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Université de Montréal
Efficacité à long terme d’une intervention cognitivo-comportementale auprèsd’enfants présentant des problèmes d’anxiété
parElodie Bergeron
École de psychoéducation, Université de MontréalFaculté des arts et sciences
Mémoire présenté à la Faculté des études supérieuresen vue de l’obtention du grade de maîtrise ès sciences (M.$c.)
en psychoéducation
août, 2005tu/,
t?© Elodie Bergeron, 2005
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Universitéde Montréal
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11
Université de MontréalFaculté des études supérieures
Ce mémoire intitulé
Efficacité à long terme d’une intervention cognitivo-comportementale auprèsd’enfants présentant des problèmes d’anxiété
présenté par:
Elodie Bergeron
a été évalué par un jury composé des personnes suivantes
Paul L. Gendreau
président-rapporteur
Lyse Turgeon
directrice de recherche
Stéphane Bouchard
membre du jury
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111
Résumé
Cette étude a pour objectif de déterminer l’efficacité à long terme du
programme Super l’écureuil, programme cognitivo-comportemental de prévention
secondaire des troubles anxieux chez les enfants de 9 à 12 ans. Lors de l’étude
initiale, 84 familles ont été réparties aléatoirement entre le groupe contrôle et le
groupe expérimental, recevant le programme Super l’écureuil s’adressant aux
enfants et à leurs parents. L’intervention s’ échelonnait sur une période de 12
semaines. Une évaluation post-intervention ainsi qu’un suivi effectué après 1 an
ont démontré des effets positifs du programme sur la diminution des symptômes
d’anxiété, de troubles extemalisés et de dépression chez les enfants, ainsi que sur
l’amélioration des pratiques parentales. En moyenne cinq ans après l’intervention,
38 des 84 participants initiaux (âgés entre 13 et 19 ans) et leurs parents ont été
contactés et évalués à l’aide de questionnaires auto-administrés. Les résultats
démontrent qu’à long terme, il n’y a pas de différence entre les enfants qui ont
reçu le traitement et ceux qui ne l’ont pas reçu. Toutefois, le programme Super
l’écureuil semble avoir eu des effets positifs à long terme sur certaines pratiques
parentales.
Mots clés : Troubles anxieux, enfants, thérapie cognitivo-comportementale,
prévention, famille et intervention de groupe.
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iv
$ummary
This smdy examined the long-term effect of Super Ï ‘écureuil, a cognitive
behavioral secondary prevention program of anxiety disorders in youth aged 9 to
12 years old. In the initial study, 84 families were randomly assigned to either a
12-week child and parent focused intervention (Super Ï ‘écureuil) or to a control
group. At posttreatment and at one year follow-up, the chiidren in the intervention
group showed less anxiety, extemalizing disorders and depression symptoms than
the chiidren in the control group. Additionally, parents from the experimental
group showed more improvement in childrearing practices. At long-term follow
up, on average five years later, 38 of the 84 participants (aged 13 to 19 years) and
their parents were reassessed using self- and parent- report measures. Resuits
indicate that, many years later, there is no more difference between the
experimental and the control group. However, Super l’écureuil program seemed
to have long-term positive effects on some childrearing practices.
Key words : Anxiety dïsorders, chiidren, cognitive-behavïoral therapy,prevention, famfly, group treatment.
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V
Table des matières
Résumé iii
Summary iv
Table des matières y
Liste des tableaux vi
Liste des figures viii
Liste des annexes ix
Liste des sigles et abréviations x
Remerciements xi
Contexte théorique 1
Méthodologie 26
Résultats 37
Discussion 49
Références 59
Annexes i
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vi
Liste des tableaux
Tableau 1. Liste des instruments utilisés en fonction du temps de mesure 35
Tableau 2. Composition des groupes en fonction des caractéristiques du milieu
familial 37
Tableau 3. Composition des groupes en fonction des variables socio
démographiques 38
Tableau 4. Groupe expérimental: comparaison des caractéristiques du milieu
familial selon la participation au suivi 40
Tableau 5 .Groupe expérimental: comparaison des variables socio
démographiques selon la participation au suivi 41
Tableau 6. Groupe contrôle : omparaison des caractéristiques du milieu familial
selon la participation au suivi 41
Tableau 7. Groupe contrôle: comparaison des variables socio-démographiques
selon la participation au suivi 42
Tableau 8. Moyenne et écart-type des mesures remplies par l’enfant lors du suivi
effectué après 4 à 6 ans 44
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vii
Tableau 9. Moyenne et écart-type des mesures remplies par le parent lors du suivi
effectué après 4 à 6 ans 45
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viii
Liste des figures
Figure 1. Nombre de punitions selon le sexe de l’enfant et le groupe à l’émde...49
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ix
Liste des annexes
Annexe A. Résumé des études portant sur les interventions individuelles dans le
traitement des troubles anxieux chez les enfants ii
Annexe B. Résumé des études sur les interventions individuelles incluant un volet
familial dans le traitement des troubles anxieux chez les enfants iv
Annexe C. Résumé des études sur les interventions de groupe incluant un volet
familial dans le traitement des troubles anxieux chez les enfants y
Annexe D. Résumé des études portant sur la prévention primaire des troubles
anxieux chez les enfants vii
Annexe E. Résumé des études portant sur la prévention secondaire des troubles
anxieux chez les enfants viii
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X
Liste des sigles et abréviations
APA American Psychatric Association
BDI Beck’s Depression Inventory
CBCL Child Behavior Checldist
CDI Chiidren Depression Inventory
DISC Diagnostic InterviewSchedule for Chiidren
QCAP Questionnaire des comportements et attitudes des parents
RCMA$ Revised Chiidren Manifest Anxiety S cale
$CA$ $pence Children Anxiety Schedule
STAI State-Traït Anxiety Inventory
TCC Thérapie cognitivo-comportementale
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xi
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier ma directrice de mémoire, Madame Lyse
Turgeon, qui a su alimenter mon intérêt pour les problèmes d’anxiété chez les
enfants et m’orienter dans le long et parfois tortueux périple que représente la
rédaction d’un mémoire de maîtrise. J’aimerais aussi remercier le Conseil de
recherches en sciences humaines du Canada pour son appui financier qui m’a
permis de me consacrer davantage à mon projet d’études.
Je réserve, par ailleurs, une pensée toute spéciale à tous les parents et les
enfants qui ont accepté de participer à cette étude longitudinale. Évidemment, sans
eux, ce projet n’aurait jamais existé. Je ne peux non plus passer sous silence
l’apport de Madame Élise Chartrand, statisticienne au Centre de Recherche
Femand-seguin, dont j’ai grandement apprécié les conseils dans la préparation et
1’ interprétation des résultats de cette étude.
En plus de Madame Lyse Turgeon, Messieurs Paul L. Gendreau et
Stéphane Bouchard ont généreusement accepté de composer le jury de mon
mémoire. Leurs commentaires et suggestions m’ont permis de perfectionner mes
aptitudes à la recherche et ont été très appréciés.
Finalement, j’aimerais remercier les professeurs de la faculté de
psychoéducation qui ont su croire en mes capacités et en mon potentiel et qui ont
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xii
accepté, il y a trois ans déjà, de m’accorder une chance. Merci à tous les gens de
mon entourage, parents et amis, qui m’ont soutenue et encouragée au cours de ces
deux années de travail.
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1
Contexte théorique
Description des troubles anxieux
Un niveau modéré d’anxiété dans certaines circonstances est considéré
comme faisant partie intégrale du développement humain normal (Dumas, 1999;
Muris, Merckelbach, Mayer, & Prins, 2001). En effet, tout le monde fait face, un
jour ou l’autre, à des situations nouvelles qui donnent lieu à une anxiété plus ou
moins intense et prolongée (Fonseca, & Perrin, 2001). Toutefois, il arrive que
dans certains cas, l’anxiété soit excessive par rapport au danger représenté par la
situation et qu’elle nuise au fonctionnement quotidien de l’individu: il est alors
question de troubles anxieux (Barrett, 1998; Turgeon, & Brousseau, 2000).
Les différents types de troubles d’anxiété regroupent plusieurs
caractéristiques communes, et peuvent se manifester tant chez les enfants que
chez les adolescents. Les problèmes d’anxiété se manifestent par des réactions
comportementales, cognitives, affectives et physiologiques extrêmes. Entre
autres, lorsqu’ils sont anxieux, les enfants et les adolescents ont tendance à porter
leur attention de manière excessive sur les conséquences négatives probables, à
expérimenter plusieurs sensations physiques et à essayer par plusieurs moyens
d’éviter les situations anxiogènes (Rapee, Wignall, Hudson, & Schniering, 2000).
Le système le plus employé pour classer les peurs de l’enfance et de
l’adolescence est celui de l’American Psychiatric Association. Selon la dernière
édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-W-TR;
American Psychiatric Association [APA], 2003) il existe sept sous-types de
troubles d’anxiété.
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2
1) L’anxiété de séparation, se reconnaît par une peur excessive de l’enfant
d’être séparé des personnes auxquelles il est attaché (habituellement ses parents)
ou de devoir quitter la maison sans ces personnes. L’enfant qui souffre d’anxiété
de séparation a une peur excessive qu’un événement catastrophique ne survienne
et n’entraîne une séparation à long terme de ceux qui lui sont chers (APA, 2003).
2) Le trouble d’anxiété généralisée se caractérise par une anxiété et des
soucis excessifs concernant plusieurs événements ou activités, présents la plupart
du temps. Les enfants ayant un trouble d’anxiété généralisée s’inquiètent de
manière excessive à propos de plusieurs domaines de leur vie tels que leur santé,
la santé de leurs parents, l’école, les amis, la famille, etc. (APA, 2003).
3) La phobie spécifique se distingue par une peur marquée et persistante
d’un objet particulier ou d’une situation isolée qui, objectivement, ne représente
aucun danger réel. Il existe plusieurs sous4ypes de phobie spécifique, selon
l’objet de la peur: type animal, type environnement naturel, type sang-injection
accident, type situationnel et autres types (APA, 2003).
4) La phobie sociale se définit comme une peur exagérée des situations
sociales ou de performance dans lesquelles l’enfant pounait faire l’objet de
l’observation attentive et de l’évaluation négative d’autrui. Les individus qui en
souffrent ont peur de se retrouver avec des inconnus et ont particulièrement peur
du jugement des autres. Ils ont aussi peur de faire quelque chose qui pourrait
entraîner l’humiliation ou l’embarras (APA, 2003).
5) Le trouble panique se caractérise par la présence d’attaques de panique
récurrentes. Dans certains cas, la crainte d’avoir des attaques de panique peut
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3
entraîner l’évitement d’endroits ou de situations d’où il pourrait être difficile de
s’échapper ou d’obtenir de l’aide en cas d’attaque de panique. Cet évitement se
nomme agoraphobie (APA, 2003).
6) Le trouble obsessionnel-compulsif se distingue par la présence
d’obsessions et/ou de compulsions récurrentes. Les obsessions sont des idées, des
pensées, des impulsions ou des représentations qui sont vécues comme intmsives
et inappropriées et qui entraînent une anxiété ou une souffrance importante. Les
compulsions sont des comportements répétitifs ou des actes mentaux dont le but
est de prévenir ou de réduire l’anxiété ou la souffrance et non de procurer plaisir
ou satisfaction (APA, 2003).
7) L’état de stress post-traumatique se définit par la présence de
symptômes caractéristiques faisant suite à l’exposition à un traumatisme.
L’événement traumatisant peut toucher l’enfant (ex. menaces de mort, abus
sexuel, viol, etc.) ou atteindre une personne qui lui est proche (ex. meurtre ou
agression grave d’un membre de la famille) (APA, 2003).
Prévalence et comorbidité des troubles anxieux
Les troubles anxieux figurent parmi les troubles mentaux les plus
fréquents chez les enfants et les adolescents (Gelfand, & Drew, 2003). Des études
épidémiologiques démontrent qu’entre 10% et 22% des enfants et adolescents
souffrent de ce type de détresse psychologique (Essau, Conradt, & Petermann,
2000, 2002; Mitka, 2000). La prévalence chez les jeunes enfants est d’environ 4%
à 5% pour l’anxiété de séparation, ce trouble étant plus fréquent avant la puberté
et atteignant les filles plus souvent que les garçons (Dumas, 1999; Essau, et al.,
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4
2000; Last, Perrin, Hersen, & Kazdin, 1992). Le trouble d’anxiété généralisée
touche environ 3 % des enfants et 6% des adolescents et semble plus fréquent
chez les filles que chez les garçons, surtout à l’adolescence (Essau, et al., 2000).
Le taux de prévalence pour les phobies spécifiques serait d’environ 4% à 5% et
elles seraient aussi plus fréquentes chez les filles que chez les garçons (Costello,
& Angold, 1995; Essau, et al., 2000; Hagopian, & Ollendick, 1997). La phobie
sociale, le trouble panique, le trouble obsessionnel-compulsif et l’état de stress
post-traumatique seraient plus rares chez cette population, avec des prévalences
inférieures à 2% (Dumas, 1999; Essau, Conradt, & Petermann, 1999, 2000;
Goodwin, & Gotlib, 2004). Contrairement aux autres types de troubles anxieux,
la phobie sociale et le trouble obsessionnel-compulsif atteindraient aussi souvent
les garçons que les filles (Hagopian, & Ollendick, 1997).
Une comorbidité importante existe entre les différents types de troubles
anxieux. Des études ont démontré qu’entre 50% et 66% des enfants
diagnostiqués ont au moins deux troubles anxieux simultanément, l’anxiété
généralisée, l’anxiété de séparation, la phobie spécifique et la phobie sociale étant
les plus souvent associées (Cole, Peeke, Martin, Tmglio, & $eroczynski, 199$;
Essau, et al., 2000; Gelfan, & Drew, 2003). De plus, il a été démontré que les
troubles d’anxiété sont souvent concomitants avec d’autres difficultés
d’adaptation chez les jeunes, la plus commune étant la dépression, dans environ
30% des cas (Gelfand, & Drew, 2003). Certaines études ont suggéré que la
présence de symptômes d’anxiété précéderait souvent le développement des
symptômes dépressifs. En d’autres termes, il serait possible que la dépression
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5
soit, dans certains cas, une conséquence de l’anxiété (Cole, et al., 1998; Essau, et
al., 2000, 2002; Gelfand, & Drew, 2003). Les problèmes d’anxiété pourraient
aussi mener à la présence de pensées suicidaires (Vilhjalmsson, Krisjansdottir,
Sveinbjamardottir, 1998). Par ailleurs, les troubles anxieux sont fortement
associés aux troubles somatoformes (26%), au déficit d’attention avec
hyperactivité (17-22%) et au trouble des conduites (20-40%) (Berstein, &
Borchardt, 1991; Essau, et al., 2000). Finalement, il existerait un lien entre les
troubles d’anxiété et l’abus de substances, particulièrement à l’adolescence (33-
45%) (Compton, Bums, Egger, & Robertson, 2002; Essau, et al., 2000, 2002;
Neighbor, Kempton, & Forehand, 1992). Certaines études ont démontré que la
présence de comorbidité était un facteur qui contribuerait au maintien des
problèmes d’anxiété à l’âge adulte (Essau, et al., 2002).
Conséquences des troubles anxieux
Les troubles anxieux sont associés à de nombreux dysfonctionnements
dans plusieurs sphères du développement de l’enfant tels que les relations
interpersonnelles et le rendement académique (Chansky, & Kendall, 1997). En
effet, les enfants qui souffrent d’anxiété ont plus de difficultés à se faire des amis,
ce qui perturbe le développement des habiletés sociales et des bénéfices reliés aux
amitiés (Rapee, et al., 2000). Il s’agit aussi d’enfants qui ont de la difficulté à
faire des activités de loisirs ou parascolaires. Par ailleurs, les enfants anxieux
performent généralement moins bien dans les examens et les situations qui
demandent beaucoup de concentration et sont plus souvent absents de l’école, ce
qui affecte leur rendement académique (Rapee, et al., 2000). Il a aussi été
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démontré que les troubles d’anxiété persistent à l’âge adulte et occasionnent
d’importants dysfonctionnements s’ils ne sont pas traités (Ollendick, & King,
1994).
Facteurs étiologiques
Selon une approche développementale, les troubles d’anxiété seraient
causés par différents types de facteurs en interaction les uns avec les autres au
cours de la période de la petite enfance jusqu’à l’adolescence (Wicks-Nelson, &
Israel, 2000). Les différents facteurs biologiques et environnementaux propres à
l’enfant et à sa famille seraient les principales variables à la base du
développement des troubles anxieux.
facteurs individuels. Plusieurs études suggèrent l’existence d’une
influence génétique dans le développement des problèmes d’anxiété chez les
enfants. Des études auprès d’enfants de parents anxieux ont démontré qu’ils
avaient de deux à sept fois plus de chance d’avoir un diagnostic de trouble
d’anxiété que les enfants de parents n’ayant aucun problème de santé mentale
(Eley, 2001). Des études auprès de jumeaux souffrant de problèmes d’anxiété ont
démontré un taux de concordance plus élevé chez les jumeaux monozygotes, qui
partagent la totalité de leurs gènes, que chez les jumeaux dizygotes qui en
partagent seulement la moitié (Andrews, Stewart, Allen, & Henderson, 1990;
Eley, 2001; Kendler, Neale, Kessier, Heath, & Eaves, 1992). Ces travaux
suggèrent qu’il y aurait transmission d’une vulnérabilité génétique chez certaines
personnes qui, combinée aux facteurs personnels (ex. tempérament), familiaux
(ex. pratiques parentales, relation d’attachement) et environnementaux (ex.
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événements de vie négatifs), favoriserait le développement des troubles anxieux
(Andrews, et al., 1990; Eley, 2001; Kendier, et al., 1992). Cette contribution
génétique varierait en fonction du type d’anxiété, de l’âge et du sexe. Par
exemple, Y’héritabilité semble augmenter avec l’âge et semble plus importante
chez les filles que chez les garçons (Eley, 2001). Certains auteurs suggèrent que
les gènes impliqués dans la transmission des troubles d’anxiété seraient les
mêmes que pour la dépression, ce qui expliquerait en partie le taux de
comorbidité élevé entre les troubles anxieux et les troubles de l’humeur (Kendler,
et al., 1992).
Certains types de tempérament pourraient aussi être à l’origine des
troubles anxieux. Les travaux les plus avancés dans ce domaine sont ceux
concernant l’inhibition comportementale (Kagan, 1994, 1997; Lonigan, &
Philipps, 2001). Ces travaux ont démontré que, dès la naissance, certains enfants
ont un tempérament beaucoup plus inhibé que d’autres. Ce type de tempérament
se caractérise pas un rythme cardiaque élevé et qui varie peu, et une accélération
des battements cardiaques en présence de stimuli nouveaux. De plus, ces enfants
ont tendance à réagir à la nouveauté en pleurant et en manifestant un niveau
prononcé d’activité motrice (Kagan, & Snidman, 1991; Schmidt, Fox, &
Schulldn, 1999) Lorsqu’ils vieillissent, les enfants ayant un tempérament inhibé
ne s’expriment pas spontanément en situation expérimentale, explorent peu ou
pas leur environnement et évitent les enfants et les adultes qu’ils ne connaissent
pas (Fox, Henderson, Rubin, Calkins, & $chmidt, 2001). Certaines études ont
démontré l’existence d’une association entre ces indices du tempérament et
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certains troubles anxieux, notamment l’anxiété de séparation, la phobie sociale et
l’anxiété généralisée (Chorpita, & Barlow, 1998; Kagan, & Snidman, 1991).
Bien qu’il y ait un lien entre l’inhibition comportementale et certains
troubles anxieux, ce ne sont pas tous les enfants ayant ce type de tempérament qui
développent un problème d’anxiété. En effet, 70% des enfants inhibés ne
développent pas de trouble anxieux (Biederman, Rosenbaum, Chaloff, & Kagan,
1995). Certains auteurs concluent donc que l’inhibition comportementale est un
prédicteur important, surtout lorsque l’enfant a un parent qui souffre d’une
psychopathologie (Biederman, et al., 1995). Certaines études ont aussi démontré
l’existence d’une interaction entre l’inhibition comportementale, la relation
d’attachement parent-enfant et les pratiques parentales, qui aurait pour effet
d’augmenter les risques de développer un trouble d’anxiété (Manassis, Bradley,
Golberg, Hood, & $winson, 1995; $hamir-Essakow, Ungerer, & Rapee, 2005)
Finalement, certains processus cognitifs erronés contribueraient au
développement et au maintien des problèmes d’anxiété (Wicks-Nelson, & Israel,
2000). Par exemple, les enfants anxieux possèderaient des schèmes cognitifs où
dominerait la menace, ce qui les rendrait plus susceptibles de percevoir du
danger, de la peur ou de la critique dans les situations de la vie courante. Ces
schèmes cognitifs dysfonctionnels entraîneraient des distorsions cognitives qui
contribueraient au maintien du trouble. Par exemple, l’évaluation négative de soi,
un discours intérieur négatif, une trop grande anticipation de conséquences
négatives et une surestimation du danger sont des modes de pensées souvent
associés avec l’anxiété pathologique (Ollendick, & King, 1998).
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9
facteurs familiaux. Le rôle de la famille semble d’une importance
considérable dans le développement des problèmes d’anxiété (Rapee, 1997). En
effet, la psychopathologie des parents est un facteur de risque mentionné dans la
littérature. Il a été démontré que les enfants de parents anxieux ou dépressifs ont
plus de risque de développer un problème d’anxiété, comparativement aux
enfants de parents n’éprouvant aucun problème de santé mentale (Beidel, &
Tumer, 1997; Weissman, Wamer, Wickramaratne, Moreau, & Olfson, 1997). Il
est possible que cette concordance entre la psychopathologie des parents et celle
des enfants soit liée à une transmission génétique, mais il se peut également que
la psychopathologie des parents soit associée à des pratiques parentales
particulières qui, en retour, augmentent le risque d’anxiété chez les enfants
(Turgeon, & Brousseau, 2000).
Plusieurs études ont démontré une association entre les pratiques
parentales et le développement des troubles anxieux chez les enfants (Dadds,
Barrett, Rapee, & Ryan, 1996; Dadds, & Roth, 2001; Krohne, & Uock, 1991;
Mash, & Barkley, 2002; Rapee, 1997; Siqueland, Kendail, & Steinberg, 1996).
Parmi les pratiques parentales qui ont été étudiées en lien avec le développement
des problèmes d’anxiété, on retrouve particulièrement la surprotection et le
contrôle parental (Donovan, & Spence, 2000; Turgeon, & Brousseau, 2000). La
surprotection et le contrôle parental incluent tous les comportements dont le but
est de diriger ou de protéger l’enfant des dangers potentiels, comportements qui
empêcheraient le développement de l’autonomie, de l’individualité, de la
![Page 24: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/24.jpg)
10
confiance en soi et du courage chez les enfants (Dadds, et al., 1996; Rapee,
1997).
Des études ont démontré que les mères qui cherchaient à contrôler leur
enfant en situation de jeu et qui les critiquaient sans leur manifester d’affection,
avaient des enfants qui étaient décrits comme anxieux et retirés par leurs
éducatrices à l’école maternelle, et qui étaient souvent rejetés ou ignorés par leurs
camarades (Hudson, & Rapee, 2001; Lafrenière, & Dumas, 1996). D’autres
études ont démontré un lien entre un niveau élevé de contrôle parental, le
développement d’un sentiment de contrôle limité chez les enfants, et la présence
de symptômes d’anxiété (Chorpita, Brown, & Barlow, 1998).
De plus, selon certaines études, les parents d’enfants anxieux auraient une
plus grande tendance à proposer des interprétations anxieuses et des stratégies
d’évitement face aux situations ambiguès. En effet, dans une série d’études, les
enfants devaient générer des interprétations et un plan d’action pour faire face à
une situation ambiguê hypothétique. Les parents devaient, de leur côté, exécuter
la même tâche. Par la suite, les membres de la famille étaient réunis pour discuter
de leurs réponses respectives et arriver à un consensus. Les résultats ont
démontré que les enfants anxieux avaient plus tendance à adopter des
interprétations anxieuses et des stratégies d’évitement suite à la discussion avec
leurs parents (Barrett, Rapee, Dadds, & Ryan, 1996; Chorpita, Albano, & Barlow,
1996). Ces études suggèrent donc que les processus familiaux favorisent le
développement et le maintien des schèmes cognitifs anxieux.
![Page 25: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/25.jpg)
11
Les parents pourraient aussi influencer le développement et le maintien de
l’anxiété en servant de modèle à leur enfant. Les enfants apprennent un nombre
important de comportements en observant les gens qui les entourent (Wick
Nelson, & Israel, 2000). Les enfants anxieux ont souvent des parents anxieux qui
ont des comportements de peur ou d’évitement. Les enfants qui sont soumis à ces
modèles adoptent généralement les mêmes comportements que leurs parents, ce
qui contribue au développement et au maintien du trouble (King, Gullone, &
Ollendick, 1998).
Finalement, la relation d’attachement entre l’enfant et son parent aurait
aussi un rôle à jouer dans l’étiologie du trouble. Certaines études ont démontré
que l’attachement de type insécure-ambivalent serait le plus fréquemment associé
à l’anxiété (Cassidy, & Berlin, 1994; Warren, Huston, Egeland, & $roufe, 1997).
Les enfants qui ont un attachement de ce type recherchent une proximité
constante avec la figure d’attachement et démontrent une grande détresse
lorsqu’ils en sont séparés. Toutefois, lorsqu’il y a réunion, les enfants démontrent
des comportements ambivalents, recherchant la proximité tout en repoussant
l’adulte. Les mères de ces enfants ont souvent de la difficulté à les réconforter, à
être disponibles de façon constante et à laisser leurs enfants explorer le monde qui
les entoure (Cassidy, & Berlin, 1994). L’anxiété chez l’enfant serait causée par
son insécurité face à la disponibilité de sa mère et par un manque de familiarité
avec l’environnement, causé par un faible niveau d’exploration (Manassis, 2001).
En plus de démontrer le rôle du type d’attachement dans le développement des
troubles anxieux, plusieurs études ont démontré l’importance de l’interaction
![Page 26: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/26.jpg)
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entre le tempérament de l’enfant et la relation d’attachement dans l’apparition des
problèmes d’anxiété (Manassis, Bradley, et al., 1995; Shamir-Essakow, et al.,
2005).
facteurs environnementaux. L’exposition répétée à des facteurs de stress ou à des
événements de vie négatifs serait liée au développement des troubles d’anxiété
(Gelfan, & Drew, 2003; Wicks-Nelson, & Israel, 2000). Il est toutefois important
de noter que la majorité des enfants exposés à des événements de vie négatifs ne
développent pas de problèmes d’anxiété. Ces facteurs de stress et autres
événements de vie négatifs devraient donc être considérés moins comme des
facteurs étiologiques, mais comme des facteurs déclenchants qui interagissent
avec une multitude d’autres facteurs pour faciliter le développement de ces
troubles (Dumas, 1999).
Traitement des troubles anxieux
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est sans aucun doute la
plus documentée concernant le traitement de l’anxiété chez les enfants et les
adolescents (Southam-Gerow, & Kendall, 2000). La TCC tient compte de la
complexité des interactions entre le comportement, les cognitions, les affects, les
facteurs sociaux et les conséquences environnementales (Flanneiy-Schroeder, &
Kendali, 2000). Ce type de traitement utilise les techniques d’intervention
comportementale (ex. exposition graduée) et cognitive (restructuration cognitive).
Ce genre de thérapie permet d’accorder une grande importance aux processus
cognitifs associés avec le type d’anxiété de chaque individu (Kendall, Chu,
Pimentel, & Choudhury, 2000).
![Page 27: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/27.jpg)
13
Le but ultime de ce type de thérapie est d’apprendre à l’enfant à identifier
les signes associés à l’anxiété et à interpréter ces signes comme des indices pour
l’utilisation des stratégies de gestion de l’anxiété (Kendall, et al., 2000 ). La
thérapie cognitivo-comportementale apprend donc aux enfants à reconnaître les
pensées et les cognitions liées à l’anxiété, à prendre conscience des émotions et
des réactions physiologiques associées à l’anxiété, à prévoir des stratégies pour
surmonter les différentes situations anxiogènes, à juger l’efficacité et le succès de
ces stratégies et finalement à s’accorder des récompenses pour les efforts fournis
(Turgeon, & Brousseau, 2000). Les stratégies pour faire face aux situations
anxiogènes peuvent inclure : l’entraînement à la respiration, l’exposition (in vivo
ou en imagination), la relaxation, les jeux de rôles, le modelage, la restructuration
cognitive et l’entraînement à la résolution de problèmes. La thérapie cognitivo
comportementale pour les enfants s ‘inspire principalement de techniques qui se
sont avérées efficaces auprès des adultes (Barlow, 1988).
Intervention individuelle. Kendall (1994) a réalisé la première étude
randomisée visant à évaluer l’efficacité d’une TCC dans le traitement de l’anxiété
de séparation, de l’anxiété généralisée et du trouble d’évitement chez 47 enfants
âgés entre 9 et 13 ans. Les enfants du groupe expérimental ont participé à 16
sessions individuelles basées sur le Coping Cat Workbook (Kendall, Kane,
Howard, & Siqueland, 1990). Ce programme enseigne à l’enfant 1) à reconnaître
ses émotions et ses réactions somatiques lorsqu’il est anxieux, 2) à clarifier ses
cognitions lors d’une situation provoquant de l’anxiété, 3) à développer un plan
pour faire face à la situation et 4) à évaluer sa performance et à s’attribuer des
![Page 28: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/28.jpg)
14
récompenses. Il inclut des techniques comme la relaxation, l’exposition, le
modelage et la gestion des contingences. De façon générale, l’étude a démontré
que le traitement cognitivo-comportemental était supérieur à la condition de liste
d’attente pour diminuer les symptômes d’anxiété chez les enfants. Les résultats
des suivis effectués après un, deux, cinq et sept ans ont démontré que les
bénéfices du programme d’intervention se maintenaient à moyen et long terme
(Kendall, Safford, Flanneiy-$chroeder, & Webb, 2004; Kendali, & Southam
Gerow, 1996).
Une deuxième étude sur un échantillon similaire a rapporté les mêmes
résultats (Kendali, et al., 1997). Deux autres études, concernant le traitement de
l’anxiété scolaire, ont eux aussi démontré des résultats appuyant l’efficacité de la
thérapie cognitivo-comportementale individuelle dans le traitement des troubles
anxieux chez les enfants (King, et al., 1998; Last, Hansen, & Franco, 1998) (voir
annexe A).
Intervention individuelle incluant un voletfamilial. L’efficacité de la TCC
ayant été démontrée pour le traitement de certains troubles anxieux chez les
enfants et les adolescents, l’intérêt s’est porté sur les facteurs permettant
d’optimiser les bénéfices de l’intervention. Tel que mentionné précédemment, un
des facteurs ayant une influence importante sur le développement, le maintien et
le traitement de l’anxiété est le rôle de la famille (Barrett, Duffy, Dadds, &
Rapee, 2001). Par conséquent, l’inclusion d’un volet d’intervention familiale dans
le traitement de l’anxiété est d’une importance considérable dans le traitement des
enfants anxieux afin de maximiser les effets positifs de l’intervention en
![Page 29: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/29.jpg)
15
modifiant certaines caractéristiques parentales qui contribuent au problème de
l’enfant (Barrett, et al., 2001).
Barrett, Dadds et Rapee (1996) ont évalué l’efficacité d’une intervention
cognitivo-comportementale jumelée avec un programme de thérapie familiale
chez des enfants de 7 à 14 ans atteints d’anxiété généralisée, d’anxiété de
séparation et de phobie sociale. L’intervention cognitivo-comportementale était
inspirée du programme de Kendall (1990) et était d’une durée de 12 sessions. Ce
programme, le Coping Koala Workbook (Barrett, 1995a) est une version
australienne du Coping Cat Workbook (Kendall, 1990). Le volet concernant
l’intervention familiale incluait une formation dans trois domaines: 1) gestion
des comportements de l’enfant, 2) gestion de l’anxiété parentale et 3)
communication et habiletés de résolution de conflits. Les résultats de l’évaluation
post-intervention ont démontré que l’implication des parents dans le traitement
peut augmenter l’efficacité du traitement individuel. En effet, 84% des enfants
dans le groupe recevant le traitement combiné avec le volet familial ne
rencontraient plus les critères diagnostiques d’un trouble anxieux, en comparaison
à 57 % dans le groupe recevant seulement le traitement individuel et à 26% sur la
liste d’attente. Ces effets se sont maintenus après 6 et 12 mois et à plus long
terme, soit après six ans. (Barrett, et al., 1996; Barrett, et al., 2001).
Une étude menée par Cobham, Dadds et Spence (1998) a permis de
déterminer les effets d’une des composantes de l’intervention familiale, plus
précisément la gestion de l’anxiété parentale. L’échantillon était composé de 67
enfants âgés entre 7 et 14 ans atteints d’anxiété généralisée, d’anxiété de
![Page 30: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/30.jpg)
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séparation, de phobie sociale ou de phobie spécifique. Le choix de cette
composante particulière a été appuyé par les recherches qui démontrent que les
parents d’enfants anxieux sont plus susceptibles de démontrer des symptômes
d’anxiété que les parents d’enfants non anxieux (Krohne, & Hock, 1991). La
moitié des enfants avaient des parents classifiés comme étant non anxieux, et
l’autre moitié avaient des parents classifiés comme étant anxieux. Les résultats
ont démontré que, pour les enfants ayant des parents anxieux, le traitement
incluant le volet de gestion de l’anxiété parentale est plus efficace que la thérapie
auprès de l’enfant seulement. Il est donc possible de conclure que l’intervention
auprès des parents concernant la gestion de leur propre anxiété est bénéfique,
particulièrement pour les enfants qui ont des parents présentant des symptômes
d’anxiété (Cobham, et al., 1998) (voir annexe B).
Intervention de groupe incluant un volet familial. De façon générale, les
études présentées jusqu’à maintenant ont démontré que certains troubles
d’anxiété, tels que l’anxiété généralisée, l’anxiété de séparation et la phobie
sociale, peuvent être traités efficacement à l’aide d’une intervention individuelle
chez un bon nombre d’enfants. Mais depuis quelque temps, l’intérêt s’accroît en
ce qui concerne l’efficacité de la TCC donnée sous forme de groupe.
Effectivement, la thérapie de groupe offre plusieurs avantages en comparaison
avec la thérapie individuelle. Le format de groupe offre une thérapie qui est
efficiente en terme de coûts, en plus de permettre au thérapeute d’utiliser son
temps de façon plus efficace. Par conséquent, le traitement est plus accessible aux
enfants qui autrement n’auraient pas pu en bénéficier (Silverman, & Kurtines,
![Page 31: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/31.jpg)
17
1999). Par ailleurs, les groupes de thérapie offrent l’avantage d’augmenter les
opportunités d’interaction sociale, de médiation par les pairs (ex. modelage
positif, feedback) et de leadership. Les thérapies en groupe offrent des avantages
uniques de normalisation et de renforcement par les pairs qui peuvent être
difficilement reproduits dans un contexte de thérapie individuelle (Flannery
Schroeder, & Kendail, 2000).
Barrett (199$) a été une des premières à explorer l’efficacité des thérapies
cognitivo-comportementales en format de groupe. Elle tentait alors de déterminer
si la thérapie seule et accompagnée d’une intervention familiale administrée en
groupe était aussi efficace que la thérapie individuelle (Barrett, et al., 1996). Son
échantillon était composé de 60 enfants âgés de 7 à 14 ans avec un diagnostic
d’anxiété généralisée, d’anxiété de séparation ou de phobie sociale. Les enfants
dans les groupes expérimentaux ont reçu une intervention basée sur le Coping
Koala Workbook (Banett, 1995a). De plus, le Group Family Anxiety
Management Workbook (Barrett, 1995b) a été utilisé en parallèle avec le Coping
Koala Workbook, avec les participants dans le groupe bénéficiant de la thérapie
et de l’intervention familiale. Lors de l’évaluation post-intervention, les deux
types d’intervention étaient supérieurs à la condition de liste d’attente, et la
thérapie, incluant le volet familial était supérieure à l’intervention individuelle.
Lors de l’évaluation effectuée 12 mois après l’intervention, les gains semblaient
s’être maintenus pour les deux groupes ayant reçu un traitement. En résumé, cette
étude a démontré que l’intervention cognitivo-comportementale administrée en
![Page 32: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/32.jpg)
18
groupe est aussi efficace pour traiter les enfants atteints de troubles anxieux que
l’intervention individuelle.
D’autres études similaires ont mené aux mêmes conclusions, appuyant
ainsi l’efficacité des thérapies de groupe pour le traitement des troubles anxieux
(Rannery-Schroeder et Kendali, 2000; Mendlowitz, et al., 1999; $ilverman, et al.,
1999; Shortt, Barrett, & Fox, 2001) (voir annexe C). Ces résultats suggèrent
aussi que les effets iatrogènes pouvant être entraînés par le contexte de groupe
(ex. modelage négatif, division de l’attention du thérapeute, etc.) sont absents et
n’ont pas influencé les résultats.
Prévention. Toutes les études présentées ci-dessus sont de nature clinique
puisqu’elles s’adressent à des enfants qui manifestent déjà un trouble anxieux.
Cependant, intervenir auprès des enfants qui expérimentent déjà un trouble
d’anxiété important n’est pas nécessairement le moyen le plus efficace de
diminuer l’incidence de l’anxiété infantile dans la population générale. La
prévention représente donc une avenue intéressante afin d’entraîner une
diminution des problèmes d’anxiété chez les enfants (Barrett, & Tumer, 2001). Il
existe plusieurs raisons pour lesquelles la prévention devrait être considérée dans
le domaine des troubles anxieux. Premièrement, les parents et les enseignants ne
sont souvent pas au courant lorsqu’un enfant souffre d’anxiété étant donné le
caractère plutôt calme et non perturbateur de ces enfants. De plus, même
lorsqu’ils sont au courant, les parents et les enseignants ont tendance à minimiser
la gravité du problème et la majorité des enfants souffrant de troubles anxieux ne
reçoivent pas les traitements dont ils ont besoin (Esser, Schmidt, & Woemer,
![Page 33: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/33.jpg)
19
1990). Tel que mentionné précédemment, il a été démontré que les troubles
d’anxiété peuvent devenir chroniques s’ils ne sont pas traités et peuvent, dans
certains cas, entraîner la dépression (Cole, et al., 1998; Essau, et al., 2000, 2002;
Gelfand, & Drew, 2003; Ollendick, & King, 1994). Deuxièmement, dans le cas
où un enfant est référé pour un traitement, le trouble est déjà bien installé et
plusieurs des effets négatifs sur les performances scolaires et les relations sociales
sont déjà présents et difficiles à renverser (Donovan, & Spence, 2000).
Troisièmement, les traitements de l’anxiété se sont avérés inefficaces chez
certains enfants, qui continuent à démontrer des symptômes de troubles anxieux
suite à l’intervention (Barrett, Dadds, & Rapee, 1996; Kendail, 1994).
Dadds, Spence, Holland, Barrett, & Laurens (1997) ont réalisé une vaste
étude de prévention des troubles d’anxiété sur un échantillon de 128 enfants âgés
de 7 à 14 ans. Cette étude avait pour but d’évaluer un programme de prévention
secondaire offert sous forme de groupe à des enfants présentant certains
symptômes d’anxiété ou un trouble anxieux léger. Le programme de prévention
était basé sur le Coping Koala Prevention Manual (Barrett, Dadds, & Holland,
1994) qui est identique au Coping Koala Treatment Manual (Barrett, Dadds, &
Rapee, 1991), sauf qu’il est présenté en groupe et s’échelonne sur dix semaines.
Les résultats de l’étude suggèrent que les enfants présentant des symptômes sous
clinique d’anxiété retirent moins d’avantages de l’intervention à long terme que
les enfants qui présentent un diagnostic de trouble anxieux moyen à léger.
Toutefois, de façon générale, cette étude démontre qu’une brève intervention à
l’école pour les enfants peut produire une réduction durable des troubles
![Page 34: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/34.jpg)
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d’anxiété. La prévention secondaire des troubles anxieux permettrait ainsi
d’éviter les conséquences négatives de l’anxiété pour les individus et leurs
familles (Dadds, Holland, Laurens, Mullins, Barrett, & Spence, 1999) (voir
annexe D).
Barrett et Tumer (2001) ainsi que Lowry-Webster, Barrett, et Dadd
(2001), ont étudié l’efficacité d’un programme de prévention primaire des
troubles anxieux mis sur pied dans les écoles. Dans les deux études, le
programme d’intervention offert était le FRIENDS for Children, une intervention
cognitivo-comportementale inspirée du programme Coping Cat Workbook de
Kendall (1994). Lors de l’évaluation post-intervention, les participants dans les
groupes d’intervention ont rapporté moins de symptômes d’anxiété que les
membres du groupe contrôle. Ces résultats préliminaires indiquent que les
programmes de prévention primaires sont des interventions prometteuses afin de
diminuer les troubles anxieux chez les enfants. Ces interventions peuvent être
intégrées avec succès au programme scolaire régulier et administrées avec succès
à l’ensemble de la population scolaire. De plus, les résultats suggèrent que le
professeur est en mesure de diriger le groupe aussi efficacement que le
psychologue, ce qui rend l’intervention plus facile à intégrer dans le milieu
scolaire (voir annexe E).
Étude québécoise sur la prévention secondaire. Les études présentées
indiquent que la prévention représente effectivement une méthode prometteuse
afin de diminuer les troubles d’anxiété chez les enfants, et par conséquent,
prévenir les conséquences néfastes associées au trouble. Turgeon, Vitaro,
![Page 35: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/35.jpg)
21
Marchand et Brousseau ont débuté, en 1998, une étude clinique dont l’objectif
était d’évaluer l’efficacité d’un programme de prévention secondaire au Québec,
sur une population d’enfants francophones âgés entre 9 et 12 ans et présentant des
symptômes d’anxiété ou un diagnostic léger de trouble anxieux.
Le programme de prévention secondaire intitulé Sîper t ‘écureuil
comprend dix rencontres hebdomadaires de deux heures, en groupe de cinq à huit
familles. Le contenu du programme s’inspire en partie du Coping Cat Worbook
(Kendali, 1990), du Coping Koala Workbook (Barrett, 1995a) et surtout des
manuels de traitement de Rapee (Hudson, Schniering, & Rapee, 1998; Rapee,
Spence, Cobliam, & Wignall, 2000; Rapee, et al., 2000). Le nom du programme
(SUPER) représente un acronyme qui résume les stratégies afin d’aider les
enfants à s’en rappeler: S- Sensible au stress? Reste cool!; U- Une difficulté?
Cherche à la résoudre; P- Pense différemment; E- Expose toi ou affronte tes
peurs; R- Relaxe et respire par le nez.
L’intervention consiste à enseigner aux enfants diverses stratégies pour
faire face à l’anxiété telles que la reconnaissance et l’identification des réactions
somatiques associées à l’anxiété, la reconnaissance et la modification des pensées
anxieuses (restructuration cognitive), l’application de la relaxation physique et
des exercices de respiration lors de situations anxiogènes, l’entraînement à la
résolution de problèmes, la reconnaissance des stratégies d’évitement, le
développement d’un plan gradué pour faire face à l’anxiété et finalement l’auto
administration de récompenses. Le programme comprend aussi une tâche
d’exposition graduée mise sur pied grâce à la liste hiérarchique des peurs conçue
![Page 36: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/36.jpg)
22
par l’enfant avec l’aide du parent. Les parents participent aussi à dix rencontres
qui ont eu lieu en même temps que les rencontres avec les jeunes. Les parents
apprennent comment aider leur enfant à faire face à son anxiété en utilisant les
stratégies apprises grâce au programme. Ils apprennent aussi comment
développer de meilleures habiletés parentales et comment encourager l’autonomie
de leur enfant. Les apprentissages se font à l’aide de séances d’informations sur
les troubles anxieux, de groupe de discussion, d’activités et de jeux de rôle. Ils
sont aussi encouragés à utiliser les mêmes stratégies qui sont enseignées à leur
enfant afin de faire face à leur propre anxiété. Il y a une rencontre avec les
parents, les enfants et les thérapeutes au début et à la fin de chaque séance. Dans
ce programme, le rôle du parent est celui de co-thérapeute pendant et entre les
sessions (Turgeon, & Brousseau, 2000).
Les familles qui faisaient partie du groupe contrôle ont été informées que
les chercheurs désiraient les suivre à intervalles réguliers afin d’en apprendre plus
au sujet du développement de l’enfant, avec pour avantage une évaluation gratuite
et un service de référence au besoin. Ces familles n’ont reçu aucune intervention,
à part les résumés des progrès de l’enfant lors de l’évaluation post-intervention et
du suivi réalisé après un an. Les parents ont été informés que des références à
certaines ressources pouvaient être fournies en cas de besoin.
Résultats de l’étude initiale et dît suivi effecttté après un an. Les
évaluations post-intervention et le suivi effectué un an après l’intervention ont
démontré des résultats positifs chez les enfants ayant participé au programme
Super 1 ‘écureuil. Les résultats au Diagnostic Interview Schedule for Chiidren
![Page 37: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/37.jpg)
23
(DI$C; Fisher, Wicks, Shaffer, Piacentini, & Lapkin,1992) ont démontré qu’en ce
qui concerne les symptômes de troubles anxieux, les effets bénéfiques de
l’intervention apparaissent de façon plus prononcée lors du suivi, alors que les
deux groupes se distinguent moins lors du post-test. Globalement, les enfants
ayant reçu 1 ‘intervention démontrent moins de symptômes reliés à l’anxiété que
ceux faisant partie du groupe contrôle. Les résultats démontrent que lors du suivi,
les enfants du groupe expérimental continuent à montrer des améliorations
contrairement aux enfants du groupe contrôle.
Les analyses ont aussi révélé qu’après l’intervention, les enfants du
groupe expérimental démontrent moins de symptômes de troubles externalisés
que les enfants du groupe contrôle. Par contre, un effet en fonction du sexe des
enfants a été observé pour cette variable. Les résultats rapportent qu’après
l’intervention, les filles du groupe expérimental démontrent moins de symptômes
de troubles externalisés que les garçons du même groupe. De plus, le programme
aurait un effet positif sur les symptômes de dépression, et ce particulièrement
chez les filles. En effet, les filles du groupe expérimental sont moins déprimées
au post-test que les filles du groupe contrôle, alors qu’on observe l’inverse chez
les garçons. L’intervention aurait donc plus d’impact chez les filles quant à la
réduction des symptômes de dépression.
Les résultats du Questionnaire des comportements et attitudes des parents
(QCAP; Bergeron, Valla, Breton, Gaudet, & Berthiaume, 1993) ont démontré que
l’intervention encourageait les mères à favoriser l’autonomie chez leurs enfants et
à avoir moins recours aux punitions avec eux. Toutefois, les résultats ont fait
![Page 38: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/38.jpg)
24
ressortir une différence au niveau des pratiques parentales en fonction du sexe de
l’enfant. Les comportements d’autonomie seraient davantage encouragés par les
mères chez les filles que chez les garçons.
Suivi effectué 4 à 6 ans après l’intervention. L’efficacité de la thérapie
cognitivo-comportementale dans le traitement des troubles intemalisés a été
démontré par plusieurs études ($outham-Gerow, & Kendall, 2000). Les études
rapportées précédemment démontrent que la TCC individuelle ou en groupe a des
effets bénéfiques à court terme pour les enfants souffrant de troubles anxieux.
Cependant, les effets à long terme de ce type de traitement sont moins bien
documentés. Quelques études ont démontré que les gains relatifs à l’intervention
se maintenaient au-delà d’un an (Barrett, et al., 2001; Dadds, et al., 1999;
Kendall, et al., 2004; Kendall, & Southam-Gerow, 1996). Toutefois, les études
qui rapportent des résultats au-delà de deux ans sont très rares.
Au Québec plus particulièrement, aucune étude n’a encore tenté de
démontrer les effets à long terme de la prévention secondaire auprès des enfants
anxieux. Le suivi du programme Super l’écureuil entre 4 et 6 ans après la fin de
l’intervention est donc une première occasion de déterminer l’efficacité d’une
TCC sur une population d’enfants francophones souffrant de problèmes
d’anxiété. L’évaluation des participants a permis de déterminer les changements
qui surviennent dans le fonctionnement des jeunes à plus long terme. Cette étude
est particulièrement intéressante étant donné que les enfants faisant partie du
groupe contrôle n’étaient pas sur une liste d’attente et n’ont donc pas reçu
l’intervention suite à l’étude initiale. Ils ont plutôt bénéficié de quelques
![Page 39: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/39.jpg)
25
rencontres de suivi concernant l’évolution de l’enfant. Il a donc été possible, lors
du suivi, de comparer les enfants du groupe expérimental et ceux du groupe
contrôle tout en s’assurant d’éliminer les effets des variables pouvant influencer
les résultats (ex. la maturation des sujets). Un autre aspect qui contribue à
l’originalité de cette étude est le fait que les études longitudinales concernant les
interventions précoces et préventives sont très rares. Les études à long terme (plus
de deux ans) ont été effectuées seulement auprès d’enfants qui présentaient déjà
un diagnostic de troubles anxieux et pour qui l’intervention était de nature
curative (Barrett, et al., 2001; Kendall, et al., 2004; Kendall, & $outhamGerow,
1996). Dans le cas de Super l’écureuil, les effets à long terme du programme ont
été évalués pour des enfants ayant un diagnostic léger de troubles anxieux ainsi
que pour ceux présentant quelques symptômes d’anxiété. Il a donc été possible de
déterminer l’efficacité à long terme de la prévention secondaire en ce qui a trait
aux troubles d’anxiété. Finalement, les données recueillies grâce à cette étude
permettront d’améliorer les programmes de prévention secondaire s’adressant
particulièrement aux enfants souffrant de problèmes reliés à l’anxiété.
L’objectif de cette étude est donc d’étudier l’efficacité à long terme (4 à 6
ans) d’un programme cognitivo-comportemental de groupe dans la prévention
secondaire des troubles anxieux chez les enfants de 9 à 12 ans. Pour ce faire, les
participants du programme Super l’écureuil ont été contactés et évalués â
nouveau à l’aide de questionnaires auto-administrés. L’hypothèse générale est
que, lors du suivi effectué 4 â 6 ans après l’intervention, il y aura encore des
différences significatives entre le groupe expérimental et le groupe contrôle. En
![Page 40: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/40.jpg)
26
d’autres termes, lors du suivi effectué après 4 à 6 ans les enfants ayant pris part au
programme d’intervention: 1) auront des symptômes d’anxiété moins élevés que
les enfants du groupe contrôle; 2) auront des symptômes reliés aux troubles
extemalisés moins élevés que les enfants du groupe contrôle; 3) auront des
symptômes reliés à la dépression moins élevés que les enfants du groupe contrôle.
De plus, lors du suivi effectué après 4 à 6 ans, les parents ayant pris part au
programme d’intervention: 1) auront une plus grande tendance à encourager
l’autonomie de leur enfant que les parents du groupe contrôle; 2) auront moins
souvent recours aux punitions que les parents du groupe contrôle.
Méthodologie
Sélection des participants
Les sujets de la présente étude ont participé, entre 199$ et 2001, à l’étude
de Turgeon, Vitaro, Marchand et Brousseau. Lors de la première phase du projet,
les participants ont été sélectionnés parmi 2666 jeunes (1 297 garçons et 1 369
filles) de 4e, 5e et de 6 années de la Commission Scolaire de Montréal et de la
Commission Scolaire de la Pointe-de-l’île. Tous les jeunes étaient âgés entre 9 et
12 ans (moyenne d’âge = 10,2 ans). Dans un premier temps, les enfants ont été
sélectionnés selon leur score à 1 ‘Échelle d ‘anxiété manifeste (Turgeon, &
Chartrand, 2003). Par la suite, les enfants éligibles ont répondu au Diagnostic
Interview Schedute for Chiidren (DISC-2; Fisher, et al.,1992) et tous ceux qui
présentaient au moins un symptôme d’anxiété ont été retenus. Finalement, 84
familles ont été sélectionnées pour participer à l’étude (temps 1). Elles ont été
réparties aléatoirement dans deux groupes: le groupe expérimental (n = 47) et le
![Page 41: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/41.jpg)
27
groupe contrôle (n = 37). L’échantillon a été divisé en deux cohortes. La
première cohorte a reçu l’intervention lors de l’année scolaire 1998-1999 et la
deuxième cohorte lors de l’année scolaire 1999-2000. À l’évaluation post
intervention (temps 2), 76 familles ont été évaluées (groupe expérimental n = 39;
groupe contrôle n =37). Lors de l’étude de suivi effectuée après un an (temps 3),
68 familles ont été évaluées (groupe expérimental n = 36; groupe contrôle n =
32).
Pour cette étude (temps 4), les 68 familles ayant participé au suivi réalisé
après un an ont été contactées par téléphone et par courrier. Parmi celles-ci, 18
n’ont pas été retracées étant donné qu’elles avaient changé d’adresse. Parmi les
50 personnes qui ont été contactées, 38 ont accepté de participer au suivi effectué
après 4 à 6 ans (groupe expérimental =23; groupe contrôle =15). Les gens ayant
refusé de participer ont évoqué plusieurs raisons (déménagement, voyage de
longue durée, manque de temps, etc.). Les enfants qui composent l’échantillon de
cette étude de suivi sont maintenant âgés entre 13 et 19 ans, la moyenne d’ âge
étant de 15,71 ans. L’ échantillon comprend 27 filles (71 %) et 11 garçons (29%),
ce qui correspond aux proportions de l’échantillon initial (filles =70%; garçons =
30%).
Méthode de collecte de données
Des questionnaires ont été acheminés par la poste aux parents et aux
enfants qui avaient préalablement consenti par téléphone à participer au projet.
Lorsque les questionnaires ont été remplis, les participants les ont retournés au
Centre de recherche Fernand-Seguin dans une enveloppe pré-adressée et pré-
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28
affranchie. Un suivi téléphonique a été effectué auprès des familles participantes
afm de s’assurer que les questionnaires étaient remplis adéquatement et dans un
temps raisonnable. Une compensation financière de 40$ par famille a été offerte à
ceux qui ont rempli et retourné les questionnaires.
Instruments de mesure remplis par les enfants
Échelle d’anxiété manifeste (Turgeon, & Chartrand, 2003). Cette version
française du Revised Chiidren Manifest Anxiety Scale (RCMAS; Reynold, &
Richmond, 1978) a été utilisé lors des temps 1, 2, et 4 de l’étude concernant le
programme Super l’écureuil (voir tableau 1). Ce questionnaire est fréquemment
utilisé pour évaluer l’anxiété globale ou générale chez les enfants et les
adolescents âgés entre 6 et 19 ans. Il contient 37 items et permet de dégager deux
échelles principales, dont une d’anxiété (28 items) et une de désirabilité sociale (9
items). L’enfant répond au questionnaire en indiquant si l’énoncé est vrai ou non
pour lui, et les 28 items concernant l’anxiété sont comptabilisés (1 = vrai; O =
faux) et additionnés pour produire un score global d’anxiété. Les qualités
psychométriques du RCMA$ ont largement été documentées (Reynold, 1980,
1982; Wisniewski, Mulick, Genshaft, & Courcy, 1987). En effet, la version
originale du RCMAS a une fidélité test-retest modérée (r = ,68 sur une période
de 9 mois) et une validité de construit raisonnable (corrélation de ,85 avec le
STMC A-Trait scale et de ,35 avec le A-$tate scale) (Spielberger, Edwards,
Lushene, Montuori, & Platzek, 1973). La cohérence interne de l’échelle globale
d’anxiété est de Œ =,85 et celle de l’échelle de désirabilité sociale de ci =,69. En
ce qui concerne la version francophone de l’instrument, la fidélité test-retest était
![Page 43: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/43.jpg)
29
similaire à celle de la version originale pour une période de six mois. La validité
de construit s’est aussi avérée similaire à celle de l’instrument original, puisque la
version francophone du RCMAS est significativement corrélée avec la version
francophone du STMC A-Trait scale (r = ,63) et A-State scale (r = ,47).
Finalement, la cohérence interne des échelles d’anxiété et de désirabilité sociale
est similaire à celle de l’instrument original (ci = ,87 et ci = ,74, respectivement)
(Turgeon, & Chartrand, 2003).
Questionnaire d’anxiété de Spence (SCAS, Spence, 1992). Ce
questionnaire, traduit en français par Turgeon, Janosz et Morin en 2003, a été
utilisé seulement lors du temps 4 (voir tableau 1). Il s’agit d’un questionnaire
auto-administré qui évalue les symptômes reliés à l’anxiété de séparation, à la
phobie sociale, au trouble obsessionnel-compulsif, au trouble panique avec
agoraphobie, au trouble d’anxiété généralisée ainsi qu’à la peur des blessures
physiques. Les 32 items du questionnaire correspondent aux différents troubles
anxieux décrits dans le D$M-IV. Les propriétés psychométriques de la version
originale du SCA$ sont satisfaisantes (ci = ,92). Les sous-échelles démontrent
des coefficients de cohérence interne acceptables : ,82 (trouble panique avec
agoraphobie); ,70 (anxiété de séparation); ,70 (phobie sociale); ,60 (peur des
blessures physiques); ,73 (trouble obsessionnel-compulsif) et ,73 (trouble
d’anxiété généralisée). En ce qui concerne la fidélité test-retest, elle est de ,60
pour une période de six mois. La version française de l’instrument est
actuellement en cours d’évaluation par Turgeon, Janosz et Morin afin de
déterminer ses propriétés psychométriques.
![Page 44: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/44.jpg)
30
L ‘inventaire de dépression pour enfants (CDI; Kovacs, & Beclç 1977). Le
CDI, utilisé à plusieurs reprises au cours de l’étude concernant Super 1 ‘écureïtiÏ
(voir tableau 1), inclut 27 items reliés aux signes cognitifs, affectifs et
comportementaux de la dépression. Chaque item comprend trois choix et l’enfant
doit choisir celui qui correspond le mieux à ce qu’il a vécu durant les deux
semaines précédentes. Les énoncés sont comptabilisés selon la gravité du
symptôme: aucuhe symptomatologie (0); symptomatologie légère (1);
symptomatologie grave (2). Un score global de dépression est calculé en
additionnant le résultat correspondant à la réponse de chaque item. Les propriétés
psychométriques du CDI sont bien documentées (Kovacs, 1985; $aylor, Finch,
$pirito, & Bennett, 1984). La cohérence interne de la version francophone a été
évaluée pour un échantillon de 1246 enfants âgés de 8 à 13 ans (Œ = ,85)
(Brendgen, Vitaro, Turgeon, & Poulin, 2002).
Questionnaire des comportements et attitudes des parents (QCAP -
version enfant; Bergeron, et al., 1993). Ce questionnaire a été utilisé à plusieurs
temps de mesure lors de cette étude (voir tableau 1). Il s’agit d’un questionnaire
auto-administré qui évalue la perception de l’enfant concernant les
comportements et attitudes de ses parents, au cours des six derniers mois. Ainsi,
l’enfant remplit deux questionnaires, un pour sa mère et un pour son père. Le
QCAP comprend 35 items concernant les comportements et attitudes avec une
échelle de réponse allant de 1 (la plupart du temps) à 4 (jamais). Trois échelles
sont générées par la somme d’items, soit l’échelle de comportements de soins,
l’échelle de comportements punitifs et l’échelle des attitudes favorisant
![Page 45: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/45.jpg)
31
l’autonomie. Dans l’échantillon du programme Super l’écureuil, les résultats des
analyses de cohérence interne pour la version enfant indiquent des Œ de Cronbach
de ,67 pour l’échelle de Soins, de ,74 pour l’échelle des Punition et de ,67 pour
l’échelle Autonomie quand l’enfant remplit le questionnaire en fonction de sa
mère. Lorsque l’enfant remplit le questionnaire en évaluant les comportements et
attitudes de son père, les Œ de Cronbach sont de ,86, ,82 et ,76 respectivement.
Liste de vérification du comportement - version enfant (cBcL;
Achenbach, & Edelbrock, 1983). La version pour enfant du Chuld Behavior
Check-List a été ajouté aux évaluations lors du suivi effectué après 4 à 6 ans (voir
tableau 1). Elle est composée de 113 items qui permettent d’évaluer divers
problèmes de comportement de l’enfant selon sa propre perception. Les items
sont notés sur une échelle à trois points. L’instrument permet d’obtenir un score
global de problèmes de comportement, ainsi qu’un score individuel pour les
troubles internalisés (ex. anxiété et dépression) et les troubles externalisés (ex.
agressivité et impulsivité). Il permet aussi d’obtenir un score pour chacune des
sous-échelles. Le CBCL a démontré une bonne fidélité test-retest (r ,$7 pour
une semaine et r = ,62 pour un an) et il y a une bonne corrélation entre le CBCL
rempli pas la mère et celui rempli par le père (,65 <r <,76). La validité de
construit a été évaluée par la corrélation entre le CBCL et le Connors (1973)
Parent Questionnaire (,56 <r < ,86) et le Quay-Perterson (1983) Revised
Behavior Problem Checklist (,52 <r <,88). Les qualités psychométriques du
CBCL ont largement été démontrées pour la version francophone (Berg,
fombonne, McGuire, & Verhust, 1997).
![Page 46: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/46.jpg)
32
Instruments de mesures remplis par les parents
Questionnaire des comportements et attitudes des parents (QCAP -
version parent; Bergeron, et al., 1993). La version parentale du questionnaire
évalue la perception du parent par rapport à ses comportements et ses attitudes
envers son enfant, au cours des six derniers mois. Ce questionnaire a été utilisé à
plusieurs reprises dans l’évaluation des participants à l’étude (voir tableau 1).
Dans l’échantillon du programme Super l’écureuil, les résultats des analyses de
cohérence interne pour la version parent indiquent des Œ de Cronbach de ,83 pour
l’échelle de Soins, de ,62 pour l’échelle de Punition et de ,67 pour l’échelle
Autonomie.
Liste de vérification du comportement — version parent (CBCL;
Achenbach, & Edelbrock, 1983). La version parentale du CBCL est composée de
113 items qui permettent d’évaluer divers problèmes de comportement de l’enfant
à partir de la perception du parent. Cette version a été ajoutée aux évaluation lors
du suivi effectué après 4 à 6 ans (voir tableau 1).
Questionnaire d’évaluation personnelle (STAI-Y, Spielberger, et al.,
1980). Cet instrument a été traduit en français par Gauthier et Bouchard (1993) et
a été utilisé à plusieurs occasions durant cette étude (voir tableau 1). Il s’agit
d’un questionnaire auto-administré qui comporte deux échelles, chacune
composée de 20 items. Une des échelles concerne l’anxiété situationnelle et
l’autre concerne l’anxiété permanente (trait d’anxiété). Ce questionnaire
s’adresse aux adultes et aux adolescents de 17 ans et plus. Chaque item
correspond à un symptôme des troubles anxieux et la personne doit déterminer à
![Page 47: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/47.jpg)
33
quel point ce symptôme s’applique à sa situation (pas du tout (1); un peu (2);
modérément (3) et beaucoup (4)). Le score obtenu à chaque item est additionné
afin d’obtenir un score pour chacune des échelles. Dans cette étude, seulement
l’échelle concernant le trait d’anxiété a été utilisée. L’évaluation des propriétés
psychométriques du STM-Y a démontré une fidélité test-retest de ,65 à ,7 1.
Inventaire de dépression de Beck-II (BDI-II; Beck Steer, & Brown, 1996).
La deuxième version du BDI, questionnaire auto-administré incluant 21 items, a
été ajoutée aux évaluation lors du suivi réalisé après 4 à 6 ans (voir tableau 1).
Cet instrument permet de mesurer la présence et la sévérité de la dépression chez
les adultes et les adolescents âgés de plus de 13 ans. Les items servant à mesurer
la dépression dans le BDI-II correspondent aux symptômes inclus dans le DSM
IV. Chaque item comprend quatre énoncés, et la personne doit choisir celui qui
correspond le mieux à ce qu’il a vécu durant les deux semaines précédentes. Les
énoncés dans chaque item sont comptabilisés selon la sévérité du symptôme
symptomatologie minime (O); symptomatologie légère (1); symptomatologie
modérée (2) et symptomatologie sévère (3). Un score global de dépression est
calculé en additionnant le résultat correspondant à la réponse de chaque item. Les
propriétés psychométriques du BDI-II ont été bien documentées. Entre autres, les
résultats des analyses de cohérence interne auprès d’un échantillon clinique (Œ =
,92) et d’un échantillon contrôle (Œ = ,93) sont relativement satisfaisants. La
validité de construit a été démontrée en comparant le BDI-IA avec le BDI-ll (r =
,93) (Beck, Steer, & Brown, 1996).
![Page 48: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/48.jpg)
34
Evénements de vie vécus par l’enfant (Turgeon, Vitaro, Marchand, &
Brousseau, 1998). Il s’agit d’un questionnaire maison mis sur pied pour cette
étude et qui a été utilisé lors des différents temps de mesure (voir tableau 1). Ce
questionnaire comprend dix items concernant des événements de vie stressants
(ex. déménagement, maladie, décès d’un proche, etc.). Les parents doivent
répondre si oui ou non l’enfant a vécu un tel événement au cours des six derniers
mois. Les propriétés psychométriques de ce questionnaire n’ont pas été évaluées.
Utilisation de services pour l’enfant et pour le parent (Turgeon, Vitaro,
Marchand, & Brousseau, 1998). Il s’agit d’un questionnaire maison élaboré pour
cette étude, qui a été utilisé à plusieurs temps de mesure (voir tableau 1). Ce
questionnaire permet de déterminer si l’enfant ou le parent a consulté un
spécialiste pour des raisons de santé mentale au cours de la dernière année. Les
questions permettent de connaître le type de professionnel consulté, la durée, la
fréquence et la raison de la consultation. Les propriétés psychométriques de cet
instrument n’ont pas été évaluées.
![Page 49: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/49.jpg)
35
Tableau I Liste des instruments utilisés en fonction du temps de mesure
Temps de mesure
Suivi après 1 Suivi après 4Pre-test Post-test
Instruments de mesure Dépistage an a 6 ans(temps 1) (temps 2)
(temps 3) (temps 4)
RCMAS ÇTurgeon, & Chartrand,X X X
2003)
SCAS (Spence, 1998) X
CDI (Kovacs, & Beck, 1977) X X X
QCAP (Bergeron, et al., 1993) X X X X
CBCL (Achenbach & Edelbrock,X
1983)
Dominique-version 6 (Valla et al.,X X X
1996)
DIS C-2 (Fisher, et al.,1992) X X X X
Inventaire des peurs (TurgeonX X X
Brousseau, & Marchand, 1998)
STAJ-Y(Spielberger, et al., 1980) X X X X
Événement de vie vécus par
l’enfant (Turgeon, Vitaro, et al., X X X X
1998)
Utilisation des services pour
l’e,ifant et pour le parent X X X
(Turgeon, Vitaro, et al., 1998)
BDI-II(Beck, et al., 1996) X
Échelle d’ajustement dyadique
(Baillargeon, Dubois, & Marineau, X X X
1986)
Questionnaire ta consommation deX X X
tabac, d’alcool et de drogues
Questionnaire démographique X
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Justflcation du choix des instruments
Plusieurs instruments qui ont été utilisés lors de l’étude initiale et du suivi
effectué après un an ont été conservés afin de pouvoir comparer les résultats des
participants du suivi effectué après 4 à 6 ans avec leurs résultats aux évaluations
précédentes (voir annexe F). Ces comparaisons ont permis de déterminer les
changements survenus chez les participants avec le temps tout en permettant
d’évaluer le maintien des effets de l’intervention. Certains instruments utilisés
lors de l’étude initiale et du suivi après un an n’ont pas été utilisés et ont été
remplacés par des instruments plus appropriés. Par exemple, le DISC (Fisher, et
al., 1992) a été remplacé par le CBCL (Achenbach, & Edelbrock, 1983) étant
donné que ce dernier peut être rempli par les participants à la maison et que les
données sont plus simples et plus rapides à analyser. De plus, ce questionnaire a
été remplacé par le CBCL afin d’éviter que les participants perdent leur
motivation étant donné son usage répétitif. Le Dominique - version 6 (Valla,
Bergeron, & St-Georges, 1996) s’adressant aux enfants de 6 à 11 ans et
permettant de dépister les tendances à l’anxiété généralisée, l’angoisse de
séparation, la dépression, les phobies spécifiques, le déficit d’attention avec ou
sans hyperactivité ainsi que l’opposition / trouble des conduites a aussi été
remplacé par le CBCL (Achenbach, & Edelbrock, 1983) étant donné qu’il
nécessite la présence d’un ordinateur ou d’un intervieweur, contrairement au
CBCL qui est auto-administré. Le Questionnaire d’anxiété de $pence (Spence.
1998) a été ajouté afin de pouvoir mesurer les différents sous-types d’anxiété. Le
Questionnaire d’évaluation personnelle (Spielberger, et al., 1980) ainsi que
![Page 51: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/51.jpg)
37
1 ‘Inventaire de dépression de Beck-II (Beck, et al., 1996) ont été ajoutés aux
mesures remplies par les parents étant donné que les résultats précédents ont
démontré que ces caractéristiques parentales avaient un effet sur les résultats de
l’intervention.
Résultats
Comparaison des variables socio-démographiques
Afin de s’assurer qu’il n’y avait pas de différence significative entre les
deux groupes au niveau des variables socio-démographiques, des tests de
différence (test t et Chi2) ont été menés en fonction du groupe (expérimental
versus contrôle) et du sexe. Les analyses ont démontré qu’il n’y avait aucune
différence significative entre les groupes pour les variables suivantes : l’âge de
l’enfant, l’âge de la mère, le nombre d’enfants dans la famille, le revenu familial
(voir tableau 2), le sexe de l’enfant, le statut conjugal, l’occupation et l’éducation
de la mère (voir tableau 3).
Tableau 2
Composition des groupes partictpant au temps 4 en fonction descaractéristiques du milieufamilial
Expérimental a Contrôle b
. . , . Ecart- ÉcartVanables socio-demographiques Moyenne Moyenne
type type
Âge de l’enfant
Âge de la mère
Nombre d’enfants
Revenu familial C
a 23bfl =15.C =catégories de revenus ($): 1 =moins de 10 000, 2 =10 - 19 000, 3 =20 - 29 000,4=30—39000,5 =40-49000,6 =50-59000,7 =60-69000,8 =70—79000,9=80—89000,10=90-99000,11 =l00000etplus.
15,9 1,2 15,4 1,1
39,4 4,4 38,0 6,2
2,1 0,6 1,9 0,8
4,7 2,5 4,3 2,7
![Page 52: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/52.jpg)
38
Tableau 3Composition des groupes participant au temps 4 en fonction des variables sociodémographiques
Expérimenta1’ Contrôle”
Variables socio-démographiques n % n %
Sexe
Filles 17 74 10 67
Garçons 6 26 5 33
Statut conjugal de la mère
En couple 10 43 9 60
Seule 13 57 6 40
Occupation de la mère
Temps plein 16 70 10 67
Autre 7 30 5 33
Éducation de la mère
Secondaire 10 43 10 67
Post-secondaire 13 57 5 33a 23bfl =15.
Comparaison des caractéristiques des mères
Des tests de différence ont été menés en fonction du groupe et du sexe sur
diverses caractéristiques des mères telles que les symptômes de dépression et
d’anxiété (évalués par le $TM-A) ainsi que les événements stressants survenus
au cours des six derniers mois. Les résultats n’indiquent aucune différence entre
les deux groupes au temps 4 (T4).
Comparaison en fonction du maintien/abandon de ta participation au suivi après
4— 6 ans
Afin de déterminer si une différence significative au niveau des variables
socio-démographiques existait entre les familles ayant participé au suivi effectué
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après 4 à 6 ans et ceux n’ayant pas participé, des tests de différence ont été menés
en fonction du maintien ou de l’abandon de la participation et en fonction de
chaque condition. Les analyses ont démontré que les gens du groupe
expérimental qui ont participé au suivi ne diffèrent pas de ceux ayant abandonné
pour les variables suivantes : l’âge de l’enfant, l’âge de la mère, le nombre
d’enfants dans la famille, le revenu familial (voir tableau 4), le sexe de l’enfant, le
statut conjugal, et l’occupation de la mère. Ils diffèrent cependant en ce qui a
trait à l’éducation de la mère, celles ayant participé étant moins scolarisées que
celles ayant abandonné (voir tableau 5). Les analyses ont démontré que les gens
du groupe contrôle ayant participé au suivi ne diffèrent pas de ceux qui ont
abandonné pour les variables suivantes : l’âge de l’enfant, l’âge de la mère, le
nombre d’enfants dans la famille, le revenu familial (voir tableau 6), le sexe de
l’enfant, le statut conjugal, l’occupation et l’éducation de la mère (voir tableau 7).
Lorsqu’on ne tient pas compte des conditions expérimentales et que l’on
compare l’ensemble des familles ayant participé à celles qui ont abandonné, une
différence existe au niveau de la consultation d’un professionnel pour des raisons
reliées à la santé mentale. Les résultats indiquent que les familles n’ayant pas
participé au 14 sont plus nombreuses à avoir consulté au temps 3 (T3), z2(1
N=76) = 8,55, p <,O1. De plus, des tests t ont été menés en fonction du
maintienlabandon de la participation sur les échelles de troubles intemalisés
(anxiété et dépression) et sur l’échelle des troubles extemalisés, évaluées par le
DISC administré aux enfants et aux mères. Selon ces analyses, les enfants qui
présentaient le plus de difficultés n’auraient pas participé au suivi réalisé après 4
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40
à 6 ans. En effet, ceux qui nnt pas participé au T4 avaient davantage de
symptômes ou diagnostics de troubles intemalisés au T3 comparativement à ceux
qui ont participé au T4, t(66)=2,03,p <,05. Moy =3,5(1,5) et 2,7(1,6).
Tableau 4Groupe expérimental. Comparaison des caractéristiques du milieu familial selonla partictpation au suivi
Participation Abandon b
. . . Écart- ÉcartVanables socio-demographiques Moyenne Moyenne
type type
Âge de l’enfant
Âge de la mère
Nombre d’enfants
Revenu familial C
a 23b =16.
=catégones de revenus ($): 1 =moins de 10 000, 2 =10 - 19 000, 3 =20 -
29000,4 =30-39000,5 =40-49000,6 =50—59000,7 =60-69000,
$ =70-79000,9=80-89000,10=90-99000,11 =l00000etplus.
15,1 1,1 15,0 1,0
39,4 4,4 37,2 5,0
2,1 0,6 0,7 0,7
4,7 2,5 4,7 2,8
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41
Tableau 5Groupe expérimental. Comparaison des variables socio-démographiques selonla participation au suivi
Participationa Abandon1’
Variables socio-démographiques n % n %
Sexe
Filles 17 74 12 75
Garçons 6 26 4 25
Statut conjugal de la mère
En couple 10 44 9 56
Seule 13 56 7 44
Occupation de la mère
Temps plein 16 70 8 50
Autre 7 30 $ 50
Éducation de la mère
Secondaire 10 44 2 13
Post-secondaire 13 56 14 87a11 =23. b11 =16.
Tableau 6Groupe contôle: Comparaison des caractéristiques dit milieufamilial selon taparticipation au suivi
Participation a Abandon b
. . . Moyenn Écart- ÉcartVanables socio-demographiques Moyennee type type
Âge de l’enfant
Âge de la mère
Nombre d’enfants
Revenu familial C
a =15. b =22.
=catégories de revenus ($): 1 =moins de 10 000, 2 =10 - 19 000, 3 =20 -
29000,4 =30-39000,5 =40-49000,6 =50-59000,7 =60-69000,
8=70-79000,9 =80-89000,10=90-99000,11 =l00000etplus.
14,7 0,8 15,5 1,1
38,0 6,2 37,3 3,6
1,9 0,8 0,8 0,7
4,3 2,7 5,5 2,6
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42
Tableau 7Groupe contrôle: Comparaison des variables socio-démographiques selon laparticipation au suivi
Participationa Abandon”
Variables socio-démographiques n n %
Sexe
Filles 10 67 14 65
Garçons 5 33 8 35
Statut conjugal de la mère
En couple 9 60 13 60
Seule 6 40 9 40
Occupation de la mère
Temps plein 10 67 17 77
Autre 5 33 5 23
Éducation de la mère
Secondaire 10 67 11 50
Post-secondaire 5 33 11 50a =15. b11 22
Analyses de variance
Afin d’évaluer les variables lors du T4, des analyses de variance ont été
menées pour chaque mesure prise au T4 comme variable dépendante, utilisant le
schème factoriel suivant : Groupe (2) X Sexe (2). Lorsqu’un instrument a été
utilisé plusieurs fois au cours de l’étude, des test t pairés ont été menés afin de
comparer les différents temps de mesure. Ceci a permis de déterminer si les
symptômes ont augmenté ou diminué avec le temps, et ce peu importe les
conditions expérimentales. Suite aux tests t, les ANCOVA et MANCOVA ont été
utilisées afin de déterminer si les changements au niveau des symptômes
![Page 57: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/57.jpg)
43
pouvaient être attribués au programme d’intervention. L’utilisation des analyses
de covariance a permis de contrôler pour les différences qui étaient présentes
initialement entre les participants. Ce type d’analyse a été utilisé afin d’éliminer
les biais de sélection et d’obtenir une idée plus précise et moins biaisées de l’effet
de groupe.
Lorsqu’un instrument a été utilisé pour la première fois lors du temps 4,
les ANOVA et MANOVA ont été utilisées, dépendamment de la nature de
l’instrument. Les postulats de base des analyses statistiques ont été vérifiés et
sont respectés (normalités de distribution, pentes de régression, homogénéité des
variances, indépendance, etc.). Le tableau 8 présente les moyennes et les écart
types pour chacune des mesures remplies par l’enfant au 14. Le tableau 9
présente les moyennes et les écart-types pour chacune des mesures remplies par
les parents au T4.
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44
Tableau $
Moyenne et écart-type des mesures remplies par l’enfant lors dit suivieffectué après 4 à 6 ans
Expérimental a Contrôle b
Écart- Écart-Instruments de mesure Moyenne Moyennetype type
CMA$ 9,72 6,61 12,87 5,89
SCAS 50,50 12,57 51,07 10,92
CDI 9,91 8,98 12,33 8,48
QCAP - mère
Soin 13,86 5,05 14,42 5,18
Autonomie 19,67 1,91 17,43 3,13
Punition 20,52 2,68 19,21 2,83
QCAP - père
Soin 10,29 4,81 8,38 6,28
Autonomie 19,00 4,79 15,77 6,04
Punition 21,10 2,68 19,00 5,08
CBCL
anxiété I dépression 4,50 3,60 6,80 4,16
retrait / dépression 3,32 2,86 4,00 2,30
comportements délinquants 6,41 4,71 5,80 3,26
plaintes somatiques 4,09 3,60 3,73 3,60
comportements agressifs 7,18 3,96 8,53 5,04
problèmes sociaux 3,41 2,56 4,07 2,91
problèmes de la pensée 4,91 3,21 5,00 2,85
problèmes d’attention 6,64 2,84 6,33 2,69an =23. b11 15
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45
Tableau 9Moyenne et écart-type des mesures remplies par le parent tors du suivieffectué après 4 à 6 ans
Expérimental a Contrôle b
Écart- ÉcartInstruments de mesure Moyenne Moyenne
type -type
QCAP - mère
Soin 15,32 3,64 15,93 4,84
Autonomie 17,14 3,47 14,64 4,16
Punition 20,45 2,15 18,86 2,41
CBCL
anxiété / dépression 4,74 4,35 4,60 3,20
retrait I dépression 3,39 3,15 2,93 2,40
comportements délinquants 3,65 4,10 3,87 3,44
plaintes somatiques 3,00 3,12 2,07 1,67
comportements agressifs 5,30 4,37 6,60 5,37
problèmes sociaux 2,48 2,47 2,80 2,18
problèmes de la pensée 2,43 2,44 3,27 2,74
problèmes d’attention 4,56 3,74 5,53 3,09a11 23b =15.
Symptômes d’anxiété. Des analyses ont été menées afin de déterminer si
les enfants ayant participé au programme d’intervention ont toujours des
symptômes d’anxiété moins élevés que les enfants du groupe contrôle. Pour le
RCMAS, des test t pairés montrent que l’anxiété de tous les enfants a diminué au
fil du temps et ce, peu importe qu’ils aient ou non suivi le programme.
L’ANCOVA sur le score global ne démontre aucun effet significatif ni pour
l’interaction ni pour le groupe. Toutefois, l’ANCOVA montre un effet sexe,
F(1,32) =4,76,p < ,05, les filles ayant obtenu des scores supérieurs à ceux des
![Page 60: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/60.jpg)
46
garçons. La MANCOVA montre aussi un effet sexe sur l’échelle
d’inquiétude/sensibilité, F(1,32) =5,24,p < ,05 et sur l’échelle de concentration,
F(1 ,32) =4.,p < ,05, les filles ayant obtenu des scores plus élevés que les garçons
pour les deux échelles. En ce qui concerne le SCAS, l’ANOVA sur le score
global ne montre aucun effet. La MANOVA sur les échelles montrent un effet
marginal du sexe F(4,30) =2,3O,p < ,08, les filles ayant obtenu un score plus
élevé de phobie sociale que les garçons. La MANOVA sur l’échelle d’anxiété du
CBCL - enfant et du CBCL - parent ne montre aucun effet. Ces résultats ne
démontrent donc aucun effet à long terme statistiquement significatif du
programme Super l’écureuil sur la diminution des symptômes d’anxiété, la
première hypothèse étant par conséquent infirmée. L’ampleur de l’effet du
programme a été calculé pour chacun des instrument de mesure (CMAS, cl =
1,26; SCA$, d =0,17 et CBCL-enfant, d =1,17; CBCL-parent, d =-0,07).
Symptômes de troubles externalisés. Afin de déterminer si les enfants
ayant pris part au programme d’intervention ont encore aujourd’hui des
symptômes reliés aux troubles extemalisés moins élevés que les enfants du
groupe contrôle, des analyses ont été menées pour la version enfant et la version
parent du CBCL. La MANOVA sur les échelles de troubles externalisés ne
montre aucun effet ni pour le CBCL-enfant, ni pour le CBCL-parent.
Contrairement à la seconde hypothèse, ces résultats ne permettent pas de
confirmer la diminution à long terme des symptômes de troubles extemalisés.
L’ampleur de l’effet du programme a été calculé pour les échelles de troubles
externalisés du CBCL-enfant (comportements délinquants, cl = 0,31;
![Page 61: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/61.jpg)
47
comportements agressifs, d = 0,64) et du CBCL-parent (comportements
délinquants, d =0,11; comportements agressifs, d =0,59).
Symptômes de dépression. Des analyses ont été menées afin de déterminer
si les enfants ayant reçu l’intervention ont encore des symptômes reliés à la
dépression moins élevés que les enfants du groupe contrôle, tel qu’observé lors de
l’étude de suivi ayant eu lieu après un an. Pour le CDI, une série de test t pairés
montrent que la dépression des enfants diminue avec le temps et ce, peu importe
qu’ils aient ou non reçu l’intervention. L’ANCOVA ne démontre aucun effet
significatif ni pour l’interaction ni pour le groupe. L’effet sexe s’est avéré
significatif, F( 1,32) =4,81 ,p <,05, les filles ayant obtenu des scores supérieurs à
ceux des garçons. La MANOVA sur l’échelle de dépression du CBCL - enfant et
du CBCL - parent ne montre aucun effet. Selon ces résultats, les effets positifs du
programme d’intervention sur les symptômes de dépression observés lors du suivi
après un an ne se maintiendraient pas à long terme, infirmant ainsi la troisième
hypothèse. L’ampleur de l’effet du programme a été calculé pour le CDI (d=O,82)
et pour l’échelle retrait / dépression du CBCL-enfant (d = 0,42) et du CBCL
parent (d =- 0,28).
Autonomie. Des analyses de variance ont été menées afin d’évaluer si les
parents ayant bénéficié du programme d’intervention ont toujours une plus grande
tendance à encourager l’autonomie de leur enfant, tel que démontré lors du suivi
réalisé après un an. Une série de test t pairés a démontré que les scores sur
l’échelle d’autonomie du QCAP ont augmenté au fil du temps, et ce peu importe
si les parents ont participé à l’intervention ou non. Le QCAP ne possède pas
![Page 62: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/62.jpg)
48
d’échelle globale et requiert ainsi que l’analyse de covariance soit menée pour
chacune des trois échelles. Pour le QCAP (enfant-mère), 1 ‘ANCOVA sur l’échelle
d’autonomie montre un effet marginal pour le groupe, F(1 ,30) = 3,7O,p < ,06.
Les enfants du groupe expérimental rapportent que leur mère leur laisse plus
d’autonomie que les mères du groupe contrôle. Pour le QCAP (enfant-père),
1’ANCOVA sur l’échelle d’autonomie montre un effet marginal pour le groupe,
F( 1,29) =3,6l,p <,07. Les enfants du groupe expérimental rapportent que leur
père leur laisse plus d’autonomie que les pères du groupe contrôle. Pour le QCAP
(parent-enfant), l’ANCOVA sur l’échelle d’autonomie montre un effet pour le
groupe, F(1,31) =4,38,p < ,05 et un effet principal pour le sexe, F(1,31) =6,44,
p < ,05. Les parents du groupe expérimental rapportent qu’ils laissent plus
d’autonomie à leurs enfants que les parents du groupe contrôle, ce qui permet de
confirmer la quatrième hypothèse. L’ampleur de l’effet du programme a été
calculé pour le QCAP enfant-mère (autonomie, d=1 ,42), pour le QCAP enfant-
père (autonomie, d4 ,39) et pour le QCAP mère-enfant (autonomie, d=1 ,28).
Punition. Afin de déterminer si les parents ayant pris part à l’intervention
ont moins souvent recours aux punitions que les parents du groupe contrôle, des
analyses ont été menées sur l’échelle de punition des différentes versions du
QCAP. Une série de test t pairés montre que l’utilisation de la punition a diminué
à travers le temps, et ce peu importe si les parents ont reçu l’intervention ou non.
Pour le QCAP (enfant-mère) L’ANCOVA concernant l’échelle de punition ne
montre aucun effet. Pour le QCAP (enfant-père) l’ANCOVA pour l’échelle de
punition ne montre aucun effet. L’ANCOVA sur l’échelle de punition du QCAP
![Page 63: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/63.jpg)
49
(parent-enfant) ne montre pas d èffet principal mais montre un effet d’interaction
Groupe X Sexe, F( 1,31) = 5,01, p < ,05. La figure 1 montre que dans le groupe
expérimental, les parents des filles donnent moins de punitions que les parents
des garçons, alors que dans le groupe contrôle, on observe l’effet contraire. Il est
à noter qu’un score plus élevé à l’échelle de punition du QCAP témoigne d’un
recours moins fréquent aux punitions. Ces résultats ne permettent donc pas de
confirmer la cinquième hypothèse. L’ampleur de l’effet du programme a été
calculé pour le QCAP enfant-mère (punition, d=O,7), pour le QCAP enfant-père
(punition, d=1,07) et pour le QCAP mère-enfant (punition, d=1,05).
20
D-<15oo
10 •Garçons
g ElFilles
0—
Expérimental Contrôle
Sexe et groupe des enfants
Figure 1. Nombre de punitions selon le sexe de l’enfant et le groupe à l’étude
Discussion
L’objectif principal de cette étude était de déterminer les effets à long
terme d’un programme cognitivo-comportemental dans la prévention des troubles
anxieux chez les enfants. De façon générale, les résultats ont démontré que les
![Page 64: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/64.jpg)
50
différences entre les deux groupes présentes lors du suivi effectué après un an ne
se sont pas maintenues sur une période de 4 à 6 ans suivant l’intervention.
Toutefois, même si les résultats ne sont pas statistiquement significatifs, ont peut
observer une tendance, selon laquelle les enfants ayant participé à l’intervention
présentent moins de symptômes d’anxiété, de troubles externalisés et de
dépression que ceux faisant partie du groupe contrôle. Effectivement, le calcul de
la taille de l’effet permet de constater l’importance du traitement malgré
l’absence d’une différence statistiquement significative entre les deux groupes.
Par exemple, le calcul de la taille de l’effet pour le CMA$ et pour l’échelle
d’anxiété du CBCL semble démontrer que le programme a eu un effet d’une
importance considérable sur les participants en ce qui concerne la diminution de
leurs symptômes d’anxiété. De plus, la taille de l’effet pour les échelles de
troubles extemalisés du CBCL et pour le CDI rapporte des effets modérés du
programme sur les symptômes de ceux qui y ont participé.
En ce qui concerne l’effet de l’intervention sur les parents, il n’y aurait
pas de différence entre les deux groupes par rapport à la quantité de soins et de
punitions accordés à l’enfant, contrairement aux résultats obtenus lors du premier
suivi. Cependant, les parents qui ont participé à l’intervention seraient plus
enclins à encourager l’autonomie chez leurs enfants que ceux du groupe contrôle.
Ces résultats positifs sur les pratiques parentales avaient été observés lors du suivi
après un an et se maintiendraient à plus long terme. La taille de l’effet pour
l’échelle de punition du QCAP nous montre des effets positifs du programme qui
ont une importance considérable sur l’amélioration des pratiques parentales des
![Page 65: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/65.jpg)
51
participants. Par conséquent, nous constatons que, malgré l’absence de résultats
statistiquement significatifs concernant la plupart des variables, il est tout de
même possible de penser que le programme a eu des effets importants au plan
clinique.
Les résultats positifs concernant l’autonomie sont en lien avec la vaste
littérature qui décrit l’importance des pratiques parentales dans le développement
et dans le traitement des troubles anxieux chez les enfants et les adolescents. Tel
que mentionné précédemment, plusieurs études ont démontré une association
entre la surprotection et le contrôle parental et le développement des troubles
anxieux chez les enfants (Dadds, et al., 1996; Dadds, & Roth, 2001; Dumas,
1999; Krohne, & Hock, 1991; Mash, & Barkley, 2002; Rapee, 1997; Siqueland,
et al., 1996; Turgeon, & Brousseau, 2000). Les comportements de contrôle ou de
surprotection chez les parents empêchent généralement le développement de
l’autonomie de leurs enfants (Dadds, et al., 1996; Rapee, 1997). Ce type de
pratiques parentales incite l’enfant à se méfier du monde environnant et à le
percevoir comme étant dangereux. La surprotection diminue aussi les
opportunités d’apprentissage lors de situations plus difficiles et a un impact
négatif sur la capacité à faire face aux situations anxiogènes (Rapee, 1997). Ces
résultats démontrent que le volet d’intervention auprès des parents du programme
Super l’écureuil a eu comme effet de les encourager à favoriser l’autonomie de
leurs enfants. En d’autres termes, l’intervention a permis de diminuer la
surprotection et le contrôle parental parmi le groupe ayant bénéficié de
1 ‘intervention.
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52
Cependant, bien que les pratiques parentales se soient améliorées à l’aide
du programme, cette amélioration ne semble pas avoir eu d’impact sur la
diminution des symptômes d’anxiété chez les enfants. Ces résultats pourraient
être en partie expliqués par le fait qu’en vieillissant, les enfants passent de moins
en moins de temps en compagnie des adultes. À l’adolescence, les jeunes sont
plus souvent avec leur groupe d’amis qu’avec leurs parents, qui ont de moins en
moins d’occasion d’influencer le développement de leur enfant. (Berndt, 1996).
Étant donné qu’à cet âge les amis jouent un rôle important dans la vie des
adolescents et que les enfants anxieux ont de la difficulté à se faire des amis, il
pourrait être important d’inclure au programme un volet concernant la
socialisation avec les pairs afin d’observer des effets durables (Rapee, et al.,
2000). Ainsi, les enfants souffrant de problèmes d’anxiété bénéficieraient
davantage de l’influence positive des amis sur le développement de l’autonomie
et des processus de résolution de problèmes (Rubin, Bukowsld, & Parker, 1998).
De plus, la présence d’amis leur permettrait d’affronter de manière plus
constructive les nouveaux défis et les différentes formes de stress (ex. divorce des
parents) (Bagwell, Newcomb, & Bukowsld, 1998). Le programme FRIENDS est
un exemple de programme de prévention qui met l’emphase sur le soutien et
l’apprentissage par les pairs. Les enfants sont encouragés à se faire des amis et à
construire leur réseau social, et les parents sont incités à faciliter les relations
d’amitié de leur enfant. Lors des évaluations post-intervention, les participants
dans les groupes d’intervention ont rapporté moins de symptômes d’anxiété que
les membres du groupe contrôle (Barrett, & Tumer, 2001; Lowry-Webster, et al.,
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53
2001). Il n’y a toutefois pas encore d’étude permettant de connaître les effets à
long terme de l’implication des pairs dans le traitement des troubles anxieux.
L’absence de différence entre les groupes peut être attribuée en partie au
faible nombre de participants. En effet, des calculs de puissance a posteriori
montrent que la puissance des analyses varient entre 5% et 32% selon les
instruments, ce qui est bien en dessous du seuil acceptable de 20%. Ainsi, une
faible puissance statistique augmente les risques d’erreur de type II, soit de ne pas
détecter un effet significatif alors qu’il en existe réellement un. Comme l’erreur
de type II apparaît en fonction de la taille de l’échantillon, un plus grand nombre
de participants aurait peut-être permis de déceler une différence significative
entre les deux groupes. En effet, le nombre de participants qui aurait été
nécessaire pour obtenir une puissance statistique de 80% a été calculé pour les
principaux instruments (CMAS, n=140; CDI, nt20; CBCL, n=00). Il est
possible de constater que l’échantillon de cette étude était trop restreint pour
permettre d’éviter les erreurs de type II.
De plus, certains instruments de mesure ont dû être changés depuis le
temps 1, ce qui a peut-être diminué les chances de détecter une différence entre
les deux groupes à l’étude. Entre autres, l’entrevue diagnostique (DI$C) utilisée
lors des temps de mesure précédents a été éliminée lors du temps 4 pour des
raisons pratiques. Ainsi, il serait possible de penser que l’utilisation d’une
entrevue diagnostique aurait permis de détecter des effets du programme à long
terme.
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54
Par ailleurs, tous les questionnaires utilisés pour cette étude étaient auto-
administrés, sans la présence du chercheur. Ce type de questionnaire comporte
certains désavantages pouvant influencer les réponses des participants. En
premier lieu, il est probable qu’en l’absence du chercheur, les participants prêtent
moins d’attention à certaines questions, ou encore, comme ce fut le cas dans la
présente étude, qu’ils omettent de répondre à quelques questions. Deuxièmement,
il arrive que les questions soient mal interprétées ou mal comprises, sans que les
participants aient la possibilité de poser des questions pour éclaircir leurs
interrogations. Troisièmement, le choix des réponses est souvent limité et les gens
sont contraints de sélectionner l’option qui se rapproche le plus de leur propre
expérience sans pour autant qu’elle ne reflète exactement leur situation.
Finalement, les réponses ouvertes dans les questionnaires auto-administrés sont
généralement moins élaborées que lors des entrevues car il est plus exigeant pour
les participants de formuler leurs réponses par écrit (Mayer, & Ouellet, 1991).
Dans la présente étude, la plupart des questions ouvertes ont été répondues très
brièvement ou sont demeurées sans réponse.
Il semble aussi important de considérer les caractéristiques initiales de
l’échantillon afin d’expliquer l’absence de différence entre les deux groupes.
Comme il s’agit d’un programme de prévention secondaire, l’échantillon initial
ne présentait pas beaucoup de variabilité. En effet, les enfants sélectionnés pour
participer au programme présentaient soit quelques symptômes d’anxiété ou un
diagnostic de troubles anxieux léger. Par conséquent, les scores d’anxiété étaient
relativement bas dès le début du projet. De plus en plus d’études tendent à
![Page 69: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/69.jpg)
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démontrer que les programmes de prévention seraient plus efficaces auprès des
enfants les plus à risque (Vitaro, 2000). Par exemple, les résultats de l’étude de
Dadds, et al., (1997) suggèrent que les enfants présentant quelques symptômes
d’anxiété retirent moins d’avantages à long terme du traitement que les enfants
qui présentent un diagnostic de trouble anxieux moyen à léger. Il est alors
probable de penser, compte tenu de la composition du groupe expérimental, que
les enfants n’ont pas bénéficié de l’intervention autant que s’ils avaient été plus
sévèrement atteints.
Bien que les analyses en fonction du maintien ou de l’abandon de la
participation ont démontré que les deux groupes étaient similaires sur la plupart
des variables socio-démographiques, il a été noté que les gens ayant le plus
consulté un professionnel pour des raisons de santé mentale sont plus nombreux à
avoir abandonné lors du suivi. De plus, des analyses menées en fonction du
maintien!abandon de la participation sur les échelles de troubles intemalisés du
DI$C ont démontré que les enfants qui avaient davantage de symptômes ou de
diagnostics de troubles intemalisés au temps 3 sont plus nombreux à avoir
abandonné lors du temps 4. Ces résultats suggèrent que les familles dont les
enfants présentaient le plus de difficultés n’ont pas participé au suivi après 4 à 6
ans. Par conséquent, les enfants qui ont été évalués dans cette étude sont ceux qui
étaient le moins à risque, donc probablement ceux qui ont bénéficié le moins de
l’intervention.
Il existe plusieurs autres raisons qui pourraient expliquer partiellement
l’absence de différence entre les deux groupes. Par exemple, très peu d’études
![Page 70: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/70.jpg)
56
concernant le traitement et la prévention des troubles anxieux chez les enfants ont
fait l’objet d’un suivi à long terme (au-delà d’un an). La plupart des études de
suivi qui ont eu lieu plus d’un an après l’intervention et qui démontrent des
résultats positifs n’ont pas de groupe de comparaison, étant donné que le
traitement a été administré au groupe contrôle selon le principe de la liste
d’attente. Pour cette raison, il est difficile de différencier l’effet de maturation de
l’effet du programme. En effet, Last, et al., (1996) ont démontré que les
symptômes d’anxiété avaient tendance à diminuer naturellement avec le temps.
Selon leur hypothèse, les problèmes d’anxiété atteindraient un sommet vers la fin
de l’école primaire, et une proportion des enfants réussirait à surmonter leur
anxiété lors du passage à l’adolescence. Cette hypothèse pourrait donc expliquer
les résultats positifs des études de suivi dépourvues d’un groupe de comparaison.
De plus, elle concorde avec les résultats de notre étude qui démontrent que
l’anxiété des enfants a diminué au fil du temps et ce, peu importe leur groupe
d’appartenance.
Implications cliniques et recherchesfutures
Les résultats de cette étude soulignent l’importance d’impliquer les
parents dans la prévention des troubles anxieux chez les enfants et les
adolescents. En effet, comme les pratiques parentales sont grandement associées
au développement et au maintien des troubles d’anxiété, il importe d’inclure un
volet parental dans les programmes de prévention secondaire. Bien que
l’amélioration des pratiques parentales dans le groupe expérimental ne semble pas
avoir eu d’effet sur la diminution des symptômes d’anxiété des enfants, les
![Page 71: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/71.jpg)
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résultats de cette étude démontrent que le contenu et les modalités du programme
ont été efficaces pour faire diminuer à long terme la surprotection et le contrôle
parental. Il serait donc possible d’envisager que le volet parental de ce
programme serve d’inspiration pour les programmes futurs visant la prévention
des troubles anxieux chez les enfants et les adolescents.
Toutefois, il semblerait nécessaire de mettre en application ce type de
programme à un âge plus précoce, étant donné que l’influence des pratiques
parentales semble plus importante chez les enfants plus jeunes. À l’âge
préscolaire, les parents sont constamment impliqués auprès de leurs enfants et une
intervention à cet âge permettrait aux parents de développer des aptitudes à
conserver tout au long du développement de l’enfant. De plus, il a été démontré
que plus les enfants sont jeunes, plus il est facile de modifier leurs
comportements et leurs cognitions. Une intervention au préscolaire permettrait
ainsi à l’enfant d’acquérir plus rapidement les compétences nécessaires pour faire
face à son anxiété avant l’entrée à l’école primaire, ce qui faciliterait son
intégration (Hirshfeld-Becker, & Biederman, 2002). Plusieurs études, datant de
plusieurs années et concernant le traitement des phobies spécifiques chez les
enfants se sont attardées à une clientèle âgée entre 3 et 6 ans (Bandura, Grusec, &
Menlove, 1967; Hill, Liebert, & Mott, 196$; Kuroda, 1969; Mann, & Rosenthal,
1969; $heslow, Bondy, & Nelson, 1983). La plupart de ces études ont démontré
une diminution significative des comportements phobiques suite à une
intervention de type cognitivo-comportementale incluant un volet familial
(Ollendick, & King, 1998). Il serait donc intéressant de mettre plus d’emphase sur
![Page 72: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/72.jpg)
5$
les programmes de prévention s’adressant à de jeunes enfants afin d’en connaître
les effets sur les autres types de troubles anxieux.
Tel que mentionné, plusieurs sources d’erreur peuvent avoir influencé les
résultats de cette étude. Il pourrait être intéressant de faire passer une entrevue
diagnostique à tous les participants du suivi afin de bien déterminer les effets à
long terme du programme. De plus, il semblerait important de vérifier l’intégrité
de l’intervention à partir des données de mise en oeuvre récoltées lors de
l’administration du programme. Cette analyse de la mise en oeuvre permettrait de
déterminer quels facteurs sont nécessaires pour maintenir les effets à long terme
des programmes. Finalement, il serait intéressant que de plus amples recherches
sur la prévention des troubles anxieux s ‘attardent sur les effets à long terme des
programmes et sur les facteurs qui influencent le maintien des effets de
l’intervention.
![Page 73: (i ? /, 3 1](https://reader035.fdocuments.fr/reader035/viewer/2022062513/62b20e6c190fb04ed55b5854/html5/thumbnails/73.jpg)
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