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Inrap Grand Ouest37 rue du BignonCS 67 73735 577 Cesson-Sévigné
www.inrap.fr
ChronologieÉpoque médiévaleBas Moyen ÂgeTemps modernesÉpoque contemporaine
Sujets et thèmesÉdifice militaireBâtimentVoirie
MobilierCéramiqueObjet métalliquePipeT.C.A.Verre
sous la direction de
Fabrice Lecampion
Inrap Grand Ouest
Novembre 2017
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Bretagne, Côtes-d’Armor, Dinan,Cour d’honneur du Château
Diagnostic archéologiqueCour d’honneur du Château
Diagnostic archéologique Dinan - Cour d’honneur du Château
Le diagnostic réalisé dans la cour d’honneur du château de Dinan a montré, dans le sondage 1, des niveaux de démolitions ainsi que les restes de maçonnerie du mur du pilier sud-ouest du pont-levis de la cour. Les niveaux de démolitions sont datables des XIXe et XXe siècles.Le sondage 2 a dévoilé un niveau de circulation empierré datable du XIXe siècle.Le sondage 3 a permis de mettre au jour, sous des couches de démolition, le mur de la chemise du donjon, édifié en 1822 et abattu au début du XXe siècle, ainsi que la tranchée de récupération d’un mur parallèle à l’axe sud-ouest/nord-est du donjon, et situé à environ 6 m de celui-ciEnfin, pour la première fois, des relevés graphiques, photogramétriques et topographiques ont été réalisés au sein du cachot enterré situé dans la cour d’honneur. Ce cachot nous a paru contemporain de la construction du donjon.
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Inrap Grand Ouest37 rue du BignonCS 6773735577 Cesson-Sévigné
Novembre 2017
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Code
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D115
487
sous la direction de
Fabrice Lecampion
Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan,Cour d'honneur du Château
Diagnostic archéologiqueCour d'honneur du Château
avec la collaboration de
Emmanuelle Coffineau
2
Sommaire
Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Données administratives, techniques et scientifiques
2 Sommaire6 Fiche signalétique 7 Mots-clefs des thesaurus8 Intervenants 10 Notice scientifique10 Etat du site11 Localisation de l’opération12 Arrêté de prescription21 Projet d’intervention24 Arrêté de désignation
Résultats
28 1 Introduction
28 1.1 Circonstances de l'intervention29 1.2 Présentation géographique, historique et archéologique34 1.3 Stratégies et méthodes mises en œuvre
37 2 Résultats
37 2.1 Le sondage 139 2.2 Le sondage 242 2.3 Le sondage 345 2.4 Une construction souterraine
51 3 Etudes (E. Coffineau)
51 3.1 Présentation générale du mobilier52 3.2 La céramique moderne et contemporaine52 • La céramique glaçurée54 • La céramique décorée55 • Le grès55 • La faïence57 • La porcelaine57 • La céramique commune57 3.3 Conclusion pour l'étude mobilier
59 4 Conclusion
60 Bibliographie
61 Liste des figures
3
Inventaires64 Inventaire des photographies65 Inventaire des minutes de terrain66 Inventaire de la céramique66 Inventaire de la terre cuite67 Inventaire du verre67 Inventaire de l'os67 Inventaire du lithique67 Inventaire du métal
4 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Données administratives, techniques et scientifiques
6
Fiche signalétique
Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Localisation
Région Bretagne
DépartementCôtes-d'Armor (22)
Commune Dinan
Adresse ou lieu-ditCour d'honneur du Château
Codes
code INSEE22050
numéro de dossier Patriarchenon communiqué
numéro de l'entité archéologiquenon communiqué
Coordonnées géographiques et altimétriques (Lambert 93 CC48)
x : 1 327 125 my : 7 262 275 mz : 67.50 m NGF
Références cadastrales
CommuneDinan
Année2016
Section et parcelle AR, 246p
Statut du terrain au regard des législations sur le patrimoine et l'environnement
-
Proprietaire du terrain
Commune de Dinan
Références de l’opération
Numéro de l’arrêté de prescription 2016-219
Numéro de l’arrêté de désignation2016-118
Référence du projet InrapD115487
Maître d’ouvrage des travaux d’aménagement
Commune de Dinan
Nature de l’aménagement
Projet de réaménagement du Château
Opérateur d’archéologie
Inrap Grand-Ouest
Responsable scientifique de l’opération
Fabrice Lecampion, Inrap
Organisme de rattachement
Inrap Grand Ouest 37, rue du Bignon35 577 Cesson-Sévigné[email protected]él : 02 23 36 00 40Fax : 02 23 36 00 50
Dates d’intervention Inrap diagnostic24/04/2017 au 05/05/2017
Emprise diagnostic
Emprise prescrite sur l'arrêté60 m2
Emprise prescrite sur le terrain par l'agent prescripteur120 m2
Emprise diagnostiquée62 m2
Ratio51,6 %
7
Mots-clefs des thesaurus
Chronologie
Paléolithique
Inférieur
Moyen
Supérieur
Mésolithique
Néolithique
Ancien
Moyen
Récent
Chalcolithique
Protohistoire
Âge du Bronze
Ancien
Moyen
Récent
Âge du Fer
Hallstatt (1er Âge du Fer)
La Tène (2nd Âge du Fer)
Antiquite romaine (gallo-romain)
République romaine
Empire romain
Haut-Empire (jusqu’en 284)
Bas-Empire (de 285 a 476)
Epoque médiévale
haut Moyen Âge
Moyen Âge
bas Moyen Âge
Temps modemes
Epoque contemporaine
Ere industrielle
Sujets et thèmes
Edifice public
Edifice religieux
Edifice militaire
Bâtiment
Structure funéraire
Voirie
Hydraulique
Habitat rural
Villa
Batiment agricole
Structure agraire
Urbanisme
Maison
Structure urbaine
Foyer
Fosse
Fossé
Sépulture
Grotte
Abri
Mégalithe
Artisanat
Argile : atelier
St. indéterminée
…
Mobilier
Industrie lithique
Industrie osseuse
582 Céramique
Restes
Végétaux
Faune
Flore
1 Objet métallique
Arme
Outil
Parure
Habillement
Trésor
Monnaie
10 Verre
Mosaïque
Peinture
Sculpture
4 T.C.A.
10 Pipe
Géologique
Datation
Anthropologie
Zoologie
Botanique
Palynologie
Macrorestes
An. de céramique
An. de métaux
Aca. des données
Numismatique
Conservation
Restauration
nb
Etudes annexes
I. Données administratives, techniques et scientifiques
8
Intervenants
Intervenants scientifiquesPrénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération
Yves Ménez, SRA Conservateur régional de l'archéologie Prescription et contrôle scientifique
Jean-Yves Tinevez, SRA Conservateur régional de l'archéologie Prescription et contrôle scientifique
Michel-Alain Baillieu, Inrap Directeur Adjoint scientifique et technique Mise en place et suivi de l’opération
Fabrice Lecampion, Inrap Responsable d'Opération Responsable scientifique
Intervenants administratifsPrénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération
Yves Ménez, SRA Conservateur régional de l'archéologie Prescription et contrôle scientifique
Jean-Yves Tinevez, SRA Conservateur régional de l'archéologie Prescription et contrôle scientifique
Monsieur Le Maire de Dinan En charge du dossier aménageur Maître d'ouvrage
Claude Le Potier, Inrap Directeur Interrégional GO Mise en place et suivi de l’opération
Arnaud Dumas, Inrap Secrétaire Général Mise en place et suivi de l’opération
Michel-Alain Baillieu, Inrap Directeur-Adjoint Scientifique et TechniqueBretagne Mise en place et suivi de l’opération
Thomas Arnoux, Inrap Délégué du DAST Bretagne Mise en place et suivi de l’opération
Frédéric Champagne, Inrap Assistant technique Bretagne Mise en place et suivi de l’opération
Christelle Picault, Inrap Assistante opérationnelle Bretagne Mise en place et suivi de l’opération
Nathalie Ruaud, Inrap Logisticienne Mise en place et suivi de l'opération
Isabelle Giron-Audeoud, Inrap Ingénieur sécurité Mise en place et suivi de l’opération
Marie Nolier, Inrap Logisticienne Logistique
Olivier Laurent, Inrap Gestionnaire de centre Gestion du matériel
Olivier Bréhélin, Inrap Contrôleur de gestion Suivi de l'opération
Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
FinancementRedevance d'archéologie préventive
9
Équipe de fouillePrénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération
Fabrice Lecampion, Inrap Responsable d'opération, Archéologue Responsable scientifique
Claire Guého, Inrap Archéologue Fouille, relevé et enregistrement
Yodrik Franel, Inrap Archéologue Fouille, relevé et enregistrement
Pierrick Leblanc, Inrap Topographe Relevés et plans
Équipe de post-fouillePrénom Nom, organisme d’appartenance Fonction Tâches affectées dans le cadre de l’opération
Fabrice Lecampion, Inrap Responsable d'opération, Archéologue Coordination scientifique, rédaction
Claire Guého, Inrap Archéologue Lavage du mobilier
Emmanuelle Coffineau, Inrap Céramologue Etude du mobilier
Emeline Le Goff, Inrap Topographe PAO
I. Données administratives, techniques et scientifiques
10
Notice scientifique Etat du site
Le diagnostic réalisé dans la cour d’honneur du château de Dinan a montré, dans le sondage 1, des niveaux de démolitions ainsi que les restes de maçonnerie du mur du pilier sud-ouest du pont-levis de la cour. Les niveaux de démolitions sont datables des XIXe et XXe siècles.Le sondage 2 a dévoilé un niveau de circulation empierré datable du XIXe siècle.Le sondage 3 a permis de mettre au jour, sous des couches de démolition, le mur de la chemise du donjon, édifié en 1822 et abattu au début du XXe siècle, ainsi que la tranchée de récupération d’un mur parallèle à l’axe sud-ouest/nord-est du donjon, et situé à environ 6 m de celui-ciEnfin, pour la première fois, des relevés graphiques, photogramétriques et topographiques ont été réalisés au sein du cachot enterré situé dans la cour d’honneur. Ce cachot nous a paru contemporain de la construction du donjon.
A l'issue de la phase d'évaluation des vestiges, toutes les tranchées et les sondages ont été rebouchés.
Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
11
Localisation de l’opération
l’Ille
IGN 2012 - Licence ouverte
O C É A N A T L A N T I Q U E
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Localisation du diagnostic
Dinan
BretagneCôtes-d’ArmorDinan
Cour d’honneur du Château
Section et parcelle :AR : 246p
Coord. Lambert 93 CC48 x : 1 327 125 m y : 7 262 275 m z : 68,75 m NGF
0 200mSCAN25®,© IGN 2011
I. Données administratives, techniques et scientifiques
12
Arrêté de prescription
Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
13I. Données administratives, techniques et scientifiques
14 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
15I. Données administratives, techniques et scientifiques
16 Inrap · Rapport de ? Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
17I. Données administratives, techniques et scientifiques
18 Inrap · Rapport de ? Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
19I. Données administratives, techniques et scientifiques
20 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
21
Projet d’intervention
I. Données administratives, techniques et scientifiques
22 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
23I. Données administratives, techniques et scientifiques
24 Inrap · Rapport de ? Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Arrêté de désignation
25I. Données administratives, techniques et scientifiques
26 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Résultats
28 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
1.1 Circonstances de l'intervention
Un projet de réaménagement du château de Dinan, affectant entre autre la Cour d’honneur du château, a motivé le Service régional de l’Archéologie à prescrire un diagnostic archéologique (fig. 1). Les futurs aménagements prévoient de changer le sens de la visite du château avec notamment le passage des visiteurs au pied du donjon dans un espace qui était clos depuis le Moyen-âge jusqu’au début du XXe siècle.Les objectifs étant de mettre en évidence d’éventuels vestiges médiévaux et modernes et de vérifier leur état de conservation.La prescription du diagnostic archéologique a porté sur une surface de 100 m².
1 Introduction
Fig 1 Localisation de l’opération sur fonds topographique (©IGN-Scan25), et plan de situation (©C.B.-DPLG-ACMH)
l’Ille
IGN 2012 - Licence ouverte
O C É A N A T L A N T I Q U E
N
Localisation du diagnostic
Dinan
BretagneCôtes-d’ArmorDinan
Cour d’honneur du Château
Section et parcelle :AR : 246p
Coord. Lambert 93 CC48 x : 1 327 125 m y : 7 262 275 m z : 68,75 m NGF
0 200mSCAN25®,© IGN 2011
0 100 200m
29
1.2 Présentation géographique, historique et archéologique
La commune de Dinan est située au nord-est du département des Côtes-d’Armor, sur un promontoire qui domine la Rance, entre 70 m et 80 m d’altitude.Le substrat observé lors des précédentes opérations archéologiques réalisées dans ce secteur est granitique (fig. 2).
0 20 km
N
Carte géologique de Dinan
extrait de la carte géologique n°245, Dinan, BRGM
Dinan
Fig 2 Carte géologique de Dinan (©BRGM)
30 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Si la fondation de la seigneurie de Dinan semble remonter aux dernières décennies du Xe siècle, la première mention écrite du nom des Dinan n’apparaît qu’en 1040, dans la charte de donation de la paroisse de Plougasnou à l’Abbaye Saint Georges de Rennes par la duchesse Berthe. Il y est fait mention de Josselin de Dinan.
L’évocation brodée sur la tapisserie de Bayeux du siège d’une motte castrale, en 1065, appartenant à cette famille, ne fait pas mention d'un lieu mais des soldats du duc de Normandie combattant contre les Dinantais. La fin du XIe siècle et le début du XIIe siècle verront les fondations de l’église Saint-Malo (vers 1066) à l’emplacement de l’actuelle chapelle Saint-Joachim, du prieuré de la Magdelaine-du-Pont (vers 1070) au pied du castrum, du prieuré de Saint-Malo (en 1108) et enfin, de l’église Saint-Sauveur(vers 1120). Ces fondations rapprochées dans le temps témoignent du développement réussi de cette ville dont la topographie assure une protection idéale et dont la localisation géographique est avantageuse, à la croisée d’anciens axes de circulation reliant Corseul à Avranches et à Rennes. Le lieu est encore plus attractif grâce à la marée remontant la Rance jusqu’au port de la ville et parfois dans l’année jusqu’à l’abbaye de Léhon. La présence de cette abbaye a probablement participé à la décision des seigneurs de Dinan de créer un castrum et une ville à cet endroit.
A la mort de Goeffroy Ier en 1123, la seigneurie est séparée en deux. C’est aussi à cette date que deux paroisses sont attestées à Dinan : la paroisse Saint-Malo au nord, et la paroisse Saint-Sauveur au sud (Gesret 1998 : 25-29).En 1283, la ville est rattachée au domaine ducal, et jusqu’à 1341 elle sera dotée de plusieurs portes et de nombreuses tours de flanquements. Le Champs aux Chevaux, une grande place de marchées et de foires, est crée au cour du 1er quart du XIVe siècle (1319 ?).La guerre de succession au trône du duché de Bretagne débute en 1341 et prend fin en 1364 par la mort de Charles de Blois à Auray ; et c’est Jean de Montfort, par le traité ratifié le 12 Avril 1365 à Guérande, qui devient duc sous le nom de Jean IV. Cette période de troubles a engendré une série de sièges et de prises de la ville.Jean de Montfort s’allie en Juillet 1372 avec le roi d’Angleterre Edouard III par un traité secret dont certaines dispositions mentionnent des clauses militaires dirigées contre le royaume de France. Le roi de France, Charles V, a vent de ce traité et intervient militairement en Bretagne en 1373. Il contraint Jean IV à s’exiler en Angleterre. Le roi de France essaye de profiter de la situation en faisant prononcer par le parlement la confiscation et l’annexion du duché au royaume de France. Une ligue de seigneurs locaux se créée pour rendre le trône du duché à Jean IV. Celui débarque à Saint-Servan à l’été 1379, et reprend les rênes du pouvoir. C’est très certainement à partir de cette date que la décision de la construction du donjon de Dinan est prise ; plusieurs actes ducaux en font mention. Des constructions annexes à cet édifice semblent également évoquées dans plusieurs textes. La fin de la construction de cet ensemble fortifié pourrait se situer vers 1393 (Déceneux 2005, 2ème partie : 4-10).Son plan oblong est le résultat de la réunion de deux tours semi-circulaires par de courtes courtines. Il mesure environ 24 m de long pour environ 15 m de large et 30 m de hauteur.
Le donjon n’est pas la seule construction réalisée à la fin du XIVe siècle.Deux textes de la fin du XIVe siècle semblent les évoquer. Le premier, un mandement ducal, est daté du 3 novembre 1382. Il évoque «… l’augmentation et édifice de nostre maison…». Le second, daté du 20 janvier 1383, mentionne les prisages des « terres, mesons et héritaiges qui necessaires estoient et sont à prendre pour l’édiffice et meson de nouveau commencée par mondit seigneur en icelle ville ». Marc Déceneux pense que ces textes évoquent les
31II. Résultats
constructions périphériques au donjon que sont la cour et le Bayle (Déceneux 2005, 2ème partie : 14-15).Le premier texte qui nous décrit explicitement les éléments annexes au donjon est un aveu de la fabrique de la paroisse de Saint-Sauveur qui mentionne, en 1420, la présence de muraille, porte, coulombier et belle (bayle). Le second, daté de 1526, distingue le bayle et la cour du château et mentionne la présence d’une poterne qui communiquerait avec des fausses braies à proximité du château (Déceneux 2005, 3ème partie : 24-25). Marc Déceneux, à partir de ces textes, émet l’hypothèse que le bayle se situerait au nord-ouest du donjon. Il poursuit son raisonnement avec la localisation des espaces de communication entre les différents éléments de fortification (bayle, donjon et intra-muros). Une porte permettant la communication entre la ville et le bayle serait localisée à l’emplacement d’une petite tour (aujourd’hui disparue) appelée « casemate » située elle entre le donjon et la tour du Connétable. La communication entre le donjon et le bayle s’effectuerait par la porte du donjon munie d’un pont-levis. Il situe également le colombier à l’intérieur du bayle.La cour mentionnée dans les textes se situe au sud-est du donjon. Marc Déceneux dans son étude nous parle « d’une cour fortifiée à double pont-levis ». Il estime sa longueur à environ 17 m vers le sud-est pour une largeur d’un peu plus de 13 m (Déceneux : 2005, 2ème partie : 27-28). Il estime également que la harpe d’attente encore présente sur la courtine qui se développe au nord de la porte du guichet serait contemporaine des travaux réalisés à la fin du XVIe siècle. Cette datation est argumentée par une comparaison entre cette maçonnerie et l’angle du bastion nord du château, où la croix de Loraine est présente. Elle va à l’encontre de la proposition de datation émise par Stéphane Gesret qui lui estime au XIVe siècle l’épaississement de cette courtine (Gesret 1998 : 70).
Ce n’est qu’un siècle plus tard, pendant les guerres de religion, qu’une nouvelle campagne de fortification est menée à Dinan, sous l’autorité de Saint-Laurent d’Avaugour, par Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur et gouverneur de Bretagne depuis 1582.Des travaux sont menés aux abords du donjon vraisemblablement à partir de 1593 et jusqu’en 1597. Les porte du guichet et de la cour sont bouchées, des éléments avancés sont construits devant la porte du guichet jusqu’aux fortifications de la cour (fig. 3). Les courtines reliant la tour de Coëtquen à la porte du guichet puis au donjon sont doublées et une braie est ainsi créée côté ville, par une galerie à deux étages. Le rez-de-chaussée est percé de meurtrières pour permettre un feu de mousqueterie rasant et croisé. Ces meurtrières sont présentes sur tout le pourtour de la nouvelle fortification de la tour de Coëtquen à l’extrémité ouest du Château, côté ville (Déceneux 2005, 2ème partie : 9-10).
Fig 3a Plan du château de 1701, dréssé par Garengeau (©service du Patrimoine de la Ville de Dinan)Plan de 1701 dréssé par Garengeau (service du Patrimoine de la Villez de Dinan)
Plan de 1711 dréssé par Garengeau (service du Patrimoine de la Villez de Dinan)
32 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Fig 3b Plan du château de 1711, dréssé par Garengeau (©service du Patrimoine de la Ville de Dinan)
Plan de 1701 dréssé par Garengeau (service du Patrimoine de la Villez de Dinan)
Plan de 1711 dréssé par Garengeau (service du Patrimoine de la Villez de Dinan)
Des observations réalisées lors du diagnostic à l’intérieur de la gaine du rez-de-chaussée semblent indiquer qu’il y a eu au moins deux phases de travaux lors de la construction du château. A l’angle des courtines situées entre la porte du Guichet et l’entrée du château, une de meurtrières a pour angle de tir une autre meurtrière positionnée perpendiculairement. De plus la gaine forme une patte d’oie à cet endroit : à gauche, elle se dirige vers la nouvelle entrée du donjon aménagée au XVIe siècle dans une fenêtre (sous le pont actuel qui mène à la chapelle) et, à droite, la gaine dessert les fortifications du bastion. Or à cet endroit une fenêtre de tir a été percée afin de permettre le passage vers le bastion et si l‘on regarde les maçonneries une fois passée cette ouverture l’on peut observer que les maçonneries du bastion viennent s’appuyer contre celles de la meurtrière.
Le système de défense avancée devant la porte du guichet est abattu vers 1763 et les murs de la cour vers 1815, date à laquelle Marc Déceneux estime également l’érection des contreforts présents encore à l’heure actuelle sur les courtines de la haute cour à l’extérieur de la ville. Un lavis (quelque peu romantique), peint par François-Agathon du Petit-Bois, réalisé en 1807, (Album de Dinan, collection de la Bibliothèque municipale) nous montre les vestiges de cette élévation (fig. 4).
En 1822, la chemise du donjon est reconstruite sur l’emplacement de l’ancienne mentionnée sur les plans du XVIIIe siècle.Cette chemise sera détruite au début du XXe siècle, quand la ville de Dinan deviendra propriétaire des lieux.
33II. Résultats
Fig 4a Plan du château de 1775, dressé par d’Arguillon (©service du Patrimoine de la Ville de Dinan)
Plan du château en 1775 dressé par d’Arguillon (service du patrimoine de la Ville de Dinan)
Donjon et fortification de la cour, vue du sud-ouest. c Lavis de François du Petit Bois, 1807(collection Bibliothèque municipale de Dinan)
Fig 4b Donjon et fortification de la cour, vue du sud-ouest. Lavis de François du Petit Bois, de 1807 (©collection Bibliothèque municipale de Dinan)
Plan du château en 1775 dressé par d’Arguillon (service du patrimoine de la Ville de Dinan)
Donjon et fortification de la cour, vue du sud-ouest. c Lavis de François du Petit Bois, 1807(collection Bibliothèque municipale de Dinan)
34 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
1.3 Stratégies et méthodes mises en œuvre
Le diagnostic archéologique s’est déroulé du 24 Avril au 05 mai 2017, avec une équipe de trois personnes. L’emplacement des futurs aménagements est actuellement en pelouse et accuse deux pentes dont l’une assez forte.Trois sondages ont été réalisés dans l’emprise de l’opération. Ces sondages ont été positionnés en concertation avec le Service Régional de l’Archéologie et le Service Culturel de la ville de Dinan (fig. 5, 6).Fig 5 Localisation des sondages
0 10m
N
: emprise du diagnostic
: sondage
Sd 1
Sd 3
Sd 2
cachot
35II. Résultats
Echelle 1:2000 10m
N
Côtes d’Armor - Commune de Dinan Château de Dinan, plan des sondages
de la cour d’honneur, 2017 F. Lecampion - P. Leblanc
Inrap Grand-Ouest / Service Topographique région Bretagne - 37, rue du Bignon - CS67737 - 35557 Cesson-Sévigné - tél./fax : 0223360067/60 - [email protected]ège Inrap - 7, rue de Madrid - 75008 Paris - www.inrap.fr
Institut national
Inrap
Sd 1
Sd 3
Sd 2
cachot
Fig 6 Localisation des sondages sur le relevé topographique
Le premier est situé à la perpendiculaire du donjon, à l’aplomb des maçonneries encore présentes de la cour, entre le donjon et le pilier de soutènement du pont-levis.Le second est situé au-delà du pont-levis nord-est, entre le mur du donjon et la haute cour du château sous l’entrée réalisée au XVIe siècle pour relier les deux entités entre elles.Le troisième a été réalisé au centre de l’espace supposé de la cour en direction du sud-est afin de mettre au jour d’éventuelles maçonneries.
36 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
De plus une structure maçonnée et enterrée, située aux abords de la petite porte du donjon, a été relevée en photogrammétrie et positionnée sur leplan général.L’ouverture des sondages a été réalisée avec une mini-pelle mécanique de 2,5 tonnes, équipée d’un godet lisse de 1,40 m de large. La fouille et le nettoyage des vestiges ont été réalisés manuellement.
L’enregistrement des données de fouille a été fait sur des fiches papiers inspirée d’ArchéoDATA. Les vestiges mis au jour ont été relevés sur papier calque au 1/20e et photographiés. Les limites des vignettes ainsi que les axes des relevés graphiques ont été topographiées.
A l'issue de la phase d'évaluation des vestiges, toutes les tranchées et les sondages ont été rebouchés.
37II. Résultats
2.1 Le sondage 1
Ce sondage a une forme de « L », et mesure environ 5 m de long pour 2 m de large, et s’agrandit à environ 3 m de large à l’aplomb du pilier du pont-levis (fig. 6).Il a été réalisé en commençant au plus prés du donjon pour se diriger vers le pilier de soutènement du pont-levis (fig. 7).
2 Résultats
Fig 7 Vue des sondages 1 et 3 (©Inrap)
La couche de terre végétale enlevée a laissé apparaitre un creusement parallèle au mur de la cour (U.S. 1008), comblé de 2 U.S. (1009 et 1010). Ce creusement a coupé des couches de remblais (1004, 1011, 1012 et 1013), qui elles recouvraient une couche de démolition d’un sédiment sableux jaunâtre (1014) pouvant être interprété comme le liant des murs de la cour. Cette dernière couche de démolition recouvrait les restes du mur de la cour et du pilier (1015). Ces éléments témoignent d’au moins deux phases de démolition distinctes.La première phase est la démolition du mur de la cour. Elle est matérialisée par la présence de l’U.S. 1014 sur le mur 1015. Ce sédiment sableux jaunâtre est interprété comme le liant de la maçonnerie. Celui-ci, vierge de toutes pierres, est le reste de la récupération du mur lors de sa démolition. Le mobilier prélevé dans cette couche est datable du XVIe au XVIIIe. Marc Déceneux propose la date de 1815 pour la démolition des murs de la cour. La découverte de mobilier datant XVIIIe siècle n’est pas en opposition avec cette proposition de datation (fig. 8).
38 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Les remblais mis au jour au dessus de ces vestiges (1004, 1011, 1012 et 1013) sont postérieurs à la démolition du mur de la chemise du donjon au début du XXe siècle. En effet, l’U.S. 1011, dans laquelle du mobilier XVIIIe-XIXe siècle a été prélevé, est égale à L’U.S. 3006 du sondage n° 3. Cette dernière recouvre les niveaux de démolition du mur de la chemise. Cette démolition a eu lieu au début du XXe siècle, après la fermeture de la prison.Ces remblais ont été coupés par un creusement parallèle au mur de la cour. (1008). Il s’agit très probablement d’une tranchée réalisée afin de démonter
Fig 8 Plan et coupes du sondage 1
0 1m
N
66,15 m
65,62 m
65,85 m65,87 m
64,69 m
64,80 m
64,86 m
64,88 m
65,18 m
65,73 m
65,50 m65,43 m
65,20 m
65,40 m64,85 m64,56 m
1015
1014
1012
1010
1005
1009
1006 1007
1015
1011
1008
1006
1006
1006
10061006
1007
coupe SO/NE
coupe NO/SE
10071009
1014
1013
1010
1011
1012
1006 = 1015
1008
SONE
65,40 m NGF
64,90 m NGF
64,40 m NGF
1005
1001
1004
1012
1011
1013
10151014
NO SE66,62 m NGF
66,12 m NGF
65,62 m NGF
65,12 m NGF
64,62 m NGF
39II. Résultats
ce mur. Une fois cette opération terminée, le creusement a été rebouché et une partie du parement (1007) a été maçonné dessus dans la continuité du mur originel (1006), qui lui est chainé au mur du donjon. Nous pouvons observer très clairement sur le relevé de coupe ainsi que sur la photographie que cette partie du mur est postérieure au comblement de la tranchée de récupération du mur (fig. 9). De plus, lorsque nous avons nettoyé et débroussaillé le mur de la cour, il est apparu qu’une partie des pierres du mur avaient une patine différentes des autres (moins usées par le temps), que le granit employé n’avait pas la même provenance que le reste du mur (ce n’est pas une preuve en soit à la vue des différentes pierres utilisées pour l’édification du donjon), et que surtout, elles sont jointes avec du ciment. Aucun élément de datation n’a pu être prélevé dans ces deux couches de remblais pouvant préciser la datation du comblement de la tranchée de récupération. Néanmoins, par chronologie relative, cette tranchée est postérieure aux travaux de démolition de la chemise et de remblaiement de la cour.
Fig 9 Vue du sondage 1 (©Inrap)
2.2 Le sondage 2
Ce sondage a été réalisé juste au-delà du seuil du pont-levis attenant à la tour nord-est du donjon. Il mesure environ 2,20 m de large pour 3 m de long. Trois relevés en coupe ont été réalisés (fig. 10, 11, 12).A cet endroit, sous 3 couches d’un remblai terreux et hétérogène (2002, 2003, 2004) d’une quarantaine de centimètres d’épaisseur, un niveau de circulation empierré est apparu (2005). Ce niveau de circulation est constitué de pierres de tous modules posées de chant ou à plat. Un double pendage ramène l’eau de pluie en son centre, bien marqué par une ligne centrale. Ces différentes U.S. viennent s’appuyer sur le mur du donjon et de la haute cour du château (fig. 12, coupe n° 3).Une absence de pierres du niveau de circulation au sud-ouest du sondage nous a permis de fouiller sur une cinquantaine de centimètres de profondeur (fig. 12, coupe n° 1).
40 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Au nord de ce petit sondage, nous pouvons observer que le niveau de circulation empierré a été mis en place sur 3 couches de remblai. L’U.S. 2012 peut être interprétée comme une couche de remblai de construction préparatoire à la mise en place de l’empierrement 2005. Elle est constituée d’un sédiment sableux hétérogène brun à grisâtre où de la céramique des XVIIe et XIXe siècles a été prélevé.Cette couche de préparation de sol repose sur deux U.S. (2013 et 2014) et est constituée d’un sédiment sableux jaunâtre hétérogène avec quelques nodules de mortier de chaux, pour 2013, et d’un sédiment sableux jaunâtre à grisâtre, pour 2014. Toutes les deux ont de nombreux petits cailloux angulaires.
Fig 10 Vue générale du sondage 2 (©Inrap)
Fig 11 Vue du sondage 2 (©Inrap)
41II. Résultats
Fig 12 Plan et coupes du sondage 2
01m
N
2003
2007
2006
2008
2005
2015
donj
on20
16m
ur
coup
e 3
coup
e 1
coup
e 2
2005
2016
2006
2008
2005
2009
2007
2012
2014
2010
SEN
O
coup
e n°
2
68,2
4 m
NG
F
67,2
4 m
NG
F
67,7
4 m
NG
F
2005
2012
2013
2014
2013
SEN
O
coup
e n°
1
68,0
4 m
NG
F
67,0
4 m
NG
F
67,5
4 m
NG
F
2001
2001
2003
2002
2004 20
05
SEN
O
coup
e n°
3
68,0
5 m
NG
F
67,5
5 m
NG
F
42 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Ces deux U.S (2013 et 2014) peuvent peut-être être interpréter comme des niveaux de constructions (présences de mortier de chaux et de résidus de taille de pierres). Cependant, sur un si petit sondage, il serait imprudent de l’affirmer avec certitude.Nous pouvons observer aussi sur ce relevé de coupe que ces trois couches de remblai accusent un fort pendage vers le nord-ouest. Je ne puis en expliquer la cause, toujours en raison de l’étroitesse du sondage et de l’impossibilité de réaliser une fouille destructive au sein d’un monument historique. Aucun mobilier n’a été trouvé dans les U.S. 2013 et 2014. Ces trois couches de remblai s’appuient elles aussi sur le mur de la haute cour.Ce petit sondage nous a également permis de relever la stratigraphie sous le seuil du pont-levis (fig. 12, coupe n° 2). La même stratigraphie est observable sous le niveau de circulation 2005 : 3 couches de remblai identique à celles relevés en face. Toutefois, celles-ci viennent s’appuyer sur les restes d’une maçonnerie constituée de pierres liées à un mortier de chaux de couleur blanchâtre où des arrachements de pierres sont visibles (2007). Cette petite maçonnerie vient s’appuyer contre le mur de la haute cour.Une couche d’un remblai hétérogène (2009) a été déposée sur le niveau de circulation (2005) et vient s’appuyer également contre 2007 au sud-est et contre 3 pierres de tailles au nord-ouest (2008).Ces trois pierres ont été mises en place postérieurement au niveau de circulation 2005 puisque celui-ci se poursuit en dessous. Elles ne sont pas chainées au mur du donjon. Le seuil, élément le plus tardif, s’appuie contre 2008. Il est constitué de ciment.A la lecture de la chronologie relative et de la céramique mise au jour, le niveau de circulation 2005 et son remblai de préparation 2012, les 3 pierres de tailles 2008 et le seuil 2006 ne peuvent pas être antérieurs au XIXe siècle. Nous n’avons pas d’éléments de datation pour les autres U.S., si bien que la fourchette de datation est comprise entre la fin du XVIe siècle et leXIXe siècles.
2.3 Le sondage 3
Ce sondage est situé entre le sondage n° 1 et deux des contreforts de la haute cour du château édifiés au XIXe siècle. Il a une forme de « L » et mesure 6 m sur 7 m dans sa plus grande ouverture (il faut retrancher environ 12 m²non sondé).Il a été positionné à cet endroit dans le but de trouver d’éventuelles maçonneries perpendiculaires au mur de la cour qui supporte le pont-levis au départ du donjon (fig. 13, 14, 15).Dans ce sondage est apparu juste en dessous de la terre végétale (3001) une tranchée de 0,80 m de large orientée nord-ouest / sud-est (3002), dans laquelle un tuyau d’évacuation d’eau et un câble électrique ou téléphonique non gainé étaient présents (3003). Nous n’étions pas informé de ce réseau enfoui, ni les services municipaux présents d’ailleurs.Ce réseau nous a obligé à décaler nos fouilles vers le sud-ouest et a limité nos observations au sud-est de l’ouverture.Comme dans le sondage n° 1, plusieurs couches de remblais ont été identifiées.Les U.S. 3004, 3005 et 3006 sont très probablement des remblais de démolition. Ils sont constitués de sédiment hétérogène brun à jaune avec plus ou moins de blocs de pierres de tout module sur une hauteur d’environ 1,40 m. Le mobilier présents dans les U.S. 3004 et 3006 est datable des XVIIIe et XIXe siècles.Ces remblais scellent l’U.S. 3007. Cette dernière est constituée d’un sédiment sableux brun, meuble avec quelques petits blocs de pierres, où du mobilier
rése
au 3005
3006
3007
3008
3009SE
NO
66,0
7 m
NG
F
65,5
7 m
NG
F
65,0
7 m
NG
Fco
upe
1
3001
3002
3003
3004
3004
3005 30
06
3007
3008
SO
NE
67,3
9 m
NG
F
66,8
9 m
NG
F
66,3
9 m
NG
F
65,8
9 m
NG
F
65,3
9 m
NG
F
coup
e 2
N30
0330
04
3006
3008 30
0930
10
3012
3013
3013
3002
3011
coup
e 1
coup
e 2
01m
43II. Résultats
Fig 13 Plan et coupes du sondage 3
datable également des XVIIIe et XIXe siècles a été prélevé. Cette couche de remblai a comblé un creusement longitudinal perpendiculaire (3011) au mur occidental de la cour et de la courtine de la haute cour. Ce creusement mesure 1,50 m de large et peut être interprété comme une tranchée de récupération d’un mur. Celui-ci est situé à 6 m du donjon.
44 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Fig 14 Vue générale du sondage 3 (©Inrap)
Fig 15 Vue de la coupe 2 du sondage 3 (©Inrap)
Au sud-est du sondage, le remblai 3007 vient sceller un niveau de démolition (3010) du mur de la chemise du donjon (3012), édifiée en 1822 et démolie au début du XXe siècle. Ce niveau de démolition est constitué d’un sédiment sableux jaunâtre à grisâtre avec de gros blocs de pierres comparables à celles des vestiges du mur de la chemise encore en place (3012). De part et d’autre du mur de la chemise, une couche de remblai, constitué d’un sédiment sableux jaunâtre à grisâtre compact avec quelques blocs de pierres, vient s’appuyer contre lui. Ce remblai a été observé sur toute la surface du sondage (3013 = 3009 = 3008). La matrice du niveau de démolition 3010
45II. Résultats
et du remblai 3008 est identique et seule leur compacité diffère. Il est donc probable qu’ils soient contemporains. Le remblai 3008 aurait servi de niveau de circulation lors de la démolition de la chemise. La dernière phase de travaux est la récupération du mur présent dans la tranchée de récupération 3011 ; un nivellement des excavations est ensuite réalisé pour créer un niveau de circulation entre la petite porte du donjon et la promenade des anglais.
2.4 Une construction souterraine
Deux trappes de métal bien scellées dans le sol sont situées entre la porte sud-est du donjon et le seuil du pont levis de la tour nord-est de ce dernier. Elles obturent deux conduits maçonnés. L’un, vertical (4001), est le conduit d’accès à une petite pièce dont le sol est situé à 4,60 m de profondeur (62,88 m NGF) par rapport au niveau du sol actuel ; l’autre, oblique (4003), est l’ouverture à la surface du soupirail de cette pièce. La présence d’eau, qui remplissait sur une hauteur d’environ 1,40 m cette pièce souterraine, a nécessité l’utilisation d’une pompe afin d’en permettre son relevé (fig. 16, 17, 18).L’étroit conduit vertical mesure 0,64 m sur 0,69 m. Il donne accès au bout d’un petit couloir, d’à peine 0,30 m de long, à une pièce rectangulaire de 2,45 m sur 2,80 m, dont l’arête de la voûte en berceau brisé est à 3,52 m du sol. Le soupirail est situé sur le mur nord-est de la pièce ; la base de son ouverture est à 2,65 m par rapport au niveau du sol et forme un trapèze aux dimensions d’environ 0,65 m x 0,40 m x 0,37 m.Adossée et en partie chainée au mur sud-ouest se trouve une maçonnerie montée sur de grosses dalles (4008) surplombant une excavation (4012).
plan
: vide
projection de la latrinesur le mur sud-ouest (2)
: vide
projection (1)
projection (2)
0 2m
relevé du mur nord-est
0 2m
projection de la latrinesur le mur sud-est (1)
relevé du mur sud-est
N
67,48 m NGF
62,88 m NGF
62,88 m NGF
62,88 m NGF62,88 m NGF
4001
4003
40044002
4009
4002
4004
4009
4011
4011
4005
4008
4012
4010
4002
4004
4009
4011
4005
4008
4010
4005
4007
4006
4008
4008
4005
4009
4003
4003
4001
4002 4004
4007
4006
4007
4006
4008
4011
4004
4005
4009
Fig 16a Relevés du cachot
46 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
plan
: vide
projection de la latrinesur le mur sud-ouest (2)
: vide
projection (1)
projection (2)
0 2m
relevé du mur nord-est
0 2m
projection de la latrinesur le mur sud-est (1)
relevé du mur sud-est
N
67,48 m NGF
62,88 m NGF
62,88 m NGF
62,88 m NGF62,88 m NGF
4001
4003
40044002
4009
4002
4004
4009
4011
4011
4005
4008
4012
4010
4002
4004
4009
4011
4005
4008
4010
4005
4007
4006
4008
4008
4005
4009
4003
4003
4001
4002 4004
4007
4006
4007
4006
4008
4011
4004
4005
4009
Fig 16b Relevés du cachot
Celle-ci, pour reprendre le terme employé par Marc Déceneux, sera nommée plateforme (4005). Cette plateforme donc, comporte un siège de latrine (4006) donnant directement sur la fosse maçonnée. Cette plateforme mesure 0,74 m de large sur 1,03 m de long et 0,93 m de haut par rapport aux dalles.
47II. Résultats
mur nord-est
mur nord-ouest
mur sud-ouest
mur sud-est
sol
voute
0
2m
2m
N
Fig 17 Relevé photogrammétrique du cachot
48 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
0 10m0 10m
67,49 m NGF67,48 m NGF67,48 m NGF
62,88 m NGF
64,36 m NGF
Fig 18a Coupe du cachot et du donjon : tour nord-est du donjon
49II. Résultats
0 10m0 10m
67,49 m NGF67,48 m NGF67,48 m NGF
62,88 m NGF
64,36 m NGF
Fig 18b Coupe du cachot et du donjon : corps central du donjon
50 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Les dalles supportant la plateforme ainsi que la dalle du siège de la latrine sont chainées aux murs de la pièce (mur sud-ouest et nord-ouest) prouvant ainsi la contemporanéité de la réalisation. Au nord-est, celles-ci reposent directement sur le sol de la pièce. Deux d’entres elles paraissent avoir été brisées postérieurement à leurs mises en place, peut être afin de découvrir ce qu’il y avait en dessous ou de mettre en place un câble ou tige en fer dans le mur sud-ouest : l’observation a été rendue difficile puisqu’il faut se mettre à plat ventre sur le sol et glisser sa tête sous la plateforme dans la fosse où l’eau est remontée immédiatement après son pompage. La fosse est remplie de fragments de pierres de tout module ainsi que de détritus plus récents.
Une photographie réalisée à l’intérieur de la fosse vers le sud-ouest nous a montré que le mur sud-ouest semble avoir été construit sur un encorbellement réalisé à partir des fondations du donjon. Si c’est vraiment le cas, cela pourrait prouver la contemporanéité de construction entre cette pièce souterraine et le donjon. Nous n’avons observé aucun conduit aboutissant dans cette fosse et provenant des latrines du donjon (toutes situées sur le mur opposé) comme le suggère Marc Déceneux - mais il faudrait descendre dans la fosse pour en être certain.Les autres dalles semblent elles aussi brisées ou n’ont simplement pas été taillées pour leurs mises en place ; cette seconde hypothèse semble plausible du fait que la dalle mise en place à l’angle ouest de la pièce a été installée telle quelle. Le plan de fracture de la dalle est antérieur à sa mise en place dans la maçonnerie du mur.La dalle du siège de la latrine déborde largement de la plateforme, sa conception est identique au siège des latrines présent dans le donjon. Ce siège de latrine est bien réalisé. Un chanfrein est présent rendant plus confortable l’utilisation de la latrine. Il est vraisemblable que ce siège ait été installé en remploi dans cette pièce ; d’une part, parce qu’il est brisé sur sa face nord-est et, d’autre part, parce qu’il déborde d’une vingtaine de centimètres de la plateforme. Nous sommes peut-être là en présence d’un accident dechantier : lors de la taille de la dalle, lors du déplacement ou de la mise en place de cette pierre.La fonction de cette pièce souterraine est sujet à polémique : certains, comme Véronique Burnod-Saudreau, y voient une citerne (Burnod-Saudreau 1985 : 20-25), d’autres comme Marc Déceneux y voient un cachot (Déceneux 2005, 2ème partie : 31-34). La seconde hypothèse semble la plus plausible : en effet, il apparait que la construction de ce cachot est contemporaine de celle du donjon puisque leurs murs sont chainés entre eux ainsi que ceux de la plateforme et de la latrine ; et la présence d’une latrine dans une citerne est inconcevable. De plus, d’après Marc Déceneux, de telles constructions sont présentes au Mont-Saint-Michel (Gout 1910 : 310), à Hédé (Déceneux 2005, 1ère partie) et à Pierrefonds (Violet-Le-Duc 1854-1868, T.VI : 453).
51II. Résultats
3.1 Présentation générale du mobilier
Le mobilier qui a été récupéré provient principalement de remblais qui semblent correspondre à la transformation du donjon en prison au XVIIIe siècle jusqu’à son abandon au XIXe siècle (voir les tableaux d’inventaires du mobilier, en annexe). Le mobilier est très fragmenté et pas toujours identifiable. Il se compose de nombreux fragments de céramiques (582 restes dont 78 bords, 51 fonds et 22 anses), des éléments architecturaux en terre cuite (dont une brique et de probables tuiles), ainsi que des objets du quotidien dont des bouteilles en verre (10 tessons) et des pipes en terre blanche (12 fragments, fig. 19). Des pipes en terre ont été produites à Locmaria (Quimper) à partir de 1699 par le maître pipier Jean-Baptiste Bousquet (Le Stum, Verlingue 2003).
3 Etudes (E. Coffineau, Inrap)
Fig 19 Talon, tige et fourneau de pipes (U.S. 2002) (©E. Coffineau, Inrap)
Les céramiques des XVIIIe et XIXe siècles sont répertoriées et identifiées selon les normes de classification d’Alban Horry, qui a publié ses travaux sur la vaisselle moderne et contemporaine utilisée quotidiennement en Rhône-Alpes (Horry 2015). Les poteries retrouvées lors du diagnostic s’inscrivent dans un contexte de changement des habitudes et des coutumes alimentaires.
52 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
US Catégorie NR Bords Fonds Anses Panses
1004
Décorée 1 / 1 / /
Grès 1 / / / 1
Faïence 2 / 1 / 1
Glaçurée 3 1 1 / 1
Commune 7 / / / 7
1011 Commune 1 / 1 / /
1012Faïence 1 1 / / /
Commune 5 / / 1 4
1014Grès 1 / / / 1
Commune 1 / 1 / /
2002
Décorée 3 1 / / 1
Grès 18 2 / / 16
Faïence 11 3 1 / 5
Glaçurée 25 4 1 2 13
Commune 38 2 3 2 31
2004
Décorée 9 / 2 / 1
Grès 17 / 1 1 15
Faïence 18 5 / / 13
Glaçurée 9 3 1 / 4
Commune 47 1 1 / 46
2012
Faïence 2 1 / / 1
Glaçurée 6 3 / 1 2
Commune 14 1 / 2 11
2013 Commune 4 / / / 4
3004
Décorée 31 7 3 2 12
Grès 30 3 2 / 21
Faïence 38 10 6 / 22
Porcelaine 2 / 1 / /
Glaçurée 43 11 3 1 25
Commune 148 10 11 7 120
3006 Commune 19 2 4 / 13
3007
Décorée 3 2 1 / /
Grès 1 1 / / /
Commune 8 1 / 2 5
3009Faïence 1 / 1 / /
Décorée 1 1 / / /
3013
Grès 4 / 1 / /
Faïence 1 / 1 / /
Glaçurée 1 / 1 / /
Commune 7 2 1 1 3
Fig 20 Répartition par U.S. des différentes catégories de céramique
NR Bords Fonds Anses Panses
87 22 7 4 45
Fig 21 Etat de la céramique glaçurée
3.2 La céramique moderne et contemporaine
La céramique moderne et contemporaine est souvent très fragmentée regroupée par catégorie, selon leurs caractéristiques techniques (fig. 20).
• La céramique glaçurée
Ce sont majoritairement des productions à pâte brun-orangé (fig. 21, 22).
53II. Résultats
U.S. 3004 - vase 23
U.S. 3004 - vase 29
U.S. 3004 - vase 28
U.S. 2004 - vase 13
U.S. 2012 - vase 35
U.S. 2012 - vase 44
U.S. 2012 - vase 43
U.S. 2004 - vase 47
U.S. 2004 - vase 48
U.S. 2004 - vase 46
U.S. 2002 - vase 14
U.S. 2002 - vase 16
0 15cm
Ech 1:3
U.S. 2002 - vase 15 U.S. 3004 - vase 27
Fig 22 Céramiques glacurées des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap)
Ces céramiques sont glaçurées au plomb. Elles connaissent leur pleine expansion au XVIIe siècle. Elles sont destinées à tout type de vase : ceux à usage culinaire allant au feu (marmites, des coquemars, lèchefrites, poêlons et poêles), ceux pour réchauffer et servir à table (assiettes, plats et écuelles), et aux vases à liquide (pichets cruches gourdes).
54 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
NR Bords Fonds Anses Panses
48 11 7 2 13
Fig 23 Etat de la céramique décorée
Les exemplaires les plus anciens, d’époque moderne, sont deux lèvres à col court, avec une lèvre arrondie qui est dotée d’une gouttière interne (fig. 22, vases 23, 43 et 44). Elles peuvent appartenir à des pots (Labaune-Jean 2009 : 417) ou des marmites à fond lenticulé datant des XVIIe-XVIIIe siècles trouvées sur le site du Park Ar Lann - Tranche 2 à Ergué Gaberic dans le Finistère (Coffineau 2015 : 89-98). Les autres poteries, datant des XVIIIe-XIXe siècles ont une glaçure plombifère brun-noir plus ou moins épaisse et couvrante. Ce sont principalement des grandes bassines ou jattes (fig. 22, vases 13, 28 et 29) et des coupes à lèvre simple en bourrelet (fig. 22, vases 14, 16, 27, 35 et 46) qui peut être dotée d’une ou deux oreilles (fig. 22, vase 15). L’une d’entre-elles est gravée (fig. 22, vase 14). Enfin, un couvercle et une lèvre d’une cafetière, datant du XIXe siècle, viennent clore le corpus (fig. 22, vases 47 et 48). Ce sont des productions à pâte rouge pourvues d’une glaçure couvrante et épaisse de couleur brun-noir.
• La céramique décorée
Elle est principalement de type « engobée rouge » ou « engobée jaune » (fig. 23, 24). C’est une catégorie qui est très présente au XVIIIe siècle. A cette période, les décors ont tendance à être moins soignés, à l’aide d’une barbotine épaisse de couleur rouge ou jaunâtre associé à des tâches d’oxyde de cuivre de couleur verte. Les motifs sont souvent des végétaux et des fleurs stylisées.Les vases présents sont des coupes à tenons, des écuelles à oreille, qui tendent à s’incurver au XVIIIe siècle (fig. 24, vases 18 et 19). Les fonds recensés ont un pied annulaire (fig. 24, vase 10) et les lèvres ont un bourrelet simple (fig. 24, vases 03, 18, 19, 41 et 42). De rares fragments sont des importations à pâte blanche ayant un décor à effet jaspé (une panse dans l’U.S. 1004 et une panse dans l’U.S. 3004, non figurées) ; des coulures ou tacheté de couleur jaune, brune et verte (présentes au XVIIe siècle jusqu’à la fin du XVIIIe siècle) sont présentes sur la surface interne des tessons.Ces céramiques vernissées aux décors plus abstraits connaissent un essor au XVIIe siècle et se maintiendront jusqu’au début du XIXe siècle. Au XIXe siècle, des assiettes et des coupes sont des importations à pâte très fine blanche dotées d’une glaçure plombifère transparente. Ce sont des productions provenant de Sarreguemines (Moselle), Choisy (Haute-Savoie), Creil-Montereau (Seine-et-Marne) ou de Gien (Loiret), durant la première moitié du XIXe siècle.
U.S. 3007 - vase 41 U.S. 3007 - vase 42 U.S. 2004 - vase 10
Céramiques décorées engobées
U.S. 2002 - vase 03
Diagnostic 2017 : DINAN (22) - Cour d’honneur du Château. Céramiques des XVIIIe- XIXe s.
0 15cm
Ech 1:3
U.S. 2004 - vase 18 U.S. 3004 - vase 19
Fig 24 Céramiques décorées engobées des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap)
55II. Résultats
• Le grès
Les ustensiles en grès sont principalement originairse des centres de potiers normands du Bessin, du nord Cotentin et de Domfront (Bertaux 1993 : 15). Ce sont des grès aux teintes sombres dont leur couleur varie du brun au gris foncé (Bocquet-Liénard et al., 2009).Cette catégorie comporte des vases à liquide employés pour le stockage et pour la boisson (fig. 25, 26). Les céramiques les plus anciennes sont originaires de Normandie. Elles datent de la période moderne. Ce sont des fragments de petites coupes à boire ou des fioles - un fond dans l’U.S. 1004, non figuré et une panse (fig. 26, vase 02) -, et des bouteilles - trois bords (fig. 26, vases 33 et 36). Les autres vases recensés, datant des XVIIIe-début XIXe siècles, sont des pichets (fig. 26, vases 04 et 32) et un fond épais (fig. 26, vase 38). A l’exception du vase 04, ce sont des productions qui peuvent être originaires des officines de Quimper, de La Borne (département du Cher) ou de La Puisaye (Yonne).
NR Bords Fonds Anses Panses
72 6 4 1 54
Fig 25 Etat des grès
U.S. 2012 - vase 34
U.S. 2002 - vase 04
U.S. 3013 - vase 39
U.S. 3013 - vase 38
U.S. 3007 - vase 37
U.S. 3013 - vase 40
grès
commune
U.S. 1014 - vase 02 U.S. 3004 - vase 33
U.S. 2002 - vase 09U.S. 3004 - vase 25
U.S. 3004 - vase 24
U.S. 3004 - vase 27
U.S. 3004 - vase 32 U.S. 3007- vase 36
0 15cm
Ech 1:3
0 15cm
Ech 1:3
U.S. 3004 - vase 26
Fig 26 Productions en grès des XVIe-XIXe siècles(©E. Coffineau, Inrap)
• La faïence
Après avoir été un produit de luxe durant la période moderne, la faïence se démocratise à partir du XVIIIe siècle. C’est la période où la faïence blanche connait un engouement important et où la faïence culinaire peu couteuse à « cul noir » fait son apparition et connait son expansion au XIXe siècle. Cette dernière a comme particularité d’avoir une pâte rouge et un revêtement externe réalisé au brun ou violet de manganèse (Horry 2015 : 93-109). Les faïences présentes dans la cour d’honneur du Château sont des productions à pâte fine blanche auquel on a ajouté du silex réduit en poudre, ou à pâte calcaire jaunâtre ou de couleur beige-orangée (fig. 27, 28). Elles sont couvertes d’un émail blanc et opaque, plus ou moins brillant. Il est difficile d’attribuer cette vaisselle à une manufacture précise en raison de l’absence d’estampilles et de l’existence d’un grand nombre de manufactures qui ont exportées dans toute la France. De plus, les potiers et leur savoir-faire circulent. C’est le cas du faïencier Pierre Bellevaux, venant de Rouen, qui a travaillé à la faïencerie de Locmaria (Morbihan), au XVIIIe siècle. Il introduisit des registres décoratifs normands à la faïence de Quimper (Le Stum, Verlingue 2003). Le répertoire est varié et majoritairement dépourvu de décor. Il se compose essentiellement d’assiettes à marli (fig. 28, vases 17, 20, 21 et 31), d’assiettes creuses (fig. 28, vases 08 et 12), de deux plats à godrons (fig. 28, vase 06) ainsi que d’un petit récipient à onguent (fig. 28, vase 05) et de pots destinés à l’hygiène (fig. 28, vases 11 et 22).
NR Bords Fonds Anses Panses
72 6 4 1 54
Fig 27 Etat de la faïence
56 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
U.S. 2002 - vase 06
U.S. 2004 - vase 12
U.S. 2004 - vase 17
U.S. 2004 - vase 11
U.S. 1004 - vase 01
U.S. 2002 - vase 07
U.S. 2002 - vase 08
U.S. 3004 - vase 22
U.S. 3004 - vase 20
U.S. 3004 - vase 31
U.S. 3004 - vase 21
U.S. 3004 - vase 23
U.S. 2002 - vase 05
U.S. 3004 - vase 30
0 15cm
Ech 1:3
Fig 28 Faïences des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap)
Les seuls fragments décorés sont une assiette ou un plat entouré d’un filet bleu (fig. 28, vase 08) et trois tasses.Les vases ont un décor polychrome peint à effet marbré (fig. 28, vases 01 et 07). Enfin, une coupe à oreille de type « cul noir » (fig. 28, vase 30) vient compléter le corpus.
57II. Résultats
• La porcelaine
Très rare au XVIIIe siècle la porcelaine fait son entrée sur la table au XIXe siècle. Elle est introduite en France par le biais des échanges commerciaux de La Compagnie française pour le commerce des Indes orientales qui est une entreprise coloniale française créée par Colbert en 1664. Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce internationalavec l'Asie.Le fond (fig. 29) qui a été trouvé est trop fragmenté pour pouvoir l’identifier.
• La céramique commune
Ce sont des productions à pâte siliceuse dont leur teinte varie de l’orange au brun ou de couleur grise en mode de cuisson réductrice. Elles sont trop fragmentées pour pouvoir être identifiées précisément (fig. 30, 31). L’approvisionnement se fait principalement auprès des centres de production de la région, en particulier, auprès de Saint Jean La Poterie, Lamballe (Fichet de Clairfontaine et al. 1996), Dinan. Ces productions sont principalement des vases à fond plat (fig. 31, vase 24) pouvant être dotés d’une perforation au centre (fig. 31, vase 39). Les bords appartiennent à des pots (fig. 31, vase 25), des marmites (fig. 31, vases 09, 34 et 40) et des jattes et à des jattes (fig. 31, vases 26 et 27) pouvant être pourvues d’une ou plusieurs anses. Un bord de pot horticole (fig. 31, vase 37) et de tuyau (fig. 31, vase 27) sont aussi présents.
NR Bords Fonds Anses Panses
2 / 1 / /
Fig 29 Etat de la porcelaine
NR Bords Fonds Anses Panses
2 / 1 / /
Fig 30 Etat de la céramique commune
U.S. 2012 - vase 34
U.S. 2002 - vase 04
U.S. 3013 - vase 39
U.S. 3013 - vase 38
U.S. 3007 - vase 37
U.S. 3013 - vase 40
grès
commune
U.S. 1014 - vase 02 U.S. 3004 - vase 33
U.S. 2002 - vase 09U.S. 3004 - vase 25
U.S. 3004 - vase 24
U.S. 3004 - vase 27
U.S. 3004 - vase 32 U.S. 3007- vase 36
0 15cm
Ech 1:3
0 15cm
Ech 1:3
U.S. 3004 - vase 26
Fig 31 Productions communes des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap)
3.3 Conclusion pour l'étude mobilier
Le mobilier moderne et contemporain issu du diagnostic de la cour d’honneur du château de Dinan s’inscrit dans la mouvance d’un changement des pratiques alimentaires et culinaires.
58 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
C’est à partir de l’époque moderne que se multiplient les récipients en terre cuite, facilité par l’apport de nouveautés techniques dont ont bénéficiés les ateliers de potiers français. Cette diversité, apparue au XVIIe siècle dans les milieux aisés, gagne les foyers les plus modestes. La faïence apparait sur toutes les tables, et les poteries vernissées sont présentes en masse.Le répertoire se diversifie avec la multiplication des marmites, des pots, ainsi que des assiettes plates et creuses et les vases destinés à l’hygiène. Cette augmentation du nombre de poteries s’accompagne d’une circulation des productions sur tout le territoire.Le XIXe siècle correspond à la pleine expansion des produits manufacturés venant des différentes régions de France. Le mobilier trouvé lors du diagnostic est un témoignage intéressant de la vie quotidienne de ces époques récentes. Il reste pour l'heure, à approfondir l’origine des productions, les réseaux commerciaux en milieu urbain et dans les différents contextes sociaux.
59II. Résultats
Le diagnostic réalisé dans la cour d’honneur du château de Dinan a montré dans le sondage 1 des niveaux de démolitions ainsi que les restes de maçonnerie du mur du pilier sud-ouest du pont-levis de la cour. Les niveaux de démolitions sont datables des XIXe et XXe siècles.Le sondage 2 a dévoilé un niveau de circulation empierré datable duXIXe siècle.Le sondage 3 a permis de mettre au jour, sous des couches de démolition, le mur de la chemise du donjon, édifié en 1822 et abattu au début du XXe siècle, ainsi que la tranchée de récupération d’un mur parallèle à l’axe sud-ouest/nord-est du donjon et situé à environ 6 m de celui-ciEnfin, pour la première fois, des relevés graphiques, photogramétriques et topographiques ont été réalisés au sein du cachot enterré, situé dans la cour d’honneur. Ce cachot nous a paru contemporain de la constructiondu donjon.
4 Conclusion
60 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Bibliographie
• Bibliographie générale
Gesret 1998GESRET (S.) - Les remparts de Dinan. Guingamp, éditions de la Plomée, 1998, 1 vol, 386 p.
Déceneux 2005DECENEUX (M.) - Donjon de Dinan, Etude historique, archéologique et fonctionnelle. Rennes (bibliothèque du S.R.A. de Bretagne), inédit, 2005.
• Webographie
http://atlas.patrimoines.culture.fr
https://www.geoportail.gouv.fr
• Bibliographie de l’étude mobilier
Bertaux 1993BERTAUX (J.-J.) - De l’usuel à l’inutile : poterie de Normandie XVIIIe-XXe s. Caen, publication du Musée de Normandie n°11, 134 p.
Bocquet-Liénard et al. 2009BOCQUET-LIENARD (A.), FLAMBRAD-HERICHER (A.-M.) - « La vaisselle céramique en Normandie du XIVe au XVIe siècle », In : F. RAVOIRE, A. DIETRICH (dir.), La cuisine et la table dans la France de la fin du Moyen-Age : contenus et contenants du XIVe au XVIe siècle. Caen, CRAHM, pp. 215-248.
Coffineau 2015COFFINEAU (E.) - « Etude des céramiques modernes », In : E. ROY, Quimper (Finistère), ZAC de Kerlic Tranche n°2, Rapport de diagnostic archéologique. Cesson-Sévigné, INRAP Grand-Ouest, 2015, pp. 89-93.
Horry 2016 HORRY (A.) - Poteries du quotidien en Rhône-Alpes aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles. Un panorama des techniques, des formes et des décors. DARA, 43, 2016, 450 p.
Labaune-Jean 2009LABAUNE-JEAN (F.) - « Le vaisselier rennais du XVe au XVIIe siècle », In : F. RAVOIRE, A. DIETRICH (dir.), La cuisine et la table dans la France de la fin du Moyen Âge : contenus et contenants du XIVe au XVIe siècle, actes du colloque de Sens (8-10 janvier 2004). Caen, Publications du CRAHM, 2009, pp. 411- 424.
Fichet de Clairfontaine et al. 1996FICHET DE CLAIRFONTAINE (F.) (dir.) - Ateliers de potiers médiévaux en Bretagne. Document d’Archéologique Française, n°55, 1996, 168 p.
Le Stum, Verlingue 2003LE STUM (P.), VERLINGUE (B.-J.) - Encyclopédie de céramiques de Quimper, tome 1. Editions de la Reinette, 2003, 252 p.
Poulet 2000POULET (M.) - Poteries et potiers de Puisaye et du val de Loire, XVIe-XXe siècle. 2000, 271 p.
61II. Résultats
Liste des figures
Fig 1 Localisation de l’opération sur fonds topographique (©IGN-Scan25), et plan de situation (©C.B.-DPLG-ACMH) 28Fig 2 Carte géologique de Dinan (©BRGM) 29 Fig 3a Plan du château de 1701, dréssé par Garengeau (service du Patrimoine de la Ville de Dinan) 31Fig 3b Plan du château de 1711, dréssé par Garengeau (service du Patrimoine de la Ville de Dinan) 32Fig 4a Plan du château de 1775, dressé par d’Arguillon (service du Patrimoine de la Ville de Dinan) 33Fig 4a Donjon et fortification de la cour, vue du sud-ouest. Lavis de François du Petit Bois, de 1807 (collection Bibliothèque municipale de Dinan) 33Fig 5 Localisation des sondages 34Fig 6 Localisation des sondages sur le relevé topographique 35Fig 7 Vue des sondages 1 et 3 (©Inrap) 37Fig 8 Plan et coupes du sondage 1 38Fig 9 Vue du sondage 1 (©Inrap) 39Fig 10 Vue générale du sondage 2 (©Inrap) 40Fig 11 Vue du sondage 2 (©Inrap) 40Fig 12 Plan et coupes du sondage 2 41Fig 13 Plan et coupes du sondage 3 43Fig 14 Vue générale du sondage 3 (©Inrap) 44Fig 15 Vue de la coupe 2 du sondage 3 (©Inrap) 44Fig 16a Relevés du cachot 45Fig 16b Relevés du cachot 46Fig 17 Relevé photogrammétrique du cachot 47Fig 18a Coupe du cachot et du donjon : tour nord-est du donjon 48Fig 18b Coupe du cachot et du donjon : corps central du donjon 49Fig 19 Talon, tige et fourneau de pipes (U.S. 2002) (©E. Coffineau, Inrap) 51Fig 20 Répartition par U.S. des différentes catégories de céramique 52Fig 21 Etat de la céramique glaçurées 52Fig 22 Céramiques glaçurées des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap) 53Fig 23 Etat de la céramique décorée 54Fig 24 Céramiques décorées engobées des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap) 54Fig 25 Etat des grès 55Fig 26 Productions en grès des XVIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap) 55Fig 27 Etat de la faïence 55Fig 28 Faïences des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap) 56Fig 29 Etat de la porcelaine 57Fig 30 Etat de la céramique commune 57Fig 31 Productions communes des XVIIIe-XIXe siècles (©E. Coffineau, Inrap) 57
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Inventaires techniques
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Inventaire des photographies
N° Référence Sujet
1 3191 emprise avant le diagnostic
2 3192 sondage 1 avant tranchée
3 3193 relevé 3D
4 3194
5 3195
MR 1006/1007, US 10096 3196
7 3197
8 3198
détail US 1005,1009, 10109 3199
10 3200
11 3201 1ère photo citerne
12 3202 latrine dans citerne
13 3203
14 3204traces de coffrage de la voute, citerne15 3205
16 3206
17 3207 soupirail de la citerne
18 3208 maçonnerie dans la citerne
19 3209 flou
20 3210
détail sous la latrine21 3211
22 3212
23 3213 flou
24 3214 gravats/détritus sous la latrine
25 3215 traces de coffrage de la voute, citerne
26 3216
27 3217
sd1 en cours28 3218
29 3219
30 3220
flou31 3221
32 3222
33 3223
US 1007, 1016,1014…
34 3224
35 3225
37 3227
38 3228sd 1E coupe partiel US 1001, 1004, 1011, 101339 3229
40 3230
41 3231 sd 1N coupe US 1007, 1009
42 3232 sd 1N coupe US 1007, 1009, ...
43 3233
44 3234
vue Gale sd 1, vue du S/E45 3235
46 3236
47 3237
N° Référence Sujet
48 3238 1014 en cours de fouille
49 3239 relation donjon/sd 1
50 3240
51 3241 vue gale en cours de diagnostic
52 3242
53 3243
flou54 3244
55 3245
56 3246
sd 2 en cours
57 3247
58 3248
59 3249
60 3250
61 3251
62 3252
sd 2, US 200563 3253
64 3254
65 3255 sd 2 US 2014
66 3256sd 2, coupe 1, vue du sud/ouest67 3257
68 3258
69 3259 sd 2, coupe 1
70 3260
71 3261sd 2, coupe 1, vue du sud/ouest72 3262
73 3263
74 3264
sd 2, coupe 2, vue du nord/est75 3265
76 3266
77 3267 sd 2, coupe 1-2, vue verticale
78 3268
79 3269 sd 2, Gale, vue de l'est
80 3270
81 3271 flou
82 3272 sd 2, vue presque verticale
83 3273
sd 3, en cours84 3274
85 3275
86 3276 sd 2, coupe 3
87 3277 sd 2, vue Gale, vue du sud/est
88 3278 sd 3, apparition réseau inconnu
89 3279
90 3280 sd 2, vue Gale, vue du sud/est
91 3281 sd 2, coupe 3
92 3282 flou
93 3283 sd 3, coupe nord, réseau
N° Référence Sujet
94 3284
sd 3, coupe nord, réseau95 3285
96 3286
97 3287
98 3288sd 2, coupe 2, vue du nord/est, mur donjon99 3289
100 3290
101 3291 sd 2, vue du nord/est
102 3292 relation 2008/donjon, vue du nord/est
103 3293 relation 2006, 2008/donjon vue de l'est
104 3294
105 3295
vue mur donjon
106 3296
107 3297
108 3298
109 3299 sd 2, cp 1, vue du sud/ouest
110 3300 détail empierrement sd 2
111 3301
112 3302 sd 3, remblai vue du sud/ouest
113 3303
114 3304 sd 3, coupe 2
115 3305
116 3306 sd 3, vue du nord/est
117 3307sd 3, détail effondrement mur 3012118 3308
119 3309
120 3310
mur 3012 en cours de fouille121 3311
122 3312
123 3313
sd 3, vue Gale du sud124 3314
125 3315
126 3316 vue "verticale" sd 1 et 3
127 3317 vue "verticale" du sd 3
128 3318 vue "verticale" sd 1 et 3
129 3319
130 3320 vue donjon/sd 1
131 3321 vue "verticale" du sd 3
132 3322
vue Gale sd 2
133 3323
134 3324
135 3325
136 3326
sd 3, détail effondrement mur 3012
137 3327
138 3328
65III. Inventaires techniques
N° Référence Sujet
139 3329
sd 3, détail effondrement mur 3012
140 3330
141 3331
142 3332
143 3333
144 3334
sd 3, vue Gale du sud145 3335
146 3336
147 3337rebouchage diagnostic
148 3338
Inventaire des minutes de terrain
Minute plan/coupe Echelle
1 plan sondage 1 1/20ème
2 coupes 1 et 2 sd 1 1/20ème
3 plan et coupes sd 2 1/20ème
4 coupes 1 et 2 sd 3 1/20ème
5 plan sondage 3 1/50ème
6 croquis métré du cachot 0
66 Inrap · Rapport de diagnostic Bretagne, Côtes-d'Armor, Dinan, Cour d'honneur du Château
Inventaire de la terre cuite
Inventaire de la céramique
Us NR Descriptif Datation Référence cadastrale
Bac
1004 14 1 lèvre, 1 fond et 1 panse glaçurés; 1 fond d'assiette et 1 panse de faïences; 7 panses à pâte siliceuse; 1 panse en grès
XVIIIe siècle AR-246p 1
1011 1 fond glaçuré XVIIIe-XIXe siècle AR-246p 1
1012 6 1 anse rubanée d'un pot à cuire et 2 panses à pâte siliceuse; 1 panse glaçurée; 1 lèvre d'assiette en faïence blanche
XVIIIe siècle AR-246p 1
1014 2 1 fond perforé à pâte siliceuse et 1 fond en grès d'un flacon ou d'une fiole XVIe-XVIIIe siècle AR-246p 1
2002 95 1 bord de bouteille, 2 lèvres de pichets et 16 panses en grès; 1 lèvre et 1 fond de coupes engobées; 2 bords d'assiettes ou de plats,1 bord de coupe, 1 fond de pot à onguant et 5 panses de faïences; 1 bord de jatte ou marmite, 1 lèvre de pot, 2 fonds, 2 anses et 31 panses à pâte siliceuse; 2 panses glaçurées; 2 lèvres, 3 fonds, 2 anses et 31 panses à pâte siliceuse
XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2004 100 2 fonds de coupes et 1 panse engobés; 1 bord de pot, 1 fond et 45 panses à pâte siliceuse; 1 terrine, 3 lèvres et 5 panses glaçurés; 1 couvercle; 1 bord de pot de chambre, 2 lèvres, 1 assiette et 13 panses de faïences; 2 fonds, 1 col et 15 panses en grès
XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2012 22 4 lèvres, 1 col, 1 anse et 1 panse glaçurées de pots à cuire ou marmites; 1 bord de pot à cuire, 2 anses et 9 panses à pâte siliceuse; 1 lèvre, 1 bord de coupe de faïences; 1 bord de plat en faïence noire et 1 lèvre en porcelaine blanche
XVIIe-XIXe siècles AR-246p 2
2013 4 panses à pâte siliceuse XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
3004 148 6 bords et 2 fonds assiettes, 1 bord de coupe, 4 lèvres et 3 fons dont 2 de pots de chambre, 1 fond plat en faïence; 1 fond en porcelaine; 7 bords, 3 fonds et 12 panses de coupes engobées; 2 bords de terrines, 5 bords de coupes, 4 lèvres dont 2 de pots à cuire,1 anse, 3 fonds et 25 panses glaçurées; 6 lèvres, 4 bords de terrines, 7 anses, 11 fonds et 120 panses à pâte siliceuse; 1 bord de bouteille ou de gourde, 1 bord de pichet, 1 lèvre, 2 fonds et 21 panses en grès
XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 3
3006 19 2 lèvres, 4 fonds dont 1 avec pied de chauffe-plat et 13 panses à pâte siliceuse XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
3007 12 2 bords de coupes et 1 panse engobées; 1 bord de cruche ou pichet en grès; 5 fragments d'un pot horti-cole; 2 anses et 1 panse à pâte siliceuse
XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
3009 1 fond d'assiette en faïence XIXe siècles AR-246p 2
3013 13 1 fond et 3 panses en grès; 1 panse glaçurée; 1 fond plat d'assiette en faïence blanche; 1 bord de cruche, 2 fonds, 1 anse et 3 panses à pâte siliceuse
XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
Us NR Descriptif Datation Référence cadastrale
Bac
1004 1 fragment de tuile plate? XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2002 3 fragments de 2 pipes en terre blanche (2 tiges avec talon et fourneau) XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2004 4 3 fragments de tuyaux de pipes en terre blanche et 1 fragment scorifié XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2012 1 fragment doté d'une glaçure mouchetée verte XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
3004 9 7 fragments de tuyaux de pipes en terre blanche et 2 fragments de tuile? XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 3
3006 1 fragment de tuile plate? XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
3009 1 brique marquée XIXe siècle AR-246p 2
3013 1 fragment de tuyau de pipe et terre blanche XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
67III. Inventaires techniques
Inventaire de l'os
Us NR Descriptif Datation Référence cadastrale
Bac
2004 1 fragment d'os animal XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2012 3 fragments d'ossements animaux dont une côte XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
3004 1 fragment de crâne humain XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 3
Inventaire du métal
Us NR Descriptif Datation Référence cadastrale
Bac
2004 1 élément de ferrure en fer (porte?) XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
Inventaire du lithique
Us NR Descriptif Datation Référence cadastrale
Bac
2004 1 galet ayant chauffé XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
Inventaire du verre
Us NR Descriptif Datation Référence cadastrale
Bac
1014 1 fragment de verre plat brun irisé XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2002 7 4 fragments de bouteilles vert foncé, 2 fragments de panses vert et 1 fragment de vitre transluscide XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
2004 2 fragments irisés XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 1
3004 6 1 fragment de verre à vitre transluscide, 4 panses et 1 fond bombé de flacon couleur verdâtre, XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 3
3006 1 fragment de bouteille de couleur brun-noir XVIIIe-XIXe siècles AR-246p 2
Inrap Grand Ouest37 rue du BignonCS 67 73735 577 Cesson-Sévigné
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ChronologieÉpoque médiévaleBas Moyen ÂgeTemps modernesÉpoque contemporaine
Sujets et thèmesÉdifice militaireBâtimentVoirie
MobilierCéramiqueObjet métalliquePipeT.C.A.Verre
sous la direction de
Fabrice Lecampion
Inrap Grand Ouest
Novembre 2017
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Bretagne, Côtes-d’Armor, Dinan,Cour d’honneur du Château
Diagnostic archéologiqueCour d’honneur du Château
Diagnostic archéologique Dinan - Cour d’honneur du Château
Le diagnostic réalisé dans la cour d’honneur du château de Dinan a montré, dans le sondage 1, des niveaux de démolitions ainsi que les restes de maçonnerie du mur du pilier sud-ouest du pont-levis de la cour. Les niveaux de démolitions sont datables des XIXe et XXe siècles.Le sondage 2 a dévoilé un niveau de circulation empierré datable du XIXe siècle.Le sondage 3 a permis de mettre au jour, sous des couches de démolition, le mur de la chemise du donjon, édifié en 1822 et abattu au début du XXe siècle, ainsi que la tranchée de récupération d’un mur parallèle à l’axe sud-ouest/nord-est du donjon, et situé à environ 6 m de celui-ciEnfin, pour la première fois, des relevés graphiques, photogramétriques et topographiques ont été réalisés au sein du cachot enterré situé dans la cour d’honneur. Ce cachot nous a paru contemporain de la construction du donjon.
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