HISTOIRE DE LʼART ET DE LA PHOTOGRAPHIE BAC PRO … · Victoria demande au photographe Roger...

Quelques références sur LA GUERRE DANS LA PEINTUREPaolo Ucello, mil XVème; La Bataille de San Romano

La bataille prend l'aspect d'un monstrueux combat. Uccello travaille sur les armures dont les plaques d'argent miroitent dans la p é n o m b r e e t s u r l e s casques qui vont de l'armet (en usage à l'époque) au cimier le plus fantastique, dont seules les oeillères o u v r e n t l e r e g a r d à l 'existence. Dans cette formidable mêlée, les heaumes finissent par se confondre avec la tête des chevaux.

Pour peindre cet épisode, Uccello a utilisé la feuille d'argent pour produire des effets de réflexion et de multiplication des images.

Francisco de Goya, 1814 tres de Mayo,

Le sujet de la toile, sa présentation ainsi que la force émotionnelle qu'elle dégage font de cette toile l'une des représentations les p l u s c o n n u e s d e l a dénonciation des horreurs liées à la guerre. Bien que s ' i n s p i r a n t e n p a r t i e d'œuvres d'ar t l 'ayant précédé, Tres de Mayo marque une rupture par rapport aux conventions de l ' é p o q u e . C e t t e t o i l e diverge des représentations traditionnelles de la guerre d é p e i n t e s d a n s l ' a r t occidental et est reconnue comme l'une des premières toiles de l'ère moderne.

Tres de Mayo est "la première grande toile qui peut être qualifiée de révolutionnaire dans tous les sens du terme : par son style, son sujet et son intention."

HISTOIRE DE LʼART ET DE LA PHOTOGRAPHIE BAC PRO PHOTOGRAPHIE

LE REPORTAGE DE GUERRE

Eugène Delacroix, 1824, Le massacre de Chios

Eugène Delacroix a montré un certain engagement politique, notamment pour l’indépendance grecque. Ce tableau évoque le plus gros massacre de cette guerre et caractérise le style romantique propre à l’artiste.

Le Douanier Rousseau, 1894, La guerre

C'est nulle part.

E. Manet, 1867, L'Exécution de Maximilien

La toile représente l'exécution de Maximilien par un peloton d'exécution républicain.Pendant trois ans, Maximilien avait été empereur du Mexique sous la protection des troupes de Napoléon III. Lo r sque l ' empereur des França i s ren ian t sa parole ,ordonne le retrait de ses troupes et abandonne Maximilien à son sort, celui-ci tombe entre les mains des opposants républicains, et est condamné à mort (dans un théâtre transformé en cours de justice) et exécuté. Il s'agit d'une représentation imaginaire, Maximilien n'était pas au centre, il était tête nue. Comme chez Goya, on retrouve la figure du Christ crucifié

UMBERTO BOCCIONI , 1915 Charge des lanciers (Peinture et papier collé)

C'est toujours une idée dynamique qui anime la composition Charge de lanciers, de Boccioni. Mais dans cette toile on ne discerne pus guère qu'un mouvement vibrant de lignes droites signifiant, plus que représentant, des lances projetées vers un espace libre suggéré, lui aussi. par un triangle de papier collé.



LE REPORTAGE DE GUERREPLAN: Les premières photographies de guerre La première guerre mondiale La deuxième guerre mondiale L’Algérie et le Vietnam Le reportage de guerre aujourd’hui

1- LES PREMIÈRES PHOTOGRAPHIES DE GUERRELa guerre de Crimée (1853-1855) oppose la Turquie à La Russie, l’Angleterre et la France. La reine Victoria demande au photographe Roger Fenton la réalisation d’un reportage. Une voiture de marchand de vin est transformée en laboratoire. Les photographie de Roger Fenton montre ce qu’on appelle une guerre propre: pas de cadavres ni soldats anglais en uniforme taché de sang, des champs de bataille avant et après l’action, des scènes posées. ceci est du à des raisons techniques et pour les besoins de la propagande.La guerre de Sécession (1861-1865) oppose aux USA, les états du sud et du nord sur la question de l’abolition de l’esclavage. Les clichés des photographes Matthew Brady et de ses collaborateurs donnent pour la première fois une idée concrète des horreurs de la guerre: terres brûlées, maisons incendiées, cadavres, la vie quotidienne des soldats et les effets de la guerre dans un souci d’objectivité.

2- LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE«Le vrai peintre de la guerre, c’est le Kodak». En France, la Section Photographique de l’Armée (SPA) est créée en 1915 dans le but de servir l’idéal patriotique et conserver pour les générations futures des documents. Les premières images montrant des cadavres paraissent dans l’Illustration en 1914. La photographie aérienne entre en jeu (observation des position s ennemies jusqu’à 2500 m.). Le Ministère des Affaires étrangères contrôle la diffusion des clichés. De nombreux soldats prennent aussi des photos bien que l’usage d’un appareil est interdit à toute personne non munie d’une autorisation. Ces photos sont regroupées dans des albums légendées par leurs auteurs.

3- LA SECONDE GUERRE MONDIALELa guerre d'Espagne révèle un nouveau type de reporter, le correspondant de guerre. Robert Capa, dont la photographie Mort d'un soldat républicain est publiée dans toute la presse occidentale, entre dans la légende et incarne le mythe du reporter.

La seconde guerre mondiale fait l’objet d’une grande couverture médiatique car il est permis de diffuser des images. Mais ce sont surtout les images de la libération et quelques exemples emblématiques qui figent le souvenir de ce conflit. ROBERT CAPA «Si vos photos ne sont pas bonnes, c’est que vous n’étiez pas assez près.» Robert Capa participe à la première vague de débarquement le 6 juin 1944. A plat ventre dans l’eau, il photographie tout ce qui est à sa portée. Ses films parviennent le lendemain à Londres (Life). Une erreur de laboratoire détruit la plupart des clichés (72). Seuls 8 clichés sont récupérables (brouillard de la gélatine fondue): ces photos révèlent une authenticité et un réalisme qui correspondent à la puissance dramatique de l’événement. Nés d’un incident technique, ces huit photos entrent dans la légende.

Le devoir de mémoire fait partie des priorités du reportage de guerre. La porte d’entrée d’Auschwitz-Birkenau de Stanislaw Mucha est ce qui reste de plus fort de l’horreur des nazis. Elle figure, par les voies ferrées convergeant vers le camp l’abomination absolue sans la montrer.

Arrêt sur image: Eugveni Khaldei, 2 mai 1945, Berlin, prise du Reischtag.Document «Connaissances des arts photo»



4- L’ALGÉRIE ET LE VIETNAMLe conflit algérien (1954-1962) a été minimisé par la France. Directement commandées par l’armée, les photographies relèvent plus de la propagande que du documentaire. Raymond Depardon et Marc Riboud, reporters professionnels ont montré une vision moins orientée du conflit.

La guerre du Viêtnam (1961-1975) marque un tournant dans le reportage photographique. Des centaines de photographes sont sur le terrain et ont une grande liberté d’action. L’armée américaine pensait que la presse donnerait une image positive de son action. Cette liberté s’est retournée contre le gouvernement lorsque l’opinion a découvert l’horreur de cette guerre. En 1968, le photographe David Douglas Duncan, ancien soldat publie «I protest» dénonçant ce qui se passe. En 1969, Life publie un reportage sur la désillusion des soldats.

La guerre vue par...Don Mac Cullin est particulièrement sensible à la douleur, à la peur qu’endurent les soldats et les victimes civilesGilles Caron semble plus captivé par l’action, le mouvement des hommes sur le terrain.

Arrêt sur image: Nick Ut, Enfants de Trang Band, 1972 Eddie Adams, officier sud vietnamien exécutant un suspect vietcong, 1968

La petite fille nue au centre est grièvement blessée dans le dos au napalm. Avec d’autres enfants, elle court en hurlant de peur et de douleur, fuyant son village en flamme. A l’arrière, les soldats US tentent de venir à leur secours.

5- LE REPORTAGE DE GUERRE AUJOURD’HUI

Des reporters comme Don Mac Cullin sont devenus indésirables car ils montrent une réalité que les autorités souhaitent cacher au public. Nommée «dommages collatéraux», les reportages ont été interdits aux Malouines et pendant la guerre du Golfe. Les combats des guerres actuelles sont le plus souvent aériennes et sont conduites à distance depuis des états majors installés très loin des conflits. Montrer la guerre vu de loin ou de nuit dédramatise, voire déshumanise, tels des images de jeux vidéo. mais en même temps, on découvre un autre aspect de la guerre: les camps de réfugiés, les conditions difficiles des aides humanitaires... La Télévision a pris le pas sur la presse et les photographes diffusent leurs images autrement (livres, expositions). Une approche plus esthétique est apparue avec James Natchwey ou Sebastao Salgado. Ils réalisent des reportages de fond sur des conflits qui ne font pas la une de l’actualité.

(Une des scènes hallucinantes fixées par le photographe Sebastiào Salgado dans l’enfer brésilien de la mine à ciel ouvert de la Serra Pelada. Les mains humides déchirées par les cordes, les ouvriers forment une chaîne humaine du fond de la mine jusqu'à l'aire de déchargement , plus transporteurs de boue que chercheurs d’or, emportés par des rêves de richesse et de liberté, ces hordes de pauvres hères esclaves rêvent d’une hypothétique fortune dans des conditions de labeur et d’existence inhumaines. Au plus fort de l’activité, 50 000 garimperos remontaient inlassablement des sacs de boue de 50 kg, avec l’improbable espoir qu’un de ces sacs renfermerait de l’or. Dans cette photo tout est exprimé de l’humanité et de l’inhumanité de l’homme.)



1- Les premières photographies de guerre

Roger Fenton, Guerre de Crimée, 1855

Matthew Brady, Guerre de Sécession

2- Première guerre mondiale



3- Deuxième guerre mondiale Robert Capa, Omaha Beach, 1944

Stanislaw Mucha, Auschwitz, 1945



4- Guerre du ViêtnamNick Ut, Enfants de Trang Band, 1972

La petite fille nue au centre est grièvement blessée dans le dos au napalm. Avec d’autres enfants, elle court en hurlant de peur et de douleur, fuyant son village en flamme. A l’arrière, les soldats US tentent de venir à leur secours.

Eddie Adams, officier sud vietnamien exécutant un suspect vietcong, 1968

Don Mac Cullin

Soldat us commotionné attendant son transfert, 1968Don Mac Cullin raconte: «J’ai pris près de huit photos, pas une seule fois il n’a cligné des yeux, il ne m’a pas dit un seul mot, il n’a pas bougé.Et il regardait droit à travers moi, comme si j’étais un fantôme.»

Portrait d’un vieux vietnamien, 1968



5- Le reportage de guerre aujourd’hui

James Natchwey, Bosnie

Sebstiao Salgado

Éthiopie

Mine d’or au Brésil, Garimperos

Une des scènes hallucinantes fixées par le photographe Sebastiào Salgado dans l’enfer brésilien de la mine à ciel ouvert de la Serra Pelada. Les mains humides déchirées par les cordes, les ouvriers forment une chaîne humaine du fond de la mine jusqu'à l'aire de déchargement , plus transporteurs de boue que chercheurs d’or, emportés par des rêves de richesse et de liberté, ces hordes de pauvres hères esclaves rêvent d’une hypothétique fortune dans des conditions de labeur et d’existence inhumaines. Au plus fort de l’activité, 50 000 garimperos remontaient inlassablement des sacs de boue de 50 kg, avec l’improbable espoir qu’un de ces sacs renfermerait de l’or. Dans cette photo tout est exprimé de l’humanité et de l’inhumanité de l’homme.



Pablo Picasso, Guernica, 1936



HISTOIRE DE LʼART ET DE LA PHOTOGRAPHIE BAC PRO … · Victoria demande au photographe Roger...

Documents

Transcript of HISTOIRE DE LʼART ET DE LA PHOTOGRAPHIE BAC PRO … · Victoria demande au photographe Roger...