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Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Saône-et-Loire 6 quai Jules Chagot - BP 225 - 71308 Montceau les Mines Cedex - Tél. 03 85 69 05 25 - Fax. 03 85 69 05 30 - Mail [email protected] POUR EN SAVOIR PLUS, CONTACTEZ INSTALLATION DE CHAUFFAGE ESPACE INFO>ENERGIE Tél. 03 85 69 05 26 [email protected] coordonnées de tous les EIE sur : N° vert : 0 810 060 050 2010 Sans véritables contraintes urbaines, les éléments naturels comme la topographie, l’orientation solaire et les vents deviennent les principales assises du projet. La maison est donc ouverte au sud, elle se protège du soleil d’été par un débord de toit prononcé, soutenu par des piliers. Ainsi le soleil ne dé- passe pas la limite des baies vitrées l’été mais réchauffe le volume intérieur l’hiver. Les propriétaires se posent la question à l’avenir de créer une pergola végétalisée à partir des piliers qui soutiennent le débord de toit afin de bénéficier d’une protection solaire pour leur terrasse à la saison estivale. Aux yeux des maîtres d’ouvrage, leur projet de maison d’habitation se devait de garantir la santé de ses occupants, de limiter l’impact sur l’environnement et les dépenses énergétiques, tant à travers le choix de matériaux locaux, que par des dispositifs techniques performants. Il s’agissait là de critères essentiels. Suite à un temps de réflexion important et après avoir rencontré plusieurs maîtres d’œuvre, constructeurs et architectes, le choix se porte sur une construction de type ossature bois et remplissage paille. L’équilibre entre coût d’investissement et coût de fonctionnement semble convenir. Une nouvelle donnée intervient cependant, liée à la technique retenue et aux contraintes budgétaires : l’autoconstruction s’avère indispensable pour certaines parties du chantier. Autoconstruire ne signifie cependant pas improviser. Les maîtres d’ouvrage ont su s’informer correctement. Ils ont tissé un réseau d’entraide afin de pouvoir compter sur des proches aptes à participer au chantier. Ils ont enfin suivi plusieurs formations spécifiques : l’une sur la maison paille avec André de BOUTER (Charente), l’autre sur les enduits terre avec Nicolas FERRY (Trak’terre - Cher). La phase de conception a été établie sur la base des plans de l’architecte Yves PERRET (Loire). Le terrain, bien familial, se trouve sur un secteur d’habitation très diffus. S’implanter en zone rurale à cet endroit nécessitait donc de réfléchir finement à l’impact environnemental et paysager de la construction. Le réseau d’assainissement ne passe pas à proximité de la maison, les pro- priétaires ont fait le choix de mettre en œuvre un assainissement autono- me écologique. Leur choix s’est porté sur la phytoépuration. Les roseaux possèdent des racines profondes qui abritent une flore bactérienne impor- tante. Ces bactéries se nourrissent des effluents et dégradent la matière organique. L’avantage du roseau est qu’il peut traiter les phosphates et les nitrates. Le système choisi est un filtre planté à écoulement horizontal. Les effluents s’écoulent dans plusieurs bacs successifs avant d’être rejetés propre dans un bassin ou une mare d’agré- ment. L’eau peut ensuite être utilisée pour le jardin. L’entretien de ce système d’épuration consiste à tailler les roseaux tous les ans et à retirer le compost tous les 10 ans environ. Au niveau réglementaire, l’assainissement par phytoépuration ou « à l’air libre » est autorisé depuis 2009, sous condi- tion de l’acceptation du dossier par le SPANC (Service public d’assainissement non collectif). Les installations ne doivent pas présenter de risques de contamination ou de pollution des eaux. Les eaux usées qui circulent dans le sys- tème proviennent des lavabos, éviers, douches, lave-vaisselle, etc. Les WC sont équipés de toilettes sèches, cela évite d’encombrer le sys- tème d’assainissement des matières fécales. Ce choix permet aussi d’éviter d’utiliser entre 6 et 9 litres d’eau potable à chaque utilisation. A partir des matières fécales, on peut récupérer un compost d’excellente qualité, après ajout de sciures et décomposition. Le chauffage de la maison est délivré par un unique poêle à granulés d’une puissance de 12 kW. L’excellente isola- tion de la maison ainsi que l’inertie de l’ensemble terre- paille-chaux et de la dalle suffisent à conserver une bonne chaleur au sein de la maison. Le poêle produit de l’air chaud qu’il est possible de contrôler au niveau de la vi- tesse et de la température. La chaleur se diffuse au rez- de-chaussée puis aux chambres à l’étage par convection naturelle, l’air chaud plus léger ayant tendance à monter. La forte isolation des combles perdus retiendra ce flux de chaleur, assurant ainsi une température plus douce, mais confortable dans les chambres à l’étage. Le poêle est équipé d’une régulation et d’une programma- tion, ce qui permet de définir une température cons- tante et même de programmer des températures dif- férentes en fonction de l’horaire. Son réservoir permet une autonomie qui peut atteindre 23 h, en fonction de la température extérieure, du volume à chauffer mais également de la performance de l’enveloppe. L’eau chaude est produite à partir de panneaux solai- res. Le système est autonome en été et mi-saison. Un complément électrique prend le relais l’hiver lorsque le soleil fait défaut trop longtemps. Il est possible de trouver des prix moins éle- vés au niveau de l’installation solaire ainsi que du poêle à granulés. Opération Autoconstruction d’une maison individuelle bois / paille / terre Maître d’ouvrage privé Résidence principale d’une famille de 5 personnes Maîtrise d’œuvre Mission de permis de construire par Yves PERRET, architecte DPLG à Saint-Etienne Chronologie Etudes, formations 2005 - 2006 Dépôt du permis de construire juin 2007 Début des travaux juillet 2007 - fondations, maçonnerie 2007 - structure bois + paille 2008 - finition des enduits 2009 Réception des travaux 2010 Surface Surface au sol : 125 m² Surface hors œuvre nette : 196 m² Coûts Terrain néant Maçonnerie + fondations (autoconstruction assistée) 14 637 Ossature et charpente (bois acheté sur pied, transport + sciage) 42 901 € Couverture (autoconstruction) 5 000 € Menuiseries 26 943 € Isolation (autoconstruction) 2 827 € Enduit (autoconstruction) chaux et ma- tériel 2 773 € électricité 4 631 € Chauffage et eau chaude 14 480 Assainissement 1 760 € Formation paille - enduit terre et assai- nissement: 1 230 € Récupération eau de pluie: 6 000 € Honoraires architecte: 2 000 € Achats, frais divers (dont cuisine et électro-ménager) 35 000 € Total TTC 165 000 € Coût au m² SHON 841 €/m² HABITAT BIOCLIMATIQUE MAISON D’HABITATION Charolais - Maître d’ouvrage privé 14 Chauffe-eau solaire Capteurs intégrés 5 m² Orientation sud Ballon ECS de 300 litres Marque : CHAPPEE - SOLAR WE Installation en août 2010 Main d’œuvre ht 1 050 € Total TTC (TVA 19,6%) 7 696 € Prime PECB (aides 2007) 2 000 € Conseil général (aides 2007) 500 € Crédit d’impôt (50%) en attente ÉNERGIE SOLAIRE 1m² capteur solaire en Bourgogne = 200 à 400kg de CO 2 évités par an (selon l’énergie substituée) = 300 à 500 kWh gratuits par an soit l’équivalent de 30 à 50 l de fioul Chauffage au bois Poêle à granulés de 12 kW à air pulsé Habillage brique réfractaire Marque: Edil Kamin - Polaris Coût TTC 6 784 € dont 600 € de pose Vue sud est LE CHAUFFAGE - EAU CHAUDE Schéma de filtres plantés à écoule- ment horizontal source: Fosse septique, roseaux, bambous? Terre Vivante UNE DÉMARCHE ÉCOLOGIQUE ET BIOCLIMATIQUE Vue intérieure des pièces de vie au sud L’ASSAINISSEMENT PAR PHYTOÉPURATION façade sud Le ballon d’eau chaude solaire Le poêle à granulés Source distri.tech Le système d’as- sainissement Grilles de distribution de l’air chaud IMPLANTATION, SYSTÈME CONSTRUCTIF ET MATÉRIAUX

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Page 1: inSTaLLaTion de MaiSOn d’habitatiOn ChauFFage haBiTaT ... · autoconstruction d’une maison individuelle bois / paille / terre Maître d’ouvrage privé Résidence principale

C o n s e i l d ' a r c h i t e c t u r e , d ' u r b a n i s m e e t d e l ' e n v i r o n n e m e n t d e S a ô n e - e t - L o i r e

6 quai Jules Chagot - BP 225 - 71308 Montceau les Mines Cedex - Tél. 03 85 69 05 25 - Fax. 03 85 69 05 30 - Mail [email protected]

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n° vert : 0 810 060 050

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Sans véritables contraintes urbaines, les éléments naturels comme la topographie, l’orientation solaire et les vents deviennent les principales assises du projet. La maison est donc ouverte au sud, elle se protège du soleil d’été par un débord de toit prononcé, soutenu par des piliers. ainsi le soleil ne dé-passe pas la limite des baies vitrées l’été mais réchauffe le volume intérieur l’hiver. Les propriétaires se posent la question à l’avenir de créer une pergola végétalisée à partir des piliers qui soutiennent le débord de toit afin de bénéficier d’une protection solaire pour leur terrasse à la saison estivale.

aux yeux des maîtres d’ouvrage, leur projet de maison d’habitation se devait de garantir la santé de ses occupants, de limiter l’impact sur l’environnement et les dépenses énergétiques, tant à travers le choix de matériaux locaux, que par des dispositifs techniques performants. il s’agissait là de critères essentiels.

Suite à un temps de réflexion important et après avoir rencontré plusieurs maîtres d’œuvre, constructeurs et architectes, le choix se porte sur une construction de type ossature bois et remplissage paille. L’équilibre entre coût d’investissement et coût de fonctionnement semble convenir. une nouvelle donnée intervient cependant, liée à la technique retenue et aux contraintes budgétaires : l’autoconstruction s’avère indispensable pour certaines parties du chantier. Autoconstruire ne signifie cependant pas improviser. Les maîtres d’ouvrage ont su s’informer correctement. Ils ont tissé un réseau d’entraide afin de pouvoir compter sur des proches aptes à participer au chantier. Ils ont enfin suivi plusieurs formations spécifiques : l’une sur la maison paille avec andré de BouTeR (Charente), l’autre sur les enduits terre avec nicolas FeRRY (Trak’terre - Cher).

La phase de conception a été établie sur la base des plans de l’architecte Yves PeRReT (Loire). Le terrain, bien familial, se trouve sur un secteur d’habitation très diffus. S’implanter en zone rurale à cet endroit nécessitait donc de réfléchir finement à l’impact environnemental et paysager de la construction.

Le réseau d’assainissement ne passe pas à proximité de la maison, les pro-priétaires ont fait le choix de mettre en œuvre un assainissement autono-me écologique. Leur choix s’est porté sur la phytoépuration. Les roseaux possèdent des racines profondes qui abritent une flore bactérienne impor-tante. Ces bactéries se nourrissent des effluents et dégradent la matière organique. L’avantage du roseau est qu’il peut traiter les phosphates et les nitrates. Le système choisi est un filtre planté à écoulement horizontal. Les effluents s’écoulent dans plusieurs

bacs successifs avant d’être rejetés propre dans un bassin ou une mare d’agré-ment. L’eau peut ensuite être utilisée pour le jardin. L’entretien de ce système d’épuration consiste à tailler les roseaux tous les ans et à retirer le compost tous les 10 ans environ. au niveau réglementaire, l’assainissement par phytoépuration ou « à l’air libre » est autorisé depuis 2009, sous condi-tion de l’acceptation du dossier par le SPanC (Service public d’assainissement non collectif). Les installations ne doivent pas présenter de risques de contamination ou de pollution des eaux. Les eaux usées qui circulent dans le sys-tème proviennent des lavabos, éviers, douches, lave-vaisselle, etc. Les WC sont équipés de toilettes sèches, cela évite d’encombrer le sys-tème d’assainissement des matières fécales. Ce choix permet aussi d’éviter d’utiliser entre 6 et 9 litres d’eau potable à chaque utilisation. a partir des matières fécales, on peut récupérer un compost d’excellente qualité, après ajout de sciures et décomposition.

Le chauffage de la maison est délivré par un unique poêle à granulés d’une puissance de 12 kW. L’excellente isola-tion de la maison ainsi que l’inertie de l’ensemble terre-paille-chaux et de la dalle suffisent à conserver une bonne chaleur au sein de la maison. Le poêle produit de l’air chaud qu’il est possible de contrôler au niveau de la vi-tesse et de la température. La chaleur se diffuse au rez-de-chaussée puis aux chambres à l’étage par convection naturelle, l’air chaud plus léger ayant tendance à monter. La forte isolation des combles perdus retiendra ce flux de chaleur, assurant ainsi une température plus douce, mais confortable dans les chambres à l’étage. Le

poêle est équipé d’une régulation et d’une programma-tion, ce qui permet de définir une température cons-tante et même de programmer des températures dif-férentes en fonction de l’horaire. Son réservoir permet une autonomie qui peut atteindre 23 h, en fonction de la température extérieure, du volume à chauffer mais également de la performance de l’enveloppe.L’eau chaude est produite à partir de panneaux solai-res. Le système est autonome en été et mi-saison. un complément électrique prend le relais l’hiver lorsque

le soleil fait défaut trop longtemps. il est possible de trouver des prix moins éle-vés au niveau de l’installation solaire ainsi que du poêle à granulés.

Opérationautoconstruction d’une maison individuelle bois / paille / terre

Maître d’ouvrage privéRésidence principale d’une famille de 5 personnes

Maîtrise d’œuvreMission de permis de construire par Yves PeRReT, architecte dPLg à Saint-etienne

Chronologieetudes, formations 2005 - 2006dépôt du permis de construire juin 2007début des travaux juillet 2007 - fondations, maçonnerie 2007 - structure bois + paille 2008 - finition des enduits 2009Réception des travaux 2010

SurfaceSurface au sol : 125 m² Surface hors œuvre nette : 196 m²

Coûts

Terrain néantMaçonnerie + fondations (autoconstruction assistée) 14 637 €ossature et charpente (bois acheté sur pied, transport + sciage) 42 901 €Couverture (autoconstruction) 5 000 €Menuiseries 26 943 €isolation (autoconstruction) 2 827 €enduit (autoconstruction) chaux et ma-tériel 2 773 €électricité 4 631 €Chauffage et eau chaude 14 480 €assainissement 1 760 €Formation paille - enduit terre et assai-nissement: 1 230 €Récupération eau de pluie: 6 000 €honoraires architecte: 2 000 €achats, frais divers (dont cuisine et électro-ménager) 35 000 € Total TTC 165 000 €Coût au m² Shon 841 €/m²

h a B i TaT B i o C L i M aT i Q u e

M a i S O n d ’ h a b i tat i O nC h a r o l a i s - M a î t r e d ’ o u v r a g e p r i v é

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Chauffe-eau solaireCapteurs intégrés 5 m²orientation sudBallon eCS de 300 litresMarque : chaPPee - solar Weinstallation en août 2010Main d’œuvre ht 1 050 €Total TTC (TVa 19,6%) 7 696 €Prime PeCB (aides 2007) 2 000 €Conseil général (aides 2007) 500 €Crédit d’impôt (50%) en attente

énergie solaire

1m² capteur solaire en Bourgogne= 200 à 400kg de Co2 évités par an (selon l’énergie substituée)= 300 à 500 kWh gratuits par an soit l’équivalent de 30 à 50 l de fioul

Chauffage au bois

Poêle à granulés de 12 kW à air pulséhabillage brique réfractaireMarque: edil Kamin - PolarisCoût TTC 6 784 €dont 600 € de pose

Vue sud est

le Chauffage - eau Chaude

Schéma de filtres plantés à écoule-ment horizontal source: Fosse septique, roseaux, bambous? Terre Vivante

une déMarChe éCOlOgiQue et biOCliMatiQue

Vue intérieure des pièces de

vie au sud

l’aSSainiSSeMent par phytOépuratiOn

façade sud

Le ballon d’eau chaude solaire

Le poêle à granulésSource distri.tech

Le système d’as-sainissement

grilles de distribution de l’air chaud

iMplantatiOn, SyStÈMe COnStruCtif et MatériauX

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un grand soin a été apporté à l’isolation acoustique. Le bruit se transmet par voie solidienne (vibration) et par voie aérienne. Les matériaux choisis, et surtout leur mise en œuvre, ont des conséquences sur le plan acoustique. Afin d’éviter la propagation du bruit par vibration, les pro-priétaires ont pris garde à bien désolidariser les différents éléments. des bandes résilientes (bandes de tissu de faible épaisseur) ont été appliquées entre les solives et le plancher, entre le plancher et la lisse basse des montants de cloisons, entre les montants des cloisons et le revêtement de surface. Ces bandes séparent les éléments solides limitant ainsi la propagation du bruit par vibration.

Le plancher entre le rez-de-chaussée et le premier étage a été isolé avec de la ouate de cellu-lose en vrac, ce qui permet d’absorber une grande partie du bruit. L’étanchéité à l’air doit égale-ment être parfaite pour limiter la propagation du bruit aérien, seule une mise en œuvre soignée confirmera le résultat. Cette isolation permet un confort acoustique d’une chambre à l’autre ainsi que des bruits en provenance du rez-de-chaussée. L’ensemble masse (enduit chaux) + isolation paille + masse (enduit terre) du mur paille permet d’absorber une grande partie du bruit.

un vaste espace de vie occupe la majeure partie du rez-de-chaussée (séjour, salon, cuisine). Les baies vitrées ouvrent au sud vers la terrasse. Les autres parois, entiè-rement closes au nord ou faiblement ouvertes à l’est et à l’ouest, bénéficient d’une forte présence, d’une teinte douce et d’une température de surface agréable grâce à l’enduit terre. un poêle prend place dans la partie ouest.À l’étage, l’escalier débouche sur un petit espace mez-zanine, puis dessert les chambres et la salle de bain.La même disposition ouvre largement vers le sud (fenêtres en largeur) ainsi que ponctuellement vers l’est et l’ouest (fenêtres des chambres). un local technique recevant le ballon d’eau chaude solaire est disposé à côté de la salle de bains. La terre est présente sur les murs périphéri-ques, le bois est utilisé en parquet (chêne local) et pour les cloisons.

La maison ne possède pas de ventilation mécanique contrôlée, le renouvellement d’air se fait en ouvrant les fenêtres, choix des propriétaires de réduire les consom-mations électriques, malgré les déperditions thermiques que cela engendre.

Le mur au sud a pour fonction de capter les calories du soleil tandis que les autres faces les retiennent à l’inté-rieur du volume ainsi chauffé. Les baies vitrées diffusent une lumière chaleureuse dans les pièces de vie et rédui-sent ainsi le recours à l’éclairage électrique. au nord, se situe le cellier, une pièce tampon, non chauffée, qui offre une première barrière au froid extérieur.La volumétrie de la maison est très compacte. Cette com-pacité réduit les surfaces déperditives et permet d’avoir des volumes plus faciles à chauffer. La structure porteuse de la maison est constituée d’un système poteaux poutres en bois (douglas local). Le remplissage est réalisé au moyen de bottes de paille. Afin d’éviter d’avoir de trop hauts pignons difficiles à réa-liser en remplissage paille, le projet opte pour une toiture à 4 pans. La paille n’est pas encore un matériau normé, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) effectue actuellement des tests (pour l’instant concluants !). Pour autant, l’assurance de la maison n’a posé aucun problème.La terre issue du terrassement a été utilisée pour réaliser les enduits intérieurs ainsi qu’une cloison en torchis. Les propriétaires ont pris soin de limiter les champs électro-magnétiques en plaçant des gaines blindées autour des circuits électriques ainsi que des iaC (interrupteurs auto-matiques de champs électromagnétiques) au niveau du compteur.

Les propriétaires ont réalisé leur isolation de leurs propres mains, à partir de ballots de paille. achetées à un agriculteur, les bottes de paille ont fait l’objet d’une attention particulière. il a fallu en effet s’assurer de la qualité, du degré d’humidité et du bon calibrage de la paille. Les ballots de paille ont ensuite été inséré entre poteaux et disposés sur le champ afin que les fibres soient perpendiculaires au flux thermique. Ceci, afin de permettre une meilleure isolation, les fibres verticales ralentissant le passage des calories. Afin de protéger la paille des conditions climatiques et d’éviter tout risque de propagation du feu, elle a été enduite à l’extérieur avec de la chaux. L’enduit a été projeté en 5 passes, la proportion de chaux aérienne par rapport à la chaux hydraulique est dégressive en allant vers l’extérieur. Cette technique présente l’avantage d’une meilleure évacuation de l’humidité vers l’extérieur. L’enduit terre intérieur permet de réguler l’humidité qui va traverser la paille et améliore l’inertie de la paroi. La paille présente une compression d’environ 80 kg/m3, chaque ballot pesant envi-ron 13 kg. La bonne densité de la paille se vérifie en passant le poing entre la ficelle et la paille. Si cela n’est pas possible c’est que la paille est trop dense (et donc moins isolante), au-delà, la compression n’est pas suffisante. À cette densité, et associée aux enduits terre (intérieur) et chaux (extérieur), la paille possède une inertie correcte. ainsi et compte tenu de la conception bioclimatique, en été une fraîcheur agréable est maintenue à l’intérieur de l’habitation. Les en-duits assurent une bonne étanchéité à l’air de l’enveloppe ainsi qu’une résistance au feu compa-rable, voire supérieure aux techniques conventionnelles (d’après les tests réalisés par l’enTPe - ecole nationale des travaux publics d’etat - et le CSTB).

Les ballots de paille viennent compléter l’isolation dans les combles perdus. ils sont alignés les uns à côté des autres sur le plancher et non entre les solives. L’isolation est donc continue et plus performante.

la MiSe en œuvre deS fOndatiOnS et de la dalle

l’iSOlatiOn aCOuStiQue

L’enduit de finition réalisé autour de la fenêtre té-moin.

l’iSOlatiOn therMiQue

L’enduit terre brut recouvre le mur paille en attendant la couche de finition.

eSpaCeS intérieurS

La grande salle au rdc

Les fondations ont été réalisées en béton. Le muret de soubassement a été assemblé avec des parpaings de ciment, la dernière rangée est constituée de parpaings de pierre ponce. Ce matériau, vibré, moulé et pressé à froid présente l’avantage d’être étanche à l’eau. il évite donc les remontées d’eau par capillarité tout en étant respirant, c’est à dire qu’il favorise les échanges d’humidité sous forme gazeuse. Vient ensuite la réalisation de la dalle. Le terrassement a permis de décaisser le sol sur environ 60 cm. un lit de sable puis une couche de terre ont été déposés au sol afin de niveler le terrain. Un film géotextile recouvre le tout. Les propriétaires ont mis en place un hérisson ventilé, couche de galets traversée par des drains communiquant avec l’air extérieur. Sa fonction est d’évacuer l’humidité en provenance du sol, qui a tendance à remonter à la surface.

Vient ensuite une isolation en liège de 5 cm sur laquelle a été coulée une chape de chaux hy-draulique nhL 5 d’une épaisseur variant entre 12 et 20 cm. La dalle de chaux a permis de rattra-per le niveau aux endroits les plus critiques. La nhL 5 est la chaux hydraulique la plus résistante à la compression. La micro porosité de la chaux permet les échanges de vapeur d’eau avec l’intérieur de l’habitat et évite que l’eau remonte par les murs comme c’est le cas avec le ciment. Le carreleur a cependant exigé qu’une dalle ciment soit coulée sur la chaux afin de poser le car-relage. il a respecté les règles propres à son corps de métier mais sans tenir compte du support, la chaux hydraulique, dont les réactions physiques sont différentes et parfois opposées à celles du ciment. il aurait été préférable d’assurer la continuité de la diffusion de vapeur d’eau avec un matériau ouvert à la diffusion de la vapeur d’eau (chaux, terre cuite, pouzzolane, bois etc.).

L’isolation en ballots de paille dans les combles perdus.

Cloison en torchis

exemple d’un chantier: les bandes résilientes sont collées sur les montants des cloisons.

ossature

remplissage isolation

couverture

enduits et finitions

fondations

accès protégé par l’espace tampon du cellier

accès principalterrasse sud

espace extérieur abrité

structure porteuse bois(poteaux poutres et contreventements)

combles

étage

rdc

remplissage paille

bardage bois et chassis vitrés

couverture tuiles

isolation sur combles en bottes de paille

enduits terre intérieurs

enduits chauxparquets bois (chêne)

muret de soubassement en pierre-ponce,dalle chaux

Palier à l’étage