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Tous droits réservés © Les Éditions Histoire Québec, 2011 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 25 mai 2021 08:04 Histoire Québec Histoire de lire Jeannine Ouellet et Paul Béland L’Amérique française Volume 17, numéro 1, 2011 URI : https://id.erudit.org/iderudit/66168ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Éditions Histoire Québec La Fédération Histoire Québec ISSN 1201-4710 (imprimé) 1923-2101 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Ouellet, J. & Béland, P. (2011). Compte rendu de [Histoire de lire]. Histoire Québec, 17(1), 41–46.

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Histoire Québec

Histoire de lireJeannine Ouellet et Paul Béland

L’Amérique françaiseVolume 17, numéro 1, 2011

URI : https://id.erudit.org/iderudit/66168ac

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Éditeur(s)Les Éditions Histoire QuébecLa Fédération Histoire Québec

ISSN1201-4710 (imprimé)1923-2101 (numérique)

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Citer ce compte renduOuellet, J. & Béland, P. (2011). Compte rendu de [Histoire de lire]. HistoireQuébec, 17(1), 41–46.

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VOYAGES AUXAMÉRIQUESCampagnes de 1696 auxAntilles et de 1706 à Plaisanceet en AcadieGédéon Nicolas de VoutronSeptentrion, Collection v, Québec, 2010

En mission aux Antilles en 1696,puis dix ans plus tard à Plai sanceà Terre-Neuve et à Port-Royal enAcadie, l’officier de marine fran-çaise sous Louis xIv et Louis xv,Gédéon Nicolas de voutron,rédige avec franc-parler, à l’in-tention de son épouse et de sesdescendants, les péripéties deson quotidien à bord : incidentsde la navigation, tempêtes,escales, rencontres en mer, com-bats, repas bien arrosés…. Desannées plus tard, les manuscrits«  où le tendre domine  » sontdécouverts dans une vieilledemeure périgourdine par sesdescendants, Jacques et henri deLa Serve.

Illustre inconnu hors de sarégion d’origine, la Charente-Maritime, où ne sont répertoriésque quelques rares documents leconcernant, Gédéon Nicolas devoutron a pourtant participé à denombreuses et importantes cam-pagnes, dont sept vers le Canadadurant la guerre de Successiond’Espagne qui ont contribué àdes événements marquants del’histoire de la Nouvelle-France.En 1705, il est second sur le Hérosqui amène Raudot, administra-teur et dirigeant colonial fran-çais, prendre ses fonctions àQuébec. L’année suivante, com-mandant du Profond, il conduitSubercase, officier de marine, àson nouveau poste à Port-Royal.En 1707, de voutron se rend àBrest afin de démêler les affairesembrouillées de Pierre Le Moyned’Iberville, décédé à Cuba l’an-née précédente. En 1714, un anaprès, la signature du traitéd’utrecht rendant Terre-Neuve àl’Angleterre, il transporte leshabitants de Plaisance vers l’îleRoyale (Cap-Breton).

Des années plus tard, un descen-dant historien, professeur d’uni-versité et spécialiste du com-merce maritime sous Louis xIv,et l’autre, son gendre, archivisteet paléographe, ont préparé uneédition critique très documentéeconservant les expressionsanciennes, en modernisant toute-fois l’orthographe et en ajoutantune synthèse généalogique de lafamille ainsi qu’une biographiedu capitaine voutron. Présen -tations des deux campagnes, ins-tructions royales et rapport auministre ainsi qu’un index des

noms de lieux, de personnes etde navires complètent les pas-sionnants récits tout-à-fait inédits. par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

La présente rubrique privilégie les ouvrages portant sur l’Amérique française et est le résultat des lectures de deux intervenantsgravitant auprès de la Fédération Histoire Québec

TERRITOIRES FRANCOPHONESÉtudes géographiques sur lavitalité des communautés francophones du CanadaSous la direction d’Anne GilbertSeptentrionQuébec, 2010

Sous la direction de la géographeAnne Gilbert, professeure au Dépar -tement de géographie de l’uni -versité d’Ottawa, huit universi-taires ont étudié la situation dufrançais dans les provinces anglo -phones du Canada. Le fruit deleurs analyses est publié dans cerecueil de textes portant sur le peud’importance accordée à la mino-rité qui représente une base impor-tante de l’histoire canadienne.

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Les minorités francophonesdevraient aujourd’hui pouvoirs’épanouir partout au Canada,mais elles semblent engourdiespar la politique des langues offi-cielles. Leur territoire, porteur demémoire, influence la transmis-sion de la langue et de la culture.Les études présentées dans cetouvrage identifient les tracesdans l’organisation de l’espacede la minorité, dans le paysagelinguistique et dans les réseauxque tisse ce groupe autour dediverses échelles spatiales. Pour -tant, les communautés franco -phones ne bénéficient plus desconditions nécessaires pour ache -ver l’espace que l’histoire leur alégué. Il fut un temps où plu-sieurs collectivités canadiennes-françaises formaient des commu-nautés quasi homogènes ou desquartiers dans de grands espacesurbains, tels Gravelbourg (Sas -katchewan), Saint-Boniface (Man i - toba) et vanier (Ontario). Danscette province, Ottawa est lacapitale politique, Sudbury, lacapitale culturelle, et Toronto, lacapitale économique de la com-munauté franco-ontarienne, bienque les auteurs n’y trouventaucune concentration impor-tante de francophones. Le quar-tier formé historiquement autourde la paroisse Sacré-Cœur, aunord du centre-ville, a presquedisparu.  Situation hélas biensimilaire dans un autre grandcentre canadien, vancouver.Selon l’étude menée en débutd’automne 2004, l’usage du fran-çais est plutôt fréquent avec laparenté et les amis, mais guèreutilisé avec les voisins, dans lesloisirs, dans les magasins, etmême chez le médecin. Lesmilieux traditionnels – villages etpetites villes francophones ainsique quartiers francophones desvilles bilingues et anglophones –s’effacent.

Outre les cartes et les tableaux,une imposante bibliographiecomplète cet ouvrage de réfé-rence.par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

LE CHIEN D’ORNicolas Jacquin Philibert 1702-1748Marie-Françoise Michel etJean-François Michel

SeptentrionQuébec, 2010

Des plus intéressants, le présentouvrage corrige les lacunes con -tenues dans le roman à succès deWilliam Kirby, publié en 1877,The Chien d’or/The Golden Dog: aLegend of Quebec, traduit parPamphile Lemay, et dans Unedette de sang, de Daniel Mativaten 2003. Enseignants lorains, lesauteurs ont lu de nombreuxessais et fouillé autant les archi -ves de France que celles duQuébec pour rédiger la véritablehistoire du « chien d’or », NicolasJacquin Philibert.

Né en Lorraine, Nicolas devientmaître d’hôtel de l’évêque deQuébec en 1730, puis boulangeret marchand, munitionnaire du

roi et fournisseur aux armées, etpropriétaire de navires commer-ciaux qui transportent diversesmarchandises aux Antilles. Phi -libert atteint, en terre d’Amé -rique, une place beaucoup plusélevée et enviable qu’il n’auraitpu le faire dans l’ancienneFrance. Il acquiert la résidenceayant appartenu à TimothéeRoussel qui l’avait agrémentéed’une pierre en marbre sculptéeprovenant de sa ville natale dupays de Pézenas et sur laquelleétait l’inscription suivante étaitgravée.

Je suis un chien qui ronge loEn le rongeant je prend mon reposUn tems viendra qui nest pas venuQue je morderay qui maura mordu

Sur les ruines de cette résidencebombardée en 1759, plusieursfois incendiée, puis démolie en1781, a été construit un bureaude poste, rue de Buade. Récu -pérée, la pierre du chien est tou-jours à la base du balcon.

En 1748, Philibert meurt d’uncoup d’épée que lui a infligé l’of-ficier Pierre Legardeur de Repen -tigny en raison d’une mésententeau sujet de la chambre où il doitloger. Condamné à avoir la têtetranchée, l’exécution de ce der-nier se fait par effigie, en l’ab-sence de l’assassin, réfugié aufort Saint-Frédéric. Gracié etpromu capitaine, Legardeur reçoitla croix de chevalier de Saint-Louis. Il quitte pour Pondichéryavec le grade de lieutenant-colo-nel. Devenu colonel en 1772, ils’éteint en 1776. N’en déplaiseaux faiseurs de légende, aucundes deux fils de Philibert ne fitpérir l’officier par l’épée pourvenger la mort de leur père.

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En annexe, divers textes d’ar-chives, une bibliographie élabo-rée ainsi qu’un précieux indexdes noms de lieux et de per-sonnes. À lire absolument!par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

1760 LES DERNIERSJOURS DE LA NOUVELLE-FRANCEJournaux britanniques traduits,annotés et présentés par RéalFortinRéal FortinSeptentrionQuébec, 2010

Les sources francophones sus-ceptibles de nous renseigner surl’année 1760 sont relativementnombreuses mais elles décriventrarement toute l’ampleur dudrame vécu par la population.Les sources anglophones, plusou moins consultées par les his-toriens québécois, sont difficilesà trouver. Il faut chercher du côtédes États-unis ou de l’Angle -terre. Nos voisins du sud ontréglé la frontière linguistique entraduisant presque toutes lessources françaises, un bel exem-ple qu’a décidé de suivre RéalFortin qui nous livre en françaisles écrits de cinq Américains.

- L’officier Samuël Jenks qui noteses sentiments et ses émotionsainsi que quelques détailsconcernant la vie quotidiennedes Canadiens, leur niveau devie et même leur nourriture.

- Le major Robert Rogers qui, avecun petit détachement de soldats,attaque des petits villages enterritoire ennemi. Sa seuleidée : que les Anglais, nobles etglorieux, vainquent froidementet par tous les moyens les per-fides Français.

- Le sergent David holden pro-pose un texte similaire à celuide Samuël Jenks et parle briè-vement de l’émotion vécue parles Canadiens.

- Lemuel Wood est avare de des-cription; il énumère les lieuxqu’il traverse, additionne lesdistances parcourues et décritparfois les conditions difficilesdans lesquelles vivent les mili-taires.

- Le lieutenant John Frost, dontla transcription manuscrite deson journal est conservée àBibliothèque et Archives Canada.On y trouve très peu de détails.

- Le lieutenant Thomas Moody,dont le journal ne contient riende nouveau sinon quelquesdescriptions terrifiantes de cer-tains blessés.

En annexe : « La bataille de l’îleaux Noix » selon Johnstone, che-valier écossais exilé à Paris, rela-tant le combat à Louisbourg, àQuébec, puis à l’île aux Noix oùil est témoin du dernier véritableaffrontement de la Nouvelle-France.

La publication de sources anglo-phones traduites en françaiss’avère donc d’une importancecapitale si on souhaite connaîtretoutes les facettes de notre his-toire. Le présent travail, comme

un filon brut, pourra servir debase pour les futures études enhistoire traitant des moments lesplus douloureux de notre passé,les derniers jours de la Nouvelle-France. À noter que seule l’édi-tion numérique est accessible,modernité oblige.par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

LE BORÉAL EXPRESS Journal d’histoire du Canada1760-1810 Régime britanniqueGilles Boulet, Jacques Lacoursière etDenis VaugeoisSeptentrionQuébec, 2010

À la suite du succès immédiat dela réédition du premier volumedu Boréal Express (1524-1760),voici le volume II (1760-1810) quipropose 416 pages d’une docu-mentation vivante et diversifiée,ouverte sur le monde, ainsiqu’un millier d’illustrations fai-sant notamment la part belle auxpetites annonces. Des six fonda-teurs du Boréal Express, trois ontquitté  : Mgr Tessier, Lévis Martinet Pierre Gravel. Les auteurs duprésente ouvrage, Gilles Boulet,Jacques Lacoursière et Denisvaugeois, auxquels se joignent

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quelques collaborateurs occa-sionnels, se référent aux jour-naux de l’époque, La Gazette deQuébec (1764), Le Mercure (1805),et Le Canadien (1806), pour illus-trer les grands bouleversementsqui ont influencé l’évolution his-torique de la collectivité cana-dienne et l’orientation même dumonde atlantique. Il s’agit de ladense période 1760-1763 qui amis fin à la colonisation fran-çaise, des lendemains de laConquête anglaise plaçant lesCanadiens sous la dominationdes conquérants britanniques, dela Révolution américaine qui, endivisant l’Empire britannique,consolida la colonisation anglaisedans la vallée du Saint-Laurent,de l’Acte de Québec, de laRévolution française dont lesidéaux et les mots d’ordre péné-trèrent jusqu’à l’intérieur des vil-lages laurentiens. Délaissant lesAmérindiens si présents dans levolume I, l’attention de la nou-velle publication porte sur lesÉcossais qui se mêlent à la popu-lation canadienne-française, ainsique sur les Juifs. un seul coupd’œil à l’index suffit à nous leprouver.

L’économie de la vallée du Saint-Laurent se diversifia et devint lefief des hommes d’affaires bri-tanniques. De nombreux conflitsidéologiques, économiques,sociaux et ethniques agitèrent lapopulation du pays. Pétitions,contre-pétitions, débats institu -tionnels, campagnes électoralesprouvent que les hommes decette époque étaient semblables àceux d’aujourd’hui et de tous lestemps avec leurs ambitions, leursqualités, leurs passions, leurs fai-blesses, leurs animosités, leurs riva-lités, leurs calculs, leurs succès,leurs échecs.

voilà ce que nous révèle le signa-taire de la préface, MichelBrunet, directeur de l’Institutd’histoire à l’université deMontréal. Pour sa part, Denisvaugeois affirme que malgréquelques découvertes faitesaprès 1967, la matière n’a pastrop vieilli, alors que JacquesLacoursière répète toujours « Nilnovi sub sole ». par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

LOUIS-ALEXANDRETASCHEREAU VOUS PARLE

Discours réunis et analysés parDenis MonièreDenis MonièreLes Éditions histoire QuébecCollection Société du patrimoinepolitique du QuébecQuébec, 2010

Les 45 discours du présent ouvrages’avérent des plus intéressants;ils permettent de retracer les prin -cipaux enjeux qui ont animé lesdébats publics de la société qué-bécoise et témoignent des intérêts

et des positions idéologiques desprotagonistes de l’époque.

Issu d’une grande famille prati-cienne du Québec qui comptaitdans ses rangs sept députés, unarchevêque et un juge de la coursuprême, Louis-Alexandre Tasche -reau est député pendant 36 ans(1900 à 1936), les 16 derniers àtitre de ministre et de premierministre, traversant ainsi troisdécennies mouvementées  : Pre -mière Guerre mondiale, crise etconscription pendant que leQuébec se transforme, que desindustries sont créées, que desvilles naissent et qu’on assiste àl’exode rural et à l’afflux d’immi-grants européens, que triple lenombre d’automobiles, la voiriedevenant le poste budgétaire leplus important, que la Loi sur lesaccidents du travail est votée.Mais la plus grande réalisationest la première nationalisation del’histoire du Québec, premierÉtat de l’Amérique du Nord à sedonner le monopole de la vented’alcool en créant la « Commissiondes liqueurs », dont les bénéficesfinanceront l’assistance publiquemalgré les dénonciations contrel’invasion de l’État dans undomaine réservé à l’Église. L’in -dustrialisation provoque aussi lemécontentement du clergé,l’Église favorisant la colonisationafin de soustraire les Canadiensfrançais aux influences perni-cieuses des villes et ainsi garderson autorité sur le monde rural.

Pour sa part, Taschereau admirela femme qui demeure fidèle auxtraditions ancestrales et rendhommage aux religieuses quiassurent la mission éducativetout en enseignant à l’enfant sesdevoirs religieux et l’attache-ment au sol. 

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En 1920, Taschereau devient leprincipal porte-parole des Cana -diens français. Malgré son habiletéde tacticien, on le juge hautain,aristocratique, autoritaire, peucharismatique; le politicien estaccusé de corruption, de malver-sation, de favoritisme, de népo-tisme même s’il n’a pas profité decette gabegie. Malgré une tellefin de règne peu glorieuse, leQuébec avait connu, jusqu’en1929, le niveau d’endettement leplus bas de toutes les provincescanadiennes.

un véritable cours d’histoire destrois premières décennies duxxe siècle se cache dans lespages de cet ouvrage.par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

HISTOIRE INTELLECTUELLE DEL’INDÉPENDANTISMEQUÉBÉCOISTome 1 1834-1968Sous la direction de Robert Comeau,Charles-Philippe Courtois et DenisMonièrevLB éditeurMontréal, 2010

En septembre 2010, le Rassem -blement pour l’indépendancenationale (RIN) a célébré ses 50ans. L’idée d’indépendance, sansaucun doute l’idée la plus impor-tante de notre histoire, est bienplus ancienne qu’on ne le croit,ayant connu des moments deforte intensité mobilisatrice etdes périodes d’éclipse. Née à lafaveur de l’agitation desPatriotes de 1837-1838, l’idéolo-gie indépendantiste au Québecs’est réveillée dans le paysagepolitique avec la Révolutiontranquille des années 1960.historiens, sociologues et autresanalystes présentent ici lesauteurs qui l’ont défendue et lesmouvements marquants de sespremiers balbutiements en 1834jusqu’en 1968, à la veille de lafondation du Parti Québécois.

Codirigé par Robert Comeau,Charles-Philippe Courtois etDenis Monière, l’ouvrage reçoitune quinzaine d’intellectuelscontemporains qui analysent lesréflexions substantielles des pen-seurs de l’époque relativement àl’accession du Québec à l’indé-pendance politique. Parmi cesimportants personnages, certainssont bien connus, tels Louis-Joseph Papineau, Lionel Groulx,Marcel Chaput, Pierre vallières,René Lévesque, alors que d’au-tres le sont moins mais méritenttout autant d’être découverts.

Quelle que soit notre allégeancepolitique, il faut consulter cetteencyclopédie vivante réunissantune collection d’essais analy-tiques destinés à faire connaîtredes œuvres qui ont jalonné l’his-toire de la pensée indépendan-tiste.

un second tome consacré à cetteoption portera sur la création du

Parti Québécois en 1968 et analy-sera l’ouvrage Option Québec.par Jeannine Ouellet, Rivière-du-Loup

LES ANNALES DU COMTÉDE MÉGANTICDugall McKenzie McKilloptraduction libre par DeniseBourbeau Marcoux. Éditions histoire Québec Collection Société de généalogieet d’histoire de la région deThetford Mines

En 1902, Dugall McKenzieMcKillop, auteur d’une méthodede sténographie et dactylogra-phie, publiait The Annals ofMegantic County, Quebec, unouvrage qui relatait une aventurecommencée à peine trente ansauparavant  : l’établissementd’Écossais en provenance des îlesde l’estuaire de la Clyde dans lesenvirons de Thetford Mines.

Denise Bourbeau Marcoux nousoffre ici une traduction libre decet ouvrage qu’on peut qualifierde «  source majeure  ». On sentsouffler le vent dévastateur desgrands événements qui boule-versent l’Europe dans la pre-mière moitié du xIxe siècle. Lerécit commence alors que le ducde hamilton fait à ses fermiers

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de l’île d’Aran ce qu’on appelle-rait aujourd’hui « une offre qu’ilsne peuvent pas refuser » : quitterles terres qu’ils occupent pouraller s’établir dans l’Outaouais.Surprise  : une fois arrivés àMontréal, après un long périple,les nouveaux arrivants devrontplutôt s’établir dans ce qui estaujourd’hui la région del’amiante… À l’époque, il encoûtait aussi cher d’aller deMontréal au Megantic Countyque de traverser l’Atlantique!

Le livre nous offre d’importantesinformations généalogiques,mais aussi des renseignementsrelatifs aux administrateurslocaux, aux députés, etc. Surtout,il nous fait revivre les hivers demisère vécus dans des maisons,des lieux de culte et des écolessans cheminée, autant de sourcesde maladies et d’incendies par-fois dévastateurs. On évoqueaussi la bataille perdue pourl’enseignement en gaélique.

Le lecteur peut deviner les ten-sions avec les Amérindiens,Canadiens et « loyalistes » améri-cains déjà établis dans le comté,de même qu’entre les pasteurs etfidèles épiscopaliens, presbyté-riens, méthodistes et congressio-nalistes. Mais on retient d’abordet avant tout les gestes de solida-rité qui ont permis à cette collec-tivité de survivre aux terriblesconditions avec lesquelles elle adû composer.

De quoi donner le goût de regar-der dans la même soirée deuxchefs-d’œuvre du cinéma  : Manof Aran de Flaherty… et Mononcle Antoine, que le regrettéClaude Jutra a eu le génie de fil-mer dans le  secteur Black Lakede Thetford Mines.

par Paul Béland, Montréal

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