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INFOS Association de branche nationale des institutions pour personnes avec handicap – Le magazine N o 44 | Juin 2014 Coopérations «Lorsque des institutions coopèrent, tout le monde en profite, notamment les personnes en situation de handi- cap», explique l’experte. Pages 4 – 5 Réseau d’entreprises formatrices La fondation Züriwerk collabore avec succès avec le premier marché du travail. Elle y propose un apprentis- sage à 47 jeunes. Page 8 Réseaux d’ateliers Les ateliers pour personnes avec handicap sont aussi concurrents. Des coopérations peuvent cependant en valoir la peine. Page 3

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Magazine des membres d'INSOS Suisse, juin 2014

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INFOSAssociation de branche nationale des institutions pour personnes avec handicap – Le magazine No 44 | Juin 2014

Coopérations

«Lorsque des institutions coopèrent,tout le monde en profite, notammentles personnes en situation de handi-cap», explique l’experte. Pages 4 – 5

Réseau d’entreprises formatrices

La fondation Züriwerk collabore avecsuccès avec le premier marché dutravail. Elle y propose un apprentis-sage à 47 jeunes. Page 8

Réseaux d’ateliers

Les ateliers pour personnes avechandicap sont aussi concurrents. Descoopérations peuvent cependant envaloir la peine. Page 3

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Editorial

Rechercher des coopérations approprieésNous vivons dans un monde de concurrence, dedésir de se mesurer, de s’améliorer. Qu’il s’agissede concours de beauté, de football, ou de cylin-drée de voiture. Dès l’enfance, nous sommesconditionnés à faire de notre vie une compétitionau sens «survival of the fittest». C’est sans doutepour cela que nous hésitons devant les coopéra-tions: elles pourraient être interprétées commeune faiblesse ou ne pas conduire à l’objectif pour-suivi car on nous a appris que nous irions le plusloin en agissant individuellement.

Je vois cela tout autrement: coopération etconcurrence ne sont pas contradictoires, aucontraire. Beaucoup de situations sont plus faciles à maîtriser avec des coopéra-tions appropriées que sans. Sur le Tour de France, trois coureurs en tête de lacourse ne réussiront à ne pas être rejoints par le peloton que s’ils coopèrentparfaitement entre eux, s’abritent mutuellement du vent et se relaient régulière-ment pour rester en tète. Ce n’est qu’ainsi qu’ils parviendront à passer la ligned’arrivée avant le peloton et à remporter la victoire. S’ils ne coopèrent pas, ilsseront rattrapés et doublés.

Il est tout aussi important de rechercher des coopérations appropriées dans ledomaine social et dans l’économie. Un exemple: l’intégration des personnes avechandicap sur le premier marché du travail réussit particulièrement bien là où in-téressés, institutions (avec leurs employés), entreprises du premier marché dutravail et autorités coopèrent bien. L’interaction des différents acteurs permet defédérer toutes les compétences, moyens et savoir-faire nécessaires. Cela crée deseffets de synergie qui font que «1+1» est supérieur à 2. Bien coopérer veut direque chacun fait confiance à l’autre, que personne n’exploite personne, que chacunen retire un avantage et que l’objectif, p. ex. l’intégration des personnes en si-tuation de handicap, est atteint. La méfiance est une mauvaise base de coopéra-tion. Une culture appropriée est nécessaire. Regula Ruflin attire également l’at-tention sur ce point dans son interview en page 4 en disant: «Il est importantd’instaurer […] une culture dans laquelle un comportement coopératif va de soi.»

Les bonnes coopérations permettent de réaliser ce que l’on ne pourrait jamaisfaire seul. Et c’est ainsi que l’on peut aussi gagner des concours et des compéti-tions, grâce à des coopérations, ensemble et pas les uns contre les autres.

Bien cordialement,

Peter SaxenhoferDirecteur d’INSOS Suisse< Apprentissage dans

la vente: grâce à denombreuses coopéra-tions, la fondationZüriwerk peut proposerà des jeunes une placed’apprentissage sur lepremier marché dutravail. Photo |Fondation ZüriwerkRéseau d’entreprisesformatrices

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Coopération | Les ateliers se serrent les coudes

Les ressources d’une grande entreprise

«Les coopérations ont un sens, p. ex.,lorsqu’une institution ne peut proposerseule un produit ou une prestation»,déclare Regula Ruflin, spécialiste demanagement social (cf. interview p. 4).C’est la principale raison pour laquelle22 ateliers pour personnes en situationde handicap coopèrent, en Suisse orien-tale, au sein de l’«Organisation d’ate-liers virtuelle VWO». Leur argument devente: «Ensemble, nous proposons lesressources d’une grande entreprise».Lorsqu’une institution ne peut exécuterseule un mandat en raison du volume oudu savoir-faire spécifique requis, commeun traitement au laser, elle contacted’autres ateliers sur le forum online in-terne. Cela fonctionne, et depuis 15 ans.

Un réseau en arrière-planLe fait que les ateliers soient aussi desconcurrents sur le marché n’y changerien. «Nous coopérons là où cela nousest bénéfique», explique Daniel Brunnerd’ABA Amriswil et président de VWO.Personne ne «vole» de mandat à unautre atelier. Le réseau offre aussi unéchange professionnel régulier. Aprèsles réunions, on rend visite à l’institu-tion: «Cela instaure la confiance desorte que je transfère des mandats à denouveaux collègues», précise D. Brun-ner.La VWO, quant à elle, a toujours eu l’in-tention de faire activement de la publi-cité sur le marché grâce au nom de l’as-sociation.«Finalement, nous sommes tous payéspar notre propre entreprise à laquelle leréseau fait indirectement concurrence.»Peu de mandats seulement nous par-viennent chaque année via le site Inter-net commun. Mais les partenairespassent chaque année des sous-ordrespouvant atteindre 500 000 francs par leforum interne.

Les ateliers pour personnes ensituation de handicap sont parfoisen concurrence – mais ils coopèrent.Certains avec enthousiasme et suc-cès, d’autres avec hésitation.D’autres encore y ont renoncé.

Jusqu’en début d’année, il existait en-core un réseau virtuel similaire de plusde 20 ateliers dans le canton d’Argovie,l’agnetz. Mais au bout de deux ans seu-lement, la présentation virtuelle – maispas la coopération entre les ateliers – aété suspendue. René Moor, de l’azb, dé-clare: «Les principaux intéressésn’étaient pas convaincus de l’avantagede la plateforme Internet.» La majoritédes ateliers a décidé d’y mettre fin àl’annonce d’une refonte coûteuse dusite Internet.

Boutiques en ligne avec produitsLa boutique produits www.originell.netne suscite pas l’enthousiasme. Au boutde plus de dix ans, elle est encore enservice avec des produits de 14 atelierszurichois, mais le chiffre d’affaires an-nuel provient majoritairement de ventesde la Fondation pour le suivi intégral.Son responsable, Thomas Meier apprécietoujours cette présentation commune,mais la plupart des autres institutionsn’investissent que peu d’énergie dans cecanal de vente.

Boutique online romandeLa boutique online romande www.oka-do.ch espère bien connaître une évolu-tion différente. La plateforme est ex-ploitée depuis deux ans par la Fondation

Les Oliviers et le projet profite au-jourd’hui de l’intégration d‘INSOS Suisseromande et de l’extension à l’ensemblede la Suisse romande. La boutique faitaussi partie d’un site Internet communprévu pour les ateliers romands afin demieux commercialiser les multiplesprestations.

Boutique et ateliers de production«HeimArt», boutique de produits de 14institutions d’handicapés, vient d’ouvrirses portes à Soleure. Des personnes is-sues des ateliers impliqués œuvrent à lavente et à la production sur le site. Pa-trick Marti de Rodania Grenchen, l’un desinitiateurs, ne peut contenir son en-thousiasme: il y a 14 ans, le groupe can-tonal INSOS était encore empreint d’unfort esprit de concurrence, mais au-jourd’hui, tous les intéressés tirent surla même corde. La collaboration desquatre personnes du groupe principal estmarquée par la confiance: «Aucune réu-nion n’a fait l’objet d’un procès-verbal.»Tous poursuivent le même objectif pourles personnes en situation de handicap:«Etre acteur et non pas spectateur».| Barbara Spycherwww.vwo.chwww.originell.netwww.okado.chwww.heim-art.ch

13 institutions gèrent une boutique: «HeimArt»dans la vieille ville de Soleure. Photo | m.à.d.

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Coopération | Regula Ruflin, spécialiste de management social, parle des avantages qu’offrent les coopér

«Tout le monde profite des coopérations, surtout

INFOS INSOS: Madame Ruflin, quandrecommandez-vous une coopération àune institution?Regula Ruflin: A vrai dire toujours si lacoopération présente un avantage directpour les intéressés. Les coopérationssont particulièrement judicieuses d’unepart quand une institution ne peut pasproposer seule une prestation car elleest trop petite ou ne dispose pas desressources nécessaires en temps, enargent ou en personnel. D’autre part, ily a fréquemment coopération lorsque lespartenaires se complètent idéalement.L’un propose des prestations station-naires, l’autre des services ambulatoires.Les coopérations sont également judi-cieuses pour négocier avec des tiers oule canton.

Les institutions pour personnes avechandicap sont-elles disposées à coo-pérer?Cela dépend. Les unes – notamment dansle contexte des modifications induitespar la RPT – ont choisi une voie pluscoopérative et collaborent activement.

D’autres sont plus réservées et consi-dèrent qu’elles sont plus fortes seules. Ily a souvent derrière cela la peur d’êtreexploité, de perdre des clients ou le désirde ne pas encore augmenter la complexi-té par des coopérations extérieures.

«Les coopérations sont toujourspayantes pour les institutions»,affirme Regula Ruflin, spécialistede management social. Transpa-rence et ouverture, conceptions etobjectifs communs, accords contrai-gnants, estime et confiance sont lesclés de la réussite. «Tout le monde ygagne.»

Cette crainte est-elle injustifiée?Chercher un partenaire de coopération,c’est comme faire une sélection de can-didatures: on se renseigne, on analyse lepartenaire en s’aidant de son intuition etde critères de choix rationnels. Il fautsavoir si l’on peut faire confiance au par-tenaire. En décidant d’une collaboration,il s’agit de préciser ses limites et de faireconnaître ses propres intérêts au parte-naire. Il est important que la positionpersonnelle et les éventuelles marges demanœuvre soient claires.

En matière d’ateliers et d’habitat, lesintérêts d’une institution peuventêtre très différents. Comment peutalors fonctionner une coopération?On peut être en concurrence dans un do-maine et cependant s’intéresser en-semble à certains thèmes ou offres. L’unn’exclut pas l’autre. Des institutionspeuvent convenir de coopérer pour l’ha-bitat, mais vendre séparément les pro-duits de leurs ateliers et rester ainsiconcurrentes.

Et qu’en est-il de la crainte du surcroîtde travail ou de la perte de contrôle?Elle en fait hésiter beaucoup. Pourtant,

je suis convaincue que si les conceptionset les objectifs des deux partenairesconcordent, s’ils analysent soigneuse-ment la situation et planifient la coopé-ration de manière contraignante, tousdeux gardent le contrôle et les avantagesl’emportent.

De quoi profitent les institutions quicollaborent avec d’autres?Des coopérations avec d’autres institu-tions ou avec le milieu de l’entraidepeuvent apporter davantage de techni-cité dans les équipes, encourager inno-

vations et améliorations, renforcer laposition dans les négociations avec lecanton, créer des synergies et des offresplus variées et plus perméables pour lespersonnes avec handicap. Des coopéra-

Dr Regula Ruflin est experteen sciences politiques,travailleuse sociale,pédagogue curative etassociée dans socialdesignSA, spécialisée dans lemanagement social.Photo z\g

«On reconnaît la réussite descoopérations au fait que lesorganisations atteignent lesobjectifs fixés en commun etqu’elles ont du plaisir àcollaborer.»

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«Des coopérations avecle premier marché dutravail favorisentl’intégration despersonnes en situationde handicap et fonttomber des barrières»,explique Regula Ruflin.Photo | FondationZüriwerk Réseaud’entreprises formatrices

ent les coopérations aux institutions pour personnes en situation de handicap

, surtout les personnes en situation de handicap»

tions avec le premier marché du travailaméliorent les chances de ces per-sonnes, favorisent leur intégration etfont tomber des barrières. Les coopéra-tions profitent particulièrement auxpersonnes handicapées.

Et quels sont les inconvénients?Il n’y en a pas si les deux partenaires secomportent avec sérieux. Bien sûr, lesorganisations qui coopèrent peuventperdre en flexibilité et en autonomie etdoivent penser en termes plus com-plexes. Mais, la plupart du temps, lesavantages compensent ce supplémentd’efforts.

Que réussissent particulièrement bienles organisations qui coopèrent avecsuccès?On reconnaît la réussite des coopéra-tions au fait que les organisations at-teignent les objectifs fixés en communet qu’elles ont du plaisir à collaborer etpartagent leur succès. Les principauxfacteurs de réussite sont: 1. Transpa-rence et franchise; 2. Analyse approfon-die, planification contraignante et miseen œuvre appropriée; 3. Estime et res-pect; 4. Confiance.

Et qu’est-ce qui fait tenir les coopéra-tions sur la durée?Une communication peu transparente etdes partenaires qui coopèrent mais quipensent en restant sur leurs positionssont nuisibles. Des coopérations pé-rennes se caractérisent par une commu-

nication constructive, transparente etrespectueuse et aussi par la célébrationdu succès de la collaboration avec tousles acteurs – p. ex. les résidents et lepersonnel – par le biais d’apéritifs ou derencontres communes.

La motivation et l’attitude du person-nel devraient avoir une influence dé-cisive sur les succès d’une coopéra-tion.C’est un fait. Il est capital d’impliquerprécocement les collaborateurs et de les

«Il est capital d’impliquerprécocement les collabora-teurs et de les associeractivement au processus decoopération.»

associer activement au processus decoopération. Il faut se concerter sansattendre à propos d’éventuels stéréo-types ou attentes négatives et régler leproblème. Il est important d’instaurerdans l’institution une culture dans la-quelle le comportement coopératif va delui-même. De la sorte, la coopérationfonctionne aussi en direction de l’exté-rieur.

Vous avez attiré à plusieurs reprisesl’attention sur les avantages des coo-pérations. Les institutions qui ne coo-pèrent pas laissent donc passer lachance de progresser et de s’amélio-rer?C’est exact. Coopérer et voir plus loinque le bout de son nez en vaut la peine.Il est important de mettre les personnesen situation de handicap au centre deses préoccupations et, à partir de là, deréfléchir aux offres dont on a besoin etau partenaire capable de les proposer.C’est la bonne façon de faire. Et tout lemonde en profite.

| Interview: Barbara Lauberwww.socialdesign.ch

Questions clés pour une coopération réussie

Regula Ruflin a formulé, à l’intentionexclusive d’INFOS INSOS, les questionsclés décisives à se poser pour une coo-pération réussie:• Pourquoi vouloir coopérer?• Quel est l’objectif de coopération?• Quels sont les avantages/le bénéfi-

ce, les risques et les dangers?• Durée de la coopération?• Qu’est-ce qui joue un rôle moteur?

(Les personnes en situation de han-dicap ou leurs proches? La conduitestratégique ou opérationnelle? Lescollaborateurs ou des bailleurs defonds?)

• Qui dirige les négociations de coopé-ration, qui a le pouvoir de décision?

• Comment créer un équilibre entre si-tuations de départ ou intérêts peut-être différents?

• Qu’est-ce qui fait de nous des parte-naires?

• Qui met en œuvre la coopération?• Etablissons-nous un contrat de coo-

pération?• Si oui, celui ci a-t-il des effets sur

d’autres contrats?• Quels sont les effets de la coopérati-

on sur notre organisation? Commentimpliquer le personnel?

• Quels sont les coûts de la coopérati-on? Quelles économies permet-elle?(coûts complets/partiels)

• Y aura-t-il des effets sur notre com-munication interne et externe (y c.marketing, relations publiques) et sioui dans quelle mesure et commentles intégrer?

• Quels instruments voulons-nouspour garantir la qualité de notre coo-pération?

• Si nous coopérons avec plusieurspartenaires, comment gérer ces coo-pérations?

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Coopération | Le home KONTIKI est bien ancré localement

Un esprit vraiment ouvertLe home KONTIKI, situé à Subingen dans lecanton de Soleure, propose un lieu de travailet de vie aux personnes dotées d’un handicapmental et physique. L’ouverture vers l’exté-rieur y est écrite en grosses lettres et il s’agitdonc d’un exemple stimulant de coopérationlocale aux niveaux les plus divers.

Rendez-vousComme la vie serait en-nuyeuse si la culture n’exis-tait pas! Fort de cet adage, leKONTIKI organise de nom-breuses fêtes auxquelles ilconvie également d’autreshomes et le grand public,telles qu’un brunch de Pâquesavec «chasse aux œufs». Ilpropose aussi concerts pu-blics, projections de films, re-présentations théâtrales etexpositions. Ici et là, les rési-dents se font artistes ou ac-teurs et présentent des spec-tacles, même hors du home.

Palliative CareLes résidentes et résidents enfin de vie sont accompagnésselon les principes du Pallia-tive Care. Sans l’étroite colla-boration avec Spitex, lesgardes de nuit bénévoles etles membres de l’associationde l’hospice, cette action se-rait impossible

Clubs de foot et degymnastiqueTous les lundis, des résidentsdu KONTIKI font de la gym-nastique avec la sectionhomme. Ils aident aussi lorsdes manifestations du clubtelles que les ventes de bil-lets de loterie et participentaux fêtes de gymnastiquehors du village.Deux résidents sont membresdu club de foot, l’un commejoueur actif chez les seniors,l’autre en tant qu’aide.

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Maison de retraite etécoleDes échanges intensespeuvent être observés entrecertains résidents du KONTIKIet ceux de la maison de re-traite de Hof Obermatt. Lespensionnaires du KONTIKIrendent visite à la maison deretraite et apportent leuraide pour la préparation detranches de pommes séchées,tandis que les seniors appré-cient également l’atmosphèrevibrante de la section Travaildu KONTIKI et profitent deson infrastructure pour brico-ler. Ecoliers et enseignantsdes environs recourent égale-ment à la bonne infrastruc-ture du home pour créer desœuvres communes.L’échange et l’aide mutuellerelèvent ici de l’évidence.

Club de formationcontinue Pro-Infir-misRégulièrement, les résidenteset résidents suivent les coursdu club de formation conti-nue Pro-Infirmis. Les thèmessont alors très variés – infor-matique, cuisine, commentgérer son argent – mais l’op-portunité de rencontrerd’autres personnes et lagrande fête annuelle de clô-ture y sont tout aussi impor-tantes.

BénévolesIl faut pratiquer ce que l’on aappris. Dans cet esprit, uncollaborateur bénévole vienttous les mercredis matin ets’entraîne sur ordinateur avecune résidente.Un autre bénévole passe ré-gulièrement pour faire unjass, tandis qu’une autre en-core rend visite aux parentsd’un résident avec celui-ci

Textes Regula Hutter, Barbara SpycherPhotos home KONTIKI

ou l’accompagne faire descourses. A la fin de l’année,les collaborateurs bénévolesreçoivent une attestationpour leurs interventions, etils sont conviés aux fêtes ouaux manifestations de perfec-tionnement. Le home KON-TIKI est membre de BENEVOL.

Tous les mardis et jeudisaprès-midi, le réfectoire duKONTIKI est un peu plus ani-mé, car cinq à sept enfantsde l’école primaire de Subin-gen viennent y déjeuner. Ilsconnaissent bien les lieux,mettent eux-mêmes la table,vont chercher la nourrituredans la cuisine et se serventau buffet de salades. Unmembre de JuFaSU (Jeunesfamilles Subingen), qui orga-nise ce repas de midi, les ac-compagne. Après le repas, lesenfants disputent générale-ment un tournoi de foot avecdes résidents du KONTIKI.

Repas de midi pour les enfants

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Coopération | Collaboration réussie de la fondation Züriwerk avec le pr

«Nous croyons au jeune qui veut de

«Aujourd’hui, les jeunes en situation dehandicap souhaitent faire un apprentis-sage chez Migros ou Coop et pas dans uneinstitution», dit Heikki Sirén. Une grandepartie, explique le chef de service de la«Fondation Züriwerk Réseau d’entre-prises formatrices», suit actuellementune formation intégrative dans le cantonde Zurich. «Après l’école ordinaire, ilsveulent donc aussi une place d’apprentis-sage sur le premier marché du travail ety prendre pied.»

L’intégration est au programmeLe réseau est l’un des trois services de laFondation Züriwerk, qui fait beaucouppour l’intégration des personnes avechandicap sur le premier marché du tra-vail. Alors que le service «production»met des collaborateurs à la dispositiond’entreprises sur le premier marché dutravail, les job coaches du service «Placesde travail intégrées» accompagnent ac-tuellement 60 adultes, pour chercher unemploi, entrer en fonction ou pendant lapériode qui suit.Le réseau s’occupe des mesures profes-sionnelles. Il a pour objectif que chaquejeune puisse si possible réaliser son rêved’apprentissage (FPra, AFP ou CFC).«Pour nous, le souhait professionnel vautprogramme», affirme H. Sirén. «Nouscroyons au jeune qui veut devenircoiffeur, et nous l’aidons pour cela.»

Les jeunes pilotent le processusSur les 56 contrats d’apprentissage ac-tuellement en cours dans le réseau, 47 sedéroulent sur le premier marché du tra-vail. «Nous travaillons majoritairementavec des entreprises individuelles, le butétant que les apprentis puissent resterdans l’entreprise à l’issue de l’apprentis-sage», explique H. Sirén. Mais cela signi-

La fondation Züriwerk s’engage pourque les jeunes avec handicaptrouvent une place d’apprentissagesur le premier marché du travail etles adultes un job. Derrière sonsuccès, beaucoup de travail, d’habi-leté dans les rapports avec les PMEet d’opiniâtreté.

Grâce à des coopéra-tions de la FondationZüriwerk avec desentreprises parte-naires, 47 jeunes avechandicap sontactuellement enapprentissage sur lepremier marché dutravail. Photo |Fondation ZüriwerkRéseau d’entreprisesformatrices

fie aussi que, pour la recherche de parte-naires, ils ne pourraient pas s’adresseraux précédents. «Le seul partenaire aveclequel nous collaborons en permanenceest Migros, qui propose huit places d’ap-prentissage.»

Plusieurs facteurs de réussiteHeikki Sirén attribue notamment les suc-cès d’intégration à quatre facteurs:• Modèle du réseau d’entreprises

d’apprentissage: le réseau établit lecontrat d’apprentissage, verse le sa-laire et engage le coach de formation.L’entreprise d’apprentissage proposedes possibilités pratiques et verse unecontribution mensuelle au réseau. H.Sirén: «Ainsi, c’est le réseau qui portela responsabilité de la formation, pasl’entreprise partenaire.»

• Orientation sur les ressources: le ré-seau est délibérément orienté sur lesressources. H. Sirén: «Les jeunes pi-lotent eux-mêmes le processus et sontdonc très motivés pour l’entretiend’embauche et le travail.»

• Groupes de soutien: pour la recherchede places d’apprentissage, le réseau derelations individuelles et le groupe desoutien du jeune, dont peuvent fairepartie parents, coaches, famille, etc.

Coopération | Brändi et SSBL

Centre de jourcommun

La fondation Brändi et la fondation lu-cernoise pour personnes souffrant dehandicaps graves (SSBL) fonctionnentdifféremment: dans la première, est ef-fectué un travail économiquement pro-ductif, alors que la seconde privilégie lesactivités créatives et musicales. En2002, après des échanges réguliers auniveau direction, elles ont décidé d’ex-ploiter ensemble leurs atouts différentset de fonder le centre de jour Triva quioffre à 30 personnes pour la plupartjeunes, souffrant d’un handicap mentalou de handicaps multiples, la possibilitéd’acquérir une expérience profession-nelle et d’améliorer leurs ressources. «Lecontenu du travail s’inspire de l’offred’un atelier protégé, le suivi, du conceptd’un groupe d’occupation», expliqueReto Kaspar, le directeur.

«L’offre de Triva est une réussite»L’offre s’adresse à des personnes pourlesquelles, manifestement, aucune desdeux fondations ne convient. Après unbref séjour à Triva, en fonction des apti-tudes, il devrait y avoir transfert dansl’une des fondations. «Toutefois, Trivaelle-même est vite apparue comme l’offrequi convenait à beaucoup. Il y a eumoins de transferts qu’attendus», ex-plique Hanspeter Wigger, président de lacommission de gestion qui assure la di-rection stratégique de Triva. Les deuxfondations sont représentées avec deuxsièges chacune.«La collaboration a fonctionné dès le dé-but», affirme H. Wigger. Toutefois, ilconcède aussi que cette offre communesignifie plus de travail et évoque entreautres la commission de gestion spécia-lement créée et son nécessaire contrôle.«Cette coopération en vaut malgré toutla peine. Pour moi, Triva est une réus-site». | Barbara Lauberwww.triva-lu.ch

Depuis 2002, les fondationsBrändi et SSBL gèrent lecentre de jour Triva où despersonnes avec handicappeuvent acquérir une expé-rience professionnelle.

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ec le premier marché du travail

eut devenir coiffeur»

La PSAG et la fondation Melchior, à Bâle,fusionnent: à partir du 1er juin 2015, lanouvelle organisation sera opération-nelle sous la houlette des anciens direc-teurs, Peter Ettlin (PSAG) et Martina Sa-ner (fond. Melchior). 85 collaborateursvont dorénavant accompagner 1200clients souffrant de handicaps psychiqueset leurs proches.«La PSAG et la fondation Melchior secomplètent parfaitement», déclare P. Ett-lin. Tandis que l’activité principale de laPSAG est l’accompagnement ambulatoireau logement, la fondation dispose de sonpropre foyer résidentiel. Et alors que lafondation propose une structure de jourplus ouverte et une pour les plus de 65ans, la PSAG gère deux centres de jour àstructures contraignantes. Toutes deuxaccompagnent aussi les proches. «Aveccette fusion, nous comblons les lacunesde l’offre», ajoute P. Ettlin. En outre, lesoffres ont été améliorées et mieux inter-connectées et les transitions sont plussouples. «Tous en profiteront: clients,proches, collaborateurs et référents, quine devront plus communiquer qu’avecune seule institution.»

«Dans le même bateau»Les deux institutions collaborent déjàétroitement depuis un certain temps.«Cela a bien fonctionné. Cependant, nousavons toujours ressenti une certaine ré-serve; les organisations restaient finale-ment toujours sur leur quant-à-soi», ditP. Ettlin. Avec la fusion, la collaborationest maintenant impérative et tous le sa-vaient: «Nous sommes tous embarquésdans le même bateau». D’après P. Ettlin,le personnel – informé en temps voulu etde façon transparente – soutient résolu-ment la fusion; aucun emploi ne sera sup-primé. A présent, le plus gros défi est decréer une nouvelle organisation «quireste flexible malgré sa taille et garantitle respect de la différence». | B. Lauber

Coopération | PSAG et Melchior

Deux osentla fusionDans le domaine du handi-cap, les fusions sont rares.Cependant, l’associationPSAG et la fondation Melchi-or fusionneront en 2015.

sont très précieux. H. Sirén: «Souvent,quelqu’un du groupe peut apporterune aide concrète pour la recherche dela place d’apprentissage.»

• Opiniâtreté: des entreprises ayantdes places vacantes en avertissentquelquefois Züriwerk. H. Sirén: «Leplus souvent, nous téléphonons ce-pendant pour des places d’apprentis-sage «dans la nature». C’est un énormetravail qui prend des heures et néces-site beaucoup de persévérance de lapart des collaborateurs.»

Succès de l’intégrationAprès l’examen de fin d’apprentissage,les jeunes suivent des voies diverses: en2013, 42% ont trouvé un emploi fixe surle premier marché du travail après leurapprentissage, sans contrat avec Zü-riwerk. 41% un emploi intégré sur lemême marché (dont 80% avec une renteAI réduite). Et 17% ont rejoint un ate-lier. «83% des jeunes peuvent ainsi res-ter sur le premier marché du travail aprèsleur apprentissage», calcule H. Sirén.«Ce chiffre correspond à la proportiondes formations intégratives.»Pour Heikki Sirén, le travail de mise enplace est donc terminé à la FondationZüriwerk, c’est pourquoi il quittera le ré-

seau d’entreprises d’apprentissage à lami-2014 et retournera à son métier d’ori-gine, professeur de travaux manuels.| Barbara Lauberwww.zueriwerk.ch

Réseau régional

Le réseau régional «Unternehmen mitVerantwortung» (Entreprises respon-sables) est un projet de coopérationoriginal porté par des entreprises éco-nomiques et d’autres sans but lucratifen Suisse centrale. Précurseur, il a étéfondé en 2011 sous la direction de laHaute école de Lucerne.Le réseau veut développer de nou-velles formes de collaboration, en-courager des projets de coopération(notamment dans le domaine du Cor-porate Volunteering) et inciter à deséchanges entre branches dans le cadrede manifestations communes ou desemaines de sensibilisation. L’asso-ciation est présidée par Marc Pfister,directeur d’IG Arbeit et Markus Sch-mid, CEO et membre du CA du groupeSchmid. | blbwww.verantwortung.lu

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Coopération | Adecco et Orif

Deux pôles opposés

Difficile de trouver plus opposés: d’uncôté, Adecco, leader mondial du travailtemporaire, cotée en Bourse, de l’autrecôté, l’Orif, organisation romande d’in-tégration et de formation profession-nelle, une institution à but non lucratifà vocation sociale. Il y a quatre ans,elles se sont cependant engagées dansun partenariat visant un objectif com-mun: permettre au plus grand nombrepossible de jeunes et d’adultes ayantsuivi une formation à l’Orif de s’intégrer(ou de se réintégrer) sur le premier mar-ché du travail avec un emploi temporairecomme premier tremplin.

Taux de réussite supérieur à 10%Au cours de chacune des dernières an-nées, cela a souri à 10% au moins de laquelque centaine d’apprentis de l’Orifayant choisi de postuler chez Adecco.«Bien sûr, dans le business, 10%, cen’est rien», dit Vincent Botet, respon-sable de l’intégration à l’Orif, «mais pournous, ce sont chaque année dix per-sonnes de plus qui, sinon, n’auraient pastrouvé d’emploi.» Il s’agit de jeunesgens souffrant d’une atteinte à la santépour lesquels l’AI a financé une premièreformation, ou d’adultes qui doivent seréorienter professionnellement après uneproblématique physique ou psychique.Ils achèvent leur formation à l’Orif avecun CFC, une attestation fédérale profes-sionnelle ou une certification propre àl’Orif, analogue à la formation pratiqueINSOS. Et ils peuvent, alors, bénéficierde la collaboration avec Adecco nonseulement grâce à un service de place-ment efficace mais aussi grâce au sa-voir-faire de l’agence de placement,sous la forme de tests linguistiques etde compétences, de conseils pour ledossier de candidature ou d’un entretien

La coopération entre l’entreprise detravail temporaire Adecco et l’Orif,organisation romande d’intégrationet de formation professionnelle, estunique en Suisse. Elle augmente leschances des personnes en situationde handicap de prendre pied sur lepremier marché du travail.

de candidature dans des conditionsréelles, suivi d’un feedback. A savoirqu’il n’y a aucune contrepartie finan-cière entre l’Orif et Adecco.Si une personne en recherche d’emploitrouve un poste via Adecco, elle est sipossible accompagnée pendant les pre-miers mois par un «job coach» de l’Orif,en étant toutefois embauchée tout à faitnormalement dans la nouvelle entre-prise. Ni Adecco ni l’Orif ne peuvent don-ner le nombre de personnes embauchéesà titre temporaire ou fixe qui prennentpied durablement sur le premier marchédu travail. Par contre, une statistique detous les diplômés de l’Orif montre quedeux ans après avoir achevé leur forma-tion, 83% ont un emploi, dont 74% surle premier marché du travail, dont 10%perçoivent une rente entière de l’AI et90% aucune ou une rente partielle.

Assumer la responsabilité socialeMais qu’est-ce qui incite l’entreprise àbut lucratif Adecco à s’engager danscette coopération? Qu’est-ce que celalui apporte? «Nous voulons assumernotre responsabilité sociale et donner lebon exemple», explique DominiqueCiavardini, directeur régional d’Adecco.Il est difficile de mesurer l’impact entermes d’image, mais il est évident quecela motive les collaborateurs d’Adecco.«C’est valorisant de pouvoir proposer unemploi à quelqu’un en situation diffi-cile.» Actuellement, l’Orif et Adecco coo-pèrent sur neuf sites de Suisse romande.D. Ciavardini n’exclut pas, a priori,d’étendre la coopération à une autre ins-titution partenaire en Suisse alémanique,mais il ne cherche pas à le faire à toutprix. «Nous sommes satisfaits de la réus-site de notre collaboration avec l’Orif.»Par contre, il faut s’investir un peu, avecdes visites mutuelles et des newsletters,car comme le dit Vincent Botet, de l’Orif:«L’Orif et Adecco sont comme deux pôlesopposés, avec des cultures et des objec-tifs différents, à vrai dire pas faits pourcoopérer.» Il faut donc apprendre à seconnaître mutuellement et trouver unlangage commun. Cela a réussi, maiscela demande de l’engagement et dutemps. | Barbara Spycherwww.orif.ch

Le mot de la Présidente

Chers membres,

Politique, lobbying, recherche de compro-mis sont des concepts inséparables dutravail associatif, mais aussi victimes depréjugés, de scepticisme, de méfiance oumême de désintérêt. INSOS Suisse ne peutpas non plus échapper à ces tensions. Maisnous ne devons jamais oublier que le tra-vail associatif est politique. C’est la raisonpour laquelle la politique prend aussi uneplace importante dans la nouvelle straté-gie d’INSOS.On me demande toujours si, dans la pra-tique politique, nous sommes capablesd’arriver à du concret. Ma réponse est: oui!Un exemple: récemment, des spécialistesd’un organe régional d’INSOS, inquiets,ont à juste titre reconnu qu’une solutionfédérale pouvait être le meilleur moyen defaire face aux tendances profondémentnégatives constatées dans le domaine desateliers. Elles ont donc adressé un courrierà la Confédération, et se sont étonnées dene pas recevoir de réponse. Moi-même,présidente d’INSOS et Conseillère natio-nale, je ne l’ai appris que par hasard. MaisINSOS Suisse est justement là pour gérerce type de situations: nous avons pu agirau niveau politique. Et grâce au contactdirect avec le Conseiller fédéral respon-sable, une rencontre prometteuse entre lechef de la division compétente de laConfédération et INSOS Suisse a pu êtreavoir lieu peu après. A présent, nous dia-loguons et recherchons une solution.Chers membres, l’évolution dynamique dumarché et de la politique sociale, finan-cière et économique nous incite à adopterà l’avenir pour notre association une atti-tude encore plus active et plus détermi-née. Nous sommes là pour vous aider etpour défendre vos intérêts. Vous pouvezcompter sur nous et sur moi.

Cordialement,Marianne StreiffPrésidente d’INSOS Suisse

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Palais fédéral | Initiative sur les pédophiles et prévention de la violence sexuée

Agir maintenant plus que jamais!

«Quiconque est condamné pour avoirporté atteinte à l’intégrité sexuelle d’unenfant ou d’une personne dépendanteest définitivement privé du droitd’exercer une activité professionnelleou bénévole en contact avec des mi-neurs ou des personnes dépendantes.»Tels sont les termes de l’art. 123c nou-vellement adopté dans la constitutionfédérale avec le oui massif donné à

l’initiative sur les pédophiles. L’électorats’est ainsi exprimé en faveur d’une to-lérance zéro pour les abus sur mineursou personnes dépendantes.

Le risque d’une fausse impression desécuritéINSOS Suisse prône également une poli-tique de tolérance zéro. Avant la votati-on, l’association avait soutenu la cont-re-proposition indirecte du Conseilfédéral et du Parlement concernantl’initiative populaire «Pour que les pé-dophiles ne travaillent plus avec desenfants» et rejeté ainsi l’initiative. Ceciavant tout car la mise en œuvre del’initiative est problématique sousl’angle du droit et elle ne contribue pasréellement à réduire les actes de vio-lence.La société risque à présent de céder àune fausse impression de sécurité.L’article constitutionnel ne prend effetque lorsqu’un acte a déjà eu lieu – c’est-à-dire bien trop tard. Le groupe des pé-dophiles récidivistes condamnés estmaigre au regard des auteurs d’abus qui

L’électorat suisse a dit oui à l’initia-tive sur les pédophiles. Il importemaintenant de ne pas céder à unefausse impression de sécurité. Lesinstitutions d’INSOS Suisse se mobi-lisent donc encore pour une préven-tion active.

n’ont pas été découverts, confondus oucondamnés. Cette initiative n’auraitainsi pas évité le cas H.

Un travail de prévention actifINSOS Suisse et ses institutions mem-bres conservent donc l’objectif de semobiliser activement pour la préventionde la violence à caractère sexuel. La pré-

vention est une tâche au long cours –pour les institutions accueillant les per-sonnes avec handicap mais aussi pourtoute la société. Une prévention activedoit être soutenue par tous les moyensafin d’éviter les agressions.Il convient d’ouvrir l’œil, de prendrel’initiative en cas de cas suspects etd’intervenir avec courage. La Chartepour la prévention constitue ici un gui-de utile qui montre quels aspects doi-vent être particulièrement pris en comp-te dans le travail de prévention.

Groupe de travail PréventionINSOS Suisse collabore encore active-ment avec le groupe de travail interas-sociatif Prévention, qui se consacre ac-tuellement à la demande de servicenational d’examen des plaintes. Le grou-pe de travail lance ainsi un projet visantà établir une cartographie des offres. Ilimporte ce faisant de structurer lesoffres existantes en fonction du publicciblé (victimes, auteurs, proches, colla-borateurs, etc.), de l’axe thématique(violence, violence à caractère sexuel,harcèlement moral, etc.) et d’autrescritères.Ce groupe de travail recherche en outredes mesures adaptées pour soutenir en-core davantage la prévention et réduireainsi la probabilité d’actes de violence.| Peter Saxenhofer, directeur d’INSOSSuissewww.insos.ch > Thèmes > Préventionviolence > Violence sexuée

Le Parlement a rejetél’initiative sur lespédophiles, l’électoratsuisse l’a largementapprouvée.Photo | Service duParlement

CDPH et INSOS Suisse

Le 15 avril 2014, la Suisse a été le 144epays à ratifier à New York la conventionde l'ONU relative aux droits des person-nes handicapées. Depuis le 15 mai2014, cette convention est en vigueuren Suisse. INSOS Suisse s’en réjouit.Elle en attend une concrétisation etune mise en œuvre plus aisée du droiten vigueur pour les personnes en situ-ation de handicap.Pour INSOS Suisse et les institutions,cette convention constitue une chancede vérifier et, au besoin, d’adapter lesoffres proposées aux personnes en situ-ation de handicap à l’aune de la CDPH.Cela, pour que les personnes en situati-on de handicap puissent organiser leurvie de façon plus autonome et autodé-terminée. En fin d’année, INSOS Suisseprévoie un congrès spécial sur le thème«Inclusion versus institution?». | PSxwww.insos.ch > Thèmes > Conventionde l’ONU sur les personnes handica-pées

«Soutenir une prévention active partous les moyens et éviter les agressi-ons par tous les moyens.»Peter Saxenhofer, directeur d’INSOS Suisse

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Les brèves

Nouveaux statuts INSOS: les déléguésdécidentLa consultation dans les régions a mon-tré que les nouveaux statuts d’INSOSSuisse étaient en grande majorité bienaccueillis. L’assemblée des déléguésd’INSOS a maintenant le dernier mot.Les nouveaux statuts ont pour but dedoter l’association nationale d’unestructure plus légère et d’avoir à l’avenirdes sections (cantonales) seulement aulieu d’associations régionales et degroupes cantonaux. Une section peutaussi se composer de plusieurs cantons.

Handicap et vieillesse: qui sera de lapartie?INSOS Suisse veut faire avancer lethème handicap et vieillesse – en col-laboration avec des cadres intéressés etdes responsables de services des insti-tutions membres. Sous quelle formel’association nationale doit-elle vousoffrir un soutien et un réseautage surce thème? Quels sont vos besoins et vosattentes? Ces questions, INSOS Suisseaimerait les collecter et les aborderdans le courant de la seconde moitié del’année, dans le cadre d’une manifesta-tion de lancement en Suisse aléma-nique et romande. Les personnes quisouhaitent participer à une telle tableronde peuvent s’annoncer d’ici à finjuillet à [email protected].

Dépôts de projet pour Monéquilibre«monéquilibre» récompense chaque an-née par un prix de 25 000 francs desprojets de promotion de la santéd’institutions pour personnes avec han-dicap. D’ici fin novembre 2014, les ins-titutions peuvent déposer leur projetafin de postuler au prix 2014.www.monequilibre.ch

INSOS devient membre de l’EASPDLe Comité central a décidé l’affiliationd’INSOS Suisse à l’EASPD. L’EASPD (Eu-ropean Association Of Service ProvidersFor Persons With Disabilities) est laplus importante association faîtière eu-ropéenne pour des institutions dans ledomaine des personnes avec handicap.Celle-ci assure une connexion interna-tionale et permet aux membres d’INSOSde participer aux débats sur des thèmesde portée internationale.

Congrès INSOS | Théorie U

«Des voies nouvelles»

INFOS INSOS: Monsieur Koenig, aucongrès INSOS, vous parlerez entreautres de la théorie U, une méthodequi a pour but d’apporter véritable-ment du nouveau. Comment donc?Oliver Koenig: La théorie U est à la foisun cadre de pensée, une méthode et unphénomène. C’est un processus pour ac-céder à une nouvelle forme de qualité etde mouvement à partir des stratégieshabituelles «Je réagis» ou «J’agis à lalumière des expériences du passé». Dansles premières phases, il s’agit d’uneforme d’attention plus profonde, avantl’exploration expérimentale de voies en-tièrement nouvelles qui, auparavant,n’avaient souvent pas été reconnuescomme des moyens d’aboutir. La théorie

U, élaborée, entre autres, par Otto C.Scharmer, du MIT, est maintenant appli-quée dans le monde dans les processusde changement.

Vous utilisez la théorie U pour trouverde nouvelles voies d’inclusion. Qu’est-ce qui la distingue des autres?Je crois qu’au niveau mondial, l’inclu-sion est une pratique encore nulle partvéritablement vécue ni naturelle. De lamême façon que je considère l’inclusionen elle-même comme quelque chose decollectif, j’estime nécessaire de conce-voir le chemin qui y conduit comme un

Imaginer de nouvelles voies d’inclu-sion et les suivre: le chercheur ensciences sociales viennois OliverKoenig a en la matière une bonneexpérience de la planification indi-viduelle de l’avenir et de la théorieU. Il en parlera au congrès 2014d’INSOS.

processus co-créatif auquel contribuenttoutes les personnes concernées à éga-lité de droits et de valeur. L’inclusionnous pose des questions auxquelles nousne pouvons pas encore répondre. Lathéorie U aide à écouter plus sciemmentet à rendre ces questions visibles au lieud’emprunter une voie préalablement tra-cée pour atteindre un objectif prédéfini.De plus, la voie vers l’inclusion impliquel’abandon de certaines convictions, p.ex. «je suis un professionnel, je saisdonc comment faire». Ici, la théorie Uest utile car elle commence à un niveauplus bas et fait monter à la surface hy-pothèses cachées et obligations concur-rentes.

Par exemple?Scharmer décrit trois adversaires duchangement: les voix du jugement, ducynisme et de la crainte. Concrètement,ce sont, p. ex., les angoisses des profes-sionnels qui se demandent: que signifiepour moi, mon rôle et ma conceptiond’un bon travail de ne plus être la seuleautorité qui sait ce qui est bon, maisd’être seulement quelqu’un ayant desidées pouvant être utiles?

Pouvez-vous citer un exemple concretd’utilisation?Oui, l’association Balance, à Vienne,prestataire de services pour les per-sonnes en situation de handicap, évoluedepuis plusieurs années vers une orga-nisation centrée sur les personnes. Unemanifestation d’inclusion intitulée«Change – Collaborer pour changer»,inspirée de la logique procédurale de lathéorie U au sens large, a eu lieu il y aquelques semaines. Sa particularité ré-sidait entre autres dans le fait que l’or-ganisation s’est engagée dans un pro-cessus ne préjugeant absolument pasdes résultats. A l’issue de la manifesta-tion, a été pris l’engagement de ne plusaborder, à l’avenir, les questions de di-rection et d’amélioration de l’organisa-tion qu’en accord avec les personnesconcernées.| Interview: Barbara Spycher

Le congrès INSOS «Choisir ou subir les trends»aura lieu du 26 au 28 août à Lausanne.

www.insos.ch > Evénements

Dr Oliver Koenig, assistant àl’université de Vienne et collabora-teur scientifique de l’institut derecherche viennois «queraum,kultur- und sozialforschung».Photo | m.à.d.

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Formation généraliste ASE | Au banc d’essai

Les généralistes vont-ils disparaître?

Martin Spielman, directeur de la Fonda-tion Lebenshilfe à Reinach (AG), estconvaincu des avantages de la formationgénéraliste d’assistant socio-éducatif.Depuis les débuts de l’apprentissage so-cial, cette Fondation, avec des maisonsde retraite, crèches et jardins d’enfants,est à l’avant-garde dans la propositionde formations généralistes. «Avec elles,nous n’avons eu que de bonnes expé-riences», dit M. Spielmann. «La craintede bien des institutions – un surcroît detravail pour la formation généraliste -s’est avérée infondée chez nous qui pro-posons les deux en parallèle.»

Des généralistes bienvenusPendant leur formation, les généralistesprennent aussi bien en charge des per-sonnes avec handicap que des enfantset des seniors, contrairement aux ap-prentis ASE, qui se spécialisent dans l’unde ces trois domaines. Grâce à la diver-sité de leur formation, les généralistesse distinguent par beaucoup de compé-tences transférables et de flexibilité, unegrande compréhension des processusgénéraux et de l’interdisciplinarité et parune grande ouverture», affirme M. Spiel-mann.Les membres de la commission spéciali-sée formation d’INSOS ne peuvent qu’ap-prouver ses dires. Et Verena Baumgartner,responsable de la formation chez INSOS,ajoute: «Du point de vue de la politiqueprofessionnelle aussi, une vaste forma-tion de base est importante pour labranche. Les spécialisations peuvent en-suite s’appuyer dessus.»

Trop peu d’apprentisMais voilà, en Suisse alémanique,presque personne ne choisit cette orien-tation ASE. Chaque année, 350 jeunes

En Suisse alémanique, la formationgénéraliste ASE est peu connue etrarement choisie. «Dommage»,estiment de nombreuses institu-tions. Car les jeunes généralistesapportent flexibilité, ouverture,esprit interdisciplinaire et nombrede compétences transférables.

environ optent pour la formation ASEdans le domaine du handicap, alors queseuls 15 à 30 suivent la voie généraliste.A titre de comparaison: en Suisse ro-mande, ils sont plus de 250 chaque an-née.Quelles sont les raisons d’un si faible in-térêt? V. Baumgartner en avance plu-sieurs: «D’une part, les institutions pro-posent peu de places d’apprentissage auxgénéralistes. Beaucoup redoutent unsupplément de travail d’organisation.D’autre part, chez les jeunes, le modèlegénéraliste passe pour être plus exi-geant.». S’y ajoute le fait que, jusqu’àprésent, seule l’école spécialisée profes-sionnelle de Winterthur a proposé uneformation généraliste. «Pour les appren-tis, cela signifie parfois de longs trajets.»

Une épreuve supplémentaireLe modèle généraliste est maintenantsoumis à une épreuve supplémentaire:eu égard à la faible demande, l’école deWinterthur ne proposera plus aucuneplace de formation généraliste à partirde septembre 2014. Comment faire

alors? La sous-commission des lieux deformation de la CSFP recommande dessolutions cantonales ou de suivre la for-mation à l’école professionnelle de Po-sieux (FR), ou bien de changer d’orien-tation. Pour V. Baumgartner, cespropositions sont inacceptables: «Ellespourraient signifier la fin de la formationgénéraliste.» Savoirsocial va donc conti-nuer à s’engager activement en faveurd’une solution centralisée pour la forma-tion professionnelle.

Battre le rappelINSOS Suisse va maintenant promouvoirla formation généraliste auprès des ins-titutions et vérifier quelles prestationspermettraient à l’association de suppri-mer d’éventuels obstacles organisation-nels. Il est important, affirme V.Baumgartner, d’impliquer aussi le sec-teur des enfants et des personnes âgéeset de s’engager ensemble pour la préser-vation du modèle généraliste. «Car il abeaucoup d’avantages.»| Barbara Lauberwww.savoirsocial.ch

Seule une petite partiedes apprentis ASE deSuisse alémaniquechoisissent aujourd’huila formation généraliste.Photo | Robert Hansen

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Contact

Obtenez plus d’informations par un contact direct ou enconsultant les liens suivants:• Fondation MBF, Jean-Paul Schnegg, directeur, Stein;

contact pour la Romandie; www.stiftung-mbf.ch• Fondation gad Stiftung, Rolf Zumstein, directeur,

Berne; www.gad.ch• OVWB, Christine Kühnis, cheffe du service de gesti-

on, St-Gall; www.ovwb.ch• B’VM, Thomas Zurkinden, conseiller, Berne;

www.bvmberatung.net• VMI, Université de Fribourg, Prof. Dr. Hans Lichtstei-

ner, directeur de la formation postgrade; vous trou-verez ici la liste de contrôle complète pour l'obtentiondu label NPO: www.vmi.ch/?idnav=325

• SQS, Franziska Wey, responsable de produit, Zolli-kofen; www.sqs.ch/de/Leistungsangebot/Produkte/Labels/NPO/L.NPO/

Un label à réelle plus-value

PUBLIREPORTAGE | B'VM

Le label NPO d’excellence dans le management est un complémentà INSOS Q ou à la directive qualité CDAS Est+. Les membres INSOS quil’utilisent voient en lui une plus-value.

Le label NPO d’excellence dans le management est basé surle « modèle fribourgeois de management pour les organi-sations à but non lucratif » (FMM), le système de manage-ment le plus développé et le mieux documenté pour lesfondations. Trois domaines de management sont définis etcoordonnés entre eux:• Gestion du système: direction, organisation, pilotage

et innovation.• Gestion du marketing: planification du marketing, mar-

keting des services, représentation des intérêts, auto-marketing et communication.

• Gestion des ressources: fonctions principales et béné-voles, volontaires, membres et finances.

Potentiels d’améliorationQuiconque gère son entreprise sociale selon le label NPOdémontre ainsi qu’il utilise des outils de gestion intégréset complets assurant la réussite à long terme. Les exigen-ces du label NPO peuvent être adaptées aux besoins desorganisations. En plus des domaines mentionnés plushaut, les institutions pour personnes handicapées ont lapossibilité d’intégrer des questions spécifiques telles quela gestion des clients et de leurs proches, la collaborationavec les pouvoirs publics dans le cadre de contrats deprestations, les dons et le sponsoring, le recrutement et laprise en charge des bénévoles et des volontaires.Le travail structuré selon le FMM et l’introduction du labelNPO mènent, de façon systématique, à la découverte depotentiels d’amélioration. Cela implique aussi le fait deréfléchir à sa propre culture (de l’erreur). Toutefois, dansun esprit de gestion de la qualité, on ne demande pas «Qui a fait l’erreur? », mais « Comment cette erreur a-t-ellepu se produire et comment l’éviter à l’avenir? ».

Vraie plus-valueLors de l’introduction de ce système, il faut prendre encompte les outils de gestion existants. C’est en effet laseule façon de garantir que le système existant continuede se développer de façon adéquate et qu’il ne se formepas de système parallèle.Les organisations détentrices du label (cf. encadré) voientsa vraie plus-value comme suit:• Benchmarking: Possibilité de se comparer avec d’autres

organisations sur la base de critères définis.• Processus d’amélioration continue: Maintien d’une

certaine pression sur le processus d’amélioration par desévaluations annuelles.

• Compatibilité: Possibilité d’accès aux normes clas-

siques (p. ex. ISO 9001) ou aux labels spécialisés (p. ex.INSOS Q, CDAS Est+).

• Documentation: Documentation systématique et actu-elle des processus et des outils, réduction substantielledu temps de recherche et ainsi réalisation d’économies.

• Indépendance par rapport aux personnes: Séparationdes connaissances des processus d’avec les employésresponsables de ceux-ci. Amélioration et facilitation destransmissions en cas de changement ou d’absence depersonnel.

• Transparence: Création de transparence à tous les ni-veaux au sein de l’institution et à l’extérieur.

• Confiance: Création de la confiance et renforcement del’acceptation et de l’image auprès des clients et de leursproches, des employés mais aussi des pouvoirs publics,des partenaires contractuels, des acheteurs et du public.

Le label NPO est en premier lieu un outil pour l’institutionet son bon fonctionnement au service des clients et deleurs proches. De plus, il s’agit d’un outil de gestion com-plet et informatif qui donne de très bons résultats dans lesdomaines stratégie, structure et culture. Atteindre ces butstrès élevés demande une volonté claire de la part du conseilde fondation et de la direction ainsi qu’un projet conçu demanière à assurer la participation des personnes concer-nées.| J.-P. Schnegg, P. Hüberli-Bärlocher, R. Zumstein

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J’ai 16 ans et je travaille comme apprenti cuisiniersur un bateau à voile qui traverse la moitié dumonde, le Salomon, et accueille des jeunes qui onteu des difficultés en Suisse. J’ai déjà été sur leSalomon en tant qu’adolescent et maintenant, jefais un apprentissage de praticien, comme cuisi-nier. Le bateau fait 35,44 m de long, c’est un trois-mâts blanc et bleu. 20 personnes y séjournent ha-bituellement. Le bateau est une bonne chose parcequ’on y voit beaucoup d’autres endroits. Noussommes actuellement aux îles du Cap-Vert, à l’ouestdu Sénégal, et c’est comme en Afrique: il fait trèschaud et la mer est belle. Cette année, nous allonsaussi aux Caraïbes, j’en suis très content.

J’ai la possibilité, de faire mon apprentissage surle bateau. J’aurais préféré l’effectuer en Suisse,mais il n’y avait pas de place pour moi. J’ai acceptécette place car je peux y faire et y apprendre beau-coup de choses, et aussi sortir tous les soirs à terre.

Sur le bateau, tout est différent de la Suisse. C’estcomme une petite ville. Nous devons tout fairenous-mêmes et apprendre à vivre de façon indépen-dante. Quand le bateau navigue, c’est particulier.Dans la cuisine, il faut tout arrimer pour que les

Tribune libre

Une formation sur les flots

verres ne valsent pas et il faut aussi bourrer le ré-frigérateur de paquets de pâtes pour que rien neglisse.Je n’apprécie pas trop les traversées car le bateautangue et j’ai le mal de mer, je n’aime donc pas tropêtre dans la cuisine lorsque nous naviguons. Il y faitalors très chaud et j’ai la nausée. Je préfère êtredehors et hisser la voile, c’est-à-dire que la voilemonte sur le mât. Je suis aussi chef d’équipe, c’est-à-dire que je peux diriger le hissage de voile, etc’est très amusant.

J’aime cuisiner pour un grand groupe et ap-prendre de nouveaux menus avec mon maître d’ap-prentissage. Quand je cuisine, c’est pour environ 20personnes. Une journée normale se présente commesuit: je dois me lever à 7h45, aller en cuisine etpréparer le petit-déjeuner, puis ranger la cuisine etaider mon tuteur en cuisine jusqu’à 13 heures. J’aialors une pause jusqu’à 16 heures. Je retourne en-suite en cuisine pour préparer le dîner, puis je net-toie la cuisine. A 19 heures, j’ai terminé et je peuxm’adonner à mon temps libre. Le mercredi après-mi-di et le dimanche, je ne travaille pas. Durant mesloisirs, je regarde des films et je me rends à terreavec un autre apprenti pour manger un morceau etprofiter de la plage.

Toutes les semaines, je dois aussi aller à l’école.J’ai déjà beaucoup appris, notamment à mieuxécrire. En cuisine, j’ai appris à préparer de nom-breux plats. Ce que je préfère cuisiner, ce sont lesfrites, l’escalope viennoise et les lasagnes. J’ai aus-si appris à nettoyer une cuisine, et à pêcher et viderun poisson. J’ai appris à faire des achats en gros.Dans le domaine nautique, j’ai appris à naviguer.

Vivre sur un bateau est agréable, parfois éprou-vant, car il faut aller à l’école, travailler et biend’autres choses encore. Qu’en j’aurai terminé monapprentissage, je veux être autonome et continuerà habiter et travailler par moi-même en Suisse. J’ai-merai bien travailler dans une maison de retraite carle rythme est y moins rapide qu’au restaurant.www.jugendschiffe.ch

C.B. (16 ans) est en formation de praticienPrA cuisine. Il réalise son apprentissage à borddu «Jugendschiff Salomon» (voir photoci-dessous), un voilier de 35 mètres actuelle-ment ancré dans les îles du Cap-Vert.Photos | m.à.d.

INFOS INSOS | Juin 2014

ImpressumEditeurINSOS Suisse3000 Berne 14Paraît 3x l’anRédactionBarbara Lauber;Barbara SpycherPrixAbonnement CHF 30.– (comprisdans la cotisation de membre)Au numéro CHF 15.–

AdressesINSOS SchweizZieglerstrasse 53Postfach 10103000 Bern 14

Tel 031 385 33 00Fax 031 385 33 [email protected]. 80-28082-2

INSOS SuisseAvenue de la Gare 171003 Lausanne

Tél 021 320 21 70Fax 021 320 21 [email protected]

Conceptionsatzart, Berne

Maquette et impressionUD Medien AG, Lucerne

Tirage1700 allemand600 françaisReproduction autorisée avecindication de la source

P.P.3007

Bern

Evénements INSOS 2014INSOS Suisse organise chaque annéedes journées d’étude nationales,des séminaires et des plates-formes,ainsi que le congrès INSOS de 3 jours.Voici le programme des événements2014:

17.06.2014 - 21.06.2014Voyage d’études INSOS en Belgique

26.06.2014Assemblée des délégués INSOSà Aarau

26.08.2014 - 28.08.2014Congrès INSOS à Lausanne«Choisir ou subir les trends – Commentles institutions peuvent intelligemmenttenir compte des trends et des défis etles mettre à profit de manière ciblée»

30.8.2014Journée d’étude ABMH à Berne«La douleur?! – L’exprimer, la recon-naître, la prévenir, la traiter»

24.09.2014Journée d’étude INSOS Travailà SoleureAteliers et marketing

06.11.2014Journée d’étude Handicap psychiqueà Soleure(avec Pro Mente Sana et Solodaris)«Recovery – un gain pour tous! Avan-tages du Recovery pour les institutions»

Informations détaillées et inscription:www.insos.ch > Evénements