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III. Perception des mots parlésIII. Perception des mots parlés

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Modèles de la segmentation en mots:Modèles de la segmentation en mots:

Problèmes:Problèmes:

variabilitévariabilité

absence de discontinuitéabsence de discontinuité

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Le cas de la liaisonLe cas de la liaison

• Petit ami - Petit tamisPetit ami - Petit tamis• Il est ouvert - Il est tout vertIl est ouvert - Il est tout vert

• Gaskell et al. (2002): est-ce que la liaison implique un Gaskell et al. (2002): est-ce que la liaison implique un cocoût dans le traitement?ût dans le traitement?

• Amorçage inter-modal (par ex. cible visuelle: ITALIEN)Amorçage inter-modal (par ex. cible visuelle: ITALIEN)– Liaison: un généreux italienLiaison: un généreux italien– Enchaînement: un virtuose italienEnchaînement: un virtuose italien– Alignement syllabique: un chapeau italienAlignement syllabique: un chapeau italien

• Résultats: TRs au moins aussi courts pour la condition Résultats: TRs au moins aussi courts pour la condition de liaison que pour les autresde liaison que pour les autres

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Deux sources d’information:Deux sources d’information:contexte lexicalcontexte lexical

indices acoustiquesindices acoustiques

• Spinelli et al. (2002): amorçage inter-modal (A-V)Spinelli et al. (2002): amorçage inter-modal (A-V)

• Décision lexicale sur AVION, précédé d’amorces Décision lexicale sur AVION, précédé d’amorces contenant liaison soit légale soit illégalecontenant liaison soit légale soit illégale

• Grand avion — Vrai tavionGrand avion — Vrai tavion• Résultats: TRs plus courts dans la condition de liaison Résultats: TRs plus courts dans la condition de liaison

légalelégale

• Mais les consonnes de liaison sont 15% plus brèves, et si Mais les consonnes de liaison sont 15% plus brèves, et si on contron contrôle cet indice acoustique l’effet est diminué (pas ôle cet indice acoustique l’effet est diminué (pas annulé) —> les indices acoustiques jouent aussi un rôleannulé) —> les indices acoustiques jouent aussi un rôle

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Confirmation: Spinelli et al. (2003)Confirmation: Spinelli et al. (2003)

• (1) C’est le dernier oignon - (2) C’est le dernier (1) C’est le dernier oignon - (2) C’est le dernier rognonrognon

• Cibles: OIGNON - ROIGNONCibles: OIGNON - ROIGNON

• Résultats: l’effet d’amorçageRésultats: l’effet d’amorçage

• est plus grand pour (1) avec la cible OIGNONest plus grand pour (1) avec la cible OIGNON

• et pour (2) avec la cible ROGNONet pour (2) avec la cible ROGNON

• ——> les indices acoustiques sont aussi utilisés> les indices acoustiques sont aussi utilisés

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Segmentation de la chaSegmentation de la chaîne parléeîne parlée

• Chapeauter: chat + pot + théChapeauter: chat + pot + thé

• Dumay et al. (1999), utilisant le paradigme de « word Dumay et al. (1999), utilisant le paradigme de « word spotting »: détecter un mot dans une séquence sans spotting »: détecter un mot dans une séquence sans significationsignification

• Détection plus rapide de « tante » dans « tantrou » Détection plus rapide de « tante » dans « tantrou » lorsque « tantrou » est extrait de « tante roublarde » que lorsque « tantrou » est extrait de « tante roublarde » que de « temps troublant » —> la séquence /tr/ présente des de « temps troublant » —> la séquence /tr/ présente des caractéristiques différentes selon qu ’elle est produite au caractéristiques différentes selon qu ’elle est produite au sein d’une syllabe ou en resyllabationsein d’une syllabe ou en resyllabation

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Gow & Gordon (1995): attention à l’interprétation Gow & Gordon (1995): attention à l’interprétation de l’effet d’amorçage intermodal sémantique!de l’effet d’amorçage intermodal sémantique!

• L’amorce « two lips » facilite le traitement de la cible L’amorce « two lips » facilite le traitement de la cible KISSKISS

• En revanche, l’amorce homophone « tulips » ne facilite En revanche, l’amorce homophone « tulips » ne facilite pas le traitement de KISSpas le traitement de KISS

• Or, il y a une différence de durée: le /l/ de « two lips » est Or, il y a une différence de durée: le /l/ de « two lips » est plus long que celui de « tulips »plus long que celui de « tulips »

• Le l court de « lips » dans « tulips » n’indique pas un Le l court de « lips » dans « tulips » n’indique pas un début de mot potentieldébut de mot potentiel

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Modèles de segmentationModèles de segmentation

• Par référence au lexique: COHORTE (Marslen-Par référence au lexique: COHORTE (Marslen-Wilson, Radeau et al.)Wilson, Radeau et al.)

• Indices acoustico-phonétiques: « Metrical Indices acoustico-phonétiques: « Metrical segmentation strategy », pour l’anglais, syllabes segmentation strategy », pour l’anglais, syllabes fortes (voyelles pleines) vs faibles (voyelles fortes (voyelles pleines) vs faibles (voyelles réduites) - seulement 10% des mots commencent réduites) - seulement 10% des mots commencent par une syllabe faiblepar une syllabe faible

• en français, les mots se terminent par une syllabe en français, les mots se terminent par une syllabe longue longue

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• Pour les 2 langues:Pour les 2 langues:

• Possible Word Constraint (Norris et al., 1997)Possible Word Constraint (Norris et al., 1997)

• Syllable Onset Segmentation Heuristic ( Content et al., Syllable Onset Segmentation Heuristic ( Content et al., 2001): les frontières de mots tendent à co2001): les frontières de mots tendent à coïncider avec les ïncider avec les frontières de syllabes frontières de syllabes

• ——> les débuts de syllabes constituent des points > les débuts de syllabes constituent des points d’alignement privilégiés pour déclencher l’accès lexicald’alignement privilégiés pour déclencher l’accès lexical

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Christophe et al. (2004): tChristophe et al. (2004): tâche de détection de motâche de détection de mot

• Cible: chatCible: chat• (1) Le livre racontait l’histoire d’un chat grincheux qui avait mordu (1) Le livre racontait l’histoire d’un chat grincheux qui avait mordu

un facteurun facteur

• (2) D’après ma soeur le gros chat grimpait aux arbres(2) D’après ma soeur le gros chat grimpait aux arbres

• L’activation de chat est susceptible d’L’activation de chat est susceptible d’être gênée par un être gênée par un compétiteur: chagrin, compétiteur: chagrin, sauf sisauf si (et c’est le cas) les (et c’est le cas) les auditeurs exploitent les frontières de groupe auditeurs exploitent les frontières de groupe phonologique (intonatoire): <d’un chat grincheux> vs phonologique (intonatoire): <d’un chat grincheux> vs <le gros chat> <grimpait aux arbres><le gros chat> <grimpait aux arbres>

• Résultats: TRs plus courts dans (2) que dans (1)Résultats: TRs plus courts dans (2) que dans (1)• Le /a/ de chat est plus long de 40% dans (2) - fin de Le /a/ de chat est plus long de 40% dans (2) - fin de

phrase phonologique - et le /in/ 30%plus courtphrase phonologique - et le /in/ 30%plus court

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Problème de l’acquisition des motsProblème de l’acquisition des mots

——> > Apprentissage statistiqueApprentissage statistique

(pour mémoire)(pour mémoire)

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L’identification lexicaleL’identification lexicale

“templates” (Klatt: LAFS ou Lexical Access from “templates” (Klatt: LAFS ou Lexical Access from Spectra: le lexique mental comme une matrice de Spectra: le lexique mental comme une matrice de

spectres)spectres)

Segmentation et catégorisation d’unités:Segmentation et catégorisation d’unités:les demi-syllabes, centrées sur la voyelle les demi-syllabes, centrées sur la voyelle

(Fujimura)(Fujimura)

Problème: les tâches expérimentalesProblème: les tâches expérimentales

(nécessité d’évidences indirectes)(nécessité d’évidences indirectes)

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Mehler et al. (1981)Mehler et al. (1981)ba - balba - bal

dans « balais » - « balcon »dans « balais » - « balcon »

effet de congruence syllabique observé en françaiseffet de congruence syllabique observé en français

mais pas en anglais (Cutler et al., 1986), ou plus mais pas en anglais (Cutler et al., 1986), ou plus précisément pas chez les anglophones mprécisément pas chez les anglophones même ême lorsqu’on leur présente du matériel françaislorsqu’on leur présente du matériel français

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Article dans Article dans “Language and Cognitive Processes”“Language and Cognitive Processes”

Méthode des “migrations” d’unitésMéthode des “migrations” d’unités

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Inspiration: Inspiration: le phénomène des conjonctions illusoires le phénomène des conjonctions illusoires

(Anne Treisman)(Anne Treisman)

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• Traits sensoriels (couleur,taille, orientation, etc) encodés Traits sensoriels (couleur,taille, orientation, etc) encodés en parallèle par des modules spécialisésen parallèle par des modules spécialisés

• Modules forment deux types de “cartes” (“maps”) Modules forment deux types de “cartes” (“maps”) – Cartes des traits (e.g., carte des couleurs, carte des Cartes des traits (e.g., carte des couleurs, carte des

orientations etc.) orientations etc.) – Une carte maîtresse (“master map”) des localisationsUne carte maîtresse (“master map”) des localisations

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conjonctions illusoiresconjonctions illusoires

• = erreurs consistant à « mélanger » les = erreurs consistant à « mélanger » les traits de divers objets présents traits de divers objets présents simultanément dans le champ visuel simultanément dans le champ visuel (« blends »)(« blends »)

• Cf. Treisman & Schmidt, 1992; Treisman Cf. Treisman & Schmidt, 1992; Treisman & Paterson, 1984& Paterson, 1984

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• Les traits extraits pré-attentivement “flottent” Les traits extraits pré-attentivement “flottent” librement ( “free-floating”) librement ( “free-floating”) Donc, on devrait pouvoir observer des erreurs Donc, on devrait pouvoir observer des erreurs d’identification d’objets dans lesquelles chacun d’identification d’objets dans lesquelles chacun des traits individuels a été correctement extrait des traits individuels a été correctement extrait du champ visuel, mais ces différents traits sont du champ visuel, mais ces différents traits sont incorrectement intégrésincorrectement intégrés

• Ont lieu quand de nombreux stimuli (e.g., 5 Ont lieu quand de nombreux stimuli (e.g., 5 pommes vertes et 5 boîtes rouges) sont présentés pommes vertes et 5 boîtes rouges) sont présentés simultanément pendant un temps très bref (e.g. simultanément pendant un temps très bref (e.g. 30 ms) 30 ms) dans ce cas, le système attentionnel est débordédans ce cas, le système attentionnel est débordé

(Treisman & Schmidt, 1982)(Treisman & Schmidt, 1982)

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Conjonctions illusoiresConjonctions illusoires

• Les sujets peuvent rapporter (ou détecter Les sujets peuvent rapporter (ou détecter erronément la cible) qu’ils ont vu une erronément la cible) qu’ils ont vu une pomme rouge dans un champ visuel qui pomme rouge dans un champ visuel qui contient seulement des boîtes rouges et contient seulement des boîtes rouges et des pommes vertes !des pommes vertes !

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Treisman & Schmidt, 1982Treisman & Schmidt, 1982

• = première démonstration= première démonstration• Ex: rapporter d’abord les deux nombres latéraux, puis Ex: rapporter d’abord les deux nombres latéraux, puis

identifier la forme et la couleur de chaque lettreidentifier la forme et la couleur de chaque lettre• CI: environ 30% des essais !CI: environ 30% des essais !

2 2 XX TT AA 8 8

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CI- autre exempleCI- autre exemple

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CI comme indicateur d ’une analyse CI comme indicateur d ’une analyse précoce, inconsciente en traits élémentairesprécoce, inconsciente en traits élémentaires

Cible:Cible: $

S

S S

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CIs ne sont pas le résultat de simples confusions CIs ne sont pas le résultat de simples confusions perceptives. Cf plus en condition expérimentale perceptives. Cf plus en condition expérimentale

que contrôle , donc = « que contrôle , donc = « blend »blend » des segments en un des segments en un objet nouveau, créé mentalementobjet nouveau, créé mentalement

Target:Target: $

SS S

S

S SS

S

SS

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CIs: Autant avec diagonales dans figures CIs: Autant avec diagonales dans figures fermées que dans figures ouvertes que dans fermées que dans figures ouvertes que dans

figures spatialement séparéesfigures spatialement séparées

Target:Target: $

S

S S

S

S S

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Kolinsky & Morais (1996):Kolinsky & Morais (1996):

migrations d’unités ou de traits entre les membres migrations d’unités ou de traits entre les membres d’une paire dichotique de stimuli de paroled’une paire dichotique de stimuli de parole

comparaison de condition contrôle et comparaison de condition contrôle et expérimentale: raisonnement sous-jacentexpérimentale: raisonnement sous-jacent

tâche de détection et tâche d’identificationtâche de détection et tâche d’identification

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Speech unit migration paradigmSpeech unit migration paradigm(Kolinsky & Morais, 1996)(Kolinsky & Morais, 1996)

Observed in dichotic listening, the phenomenon Observed in dichotic listening, the phenomenon consists in reporting a word illusion that, given consists in reporting a word illusion that, given

certain control conditions, can only result from the certain control conditions, can only result from the fact that a unit (e.g., a phoneme) of one stimulus fact that a unit (e.g., a phoneme) of one stimulus takes the place of the corresponding unit in the takes the place of the corresponding unit in the

other stimulus.other stimulus.

The migration error provides evidence of The migration error provides evidence of perceptual segmentation into the involved units.perceptual segmentation into the involved units.

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YES, I heardYES, I heard

“ “bijou”bijou” kijoukijou

botonboton

YES, I heardYES, I heard “ “bijou” bijou”

kijoukijou

dotondoton

ExperimentalExperimental

ControlControl

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Morais & Kolinsky, 1994; Castro, Vicente, Morais, Kolinsky Morais & Kolinsky, 1994; Castro, Vicente, Morais, Kolinsky & Cluytens, 1995; Kolinsky & Morais, in preparation& Cluytens, 1995; Kolinsky & Morais, in preparation

Literate adults

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Experimental Control

d'

Syllable

C1

V1

Illiterate adults

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

Experimental Control

trial type

Syllable

C1

V1

Preliterate children

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

Experimental Control

trial type

Syllable

C1

V1

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Avantage de la technique:Avantage de la technique:

permet la comparaison de différents permet la comparaison de différents attributs tout en évitant des artefacts tels attributs tout en évitant des artefacts tels

que ceux dus par exemple à des différences que ceux dus par exemple à des différences de fréquence d’usage ou de composition de fréquence d’usage ou de composition

segmentalesegmentale

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Langues et structures étudiées avec le Langues et structures étudiées avec le paradigme de migration d’unités paradigme de migration d’unités

phonologiquesphonologiques

français, anglais, japonaisfrançais, anglais, japonaisportugais (dialectes européen et portugais (dialectes européen et

brésilien; lettrés et illettrés)brésilien; lettrés et illettrés)traits phonétiques, consonne, voyelle, traits phonétiques, consonne, voyelle,

syllabe, V1C2, morasyllabe, V1C2, mora

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Coltheart (1999): within-module interlevels of Coltheart (1999): within-module interlevels of representation in Fodor’s accountrepresentation in Fodor’s account

Lexical entries

Phonetic processor

Spoken-language module

Abstract letters

Shapes of letters

Written-language module

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AutonomyAutonomy and interaction in and between spoken and interaction in and between spoken and written language systems and written language systems

(Kolinsky, 1998; Morais & Kolinsky, 1994)(Kolinsky, 1998; Morais & Kolinsky, 1994)

Spoken language perception

Written language perception

Late Late processesprocesses

Late Late processesprocesses

Early processesEarly processesEarly Early processesprocesses

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Plusieurs grains d’analysePlusieurs grains d’analyse

Hallé et al. (1998)Hallé et al. (1998)

situation de « gating »:situation de « gating »:

« tlabdo »: phonotactiquement illégal en français« tlabdo »: phonotactiquement illégal en français

perception: d’abord « t », ensuite « kl » (conforme perception: d’abord « t », ensuite « kl » (conforme aux règles phonotactiques du français)aux règles phonotactiques du français)

——> d’abord phonème (seul disponible), puis ré-> d’abord phonème (seul disponible), puis ré-analyse en attaque syllabique,...analyse en attaque syllabique,...

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D’autres informations: par exemple, D’autres informations: par exemple, morphologiquemorphologique

Dahan et al., 2000Dahan et al., 2000

Paradigme: enregistrement des fixations oculaires Paradigme: enregistrement des fixations oculaires sur des dessins d’objets lors de la présentation sur des dessins d’objets lors de la présentation

auditive de leurs noms; tâche: cliquer sur le auditive de leurs noms; tâche: cliquer sur le référentréférent

Mesure: probabilité de fixation des différents Mesure: probabilité de fixation des différents dessins toutes les 20 msdessins toutes les 20 ms

Principe sous-jacent: l’évolution de cette Principe sous-jacent: l’évolution de cette probabilité reflète le décours temporel de probabilité reflète le décours temporel de

l’activation des différents candidatsl’activation des différents candidats

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Images de: bouton, Images de: bouton, bouteille, chien, sacbouteille, chien, sacprésentes simultanéprésentes simultanément sur l’écranment sur l’écran

Exp. 1: deux exemplaires de chaque dessin; tâche: Exp. 1: deux exemplaires de chaque dessin; tâche: cliquer sur « les boutons »cliquer sur « les boutons »

Pendant 100 à 150 ms, probabilité de fixation Pendant 100 à 150 ms, probabilité de fixation identiques pour bouteille et bouton et > chien, sac identiques pour bouteille et bouton et > chien, sac

—> effet de cohorte (candidats possibles à ce stade)—> effet de cohorte (candidats possibles à ce stade)

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Exp. 2: un seul exemplaire; cliquer sur « le Exp. 2: un seul exemplaire; cliquer sur « le bouton »bouton »

Le mot bouteille est aussi peu considéré que les Le mot bouteille est aussi peu considéré que les distracteurs: le candidat non congruent en genre distracteurs: le candidat non congruent en genre

est éliminéest éliminé

——> on peut penser que, dans la séquence « la > on peut penser que, dans la séquence « la plage », il y aurait activation de plage ou place, plage », il y aurait activation de plage ou place,

mais pas de plateau ou plafondmais pas de plateau ou plafond

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L’influence du langage écrit sur L’influence du langage écrit sur l’identification des mots parlés, et les limites l’identification des mots parlés, et les limites

de cette influence:de cette influence:

• — — études sur des illettrés (ex: fusions études sur des illettrés (ex: fusions phonologiques)phonologiques)

• — — études sur les effets de l’inconsistance études sur les effets de l’inconsistance grapho-phonologique (blending game; grapho-phonologique (blending game; décision lexicale vs. répétition en ligne)décision lexicale vs. répétition en ligne)

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Ventura, Kolinsky, Brito-Mendes & Morais (2001):Ventura, Kolinsky, Brito-Mendes & Morais (2001):

mots CVC(e)mots CVC(e)

PAR: /par/PAR: /par/PARE : /par/PARE : /par/

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Expérience 1: mots —> pseudo-motsExpérience 1: mots —> pseudo-mots

CV/C C/VC CV/C C/VC

C final 17.0% 82.4%C final 17.0% 82.4%e muet 83.0% 17.6%e muet 83.0% 17.6%

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Expérience 2 : pseudo-mots sans contexte; Expérience 2 : pseudo-mots sans contexte; vérification ultérieure de l’orthographe vérification ultérieure de l’orthographe

Expérience 3 : pseudo-mots en contexte de Expérience 3 : pseudo-mots en contexte de mots avec soit C final, soit “e” muetmots avec soit C final, soit “e” muet

Expérience 4 : influence du contexte sur Expérience 4 : influence du contexte sur mots admettant paire homophoniquemots admettant paire homophonique

Expérience 5 : manipulation des consignesExpérience 5 : manipulation des consignes

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Expérience 6 : réplication de l’Expérience 1 avec Expérience 6 : réplication de l’Expérience 1 avec contrôle de la fréquence des rimescontrôle de la fréquence des rimes

CV/C C/VC CV/C C/VCC final 13.4% 73.1% C final 13.4% 73.1% e muet 67.0% 27.7%e muet 67.0% 27.7%

Expérience 7: Croisement des rimes entre les deux Expérience 7: Croisement des rimes entre les deux types de motstypes de mots

mots C final 28.6% 67.0% mots C final 28.6% 67.0% mots e muet 66.4% 21.4% mots e muet 66.4% 21.4%

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Ventura, Morais, Pattamadilok and Ventura, Morais, Pattamadilok and Kolinsky (2004): Kolinsky (2004):

in Portuguese, in Portuguese, /kal/ CAL-CALE, is inconsistent /kal/ CAL-CALE, is inconsistent and /kav/ CAVE is consistentand /kav/ CAVE is consistent

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• Lexical decision:Lexical decision:

Words Consistent Inconsist. Words Consistent Inconsist. Dif.Dif. RT 882 934 - 52 RT 882 934 - 52

Errors (%) 9.5 19.1 - 9.6 Errors (%) 9.5 19.1 - 9.6

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• Shadowing:Shadowing:

Words Consistent Inconsist. Words Consistent Inconsist. Dif.Dif. RT 752 760 - 8 RT 752 760 - 8

Errors (%) 2.0 1.7 1.3 Errors (%) 2.0 1.7 1.3

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• Ventura et al. (2004):Ventura et al. (2004): In one task, repetition was contingent on In one task, repetition was contingent on a phonemic criterion: the subject had to a phonemic criterion: the subject had to repeat the item presented only if it began repeat the item presented only if it began with a pre-specified phoneme. —> no with a pre-specified phoneme. —> no orthographic effect.orthographic effect.

Words Consistent Inconsist. Dif.Words Consistent Inconsist. Dif.TR 760 758 2TR 760 758 2

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• In the other task, repetition was lexically In the other task, repetition was lexically contingent: the subject had to repeat the contingent: the subject had to repeat the item only if it was a word —> item only if it was a word —> orthographic effectorthographic effect

Words Consistent Inconsistent Dif. Words Consistent Inconsistent Dif. TR 967 1026 59TR 967 1026 59

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Unités de segmentation:Unités de segmentation:

problèmes soulevés par le paradigme problèmes soulevés par le paradigme de Mehler et al. (1981)de Mehler et al. (1981)

paradigme de Floccia, Kolinsky, paradigme de Floccia, Kolinsky, Dodane & Morais (2003): tâche Dodane & Morais (2003): tâche même — différent sur des paires de même — différent sur des paires de motsmots

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Expérience 1:Expérience 1:

ba.lai — ba.llon ba.lai — ba.llon vs. vs.

bal.sa — ba.llonbal.sa — ba.llon

TR moyen: 624 ms (sujets rapides)TR moyen: 624 ms (sujets rapides)taille de l’effet: 22.5 mstaille de l’effet: 22.5 ms

mais convergence entre effet syllabique et mais convergence entre effet syllabique et effet de congruence C-V potentielseffet de congruence C-V potentiels

Page 49: III. Perception des mots parlés. Modèles de la segmentation en mots: Problèmes: variabilité absence de discontinuité.

Expériences 2 à 4: relation antagoniste Expériences 2 à 4: relation antagoniste entre ces deux facteursentre ces deux facteurs

Expérience 2:Expérience 2: pa.lette — pa.tronpa.lette — pa.tronpal.mé — pa.tronpal.mé — pa.tron

TR moyen (sujets rapides): 597 msTR moyen (sujets rapides): 597 msabsence d’effetabsence d’effet

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Expérience 3Expérience 3

réponse “différent” et pression temporelle réponse “différent” et pression temporelle (feedback)(feedback)

TR moyen: 426 msTR moyen: 426 mseffet C-V: 13 mseffet C-V: 13 ms

Expérience 4 (idem avec “cross-splicing”)Expérience 4 (idem avec “cross-splicing”)

TR moyen: 438 ms TR moyen: 438 ms effet C-V: 15 ms effet C-V: 15 ms