Impact Campus 26 février 2013

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VOLUME 27 | N° 20 | LE MARDI 26 FÉVRIER 2013 VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! Critique théâtre : Orange Mécanique | 8 Au Cercle : Pour toute la soirée | 11 Filtres sonores | 12 Bonne semaine pour les Remparts | 15 PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, PEDRO FRANÇA, CREATIVE COMMONS EXCLUSIF CAHIER SPÉCIAL À L’INTÉRIEUR : CHAMPIONNAT MASCULIN DE VOLLEYBALL SIC 2013

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Journal des étudiants de l'université laval

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Page 1: Impact Campus 26 février 2013

VOLUME 27 | N° 20 | LE MARDI 26 FÉVRIER 2013VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

Critique théâtre : Orange Mécanique | 8

Au Cercle : Pour toute la soirée | 11

Filtres sonores | 12

Bonne semaine pour les Remparts | 15

L’UNESCO débarque à l’ULIrina Bokova, directrice générale de l’organisation, recevra un doctorat honoris causa

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À L’INTÉRIEUR :

CHAMPIONNAT

MASCULIN

DE VOLLEYBALL

SIC 2013

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OPINIONS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 20132

Opinions

Hubert GaudreauRédacteur en chef

Sudoku

Solution de la semaine passée

Ce qui est bien avec nous, gens du Québec, c’est notre pro-

pension à nous investir à fond dans quelque chose. Si la population aime quelqu’un, celui-ci le saura et sera aimé jusqu’à sa mort et bien plus encore. Si vous vous trouvez sur la route de la haine québécoise,

L’expression mise à malgare à vous par contre, car bien que votre présence sur les plateaux de télévision risque d’être répétée, les commentaires disgracieux, quant à eux, jailliront de partout. Le phé-nomène est tout aussi observable pour l’actualité, mais d’une façon un peu différente. Si la population est en accord avec un sujet, on le dif-fuse durant un certain temps, mais cela ne nourrit pas nécessairement l’opinion populaire d’une animosité certaine. On préfère plutôt ce à quoi on s’oppose, et ce, presque autant que la personnalité en Une du 7 jours. On donne à notre opi-nion une portée quasi divine en croyant qu’elle pourra changer le monde, que notre insurrection ver-bale fera tomber le gouvernement et que demain sera un jour nou-veau, sans impôts, sans gaspillage,

sans manifestations, sans pauvreté, sans gauchistes, sans capitalisme, sans rien quoi. Notre opinion se résume donc à ça, rien du tout, même si on la crie bien plus fort que les autres.

Si je fais ce constat, c’est qu’on la donne à outrance, notre opinion. Cela engendre alors une désué-tude de ce pouvoir d’expression qui, rappelons-le, ne nous était pas donné il y a de cela quelques années. Aujourd’hui, on publie ce qui nous passe par la tête sur les médias sociaux, on envoie des courriels aux téléjournaux, on appelle à la radio et on s’injurie ouvertement dans les journaux. Et sous quel prétexte déjà ? Ah oui, pour prouver qu’on a raison. Ce si bel outil défenseur de la démo-

cratie en est aujourd’hui réduit à pourfendre l’idéologie de l’autre, à attirer les foules et à s’élever au-dessus de celui qui préfère ne pas la donner, son opinion. Résultat, on perd l’essence même de ce pour quoi on la clame si fort: faire valoir notre point de vue pour faire changer les choses. Nos mots se noient dans une mer de pol-lution idéologique générée par d’opiniâtres individus en quête

d’attention. Et alors, se dissout le peu d’espoir que pouvait contenir l’ensemble des messages.

Quand vous vous arrêterez devant un texte comme celui-ci et que vous lirez l’opinion d’un seul homme, dites-vous que, malgré toute la crédibilité qu’il puisse avoir, qu’on l’aime ou non, il sera coulé au fond de cette marée noire de paroles, d’encre et d’idées.

La cérémonie des Oscars s’est tenue ce dimanche et encore

une fois le cinéma québécois a fièrement été représenté. Le film Rebelle du cinéaste Kim Nguyen était en compétition dans la caté-gorie du meilleur film en langue étrangère. Bravo! Un autre film

Le cinéma québécois est ouvert sur l’ailleurs !

qui traite d’un autre coin de terre que le nôtre. En 2011, idem pour Incendies de Denis Villeneuve.

Si d’entrée de jeu je fais ce constat, c’est que j’ai lu dernièrement un commentaire d’un Québécois qui s’offusquait du fait que de plus en plus de nos cinéastes traitent dans leurs films de l’ailleurs, au lieu de dépeindre le Québec et notre his-

toire. Qui plus est, ce sont ces oeuvres qui attirent l’attention et la faveur des jurys des principaux festivals de cinéma de la planète. Pourquoi, se demandait-il ! Alors, alors ! Ouverture sur le monde ? Fin du nombrilisme du moi qué-bécois ? Mondialisation de notre inspiration créatrice ? Toutes ces réponses seraient-elles valables ?

N’oublions pas tout de même qu’en 2012, Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, a aussi été retenu aux Oscars et que l’action de ce film se passe bel et bien au Québec. [ ... ]

Lire la suite sur impactcampus.qc.ca Yvan Giguère

Courrier des lecteurs

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SOMMAIRE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 2013 3

SommaireDirecteur général: Jean-Philippe Duphily [email protected]

Directrice adjointe: Céline de Laissardière [email protected]

Rédacteur en chef: Hubert Gaudreau [email protected]

Chef de pupitre actualités: David Ré[email protected]

Chef de pupitre arts: Miléna Babin [email protected]

Chef de pupitre sports: Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences: Valérie Désyroy [email protected]

Directrice de la photographie: Claudy Rivard [email protected]

Production: Stéphanie Turgeon-Girard [email protected]

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) [email protected]

Journalistes: Catherine Gilbert, Laurence Cauffope, Pierre-Olivier Forget, Raphaël Lavoie, Mustapha Bettache, Sébastien Blondeau, Cassie Bérard, Marie-Ève Muller, Jessica Pineau, Marie-Claude Savoie, Mathieu Turgeon, Ariane Tapp, Perle Fostokjian, Justine Pomerleau-Turcotte

Correctrices :Christine HébertMarilou Cloutier

Photographes : Guylaine Jacob, Sylvain Fillos, Sébastien Blondeau

Conseil d’administrationtransitoire :Cyril Schreiber, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel, François Gagnon, Francis Gagnon, Carol-Anne Gauthier, François Lachance, Romain Thibaud, Camille Zawadzki

IMPACT CAMPUS ne se tient pas respon-sable de la page CADEUL (7), dont le con-tenu relève entièrement de la CADEULLa publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcam-pus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc.

Tirage: 10 000 exemplairesDépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval, qui est en processus de fusion avec Réseau Radio Campus Laval afin de se regrouper sous la Corporation des Médias Étudiants de l’Université Laval.

Sports

Volleyball : Pas comme prévu | 14

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O : C

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L’expression mise à mal | 2

Sciences et techno

Comment perdre une répu-tation en deux images ? | 13

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Ah ! la bouffe

Pizzeria Gemini : Pour l’amour de la pizza | 11

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Actualités

Compétitions universitaires : Laval brille en Ontario | 6

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Arts et culture

Critique théâtre : Écume de guerre | 9

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REDE

RICO

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Opinions

Photo de la semaine

Escale | Saif Chaabane

Histoire de promouvoir le talent photographique des étudiants lavallois, Impact campus implante cette nouvelle section qui présentera chaque semaine une nouvelle photographie. Pour avoir la chance de voir votre travail publié, envoyez vos photos à l’adresse courriel suivante : [email protected].

Il vous suffit d’identifier votre photographie d’un titre et de l’accompagner d’une brève description.

Bonne chance !

Camp des réfugiés Ras Jedir,Frontière entre la Libye et la Tunisie

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 20134

ActualitésCompétitions universitaires : Laval brille | 6

Doctorat honoris causa

La directrice générale de l’UNESCO en visite à l’UL

David RémillardChef de pupitre actualités

PHOTO : COURTOISIE, PEDRO FRANÇA, WIKIMEDIA COMMONS

La diplomate bulgare recevra son honneur des mains du rec-

teur Denis Brière le jeudi 7 mars prochain et prononcera ensuite un discours devant les invités. L’infor-mation a été confirmée lundi à Impact campus par le département des communications au siège so-cial de l’UNESCO, en France.

Aucune information n’a cepen-dant filtré à la Direction des com-munications de l’Université Laval. Selon nos informations cependant, la cérémonie devrait avoir lieu au Théâtre de la Cité universitaire. L’heure n’est pas confirmée. L’ad-ministration lavalloise devrait tou-tefois dévoiler tous les détails à la communauté universitaire sous peu par voie de communiqué.

Gros coup de filet par l’Université Laval, alors qu’Irina Bokova, directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), sera de passage à Québec le 7 mars prochain pour recevoir un doctorat honoris causa.

En plus d’être la première femme dans l’histoire de l’UNESCO à être à la tête de l’organisation, Irina Bo-kova est une habituée des docto-rats honorifiques. Elle cumule déjà près d’une vingtaine de distinc-tions du genre dans une quinzaine de pays.

Ancienne communiste, Mme Bo-kova est la fille de Gueorgui Bokov, ex-rédacteur en chef du journal du Parti communiste Rabotnitchesko Delo. Elle a fait des études à l’Ins-titut d’État des relations interna-tionales, à Moscou.

À la chute du mur de Berlin en 1989, Mme Bokova se lance en politique au sein du Parti socialiste bulgare (ex-Parti communiste). Elle est élue députée en 1990 à 1991, et réélue de 2001 à 2005. Elle s’en-gage notamment à l’adhésion de la Bulgarie à l’OTAN (en 2004) et à l’Union Européenne (en 2007).

Dossiers chaudsLa visite de Mme Bokova sera sans doute l’occasion pour quelques voix locales de se faire entendre sur des enjeux touchant la capitale. C’est notamment le cas du projet

d’agrandissement de l’Hôtel-Dieu de Québec.

Faisant partie du paysage de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985, le projet d’agrandissement de l’hôpital, d’une valeur de 850 mil-lions $, doit respecter certaines normes.

Bien que Mme Bokova ne soit pas directement liée aux enjeux, sa présence pourrait raviver les débats. En 2012, Patricia Alberth, responsable de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord, avait fait savoir que l’UNESCO était «au courant» de la situation de l’Hôtel-Dieu de Québec et qu’elle surveillerait avec intérêt les modifications apportées aux bâtiments. Si les changements devaient être majeurs, le dossier se retrouverait devant le Comité du patrimoine mondial, qui se rencontre une fois par an.

Plus tôt en janvier de cette année, le CHU de Québec a réitéré sa volonté de respecter l’aspect pa-trimonial dans lequel le bâtiment se trouve.

Qui est Irina Bokova ?Date de naissance 12 juillet 1952 ( 60 ans )

Lieu de naissanceSofia, Bulgarie

Entrée en fonction15 novembre 2009

PrédécesseurKoïchiro Matsuura ( Japon )

L’Hôtel-dieu de québec et ses remparts, dans le vieux-québec. PHOTO : COURTOISIE, ÉRIC FORTIN

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 2013 5

C’est bien beau vouloir gueuler et se faire entendre de la classe politique, encore faut-il avoir quelque chose à revendiquer.

Êtes-vous « écoeurés de payer » ? En tout cas, les gens de KYK FM au Saguenay le sont. La station, qui fait partie du réseau Radio X, a

lancé la semaine dernière une campagne visant à dénoncer le fardeau fiscal de plus en plus grand de la classe moyenne.

Comment s’y sont-ils pris ? En créant le mouvement « Écoeuré de payer », appuyé par de jolis autocollants à apposer sur le pare-choc, de même que par des pages Facebook et Twitter. Des moyens de mobili-sation plutôt modernes. Tout est logique. Jusque-là, ça se tient.

Mais bon, je présume que vous vous demandez maintenant ce que le groupe réclame exactement. Quelles sont leurs revendications ? Pour quoi se battent-ils au juste ?

J’aimerais bien vous le dire, mais je ne le sais pas.

Sur la page Facebook, un administrateur écrit que le mouvement « Écoeuré de payer » vise à dénoncer la gestion des finances publiques et stimuler une discussion sur l’avenir économique et social du Québec. Mais entre vous et moi, jusqu’à présent, la vraie discussion, le gros brassage d’idées, je le cherche.

Pour le moment, on chiale. Ça fait du bien, chialer. On blâme Pauline, les artistes, les crédits d’impôt, les sociétés d’État. Les carrés rouges, les ingé-nieurs corrompus, la mafia, la météo. Le Pape, le cholestérol, le Cheez Whiz, la neige en aérosol, les amours décevants. On partage avec admiration des articles de chroniqueurs notoires de droite et on traite de communiste anti-capitaliste le premier venu qui ose parler de solidarité sociale.

Des idées claires, le groupe n’en a visiblement pas. Je sais par contre très bien que si jamais il me prend d’exprimer une piste de solution qui penche à gauche, on me souhaitera volontiers le voyage en Chine ou en URSS. Et oui, parmi les petites pointes de droite, l’ancienne répu-blique soviétique ne se démode pas comme destination.

Cela dit, est-ce que je suis contre des mouvements citoyens du genre ? Non, évidemment. Toutefois, je tiens à ce qu’on y débatte d’idées, de so-lutions ou encore d’alternatives valides à ce système malaimé. C’est bien beau vouloir gueuler et se faire entendre de la classe politique, encore faut-il avoir quelque chose à revendiquer. Certains domaines de l’État sont mal gérés, ce n’est un secret pour personne. Par contre, qu’on cesse de crier au meurtre et qu’on propose des moyens concrets pour changer la donne. On ne développe pas une thèse en apposant un autocollant à l’arrière de sa voiture.

En ce sens, il y a des limites à la droite populiste. Parfois, il faut s’ar-rêter, réfléchir et agir. Nous avons la chance d’avoir un système démo-cratique, profitons-en. Vous êtes malheureux des politiques du gou-vernement ? Écrivez, proposez, impliquez-vous auprès d’un parti. Du moins, informez-vous quant aux alternatives possibles au modèle que vous déplorez tant. Ainsi, vous aurez quelque chose à répondre quand on vous questionnera au sujet de votre autocollant.

Et si c’est trop pour vous, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Le slogan de l’Ontario, c’est bien « Yours to Discover » ? Et bien la voilà, la solution à tous vos problèmes.

La complainte du pare-chocRaphaël Lavoie

Point de vueGratuité, gel, indexation ? Pistes de solution...

Ne nous trompons pas, le débat actuel sur les frais de scolarité

est de nature politique, puisqu’il concerne un projet de société. Un droit à l’éducation est à opposer à la formule consacrée de l’utilisateur payeur. Il s’agit aujourd’hui, pour une « gouvernance souverainiste », d’un véritable test en lien avec les inégalités sociales.

L’éducation gratuite pour le niveau universitaire serait utopique tant elle est décriée, faute de possibilités de financement. Du moins, c’est l’argu-ment sans cesse martelé, légitimé par les tenants de cette approche. Le Québec, nous dit-on, n’est pas la Suède, ni l’Allemagne, ni la France, ni le Danemark ni d’autres pays encore, qui offrent une éducation gratuite, et ce, jusqu’à la fin du doctorat.

L’éducation gratuite n’est donc pas une utopie puisque d’autres pays l’ont adoptée. Ces pays sont-ils sur une autre planète ? La mondialisa-tion ( et tout ce qu’elle a apporté de mal ) ne les concerne-t-elle pas ? Le

gouvernement du Parti québécois affirme vouloir privilégier la voie de l’indexation, en raison de l’état actuel des finances du Québec. Cela dit, l’indexation des frais de scolarité peut vraisemblablement être assimilée à une hausse des frais de scolarité, de l’avis même des représentants étudiants. Dans cette optique, les frais de scolarité deviendront un fardeau important pour les étudiants, eu égard à la croissance du coût de la vie, et ce, sans compter que l’éducation serait assimilée à n’importe quel produit. Quant au gel des frais de scolarité, il pourrait représenter une sorte de « statu quo »…vers la gratuité ? Encore là, faudrait-il que le gel puisse s’appliquer aussi aux frais dits « afférents », qui s’avèrent tout aussi importants.

S’agissant des moyens financiers, est-il réaliste d’aller chercher une contribution des étudiants, privant du même coup ces derniers d’un « droit à l’éducation », quand on sait que l’on peut trouver d’autres façons de financer l’enseignement supérieur et en faciliter l’accès ? Une contribution fiscale des entre-

prises prendrait ici tout son sens, d’autant que ces dernières sont bénéficiaires de l’éducation en général. La richesse qu’elles affir-ment générer n’en résulte-t-elle pas ? Ne doivent-elles pas mettre la main à la pâte, d’autant qu’elles ont, bien plus que les étudiants, les capacités de contribuer au finan-cement des universités ? Dans une étude récente réalisée en 2007 et consacrée à la gratuité scolaire et au réinvestissement post-se-condaire, l’Institut de recherche et d’informations socio-écono-miques ( un institut indépendant ! ) proposait déjà d’augmenter la taxe sur le capital des institutions financières, telles les banques et les compagnies d’assurances, solution qui ne nuirait sans doute pas à la rentabilité de ces insti-tutions financières si l’on se fie à l’évolution de leurs profits.

Une bonne gestion des univer-sités, une révision des modes d’allocation de l’aide financière tournée vers l’aide aux plus dé-muni constituent autant d’autres sources à considérer dans le débat actuel.

Nul doute que l’abolition des frais de scolarité tendrait à accroître la fréquentation universitaire et sur-tout, permettre aux plus démunis l’accès aux études supérieures. N’oublions pas : l’université est une institution de bien commun et toute solution devra refléter le souci d’une justice sociale, loin des appétits financiers.

Mustapha Bettache est professeur à la Faculté des sciences sociales, au département des rela-tions industrielles de l’Uni-versité Laval

Le débat actuel sur les frais de scolarité est de nature politique, puisqu’il concerne un projet de société

L’association étudiante de pre-mier cycle a lancé la page Face-

book Cuisine Campus la semaine dernière. Déjà près de 300 étudiants ou membres de la communauté uni-versitaire avaient joint la page au moment d’écrire ces lignes, lundi.

Le Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval a donné le premier appui officiel à la CADEUL, peut-on lire sur la page. Univert Laval et le Bureau d’entraide à la nutrition ont également offert leur appui. Sur sa page, la CADEUL réitère son expertise en restaura-tion, elle qui gère notamment le Pub universitaire.

Services alimentaires

La CADEUL en mode mobilisationLa CADEUL tente de mobiliser les étudiants et de récolter les appuis sur le campus pour reprendre possession des concessions alimentaires déte-nues par des entreprises externes à l’Université Laval lors du prochain appel d’offre prévu à la fin de l’année 2013.

Un premier appel d’offres pour le re-nouvellement des bails des conces-sions alimentaires aura lieu à la fin 2013, touchant les comptoirs oc-

cupés par Laliberté. Un autre appel d’offres aura lieu l’année suivante.

D.R.

PHOTO : ARCHIVES IMPACT CAMPUS, CLAUDY RIVARD

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 20136

Des étudiants de la faculté des Sciences de l’administration

de l’Université Laval (FSA) ont remporté la dixième édition de la Rotman International Trading com-petition devant l’Université Chula-longkorn de la Thaïlande ainsi que le Baruch College de New York.

La plus importante simula-tion boursière universitaire ( au monde ! ) avait lieu à l’Uni-versité de Toronto du 21 au 23 février dernier.

Cette compétition regroupait des étudiants de plusieurs uni-versités d’importance telles que

le Massachusetts Institute of Technology ( MIT ), l’Université de Chicago ainsi que l’Université Duke en Caroline du Nord.

La délégation lavalloise était constituée de quatre étudiants à la maîtrise en finance, Jean-Fran-çois Boilard, Guillaume Sévigny, Dave Doyon et François Bettez, et de deux étudiants au baccalau-réat, Pierre-Luc Nadeau et Olivier Tardif-Loiselle. Ils étaient super-visés par Marc-André Picard et Jean Turmel de la FSA.

En terminant trois fois deuxième et une fois troisième sur les six

études de cas, l’équipe de l’Uni-versité Laval a cumulé assez de points pour remporter les grands honneurs. L’an dernier, l’université avait terminé sixième, seulement 3 points derrière Baruch College, grands gagnants de l’édition 2012.

Deux en deux La délégation de l’Université Laval a quant à elle remporté les Jeux franco-canadiens de la communication 2013, dis-putés du 20 au 24 février à l’Université d’Ottawa. Laval conserve ainsi son titre acquis l’an passé ici-même sur le campus universitaire.

Compétitions universitaires

Administration et Communication publique brillentLa dernière fin de semaine a été faste pour les délégations lavalloises. La fa-culté des Sciences de l’administration a remporté une prestigieuse simulation boursière à Toronto, alors que les 32 étudiants de communication publique présents aux Jeux franco-canadiens de la communication tenus à Ottawa ont mis la main sur la coupe pour une deuxième année consécutive.

Hubert Gaudreau et David Rémillard

Les Lavallois ont remporté les épreuves de sport et de radio. Les nombreuses secondes places, soit aux épreuves vitrine culturelle, relations publiques, vidéo et bulletin de nouvelles,

ainsi que la troisième posi-tion en écriture journalistique, ont permis à Laval de terminer bonne première devant l’UQAM ( deuxième ) et l ’Université Concordia ( troisième ) .

PHOTO : COURTOISIE, JEUX DE LA COMMUNICATION

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 20138

Arts et culture

Théâtre sanguinairePHOTO : SYLVAIN FILLOS

Critique littéraire : Journal d’un écrivain en pyjama | 10

Critique CD : We Are Wolves | 10

Pendant que le public s’installe, fébrile, l’auteur-compositeur-

interprète Danny Lutz est déjà à l’œuvre derrière sa table de DJ, si-tuée dans le coin droit de la scène.

Le 21 février dernier, l’adaptation théâtrale d’Orange Mécanique, ce film culte de Stanley Kubrick, était présentée à l’Impérial de Québec pour le deuxième soir consécutif. Une salle comble devant une mise en scène signée Véronique Marcotte et une direction artistique assurée par Denis Bouchard.

Miléna BabinChef de pupitre arts et culture

Il y restera d’ailleurs pendant les 70 minutes que dure la représentation. La chanson thème d’Orange Méca-nique et Just Like Me nous enivrent, déjà. On s’apprête à assister à une représentation choquante : les plus sensibles d’entre nous ( moi, par exemple ) localisent la sortie, juste au cas. Au milieu de la scène, un divan blanc, moderne. Du balcon, on croit apercevoir un œil géant sur le plancher. La majorité des scènes auront lieu dans ce périmètre.

Vous connaissez l’histoire d’Alex ( Maxime Le Flaguais ), Jo ( Danny Gilmore ) et Momo ( Félix-Antoine

Tremblay ), ces trois voyous qui se réunissent chaque soir pour com-mettre des actes aussi violents que gratuits, jusqu’au jour où la police débarque. Jo et Momo se sauvent, laissant Alex sur les lieux du crime : 14 ans de prison. Après que ce dernier ait passé deux ans derrière les barreaux, la ministre de l’Intérieur ( Geneviève Langlois ) lui propose de se sou-mettre à une « expérience » pen-dant deux semaines, en échange de sa libération. Alex sera forcé de regarder des vidéos d’une vio-lence extrême afin que la ministre et son acolyte puissent analyser

son rapport avec les notions de bien et de mal.

Cette adaptation théâtrale d’Orange Mécanique vaut tout à fait le déplacement, que ce soit pour la performance de Le Fla-guais, hallucinante, la justesse de certaines scènes très difficiles à rendre — notamment un viol col-lectif de quasi dix minutes —, ou pour la narration ( Roger La Rue ), très efficace malgré un léger ac-crochage au niveau de l’accent, qui oscillait entre le français de France et le québécois dans les premières répliques, mais qui s’est replacé rapidement.

Quelques éléments sonnaient un peu faux : le fait qu’Alex sorte de la coke de n’importe où n’im-porte quand frôlait le cliché, ou

certains accessoires comme la cravate et la croix en faisceaux lu-mineux. Autres bémols, être assis au balcon nous empêchait de bien voir certaines scènes et la tempé-rature de la salle compétitionnait celle du Pôle Nord .

Les curieux qui n’ont pas eu l’oc-casion d’assister aux représen-tations des dernières semaines pourront se reprendre en mars — n’achetez pas de billets au balcon, de grâce ! —, puisque deux supplémentaires viennent d’être annoncées.

Quoi ? Orange MécaniqueQui ? Texte : Anthony Burgess, mise en scène : Véronique MarcotteQuand ? En supplémentaire les 15 et 16 marsOù? Impérial de Québec

PHOTO : SÉBASTIEN BLONDEAU

On reconnaît aisément la po-chette de l’album. Il s’agit de

celle affichant une clown nue, en bas blancs et en piètre état sen-timental. On reconnaît tout aussi facilement sa musique spontanée, baroque, éclectique, à l’image de son créateur, quoi ! « À la base, je jouais du grunge et du métal. Après ça, en faisant des ren-contres, j’ai découvert l’électro-nique. Puis aujourd’hui, je mixe le tout et je sais que c’est ça qui me plaît », explique-t-il.

Mais les morceaux de VioleTT Pi ne sont pas empreints que de métal ou d’électro. L’artiste avoue qu’au début, quand il parcourait la province en solo, il faisait de la chanson « Jean Leloup style ». On retrouve cette influence dans un des différents registres vocaux qu’il emploie et peut-être aussi dans sa plume, faisant souvent l’éloge de la femme. Quelques absurdités ou quelques méta-phores tirées des bas-fonds de l’inconscient forment ses textes,

chantés avec des voix et des ca-dences diverses.

On peut se demander si ce genre hétéroclite n’offrirait pas trop de liberté à l’artiste et s’il serait dangereux pour lui de s’y perdre. « J’ai une démarche quand même, en arrière de ça. Je fais pas juste garrocher plein d’affaires. Je me fais un canevas pour com-mencer. Mais c’est vrai que c’est facile de se perdre et parfois, j’avoue que je fais exprès pour le

La couleur VioleTT PiLa semaine dernière, VioleTT Pi s’est présenté à Impact campus accoutré de la même manière que dans son vidéoclip Fleur de Londres : pantalon fleuri et huppe littéralement bleue. L’auteur-compositeur-interprète, dont la voix se fait de plus en plus entendre, était de passage pour défendre son premier album, eV, sorti le 5 février dernier.

Sébastien Blondeau

faire. » Il poursuit en confirmant que ce qu’il aime, c’est agencer des éléments qui n’auraient pas dû être agencés en temps normal. Et il dit cela en pointant son ac-coutrement, le rire dans la voix.

Il est possible d’aller écouter l’opus eV sur violettpi.com et de se perdre sous l’onglet Laby-rinthe. Comme quoi VioleTT Pi tente par tous les moyens de nous divertir par l’éparpillement.

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 2013 9

Écume de guerreL’encre coule, les affiches s’accumulent, ça sent le pneu brûlé, un peu de café noir pour avaler la mort.

Cassie Bérard

Les spectateurs se lèvent. Troisième salve d’applaudis-

sements. Neuf comédiens dé-coiffés, rougis par l’intensité du jeu, nous saluent. Et autour d’eux, un tel désordre, des éclaboussures d’encre, d’eau, de peinture, des fruits mutilés, des pneus entassés, des affiches en amas sur le sol. Ça représente la Palestine, ça repré-sente l’occupation, la peur, la mort, la colère. Toute cette violence mise en sourdine par les échos de nos battements de mains. Et de cœur, oui. De cœur.

Philippe Ducros choisit, avec L’Af-fiche, d’abolir le rideau, « ce qui est amer pousse plus vite que tout… Telle est notre vie, mon fils. Va et ne tarde pas. Et ouvre les rideaux. » Les spectateurs assistent au dé-sespoir d’un théâtre qui se joue : les va-et-vient des comédiens, les changements de costumes, le décor qui bouge, on décide de ne cacher cela qu’à demi, par une obscurité synonyme de poussière, de destruction. « Je ne peux pas faire entrer le soleil, Abou Salem. À moins que tu veuilles que je démo-lisse la maison de ton voisin. C’est possible, tu sais. Facile, même… » Les oppresseurs, les oppressés, les comédiens nous parlent, là, de-vant, nous font face. Ils pourraient cracher sur nous, ils pourraient. Et

on reconnaît le lustre des larmes aux coins de leurs yeux.

C’est l’histoire des enfants martyrs, dont les visages aboutissent sur des affiches, sur les murs du pays. « Ton frère est mort et toi tu salis nos hommes, tu les dévores. Je vais clouer son affiche sur toi. C’est ça, je vais la clouer. Reste ici. Je vais la clouer sur ta peau de chienne… » Le deuil des parents, la haine qu’ils couvrent, quand il ne reste que le chant des oiseaux dans les cages et la danse pour l’oubli. L’histoire des soldats qui ne comprennent plus pourquoi ils se battent. Dieu qui dicte ses lois, mais quel Dieu? Et le journaliste recueille les témoi-gnages, les désirs de liberté, quand

son rôle s’arrête à faire face à l’anéan-tissement sans pouvoir y faire front. Mais ce n’est pas une histoire.

Ça sent la pastèque quand elle éclate au sol et la musique de-vient assourdissante. Nous vivons la pièce et c’est ce qui choque : nous sommes le journaliste der-rière la caméra, il capte des images, des odeurs. Mais à la fin, il retourne chez lui. Il retourne chez lui, et pourtant, les « guerres ne sont pas terminées. »

Quoi ? L’AfficheQui ? Texte et mise en scène : Phi-lippe DucrosQuand ? Jusqu’au 2 mars 2013Où? Au théâtre Périscope

Royal Woods ( c’est son vrai nom ! ) ouvre le spectacle,

vêtu comme un crooner des an-nées 50 : cheveux bien lichés sur le côté, veste noire par-dessus la chemise et la cravate. Assis au piano à queue, Woods chante avec la voix de Rufus Wainwright, virilité en plus, accompagné seu-lement d’un guitariste. Woods a su conquérir les spectateurs en un tour de main avec son accent alors qu’il s’essaie en français, ses clins d’œil à la foule et ses histoires sur chacune de ses chansons. Pour les amateurs de pop-folk canadienne, Royal Woods est votre homme ( en nomination aux Juno, en plus ).

Après une pause, Élisapie Isaac entre avec ses quatre hommes

Élisapie et ses garçonsDans la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, les spectateurs affluent devant la scène sertie de bulbes de lumières orangées. Peu à peu, l’ambiance se feutre et le spectacle commence.

Marie-Ève Muller

musiciens, prête à nous livrer les pièces de Travelling Love, son nouvel album. Filin d’or au front, talons aiguilles vertigineux, robe crème : Élisapie arbore un look autochtone actualisé. Car son ori-gine hypnotise. Dès qu’elle chante en inuktitut, la foule frémit.

Coquine sans être vulgaire, Éli-sapie a joué de ses charmes pour rallier les spectateurs, avec ses sourires avenants, sa danse sen-suelle. On en oublie les fausses notes en début de spectacle.

Mention aux musiciens experts, Manuel Gasse ( guitare et piano ), Gabriel Gratton ( batterie et gui-tare ), Thomas Augustin ( claviers ) et Antoine Tardif ( guitare et

basse ), pratiquement trop bons pour la pop d’Isaac. On sent leur talent extraordinaire et leur présence scénique admirable. Lorsqu’ils ont joué les quatre ensemble au piano, tous collés les uns contre les autres devant leur Élisapie, c’était à craquer. Pouces en l’air aussi pour l’éclai-rage magnifique, les projections

discrètes qui rappelaient les au-rores boréales.

Que vous soyez déjà fan d’Éli-sapie ou non, je vous recom-mande fortement d’aller la voir dès que possible. Laissez-vous charmer, ce ne sera pas com-pliqué. Et vous ferez de bien bons rêves ensuite.

PHOTO : COURTOISIE, FREDERICO CIMINARI

PHOTO : GUYLAINE JACOB

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 201310

Près de quatre ans après Invisible Violence, We Are Wolves revient avec La Mort Pop Club, un album plus pop et dépourvu de l’énergie

à laquelle on les associait.

Si l’album commence avec As The Moon Sets, une pièce très rock et énergique aux guitares pesantes, cette vitalité que l’on associait au groupe s’envole rapidement. D’ailleurs, il faut mettre de côté le son « garage » que l’on retrouvait dans Total Magique ainsi que dans Invi-sible Violence. Le synthétiseur, omniprésent, aurait pu leur amener une nouvelle vitalité. Toutefois, l’aspect peut-être un peu trop léché n’arrive pas à faire de La Mort Pop Club un album qui nous donne envie de bouger comme le groupe a déjà su le faire. Les chansons Night et Sun en donnent un bon exemple. Quoique bien réalisées, elles n’ont pas de saveur marquante qui nous fait appuyer frénétiquement sur repeat. Loin de là.

L’influence des années ’80, trop sentie, y est peut-être aussi pour quelque chose. Le manque d’originalité est frappant, mais surtout dé-cevant. On ressent un certain effort à travers quelques pièces, notam-ment avec Mirror et la modulation robotique de la voix d’Alexander Otiz qui rapporte une énergie vers la fin de l’album, mais c’est trop peu, trop tard. Il manque globalement un petit quelque chose qui pourrait amener La Mort Pop Club à un autre niveau beaucoup plus accompli. Même si le groupe est connu pour être associé à un rock plus minima-liste qui réussissait à nous transporter dans un univers musical intense, il n’y arrive plus ici.

Pourtant, avec une thématique tournant autour de l’ésotérisme, du sur-naturel et de la mort, le potentiel était là. Mais, même à travers certains textes, on décroche facilement. C’est le cas de Sudden Little Death qui clôt l’album. Dommage, cette fois We Are Wolves n’a pas réussi à livrer un opus assez fort et constant.

2/5Marie-Claude Savoie

WE ARE WOLVES

LA MORT POP CLUB

DARE TO CARE RECORDS

JOURNAL D’UN ÉCRIVAIN EN PYJAMA

DANY LAFERRIÈRE

MÉMOIRE D’ENCRIER

N’est pas romanqui veutlittératurela

SAUVER

Après nous avoir livré L’art presque perdu de ne rien

faire, voilà que Dany Laferrière nous offre l’unique Journal d’un écrivain en pyjama.

Mi-roman, mi-essai, ce livre est le prétexte parfait pour aborder dif-férents sujets reliés à l’univers de l’écriture. Connu et reconnu par l’industrie littéraire québécoise, l’auteur haïtien profite de son expérience pour nous livrer can-didement ses plus personnelles réflexions sur l’art d’écrire. Hymne à l’écriture, mais aussi à la lecture et à

la littérature en général, le Journal se veut simple, lucide et drôle. Loin d’être un guide technique, l’ou-vrage cherche plutôt à présenter de quoi est fait le quotidien d’un jeune auteur. Qu’il parle de moti-vation, d’imagination, de person-nages, de page blanche, de succès ou d’argent, Laferrière trouve toujours le bon ton. Il nous fait voyager au travers de ses réflexions et, même si parfois on a l’impres-sion qu’il s’égare et s’emporte, il revient bientôt vers nous, essoufflé d’en avoir autant dit, mais content d’avoir quelqu’un pour l’écouter.

Accessible, ce roman n’est toute-fois pas vraiment pour le grand public. Il est surtout dédié au petit cercle restreint d’écrivains néophytes ou de lecteurs che-vronnés qui passent leurs jour-nées à se questionner sur l’uni-vers fictif des livres plutôt que de se consacrer à la réalité. Ma-gnifiquement écrit, il réussit à activer notre imaginaire comme jamais auparavant tout en nous faisant réfléchir sérieusement sur la démarche d’écriture. Truffé de conseils enveloppés dans de douces anecdotes, ce livre est l’occasion de voir l’écriture et la lecture comme des plaisirs que l’on n’a jamais fini de découvrir.

Le Journal d’un écrivain en pyjama est un vrai baume sur le cœur des écrivains en mal d’écrire; enfin, quelqu’un écrit noir sur blanc ce que tous croyaient être les seuls à ressentir. De tout le texte, Lafer-

rière ne perd jamais de vue son objectif de guider les auteurs dé-butants sur le chemin ardu de l’écri-ture. À chaque fin de chronique, il nous sert de délicieux « biscuits chinois ». Courtes, efficaces, ces phrases éclairs provoquent ins-tantanément une réaction chez le lecteur. Et alors, lorsqu’on termine notre lecture, on a ce sentiment particulier que le bouquin a fait autant de bien à celui qui l’a écrit qu’à celui qui l’a lu. Car il faut être

honnête, le seul problème avec ce livre-là, c’est qu’il nous donne autant envie de continuer à le lire que de le poser pour aller écrire. La meilleure solution, c’est d’avoir un carnet et un crayon à nos côtés pendant qu’on le dévore, pour être prêt à toutes éventualités, comme celle de trouver, glissée entre deux pages, l’inspiration qu’on attendait.

Jessica Pineau

À lire sur impactcampus.qc.ca

Critique du spectacle de Lisa LeBlanc au Théâtre Petit Champlain

Critique du film Les manèges humains

Critique du spectacle Pho : ton

Critique de Université Laval en spectacle

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AH! LA BOUFFE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 2013 11

Ah! la bouffe

Je connaissais bien la salle de spectacle du Cercle ainsi que

son sous-sol, où nichent différentes expositions. La programmation rejoint tous les goûts, et c’est pro-bablement un des bons endroits à Québec pour découvrir les artistes émergents de la province. Par contre, je ne m’étais jamais arrêtée à son restaurant !

Dès l’arrivée, on ne sent pas très dépaysés. Le restaurant est jumeau à la salle de concert, avec son pla-fond haut, son écran géant où l’on diffuse des images de la capitale et des paysages d’hiver, ainsi que sa cuisine qui y remplace la scène. Après une attente assez longue, on vient finalement nous accom-

pagner à notre table. Elle est tout juste devant la grande fenêtre en façade, ce qui permet de rester imprégné de l’ambiance du quar-tier. Ce soir-là, le restaurant est bondé et les tables très rappro-chées les unes des autres donnent presque le sentiment de partager son repas avec son voisin. Mais bon, comme pendant un bon spectacle, faut pas avoir peur d’un peu de proximité !

À peine avons-nous pris connais-sance du menu que notre serveur vient nous saluer. Il nous offre d’ail-leurs « Le Curieux » du menu Mania. Le concept est simple, chaque saison le chef prépare une carte différente offerte sous forme de

dégustation. « Le Curieux » est com-posé de trois services en plus d’un dessert. Habituellement, comme on nous l’explique, il consiste en une entrée végétarienne, un poisson et une viande. Combinaison intéres-sante, surtout que chaque assiette nous demeure secrète jusqu’à son arrivée à la table.

Pour l’entrée, une salade de courge, style salade de choux, accompa-gnée de jambon de canard, de verdure et d’une poêlée de cham-pignons et de choux-fleurs. Le tout est très léger et les saveurs s’har-monisent bien. Toutefois, le goût vinaigré très prononcé pourrait déranger ceux qui n’en sont pas très friands !

Le Cercle

Pour toute la soirée

Marie-Claude Savoie

Marie-Claude Savoie

Quand vient le temps de sortir entre amis, difficile de passer une soirée com-plète au même endroit si on veut passer un moment diversifié en ambiances et en activités. Entre arts visuels, musique et bonne bouffe, le complexe du Cercle offre tout pour passer une soirée éclatée.

Le concept multi-disciplinaire de l’endroit

L’attente beaucoup trop longue

à l’accueil

Excellent

FAIBLE PAS CHER

MOYEN

SORTIE DU MOIS

QUALITÉ GÉNÉRALE

BON

EXCELLENT

BUDGET

ON AIME

AIMEMOINS

« Je pensais vendre il y a trois semaines », affirme le jeune

propriétaire un peu dépassé par les événements. C’est que, depuis quatre jours, Julie Tremblay-Potvin et ses amis ont lancé une campagne de financement pour sauver leur res-taurant préféré et c’est déjà presque 16 000 $ qui ont été amassés. « Elle a créé une page Facebook pour demander aux gens si ça leur tentait d’acheter deux pizzas pour 50 $. La

demande était là », explique Olivier Ouellet. Il raconte qu’après les deux premières minutes du lancement de la campagne vers 8 h le 21 février sur le site indiegogo.com, 1 000 $ étaient déjà recueillis et qu’à 14 h, le compte était à 8 000 $.

Mouvement socialÀ peine une semaine après l’ouver-ture de la page Facebook « Québec aime Pizzeria Gemini », elle regroupe

maintenant 1 113 personnes. « Ce qui me surprend, c’est que ça de-vienne un mouvement social, que tout le monde embarque et se dit qu’on va la sauver la pizzeria ! », lance l’entrepreneur. D’ailleurs, un des artistes exposant à l’intérieur du Gemini St-Joseph, NewJoe-Cool, a décidé de faire sa part en mettant aux enchères quelques-unes de ses œuvres. Cela permit de recueillir 1 200 $.

Au tour du poisson. J’en suis déjà une fan invétérée, or j’étais très heu-reuse de voir se poser devant moi le petit pavé de truite. Légèrement cuit, il était fondant en bouche. Re-levé d’une bonne huile d’olive, de courge, d’une purée de petits pois et d’autres légumes, on continuait dans la légèreté et la fraîcheur. C’est avec le plat de viande que j’ai compris pourquoi. Pour le troisième service, on nous apporte un énorme jarret de porc accompagné de différents légumes. La pièce de viande était bien juteuse et goûteuse. Le maïs en grains, les petits oignons ainsi que les courgettes ( légume phare du moment, on dirait ) avaient un bon goût de fumée et les bâtonnets de purée de pommes de terre frits étaient très onctueux, quoiqu’ils alourdissaient un peu l’assiette. Heureusement, ce dernier plat était à partager !

Avant de quitter Le Cercle, un petit gâteau composé de mousses au cho-

Pour l’amour de la pizzaPizzeria Gemini

PHOTO : MARIE-CLAUDE SAVOIE

En décembre dernier, Olivier Ouellet apprend par sa compagnie d’assurance que la hotte de son restaurant de la rue St-Joseph n’est pas assez perfor-mante afin d’assurer une sécurité au bâtiment qu’il occupe. Il met la clé dans la porte de ses deux établissements, et trois mois plus tard, des adeptes de ses pizzas lancent un mouvement sur Facebook afin de sauver Gemini.

Questionné sur la motivation des donateurs, Olivier Ouellet pense que cela va au-delà de l’amour qu’ils portent à ses créations culi-naires. « Les gens essaient de le sauver [ Gemini ] pour son âme, sa vibe… Ils ne veulent pas le perdre ! » Après une douzaine d’années en restauration, il n’a jamais vu un tel engouement envers un restaurant. « Des dons, c’est assez inusité pour un restaurant ! »

Mais le mouvement « Québec aime Pizzeria Gemini » ne serait rien sans les réseaux sociaux. « 90 % de ce qu’on fait vient de Face-book. C’est ça qui est trippant. La campagne est partie et après les médias s’en sont intéressés, mais la campagne n’existerait pas si

Facebook n’existait pas », affirme le propriétaire qui décrit la plate-forme web comme une forme de publicité facile et gratuite.

La « pizz » au bout du tunnelPour le moment, le cuisinier est persuadé que la campagne de financement sauvera sa jeune en-treprise. Il prévoit avoir accumulé assez de dons d’ici deux semaines. Son objectif : 25 000 $. « Le mon-tant de base servirait strictement à faire un dépôt sur une hotte et de m’entendre avec les fournisseurs. C’est beaucoup ce que ça peut en-gendrer d’être fermé pendant trois mois », soutient Olivier Ouellet, qui offrira les dons en surplus de son re-lancement d’entreprise à la banque alimentaire de St-Roch.

colat et de cassis nous est présenté. Les saveurs sont délicates et ter-minent bien le repas. Il est à l’image de l’endroit : jeune et accessible, sans toutefois lésiner sur la qualité.

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 201312

Sciences et techno

Valérie DésyroyChef de pupitre sciences

PHOTO : CLAUDY RIVARD

Filtres sonores

En collaboration avec le Labo-ratoire des Nouvelles Tech-

nologies de l’Image, du Son et de la Scène ( LANTISS ), le profes-seur Liu-Rosenbaum transforme le couloir menant aux locaux de recherche en un parcours sonore. Ce chercheur a eu un coup de cœur pour ce lieu isolé, tranquille et peu achalandé.

Il a voulu exploiter l’espace, le faire découvrir tout en instrui-sant les visiteurs sur la perte des

fonctions auditives. D’ailleurs, il a travaillé avec des étudiants afin de conceptualiser l’ensemble du projet et de modéliser les sons en se rapprochant le plus fidèlement possible de la réalité.

Au tout début du parcours par exemple, il y a deux enceintes qui font jouer des boucles sonores. « Nous avons modalisé les sons d’un côté ( coupé certaines fré-quences, diminué le son pour qu’il soit nécessaire de s’appro-

cher, distordu des sons ) alors que de l’autre côté on perçoit les sons purs. » Les sons ont été modalisés avec un système professionnel de simulation de perte auditive qui s’appelle ÉOS. « Nous avons fait des recherches afin d’associer des échantillons avec des pertes précises. »

L’autre objectif du projet est de recréer les différents univers au-ditifs de la vieille capitale. Ainsi, les 36 enceintes et les 8 capteurs

Professeur à la faculté de musique, Aaron Liu-Rosenbaum présente « Filt » ( filtres ) : un projet sonore interactif qui dresse un portrait de la ville de Québec tout en sensibilisant la population sur les pertes auditives. Impact campus a pu visiter l’installation au pré-vernissage de jeudi.

Laurence Bombardier-Cauffopé

qui forment le trajet sonore sont répartis en différentes stations et diffusent des sons purs et des sons altérés qui sont regroupés sous trois catégories. Le profes-seur a capté des sons qui repré-sentent sa perception de la ville. On y trouve donc des bruits d’eau ( Lac St-Joseph ), de la forêt ( écu-reuil, loup, oiseaux ) ainsi que de la ville (concert de Madonna sur les plaines, trafic Charest/Langelier, différents types de cloches ). « En fait, les églises ont une place prépondérante dans la ville de Québec et la définissent en quelque sorte. »

Aussi, le chercheur et son équipe ont joué avec les capteurs de manière à ce qu’ils déclenchent des sons, mais pas nécessai-

rement dans l’enceinte située à proximité. On peut de cette façon déclencher un son qui sera diffusé ailleurs. C’est donc une interaction entre le visiteur et l’espace, mais aussi entre les visiteurs eux-mêmes. Le mouve-ment de chacun va affecter l’ex-périence de l’autre. Toutefois, le chercheur nous confie que cela demeure un art imprécis et qu’il s’agit de la première phase d’un projet pilote.

Quand ? Du 22 février au 8 mars de 10 h à 17 hOù ? Local 3655 du pavillon Louis-Jacques-Casault.

Entrée libre.

www.lantiss.ulaval.ca

Les expertises de plusieurs groupes de recherche seront

sollicitées dans le cadre de cette

iBiomat : Pour l’innovation en chirurgieNouvelle Chaire de recherche

C’est le 13 février que la FSG de l’Université Laval, le CHU de Québec et son centre de recherche ainsi que le département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux ont officiellement lancé une nouvelle Chaire de recherche du Canada Tier I* en biomatériaux et bioingénierie : iBiomat.

nouvelle Chaire de recherche. Cette dernière vise à expéri-menter et à assurer l’innovation de la recherche sur la réparation, le remplacement et la régénéra-tion des tissus humains.

iBiomat, qui sera dirigé par le Pro-fesseur Diego Mantovani, pourra compter sur un vaste spectre d’ex-perts dans des domaines aussi va-riés que les domaines scientifique, clinique, médical, économique et industriel. Le prof. Mantovani a bon espoir que la mise en commun d’autant de compétences visant à

trouver et à adapter des technolo-gies innovantes pourrait avoir un effet majeur sur la santé et le bien-être des patients. La volonté com-mune sera d’améliorer tant la qua-lité et l’espérance de vie de ceux-ci que le raccourcissement des séjours hospitaliers, en contribuant à la sophistication des dispositifs médi-caux dans le traitement des mala-dies récidives. L’objectif stratégique est notamment d’élargir et d’amé-liorer leur qualité et leur utilisation.

En pratique, iBiomat visera à impliquer tant la communauté

scientifique que la population par le biais de séminaires, de col-loques, de conférences et d’ate-liers de réflexion et de discussion.

Lors du lancement, outre M. Man-tovani, plusieurs acteurs ont pris la parole afin d’assurer leur fierté et leur implication à rendre ce projet commun florissant : Mme Ger-trude Bourdon ( directrice géné-rale du CHU ), Mme Lucie Germain ( directrice de l’axe en médecine régénératrice du CHU de Québec , M. André Darveau (doyen de la Faculté de sciences et de génie) et Dr Yvan Douville ( directeur du département de chirurgie de la Faculté de médecine ).

Le site Internet de la Chaire iBiomat sera d’ici peu fonctionnel.

En attendant, celui-ci propose de s’inscrire afin de recevoir un avis électronique dès le lancement of-ficiel du site: http://www.ibiomat.ulaval.ca/

* Chaire du fédéral sénior niveau 1 ( versus junior niveau 2 )

PHOTO : COURTOISIE, ULAVAL, DÉPARTEMENT GMN

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 2013 13

C’est sur le blogue Retraction Watch qu’il était possible de

lire la semaine passée que Maya Saleh, professeure associée à l’Université McGill, faisait l’objet d’une enquête concernant quatre articles scientifiques dont elle était co-auteure. Elle ferait face à des al-légations de « manquement à l’in-tégrité en matière de recherche ». C’est dans la revue Nature, en 2006, que l’on peut trouver deux figures qui auraient été falsifiées in-tentionnellement. De plus, une des deux figures en question se retrou-verait également dans un second article paru dans Proceedings of the National Academy of Sciences ( PNAS ) en 2008.

Le comité affirme que les re-touches apportées à ces figures ne remettent toutefois pas en ques-tion les conclusions de l’étude. Néanmoins, il recommande que des corrections soient apportées aux deux articles et en a prévenu les rédacteurs en chef de Nature et de PNAS.

Il faut savoir qu’il n’est pas pos-sible d’identifier spécifiquement la personne coupable de cette falsi-fication. Par contre, puisque Maya Saleh figure comme première au-teure de l’article dans Nature, elle doit assumer une part des respon-sabilités puisqu’elle était respon-sable du contenu.

Un troisième article paru en 2008 dans la revue Cell Host and Mi-crobe contiendrait également des imperfections ayant été retou-chées. En sciences et dans bien d’autres domaines, il n’est pas acceptable de procéder à des modifications de ce genre. Ce qui n’aide pas la cause des cher-cheurs coupables, c’est que les clichés originaux obtenus lors des expérimentations n’ont pas été retrouvés. Selon le comité, les irrégularités relevées dans un quatrième article publié dans Im-munity en 2009 sont quant à elles « dues aux artefacts créés lors de la numérisation de l’article pour la publication ».

Comment perdre une réputation en deux images ?Maya Saleh, une prolifique chercheuse en infectiologie et immunologie à la faculté de médecine de McGill depuis 2005, fait l’objet d’une enquête approfondie par l’Université McGill à la suite d’allégations de « manquement à l’intégrité en matière de recherche ».

Catherine Gilbert

Il est vrai que parfois un chercheur serait tenté de modifier ces résul-tats à l’aide d’un logiciel comme Photoshop, mais cette pratique n’est pas acceptable. Le but d’une recherche scientifique reste la découverte d’éléments nouveaux et non de rendre des résultats plus probants. Maintenant, les grandes revues scientifiques se

protègent en ajoutant dans le pro-cessus d’évaluation par les pairs une vérification des images afin de s’assurer qu’elles n’ont pas été trafiquées. Dans certaines revues prestigieuses, les pairs évaluateurs sont même invités à reproduire certains des résultats avancés afin de corroborer les conclusions des auteurs.

Pour ce faire, les résidents in-diens devront se soumettre à

un test d’identification dit « multi-biométrique ». En effet, Morpho, le numéro un dans le domaine des documents biométriques élec-troniques, fournira un logiciel qui permettra d’identifier un individu à partir de données biométriques telles que ses empreintes digi-tales, l’iris de son œil et une photo-graphie de son visage. À partir de ces données et des données per-sonnelles qui seront recueillies par l’autorité indienne pour le numéro d’identité unique ( UIDAI ), chaque Indien se verra attribuer un nu-méro unique à douze chiffres.

Projet à forte dimension sociopolitiqueEn Inde, des centaines de millions d’habitants, souvent les plus dé-munis, sont sans-papiers et n’ont

donc pas d’identité formelle. Sou-lignons que selon la Banque mon-diale, 40 % des Indiens vivraient sous le seuil de la pauvreté. « Seule une minorité n’a aucun problème pour s’identifier », affirme le direc-teur général de Morpho en Inde, Joachim Murat. Chaque année, le gouvernement indien tente de verser 50 milliards de dollars aux plus défavorisés, mais à cause des failles de sécurité du système, la majeure partie des fonds est sou-vent détournée.

En attribuant un numéro d’identi-fication unique à chaque habitant, les problèmes d’identification qui incombent actuellement à l’Inde seront enrayés. Ce numéro ser-vira notamment aux plus démunis. Comme l’indique le directeur général de Morpho, « avec le nu-méro d’identité, ils vont pouvoir

recevoir de l’argent sur un compte, avoir plus facilement accès aux soins et à l’éducation pour leurs enfants. Ce projet est un mo-dèle de développement social unique ». De plus, les Indiens qui n’avaient pas d’identité pourront désormais accéder aux prêts bancaires, à la retraite, aux assu-rances, et pourront enfin s’as-surer que l’argent qui leur est destiné se retrouve réellement dans les bonnes mains. Bref, ce programme permettra l’intégra-tion financière d’un plus grand nombre d’Indiens qu’on aurait pu l’imaginer auparavant.

Projet d’envergureÉvidemment, doter 1.2 milliard d’Indiens d’un numéro d’iden-tification unique ne se fera pas du jour au lendemain. Les coûts de ce projet sont estimés à

Projet d’identification biométrique majeur en IndeMorpho, une filiale spécialisée dans la gestion d’identité par solutions élec-troniques intégrées, participe présentement à mettre sur pied un très vaste système d’identification en Inde. L’objectif du gouvernement indien et de ses partenaires : fournir à tous les Indiens un numéro d’identification unique dont ils pourront se servir dans la vie courante.

Pierre Olivier Forget

trois ou quatre milliards de dol-lars. 250 agences d’enrôlement recueillent présentement les informations des habitants, et ce, même dans les régions les plus reculées de l’Inde. Depuis le début du projet, quelque 200 millions d’Indiens ont déjà été identifiés. L’objectif du gouver-nement et de ses partenaires est d’atteindre le milliard d’ici quatre ans.

Comme pour tout projet impli-quant un changement sociopo-litique, certains observateurs et critiques demeurent réticents. En Inde, quelques résidents craignent que le gouvernement ne s’empare d’un trop grand nombre d’infor-mations personnelles sur les habi-tants. Un projet de loi définissant les limites de ce système sera donc prochainement évalué en profon-deur au parlement.

PHOTO : COURTOISIE, FLICKR, TWISTITI, CREATIVE COMMONS

Photos tirées de la revue Nature. PHOTO : CAPTURE D’ÉCRAN IMPACT CAMPUS

Page 14: Impact Campus 26 février 2013

SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 26 FÉVRIER 201314

Sports

Raphaël Bergeron-GosselinChef de pupitre sports

Pas comme prévuPHOTO : ARCHIVES IMPACT CAMPUS, CLAUDY RIVARD

Nouvelles en brèvesEn remportant le premier

match de la série la semaine

L’équipe masculine de volleyball du Rouge et Or a bien failli se faire sur-prendre par les Carabins de l’Université de Montréal en finale provinciale. Toutefois, les protégés de Pascal Clément ont su terminer le boulot pour acquérir un 8e titre consécutif.

dernière, le Rouge et Or prenait un net avantage sur le titre de champion québécois. Les Cara-bins n’ont toutefois pas aban-donné et ont offert une excel-lente opposition lors des deux rencontres qui ont suivi.

Vendredi soir, les Montréa-lais accueillaient les favoris au CEPSUM. Ce que personne ne croyait possible s’est produit, les Carabins ont vaincu le Rouge et Or en 3 manches. La série de vic-toires du Rouge et Or dans le cir-

cuit du RSEQ s’est donc arrêtée à 100.

Il s’agissait de la première fois depuis 2006 que le Rouge et Or devait disputer un match ultime en finale provinciale. La tension se faisait sentir, malgré que les deux équipes étaient assurées de pouvoir se présenter au cham-pionnat canadien.

La rencontre a bien mal débuté pour les locaux qui ont échappé la première manche 25-17, mais ils

ont su se rattraper en remportant la seconde par le même pointage. Après avoir remporté la 3e manche en se donnant ainsi une option sur la partie, les Bleus sont revenus de l’arrière pour créer l’égalité et forcer la présentation d’une manche ultime. Les partisans pré-sents ont eu droit à tout un spec-tacle alors que les deux équipes s’échangeaient les devants. Ce sont finalement les locaux qui l’ont emporté au compte de 15-13.

Visiblement étonné, l’entraîneur-chef du Rouge et Or, Pascal Clé-ment, ne camouflait pas la diffi-culté éprouvée par ses joueurs à gérer la situation. « On s’est laissé surprendre. Ça a changé notre état d’esprit en l’espace d’un clin

d’œil, comme lors d’un accident d’automobile. Les joueurs ont eu besoin d’aller puiser dans leurs ressources pour contrôler l’agres-sivité et la frustration tout en gar-dant le focus sur la tâche à accom-plir », a-t-il expliqué.

Cette intense finale aura toute-fois été positive pour son équipe selon Clément. « On a souvent pointé du doigt, au cours des 10 dernières années, le manque d’intensité avant le championnat canadien, pour mieux nous mettre dans le bain. Cette fois-ci, ça n’a pas été le cas. Il faut main-tenant se libérer de tout ça, car c’est derrière nous. Il faut pro-fiter des sept prochains jours », a avoué l’entraîneur.

Basketball

Les deux équipes de basketball terminaient leur saison cette fin de semaine et c’est avec deux victoires que cela s’est produit. Les femmes ont eu le meilleur sur les Stingers de Concordia en prolongation au compte de 67-62, et les hommes ont do-miné les Stingers en l’empor-tant 84-62. Malheureusement, les hommes n’ont pas été en mesure de se qualifier pour les séries, une première en 13 ans.

CheerleadingLa formation de cheerleading du Rouge et Or en était à sa deuxième compétition cette saison. Suite à leurs deux per-formances, les athlètes lavallois se sont classés au 3e rang der-rière l’Université de Montréal et l’UQAM. La première repré-sentation ne s’est pas très bien déroulée, mais les Lavallois ont su se reprendre avec brio pour terminer en force.

NatationCette fin de semaine, les for-mations de natation du Rouge et Or étaient à Calgary pour se disputer les championnats na-tionaux. Les hommes ont pris le 5e rang, tandis que les femmes ont dû se contenter de la 7e

place. Le nageur Dominique Massie-Martel a été le seul ath-lète lavallois à remporter une course, en mettant la main sur le titre de champion du 100m style libre. Massie-Martel s’est vu attribuer une place sur l’équipe d’étoiles du circuit uni-versitaire canadien.

AthlétismeLe championnat provincial d’athlétisme avait lieu cette fin de semaine et la formation mas-culine n’a pas été en mesure de repartir avec la bannière de champion pour une troisième année consécutive. L’équipe s’est classée 2e derrière le Vert et Or de Sherbrooke. De leur côté, les femmes ont terminé au 3e rang. Sans récolter de ban-nière de champion, plusieurs athlètes ont excellé sur le plan individuel. Laurence Côté a récolté 3 médailles d’or et une de bronze, et chez les hommes, Alexandro Allison Abaunza a mis la main sur 4 médailles.

SoccerLa formation masculine de soccer avait besoin d’une partie nulle ou d’une victoire pour s’assurer du premier au classe-ment général. Grâce à leur vic-toire de 4 à 1 sur les Stingers de Concordia, la troupe de Samir Ghrib s’est fait décerner un laissez-passer direct en demi-finale provinciale. Il s’agit du 4e titre de champion de la saison consécutif pour les Lavallois.

Raphaël Bergeron-Gosselin

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Mardi, l’Armada de Blainville-Boisbriand était en ville. Les

troupiers de Patrick Roy se sont rapidement imposés, marquant les trois premiers buts de la ren-contre. Les deux premiers sont venus de l’attaquant Anthony Duclair avec ses 17e et 18e de la saison. En début de deuxième, Kurt Etchegary a profité d’un avantage numérique pour accen-tuer l’avance des siens. L’Armada a ensuite tenté une remontée quand Yasin Cisse et Samuel Carrier ont ramené le pointage à 3-2. Frédéric Bergeron a toutefois freiné leurs élans en inscrivant son neuvième de la saison dans un filet désert.

Pour le reste de la semaine, Québec se déplaçait en Abitibi en commençant avec un arrêt à

Rouyn-Noranda vendredi. Les Remparts ont bien commencé la rencontre en marquant deux fois en première période avec des buts de Jason Houde et d’Anthony Duclair, qui donnaient l’avance à l’équipe de la Vieille Capitale 2-0. Au hockey, les entraîneurs parlent toujours de l’importance de jouer les soixante minutes, ce que les Remparts n’ont pas fait. Les Hus-kies en ont profité en inscrivant trois buts en un peu plus de trois minutes au milieu du deuxième vingt, chassant par le fait même Zachary Fortin de la rencontre. Rouyn-Noranda menait alors 3-2. Steven Mercier a ajouté un but dans un filet désert pour confirmer la victoire des Huskies et mettre fin à la séquence de six victoires de suite des Remparts.

Samedi, Québec terminait sa se-maine à Val-d’Or pour y affronter les Foreurs. Brent Turnbull a ou-vert la marque pour les Remparts après seulement deux minutes et demie. La réplique des locaux est survenue en avantage numérique avec le 26e de la saison de leur capitaine Cédrick Henley. En deu-xième période, les deux équipes se sont échangées un but et l’éga-lité tenait toujours après quarante minutes de jeu. Québec a explosé au troisième vingt avec quatre buts. Adam Erne a inscrit son 24e de la présente campagne profitant d’un avantage numérique. Deux minutes plus tard, Nick Sorensen a déjoué Philippe Trudeau pour accentuer l’avance des Remparts à 4-2. Peu après, les Foreurs ont eu un regain de vie quand Brandon

Bonne semaine pour les RempartsQuébec avait trois rencontres à l’horaire cette semaine, dont un voyage de deux matchs en Abitibi. L’équipe a récolté quatre points sur une possibilité de six, ce qui ne l’a pas empêchée de glisser d’un rang au classement général.

Mathieu Turgeon

Hynes a marqué son deuxième but du match, réduisant l’avance des Diables rouges à un but. Pour la deuxième fois cette semaine, Fré-déric Bergeron est venu redonner le momentum à son équipe avec un cinquième but pour Québec. Nick Sorensen a marqué le filet d’assu-rance dans une cage déserte. Les deux gardiens ont été très solides dans la rencontre. Trudeau a bloqué 35 des 40 tirs auxquels il a fait face tandis que François Bras-sard n’a cédé que trois fois sur cin-quante lancers.

Avec la bonne saison qu’ils connaissent, les Remparts sont maintenant assurés d’une partici-pation aux séries éliminatoires.

Cette semaine, Québec recevra respectivement au Colisée les Saguenéens de Chicoutimi mardi, les Voltigeurs de Drummond-ville vendredi et les Wildcats de Moncton samedi. Moncton a actuellement seulement un point d’avance sur les Remparts.

2012-2013 SAISON RÉGULIÈRECLASSEMENT GÉNÉRAL

1. Halifax, Mooseheads 2. Rimouski, Océanic3. Blainville-Boisbriand, Armada 4. Baie-Comeau, Drakkar 5. Moncton, Wildcats 6. Québec, Remparts 7. Rouyn-Noranda, Huskies 8. P.E.I., Rocket 9. Val-d’Or, Foreurs 10. Drummondville, Voltigeurs 11. Victoriaville, Tigres 12. Chicoutimi, Saguenéens 13. Gatineau, Olympiques 14. Acadie-Bathurst, Titan 15. Saint John, Sea Dogs 16. Sherbrooke, Phoenix 17. Shawinigan, Cataractes 18. Cape Breton, Screaming Eagles

LIGUE DE HOCKEY JUNIOR MAJEUR DU QUÉBEC

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