HISTOIRE DES ARTS Supermarket Lady, Duane...

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Nature : Sculpture Auteur : Duane

Hanson Dimensions :

70X70X166 cm (grandeur nature)

Date : 1969 Lieu de conservation :

Ludwig Forum à Aix la chapelle

A partir des années 1950, les Etats-Unis, tout comme l’Europe, connaissent un rapide développement économique : ce sont les « Trente glorieuses ». C’est une période de hausse continue du pouvoir d’achat des populations.

Ce développement économique entraîne des bouleversements dans la société : c’est une ère d’abondance et de prospérité, en particulier pour les classes moyennes. Naît une consommation de masse avec le début des supermarchés et des centres commerciaux qui incitent à acheter toujours plus.

Les modes de vie sont transformés : amélioration du confort dans la vie quotidienne (électroménager, ameublement moderne), généralisation de l’automobile, place de plus en plus centrale de la télévision.

Steven, Inès, Vivien , Clémentine, Luca

Duane Hanson est un sculpteur américain, né en 1925 aux Etats-Unis dans le Minnesota .

Il fait, des études artistiques et obtient entre 1946 et

1951 plusieurs diplômes des beaux arts. Il enseigne aux Etats-Unis mais aussi en Europe, particulièrement en Allemagne.

Il est considéré comme le chef de file du mouvement « hyperréaliste ».

Il est mort en 1996.

Emmy, Sandro, Amandine, Julie, Thibaud

L’hyperréalisme est un mouvement artistique américain des années 1960. Ce courant artistique qui touche aussi bien la peinture que la sculpture prône un réalisme quasi photographique. Il s'inscrit dans la suite du Pop’Art.

Il est aussi nommé aux Etat Unis photorealism ou superralism. En effet, l’influence de la photographie dans le mouvement hyperréaliste est majeure.

Les artistes hyperréalistes montrent des scènes de la vie courante, des portraits, ou encore des voitures rutilantes. On peut considérer que l’hyperréalisme est la suite logique du Pop Art, parce qu’il utilise comme lui des symboles populaires et s’inspire de la société de consommation.

On peut voir également dans ce courant artistique une réelle volonté de s'opposer à l’art abstrait apparu au début du XXème siècle, en faisant ressurgir une figuration excessivement fidèle de la réalité.

Alicia, Manuel, Valentine, Camille, Romain

Autres œuvres de Duane Hanson:

Bowery bums, 1969-70

Bus stop Lady,1983

Autres artistes hyperréalistes :

John de Andrea Seated Blond Figure with crossed Arms, sculpture, 1982

Gregory Gillespie, Self-Portrait”, huile sur toile , 1975

William Beckman, Self Portrait, huile sur toile,1998

Cette sculpture a été réalisée à partir d'un moulage de taille réelle. Alors que l'on reprochait à Rodin en 1877 d'avoir moulé l'Âge d'airain à partir d'un modèle vivant, Hanson adopte ce procédé dans les années 1960, ce qui lui permet, tout comme à Rodin, de saisir l'essentiel et le naturel du quotidien.

Auguste Rodin, l'Âge d'airain

Pour cela il utilise de la résine de polyester, de la peinture acrylique, de l'huile et des bandes de plâtre : - Duane Hanson met d’abord en scène une pose caractéristique et moule le corps d'un modèle avec ces bandes de plâtre. - Après il coule du polyester dans ces moules et renforce ses moulages avec de la fibre de verre. - Il les soude et les peint puis ajoute une perruque, des vêtements et des accessoires.

Alicia, Manuel, Valentine, Camille, Romain

La sculpture représente une femme poussant un caddie.

C’est une femme plutôt enrobée (symbole d’opulence alimentaire mais aussi de « malbouffe »)

Elle est chaussée de pantoufles d’intérieur (signifiant à la fois le confort et le laisser-aller). Elle est vêtue d’une jupe bleue qui la serre et d’un haut rose ; elle porte un collier de petites fleurs jaunes autour du cou (kitch),une montre et un bracelet dorés au poignet gauche et un sac à main de skaï noir au bras droit. Le tout semble être de mauvaise qualité.

Elle a la cigarette au coin des lèvres (la cigarette est un produit de consommation de masse comme un autre à cette époque).

Sur la tête, elle porte un fichu bayadère qui recouvre des bigoudis roses fixés dans les cheveux et ses collants sont filés

(apparence négligée). Elle a le regard vide, fatigué, cerné. Elle a des boutons et ses membres sont couverts de bleus (peut-être une référence à la

maltraitance ?). L’ensemble (apparence, vêtements, accessoires) donne au

personnage une image disgracieuse, de mauvais goût, voire vulgaire. On peut penser que cette femme est âgée d’une bonne quarantaine

d’années et fait partie d’une catégorie sociale plutôt modeste.

Le caddie est de couleur argentée, son contenu est multicolore. Le caddie est rempli à ras-bord de nourriture et de produits de consommation courante : pain industriel, produits ménagers, des canettes de Coca-Cola, jus de fruits, café, œufs, poulet, dinde, jambon, une boite de cookies, pâtes, raviolis, haricots, etc. Sur la partie inférieure sur le caddie on peut voir un sac de nourriture pour chien et des rouleaux d’essuie-tout.

Tous les produits sont conditionnés industriellement (boîtes en carton, emballages en plastique, boîtes de conserve).

Le caddie ne contient aucun produit frais (fruits, légumes…). L’ensemble symbolise l’abondance et les excès de la société de

consommation.

Marine, Solenne, Julien, Pauline, Thibault, Amélie

1) Une représentation de l'Amérique moyenne :

A travers cette sculpture extrêmement réaliste, Duane Hanson dresse un portrait peu flatteur de la ménagère étatsunienne moyenne de la fin des années 1960. Pourtant, cette œuvre n’est pas une caricature : un tel personnage fait partie du quotidien de l’époque aux Etats-Unis (y compris les bigoudis même si c’est difficilement imaginable pour des Européens !) .

Dans cette scène, c’est plutôt la médiocrité de l’« American way of life » et plus généralement de la société de consommation occidentale qui est soulignée.

Duane Hanson dresse un constat : la consommation de masse, qui se traduit par l’achat par tout le monde des mêmes choses au même endroit (et souvent au même moment : fin d’après-midi, week-end), nous prive de notre liberté (alors même que nous croyons nous émanciper en accumulant des biens grâce à notre « pouvoir » d’achat) et de notre personnalité (nous sommes standardisés, à l’image des produits que nous achetons).

2) Un regard critique sur l’Amérique :

La vraisemblance est parfois poussée tellement loin qu’elle produit sur le spectateur un effet de malaise. Un malaise surtout dû au fait que les œuvres hyperréalistes ne sont ni émouvantes, ni touchantes, seulement « vraies ».

Le regard dans le vide du sujet exprime la solitude des personnes qui servent de modèles à l’artiste : des personnes invisibles de la rue,

qu’il a rendues visibles par l’art.

L’artiste refuse toute forme

d’idéalisme et revendique au

contraire une réalité crue.

Lilian, Aurélien, Jordan, Andréa, Amandine

Une de ses œuvres majeures montre un policier blanc tabassant un Afro-Américain après l’assassinat de Martin Luther King ; et il persiste avec des thèmes aussi épineux que les SDF.

Ses sculptures grandeur nature sont autant de « fantômes » réalistes qui viennent hanter et contredire le rêve américain.