I) Les grandes phases de l'histoire des téchnologies éducatives.

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I) Les grandes phases de lhistoire des technologies éducatives

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I)Lesgrandesphasesdel’histoiredestechnologies

éducatives

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Les grandes phases de l’histoire des technologies éducatives

Pour Commencer quelques définitions

Technologies : Il s’agit d’outils, de machines, de procédés et méthodes employés dans les diverses branches de l'industrie. C’est un ensemble cohérent de savoirs et de pratiques dans un certain domaine technique, fondé sur des principes scientifiques. (Dictionnaire Larousse) Technologies éducatives

« Ensemble de moyens permettant d'optimiser les processus d'enseignement et d'apprentissage, d'aider l'enseignant à enseigner, ou même de pallier son absence. » (Baron et Bruillard, 1996) Il s’agit de "Technologie des moyens mis au service de l'éducation" ; "Technologie des organisations éducatives dans lesquelles ces moyens doivent être insérés" ; "Technologie des processus d'apprentissage", (l'éducation et ses acteurs étant eux-mêmes des technologies) (G. Mottet, 1983) TIC Technologies de l’information et de la communication OU « technologies numériques ».

La notion de technologies de l'information et de la communication (TIC) regroupe les techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations, principalement de l’informatique, de l’internet et des télécommunications.

TICE

Technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (ou pour l’enseignement) OU « technologies numériques éducatives ». TICE = TIC + Enseignement

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Les Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Enseignement (TICE) recouvrent les outils et produits numériques pouvant être utilisés dans le cadre de l’éducation et de l’enseignement

Les TICE regroupent un ensemble d’outils conçus et utilisés pour produire, traiter, entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents numériques à des fins d'enseignement et d’apprentissage.

Quelle est l’histoire des interactions entre technologies et éducation ?

Cette histoire se comprend dans le contexte global de l’histoire de l’éducation et des interactions entre sciences, technologies et sociétés. Elle se comprend par le Processus d’industrialisation des sociétés.

Elle est aussi à la charnière de plusieurs domaines scientifiques : sciences de l’éducation, sociologie, théories de l’apprentissage, sciences cognitives, science informatique, etc. C’est première interaction entre technologie et éducation sont à mettre en relation avec :

- Les débuts de l’ère industrielle (plutôt dans sa deuxième phase depuis les années 1880/1900). - La naissance de l’informatique (milieu du XXe siècle) et sa première diffusion. - L’explosion des technologies numériques depuis les années 1990/2000.

Problématiques

Comment l’éducation est-elle transformée (ou pas) par les évolutions technologiques, en particulier par le développement de l’informatique ?

Une question parallèle à cette première question est celle du développement des industries

éducatives (P. Moeglin, 2010) qui jouent un rôle majeur et qui pèsent sur les possibles évolutions de notre système éducatif.

Paradoxe 1 : la question de l’intégration des technologies numériques au sein du système

éducatif est très présente dans le débat public, mais sa réalité n’est encore que très partielle et fragmentaire.

Paradoxe 2 : Malgré les changements technologies considérables intervenus depuis les débuts de l’ère industrielle, les méthodes pédagogiques n’ont connu que des changements marginaux. Dans les faits :

La transmission des savoirs s’effectue encore massivement dans un cadre qui a peu changé depuis les origines : un espace/temps (l’école), un enseignant, un groupe d’élèves. Néanmoins, l’intégration des technologies de l’information et de la communication semble non seulement inéluctable mais apparaît aussi pour un pays comme une condition cardinale de réussite économique dans le contexte de mondialisation et d’affirmation d’une « économie de la connaissance ».

De ce point de vue, la stratégie de Lisbonne établie en 2000 pour faire de l’Union européenne la première « économie de la connaissance » du monde au terme de la première décennie du nouveau millénaire n’a pas eu les résultats escomptés.

Autrement dit :

« La nécessité de former les élèves à l’usage maîtrisé des TIC et de l’information fait désormais l’objet de discours consensuels parmi tous les acteurs de l’éducation. Cet impératif figure en bonne place dans le « socle commun » des connaissances de l’école et la liste des nombreux signes officiels de cette montée en puissance de la maîtrise de l’information, tant au plan national, européen que mondial, ne cesse de s’allonger. Le récent rapport de l’UNESCO, qui présente une «

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Introduction à la maîtrise de l’information » très complète, ne considère-t-il pas celle-ci comme un nouveau « paradigme pour le XXIe siècle » ? Dans les établissements scolaires, la prise de conscience qu’il ne suffit pas de connecter les établissements à internet et de laisser les élèves seuls face à Google et Wikipedia pour « adapter » l’école à la société de la connaissance, gagne du terrain chez les personnels éducatifs. De nombreuses réflexions sont également en cours pour faire évoluer le B2i2, loin de remplir ses promesses. La situation est plus contrastée à l’université mais la thématique de la formation des étudiants à l’information progresse incontestablement. Néanmoins, si les acteurs de la maîtrise de l’information ont tout lieu de se réjouir de cette reconnaissance institutionnelle, de cette prise de conscience du monde éducatif et de cette interrogation sociale sur l’importance d’une maîtrise de l’information, il convient de rester lucide sur la réalité de ces formations et sur l’écart, encore considérable, entre les discours et les actes, entre les textes et le « terrain », entre les objectifs et l’acquisition réelle des compétences par les élèves et les étudiants. Nous ne sommes qu’au début d’un long processus, qui sera peut-être celui de la transformation en profondeur de nos systèmes Éducatifs. » (Alexandre Serres) L’impact des TIC dans l’éducation Approche 1 : Les trois éléments de l’acte pédagogique (P.Meirieu)

- Mobiliser les élèves - Structurer les savoirs, travail de formalisation - Accompagner les parcours

Approche 2 : Le triangle pédagogique (J.Houssaye)

Dans son modèle de compréhension pédagogique, Jean Houssaye définit tout acte

pédagogique comme l’espace entre trois sommets d’un triangle : l’enseignant, l’étudiant (lapprenant), le savoir.

- Derrière le savoir se cache le contenu de la formation : la matière, le programme à enseigner.

- L’enseignant quant à lui, est celui qui a quelques temps d’avance sur celui qui apprend et de ce fait, c’est lui qui transmet ou fait apprendre le savoir.

- Enfin, l’étudiant ou apprenant acquiert le savoir grâce à une situation pédagogique. Ce savoir peut être du savoir-faire, du savoir-être, du savoir agir, du faire savoir…

Les côtés du triangle sont les relations nécessaires à cet acte pédagogique : - la relation didactique est le rapport qu’entretient l’enseignant avec le savoir et qui lui permet

d’ENSEIGNER,

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- la relation pédagogique est le rapport qu’entretient l’enseignant avec l’étudiant et qui permet le processus FORMER,

Enfin la relation d’apprentissage est le rapport que l’élève va construire avec le savoir dans sa démarche pour APPRENDRE.

La principale critique faite à ce modèle porte sur la non-contextualisation de l’acte pédagogique dans une époque, une culture… En effet, cet acte pédagogique se passe à un moment historique et géographique, dans un environnement humain, politique, et social qui explicite le processus EDUQUER que l’on retrouve dans le slogan « éducation et formation tout au long de la vie » de la Commission Européenne. Ainsi pour la FOAD et les TICE, l’environnement s’est enrichi avec les TIC et il semble important d’intégrer cette donnée dans l’éducation des citoyens du XXI° siècle. On peut alors représenter dans le schéma suivant toutes les relations nécessaires à l’acte pédagogique : "Enseigner", "apprendre", "former", "éduquer"... ne sont pas que des mots différents signifiant des facettes d’une même réalité ; au contraire, ils traduisent autant de postures pédagogiques possibles selon que l'on privilégie un sommet ou une relation entre deux sommets. Ces postures reflètent souvent des positions idéologiques et des systèmes de valeur différents qui préexistent à l'utilisation des technologies. En quoi les TICE vont-elles modifier ces postures ? Comment vont-elles s’intégrer dans le triangle pédagogique : sur un sommet ? Sur un côté ? Seulement dans l’environnement ? A quoi et qui vont-elles servir ? Existe-t-il des postures plus "accueillantes " aux usages des technologies Ainsi, les TIC ont un impact important dans l’éducation, avec les TIC, on a : - Une communication au-delà de l’espace-temps traditionnel de l’école. - Un accès universel aux contenus, à l’information. - Un enrichissement de la médiation pédagogique et repositionnement de l’enseignement. - Une réinvention de l’environnement socioculturel et de l’environnement de travail dans lequel s’effectue l’acte pédagogique. - Une réinvention de la place du livre, la technologie qui a fondé notre école. - De nouvelles modalités d’accès à l’information et aux savoirs. - De nouveaux rapports sociaux autour de ces savoirs. Avec les TIC, ce n’est pas seulement de nouveaux supports d’écriture, de monstration ou d’activités, mais c’est aussi un changement profond de pratiques. Au même titre que l’invention de l’imprimerie au XVème siècle, où l’on peut parler de véritable révolution, de révolution Gutenberg, avec les TIC, on peut parler de véritable « révolution numérique ».

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Ce qui nécessite, comme nous l’avons vu précédemment, d’intégrer une éducation critique aux médias et à l’utilisation des TIC dans les apprentissages, nouvelles compétences à développer chez les élèves (compétence 4 du socle commun). Ainsi, le concept de « littératie » ou de compétence informationnelle évoque : « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d'étendre ses connaissances et ses capacités. »

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Source

http://barthes.ens.fr/scpo/Presentations00-01/Philipbert_Education.htm

http://www.slideshare.net/latelier/education-technologie-une-histoire-damour-franaise

http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/docs/00/27/46/38/PDF/A.Serres_Ecole_defi_culture_informationnelle.pdf

http://eduscol.education.fr/bd/competice/superieur/competice/libre/qualification/q3a.php http://missionfourgous-tice.fr/etat-des-lieux

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Quandlapremièremachineàenseignera­t­elleétéinventée?

Introduction

«J'aientendumonmaîtred'écoledirequeceluiquiutiliseunemachineaccomplitson travail machinalement. Celui qui fait son travail machinalement finit par avoir lecœur d'une machine et celui qui porte en son sein le cœur d'une machine perd sasimplicité.Celuiquiaperdusasimplicitédevientincertaindanslesmouvementsdesonâme.L'incertitudedanslesmouvementsdel'âmeestunechosecontraireàl'honnêteté.»W.Heisenberg,LaNaturedanslaPhysiquecontemporaine(1967).

Dans cette jolie citation, W. Heisenberg, semble critiquer l’ensemble desmachinescrééesparleshommesafindeleurfacilitélavie,letravail.

Denos jours, ilexistedesmilliersdemachinesdontonneseraitsepasser,nosvoitures, nos téléphones, nos appareils électroménager, nos ordinateurs etc. Nousvivonsdansunmondemécanisé,lesmachinessontpartout,mêmedanslesécoles!

Quand cette mécanisation du monde a‐t‐elle débuté, et surtout quand avons‐nous commencéànous en servirdans l’éducation?Comment etparqui cette idéedemachineàenseignera‐t‐ellesurgit?

Pourrépondreàcesquestions,nousverronsdansunepremièrepartiecequia

favorisé l’introduction des premières machines à enseigner, puis nous nousintéresserons dans une deuxième partie à leurs origines, enfin, dans une troisièmepartie, nous découvrirons l’histoire de nombreusesmachines à enseigner qui se sontsuccédéeaucoursduXXèmesiècle.

A) Qu’estcequiafavorisél’introductiondespremièresmachinesàenseigner?

Pour comprendre ce qui a favorisé l’introduction des premières machines àenseigner, il est important de commencer par s’interroger sur la premièremachine àenseigner…

La première machine à enseigner remonte à l’époque de Napoléon, c’est

l’américainH.Charles(1909)quidéposelebrevetdelapremièremachineàenseigner.

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Cette date n’est guère surprenante, nous sommes en effet, au début du 19ème siècle,siècledelarévolutionindustrielle.Acetteépoque,onessaied’automatisertoutcequiserépètedanslapédagogie,puisquetoutcequiserépètepeut‐êtremécaniserdonc,onpeutenfaireunemachine.

Mais,lamachinedeH.Charles,quiconsisteàactionneràl’aidedemolettes,deuxrouleauxpourfairedéfilerdesmotsimpriméssurunebandedepapier,n’estpaslapluscélèbre. En effet, lamachine à enseigner, à laquelle on fait souvent référence commeétant la premièremachine à enseigner, est celle élaborée par Sidney Persey dans lesannées 1920. Il s’agit d’une machine automatisée pour corriger les QCM (nous nousintéresseronsplusendétailàcettemachineentroisièmepartie)

Cependant,selonMarshallMcLuhan(1911‐1980),théoriciendesmédias,affirme

quelapremièremachineàenseignern’estautrequelelivre.

Marshall McLuhan explique que «la notion de répétabilité homogène, tirée del’imprimerie et appliquée à tous les autres problèmes quotidiens, a fini par donnernaissance à toutes les formes de production et d’organisation sociale qui donnent aumondeoccidentalpresquetoussestraitscaractéristiquesetcomblentunepartiedesesdésirs…Accessibleà tous lesétudiants, ce livre impriméétaitunnouvel instrumentvisuelquidéclassait les anciennes méthodes d’éducation. C’était littéralement une machine àenseigner,làoùlemanuscritn’avaitétéqu’unoutilgrossier.S’ilavaitexistédèscetemps,desspécialistesdel’analyseetdel’évaluationdesmédias,oumoyens d’information et de communication et des divers outils pédagogiques, lesadministrateursscolaires,inquiets,lesauraientchargésdedéterminersicenouveloutilqu’était le livre se prêtait pleinement à l’éducation. Le livre imprimé, personnel etfacilementtransportable,pouvait‐ilremplacerceluiqu’ondevaitfairedesapropremainet apprendrepar cœur?Un livre qu‘onpouvait lire d’un trait et en silence, pouvait‐il

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remplacerceuxqu’onlisaitlentementetàhautevoix?Lesétudiantsquiseservaientdecesnouveauxlivresimpriméspourraient‐ilssemesurerauxorateursetauxdialecticiensredoutablesformésàl’écoledumanuscrit?Ets’ilsavaientutilisélestechniquesdontilsseserventaujourd’huipourévaluerleseffetsdelaradio,ducinémaetdelatélévision,les analystes auraient fini par rendre le verdict suivant «Eh! Bien, aussi étrange etrépugnant que la chose puisse paraître, la nouvelle machine à enseigner permet auxétudiants d’apprendre tout ce qu’ils apprenaient auparavant. De plus, les étudiantssemblentcroirequecetteméthode leurrendplus facile l’acquisitiondeconnaissancesnouvellesdetoutesorte.»Les spécialistes, en somme, n’auraient pas dit un mot de la véritable nature de lanouvelleinvention;paslemoindreindicenonplussursesvéritablesconséquences».

A traverscette longuecitation,onretrouve l’idéeque toutenouvelle technique,ou nouvel outil, influe sur les différents modes d’organisation sociale, ici, McLuhans’intéresse à la question de l’éducation où il met en évidence que l’introduction denouvelles technologies engendre nombre de polémiques, de débats sur la pertinenceéducativedecesdernières…McLuhanamontréque ledéveloppementdesmachinesàenseignercorrespondàunemutationsociale,trèsimportanteauvingtièmesiècle.Onnepeuteneffetpasimaginerl’apparitiondenouvellesmachines,sansl’apparitiondenouveauxmodesd’organisation,oudenouveauxcritèresd’efficacitéouencoredenouveauxsystèmesdereprésentationde l’apprentissage reprenant les règles de la grande industrie Ford, attestant d’unecertaine«foidanslamécanisationdusocial»(Bruillard1917),autrementdit,oncroitquelamécanisationvaapporterlebonheur.

Ainsi,bienquecertainpourraitnepass’intéresseraumoyendetransmissiondel’informationenpensant:«leplusimportant,c’estl’informationelle‐mêmeetnonpaslafaçondontelleest transmise»,oncomprendbienquecen’estpas lecasdeMcLuhan.Selonlui,leseulfacteurvéritablementdéterminantdansleprocessusdecommunicationetdel’évolutionsocioculturelle,c’estlemédium:danssonlivreUnderstandingMedia:The extensionsofman (Comprendre lesmédias), publié en1964, il écrit cettephraseemblématique:«Themedium is themessage» il entend par là que le plus importantc’estcequitransmetl’information,cen’estpasl’informationelle‐même.Autrementdit,ilsoutientquelanaturedumédia(canaldetransmissiondumessage)compteplusquelesensoulecontenudumessage.

McLuhan va alors déterminer trois étapes du développement du processus decommunication,encommençantparlasociétésansécriture.Aprèsquoi,ilvaparlerde«laGalaxieGutenberg» (quiapparaîtau15èmesiècle).AvecGutenberg, c’estbienplusquelelivrequiaétécréé,c’estunecivilisation,lelivreestdevenuunmodèledesociété.Avec le livre, on arrive à une industrialisation du contenu, une industrialisation de lapédagogie.Puis,d’aprèsMcLuhan,noussommespassésde la«Galaxie Gutenberg»à«laGalaxieMarconi» ou ère numérique qui «propose un message simplifié mais global et

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reconstitue la famille humaine en une seule «tribu mondiale »». Mais commentsommes‐nouspassésdecettesociétélivresqueàcetteèrenumérique?

Nous l’avons vu, à cette époque, nous sommes en plein cœur de la révolutionindustrielleet,quiplusest,nousavonsunecertainefoisdanslamécanisationdusocial.Parailleurs,unautrepointest àprendreen compte, celuidudéfidémographique.Eneffet,àlafindesannées50,ilapparaîtquel’éducationconçuecommeunartnepeutplusrépondreauxbesoinsdeformationsenscessecroissants(3milliardsd’hommes…),ilfutdoncnécessairedepasseràautrechose.

***

Pour clore cette partie, nous pouvons donc dire qu’il est difficile de donner une dateprécise à l’apparition desmachines à enseigner puisque, selon certaines visions, toutnouveau moyen de transmission de l’information peut être considéré comme unenouvelle machine à enseigner. Or, nous avons vu que nous sommes passés d’unetransmission orale, à une transmission écrite, puis d’une transmission écrite à unetransmissionnumérique.Autrementdit,sions’entientàcettevision,l’écritureetdonclelivreseraitlapremièremachineàenseigner.Cependant, selon d’autres théories, lesmachines à enseigner, ne sont autres que desmachinesmécaniques.Ainsi,seloncettethéorie,ilafalluattendrele20èmesiècle,pourparlerdemachine à enseigner (avecnotamment lamachinedeH. Charles en1909 etcelle,plusconnue,deSidneyPersey).MaisPourquoile20ème?Parcequec’estlesiècledela révolution industrielle, c’est l’ère du numérique, c’est l’époque où on essaied’automatiser tout ce qui se répète dans la pédagogie, puisque tout ce qui se répètepeut‐êtremécanisédonc,onpeutenfaireune«machineàenseigner».Parailleurs,lafoidans la mécanisation du socialmais aussi la situation démographique de l’époque afavorisél’introductiondecesmachinesau20ème.

Cependant, ces trois points ont effectivement favorisé l’introduction desmachines à enseigner au XXème, mais, ceci n’explique pas tout, leur origine est pluscomplexes…

B) Originedesmachinesàenseigner

Lacybernétique

Lacybernétiqueestunethéorieautourdelacommandeetdelacommunication,c’estd’ailleurspourcelaque l’ondit toujoursque la cybernétiqueest cequiestenrapportaveclesmachines.

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LacybernétiqueentantquechampsscientifiqueestdueàNorbertWIENERqui,en1948,fondelasciencedesmachinesquis’autorégulent.

Etant "informées" sur leurs résultats, elles se corrigent elles‐mêmes. Un exemple

simpledesystèmecybernétique est le radiateurélectrique. Ilpossèdedeuxéléments,unerésistanceetunthermostat,liésparunebouclenégative:ainsi,l'augmentationdelachaleurdéclenched'elle‐mêmelacoupureduthermostat,provoquantenretourlabaissedelatempérature,quiproduiraàsontourlaréouvertureduthermostat.

Maisquelestlerapportavecl’éducationmedira‐t‐on…Nousyvenons…LacybernétiquedécriteparNorbertWienerestunesciencedescontrôlesdes

systèmes(vivantsounonvivants).Ornotremondeestentièrementconstituédesystèmeimbriquéeteninteraction.Voicicommentilexpliquelemécanismedecesinteractions:

‐ Onad’abordlaboîtenoire:c’estunélémentreliéàd'autres,dontonnesesoucie

pasdesavoircequ'ilcontient,maisdontondéduitlafonctionapparenteàpartirdel'étudedesesentrées/sorties.

‐ Onaensuitel'émetteur:c’estluiquiagitsurl'environnement,doncc’estceluiquienvoiedel'information.

‐ Puis,lerécepteur:quiintègredepuisl'environnement,doncc’estluiquicaptelesinformations.

‐ Puis,lefluxd’information:c’estcequiesttransmis,doncenvoyéetreçu.Autrementditl'informationefficace.

‐ Enfin,onalarétroaction(feedback):C'estl'informationenretourdel'état.Ainsilerapportentrecybernétiqueetéducationesttrèssimple:

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Comme nous l’avons vu précédemment, à la fin des années 50, étant donné lenombre de la population mondiale, l’éducation conçue comme un art ne peut plusrépondreauxbesoinsdeformationssenscessecroissantes.La cybernétique de Winter va ainsi apparaître comme un moyen de remédier à lasituation,puisqu’eneffet,ons’aperçoitquefinalementl’enseignementestégalementunsystèmedecommunicationetd’interactionentreceluiquipossèdelesavoiretceluiquinelepossèdepas.Finalement,onabien

‐ Unémetteur:celuiquienvoiel’information(leprofesseur)‐ unrécepteur:celuiquireçoitl’information(l’élève)‐ Lefluxd’information:cequiesttransmis(lecours/laleçon)‐ La rétroaction: ce que l’élève a assimilé, ce qu’il est capable de retranscrire

(mesuréeparlesexercices;lesévaluations)On retrouve bien le mécanisme de la cybernétique, mais peut­on vraiment réduirel’éducationàcela?Etqu’enest­ildecettefameuseboîtenoire?

Lebéhaviorisme

Ilestvraiqu’ànotreépoque,onpousseraitdeshautsscandales,enréduisantl’éducationàunesimpletransmissiondesavoirentreceluiquisaitetceluiquinesaitpas.Maisnoussommeàuneépoquedifférente,dansuncontextedifférent.AudébutduXXèmesiècle,néunnouveaucourantdepensée:lebéhaviorismeC’estJohnBroadusWatson(1878‐1958),quiétablit,en1913,lesprincipesdebasedubéhaviorisme.Il«faitdel’apprentissageunobjetcentralpourl’étudeducomportementqui doit être approché uniquement sous l’angle des comportements mesurablesproduitsenréponseàdesstimulidel’environnement».

Pour bien comprendre ce qu’est le béhaviorisme, intéressons‐nous d’abord à

quelquescélèbresexpériencesfaitespardespenseursderenom:

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LaplusconnueestcelleduréflexedePavlov,miseenavantparlemédecinIvan

PetrovitchPavlov(1849‐1936),quimontraquesil’onhabituaitunchienàaccompagnersa pâtée d’un son sonore, ce dernier pouvait déclencher à la longue, la salivation del’animalsansmêmeàavoiràluimontrersanourriture.Pavlovdémontreainsiquel’onpossèdebiendesréflexesinnés(commesaliverdevantde la nourriture), mais que l’on peut aussi en provoquer. Il parle de réflexesconditionnels.

Onvaalorsutilisercette théorieetdirequedes réflexesconditionnelspeuvent

êtreétablischezl’homme.Qui plus est, on va dire que l’on peut les activer de manière à ce qu’ils soient plusperformantsetqu’au furetàmesureque l’onaugmentece réflexeconditionnel,onvafavoriserl’apprentissage. Ainsi,l’expériencedeSkinner(1904‐1990),psychologueaméricain,vas’inspirerdes travaux de Pavlov en inventant le conditionnement répondant (qui s’oppose auconditionnement,dit classique,dePavlov): ilparlealorsde renforcementspositifsounégatifsetdepunitionspositivesounégativesRenforcementpositif:

‐ Stimulus«Leratestdanslacage»‐ Réponse(comportement)«Leratappuiesurlelevier»‐ Renforcementpositif«Ilobtientdelanourriture»‐ Réflexe répondant: Augmentation de la probabilité d’apparition du

comportement

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Renforcementnégatif:

‐ Stimulus«Leratestdanslacage,ilreçoitdeschocsélectriques(plancher)‐ Réponse(comportement)«Leratappuiesurlelevier»‐ Renforcementnégatif«Leschocsélectriquess’arrêtent»‐ Réflexe répondant: Augmentation de la probabilité d’apparition du

comportementPunitionpositive:

‐ Stimulus«Leratestdanslacage»‐ Réponse(comportement)«Leratappuiesurlelevier»‐ Punitionpositive«Ilreçoitunedéchargeélectrique»‐ Réflexerépondant:Diminutiondelaprobabilitéd’apparitionducomportement

Punitionnégative:

‐ Stimulus«Leratestdanslacage»‐ Réponse(comportement)«Leratappuiesurlelevier»‐ Punitionnégative«Lanourrituredisparait»(=retrait)‐ Réflexerépondant:Diminutiondelaprobabilitéd’apparitionducomportementCesthéoriesvontainsiêtreappliquéesàl’homme.Lesbéhavioristesconsidèrent

doncl’esprithumaincommeune«boîtenoire»,dontonn’étudiequelesrelationsentreles«entrées»etles«sorties».

L’approche behavioriste se concentre sur les comportements observables, considéréscomme des réactions à des stimuli et considère le conditionnement comme lemécanisme fondamental permettant aux individus d’adopter des comportementsadaptés aux situations auxquelles ils sont confrontés. Ce qui va engendrer lamise enplace d’un enseignement programmé avec une segmentation des connaissances enpetites unités et par un jeu de renforcements positifs (les bons points, les

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encouragements, les bonbons, les bonnes notes, les punitions…). Le principe est derépéter,rabâcher,sanssesoucierdecequepensentlesélèves

*** Ainsi,oncomprendbien le lienaveccette fameuseboîtenoire…Nousavonsvuen

cybernétiquequecettedernièreestunélémentreliéàd'autres,dontonnesesouciepasde savoir ce qu'il contient. Or à l’époque du Béhaviorisme, on ne soucie paseffectivementdesavoircequecontientlatêtedesjeunesélèves,toutcequicompte,c’estdefairerentreràtoutprixdusavoir.L’espritdel’élèveestdoncconsidérécommeétantla boîte noire…A l’époque, il n’est donc pas aberrant de percevoir l’enseignementcomme l’exécutiond’unprogrammepuisqu’onabienuneboîtenoire,unémetteur,unrécepteur,unfluxd’informationetunfeedback.

C’est ainsi que, «l’apport des concepts fondamentaux de la cybernétique,essentiellement lesnotionsde contrôled’unprocessus et de rétroaction, ainsi que lesméthodes et résultatsd’un courantde lapédagogie expérimentale – lebéhaviorisme‐vontconduireàconcevoirl’enseignementcommel’exécutiond’unprogramme.Dansunepédagogie centrée sur l’efficacité, de l’emploi des machines dans l’enseignement, laperspective se déplace vers la conversion de l’enseignement aux méthodes de lamachine»(EricBruillard)

C) Lesautres«machinesàenseigner»

L’enseignementprogrammé

Onl’avu,l’idéedel’enseignementprogrammé(EP)mécaniséestnéedèsledébutdu XXe siècle en réponse à des critiques émises à l’encontre de l’enseignement «classique » et afin essentiellement de permettre un rythme d’apprentissage adapté àl’élèveetuneactivitécontinuepourcedernier.Ainsi,denombreusesinventionsvontsesuccéderpourtenterderépondreàcettenouvelledemande.

Dès1912,Thorndike rêvait d’un livremanuelmécanisé : « si, par lemiracle et

l’ingéniositémécanique,unlivrepouvaitêtreagencédetellefaçonqueseulementpourceluiquiauraitfaitcequiestdemandéàlapremièrepage,lapagedeuxdeviennevisible,etainsidesuite,beaucoupdecequirequiertactuellementdel’instructionpersonnellepourraitêtreassuréparlelivre»(Thorndike,1912,citéparEricBruillard).

Ainsi,dès1913,Thorndike,proposed'individualiserl'instructioneninventantlanotiondepréalableainsiquelaloidel’effet(apprentissageliéàlamotivation):unélèvene doit pas passer aux exercices d'une notion sans qu'il ait réussi les exercices de la

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notionprécédente.C'estuneapprocheséquentielle:l'élèvenedoitpaspasseràlapagesuivanted'unlivres'iln'apasréussilesexercicesdelapageprécédente.Onparlealorsd’enseignementindividualiséséquentiel.

LerêvedeThorndikevaplusoumoinsêtreréaliséen1924,grâceàPersey,qui

s’appuyantsurleprincipedeThornike,vainventerlapremièremachineséquentielle:laDrumTutor.

LaDrumTutor,estunesortedequizautomatisé(sousformedeQCM):l’élèvenepeut pas passer à l’exercice suivant s’il n’a pas réussi le précédent, car la machine(clavierdequatretouchespourentrerlesréponsesàchoixmultiples,etunefenêtreoudéfilelesquestions)l’enempêche.L’élèvereçoitunfeedbackimmédiat.Leprincipe était de responsabiliser l’apprenantdans l’apprentissage, lui permettredes’auto‐instruire, ne pas faire porter la responsabilité uniquement sur l’enseignant, etcréer une interactivité.. Pour cela, elle permettait un contrôle individuel, uneparticipation active de l’apprenant, une correction immédiate, enfin, elle permettait àchacundetravailleràsonproprerythme.

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Cependant cettemachine va être fortement critiquée par SKINNER qui va direquecen’estpasensetrompantquel’élèvevad’avantageprogresser.

Ainsi, en1958, Skinner, imagina sapropremachine à enseigner, en s’inspirantégalementduprincipedeThorndike.

L’enseignement programmé de Skinner est une «méthode pédagogique quipermetdetransmettredesconnaissancessansl’intermédiairedirectd’unprofesseuroud’un moniteur, ceci tout en respectant les caractéristiques de chaque élève prisindividuellement».

L’enseignementintrinsèque

En1959,Crowder,uninstructeurdelaU.S.AirForce,critiquelaprogrammationlinéairedeSkinneretaffirmequeleserreurssontinévitablesencoursd'instruction,onpeutmêmes'enservirsionprévoitdesmécanismespourlescorriger.Ainsi,ilproposeleconceptdeprogrammationàbranchement,appeléaussiprogrammationintrinsèque.Cetypedeprogrammationpermetdèsledébutduprogramme,d'adapterl'instructionàl'élève; il tient compte des différences individuelles. Crowder propose unemachine àenseigneràbranchementquipermetàl'élèved'accéderàdesconnaissancesdeplusenpluscomplexesaufuretàmesuredesesréponsesetentenantcomptedecelles‐ci.C'estunemachinetrèssophistiquéequicontientdesrouleauxdefilmssurlesquelssontfixésdes séquences d'instructions multiples. Des consoles à boutons y sont reliées quipermettentauxélèvesderépondreauxquestions.Maisàchaquenouveaucours,ilfautrecharger lamachine. Cette opération est complexe et en limite donc sérieusement lafacilité d'utilisation. Cette machine préfigure néanmoins les premiers enseignementsassistésparordinateur(l’EAO).

Pourfairesimple,lamachinedeCowdervadoncprésenterunequestionquivasolliciterl’activitédel’élèvepuisqu’ilvadevoiryrépondre.Lamachinevaalorsévaluer

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laréponsedel’élève,puisenfonctiondecelle‐ci,ellevaorienterlejeuneapprenantversuneautrequestion(quicorrespondàsonniveau).

L'enseignementassistéparordinateur(l’EAO)

En1957,uningénieuretindustrielaméricain,SimonRamo,présenteunevisionfuturistedel'utilisationdel'ordinateurenéducation(onparledelavisionfuturistedel’écoledeRamo).Danscetteécole,lesclassesseraientcomplètementautomatisées.C’estl'ordinateur qui suivrait automatiquement la trace des apprentissages des élèves quiinteragirontavecluiavecdesboutonspoussoirs.Ainsi,oncomprendbienque,dansunetelle école, il n'y aurait plus deplacepour les enseignants.Ramo, propose alors à cesderniersdeserecyclerenréalisateursdeprogrammespourcesnouvellesmachines.

«Sanslenommer,RamoproposeleconceptdeComputerManagedInstruction(C.M.I.)ouenseignementgéréparordinateur.Ceconceptnécessitedesbanquesdeprogrammesetla constitution de banques de données d'élèves que seul un ordinateur peut gérer : ilpeut testeretmesurer lesapprentissagesdesélèveset conserver les résultats; ilpeutdiagnostiquer leurs difficultés et prescrire un enseignement correctif; enfin il peutproduireunrapportdesprogrèsdel'élève.L'enseignantestlibérédestâchescléricaleset de gestion des apprentissages, et il peut donc se concentrer entièrement à lapréparationdesinstructions»

Cependant, le réel premier enseignement assisté par ordinateur, date de 1959.

Cette année‐là, IBM a développé pour ses propres besoins de formation, un système

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d'enseignement assisté par ordinateur. Il s’agit de l'œuvre des chercheurs Rath,AndersonetBrianerdduTeachingMachinesProjectduWatsonResearchCenterdeIBM.

Cesystèmefutexpérimentéavecdesélèvesdansdesécolesdel'étatdeNewYorkpour l'enseignement de la mathématique binaire. Les élèves travaillent à partir determinauxbranchésparlignestéléphoniquessurungrosordinateurIBM(l’IBM650).

Par la suite, ils mettront au point le premier système‐auteur connu pourdévelopperdesenseignementsassistésparordinateur, leCourseWriterqui fonctionnesurlepremiermini‐ordinateurdédiéàl'enseignement,l’IBM1500.

LesbandesenseignantesdeFreinet(années1960)

Onl’avu,àcetteépoque,lesmachinesàenseignersontdéjààl’ordredujouret,petitàpetit,pénètrentdanslesécoles.Quel’emploidesmachinesàenseignerprésentedesdangers,nuln’endoutemaisellesprésententégalementdespotentialitésnouvellesnonnégligeables.Ainsi, CélestinFreinet, célèbrepédagogueà l’originede «l’éducationnouvelles», où ilprônel’importancedutravaillibreetautonomedel’enfant,s’intéressadoncvivementàcedomaine,toutenportantunregardcritiqueàcesystèmed’enseignementmécanisé.

Dans l’école Freinet, avant l’arrivée des machines à enseigner, les élèvesélaborentaveclemaîtreunplangénéraldetravailpourlasemaine,ainsiqu'unplandetravail individuel où l'élève inscrit les tâches qu'il veut accomplir. Le travail libre del'élève est rendu possible par la production d'une bibliothèque de travail, par desfichiersscolairescoopératifs,pardesvisites...«Les fichiers scolaires coopératifs comportent des fiches en grammaire, calcul,etc. Ladocumentationcomprendtroissortesde fiches; les fichesdocumentairesdonnantdesindicationsprécises, les fichesmèrescontenant l'indicationdesnotionsàacquérir, les

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fiches d'exercices renfermant des séries de problèmes et exercices divers et graduéspour letravail individuel.Lefichierscolaireestclasséselonlaméthodedécimale. Ilsecomposedefichescontenantdestextessurlessujetslesplusdivers.»(1).Enfin, parmi toutes ces fiches, il existe aussi des fiches auto‐correctrices, afin que lesenfantspuissents’autocontrôler.

Avec l’arrivée des machines à enseigner, Freinet, malgré ses réticences sur ledressageimpliquédanslesthéoriesdeSkinner(Béhaviorisme),eutl’idéed’inventerlesBoîtesdeBandesenseignantes,afinderemplacerenquelquessorteslesfichesscolaires(voirenannexelacomparaisonentrelesfichiersetlesbandesenseignantes,faitesparlesélèves).Adaptéeauxclassesdetousniveaux, laboiteseprésenteunpeucommelecorps d'un appareil photo dans lequel une bande se débobinant défile devant unefenêtre avant de s'enrouler à nouveau sur une autre bobine. Freinet affirme que lechangement de bande est à la portée d'enfants de cinq à six ans, qui opèrent parfoismieuxqueleursmaîtres!

Dans son livre «Bandes enseignantes et Programmation», il explique laconception psychologique et pédagogique de son innovation et il présente, avec denombreuxexemples,latechniquenouvellequiserépandrapidement.Danscetouvrage,Freinet va également évoquer un point que nous avons vu en première partie enrejoignantlathéoriedeMarshallMacluhan:«Onenoublielaréalitétoutesimple: lesmachinesàenseignersontvieillescommelemonde.Lorsquelemaîtrenes'estpluscontenté«d'expliquer»àsesélèvesparlaparole,legesteoul'exemple,etqu'ila fixé l'essentieldesonenseignementdansdestablettes,sur la pierre ou sur les parchemins, il avait déjà recours à unemachine à enseigner.Lorsque, plus tard, les progrès techniques ont permis l'éditiondes livres, lesmanuelsscolairesontétédevraiesmachinesàenseigner,auxquelleslemaîtreconfiaitcertainesfonctions,dontilsedébarrassaitetselibérait.»C.Freinet

CommeMacluhan, Freinet voitdonc le livre commeunemachine à enseigner àpart entière. Ainsi, pour lui, la machine à enseigner qu’elle soit mécanisée ou non,présentedesinconvénients,certes,maiségalementquelquesintérêts…LesintérêtsdesbandesenseignantesselonFreinet:

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‐ L'utilisation d'une machine a une très grande importance à cette époque demécanique.

‐ Lamachineàenseignerdonneà l'enfantunesorted'autonomiequi«ledélivreducarcanscolaire»:«L’enfantaspireàsedirigerlui‐même»

‐ Lerendementdutravailestàpeuprèsd'untiersplusélevéqu'aveclesméthodestraditionnelles.

‐ Les résultats aux examens sont supérieurs à ceux obtenus par les anciennesméthodes.

‐ L'éducateurn'aplusbesoindeconsacrerdutempsenclasseauxinterrogationscourantesetauxexamens.

‐ Lesbandesenseignantespermettentdemieuxsuivrelesélèvesetsurtoutdeneplus perdre de temps en classe avec les enfants en difficulté, en retard parrapport aux autres. En effet, les bandes programmées permettant aux enfantsd’avancer chacun à leur rythme, les élèves en avance n’ont donc plus à se«tourner les pouces» en attendant les «retardataires». Pour ces derniers, desbandesspécialementadaptéesàeux,leurpermettrontderattraperleurretard.

‐ La machine permet aux professeurs de voir les réponses des élèves, auxquestions posées dans les programmes. Ils peuvent ainsi connaitre les pointsfaiblesdechacunetdecefaitsavoiràl’avancesurquelpointilsdevrontdonnerdes explications complémentaires au cours suivant. Ce qui allège le travail duprofesseurtoutenleperfectionnant.

‐ Lesbandesenseignantespermettentderetrouver«l'ordrenormalscientifique»:La leçonmagistralenevientqu'après lesexercicesdesbandesenseignantes.Laleçonquisuitestalorsunesynthèsedestravauxdesélèves,etréponsesàleursquestions.Decefait,laleçonesttotalementprofitable.

‐ Enfin,aveclesbandes,onserendcompteque«l'explicationnepaiepas».c’est‐à‐dire que ce qui favorise l’apprentissage, c’est «l’expérience et le travail»accompagnésparleprofesseur.

Lespremièresutilisationséducativesdelatélévisionetdelaradio

Outre les nombreuses machines à enseigner que l’on vient de mentionner,d’autres appareils mécaniques, qui sont encore largement utilisés à notre époque(XXIème), ont rapidement servi en tant que matériel pédagogique. Il s’agit toutsimplementdelatélévisionetdelaradio.

En effet, dès 1909, le phonographe commence à être utilisé dans les écolesaméricaines, l’arrivéedecenouveloutildans l’éducationva rapidementêtre suiviparcelledelaradioet,en1912lapremièreradiopourdiffuserdescoursuniversitairesestcréée.

Après la radio, va évidemment s’en suivre la «télévision éducative». C’est en1933,quevanaîtrelapremièreémissionéducativeàlatélévisionaméricaine.

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On le voit, les technologies audiovisuelles commencent à s’imposer dansl’éducation.

EmissionséducativesduXXèmesiècle,enFrance:

‐En1979,latélévisionfrançaisediffuseunepremièreémissionéducative,«Mesmains ont la parole», qui est loin d’être ordinaire. En effet, destinée à un publicsingulier, lesjeunesenfantssourdsetmalentendants,cetteémissionapourobjectifdeleurapprendrelalanguedessignes.

‐ En 1983, une nouvelle émission à visée éducative voit le jour: «Octo‐puce».

Celle‐ciconsistaitàapprendrel’informatiqueaugrandpublic.‐ En 1988, dans l’émission «Cocologie», un adolescent éduque les jeunes, en

leurmontrantdepetitesvidéosàl'aidedesonordinateurparlant.‐ En 1994, nait la célèbre émission éducative «C’est pas sorcier». Toujours

d’actualité,c’est l'unedesplusanciennesémissionsdupaysageaudiovisuelfrançaisencoursdediffusion.L’émissionest,ouaété,diffuséedansdenombreuxpays,enversiondoubléeousous‐titrée,tantsonsuccèsestgrand:

• EnEurope:enItalie,Finlande,GrèceetPologne• EnAsie:enChine,CoréeduSud, Japon,Cambodge,Laos,Mongolie,Libanet

VietNam• EnAfrique:auMaroc,enTunisieetAlgérie

La même année, l’émission «Va savoir» est diffusée sur France 5. Le principe del’émissionestunpeusimilaireàceluide«C’estpassorcier»:l’animateur,GérardKlein,estentouréd'unedizained'enfantsaveclesquelsilvisiteunouplusieurslieux.Ilsserontaccompagnésd'unadulte,spécialisted'unsujet,quivachercheràlessensibiliserdurantl’émission.Cependantsonsuccèsserabienmoindrepuisquel’émissions’arrêtaen2004.

‐ En 1997, «Tous sur orbite!», est une émission éducative et scientifique,consistantàexpliquerdemanièrepédagogique,lefonctionnementdusystèmesolaire.

ConclusionUne date précise de la première machine à enseigner est donc difficile à définir.Considérant le livre comme étant la première véritablemachine à enseigner, certainsprétendent donc qu’elle remonte à l’époque de Gutenberg, avec l’apparition del’imprimerie qui permet de reproduire les livres en de nombreux exemplaires.

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Cependant, d’autres affirmeront que seules les machines mécaniques peuvent êtrequalifiées de machine à enseigner, ainsi, selon une grande majorité d’entre eux, lapremière machine à enseigner daterait de 1924 avec l’élaboration de la machine dePersey.Cependant, bienquemoins connu, c’estH.Charlesquidéposa lebrevetde lapremièremachineàenseigneren1909.Lesavissontdonccontroversés.

Ainsi, on peut dire que les machines à enseigner «mécaniques», datent du20ème siècle. Siècle de la révolution industrielle, de l’ère du numérique, siècle où l’oncroit en la mécanisation du social, siècle où la situation démographique nécessited’inventer de nouveau moyen de transmettre le savoir, mais aussi siècle dubéhaviorismeetdesdébutsdelacybernétique.Ceuxsontcesdeuxcourantsquisontàl’originedesmachinesàenseigner.Al’époquedubéhaviorisme,onnesesouciepasdesavoircequecontientlatêtedesjeunesélèves,toutcequicompte,c’estd’yfairerentrerà tout prix du savoir. Ainsi, voyant l’éducation comme un simple système decommunication et d’interaction entre celui qui sait (lemaître) et celui qui ne sait pas(l’élève), l’apport des concepts fondamentaux de la cybernétique vont conduire àconcevoirl’enseignementcommel’exécutiond’unprogramme…

La «machine» est alors lancée, de nombreuses machines à enseigner vont sesuccédertoutaulongduXXèmesiècle.Encommençantparl’enseignementprogrammé,(avec le rêve de Thorndike mis‐en œuvre par Persey avec la Drum Tutor, puis parSkinner), puis en passant par l’EAO en 1957, puis l’enseignement intrinsèque deCrowderen1959,puislesbandesenseignantesdeFreinetdanslesannées60etenfinl’utilisationdelaradioetlatélévisionàdesfinséducatives.

Ainsi, le contexte économique, démographique, les courants du XXème et lavolontédel’hommedevouloirtoujoursallerplusloin,générèrentunnombreincroyabled’innovationsenvued’améliorerl’éducation.Enconsidérantlesuccèsquelesmachines,onteusurl’enseignement,onpeutsedemanderquelimpactl’arrivéed’internetaurasurl’éducation.

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Annexe Voicilerésultatd'uneenquêtemenéeàl’EcoleFreinet,aprèstroismoisdepratique

intensivedesbandesprogrammées.Ils'agitde22enfantsde8à14ans,deniveauxscolairestrèsdifférentsetdontlesaptitudessontégalementtrèsvariées:

Certainsd'entreeuxétaientdes«anciens»,déjàentraînésautravaillibre,ayantpratiquéaumoinsunanlesfichiersauto‐correctifsetlesfiches‐guides.

Lesautres,les«nouveaux»arrivaientdirectementdeclassestraditionnellesetdefaçongénérale,n'aimaientpasletravailscolaire.

«Defaçonunanime,touslesenfantsaimenttravailleraveclesbandesenseignantes.

Lesnouveauxsontenthousiastes,voicileursargumentsinvoquésenfaveurdesbandes:‐Enfin,onpeuttravaillerseul.‐C'estbien:onpeuttravaillerenéquipe,outoutseul,commeonveut.‐Oncomprendmieux,etonn'estpasdérangéparlesautres.(Là,explication):quandonfaisaitensembletoutelaclasse,lemêmetravail,ilyavaittoujoursquelqu'unquin'avaitpascomprisetquinousdemandaitsanscessedesexplications.C'étaitgênant,onsemettaitenretardetonnecomprenaitplusrien.‐C'estbienparcequ'onlesfaitaveclesBTetj'aimebienlesBT(BrochuresdelaBibliothèquedeTravail)‐Ellessontintéressantessurtoutquandellesnousdemandentdefairedesexpériences.‐C'estbien,parcequ'aveclesbandes,onpeutsortirtravaillerdansleboisouàlacuisine,ouàlapiscine.Ce qui a grisé les nouveaux, c'est cette grande liberté dans le travail. Mais,

évidemment ils l'auraientpeut‐être été tout autant grâceaux fichiersdirez‐vous.Non,jamaislesnouveauxnesesontmisaussiviteautravailquecetteannéeetavecautantd'efficience. Jamais ils n'ont fait autant de maquettes, de recherches au FSC (FichierScolaireCoopératif,Cannes.)oudanslesBT,qu'encedébutd'année.

Mais voici ce que pensent les anciens déjà rompus aux Techniques Freinet. Ilscomparentd'embléeauxfichiers:

‐ Les bandes, c'estmieux parce qu'on n'a pas besoin de se déplacer après chaquefichepour laranger,chercher laréponse,prendre lasuivante,etc...Là, iln'yaqu'àtourner.‐ Dans le fichier, c'était difficile de classer les fiches que les autres mettaient endésordre.‐Lesfichesétaientmoinsintéressantes,àlafinonenavaitassez.‐ Les bandes, c'estmieuxparcequ'elles sont dans la boîte et qu'il faut tourner les

boutons.‐Lesbandessontplusintéressantes.Ellesnesontpasmonotonescommelesfiches.

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‐Surlesfiches,lesproblèmesétaienttroplongs,aveclesbandes,c'estplusfacile,oncomprendmieux.

PourlesrecherchesenHistoire,Géographie,Sciences:

‐Avec lesbandes,onsait toujoursceque l'onaà faire.Onneperdpasdetempsàchercher inutilement.‐Quandondevait faireuncompte‐rendu,onnesavaitpas tropcomment faire.OncopiaitàmoitiélaBT.‐Avant,quandj'enavaisécritunepageoudeuxpourl'HistoireoulaGéographie,Jetrouvais que c'était long. Maintenant, avec les bandes, on travaille sans s'enapercevoir.Etquandonafini,onvoitqu'onenaécrit5ou6pagespleines.‐Lesbandesc'estbien,parcequ'ellesnousintéressentetqu'onlescomprendbien.

Alors, jeposai la questiondes fiches‐guides, et ici ce sont lesmeilleurs élèvesqui ontrépondu.

‐Oh!Lesfiches‐guides,onn'ycomprenaitrien!‐Aveclesfiches‐guides,jemefiaisuniquementauxdessins,s'iln'yenavaitpas,jemedébrouillaispourfaireautrechose.‐ Sur cette feuille il y en avait trop, on ne savait pas bien comment faire. Avec lesbandesonsaitoùl'onva.‐Parexemple, la fichesur lesAilesvolantes, jen’yavais jamaisriencompris.Maisdepuisque j'ai fait labande, tout lemondes'estmisàconstruiredesavionsetdesplaneurs.

Denouveauj'interviensetjeleurdemandes'ilsn'ontpasl'impressionquelabandelesempêchedefairedesexpérienceslibrement,dechercherd'autresvoies.

‐ Non, les bandes nous donnent souvent envie de faire d'autres expériences, c'estcommeçaquenousavonsfabriquénosmachinesinfernales.‐Lesmaquettessontplus facilesà faire.Onperdmoinsde temps,eton lesréussitmieux.

EtRichard,dontlatêtedéborded'inventionsdéclare

‐Moi j'aimeraisdesbandesquim'aidentpourmesconstructionsetquiparfoismedonnentdesidées.

Maisilyabiendeschosesàreprocher,ilyasûrementdesbandesquevousn'aimezpas!

‐Quandlesfichessonttroplonguesàlire.

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‐L'annéedernière,onn'aimaitpaslesbandesparcequ'ilyavaitaumoins8divisionsouopérationsdifficilesparfiche.‐Onn'aimepasquandc'esttoujourspareiletmonotonecommelesconversions.

Cesquelquesrestrictionsfaitespourlesbandesmalconçues,lesenfantstravaillentavecunréelplaisirettrèssouventonentenddire:

‐Oh!Commeelleestbiencettebande!Commeelleestintéressante!

Alors que rarement avec les fichiers ou les fiches guides on entendait pareilledéclaration.»

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Sourcehttp://www.stef.ens‐cachan.fr/annur/bruillard/MaE_ch_2.pdf

http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/McLuhan_LeMediumEstLeMessage.htm

http://webu2.upmf‐grenoble.fr/sciedu/vzampa/these/chapitre3.pdfhttp://www.icem‐freinet.net/~archives/bem/bem‐29‐32/bem‐29‐32.htmhttp://temoignage.barre.pagesperso‐orange.fr/media/fichiers/Biog_9_Annexes.pdfhttp://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie_Freinethttp://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:%C3%89mission_de_t%C3%A9l%C3%A9vision_%C3%A9ducativehttp://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9dagogie_Freinet

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Lapremièrediffusiondel’informatiquedanslesécoles

1) Repères d’histoire générale de l’informatique

Il y a 5000 ans Le boulier Ou « abaque »

Outil servant à calculer. Cadre rectangulaire + tiges de bois =>unité, dizaine, centaine… Addition, multiplication, soustraction, division.

Le logarithme au XVI eme siècle

John Neper (1550-1617) : règles à calcul Mohamed Ybn Moussa Al-Khawarezmi, savant arabe = inventeur de la théorie des logarithmes

Les premières machines à calculer XVII eme siècle

1623 : 1ère machine à calculer mécanique de William Shickard 1642 : Blaise Pascal : machine arithmétique appelé la « Pascaline » 1834 : Charles Babbage : 2 machines : « différentielle » et « analytique » (machine à tisser avec

cartes perforées de J-M.Jacquard) 1820 : 1ers calculateurs mécaniques à 4 fonctions.

Les ordinateurs programmables

Ada Byron, (19e siècle) 1er programmateur : rapport écrit sur la machine de Babbage. 1938 : Konrad Zuse invente le Z3 (binaire) 1937 : ordinateur programmable : le Mark I d’IBM (17m de long/2,5m de haut). 1947 : Mark II inclue des composants électriques Pendant la 2ème guerre mondiale, développement de l’ordinateur électronique.

Les ordinateurs à lampes

1942 : John Anatasoff & Clifford Berry : l’ABC qui est un calculateur électronique 1943 : 1er ordinateur sans pièces mécaniques, uniquement électronique par John Mauchly & John

Eckert : le ENIAC 1946 : EDVAC de John Von Newmann stocke les programmes en mémoire.

Le transistor

1947 : John Bardeen, Walter Brattain & William Shockley (Prix Nobel de la Physique en 1956). Ils inventent le composant électronique semi-conducteur 1958 : Texas Instruments développe le circuit intégré 1960 : 1er ordinateur à base de transistor : IBM 7000 1964 : IBM 360

Le micro-ordinateur

1971 : 1er micro ordinateur : Kenback 1 avec une mémoire de 256 octets

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Le micro-ordinateur se distingue des ordinateurs traditionnels par la présence d’un microprocesseur qui regroupe sur une puce unique toutes les fonctions de calcul effectuées jusque-là par des processeurs spécialisés.

Le micro-processeur

1971 : 1er micro-processeur : l’ Intel 4004 1973 : Micral & Altair 8800 grâce au processeur 8080 d’Intel. 1976 : Apple I : 1er micro-ordinateur personnel par S.Wozniak & S.Jobs. 1981 : 1er "PC" commercialisé par IBM. 1981 : l’Osborne I : 1er ordinateur portable sur le marché. 1987 : le Macintosh commercialisé par Apple.

De nos jours…

loi de Moore : "on peut placer 4 fois plus de transistors sur une puce tous les 3 ans"

2) Pour un peu plus de précision, avec photos à l’appui ! Lesfondementsdel’informatiquereposentsurlanotiond’algorithmedemachine,delangage,etd’information.Selonladéfinition,unemachinepeutêtreaussibienunlivrequ’unordinateur.

Algorithme

Algorithme symétrique

C’est le mathématicien perse Al-Khwarizmi (vers l’an 820) qui est à l’origine de l’algorithme. L’algorithme est une « Méthode opérationnelle qui permet de résoudre systématiquement toutes les instances d’un problème donné. » Exemples : trier des objets, situer des villes sur une carte, etc.

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LARP : «Logiciel d'Algorithmes et de Résolution de Problèmes» Qu’est-ce que la machine « Système physique avec lequel nous avons défini un protocole d’échange d’informations. » Le langage Nécessité de décrire les algorithmes dans un langage compréhensible par la machine. L’Information Exécution des algorithmes sur des données symboliques, appelées « informations ». Toute information peut s’exprimer en deux symboles : 0 et 1 (langage binaire). « Numérisation » conservation communication

Les précurseurs de l’informatique XIXe siècle Tentative d’une « machine analytique » avec des cartes perforées. C’est Charles Babbage qui s’inspira des métiers à Tisser de J - M Jacquard pour inventer le premier calculateur numérique… : Joseph Marie Jacquard est l’inventeur français à qui l'on doit le métier à tisser :

Ayant étudié seul la mécanique, il met au point, en 1801, le métier à tisser Jacquard (dit métier Jacquard). Pour cela, il reprit l'idée d'un de ses prédécesseurs, un métier qui utilisait une carte pour chaque mouvement.

Le métier à tisser de Jacquard était donc commandé par un système de codage binaire de l'information Il permettait de réaliser des motifs très différents et ce, avec une seule machine.

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Le métier de Jacquard a donc eut une influence sur les métiers de l'informatique, puisque comme nous l’avons dit précédemment, Charles Babbage au XIXème siècle le premier calculateur numérique en utilisant les cartes perforées des métiers à tisser de Jacquard. La machine de Turing – 1936

Alan Turing (1912-1954) est un mathématicien britannique.

LamachinedeTuringdunomdesonconcepteurapparaiten1936,cetappareilestunsuper

calculateuruniverselprogrammable,autrementditletoutpremierordinateur.

LamachinedeVonNeumann–1944

JohannVonNeumann(1903‐1957)estunmathématicienaméricain

JohannVonNeumannconçutl'architectured'ordinateursressemblantdéjààceuxd'aujourd'hui

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Inventiondutransistor–1947

ChercheursdelacompagnieBell

LepremiertransistoraétéinventédansleslaboratoiresBellsurDécembre16,1947parWilliam

Shockley(assissurlebancdelaboratoire),JohnBardeen(àgauche)etWalterBrattain(àdroite).Al’époquec’étaitpeut‐êtrel'événementleplusimportantdel'électroniquedu20esiècle,commecela,

làétaitpeut‐êtreplustardaveclecircuitintégréetlemicroprocesseurquisontlabasede

l'électroniquemoderne.

L’IBM360(1964)

Ils’agitd’unordinateuréquipédecircuitsimprimé.

L’IBM 360 est un calculateur fabriqué en 1966 par la firme International Business Machines. Cette machine comportait de nombreuses innovations révolutionnaires et eut un énorme succès pour l’époque. La série 360 a massivement contribué à imposer les ordinateurs dans le monde tant

scientifique que des affaires

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3) L’informatiquedansl’éducationdanslesannées1960‐1970Epoque des 30 glorieuses :

Epoque de confiance en la croissance ; volonté de l’état d’intervenir directement dans l’économie ; A l’époque l’économie est planifiée (quinquennat de l’économie) (L’informatique est tout sauf nouvelle technologie : concept très anciens) Le patriotisme économique est déjà présent à l’époque (défendre l’économie française : compétitivité avec les Etats-Unis) Années 1920/60 : Machines à enseigner et naissance de l’EAO

La première machine à enseigner (ME) est celle élaborée par Sidney Pressey (1927), dans les années 1920. Il s’agit d’une machine automatisée pour corriger les Questions à Choix Multiples (QCM) avec quatre boutons correspondant aux réponses possibles à la question présentée. L’apprenant ne passe à la question suivante que lorsque sa réponse est juste et la machine garde une trace des actions de l’apprenant. Certains, dont Skinner (1968), lui reprochent d’avoir fondé sa machine sur des connaissances insuffisantes du phénomène d’apprentissage. Ils vont ainsi se focaliser sur les phénomènes d’apprentissage et créer l’enseignement programmé. Fin des années 1960/années 1970 : l’ordinateur s’impose progressivement dans l’univers éducatif : Au départ, l’utilisation de l’ordinateur se limitait à automatiser ce qui était fait mécaniquement par les ME. L’enseignement assisté par ordinateur (EAO) n’est réellement né qu’au début des années 60 et ce n’est que dans les années 70, avec les travaux sur les systèmes experts qu’apparaissent les premières tentatives de rendre « intelligent » l’EAO. Ces recherches avaient pour finalités de combler les limites existantes, c’est-à-dire :

- de dialoguer avec l’apprenant en langage naturel ; - de sélectionner la suite de ce qui doit être enseigné - d’anticiper, de diagnostiquer et de comprendre les erreurs de l’apprenant ; - - d’améliorer les stratégies d’enseignement et de le modifier en fonction de l’apprenant

Parallèlement on cherche à développer les usages de l’audiovisuel dans l’enseignement.

Une vision de la table de l’élève en l’an 2000

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En France, à partir de 1962 : C’est le développement de la première politique audiovisuelle concertée pour une utilisation de

la radio et de la télévision pour l’enseignement.

Le « plan calcul » (1967) : Une tentative de développement du secteur informatique en France.

- Compagnie Internationale pour l'Informatique : CII (deviendra CII Honeywell-Bull en 1975)

- IRIA (Institut de Recherche en Informatique et en Automatique) qui deviendra INRIA (National en 1979)

1970 :

Création de l'Office français des techniques modernes d'éducation (OFRATEME) et l'Institut national de recherche et de documentation pédagogique (INRDP)

1976 :

L'OFRATEME devient le Centre national de documentation pédagogique (CNDP) et l'INRDP devient l'Institut national de recherche pédagogique (INRP) Tentative de développer un langage informatique (le langage logo) : le but est de permettre à l’enfant de développer son propre apprentissage. L’élève au centre de son apprentissage avec l’informatique ; lui permettre d’être acteur. Apprendre à l’enfant des bribes de programmation pour lui permettre de mieux comprendre les notions d’informatique.

L’enfant apprend en intégrant ce qu’il apprend dans son environnement familier. C’est en manipulant les objets et les machines qu’il va structurer son esprit. On apprend par l’engagement de ce que l’on fait, c’est en étant impliqué qu’on apprend et en intégrant ce que l’on apprend dans son environnement familier (l’élève apprend en se socialiser). On est totalement dans la théorie de Piaget. En manipulant la machine ils apprennent à être mathématicien ; apprentissage par l’action sur une machine te pas seulement par l’écoute d’un cours magistral qui nous parle d’une théorie mais par la mise en application. C’est expérience va être vraiment à la mode dans les années 60-70. Théorie de Papert : « C’est l’enfant lui-même, à travers ses expériences, qui est le moteur de l’apprentissage, constructeur de son propre savoir. Il s’agit de le motiver suffisamment en l’engageant dans des activités de nature expérimentale… ». (Bruillard, 1997, p. 132) L’opération 58 lycée

On voit un autre acteur immerger : les experts (périmètre de 58 lycées) : ‐ Va de pair avec la formation des enseignants (contexte dans lequel est créée l’EPI) ; ‐ on équipe une 50taine d’établissements jusqu’en 1976

Recommandation des scientifiques : développer chez les élèves « une attitude algorithmique, opérationnelle, organisatrice… ». La création de l’EPI (1971)

Association Enseignement Public et Informatique :

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« Elle veut faire de l'informatique, et des technologies de l'information et de la communication en général, un facteur de progrès et un instrument de démocratisation. Depuis sa création, elle demande que priorité absolue soit accordée à la formation des maîtres, inséparable des indispensables recherches pédagogiques et des moyens en matériels et en logiciels. » Le plan « 10 000 micro-ordinateurs » Le rapport Simon Nora-Alain Minc (1978):

Vision du futur l’informatisation de la société. Origine de la télématique : La révolution de l’ordinateur : Minitel Film : « Toute les techniques d’aujourd’hui s’éparé fusion » l’informatique va faire converger plusieurs services. On consent bien que toute la société va en être transformée. Dans les écoles, y a déjà une vision de ce qui va se passer, et on s’accorde à dire qu’il faut mettre l’informatique dans les écoles 1979 : Début d’un nouveau plan d’équipement pour généraliser l’utilisation de l’informatique dans les lycées. Objectif : Tous les lycées doivent être équipés en cinq ans.

4) Le programme « informatique pour tous » dans les années 1980

1983 : annonce d’un grand plan informatique : Plan d’équipement en micro-ordinateurs « grand plublic »

Décentralisation : donné du pouvoir aux collectivités : l’état finance mais en partie ce sont les départements donc les conseils généraux ;

‐ Cible : écoles, collèges, LEP de 16 départements ‐ Matériel : Thomson TO-7 ‐ Objectif : installer 100 000 micro-ordinateurs et former 100 000 éducateurs pour 1988

1985 : Le plan « d’informatique pour tous »

Tous les écoliers doivent être devant un ordinateur, l’objectif est donc d’équiper tous les établissements publics d’enseignement.

‐ A court terme : 120 000 ordinateurs, former 110 000 enseignants, donc, on veut dépasser le plan de 1983.

Le premier ministre Laurent Fabius (jeune 37 ans) à jouer un grand rôle : il veut incarner une jeunesse. Un bilan mitigé :

- Matériel rapidement obsolète et en décalage avec les progrès technologiques (PC alors trop coûteux).

- Peu d’usages réels.

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- Mais important acquis en matière de sensibilisation aux enjeux de l’informatique et de formation

- (110 000 formés et rémunérés).

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Sourcehttp://www.epi.asso.fr/revue/articles/a0809d.htm

http://ram‐0000.developpez.com/tutoriels/cryptographie/http://larp.marcolavoie.ca/fr/description/description.htm

http://smsmarketing.blog‐idrac.com/

http://interstices.info/jcms/c_41405/lordinateur‐objet‐du‐sieclehttp://wiki.baronnerie.com/index.php?title=Joseph‐Marie_Jacquard

http://miniportable.net/L‐invention‐de‐l‐ordinateur.html?id_document=12

http://www.noe‐kaleidoscope.org/group/idill/repository/Antoniadis.pdf

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Le tournant des années 1990 avec l’arrivée d’Internet

1) Mise au point technique sur Internet Définition d’Internet Réseau : Réseau informatique constitué par l'interconnexion de réseaux et d'ordinateurs. C’est une interconnexion de réseaux informatiques rendue possible par des « protocoles » de transmission. Réseau décentralisé. Applications : Un concentré intelligent, pratique et efficace d’un site Web existant, qui sera pensé et développé dans le but d’enrichir votre relation avec vos clients WWW : World Wide Web, littéralement la « toile (d’araignée) mondiale », communément appelé le web, le Web, et parfois la toile, est un système hypertexte public fonctionnant sur internet qui permet de consulter, avec un navigateur, des pages accessibles sur des sites. L’image de la toile d'araignée vient des hyperliens qui lient les pages web entre elles

Courriel : Messagerie instantanée : Télévision sur IP : Voix sur IP :

Histoire d’Internet Origines d’Internet : Depuis des années 50, durant la guerre froide, le gouvernement américain se demandait comment protéger l’appareil de l’Etat contre une attaque nucléaire soviétique. C’est en 1964 qu’un chercheur proposa de créer un réseau de communication sans centre physique, le principe était de créer un ensemble de nœuds interconnectés.

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Crée en 1969, Arpanet, ancêtre de l’Internet actuel, était un réseau financé par le département américain de la défense, et une de ses agences, l’Advenced Reserch Projets Agency. Il s’agit d’un réseau reliant les centres de recherche de l’armée et les universités américaines l’ARPA a développé le concept de l’Internet selon le principe précédent (nœuds interconnectés), puis adapta en 1972 le protocole nommé TCP / IP (Transport control protocol / Internet prptocol) : nouvelle technologie de commutation de données par paquets et nouveau protocol d’échange. Tel protocol est né en réponse au défi de trouver un langage commun à tous les réseaux existant à l’échelle mondiale, et qui fut l’objet de la conférence internationale qui eut lieu en 1972, à Washington. En 1974, c’est la naissance de l’Internet dans sa forme actuelle. Le réseau se développe alors rapidement, surtout au Etats-Unis, auprès des centres scientifiques et universitaires, et il a été financé par la National Scientific faindation, une agence du gouvernement américain.

En 1980, il est décidé que la protocole TCP/IP ne serait plus un secret militaire et tomberait donc dans le domaine public. A partir de ce moment n’importe qui pouvait utiliser le réseau gratuitement. Pour les entreprises (à l’exception des constructeurs informatiques et de quelques points avancés, il a fallu attendre 1994 pour que les opérateurs privés proposent des services de connexion à l’Internet. D’abord limité à une offre professionnelle relativement onéreuse, son accès s’est considérablement élargi avec l’apparition de nombreuses offres grand public et d’une nouvelle activité : les opérateurs d’accès au réseau. La transformation d’Internet à envahit les quatre coins du monde, le nombre d’internautes ne cesse d’augmenter de manière spectaculaire. Parmi ces internautes, nous pouvons voir des disparités à travers le monde.

• 42% des internautes viennent d'Asie ! • le pays le plus internetisé est... la Corée du sud • les internautes français représentent 6% du total des internautes • 78% des américains ont Internet contre 10% des africains • Une personne sur trois dans le monde a accès à Internet • Le nombre d'internautes entre 2000 et 2010 a été multiplié par 4,5 • La croissance de l'Internet en Afrique est de 2360% entre 2000 et 2010 ! •

Aujourd’hui, c’est 4 milliards d’ordinateurs qui sont interconnectés (cerveau : 100 milliards de neurones). On connait même un épuisement des adresses IP (d’IP4 à IP6). De plus en plus d’entreprises y construisent leurs sites. Les petites structures comme les multinationales y en ont

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compris le potentiel en termes de communication, d’information et de réduction de coûts. Effectivement, ses diverses applications offrent des opportunités qui étaient inimaginables auparavant.

Internet en France :

JT de 1995 : l’arrivée d’Internet en France (INA)

1994 : Premières utilisations d’Internet par le grand public en France

1995 : Wanadoo (France Télécom) – FAI : Offres d’abord limitées (1h par jour – le reste en surcoût)

Fonctionnement d’internet

Quelques définitions :

Pour bien comprendre, voyons d’abord quelques définitions :

Protocole TCP/IP (Transport Control Protocol/Internet Protocol) : Protocole de transport fiable découpant le flux d'octets en segments : Internet utilise les protocoles TCP/IP ou les nouveaux types de protocoles Internet, et fonctionne selon plusieurs types d'adresses. Pour accéder au réseau, l'utilisateur doit avoir bien sûr un micro-ordinateur, un logiciel de messagerie performant, ainsi qu'un système qui lui ouvre l'accès aux serveurs de fichiers et un système de recherche efficace. Internet Protocol : Protocole de communication permettant l’adressage de chaque branchement de machine sur Internet. Protocole Ethernet : Protocole de réseau local utilisant des câbles. Wifi (Wireless Fidelity) : Protocole de communication sans fil au sein d’un réseau informatique.

Routeur : Un routeur un système réseau qui relais des informations. Autrement, dit, il s’agit d’un élément intermédiaire dans un réseau informatique assurant l’acheminement des paquets.

Hôtes/routeurs : Tout ordinateur relié à un réseau informatique (serveur ou client).

Couches réseau : La couche de réseau est la troisième couche du modèle OSI.

Protocole HTTP (HyperText Transfer Protocol) : Protocole assurant le transfert d’une page Web pour l’afficher sur l’écran. À partir de l'URL de la page, http transporte à la fois son contenu et les pointeurs d'adresse qu'elle contient.

URL (Uniform Resource Locator) : pointe sur une ressource. C’est une chaîne de caractères permettant d’indiquer un protocole de communication et un emplacement pour toute ressource du web.

HTML (HyperText Markup Language) et XHTML (Extensible HyperText Markup Language) : sont les langages informatiques permettant de décrire le contenu d’un document (titres, paragraphes, disposition des images, etc.) et d’y inclure des hyperliens. Un document HTML est un document décrit avec le langage HTML. Les documents HTML sont les ressources les plus consultées du web.

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Hyperlien (ou lien) est un élément dans une ressource associé à une URL. Les hyperliens du web sont orientés : ils permettent d’aller d’une source à une destination. Seule la ressource à la source contient les données définissant l’hyperlien, la ressource de destination n’en porte aucune trace. Il existe deux types d’hyperlien : ceux du premier type doivent être activés pour accéder à la destination ; ceux du second causent un accès automatique à la destination.

Comment fonctionne internet :

Graphique qui représente les connexions entre machines d'Internet.

Internet est constitué de la multitude de réseaux répartis dans le monde entier et

interconnectés. Chaque réseau est rattaché à une entité propre (université, fournisseur d'accès à Internet, armée) et est associé à un identifiant unique appelé Autonomous System (AS) utilisé par le protocole de routage BGP. Afin de pouvoir communiquer entre eux, les réseaux s'échangent des données, soit en établissant une liaison directe, soit en se rattachant à un nœud d'échange (point de peering). Ces échanges peuvent se limiter au trafic entre leurs utilisateurs respectifs (on parle alors de peering) ou bien inclure le trafic de tiers (il s'agit alors d'accord de transit). Un opérateur qui fournit un service de transit Internet à d'autres fournisseurs d'accès est appelé carrier. Ces accords d'échange de trafic sont libres, ils ne font pas l'objet d'une régulation par une autorité centrale.

Chaque réseau est connecté à un ou plusieurs autres réseaux. Lorsque des données doivent être transmises d'un ordinateur vers un autre appartenant à un AS différent, il faut alors déterminer le chemin à effectuer parmi les réseaux. Les routeurs chargés du trafic entre les AS disposent généralement d'une table de routage complète (Full routing table)8 de plus de 330 000 routes en 20109, et transmettent le trafic à un routeur voisin et plus proche de la destination après consultation de leur table de routage.

Des chercheurs israéliens de l'université Bar-Ilan ont déclaré après avoir analysé les nœuds reliant l'ensemble des sites qu'Internet est un réseau méduse. Ils la définissent comme ayant un cœur dense connectés à une multitude d'autres sites, qui ne sont reliés entre eux que par ce cœur, semblable à un maillage à structure fractale. Cette zone permet à 70 % du réseau de rester connecté sans passer par le cœur. Les chercheurs indiquent donc cette zone comme piste pour désengorger le trafic, en répartissant mieux les sites de cette zone10.

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En pratique, ces connexions sont réalisées par des infrastructures matérielles, et des protocoles informatiques. Ces connexions permettent notamment de relier des connexions grand public à des Centre de traitement de données.

Transit du trafic IP entre un ordinateur et un serveur. Chaque routeur oriente le trafic vers un

routeur voisin plus proche de la destination.

Internet fonctionne selon plusieurs protocoles et utilise plusieurs classes d’adresses. Du protocole TCP/IP (Transmission Control Protocol/Internet Protocol) aux nouvelles générations de protocoles Internet, les fonctionnalités évoluent selon les versions pour s’adapter aux besoins des utilisateurs. On comptait en 1995 plus de 20 000 numéros de réseaux utilisateurs, abritant plusieurs millions d’ordinateurs dans les « tables de routage » Internet. Cette architecture est sous-tendue par une souche de protocoles et un jeu d’applications associées, communément désignées par TCP/IP. Les concepteurs d’Internet sont maintenant confrontés aux problèmes d’adressage des nouveaux utilisateurs. Les capacités maximales de l’adressage IP sont atteintes. En théorie, cette quasi-saturation ne devrait pas se présenter. En effet, l’adressage IP codé sur quatre octets autorise plus de 4 milliards de combinaisons, quantité suffisante pour référencer toute la planète. Or la répartition est imparfaite, et seulement 20 millions d’adresses pourront au plus être assignées.

Pour accéder à la masse d’informations distribuée par Internet, le micro-ordinateur et son modem associé constituent habituellement un allié de choix. Une batterie de logiciels vient compléter cet ensemble. De nombreux éditeurs de logiciels proposent des solutions plus ou moins conviviales et élaborées. Outre un bon logiciel de messagerie, l’utilisateur doit disposer d’un produit qui lui ouvre l’accès aux serveurs de fichiers (FTP : File Transfer Protocol) et d’un système de recherche efficace qui lui permette de savoir immédiatement où est le fichier qu’il cherche à télécharger. Un logiciel de « News » donne accès aux milliers de forums disponibles sur le Net. Le Web, comme l’appellent les initiés, est le système de serveur qui a valu à Internet la reconnaissance du grand public. Graphique et hypertexte, il fonctionne grâce au simple déplacement d’une souris. Grâce au Web, les millions d’utilisateurs ont accès à la plus grande banque d’information en ligne du monde. Certains Web spécialisés classifient les informations selon les centres d’intérêt et redirigent les utilisateurs de façon transparente sur le serveur de leur choix.

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Illustration par un tableau

Homme ordinateur Couche réseaux 1 Alphabet Binaire (bits : 0 et 1) Physique (câbles ; radio) 2 Lecture (mots ; phrases) paquets Liens (protocoles ; wifi ;

Ethernet) 3 Envoi de lettres (courrier

postal) Transfert de paquets sur un réseau

Réseau (aiguillage, protocole IP)

4 Adapter le format des courriers Fragmentation puis rassemblement des fichiers

Transport (protocole d’empaquetage, TCP)

5 Réception et lecture des lettres Réception des données par des applications via internet

Application (programmes utilisant le réseau

2) Le tournant des années 1980/1990

L’informatique : outil ou instrument ?

C’est en 1990 que le Ministère demande aux enseignants d’intégrer « l’outil informatique »

dans leur enseignement. Ce mot « outil informatique peut traduire 2 approches de l’informatique : - Descendante, voire intrusive, commandée par les innovations techniques et un discours

de type prophétique et critique vis-à-vis du système scolaire. - Ascendante, partant des enseignants et s’inscrivant dans une temporalité plus longue, une

dynamique d’imprégnation progressive en compatibilité avec le système scolaire.

Pour ce qui en est du cas des mathématiques, avec la généralisation des calculatrices, on peut

dire qu’il y a une prise en compte d’un phénomène social davantage que d’une technologie éducative. Et encore au-delà, il y a une redéfinition de la place sociale d’un enseignement (voire III. l’exemple des calculatrices sur le site L’ordinateur à l’école de l’outil à l’instrument mis en annexe dans les sources) Deux niveaux d’intégration d’une technologie :

1. Minimale : instrument « facilitateur » mais tâches inchangées. 2. Profonde : instrument partie prenante des activités redéfinition des tâches.

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L’ensemble du processus didactique est donc nécessairement modifié par une intégration profonde des instruments technologiques. Intégrer les instruments dans la formation initiale des enseignants et dans le cadre d’une réflexion didactique et épistémologique globale. Avec l’informatique on assiste à une « instrumentation des disciplines scolaires » Instrument / Instruction « La « matière » de l’informatique a la caractéristique d’être immatérielle… » ou, pour reprendre l’approche de Bruno Latour de s’inscrire dans un processus de « rematérialisation » des ressources et des services autrefois fournis par d’autres objets. L’informatique est à la fois une façon de percevoir les choses et d’agir sur elles. C’est donc bien plus qu’un outil. Fonctions actives et perceptives.

Evolution de la place de l’informatique dans l’éducation

- années 1970 : l’ordinateur calculateur - années 1980 : l’informatique comme outil ou objet d’enseignement Est présenté surtout comme un outil Discours sur la simplicité de l’informatique, donc dispensant d’un véritable apprentissage

Atouts :

- Dévouement des pionniers - Personnes ressources - Impulsion de l’Etat

Obstacles/Difficultés :

- Coût des équipements - Durée de vie/Obsolescence du matériel - Inégalités territoriales - Formation - Etc.

L’enjeu de la formation des enseignants Contexte : loi d’orientation de 1989 Création des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) : En remplacement des Ecoles normales et des centres pédagogiques régionaux. Rôle des IUFM :

- Préparation aux concours - Formation initiale - Formation continue

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Observations :

- On observe une « apparente » maîtrise de l’informatique par les jeunes enseignants. - Nombre d’étudiants possédant un ordinateur : le quart en 1992, la moitié en 1996 - Entre les années 1980 et les années 1990 abandon de la programmation (Basic, Logo) :

- traitement de texte - hypertextes et multimédias - Internet et télécommunications - Une approche « outil » au détriment de l’informatique comme « aide au

développement de la pensée ». Bilan : Une formation peu satisfaisante

- d’intégration de l’informatique aux démarches disciplinaires, - de véritables repères professionnels, - de reconversion des formateurs audiovisuels, - de disponibilités des personnels compétents, accaparés par des tâches d’informatique

administrative. Tout ceci étant dû à un manque de formateurs qualifiés.

Finalement, la seule technologie qui fut réellement intégrée, a été l’audiovisuel avec le magnétoscope et les cassettes vidéo.

3) Les premiers usages éducatifs d’Internet

Nous avons regardé une vidéo sur internet qui montrait que les attentes/espérances vis-à-vis de l’ordinateur et d’internet était très proche de ce que l’on a actuellement (shopping ; système de vidéo surveillance ; système de communication instantanée...) ils étaient déjà à l’époque, très réalistes.

Plus vidéo : les enfants et internet (voire ppt)

Les enjeux de l’hypertextualité

Dans une première approche, on peut décrire un hypertexte (ou hypermédia, je ne ferais pas de distinction) comme un dispositif informatisé permettant l’interconnexion de document de divers types, non sur la base d’un modèle hiérarchique ou relationnel, mais par des mécanismes associatifs sous contrôle de l’utilisateur. Grossièrement il s’agit d’un réseau de nœuds (documents ou ressources) et de liens (références entre les nœuds. Le déplacement qu’effectue l’utilisateur dans ce réseau est qualifié de navigation, métaphore spatiale, soulignant son rôle actif.

Derrière cette description se dessine, deux idées complémentaires : celle d’intégration, grâce à laquelle un système informatique est capable de piloter des ressources de nature différente, éventuellement produites et gérées par d’autres programmes, celle d’organisation, favorisant un accès associatif rendant possible la gestion non-linéaire de l’information. Cette organisation Elle peut être visualisée de manière graphique ou spatiale afin de facilité la structuration d’ensembles d’informations disparates. (1)

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L’hypertexte ne doit pas seulement servir à la navigation sur Internet mais constituent des instruments pour lier entre elles des informations et construire des structures.

- Instrumenter la recherche et la structuration d’informations. - Enjeu important en particulier pour la formation des documentalistes.

Origine du mot « hypertexte » : Le sociologue Ted Nelson en 1965, qui imagine Xanadu, une bibliothèque universelle de

documents interconnectés et accessibles à tous. - Cette approche va à rebours des travaux en intelligence artificielle : il ne s’agit pas de

concevoir des machines aptes à résoudre de façon autonome des problèmes, mais d’aider l’homme à les résoudre par une adaptation à la façon dont il traite les informations, démultipliant ainsi ses capacités. Mais il ne suffit pas de voir ce qui est à l’écran pour le comprendre. Or cela est nécessaire pour utiliser et tirer parti de cette technologie.

L’accès à l’information et aux savoirs

- Sites d’information - Informations institutionnelles - Diffusion des savoirs - Livres numérisés

Les premiers sites d’établissements

- Informations administratives - Activités pédagogiques - Relations avec les familles - Ressources éducatives

Une nouvelle terminologie : les TICE Les TICE signifie : Technologie de l’information et de la communication pour l’Education 1997 : Création de la SDTETIC (Sous-Direction des Technologies Educatives et des Technologies de l'Information et de la Communication) 2001 : la SDTETIC devient la SDTICE (qui signifie exactement la même chose que la SDTETIC)

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Source:

Sites :

L’histoire d’internet :

http://www.siteduzero.com/tutoriel-3-346839-l-histoire-d-internet.html

Comment fonctionne internet

http://tecfa.unige.ch/guides/tie/pdf/files/internet.pdf

http://nicolas.picand.fr/blog/internet/

L’ordinateur à l’école de l’outil à l’instrument (très bon document) :

http://www.stef.ens-cachan.fr/annur/bruillard/INSTRUMT.pdf

Hypertexte :

(1) http://www.stef.ens-cachan.fr/annur/bruillard/eb_doc_dijon.pdf

Images :

http://www.blog.saeeed.com/wp-content/uploads/2010/05/Internet.jpg

vidéo :

http://korben.info/le-fonctionnement-dinternet-explique-au-non-techniciens.html