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Résumé

Les méfaits des boissons sucrées sur la santé sont connus et documentés. Mais quels en sont les

méfaits sur notre environnement, ici, au Québec?

Chaque étape du cycle de vie d’une boisson sucrée est source d’impacts sur notre environnement!

La production des contenants La canette en aluminium : - Pollution de l’air : Émission de gaz à effet de serre

- Pollution de l’eau et des sols : Gestion des boues rouges

La bouteille en plastique :

- Produit de la pétrochimie

- Pollution de l’air : Émission de gaz à effet de serre

- Pollution de l’eau et des sols : extraction des hydrocarbures…

La production des contenus Le sucre : - Perte d’habitats naturels et de biodiversité

- Pollution de l’eau et des sols par les produits chimiques (engrais et pesticides)

- Recours aux organismes génétiquement modifié (OGM)

- Érosion des sols…

Les transports - Émission de gaz à effet de serre entre chaque étape

- Augmentation des importations des boissons sucrées…

La consommation - Augmentation des consommations Augmentation de tous les impacts

- Pollution et déchets sauvages…

La gestion des déchets - Taux de récupération

- Dépotoir, site d’enfouissement et incinérateur…

Et l’eau dans tout ça? - Consommation d’importante quantité d’eau à différentes étapes

- Menace sur la quantité et la qualité de l’eau…

Dans cette étude un grand nombre d’impacts sur l’environnement induit par la consommation de boissons sucrées va vous être présenté. À la lumière de ces impacts, Eau Secours ! ne peut que conseiller un retour à la consommation d’une eau pure, sans artifices dommageables pour la santé humaine et notre environnement.

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Table des matières

Résumé..................................................................................................................................1

1. Introduction .......................................................................................................................3

2. Définition ...........................................................................................................................4

3. Cycle de vie d’une boisson sucrée ........................................................................................4

4. Production des contenants ..................................................................................................5

4.1. La canette en aluminium...............................................................................................5

Pollution de l’air ..............................................................................................................6

Et au Québec? .................................................................................................................6

4.2. La bouteille en plastique ...............................................................................................8

Et les bioplastiques? ...................................................................................................... 10

4.3. La bouteille en verre ................................................................................................... 10

5. Production du contenu...................................................................................................... 10

5.1. Du sucre : un goût amer? ............................................................................................ 11

Perte d’habitats naturels et de biodiversité..................................................................... 11

Utilisation intensive d’eau.............................................................................................. 12

Recours intensif aux produits chimiques ......................................................................... 12

Érosion des sols cultivés................................................................................................. 13

5.2. Quels sont les ingrédients cachés? .............................................................................. 13

Des OGM? .................................................................................................................... 13

Et des produits chimiques? ............................................................................................ 14

6. Transport ......................................................................................................................... 14

6.1. Les importations de boissons sucrées .......................................................................... 15

7. Consommation ................................................................................................................. 15

7.1. Pollution et déchets sauvages ..................................................................................... 16

8. Gestion des déchets .......................................................................................................... 17

8.1. Consigne publique ...................................................................................................... 17

8.2. Collecte sélective........................................................................................................ 17

8.3. Dépotoir, site d’enfouissement et incinération............................................................. 18

8.4. Le recyclage pour réduire l’impact des boissons sucrées ............................................... 19

9. Et l’eau dans tout ça? ........................................................................................................ 20

9.1. La surconsommation d’eau et le concept d’empreinte eau ........................................... 20

9.2. Pollution des eaux ...................................................................................................... 22

10. Marketing vert et lobbyisme ............................................................................................ 22

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10.1. Le marketing vert, du «greenwashing»?..................................................................... 22

10.2. Lobbyisme................................................................................................................ 23

11. Conclusion ...................................................................................................................... 23

11.1. Et pourquoi ne pas revenir à la source? Des alternatives existent! ............................... 23

13. Références...................................................................................................................... 24

1. Introduction

Le marché des boissons sucrées se diversifie, se complexifie. Si certains types de boissons sucrées perdent des parts de marché, c’est au profit d’autres boissons, toutes aussi sucrées. Des millions sont investis par l'industrie afin de diversifier la gamme de ces produits et agrandir le marché. Pour toucher un public toujours plus nombreux, d’habiles marketeurs donnent de multiples appellations aux boissons sucrées afin de correspondre aux attentes des consommateurs. Si certaines boissons sont dites santé, d’autres seront dites vitaminées, énergisantes ou énergétiques. Ces sodas, colas, boissons énergisantes, thés ou cafés glacés, boissons fruitées, eaux aromatisées ou vitaminées rivalisent entre eux pour une place dans les distributrices ou sur les tablettes des épiceries. La publicité envahit donc les festivals, les manifestations sportives... Dans cette diversification grandissante, des points communs subsistent cependant : les deux piliers de ces boissons demeurent l’eau et le sucre!

Depuis plusieurs années la Coalition Eau Secours! s’est donnée comme mission de revendiquer une gestion responsable de l’eau qui tient compte de l’équité, l’accessibilité, la santé publique, le développement viable et la souveraineté collective. Si l’eau est nécessaire à toute vie, une fois qu’on y ajoute sucres et autres additifs chimiques, elle troque ses si vitales propriétés contre d’autres bien moins saines. Déjà largement pointées du doigt par les scientifiques et les professionnels pour leurs méfaits sur notre santé (carie dentaire, obésité, diabète et maladies cardiovasculaires), les boissons sucrées ont aussi des impacts sur l’environnement. Or, ces derniers sont bien moins documentés et méritent que l'on s'y attarde . L’objectif de cette étude est donc de répondre aux questions fondamentales suivantes : Est-ce que les boissons sucrées ont des impacts sur l’environnement? Si oui, quels en sont ces impacts?

L’impact environnemental des boissons sucrées est, comme nous allons le voir, bien réel et malheureusement d’importance. Il n’y a qu’à penser aux énormes quantités de ces produits sur les tablettes de nos épiceries, à leurs contenants dans nos bacs de collecte sélective , quand ce n’est pas directement dans nos rues, nos cours d’eau ou notre environnement. Dans ce rapport, vous trouverez donc les raisons environnementales de privilégier la consommation de l’eau potable offerte par votre municipalité.

Nous aborderons les répercussions des boissons sucrées à chacune des étapes de leur cycle de vie. Depuis les champs de cannes à sucre jusqu’à la bouche des consommateurs, en passant par les tablettes des supermarchés. Nous parlerons également de la fin de vie de ces boissons une fois consommées. Nous définirons le terme «empreinte eau» et évaluerons celle de ces boissons. Puis, nous aborderons le marketing vert. Enfin, nous mentionnerons certaines alternatives en accord avec notre santé et celle de notre environnement.

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2. Définition

Avant d’en définir les impacts sur l’environnement, attardons-nous sur la définition d’une «boisson sucrée». Dans ce rapport, nous définirons le terme « boisson sucrée » comme toute boisson, gazeuse ou non, destinée à la consommation humaine et contenant du sucre ajouté1. Cette définition englobe un nombre grandissant de produits tant la tendance est à la diversification. Les boissons concernées par cette définition sont entre autres :

les boissons gazeuses les boissons aux fruits (excluant les jus de fruits purs à 100 %) les boissons énergétiques, les énergisantes et celles « pour sportifs » les eaux vitaminées, enrichies les thés et cafés froids préparés et prêts à la consommation

Figure 1 : Diversité des produits, des contenants (Source : www.sucreliquide.com).

Cette diversification de produits a comme conséquence, depuis quelques années, de causer une légère perte de vitesse dans les ventes de boissons gazeuses aux profits d’autres boissons, également sucrées, mais porteuses d’une image plus «santé» (ex : eaux vitaminées, thé glacé) ou perçues comme ayant une valeur ajoutée (ex : boissons énergisantes ou pour sportif) 1,2.

3. Cycle de vie d’une boisson sucrée

De plus en plus, nous prenons conscience que notre façon de consommer engendre des répercussions sur l’environnement. Mais la consommation d’un produit donné n’est qu’une étape parmi d’autres dans son cycle de vie. De ce constat découle le concept d’analyse du cycle de vie d’un produit. Ce concept permet d'établir les impacts majeurs des boissons sucrées sur l'environnement: depuis la production de leurs contenants (acquisition des matières premières) et de leurs contenus, jusqu’à la gestion de leurs déchets (traitement en fin de vie, recyclage et/ou mise au rebut (fig. 2). En quelque sorte, du berceau à la tombe3.

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Figure 2: Illustration simplifiée du concept de cycle de vie d'un produit. Notons qu’en réalité, les transports sont présents entre chacune des étapes de ce cycle.

4. Production des contenants

De toutes les étapes du cycle de vie d’une boisson sucrée, la production des contenants est probablement l’une des étapes ayant le plus de répercussions sur l’environnement. Comme nous l’avons vu, le marché des boissons sucrées subit une forte diversification en termes de produits. Au vu de cette diversification, les contenants peuvent également être fort variés.

Au Québec, la majeure partie des boissons sucrées sont vendues en canettes en aluminium ou en bouteilles en plastique. Seule une infime partie des boissons sucrées sont encore vendues en bouteilles en verre. Sur la période 2009-2013, 76% des boissons gazeuses vendues au Québec étaient contenues dans des canettes, 23% dans des bouteilles en plastique et seulement 1% dans des bouteilles en verre4. Les techniques de production des contenants varient selon la matière employée et leurs effets sur l’environnement diffèrent selon ces techniques.

4.1. La canette en aluminium

Le minerai dont est issu l’aluminium est la bauxite. De l’extraction de la bauxite à sa transformation en aluminium, en passant par l’alumine, la production d’aluminium est complexe, particulièrement énergivore et dommageable pour l’environnement. En voici les principales conséquences.

Pollution par les boues rouges

Le procédé industriel utilisé pour passer du minerai de bauxite à l’alumine est appelé procédé Bayer et est resté quasi inchangé depuis sa découverte en 1887 par Karl Josef Bayer. Les boues rouges en sont les principaux déchets. Ces boues, colorées par les oxydes de fer qu’elles contiennent, sont hautement toxiques. Cette toxicité provient de leur nature basique (pH entre

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11 et 14) ainsi que de la présence en leur sein de métaux lourds (plomb, mercure, chrome, notamment). La gestion de ces sous-produits caustiques est très délicate. Environ trois milliards de tonnes de boues rouges sont actuellement entreposées un peu partout dans le monde, généralement dans des bassins à ciel ouvert (fig. 3). En outre, bien qu’il n’existe pratiquement aucune façon viable de les réutiliser, il s’en produit 120 millions de tonnes supplémentaires chaque année5. L’entreposage de boues rouges en bassin6 peut être la source d’importants risques pour l’environnement: contamination des sols et des eaux souterraines par infiltration; pollution de l’air par la poussière de boues rouges une fois séchées; débordement des bassins en cas de pluies abondantes ou de rupture d’une digue conduisant à un déversement, sans compter la quasi impossibilité de réhabiliter les sites une fois la boue séchée.

Pollution de l’air

La production d’aluminium est une source importante de dégagement de gaz à effe t de serre (GES) dans l’atmosphère. La moyenne mondiale est de 11 tonnes d’équivalents carbone émise dans l’air par tonne d’aluminium produit7. En plus des GES, d’autres polluants sont émis dans l’atmosphère suite à la production d’aluminium, dont le dioxyde de soufre (SO2), responsable de l’acidification de l’atmosphère. Ces gaz présents dans l’air se transforment au contact de l’humidité atmosphérique et retombent, parfois très loin de leurs lieux d’émission, lors des épisodes pluvieux. Ce phénomène est appelé pluie acide. Ces pluies ont comme conséquences, une diminution du pH des rivières, des lacs et des sols. Ce qui entraîne un déséquilibre écologique local et/ou régional ainsi qu’une dégradation des sols.

Et au Québec?

À une exception près, toutes les alumineries canadiennes importent la totalité de l’alumine qu’elles utilisent. L’exception à cette règle se situe ici, au Québec. En effet, l’usine Vaudreuil de Rio Tinto Alcan produit 1,2 million de tonnes d’alumine par année à partir de minerais de bauxite importés8. Mais d’autres groupes évoluent également dans le secteur de l’aluminium sont aussi implantés sur le sol québécois (Alcoa inc., Aluminerie Alouette,…)9. Ce type d’industrie a ainsi des conséquences directes sur l’environnement québécois .

Rio Tinto Alcan estime à environ 0,6 tonne la quantité de boues rouges par tonne d’alumine extraite de la bauxite à l’usine Vaudreuil (complexe Jonquière à Saguenay) 10. Cela représente donc, chaque année, une accumulation de plus de 900 000 tonnes de résidus de bauxites. L’accumulation de ces résidus dans les différents sites d’entreposage de l’usine Vaudreuil pourrait d’ailleurs devenir critique. Il est prévu que ces sites d’entreposage atteignent leur pleine capacité d’ici 20227,11. L’entreposage de ces boues ne va pas sans risques. Selon un rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement datant de 2011, «treize événements environnementaux accidentels, dont onze susceptibles d’avoir un impact sur les eaux de surface, ont fait l’objet d’urgences environnementales », et ce, sur une période s’étalant d’avril 2007 à novembre 201010. Deux de ces événements, celui du 6 avril 2007 et celui du 20 août 2008, ont eu un impact significatif sur l’environnement. Lors de l’événement de 2008, ce n’est pas moins de 100m3 de boues rouges qui se sont déversées dans la rivière Saguenay10. Récemment, en mars 2015, un autre incident, au niveau du complexe de Jonquière (Rio Tinto Alcan), a entraîné un déversement de 20 000 litres d'huile12.

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Figure 3: "Lac de bauxite" complexe Jonquière à Saguenay (Google Earth - image 2010).

Comme nous l’avons vu, à de potentielles pollutions des sols et des eaux s’ajoute celle de l’air. De leurs propres aveux, les dirigeants de l’usine Vaudreuil de Rio Tinto Alcan déclarent avoir connu en 2013 deux épisodes de dispersion de poussières de résidus de bauxite en provenance du site de disposition des boues rouges. Cette industrie est également la source de dégagements importants de dioxyde de soufre (SO2). Pour chaque tonne d’aluminium produit, plus de 20 kg de SO2 sont rejetés dans l’air7. De son côté, Alcoa Inc. déclare rejeter dans l’air des substances telles que : du perfluorocarbones (GES 7600 fois plus dommageable que le CO2), du benzopyrène (substance cancérigène), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (hautement toxiques pour l’environnement et la santé), du fluorure ainsi que près de deux tonnes d’équivalents dioxyde de carbone (CO2) par tonne d’aluminium13. Rappelons ici qu’avec 6,1 millions de tonnes équivalents CO2, le secteur de l’aluminium représentait, en 2011, 48,9% des émissions de GES de toute l’industrie québécoise (GES liés aux procédés ainsi qu’aux combustions industrielles)14. Le tableau ci-dessous, présente les 10 plus grands pollueurs au Québec sur base de leurs émissions d’équivalent CO2. Notons que trois alumineries se placent dans se palmeraies aux 1re, 4e et 6e places.

La fabrication d’aluminium est très énergivore. Or, au Québec, la production d’électricité passe par la création de centrales hydroélectriques. Qu’elles soient au fil de l’eau ou en en aval d’un barrage, la production d’électricité à l’aide de ces centrales hydroélectriques ne se fait pas sans conséquence environnementales. Perturbations des paysages et des écosystèmes, accumulations de polluants et dégagements de GES au sein des réservoirs, le cas échéant, en sont les principales.

Les impacts écologiques dus à la production de l’aluminium sont donc nombreux et importants. Notons cependant qu’il ne nous a pas été possible d’identifier la part de l’aluminium produit alloué à la fabrication des canettes. L’aluminium possède de nombreux débouchés et la production de contenants de boissons sucrées n’en est qu’une parmi d'autres. De plus, les impacts potentiels liés aux étapes de transformation des bobines d’aluminium en canette ne sont pas documentés.

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Tableau 1: Top 10 des plus grands pollueurs au Québec en 2013 en tonnes métriques d'équivalent CO2 (Sources : Institut

de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) (2015) http://iris-recherche.qc.ca/blogue/le-top-10-des-grands-pollueurs-au-quebec; MDDELC (2015), http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/changements/carbone/ventes-

encheres/liste-etablissements-visesRSPEDE.pdf)

Top 10 des plus grands pollueurs au Québec en 2013

1 RIO TINTO ALCAN INC et RIO TINTO FER ET TITANE INC

2 ARCELORMITTAL MINES CANADA INC.

3 ÉNERGIE VALERO INC.

4 ALCOA LTÉE et filiales

5 PRODUITS SUNCOR ÉNERGIE S.E.N.C.

6 ALUMINERIE ALOUETTE INC.

7 HOLCIM (CANADA) INC.

8 GRAYMONT (QC) INC.

9 LAFARGE CANADA INC.

10 CIMENT QUÉBEC INC

4.2. La bouteille en plastique

La multiplication des types de boissons sucrées implique une augmentation du recours aux bouteilles en plastique. La bouteille en plastique s’adapte mieux aux exigences du marketing en termes de formes, mais également de formats. Le nombre de bouteilles en plastique produites est donc voué à augmenter.

Figure 4: Pictogrammes apposés sur les emballages en plastique qui permettent d’identifier la nature de la matière constituant le produit. Dans ce cas-ci, le polyéthylène téréphtalate ou PET.

L’industrie du plastique est capable de produire différents types de résines. Six principales résines comptent pour plus de 90 % de la production totale des emballages domestiques 15. Dans le cas qui nous occupe, les bouteilles de boissons sucrées sont dans une très large mesure faites d’une résine appelée polyéthylène téréphtalate ou PET. La résine de PET, vendue sous forme de granules, est produite à partir d’éthylène glycol très pur et d’acide téréphtalique, deux produits issus de l’industrie pétrochimique. Les bouteilles en plastique sont donc faites d’une part de ressources fossiles (pétrole et gaz naturel) et d’autre part de produits chimiques.

La première conséquence environnementale de la production des bouteilles en PET est l’utilisation de ressources fossiles telles que le pétrole et le gaz naturel, deux sources d’énergie non renouvelables. Près de 2 kg de pétrole brut sont nécessaires pour produire 1 kg de PET16. Et le recours de plus en plus important aux contenants à base de pl astique ne fait, malheureusement, que renforcer notre dépendance aux ressources fossiles, et ce, malgré leur raréfaction.

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Mais les impacts environnementaux liés aux hydrocarbures ne se limitent pas à leur extraction. D’autres conséquences peuvent être attribuées à leurs transports ainsi qu’à leurs raffinages. Ces conséquences se répercutent à différents niveaux de notre environnement.

Premièrement, au niveau de la lithosphère (le sol), les répercussions peuvent être diverses : par exemple, il faut extraire environ deux tonnes de sables bitumineux pour produire un baril i de pétrole. Le paysage d'une région est donc profondément modifié par l'extraction des combustibles fossiles. De plus, les terrains contaminés par l'extraction sont rendus impropres17 à d’autres usages.

Deuxièmement, les principales répercussions au niveau de l’hydrosphère (eaux de surface et souterraine) sont : l’utilisation d’une grande quantité d’eau douce pour laver les installations, et pour pousser le pétrole et le gaz à la surface (procédé de fracturation hydraulique). Il faudrait de 2 à 5 barils d’eau pour produire un baril de pétrole à partir de sables bitumineux. Lors de l’extraction d’hydrocarbures non conventionnels, les risques de contamination des nappes d’eau souterraine, ainsi que de l’eau de surface, sont bien réels18. De plus, notons que lors de la fracturation, des additifs chimiques sont incorporés à l’eau rendant les risques de pollution des sols et des nappes phréatiques plus importants encore. Une hausse importante du nive au de pollution a, par exemple, été observée dans les lacs situés près de la rivière Athabasca, en Alberta à proximité des grands sites d’exploitation des sables bitumineux albertains. Certaines substances cancérigènes font partie de ce lot de polluants en hausse19.

Figure 5: Photographie de l’exploitation des sables bitumineux albertins (Canada) (Source : http://www.garthlenz.com/).

Enfin, la pollution atmosphérique (l’air) liée à l’extraction, la transformation et l’utilisation des hydrocarbures n’est malheureusement plus à démontrer. Les rejets de nombreux polluants atmosphériques sont, entre autres, en cause dans les bouleversements climatiques actuels .

i Un baril = 159l itres

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De plus, l’industrie de la production de plastique est, en elle-même, une industrie polluante. Certaines usines de ce secteur se classent très haut dans le malheureux palmarès des usines les plus polluantes des États-Unis. Lors de la production de résine plastique, des substances toxiques (comme le benzène, l’oxyde d’éthylène et des xylènes) sont libérées dans l’air et l’eau. Notons également qu’aux processus de transformation des granules de résine de PET en bouteilles sont associés des émissions de dioxyde de carbone (CO2), de dioxyde de sulfure (SO2) et d’oxyde d’azote (NO). Si, le premier est dorénavant connu pour sa contribution à l’effet de serre , les deux autres participent principalement à l’acidification de l’air (pluies acides) 20.

Et les bioplastiques?

Ces dernières années se sont développées des résines plastiques d’un nouveau genre. Ces nouvelles résines, produites en partie ou en totalité à base de végétaux, sont appelées bioplastiques. Certaines entreprises dans le domaine des boissons mettent en avant le recours aux bioplastiques. Si l’objectif avancé, et louable, est de diminuer le recours au pétrole pour produire des bouteilles en PET, les bioplastiques n’ont pas pour autant zéro répercussion sur l’environnement. Premièrement, certains craignent une concurrence sur l’usage des terres agricoles. Voir des exploitants se détourner de l’agriculture à des fins alimentaires au profit d’une agriculture vouée aux bioplastiques, peut être préoccupant. D’autant que, comme le dit Camille Lecomte des Amis de la terre France, «ce type d’agriculture est très gourmand en terre et en eau et peut justifier le recours à des plants d’organismes génétiquement modifiés (OGM) puisque les récoltes ne sont pas destinées à l’alimentation»21. Deuxièmement, une certaine confusion, inhérente au suffixe « bio », existe dans la tête des consommateurs. Cette confusion tend à complexifier la gestion de fin de vie (recyclage) de ces bioplastiques. En effet, il existe différents bioplastiques composés de végétaux d’origines différentes et produits selon des procédés également différents. N’ayant de ce fait pas tous les mêmes propriétés, beaucoup de ces bioplastiques ne peuvent pas être pris en charge par le système de recyclage habituel des résines PET. La confusion des consommateurs face au bioplastique, alimenté par un marketi ng flou, aura probablement pour effet que certains placeront à tort leurs «bouteilles de bioplastique» dans le bac à compostage22, ou pire, se déculpabiliseront de les jeter dans la nature alors que bon nombre des bioplastiques ne sont pas biodégradables.

4.3. La bouteille en verre

Même si la bien connue bouteille de Coca-Cola fêtait, il y a peu, son centenaire, les bouteilles en verre sont de moins en moins utilisées par l’industrie des boissons sucrées. Ces bouteilles considérées comme trop lourdes sont majoritairement remplacées par des contenants faits d’aluminium ou de plastique, moins contraignants d’un point de vue logistique et économique. La transition vers des contenants faits de plastique au lieu de verre s’est produite dans les années 1990 et a été largement orientée par les décisions de Coca-Cola et Pepsi20.

Au vu de la plus faible utilisation des bouteilles en verre, nous ne nous attarderons pas ici sur leur impact. Mentionnons tout de même que produire une bouteille en verre génère 100 fois moins d’émissions toxiques dans l'air et l'eau que la production d'une bouteille de même format en PET23. Le processus de fonte du verre n’en demeure pas moins très énergivore et imp lique, par conséquent, des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

5. Production du contenu

Au premier abord, l’élément le plus dommageable d’une boisson sucrée, d’un point de vue environnemental, est le contenant et non le contenu. En effet, le contenant est perçu comme la

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part de la boisson sucrée qui n’est pas «utile». C’est aussi la part qui est jetée après consommation. Nous tendons donc à focaliser la plus grande part de nos efforts sur la réduction des effets des contenants sur notre environnement, et ce, sans nous interroger sur les effets que peut avoir la production du contenu des boissons que nous consommons 24. Et si le contenu était autant dommageable pour l’environnement que les contenants?

5.1. Du sucre : un goût amer?

S’il y a un ingrédient commun à toutes les boissons sucrées, c’est, bien entendu, le sucre… Selon un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF)25, des champs à nos aliments, la production sucrière ne se fait pas sans dégâts sur l’environnement.

Plus de 145 millions de tonnes de sucre sont produites chaque année et notre consommation en sucre augmente de deux millions de tonnes par an. La production sucrière mondiale est répartie en deux grands types de monoculture : dans l’hémisphère sud, le sucre est majoritairement extrait de la canne à sucre tandis que dans l’hémisphère nord, le sucre provient de la betterave sucrière. Cependant, depuis quelques années, l’industrie des boissons sucrées a de plus en plus recourt à un nouveau pouvoir sucrant. Le glucose-fructose (ou sirop de maïs à haute teneur en fructose) est un liquide sucré utilisé comme édulcorant dans les boissons sucrées depuis le milieu des années 1970. Il tend dans certains cas à remplacer totalement le sucre originaire des cannes et des betteraves. En termes de pourcentage, 60 à 70% de la production mondiale de sucre est issue de la canne à sucre. Le Brésil et l'Inde sont de loin les deux plus grands pays producteurs de sucre de canne. En tenant compte du sucre de betterave, l'Union européenne est le second producteur mondial de sucre, derrière le Brésil25, 26. Enfin, pour ce qui est du maïs, l’Amérique du Nord se place en tête de la production mondiale 27.

La canne à sucre, la betterave et le maïs sont principalement cultivés en monoculture dans de très larges exploitations. Ces cultures intensives ont différentes répercussions majeures sur l’environnement.

Perte d’habitats naturels et de biodiversité

Toujours selon le WWF25, la culture de la canne à sucre a causé plus de tort à la faune et à la flore que toute autre monoculture sur la planète. Actuellement, 15 pays consacrent entre 10 et 50% de leurs terres aux monocultures de canne à sucre. Dans 7 autres pays, les champs de cannes occupent plus de la moitié des terres. L’expansion de ces monocultures s’est ma lheureusement faite au détriment d’écosystèmes vierges riches en biodiversité tels que, par exemple, la forêt tropicale humide. Outre les pertes évidentes de biodiversité, la déforestation de ces terrains amplifie d’autres impacts que nous allons aborder par la suite tels que l’érosion des sols ou la perturbation du cycle hydrologique. Ce phénomène n’est malheureusement pas près de s’arrêter. Encore récemment, en 2013, le Brésil a permis l’expansion de la culture de la canne à sucre dans de nouvelles zones de la forêt amazonienne (zone de Cerrado et Pantanal) où jusqu’à présent cette culture était proscrite28.

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Utilisation intensive d’eau

L’agriculture est, parmi les secteurs d’activités d’un pays, celui qui consomme le plus d’eau. Dans certains pays arides, l’irrigation irréfléchie des terres agricoles consomme jusqu’à 90% des prélèvements d’eau douce. Les besoins en irrigation sont d’autant plus importants lorsque les cultures sont constituées de plantes nécessitant de gros apports en eau pour se développer. Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les cultures de cannes à sucre, de betteraves et de maïs figurent toutes les trois parmi les 10 cultures les plus gourmandes en eau29. À cela s’ajoute l’emploi de techniques d’irrigation peu onéreuses, mais bien moins efficaces. Dans certains cas, ce n’est que 30 à 35% de l’eau pompée qui est véritablement assimilée par la plante, le reste s’échappant par évaporation ou ruissellement25. Il est évident que la problématique de manque de ressources en eau dans certains pays nuit gravement à la population et constitue un pas de plus vers de la désertification.

Recours intensif aux produits chimiques

L’agriculture intensive semble demander des quantités toujours plus importantes d’engrais et de pesticides. Or, le WWF25 affirme d’une part qu'un usage mesuré des pesticides et des engrais n'altère pas forcément la productivité et d’autre part que, à l’instar de l’eau, seule la moitié des fertilisants répandus sont véritablement assimilés par la plante.

Au Québec, la culture du maïs, dont le glucose-fructose est un des sous-produits, est de plus en plus présente. En raison des superficies importantes qu’elles couvrent, les cultures de maïs accaparent la plus grande proportion des pesticides commercialisés au Québec. Le Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements Climatiques (MDDELCC) indique des liens entre la culture du maïs et la présence, en concentration importante, de différents pesticides dans plusieurs rivières québécoises durant l es mois d’été30. En effet, les pesticides pulvérisés sur les cultures peuvent facilement, sous l’action de l’eau de pluie et du vent, quitter les parcelles cultivées et s’accumuler dans les écosystèmes. Dans certaines rivières, le MDDELCC a comptabilisé jusqu’à 20 pesticides différents31. L’impact de cette pollution ponctuelle,

Figure 6 : Monoculture de la canne à sucre, illustration de la perte

d’habitats naturels, de biodiversité et de l’appauvrissement des sols.

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ou diffuse, sur l’environnement est réel, mais, selon le MDDELCC, encore trop peu documenté32. Cependant, différents impacts sur le faune et la flore de ces ruisseaux ont été documentés et sont, toujours selon le MDDELCC, préoccupants32.

D’un autre côté, il a été démontré que l’utilisation de certains fertilisants pouvait contribuer à l’acidification des sols25. De plus, lorsque des sols chargés de fertilisants sont lessivés par le ruissellement, des matières inorganiques se retrouvent et s’accumulent dans les rivières et les lacs. Cette accumulation est une des causes à la base du phénomène dit d’eutrophisation (développement des algues bleu-vert).

Érosion des sols cultivés

Dans son rapport25, le WWF estime que 5 à 6 millions d'hectares de terres cultivables sur la planète seraient perdus suite à la production sucrière. Dans l’hémisphère sud, l’irrigation mal maîtrisée et les fortes pluies entraînent d’importants phénomènes de lessivage des sols au sein des cultures de cannes à sucre. Ce phénomène s’amplifie lorsque ces cultures prennent place sur des terrains trop pentus, là où d’autres cultures retenant mieux la terre seraient à privilégier. Dans l’hémisphère nord, les champs à betteraves, vierges en hiver, subissent une érosion aérienne. De plus, lors de la récolte, les machines emportent avec la betterave une importante quantité de terre, ce qui amplifie le phénomène d’érosion. L’érosion de ces terrains agricoles implique une migration de certains polluants (engrais et pesticides) contenus dans ces sols, vers les rivières, les estuaires ou les océans accompagnés d’une dégradation de leurs écosystèmes respectifs.

5.2. Quels sont les ingrédients cachés?

Des OGM?

Comme nous venons de le voir, la production de l’ingrédient central de nos boissons sucrées engendre un certain nombre de répercussions sur l’environnement. C’est aussi vrai dans le cas des organismes génétiquement modifiés (OGM). Selon différentes sources, de nombreuses boissons sucrées contiennent au moins un ingrédient génétiquement modifié (fig . 8)33, 34. La présence d’une part d’OGM dans les boissons sucrées est, la plupart du temps, due à l’utilisation de glucose-fructose ou sirop de maïs à haute teneur en fructose. Pour rappel, cet édulcorant est de plus en plus utilisé dans les sodas pour son pouvoir sucrant35. Or, le maïs entrant dans la composition de ce sirop est généralement, en Amérique du Nord, d’origine génétiquement modifiée. Selon Vigilance OGM, 85 % du maïs au Québec est d’origine transgénique36.

Les impacts des cultures génétiquement modifiées sur l’environnement sont multiples. Les principaux risques écologiques sont la perte de biodiversité, tant végétale qu’animale, due au caractère monocultural de cette agriculture et l’utilisation de pesticides ainsi que l’apparition d’espèces envahissantes au détriment d’autres organismes bénéfiques tels que les pollinisateurs.

Figure 7 : Épandages de produit chimique sur des champs de maïs

(Source : MDDELCC)

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Figure 8 : Liste non exhaustive des boissons contenant une part d'organismes génétiquement modifiés (Source : Greenpeace33)

Et des produits chimiques?

De plus, le modèle d’agriculture intensive et productiviste dont les cultures OGM font partie est très dépendant d’intrants pétroliers (ex : pesticides, engrais chimiques) qui contribuent aux changements climatiques et causent la contamination de l’eau et l’épuisement des terres agricoles37. Le recours aux pesticides dans l’agriculture OGM semble être généralisé et entraîne avec lui son lot d’impacts sur les écosystèmes. Mais, comme nous l’avons vu dans le cas de la culture sucrière, il n’y a pas que dans l’agriculture génétiquement modifiée que l’emploi des pesticides est devenu monnaie courante. Malheureusement, l’utilisation d’ingrédients issus d’une agriculture usant de pesticides peut entraîner la présence de telles substances dans les boissons. De récentes études, indienne et espagnole, en ont d’ailleurs fait la démonstration pour différents sodas et boissons à base de fruits38, 39.

6. Transport

Chaque étape du cycle de vie des boissons sucrées nécessite des transports (fig. 2). Pour illustrer la masse de transport nécessaire, voici l ’hypothétique périple d’une canette de soda. Ce périple commence en Australie, au Brésil ou au Venezuela, principaux lieux d’extraction de la bauxite. Le minerai est transporté par bateau jusqu’à une aluminerie, située, par exemple, dans le Nord du Québec. Là, de larges bobines d’aluminium vont être produites avant de prendre la route, par camion cette fois, en direction de l’une des usines de production de canette proche des grandes métropoles. Une fois la canette, fabriquée elle repartira vers une usine d’embouteillage afin d’y être remplie. En ce qui concerne le contenu, les principales matières premières constituant le soda (concentrés, sucre de canne ou de betterave, glucose-fructose, etc.) sont importées des États-Unis2. Ces ingrédients sont mélangés à l’eau (seul ingrédient «local») et mis en canette2. S’en suit le transport vers le site de vente et le transport entre le site de vente et celui de consommation. Enfin, une fois le soda consommé, des transports relatifs à la gestion de déchets vont conduire la canette vide au mieux vers une usine de recyclage, au pire vers le dépotoir.

Le principal impact environnemental lié à de tels transports est, bien évidemment, le rejet dans l’atmosphère d’importantes quantités de gaz à effet de serre, et ce, via l’utilisation de carburants fossiles non renouvelables. Il est malheureusement difficile d’évaluer de manière quantitative la masse de GES émis tout au long de ce cycle. Cela n’empêche que ces gaz sont directement pointés

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du doigt lorsque l’on aborde la problématique des changements climatiques et que le secteur des transports en est un des premiers contributifs.

Les répercussions liées aux transports, dans certains cas, ne se limitent pas aux rejets de GES et peuvent prendre des dimensions bien plus dramatiques. Certaines catastrophes liées, entre autres, au transport d’hydrocarbures, sont devenues tristement célèbres. La tragédie de Lac-Mégantic illustre ce risque humain et environnemental majeur. En plus de causer de nombreuses victimes, le déraillement d’un large convoi de wagons-citernes est à l’origine d’un déversement de plusieurs dizaines de milliers de litres de pétrole brut dans la rivière Chaudière. Suite à ce déversement, ce sont près de 188 000 personnes qui ont été privées d’eau potable pendant plus de deux mois40. Selon des statistiques avancées par la Fondation David Suzuki, pas une semaine ne passe en Amérique du Nord sans qu’un déversement de pétrole ne se produise41. Ces incidents n’ont heureusement pas tous les conséquences tragiques de Lac-Mégantic mais peuvent être la cause de pollution mettant en danger la santé publique ainsi que celle des écosystèmes atteints. Notons enfin que l’histoire nous rappelle, malheureusement, que d’autres types de transport (bateau, oléoducs) peuvent également être sources de catastrophe environnementale 42.

6.1. Les importations de boissons sucrées

Il est difficile de parler de transport sans mentionner les importations. Selon Agriculture et Agroalimentaire Canada2, de 2000 à 2010, les importations de boissons gazeuses ont plus que triplé, passant de 86,6 millions de litres à 259,3 millions de litres (fig. 9). En 2010, les États-Unis étaient la première source de boissons gazeuses importées au Canada. La France figurait au deuxième rang des fournisseurs étrangers, ayant été à l'origine de 3,3 % des importations canadiennes de boissons gazeuses, suivies de

l'Italie, à 3,0 %. Ces importations aggravent l’impact de boissons sucrées sur les changements climatiques en impliquant parfois de très longs trajets entre les sites de productions et ceux de consommations.

7. Consommation

En tant que consommateur, nos choix ont des conséquences. Notre consommation de boissons sucrées peut avoir des répercussions sur notre santé, bien sûr, mais aussi sur l’environnement. Cependant, ces choix sont fortement influencés par le marketing exceptionnel de ces produits. Le marketing des boissons sucrées est d'ailleurs reconnu comme l'un des plus sophistiqués. Ces boissons bénéficient en effet d'emballages attrayants, d'une large distribution, d'un vaste espace tablette, de rabais fréquents et de promotions inusitées dans une variété de lieux et sur une

Figure 9 : Exportations et importations de boissons gazeuses au Canada (Source : Agriculture et Agroalimentaire Canada2).

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panoplie de plateformes de communication, incluant des techniques de pointe faisant appel au neuromarketingii,1.

Les répercussions des choix des consommateurs sont le plus souvent «indirectes». Il reste que plus nous consommons de boissons sucrées, plus les impacts liés à chacune des étapes du cycle de vie des boissons sucrées, exposés dans cette étude, sont amplifiés. La consommation de boissons gazeuses au Canada a doublé entre 1971 et 2001. Entre 2001 et 2010, une plus grande diversification des boissons sucrées, fortement promues par l’industrie, est apparue (thés glacés, eaux vitaminées, boissons pour sportifs, boissons énergisantes, etc.) 1. Tout cela entraîne des demandes toujours grandissantes en production, en transport ainsi qu’en gestion des déchets.

À cela s’ajoutent cependant des impacts plus directs liés à nos modes de consommation, dont, l'augmentation de la consommation de boissons sucrées à l’extérieur du domicile43,2. Or, comme nous le verrons dans le prochain chapitre, c’est lorsque la boisson est consommée hors domicile que la gestion des déchets se fait le moins bien. Selon une étude québécoise, le manque d’infrastructures (bacs de recyclage publics) serait la cause principale de cette mauvaise gestion43. La problématique de la pollution sauvage est bien entendu en lien direct avec ces nouvelles habitudes de consommation et de gestion.

7.1. Pollution et déchets sauvages

De nombreux consommateurs contribuent à ce type de pollution, les raisons de cette attitude sont diverses44. Beaucoup dénonceraient le manque d’infrastructures à proximité, d’autres une certaine forme de paresse. Beaucoup, non suffisamment sensibilisés à cette problématique, n’ont pas conscience des conséquences de leurs gestes. Jeter des déchets de cette façon n’est peut-être pas aussi socialement inacceptable que cela devrait l’être. Quelle qu'en soit la raison, les conséquences des déchets sauvagesiii sont bien réelles. Avec des temps de biodégradation très longs (200 ans pour une canette, 400 ans pour la bouteille de plastique et 4000 ans pour

une bouteille de verre45), les contenants de nos boissons sucrées, jetés de façon inappropriée, s’accumulent dans l’environnement au détriment de la santé de celui-ci, des paysages et des écosystèmes qui y évoluent.

Figure 10 : Illustration d'une pollution sauvage.

Notons qu’il est, à Montréal par exemple, selon le règlement sur la propreté et la protection du domaine public et du mobilier urbain de la Ville de Montréal, «interdit de jeter, déposer ou laisser

ii Le neuromarketing est la pratique qui l ie les neurosciences cognitives au marketing, à la communication

et à la publicité. Il s’agit, pour les marques, d’un outil pour analyser le comportement du consommateur et qui cible les leviers cérébraux du désir d'acheter. iii Un déchet sauvage est tout produit ou matériau qui traîne sur nos autoroutes, nos plages, nos parcs,

nos plages ou nos rues et qui ne devrait pas y être.

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sur le sol du domaine public des déchets d'aliments, des immondices, des cendres, des débris de matériaux, des résidus d'élagage ou d'autres rebuts ». Les amendes pour ce genre de délits oscillent entre 60 et 100 $ pour une première infraction.

8. Gestion des déchets

Contrairement au consommateur moyen qui n’aime peut-être pas beaucoup se questionner sur ce qu’il advient des déchets une fois un produit consommé, le Québécois , lui, semble être plus investi. C’est en tout cas ce qui ressort d’un sondage québécois de 200643. Selon celui-ci, la quasi-totalité des foyers questionnés (94 %) affirme recycler.

Qu’en est-il vraiment? Quels sont donc les moyens mis en place pour nous aider à valoriser les déchets liés aux boissons sucrées? Et quels en sont les impacts sur notre environnement?

La «Politique québécoise de gestion des matières résiduelles» est basée sur le principe des «3RV». Réduction à la source, Réemploi, Recyclage et Valorisation. Dans le cas des boissons sucrées, différents systèmes sont mis en place afin de récupérer les contenants en vue de les recycler et les valoriser. Et des contenants à valoriser, il y en a beaucoup!

8.1. Consigne publique

Depuis 1984 toutes les boissons gazeuses portent la mention « CONSIGNÉE QUÉBEC ». Cette mention sous-entend que, selon la loi, le consommateur dépose un montant à l'achat d'une boisson gazeuse (5¢ dans ce cas-ci) et, au retour du contenant chez le détaillant, l'argent lui est intégralement retourné. Si, depuis 2006, les contenants des boissons énergisantes portent également le sceau « CONSIGNÉE QUÉBEC », les contenants des autres types de boissons sucrées ne sont actuellement pas tous consignés. En effet, le système de consignation québécois à la particularité de ne pas se concentrer sur le type de contenant mais sur ce qu’il renferme, le contenu.

Figure 11: Exemple de contenants marqués de la mention « CONSINÉE QUÉBEC »

8.2. Collecte sélective

Comme tous les contenants, ceux de boissons sucrées sont concernés par la collecte sélective. En effet, que les contenants soient d’aluminium, de plastique ou de verre, qu’ils so ient consignés ou non, ils peuvent tous finir dans le bac de recyclage de la collecte sélective. Cette méthode de récupération vise, bien entendu, principalement les contenants non consignés mais ne s’y limite pas.

Ces deux méthodes complémentaires de récupération des contenants de boissons ont pour but d’augmenter la part de ceux qui seront récupérés et recyclés. Car un contenant qui n’est pas

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récupéré par l’une de ces deux filiales ne sera pas recyclé et finira sa course au dépotoir sans pouvoir être valorisé.

L’efficacité de ces deux systèmes se calcule en taux de récupération. Ce taux exprime le pourcentage de contenants récupérés et recyclés par rapport au nombre total de boissons vendues. Le graphique ci-dessous présente le taux de récupération des différents contenants de boissons gazeuses sur ces cinq dernières années. Mise à part, pour les boissons gazeuses, consignées, il est très difficile d’évaluer le taux de retour des contenants , non consignés, des autres types de boissons sucrées.

Comme nous pouvons le constater, et ce, malgré l’incitatif financier, le système de consignation aidé par la collecte sélective ne permet pas de récupérer l’ensemble des contenants de boissons gazeuses. En 2014, plus d’un contenant de boisson gazeuse sur quatre n’a pas été recyclé, car il n’a pas été ramené chez le commerçant ou jeté dans le bac de tri adéquat. Si l’on élargit ce constat à l’ensemble des contenants de boissons sucrées, la quantité de déchets non récupérés ne fait que grimper! Par exemple, moins d’une canette en aluminium non consignée sur deux était récupérée en 201046. C’est principalement lors de la consommation hors domicile que ces mauvaises pratiques apparaissent43.

Figure 12 : Source des données : www.consignaction.ca

8.3. Dépotoir, site d’enfouissement et incinération

Avant de nous concentrer sur la part des contenants valorisés par le recyclage, nous allons tenter de comprendre ce qu’il advient de celle qui ne l’est pas.

Le chemin que prendra un détritus est influencé par des préoccupations environnementales mais aussi économiques. Comme les matières premières, les matières secondaires (matières issues du recyclage) ont un prix sur le marché. Ce prix fluctue en fonction de la demande mais aussi en fonction de la qualité de la matière. L’aluminium recyclé étant issu du système de consignation, est, par exemple, plus pur que ne peut l’être le verre. Il est aussi plus demandé. L’aluminium recyclé se vendra donc plus cher que certaines autres matières secondaires. Pour ce qui est de la qualité, trop souvent, les matières secondaires sont dites «contaminées». Connaissant ces problématiques économiques, un employé d’une importante société de tri au Québec annonçait

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ceci à la presse en 2012 : «Quand ça coûte trop cher à trier, t'as pas le choix d'opter pour la solution la moins onéreuse et c'est d'aller à l'enfouissement». Cette entreprise chargée de donner une seconde vie au verre en provenance du centre de tri de Québec s'est débarrassée de 10 % à 50 % des cargaisons de verre reçues. Il s'agissait, semble-t-il, de verre trop «contaminé» par d’autres déchets47, 48. Notons qu’il est plus probable qu’un contenant soit considéré comme contaminé s’il est issu de la collecte sélective plutôt que récupéré par la consigne. Comme l’illustrent ces faits, une part importante de déchets finit donc au dépotoir, car il est trop coûteux de les revaloriser. Tout cela ne se fait pas sans répercussions sur l’environnement.

En effet, avec des temps de biodégradation très longs (de 200 à 4000 ans selon la matière), les contenants de nos boissons sucrées peuvent être considérés comme stables et inertes dans les sites d’enfouissements. Cela veut dire que, ne se dégradant quasiment pas, ces contenants vont s’accumuler pour des périodes quasi infinies sans jamais véritablement disparaître. Leurs impacts environnementaux résidents essentiellement dans la réduction de la durée de vie de ces lieux d’enfouissement. Une fois un site «plein» il faut en créer un autre ailleurs, et ce, avec les nuisances que cela occasionne. Outre les nuisances liées aux bruits, aux odeurs, à l'occupation d'un territoire qui pourrait servir à d'autres fonctions, nous mentionnerons le risque de pollution des sols, des eaux de surfaces et souterraines par infiltration de lixiviatsiv. Dans le cas des plastiques, des phtalatesv ainsi que d’autres additifs toxiques peuvent s’échapper et eux aussi contribuer à la pollution des sols et des eaux souterraines20.

Autre cause de risques environnementaux, l’incinération. Il arrive qu’avant d’être enfouis, les déchets (principalement les contenants de plastique dans ce cas-ci) soient incinérés. À cette pratique est évidemment associé un dégagement dans l’atmosphère , entre autres, de gaz à effet de serre49. Notons qu’en 2011, l’enfouissement et l’incinération des déchets représentaient 5,6% des émissions des GES québécois50.

8.4. Le recyclage pour réduire l’impact des boissons sucrées

Si initialement le système de consignation des boissons gazeuses a été mis en place pour lutter contre la pollution sauvage que représentaient les contenants jetés dans la nature, bon nombre d’autres bénéfices environnementaux sont liés à la récupération et à la valorisation des contenants de boissons. En effet, les retombées environnementales de la récupération des contenants vont bien au-delà d’un simple détournement des déchets des sites d'enfouissement ou d’une réduction de la quantité d'ordures51.

L’un des principaux attraits du recyclage est l’économie de matière première et de l’énergie qui aurait été consommée pour les extraire, les transporter et les transformer51. De plus en plus de marques déclarent utiliser en partie ou en totalité des matières secondaires (recyclées) pour produire leurs contenants au détriment de matière première. Comme nous l’avons vu dans la section 4, de nombreux impacts environnementaux sont liés à l’extraction de matières premières nécessaires pour produire les contenants de boissons. En diminuant les intrants vierges au profit d’éléments recyclés dans le processus de fabrication, les entreprises contribuent à rédu ire leurs impacts sur l’environnement.

Recyclable à 100% sans jamais être altéré et ce, à l’infini, l’aluminium est le parfait exemple pour illustrer l’importance de valorisation des matériaux secondaires. En effet, la fabrication de produits en aluminium recyclé demande environ 95 % moins d’énergie qu’à partir de matières

iv Lixiviats : l iquide résiduel, riche en éléments traces (métaux lourds, polluants organiques et chimiques, radionucléide), engendré par la percolation de l’eau et des l iquides à travers une zone d’enfouissement de déchets v Produits chimiques dérivés (sels ou esters) de l’acide phtalique

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vierges. Bien entendu, l’économie des matières premières permet d’éviter les opérations d’extraction, de raffinage et de transport. Aussi, le recyclage ralentit l’exploitation des mines qui, comme nous l’avons vu, bouleverse paysages et écosystèmes. De plus, l’utilisation d’aluminium recyclé dans la fabrication de produits réduit de plus de 90 % les émissions de GES par rapport à l’utilisation de bauxites52.

Concernant la valorisation du verre, des constats similaires peuvent être dressés. En intégrant 50% de verre recyclé dans une production de nouveaux produits, ce sont 20% d’émissions de gaz à effet de serre qui sont évités53.

Du côté des plastiques, la création de bouteilles faites de plastique recyclé à 100 % pour des boissons gazeuses n’est pas encore fortement développée en raison des contraintes liées à la pression des gaz contenus dans la boisson. Les fibres de plastiques recyclées entrent donc principalement dans la fabrication d’objets divers (sacs à dos, casquettes,…). Cependant, certaines compagnies commencent à mettre sur le marché des bouteilles de soda fait à 100 % de plastique recyclé54. Cela permet donc la réduction de l'utilisation du plastique vierge et donc diminue de plus de 30 % les émissions de gaz à effet de serre, et de plus de 55 % de l'utilisation de l'énergie.

À la lecture de ces lignes consacrées au recyclage, nous pourrions nous sentir plus légers face à notre consommation. Il faut cependant nuancer l’impact de notre système de gestion des déchets ainsi que son efficacité. Comme nous l’avons vu, encore trop de déchets, potentiellement valorisables, finissent au dépotoir. De plus, même si l’utilisation de matières secondaires réduit l’impact des boissons sucrées sur l’environnement, elle ne l’annule pas pour autant. Toutes les étapes nécessaires à la gestion de nos déchets entraînent également leurs propres impacts. Le recyclage est donc le moins « mauvais » moyen de réduire l'usage de nos ressources non renouvelables, la meilleure solution étant la réduction et la réutilisation (par exemple, remplissage multiple des contenants en verre). L'industrie, au contraire, privilégie de plus en plus les contenants à usage unique. Or, le meilleur contenant restera toujours celui que l'on ne produit pas23.

9. Et l’eau dans tout ça?

Nous avons jusqu’à présent identifié bon nombre d’impacts qu’engendre notre consommation de boissons sucrées sur l’environnement. Nous n’avons cependant pas encore abordé le thème de l’eau. L’eau, l’ingrédient principal en termes de quantité de toutes boissons sucrées, est pourtant bien malmenée par ces dernières.

9.1. La surconsommation d’eau et le concept d’empreinte eau

L’eau est un bien précieux, elle constitue un besoin vital. Cependant, le beso in en eau de nos sociétés semble, aujourd’hui, augmenter de façon irrationnelle. Ces besoins grandissants, couplés aux changements climatiques qui bouleversent le cycle naturel de l’eau, tendent à diminuer les réserves d’eau douce disponibles. Les épisodes de sécheresse se multiplient et se généralisent, et ce, partout dans le monde. Les épisodes récents de sécheresse que subit la côte ouest du continent nord-américain sont une parfaite illustration de ce que peut être un stress hydrique vi.

vi On parle de pénurie d'eau ou stress hydrique quand la demande en eau dépasse les ressources disponibles. Le stress hydrique est aussi un indicateur, en pourcentage, faisant le rapport entre le besoin en eau et les ressources disponibles. Celui -ci peut atteindre ou excéder les 100 %.

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L’eau est, dans nos boissons sucrées, l’un des seuls ingrédients qui ne soient pas importés55. L’eau présente dans nos boissons sucrées est donc pompée là où les sites d’embouteillage sont présents. Plus la demande locale en boissons sucrées sera forte , plus les besoins en eau de ces sites d’embouteillage seront importants. Dans certains coins du globe, la surconsommation d’eau par les producteurs de boissons sucrées est un problème criant. C’est le cas, par exemple en Inde, où l’entreprise Coca-Cola a été contrainte à fermer plusieurs usines d'embouteillage parce qu’elles surexploitaient les nappes phréatiques56. C’est également le cas, au Mexique, premier pays consommateur de Coca-Cola au monde, où, dans la région de Chiapas, l’industrie pompe 100 millions de litres d’eau par année. La surexploitation de la nappe est non seulement un désastre écologique, mais prive également les populations locales de précieuses ressources en eau57. Plus récemment, alors que certains états de l’Ouest américain et la province de Colombie-Britannique sont sous le coup de mesures de restriction de l'eau à cause d'une sécheresse exceptionnelle, certaines sociétés d’embouteillage sont directement pointées du doigt pour leur surconsommation et leur mauvaise gestion des ressources en eau58,59.

Mais après tout, combien de litres d’eau sont nécessaires pour produire les boissons sucrées que nous consommons? De cette question découle le concept «d’empreinte eau» ou encore « d’eau virtuelle ». À l’instar de l’empreinte carbone, l’empreinte eau tente de calculer la quantité d’eau nécessaire tout au long du cycle de vie d’un produit de consommation. L’eau intervient dans pratiquement chacune des étapes du cycle de vie d’une boisson sucrée. Récemment, l’entreprise Coca-Cola déclarait qu’un litre de leur soda, produit dans leur usine la plus économe en eau, nécessitait l’utilisation de 1.15L d’eau60. Cependant, en 2009, le fonds mondial pour la nature (WWF) déclarait que la production de 2litres de coca nécessitait près de 500 litres d’eau61! De telles différences sont possibles si l’on prend, ou non, en compte l’eau requise lors de toutes les étapes du cycle de vie d’une boisson, depuis la production de ses ingrédients jusqu’au recyclage de ses contenants. En effet, une étude hollandaise a démontré que seul 0,3% de l’eau nécessaire pour produire une boisson sucrée était utilisé comme ingrédient dans cette boisson. L’autre 99,7% d’eau est donc utilisé durant les différentes étapes du cycle de vie de la boisson sucrée 62.

Voici quelques exemples chiffrés contribuant à l’empreinte eau d’une boisson sucrée :

L’industrie sucrière est très gourmande en eau. Selon son origine (canne à sucre, betterave ou maïs) ainsi que son lieu de culture, la quantité d’eau utilisée pour sa production sera très différente. Par exemple, il faudra 36 litres d’eau pour produire aux États-Unis la quantité de sirop de glucose-fructose présent dans 0,5l de soda. En revanche, pour la même quantité de soda (0.5l), 167 litres d’eau seront nécessaires pour la production du même sirop s’il est issu des cannes à sucre cubaines.

Plus de 5 litres d’eau sont nécessaires pour la production d’une bouteille en plastique de 0.5l62.

Près de 9 m3 d’eau sont nécessaires pour produire une tonne d’aluminium7. L’équivalent d’un demi-verre d’eau (125 ml) est donc nécessaire pour produire la quantité d’aluminium présent dans une seule cannette. À cela, il faut ajouter la quantité d’eau nécessaire, lors de différentes étapes, pour passer des larges bobines d’aluminium aux canettes.

Une usine Coca-Cola, basée en Inde depuis 15 ans, consommerait 300 000 litres d'eau par jour en moyenne. Les autorités locales ont d’ailleurs déclaré, en 2009, que les nappes phréatiques étaient à un niveau critique60. Près de 300 000 litres sont également pompé quotidiennement dans la région du Chiapas au Mexique par les usines de Coca-cola61.

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La surconsommation d’eau due aux boissons sucrées, mise en évidence au travers de leur empreinte eau, pose évidemment problème au niveau de l’environnement. La raréfaction des ressources en eau impacte nos sociétés mais aussi les écosystèmes en de multiples aspects.

9.2. Pollution des eaux

Nous avons déjà abordé de potentiels risques de pollution des eaux de surface et/ou souterraines. Plusieurs étapes du cycle de vie des boissons sucrées peuvent alors contribuer à la pollution des eaux. En somme, les risques sont, entre autres, liés à l’extraction de la bauxite et à la gestion des boues rouges, à l’extraction des hydrocarbures ainsi qu’à leurs transports. Des pollutions diffuses sont également fréquentes dans l’agriculture. Enfin, la gestion actuelle des contenants post-consommation est aussi une source possible de pollution des eaux .

10. Marketing vert et lobbyisme

10.1. Le marketing vert, du «greenwashing»?

Bien qu’intégrées dans notre quotidien et populaires auprès des consommateurs, les boissons sucrées véhiculent de plus en plus une image relativement négative. Elles sont, entre autres, la cible de critiques sanitaires et de politiques de santé publique dans de nombreux pays. Il est alors nécessaire aux grandes marques d’user de stratégies afin de se défaire de cette image et ainsi assurer leurs activités. Muhtar Kent, PDG du groupe Coca-Cola, disait, par exemple : «Nous devons travailler plus dur pour renforcer la magie autour de la marque partout dans le monde»55.

Si bon nombre de stratégies peuvent être mises en œuvre, l’une d’entre elles nous occupe ici plus particulièrement, le «marketing vert». Le marketing vert est constitué de l’ensemble des actions qui vise à utiliser le positionnement écologique d’une marque ou d’un produit pour augmenter les ventes et améliorer l’image de l’entreprise63. Il est alors très facile de trouver de nombreuses illustrations de ce genre de pratiques. Les grandes marques ont toutes, par exemple, une page internet consacrée à l’environnement. Elles y exposent, de façon plus ou moins précise, les actions qu’elles comptent mener afin de minimiser les impacts de leurs produits sur la nature, tout en se gardant d'élaborer sur l'influence négative de ceux-ci sur l'air, l'eau et les sols.

«PepsiCo Canada s'est engagée à minimiser l'incidence de ses activités sur l'environnement en appliquant des méthodes scientifiques qui sont socialement responsables et économiquement saines » peut-on lire sur le site de Pepsico Canada64. Et sur le site web de Coca-Cola : «au-delà du simple bonheur de se rafraîchir à toute heure, il est aujourd’hui raisonnable de s’interroger sur le bien-être de notre planète»65.

Mais, lorsqu’une entreprise mise sur le marketing vert, et surfe sur la vague du développement durable ou de l’écologie, il est difficile pour le consommateur de distinguer les véritables démarches citoyennes des objectifs purement marketing. La frontière est, en effet, étroite et certaines marques semblent l’avoir franchie. On parle alors de «greenwashing». «Greenwashing » (ou en français : « l’éco blanchiment ») est un anglicisme qui sert à désigner les pratiques consistant à utiliser abusivement un positionnement écologique à des fins marketing63.

Figure 13 : Illustration du marketing vert : utilisation marquée de la couleur verte.

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10.2. Lobbyisme

Les multinationales actives dans le domaine des boissons sucrées dégagent de très gros bénéfices66. Ces puissantes compagnies ont les moyens d’influencer certaines décisions. Au Québec, des exemples existent, et ce, en lien avec, entre autres, le système de gestion des matières résiduelles. Dans ce débat s’opposent d’une part les pros-consignes qui sont pour un élargissement du système de consigne à un nombre plus important de contenants 67, et d’autre part, les antis-consignes qui eux suggèrent que la consigne disparaisse au profit de la récupération (bac de recyclage) uniquement68. Rappelons qu’ailleurs des exemples du même ordre existent. En Australie, la compagnie Coca-Cola, qui était, là aussi, contre l’instauration d’un système de consigne a réussi à obtenir gain de cause69.

11. Conclusion

Se désaltérer est un besoin. Les boissons sucrées sont toutefois un luxe, dont on peut se passer. Les dommages potentiels de ces produits sur la santé sont de plus en plus documentés et incluent notamment les problèmes dentaires, l'obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Or, boire ces produits n'a pas seulement des impacts humains. Comme nous l’avons montré ici, la consommation de boissons sucrées est à l’origine de nombreux impacts sur la santé de notre environnement :

Pollution des sols, de l’air et des eaux Consommation importante d’énergie Surexploitation des ressources en eau Perte de biodiversité Pollutions et déchets sauvages…

11.1. Et pourquoi ne pas revenir à la source? Des alternatives existent!

Pour finir sur une note positive, nous voudrions vous présenter quelques alternatives aux boissons sucrées. Ces idées de recettes70, riches en goûts, mettent à l’honneur l’eau du robinet tout en minimisant les impacts sur votre santé, celle de votre portefeuille, mais aussi et surtout sur celle de l’environnement!

Eau agrémentée de :

Agrumes : citrons, limes, oranges, pamplemousses

Ananas et romarin Baies surgelées : fraises,

framboises, mûres, bleuets Concombre et feuilles de

menthe Fraises et basilic Mangue et framboises Melon miel et menthe…

Le tout à servir dans une bouteille réutilisable, bien sûr! Santé!

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13. Références

1 Coalition Québécoise sur la problématique du poids, (2015). Les dessous du marketing des boissons

sucrées [en ligne] http://www.cqpp.qc.ca/fr/dossiers/boissons -sucrees/marketing

2 Agriculture et Agroalimentation Canada, (2015). L’industrie canadienne des boissons gazeuses. [en ligne]

http://www.agr.gc.ca/fra/industrie-marches-et-commerce/statistiques-et-information-sur-les-

marches/par-produit-secteur/aliments-et-boissons-transformes/l-industrie-canadienne-des-boissons-

gazeuses/?id=1172167862291

3 Norme ISO, (2006). ISO/TC 207/SC 5 - Analyse du cycle de vie. [en ligne]

http://www.iso.org/iso/fr/iso_catalogue/catalogue_tc/catalogue_tc_browse.htm?commid=54854

4 Boissons Gazeuses Environnement, (2015). Vente et récupération des contenants consignés à 5¢ au

Québec pour l’année 2014. [en ligne] http://www.consignaction.ca/fr/le-systeme-de-

consigne/statistiques

5 Orbite, (2015). Orbite Technologies Inc. – Les boues rouges. [en ligne]

http://www.orbitealuminae.com/French/technologie/durabilite/default.aspx

6 Beaulieu Catherine, (2002). Revue de la littérature portant sur les boues rouges [en ligne]

http://www.polymtl.ca/enviro-geremi/pdf/articles/Projet1-4-1-BouRoug-CBeaulieuMA1.pdf

7 Rio Tinto Alcan, (2013). Rapport de développement durable pour le Québec [en ligne] http://www.riotintoalcan.com/documents/Rapport_de_developpement_durable_Quebec_2013.pdf

8 Association de l’aluminium du Canada, (2015). Association de l'aluminium du Canada. [en ligne]

http://ledialoguesurlaluminium.com/laluminium/sa-fabrication

9 Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements

Climatiques, (2015). Le Programme de réduction des rejets industriels et l’attestation d’assainissement.

[en ligne] http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/programmes/prri/tableau2-secteur-industrie-minerale.htm

10 Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, (2011) Projet de construction de l’usine AP50 du

complexe Jonquière à Saguenay – Rapport 274 [en ligne]

http://www.bape.gouv.qc.ca/sections/rapports/publications/bape274.pdf

11 La presse canadienne (2015). L'usine Vaudreuil de Rio Tinto Alcan pourrait fermer en 2022 . [en ligne]

http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/ressources-naturelles/l-usine-vaudreuil-de-rio-tinto-

alcan-pourrait-fermer-en-2022/578430

12 Ici Radio-Canada, (2015) Déversement d’huile au complexe Jonquière [en ligne] http://ici.radio-

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13 Alcoa, (2015). Changements climatiques [en ligne]

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14 Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements

Climatiques, (2014). Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2011 et leur évolution

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depuis 1990 [en ligne] http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/changements/ges/2011/Inventaire_1990-

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15 Gervais Hélène - Recyc-Québec, (2010). Les plastiques – Fiches informations. [en ligne]

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16 Réseau-École de sensibilisation à la gestion des déchets, (2006). PET [en ligne]

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17 Allô prof, (2015). Les impacts de l'exploitation des ressources énergétiques. [en ligne]

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18Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau - Eau Secours!, (2014). Mémoire de la

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19 Hume Jessica - TVA Nouvelles, (2013). La pollution des lacs associée aux sables bitumineux [en ligne]

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l ’industrie de l’eau embouteillée en Amérique du Nord. [en ligne]

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21 Terraeco, (2015). Coca-Cola retrempe-t-il dans le greenwashing ?. [en ligne]

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22 Lapointe Richard, (2012) Bioplastiques biodégradables, compostables et biosourcés pour les emballages

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23 Ecosynthese, (2009). Dossier sur l'eau embouteillée - Impact Environnemental. [en ligne]

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24 Profita Cassandra, (2011). The impacts of bottles vs. cans: Further analysis. [en ligne]

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25 Wwf, (2005). Sugar and the Environment - Encouraging Better Management Practices in Sugar

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26 Equiterre, (2015). Sucre de canne équitable. [en ligne] http://www.equiterre.org/fiche/sucre-de-canne-equitable

27 Statistique Canada, Hamel Marie-Andrée, Dorff Erik (2015). Le maïs : troisième culture en importance au

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28 Salles Luciane, (2013). Brésil: une loi sur la culture de la canne à sucre menace l'Amazonie. [en ligne]

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32 Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements

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34 Greenpeace, (2003). How to Avoid Genetically Engineered Food – a Greeneace Shoppers Guide [en ligne]

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37 Vigilance OGM, (2015). Les risques environnementaux [en ligne] http://www.vigilanceogm.org/les-

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38 Johnson Sapna, Saikia Nirmali, Kumar Avinash, (2006). Analyses of pesticide residues in soft drinks [en

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39 Garcia-Reyes Juan, Gilbert-Lopez Bienvenida, (2008). Determination of Pesticide Residues in Fruit-Based

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http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201308/12/01-4679311-le-casse-tete-du-

verre-recupere-samplifie-a-

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49 Communauté Métropolitaine de Montréal, CIRAIG, (2007). GMR et réduction des gaz à effet de serre, le

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50 Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements

Climatiques, (2014). Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2011 et leur évaluation

depuis 1990. [en ligne] http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/changements/ges/2011/Inventaire_1990-

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51 Pro-consigne Québec, (2015). Questions/réponses. [en ligne] http://www.pro-

consigne.org/fr/page/questions-reponses-4.htm

52 Langlois-Blouin Sophie - Recyc-Québec, (2010). Les métaux – Fiches informatives [en ligne]

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53 Environnement Montréal – Conseil régional, (2015). Recyclage du verre : pas si simple. [en ligne]

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55 Boussaingault Gilles - Le Figaro, (2015). RMC Découverte tente de percer les mystères du Coca-Cola. [en

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63 Définitions marketing, (2015). Définitions marketing – l’encyclopédie illustrée du marketing. [en ligne]

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64 PepsiCo, (2015). Durabilité de l'environnement. [en ligne] http://pepsico.ca/fr/But/Durabilite-de-

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65The Coca-Cola Compagny, (2015). Réduire et réutiliser = moins d’impact environnemental. [en ligne]

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moins-dimpact-environnemental/

66 Oxfam, (2015). La face cachée des marques. [en ligne] http://www.behindthebrands.org/fr/%C3%A0-

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67 Pro-consigne, (2015). Pro-consigne Québec - Accueil. [en ligne] http://www.pro-consigne.org/

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can-do/

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70 Sucre Liquide – PAS tous les jours, (2015). Alternatives plus savoureuses à tous points de vue. [en ligne]

http://sucreliquide.com/recettes-et-astuces-alternatives/#prettyPhoto