HIVER 2004 - Cyclo-Camping … · Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Sénégal (p.18)...

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CYCLO -CAMPING INTERNATIONAL - AUTOMNE 2004 1 N°93 - Trimestriel 3,05 c HIVER 2004 www.cci.asso.fr Photo : Serge Rousseau

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - AUTOMNE 2004

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Allemagne,Luxembourg (p.8)

Florence Boisseau

Québec (p.25)Defiadiaquebec

Sénégal, Mali,Burkina (p.14)

Kristelle Savoye

Espagne, Maroc,Sahara Occidental,

Mauritanie, Sénégal (p.18)Maud et Matthieu Ceruti

O Ù A L L E R D A N S C E T T E R E V U E ?

Ukraine,Moldavie (p.4)Bruno Koper

Malte (p.12)Corto Ferchese

Brésil (p.24)Virginie Tattuet Sébastien Rambor

Slovaquie (p.11)Gérard Terrolle

Appel à projetsNous lançons un appel à projets

pour donner une vie au vélo que Nathalie venait juste de s'acheter,et que ses parents nous ont donné.

ConditionsAvoir une taille compatible avec le vélo

(1,60 à 1,70 m)

Voyager avec sur les routes de France,d'Europe ou du monde.

Envoyer mensuellement une carte postaledes régions ou pays traversés.

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Le juryChantal Fournier,Véronique et Gérard Bour,Jean-Luc Maréchal.

Date limite de dépôt des projetsSamedi 30 avril 2005

Adresse de dépôtChantal Fournier :12, rue Keufer - hall 3 - 75013 Paris.

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POUR LES PROCHAINES REVUES : Les textes et les photosdestinés au n° 95 (Été 2005) devront être parvenus avant finmars (disquette Word appréciée pour Mac ou PC).

DATES DE PARUTION DE LA REVUE : fin janvier, mi-avril,mi-juin, mi-octobre.

N ° 9 3 - H i v e r 2 0 0 4

Édito4 D’Ukraine en Moldavie

Bruno Koper

8 Un petit tour en Allemagneet au LuxembourgFlorence Boisseau

11 La quinzaine CCIen SlovaquieGérard Terrolle

12 Vélo MalteseCorto Ferchese

14 Kristelle en AfriqueKristelle Savoye

17 Biblio-cyclePhilippe Orgebin

18 Le Cyclotourde Maud et Matthieu Ceruti

23 Nathalie voyage dans nos coeurs

24 Nouvellesdes cyclo-voyageurs

25 Revue des sites

26 Vie de l’association

26 Les petites annonces

27 Les Quinzaines CCIpour l’été 2005

sommaire

es tours du monde à vélo seraient-ils la der-nière panacée de l'aventure ? Si l'on en croît lesnouveaux websites ainsi que toutes les informa-tions qui nous sont parvenues ces derniers mois ilsemble que cette manière de partir à la découvertedu monde ait la faveur des modernes aventuriers.

Peu de ces derniers savent que le CCI existe,loin de là, et s'ils ont une vague information surnotre activité elle tient plus au pianotage sur le Webqu'à une réelle connaissance de l'association. Maisqu'à cela ne tienne, car là n'est pas le principal. Cequi rassemble tous ces "tour-du-mondistes-véloci-pédiques" c'est l'idée qu'ils ont eue que ce moyende transport écologique, non polluant, valorisant ladécouverte par l'effort, etc., était un incroyablemoyen de contact avec les populations des paystraversés car il permettait de disposer de ce tempsnécessaire à la connaissance, au regard curieux, aurespect de l'autre et de sa différence et qu'enretour, à travers la curiosité, il engendrait la recon-naissance. Un échange à valeur égale en somme.

Le tour du monde à vélo est à la mode ? tantmieux. Et si de tels trajets ne sont pas à la portéede tous, disponibilité et engagement profession-nel ou familial ayant leurs propres contingences,le voyage à vélo dans sa plus simple acceptationest un moyen privilégié de rencontrer l'autre, dedécouvrir son pays, sa contrée, sa culture, sou-vent de nouer des amitiés. Et point n'est besoind'aller loin dans ces cas là, comme il n'est pas nonplus nécessaire d'être un sportif de haut niveaupour pratiquer le tourisme à vélo.

Alors tour du monde ou tour du canton à vélo ?Peu importe la formule choisie car dans le fond ellespoursuivent le même objectif : jeter un oeil curieuxsur ce qui nous entoure sans oublier que les beauxpaysages ne seraient rien sans les hommes qui lesfaçonnent que ce soit en les travaillant ou en lesprotégeant. Normandie ou Atacama, Berry ouThaïlande qu'importe. L'aventure ne se compte pasen kilomètres mais en coups de coeurs.

Alors bon voyage à tous ceux qui vont partir, etcourage à ceux qui hésitent encore à faire le premierpas. Comme on dit, il n'y a que celui là qui coûte. Etsurtout n'oubliez pas d'en faire profiter ceux quipour le moment ne sont pas encore partis. Envoyez-nous de vos nouvelles. Prenez la plume pour racon-ter vos voyages. Nous sommes tous en attente.

Bonne année 2005.

Robert de Rudder

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On pourrait croireà première vue

que ce ne sont pasdes destinations intéressantes

pour qui serait en quêted'aventure et d'inédit.

On aurait tort.

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UKRAINE

ROUMANIE

BULGARIE

POLOGNE

SLOV.

HONG.

BIÉLORUSSIE RUSSIE

KievTchernobyl

Kharkov

Sébastopol

OdessaChisinau

Lvov

EUROPE de L’EST

D’Ukraineen Moldavie

RÉCIT DE VOYAGE

Certes ces deux pays de grandeuret d'importance historiques etgéographiques inégales qui seréveillent doucement d'unlong sommeil dans les bras

(de fer) du grand frère soviétique n'atti-rent l'éventuel touriste par aucune publi-cité. On chercherait en vain dans la pres-se des annonces ou des promesses van-tant l'infini des plaines d'Ukraine ou lefolklore des danses moldaves. On n'entrouvera pas. L'information est pauvre,les guides sont rares et à ma connais-sance il n'en existe pas en français. Lesdeux pays que l'histoire a enchaînésdans un destin commun restent doncdans l'ombre des voisins mieux éclairés,plus ouverts et davantage engagés dansla conquête de l' Europe.

Cachés derrière l'arc des Carpates, àl'abri des remuants candidats à l'UnionEuropéenne, l'Ukraine et la Moldavies'ouvrent timidement au tourisme ; lesvisas ne sont pas difficiles à obtenir et levoyageur occidental une fois sur placese trouve en territoire inexploré etpresque vierge. L'infrastructure touris-tique et hôtelière est vétuste et parci-monieuse. Il faut accepter dans les peti-tes villes les conditions spartiates desdouches sans eau chaude, une TV ennoir et blanc, des sanitaires douteux,des téléphones sourds et des repas sansbeurre. Mais part-on en Ukraine ou enMoldavie pour savourer le confortdouillet des hôtels internationaux 4 étoi-les ? Gageons cependant qu'à l'imaged'un véritable explorateur qui osera

UkraineSuperficie : 603 700 km2

Population : 52,1 millions d’h.Capitale : KievMonnaie : Hryvnya (UAH) égal à100 kopiyok (singulier : kopiyka)

MoldavieSuperficie : 33700 km2

Population : 4,4 millions d’h.Capitale : ChisinauMonnaie : le Leu Moldave (MDL),Lei au pluriel

MOLDAVIEMOLDAVIE

Chisinau

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rompre la barrière des peurs, le visi-teur courageux et curieux parcourantces terres posera un regard étonnésur un autre coin exotique del'Europe et s'ouvrira en même tempsaux réflexions perplexes.

L'Ukraine souffre des déboires subispar ses voisins

On me déconseilla de me lancerdans une randonnée cyclotouristiqueen solitaire dans ces deux pays. C'estque l'Ukraine souffre des déboiressubis par ses voisins qui projettent surelle des malédictions que la réalité quej'ai vécue ne m'a jamais confirmé bienqu'à nous, voyageurs occidentaux, cespays apparaissent comme des états envoie de déliquescence dirigés à labaguette par des dictateurs à la tête derégimes liberticides.

Une fois la frontière polonaise passéeà Medyka, on ne change pas seulementde pays, de paysage, de langue, d'alpha-bet : on change d'époque ! L'alchimie dutemps relatif nous projette dans unpassé que l'Occident a évacué depuislongtemps par des révolutions indus-trielles et technologiques. Mais qu'il estdoux pourtant de pédaler dans un décorchampêtre qu'on imaginait uniquementdans les films de propagande soviétiquesur les "lendemains qui chantent".Ayant vécu jadis non loin de ces régionsje retrouve aussitôt le parfum d'une nos-talgie que je croyais perdue à jamais aufond de ma mémoire.

Pédalant sur les routes ukrainiennesil faut s'habituer au nouveau décor. Leparc automobile date et certaines voitu-res, camions, tracteurs ou bus pour-raient facilement figurer chez nous dansun musée des transports. Les gloires del'industrie automobile soviétique cra-chent des embruns d'essence brute, malraffinée et, dans un nuage de pollutionau plomb, achèvent leur existence glo-rieuse en ronflant, toussotant et pétara-dant dès qu'une montée apparaît à l'ho-rizon. Il m'arrive même dans les côtesde doubler un vieux camion fatigué etrapiécé qui a certainement connu lepetit père des peuples (sic). Pas besoinde klaxonner car on entend les ZIS,ZIL, ZIM et autres Pobieda à des kilo-mètres à la ronde. La conduite des

Ukrainiens est cependant d'une grandeprudence, encore un (faux) mythe quidisparaît. Est-ce la présence d'un cyclosolitaire qui sollicite leur prudence et lesfait ralentir à mon approche ? Possiblecar durant trois semaines et 1100 kilo-mètres de bitume je n'ai pas rencontréd'autre touriste pédalant. Cependant laprésence au bord des routes de croix,plaques et de chapelles avec des photossépia d'outre-tombe, de gerbes, de cor-beilles et de bouquets - funestes tracesdes accidents passés - contredit curieu-sement mon impression première. Leurnombre étonne certes mais c'est lamémoire fleurie des survivants quiimpressionne.

Le paysage est doux et velouté Aucune aspérité géologique, aucu-

ne violence tellurique n'irrite l'œil quise pose langoureusement sur lesondulations infinies des champs oùpâturent les maigres bovins. Les villa-ges assoupis au bord des cours d'eausont noyés dans l'épaisse verdure desvergers aux fruits multiples et derriè-re les palissades décorées aux portailsbariolés se cache la petite maisonentourée d'un potager et d'une basse-cour caquetante. Je constate que leschiens ukrainiens sont passifs et

m'observent sans manifester unequelconque agressivité ; en revancheles oies, canards, moutons, chèvres,vaches et chevaux ne respectent pastoujours le code de la route et sespriorités m'obligeant à une vigilancepermanente. L'état des routes n'estpas parfait, c'est vrai. Le revêtementde goudron que le soleil liquéfie couleen rigoles, éclabousse et se colle auxpneus. Quand aux nids de poule, ilsont souvent la taille de nids d'aiglesou de cigognes et le slalom est le che-min le plus sûr pour éviter la chute.

Je passe plusieurs nuits dans lespresbytères, hôte surprise des parois-ses polonaises à Sambir, Stryj,Stanislawow et Zaleszczki, toujoursaccueilli avec curiosité, cordialité etgénérosité par des prêtres missionnai-res venus de la Pologne voisine.

Comment oublier que les collinessubcarpatiques d'Ukraine aujourd'hui sicalmes et si douces furent envahies partant de peuples guerriers qui ont livrétant de batailles ? Comment oublierqu'elles furent pendant des siècles uneterre polonaise mythique appelée"Kresy" et dont le souvenir survit aufond de la mémoire collective desPolonais ? Évoquer cette terre perdueaux extraordinaires églises baroques et

Photo : Bruno KoperBruno KOPER

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aux fastueuses demeures seigneurialesc'est réveiller un passé récent dont l'hé-roïsme, le labeur et la prospérité consti-tuent l'ossature de la nostalgie que rienn'a pu encore effacer. L'œuvre civilisa-trice des colons polonais a laissé destraces que le temps n'a pu effacer. Lesroutes, les chemins de fer, les églises, lescimetières, les arts et la culture, noms deville, lieux-dits, villages, même les riviè-res et les montagnes sont des rappelsconstants de la présence polonaise.

L'accueil de la population locale a étéextraordinaire. Pour le cyclo-randonneurayant entendu, avant son départ, des hor-reurs sur les mœurs ukrainiennes et ayantété averti de tous les dangers qui l'atten-daient, il lui a fallu rapidement changerd'avis et remettre dans ses sacoches les apriori négatifs si facilement et incons-ciemment colportés. Je n'ai effectivement

jamais vu ou ressenti un quelconquesoupçon d'agressivité ou d'hostilité.Chaque fois que je m'arrêtais pour solli-citer un renseignement je rencontrais sol-licitude et disponibilité. Certes la curiosi-té titillait les badauds, le vélo était auscul-té avec envie, on commentait l'itinéraire,on admirait l'équipement, mais jamais jene fus l'objet de sollicitations douteuses.

La MoldavieLa Moldavie m'accueillit avec le

retour du soleil et… un médecinrecherchant sur moi la présence éven-tuelle des germes de la pneumonie aty-pique. À ma question de savoir pour-quoi tant de précautions le préposé auservice d'hygiène me répondit avecsérieux que c'était une précaution"contre tout" ! Vraiment tout ? Malaria,Sida, MST, Tuberculose, Cancer ? Oui,

tout, m'affirme-t-il sans rire et avec l'iné-branlable certitude du fonctionnaire desdouanes qu'il était.

La frontière que rien n'annonce n'apas changé le paysage. C'est le même vertprofond qui peint les collines ; ce sont lesmêmes cours d'eau sinueux des rivièresparesseuses. Ici comme en Ukraine lesvaches et les chevaux broutent tranquille-ment dans les pâturages en friche ou surles bas-côtés de la route ; les oies, din-dons et chèvres provoquent les voituresen campant au beau milieu de la chausséetandis qu'au loin s'étalent les champs infi-nis de tournesol. En Bukovine, près deProut, les coteaux couverts de vignoblesmal entretenus produisent un vin qu'onjuge ici supérieur au vin français !… Lesroutes bordées de noyers, cerisiers, pom-miers et poiriers donnent l'impression devoyager dans un verger.

La petite république de Moldavie estcoriace. Pour se faire une place au soleildes Etats indépendants elle a bousculél'histoire, déclenché une guerre fratricideet surtout passablement agacé ses voi-sins. Et si la Roumanie semble accepterles caprices libertaires de sa petite cousi-ne une partie du pays regarde de l'autrecôté, vers le Dniestr et la Russie.

En Moldavie l'influence de laPologne disparaît, remplacée par celle dela Roumanie. L'architecture égalementchange de style. Le baroque polychromede la Galicie et de la Podolie cède laplace au néo-classicisme Viennois revupar un œil orthodoxe. Briceni, Balti,

Les vaches et les chevaux broutent tranquillementdans les pâturages en friche ou sur les bas-côtés de la route.

Photo : Bruno Koper

«Dieu est partout sur cette terre ukrainienne»

Au bord de la route on trouve nombre de chapelles, de croix, de calvaires tousrichement peints, sculptés et décorés de banderoles, de fleurs, de cocardeset de fanions aux couleurs locales, nationales et vaticanes devant lesquels

personne n'ose passer sans se signer, même l'automobiliste… Dieu est partout surcette terre ukrainienne et à chaque départ on n'oublie jamais de me donner un"que Dieu te protège". L'Ukraine de l'Ouest - celle que je traverse - est en proie àune intense reconstitution de son patrimoine religieux. À présent, le plus petitvillage s'enorgueillit de plusieurs églises flambantes ou en construction. Si l'égli-se catholique, plus discrète, reste la plus ancienne et la plus solide, les multiplesfractions orthodoxes ou uniates se battent pour séduire les âmes paysannes tou-jours croyantes mais quelque peu déboussolées par l'embarras du choix.

Photo : Gilles Baron

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Orhei, Causeni sont des villes protégéespar la quiétude et l'innocence provincia-les. La capitale, Chisinau, épate par sagrandeur, son urbanisme moderne etson dynamisme.

150 kilomètres plus au sud, ce serales retrouvailles avec l'Ukraine et lafameuse "steppe d'Akerman" chantéepar le poète polonais A. Mickiewicz. Cesera Bilgorod dont l'immense forteresseturque nichée sur un promontoirerocheux surveille les eaux de la laguneocre du Dniestr, ouvrant sur la mernoire. Rues et maisons de cette vieillecité fondée par les Grecs sont en décré-pitude totale mais la torpeur méridiona-le, l'ombre rare et le parfum marin gom-ment les tracas routiers du cycliste perdudans cette ville fantôme.

Odessa et LvovLe mystère d’Odessa, qui n'a que

deux siècles d'existence, se cache parmiles innombrables colonnades des palaiset résidences princières aux boursouflu-res baroques et aux façades usées der-

rière leurs couleurs pastel. Aucun tou-riste n'échappe aux attractions localescomme les escaliers Potemkine, ainsinommés après le tournage du célèbrefilm "Le cuirassé Potemkine" parEisenstein ou encore la statue du Ducde Richelieu bâtisseur de cette cité cos-mopolite. On s'étonne devant la riches-se de l'opéra viennois pour finir, épuisésur le "paseo" du boulevard maritime.Odessa envoûte et surprend.L'ambiance méridionale rend heureux.On oublie le vélo, la pluie, l'effort. On segave de glaces, de pirojkis, pelmenis etblintchikis ; on sirote un kvass et onassiste dans la moiteur de la nuit auxmultiples concerts en plein-air.

Lvov est d'une autre naturequ'Odessa. Ici, le poids de l'histoire sefait sentir. L'influence croisée des cultu-res diverses venues de partout a multi-plié les richesses et diversifié le patri-moine artistique de la cité. Le baroquerègne en maître et se retrouve à chaquecoin de rue, sur les façades des multipleséglises de rites différents, sur les fron-

tons des palaces, sur les hôtels particu-liers des anciennes familles aristocra-tiques polonaises. Même l'Opéra cons-truit plus récemment par les Autrichienss'accorde au paysage ambiant par le pana-che de son image sculptée. Hélas, lesvicissitudes de l'histoire récente n'ontpas épargné la ville qui se meurt lente-ment dans l'indifférence des pouvoirspublics. Les pavés se disjoignent, les cré-pis s'effritent, les sculptures s'abîment etsi le pouvoir de fascination reste entier,Lvov attend avec impatience une résur-rection pour retrouver l'éclat et le rangqui furent jadis les siens.

J'ai quitté l'Ukraine avec la certitudeque l'inédit est à nos portes et qu'il n'estpas indispensable de regarder bien loinpour voir de près ce qui n'attend qu'uncoup d'œil…et de pédales !

Bruno KOPERe-mail : [email protected]

nb : ce texte a été rédigé en août 2003.Les événements tout récents qui ont agitél'Ukraine donnent un éclairage particulierau récit de Bruno Koper.

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EUROPE

RÉCIT DE VOYAGE

Unpetit tour

en Allemagneet au Luxembourg

LE COIN DU CYCLO-FAMILIAL

Cette année, une nouveauté :on part avec un tandem

prêté par des amiset fait sur mesure

pour un adulte et un enfant.

Pierre a juste le temps, laveille du départ, de bri-coler deux cales en bois,qu'il fixe sur les pédalespour les rehausser.Jaouen, notre benjaminde 5 ans grimpe donc sur

la selle derrière papa, lui qui était habi-tué à la remorque et qui ne sait pasencore bien faire du vélo tout seul !Mais malgré les cales, notre nouveaucycliste (il a le cuissard… et tout !) a lespieds qui touchent à peine les pédales !

La chaleur est au rendez-vous ; nousdémarrons de Strasbourg et longeons lecanal de la Marne au Rhin. Le canal,c'est bien, c'est plat, mais c'est rapide-ment… monotone et les enfants posentles sempiternelles questions : « c'estencore loin ? », « il reste combiende km ? », « où se trouve le camping ? »Nous répondons comme toujours assezlaconiquement… je suis rassurée, nosenfants n'ont pas changé ! Tiens, surpri-se, des touristes nous photographient,enfin surtout le tandem (et cela énerveJaouen) : des Russes, des Allemands etmême des Coréens.

Titouan, 8ans et demi et Aymeric,11 ans ritualisent leur début de par-cours en actionnant leur Klaxon… tousles kilomètres !

Jaouen joue à l'acrobateEssayez de vous asseoir sur le côté,

les fesses de travers ! Le résultat ne sefait pas attendre… Jaouen tombe dutandem ! Il pose aussi ses pieds sur leguidon et les bras sur le monticule d'af-faires amarrées sur le porte-bagagesarrière… et il tient comme cela en équi-libre ! Sa petite tête qui dépasse des sacsnous fait bien rire ! Mais il y a mieux, ilréussit à s'endormir… au volant ! Noséclats de voix heureusement leréveillent.

Est-ce dû à l'agencement des saco-ches, fait différemment avec le tandem,en tout cas nous donnons notre premiercoup de pédale le matin, entre 10 h et10 h 15 ; un progrès par rapport aux

Photo : Florence Boisseau

Titouan, 8 ans et demi et Aymeric, 11 ans, accompagnés de Florence.

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années passées ! Nous pouvons ainsirouler 25 à 30 km avant de pique-niquer.

Nous campons chaque soir dans deslieux différents, mais pour satisfaire nosenfants, nous nous « posons » deuxjours à Langatte, en Lorraine. Le pland'eau de Stock offre un lieu de baigna-de et de plage propice à la détente etaux jeux. Pendant ce temps, Pierre etmoi partons à Sarrebourg faire les cour-ses… en stop ! Ça marche très bien, àl'aller comme au retour. Les vélos (et lesmollets !) ont bien le droit de se reposertout de même !

Après avoir visité Saverne ; joliepetite ville alsacienne aux maisonssculptées et décorées, nous traversonsune partie de la Lorraine… pas trèsjolie (pardon aux Lorrains). Les villagessont tristes et désolés. Par contre, lavisite du carreau Wendel, ancienneexploitation minière, est très intéressan-te. Cette houillère a été fermée en 1984et offrait à tout le bassin lorrain unvaste réservoir d'emplois. Les mines decharbon ont joué un rôle économiqueet social très important, tout le mondeavait sa place, les veuves n'étaient pasoubliées et la solidarité n'était pas unvain mot entre le patronat et lesouvriers. On visite donc la salle des« pendus » ; pièce où étaient accrochésles vêtements des mineurs lorsqu'ilsallaient dans les douches. Un des touris-tes du groupe est lui-même un ancienmineur et son témoignage enrichit lespropos de notre guide. Moi par contre,je traduis ses explications en anglais…pour deux écossais !

Nous laissons la mine et son charbonet retrouvons la canicule dehors. Ducoup nous nous arrêtons déguster uneglace, juste avant la frontière allemande.Seul un pont sépare les deux pays.

Le long du canal des Houillèreset du canal de la Saar

Nous croisons beaucoup d'Alle-mands à vélo le long du canal desHouillères et du canal de la Saar quenous suivons jusqu'à Trier. EnAllemagne, nous retrouvons avecplaisir le respect de l'automobilistepour le cycliste, les campings propres,la charcuterie et… les bonnes glacespas chères !

Troisième ville en « S » : Saarlouis.Cette ville, fondée par Louis XIV gardeles murs de fortifications qui entou-raient la ville à l'époque des combatsavec les Prussiens. Nous regardons lescasemates, transformées maintenant enune enfilade de restaurants.

Un grand marché attire nos papilles etce midi, ce sera poulet rôti tout chaud et…fraises !

Au camping de Saarlouis, les sanitai-res sont certes très agréables, il y amême des plantes vertes ! mais le prixaussi est… royal, digne du fondateurfrançais ! Et comme la pièce-cuisineferme à 20 h (on se demande bienpourquoi ?), et bien nous sommes« obligés » de laver notre vaisselle…dans les sanitaires !

Grand rassemblement de voituresArrivés à Merzig, on apprend que la

ville va vivre pendant quelques jours aurythme du grand rassemblement de voi-

tures Volkswagen. Les voitures sontexposées au regard des promeneurs etdes fans, vitres et portières largementouvertes, néons et phares allumés,décors de peinture originaux et variés etmusique tonitruante dans chaque voitu-re. Un petit tour le soir, lorsque lesenfants sont endormis dans les tentes,nous permet de voir les « tatoueurs » àl'action. À la demande du client, ils gra-vent un décor de sérigraphie sur unevitre, un capot, une portière, sous lalumière d'un gros spot qui éclaire leurtravail. Les dessins proposés sont pré-sentés sur des panneaux, apposés cont-re le camion du décorateur, et on peutchoisir un « Bugs Bunny », un « Titi » ouun poisson… L'ambiance est calme,mais les packs de bière font évidem-ment partie de la fête !

Dans le centre ville, les animationsde rue, jonglerie, clownerie, magie etsketches rassemblent les badauds etles… cyclotouristes que nous sommes.

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Photo : Florence Boisseau

Jaouen (5 ans) sur le tandem, longeant le canal des Houillères et celui de la Saar.

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C'est une petite halte bien sympathiqueque nous faisons dans cette bourgade etqui se termine par un repas dans unepizzeria. Des comédiens font leurnuméro devant le restaurant et fontbien rire nos enfants assis aux premiè-res loges… heureusement les gestespriment sur la parole !

Nous reprenons la route… Tiens,un écureuil sort d'une haie et traverse lapiste cyclable. L'autre jour, c'étaientdeux petites biches qui nous ont fait leplaisir de sautiller à côté de nous.

Après un arrêt jeux, les enfants sontsales comme des charbonniers et lasueur colle à la peau. Mais le temps segâte et un orage éclate. Nous enfilonsvite nos ponchos et Jaouen étrenne lepetit poncho offert par le club publici-taire « Rick et Rok » du magasinAuchan. Adrien, lui, se hâte vite d'ôterce «truc » qui le gêne pour rouler !

Trier, lieu le plus au nordde notre périple

Le lendemain, nous entrons dans laville de Trier ; lieu le plus au nord denotre périple. Un japonais nous prendtous en photo devant une magnifiquefontaine sculptée qui représente d'an-ciens métiers. Nous suivons le flot detouristes et arrivons sur la grande placeoù est bâtie la « Porta nigra » (portenoire). Cette grande tour noire vertica-le, vieille de 2000 ans, marquait autre-fois l'entrée de la ville et nous garonsnos vélos sous son porche.

Notre équipage ne passe pas inaperçuet je surprends les commentaires par-fois apitoyés des gens à l'égard desenfants, chargés. Nos deux aînés por-tent chacun leurs effets personnels enplus de leur duvet et de leur isolateur etTitouan a uniquement ces derniers.Tous trois sont ravis d'avoir la sacocheguidon à l'avant, qui engrange toujoursau fur et à mesure des kilomètres,cailloux, grains et épis de blé, papiers,bâtons et autres trésors… ! Ils s'arrête-raient bien dans chaque champ pourglaner un petit bout de récolte !

La Moselle sépare l'Allemagne duLuxembourg et nous changeons decôté. Le Luxembourg nous offre despistes et routes désertées par les cyclis-tes, plus personne ne nous klaxonne

pour nous doubler. Il faut dire que nousabordons les côtes… Les Allemandssont-ils moins sportifs ?

À chaque croisement, le mot poteletest inscrit par terre sur la piste etindique la présence de trois poteaux surle bitume. Titouan fait l'expérience deles côtoyer d'un peu trop près et ilfonce dedans… juste un bobo !

Piquer par une abeille !En revanche, il se fait piquer par une

abeille pendant un petit-déjeuner parterre. Nous partageons aussi souventnotre repas du matin avec les guêpes,particulièrement gourmandes cetteannée, que le miel et la confiture attirentaussitôt. La main de notre petit garçonenfle comme un gant de boxe.Heureusement, une crème à base decortisone résorbe l'œdème rapidement.

Les champs de maïs ont remplacéles champs de blé, il fait très chaud.Tout à coup, boum… Titouan tombede son vélo… plus de peur que de mal !

Au détour d'un chemin, nous remar-quons une affichette fixée sur le murd'une maison luxembourgeoise : lespropriétaires proposent aux cyclistes depassage de s'approvisionner en eau etmettent à leur disposition une pompe àair. On sonne… personne ! tant pis, onremplit nos 10 gourdes, c'est sympaquand même !

Plus loin, Pierre a du mal à repérer labonne direction, c'est mal indiqué, noussommes obligés de rebrousser chemin

en pleine descente. Engagés plus loindans un autre chemin, un agriculteur fortcomplaisant nous fait encore faire demi-tour, bref une heure de perdue ! Ouf,nous reprenons enfin la bonne route !

Pour la première fois, nous allonscoucher dans un lit en dur, à l'aubergede jeunesse de Luxembourg. Elle esttoute neuve, toute moderne, construitedans la ville basse. Nous détonons unpeu sur la clientèle, plutôt jeune, styleroutard sac à dos…

Luxembourg,une ville séparée en deux

Dans la partie basse subsistent lesmurs d'édification qui ont servi de for-tifications au Moyen-Age. La ville audépart était bâtie sur le rocher du Bock,vaste mur naturel truffé de galeries(23 km de réseaux) qui ont servi desiège pendant les semaines d'occupa-tion de la ville. Au cours des siècles, lesconquistadores espagnols, les Françaissous Louis XVI et Vauban, lesAutrichiens ont agrandi les fortifica-tions et ont ceint la ville de trois mursd'enceinte. C'est dire combienLuxembourg était bien protégé ! Noussuivons à pied le circuit culturel Wenzelqui nous emmène à la découverte deces murs chargés d'histoire et des dia-poramas nous expliquent ces différen-tes périodes de fondations. L'accès à laville «moderne» se fait par un ascen-seur. Arrivés en haut, des ensembles decuivre attirent nos pas et nos oreilles.Nous nous mêlons aux nombreux tou-ristes pour écouter.

Nous quittons Luxembourg en sui-vant l'Alzette, sur une piste cyclable trèsombragée à cette heure matinale ; larivière scintille de mille feux sous l'éclatdu soleil, c'est très joli.

Plus tard nous pénétrons enFrance et finissons notre périple àThionville, au terme de 510 km. Lapluie est là… il est temps d'allerrechercher la voiture et Pierre partavec Adrien en train jusqu'àStrasbourg.

En avril 2005, une nouvelleGrande aventure nous attend…l'Amérique Latine !

Florence [email protected]

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epuis trois jours, il pleut surla Slovaquie et les CCIstesfinissent par être sérieuse-

ment "imbibés". Toutefois, ce jeudimatin le moral remonte, et pour cause :d'abord la nuit a été psychologiquementréparatrice, chez l'habitant, à Myto (lecamping du lieu ayant été transformé enterrain de golf). La route descend agréa-blement la vallée du Hron ce qui est làégalement d'un effet positif sur lemoral ; ensuite les gourmands ont faitprovision de fromage artisanal de bre-bis puis de viennoiseries typiquementslovaques dans de petites boutiques dubord de route et enfin et surtout, lapluie a cessé et la grisaille commence àse déchirer.

Nous traversons Lucatin (prononcerLoutchatine) quand monsieur Soleil sedécide enfin à pointer le bout de sonnez. Viviane et moi repérons illico le

coin propice pour un "petit" déballage :le quai enherbé de la gare. Personnedans le secteur : impeccable pour toutprésenter aux rayons de ce cher soleil.

Nicole qui arrive décide elle aussi defaire sécher son matériel. Puis Jean etMartine, Philippe, François et d'autresencore. Bref, on se croirait bientôt dansun déballage de marché aux puces. Ons'occupe en cassant la croûte, comme ilse doit. Photos et plaisanteries, instantde bonheur collectif. On s'aperçoit àpeine de l'arrivée de quelques habitantsdu village qui se fraient un passage pours'approcher des rails et se planter sur lebord du quai, imperturbables ; ils ne ledisent pas mais sûr qu'ils le pensent :vraiment pas gênés, ces étrangers !

Et là, tout d'un coup, c'est la grossefrayeur pour une brave dame slovaquequi vient d'ouvrir le hall de la gare (unebicoque que l'on croyait abandonnée

depuis des lustres !) C'est François quise fait aborder… mais il ne comprendrien. Il m'appelle au secours. Et je per-çois subitement le désarroi de la Chefde Gare ! Elle croit que nous désironsprendre le train qui va arriver d'uneseconde à l'autre et s'affole devant l'éta-lement du matériel, toiles de tentes etvélos y compris. Pour charger tout ça, ilfaudrait bien un bon quart d'heure etl'arrêt réglementaire n'est que de deuxminutes. Elle imagine déjà le pire avecce chemin de fer à voie unique et lesconvois qui ne se croisent pas n'impor-te où ni surtout pas à n'importe quelmoment. Il va falloir modifier le plan decirculation… téléphoner d'urgence…bref, tout chambouler à cause de cesidiots d'étrangers.

Quand je lui annonce que nous n'a-vons pas du tout l'intention de poursui-vre notre voyage avec le train, je voisson visage se transformer comme si ellevenait de gagner le gros lot ; elle seretient pour ne pas m'embrasser sur labouche (geste traditionnel très usité,marque de reconnaissance et d'amitié)et repart, le cœur allégé, refermer sonbureau à double tour.

Fin de l'épisode. Que d'émotions !

Gérard TERROLLE

11CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

OÙ L'ON REPARLE DE

la

Quinzaine CCIen Slovaquie

Le quai de la gareencombré par un «petit» déballage :

pas gênés, ces étrangers !

D

EUROPE

SOUVENIRS CCIstes

Photo : Ph. Brasseur

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

12

Vélo Maltese

EUROPE

COMPTE RENDU DE VOYAGE

Une île au soleil

Pour changer du "tourdumondisme" à vélo,

parlons un peud'une destination

proche, susceptibled'intéresserla majorité

des cyclo-voyageursque nous sommes:

Malte.

Malte, celle des preux etchastes Chevaliers, moines-guerriers de l'Ordre deSaint-Jean (d'Acre je sup-pose) qui ont choisi de se

poser à Malte après s'être faits expulserde la Terre Sainte. Archipel au large de laSicile, presque équidistant de celle-ci, dela Tunisie et de la Libye, 350 km2. Àpeine le dixième de la surface d'undépartement français. Plus grande dis-tance par la route : 40 km, 50 km enincluant la deuxième île. Vous vousdites : se payer un aller-retour par avionà environ 300-350 € (quoiqu'on arrive àtrouver parfois à 250) pour rouler peut-être deux jours, pas vraiment rentable.

Je vous rassure : on peut rouler cinqou six jours sans s'ennuyer et il fautmême bien compter deux jours de visite

dans la capitale. Bref, Malte est le lieuidéal pour passer une semaine les vols àbas prix le permettant aisément. Onpeut même rester plus longtemps carMalte (en fait, l'île de Malte et l'île deGozo) est un pays-musée à ciel ouvertqui a su mettre en valeur son patrimoinehistorique, culturel et religieux. Après larésistance lors du Grand Siège, ce paysest devenu une sorte de vitrine de larésistance aux Turcs (et aux musulmans,l'histoire bégaye…). Et une vitrine, ça sesoigne, ça s'embellit. Visiblement, lesMaltais ont gardé cette attitude saufpour les petites routes où l'on cahotesans retenue, comme en Irlande…

J'étais persuadé que ces îlotsrocailleux, sans forêt hormis le petitbois présidentiel, sans rivière, maisondes courants d'air, devaient être mono-

Photo : Frédérick Ferchaux

En janvier 2004,pas une goutte de pluie

n'a mouillé mon poncho.

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tones à parcourir. C'est compter sans ladissémination des curiosités touris-tiques à travers tous les recoins, dispo-sées à la façon d'un rallye. Je soupçonneles Maltais d'avoir semé les églises, sitespréhistoriques, falaises et citadelles d'a-près une modélisation numérique réali-sée par un super-calculateur, afin d'êtrecertains que les touristes visiteraienttous les endroits au lieu de se contenterde la ville fortifiée de La Valette.

N’allez pas à Maltepour ne contempler que les paysages

Certes, dans les sud et ouest dechaque île, il y a notamment de super-bes falaises (plus sur Gozo que surMalte). Par contre, il faut impérieuse-ment perdre du temps dans les villageset leurs monumentales églises aux allu-res de cathédrales, les édifices histo-riques, les musées modernes et ludiques(spectacles audiovisuels, musées decire), mais aussi très informatifs ouriches, c'est parfait.

C'est encore plus parfait de visiterMalte hors du plein été : malgré levent fréquent, il y fait alors bien chaudcar on est à la latitude comprise entreTunis et Jerba. Et puis bien sûr, c'esttrès touristique ; ça l'est certes toutel'année mais la différence est notablelorsqu'on se rend à Malte en dehorsdes pointes estivales. Le mieux est devenir dans les périodes intermédiaires,mars à mai et mi-septembre à novem-bre car l'hiver, normalement doux et

pluvieux, peut être aussi une bonnesaison. En janvier 2004, j'ai bénéficiéde 7 jours de soleil, pas une goutte depluie n'a mouillé le poncho. On peutaussi s'y baigner et pratiquer la plon-gée sous-marine dans des eaux limpi-des ; même à la Valette, on y voit lefond de la mer.

Vous pouvez laisser votre matérielde camping chez vous. Le camping estinterdit, et pratiquement peu d'espacess'y prêtent (1200 hab/km2, plat, presquepas un arbre, vallons cultivés et domi-nés par les villages environnants…). Parchance, l'hôtellerie reste à prix aborda-ble (il existe encore des hôtels à 10 € lanuit), surtout hors saison, sans oublierl'excellente Auberge de Jeunessed'Hibernia, à Sliema dans la banlieuenord de La Valette (5-6 €).

Pour circuler sur l’île,le vélo n’est pas indispensable

Les distances ne sont pas gigan-tesques, et il y a un réseau de bus denseet très efficace (qui ne prennent pas lesvélos). D'autant plus qu'il n'est pasnécessairement aisé, depuis La Valette,de visiter confortablement l'île deGozo dans la journée (55-60 km rienque pour atteindre le ponton du ferry).Cela dit, la liberté de rouler où l'onveut, s'arrêter quand l'on veut, etc. n'apas de prix. Et puis les bus ont leurscircuits centrés sur les capitales respec-tives des deux îles, ce qui ne facilite pasle "fouinage" touristique.

Comment y aller ?Si l'avion est un moyen commode

d'accéder à Malte il existe d'autres pos-sibilités toute l'année par voie maritimedepuis l'Italie, les plus adaptées étantdepuis la Sicile (attention toutefois, deGênes et Salerne les ferries font géné-ralement un crochet par Tunis ce quirallonge sérieusement la traversée). Lebateau est une solution qui ne revientpas vraiment moins cher (sauf si vousvous rendez de France en Sicile à vélo),mais c'est vraiment agréable d'aborderune île par la mer et puis l'arrivée àMalte, entre les fortifications de part etd'autre du Grand Port, est un grandmoment. Le plus pratique est la liaisonrapide tri-hebdomadaire (mardi - jeudi-samedi) depuis Pozzallo, à 60 km ausud-ouest de Syracuse (il y a des trainsSiracusa-Pozzallo, plus ou moins encorrespondance avec l'un des deuxtrains de nuit Torino-Siracusa).Sicile+Malte, ça peut faire un bon sujetde voyage pour 3 ou 4 semaines, avecun parcours Messina (crochet vers leStromboli)-Etna-Taormina-Catania-Siracusa-Pozzallo, puis un AR à envi-ron 110 € toutes taxes comprises (avecvélo) vers Malte, puis Pozzallo-Agrigente-Palermo. La carte d'identitésuffit, un passeport c'est mieux.L'anglais est parlé partout, pas de pro-blème sanitaire, l'eau est fiable (eau demer dessalée).

Corto FERCHESECourriel : [email protected]

13CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

Je soupçonne les Maltais d'avoir semé églises, sites préhistoriques,falaises et citadelles afin d'être certains que les touristesne se contenteraient pas de visiter la ville fortifiée de La Valette.

Photo : Frédérick Ferchaux

Photo : Frédérick Ferchaux

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AFRIQUE de L’OUEST

CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

14

imanche 26 septembre 2004.Après 80 h de train, me voilaà Bamako. Je loge chez desamis français, le temps deprolonger mon visa. Je par-tirai ensuite pour 500 km

dans la brousse à la rencontre deThibaut qui est en mission à Dembella(ville faisant de la coopération décentra-lisée avec Pontcharra).

Les heures de train ont été inou-bliables. La locomotive tombe trèsrégulièrement en panne, les wagonsdéraillent, les arrêts sont très longs ;mais ça permet de magnifiques ren-contres. Par exemple un reporterargentin qui passe sa vie à sillonnernotre planète ; une fanfare suisse quidonne une série de concerts enAfrique et qui nous a fait le cadeaud'un concert improvisé lors d'un arrêtde 15 h dans une gare ; et, bien sûr, desSénégalais, des Maliens...

En pédalant dans Bamako et sesenvirons, il m’apparaît que les conditionsde vie sont plus dures qu'au Sénégal. Lesécoles reprennent lundi et ce matin j'aiacheté sur le marché quelques manuels

scolaires. Sympas les programmes desciences ou d'éducation civique sur com-ment tenir une maison, comment laverle sol, que faire en cas de rougeole, depiqure de serpents, etc.

La brousse malienne5 octobre 2004 - Je suis actuelle-

ment dans la brousse malienne, loinde toute borne Internet, loin de l'élec-tricité. C’est un retour aux sources oùl'on vit au rythme du soleil et puise son

eau au puits.Calme et quiétu-de très apprécia-bles après lacohue de la ville.

Il m'a fallu troisjours (365 km)

de vélo pour parvenirà Dembella (commune rurale

faisant de la coopération décentrali-sée avec Pontcharra). J’ai découvert lademande d'hospitalité, la peur desserpents et joui de la liberté de péda-ler. Après quelques jours de repos, jeprendrai le chemin du mythique PaysDogon, au nord du Mali.

Le Pays Dogon et le tourisme21 octobre 2004 - Voilà quelques

temps que je ne vous ai pas écrit : letemps d'avancer sur les routes malien-nes, le temps d'avancer sur ma route…

Mon dernier mail collectif date deDembella, ce petit village de brousse. J'aiensuite rejoint Sikasso en vélo. J'y ai passéquelques jours au contact d'écoles (quid'ailleurs cherchent des correspondantsfrançais), avant de prendre le bus pour

RÉCIT DE VOYAGE

Kristelle Savoye, 25 ans,professeur des écoles,à quitté la France (l’Isère)au mois de septembredernier pour le Sénégal,le Mali et la Mauritanie.Après un bref séjouren France, elle est repar-tie à la mi-décembreen Amérique Latineet y restera jusqu’au moisde mai de cette annéepour traverser le Chili,l’Argentine, la Bolivieet le Brésil.

Photo : Kristelle Savoye

SÉNÉGAL

MAURITANIE

GUINÉE

GHANABÉNIN

NIGER

COTE D’IV.

ALG.SAHARA

OCCI.

BamakoSikasso

Bobo-D.

Mopti Ouahigouya

Ouaga

Dakar

BURKINABURKINA

MALIMALI

SÉNÉGAL

Suite du journald’un voyage de trois mois

en Afriquede l’ouest

Kristelle en Afrique

D

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Mopti. 24 h de bus au lieu des 8 prévues :le bus a été arrêté par les gendarmes. ÀMopti j’ai séjourné chez un ami malien,Siaka. Il travaille pour le conseil générald'Ille et Vilaine qui fait de la coopérationdécentralisée avec ce coin du Mali. J'ai puprofiter de ses missions en 4x4 pour accé-der à la brousse ensablée et au PaysDogon, inaccessible en vélo. Nous étionsaux portes du désert où règnent les hom-mes en bleu et apparaissent les chameaux.

Quant au Pays Dogon si mythique ilme laisse un sentiment mitigé. C'est certesmagnifique (et j'y reviendrai en touriste,accompagnée d'amis, dans les années àvenir) : la falaise, les villages perchés, lestombeaux dans la falaise, etc. Seulementce coin est inondé par un flot touristiqueet perd totalement de son authenticité. Lesenfants Dogon harcèlent pour demander :"donne moi bic et/ou cadeau". J'ai étéméchante avec ces enfants agressifs,parce qu’ils voulaient, par exemple, vio-

lemment arracher mes bouteilles d'eau ;je me demande quelle génération nousconstruisons sur le tourisme…

Je poursuis maintenant ma routepour le Burkina. Je ne sais pas encoregérer mes journées et les kilomètres carici la chaleur est torride ; le vent brûle lapeau et rend l'air irrespirable. De 10 hà 16 h, rouler signifie attraper une insola-tion (je les accumule en ce moment) et jepars donc avec le lever du soleil à 4 h 30.

Je vous réécrirai sûrement deOuagadougou, où je dois retrouvermon oncle et ma tante pour quelquesjours de vélo en commun.

La liberté de pédaler seuledans la nature

8 novembre 2004 - Voilà près de3 semaines, me semble t-il, que je nevous ai pas écrit, mais de nouveaux tex-tes et photos ont agrémenté le site. Letemps passe si vite, en Afrique c’est unenotion si différente de celle que nousconnaissons… et les journées sont tou-jours plus belles les unes que les autres(jusqu'où est-ce possible ?).

Depuis mes dernières nouvelles deMopti au Mali, j'ai enchaîné sans relacheles km jusqu'à Ouagadougou, la capitaledu Burkina Faso. Ce rythme, quelquesjours de vélo à fond (140 km/j) puisquelques jours de pause, me convientfinalement très bien.

J'ai aimé cette liberté de pédalerseule dans la nature, croisant plus dedromadaires que d'hommes. J'ai mesuréle danger d'une telle solitude si jamaisun problème technique survenait, maiscomme j'ai ma bonne étoile avec moi,rien ne m'arrive ! J'ai aimé passer lafrontière, j’ai ressenti quelque chose de

très fort, de différent dès mon entrée auBurkina. J'ai maudit la chaleur qui medonne des insolations, l'harmattan quiforcément souffle toujours à contre-sens et les pistes souvent ensablées…

Je me suis arrêtée une journée àOuahigouya, ville faisant de la coopéra-tion décentralisée avec Chambéry(retrouver un peu de chez soi à l'autrebout du monde !). J'y ai visité une mater-nelle mise en place par une associationde femmes très dynamiques et l'associa-tion ECLA qui récolte des vélos autourde Chambéry (il y a même des ramassa-ges à Pontcharra pour ceux que cela inté-resse) et les retape pour la population.

Le Pays des Hommes IntègresJe suis arrivée à Ouagadougou depuis

10 jours. Après mon vécu difficile de laviolence de Bamako, j'appréhendais unpeu de retrouver une capitale. Mais à l'i-mage de ce pays (qui signifie "Pays desHommes Intègres") elle est bien pluscalme, peuplée de vélos et de mobs (bonil reste la pollution). Après l'enchaîne-ment des km et la fatigue physique, plusdûe à la chaleur qu'aux distances, j'aidécidé de rester quelques jours dans lamaison de Michèle, une Française mer-veilleuse qui m'avait contactée par e-mail(voir le site). Je vadrouille dans cette villequi me plait, vois le Tour du Faso etdécouvre, à travers le théatre et le ciné-ma, la culture burkinabaise très dévelop-pée. Je fais des rencontres toutes plusbelles les unes que les autres…

J'ai retrouvé mon oncle et ma tantepour leurs premiers pas et coups de

15CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

«4 h de discussion, de palabre pouravoir le droit d'embarquer “Ruyiam”dans le train et le stocker avec soin dansun wagon. Mais à Bamako j’ai dû patien-ter 3 h à la douane pour le récupérer.Comme j'attendais dans un coin, le chefde gare et ses collègues m'ont invitée àmanger avec eux. Grand privilège pourune femme. Donc tous autour d'un platde riz au gras (riz et sauce tomate), àmanger avec la main (droite of course).Magnifique rencontre, magnifique privi-lège d'être une femme seule à vélo.»

« Attente à Tambacounda : un “môme”prend mon guide, qui est en anglais etannonce doucement...»

« J'ai aussi rencontré àla périphérie de Dakar, unNépalais qui fait le tourdu monde à vélo depuis5 ans et pour encore6 ans. Un homme beaude son vécu, de ses ren-contres ; de ces hom-mes qui ont trouvé lasérénité avec eux et lesautres. Magnifique ren-contre. Il m'est apparutel un Petit Prince.»

Photo : Kristelle Savoye

Photo : Kristelle Savoye

Photo : Kristelle Savoye

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

16

pédales sur le sol Africain. Noussommes arrivés hier, ensemble, à BoboDioulasso. Je les laisserai en fin desemaine rentrer sur Ouaga et je pour-suivrai seule dans le sud si la situationen Côte d'Ivoire me le permet.

Je manque de temps, j'ai décidé dene pas aller au Bénin et d’approfondir leBurkina.

Bref retour en Franceavant de repartir pour Santiago

1er décembre 2004 - Je me sens prêteà rentrer en France et enchaîner avecl'Amérique du Sud. Je quitte l'Afrique lecœur plein de ce(ux) que j'ai rencontré(s)mais le regard tourné vers l'horizon. Jeme sens grandie de ces trois mois et saisque Ma Route se poursuit ailleurs.

J'ai longtemps hésité à vous faire partde mes réelles dates de retour, ne sachantpas si je voulais me garder un peu detemps seule. Finalement j'ai envie de par-tager dès ma descente d'avion mon vécuavec vous. Alors voilà ce qu'il en est réel-lement : je décolle de Ouaga le 3 décem-bre, je passe à Dakar avant de repartir enpleine nuit pour atterrir à Lyon same-di 4 décembre… Je repartirai le 13 déc-embre 2004 de Lyon pour Santiago.

Soit une bonne semaine dans mesmontagnes. Le temps de voir mes amis,de préparer mes sacoches pour la suite

en y ajoutant un dictionnaire d'espagnol,d’acheter des vêtements chauds et defaire un bilan de santé pour moi et unerévision mécanique pour “Ruiyam”…

Oui ça va passer vite !Merci à chacun d'avoir fait de ce

rêve un peu fou une réalité magnifiqueet de partager tout cela avec moi.

Kristelle SAVOYELes Peupliers - 38530 PONTCHARRA

e-mail : : [email protected] [email protected]

site : www.ecoledumonde.fr.st

PS : Je suis à la recherche de contactsau Chili, Argentine, Bolivie et toutes vosremarques constructives sur le site sont lesbienvenues !

Rencontredu Randonneuren Rhône-Alpes

Le 26 juin 2005 aura lieu la premièreRencontre Régionale du Randonneuren Rhône-Alpes. Rendez-vous à la

Chapelle de St-Jean-Le-Fromental deDionay (Isère - 3 km de St Antoinel'Abbaye). Accueil à partir de 11 heures -repas tiré du sac. Ballade en pays Antonin.

Renseignements :

Michel de BREBISSON04 76 41 02 12

Denis MASSELON06 21 70 04 72

Création du prix littéraireArtisans-Voyageurs

Paule et Arthur et l'association Artisans-Voyageurs organisent les 21,22 et 23 octobre 2005 une biennale " Le festival Artisans-Voyageursdu Livre et de l'Image de voyage" à Pellouailles-les-vignes dans les

locaux culturels de la Communauté de communes.Cette manifestation ambitionne de devenir le rendez-vous des habi-

tants de la région avec des écrivains et artistes voyageurs avec commeobjectif de faire du récit de voyage un genre littéraire à part entière.

À cette occasion est créé un prix Artisans-Voyageurs. Un comité de lec-ture retiendra un manuscrit de livre de voyage qui sera édité et distribuépar Artisans-Voyageurs.

Les manuscrits ou tapuscrits peuvent être envoyés à :Artisans-Voyageurs

Les Landes - 49170 Saint-Germain-des-Prés.Renseignements au 02 41 48 96 71 ou 06 19 65 39

INFORMATIONS DIVERSES

« J'ai passé la matinée dansune école publique de Bobo. Unemoyenne de 110 enfants par clas-se mais une ambiance très cha-leureuse que je n'avais pas res-sentie au Mali ou au Sénégal,sans soumission. Bon, j'ai quandmême vu une instit frapper vio-lemment une élève à coups debaton. Mais quelle remarquefaire, nous qui nous plaignonsdès 25 élèves par classe… Lesenfants me posent beaucoup dequestions sur la vie en France,sur l'école dans notre pays.»

Photos : Kristelle Savoye

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17CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

Bibliocycle

par Philippe Orgebin

À LIRE

La route des Amériques(Vision d'un tandem en voyage de noces)Par - Emmanuel Béjanin - Béatrice Luzzatto-Béjanin.

Jeunes mariés, Béatrice et Emmanuel Béjanin ont choisi de s'élancer sur la route desAmériques pendant plus d'un an et demi. D'Anchorage, en Alaska, à Ushuaia, en Terre de

Feu, ils ont longé sur 24000 km la côte de l'océan Pacifique, à travers les Rocheuses, la SierraMadre puis la cordillère des Andes. Franchi dix-sept cols à plus de 4000 m. Très beau livre

de 129 pages de photos couleurs et de textes.2001- Éditeur : Transboréal - Prix : 32 €

Balades indiennespar Arlette et Daniel Laprun

Passionnés par la montagne et les ran-données en vélo, après avoir sillonné

nos massifs français, se sont fixés pourobjectif de découvrir le toit du monde, l'Himalaya, ses paysages, ses habitantset leurs cultures. Si leur première tentative n'eut pas la réussite escomptée, ilsont néanmoins découvert un pays, l'Inde. Ils se sont promis d'y revenir. Etc'est à travers quatre voyages successifs, bien différents dans leur contenu,qu'Arlette et Daniel vous font part de leurs rencontres, leurs émotions, leurspetits soucis quotidiens, leurs bonnes adresses aussi.1999 - Edition ACM. 21, lotissement la Roseraie - 67860 Boofzheim284 pages - Prix : 20 €

Cycle Orientalpar Jean-Philippe Martinent

Jean-Philippe nous décrit son passage del'Egypte au Yémen par le Soudan, l'Ethiopie

et Djibouti. Ouvrage très bien écrit, où l'on res-sent l'ambiance de chaque pays traversé. Untexte qui mériterait d'être publié par une mai-son d'édition. Extrait page 30 : «Pourquoi àvélo ? pour moi, la réponse importe moins quela question. Nous sommes notamment partispour rencontrer, discuter, échanger. Dans cetteoptique, le fait que les autochtones nous abor-dent pour nous questionner est justement lapreuve que le choix du vélo était pertinent. Levélo provoque la rencontre. Silencieux et nonpolluant, il donne de nous une image rassu-rante. Il est notre carte de visite, notre com-munication non - verbale, primordiale car elleprécède et conditionne l'échange.»Pour se procurer cette brochure écrire :J. Ph. Martinent - 105, avenue de la Bour-donnais - 75007 Paris2002- Brochure spirale 210x297, 193 pages.Prix : 12 €

Mon tour du mondeà bicyclettepar - Anthony Aubin.

Anthony Aubin voulait assister à lacoupe de monde de football 2002, alors

il est parti à Séoul à vélo… Comme unenfant fugueur ? non… Mais pour réaliserun rêve. Quand il était lycéen, il voulaitdécouvrir l'Australie un pays qui le fascinait,alors Séoul se trouve sur le chemin ! « Une

pierre deux coups». En même temps, il voulait vivre une expérience pourconnaître ses limites, pour découvrir un maximum de pays, rencontrer lesgens et prendre son temps avec l'esprit libre. Le voyage à vélo est vite deve-nu le moyen idéal pour réaliser son rêve. Le 16 septembre 2001, le vélo estprêt et chargé comme il se doit, la préparation physique est nulle. Quelquesjours avant son départ, il a fait seulement un petit aller-retour de 80km,Anthony Aubin 25 ans se dit que l'entraînement se fera sur le tas. Il nousoffre avec générosité et enthousiasme, le récit d'un voyage parmi la diversi-té des cultures et confessions. Après la visite de chaque pays traversé,Anthony Aubin en a fait une conclusion. Ses conclusions sont des informa-tions très précieuses pour tous les voyageurs à vélo.2004- Edition Thelyos - Le Bois Maillard - 61100 La Lande Patry -264 pages avec de nombreuses photos couleur.Prix : 25 € frais d'expédition compris.

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[email protected]

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'est le mercredi 8 mai 2003 quel'idée du projet germe sérieu-sement en nous. Branle-bas decombat, tout le monde sur le

pont, Maud fait déjà la liste de maté-riel et Matthieu regarde les cartes du

monde, le cyclotour a bel et bien com-mencé dans nos têtes.

En Août 2003, nous hésitons sur lemoyen de transport le plus adapté.Nous décidons finalement que le tan-dem serait finalement le moyen le plusapproprié, en effet il y aurait deux foismoins de problèmes techniques, nousne serions pas séparés par "chacun sonrythme" et nous irions plus vite dans lesdescentes. Octobre, nous avons finaliséles fils rouges qui rythmeront notrevoyage : trouver des écoles du bout dumonde, initier un jumelage avec uneécole française, rapporter des dessinsdes enfants de ces écoles ! Nous établis-sons un partenariat avec l'UNICEFpour notre projet.

Début septembre, nous allons rend-re visite aux écoles qui nous suivent afinde leur montrer notre équipée finale !On essaye de tout faire tenir dans notreremorque et dans nos sacoches. C'est dif-

ficile d'expliquer l'état dans lequel noussommes : un mélange d'hyperactivité, dejoie, d'attente, bref un peu de tout !

Ce dimanche 19 septembre 2004,des petites larmes qui coulent et puis degrands sourires. Tous nos amis et notrefamille avaient ressorti leurs vieux vélosde la cave et nous ont suivis sur les pre-miers kilomètres. Le temps est magni-fique, le vent pas trop fort. Nous avons dumal à réaliser que nous sommes partis…

La première frontièreLa frontière espagnole est une réelle

frontière et pas seulement des pointilléssur une carte. À peine passé le tunnel, latempérature a augmenté de 5 degrés. Lepaysage est d'une aridité déconcertante.Nous ne rencontrons plus de villagetous les 5 km comme en France maistous les 50 km ! Nous faisons donc peude rencontres, les voitures nous dou-blant d'un air indifférent.

C’est la plus belle région d'Espagne,ici nous retrouvons une campagne par-semée de petits villages. Les villes sontmagnifiques. Par contre les routes sontde véritables routes de montagne et ilfaut faire monter "Fends La Bise".

Lorsque nous arrivons à Algeciras,nous sommes un peu perdus : c'est unegrosse ville industrielle avec beaucoupde trafic, très sale, une grosse criminali-té, bref ce n'est plus trop l'Andalousie.Un jeune Espagnol vient nous parler, ils'appelle Juan et parle très bien anglais,un miracle : venez chez moi vous yserez en sécurité. C'est ainsi que noussommes accueillis par la famille de Juan,qui habite une maison devant le rocher

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TOUR du MONDE

RÉCIT DE VOYAGE

CyclotourdeMaudetMatthieu

Le

C

Vous pouvez lire l'intégralité de leur récit etvoir leur album photo sur leur site :

http://mondecyclotour.free.fr/courriel : [email protected]

École de Neuvéglise - FrancePhoto : Maud et Matthieu CERUTI

Extraitsdu journal de bord

de Maudet Matthieu Ceruti,

partis de Vulaines (77)

en septembre 2004pour un tour du monde.

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de Gibraltar… Sa famille est trèsaccueillante et nous découvrons l'hospi-talité espagnole et de vrais amis.

Nous sommes sur le point de quitterl'Europe non sans avoir écouté lesrecommandations de Juan et de safamille qui nous disent de nous méfierau Maroc. Mais bon, tout le monde atoujours peur de ses voisins…

Nous arrivons au Maroc via l'encla-ve espagnole de Ceuta. Le douanier s'a-donne à une fouille de la remorque :"qu'est ce qu'il y a là-dedans", "et ça, çasert à quoi ?" (en parlant du panneausolaire), bref, il défait le superbe range-ment auquel Maud s'adonne tous lesmatins. Passage à la deuxième douane,le douanier vérifie que les passeportssont tamponnés, il demande si Maudest ma gazelle, et hop ! il nous souhaitebon voyage !

Le MarocDès le passage de la frontière, de

chaque voiture qui nous double et dechaque camion, des pouces levés sor-tent avec des encouragements et desacclamations, les sourires sont présentssur de nombreux visages et les " SalaamAleykoum " pleuvent. Nous arrivons àMartil dans la banlieue de Tétouan. Là,

nous rencontrons Aziz, passionné devélo qui nous invite chez lui. Nousdécouvrons donc notre première villemarocaine et les thés à la menthe. Aziznous indique aussi une école, danslaquelle nous sommes accueillis à brasouverts. Les institutrices sont très inté-ressées par notre projet. Ici, nous som-mes dans une ancienne école espagnoleet le décor est magnifique, les enfantssont tous en blouse blanche et sont trèssages, les portraits de Mohamed VIsont partout. Nous avons le droit à demagnifiques dessins, malheureusementnous ne pouvons les emmener alorsnous les prenons en photo. Les enfantsnous chantent deux chansons en arabe,ils sont très interrogatifs sur notre voya-ge et certains veulent nous inviter chezeux. L'instituteur traduisait notre projetau fur et à mesure de nos explications etne manquait pas, par la même occasionde faire un exercice de géographie et demathématiques, surtout à la suite d'unequestion "est ce que vous êtes fatiguésde faire autant de vélo ?" Tout de suitel'instituteur démarre sur 14 mois fois30 jours et 20 000 km divisés par lenombre de jours. Nous avons trouvé lesenfants très sages, mais nous avons étéétonnés lorsque la maîtresse nous dit

qu'ils se reposent dans la cour et nejouent pas trop. En partant, le directeurnous demande de dire "Bonjour aumonde entier " sauf aux dirigeantsaméricains !

Les rencontres marocainesLe Maroc est riche en rencontres, il

n'y a pas une journée où nous n'ayonspas fait une rencontre. Pendant notrepassage dans la forêt des singes, nousrencontrons Driss, un marocain qui afait plusieurs fois le tour du monde àvélo et à pied. À Midelt, nous sommesabordés par Morad, un jeune de 17 ans,à vélo. Notre méfiance d'Européens,toujours aux aguets, nous encourage àpasser notre chemin, mais cetteméfiance un jour nous la jetterons auxoubliettes. Morad nous invite sansaucune arrière-pensée à manger et àdormir chez lui dans son adorablefamille berbère. Maud fait la lessiveavec la maman, Louhoun, qui semoque d'elle car elle trouve que Maudne frotte pas assez fort. Nous appre-nons quelques mots de berbère avecZaïd, le père et Latifa, la fille, nous par-tageons tous ensemble le thé berbère.Toutes ces rencontres sont pour nousde véritables cadeaux.

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Ronda - EspagnePhoto : Maud et Matthieu CERUTI

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Notre premier contact avec leSahara est superbe, nous voyons lente-ment se dessiner au loin les dunes del'Erg Chebbi (partie marocaine dugrand Erg occidental d'Algérie).Contrairement à ce que croit la majori-té des gens, le Sahara n'est pas un désertde sable, seul 15 % du désert est consti-tué de dunes de sables (Erg), le resten'est qu'un vaste désert de pierre(Hamada). Maud préfère la montagnecar les points de repère changent.Surtout que ce maudit vent marocain ajuré notre perte, toute la journée, ilnous siffle dans les oreilles en nous bor-nant à une vitesse de 10 km/h sur leplat. C'est rageant. Nous avons beautout essayer, chanter pendant des heu-res, ce vent ne nous lâche pas. Il ne s'ar-rête que le soir alors que nous plantonsla tente, de quoi nous donner envie depédaler la nuit !

Après de nombreux jours en hautemontagne, nous quittons l'Anti-Atlaspar une descente vertigineuse en direc-tion de l'Atlantique. Nous prenonsensuite la nationale en direction duSahara occidental, quel choc ! Nousrencontrons autant de voitures et decamions sur la route pendant une jour-née que pendant trois semaines deMaroc ! À croire que tout le monde vaen Mauritanie. Les camions passent auras de nous et provoquent notre pre-mière chute, sous nos injures ! Nousretrouvons nos sauterelles adorées et

nos routes droites sans fin. Le sud duMaroc est riche en contrastes clima-tiques, il n'est pas rare que le matin ilfasse une chaleur torride car les ventschauds venus du désert (Sirocco) ontsoufflé toute la nuit, ensuite le soir c'estle vent de la mer qui souffle et là il faitplutôt frais. Arrivés sur l'Océan, les pay-sages ressemblent à la Bretagne et il y abeaucoup de villages de pêcheurs, detemps en temps un brouillard épaisrecouvre l'ensemble de la côte et l'on nevoit plus rien.

Nous voici donc arrivés à l'ultimefrontière sud du Maroc. En effet, leSahara occidental n'appartient officiel-lement pas au Maroc et est sous mandatde l'ONU. Nous allons nous engagerdans une contrée hostile peuplée depierres, de sauterelles, de pêcheurs et desoldats et… pauvre en eau potable. Laroute sera difficile et monotone, maisnous espérons pouvoir nous fairetransporter un peu pour rejoindre laMauritanie.

La douane Mauritanienne19 novembre 2004. Passage

de la douane Mauritanienne, unecabane avec deux douaniers aumilieu du désert. En fait il y en aplusieurs : une, pour le tamponsur le passeport, une pour se faireracketter, une pour la taxe d'entrée,une pour la taxe d'avoir un grain debeauté sur le nez. Bref en Afrique, il

faut payer à la frontière. Surtout que leVisa qui coûte normalement 20 eurosnous revient à 50, bonjour le budget !

Nous arrivons à Nouhadibou, capi-tale économique de la Mauritanie, àdéfaut d'une ville nous tombons dansun gigantesque bidonville, les chèvresmangent les poubelles, des carcasses devoiture roulent sur la route, c'est vrai-ment ici le choc de l'Afrique.Nouadhibou est un cul-de-sac situé surune presqu'île. Aucune route ne la relieencore au reste du pays. La seule solu-tion est donc de prendre le train miné-ralier. Le train met 15 heures pour relierNouhadibou à Choum. À la fin duvoyage, on croirait que "Fends La Bise"a passé 50 ans dans un grenier !

Fort SaganeNous nous élançons donc ensuite

pour la piste traversant le massif del'Adrar (les côtes les plus dures jamaismontées), nous bivouaquons devant lapasse d'Amogjar et les restes du FortSagane, c'est magnifique. Nous décou-vrons les peintures rupestres témoi-gnant qu'au Néolithique le Sahara étaitcouvert de rivières, de forêts et d'ani-maux. Puis après ces durs kilomètres depiste avec vent dans le nez nous voyonsapparaître au loin les dunes et Chingetti.

Chingetti était autrefois une villeimportante sur le chemin des caravanes.La ville ancienne est désormais sous lesable. En effet, ledésert avance, jouraprès jour,

Photo : Maud et Matthieu CERUTIÉcole Sidi ifri - Maroc

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mois après mois, il gagne sur l'hommeet la ville est condamnée à disparaîtresous le sable. Ce qui est dur c'est que lesgens sont plutôt résignés. "C'est lavolonté d'Allah" comme ils disent, alorsqu'il existe des solutions pour empêcherles dunes d'avancer, testées avec succèsau Moyen-Orient. Le silence qui règnedans les dunes environnantes estmagique et seul le bruit du vent et desgrognements de dromadaires vient lerompre.

Nous entamons ensuite notre lon-gue route solitaire pour rejoindreNouackchott. Bien que la route soit rec-tiligne, les paysages sont magnifiques,on passe de dunes ocres à des monta-gnes noires, puis à des étendues decailloux blancs. Sur la route, les 4x4 deriches Mauritaniens s'arrêtent souventpour nous encourager, savoir d'où nousvenons, nous donner de l'eau fraîche etdes gâteaux. Puis, ils disparaissent àl'horizon nous laissant seuls avec lesilence du désert et le bruit des pneusde Fends La Bise sur le goudron.

Nous passons dans des villages denomades où peu de touristes s'arrêtent.Le contact avec les enfants est vraimenttrès différent, ils sont très curieux et nouspouvons avoir avec eux un réel échange.Ils sont très fiers de nous montrer qu'ilsparlent français et posent pour qu'on lesprenne en photo. Ils sont ravis quand onleur montre la photo sur l'écran de l'ap-pareil numérique. Ils nous font des spec-tacles de gymnastique, certains essayentle tandem. Nous avons vraiment de bon-nes parties de rigoladesavec eux.

L'arrivée dans la capitale maurita-nienne vaut le détour. Sur des dizainesde kilomètres se succèdent tentes denomades, maisons en construction,ordures, magasins. La circulation estun vrai foutoir, on se croirait auFar West, les voitures doublent sur lesbas-côtés, personne ne respecte lespriorités, les feux sont inexistants.Maud à l'arrière râle contre les voituresqui approchent de trop près notreremorque.

Le SénégalPlus nous approchons de la frontiè-

re, plus nous voyons de la végétation.Le désert devient moins oppressant, lesvillages se font plus denses ainsi que lespuits. Nous arrivons finalement àRosso, ville frontière et donc ville detous les trafics. La traversée de la fron-tière est plutôt calme par rapport àtout ce qu'on nous en disait. Aprèsavoir payé un supplément d'une tonnede bagage (heureusement ce n'est que30 centimes les 100 kg) pour "FendsLa Bise", nous arrivons finalement auSénégal par le bac.

Après le passage du bac, nous voicidonc au Sénégal, un coup de tampontrès professionnel du douanier et hop !"Bon voyage". Ça change de l'adminis-tration mauritanienne où il fallait ali-gner les billets ! Par contre une foissortis de la douane, c'est "viens par ici

m'acheter ça", "viens par ici m'acheterci". Enfin nous quittons vite la villefrontalière pour nous diriger vers SaintLouis. Sur la route, nous découvronsla belle végétation, les baobabs, lesoiseaux bleu turquoise, des marchésavec des fruits frais, des villages tousles 5 km, un sourire sur chaque visage,des femmes dévoilées ! C'est vrai queça fait du bien. Les routes sénégalaisessont par contre pleines de nids de pou-les et il fait chaud, très chaud 37°,pourtant nous sommes en saison soi-disant froide et pour les Sénégalais ilfait même un peu frisquet !

Saint-Louis, une magnifiqueville coloniale française

Elle n'a rien perdu de son cachet, et àflâner dans les rues de la ville en tandem,nous nous croyons dans un autremonde. Tous les matins, c'est le marchéaux poissons, des centaines de piroguesramènent de nombreux poissons, que lesgens font immédiatement griller dans lesrues ou charger dans des camions pleinsde glace. Nous ne vous décrivons pas lesodeurs, mais vous imaginez, il faut aimerl'odeur du poisson !

Saint-Louis se situe sur une île et estreliée au continent ainsi qu'à la languede Barbarie, une étroite bande de 100 mde large entre le fleuve et l'océan. Cettelangue est magnifique avec ses palmiers,ses crabes et ses oiseaux. Nous décou-vrons aussi l'autre façade de Saint-Louispuisque nous allons visiter l'école du

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Enfants Peuls - Sénégal

Photo : Maud et Matthieu CERUTI

Photo : Maud et Matthieu CERUTI

Zeinabou - Mauritanie

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quartier très populaire de Pikine. Elledoit son nom au fait qu'elle se trouvedevant 3 poteaux électrifiés !

L'école du quartier très populaire dePikine à Saint-Louis

Nous sommes accueillis comme desrois par le directeur Wally Ba et toute l'é-quipe de l'école. Nous passons dans tou-tes les classes pour parler de notre projetet récupérer des dessins pour l'UNICEF.Les enfants sont très curieux et posentbeaucoup de questions sur l'école enFrance : "est-ce que les enfants travaillentbien ?", "est-ce que le maître peut battreles élèves ?", "est-ce qu'il y a des noirscomme nous dans l'école ?", "à quoijouent les enfants français ?" De mêmenous découvrons l'école au Sénégal, iciles enfants sont 70 par classe, ils se tien-nent pourtant à carreau ; ils posent beau-coup de questions sur la géographie de laFrance, lorsqu'on leur parle de la neige,ils ont du mal à imaginer. Nous avonsdroit à une chanson sur les droits de l'en-fant, de même les enfants nous présen-tent leurs jeux : les filles jouent beaucoupà la corde à sauter, à la grand-mère quidoit deviner ce que font les autres fillespar mime, à chanter et à frapper desmains ; les garçons jouent au footballmais aussi à un jeu très chorégraphiqueoù il faut faire une danse très complexeen claquant leurs pieds, celui qui se trom-pe dans la chorégraphie est éliminé. Lesenfants nous demandent aussi ce queveulent faire les enfants français commemétier, ici ils veulent être : professeur,inspecteur à l'école, ministre ou présidentde la République, étonnant !

Wally Ba est le très motivé directeurde l'école. Il s'occupe également del'APER, une association qui accueille lesenfants des rues de Saint-Louis. Son école dispose

d'ordinateurs mais ils sont presque tousen panne, il est donc très heureux quandMatthieu répare le plus rapide et retrouveles données qu'il avait perdues. Il nousexplique que ces ordinateurs viennentd'un micro-projet canadien mais qu'en-suite ils n'ont plus donné de nouvelles.

Le centre du SénégalNous reprenons ensuite la route vers

le centre du Sénégal. Nous entamonsnotre régime cacahuètes et oranges. Sur laroute, nous croisons de nombreux petitsvillages de cases construites en paille, ils'agit de villages de l'ethnie Peul qui s'oc-cupe de garder les troupeaux. Un soirnous demandons donc au chef si nouspouvons camper à côté du village, ce seraune expérience unique. Les gens et lesenfants s'installent autour de nous et nousregardent très intrigués monter la tente, ilsparlent et rigolent sur l'utilisation de notrematériel. La majorité ne parle pas le fran-çais, alors nous leur expliquons par gestes,lorsque la tente est montée les femmes et

les enfants n'en reviennent pas quenous allons dormir là-dedans, elles

ont peur qu'on ait froid, alorsque la nuit ici il fait 20° ! Lesoir nous avons droit à la visi-

te du village, casepar case,nous allons

dire bonjour

au cousin, à la sœur, aux parents du chef.C'est vraiment génial ! La vie dans le villa-ge semble très bien organisée et les casessont vraiment très propres et bien rangées! Le lendemain matin, les gens veulentque nous restions et ils sont encoreimpressionnés par le démontage de latente, allez au revoir les Peuls, merci devotre hospitalité.

La route sénégalaise est sans doute laplus dangereuse que nous ayons rencon-trée jusqu'ici. Les camions klaxonnent detrès loin et nous passent à ras, il y a beau-coup plus de trafic qu'au Maroc ou enMauritanie où nous avions la route pournous. Il y a de nombreux villages où règneune folle animation, les marchés sontvraiment impressionnants, nous nousretrouvons une fois avec une pastèque de3 kg accrochée à notre remorque ! Dansles villages où nous passons, tout lemonde nous demande des cadeaux. LeSénégal a beaucoup été aidé et les gensont pris l'habitude qu'on leur offre descadeaux ; c'est à la longue très énervantcar souvent c'est "toubab donne-moi tonvélo", "donne-moi ton sac", "donne-moil'argent". Ceci est vrai dans les villageswolofs mais pas dans les villages peuls !Ceci dit, la route au Sénégal est très vivan-te et sympathique, nous prenons mainte-nant la direction de Dakar pour nos der-niers jours en Afrique noire.

Maud et Matthieu CERUTISite : http://mondecyclotour.free.fr/

Courriel : [email protected]

Un appel de M. Wally BaLe directeur Wally Ba et toute l'équipe de l'école du quartier très popu-laire de Pikine à Saint-Louis (Sénégal) lance un appel pour l’aider àmettre en place une cantine et un dortoir.

Le directeur est très motivé par les Français qui pourraient avoir desmicro-projets à monter pour son école ou son centre d'accueil. Ilrecherche notamment des gens pour l'aider à mettre en place une

cantine et un dortoir dans le centre, il sait que les jeunes Français peu-vent obtenir des aides pour monter de tels projets. Alors si l'idéevous en dit, écrivez-lui : [email protected]. C'est un homme très généreux qui nous expli-que que l'école c'est très bien mais qu'aprèsles enfants retournent souvent à la rue,d'où l'intérêt de son centre.

Photo : André COADOU

Photos : Kristelle Savoye Concert de balafon

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C'est avec grande tristesse et émotion quenous vous annonçons le départ précipitéde notre très chère Nathalie le

lundi 20 décembre 2004. La cérémonie s'esttenue dans l'intimité familiale.

Pleine de courage, de force et de vitalité, ellea lutté pour franchir cette dernière côte. Trèstouchée par les messages d'amitié des uns etdes autres, elle aurait voulu avoir le temps derépondre à chacun.

Malgré notre vigilance depuis octobre àcommuniquer au mieux, nous sommes bienconscients que certains d'entre vous l'appren-nent par ces lignes…

Sachez que votre message de sympathie àses parents (en évitant les formules de condo-léances) est le bienvenu car porteur d'un instantde vie avec Nathalie.

Madame et Monsieur Gergois, 1, impasse du Paradis, 63500 Brenat

Son rire… son éclat de rire reste ancré dans nos cœurs…Sa passion du Voyage à Vélo, Nathalie a combien aimé la partager !!! " Je conçois mes vacances que sur 2 roues ".Active, depuis une dizaine d'années au sein de l'association Cyclo-Camping International, elle a proposé des voyages itinérants en France

et à l'étranger, a participé à l'organisation du Festival annuel de CCI et a occupé pendant 2 ans le poste de Secrétaire. Quelle vitalité, dyna-misme nous a-t-elle fait partager dans un souci de déclencher une avancée de l'association dans une démarche communicative !!!

Outre l'hommage à Nathalie par un montage souvenir, le jour du Festival… nous pensons à la réalisation d'une création sculpture" voyage à vélo avec mappemonde "… à offrir aux parents. La confection de cet objet souvenir serait commémorative de sa passion etdes amitiés partagées avec cyclistes et non cyclistes.

Nous organiserons une collecte le jour du Festival. Possibilité également d'envoyer un chèque à l'ordre de Chantal Fournier (12 rue Keufer,hall 3, 75013 Paris).

Par un commun accord, la somme restante sera dédiée à la Ligue Contre le Cancer.

Laissons Nathalie voyager dans nos cœursBien Amicalement, Chantal et Jean-Luc

Chantal Fournier : 01.45.65.14.23 - [email protected] Jean Luc Maréchal : 06 13 53 06 63 - [email protected]

NATHALIE VOYAGE DANS NOS CŒURS

Photo Olivier Richet - Ascension 2004

Quinzaine CCI en Roumanie - Août 2000 - Photo : Philippe Orgebin

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out le mondeconnaît cettepensée de

Nicolas Bouvier sur lajustification du voyage :"il se suffit à lui-même,on ne part pas pour ce que l'onconnaît mais pour ceque l'on ne connaît pas".

Christine et Bruno ont fait leur cette pen-sée et après avoirdémissionné de leuremploi se sont engagéspour une année sur unpériple entre Bangkoket Rio.Ils se sont envolésle 11 décembre dernier

avec la ferme idée defaire profiter de leur voyage les 5 écoles du Pays de Redon aveclesquelles ils se sontmis en cheville. On peut les suivreet correspondre avec eux :[email protected]

tager ses péripéties à son grand-père, aveu-gle depuis de longues années, grâce à desrécits audio. L'idée a fait son chemin et ilsont décidé que le grand-père de Virginie neserait pas le seul à en profiter ; ils diffuse-ront donc régulièrement des enregistre-ments à des associations de malvoyants, sursupport MP3 ou CD ainsi que sur Internet.

Leurs premières nouvellesIls sont maintenant partis en octobre 2004

pour, selon leurs calculs, 13750 000 toursde roue et 18 mois de voyage.Brésil - Novembre 2004 :«Sao Paulo est une ville aux dimensionsdémesurées. Paris ne représente qu'unseul des nombreux quartiers de cettemégalopole ou plutôt gigapole !L'équivalent de la moitié de la populationde la France se retrouve dans les71000 rues de Sao Paulo. On y trouve3 centres ville : un vieux, qui n'a de vieuxque le souvenir d'un ancien centre ville, unmoderne et un post moderne…

Nous empruntons l'avenue Paulista,sorte de Champs Elysées avec des immeu-bles de 50 étages, nous montons au som-met d'un immeuble afin de nous rendrecompte de l'immensité de cette ville, nousnous encrassons les poumons et nousréparons le porte-bagages de Virginie. Entout nous y restons 3 jours. Il est impossi-ble de circuler à vélo dans Sao Paulo, nousprenons donc le bus vers la Costa Verde.

Le bus nous jette dans les rues deUbatuba où nous enfourchons les vélospour les premiers "vrais" tour de roues. Jeme demande à ce moment-là si mes rayonsvont tenir… ils craquent et semblent souf-frir de ces 30 kg de bagages. D'autant plusque je n'ai pas de rayons de rechange… jeles ai reçus le jour même du départ !

La Costa Verde est rythmée par les peti-tes montagnes, les plages de sable blancet les îles aux couleurs de la forêt amazo-nienne. 300 km nous séparent de Riode Janeiro. Ils nous faut 5 jours pour arri-ver enfin au Christ rédempteur duCordovado, image emblématique de Rio.

Nouvellesdes cyclo-voyageurs

VOYAGES en COURS

Un tour du monde à vélo pour donner sa vue à d'autres

Vision Tour de Terre

Un an de vélo pour Christine et Bruno

De Bangkok à Rio

T

irginie Tattu et Sebastien Rambor,respectivement originaires du HautDoubs et de Nancy, se sont rencon-

trés en mars 2004 par le biais de CCI. Tousdeux passionnés de voyages, ils ont dé-

cidé de concré-tiser ensembleun projet queSébastien prépa-rait depuis plu-sieurs mois : par-tir à la découver-te du monde sur

deux roues. Ils ont choisi le vélo, moyen detransport écologique et économique s'il enexiste un… ! Mais c'est également un moyen

de transport à dimension humaine car il per-met de s'arrêter quand on le souhaite enfavorisant ainsi les rencontres.

Pour donner un sens à leur aventure, ilsont souhaité lui associer un thème qui leurtient à cœur, celui de la vue. En effet, à l'âgede 18 ans, Sébastien a appris qu'il souffraitdu syndrome kératocône, une maladie dégé-nérescente de la cornée menant, au stadefinal, à la cécité et que seule une greffe decornée peut guérir. Son objectif sera donc,tout au long du périple, de sensibiliser unmaximum de personnes au don de cornéeen les amenant à en discuter, à l'envisager etpourquoi pas, à prendre une carte de don-neur. Virginie souhaite quant à elle, faire par-

V

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Les vélos et nos mollets tiennent le coup, à raisonde 50-60 km par jour. Nous déplorerons justeune petite crevaison pour Virginie (en voulantregonfler son pneu).

Rio de Janeiro est une ville très originale. La villetoute entière est parsemée de petites montagnesvertes. Les favelas y montent le plus haut possible etdéfient les lois de l'architecture en s'entassant lesunes sur les autres. Nous y restons également3 jours. Virginie comprend à ses dépends qu'il faillefaire très attention à ses affaires et en permanence !Elle se fait voler son argent en laissant sa sacochesans vue pendant 10 minutes ! Je pense que les villesde Rio et Sao Paulo ne sont pas si dangereuses quetout le monde le dit mais une chose est sûre, le volest omniprésent !»

Vous pouvez les joindre directementou visiter leur site :

VISION TOUR DE TERRE1 rue de Bourgogne - 54520 Saulxures

site : www.visiontourdeterree-mail : [email protected]

Changer l'imagedu handicap

ous sommes deux compères - Yves et David -qui n'étaient pas faits pour se rencontrer maisensemble nous avons souhaité relever undéfi : rallier Montréal à Gaspé, en vélo (avec

tente et matériel de camping) en une dizaine dejours soit plus de 1100 kilomètres en empruntant larive sud du Saint Laurent. Un projet qui ne présentaitrien de bien extraordinaire pour les habitués deCyclo-Camping International sauf que… David n'a-vait aucune expérience de ce type de randonnée etétait fortement handicapé du genou suite à un graveaccident de travail, accident ayant nécessité 4 inter-ventions chirurgicales et un an de rééducation..

Nous sommes partis de Montréal un beau matinde fin septembre et par un grand nombre de pistescyclables, dont la fameuse transcanadienne dite"route verte", traversé des fleuves tumultueux sur despasserelles brinquebalantes à plus de 260 mètres dehauteur, franchi de multiples côtes à 15 % surtout enGaspésie qui rappelle la Bretagne pour ses paysagesmais l'Alpe d'Huez pour ses côtes abruptes.

Au total 1165 kilomètres ont été parcourus et11 jours de vélo ont été nécessaires pour rejoindreGaspé. Nous avons laissé des litres de sueur sur lesroutes et avec détermination, opiniâtreté et volonténous avons découvert le plaisir d'avoir été au boutde ce défi ! Défi difficile parfois mais David et moipensons avoir donné une autre image du handicapet des personnes handicapées en démontrant qu'el-les aussi peuvent au même titre que des personnesvalides participer et réussir un défi tant humain quephysique.

J'invite toutes les personnes intéressées par cesujet à consulter notre site.

site : www.adia.fr./DEFIADIAQUEBEC

N

evue des sitesChristophe Cousin vient de rentrer après plus de 2 ans de voyage :

www.bonheurauboutduguidon.com

Voyage en tandem du Pays de Galles à l'Amérique du Sud de sep-tembre 2003 à février 2005 : www.tandemetlodyssee.com

Edwige et Zabette sont rentrées en juin dernier après 4 annéesde voyage : http://1001routes.free.fr

Coralie et Olivier viennent de partir (juillet 2004) pour 1 an à ladécouverte des jardins du monde : http://tourmondevelo.free.fr

Un tour d'Europe à vélo avec David Morgaut sur :www.autre-voyage.org

En 1998 nous avions suivi Fabien et Valérie, Ccistes, pour leur tourdu monde. Ils sont repartis pour un nouveau tour du monde avecleurs deux enfants, 2 ans et 1 an, mais cette fois-ci en vélos couchés.Découvrez leurs carnets de route et leurs photos.Terre d'éveil - un tour du monde en famille :www.terredeveil.com - [email protected]

Aller voir, rencontrer, partager, agir : tels sont les objectifs quese sont fixés Ariane et Xavier pour leur tour du monde à vélo.Vous pourrez échanger avec eux en allant sur leur site :www.au-détour-du-monde.net

Ils ne sont pas encore partis, c'est pour dans quelques semaines,mais ce qui était du domaine du rêve il y a quelques mois seconcrétise maintenant. Leur site est déjà vivant et n'attend plus queles premiers tours de roue. Un tour du monde, oui, mais en vélocouché pour Annabelle et Sébastien : www.sebanna.com

Le vélo-couché a la côte chez les cyclo-voyageurs tour-du-mondistes.Tony Robert s'y est essayé et vous pourrez tout savoir sur ses aven-tures en vous connectant sur son site : www.freetony.fr

2 sites, mais en anglais, l'un pour ceux qui veulent (bien) faire voya-ger leur vélo : www.bikeaccess.net ; vous y trouverez un maximumd'infos pratiques pour acheminer votre bicyclette dans les meilleuresconditions matérielles et au meilleur prix partout dans le monde.

Un second site pour ceux qui projettent de rouler en Afrique : un tasd'infos pratiques, de lieux d'hébergement, de conseils, d'itinéraires surwww.ibike.org/africaguide/

25CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

Page 26: HIVER 2004 - Cyclo-Camping … · Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Sénégal (p.18) Maud et Matthieu Ceruti O Ù A L L E R DANS CETTE REVUE? ... toujours le code de

CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

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Ascension 2005, les Ccistes se retrouveront dans la Drôme

Comme en 2003 et 2004, les CCistes seretrouveront à l'Ascension, c'est-à-dire dujeudi 5 mai au dimanche 8 mai 2005.

En 2003 et 2004 ce fut dans le cadre du Massifde la Chartreuse. En attendant 2006 et les bordsdu Lac Léman ce sera cette année 2005 dans laDrôme, au camping "Le Moulin" dans le village dePRADELLE - 26340, environ 18 kilomètres au sud-est de SAILLANS.

Tous renseignements sur les conditions d'héber-gement et le programme auprès de :

Serge FICHANT144 impasse des Pins74890 Bons en Chablais04 50 36 33 [email protected]

Viede l’Association

Michel LE MEE6 Les Berthalais26400 Mirabel et Balcons04 75 40 00 12

L’Assemblée Générale de CCI aura lieu les 19 et 20 mars 2005

à Vernes-sur-Seiche - 35770 Ille-et-Vilaine.

Vends remorque porte enfantss'accroche sur tout type de vélo enun tour de main sans outils sur lecadre (fixation très sécurisée)2 places (2 harnais 5 points),idéal pour jumeaux, + un coffre !pneus gonflés sur roulements,"vitres" transparentes anti-vent replia-bles devant, grillage anti-moustique.toile étanche. 2ème main, peu servi(100 km maxi), repliable pour remisa-ge, grde qualitéPRIX 100 € (valeur neuf 150€)Visible à GRAY (haute Saône) entreBesançon et Vesoul.Thierry membre EBAY depuis juin [email protected]

Cherche vélo d'occasion,cadre 51-52 pour cyclotourisme.Sylvie Dargnies 01 48 08 08 57 (répond.)[email protected]

Cherche coéquipierÉtudiant de 22ans, cherche coéquipierpour traverser Etats-unis (d'est en ouest).Départ prévu octobre 2005.Fernand [email protected]@wanadoo.fr

Est-il possible d’entreren Argentine avec un billetd'avion aller simple ?Avec un ami nous avons le projetde faire Ushuaia - Quito en 6 moisl'année prochaine.Savez vous s'il est possiblede rentrer en Argentineavec un billet d'avion aller simple(c'est à dire sans avoir de billet retour) ?Merci pour votre aide,Fabien Gé[email protected]

Question de Steph. MarchioriEn voyage pour quelques années, nousutilisons des chaînes Shimano. On nousdit préférable de changer la chaînerégulièrement. Le kilométrage annoncévarie de 1000 à 3000 km. Que meconseilleriez vous ? Paraît que la casset-te dure plus longtemps si on alterneainsi avec deux chaînes. Qu'en pensez-vous ? De plus lors du changement dechaîne que faut-il faire, utiliser un nou-veau pin (vendu séparément et assezcher) ou juste ouvrir la chaîne et réutili-ser le même pin à condition de ne pasl'extraire complè[email protected]

Cherche coéquipiervoulant faire Antalya-Kayserie à VTTH. Barthelemy :[email protected]

Cherche compagnon(s)de voyage pour randonnée à vélode Damas au Caire en avril 2005(ou une partie de ce trajet).L'itinéraire comprendrait Jérusalemet Tel-aviv si les conditionsde sécurité le permettent.Nous passerionsnon par la bande de Gazamais par la côte Estde la péninsule du Sinaï.Je suis un cyclo belge de 61 ansayant effectué 120 voyages à vélodans 40 pays.Mon rythme est lentmais je couvre de 80 à 120 kmdans la journée.Intérêts : histoire, art, natureet bien sûr, le contact avec les gens.Si vous êtes intéressé,contactez Paul Dupont - Bruxelles :[email protected]

P E T I T E N N O N C ES SA

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27CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL - HIVER 2004

JOUR ÉTAPE SITUATION Km TOTAL CAM- PRINCIPALES VARIANTES NOTESdu lieu d’arrivée mini. Km PING CURIOSITÉSDi Prague la Capitale OUI Patrimoine UNESCO RV : Autocamp Trojská

10-07 (nbrx) au N de la ville

Lu Départ Prague 45 km Prerov nad Labem : musée11-07 Arrivée Podebrady E de Prague 52 52 OUI Vallée de LABE

Ma Départ Podebrady 60 km Kolin : Centre historique12-07 Arrivée Kutná Hora E-SE de Prague 32 84 OUI Patrimoine UNESCO

Me Départ Kutná Hora 20 km13-07 Arrivée Pardubice S de Hradec Kralové 42 126 ??? Centre historique

Je Départ Pardubice 50 km14-07 Arrivée Litomyšl SE de Hradec Kralové 49 175 OUI Patrimoine UNESCO

Ve Départ Litomyšl 60 km Beaucoup Relief 15-07 Arrivée Zdar nad Sazavou NO de Brno 56 231 ??? Patrimoine UNESCO de routes très accidenté

Sa Départ Zdar nad Sazavou 75 km16-07 Arrivée Jihlava O-NO de Brno 38 269 OUI Relief accidenté

Di Jihlava OUI Centre historique Aller retour Trebic Repos17-07 (Patrimoine UNESCO)

Lu Départ Jihlava 25 km18-07 Arrivée Telc S-SO de Jihlava 30 299 ??? Patrimoine UNESCO Relief accidenté

Ma Départ Telc 25 km19-07 Arrivée Pelhrimov O-NO de Jihlava 41 340 OUI Centre historique Relief accidenté

Me Départ Pelhrimov 25 km20-07 Arrivée Tábor O de Pelhrimov 45 385 ??? Centre historique

Je Départ Tábor 25 km Jindrichuv Hradec : château21-07 Arrivée Trebon E de Ceské Budejovice 51 435 OUI Centre historique

Ve Départ Trebon 20 km au S-SO22-07 Ceské Budejovice de Ceské Budejovice Centre historique Passer par Ceské Budejovice

Arrivée Ceský Krumlov 49 485 OUI

Sa Ceský Krumlov OUI Patrimoine UNESCO Aller retour Repos23-07 Parc National de la Sumava

Di Départ Ceský Krumlov 30 km Holasovice : Patrimoine UNESCO24-07 Arrivée Vodnany NO de Ceské Budejovice 44 529 ??? Prachatice : Centre historique Relief accidenté

Lu Départ Vodnany 60 km Lacs des environs de Pisek25-07 Arrivée Orlík nad Vltavou S-SO de Prague 57 586 ??? Château / Vallée de VLTAVA

Ma Départ Orlík nad Vltavou 35 km26-07 Arrivée Celina S de Prague 46 632 ??? Vallée de VLTAVA

Me Départ Celina 10 km Karlstejn : château27-07 Arrivée Vrané nad Vltavou S de Prague 46 678 OUI Vallée de VLTAVA

Je Départ Vrané nad Vltavou28-07 Arrivée Prague 19 697 OUI Patrimoine UNESCO

es Quinzaines CCI sont des randon-nées à vélo dont les points et les heu-res de rendez-vous sont proposés par

CCI. Rien n'est organisé, seul le lieu de ren-dez-vous le soir est précisé. Vous pouvezarriver en cours de sortie, le jour que vousvoulez, et repartir à votre guise. Entrechaque étape, l'itinéraire est libre : vouspouvez rouler 50 ou 150 km, selon votre

forme et votre humeur (visite de sites, sies-te, gastronomie, etc). Un petit plateau survotre vélo est fortement recommandé.Chaque cyclo voyageur est autonome :à chacun de rejoindre par ses propresmoyens la quinzaine, de décider de son iti-néraire entre chaque point de rendez-vous,de disposer de son équipement (vélo, piè-ces de réparation et de rechange, etc.).

ATTENTION : toute voiture suiveuse estinterdite ! L'adhésion à l'association estdemandée. Chaque jour, les participants sedonnent rendez-vous à 19 heures devant lamairie de la ville-étape et affichent un motpour les retardataires qui indique le lieu decamping choisi. Cyclo-Camping Interna-tional décline toute responsabilité en casd'accident.

Quinzaine en République Tchèque du 10 au 28 juillet 2005arcours dans le centre du pays, avecpour principal intérêt les villes histo-riques et leur riche patrimoine. Relief

vallonné sans grandes difficultés, mais ledénivelé cumulé est parfois relativementimportant, avec fort peu de parcours plat,sauf les 3 premiers jours. Retour sur Prague

par la vallée de Vltava (ou Moldau). Bonréseau de routes et nombreux itinérairescyclos fléchés, cartes en vente sur place.Beaucoup de campings dans le pays, maisdifficile de savoir s'ils sont encore en fonc-tionnement. Prague mérite bien 3 jours devisite… avant et/ou après la quinzaine.

LA TCHÉQUIE : www.tourism.czCARTES : MICHELIN 1/600 000GEOCLUB 1/200 000 www.geoclub.czCAMPINGS : www.eurocampings.fr/fr/

RENSEIGNEMENTS :

[email protected]

P

L

2 Projets de quinzaine à préciser :En Slovénie

Il y a un projet de quinzaine (18 jours exactement) enSlovénie dont l’itinéraire existe (commençant et se terminant àLjubljana) mais dont les dates restent à déterminer...Rens. : [email protected]

En FranceCCI lance un appel aux bonnes volontés pour proposer un

itinéraire de quinzaine cet été en France.Contactez Serge Rousseau - 01 43 65 20 [email protected]

Page 28: HIVER 2004 - Cyclo-Camping … · Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Sénégal (p.18) Maud et Matthieu Ceruti O Ù A L L E R DANS CETTE REVUE? ... toujours le code de

CCI Cyclo-Camping Internationalassociation fondée en 1982,

regroupe et informe ceux qui voyagent à vélo sans aide motorisée.

25, rue Ramus - 75020 Paris

Tél. : 01 47 97 62 18

Site Internet : www.cci.asso.fr

Courriel : [email protected]

Réunion/permanence au local

les 2e et 4e mardis de chaque mois

entre 19 h30 et 20 h 30,

suivie d’un resto.

L’association publie une revue trimestrielle (celle quevous avez entre les mains) et organise le Festival

du Voyage à Vélo chaque année, au mois de janvier.Elle propose à ses adhérents :

Des Fascicules par pays qui comportent la fiche dupays, les coordonnées des adhérents qui ont parcouru lepays et des récits de voyage sur ce pays (disponibles cont-re une enveloppe 21 X 29,7 cm, timbrée à 0,70 € et por-tant le nom et l’adresse du demandeur).

Un centre de documentation ouvert aux adhérents, àParis (25, rue Ramus - 75020 Paris - Métro : Gambetta) lesdeuxièmes et quatrièmes mardis de chaque mois.

Cyclo-accueille-cyclo, un réseau d’adhérents qui héber-gent les cyclo-voyageurs de passage, en France et àl’étranger.

Des sorties à vélo, notamment des quinzaines l’été.Une Lettre d’information trimestrielle est envoyée à tous

les adhérents.

BULLETIN D’ABONNEMENTà la revue Cyclo-Camping International

POUR 4 NUMÉROSBulletin à renvoyer à : Cyclo-Camping International - 25, rue Ramus - 75020 Paris - accompagné du chèque correspondant à votre choix.

sans adhésion à CCI : 15€ (France) ou 17€ (étranger).

avec adhésion à CCI pour un an (adh. valable pour l’année civile) : 23€.

alors que vous êtes déjà adhérent à CCI : 11€ (France) ou 12€ (étranger).

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél. : Année de naissance :

Adresse électronique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Etes-vous adhérent FFCT ? OUI NON

Pays parcourus ces 4 dernières années : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Acceptez-vous que vos coordonnées soient diffusées aux autres adhérents ? OUI NON

Voulez-vous faire partie de CYCLO-ACCUEILLE-CYCLO ? OUI NON Si oui, indiquez le nombre de personnesque vous acceptez d’accueillir, durant combien de nuits, précisez le lieu s’il est difficile d’accès, le camping est-il possible, etc :

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Pas de chèque étranger en euros,paiement étranger uniquement par versement sur le compte postal :IBAN : FR 02 30041 00001 0765352 K 020 83BIC : PSSTFRPPPAR

CCI

CCI est entièrement animée par ses adhérents, des bénévoles qui participent à leur association et la font vivre.

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATIONPrésident : Jean-Michel PAOLETTI - Secrétaire : Pierre ONASCH - Trésorier : Joseph JAUNEREAUAutres Membres : Joëlle AYACHE, Alain BARTHEL, Daniel DOUCET, Michel FRANÇOIS, Nathalie GERGOIS,Robert LECOCHE, Jean-Luc MARÉCHAL, Philippe ORGEBIN, et Philippe ROCHE (Président d'honneur, co-fondateur de CCI).

Directeurde la publication : Jean-Michel Paoletti.

Rédaction :SÉLECTIONRobert de Rudder,Serge Rousseau, Alain Barthel,Robert Lecocheet Jean-Luc Maréchal

MISE EN PAGEGilles Baron,

Ont participéà ce numéro :Bruno Koper, Florence Boisseau,Gérard Terrolle, Frédérick Ferchaux,Philippe Orgebin, Kristelle Savoye,Jean-Paul Larroque,Maud et Mathieu Cerutiet ceux qui ont donné de leursnouvelles en cours de voyage :VirginieTattu, Sébastien Rambor.

Dépôt légal :Janvier 2005.

Numéro ISSN : 0755-0219.

Commission paritaire :64909.

Tirage : 700 exemplaires.

Prochaine parution

N° 94 : mi-avril

Impression :Parenthèses 76, av. du Bout-des-Landes44300 Nantes

Photo de couverture :

Serge RousseauQuinzaine CCI - 2004 ; B. Humbert etC. Aymard

www.cci.asso.fr