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Historique et Légende du 4 ème Grade COLLOQUE DE PERIGUEUX 24 FEVRIER 2007 Lde Perf« Les Élus d’Aquitaine » Orde Bordeaux

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Historique et Légende du 4ème Grade

COLLOQUE DE PERIGUEUX 24 FEVRIER 2007

L∴∴∴∴ de Perf∴∴∴∴ « Les Élus d’Aquitaine »

Or∴∴∴∴ de Bordeaux

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1 INTRODUCTION

Pour tracer l’Historique et la Légende du rituel de 4ème grade du « Rite Écossais Ancien Accepté »1, il nous faut évoquer différents plans qui concernent des hommes et des organisations, l’histoire en général et l’histoire maçonnique en particulier.

Devant l’étendue du sujet traité et sa complexité, nous nous bornerons à définir et développer le 4ème grade comme grade référé uniquement à celui de « Maître Secret » dans le REAA.

Sur le plan historique, pour nous guider dans cette démarche nous disposons d’un ensemble de six rituels qui sont structurés en deux grands blocs. Un premier qui couvre la période de 1760 à 1805 et un second qui part de 1950 à nos jours.

Dans un premier temps nous allons nous intéresser aux hommes et aux dates et placer dans cette chronologie les événements clés qui conduisent aux rituels de 4ème grade que nous connaissons aujourd’hui. Dès 1740 et au travers de l’Écossisme nous essaierons de faire comprendre comment des rituels de Hauts Grades du milieu du XVIIIème siècle ont pu arriver jusqu’à nous sous la forme d’un Rite appelé « Rite Écossais Ancien Accepté », assurant une continuité du grade de Maître en essayant d’apporter des réponses aux questions posées par le mythe d’HIRAM. On montrera aussi, que bien que les années 1780-1805 soient une période troublée par des évènements politiques, c’est aussi un période pendant laquelle les idées, les traditions voyagent et en particulier celles des maçons qui vont de part et d’autre de l’Atlantique se trouver pour mettre en œuvre les principes d’universalité que véhicule la maçonnerie dans sa recherche pour « rassembler ce qui est épars ». Après une période (1805-1950) pendant laquelle il ne semble pas que le grade de « Maître Secret » ait été pratiqué, nous expliquerons comment à partir de 1960 en renaît la pratique au sein du G∴C∴D∴R∴2/G∴O∴D∴F∴3 accompagnée d’un nouveau foisonnement de rituels.

Les rituels évoluent dans le temps. Nous nous livrerons donc, dans un deuxième temps à une étude comparative des rituels anciens et modernes selon leur structure classique. Sur le plan de la légende, nous nous attacherons à rechercher combien la transmission de la continuité du mythe d’HIRAM a posé question aux maçons et comment la tradition s’est mise en place dans le cadre d’une succession progressive des grades au-delà de la Maîtrise.

2 Les hommes, les dates et les rituels (1760 à 2000)

2.1 La notion d’Écossisme :

Rappelons qu’avant 1800, on ne peut parler de Rite au sens propre, on parle de « systèmes écossais »4. L’Écossisme représente historiquement l’ensemble des grades au-delà de celui de Maître. Il naît de la volonté de poursuivre le questionnement posé par la

1 Noté par la suite REAA. 2 Noté par la suite GCDR 3 Noté par la suite GODF 4 Les grades dits écossais n’ont en principe rien à voir avec l’Écosse. Sur cette question qui reste problématique sinon controversée on consultera : le livre de Pierre NOEL « Guides des Maçons Écossais » Éditeur « à l’Orient » Paris 2006 qui reste superficiel et orienté principalement sur les 3 premiers grades, l’ouvrage de David STEVENSON « Les origines de la Franc-Maçonnerie : le siècle écossais 1590-1710 » aux Éditions Télètes Paris 1993 et principalement l’ouvrage complexe de André KERVELLA « La passion écossaise » DERVY 2002 qui tente un point sur la question, ainsi que la Biblio : R.E.A.A. Suprême Conseil ; Grand Collège du Rite Écossais Ancien Accepté- Grand Orient de France ; De « l’Ecossisme » au Rite Écossais Ancien Accepté p.1.

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légende d’Hiram qui est affirmée dès 17305, date de son apparition officielle. L’Écossisme va construire à travers des systèmes variés les prolongements à la légende d’HIRAM jusqu’à la structure actuelle en 33 grades.

En décembre 1743, apparaissent les statuts de la Grande Loge, ancêtre du Grand Orient de France. Ces statuts sont des textes rédigés lors de l’élection du comte de Clermont à la Grande Maîtrise. Au 20ème article est annoncé le grade de Maître Écossais6. On retrouve cette mention en 1745 dans les statuts dressés par la R∴L∴ « Saint Jean de Jérusalem » qui révèle formellement la date de leur assemblée7. C’est aussi en 1745 qu’un Atelier dit de Hauts Grades, la Loge Écossaise « Les Élus Parfaits », travaillant au-delà de la Maîtrise est créé à Bordeaux par Etienne MORIN. On en possède le rituel8 complet en 7 grades (en plus des 3 grades symboliques). Ce fut peut-être le premier atelier de ce genre en France.

Le développement de ces grades « écossais » s’organise tout d’abord de manière dispersée. En effet le fonctionnement de l’Écossisme repose sur l’activité de la Mère-Loge écossaise qui érige dans son Orient son propre système de grades, parfois identiques, parfois différents e ceux des autres grands centres maçonniques français, groupant souvent dix grades ou plus, incluant les trois premiers grades dits symboliques. Sollicitées par une loge (dite Loge Fille), elle donne des Constitutions9, fournit des rituels, protège et aide sa « fille » en échange d’une allégeance complète.

Les divers systèmes culminent en général au grade de Maître Élu Parfait, ou Grand Écossais. Certaines Mères-loges créent ensuite un second cycle, toujours dans l’esprit du temps qui est de « faire émerger » les meilleurs pour assurer la survie du groupe. Ce nouveau cycle s’ouvre par le grade de Chevalier d’Orient vite supplanté comme nec plus ultra par celui de Prince de Jérusalem. Cette évolution permanente a permis de sortir du proto-Écossisme. On peut penser que la Loge Écossaise de Bordeaux de 1745 est certainement morte faute d’ouverture après son 10e degré10.

2.2 De l’Écossisme Français en 25 grades au R.E.A.A. des Etats-Unis en 33 grades :

Le 27 Août 1761, La Première Grande Loge de France accorde à Etienne MORIN, en son « Conseil Suprême » des Grands Inspecteurs Grands Élus, une patente qui l’autorise à établir des loges et notamment «d’admettre et constituer au sublime degré de la plus haute perfection»11. C’est ainsi qu’Etienne MORIN, a pu transmettre à Saint-Domingue puis plus tard sur le continent américain le rituel de 4ème grade et sa suite.

1762 : Départ pour les Iles d’Amérique d’Etienne MORIN. Il est fait prisonnier et reste 14 mois en terre britannique. Arrivé à Saint Domingue, il rencontre probablement Henry FRANCKEN en 1764 et installe sa propre Loge « La Parfaite Harmonie » à Port-au Prince12.

5 « Masonry Dissected » de Samuel Prichard, Encyclopédie Maçonnique. Le Rite Écossais Ancien Accepté, J.P. DONZAC, P/PIOVESAN, Éditions Maçonniques de France, p.13 6 Collection Lerouge, n° 334, Doc. Bibliothèque du Grand Orient de France. Biblio : J.P. DONZAC : Bordeaux, porte du R.E.A.A 7 Ref. BN, FM2 362 8 « Revue l’Écossais » n°4, p15 9 « Revue l’Écossais n° 4 p. 19 10 R.E.A.A. Suprême Conseil ; Gand Collège du Rite Écossais Ancien Accepté Grand Orient de France ; De l’Écossisme » au Rite Écossais Ancien Accepté p.1 11 « Revue » L’Écossais n° 3 p. 8 12 Encyclopédie Maçonnique ; Le Rite Écossais Ancien et Accepté des Hauts Grades, J.P. DONZAC, P. PIOVESAN, Éditions Maçonniques de France, p. 37

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1764 : Rituel manuscrit de SAINT-DOMINGUE13. Son origine n’est, depuis peu,

plus contestée. Il s’agit du rituel qu’Etienne MORIN pratiquera pendant 10 ans à Saint-Domingue et à la Jamaïque. Le « Rite » lui avait été transmis à Paris en 176114. Nous savons qu’il le désignait comme « l’Ordre du Royal Secret », du fait qu’il avait ajouté le grade de Prince du Royal Secret, création toute personnelle datant de son séjour en Angleterre, dit-on. Etienne MORIN a eu comme disciple Henry FRANCKEN qui constitua des ateliers du Rite à Kingston à la Jamaïque.

1783 : Rituels de FRANCKEN15, c’est un recueil des rituels du « Rite de

Perfection » C’est à FRANCKEN que l’on doit la naissance de l’appellation « Rite de Perfection » que nous utilisons actuellement. Le quatrième grade a été traduit de l’anglais par notre F∴Georges CADOREL à la demande de Jean-Pierre DONZAC. L’étude comparative effectuée par Jacques LECHELLE et Pierre MOLLIER montrera que le manuscrit dit de Saint-Domingue et le texte anglais du manuscrit de FRANCKEN sont quasi identiques. Henry FRANCKEN profitera de son séjour à Albany, capitale de l’Etat de New-York pour créer une Loge de Perfection « The Ineffable » qui détient encore un procès-verbal dans lequel FRANCKEN agit bien en fonction des pouvoirs conférés à Etienne MORIN comme Grand Inspecteur de toutes les Loges relatives aux grades supérieurs. La transmission de ces rituels se fit donc de la Jamaïque jusqu’aux États méridionaux de la côte Est des États-unis.

1760-1780 : la survie du Rite de Perfection aux « Iles » est d’autant plus importante qu’en France durant cette période on constate une réorganisation des Hauts Grades différentes de celle fixée en 176116 peu avant le départ de MORIN.

1791 : Rituel du 4ème grade de BONSEIGNEUR17. Ce rituel a été copié à Saint-

Domingue vers 1791. Nous retrouvons sous la même signature, des traces de collections de rituels de cette époque, au-delà du 4ème grade.

Le 31 mai 1801 : voit la naissance officielle du Suprême Conseil à Charleston aux Etats-Unis. Le Grand Commandeur est John MITCHELL18. Alexandre de GRASSE-TILLY recevra plus tard la grade de Grand Inspecteur Général au sein de ce Suprême Conseil. Le Rite Écossais Ancien Accepté est né. Il comporte trente-trois grades, huit ayant été ajoutés aux vingt-cinq précédents que nous connaissons aujourd’hui qui seront réordonnés au cours du XIXème siècle.

2.3 La vie du REAA en France, le 4ème grade et son devenir :

Décembre 1804 : Le Rite Ecossais Ancien et Accepté s’implante en France. Il est apporté par le comte Alexandre de GRASSE TILLY, revenant des Amériques. De GRASSE TILLY est muni de pouvoirs émanant du Suprême Conseil de Charleston (Etats-Unis). Quelques semaines après Germain HACQUET, qui revient aussi des Amériques et va fonder le Grand Consistoire de France, il crée en France le Suprême Conseil du Rite Ecossais Ancien Accepté, avant d’en faire autant en Italie (Milan) et en Espagne. Une ère nouvelle de la Maçonnerie « écossaise » s’ouvre en Europe19.

13 Cote Baylot FM 4 15 au Fonds maçonnique du Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France 14 R.E.A.A. Suprême Conseil ; Gand Collège du Rite Écossais Ancien Accepté Grand Orient de France ; De « l’Écossisme » au Rite Écossais Ancien Accepté p.163 15 Collection personnelle de Jean-Pierre DONZAC 16 « Revue » L’Écossais n° 3 p. 9 17 « The Bonseigneur rituals I » (note personnelle de Jean-Pierre DONZAC) 18 Encyclopédie Maçonnique ; Le Rite Écossais Ancien et Accepté des Hauts Grades, J.P. DONZAC, P. PIOVESAN, Éditions Maçonniques de France, p. 43 19 « Revue » L’Écossais n° 3 p. 10 ; Deux siècles de Rite Écossais Ancien Accepté en France. Introduction par ALAIN de KEGHEL (T∴P∴S∴G∴C∴)

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1804 : Rituel DUBIN20 : Sous sa signature, nous disposons d’un Rituel portant la mention « Collationné Timbré et Scellé par le Garde des Timbres et des Sceaux du GODF ». Le F∴DUBIN ne laisse pas d’autres traces dans les archives que de nombreux rituels de cette époque signés par lui.

1er mars ou 1er juin 1805 : Rituel d’ABRAHAM21 : c’est sous sa signature que se continue la tradition du 4ème grade. Ce rituel issu de la Bibliothèque André DORE est un rituel de Maître Secret rédigé par le F∴ABRAHAM 32e et membre du Grand Consistoire de France22.

De 1804 à 1950 : nous ne trouvons pas trace de rituels de 4ème grade. La pratique du grade semble avoir été négligée, pour ne pas dire plus. Les Hauts grades ne disparaissent pas pour autant, ils ont été codifiés, triés par le Grand Orient de France, ce qui a donné le Rite Français en quatre Ordres. Mais le système écossais continue. Le grade de Rose Croix y est considéré comme le « nec plus ultra ». Le 30ème grade ne trouvera sa forme définitive que quelques années plus tard et en France.

Durant cette période, le GODF cherche le meilleur moyen pour intégrer les usages et les institutions écossaises en son sein. A la fin du XIXème siècle on se demandait si les ateliers supérieurs étaient utiles et les convents de 1865, 1869, 1872, 1873 et 1874 posent officiellement la question de leur survie et en août 1908, Le Grand Commandeur Antoine BLATIN émet le vœu pieux de faire des ateliers de Hauts Grades de « véritables Ecoles normales de la Franc-maçonnerie ».

Nous retiendrons simplement de cette période que trois Juridictions se succèdent dans le temps et que le Grand Collège des Rites (GCDR) en est la dernière23.

La convention passée entre le GODF et le GCDR en 1946 permettra la renaissance des Loges de Perfection.

2.4 La (re)naissance des Ateliers de Perfection au GCDR/GODF :

L’histoire de cette (re)naissance qui court de 1946 à 1969, est fortement liée à l’activité du Chapitre « Candeur et Espérance » Vallée de Bordeaux. Cette période va nous conduire des prémices à l’autonomie des Ateliers de Perfection. La connaissance que nous en avons est basée uniquement sur les comptes-rendus des tenues de « Candeur et Espérance » pour la période considérée. En effet un certain nombre de documents ne semblent plus disponibles : il s’agit d’une part des planches envoyées et reçues par le Chapitre et d’autre part des compte-rendus des travaux de l’Atelier de Perfection.

Trois périodes peuvent être distinguées: La première, historiquement fondatrice, va de 1946 à 1954. Durant cette période sont

envisagés les questionnements et des actions qui vont conduire à faire fonctionner le grade de 4ème dans une structure informelle.

La seconde période de 1954 à 1959 est celle de la reconnaissance progressive par le GCDR de l’intérêt des Loges de Perfection qui restent toutefois sous tutelle directe des Chapitres.

20 Collection Kloss XXVII 121 f. 21 Bibliothèque André DORE 22 Le rituel se termine par : « je soussigné Secrétaire Général de la Grande Loge Général (sic) Écossaise de France à l’Orient de Paris certifie le Présent véritable et conforme à celui déposé aux archives de la Grande Loge page 10 sur 24 Orient de Paris le Premier Jour du Premier mois de l’an de la vraie lumière 5805, ABRAHAM Sublime Prince du Royal Secret 32ème degré Membre du Grand Consistoire de France » 23 La Chaîne d’Union n° 30 p. 31- 35

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La dernière période conduit de la création des Ateliers de Perfection à leur autonomie vis-à-vis des Chapitres en 1969.

Après Bordeaux, sont successivement installées des LL∴de Perf∴aux Orients de Paris (1964), de Lyon, de Lille (1968), de Strasbourg (1971).

1950 : Rituel rédigé à partir d’un rituel du Suprême Conseil de France annoté par les FF∴ du chapitre de Bordeaux qui prend ainsi l’initiative de créer une loge de perfection. Cette Loge se réunissait à l’issue des travaux du Chap∴. Les premières initiations ont lieu en 1954.

Versions du rituel : • 1970, Version utilisée à Lyon, Loge « le Parfait Silence », • 1976, Version Chancellerie du Grand Collège des Rites, • 1983, Version Grand Collège des Rites Suprême Conseil, • 2001, Version Suprême Conseil, Grand Collège du REAA du GODF.

A Bordeaux on utilise actuellement le rituel de 1976 modifié 1983.

3 Études comparatives des rituels :

Ces rituels, nous l’avons vu, se divisent en deux catégories, les rituels anciens qui datent du XVIIIème siècle, puis des rituels modernes qui datent de la seconde moitié du XXème siècle.

Tous les rituels, sauf celui de BONSEIGNEUR de 1791, indiquent le même plan : description de la Loge, Ouverture des travaux, Réception, Obligation, Instruction, Fermeture des Travaux. C’est une structure classique des rituels maçonniques.

Nous pouvons donc dire que la structure de ces rituels reste stable bien qu’ils aient connu une période d’interruption de leurs pratiques comme l’analyse historique nous l’a montrée. La liaison avec le grade précédent semble cohérente. Mais il faudrait pour être complet s’intéresser aux positions respectives de Maître Secret et de Maître Parfait (5ème grade actuel) qui est appelé 4ème grade à Bordeaux dans un manuscrit de la B.M. de Bordeaux (MS2098) mais cela renvoie à notre premier chapitre sur la pratique de l’Ecossisme en France.

Bien que l’ensemble des rituels montre, comme nous l’avons dit plus haut, une grande stabilité, il est important d’en noter les différences préalablement à l’analyse de la légende et de sa transmission. Nous effectuerons cette comparaison en reprenant la structure classique des rituels.

3.1 Le temple et le décor de la loge :

Dans toutes les prémices des rituels, on est dans une Loge et jusqu’au XIXème siècle la Loge prend le nom de Temple. Actuellement, le rituel nous situe dans le Sanctuaire du temple de Salomon

On a retrouvé une seule gravure représentant la Loge24. Les rituels permettent de préciser certains points :

1764-1805 : Il y a continuité des décors avec ceux de la Loge de Maître (3ème grade) : loge tendue de noir, parsemée de larmes. Nous sommes actuellement, toujours dans cette continuité. Le lieu symbolique n’est pas indiqué jusqu’en 1950. On indique alors en plus, dès

24 Placée en frontispice de ce tracé. Elle provient de Latomia.

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l’ouverture des travaux que La Loge représente le Saint des Saints pour plus tard se situer dans le mausolée du Temple de Salomon (1983).

En 1791, le rituel de BONSEIGNEUR indique « que dans le tableau de loge il doit y avoir tracé dans l’endroit le plus apparent une clé qui est l’emblème de M∴S∴, que l’on doit enfermer dans un triangle que l’on doit entourer d’un grand cercle ». Cet élément de décor n’apparaît pas dans les autres rituels et ne réapparaît qu’après 1950.

L’Autel est placé devant le Président, sur l’autel sont placées des branches entrelacées de laurier et d’olivier.

La Loge est éclairée de 81 lumières en 9 fois 9 en 1764, puis de 9 en 3 fois 3 en 1804 jusqu’à nos jours.

3.2 Officiers et MM∴∴∴∴SS∴∴∴∴ :

Le Président de l’Atelier siège à l’Orient. Il représente SALOMON et porte le titre de Trois Fois Puissant Maître. Il est revêtu d’un manteau noir doublé d’hermine ; il porte en sautoir un grand cordon bleu, au bas duquel est suspendu un triangle d’or. Il ne porte pas de tablier. Il tient un sceptre qui apparaît dès 1764. Depuis 1950, il porte un sautoir auquel est suspendu un triangle d’or et un tablier, le sceptre est remplacé par un maillet noir.

Il n’y a qu’un seul Surveillant (appelé F∴Inspecteur) qui siège à l’occident. Il représente Adoniram, intendant de la tribu de Salomon, qui était chargé de l’inspection des travaux sur le Mont Liban, avant la mort d’Hiram-Habi. Adoniram fut le premier Maître Secret. Pour NAUDON, Adoniram est fils d’Abda, de la tribu de Dan ; il avait conduit les travaux du Temple avant l’arrivée à Jérusalem d’Hiram-Abbi, dont il était l’ami ; il fut ensuite envoyé sur le mont Liban pour diriger les 30 000 ouvriers chargés d’abattre les cèdres destinés au Temple ; après la mort d’Hiram-Abbi, il a été rappelé à Jérusalem. Pour Michel SAINT-GALL, Adoniram était le chef choisi par Salomon pour organiser le recrutement et le travail des 30 000 ouvriers envoyés par tiers, tous les mois au Liban ; haï par la population, il fut lapidé lors d’émeutes organisées après la mort de Salomon25. Il porte un large ruban bleu de l’épaule droite à la hanche gauche au bas duquel est suspendue une clef d’ivoire au milieu de laquelle est la lettre Z (Actuellement en sautoir). Son maillet est noir. Il siège à l’Occident.

Les autres officiers sont ceux de la Loge bleue. Les FF∴: Dénommés « Maître Secrets » sont décorés de même : gants blancs,

tabliers blancs, des cordons noirs aux tabliers. Le rabat du tablier est bleu et un œil ouvert y est peint ou brodé dessus. Le Blanc représente la candeur et l’innocence des MM∴, le noir, dénote le deuil de leur chef décédé. Désormais, les gants noirs ont remplacés les gants blancs, le sautoir avec la clé d’ivoire au milieu de laquelle est la lettre Z remplace le cordon.

3.3 L’ouverture des travaux :

L’étude des textes montre que ces textes ont été très peu modifiés, sauf la précision sur le lieu du chantier : le Saint des Saints en 1950, le mausolée du Temple de Salomon plus tard. Elle se fait par question/réponse.

La Batterie est la même, sept coups en 6+1. Le signe du silence : Apparaît dès le XVIIIème siècle selon les modalités suivantes : 1764-1783, il est dit –répété- parce que les FF∴ le font de la main droite puis de la

main gauche. Ce signe est suivi d’un salut qui se fait en portant la main gauche sur le cœur en

25 « Sources », État des travaux de l’Aréopage, décembre 5999, p. 26)

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saluant d’abord le T∴F∴P∴M∴ puis le F∴ Inspecteur, puis chaque colonne se salue ensemble. Seule une petite variante existe dans le mouvement des répétitions.

1804-1805, le signe est à réponse : le T∴F∴P∴M∴ et le F∴ Inspecteur font le signe de la main droite, les FF∴ le font de la main gauche. Le salut disparaît.

A partir de 1950 : c’est le signe que nous pratiquons actuellement.

3.4 La cérémonie de réception :

Dès 1764, tous les rituels précisent que l’on s’adresse à un seul candidat. Les conditions requises pour être admis sont, outre la connaissance des trois premiers grades, des qualités intellectuelles comme l’intelligence ou des vertus personnelles comme le zèle, la retenue, la constance, la ferveur….Dans le rituel de 1950 apparaissent les raisons de la demande : « le Maître ne se satisfait pas de la parole substituée ».

Les éléments constants : Le M∴S∴se situe entre l’équerre et le compas. L’Équerre, qu’elle soit sous forme de signe ou de bijou porté par le néophyte est présente dans tous les rituels de réception. Les trois mots sacrés sont annoncés ainsi que le mot de passe. Le laurier, et l’olivier, la clef d’ivoire, la couleur noire, la fidélité et la discrétion font partie des thèmes constamment évoqués dans une Loge de Perfection lors de la cérémonie de réception.

De 1764 à 1805 : il n’y a pas de cérémonie invitant à une démarche initiatique, il n’y a qu’une réception dans laquelle « l’impétrant s’agenouille sur le genou droit, il a la tête inclinée comme si ses yeux étaient éblouis par l’éclat de la grande lumière, il a la main droite qui forme équerre sur le front ». Toutefois, dans le rituel de BONSEIGNEUR, l’impétrant est poussé par un glaive tenu de la main gauche, il voyage, passe à coté du tombeau de Maître HIRAM avant d’être conduit face au trône de SALOMON. Les rituels de 1764 à 1805, situent la Loge comme étant une continuité de la Loge bleue au grade de Maître mais il est indiqué à l’impétrant qu’un voile épais (1764, 1783) ou un mur (1804-1805) le sépare du Saint des Saints26 mais qu’il va pouvoir contempler des trésors et accéder au rang de Lévite parmi les Lévites. Les rituels indiquent un « un grand mot qui appartient au Maître Secret », « le mot que Moïse grava lui même sur une plaque triangulaire d'or en caractères hébreux, Ce mot sacré et mystérieux, dit le rituel, vous devez attendre la volonté de Dieu de vous le révéler, car il fut interdit à Moïse même de le prononcer et Silec, Aaron et Salomon n'eurent ensuite que la possibilité de l'épeler uniquement par des lettres, avec crainte et respect.…». Les rituels de FRANCKEN, de DUBIN, d’ABRAHAM font mention d’un pilier de la Beauté que l’on ne retrouve plus ensuite.

Les rituels indiquent « l’espérance pour le néophyte de parvenir dans un lieu secret pour y contempler le pilier de la Beauté ».

1804 : Apparition d’un flambeau qui est porté par l’impétrant. 1950 : Marque une rupture avec ce qui précède. La cérémonie de réception invite à la

réflexion et à la méditation. La cérémonie qui comporte des voyages est complétée par des sentences, ouvre à la problématique de la « Parole Perdue » et à la notion de Devoir. L’exposé de ces problématiques remplacent l’instruction faisant référence à la Bible, à l’Étoile flamboyante, au Cercle, au Triangle, au Tabernacle, à l’Arche d’Alliance, aux différents noms de la Divinité….L’impétrant est « séparé » du Saint des Saint « par une barrière qui pour l’instant est infranchissable ». Le silence et le secret sont matérialisés par l’apposition sur les lèvres du sceau de Salomon. En plus du flambeau, le récipiendaire porte une corde autour du cou. Ceux-ci sont retirés au moment de l’obligation. Cette corde

26 Ce qui ne signifie pas que la loge est dans le Saint des Saint.

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n’apparaît plus dans la cérémonie actuelle. Le grand mot de Maître Secret disparaît, de même la notion d’espérance de ….contempler le pilier de la Beauté.

3.5 Sur les obligations comparées :

De 1783 à 1804-1805 : La promesse est faite d’une juste obéissance au Grand Inspecteur ou à son député en tant qu’ils sont les têtes suprêmes de toutes les Maçonneries, Obéissance aussi aux préceptes et commandements de la Loge de Grand Élu et Sublime Maçon. L’impétrant prie ensuite le Grand Architecte de le maintenir dans le chemin de la droiture, de la justice et de la vérité.

1950 : La promesse est faite d’une alliance avec les FF∴, de s’engager par serment à ne jamais révéler des secrets de ce degré à personne au monde, autres que celles qui y ont droit et après avoir été dûment autorisé à le faire. Il jure en outre obéissance au Grand Collège des Rites, obéissance à ses règlements, statuts et édits, suivant les vrais principes et les anciennes traditions maçonniques, aux règlements de la Loge des Maîtres Secrets et de Perfection à laquelle il va appartenir. Il promet et jure en outre de rester fidèle et de ne jamais manquer jusqu’à la mort à tous les devoirs qu’il est requis d’accomplir envers l’Humanité, son Pays, sa Loge, sa Famille, ses Frères, son Ami, en cas de nécessité, détresse, danger ou persécution.

Depuis : l’obligation se compose d’une promesse faite sous les auspices du Suprême Conseil, Grand Collège du REAA-GODF, d’une allégeance au Suprême Conseil des Souverains Grands Inspecteurs Généraux du 33ème degré, d’un engagement à observer les règlements et édits, et d’observer le règlement particulier de la Loge, enfin, de rester fidèle aux devoirs envers l’Humanité, son Pays et sa Loge, et de les secourir en cas de nécessité, danger, détresse et persécution.

3.6 Reconnaissance :

Jusqu’en 1950 il n’y en a pas. Depuis reconnaissance classique : le récipiendaire est placé entre les colonnes et les MM∴SS∴applaudissent à son élévation.

3.7 Instructions et tuilages comparées :

1764 à 1805 : les rituels sont porteurs d’une très longue instruction appelée aussi doctrine ou catéchisme de Maîtres Secrets. L’étude de ces Instructions montre qu’elles sont une annonce des degrés ultérieurs. Les instructions font référence à des symboliques alchimiques, kabbalistes, et restent très imprécises dans leurs fondements bibliques. Les Instructions reviennent sur les décors ou représentations de la loge ainsi que sur des lettres et des noms qui prendront significations dans ce grade et ceux à venir. Le texte débute toujours par la question : « Êtes-vous Maître Secret ? ».

Outre les rappels à la cérémonie de réception, on note que le néophyte a vu :

o Un Triangle, dans un Grand Cercle, au centre duquel était une étoile flamboyante, o Qu’au centre de l’étoile flamboyante,

- il y avait un caractère hébreu imprononçable - « une grande et bienfaisante clarté où apparaissait le grand et ineffable nom

du G∴A∴D∴L∴U∴, dont Moïse seul en avait la prononciation qu'il tenait de Dieu lorsqu'il lui apparut sur la montagne ». Le rituel poursuit : « Moïse fit alors une loi qu'il rendit publique pour défendre de la prononcer ce qui fit que

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la prononciation fut perdue ». Mais le néophyte espère « avoir un jour la connaissance de cette parole ineffable ».

- il y avait la lettre « G » qui signifie Gloire, Grandeur et Gomez27, (Dieu, Grandeur de l’homme, remerciements à l’Éternel)

Mais le questionnement du néophyte fait aussi appel à d’autres références comme la « Neuvaine Divine », Adonaï, au mot Hoshée qui exprime l’idée de rédemption, à l’Arche d’Alliance faite en bois de Shéttim (acacia) (Exode 25,10), au Chandelier… par exemple en ce qui concerne le Saint de Saints, il appelé Dabir chez FRANCKEN, Dabber chez ABRAHAM. Ce mot signifie à chaque fois «la parole».

Autre notion intéressante qui souligne la liberté de la parole : Q : « Que semblent signifier les caractères dans ce triangle ? » R : « Des choses au-delà de la portée de vision des simples mortels et que je ne dois

pas nommer ». Q : « Vous êtes maintenant en Loge et vous dispense de contrainte. ».

L’instruction se termine par l’âge : « Trois fois 27 ans accomplis » et par le mot de

passe qui est à l’origine ZIZON (Balustrade). Depuis 1950 : La cérémonie de réception ayant été développées, les instructions sont

devenue plus courtes, en forme de tuilage, et depuis 1976, elles prennent la précaution d’établir une liaison plus nette avec les grades bleus. Le mot de passe devient ZIZA (splendeur) en 1950.

3.8 Sur les clôtures des travaux comparées :

Les travaux sont clos à la fin du jour. Les notions de vertu et de silence sont présentes dans tous les rituels. Ces notions

conduiront plus tard à insister sur les vertus cardinales dans la réception du nouveau Maître Secret : La Prudence, la Justice, La Force (le Courage), la Tolérance (la Tempérance).

La notion de dieu disparaît entre 1783 et 1804 Les nombres mystérieux apparus dès le rituel de Saint-Domingue en 1764, présents

jusqu’en 1805, disparaissent en 1950. Nous les retrouverons dans d’autres grades.

4 LA LÉGENDE DU GRADE

Beaucoup de MM∴ se posent des questions et se demandent si la dramaturgie du Maître assassiné a une suite et laquelle. Le 4ème grade de Maître Secret apporte une réponse dès 1764 dans le Rituel de Saint-Domingue. Cette réponse va se retrouver dans tous les autres rituels du grade et repose sur la nécessité de continuer le chantier. Cela a pour conséquence immédiate que l’on doit définir qui peut prendre cette décision, comment choisir le Maître qui sera responsable et pour cela définir sur quels critères on va s’orienter pour que des MM∴ puissent accéder à cette nouvelle construction, les épreuves qu’ils devront subir et les valeurs et vertus qu’ils devront montrer.

En étudiant et comparant les six rituels dont nous avons fait état dans l’historique, nous avons montré que la Légende d’Hiram se perpétue dans la continuité d’un cycle que

27 Pour un essai d’interprétation de GOMES ou GOMEZ voir « La Rose maçonnique » Cl. Guérillot, Tome I, pages 188-189

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nous qualifierons de Salomonien. Le décor de la loge en témoigne avec Salomon à l’Orient et Adoniram comme Inspecteur (chargé de continuer le chantier) et c’est Salomon qui organise la remise en chantier du Temple. Le cadre biblique est établi dès le premier rituel et la légende du grade consiste simplement de nommer et d’instruire sept lévites préposés à la garde du Saint des Saints.

La continuité est donc assurée à travers le point de vue de SALOMON et de ses attributs bibliques et nous fait entrer dans sa vertu cardinale la SAGESSE et dans la problématique de la JUSTICE.

Toutefois, le fait que le président soit dans les rituels modernes armé d’un maillet et non plus d’un sceptre (ce qui en cela s’oppose à la notion de l’interdiction d’outils et du maillet dans le temple qui date du rituel de 1764 et qui persiste ensuite dans les rituels jusqu’en 1805 en référence au 1er livre des Rois 6-4 « … Le temple a été édifié en pierres déjà taillées on n’a pas entendu le bruit du moindre marteau, pic, ou autre outil de fer durant la construction. ») modifie notre appréhension du grade. La nouvelle perspective renvoie plus impérieusement au chantier qui doit reprendre (notion de devoir) tandis que l’ancienne perspective semble se proposer d’assurer que le pouvoir est à l’aune de la sagesse royale.

De plus les éléments de recherche métaphysique (ou supposé tels) ont pour la plupart disparus du second bloc de rituels pour accentuer au moyen de sentences, qui elles se développent, la recherche de la Vérité et la pratique de la morale (sinon une morale pratique).

Le changement de mot de passe est problématique : il supprime en effet les éléments de fermeture présent dans les anciens rituels : mur, voile épais ou modernes : voile sur la tête, installation de la corde fermant le balustrade. Cela empêche, nous semble-t-il, que s’initie une réflexion sur les limites, leurs acceptations et leurs dépassements.

Aller au delà dans l’analyse des rituels nous ferait sortir du cadre historique qui est le nôtre.

5 CONCLUSION

Pour tracer l’historique et la Légende du 4ème grade nous avons étudié 6 rituels qui vont de 1764 à nos jours. Nous avons été aussi obligés de passer par les importantes notions de l’Écossisme pour arriver au R.E.A.A. actuel.

Les Historiens font encore des recherches fructueuses sur ce que furent les systèmes qui sont les piliers de notre recherche perpétuelle. Histoire de la maçonnerie, histoire des rituels, toute une mise en œuvre symbolique et philosophique ont dû évoluer pour arriver à fixer les grades tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Ce travail nous a permis de mettre en évidence à la fois les éléments constants du grade du 4ème grade de Maître Secret au travers de ses tribulations géographiques ou historiques. Mais des éléments particuliers rejetés dans l’évolution du grade constitueront des éléments symboliques des grades ultérieurs. Malgré tout, la grande continuité concrétise avant tout le souci de faire réfléchir les Maçons sur une certaine dimension de l’Homme.

Confirmant la pensée de Paul NAUDON, on peut dire que le 4ème grade a fait passer, dans son évolution les impétrants, du stade de Lévites, les gardiens du service du Temple, au stade de maçons dont le souci est de réfléchir, de méditer de se questionner sur son propre cheminement initiatique, de passer de la métaphysique, de la Bible à la morale, à ses fondements, à son évolution. Le temps a été le grand acteur de cette évolution et l’histoire a laissé des traces telles que la quête initiatique personnelle, en toute liberté de conscience, ne peut rien occulter de ce que nous ont légué nos ancêtres.

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C’est par la recherche, dit-on, que l’on trouve, recherche qui est celle de la substantifique moelle qui habite chacun d’entre nous. Devoir, « Rassembler ce qui est épars », tel est le cheminement initiatique.

C’est ainsi que le Maître Secret passe de l’équerre au compas.

* * *