Historique de la lutte - Tips For Things...La lutte libre fait son apparition, sous l'influence des...

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1 Historique de la lutte La lutte est née de l'observation que l'homme a fait des combats entre animaux car avant de connaître les armes, les combats se déroulaient à main nue. En combattant lui-même contre des animaux, l'homme a acquis différentes techniques d'attaque et de défense comme les coups, les étouffements, les empêchements,… Cela lui permettait de survivre et de chasser. Par la suite, ces techniques donnèrent lieu à des affrontements d'homme à homme qui comportaient plusieurs buts : consolider l'autorité, démontrer son aptitude au combat, effectuer des rites religieux ou funéraires, trancher des litiges ou encore partager des butins. La lutte faisait partie intégrante de la vie religieuse et culturelle et devint peu après un sport. Au fil du temps, l'instinct de combattre se transforma pour protéger la vie et la santé des concurrents : des règles restrictives furent introduites ce qui confirma son caractère sportif. La lutte était présente en tant que puissant facteur culturel chez les Babyloniens, les Assyriens, les Phéaciens, les Hébreux,… Mais elle prit sa dimension divine dans la Grèce antique qui lui consacra la place principale au programme des jeux Olympiques de 708 av. J.-C. Le plus illustre des lutteurs fut Milon de Crotone qui remporta 6 fois les Jeux Olympiques, 10 fois les jeux Isthmiques, 9 fois les jeux Néméens et 5 fois les jeux Pythiques.

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    Historique de la lutte

    La lutte est née de l'observation que l'homme a fait des combats entre animaux car avant de connaître les armes, les combats se déroulaient à main nue. En combattant lui-même contre des animaux, l'homme a acquis différentes techniques d'attaque et de défense comme les coups, les étouffements, les empêchements,… Cela lui permettait de survivre et de chasser. Par la suite, ces techniques donnèrent lieu à des affrontements d'homme à homme qui comportaient plusieurs buts : consolider l'autorité, démontrer son aptitude au combat, effectuer des rites religieux ou funéraires, trancher des litiges ou encore partager des butins. La lutte faisait partie intégrante de la vie religieuse et culturelle et devint peu après un sport. Au fil du temps, l'instinct de combattre se transforma pour protéger la vie et la santé des concurrents : des règles restrictives furent introduites ce qui confirma son caractère sportif.

    La lutte était présente en tant que puissant facteur culturel chez les Babyloniens, les Assyriens, les Phéaciens, les Hébreux,… Mais elle prit sa dimension divine dans la Grèce antique qui lui consacra la place principale au programme des jeux Olympiques de 708 av. J.-C. Le plus illustre des lutteurs fut Milon de Crotone qui remporta 6 fois les Jeux Olympiques, 10 fois les jeux Isthmiques, 9 fois les jeux Néméens et 5 fois les jeux Pythiques.

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    Des archéologues découvrirent même une fresque d'Egypte ancienne représentant 400 couples de lutteurs, utilisant des techniques qui sont toujours d'actualité et ce, 4000 ans av. J.-C. A l'époque, des compétitions internationales se déroulaient déjà en présence des pharaons.

    Chez les romains, la lutte s'est développée sur la base des jeux grecs mais l'argent prit le pas sur la gloire et les trucages naquirent. Les combats devinrent des spectacles qui se déroulaient dans les cirques de Rome jusqu'en 394, date à laquelle l'empereur Théodore 1er décréta l'interdiction des Jeux Olympiques. La volonté chrétienne bannit l'idée de beauté et de culte du corps si importante dans la culture grecque. La lutte ressuscita en Europe au Moyen-Age et était pratiquée par les plus pauvres. On surnomma cette époque de période d'obscurité : Les diverses guerres entre les empires transforma la vie économique et culturelle et la lutte fut de nouveau abandonnée. A l'époque de la Guerre de Cent Ans (1338-1380), les Rois et les Ducs possédaient leur propre équipe de lutteurs. Pour l'anecdote, Henry VIII fit mesurer ses lutteurs aux bretons de François 1er .

    La lutte professionnelle se dessina tout d'abord en France et les lutteurs français partirent en Allemagne, puis en Italie, au Danemark et en Russie pour faire découvrir la lutte debout. Ce nouveau style se propagea sous le nom de lutte gréco-romaine, lutte classique, ou encore lutte française. En 1890, la

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    société des athlètes français fut fondée avec plus de 200 membres. A la fin du 19ème siècle, la lutte professionnelle était le sport le plus pratiqué en Europe.

    L'association de plusieurs luttes traditionnelles en provenance des Etats Unis et de Grande Bretagne donna l'existence à un nouveau style que l'on appela " libre ". La popularité acquise lors des tournois conduit au développement de la lutte amateur. En 1896, la lutte gréco-romaine fit son entrée aux Jeux Olympiques modernes à Athènes. Huit ans plus tard, c'est au tour du style libre, pendant les troisièmes jeux à Saint Louis (USA). Et c'est en 1920, pendant les jeux Olympiques d'Anvers, que les deux styles furent définitivement officialisés. La dernière évolution de la discipline fut la création d'une épreuve féminine. En effet, la lutte féminine a connu ses premiers balbutiements en 1971 au club de Calonne Ricouart dans le Pas de Calais. En 1975, la Fédération accepta de délivrer des licences féminines puis d'officialiser des compétitions régionales et nationales en 1980. Enfin, en 1987, la FILA (Fédération Internationale des Luttes Associées) reconnaît qu'un style unique serait pratiqué : la lutte féminine. Cette discipline fera son entrée en 2004 au cours des jeux olympiques d'Athènes.

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    Les luttes traditionnelles

    Pratiques culturelles liées aux traditions populaires, elles possèdent souvent un règlement simple adapté à l'environnement, aux conditions climatiques, aux conditions sociales et individuelles.

    Ainsi, nous observons des luttes "habillées" avec prise de vêtements (lutte bretonne ou "Gouren", lutte islandaise ou "Glima", ...), des luttes "torses nus" avec prise de ceinture ou de culotte ("Sumo", lutte mongole ou "Bokh", lutte coréenne ou "Ssirum", ...) ou avec préhension directe sur le corps de l'adversaire.

    Les luttes traditionnelles sont encore présentes sur tous les continents, on en dénombre plus d'une centaine (voir tableau).

    Voici quelques exemples illustrés :

    "Gouren" (Bretagne)

    Lutte d'origine celte, la tenue se compose d'une veste ("roched") et d'un pantalon ("bragou"). Le Gouren se pratique uniquement debout. Le "Lamm" est la finalité du combat (chute sur le dos avec contact simultané des deux épaules avant toute autre partie du corps).

    Le Gouren fait partie, avec le "Back-hold" écossais, du programme des championnats d'Europe des luttes celtiques.

    Le Comité National de Gouren fait partie de la Fédération Française de Lutte (FFL).

    http://membres.lycos.fr/lorrainelutte/Lutte4.html?#tabluttestrad#tabluttestradhttp://membres.lycos.fr/lorrainelutte/Lutte4.html?#Ssirum#Ssirumhttp://membres.lycos.fr/lorrainelutte/Lutte4.html?#Bokh#Bokhhttp://membres.lycos.fr/lorrainelutte/Lutte4.html?#Sumo#Sumohttp://membres.lycos.fr/lorrainelutte/Lutte4.html?#Gouren#Gouren

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    "Schwingen" (Suisse)

    La lutte suisse se pratique dans un cercle de sciure. Les concours ou fêtes de lutte ont lieu en plein air à la belle saison, dans un cadre champêtre. Les lutteurs s'affrontent en saisissant la culotte de lutte (en toile de jute) dans le but de mettre au sol les épaules de l'adversaire. A la fin du temps réglementaire, si aucun des lutteurs n'a plaqué l'autre sur le dos, le combat est déclaré nul.

    Les fêtes de lutte sont nombreuses et de prestige variable, de régionales (sans couronnes) à fédéraux (seulement tous les 3 ans), les lutteurs sont regroupés en une seule catégorie. Une distinction très convoitée récompense les meilleurs lutteurs sous la forme d'une couronne de feuilles de chêne et des prix en nature sont distribués à l'ensemble des lutteurs.

    "Sambo" (Russie)

    D'origine russe, cette lutte avec veste autorise les actions douloureuses sur les articulations. La victoire peut donc s'obtenir par projection ou abandon sur action douloureuse.

    Depuis la fin des années 70 et la création de championnats du Monde, elle a tenté de s'internationaliser. Outre les russes, les mongols mais aussi les espagnols et les français ont pratiqué ce style.

    En France, le sambo était un style de la FFL jusqu'au milieu des années 80.

    "Güres" (Turquie)

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    Luttes africaines

    "Bokh" (Mongolie)

    C'est l'une des trois activités traditionnelles mongole avec le tir à l'arc et la course de chevaux.

    Pratiquée sur l'herbe (la steppe), la victoire s'obtient lorsqu'un des deux lutteurs tombe à terre. Durée du combat et surface d'évolution ne sont pas réglementées.

    A l'occasion de la fête nationale ("Naadam"), les 512 meilleurs lutteurs de Mongolie se rencontrent au stade d'Oulanbator.

    "Ssirum" (Corée)

    Comme beaucoup de luttes traditionnelles, le "Ssirum", s'est transformé de pratique militaire en pratique sportive.

    La tenue se compose d'une culotte ("satba") et d'une ceinture ("khori"). Les lutteurs combattent pieds nus dans une arène dont le sol est recouvert de sable.

    La victoire s'obtient lorsque l'adversaire touche le sable avec une autre partie du corps que les pieds.

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    "Sumo" (Japon)

    Le sumo est le sport traditionnel du Japon. Il se pratique dans un cercle de 4,55 mètres, chaque lutteur porte une épaisse ceinture de tissu autour des reins. Le but est de sortir son adversaire du dohyo ou de faire toucher n'importe quelle partie du corps (sauf la plante des pieds) dans l'espace de combat. Cette lutte est très brève, généralement quelques secondes.

    Au Japon, la population est fanatique de ce sport. Les lutteurs dépendent d'équipes et vivent en communauté. Le Sumo est un style de vie aussi bien qu'un sport, Tout rikishi porte des vétements distinctifs et est considéré comme un exemple. C'est aussi une "méritocratie" stricte : vous gagnez un rang et un salaire seulement par la victoire ; perdez et vous descendrez d'un rang. (source : Le site français du Sumo)

    Les luttes traditionnelles à travers le Monde (quelques exemples)

    Autriche : Armtag Oodarich Yakoutie : Iran : Rangeln (Tyrol) Belgtag Lituanie : Kourdstan-tustuu Guilan Espagne : Beltescast Ristines Khapsagai Lliati Lutte canarienne Biscast Moldavie : Afghanistan : Kochti perse Lutte léonine Bondetag Trinta dreapta Kestik Kordi Finlande : Boukatag Trinta kunedika Arabie : Mazendarani Rintapaîni Cragtag Russie : Istlish taban Japon : Ritpaïni Livtag "A la ceinture" Mossara taban Karasu-zumo Viopaîni Rigcats "Né v skhvatkou" Moulapta Konaki-zumo France : Suisse : Sambo Birmanie : Shinji-zumo E vince (Corse) Schwingen Serbie : Letoussi Toja-zumo Gouren (Bretagne) Albanie : Rvanje Nabast Malaysie : Grande Bretagne : Mundje vençe Ouzbékistan : Chine : Berslate Catch-gold Arménie : Kourach Kio-li Mongolie : Cornwall Kokh Tadjikistan : Ou-chou Barilda Cumberland Azerbaidjan : Gouchti Corée : Bokh Devonshire Gulech Touva : Ssirium-ha-ki Pakistan : Lancashire Bulgarie : Khourech Inde : Kouchti Loosehold Lutte populaire Tadjikistan : Azura Philippines : Norfolk Daghestan : Gouchti de Boukhara Bhimcencce Arias da mene Shooting Khatkabi Goutzanguiri Djarazandj Thailande : Westmorland Géorgie : Turkménistan : Hanoumantée Bando Islande : Ankoumara Gurech Nara Sénégal : Glima Tchidaoba Lutte de Khiva Psarani pata Béri Portugal : Kazakhstan : Turquie : Indonésie : Olva Galfava Koures Kusag-gures Pendjak-silette Soudan : Suède : Saïs Yagli-gures Toubata Akseltag Kirghizistan : Togo :

    Koures Zvaha

    Source : "100 ans de lutte olympique" (Raïko PETROV, FILA 1997)

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    La lutte des origines à nos jours ...

    La lutte est étroitement liée avec l'histoire des hommes.

    Elle trouve son origine dans la nécessité pour l'homme de se défendre face aux agressions de ses pairs ou des animaux (lutter pour vivre).

    Pratique universelle, uniquement guerrière à l'origine, la lutte a évolué vers une activité culturelle et sportive.

    Les premières traces de lutte codifiée datent de 5000 ans. Les vestiges archéologiques nous offrent des témoignages authentiques de l'importance de la lutte dans les sociétés anciennes. En particulier, les sculptures sumériennes ainsi que les fameux dessins découverts dans les tombes égyptiennes à Beni-Hassan.

    Lutteurs sumériens (3000 ans avant J.C.)

    Lutteurs égyptiens (2500 avant J.C.)

    La civilisation grecque éleva la lutte au rang de science et d'art divin. Elle apparut au 18ème Jeux Olympiques antiques (708 ans avant J.C.) en tant que discipline indépendante ainsi qu'épreuve du pentathlon.

    Lutteurs grecs (530 ans avant J.C.)

    Fabian Von Auerswald : projections (1539)

    Les premiers livres consacrés à la lutte paraissent dès l'invention de l'imprimerie. En 1539, est édité "L'art de lutter" de l'allemand Fabian Von Auerswald, véritable manuel technique richement illustré de 87 techniques de lutte.

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    Au XIXème siècle, la lutte professionnelle était particulièrement en vogue en Europe. Le style pratiqué se propagea sous les noms de lutte française, lutte classique et lutte gréco-romaine.

    Au début du XXème siècle le développement de la lutte se poursuit dans trois directions : une pratique professionnelle et une pratique amateur (surtout en Europe et en Amérique du Nord), une pratique traditionnelle sur tous les continents.

    Paul Pons dit "Le colosse"

    J.O. de Stockholm (1912)

    En 1896, aux premiers Jeux Olympiques modernes, la lutte gréco-romaine fait, bien sûr, partie du programme olympique. Mis à part en 1900 (Paris), elle ne le quittera plus.

    La lutte libre fait son apparition, sous l'influence des américains, en 1904 (St Louis) et à partir des Jeux d'Anvers (1920), les deux styles olympiques seront présents à chaque rendez-vous olympique.

    En 1912, la FILA (Fédération Internationale de Lutte Amateur) est créée. En France, la FFL (Fédération Française de Lutte) voit le jour en 1913.

    Depuis la naissance des Jeux Olympiques modernes, les règles n'ont cessé d'évoluer pour aller vers une lutte plus active et plus spectaculaire afin que la lutte olympique reste, sans renier ses racines et son histoire, un sport populaire et moderne.

    Les styles

    Lutte gréco-romaine : Dans la lutte Gréco-Romaine il est formellement interdit de saisir l'adversaire en-dessous de la hanche (ceinture), de faire des crocs-en-jambe et

    d'utiliser activement les jambes dans l'exécution de toute action.

    Lutte féminine : La lutte féminine est très semblable à la lutte libre. Cependant les prises de clefs doubles (double Nelson) sont formellement interdites.

    Lutte libre : Dans la lutte libre, il est permis de saisir les jambes de l'adversaire, d'effectuer des crocs-en-jambe et d'employer activement les jambes dans l'exécution de toute action.