage subjectif, dans la mesure où il s’agit de personnes ayant déclaré qu’ils

ne travaillent pas pour des raisons indépendantes de leur volonté.

On constate que, si on retient cette définition du chômage, il y aurait 17,7% de chômeurs en RDC. A Kinshasa, plus d’un tiers de la population active au sens doublement élargi serait composée de chômeurs. Le module trajectoire et perspectives permet en outre d’appréhender les projets d’emploi des individus de plus de 15 ans. On constate que chez les inactifs, près de 4 personnes sur 10 envisagent d’obtenir un emploi dans le futur, ce qui témoigne d’une réserve de travail potentielle très importante (Tableau 3.2). Parmi les chômeurs découragés, près de 9 personnes sur 10 espèrent obtenir un emploi dans l’avenir.

Tableau I.6.2 : Projets d’emploi des inactifs par milieu de résidence

Milieu de résidence Type d'inactif

Vos projets d'emploi pour l'avenir

TotalObtenir un emploi

Obtenir un nouvel emploi dans la même entreprise (promotion

dans l'emploi)

Obtenir un nouvel emploi dans une autre

entreprise

Garder l'emploi que vous avez

actuellement ou rester inactif

Kinshasa Chômeur decourage 62.2% 7.0% 19.3% 11.4% 100.0%Inactif 40.0% 2.0% 5.9% 52.1% 100.0%

Autres urbains

Chômeur decourage64.2% 8.5% 17.7% 9.6% 100.0%

Inactif 29.2% 1.8% 3.5% 65.4% 100.0%Urbain Chômeur decourage 63.3% 7.9% 18.4% 10.4% 100.0%

Inactif 33.1% 1.9% 4.3% 60.6% 100.0%Rural Chômeur decourage 71.4% 1.8% 11.4% 15.5% 100.0%

Inactif 31.3% .8% 2.5% 65.4% 100.0%Total Chômeur decourage 65.1% 6.5% 16.8% 11.6% 100.0%

Inactif 32.3% 1.4% 3.6% 62.7% 100.0%source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL90

Il s’agit donc d’une main d’œuvre potentielle, susceptible d’intégrer ou de se retirer du marché du travail en fonction des incitations qui lui sont adressées (augmentation de la demande de travail, augmentation du salaire réel, etc.). Cela laisse supposer que le nombre d’emplois à créer pour résorber le chômage serait bien plus élevé que le nombre de chômeurs, compte tenu de la flexion probable des taux d’activité.

6.3. Simulation de taux de chômage par identification d’inactifs potentiellement activables

Une simulation a été faite sur les contours du chômage et de l’activité consistant à identifier les personnes potentiellement « activables ». Ainsi, en prenant comme population active potentielle tous les individus entre 15 et 64 ans, et en enlevant les étudiants, invalides, retraités et rentiers, nous

obtenons 33.6 millions d’individus. Considérant comme « chômeurs » parmi les 33.6 millions d’individus ceux qui ont déclaré ne pas avoir travaillé dans la semaine de référence, nous obtenons un taux de « chômage » de 30,5% (47% en milieu urbain, 20% en milieu rural) ce qui est largement au dessus de l’application stricte de du concept du BIT tel que présenté ci-dessous.

Si l’argument d’une absence de marché du travail est défendable en milieu rural, en milieu urbain, un processus de recherche de travail existe quand même dans une certaine mesure. Ainsi, on pourrait considérer comme chômage en milieu urbain le chômage strict au sens du BIT, qui est de 11,1%. Le taux de chômage « mixte » global atteindrait alors 17,4%.

Graphique I.6.2: Taux de « chômage mixte », par genre [%].

 

6.4 Caractéristiques des chômeurs et du chômage

Qui sont les chômeurs ? Précisons d’abord que les chômeurs auxquels nous faisons référence ici sont les chômeurs au sens strict du BIT, malgré les limites que peut présenter cet indicateur dans le contexte congolais. Tout d’abord, on

constate que plus de 9 chômeurs sur 10 sont des chômeurs de longue durée, c’est-à-dire des personnes au chômage depuis plus d’un an (Tableau 3.3). L’obtention ou la ré-obtention d’un emploi peut en effet devenir plus difficile au fur et à mesure que la situation de chômage persiste, l’individu perdant ses qualifications et son contact avec le marché du travail.

Tableau I.6.3 : Caractéristiques des chômeurs et durée du chômage

Type de chômeur SexeRépartition

en %Age moyen (en

années)Durée

d'étudesDurée du chômage

( en mois)% de chômeurs de plus d'un an

Primo-demandeurMasculin 38,5 28 9,8 94,9 93,5Féminin 29,2 27 9,4 106,6 96,0Total 67,7 27 9,6 98,4 94,6

Ancien occupéMasculin 22,2 41 9,7 94,6 87,6Féminin 10,1 35 7,2 100,8 87,4Total 32,3 39 8,9 97,2 87,5

Total 100 31 9,4 97,6 97,6

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 91

Le fait que le pourcentage de chômeurs de longue durée soit plus élevé chez les primo-demandeurs (ceux qui n’ont jamais eu d’emploi, qui intègrent le marché du travail pour la première fois) va dans le sens de la précédente affirmation. Les anciens occupés ont déjà connu une expérience d’emploi, les rendant potentiellement plus aptes à retrouver du travail. La durée moyenne du chômage est également plus élevée chez les primo-demandeurs (98,4 mois) que chez les anciens occupés (97,2 mois), bien que la différence soit légère. Ces durées moyennes peuvent paraître extrêmement longues, correspondant à plus de 8 ans de recherche de travail. Il convient cependant de les relativiser, car nous ne disposons pas d’informations précises sur la trajectoire véritable des individus pendant cette période. Sans doute ne s’agit-il pas d’une durée pendant laquelle les individus n’ont exercé la moindre activité, mais plutôt d’une période de temps pendant laquelle ils considèrent ne pas avoir possédé un véritable emploi. Il reste que ces chiffres témoignent d’une insertion ou d’une réinsertion sur le marché du travail extrêmement compliquée, au moins pour un segment de la population.

Dans les deux groupes, les hommes sont majoritaires. Chez les anciens occupés, plus de deux chômeurs sur trois sont des hommes. Chez les primo-demandeurs, c’est près de 3 sur 5 qui sont des hommes. En ce qui concerne la durée des études, on constate que les femmes au chômage ont globalement fait moins d’études que les hommes, notamment lorsqu’on regarde les anciens occupés. 6.5 Le processus de recherche

Dans leur recherche de travail, les chômeurs ont principalement recours aux relations personnelles (74,9%) (Tableau 6.4). Il y a une différence entre milieu urbain et milieu rural, et l’on peut constater que les relations personnelles sont plus souvent mobilisées en milieu rural qu’en milieu urbain. Environ 15% des chômeurs recherchent directement un emploi auprès des employeurs, et 5,4% font usage de petites annonces. D’autres canaux tels Internet, l’ONEM, les concours etc. représentent environ 5% des modes de recherche d’emploi.

Tableau I.6.4 : Processus de recherche des chômeurs

Province/milieu

Relations personnelles (parents ou

amis)

Directement auprès des employeurs

Petites annonces(radio,

journaux, affiche, etc..)

ONEM Concours InternetAutre

service de placement

Autre Total

Kinshasa 71,4 15,8 6,4 1,4 0,5 1,6 0,9 1,9 100Autre urbain

75,0 15,1 5,4 0,5 1,9 0,1 0, 5 1,7 100

Urbain 73,2 15,5 5,9 0,9 1,2 0,8 0,7 1,8 100Rural 81,4 11,2 3,6 0,0 1,6 0,0 0,8 1,3 100RDC 74,9 14,6 5,4 0,7 1,3 0,7 0,7 1,7 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Si les agences de placement sont faiblement utilisées, cela provient sans doute de leur faible connaissance et couverture géographique. Quant à la possibilité de créer une micro-entreprise, environ la moitié des chômeurs avancent des difficultés de création comme principale raison pour laquelle ils n’entreprennent pas cette démarche. Un quart des chômeurs jugent à leur tour que les revenus procurés sont trop faibles. Quel que soit le milieu de résidence, la majorité des chômeurs recherche un emploi salarié (environ sept chômeurs sur dix, cf. Tableau 6.5 Nature du travail recherché). Le reste préfère un emploi indépendant (17,5%) et à peine plus d’un sur dix est indifférent au type d’emploi recherché. La prédominance du salariat s’explique principalement par une volonté de stabilité d’emploi et de revenus. C’est la motivation de 46% des chômeurs recherchant un emploi salarié. Parmi les chômeurs souhaitant s’établir à leur propre compte, la motivation principale est l’espoir de gagner plus (43,5%). Un tiers met en avant l’autonomie et la flexibilité des horaires et enfin un sur dix recherche un emploi comme indépendant, faute de trouver un emploi salarié. La présence des organisations internationales (ONG), notamment en

milieu rural, semble attirer plus d’un tiers des chômeurs cherchant un emploi et le secteur public reste attractif pour 20% des chômeurs. Près d’un cinquième espère travailler pour une grande entreprise privée, et enfin environ un sur sept demeure indifférent quant au type d’employeur (Tableau

6.6 Secteur d’activité désiré.

Le salaire horaire désiré des chômeurs est de 7741 francs congolais, soit presque trois fois plus que le salaire minimum actualisé (voir partie 5). Ce montant atteint presque 9000 francs à Kinshasa. Enfin, sur l’ensemble de la RDC environ 58% des chômeurs sont disposés à réviser leur prétentions salariales si le chômage perdure (Tableau I.6.5 Nature du travail recherché).

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RAPPORT GLOBAL92

Tableau I.6.5 Nature du travail recherché

Cherche emploi

salarié en priorité (%)

Heures par semaine désirées

Salaire horaire désiré

(moyenne)

Salaire horaire désiré

(médiane)

Disposé à réviser ces prétentions en cas de

prolongation du chômage (%)

Kinshasa 66,2 38 8955 5750 62,1Autre urbain 71,4 42 6358 3333 59,8Urbain 68,7 40 7637 4444 61,0Rural 76,8 35 8144 3541 45,2RDC 70,4 39 7741 4286 57,8

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Tableau I.6.6 Secteur d’activité désiré

Administration publique

Entreprise publique ou para

publique

Entreprise privée

Micro-entreprise ou à votre

propre compte

Entreprise associative

Ménage IndifférentOrganisation

internationaleTotal

Kinshasa 12,1 7,0 20,8 6,3 0,9 4,2 20,0 28,8 100Autre urbain

10,9 10,2 20,0 10,1 1,8 2,7 8,0 36,3 100

Urbain 11,5 8,6 20,4 8,2 1,3 3,5 14,0 32,6 100Rural 11,0 10,9 12,0 5,7 1,1 3,4 12,2 43,7 100RDC 11,4 9,1 18,6 7,6 1,3 3,5 13,6 35,0 100

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

6.7. Horaires de travail et sous-emploi

Tableau I.6.7 : Répartition des horaires normaux et anormaux dans l’emploi principal par secteur institutionnel et par milieu

moins de 35 heures

de 35 heures à 48 heures

plus de 48 heures

Ensemble

KinshasaAdministration 25,9 55,4 18,7 100,0Parapublic 22,9 62,0 15,1 100,0Privé formel 18,9 50,6 30,6 100,0Informel non agricole 30,4 29,0 40,7 100,0Informel agricole 43,1 33,5 23,4 100,0Ensemble 27,7 38,6 33,7 100,0

Autres urbainsAdministration 26,6 59,0 14,5 100,0Parapublic 26,6 53,1 20,3 100,0Privé formel 23,5 40,4 36,1 100,0Informel non agricole 33,4 28,6 38,0 100,0Informel agricole 49,5 37,7 12,8 100,0Ensemble 35,5 35,9 28,5 100,0

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RAPPORT GLOBAL 93

Ensemble urbainsAdministration 26,3 57,7 16,0 100,0Parapublic 25,5 55,7 18,8 100,0Privé formel 21,2 45,4 33,4 100,0Informel non agricole 32,5 28,7 38,8 100,0Informel agricole 49,4 37,6 13,1 100,0Ensemble 33,4 36,7 29,9 100,0

RurauxPublic 44,6 43,1 12,4 100,0Informel non agricole 58,1 27,1 14,8 100,0Informel agricole 52,5 39,4 8,1 100,0Ensemble 53,1 37,4 9,5 100,0

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

Nous l’avons vu, le temps de travail hebdomadaire moyen dans le monde urbain (41,7 heures) est supérieur de 10 heures à celui du monde rural. Il n’est pas cependant uniforme entre les actifs travaillants dans des secteurs différents. Le volume de travail fourni par les travailleurs du secteur privé formel est en effet toujours supérieur à celui déclaré dans le secteur public : 45,4 heures en moyenne par semaine dans les entreprises privées formelles à Kinshasa contre 40,2 heures dans les entreprises publiques et 42,1 heures dans l’administration. La charge horaire des employés du secteur informel non agricole est également lourde, avec 45,8 heures en moyenne. Pour l’ensemble des actifs occupés à Kinshasa, la durée du travail a une distribution très étalée : un quart travaille moins de 32 heures par semaine (moins de 27 heures dans les autres villes urbaines) et un quart plus de 56 heures (52 heures dans autres villes).

Si on considère comme « horaires normaux » la plage hebdomadaire comprise entre 35 et 48 heures, seule 37 % de la main-d’œuvre est concernée. C’est dans le secteur public puis dans le secteur privé formel qu’on trouve la plus grande proportion d’actifs exerçant avec des « horaires normaux » (respectivement 56 % et 45 %), cette part étant encore plus grande à Kinshasa. A l’inverse, le secteur informel non agricole se caractérise par la fréquence des horaires anormaux, qu’ils soient faibles ou au contraire excessifs. En milieu urbain, un tiers des actifs de ce secteur travaille moins de 35 heures par semaine et 39 % plus de 48 heures ; en milieu rural, 58 % des actifs de ce secteur (comme ceux travaillant dans l’agriculture) travaillent moins de 35 heures.

Le taux de chômage n’est pas un indicateur suffisant des tensions sur le marché du travail dans les pays en développement. En effet, dans la mesure où il n’existe pas ou peu de mécanismes de prise en charge collective des personnes sans emploi, rares sont les individus qui peuvent se permettre d’attendre, sans exercer aucune activité, de trouver un emploi correspondant à leurs aspirations. C’est la raison pour laquelle les taux de chômage enregistrés dans ces pays sont souvent très faibles au regard de ceux souvent constatés dans les pays riches. En revanche, les tensions sur le

marché du travail peuvent se traduire par le nombre d’emplois à temps partiel et/ou celui des emplois dont la rémunération horaire est inférieure à un salaire jugé minimum pour vivre. Il est ainsi nécessaire de calculer, à côté du taux de chômage, des indicateurs de sous-emploi.

Le volume horaire de travail permet de quantifier l’importance du sous-emploi lié à la durée du travail qu’on appelle parfois sous-emploi lié à la durée du travail. 5,2 % des actifs en milieu urbain et 4 % en milieu rural travaillent moins de 35 heures par semaine (seuil souvent utilisé pour rendre compte de ce type de sous-emploi et permettant de faire des comparaisons internationales) et respectivement 8,1 % et 5,6 % moins de 45 heures par semaine (durée légale du travail en RDC). Sous l’angle du temps de travail, le sous-emploi n’apparaît ainsi pas comme massif. Il est néanmoins plus important à Kinshasa que dans les villes secondaires et plus important chez les hommes que chez les femmes. Il est par ailleurs plus fréquent dans le secteur public (13,8 % à Kinshasa) puis dans le secteur privé formel (11,2 % à Kinshasa) que dans les autres secteurs. Le sous-emploi visible ne constitue qu’une modalité à travers laquelle se manifeste le sous-emploi. Ainsi et paradoxalement, l’existence d’horaires de travail excessivement élevés peut, elle aussi, être synonyme de sous-emploi, lorsque cette charge horaire est rendue nécessaire par un revenu horaire anormalement faible. On qualifie de « sous-emploi invisible » cette forme de sous-emploi. Nous avons retenu ici comme indicateur de sous-emploi invisible le pourcentage d’actifs occupés gagnant par heure, et dans l’ensemble de leurs emplois, moins que le salaire horaire minimum actualisé. On peut alors estimer le taux de sous-emploi invisible à 47 % de la main-d’œuvre pour l’ensemble du milieu urbain et à 71 % pour ceux du monde rural. Même à Kinshasa, où il sévit avec le moins d’acuité, il touche plus d’un actif sur trois (37,5 %). C’est dans le secteur informel (agricole et non agricole) que cette manifestation du désajustement entre offre et demande de travail est la plus criante. Dans la capitale, 48 % des informels non agricoles et 44 % des actifs de l’informel agricole sont en situation de sous-emploi invisible, contre 10 % des actifs dans le secteur privé formel et 17 % dans le secteur public, ces chiffres étant encore plus importants

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RAPPORT GLOBAL94

dans les autres centres urbains. En milieu rural, ce sont 68 % des actifs du secteur informel non agricole et 74 % des actifs agricoles qui sont en situation de sous-emploi invisible. Et ce sont les femmes qui pâtissent le plus de cette situation : 58 % des actives en milieu urbain et 80 % en milieu rural sont dans ce cas contre respectivement 38 % et 62 % des hommes.

En agrégeant les différentes composantes du sous-emploi (chômage, sous-emploi visible, sous-emploi invisible) et

en évitant les doubles comptes, on obtient un indicateur synthétique de sous-emploi : le sous-emploi global. 56 % des actifs urbains (50 % à Kinshasa et 58 % dans les autres villes) et 73 % des actifs ruraux apparaissent alors en sous-emploi. Comme dans les principales agglomérations observées d’Afrique de l’Ouest, le sous-emploi du facteur travail apparaît donc comme le principal problème que rencontre le marché du travail, et plus généralement l’économie urbaine.

Tableau I.6.8 : Les différentes formes de sous-emploi

Sous-emploi lié à la durée du travail : Travailler moins de sous-emploi invisible* sous-emploi global**

45 h par semaine 35 h par semaineHommes

Kinshasa 11,1 6,2 24,8 44,6Autres urbains 8,3 5,2 42,3 50,4Ensemble urbains 9,0 5,5 37,5 48,6Ruraux 7,5 5,4 61,7 64,8

FemmesKinshasa 7,5 4,2 44,9 57,1Autres urbains 6,7 5,0 63,3 68,4Ensemble urbains 6,9 4,8 58,5 65,2Ruraux 3,8 2,8 80,4 81,4

EnsembleKinshasa 9,5 5,3 33,7 49,9Autres urbains 7,6 5,1 51,8 58,5Ensemble urbains 8,1 5,2 46,9 56,0Ruraux 5,6 4,0 71,3 73,3

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.Champ : ensemble des actifs occupés pour les types de sous-emploi visible et invisible ; ensemble des actifs (occupés et chômeurs) pour le sous-emploi global.* Gagner moins par heure que le salaire minimum horaire dans l’ensemble des emplois occupés (principal et secondaire)** Somme sans double compte du sous-emploi visible (moins de 35 heures par semaine) du sous-emploi invisible et du chômage au sens du BIT (en % de la population active)

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RAPPORT GLOBAL 95

RAPPORT GLOBAL

Partie II : Pauvreté et consommation des ménages

• ChapitreI:Pauvretéetconditiondeviedesménages

• ChapitreII:PerceptiondelaPauvreté

• ChapitreIII:Consommationdesménagesetinégalités

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RAPPORT GLOBAL 97

Introduction

Après avoir présenté la situation sociodémograhique et les conditions du marché de l’emploi en RDC, la troisième partie de ce rapport présente succinctement

les indicateurs de pauvreté sous sa multi-dimensionnalité, les causes de la pauvreté et la perception de la pauvreté exprimée par la population, la consommation des ménages et les inégalités.

Contrairement au rapport de l’enquête 1-2-3 de 2005 qui n’a analysé que la pauvreté individuelle, celui de 2012 apporte une innovation en calculant les indicateurs de pauvreté au niveau des ménages.

Par ailleurs, la méthodologie ainsi que les indicateurs utilisés pour mesurer la pauvreté de 2012 en RDC à partir de des données de l’enquête sur la consommation sont les mêmes

que ceux de 2005. Ainsi, les valeurs de la pauvreté entre les deux années (2005 et 2012) doivent être parfaitement comparables.

Il convient de noter que dans cette partie du rapport, l’exercice consiste à faire une présentation descriptive des résultats. Des études ultérieures sur certains thèmes plus spécifiques permettront de produire des rapports détaillés et plus analytiques. La présente partie du rapport s’articule autour de trois chapitres à savoir : (i) Pauvreté et condition de vie des ménages, (ii) Perception de la Pauvreté,et (iii) Consommation des ménages.

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RAPPORT GLOBAL 99

Chapitre I Pauvreté et condition de vie des ménages

Profil de pauvreté monétaire

Le seuil de pauvreté monétaire est la somme de deux seuils, à savoir le seuil de pauvreté alimentaire et le seuil de pauvreté non alimentaire. Pour être conforme avec l’approche retenue en 2005, l’estimation du seuil de pauvreté monétaire a été faite selon le clivage urbain et rural, en regroupant sous la classification urbain les villes et les cités.

Le seuil de pauvreté alimentaire est évalué à partir de la consommation calorique, plus précisément, le seuil de pauvreté alimentaire correspond à la dépense devant être réalisée pour satisfaire un besoin journalier de 2300 calorie par adulte rapporté à l’année. Le seuil de pauvreté non alimentaire qui correspond au minimum que doit avoir un adulte pour couvrir d’autres besoins essentiels non alimentaires, et qui équivaut au renoncement à la consommation alimentaire additionnel.

La constitution du panier de consommation a été faite sur la base des biens dont la part de leur acquisition représente plus de 90% de la consommation alimentaire des ménages. Le pourcentage retenu a été en fait de 91,8% au niveau national, mais pour la liste de produits, la part dans la dépense totale est de 90,3% dans les villes, 93,3% dans les cités et 92,8% en milieu rural.

Pour pouvoir estimer la valeur totale de la consommation des ménages, il est nécessaire d’évaluer la valeur de toutes les acquisitions, y compris les dons reçus ou encore les autoconsommations.

Ainsi pour calculer le seuil de la pauvreté monétaire, les données de la RDC sur la consommation en 2012, ont été pondérées par des prix révisés conformément à la réalité économique. En effet, si le prix des denrées alimentaires doit être plus faible en milieu rural où les denrées sont produites,

compte tenu du coût d’acheminement vers le milieu rural, et de la plus faible offre en ce milieu, les produits manufacturés ainsi que les produits importés sont a priori plus chers en milieu rural.

Partant de cette logique économique, le prix moyen des produits par milieu ont été révisés. Ils ont été calculés par milieu (ville, cité, rural) puis comparés entre les trois types de milieu, la valeur maximales observées des prix moyens entre ces trois types de localités a ensuite été affectée au milieu rural lorsqu’il s’agit de produits transformés ou importés.

Les dépenses annuelles ont été estimées pour chaque produit consommé par un ménage.

Par ailleurs, le total d’unités de consommation par équivalent adulte intervient dans différents calculs : dans la détermination de la quantité de consommation calorique par ménage et donc accessoirement pour mesurer le seuil de pauvreté alimentaire, puis dans le calcul de la dépense non alimentaire par unité de consommation, et la dépense totale par unité de consommation, et accessoirement à la détermination du seuil de pauvreté non alimentaire et finalement à la mesure du taux de pauvreté dans la population.

Le seuil de pauvreté alimentaire correspond au montant annuel qu’un adulte doit avoir pour couvrir un besoin essentiel de 2300 calorie par jour durant toute l’année. Ce seuil est obtenu à partir de la règle suivante. Il y a la consommation calorique moyenne journalière par équivalent adulte qui est calculée sur l’ensemble des ménages, puis il y a la dépense journalière moyenne par équivalent adulte. Cette dépense journalière moyenne par équivalent adulte est considérée comme nécessaire pour satisfaire la consommation calorique moyenne journalière par équivalent adulte précédemment mentionnée. C’est donc par une règle de trois que le seuil de pauvreté alimentaire est obtenu selon la formule suivante.

 

Ainsi, le seuil de pauvreté alimentaire pour l’année 2012 est de 356 585,40 Francs pour le milieu urbain contre 260 481,50 FC pour le milieu rural. Le seuil de pauvreté non alimentaire quant à lui est évalué à 512 624,9 FC en milieu urbain et 318 767 FC en milieu rural. Ce montant représente la moyenne

de la consommation non alimentaire par équivalent adulte calculée chez la population pour laquelle la dépense totale par équivalent adulte se trouve dans l’intervalle de ±15% du seuil de pauvreté alimentaire.

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RAPPORT GLOBAL100

Tableau II.7.1 : Seuil de pauvreté en Franc congolais

Milieu Alimentaire Non alimentaire MonétaireUrbain(ville,cité) 356 585,4 512 624,9 869 210,3Rural 260 481,5 318 767,0 579 248,5 Kinshasa 437 235,7 634 897,9 1 072 133,6Autres Urbans 332 705,3 468 523,3 801 228,6Rural 260 481,5 318 767,0 579 248,5

Source : Enquete 1-2-3, INS,RDC, 2012

Note : L’analyse de la pauvrete a ete faite en 2005, en calculant un seuil de pauvrete pour l’ensemble du milieu urbain et un autre pour le milieu rural. Ansi la ville de Kinshasa était combinée avec tous les autres centres urbains. Cette approche ne permet pas en effet de tenir compte de difference du cout de la vie entre Kinshasa et les autres centres urbains. Une meilleure approche aurait été d’isoler Kinshasa dans l’estimation des seuils. Nous avons fait ce travail en 2012 pour ameliorer les estimations. Afin de comparer les resultats avec ceux de 2005, il convient d’utiliser la même méthode entre les deux enquêtes. Ainsi nous reportons dans la suite de ce rapport les chiffres de pauvreté obtenus en utilisant les seuils urbain et rural. Une approche qui tient compte de la différence du coût de la vie entre Kinshasa et les autres centre urbains aboutiraient à des resultant légèrement différents.

* Une approche qui tient compte de la différence du coût de la vie entre Kinshasa et les autres provinces urbaines aboutissent à des résultats légerments différents.

1.1. Incidence globale9

D’après les résultats de l’enquête, la pauvreté monétaire s’est améliorée entre 2005 et 2012 en République Démocratique du Congo. L’incidence de pauvreté (P0) a baissé presque de huit (7,9) points, passant de 71,34 à 63,40 % sur sept ans, la profondeur de la pauvreté (P1) passe quant à elle de 32,3% à 26,5%, soit 6 points en baisse, tandis que la sévérité de la pauvreté (P2) a également diminué de 4 points, passant de 18,5% à 14.5 % entre les deux périodes.

Selon le milieu de résidence, les évaluations montrent que la pauvreté a plus reculé en milieu rural qu’en milieu urbain. En effet, comme l’illustre le graphique ci-dessous, la pauvreté a baissé de 10,6 points en milieu rural, passant de 75,8% en 2005 à 65,2% en 2012. Tandis qu’en milieu urbain, elle est passée de 61,8% en 2005 à 60,4% en 2012, soit un recul de 1,4 points.

Graphique 7.1: Niveau de pauvreté par Milieu de résidence entre 2005 et 2012

 

(9) Les instruments traditionnels de mesure de la pauvreté (indices de Foster-Greer-Thorbecke) permettent de chiffrer trois indices de pauvreté: (i) l’incidence de la pauvreté (P0) qui traduit dans une population donnée la proportion des pauvres (en %), (ii) la profondeur de la pauvreté (P1) qui constitue un indicateur d’intensité de la pauvreté, le fossé qui sépare les pauvres de non-pauvres et permet d’estimer le financement nécessaire pour éliminer la pauvreté d’un coup dans des conditions de parfait ciblage de la pauvreté, et (iii) la sévérité de la pauvreté (P2) qui mesure le degré d’aversion d’une société pour la pauvreté et mesure l’inégalité entre les pauvres.

* Un rapport d’analyse approfondie de la pauvreté est en préparation dans le cadre de la publication détaillé des resultats sur la pauvreté et la consommation des ménages avec la Banque mondiale et les autres partenaires. Des ajustements méthodologiques pourraient être fiats sur le calcul des agrégats.

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RAPPORT GLOBAL 101

1.1.1. Disparités au niveau des provinces

Au niveau des provinces, il est observé une amélioration sensible du profil de la pauvreté en 2012 par rapport à 2005, à l’exception du Maniema et de deux Kasaï. L’incidence de la pauvreté est la plus élevée dans les provinces du Kasaï Oriental (78,6%), de l’Equateur (77, 3%), du Kasaï occidental (74,9) et du Bandundu (74,6%), et où elle dépasse les 70%.

A l’inverse cette incidence est la plus faible à Kinshasa (36,8 %) soit 2,1 fois inférieure à celui à celui du Kasaï Oriental. Il y a donc lieu de noter une persistance de la disparité du profil de pauvreté entre les provinces. Le graphique et le tableau ci-dessous donnent les valeurs de l’incidence de la pauvreté entre 2005 et 2012 ainsi que les écarts qui se dégagent entre les deux périodes selon le milieu de résidence et au niveau des provinces.

Graphique II.1.2 : Niveau de pauvreté par province en 2005 et en 2012

 

Tableau II.1.1. Incidence de la pauvreté de 2005 et de 2012 selon le milieu de résidence et selon la Province

Zone géographique Incidence en % Ecart 2005 2012 Urbain 61,8 60,4 -1,4Rural 75,8 65,2 -10,6ProvinceKinshasa 41,9 36,8 -5,1Bandundu 88,5 74,6 -13,9Bas-Congo 70,1 56,9 -13,2Katanga 69,5 66,6 -2,9Kasaï Orientale 62,7 78,6 15,9Kasaï occidentale 55,4 74,9 19,5Equateur 93,7 77,3 -16,4Nord-Kivu 72,8 52,4 -20,4Sud-Kivu 84,8 60,2 -24,6Maniema 59,4 62,9 3,5Province Orientale 75,9 56,9 -19,0RDC 71,3 63,4 -8,0

Source : INS, enquête 1-2-3 de 2005 et de 2012

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RAPPORT GLOBAL102

Les mêmes disparités au niveau des provinces sont observées en sens inverse, en ce qui concerne la profondeur, la sévérité, la contribution à la pauvreté et le risque de tomber dans la pauvreté. En considérant le niveau le plus agrégé, la pauvreté monétaire est respectivement plus de trois fois supérieure en milieu rural qu’à Kinshasa et 2 fois que dans l’ensemble des zones urbaines. Par ailleurs, dans l’ensemble la pauvreté monétaire (l’incidence) est plus élevée au niveau individuel (65,59) qu’au niveau des ménages (57,84). Cette situation

s’explique par le fait qu’au niveau des ménages les individus s’organisent en communauté ce qui permet de faire des économies d’échelles. On observe une situation similaire pour la profondeur et la sévérité. Par contre, en considérant le milieu de résidence, en milieu rural l’incidence de la pauvreté est plus élevée au niveau des ménages(77,12) qu’au niveau individuel(76,28) à l’inverse de la situation observée en milieu urbain.

Tableau. II.1.2. Pauvreté monétaire des ménages et des individus en 2012 (%)

Zone géographiqueMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur SévéritéUrbain 50,8 19,1 9,4 60,4 23,9 12,3Rural 56,1 23,0 12,6 65,2 28,2 15,8

ProvinceKinshasa 25,9 6,7 2,5 36,8 10,5 4,2Bandundu 66,2 26,3 14,0 74,6 31,3 17,1Bas-Congo 45,8 14,1 5,9 56,9 18,8 8,2Katanga 59,3 26,9 16,2 66,6 31,0 18,8Kasaï Oriental 68,7 31,6 18,3 78,6 38,1 22,8Kasaï occidental 66,3 29,1 16,0 74,9 34,7 19,7Equateur 69,4 29,6 16,0 77,3 35,5 19,9Nord-Kivu 43,7 15,3 7,3 52,4 19,5 9,8Sud-Kivu 53,4 19,8 9,6 60,2 23,2 11,5Maniema 52,9 18,0 8,2 62,9 23,4 11,2Province Orientale 46,5 17,1 8,4 56,9 22,4 11,6Ensemble 54,2 21,6 11,5 63,4 26,5 14,5

Source : Enquête 1-2-3 2012, INS, RDC.

1.2.2. Profil de pauvreté selon les sexes

La situation dans l’ensemble du pays montre que la pauvreté touche différemment les ménages selon qu’ils sont dirigés par un homme ou une femme. Il ressort que 56% des ménages

dont le chef est un homme sont pauvres alors que l’on compte 49% des ménages pauvres parmi les ménages dont le chef est une femme. Il y a donc lieu de confirmer qu’en RDC, la pauvreté frappe plus les hommes (64,0%) que les femmes (60,3%) pris individuellement (voir le tableau ci-dessous).

Tableau II.1.3. Incidence de pauvreté monétaire des ménages et des individus selon le sexe

Incidence de la pauvreté monétaireSexe du chef de ménage Ménages IndividusMasculin 56,0% 64,0%Féminin 49,0% 60,3%Total 54,20% 63,40%

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC

La tendance observée au niveau de l’ensemble du pays se confirme également selon le milieu de résidence. En effet le graphique ci-dessous montre qu’en milieu urbain 48,5% des ménages sont pauvres parmi les ménages dirigés par les

femmes contre 51,5% des ménages dirigés par les hommes. En rural on compte 49,1% des ménages pauvres parmi ceux dirigés par les femmes contre 57,7% des ménages parmi ceux dirigés par les hommes.

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RAPPORT GLOBAL 103

Graphique II.1.3. Pauvreté monétaire des ménages par sexe

 

Au niveau des provinces, la situation est similaire à celle observée dans l’ensemble du pays à l’exception des provinces du Nord Kivu, du Maniema et de la Province Orientale, qui sont des provinces les plus affectées par les conflits armés. Dans ces provinces en effet, on compte plus de ménages

pavres parmi les ménages dirigés par les femmes que ceux dirigés par les hommes. Cette situation s’explique par le fait que les affres causées par les conflits (viol, destruction des champs, massacres et autres) ont plus affecté les femmes que les hommes.

Tableau II.1.3. Pauvreté des ménages par sexe et zone géographique

Zone géographique Sexe du chef de ménageIncidence de pauvreté (en %)

Ménages Individus

UrbainMasculin 51,5 60,9Féminin 48,5 58,2Total 50,8 60,4

RuralMasculin 57,7 65,8Féminin 49,1 62,2Total 56,1 65,3

Province

Kinshasa Masculin 25,8 36,3Féminin 25,9 38,1Total 25,9 36,8

BandunduMasculin 68,1 75,0Féminin 58,3 72,1Total 66,2 74,6

Bas-CongoMasculin 48,2 58,0Féminin 38,1 51,8Total 45,8 56,9

Katanga Masculin 61,0 67,5Féminin 51,1 61,1Total 59,3 66,6

Kasai orientalMasculin 70,8 78,8Féminin 61,4 77,1Total 68,7 78,6

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RAPPORT GLOBAL104

EquateurMasculin 71,0 78,0Féminin 59,9 71,6Total 69,4 77,3

Nord KivuMasculin 42,9 51,6Féminin 47,2 56,9Total 43,7 52,4

Sud KivuMasculin 53,7 59,8Féminin 51,9 62,4Total 53,4 60,2

ManiemaMasculin 52,2 62,5Féminin 59,8 67,6Total 52,9 62,9

Province orientaleMasculin 46,3 56,3Féminin 47,6 60,3Total 46,5 56,9

RDCMasculin 56,0 64,0Féminin 49,0 60,3Total 54,2 63,4

Source : Enquête 1-2-3, INS, RDC.

1.2.1. Disparités au sein des groupes socio-démographiques

La relation entre le niveau d’instruction du chef de ménage et les indices de la pauvreté atteste l’idée selon laquelle l’éducation améliore le niveau de vie des ménages. En RDC, la majorité des pauvres (59,7%) se retrouve parmi les ménages

dont le chef de famille a un niveau primaire alors qu’on en compte 25,9% des ménages pauvres parmi les ménages dont le chef est de niveau universitaire. Cette situation est similaire à celle de 2005. Cette tendance se confirme aussi bien au niveau individuel qu’au niveau des ménages.

Tableau II.1.5. Pauvreté monétaire selon le niveau d’instruction du chef de ménage

Niveau d'instructionMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Non scolarisé 56,6 23,7 12,9 67,2 30,0 16,9Primaire 59,7 24,3 13,2 69,1 29,8 16,6Programme non formel 49,1 22,3 13,2 59,6 26,7 15,0Secondaire 54,9 21,4 11,1 63,9 26,1 13,9Supérieur 25,9 7,8 3,5 34,6 11,0 5,0Professionnel(INPP) 43,5 13,8 6,2 51,4 17,1 7,9Ensemble 54,2 21,6 11,5 63,4 26,5 14,5

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

Au niveau du type de famille, ce sont invividus qui vivent dans les familles élargies (67,9%), les couples avec enfants (64,1%) et dans les familles monoparentales (57,8) qui sont les plus pauvres par rapport aux personnes qui vivent seules (12,0%) ou des pesonnes qui sont dans les couples sans enfants (28,5%). Ce constat concerne aussi les ménages qui les abritent.

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RAPPORT GLOBAL 105

Tableau II.1.6. Pauvreté monétaire selon le type de famille

Type de familleMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Sévérité ProfondeurPersonne seule 12,2 4,0 2,1 12,0 3,9 2,1Couple sans enfants 28,8 9,2 4,4 28,5 9,1 4,3Couple avec enfants 59,7 24,1 12,9 64,1 27,0 14,9Famille monoparentale 51,9 20,6 11,0 57,8 23,9 12,9Famille élargie 61,4 24,5 12,9 67,9 28,5 15,3Ensemble 54,2 21,6 11,5 63,4 26,5 14,5

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

Par ailleurs, l’on compte plus des pauvres parmi les ménages dont le chef est marié soit polygame (72,3%), soit monogame (64,6%) contre 29,1% parmi les ménages des célibataires. Ce qui fait du statut de marié compte plus de pauvres que

les autres statuts matrimoniaux aussi bien au niveau des ménages que de ses membres.Sans doute dans ces types de ménages, il y a plus de charges que chez d’autres types de ménages.

Tableau II.1.7. Pauvreté monétaire selon la situation matrimoniale du chef de ménage

Situation matrimonialeMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur SévéritéCélibataire 16,9 5,2 2,3 29,1 9,7 4,5Marié(e) monogame 58,6 23,6 12,6 64,6 27,2 14,8Marié(e) polygame 65,5 28,5 16,0 72,3 33,2 19,2Union libre 47,7 16,4 7,9 55,2 19,8 9,6 Divorcée 44,1 16,9 8,7 58,7 23,6 12,2Veuf / veuve 48,4 18,9 10,0 60,5 25,0 13,5Ensemble 54,2 21,6 11,5 63,4 26,5 14,5

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

La lecture du tableau ci-dessous montre que les classes d’âge qui semblent les plus actifs 35-64 ans sont ceux dont les ménages ont les plus grandes incidences de pauvreté (67%)

en moyenne. Ceci est surement dû à la taille des ménages car les enfants en bas âge sont surtout présents dans ces ménages.

Tableau II.1.8. Pauvreté monétaire selon la tranche d’âge du chef de ménage

Tranche d'âgeMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité 15-24 34,8 12,5 6,4 42,1 16,0 8,425-34 48,5 18,6 9,6 55,9 22,0 11,535-44 57,8 23,7 12,8 64,9 27,8 15,4 45-54 61,6 25,5 13,8 69,7 30,4 16,955-64 55,5 22,0 11,7 65,3 27,2 14,865-74 49,7 19,0 9,6 61,2 24,7 12,875-84 47,5 16,5 8,2 63,3 24,2 12,685&+ 57,5 21,6 11,8 63,0 23,7 12,6Ensemble 54,2 21,6 11,5 63,4 26,5 14,5

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

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RAPPORT GLOBAL106

1.1.4. Disparités au sein des groupes socioprofessionnels

La pauvreté monétaire frappe, comme en 2005, toutes les classes socioprofessionnelles sans distinction, mais elle est plus présente chez les travailleurs précaires (travailleurs

pour compte propre et aides familiaux) et les manœuvres avec 67,3% à 72% des pauvres . L’on compte 45% et 53,9% des pauvres chez les cadres et les employeurs qualifiés. Ceci laisse supposer que le statut de salarié (cadre ou employé) préserve plus de la pauvreté.

Tableau II.1.9. Pauvreté monétaire selon la catégorie socio-professionnelle du chef de ménage

Catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage

Ménages IndividusIncidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité

Cadre 41,9 13,0 5,7 45,9 16,3 7,8Employé qualifié 47,9 15,9 7,3 53,9 19,8 9,9Manœuvre 64,0 23,6 11,6 67,9 28,3 15,0Patron 55,8 19,2 8,6 63,8 25,7 13,5Travailleur pour propre compte 59,4 23,1 11,9 67,3 29,1 16,3 Aide familial/apprenti/Autre 62,5 24,2 12,6 72,0 32,8 19,3Ensemble 54,2 21,6 11,5 63,4 26,5 14,5

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

1.2. Pauvreté non monétaire ou de conditions de vie

Pour définir la pauvreté de mauvaises conditions de vie, 17 items ont été retenus (rappelons que ce sont les différents items qui satisfont aux axiomes de la fréquence et du consensus, cf. annexe 3). Ces items portent pour l’essentiel sur le confort et l’état du logement des ménages (8) et les taux de possession de biens durables(7). Le tableau ci-dessous nous donne la distribution des items de logement et confort chez les ménages de la RDC. La lecture du tableau ci-dessous

montre que 9,85% des ménages ont un logement en mauvais état (tente, case et hutte), 20,42% ont une toiture en mauvais état (terre, paille, tôles en métal), 44,78% ont construit des murs en matériau non conforme (terre, pierres, bois, zinc), 38,27% des ménages ont une source d’approvisionnement en eau potable, 49,35% n’ont pas de toilette ou utilisent des toilette publique, 33,36% utilise du bois ramassé comme source d’énergie de cuisson et 62,14 utilisent des sources d’énergie pour éclairer (lampe à pétrole, à gaz, bougies et torche).

Tableau II.1.10. Répartition des items de mauvaises conditions de vie

Items de Mauvaises conditions de vie Signification % ménagesLogement et Confort Type de logement (mauvais état) Tente, Case/hutte, Tente 9,85 Matériau toiture (mauvais état) Terre, Paille, Tôles en métal 20,42 Matériau des murs Terre, Pierres, Bois, Zinc 44,78 Nature du sol Aucun 21,77Source d’approvisionnement en eau potable Puits sans pompe; Cours d'eau, Pluie, Autre 38,27Type de toilette Pas de toilette; Toilette publique 49,35Source d'énergie pour la cuisine Bois ramassé 33,36Source d'énergie pour l'éclairage Lampe à pétrole, Lampe à gaz, Bougies; Torche 62,14

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

Le tableau des itemsrelatifs aux taux de non possession de bien durables ci-dessous permet de conclure qu’en RDC, 26,77% des ménages n’ont pas de maison, 66,61% n’ont pas

ou n’utilisent pas des lampes, 75,13 n’ont pas de fer à repasser, 31,07% n’ont pas de lit-matelas, 85,75% ne possèdent pas d’armoire, 22,61% pas de chaise, 62,17% pas de radio.

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RAPPORT GLOBAL 107

Tableau II.1.11. Répartition des items de mauvaises conditions de vie (Taux de non possession)

Items de Mauvaises conditions de vie % ménagesTaux de non possessionMaison 26,77Lampes 66,61Fer à repasser 75,13Lit-matelas 31,07Armoire 85,75Chaise 22,61Radio 62,17

Source : Enquête 1-2-3 2012

A partir de ces items on construit un score de mauvaises conditions de vie qui cumule mauvais état du logement et

non possession de biens durables. Le tableau ci-dessous donne la distribution de ce score.

Tableau II.1.12. Distribution du score10 de mauvaises conditions de vie

Valeur du score de mauvaises conditions de vie

% Cumulés des ménages

Valeur du score de mauvaises conditions de vie (suite)

% Cumulés des ménages

17 0 8 73,7516 0,04 7 83,715 0,17 6 90,9214 1,08 5 95,7713 4,24 4 98,5212 11,8 3 99,6311 25,37 2 99,9410 42,43 1 99,989 60,01 0 100

Source : enquête 1-2-3 2012

1.2.1 Incidence globale

Pour isoler une proportion de ménages ayant les pires conditions de vie environ équivalente au taux de pauvreté monétaire, on fixe le seuil de pauvreté en conditions au fait d’avoir au moins 8 privations. De ce fait on obtient un taux de pauvreté en conditions de vie de 60,01% au niveau ménage et de 60,88% au niveau individu.

1.2.2 Disparités spatiales

Les provinces les plus touchées par la pauvreté en conditions de vie sont celle de Maniema (83,8%) suivi de celles des deux Kasai, de l’Equateur, du Bandundu et la Province Orientale. A l’opposé la province de Kinshasa est de loin la moins concernée par cette forme de pauvreté, seulement 6,25% des individus sont pauvres. Les autres provinces se situent aux alentours de la moyenne nationale.

(10) Le score 0 à 17 représente le nombre des privations d’un ménage

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RAPPORT GLOBAL108

Tableau II.1.13. Pauvreté en conditions de vie par province en 2012

ProvincesMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Kinshasa 4,63 0,74 0,15 6,25 0,97 0,19Bandundu 75,43 21,09 7,57 75,77 22,22 8,28Bas-Congo 58,12 14,28 4,4 59,21 15,17 4,85Katanga 51,45 12,25 3,83 52,44 13,01 4,23Kasaï Ori 77,68 21,41 7,61 79,86 23,29 8,67Kasaï occ 71,95 21,03 7,58 74,81 22,79 8,52Equateur 76,98 19,74 6,52 78,38 21 7,21Nord-Kivu 55,25 11,05 2,94 53,38 11,15 2,98Sud-Kivu 65,97 18,11 6,47 66,76 18,8 6,93Maniema 81,65 24,74 9,08 83,83 26,13 9,83Province Orientale 71,52 0,36 8,35 70,78 22,45 8,68Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

L’incidence de la pauvreté des individus en conditions de vie est très élevée en milieu rural frôlant les 80% contre 31% en milieu urbain. Cette incidence élevée en milieu rural s’explique par des taux de possession de biens durables assez bas. Elle est par contre très faible à Kinshasa 6,25% comparé à

l’ensemble des milieux urbains comme le montre les résultats de l’enquête dans le tableau ci-dessous. Le constat fait pour les individus reste le même pour les ménages et das presque les mêmes propotions.

Tableau II.1.14. Pauvreté en conditions de vie par lieu de résidence en 2012

ProvinceMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Kinshasa 4,63 0,74 0,15 6,25 0,97 0,19Autres urbains 38,91 8,74 2,54 42,11 9,82 2,96Rural 77,87 21,68 7,66 79,7 23,16 8,52Total urbain 28,21 6,24 1,8 31,24 7,14 2,12Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

1.2.3. Disparités au sein des groupes sociodémographiques

A l’instar de la pauvreté monétaire, la pauvreté en conditions de vie est moins présente chez les ménages les plus éduqués.

Il y a moins de pauvres chez les ménages dont le chef a fait des études supérieures que chez les ménages dont le chef est sans niveau d’instruction ou du niveau primaire.

Tableau II.1.15. Pauvreté en conditions de vie selon le niveau d’instruction du chef de ménage

Niveau d'instructionMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Non scolarisé 65,1 15,32 4,61 66,63 16,33 5,09Primaire 69,06 18,4 6,18 69,46 18,93 6,49Programme non formel 43,79 12,01 4,27 41,57 11,21 4,11Secondaire 60,1 17,15 6,24 61,56 18,07 6,77Supérieur 21,52 5,6 1,95 24 6,22 2,13Professionnel (INPP) 41,68 12,38 4,5 40,04 11,65 4,2Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 109

Les résultats de l’enquête repris dans le tableau de la pauvreté en conditions de vie selon le type de famille montrent que les

familles les plus touchées par la pauvreté en conditions de vie sont celles en couples avec ou sans enfants.

Tableau II.1.16. Pauvreté en conditions de vie selon le type de famille

Type de familleMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Personne seule 52,46 12,06 3,55 52,08 11,88 3,48Couple sans enfant 65,16 17,22 5,78 65,45 17,33 5,82Couple avec enfants 64,8 17,89 6,29 65,49 18,35 6,57Famille monoparentale 56,24 13,77 4,33 56,35 14,05 4,5Famille élargie 53,41 14,57 5,1 54,51 15,51 5,62Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

C’est chez les mariés (e) polygame qu’on trouve des proportions de ménages et des individus en mauvaises conditions de vie les plus élevées, repectivement(73,86 et

75,7%). A l’inverse les célibataires présentent l’incidence la plus faible avec seulement 33,5%, soit pas loin de la moitié de la moyenne nationale.

Tableau II.1.17. Pauvreté en conditions de vie selon la situation matrimoniale du chef de ménage

Situation matrimonialeMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Célibataire 37,74 9,3 2,85 33,47 8,22 2,59Marié(e) monogame 62,33 17,03 5,95 62,27 17,39 6,21Marié(e) polygame 73,86 21,63 8,03 75,73 23,36 9,05Union libre 59,01 17,05 6,13 57,3 16,61 6,03 Divorcée 50,52 12,66 4,05 47,71 11,7 3,63Veuf / veuve 53,29 11,67 3,31 49,45 11,23 3,31Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

Les ménages où l’âge du chef de ménage est compris entre 15-34 ans sont relativement plus dans de mauvaises conditions de vie que les ménages des autres tranches d’âge. En effet,

plus de 65%, en moyenne, de ces ménages vivent dans de mauvaises conditions de vie contre 56% en moyenne pour toutes les autres d’âges.

Tableau II.1.18. Pauvreté en conditions de vie selon la tranche d’âge du chef de ménage en 2012

Tranche d'âgeMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité 15-24 66,57 17,21 5,72 68,09 18,47 6,5525-34 60,15 16,05 5,42 62,76 17,03 5,8535-44 58,99 16,05 5,6 61 17,09 6,17 45-54 60,3 16,34 5,64 60,9 16,99 6,0455-64 60,79 16,7 5,91 59,66 17,21 6,3365-74 57,16 14,83 5,01 54,89 15,43 5,5975-84 59,13 14,93 4,92 57,52 15,05 5,0185&+ 57,46 12,54 3,81 49,97 10,37 2,99Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

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RAPPORT GLOBAL110

1.2.4. Disparités au sein des groupes socioprofessionnels

La pauvreté non monétaire au sein des groupes socioprofessionnels touche beaucoup plus les travailleurs indépendants (71,72%) et les aides familiaux (65,97%), suivie

de patron (59%). Les Cadre, Employé qualifié et Manœuvre sont frappés à un peu plus de 40% en moyenne. Les incidences les plus élevées chez les travailleurs indépendants et les aides familiaux traduisent un clivage entre salariés et indépendants.

Tableau II.1.19. Pauvreté en conditions de vie selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage

Catégorie socio professionnelleMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Cadre 43,89 13,07 5,14 46,62 14,19 5,67 Employé qualifié 41,92 11,58 4,17 43,81 12,57 4,72Manœuvre 36,78 8,05 2,34 39,48 9,03 2,69Patron 57,72 15,95 5,6 59,05 16,4 5,9Travailleur pour propre compte 71 19,34 6,67 71,72 20,21 7,21 Aide familial/apprenti/Autre 61,92 14,77 4,62 65,97 16,8 5,55Ensemble 60,01 16,13 5,55 60,88 16,94 6,03

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

1.3. La pauvreté « subjective » ou de difficultés budgétaires

Le score de pauvreté « subjective » utilise 9 items recueillant l’opinion des individus sur les difficultés qu’ils rencontrent pour satisfaire certains besoins comme se nourrir, se vêtir, se loger ou se soigner. A ceci s’ajoutent leur jugement par rapport à l’évolution économique de leur ménage voir de leur communauté.

La lecture du tableau ci-dessous montre que 44,09% estiment que la situation économique par rapport à l’an passé (2011) est pire ou mauvaise, 42,98% avoir baissé leurs achats, 77% estiment que les prix ont augmenté, 74,15% n’ont pas la possibilité d’épargner, 48,83 n’ont pas de moyen pour se nourrir et 55,62% pensent que le niveau de vie s’est dégradé.

Tableau II.1.20. Répartition des items de difficultés budgétaires

Items de Difficultés budgétaires Signification % ménagesSituation économique par rapport à l'an passé

Pire ou Mauvaise 44,09%

Epargne a baissé Baisse 16,25%Baisse des achats 42,98%Augmentation des prix 77,00%Pessimiste sur l'évolution des prix 55,36%Pas raisonnable d'acheter des biens chers

60,53%

Pas de possibilité d'épargner 74,15%Problème pour manger Pas de moyen pour se nourrir 48,83%Problème pour payer son loyer Pas de moyen pour se loger 7,16%Niveau de vie s'est dégradé 55,62%

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

Il y a donc lieu de retenir que sur l’ensemble des ménages enquêtés, plus de 70% estime que la difficulté de satisfaire certains besoins fondamentaux est due soit à l’augmentation des prix des biens soit au manque de possibilité d’épargner. A l’inverse seulement 7,16% pense que cette situation est due au problème de paiement de loyer, et 16,25% au problème lié à la baisse de l’épargne.

Comme pour la pauvreté en conditions de vie à partir du

score de difficultés budgétaires on a isolé une proportion équivalente de ménages qui se disent être en difficultés sur au moins 4 rubriques. Le tableau ci-dessous donne la distribution de fréquences cumulées associées au nombre des difficultés budgétaires11 (score). Au regard de ce tableau, il ya lieu de noter 72,01% de la population enquêtée ont identifiées au moins 4 difficultés budgétaires et sont considérées pauvres suite aux difficultés budgétaires.

(11) Le nombre de difficultés déclarées par un ménage

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RAPPORT GLOBAL 111

Tableau II.1.21: Distribution du score de difficultés budgétaires “subjectives”

Valeur du score de difficultés budgétaires % Cumulés des ménages10 0,149 2,158 10,027 23,76 38,815 54,94 72,013 86,272 95,161 98,810 100

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

1.3.1. Profil de pauvreté subjectif

Au regard du critère retenu ci-haut, selon lequel les ménages déclarant avoir plus de 3 difficultés budgétaires sont considérés comme étant pauvre « subjectivement ».Sur l’ensemble du pays, le taux de pauvreté « subjective » a été ainsi établi à 73%.

1.3.2. Disparités spatiales

Lorsque l’on considère le milieu de résidence, contrairement au taux de pauvreté monétaire et de conditions de vie, l’écart entre le rural et l’urbain n’est pas aussi important, il est environ de 5%. Ce n’est qu’en comparant Kinshasa et le rural que cet écart est proche de 10%.

La répartition spatiale de l’incidence de la pauvreté subjective fait ressortir trois groupes de provinces. Le premier avec les taux de pauvreté les plus élevés regroupe les deux Kasaï et le Sud-Kivu où les incidences sont supérieures à 80%. Dans le deuxième groupe intermédiaire on trouve les provinces du Katanga, de l’Equateur, du Nord-Kivu et Maniema avec une incidence au alentour de 70%. Et enfin dans le dernier groupe avec une incidence inférieure à la moyenne nationale on a la province de Kinshasa, du Bandundu, du Bas-Congo et la province Orientale (voir tableau ci-dessous). La même situation s’observe aussi bien au niveau de l’incidence, de la profondeur que de la sévérité de la pauvreté.

Tableau II.1.21. Pauvreté “subjective” par résidence et par province en 2012

Zone géographique Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Urbain 68,54 27,81 14,27 70 28,71 14,84Rural 73,95 29,39 14,68 75,74 30,33 15,17

ProvinceKinshasa 66,26 26,03 13,2 66,52 26,33 13,42Bandundu 66,05 22,67 10,17 66,26 23,58 10,89Bas-Congo 65,65 26,91 13,7 67,79 27,55 13,83Katanga 72,56 29,26 15,02 73,83 29,48 15,01Kasaï Ori 82,15 36,16 19,27 84,68 37,65 20,19Kasaï occ 84,26 36,19 18,91 84,9 36,57 19,06Equateur 75,68 29,46 14,63 76,27 30,54 15,37Nord-Kivu 66,08 26,93 13,65 68,55 28,56 14,68Sud-Kivu 83,46 34,14 17,3 84,76 34073 17,63Maniema 76,34 31,88 16,24 74,73 31,09 15,96Province Orientale 64,65 24,95 12,23 65,15 25,01 12,2Ensemble 72,01 28,82 14,54 73,51 29,7 15,05

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

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RAPPORT GLOBAL112

1.3.3. Disparités au sein des groupes sociodémographiques

Selon le niveau d’instruction du chef de ménage, il apparaît que l’incidence de la pauvreté « subjective » est plus faible

pour les chefs ayant atteint le supérieur (60,9%) ou ayant suivi un programme non formel (59,35%). C’est deux catégories se situent en dessous de la moyenne nationale (73,5%) alors que toutes les autres sont, en moyenne, au dessus.

Tableau II.1.22. Pauvreté “subjective” selon le niveau d’instruction du chef de ménage

Niveau d'instruction Ménages IndividusIncidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité

Non scolarisé 71,21 28,33 14,25 72,88 29,17 14,65Primaire 74,2 30,72 15,78 75,97 31,82 16,42Programme non formel 57,56 20,91 9,4 59,35 21,64 9,97Secondaire 73,69 29,28 14,68 75,09 30,07 15,14Supérieur 60,05 22,43 11,06 60,9 23,35 11,72Professionnel(INPP) 69,69 30,54 16,41 72,64 32,43 17,66Ensemble 72,01 28,82 14,54 73,51 29,7 15,05

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

Les couples avec enfants, les familles monoparentales et les familles élargies présentent une proportion de ménages en difficultés budgétaires plus élevé que les autres configurations

familiales. Ce sont les personnes seules qui affichent un peu moins de difficultés budgétaires avec une incidence de 65%.

Tableau II.1.23. Pauvreté “subjective” selon le type de famille

Type de familleMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Personne seule 65,01 24,66 12,02 64,97 24,71 12,08Couple sans enfant 66,88 25,86 12,67 67,29 25,95 12,69Couple avec enfants 73,38 29,65 15,05 74,47 30,24 15,38Famille monoparentale 74,87 30,53 15,64 75,57 31,08 16,03Famille élargie 71,37 28,4 14,24 72,27 28,98 14,57Ensemble 72,01 28,82 14,54 73,51 29,7 15,05

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

L’analyse des résultats de l’enquête sur la pauvreté subjective selon la situation matrimoniale du chef de ménage montre que chez les mariés (es) polygames, les ménages en union libre et les veufs (ves) on a les incidences de la pauvreté

«subjectives» les plus élevées entre 73 et 79%, ce qui est supérieur à la moyenne nationale de 73,5%. Toutefois les taux de pauvreté restent pour toutes les situations matrimoniales assez élevés.

Tableau II.1.24. Pauvreté “subjective” selon la situation matrimoniale du chef de ménage

Situation matrimonialeMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité Célibataire 65,14 23,95 11,66 67,78 25,17 12,43Marié(e) monogame 71,69 28,78 14,5 72,61 29,33 14,82Marié(e) polygame 77,97 31,16 15,7 78,95 31,7 15,9Union libre 72,32 29 14,65 74,74 30,52 15,63 Divorcée 72,34 28,6 14,55 73,08 29,25 15,01Veuf / veuve 72,17 29,52 15,13 74,95 30,96 16,05Ensemble 72,01 28,82 14,54 73,51 29,7 15,05

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 113

1.3.4. Disparités au sein des groupes socioprofessionnels

Les manœuvres ont une incidence de pauvreté «subjective» très élevée (79,4%) à l’inverse ce sont les cadres qui ont le

taux de pauvreté le plus faible (67,8%) soit près de 11,5 point de différence.Par contre chez les indépendants et les aides familiaux, on note les incidences de pauvreté proches de la moyenne nationale.

Tableau II.1.25. Pauvreté “subjective” selon la catégorie socio professionnelle du chef de ménage

Catégorie socioprofessionnelle Ménages IndividusIncidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité

Cadre 65,14 24,5 12,24 67,83 25,89 12,95Employé qualifié 66,76 25,2 12,36 68,47 26,19 12,91Manœuvre 77,85 31,39 16,41 79,42 31,91 16,58Patron 70,33 26,26 12,7 70,22 26,54 13,06Travailleur pour propre compte 73,33 29,76 15,09 74,75 30,6 15,57Aide familial/apprenti/Autre 72,58 28,97 14,9 70,61 28,35 14,56Ensemble 72,01 28,82 14,54 73,51 29,7 15,05

Source : enquête 1-2-3 2012, RDC.

Selon la tranche d’âge du chef de ménage les taux de pauvreté « subjective » en 2012 sont dans l’ensemble assez homogènes à l’exception de l’intervalle entre 75-84 ans qui affichent un

taux un peu plus élevé (76.2%). A priori il ne semble y avoir d’effet différentiel de l’âge très prononcé.

Tableau II.1.26. Pauvreté “subjective selon la tranche d’âge du chef de ménage en 2012

Tranche d'âgeMénages Individus

Incidence Profondeur Sévérité Incidence Profondeur Sévérité 15-24 70,73 26,16 12,42 72,56 27,8 13,5325-34 70,33 27,69 13,87 72,71 28,85 14,4935-44 71,85 28,46 14,23 73,23 29,15 14,6 45-54 74,38 30,37 15,59 74,45 30,67 15,855-64 71,77 29,46 15,06 73,35 30,35 15,5465-74 72,63 29,93 15,31 73,95 30,07 15,2675-84 73,51 29,83 14,78 76,16 31,6 15,8185&+ 68,28 27,64 13,85 73,24 30,33 16

Ensemble 72,01 28,82 14,54 73,51 29,7 15,05

Source : Enquête 1-2-3 2012, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 115

Chapitre IIPerception des conditions de vie

Le présent chapitre a pour objectif de cerner l’opinion des ménages sur les conditions de vie. Il cherche à connaître dans un ménage l’opinion sur sa perception des condition de vie à travers un certain nombre d’informations ou critères qui définissent ce mode de vie.

Les différentes informations obtenues dans ce module aident à classer le ménage selon sa perception de la pauvreté.

2.1 Causes de la pauvreté selon les ménages

Le manque de travail constitue la principale cause de la pauvreté.

Les ménages congolais, dans leur grande majorité, considèrent le travail comme principal moyen d’élimination de la pauvreté, car près de 66 % d’entre eux pensent que le manque travail constitue la première cause de la pauvreté dans le pays. Qu’ils soient dans le secteur public ou privé, dans le formel ou l’informel, ou qu’ils soient chômeurs, retraités ou inactifs, le constat est le même, pratiquement cet avis est plus prononcé est plus prononcé pour les chômeurs et les retraités, même les inactifs autant que dans le secteur privé.. Avec « le manque des routes », le « manque de terre » ou de « troupeau », l’insuffisance ou l’absence des facteurs de production (salaire, prix agricoles) représentent ainsi, pour 85,3 % des ménages, les principales causes de pauvreté. Les ménages congolais savent que la richesse se crée par la production. Une infime partie de ménages (4,1%) pensent à des causes non économiques telles que la sorcellerie ou la paresse.

Le manque d’instruction a été épinglé également comme première cause de la pauvreté, par 5 % des ménages. C’est l’aspect investissement dans l’homme qui est évoqué ici: l’instruction améliore la qualité du facteur travail. Il est significatif de voir que c’est parmi les « ménages informels» (6%) que ce facteur de la pauvreté a été le plus évoqué : ménages qui organisent et contrôlent eux-mêmes tout le processus de production de leurs entreprises. Ils connaissent leurs limites et estiment donc qu’une meilleure instruction conduirait à une meilleure productivité.

La corruption et la mauvaise gestion qui gangrènent la société congolaise ne sont évoquées que par 4,1 % de ménages comme première cause de pauvreté.

En ce qui concerne la 2ème ou la 3ème principale cause, les réponses sont plus contrastées. Bien entendu les causes d’ordre économique sont toujours mises en avant dont notamment le « manque des routes » (21,2 % et 13,7%), « l’insuffisance ou la baisse des revenus », respectivement pour 12,8 % et 29,8 % des ménages. Mais la mauvaise gestion et la corruption paraissent comme une des principales causes de la pauvreté (16,6 % et 20,8 %), respectivement comme 2ème et 3ème cause.

L’insuffisance des revenus et la mauvaise gestion/corruption apparaissent ainsi comme la 3ème principale cause de la pauvreté en RDC, car elles ont été ciblées par plus de la moitié des ménages.

Tableau II.2.1 : Causes principales de la pauvreté selon la catégorie des ménages (en pourcentage des ménages)

Les déterminants de la pauvreté

Groupe socioéconomique du chef de ménage

PublicPrivé

formelInformel agricole

Informel non

agricoleChômeurs Retraité Inactifs Total

Cause 1 qui détermine la pauvreté selon l’enquêtéPas de travail 66,2% 72,3% 61,2% 69,8% 75,9% 80,9% 71,9% 65,6%Pas d' instruction 3,7% 4,1% 5,9% 4,0% 2,6% 3,5% 5,2% 5,0%Pas de troupeau 1,2% 1,4% 2,7% 1,1% 1,8% 1,7% 2,2% 2,0%Pas de terre 1,8% 0,6% 3,6% 1,8% 2,2% 0,3% 2,4% 2,7%Pas de route 8,3% 4,3% 11,1% 7,1% 5,1% 5,9% 6,2% 9,0%Paresse / Sorcellerie 4,2% 2,4% 4,2% 4,4% 3,1% 1,5% 3,8% 4,1%Mauvaise gestion/Corruption

5,6% 7,9% 3,5% 4,5% 4,5% 3,6% 3,5% 4,1%

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RAPPORT GLOBAL116

Insuffisance,baisse des revenus(salaire,prix des produits agricoles)

7,6% 6,0% 6,3% 5,6% 4,2% 1,9% 3,2% 5,9%

Autre 1,4% 1,0% 1,6% 1,7% 0,5% 0,7% 1,6% 1,5%Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%Cause 2 qui détermine la pauvreté selon l'enquêté

Pas d'autres cause 0,8% 0,2% 0,3% 0,8% 0,1% 0,7% 0,8% 0,5%Pas de travail 9,8% 12,7% 10,8% 9,0% 5,9% 7,4% 9,2% 10,0%Pas d' instruction 14,8% 15,9% 17,2% 17,8% 18,9% 15,9% 18,4% 17,2%Pas de troupeau 2,8% 2,9% 5,2% 3,9% 1,9% 3,4% 5,7% 4,5%Pas de terre 4,4% 3,7% 6,9% 6,0% 3,7% 1,8% 5,7% 6,0%Pas de route 17,4% 17,6% 24,3% 18,0% 21,9% 14,7% 17,6% 21,2%Paresse / Sorcerelie 8,8% 6,3% 10,5% 9,1% 7,5% 11,9% 9,5% 9,7%Mauvaise gestion/Corruption

25,1% 27,3% 11,1% 21,2% 23,9% 30,8% 18,3% 16,6%

Insuffisance,baisse des revenus(salaire,prix des produits agricoles)

15,2% 12,3% 11,9% 12,8% 15,4% 13,3% 13,5% 12,8%

Autre 0,9% 1,1% 1,8% 1,4% 0,9% 0,0% 1,5% 1,5%Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%Cause 3 qui détermine la pauvreté selon l'enquêté

Pas d'autres cause 0,1% 0,0% 0,2% 0,4% 0,2% 0,0% 0,2% 0,2%Pas de travail 7,1% 6,6% 8,4% 7,6% 9,7% 5,7% 6,5% 7,9%Pas d'instruction 6,1% 5,9% 7,4% 5,4% 3,6% 9,5% 6,5% 6,6%Pas de troupeau 2,7% 1,6% 4,4% 2,8% 2,7% 1,2% 3,5% 3,6%Pas de terre 3,2% 4,8% 4,4% 3,6% 1,6% 2,3% 4,6% 4,0%Pas de route 12,2% 8,6% 15,1% 13,4% 9,2% 5,7% 12,3% 13,7%Paresse/Sorcellerie 7,5% 7,3% 10,4% 9,5% 7,1% 10,6% 7,8% 9,4%Mauvaise gestion/Corruption

24,1% 23,1% 18,4% 23,0% 24,0% 22,4% 22,4% 20,8%

Insuffisance, baisse des revenus (salaire, prix des produits agricoles)

33,8% 38,2% 27,2% 30,7% 34,4% 40,9% 31,8% 29,8%

Autre 3,3% 3,9% 4,0% 3,5% 7,6% 1,6% 4,3% 4,0%Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

2.2 Analyse de la perception de la pauvreté selon le milieu de résidence

L’analyse des déterminants de la pauvreté par milieu de résidence fait apparaître bien sûr les mêmes causes que précédemment, mais celles-ci se répartissent différemment d’un milieu à un autre. Ainsi, le « manque de travail », qui est toujours la première cause de la pauvreté, est nettement moins déterminant en milieu rural qu’en milieu urbain. En effet, en milieu rural, il n’y a que 59% des ménages à considérer que le manque de travail est la première cause de la pauvreté contre 77,2% en milieu urbain.

Bien des habitants des milieux urbains attendent généralement « le travail » des sociétés ou de l’administration alors que les

ruraux se tournent généralement vers les activités agricoles. Dans un pays où toute l’infrastructure économique a été mise en mal, ce sont les citadins qui ont été le plus frappés par le problème de l’emploi. Par contre le problème des routes et de l’instruction préoccupe plus l’arrière-pays qui a souffert à la fois de l’indifférence du pouvoir central et de la fuite de leurs meilleurs fils vers les centres urbains.

En ce qui concerne la 2ème cause de la pauvreté, les deux milieux se sentent concernés à un même degré pour le problème de l’instruction, et de l’insuffisance des revenus. Par contre, les ruraux sont beaucoup préoccupés pour les routes(23,9%) que les citadins (16,5 %).

Cependant, la mauvaise gestion semble préoccuper beaucoup

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RAPPORT GLOBAL 117

plus les habitants des milieux urbains (26,6% des ménages) que ceux du milieu rural (11,0%).

Quant à la 3ème cause, quel que soit le milieu de résidence, ce sont « l’insuffisance ou la baisse des revenus », « la mauvaise gestion » et « le manque de route » qui sont épinglées par un plus grand nombre des ménages, mais avec des proportions

toujours plus importantes en milieu urbain qu’en milieu rural. En milieu urbain, plus de 72,3 % des ménages optent pour ces causes, contre près de 60 % en milieu rural. La sorcellerie, comme troisième cause de la pauvreté, est plus présente en milieu rural qu’en milieu urbain.

Tableau II.2.2. : Causes principales de la pauvreté selon le milieu (en pourcentage des ménages)

Les déterminants de la pauvreté Milieu de residenceCause 1 qui détermine la pauvreté selon l’enquêté Urbain Rural Total Pas de travail 77,2% 59,1% 65,6%Pas d'instruction 3,1% 6,1% 5,0%Pas de troupeau 0,5% 2,9% 2,0%Pas de terre 1,3% 3,5% 2,7%Pas de route 3,9% 11,9% 9,0%Paresse / Sorcellerie 2,9% 4,7% 4,1%Mauvaise gestion/Corruption 5,4% 3,4% 4,1%Insuffisance, baisse des revenus (salaire, prix des produits agricoles) 4,4% 6,8% 5,9%Autre 1,3% 1,7% 1,5%Total 100,0% 100,0% 100,0%Cause 2 qui détermine la pauvreté selon l'enquêté Pas d'autres causes 0,8% 0,3% 0,5%Pas de travail 7,8% 11,3% 10,0%Pas d'instruction 17,0% 17,2% 17,2%Pas de troupeau 2,6% 5,6% 4,5%Pas de terre 4,4% 6,9% 6,0%Pas de route 16,5% 23,9% 21,2%Paresse / Sorcellerie 9,3% 9,9% 9,7%Mauvaise gestion/Corruption 26,6% 11,0% 16,6%Insuffisance, baisse des revenus (salaire, prix des produits agricoles) 13,9% 12,2% 12,8%Autre 1,1% 1,8% 1,5%Total 100,0% 100,0% 100,0%Cause 3 qui détermine la pauvreté selon l'enquêtéPas d'autres causes 0,2% 0,3% 0,2%Pas de travail 6,4% 8,8% 7,9%Pas d'instruction 4,9% 7,5% 6,6%Pas de troupeau 2,1% 4,5% 3,6%Pas de terre 2,7% 4,7% 4,0%Pas de route 10,6% 15,4% 13,7%Paresse/Sorcellerie 8,1% 10,2% 9,4%Mauvaise gestion/Corruption 26,5% 17,6% 20,8%Insuffisance, baisse des revenus (salaire, prix des produits agricoles) 35,3% 26,8% 29,8%Autre 3,4% 4,3% 4,0%Total 100,0% 100,0% 100,0%

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RAPPORT GLOBAL118

2.3. La RDC est-elle pauvre ?

Se prononcer sur l’état de pauvreté d’un pays tel que la RDC n’est guère chose aisée. Le pays regorge d’immenses potentialités qui auraient pu assurer une vie décente, sinon aisée, à ses habitants si elles étaient transformées en véritables richesses et le revenu rationnellement distribué. Mais la population congolaise, dans sa grande majorité, vit en dessous du seuil de pauvreté ( 65,6%), malgré les performances encourageantes obtenues à la suite de la mise en route de grandes réformes économiques.

Sur quel critère se référer pour dire que la RDC est pauvre? Sur ses potentialités économiques ? Sur les richesses réellement produites ? Quoi qu’il en soit, un peu plus de deux ménages sur cinq estiment que la RDC est un pays pauvre, et cela de façon systématique, quel que soit le secteur institutionnel auquel appartient le chef de ménage. Les autres estiment plutôt que la RDC est riche. Ce verdit est presque pareil qu’en 2005.

Tableau II.2.3. Opinion sur la pauvreté en RDC, selon la catégorie des ménages (en % des ménages)

Opinion

Groupe socioéconomique du chef de ménage

PublicPrivé

formelInformel agricole

Informel non

agricoleChômeurs Retraité Inactifs Total

N valide % colonne

N valide % colonne

N valide % colonne

N valide % colonne

N valide % colonne

N valide % colonne

N valide % colonne

N valide % colonne

Opinion sur la RDCOui 41,0% 47,9% 44,8% 46,1% 45,4% 41,2% 46,6% 44,9%Non 58,2% 51,7% 55,0% 53,1% 54,5% 58,6% 52,8% 54,7%Manquant 0,8% 0,4% 0,2% 0,8% 0,1% 0,2% 0,7% 0,4%Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%Opinion sur le village /quartierOui, tous 24,5% 14,5% 43,6% 24,9% 22,2% 21,9% 28,7% 34,2%Oui, la majorité 45,3% 52,2% 38,1% 47,2% 43,5% 40,7% 42,8% 42,0%Oui, quelques uns

19,1% 21,8% 11,5% 16,8% 20,2% 27,4% 17,3% 14,8%

Non 3,6% 4,2% 2,5% 2,4% 3,3% 2,2% 3,4% 2,8%Ne sait pas 6,6% 6,9% 4,0% 7,8% 10,7% 7,7% 7,1% 5,8%Manquant 1,0% 0,3% 0,3% 0,8% 0,1% 0,2% 0,7% 0,5%Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

Par contre, lorsqu’il s’agit de se prononcer sur l’état de pauvreté des habitants, le verdict est sans appel : les ménages estiment que les congolais sont pauvres. A 76 %, les ménages jugent que les habitants de leur quartier ou de leur village sont soit tous pauvres (34,28%), soit pauvres dans leur majorité (42,0%). Les ménages du secteur formel, qui sont

dans une relative sécurité d’emploi, sont les moins nombreux, proportionnellement, à estimer que tous les habitants de leur quartier sont pauvres (14,5 %). Il n’y a que 2,8% des ménages à estimer que les habitants de leur quartier/village ne sont pas pauvres ; 5,8% des ménages n’ont pas pu avancer une réponse explicite sur la question.

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RAPPORT GLOBAL 119

Chapitre IIIConsommation des ménages

3.1 La consommation monétaire

3.1.1 Consommation monétaire selon le secteur institutionnel du chef de ménage

Le secteur institutionnel privé est favorisé.

La consommation monétarisée annuelle moyenne par ménage est de 1 680 054 Francs congolais (CDF) pour l’ensemble du pays. Elle est de 1 210 812 CDF pour les « ménages privés informels agricole» (les moins bien lotis) contre 3 113 781 CDF pour les « ménages privés formels », les mieux lotis. On peut d’emblée faire les observations suivantes :

1. Hormis le niveau plus élevé des «ménages privés formels», les ménages « publics », les ménages « chômeurs » et les ménages “retraités” ont des niveaux de consommation annuelle moyenne voisins, relativement élevés, par rapport aux « ménages informels non agricoles», ménages des “inactifs”, et surtout par rapport aux ménages « informels agricoles».

2. Les écarts entre les niveaux de consommation sont importants car le niveau de consommation le plus élevé est 2,6 fois le niveau le plus bas, alors cet écart était de 1,3 fois en 2005. Les Congolais ne vivent plus dans les conditions identiques comme en 2005, les secteurs informels et les inactifs sont moins favorisés que les autres secteurs.

Tableau II.3.1 Consommation des ménages catégorie socio-économique du chef de ménage

Indicateurs

Groupe socioéconomique du chef de ménage

EnsemblePublic

Privé formel

Informel agricole

Informel non

agricoleChômeurs Retraité Inactifs

Dépense par ménage2 451 359 3 113 781 1 210 812 1 985 371 2 185 313 2 757 157 1 791 616 1 680 050

Dépense par tête 424 622 603 266 249 971 385 715 427 391 546 694 398 705 335 683Dépense par unité UCFO

524 559 742 053 314 808 487 226 527 567 624 960 492 772 420 336

Dépense d'alimentation

1 436 157 1 654 128 928 096 1 241 181 1 343 949 1 438 612 1 147 421 1 115 767

Dépense de boisson 38 441 35 982 29 529 27 326 23 521 45 961 23 037 29 606Dépense d'habillement

77 256 84 157 37 602 51 168 32 246 54 502 35 364 46 326

Dépense de logement 439 187 655 296 93 330 345 275 462 935 651 320 351 088 245 911Dépense d'ameublement

76 575 107 972 38 302 59 937 70 605 112 713 39 281 51 369

Dépense de santé 40 648 34 387 19 130 31 122 27 121 88 477 25 834 25 978Dépense de transport 101 036 156 460 16 289 61 146 62 355 123 424 53 663 46 053Dépense de communication

56 092 76 958 4 438 36 294 32 340 66 311 23 379 22 699

Dépense de loisir 29 526 44 206 6 852 21 337 12 810 22 288 9 702 14 356Dépense d'éducation 56 858 140 305 10 660 40 341 42 210 55 430 34 471 30 265Dépense de restaurant et d'hôtels

30 517 46 644 5 087 29 377 33 432 25 188 18 568 16 930

Dépense de biens et services

69 067 77 285 21 497 40 869 41 789 72 932 29 807 34 790

Dépense totale 2 451 359 3 113 781 1 210 812 1 985 371 2 185 313 2 757 157 1 791 616 1 680 050

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL120

3. La consommation annuelle par tête est de 335 683 CDF. Elle atteint 603 266 CDF pour les « ménages privés formels» contre 249 971 CDF pour les «ménages informels agricoles». Comme pour la dépense par ménage, les ménages «retraités» se positionnent mieux que les « ménages publics» car leur consommation moyenne par tête est parmi les plus importantes et vient après celle des « ménages privés formels ». On remarque que les «ménages privés formels » consomment en moyenne 12,9 % de plus que les « ménages retraités », mais leurs consommations respectives par tête montre un écart de 10,3 % en faveur des « ménages privés formels ». Cela s’explique par le fait que les « ménages privés formels » sont de plus grande taille.

Par unité de consommation, c’est-à-dire en tenant compte de l’âge et de sexe des membres du ménage, la consommation annuelle moyenne par tête remonte à 420 336 CDF pour l’ensemble du pays. Elle est seulement de 314 808 CDF pour les « ménages informels agricoles », mais atteint 742 053 CDF pour les « ménages privés formels ».

Quel que soit l’indicateur considéré (consommation totale, par tête ou par unité de consommation), les « ménages informels agricoles» se trouvent toujours au bas de l’échelle, tandis que le haut de l’échelle est occupé par les « ménages privés formels ».. Les « ménages chômeurs » se trouvent toujours proches des « ménages publics » et les “ménages informels non agricoles avoisinent les “ ménages inactifs”.

Cette hiérarchie de 7 classes de ménages se maintient grosso modo quel que soit le type de bien ou service consommé. En effet, les produits élémentaires de la nomenclature de l’enquête (nomenclature COICOP) ont été agrégés en 12 grands postes de dépenses qui sont :

1. Alimentation et boissons non alcoolisées,2. Boissons et tabacs3. Habillement et chaussures,4. Logement, eau, électricité, gaz 5. Meubles, équipement et entretien de maison,6. Santé,7. Transports,8. Communication,9. Loisir et Culture (y compris les fournitures scolaires),10. Service d’enseignement (non compris fournitures

scolaires),11. Hôtels et restaurants,12. Biens et services divers.

Pour chacun de ces postes, les « ménages informels agricoles» sont toujours au bas de l’échelle, tandis qu’en haut, on retrouve tantôt les « ménages privés formels », tantôt les « ménages retraités ». Les « ménages publics » se maintiennent toujours à la 3ème place sauf pour le poste « Boissons», poste « Habillement et chaussures », “Santé” , “ Loisirs”, Education” et le poste “Restaurants et hôtels” pour lesquels ils occupent la seconde place, après les « ménages retraités ».

La plus grande part du budget des ménages est allouée à l’alimentation.

De manière générale, selon le tableau ci dessous les ménages consacrent une bonne partie de leurs budgets (66,4%) au poste « Alimentation et boissons non alcoolisées ». Ce sont des ménages « informels agricoles » qui y consacrent la plus grande part (76,7 %) contre seulement 52,2 % pour les ménages « retraités ».

Après le poste «Alimentation et boissons non alcoolisées», on retrouve, mais de très loin, le poste «Logement, eau, électricité, gaz» avec 14,6% de la consommation totale. Ce sont les ménages «retraités », « chômeurs » « privés formels», qui y consacrent la plus grande part, respectivement (23,56%), (21,2%) et (21%). Le poste « Loisirs et Culture» qui comprend également les dépenses allouées aux fournitures scolaires ne représente que 0,9% de la consommation monétarisée moyenne des ménages.

Le poste «Alimentation et boissons non alcoolisées » est le poste de dépense qui était le plus homogène en 2005, c’est-à-dire, celui pour lequel les dépenses moyennes des ménages par type de ménage étaient les plus proches. Il présente quelques disparités en 2012, en fait, il s’agit des dépenses quasiment obligatoires. L’analyse de ce poste fait ressortir trois groupes des secteurs institutionnels auxquels appartiennent les chefs des ménages.

Le groupe des informels agricoles dont la part budgétaire est supérieure à la moyenne; le groupe des chômeurs, des informels non agricoles et des inactifs ont la part de l’alimentation qui avoisine la part moyenne nationale et le groupe des ménages publics, privés informels et les ménages des retraités ont des parts alimentaires de loin inférieurs à la moyenne nationale. Les mieux lotis dépensent 24,5 % de plus que les moins bien lotis.

Ce résultat peut susciter des observations suivantes: le dernier groupe serait-moins pauvre que tous les autres groupes précités, il s’agit des dépenses minimum, incompressibles, en dessous desquelles les ménages ne sauraient vivre ? Les congolais vivraient-ils en majorité au niveau du seuil de pauvreté ? En fait, au niveau national 66,4% de la consommation est consacrée à l’alimentation. On a là une mesure de la pauvreté des congolais, puisqu’une communauté qui consacre la moitié de sa consommation à l’alimentation est considérée comme pauvre.

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RAPPORT GLOBAL 121

Tableau II.3.1 Consommation des ménages catégorie socio-économique du chef de ménage

Fonction de dépense

Groupe socio économique du chef de ménage

Group TotalPublic

Privé formel

Informel agricole

Informel non

agricoleChômeurs Retraité Inactifs

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524 559 742 053 314 808 487 226 527 567 624 960 492 772 420 336

Dépense d'alimentation

58,6 53,1 76,7 62,5 61,5 52,2 64,0 66,4

Dépense de boisson 1,6 1,2 2,4 1,4 1,1 1,7 1,3 1,8Dépense d'habillement

3,2 2,7 3,1 2,6 1,5 2,0 2,0 2,8

Dépense de logement 17,9 21,0 7,7 17,4 21,2 23,6 19,6 14,6Dépense d'ameublement

3,1 3,5 3,2 3,0 3,2 4,1 2,2 3,1

Dépense de santé 1,7 1,1 1,6 1,6 1,2 3,2 1,4 1,5Dépense de transport 4,1 5,0 1,3 3,1 2,9 4,5 3,0 2,7Dépense de communication

2,3 2,5 0,4 1,8 1,5 2,4 1,3 1,4

Dépense de loisir 1,2 1,4 0,6 1,1 0,6 0,8 0,5 0,9Dépense d'éducation 2,3 4,5 0,9 2,0 1,9 2,0 1,9 1,8Dépense de restaurant et d'hôtels

1,2 1,5 0,4 1,5 1,5 0,9 1,0 1,0

Dépense de biens et services

2,8 2,5 1,8 2,1 1,9 2,6 1,7 2,1

3.1.2 Consommation monétaire vue à travers les provincesUne domination écrasante de la ville de Kinshasa

Sur l’ensemble de provinces, la moyenne annuelle de 1 680 050 CDF de consommation monétarisée des ménages cache de grandes disparités suivant les provinces(cfr tableau précédent).

C’est Kinshasa qui enregistre le niveau de consommation monétarisée annuelle moyen par ménage le plus élevé par province, soit, 3 498 684 CDF contre 1 040 886 CDF pour le Kasai Oriental, dont le niveau de consommation est le plus bas. La consommation annuelle moyenne par ménage à Kinshasa représente ainsi près de 3,4 fois celle des ménages de la province de Kasai Oriental. Mais elle représente aussi près 1,7 fois celle de la province du Nord-Kivu qui vient après de celui de Kinshasa. Le niveau de consommation de la province de Kasai Oriental qui venait après celui de Kinshasa, en 2005, s’est ainsi détérioré.

Le niveau moyen de consommation monétarisée des ménages de Sud-Kivu est assez proche de celui des ménages du Nord- Kivu. On sait que la valeur de la consommation est à la fois fonction de la quantité consommée et du prix. Les deux provinces du Kivu ont été en situation de guerre pendant l’enquête ce qui sous entendre des prix généralement élevés. Ce qui pourrait expliquer le fait que leur niveau de

consommation se trouve ainsi bien au-dessus de la moyenne.

Le Bandundu et l’Equateur ont des niveaux de consommation assez bas par rapport à la moyenne nationale et aux autres provinces, l’exception de Kasaï Oriental. Le Maniema et la Province Orientale ont un niveau de consommation monétarisée assez proche de la moyenne nationale, tandis que les autres provinces occupent des positions intermédiaires.

La distribution de la consommation moyenne par tête est aussi hétérogène à travers les provinces que l’est le niveau de consommation annuelle moyenne par ménage. Kinshasa se retrouve toujours en tête avec 666 131 CDF par tête contre 199744 CDF pour la province du Kasaï Oriental qui tient la queue du peloton sur cet indicateur. La situation au Bandundu est toujours très proche de celle de l’Equateur. La Province Orientale, le Nord-Kivu et le Bas-Congo sont toujours bien au–dessus de la moyenne du pays, mais assez loin de Kinshasa ; toutes les autres sont en dessous de la consommation moyenne par tête de l’ensemble du pays.

La consommation annuelle par unité de consommation est nettement plus élevée que l’indicateur précédent quelle que soit la province. Mais la hiérarchie du niveau de la consommation annuelle entre les différentes provinces reste la même tant pour la consommation par tête que pour la consommation par unité de consommation.

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RAPPORT GLOBAL122

Quel que soit le poste de consommation, les ménages de Kinshasa ont des niveaux de dépenses bien supérieurs à ceux de la plupart des provinces. Ils sont toujours supérieurs à la moyenne nationale. Il n’y a que deux postes de dépense pour lesquels des autres provinces enregistrent une relative suprématie : ce sont les postes « Boissons et tabacs » et « Habillement ».

En effet, pour ce qui est des « Boissons et tabacs », la Province Orientale et le Nord Kivu enregistrent, respectivement, une consommation de 43 948 CDF et 40 244 CDF contre 23 848 CDF pour Kinshasa. C’est, par ailleurs, le poste pour lequel

les dépenses de consommation varient peu d’une province à une autre malgré le très faible niveau du Kasaï Oriental. Le niveau de consommation de la province du Katanga est pratiquement identique à celui de Kinshasa.

Quant à l’ « Habillement», c’est la province du Kasaï Occidental qui se place en première position avec une dépense moyenne par ménage de 62 363 CDF contre 51 898 CDF pour Kinshasa. Par ailleurs, deux provinces se distinguent particulièrement pour leur faible consommation de ce bien, à savoir, le Bas-Congo et le Kasaï Oriental et dans un moindre niveau, le Nord-Kivu; tous en dessous de la moyenne nationale .

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RAPPORT GLOBAL 123

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RAPPORT GLOBAL124

Le poste« Alimentation et boissons non alcoolisées » absorbe la meilleure part du budget des ménages quelle que soit la province (cfr Tab ci dessous).

Les ménages de toutes les provinces consacrent la grosse part de leurs budgets au poste « Alimentation et boissons non alcoolisées » : de 53,5 % à Kinshasa, la part réservée à ce poste s’élève jusqu’à 77,3 % dans la Province Orientale, alors qu’elle est de 66,4% pour l’ensemble du budget des ménages.

Loin derrière « Alimentation et boissons non alcoolisées » , vient le poste « Logement, eau, électricité, gaz » pour toutes les provinces. Avec 26,9% les ménages de Kinshasa occupent la première place parmi les provinces pour cet indicateur, comme pour la plupart des indicateurs d’ailleurs.

La ville de Kinshasa et la province du Bas Congo mises à part, la part des dépenses allouée au poste « Logement, eau, électricité, gaz » varie peu d’une province à une autre, sauf le Kasai Oriental dont la part est la plus faible. Ce poste de dépenses absorbe tout de même un minimum de près de 12 % du budget des dépenses des ménages de chaque province.

Les postes pour lesquels les ménages dépensent le moins sont le « Loisir » pour la plupart des provinces (4) (Bandundu, Bas-Congo, Kasai Oriental, Nord-Kivu) mais aussi « Communication » pour 3 (Equateur, Maniema et Province

Orientale) « Hôtels et Restaurants » pour 2 provinces (Nord Kivu et Katanga) et « Santé » pour Nord Kivu, « Boissons », pour Kinshasa.

Les « Transports » occupent une place relativement importante dans les dépenses des ménages de Kinshasa (4,7 %) et de Katanga (3,5 %), mais seulement 1 % pour celles des ménages de Kasai-Oriental et de Nord-Kivu où l’on enregistre le taux le plus bas.

Malgré les niveaux de consommation moyenne assez différente d’une province à une autre, les parts de dépenses allouées au poste « Loisir et culture » sont relativement semblables. Par contre pour le poste « Santé », ce sont les ménages de Bandundu, Bas-Congo, Katanga, Equateur et Maniema qu’y réservent des parts ( 2 à 2,3 %) supérieure à la moyenne nationale, de même pour l’ « Habillement », 3,1 à 4,4 % du budget y sont consacrés par les ménages de Bandundu,Katanga, Kasai-Oriental, Kasai Occidental, Equateur et Sud-Kivu.

Pour le service d’enseignement ( non compris les fournitures scolaires), ce sont les ménages de Katanga (2,9 %), Kinshasa (2,7 %), du Sud Kivu (2,1 %) qui y consacrent une part un peu plus importante de leur budget par rapport aux autres provinces.

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RAPPORT GLOBAL 125

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RAPPORT GLOBAL126

3.1.3 Consommation monétaire selon le milieu de résidence

Les ménages ruraux sont les moins biens lotis.

Si l’on prend en compte la variable « milieu de résidence », les ménages habitant les villes se trouvent toujours mieux lotis que ceux qui habitent les cités et ceux-ci mieux que ceux qui habitent les secteurs ruraux, et cela, quel que soit l’indicateur considéré (consommation totale, par tête ou par unité de consommation).

Cette hiérarchie des trois milieux se maintient également quel que soit le type de biens ou de services consommés, sauf, toutefois, pour les dépenses allouées aux « Boissons et tabacs » qui sont plus importantes pour les ménages ruraux que pour ceux des ménages habitant les villes.

La différence est particulièrement criante pour le poste « Communication » où les rapports de consommation sont de l’ordre de 1 à 10,5 entre les ménages résidant en milieu rural et ceux habitant la ville, mais aussi pour les services de « Transport » (1 à 6,3 fois), les « Services d’enseignement » (1à 7,7 fois) et les services d’« Hôtels et restaurants » (1 à 6,2 fois).

Les ménages ruraux consacrent la plus grande partie de leurs budgets à l’alimentation. En effet, avec 916873,6 CDF (76 %), les dépenses allouées à l’alimentation, absorbent la plus grande part de budget des ménages ruraux, alors que les ménages urbains des villes dépassent à peine la moitié de

leur budget à ce poste (57,2 %). Les ménages semis urbains se trouvent dans une situation intermédiaire(65,9 %), à mi chemin entre les ménages urbains et les ménages ruraux.

Toutefois, le poste « Logement, eau, électricité, gaz » reste pour tous les milieux le second poste de dépenses, avec des parts relativement plus importantes pour les ménages urbains que pour les ménages des autres milieux.

Malgré les niveaux de consommation assez différents d’un milieu à un autre, les parts de dépenses consacrées à «l’habillement et chaussures » sont strictement identiques ( autour de 4 %) pour les cités et les ruraux. C’est le cas également pour le poste « Meubles, équipement et entretien de maison »(environ 3%). Pour la « Santé », les ménages semis- urbains (2%) y consacrent, en termes relatifs, une part plus importante de leurs budgets que ceux des secteurs ruraux (1,7 %) et encore plus que ceux des villes (1,3%).

Les ménages urbains dépensent le moins en « Boissons », les semis – ruraux et les ruraux en « Communication » et en « Restaurants et hôtels ».

Les « Transports » prennent toujours une part plus importante du budget des ménages urbains que de celui des ménages semi ruraux ou ruraux.

La part du budget consacré au service d’enseignement est plus élevée en villes et dans les cités qu’en milieu rural.

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RAPPORT GLOBAL 127

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RAPPORT GLOBAL128

3.2 Indicateurs d’inégalité dans la consommation des ménages.

La classification des ménages suivant l’origine des revenus (public, formel privé, informel) a tendance à masquer les disparités des niveaux de consommation (écraser la dispersion des niveaux de consommation). Ceci s’explique par la forte hétérogénéité interne des sept catégories de ménages. On

trouve par exemple chez les « ménages publics » aussi bien des employés non qualifiés que des hauts fonctionnaires de l’Etat ou encore des dirigeants d’entreprises publiques. Le graphique 6.4 illustre clairement ce phénomène, les distributions de consommation par type de ménage étant superposées.

Graphique II.6.4 : Répartition des consommations des ménages par secteur institutionnel du chef de ménage

Ainsi, 15,2% des « ménages publics » appartiennent au quartile le plus pauvre, et 35,9 % au quartile le plus riche. Inversement, 31,0% des ménages informels non agricoles viennent du quartile plus riche, alors que 17,3 % se recrutent parmi les plus pauvres.

Il est intéressant de comparer notre typologie avec celle plus classique classant les ménages par quartile de consommation par tête. Par construction, cette seconde classification est plus

discriminante des niveaux de consommation et ce, quel que soit le poste considéré. Ainsi, la consommation moyenne par tête des 25 % des ménages plus pauvres (premier quartile) atteint 109524 CDF, tandis que celle des 25 % les plus riches est de 887420 CDF, soit un rapport de 1 à 8,1. Le rapport est de 7,4 lorsque l’on considère la consommation par unité de consommation. Ces inégalités se conservent, à des niveaux divers, quelque soit le poste de consommation considéré.

 

Répartition des ménages selon le secteur institutionnel de chefménage et la consommation

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RAPPORT GLOBAL 129

Tableau II.3.6. Répartition de la consommation annuelle moyenne par quartile de consommation par tête

INDICATEURS (Montant en FC)

répartition en quartile de dépense totale par tête1er quartile de dépense tête

2eme quartile de dépense tête

3eme quartile de dépense tête

4eme quartile de dépense tête

Ensemble

Consommation annuelle e par ménage

694 273 1 221 625 1 698 408 3 105 606 1 680 050

Consommation annuelle par tête

109 524 221 633 363 736 887 420 335 683

Consommation annuelle par unité ucfao

142 362 281 377 445 635 1 049 781 420 336

FONCTION DE CONSOMMATION PAR MENAGEDépense d'alimentation

530 460 906 893 1 181 576 1 843 969 1 115 767

Dépense de boisson 13 489 20 084 29 096 55 751 29 606Dépense d'habillement 16 417 29 867 46 746 92 265 46 326Dépense de logement 72 386 142 825 249 345 519 038 245 911Dépense d'ameublement

21 655 35 014 44 719 104 079 51 369

Dépense de santé 9 234 18 259 25 259 51 156 25 978Dépense de transport 3 714 12 770 30 817 136 898 46 053Dépense de communication

1 995 6 906 17 229 64 660 22 699

Dépense de loisir 3 759 6 933 9 995 36 732 14 356Dépense d'éducation 7 387 14 897 23 998 74 769 30 265Dépense de restaurant et d'hôtels

1 596 5 806 10 455 49 859 16 930

Dépense de biens et services

12 181 21 371 29 173 76 430 34 790

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

Sur le plan spatial, il est intéressant de constater que la distribution des rapports des niveaux moyens de consommation par tête entre les plus riches et les plus pauvres est assez homogène. En effet, ces rapports vont de 5,8 dans le Maniema à 10,4 dans la Province Orientale.

Il est encore plus curieux de constater que les niveaux moyens de consommation par tête diffèrent peu d’une province à une autre quel que soit le quartile considéré. Pour ce qui est du premier quartile, le niveau moyen de consommation par tête est compris entre 96133 CDF au Katanga et 136863 CDF à Kinshasa.

Pour les plus riches, leur consommation annuelle moyenne par tête varie de 686076 CDF dans le Kasai Oriental à 1204206 CDF dans la Province Orientale.

Les mêmes observations pourraient être faites sur n’importe quel quartile. L’on pourrait dire que le revenu est presque distribué de la même manière dans toutes les provinces du pays, sauf dans le Katanga et dans la Province Orientale où les inégalités sont plus particulièrement prononcées qu’ailleurs entre les riches et les pauvres.

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RAPPORT GLOBAL130

Tableau II.3.7. Répartition de la consommation annuelle par tête, par quartile et par province ( en FC)

répartition en quartile de dépense totale par tête1er quartile de dépense tête

2eme quartile de dépense tête

3eme quartile de dépense tête

4eme quartile de dépense tête

Ensemble Riche/pauvre

Moyenne Moyenne Moyenne Moyenne MoyenneProvinceKinshasa 136868 229957 382828 936744 666131 6,8Bandundu 108484 225401 352348 731760 246412 6,7Bas Congo 128258 222404 362953 813744 364218 6,3Katanga 96133 221298 363964 874908 297863 9,1Kasai oriental 99542 219171 356935 686076 199744 6,9Kasai occidental

114776 217148 367607 709748 267011 6,2

Equateur 110633 219094 350167 718120 234190 6,5Nord Kivu 125320 223100 366045 858000 369004 6,8Sud Kivu 125829 216367 355460 752576 295906 6,0Maniema 121848 219534 371538 707345 271223 5,8Province orientale

115808 225190 362168 1204206 393969 10,4

Ensemble du pays

109524 221633 363736 887420 335683 8,1

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 131

RAPPORT GLOBAL

Partie III : le secteur informel

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RAPPORT GLOBAL 133

Chapitre IConditions d’activité des unités de production informelles

1.1 Effectifs des UPI

La deuxième phase sur le secteur informel de l’enquête 1-2-3 réalisée en 2012 a permis de dénombrer environ 3,4 millions d’Unités de Production Informelles (UPI) dans l’ensemble des centres urbains de la RDC(Tableau 1.1). 26,1% d’entre elles

se trouvent à Kinshasa et un peu plus de 70% dans les autres centres urbains. Par ailleurs les UPI sont dirigées en grande majorité par les femmes 62,9% des UPI contre 37,1% pour les hommes. C’est dans les activités extractives que les femmes sont très peu représentées parmi les chefs d’UPI.

Tableau III.1.1 Répartition des UPI selon le secteur d’activité et le sexe des promoteurs

Secteur d'activitéSexe

Totalmasculin féminin

effectif % effectif % effectif %Activités extractives 58924 90,5 6194 9,5 65118 100,0Industries 226475 40,7 330100 59,3 556575 100,0Commerce 600644 28,5 1504665 71,5 2105309 100,0Services 373378 56,1 292435 43,9 665813 100,0Total 1259421 37,1 2133394 62,9 3392815 100,0

1.2 Type d’emploi des UPI

91% de ces unités informelles sont dirigées par des personnes dans le cadre de leur emploi principal, et 9% dans le cadre de leur emploi secondaire. C’est dans le ‘Coomerce de gros’ (19,7%), dans l’industrie agroalimentaire (17,7%) et la distribution (17,9%) que la part de ceux qui dirigent les UPI dans leur emploi secondaire est relativement plus important (Tableau 1.2)

1.3 Critères d’informalité

La majorité des UPI (94%) ne possèdent pas de numéro d’identification national et ne tiennent pas une comptabilité formelle. La proportion des telles UPI est de 91,8% à Kinshasa et 94,7% dans les autres centres urbains. Quel que soit le secteur d’activité considéré, cette proportion est supérieure à 90% (tableau 1.2).

Tableau III.1.2 : Répartition (%) des UPI selon le type d’emploi du chef et le critère d’informalité

Type d’emploi

Total

Critère d’informalitéEmploi

principalEmploi

secondaireN° contribuable

et pas de comptabilité

Comptabilité et pas N°

contribuable

Pas de N° contribuable et pas

de comptabilitéTotal

Activité Extractive 91,7 8,3 100 0,2 2,3 97,5 100Activité Extractive 91,7 8,3 100 0,2 2,3 97,5 100Industrie 85,4 14,6 100 1,6 2,5 95,8 100Agro-alimentaire 82,3 17,7 100 0,4 3,2 96,5 100Confection 93,7 6,3 100 0 2,6 97,4 100Distribution 82,1 17,9 100 5,2 1,7 93,2 100Construction 96,5 3,5 100 2,4 1 96,7 100Commerce 92,1 7,9 100 2,7 4,4 92,9 100Commerce de gros 80,3 19,7 100 4,9 4,1 90,9 100

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RAPPORT GLOBAL134

Commerce de détail

92,3 7,7 100 2,6 4,4 93 100

Services 92,1 7,9 100 2,5 2,1 95,4 100Hôtels et restaurants

94,3 5,7 100 2,8 4,4 92,8 100

Transport et communication

90,5 9,5 100 2,3 1,3 96,4 100

Autres services 91,7 8,3 100 2,3 1,2 96,5 100Ensemble 91 9 100 2,4 3,6 94 100

Source : E123, INS, RDC.

1.4 Secteur et branche d’activité des UPI

Quatre grands secteurs d’activités ont été constitués à savoir, ‘activité extractive’, ‘industrie’, ‘commerce’ et ‘service’ (Tableau 1.3). Les unités de transformation ont été regroupées dans l’industrie, celles consacrées à l’achat et à la vente en l’état dans le commerce et les autres unités dans les services. La structure des UPI par secteur d’activité montre que 62,1% d’entre elles exercent dans le commerce, 19,5%

dans les services, 16,5% dans l’industrie et 1,9% dans les activités extractives.

Dans le secteur du commerce, les UPI sont relativement plus nombreux dans la branche commerce de détail que dans le commerce de gros. Dans le secteur de l’industrie, la branche agroalimentaire est la plus importante car elle regroupe la majorité des UPI (50%) de ce secteur représentant 8,3% de l’ensemble des UPI. Pour ce qui est du secteur des services, la branche la plus représentée est le transport.

Tableau III.1.3 : Répartition (%) des UPI par secteur d’activité Structure des UPI par branche (%)Secteur et branche d’activité Activité Extractive 1,9Activité Extractive 1,9Industrie 16,5Agro-alimentaire 8,3Confection 3BTP 4Autres industries 1,2Commerce 62,1Commerce de gros 0,6COMMERCE DE DETAIL 61,6Services 19,5Transport 5,6Restauration 4,3Autres services 9,6Milieu de residence Kinshasa 25,8Autres urbains 74,2Total 100

Source : E123, INS

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RAPPORT GLOBAL 135

Graphique III.1.1 : Répartition (%) des UPI par secteur d’activité

 

Graphique III.1.2 : Répartition des UPI par branche d’activité

 

1.5 Local abritant l’activité de l’UPI

Le secteur informel reste marqué par une grande précarité des conditions d’exercices puisque 56,4% des UPI ne disposent pas d’un local fonctionnel spécifique (Tableau 1.4). Seulement 6,2% des UPI sont pourvues d’un établissement spécifique dans le cadre de l’exercice de leur activité. En

outre, le pourcentage des UPI qui exercent leurs activités à domicile est passé de 31,2 en 2005 à 37,4 en 2012. Le travail à domicile reste majoritaire pour les UPI industrielles et comptent 59,5% des unités. Le commerce est la branche où l’on trouve les plus forts contingents d’activités non localisées.

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RAPPORT GLOBAL136

Tableau III.1.4 : Répartition (%) des UPI suivant le type de local par branche d’activité et selon le sexe du promoteur

Secteur et branche

d'activité

Masculin Féminin EnsembleType de local

Total

Type de local

Total

Type de local

Total

Sans

lo

cal

Dom

icile

Avec

lo

cal

Sans

lo

cal

Dom

icile

Avec

lo

cal

Sans

lo

cal

Dom

icile

Avec

lo

cal

Activité Extractive

30,9 12,5 46,9 90,4 8,9 0,7 9,6 39,8 13,3 46,9 100

Activité Extractive

30,9 12,5 46,9 90,4 8,9 0,7 9,6 39,8 13,3 46,9 100

Industrie 12,6 23,9 4,3 40,8 21,6 35,5 2,1 59,2 34,2 59,5 6,4 100Agro-alimentaire 2,7 9,3 2,4 14,4 37,6 46,6 1,4 85,6 40,3 56 3,7 100Confection 6,7 20,7 2 29,4 5,9 58 6,7 70,6 12,6 78,7 8,7 100Distribution 34,3 41,7 10,5 86,5 7 5,8 0,8 13,5 41,3 47,5 11,3 100Construction 24,1 73,7 2,3 100 24,1 73,7 2,3 100Commerce 19,7 8,1 2 29,8 43,7 24,7 1,9 70,2 63,3 32,8 3,8 100Commerce de gros

34 21,1 13,4 68,5 27,6 3,9 31,5 61,6 25 13,4 100

Commerce de détail

19,5 8 1,9 29,4 43,8 24,9 1,9 70,6 63,4 32,9 3,8 100

Services 37,6 10,5 5 53 17,2 25,3 4,5 47 54,8 35,7 9,5 100Hôtels et restaurants

0,7 5,1 1 6,9 46,4 35,5 11,3 93,1 47,1 40,6 12,3 100

Transport et communication

86,3 8,2 3,4 97,9 1,9 0,3 2,1 88,2 8,4 3,4 100

Autres services 36,5 14,6 8 59,1 7,3 30,9 2,7 40,9 43,8 45,5 10,8 100Ensemble 59,6 30,2 10,2 100 54,5 41,6 3,8 100 56,4 37,4 6,2 100

Source : E123 2, INS, RDC.

Graphique III.1.3 : Répartition des UPI par secteur d’activité et selon le type de local

 

Parmi les raisons évoquées par les chefs d’UPI pour justifier le manque de local fonctionnel pour l’exercice des activités informelles, on retrouve notamment (Tableau 1.5) , selon l’ordre d’importance, l’exercice de l’activité avec plus de

facilité (43,9%) (notamment pour les activités extractives), le manque de moyen pour la location ou l’achat d’un local (27,9%) et l’inutilité du local (12,3%

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RAPPORT GLOBAL 137

Tableau III.1.5 : Principales raisons de la non possession d’un local par secteur et branche d’activité

Secteur et branche d’activité

N'a pas trouvé de local disponible

N'a pas les moyens de louer ou d'acheter un local

Exerce son activité avec plus de

facilité

N'en a pas

besoinAutre Total

Activité Extractive 6,5 9,3 65,1 6,2 13 100Activité Extractive 6,5 9,3 65,1 6,2 13 100Industrie 9 30,3 37,5 17,2 5,9 100Agro-alimentaire 5,5 31,4 40,8 17 5,3 100Confection 16 43,1 25,2 7,5 8,3 100Distribution 13,8 22,9 48,1 11,8 3,4 100Construction 1,4 15 13,9 57,6 12 100Commerce 7,1 26,9 46,1 10,8 9 100Commerce de gros 9,5 9,6 42,8 12,3 25,8 100Commerce de détail

7,1 27,1 46,2 10,8 8,9 100

Services 5,6 30,4 40,7 13,6 9,7 100Hôtels et restaurants

4,8 28,5 40,5 10,3 15,9 100

Transport et communication

3,1 15,5 46,3 27 8,2 100

Autres services 7,2 39 38 8,7 7 100Ensemble 7,1 27,9 43,9 12,3 8,7 100

Source : E123 2, INS, RDC.

1.6 Taux d’accès à des services de base

Parmi les unités disposant d’un local (Tableau 1.6), 91,2% sont privées d’eau (91,5 % en 2005), 87,4% d’électricité (87,7 % en 2005) et 84,1% de téléphone (96 % en 2005) dans l’ensemble urbain de la RDC ; les UPI sont légèrement mieux équipées à

Kinshasa avec 85% des UPI sans eau (82,5 % en 2005), 82,5 % sans électricité (69 % en 2005) et 85,4% sans téléphone (94 % en 2005). Ces chiffres reflètent aussi l’insuffisance générale de ces services publics dans les agglomérations de province congolaises.

Tableau III.1.6 : Taux d’accès (%) des UPI ayant un local professionnel à quelques services de base par milieu de résidence et secteur d’activité

Secteur d’activitéMilieu de résidence

EnsembleKinshasa Autres Urbains

Eau Electricité Téléphone Eau Electricité Téléphone Eau Electricité TéléphoneActivité Extractive 12,9 2,3 34 12,9 2,3 34Industrie 16,7 24,1 12,4 10,6 8,8 14,3 12 12,4 13,9Commerce 11,8 21,4 10,9 5 7,6 14,2 6,8 11,3 13,3Services 22,8 33,8 26,8 7,8 11,2 22,5 12,2 17,9 23,7Total 15 24,5 14,6 6,7 8,4 16,3 8,8 12,6 15,9

Source : E123 2, INS, RDC.

1.7 Un secteur informel dirigé par ceux qui en sont les promoteurs

L’initiative de la création de la grande majorité des UPI de la RDC a été prise par les chefs des UPI rencontrés lors du

passage des enquêteurs (Tableau 1.7). En effet, plus de 92 % des chefs d’UPI rencontrés ont affirmé avoir pris eux-mêmes, seuls, l’initiative de création leurs UPI. Seulement 5% d’UPI ont été créées par d’autres personnes.

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RAPPORT GLOBAL138

Tableau III.1.7 : Répartition (%) des UPI suivant la personne ayant pris l’initiative de la création par branche d’activité

Secteur et branche d’activité

Vous-même seulVous-même avec

d'autres personnesUn (des) membre(s) de

la familleD'autres

personnesTotal

Activité Extractive 71,1 14 7,8 7,1 100Activité Extractive 71,1 14 7,8 7,1 100Industrie 90,4 3,8 5,3 0,5 100Agro-alimentaire 93,3 0,4 5,9 0,4 100Confection 90,5 6,3 2,2 1 100Distribution 83 9,5 6,8 0,7 100Construction 93,8 2,2 4 100Commerce 94,1 1,5 3,6 0,7 100Commerce de gros 85,1 6,6 8,3 100Commerce de détail 94,2 1,5 3,6 0,7 100

Services 91 3,3 3,3 2,4 100Transport 93,6 2,1 3,8 0,5 100Restauration 81,3 6 3,4 9,3 100Autres services 94 2,7 3 0,3 100Ensemble 92,5 2,5 3,9 1,1 100

Source : E123 2, INS, RDC.

1.8 Raisons de création de l’activité dans le secteur informel

Les raisons invoquées par les chefs d’UPI pour s’être mis à leur compte dans l’informel sont principalement pour être indépendant 29,2% (20% en 2005), obtenir un meilleur

revenu 24,7% (27% des cas en 2005) ou encore parce qu’ils ne sont pas parvenu à trouver un emploi de salarié dans le secteur formel 12,4% (13% en 2005) ou informel 13,2% (13% en 2005) (Tableau 1.8).

Tableau III.1.8 : Répartition (%) des UPI selon la raison de création évoquée par branche d’activité

Secteur et branche d’activité

N'a pas trouvé de

travail salarié (grde Entr.)

N'a pas de trouvé de

travail salarié (petite Entr.)

Pour obtenir un meilleur

revenu

Pour être indépendant (son propre

chef)

Par tradition familiale

Autre Total

Activité Extractive 36,1 15,4 24,6 17,4 1,9 4,6 100Activité Extractive 36,1 15,4 24,6 17,4 1,9 4,6 100Industrie 11,7 9,7 28,1 28,9 9 12,6 100Agro-alimentaire 7,5 8,1 28,4 31 10,4 14,6 100Confection 6 4 32,5 36,7 8,4 12,5 100Distribution 18,4 14,4 30,1 18,7 8,3 10,1 100Construction 32,9 19,5 8,8 28,6 3,1 7 100Commerce 9,9 14,6 25,1 28,8 6,7 14,9 100Commerce de gros 17,5 19,3 27,3 10,4 18,9 6,6 100Commerce de détail

9,8 14,6 25,1 28,9 6,6 15 100

Services 18,7 11,6 20,7 32,1 7,2 9,8 100Transport 10,6 6 26,3 30,6 7,6 18,8 100Restauration 27 22,5 14,9 27 3,6 5,1 100Autres services 19,5 9,8 20,2 35,3 8,6 6,8 100Ensemble 12,4 13,2 24,7 29,2 7,1 13,3 100

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 139

1.9 Age des UPI

L’âge moyen des UPI est de 7,7 ans (tableau 1.9). L’âge moyen des UPI est pratiquement le même à Kinshasa et dans les autres milieux urbains.

Plus de 6 UPI sur dix ont été créées après 2005 (moins de 6 ans d’âge) ; 20,3% ont été créées entre 2000 et 2005 (entre 7 et 12 ans d’âge) et 17,6% avant 2000 (plus de 12 ans) (Tableau 1.9).

Tableau III.1.9 : Age moyen (en années) des UPI selon le milieu de résidence et la branche d’activité

Secteur et branche d’activitéMilieu de résidence

EnsembleKinshasa Autres Urbains

Activité Extractive . 9,4 9,4Activité Extractive . 9,4 9,4Industrie 9,4 11 10,6Agro-alimentaire 8,9 10,9 10,4Confection 6,8 10,4 9,4Distribution 11,1 11,6 11,5Construction 13,8 10,7 11,7Commerce 6,9 7,1 7,1Commerce de gros 10,3 7,2 8Commerce de détail 6,9 7,1 7,1Services 7,6 7,1 7,3Transport 8,1 5,5 6,8Restauration 1,9 5,5 5,2Autres services 7,9 8,7 8,5Ensemble 7,4 7,8 7,7

Tableau III.1.10 : Répartition des UPI selon la période de création et le milieu de résidence (%)

Milieu de résidenceKinshasa Autres urbains Total

Avant 2000 18,9 17,1 17,62000-2005 19,2 20,7 20,3après 2005 61,9 62,2 62,1Ensemble 100,0 100,0 100,0

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL140

 Source : E123 2, INS, RDC.

Source : E123 2, INS, RDC.

Graphique III.1.6 : Répartition (%) des UPI observées en 2012 selon le type de local en fonction de l’année de création

Graphique 1.5 : Répartition (%) des UPI observées en 2012 selon le type de local en fonction de l’année de création selon le secteur d’activité.

 

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RAPPORT GLOBAL 141

Chapitre IIMain-d’œuvre et emploi dans le secteur informel

2.1 Taille des UPI

Le secteur informel est caractérisé par une prépondérance des UPI de petite taille (Tableau 2.1). Environ, 82,3 % des

UPI sont réduites à une seule personne. Cette prépondérance des UPI unipersonnelles est plus marquée dans le commerce (86,1%) que dans les autres secteurs. La taille moyenne des UPI est de 1,3 personne.

Tableau III.2.1 : Répartition (%) des UPI selon la taille par milieu de résidence et par secteur d’activité

Milieu de résidence Secteur d'activité Ensemble

KinshasaAutres urbains

Activité Extractive

Industrie Commerce Services

1 86,5 80,9 78,3 72,9 86,1 78,8 82,32 8,9 11,0 3,6 13,4 9,4 11,9 10,43 3,0 4,5 3,7 7,9 2,8 5,1 4,1

4 & + 1,6 3,6 14,4 5,7 1,7 4,2 3,1Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0Taille

moyenne UPI1,2 1,4 1,8 1,5 1,2 1,4 1,3

Source : E123 2, INS, RDC.

2.2 Taux de salarisation

Les unités informelles ayant exclusivement recours au salariat ne représentent que 6,2 % (Tableau 2.2) des UPI (5,1 % à Kinshasa et 6,5 % aux autres centres urbains). Par branche, le taux de salarisation le plus élevé s’observe dans les services (10,8 %) tandis que le taux le plus bas est dans le commerce (4,8 %).

Le taux de salarisation qui est la part de l’emploi salarié dans l’ensemble des emplois est faible dans le secteur informel. En effet, moins de 7 actifs occupés sur 100 (6,9%) sont salariés. L’emploi salarié dans les UPI est beaucoup plus caractéristique des hommes (65,4% de l’emploi salarié) que des femmes (34,6%).

Tableau III.2.2 : Répartition (%) des UPI selon le type d’emploi et le taux de salarisation par milieu de résidence et par secteur d’activité

Milieu de résidence Secteur d'activité Ensemble

Kinshasa Autres urbains

Activité Extractive

Industrie Commerce Services

Auto-emploi 86,5 80,9 78,3 72,9 86,1 78,8 82,3Non salarial 7,7 11,9 11,3 17,2 9,2 10,4 10,8Salarial 5,1 6,5 9 8,6 4,4 9,5 6,2Mixte 0,7 0,7 1,4 1,2 0,4 1,3 0,7Total 100 100 100 100 100 100 100Taux de salarisation (%) dela main d’œuvre de l’UPI 5,8 7,3 10,4 9,8 4,8 10,8 6,9

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL142

2.3 Caractéristiques des emplois dépendants selon le statut et le milieu (%)

Les employés dépendants ne sont pas protégés. Plus de 96 % des employés (Tableau 2.3) n’ont pas de contrats écrits, 26%

déclarent avoir un contrat verbal et 1,3% un contrat à l’essai. Près 7 employés sur 10 (68,9%) n’ont pas de contrat du tout.Les employés dépendants ne bénéficient pas de cotisations sociales, ni de congés payés et ne participent pas aux bénéfices. Une infime partie (3,6%) bénéficie de primes

Tableau III.2.3 : Caractéristiques des emplois dépendants selon le statut et le milieu (%)

Permanent

Type de contrat Primes Congés

payés

Participation

aux bénéfices

Cotisations

sociales

Aucun lien de

parenté avec

le chefContrat

écrit

Contrat

oralA l'essai

Pas de

contrat

Milieu de residenceKinshasa 79,7 3,4 29,8 66,8 4 0,4 0,8 0,2 8,2Autres urbains

78,3 3,9 25,2 1,6 69,3 3,5 0,1 1,1 0,1 11,7

Secteur d'activité Activité Extractive

73,2 11,1 9,2 3,9 75,9 9,4 1,4 11,3 0 38,5

Industrie 72,2 3,5 28,4 2,1 66 5,9 0 1,5 0 19,4Commerce 80,1 4,7 19,9 1 74,4 2 0,2 0,4 0,1 6Services 80,9 1 37,9 0,6 60,5 5,5 0,1 1 0,3 13,8Total 78,6 3,8 26 1,3 68,9 3,6 0,2 1 0,1 10,9

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

2.4 Durée du travail

La proportion des actifs occupés qui consacrent par semaine plus de travail que la limite de 40 heures fixée par la réglementation est importante (64,4%) (Tableau 2.4). Cependant, 35,6% consacrent au plus 40 heures à leur emploi dont 19,3% moins de 24 heures et 16,4% entre 24 et 40

heures. Les apprentis effectuent en moyenne 51 heures de travail par semaine, les salariés 55,4 heures, les travailleurs pour compte propre 51,3 heures et les patrons 56,2 heures. Les aides familiaux (41,36) et les associés (39,25 heures) consacrent un temps relativement bas consacré au travail. Selon le sexe, les hommes consacrent en moyenne plus de temps de travail que les femmes

Tableau III.2.4 : Durée hebdomadaire de travail selon le milieu et le secteur d’activités (%)

Milieu de résidenceEnsemble

Kinshasa Autres urbainsMoins de 24 heures 19,7 19,2 19,324 heures - 40 heures 14 17,1 16,441 heures - 48 heures 8,8 14 12,849 heures - 60 heures 15,7 14,4 14,7Plus de 60 heures 41,9 35,3 36,9Total 100 100 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

Les actifs occupés du secteur informel travaillent en moyenne 52,1 heures par semaine (Tableau 2.5).Tableau III.2.5 : Durée moyenne hebdomadaire de travail par secteur d’activité selon le milieu

Milieu de résidenceEnsemble

Kinshasa Autres urbainsActivité Extractive . 67,7 67,7Industrie 48,4 44,6 45,4Commerce 57,6 51,2 52,8Services 52,6 55,4 54,7Ensemble 55 51,3 52,1

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 143

2.5 Caractéristiques démographiques des actifs informels

Les jeunes (moins de 25 ans) représentent moins d’un quart des actifs informels (Tableau 2.6). Ils sont assez biens représentés parmi les salariés, les apprentis et les aides familiaux, et dans les activités de services.

L’âge moyen de personnes travaillant dans le secteur informel est de 35 ans (37 en 2005). Les patrons, bénéficient d’un niveau d’études plus élevé (10,6 années d’études complétées pour les patrons contre 8 ans en moyenne pour l’ensemble de la main d’œuvre).

Près de 60% des travailleurs du secteur informel exercent dans le secteur du commerce, 19,6% dans les services, 18,8% dans l’industrie et 2,6% dans les activités extractives.

2.6 Statut de l’emploi des femmes

Plus de moitié des emplois de l’informel (55%) sont occupés par des femmes (Tableau 2.6).

On trouve les femmes principalement parmi les travailleurs à leur propre compte (64,7 %) ; en revanche, il y a peu femme salariée du secteur informel 19,2% contre 5,6% en 2005.

Par rapport au secteur d’activité (Tableau 2.6), les femmes sont plus représentées dans le secteur du commerce (64,2%). Par contre, elles ne représentent que 46,6% dans l’industrie et 43,3% dans les services.

Tableau III.2.6 : Caractéristiques démographiques des actifs informels selon le statut et le secteur d’activités (%)

Répartition

(en %) % de femmes

% de jeunes de moins de 25

ans

Age moyen (années)

Niveau d'études (années)

Ancienneté moyenne (années)

Statut Patron 5 36 11,6 36,8 10,6 6Travailleur pour compte propre

71,9 64,7 13,8 37,8 7,8 7,1

Salarié 8,1 19,2 49,7 26,5 7,9 3,7Apprenti payé 2,1 16,6 47,7 26 7,5 3,9Apprenti non payé 1,7 34,5 50,3 25,6 7 4,4Aide familial 8,8 49,3 58,9 24,7 8,3 3,7Associé 1,2 34,3 21,5 34,1 9,2 9,5Autre 1,1 6,9 30,1 32,2 5,9 5,8

Secteur d'activité Activité Extractive 2,6 6,6 17,4 33 6,6 7,5Industrie 18,8 46,6 21 36,2 8,1 7,3Commerce 58,9 64,2 20,2 35,8 7,9 6,1Services 19,6 43,3 29,5 32,2 8,3 6,1Ensemble 100 55,3 22,1 35,1 8 6,3

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

Par rapport au secteur d’activité, les jeunes de moins de 25 ans sont plus représentés dans le commerce(53,7%) don’t 63,8 % parmi les activités de travailleurs indépendants et 44,7% parmi celles des travailleurs dépendants.

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RAPPORT GLOBAL144

Tableau III.2.7 : Répartition des actifs de moins de 25 ans par statut et selon le secteur d’activités (%)

Travailleurs indépendants

Travailleurs dépendants

Ensemble

Secteur d'activité en phase 2

Activité Extractive 1,4 3,1

Industrie 11,6 23,6 17,9Commerce 63,8 44,7 53,7Services 23,3 28,7 26,2

Ensemble 100,0 100,0 100,0

INS, E123, 2012, RDC.

Graphique III.2.1 : Répartition des actifs de moins de 25 ans par statut et selon le secteur d’activités

 

2.7 Niveau de rémunération du secteur informel

La rémunération mensuelle moyenne, calculée sur l’ensemble des actifs du secteur informel, est d’environ 62.740,9 CDF (Tableau 2.8), elle est 4 foisplus élevée dans les activités extractives (262.539 CDF). Les travailleurs informels de Kinshasa s’en tirent légèrement mieux (83.124CDF)

par rapport aux travailleurs des autres agglomérations (57.973CDF). Quant au revenu médian, il est de 30.000 CDF au niveau national, 3 fois plus dans l’industrie et près de 6 fois dans les ctivités extractives. Le revenu horaire, est de 547 CDF en moyenne dans le secteur informel. Il est de moitié moins dans le commerce (216).

Tableau III.2.8 : Rémunération selon le milieu

Milieu de résidence Secteur d'activité en phase 2Ensemble

KnshasaAutres urbains

Acivité extractive

Industrie Commerce Services

Moyenne( en FC) 83 124 57 973 262 539 80 729 38 024 52 380 62 741Médiane(en FC) 50 000 30 000 175 000 90 000 22 500 30 000 30 000Revenu horaire ( en FC) 533 551 754 843 216 688 547

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 145

2.8 L’ancienneté dans le secteur informel

Près d’un actif sur quatre (23,5%) a déjà œuvré plus de 10 ans dans le secteur informel (Tableau 2.10). On retrouve

parmi eux principalement les dirigeants des UPI (patrons, travailleurs pour compte propre). La plus grande proportion (30%) rassemble ceux qui ont de 2 à 4 ans d’ancienneté.

Tableau III.2.9 : Répartition des actifs par ancienneté et selon le statut (en %)

Statut

EnsemblePatron

Travailleur pour compte

propreSalarié

Apprenti payé

Apprenti non payé

Aide familial

Associé Autre

Moins de 1 an 8,2 9,3 10,8 16,4 11,2 14 13,7 18,2 10,11 an 11,8 14,7 22,6 19,1 25,4 19,9 5,5 8,6 15,82-4 ans 33,1 28,8 36,1 37,2 28,1 40,2 16,3 24,3 30,65-9 ans 23,9 19,5 21,5 19,1 22,8 17,3 24,1 30,9 2010 ans et plus 22,9 27,6 9 8,2 12,5 8,6 40,6 18,1 23,5Ensemble 100 100 100 100 100 100 100 100 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

2.9 Caractéristiques des actifs du secteur informel

Les travailleurs pour compte propre représentent plus de 71,5 % des actifs du secteur informel, les patrons, 5,1% (Tableau 2.11). Les salariés ne représentent que 8% du total d’actifs. L’instruction est limitée parmi les actifs du secteur informel. 7,4% n’ont jamais été scolarisés. Ceux qui n’ont fait que l’école primaire représentent un peu plus du tiers. Les autres

se distribuent entre l’instruction du Secondaire 1er cycle (29,1%) et du ‘Secondaire second cycle, supérieur’

Vis-à-vis de la parenté avec le chef de l’UPI, 76,6% sont évidemment les chefs de l’UPI (Patrons et les travailleurs pour compte propre), 12,2% sont des membres de famille des chefs de l’UPI. Seulement 11% n’ont aucune relation de parenté avec le chef de l’UPI.

Tableau III.2.10 : Répartition des actifs par statut, ancienneté et selon les caractéristiques des actifs

Sexe Ancienneté (années)Ensemble

Masculin FémininMoins de

1 an1 an 2-4 ans 5-9 ans

10 ans et plus

StatutPatron 7,3 3,3 4,2 3,8 5,5 6,1 5 5,1Travailleur pour compte propre

57,1 83,4 65,7 66,9 67,3 69,7 84,1 71,5

Salarié 14,6 2,8 8,6 11,6 9,5 8,7 3,1 8,1Apprenti payé 4,1 0,6 3,5 2,6 2,6 2,1 0,8 2,2Apprenti non payé 2,6 1,1 1,9 2,8 1,6 2 0,9 1,7Aide familial 10,1 7,8 12,3 11,2 11,7 7,7 3,2 8,9Associé 1,8 0,7 1,6 0,4 0,6 1,4 2,1 1,2Autre 2,3 0,1 2 0,6 0,9 1,7 0,9 1,1Manquant 0,2 0,1 0 0,2 0,6 0,2

ScolaritéNon scolarisé 6,5 8,3 13,7 5,7 5,7 5,6 9,9 7,4Primaire 25,3 37,5 29,8 37,5 30,1 29,6 33,5 31,9Secondaire 1er cycle 27,9 29,7 26,5 29,8 29,3 32 26,9 29,1Secondaire second cycle, supérieur

40,3 24,5 30 27 35 32,8 29,7 31,5

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RAPPORT GLOBAL146

ParentéChef de l'unité de production

64,5 86,7 69,9 70,7 72,9 75,8 89,1 76,6

Conjoint du chef 1 2,4 2,6 2 1,5 2,1 1,4 1,8Enfant du chef 5,5 4,3 2,5 5,3 8,1 4,5 1,7 4,9Autre parent 9 2,7 8,5 7 6,2 6,3 1,7 5,5Autre 19,9 3,8 16,3 14,9 11,3 10,9 6,1 11,1Manquant 0,2 0,1 0,2 0,1 0,4 0,1Ensemble 100 100 100 100 100 100 100 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 147

Chapitre IIICapital, financement et investissement des UPI

3.1 Capital des UPI

Le capital fait partie avec le travail des deux facteurs de production qui permettent aux UPI de produire des biens et services mis sur le marché. Ce chapitre s’intéresse au facteur capital, c’est-à-dire à l’ensemble des biens durables (terrains, logement, véhicules, mobilier, machines, outillages, etc.) possédés par les UPI et utilisés dans le processus de la production.

Dans l’ensemble, une bonne partie d’UPI (22,7%) ne possèdent pas de capital pour l’exercice de leurs activités (Tableau 3.1). Cela se retrouve plus particulièrement dans le commerce (26,7%).

Le montant moyen de capital se situe à 152.728 CDF au niveau national. Cette moyenne cache de grandes irrégularités. En effet, le capital moyen des services (290 475 CDF) représente pratiquement le double de la moyenne nationale, tandis que pour le commerce, le capital moyen se situe à moins de 100.000 CDF.

Tableau III.3.1 : Proportion d’UPI ne disposant pas de capital et montant moyen du capital par UPI selon le secteur d’activité et le milieu de résidence

Milieu de résidenceEnsemble

Kinshasa Autres urbainsUPI sans capital (en %)

Activité Extractive . 9,9 9,9Industrie 37,6 8,1 15Commerce 39,1 22,2 26,7Services 25,9 14,5 17,8Ensemble 36 18 22,7

Montant moyen et médian du capital par UPI ( FC)

Activité ExtractiveMoyenne . 259 546 259 546Médiane 27 000 27 000

IndustrieMoyenne 97 458 183 529 168 433Médiane 32 500 32 000 32 000

CommerceMoyenne 123 439 87 448 95 398Médiane 20 000 10 650 12 500

ServicesMoyenne 375 279 258 695 290 475Médiane 76 800 47 000 50 000

EnsembleMoyenne 184 950 143 716 152 728

29 000 17 500 19 500

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL148

Graphique III.3.1 : Proportion d’UPI ne disposant pas de capital

 

3.2 Structure du capital

Le capital des UPI est constitué (Tableau 3.2) par ordre d’importance de terrain-local (36,8%), de véhicule (23,0%), de machines (15,7%), d’outillage (11,6%), de mobilier et d’autre.

Tableau III.3.2 : Structure du capital selon le milieu et le secteur d’activité (en % de sa valeur)

Type de capital Kinshasa Autres urbains EnsembleTerrain-Local 39,8 35,7 36,8Véhicule 12,9 26,6 23Mobilier de bureau 11,9 7 8,3Machine 22,4 13,3 15,7Outillage 9,1 12,5 11,6

Autre 3,9 4,9 4,6Total 100 100 100

Source : E123 2, INS, RDC.

Graphique III.3.3 : Structure du capital selon le milieu de résidence

 

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RAPPORT GLOBAL 149

Dans une large majorité (Tableau 3.3), le capital du secteur informel urbain est constitué de biens achetés neufs 58% (73,8 % en 2005), mais une partie non négligeable du capital existant (27,3% du total) a été acquise d’occasion.

Les équipements des UPI sont à concurrence de 73,7% de leur valeur la propriété des UPI ; la valeur des équipements loués ne représente que 14%.

Les équipements utilisés ont en moyenne 4,9 ans d’âge, quel que soit le milieu (Tableau 3.4).

Tableau III.3.3 : Qualité et statut du capital (en % de sa valeur)

Qualité du capital Statut du capital

TotalCapital, neuf

Capital, usagé

Autocon-sommation

calculée

Location vente

Capital, propriétaire

Capital, locataire

Prêt ou propriétaire

partagéTerrain-Local 35,1 24,4 0 40,5 47,4 30 22,6 100Véhicule 78,9 21 0 0,1 91,6 3,4 5 100Mobilier de bureau 81,7 18,2 0,1 0 87,4 3,8 8,8 100Machine 44,1 55,9 0,1 0 89,6 7,1 3,3 100Outillage 76,8 21,6 0,1 1,5 87,6 6,1 6,2 100Autre 84,1 12,9 0,2 2,8 79,9 1,7 18,4 100Ensemble 58 27,3 0,1 14,7 73,7 14 12,3 100

Source : E123 2, INS, RDC.

Tableau III.3.4 : Age moyen (en année) du capital dans l’UPI selon le milieu

Type de capital Kinshasa Autres urbains EnsembleTerrain-Local 6,7 5,4 5,8Véhicule 5,3 5,6 5,5Mobilier de bureau 4,6 7 6,2Machine 2,7 3,1 3Outillage 4,9 4,2 4,3Autre 4,6 3,8 4Total 4,9 4,9 4,9

Source : E123 2, INS, RDC.

3.3 Financement en capital des UPI : Origine et mode

Dans l’ensemble, 47,9% de la valeur du capital représentent les équipements acquis auprès des ménages (Tableau 3.5), (52,9 % en 2005). Les fournisseurs constituent un second pourvoyeur de capital pour les UPI, à raison de 26,7% et les

clients, un troisième, à raison de 14,2%. Les autres origines, comme les usuriers (2,4 %) et les associations des producteurs sont marginales. Dans le secteur informel, l’acquisition du capital par le financement des banques et les microcrédits est presque inexistante.

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RAPPORT GLOBAL150

Tableau III.3.5 : Origine du capital par branche d’activité (en % de sa valeur)

Famille ou

amisClients Fournisseurs Usuriers

Associations de producteurs

Banque ou institution de microfinance

Autre Ensemble

Activité Extractive

88,2 5,1 3 1,3 0,4 2,1 100

Activité Extractive

88,2 5,1 3 1,3 0,4 2,1 100

Industrie 41,1 21,1 21,8 1,5 8,2 1,4 4,8 100Agro-alimentaire

58,3 20,3 17,7 1,9 0 1,8 100

Confection 25,2 6,5 56,3 3,9 0,1 8 100 Distribution 47,5 16,1 11,5 0,4 16,1 2,7 5,6 100Construction 8,1 80 7,1 0,9 2,9 0,5 0,5 100Commerce 52,4 7,8 24,3 7,2 0,2 0 8 100Commerce de gros

17,5 0,3 41,5 0,1 40,6 100

Commerce de détail

53,6 8,1 23,8 7,4 0,2 0 7 100

Service 43,3 17,4 33,7 2,4 0,4 0 2,7 100Hôtels et restaurants

38,3 8,6 37,9 1,1 0,3 13,8 100

Transport et commu.

56,8 11,1 30,4 1 0 0,1 0,6 100

Autres services

37,4 23,6 34,3 3,5 0,6 0,6 100

Ensemble 47,9 14,2 26,7 3,9 1,9 0,3 5,1 100

Source : E123 2, INS, RDC.

L’épargne individuelle représente le principal mode de financement du capital des unités de production informelles (Tableau 3.6), avec plus de 88,4 % de la valeur totale du capital (88,5% en 2005).

Les prêts auprès des banques et autres institutions de micro finance ne représentent que 0,4% dans le financement en capital du secteur informel.

Tableau III.3.6 : Poids des modes de financement des UPI

Mode de financement Part du financement en %Epargne, don héritage 88,4Prêt familial 3Prêt auprès des clients 1Prêt auprès des fournisseurs 1,3Prêt auprès des usuriers 0,3Prêt auprès des associations de producteurs 0,1Prêt micro-finance 0,3Prêt bancaire 0,1Autre 5,6Total 100

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 151

Graphique III.3.4 : Mode de financement du secteur informel (en %)

 

3.4 Importance et types d’investissement réalisés par les promoteurs des UPI

Près du tiers (31%) des UPI possédant un capital (Tableau 3.7) ont investi au cours de 12 derniers précédant l’enquête. Le montant moyen d’investissement par UPI est de 51271 CDF.

Le montant annuel de l’investissement du secteur informel s’élèverait donc à près de 40 milliards de CDF.

L’investissement des UPI est principalement orienté vers l’achat du matériel roulant (33,2%), l’outillage (19,7%), le terrain/local (16,6%) et le mobilier de bureau (14,2%).

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RAPPORT GLOBAL152

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RAPPORT GLOBAL 153

En moyenne 10 % des UPI ont eu recours à un emprunt (Tableau 3.8).

Le montant moyen de l’emprunt est de 126.857 CDF.

Dans les activités extractives l’emprunt était plus prisé que dans les autres branches d’activités : d’bord un UPI sur quatre

a eu recours à l’emprunt, et le montant emprunté (265.454 CDF) est le double de la moyenne nationale.

L’emprunt a été destiné principalement à l’achat des matières premières (47,1%) et à l’amélioration des machines ou outillage (24,0).

Tableau III.3.8 : Importance et utilisation des emprunts selon le milieu et le secteur d’activité

Importance de l’emprunt Usage de l’emprunt (en %)Pourcentage des UPI ayant

emprunté

Part du montant total d’emprunt (%)

Montant moyen emprunté Achat de matières

premières

Amélioration des machines ou outillages

Autres usages

Total(en FC)Moyenne MédianeMilieu de residence

Kinshasa 8,1 22,5 146 002 46 000 61,4 8,8 29,8 100Autres urbains 10,9 77,5 122 213 41 000 43 28,3 28,7 100

Secteur d’activitéActivité Extractive 24,9 11,2 265 454 60 000 78 3,4 18,6 100Industrie 10,5 27,2 208 982 25 000 45,4 46,8 7,8 100Commerce 9,8 44,8 96 231 45 000 50,6 12,3 37 100Services 9,7 16,7 111 584 41 000 19,6 31,7 48,7 100Ensemble 10,2 100 126 857 45 000 47,1 24 29 100

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 155

Chapitre IVProduction, insertion et concurrence

4.1 Principaux agrégats économiques du secteur informel

Le commerce est de loin la branche phare du secteur informel en RDC (Tableau 4.1). Les UPI commerciales représentent 62,1% des UPI, dégagent 80,4% de chiffre d’affaires, et 68,7% de la production de l’ensemble des activités informelles. Loin derrière le commerce viennent les activités des services. Les services ne génèrent que 10,8% de chiffres d’affaire et 15,8% de la production. L’industrie n’intervient que da façon marginale: en effet, les UPI industrielles, qui représentent 16,5% des UPI, ne génèrent que 4,5% du chiffre d’affaires et 9,7% de la production.

La valeur ajoutée représente la contribution véritable de l’unité productrice ou de la branche ou du secteur à l’Economie nationale. C’est le revenu engendré par le processus de production. Au sein du secteur informel de la RDC, c’est encore le commerce qui contribue le plus à la création des richesses, avec 75,3% de la valeur ajoutée totale du secteur, suivi des services12,3% et des industries (7,0%).

L’importance relative de la ville de Kinshasa a beaucoup reculé entre 2005 et 2012. En effet la ville de Kinshasa réalise en 2012 moins de 15% du Chiffre d’affaires, de la valeur de la production ou de la valeur ajoutée, alors qu’en 2005, ces variables représentaient, pour la seule ville de Kinshasa, plus de 30% de l’ensemble du pays.

Tableau III.4.1 : Structure du chiffre d’affaires, de la production et de la valeur ajoutée annuels (en % de la valeur) par secteur, branche d’activité et milieu de résidence

Structure des UPI par branche (%)

Chiffre Production Valeur d'affaires (%) (%) ajoutée (%)

Secteur et branche d’activitéActivité Extractive 1,9 4,2 5,9 5,4Activité Extractive 1,9 4,2 5,9 5,4Industrie 16,5 4,5 9,7 7Agro-alimentaire 8,3 1,8 3,9 1,8Confection 3 0,7 1,4 1,3BTP 4 1,4 3,1 2,3Autres industries 1,2 0,6 1,3 1,5Commerce 62,1 80,4 68,7 75,3Commerce de gros 0,6 0,5 0,3 0,4Commerce de détail 61,6 80 68,3 74,9Services 19,5 10,8 15,8 12,3Transport 5,6 3,7 7 3,4Restauration 4,3 4,5 3,6 3,7Autres services 9,6 2,6 5,2 5,2Milieu de résidence Kinshasa 25,8 13,6 14,5 11,7Autres urbains 74,2 86,4 85,5 88,3Total 100 100 100 100

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL156

4.2 La structure des coûts mensuels de la production

Le secteur informel (Tableau 4.2), dans son processus de production, alloue 300,9 milliards de CDF à la consommation intermédiaire. Près de quatre sur dix de ce montant est le fait des UPI des ‘services’, près du tiers le fait des UPI commerciales, et 25,5%celui des UPI de l’Industrie.

La masse salariale mensuelle versée par les patrons des UPI à leurs salariés au cours du mois d’activité précédant l’enquête est de 29,5 milliards de CDF. Plus du tiers (34,7%) de cette

masse salariale a été versé par les UPI de l’Industrie alors que les ‘services’ et le ‘commerce’ interviennent, respectivement, pour 26,8% et 23,9%.

Le montant des impôts versés mensuellement s’élève à 13,2 milliards de CDF, provenant principalement des UPI commerciales (49,2%) et des services (21,7%).

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RAPPORT GLOBAL 157

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RAPPORT GLOBAL158

4.3 La formation et la répartition primaire du revenu.

Pour mesurer la performance de l’UPI en matière de création de richesse, nous aurons recours à un indicateur dénommé taux de valeur ajoutée. Le taux de valeur ajoutée est le rapport de la valeur ajoutée à la production. Un taux de valeur ajoutée pour une unité signifie une bonne performance, car dans la valeur du produit, la part revenant aux consommations intermédiaires est faible.

Le secteur informel de la RDC est, sur ce point de vue, très performant (Tableau 4.3): l’ensemble du secteur informel a un taux de la valeur ajoutée de plus de 60%.

Seules les branches ‘Agro-alimentaire’ et ‘Hôtels et restaurants’ ont un taux de moins de 40%. Les taux les plus élevés se rencontrent dans les branches ‘Construction’ (82,2%), ‘Commerce de gros’ (78,5%) et ‘Activités extractives’.

La répartition de cette valeur ajoutée aux facteurs de production est très inégalitaire : seulement 6% de la valeur ajoutée vont à la rémunération des salariés, 2,7% aux impôts sur la production.

L’excédent brut d’exploitation (net des autres charges liées à la production non classées ailleurs), la troisième composante de la valeur ajoutée, est de loin la plus importante, puisqu’il atteint en moyenne plus de 90%. Il est rarement inférieur à 80%. Il atteint jusqu’à 96% dans l’Agro-alimentaire.

Notons cependant que cet excédent d’exploitation est un revenu mixte qui rémunère aussi bien le capital que le travail des ‘travailleurs pour compte propre’ et des petits ‘patrons’.

Tableau III.4.3 : Taux et décomposition de valeur ajoutée par branche d’activité et par milieu de résidence

Taux de valeur ajoutée (%)

Décomposition de la valeur ajoutée (%)Total

Masse salariale Impôts, taxesExcédent Brut d'Exploitation

Secteur et branche d’activité Activité Extractive 75,5 12,6 5,2 82,2 100Activité Extractive 75,5 12,6 5,2 82,2 100Industrie 50,6 13,1 2,6 84,3 100Agro-alimentaire 33,1 2,8 1,3 96 100Confection 67,3 8,3 0,5 91,2 100Production et Distribution 53,2 18,1 1,6 80,2 100Construction 83,2 22,6 7,9 69,5 100Commerce 71,9 2,9 2,7 94,4 100Commerce de gros 78,5 22,2 6,4 71,4 100 Commerce de détail 71,9 2,6 2,6 94,7 100Services 52,7 6 2,2 91,8 100 Hôtels et restaurants 36 4 1,4 94,6 100Transport et communication 64,2 4,7 1,9 93,3 100Autres services 70,8 8,1 2,8 89 100Milieu de résidence Kinshasa 57,5 5,2 3,7 91,1 100Industrie 44,1 11,7 7,3 81 100Commerce 75,5 2,7 2,9 94,4 100Services 47,5 6 3,4 90,6 100Autres urbains 63,8 6,4 2,3 91,3 100Activité Extractive 75,5 12,6 5,2 82,2 Industrie 53,5 13,6 0,8 85,6 100Commerce 70,6 3 2,6 94,3 100Services 56,4 6 1,4 92,6 100Ensemble 61,8 6,1 2,7 91,2 100

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL 159

4.4 Les performances économiques du secteur informel

Pour apprécier la performance économique des UPI, il sera nécessaire de mesurer le niveau d’activité et les indicateurs de productivité. Le niveau d’activité se mesure par le chiffre d’affaire, la production et la valeur ajoutée. Les indicateurs de productivité se réfèrent à la productivité apparente du travail et du capital. Il existe deux types d’indicateurs apparents de travail : VA/L1 et VA/L2. Le premier mesure la valeur ajoutée crée par un actif informel, le deuxième, la valeur ajoutée crée par une heure de travail. La productivité apparente du capital (VA/K) mesure la valeur ajoutée par une unité de capital.

Dans l’ensemble urbain (Tableau 4.4), les UPI enregistrent en moyenne un chiffre d’affaires mensuel de 468.214 CDF, une production mensuelle de 236.362 CDF et une valeur ajoutée mensuelle de 146.096 CDF. Cette valeur ajoutée moyenne cache beaucoup de disparités (Tableau 4.5) : 11 % d’UPI réalisent une valeur ajoutée moyenne de moins de 10.000 CDF, tandis que près du quart des UPI (23%) réalisent en moyenne, une valeur ajoutée de plus de 200.000 CDF (26,2% à Kinshasa.

Les ‘activités extractives’ se démarquent nettement des autres activités avec, mensuellement, une production de 1.186.984 CDF, près de 730.000 CDF de production et plus de 550.000 CDF de valeur ajoutée.

Contrairement à 2005 où c’était des activités commerciales qui brassaient le plus gros volume d’activité, en 2012, ce sont évidemment les activités extractives qui tiennent la première place, directement suivies par les ‘Services’ dont, plus particulièrement, les ‘Hôtels et restaurants’ et les ‘Transports et communications’, notamment pour les variables ‘production’ et ‘valeur ajoutée’.

Hors les ‘activités extractives’, en considérant le milieu de résidence, les performances sont plus élevées à Kinshasa que pour l’ensemble des ‘autres urbains’, avec, mensuellement 574.750 CDF de chiffres d’affaires, 285.816 CDF de production et 164.401 CDF de valeur ajoutée.

L’analyse des indicateurs de productivité montre que dans l’ensemble, un actif informel crée en moyenne une valeur ajoutée mensuelle de 110.570 CDF et une heure de travail crée en moyenne 499 CDF. Ces ratios sont évidemment plus élevés dans les ‘activités extractives’ avec un VA/L1 de 326.153 CDF et un VA/L2 de 1080 CDF.

Tableau III.4.4 : Indicateurs du niveau d’activité et de productivité des UPI par branche d’activité et milieu de résidence

Chiffre d'affaires mensuel

moyen par UPI (FC)

Production mensuelle

Valeur ajoutée mensuelle

moyenne par UPI (FC)

Excédent Brut d’Exploitation mensuelle par

UPI (FC)

Productivité apparente

moyenne par UPI (FC)

VA/L1 VA/L2 VA/K

Secteur et branche d'activitéActivité Extractive 1 186 984 729 999 550 985 452 868 326 153 1 080 2,3Activité Extractive 1 186 984 729 999 550 985 452 868 326 153 1 080 2,3Industrie 289 635 282 584 142 927 120 550 94 386 487 1Agro-alimentaire 238 908 231 615 76 618 73 523 59 084 340 1,3Confection 226 990 217 991 146 635 133 674 108 895 577 0,9Production et Distribution

384 112 382 096 203 265 163 069 105 107 458 0,7

Construction 478 481 461 645 384 154 266 976 189 039 1 058 2Commerce 497 288 162 354 116 799 110 213 95 062 425 1,6Commerce de gros 721 208 225 632 177 190 126 552 141 471 686 0,7Commerce de détail 495 236 161 774 116 245 110 064 94 628 423 1,7Services 457 481 385 503 203 166 186 568 143 287 620 0,8 Hôtels et restaurants 743 475 649 113 233 495 220 929 144 507 608 1,7Transport et Com. 476 282 325 651 208 938 195 025 156 478 566 0,7Autres services 281 334 258 060 182 776 162 600 136 474 663 0,7Milieu de résidence Kinshasa 574 750 285 816 164 401 149 734 135 043 588 1,3Industrie 379 438 373 129 164 720 133 412 126 533 626 2,6

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RAPPORT GLOBAL160

Commerce 600 482 173 256 130 795 123 498 112 871 472 1,7Services 633 714 548 024 260 146 235 721 195 970 877 0,9Autres Urbains 431 225 219 192 139 740 127 513 102 949 470 1,2Activité Extractive 1 186 984 729 999 550 985 452 868 326 153 1 080 2,3Industrie 262 204 254 927 136 271 116 621 86 291 450 0,8Commerce 460 788 158 498 111 848 105 515 89 238 408 1,6Services 385 108 318 761 179 766 166 382 123 548 528 0,8Ensemble 468 214 236 362 146 096 133 240 110 570 499 1,2

Source : E123 2, INS, RDC.A. NB : VA : valeur ajoutée. L1 : nombre de travailleurs. L2 : nombre d’heures de travail par mois. K : valeur du capital au coût de remplacement. VA/L1 est exprimée en FC/travailleur. VA/L2 est exprimée en FC/heure. VA/K est exprimée en FC/unité de capital.

Tableau III.4.5 : Répartition (%) des UPI suivant le montant de la valeur ajoutée mensuelle et le milieu de résidence

Montant de la VA (en milliers de CDF)

Kinshasa Autres urbains Ensemble

Moins de 10 9,4 11,9 11,311_20 7,8 10,2 9,6 21-30 5,7 7,4 731-50 12,5 11 11,451-70 11,3 8,8 9,571-100 7,6 11,2 10,3101-150 13,1 10,4 11,1151-200 6,4 6,9 6,8201 et + 26,2 22,1 23,1Ensemble 100 100 100

Source : Enquête 1-2-3, 2012,INS, RDC.

Graphique III.4.1 : Répartition (%) des UPI suivant le montant de la valeur ajoutée mensuelle et le milieu de résidence

 Source : E123 2, INS, RDC.

Quelle que soit la variable, l’emploi mixte est toujours plus performant que les autres types d’emploi (Tableau 4.6). Le chiffre d’affaires de l’emploi mixte est plus de trois fois

le chiffre d’affaire moyen, la production, près de 5 fois la production moyenne et la valeur ajoutée, plus de trois fois.

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RAPPORT GLOBAL 161

Tableau III.4.6 : Performances comparées des UPI selon le type d’emploi par milieu (valeurs mensuelles en milliers de FC)

Chiffre d'affaires Production mensuelle

de l'UPI Valeur ajoutée

mensuelle de l'UPI

Excédent Brut Exploitation

mensuelle de l'UPI (en milliers de FC) (en milliers de FC) (en milliers de FC) (en milliers de FC)

moyenne médiane moyenne médiane moyenne médiane moyenne médiane Type d'emploi Auto-emploi 421,3 234 199,3 100 126,5 65,8 123,7 64Non salarial 540,9 268 287,7 150 161,2 85,2 152,2 79,8Salarial 841,2 508 532,7 270 340,4 195 202,4 122,3Mixte 1 523,60 1 555,80 1 150,20 700 487,9 454 344,1 376,2Ensemble 468,2 252 236,4 112 146,1 72 133,2 67,9Milieu de résidence Kinshasa 574,7 350 285,8 133,5 164,4 78 149,7 72Autres urbains 431,2 224 219,2 103,5 139,7 70 127,5 65,4

Source : E123 2, INS, RDC.

4.5 L’insertion du secteur informel dans le système productif

Pour apprécier le niveau d’intégration du secteur informel dans le tissu productif local, il convient d’identifier, en amont, la provenance des consommations intermédiaires, et, en aval, quels sont les segments de la demande à laquelle satisfait le secteur informel.

Origine des matières premières consommées

Le principal fournisseur des UPI est de loin le secteur informel lui-même (Tableau 4.7), et plus particulièrement le secteur informel commercial. (63,4%) des chefs d’UPI (64,9% en 2005) déclarent acheter leurs matières premières chez d’autres informels, et environ 59,6% auprès de petits commerces informels (57% en 2005). L’approvisionnement auprès du secteur formel est tout à fait marginal en 2012, car il ne représente que 8 % des matières premières consommées.

Tableau III.4.7 : Origine des matières premières consommées du secteur informel en milieu urbain (en % de la valeur totale des intrants)

Origine Valeur des intrants en % Secteur public 5,1Grande entreprise privée commerciale 2,4Petite entreprise commerciale 59,6Grande entreprise privée non commerciale 0,7Petite entreprise non commerciale 3,8Ménage 28Importation directe 0,4Total 100

Source : E123 2, INS, RDC.

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RAPPORT GLOBAL162

Graphique III.4.2 : Origine des matières premières (en %)

 Source : E123 2, Phase 2, INS

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RAPPORT GLOBAL 163

A nnexe1.3 Annexe 1 : Définition des concepts et des indicateurs

1.3.1 Définition des concepts

Aide familial : Personne occupant un emploi dans une entreprise exploitée par un parent vivant souvent dans le même ménage, mais qui ne peut pas être considérée comme associée.

Apprenti : Personne admise dans une entreprise pour acquérir une formation professionnelle. Elle peut être rémunérée ou non rémunérée.

Employeur (ou patron) : Individu travaillant pour son propre compte ou avec un ou plusieurs associés, occupant un emploi à titre indépendant, et qui emploie une ou plusieurs personnes salariées dans son unité.

Propre compte : Personne occupant un emploi à titre indépendant, mais qui n’emploie aucun salarié et peut néanmoins travailler avec des aides familiaux et/ou des apprentis.

Salarié : Individu ayant un emploi rémunéré en espèces et/ou en nature de façon régulière et selon une périodicité définie, titulaire d’un contrat de travail, explicite ou implicite, avec le même employeur continûment.

Secteur informel : Ensemble des unités de production qui ne possèdent pas de N° de contribuable et/ou ne tiennent pas une comptabilité formelle.

Unité de production : unité élémentaire, mobilisant des facteurs de production (travail, capital) pour générer une production et une valeur ajoutée au sens de la comptabilité nationale. L’unité de production se confond avec l’établissement lorsque l’activité s’exerce dans un lieu physique spécifiquement conçu à cet effet (boutique, atelier, échoppe). Elle est assimilée à un « pseudo-établissement» lorsqu’il n’existe pas de lieu (activité à domicile, activité ambulante). Par exemple, une couturière travaillant seule à domicile et confectionnant des vêtements pour ses clients est associée à une unité de production de la branche « confection».

1.3.2 Définition des indicateurs

Taux de salarisation : Rapport du nombre de salariés à l’effectif total des travailleurs.

Travailleurs indépendants : Ensemble des patrons et travailleurs pour compte propre.Quelques concepts de comptabilité nationale :

Production = Montant des ventes (chiffre d’affaires) + coût des produits finis consommés par les ménages des UPI + variation de stocks de produits finis - coût des produits achetés et revendus en l’état.

La production n’est sensiblement différente du chiffre d’affaires que pour les « commerces ».

Valeur ajoutée (VA) = production - consommations intermédiaires.

Excédent Brut d’Exploitation (EBE) = valeur ajoutée - (masse salariale + impôts indirects, nets de subvention).

Dans le cas du secteur informel, l’EBE est un revenu mixte qui rémunère aussi bien le travail de l’entrepreneur individuel que le capital avancé.

Taux de marge = EBE/VA. Cependant, dans le cas des activités commerciales, les marges peuvent être définies comme la différence entre le chiffre d’affaires et le coût des produits achetés et revendus en l’état. On peut alors calculer un taux de marge commerciale [marge/coût des produits achetés en l’état pour revente], différent du taux de marge au sens de la comptabilité nationale.

Masse salariale = Rémunérations et primes du personnel + Cotisations sociales.

Coefficient du capital = Capital / Production.

Investissement = Valeur des équipements ou matériels acquis au cours des douze mois ayant précédé l’enquête.

Taux d’investissement = Investissement / Valeur ajoutée.

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RAPPORT GLOBAL164

InsTITuT nATIOnAL de LA sTATIsTIque

RESULTATS DE L’ENQUETE SUR L’EMPLOI, LE SECTEUR INFORMEL ET SUR LA CONSOMMATION DES MENAGES / 2012

RePuBLIque demOcRATIque du cOnGOMINISTERE DU PLAN ET SUIvI DE LA MISE EN OEUvRE DE LA

REvOLUTION DE LA MODERNITE

UNEP