Histoire de l'Architecture - Tome I (1899) Par Auguste CHOISY [Livre642Pn&b]

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    FIGURES GH,\\-ES EX 'l'AILLE-D OUCE PAR J. 5UL1'18ET 'l'RAC\SFORM ES EX CLICH S 'l'YPOGRAPHIQUES PAR FER'XIQ1:E ET F1LS.

    J :\f PR BI ER IE G A D'l'H IE R- VI LL ." '- RS .

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    A L G U S T E C H O IS Y .

    HISTOIREDE

    L'ARCHITECTURETOME.

    P A R l s )G A UTHIER -V ILLARS , IMPRIMEUR -L IBRA IRE

    D TI B TIH E A TI D E S TeO :\ G IT TID E S, DEL' e O L E P o L y T E e H K I Q TIE}55, Quai des Granc1s-Augllstins, 55.

    1899( Tous droits rservs.)

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    IlIsrrOIREDE

    L' ARCHITECTIJRE.l.

    LES A G E S PRHISTORIQUES.Les monuments do l'arehiteeture naissante nous font aper-eevoir, dans leur m anifostation la plus sim ple, ees invitablesattaches qui lient le m ode de construire aux tats sueeessifs dofhum aIit et font de l'l stoire de 1'art un rsum de l'histoire

    nlcm e des soeits. N ous yoyons l'habitation se constituer, setr~nsforrner suivant les vieissitudes du climat et du gen re deyie qu'il im pose ; les proeds se m odifler avec les ressoureeslocales, avee les progres de 1'outillage; les eifets imposantsde masses employs eomme prem iers moyens d' expression ;l'architecture funraire et religie1.lse preder l'art utilitaire;l'art figur devaneer 1'arehitecture. Nm is reconnaissons m emocotte singuliere influenee de l'hahitude, qui fait survivre lesform es, ap.x raisons dont elles drivent. Chez tous les peuplesl'art passera par les mmes alternatives, obira aux n1cmeslois : 1'art prhistorique sem ble contenir tous les autros en lenrgornle.LES PRINCIPA LES POQUES.

    Les tem ps prhistoriques se partagent nettem ent en troisp6riodes qui rpondent a trois genres de vie de 1'homme pri-lnitif, et par suite a trois direetions tres distinetes imprim es

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    LE S PR OC DS. 5plan de glissem ent est convenablem ent rgle, le bloc descendrapar son poids comme un navire sur une cale de lan~age.La pierre est parvenue au term e de sa descente : o n renouvellol'opration ( croquis B et e); ot ainside suite. E t il est a ren1ar-fIuer que le procd permet (variante R) de chem iner m em o aurebours de la pente naturelle du sol.

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    S'agit-il de dresser la piene a la maniere d'un oblisque? lasolution fig. 3 se prsente d' elle-m em e :3

    On installe en SOUS-CBuvren pivot A fait d 'un tronc d'arbroet une glissiere G en argile savonneuse; puis on affouilleprogressivement le remblai sur lequelle bloc repose: par loseul effet de son poids, le bloc bascule et se dresse. L 'opration

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    L'ORNEMEN'l. 7lnrite une mention sp(~cialo : leurs murs d'argile reposentsur un souuasselllent de moollons plus ou moins irrguliersdont les interstices sonl com hls par un rem plissage d'argile :HOUStrouyons lh. le prem ier exemple connn d\111 mode deeonstruct.ion qui sera plus tard la m ac;onnerie.

    L'ORNEMENT.Les poques de progre s et de dcaclence de fart figur nerpondent nu11em ent a celles de 1'industrie constructive :L 'hon1m e de 1'age glaciaire, qui batissait ~l p eine, occupaitles loisirs de son cxistence de chasseur a reproduire sur sesarmes les formes animales, et renclait avec une frappalltevrit le n10uvem ent, la vie; par une trange exclusion, jam aisil n'em pruntait ses n10cleles aux form es vgtales.L 'invasion qui nous apporte les mtaux coupe court a ceprem ier essor : avec elle, 1'art im itatif disparait brusquem ent.L 'homn1e de l'ge de la pierre polie, des mgalithes et desmtaux, devient ahsolument tranger aux reprsentationsfigures. Des l'apparition de ce peuple asiatique, l'ide dugranel efface 1'ide du beau abstrait, le m tier supplante 1'art :la perfection du travail rem place 1'lgance des dcorations.A 1'age antrieur on ciselait les armes, dsormais on en lisseles surfaces au polissoir; et, par un phnomene de snrvivancehien digne de rem arque, nous voyons les prem iers instrum entsUB bronze reproduire par pure in1itation les form es traditiO n-nelles des jnstruments de slex: ainsi verrons-nous 1'art grec

    lui-m 'm e rappeler clal).s son architecture de pierre les form esde la construction en bois.A dater du jour oules mtaux interviennent, a dater du jourou 1'industrie commence, l' ornement se rduit a des form espurement conventionnelles et d'une pauvretde conceptionextrem e: te11es ces lignes ondules qui couvrent les dalles dudolmen de Gav rin is.La difficult m atrielle (le fac;onner le roc fut longtem ps un

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    LES MONUMENTS. gLorsqu'a l' poque glaciaire la rigueur du climat rend n-cessaire un abri, l'homme, encore exclusivement chasseur,cherche dans ses 11ligrations cet abri sous les surplombs desfalaises, ou bien a l'entre des gl'ottes naturelles: il fautdescendre jusqu'a l'ige actuel, l'age des mtaux qui per-lnettent d'attaquer vigoureusem ent la pierre, pour trouver auflanc des falaises des cavernes artificielles. L 'habitation batieet le mgalithe seront les derniers monuments de l'art pr-historique.

    L'IlA BITA TIO N ET LA D FEN SE.La caverne artificielle, conten1poraine des prem iers outilsde nltal, se prsente sous l'aspect d'une galerie tl'oite, plussolide qu'u1e large grotte et plus aise a 4fendre.Concurremment a la caverne qui suppose des falaises ten-dres, nous trouvons dans les contres lacustres l'habitationa pilotis; sur les plateaux que protegent des escarpementsnaturels, la station en plein air.La hutte sur pilotis, le palafitte, frquent dans la rgioll

    des A lpes, eut t presque inhabitable pour les races hum ainesqui peuplent aujourd'hui lecontinent europen: il fautadmettre une race doue, comme l'est encore la race negre,d'une rsistance singuliere aux influences palustres.Les pieux, que leur grosseur ne permet point de ~confondreavec ceux des castors, sont a pointes fort aigues et tailles al'aide d'un outl tranchant. Les cltails du logis lui-meme, onles ignore. Selon toute apparence ce logis,aussi bien" quel'habitatiO ll en plaine, ressem blait fort a la p aillo tte actu elle,ou bien a ces cabanes de clayonnage a toitureen forme dedonle ou de carEme renverse : les huttes que Strabon nousdcrit comme les habitations des Belges, Salluste comme ceH esdes Numides; les huttes (lont nous trouvons l'image sur lacolonne Trajane, clans les scenes de la guerre des Daces.A ces habitations dfenclues par les ravins ou par les eaux,il faut sans doute ajouter l'habitation perche dont la tradi-tion existe, concurremment a ceHe de la hutte lacustre, chez

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    10 AGES P EH=STORIQUES.les sauvages de la Polynsie: l'isolement dans l'espace rem-place ici l'isolem ent par l'eau. Question de convenance localeplus encore que d' poque, La OUles eaux calmes des lacs' sepretent a des constructions sur pilotis, le palafitte; en foret,l'habitation perche; le long des falaises de roche tendre, lacaverne : l'homme accepte suivant les circonstances la solutionqui s'impose; jusqu'a ce qu'enfin il arrive a ces habitationsrgulieres, telles que celles de Santorin ou de Troie, dont letype s'est perptu dans les m aisons asiatiques a m urs d'argileavec toit en terrasse.CONSTRUCTIONS FUNRAIRES ET RELIGIEUSES, M ONUM ENTS COMM M ORATIFS.

    L'age prglaciaire n'a point laiss de traces de spultures:les morts taient abandonns pres des foyers memes oil ilsavaient vcu. Le culte des m orts commence avec les invasionsasiatiques qui nous ont apport l'agriculture et les mtaux.C 'est a ce cultedes morts que furent consacrs les prem iersefforts de l'art des constructions : on ne batissait encore pourle~ vivants que des paillottes ou des huttes de terre que dja;pour les m orts, on creusait des cavernes, on levait des tum uli

    . el des dolmens : la construction en pierre apparait commespultu re bien av ant d e serv ir a l'h abitatio n.La form e la plus sim ple clu m onum ent funraire est le tum u-lus : un amas conique de remblais, une colline artificielle. Ilexiste des tum uli com poss d'un noyau de cailloux enveloppd'un corroi d'argile impermable, avec revetementen perr.Quelquefois des couronnes de pierres (crom lechs) ornent lesflancs ou cernent la base du tertre.Ordinairem ent le tum ulus enveloppe et abrite une cham brespulcrale ou dolm en.Le dolm en,qui est en som lne une caverne batie, consisteen une double range d bIocs portant un plafond en grandesdalles : une pierre a plat sur deux pierres debout, voila le pre-P1ie rtype de construction monumenta l e que l'homme aitralis.

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    L ES MONUM EN'TS. uA l'go des c10lmensappartiennent les picrl'cs leves, sortesd'oblisques hruts. L 'oblisquo de Locm ariaker avait, a un1notro pros, la hauteur de celui de la place de la Concorde,

    avec un poids plus 6norme encore. Souvent lo bloc, au lieu des'am incir vers lo s0111m et,grossit et prsente l'aspect d'uncmasso dont les parements surplombent. Tantt les pierressont isoles, tantt elles se groupent et so. rangent soit enlongues avenues, soit en couronnes on elles se comptent parcentaines (Carnac en Bretagne; au pays de Galles, Stennis,S tone He i1ge ).On a vu dans ces enfilades de pierres des enceintes sacres

    ou des signes serv~nt, a dfaut d'criture, a perptuer la rn-moire de quelque grand vnement.' Ceso p ierres, clateseomn1e les silex, semb1ent: de gigantesques simulacres dol'arm e prim itive. L e D eutronom e nous reprsente les H breuxdressant en souvenir cl'une victoire des pierres non tailles etsem blables aux m galithes de la Bretagne : reste a savoir siee caratere commm oratif doit s' tendre a la fam ille entierede ces rnyst rieuxmonuments .D 'autres conjectures ont cours sur la destination des pierresleves, des tumuli et des dolmens :L 'orientation de certaines avenues a fait penser qu'ellespouvaient etre des sym boles astronom iques ;En Ce' qui concerne les tumuli, on a remarqu que fortsouvent, d'un tumu1us la yue s' tend a plus..i.eursautres : cequi asuggr l'hypothose d'une utilisation commo buttos aslgnaux. .Des dolmens a l'ail' libre ont t considr6s comme destables de sacrifices, des autels : mais est-il sur que des terresautrefois accum ules au-dessus d'eux n'aient pas disparu?Dans toutes ces conjectures il peut y avoir une part devrit, et aucune d'elles n'est incompatihle avec l'ide de mo-nurnents dont la destination principale eut t de consacreru n souvenlr.Mais co qu'on ne saurait trop remarquer, c'est le choix

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    n. AGE S P RHI STO p, lQ DE S.pittoresque des sites : la plupart des tumuli s' levent bien envue, sur des croupes de collines el'ou. se dcouvrent de largeshorizons : les auteurs de ces primitifs m onum ents avaient toutau m oins l'art d'associer la nature a le urs c euvre s.

    QUESTIONS DE CHRONOLOGIE ET D'INFLUENCES.LES PREM IERS FOYERS DE L' A RCHITECTURE.

    , ,a. - DIFFU SION ET SURVIVANCES DE L ART PREHISTO RIQUE.

    Les pierres leves, les dolmens, ces monuments cl'un arta la fois si rude et si mposant, rpondent en fat a des datestres variables: telle contre possdait une architecture rela-tivem ent savante au m om ent oil d 'autres taient encore a lapriode des essais; on peut assim iler les groupes hum ains ades individus qui parviennent a la m em e date aux diffrentsdegrs de leur croissance. ~Les monolithes de la Bretagne, pareils a ceux du pays de':~ / ,/ , ~ ;/ ), // ,ih//'~ / / : -~ ,- / / / ;~..,> / . : .) ;/ ;' //;' / .' ? ;. ;> , ) ; ;/ ,~ . /; // .

    25

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    " ";'...,,//'L'oblisque est arriv a la place qu'on lui destine. Leclressage se fera, comme le transport,par les n10yens quenous avons dvelopps a propos de pierres lev es; les opra-tions sont indiques fig. 25, elles se rsument ainsi :Sulevement progressif du bloc a l'aide de leviers qui-libr s ; tablissem ent en SOUS-CBuvre l'unc glissiere G ;Dressage du bloc par affouillement du remblai sur 1equeli1 repose.L 'instant 011le n10uvement s'acheve (croquis B et C) cst leseul 011la m anCBuvre devienne dlicate. D es haubans de rete-nue arretent l' oblisque dans la position vertica1e; et, gracea la rainure R qui existe aux deux pidestaux de Luxor,

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    3 :>J GYPTE.les deTnieres oprations s'expliquent pour ainsi dire d'elles-memes; en yoiei la sueeession (fig. 26) :26

    B eCalage sur sacs de sabIo (B); - Reeepage de rayant dutraineau (e): - Y iclange des saes.La diffieult est de se dbarrasser de la toile qui s'interpO Sf"entre l'oblisque et son pidestal. lei intervient la rainure R :aux derniers m om ents de la deseente on loge dans eette rainun~de petits saes de sahle qui re

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    FORMES. 39des monuments gyptions; partout il faut faire la part de lastructuro l'elle, la part des traditions.

    LA D~~COR\.TION DES MURS.Mul'S d ' a rg ile. - Le m ur de terre nous off1'eimmdiatem entun exemple de ces im itations de formes: dans les muraillesde dfense de Semneh on distingue une dcoration par ruden-tures en jeu d' orgue , qui n' est autre chose qu'un souvenirdes panneaux en bois de palm ier (pag. 25, fig. 9).Les fa

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    40 GYPTE.sans base ni chapitE 'au; l'architrave, a une poutre rectan-gulaire.

    Sous la 12 dynastie, dans les grottes spulcrales de Beni-Hassan, la colonne (fig. 1 A) prend l'aspect d'un poteau a pansabattus term in par un chapiteau en forme de planchettecarre, et soutient, par l'interm diaire d'une m ince architrave,un solivage en rondins de bois portant le ciel du portique.1

    I(BCette disposition archalque, qui a suggr des rapproche-ments avec le dorique grec,. semble se rattacher a une donne,de charpente, et parait a prem iere vue trange dans unecontre oil la raret du bois n'a d permettre qu'un clvelop-pement tardif de l'art du charpentier. Se10n une romarqueque nous devons a M . J. Darcel, les circonstances oil se pr-sente pour la premiere fois cet ordre im itant la charpente, en

    cxpliquent fort naturellement l'aspect: il s'agit non de con-structions leves en plein air, lnais de cavernes creuses dansle flanc cl'une falaise, et dont le type serait la galere blind etelle qu'elle se pratique pour l'exploitation des m ines. A cepoint de vue, la colonne est le poteau de m ine; e tailloir quila surmonte est la planchette de calage; l'architrave et les so-lives de bois rond reprsentent le poitrail et les rondins dublindage. Les formes sont tout indiques, et leur analogie aveccelles du dorique grec peutetre purem ent fortuito.

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    FOHMES. 4iLe croquis n indique une variante, galement emprunte ala ncropole de Beni-Hassan, OU le pilier se term ine par unesous-poutrc loge dans une entaille.Les colonnes en forme de poteaux se perptuent jusque sousla 18 dynastie, peut-etre meme plus tard: on les trouve h.D elr-el-Bahri dans les constructions d'Hatasou, et dans celles

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    42 tGYPTE.gressives celles de la plante dont il est l'image: les plusanciens chapiteaux reproduisent la corolle eneore ferme, lesplus rcents la reprsentent pleinem ent panoulC .

    A l'inverse de ee qui aura lieu dans l'art grec, l'extremelgeret est le earactere dominant des plus anciennes eo-lonnes : les eolonnes seulptes dans le roe de Beni-Hassan sontde vritables fuseaux; l'aspect massif ne eommenee que versla 18 dynastie .Entrons dans le dtail de l'ordonnance.La base) le t!. - N ous runissons fig. 2 les types prin-

    eipaux du fut gyptien. Ce fut repose presque toujours sur undisque qui, chez les Grees, deviendra la hase.2

    Tantt le fut simule une tige isole (A et C), tantt (B et 1iI im ite un faiseeau de tiges. .Les futs du groupe A, 13 sont exactement eoniques: laeolonne forme Ulle pile a empattement qui pose bien sur sabase; les f ts du groupc C, D offrent ee rtrcissement irra-tionnel dont nous avons indiqu l' origine vgtale; et, POUI'que rien ne manque a l'image, on distingue a lanaissanee destiges ces folioles qui dans la nature se dveloppent au pointd'insertion de la tige sur sa racine.Ces divers types, fixs dos la 12 dynastie, sont sim ultan-ment en vigueur pendant toute la dure des dynasties th(~-baincsn

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    FORMES. 43C/wpileou. -- La fig. 3 p1'6sente doux exemples du chapiteauPll fleu1' de lotus sous sa form e o1'iginello ,:l'un (A , lphantine)eorrespond a un faisceau de tiges, l'autro (n, Karnak), a unetige isole. Dans les deux cas on roconnait la fleur a l' tat desim ple bouton, les folioles encore ferm es do la corolle. Danslo cas du faisceau, on distinguo la ligature et do petites tigescomblant, a l' endroit de la ligature, l('s vid('s que les tigesprincipales laissent entro olles.I

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    5C 'est ve1's la 18 dynastie, a l'po que des grands monuments

    do Thebes, qu'on voit apparaitre le chapiteaua corolle pa-nouie (fig. ci-contre). J amais cette coroUe ne porte directementl'architrave : entre lesdeux membres s'interpose un d spa-I 'atif, un taillor fIni empeche les bo rds am incis d e se brisersous la charge, m ais em peche du m em e coup d:utiliser com rnosupport de' l'architrave 1'vasement du chapiteau.Ce chapiteau ne supplantec que lenternent le chapiteauenbouton de lotus : les deux varits. sont concurrernmentadmises jusque sous les dernieres dynasties pharaoniques :

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    L GYPTE.C!l les trouve associes dans la salle hypostyle de Karnak,el'ou provient l' exem ple fig. 4; on les retrouve au R am esseum ,

    4

    5h M eelinet-A hou. Toutefois le chapiteau en form e de fleur pa-nouie ten e l de plus en plus a prvaJoir et, apres la conquetemacdonienne, c'est a peu pres le seul qui subsiste.Sou s la 18c elynastie on rencontre, mais a titre ex cep tionnel,le chapiteau a corolle renverse (fig. 5 A , prom enoir de Tout-mes nI); le chapiteau en forme de 18te el'A thor, et aussi lechapiteau en feuilles de palm ier, le prem ier ancetre peut-'etredu corin th ien g l'e c.Enfin , vers l'po qu e macdonien ne (j.c siecle av an t n otre ere),le chapiteau se com plique c1ans ses form es, se m odifie dans safacture: les. divcrs typcs de chapiteaux jusque-Ia employsisolm ent, se superposent les uns aux autres; les ornem ents,autl'efois rcluits h d e simples grav ures san s relief, commencen t~ t se modeler, a se dtacher en saiIlio; le feui1l8ge p rencl uneallure plus varie et plus libre: les exemples B (temple du

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    FORME S. 45Sud a Karnak) et e (D8ndrah) rendent ce caractere nouveau,qui persistera jusque sous la dom ination rom aine.

    ;)

    Il est a remarquer que jamais les form es de colonnes quenous venons de dcrire ne s'appliquent aux piliers engags :le pilastre. a 1'aspect d'une simple te te de mur, l' anten'emprunte jamais les ornements de la colonnc.L~entablement. - L 'ep.tablement se rduit, pour les colO l1-nades intrieures (B), a un cours d'architraves ou poutres ~lsection rectangulaire. Pour les colonnades extrieures (e) 1'en-tablement comprend, indpendamment de l'architrave, unecorniche.L a corniche pose directem ent sur 1'architrave : entre l'archi-

    trave et la corniche jamais les gyptiens n'intercalent cemembre intermdiaire qui figurera dans les ordres grecs sousle nom de frise.Quant au profil de la corniche, c'est celui que nous avonsindiqu pour les murs : une gorge ou cavet rgnant au-dessusd'une grosse baguette. L' origine de cette corniche (pag. 25) enexplique a la fois la forme et les dtails : la dcoration du cavetrappelle des ram eaux de palm ier; ceH e d e la baguette, une liga-ture en spirale. -

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    46 G-YPTE.Au point de vuc des jeux de lumiere, on ne pouvaitim aginorun profil plus heul'eux. Le cavet e (fig. 6) trace au somm et de lafa~ade une ligne noire ot transparente dont l'allure horizontalc

    se rpete, comme pour s'affirm er davantage, dans l'om bre de labaguette infrieure. L 'effet est net et franc, d'une sim plicit sai-sissante. L 'architecte a trac sa corniche en tenant compte exclu-sivement des jeux de la lumiere; nous avons, nous, a remplirdans nos couronnem ents d'diiices une condition de plus, c'estcl'carter les eaux pluv iales : nos corniches doivent faire revers-tl'eau, le clim at d' gypte rendait cette com plication superflue.La corniche prsente, suivant les poques et suivant la

    dim ension des clifices, des varits notables d'appareil :A ux belles poques, l'appareil est absolum er d'accorC l avecla forme; le dsaccord entre la forme et l'appareil est, pourl'art gyptien comme pour toutes les architectures, le signedes approches de la clcadence.L a fig. m et en reg arcl, ~lla lllm e cl1 elle, trois clispositionsdiverses de 1'appareil :

    5

    6c' /

    Dans le premier exemple, qui est le plus ancien des trois, leplan de lit X marque le clessus de l'architrave ;la gorge seprsente comme la tranche mme de la clalle du plafond : lavrit c l'exp re ssion est abso lue. .Avec l' exemple S les compromis commencent : on renonco~ldonner au plafond D l'paisseur de la cornich ;le plafond sodissim ule derriere une gorge C ' qui n'est plus (IU 'U n ornem entde rapport.Enfi.n d ans le cas T la gorge G ' repose sur la dalle de plafondD, et 11ne reste (lU 'une forme sans rapport avec la structure'la corniche est devenue un accessoire dpourvu de tout~

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    FORMES. 49contour s' enleve avec la nettet la plus parfaite sur un fondvig ou reusement colo r.

    LA DCORATION SCULPTE.S talua ire el ba s-relief. - Les figures sculptes qui o1'nentles difices gyptiens sont ou des statues entierement modeles,ou des im ages plates en bas-relief.Dans les bas-reliefs les plus anciens (on en possede quirem ontent a la 4 dynastie), les fonds sont lgerem cnt cham p-levs; des la 12 dynastie, l'usage de champlever les fOlldsdevient moins gnral; vers la 18, les figures cessent d' etrecham pleves et se dessinent presque toujours - comme al 'oblisquede Luxor - en relief dans le creux . A partir de.la 19 dynastie, les cleux procds sont concurrem lnent adm is.C es figures sans saillie sont m oins exposes aux 111utilationset a l'action destructive du temps; peut-etre aussi doit-onreconnaitre en elles une tradition : le souvenir des seuls orne-1nents que pussent adm ettre les constructions d'argile, une gra-vure a peine m odele.Qu'il s'agisse de bas-reliefs ou de statues, le caractereexpressif differe profonclm ent d'une poque a l'autre. Libre etvrai dans ses premieres manifestations, l'art gyptien offre ases dbuts des reprsentations hum aines qui ont avant tout lesrnrites du portrait : la personnalit eUa vie. Les m em bres sontdtachs, la physionom ie individuelle, le style exempt de touteconvention.Ces statues prim itives, les plus anim es que l'art ait jnm aisproduites, sont de bois tendre ou de calcaire : des que le

    sculpteur s'attaque aux roches dures, la statuaire se transforme.A lo rs ap paraissen t (p ag. 32 ) ces figu res immobiles OUles massess'inscrivent dans un pannelage ~t larges surfaces planes, OUles 11181nbres sont c1lim its par un trait de refouillementpresque inflexible accusant un travail el'bauche qui ne donncque des lignes droites et des plans. N 'est-ce pas en effet leprocd6 qui imposa ces contours presque gomtriques de lastatuaire? Il Y avait une simplification norme a choisir desforn1es dont l' 6bauche rsultt de quelques traits de sciage ; Ht

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    50 GYTTE.serait l' origine de cette sculpture riglcle. Le m odel s' obtenaitpar percussion : on ne pouvait dtacher un relief sans s'exposera clater la pie1'1'e; de Ht ces n1emb1'es souds au corps, de lacette attitude nmobile des statues dont la n1atie1'e est le basalteou le granit.Les figures antrieures aux dynasties thbaines concilient ladignit du style avec lo charme d'expl'ession le plus pntrant(statue de Chef1'em , granel sphinx de G izeh, sphinx du Louv1'e).Sous les 18 et 19 clynasties, l'aspect solennel de la statuares'accentue, le sculpteur substitue au nlocleIe rel un type con-venu, la statue devient un m enlb1'e de l'architecture, ses lignesprennent la rigidit des contours d'un temple: nos sommes hl' poque des files de colosses aclosss aux piliers des portiques,des ranges de sphinx 'ou de bliers qui font avenues devantles frontispces. La statuaire conse1'vera ce caractere monu-mental jusqu'a ses clernieres poques, n1ais en reprenant sousle princes saltes de la 26 clynastie des lgances el'expre'ssionqui rappellent 1'art de l'ancien Em pre.

    ,LA DECORATION PBINTE.

    Les gyptiens n'aclmettent pas que l'effet d'un n10numentrside tout entier dans l'abstraite harrnonie des lignes : dansl'art gyptien comnle dans la nature nous trovons partoutla couleur associe h. la forule. Non seulement les bas-reliefssont peints, lnais des ton8 vigoureux rehaussent, nlen1e sur\les fa

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    PRO POR T ION S. 53temple cl'1phantine; les re1ations de grandeurs qui s'ymanifcstcnt sont les suivantes :La hautcur tota1e se partage en trois divisions ga1es :1 SoulJassernent,2 Fut,3 Partie au-clessus de la naissance du chapiteau.

    Cette derniere partie a son tour se subdivise en trois :1 L a corolle clu chapiteau,2 Le tailloir et l'arch itrav e,3 La corn ic .he.Et chacune de ces sous-divisions s'exprime en nOlllbre rondau moyen de l'unit de mesure qui est le piecl de om,36 :chacune rpond exactem ent a 2 pieds; nous trouvons a la foisles rapports sin1ples et les cotes entieres : tout l' essentiel desprocds de proportion est Ht.Rela tions gomtr iques . - Les gyptiens ne se conten-taient pas de ces relations de chiffres : les tracs lgantsplaisaient ~t leur esprit gomtrique et jouaient un role dansles combinaisons de leur architecture. O n connaU cette vieillesolution du problen1e du trait carr )} ou l'angle droit s'ob-tient h l'aide cl'un triangle dont les cots sont entre eux C01l1m eles nombres 3, 4 et 5. Le trait sur Osiris qui porte le nomde Plutarque nous apprend que ce triangle a cots commen-surables tait regard con1me sacr par les gyptiens; etsouven t ils le firent interv enir. A insi, lorsq u'ils eu ren t a tracerles voutes pago 20, voici (fig. 2) comment ils procderent :

    ef}L. B

    2

    A BJ\.'

    .

    5b.3

    Les triangles ABC tant des triangles gyptiens )}, ils ontobtenu la courbe par trois coups de cornpas, en plagant lescentres snccessivement aux sommets A , C, A.

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    54 G -; P TE .tendue au trac des difices, cette ide conduit a rglerles contours de te11e sorte qu'un triangle a dfinition gom -trique sim ple y soit inscriptible; et parn les triangles ainsiem ploys comn1e rgulateurs des proportions, les plus usitsseraient le triangle dont les cts sont entre eux comme 3,4, et 5 (triangle T ou r de la fig. 2), ou bien (fig. 3) lestriangles qu' o n engendre en associant ensem ble des cts re-3 R s& 4~ .. m5 ~ 5

    prsents par les nombres 3, 4, 5 : au tem ple d'lphantine,c' est le tri:U lgle R qui parait in1prim er sa proportion a 1'01'-clonnance, et le diagramme fig. 1 (pag. 52) indique la fagondont il s'inscrit dans la fayade.Indpendamment de ces drivs du triangle 3, 4, 5, on a si-gnal les triangles reprsents fig. 4 par les tracs E, G et M :4r ~ s 1 ,~ 50 JG ~I;1--......:::. 5- ~~

    1E : triang le qu ilatral;G : triangle obtenu en coupant par un plan diagonal unepyram ide telle que celle de Chops, dont le profil est untl'iangle quilatral;M : triangle dont la hauteur rsulte du partage de la baseen m oyenne et extrem e raison.l,' Bmploi dE C3S tf~8.ngles P?\,>t 3. pn,mie'e YIW exc"l.l}re

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    I)HOPORTIO~S. 55l'ide cl'une C0111111U neleSU l'e, el'un Inoc1ule, et semble encontraelictioll form elle avec le principe des rapports sim ples;nous nous trouvel'ions ainsi en pl'sence de deux lnthocles detl'ac(~, l'une par les chiffres, l'autre par les tl'iangles : deuxrnthodes dont une serait la n(~gation de l'autre.

    Concilia tion des deux n thodes aritlunLique e l groph ique . -Il est curieux de reconnaitre qu'en fait la nlthode des tl'iangleset ceH e des rapports nlodulaires concorc1ent a t rt~S peupresentre elles et que, dans la linlte des 8pproximations usuelles,l' enlploi des tl'iangles fournit des cotes sensiblenlent en rapportsinlple : (lu'en d'autres ternles les deux nlthodes n'en font,qu U ~le.Cette renlarque est due a lV1.I3abin, et la fig. 4 rend saisis-sables les rapprochenlcnts qui la justifient :Dans le groupe E, F nous supel'posons au triangle quila-tral un triangle ou la hauteur correspond aux 6/7 ele la base;les contours se confondent presque, et les cotes pennettent

    de chiffrer l'cart. Un triangle dont la hauteur serait 7 et labase 8 ne diffrerait guere plus du triangle quilatral.Dans le groupe G, S, :Mnous superposons les triangles G,lVIet le driv S du triangle gyptien. lVIeme accord : laconsquence de cet accord, c' est de concilier dans la pratiqueles deux procds qu' on a trop souvent opposs l'un al'autre; les 1'sultats auxquels ils aboutissent sontJes lllem es.Il faudrait un lllonum ent d'une excution bien parfaite et desll1esures d 'une prcision bien rare pour pernlettre de distin-guer d'un trac purement arithnltique un trac obtenu pardes combinaisons de triangles. C onstruisez un triangle quila-tral ou prenez une hauteur gale aux 6/7 de la base, les traitsse confondront. Partagez une ligne en nloyenne et extremeraison, .ou bien divisez-Ia en deux parties dans le 1'apport deG a 3, pratiqu81l1ent le rsul tt sera le nlnle : le 1'apport de 5a 3, celui de 6 a 7 avaient le nlrite de concilier des relations

    arithmtiques simples avec des proprits gomtriques1 \ 3 n 1 a r q u a b l e s . Le frqr2nt retour des proportions qui eon-

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    56 GYPTE.cordent avec des triangles tels que ceux de la fig. 4 c10nne apenser que ces triangles ont rellement servi de guides; desorte que la nlthode parait s' noncer ainsi :Les gyptiens s'attachaient aux proportions m odulaires,aux rapports simples; et, parm i les rapports simples, ilsadoptaient de prfrence ceux qui cadrent avec des construc-tions gomtriques simples: choisir parm i les proportions1110dulaires celles qui concordent avec d' lgants trac s taitv eiller po ur ain si dire u ne double in1 pressio n d'harmonie.Apprciation de la mthode. - Essayons maintenant deHOUSrendre com pte de la valeur de la mthocle :A u poii1t de vue pratique, les rapports arithm tiques ou lestracsdrivant des triangles se prtent a ces noncs sim plesqui n1atrialisent pour ainsi elire la pense de l'architecte,aident a la tran sme ttre sans le se cours de l' critu re, perme tten tde fixer des regles et de les perptuer par l'enseignem ent.Plus grande encore est l'in1portance de la m thode au pointde vue de l'harmonie des formes. L 'ide d'unit dans unereuvre d'art st ceHe d'une lo qui domine tout l' ensemble:nous 8entons l'existence decette 10ialors mme 8ue nous enignorons la formule; en dehors de toute thorie, en musiqueun accorcl faux, en architecture une faute de proportion nouschoque com n1e U lle drogation a une lo i d 'h armoniedontnou sportons en 110us le sentiment instinctif. Que Gette 10', en

    architecture, soit g0111trique ou numrique, peu im porte:avant tout il faut une loi.Parn ces lois, celle des r~pports simples paraittoiltindque. Elle n'est pas spciale a l'architecture : dans lesaccorcls n1usicaux elle regne entre les nombres de vibrations;dans lamlodie, c 'est la mesure; dans la versification, c'estle rythm e. Les plus anciepnes productions de l'architecturesont des ceuvr~; rythm es; et cela rSUTIlea la fois le p rin cipedu sy steme et les ar-"ljca t:io n~ , qu 'i} cO In llo rte. ~ : c m m e s - n o u s

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    PRopon TIONS. 57tenus, puisque les gyptiens et apres eux les G recs ont ralisl'h arn10nie par cos cOl11b inaisons1110dula iro s,de le s app lique rH ous-m em es? Pas plus que HOUSno son1111esenus de n1ettrelo rythme prosodique dans notre langage : m ais on ne sauraitnier que, lorsqu'elles existent, ces form es rythm es veillenten nous l'ide d'ordre, qui n'est pas loin de l'ide du beau.

    LA SYM TRIE, LES EFFETS DE RPTITION, LES ILLUSIONS OPTIQUES.Un des grands moyens d'expression de fart gyptien, estla rptition des m en1eS 1110tifs : enfilac1es de colonnes, ran-

    ges de sphinx ou de statues d'attidude uniforme; partout onsent la tendance a frapper par ce moyen, le plus puissant peut.e tre don t c lispose 1 'a rchite ctu re . .La symtrie est aussi un des traits dom inants de l'artgyptien. Aueune architecture ne vise autant que ceHe de. ' ,1 Egypte a 1 exacte correspondance des m asses, aucune peut-etre ne sait m ieux en sacrifier la ralit pour en obtenir /l'apparence. Le plan de Luxor prsente des cours en forme derectangles tres altrs : les gyptiens savaient com bien l' reilest mauvais juge des angles en plan, et ne reculaient paselevant ces lgeres incorrections qui chappent au spectateur.Les oblisques A et B (fig. 5) autrefois dresss devant l'entredu ten1ple, taient fort ingaux : pour produire l'illusion dedeux oblisques gaux, l'architecte plaQ a le plus petit B . dansun plan plus avanc...

    I, .1 a. I

    . \,. 1,/~ v IA" .8,\ I I, I ,\1,'\: / .: --. 5. 10.

    11

    La cour du Ramesseum oifre l' exemple d'un effet de pro-fondeur obtenu en profitant du relief du sol pour rduire lahau teur descolonnes a mesure qu'elles ~'loignent : c'est denos jour;j un artific(j cour:.'llt de dcoration t h a t n 1 1 . c .

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    MONVMEN~'S . r-.,nvvla vie, con1portent des nlat1'iaux peu durables : de l'argile,du bois; les aut1'es, faits pou1' l' ternit, destins ~ lconsaerel'le s e1'o yan ees religieu ses ou le souv enir d es 1no1 'ts,p r sen tentseuls eette strueture imprissable que ron prete trop yo10n-tio1's h l' ensenlble des Illonumonts de l'ant luit gyptienne.

    LE TEM PLE.Dispositions d 'ensemble . - Uno doscription de Strabon nousfait connaitre le programme gnral du temple gyptien.Le temple, rcluit ases lrnents essentiels, rponc1 autrac fig. 1 et eomprencl les divisions suivantes :

    1

    Un sanctuaire 5, sjourim pntrab1e du dieu (le secos ) ;e' est la partie la plus retire de l' clifice. -Autour du sanctuaire se groupent diverses pieees de se1'-vice, et ~n avant seprsente la grande salle du temple, le naos N, accessib1e seu1enlent aux initis.La salle N est a son tour prcde d'urie vaste cour eborde de portiques: c' est l' espaeo livr a la foule desadorateurs.L 'exemple :fig. 1 provient d'un tenlple de seeond oreIreenglob dans le granel ensem ble de Karnak.'On ne saurait im aginer unprogramme plus nettem ent crit;

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    60 GYPTE.gradation des effets, a l'im pression du mystere. D ans la plupartdes temples, a mesure qu'on approche du sanctuaire, le sols'leve et les plafonds s'abaissent, l'obscurit croit et le sym -bole sacr n'apparait qu'environn d'une lueur crpusculaire.

    Le sanctuail'e . - Le sanctuaire est presque toujours uneeellule rectangulaire, sans autre dcoration que la gravurede ses parois : des bas-reliefs ou des inscriptions. La statueeolossale que nous trouvons au fond du temple gre~ n'existepas dans le tem ple gyptien; le sanctuaire, quelquerois vide,ne contient c1'ordinaire que des ftiches ou des symboles:des rches, desbarques sacres et des tables d' offrandes quiparaissent tenir lieu d 'autels., Il existait des sanctuaires m onolithes de granit.A Karnak, un corridor isole le sanctuaire des pieces quil'entourent, et le plafond de granit est surmont (fig. 2) cl'unsecond plafond en dalles de gres. Une couche d'air spareles deux toit'ures et assure a l'intrieur la meilleure des pro-teetions eontre les tem pratures extrem es, celle des doublesenveloppes.

    '2

    Les g randes sa ltes. - C 'est dans les salles situes en vantd u san etu aire, que l'arch iteetu re dplo ie toutes ses resso urees.La salle de Karnak (fig. 3 et 4) est grande. comme nloiti dela eOur clu Louvre. Couvrir un tel espace est chose facilegraee aux files de piliers qui le partagent en traves troites :toute la question est de l' clairer.Jamais les flurs latraux ne sont percs de fenetres : ontient plus leves les deux files de eolonnes du milieu, ee quipermet de mnager (fig. 3) une claire-voie par ou le jour p-netre . Des jour~. s lippl r! le rta ire s son t fQUfnispar (~essoupiraux

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    1I1 o NU.ME NT S. 61tablis le long desmurs : des rpoque du temple du Sphinx,ces soupiraux S011ten usage. Au Ram esseum , des trous verti-caux existent de distance en distance dans les dalles memesde la terras:se. Au reste, le rale deces ouvertures auxiliairesest m oins peut-etre d'clairer que d'arer.

    3

    .-

    ~Comme dcoration, on donne habituellem ent aux filescen-trales de colonnes la forme du lotus panoui,Jes autres colonnesconservant la form e archa'ique en bouton de lotus.

    4

    "("Ja.n: a la f< :l~ ade q n i C :i , o t la grande salle et lui s8rt d':,

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    MONUMEN;.I .~. 63le n1asslf s'interron1pt : on vite ainsi de surcharger le linteau.Souyont n1en10 on suppriIno ce linteau ot 1'on rduit la haie it8es jambages. U no corniche en gorge forn1e le couronnen1ent,et les paren1ents S011tcouverts de bas-reliefs : aucun espaco

    1II

    /1'1~

    6

    10

    \. \ne reste vide, la sculpture enveloppe l'architecture, m ais sansl'craser ,j~n1ais, sans jan1ais rom pre la syere continuit doses lignes. Devant le pylno sont plants des n1ats dont lecroquis 7 explique l'ingnieuse attache; aux deux cts de laporte s' levent des oh lisques, ste le s cO l1 lln n10 ra tiv esportantle n0111du fondateur. Et enfin, CO lnm e a venue aboutissant hcet im posant ensernb1e, un' double alignen1ent de bliers oud~ sphin x. . 7

    AcrJ 'o issen18nt p)'ogJ'ess i/ des temples. ~ Un temple gyptienn'tait jan1a:is tern1in : le temple' parvenu"a l'tat que HOUSvenons de dcrire,un antre souv~rain transforn1ait les coursen salles couvertes, hatissait en avant des salles d'autrescours, d'autres pylnes en ayant des cours; cl'agranclissen1enten agranclissen1ent le tem pleprenait la com plexit appar~nteet les climensions d'un Karnak qui occupe plus de trois 11ec-t~~re,s. Q uelques exemples prciseront l'espr.i.t de ces agrga-tlQns. .

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    MONUMENTS. 6: :Le plan L prsente le temple de Luxor avec ses agrandis-sements successifs et les irrgularits de son trac.On distingue en M le sanctuaire prim itif et la saile quil'accon1pagne; on voit cette salle succes~ivenierit double, -puistriple et prcde d'une cour a pylne. En avant du pylne Pqui forma pour un instant la fa

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    60 GYP'l. 'E.L es constructions prim itives se groupaient autour des sallesde granit A , qui paraissent les restes ou la reproductiondel'antique sanctuaire.Le tem ple primitif tait dpourvude la 18 dynastie, Toutmes pr lu i(pylne a).Ce m em e Toutm es pr batit en avant de son propre~pylne.un second pylne plus monunlental B , puis un troisieme C,plus magnifique enco re.Entre les pylnes B et C s'tendait originairem ent une COUl'orne de deux oblisques en l'honneur de la reine Hatasou qui

    fut rgente pendant la m inorit de Toutm es IIl. Hatasou avaitn1el au culte gyptien des superstitions chaldennes, le n0111que consacraient les oblisques tait celui d'une I1rtique :des princes plus orthodoxes transfornlerent l' espace compris'entre les pylnes B et 'C en une salle sur colonnes, ce quifournit un prtexte pour dissim uler les oblisques en les enl-patant dans des m assifs qui soutiennent le plafond.

    .de pylne : un prlnceclonna ce complm ent

    Les nouvelles constructions dbordaient a droite et a gaucheles constructions antrieures : Toutm es III double le m ur d' en-ceinte ponr le raccorder avec le nouveau frontispice et leven T le portique connu sous le nom de pron1enoir.. .' r.An1enhotep III aJoute au temple un quatneme pylone D,Ramses or en fonde un cinquieme F; et 8ti pr entreprend detransform er en une salle hypostyle la con!' E com prise entreces deux pylnes. Sti loret son successeur Ram ses II (Ssos-tris) se partagent l'honneur d'avoir lev cette salle, l'amvr(~d'architecture la plus imposante qui existe: plus de 100m de~largeur,23m sous plafond; des piliers dont la grosseur estcom parable a celle de la colonnc V enclm c.U ne avant-cour prcede la salle hypostylc: ello appartient, ainsi que le pylne qui la tern1ine et qui fut le dernier fron- 'tispice du temple, a un prince de la 22 dynastie, 8eshonJ\,un des rares souverains de l'gypte dont la date puisse etrefixe avec quelque assurance : cette cour rem onte au 10 siecle(un siecle avant lB tem ple de Jrusalem , cinq siecles avant leParUAnon) e t enyelo}),e p lu sieurs s8 .nctua]..:,'r;~n t ri 'lfS ; -]e

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    MONUMENTB. jtemple K, dont nous avons donn le plan dtaill pago 50, estun do ces difices englob('s.

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    Pour complter l'ide de Karnak il faut in1aginer, autoUl'du groupe central, des chapelles isolos qui elles-mmessontde vrais temples; destangs sacrs; des avenues latrales OUles pylones alternent avec des alignen1els de sphinx ou dehliers. Une de. ces avenues, longue de 2 kilonlctrcs, runitle temple de Luxor a celui de K arnak.A cat. de ces temples gigantesques citons le Ramesseum,

    rl10nument de Ramses Ir, Medinet-Abou, reuvre de Ramscs III;P hilE 8; F8nBh; dont la fo nclation est fo1't anC ienn1 mais dont

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    68 GYPTE.les constructions existantes appartiennent aux )oques ptol.m aique et rom aine : ces temples 80nt autant d'difices dyc-lopps a la m aniel'e de Karnak.

    Les va rits du temple. - Ce dveloppement mthodlque, Sisimple pour des temples construits en terrain plat, n'est pastoujours possible dans l'troite vall e du N il : l'thiopie pr-sente des temples creuss dans le flanc mme de la falaisc :tels Ipsamboul, B eth-el-O uali, G herf-H ossein. N ous donnonsfig. 11 le plan et la coupe du temple de Ssostrisa Ipsamboulavec ses colosses taills dans la masse du rocher.f1

    11 0A .Abydos, le temple de Sti lCI'(fig. 12 A) se dveloppe enplaine jusqu'au 11101nentOU son axe rencontre le pied de lamontagne : a ce moment, l'axe' se coude, et l'difice se conti-nue le long de la falaisc.A Delr-el-B ahri (B ), la clifficult tait la m eme et la solutiontient le milieu entre celles d'Abydos et d'Ipsamboul : unepartie en plaine, une partie en soutcrrain.D eY r-el-B ahrioffre une particularit de plus: c'est un templea terrasses tages, et le seul peut-tl~e qui conserve la traced'un autel en plate-form e isol clans une cour. Il correspond hl'poque des prem iers contacts de l'gypte et de la Chalde: /ne serait-U pas inspir. par les tenlples a tages des cultes

    dyIdens? La J?resom ptlon est d'auta:o" p' .3 forte Ql1Cle non1

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    70 ~ GYPTE.la 180dynastie l'lg aI,te clspositio n qui sera celle d es ten lp lesgl'ecs, une cella entoure de portiques.

    Les anne:re s des te rnple s. - Les constructions annexes auxtemples comprennent en pren1ier leu les pieces de servicog'oupes autour cIu sanctuaire; souvent une ~arriere-courfornlo le centre de ces dpendances. .A Dendrah, l' tat de ruine a fait dcouvrr dans l' p~jsseU l'des m urs dos retraites jadis dissinlules, OUlesobjets sacrs

    . pouvaient etre soustraits au vol.'V ienncnt ensuite des btiments consacrs se10n toutoapparence a l'enseignement : l'quivalent des coles quiaccolnpagnent le s TI10sques l Ilusu lmanes .Et enfin, conlnle ncessit d'une poque oil ron ne connais-sait pas l'usage de la monnaie, les magasins destins a rece-voir les offrandes, les contributions en nature. Tont un quartie'h. l'arriere du Ram esseunl est occup par de longues galeries

    accoles les unes aux autres et voutes en berceau : cesontles celllers oil s'accunlulaient ces tributs, ces offrandes : letemple tait une cit entiere, avec les logements de ses pretres,les dpots de ses richesses; le tout enferm e-dan s une enceintcde briques qui lui donnait au dehors l'apparence d'une placeforte.L1

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    'j 4 GYPTE.4 () Enfin on reeourt au n10cle sin1plifi qu'inclique le cro-quis T : Au .leu de construire le corps entier de la pyram ideen m a

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    MONU:JE~TS. 75dato on no rencontre plus que des applications isoles. Quel-(Iuefois on trouyo la pyram ide superpos{~e pour H .illSidil'e aum asta1a : les ruines cl'Ahyclos pr('sontent dos tom10s ainsifO rIues (l\m socle a parois l{~g(~ren10ntinclinos, que sur-monto un pyrmnidion; les dernicrs cxomplos de pyram ides sont.le s pYl'am ides effil es de l'l~ th iopie .L 'poque (le la 12c dynastie ast celIe dos hypogcs h.portiqupouvert; h. partir de la 18P, le porti(IUC clisparait ot l'hypog('o st entie remen t d iss luul{ '.Nous avons indiqu pag. 40 l'aspect dos hypoges ~tpor-tiques taills dans les falaises do Bcni-H assan; nons donnonsHg. 18 le plan cl'un des hypogcs dissimuls qui servirent despulture aux pharaons thbains. La galerie cst creuse dansle fianc d'une coUine; tout le n10nument cst souterrain, et laporte chappe aux regards derriere un

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    ' 6 GPTE.suivie dans le percement de ces longues galeries : on veutassurer au pharaon une salle spulcrale prete a quelque instantqu'il vienne a mourir. On creuse d'abord une prem iere salleprovisoire. Puis une nouvelle galerie part de cette premieresalle pour conduire a une deuxienle salle o1'dinairenlent plusgrande et plus orne; et ainsi de suitc. Survient un banc defoche fissure, on dvie : la fig. 18 donne en A un exemple deces dviations. O u bien on rencontre une spulture antri~ure :la encore il faut se dtourner (tonlbeau de Ramses III). .Tressouvent la galerie s~arrete inacheve.: lepharaon est n101'taucours du creusenlent des dernieres salles.

    L'HABITATION.a. - D ISPO SIT IONSG NRALES.

    J~fal'Sons. - Les dispositions de la nlaison gyptienne sontceHes de toutes les habitations asiatiques : des dememescloses, sans fenetres en faQ ade, prenant leurs jours seulem entsur des cours intrieures, et surnlontes de terrassesou ronva chereher la fraicheur pendant les nuits cl't.19

    A' B ILes plans fig. iD sont emprun ts aux ruines de Tell-el-A lnarna. Le plan A prsente des salles illdpendantes les unesdes autres et groupes autour d'uneucour centrale; le plan B,une, sl'iec1e pieces ranges le long d'un couloir laissantapeine pn(~trer la lunlere : le besoil1 de se garantir contre lachaleur pouvait seul suggrer ce parti.La vitle. - COlnnle type d'un trac de ville, on peut citerles rues alignes de Tell-el~A lnafna. Tell-el-A :m arna fut une

    capitJe bats d'un jet, et S~J1SdQute les villes ordinairea

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    MONUMEN'IS. p'.YJ Irpondaient fort incompletenlent h cot ldal de rgularit.Dans les vieilles agglomratiolls gyptiennes, les maisonss' levaient sur les clcolllbres des rnaisons alltrieures et lesol s'exhaussaitsans cesse, donnant au sito des villes l'aspectde plates-formes dOlninant le champ des inondatons du Ni},plates-fornles que les G recs attribuaient a la sagesse des an-. .'Clens rO lS.

    Le pala is . - Nous ne connaissons les palais que par des'reprsentatians fort vagues, lllais qui perm ettcnt du molis desaisir l'esprit qu prsidat ~lleur arrangenlent :,Ren n'y rappelle l'aspect solennel de l'architecture destenlples. Les O rientaux, si proccups de l'ternit dans ieursconstructions religieuses ou funraires, ne songent dans leurshabtations qu'au besoin prsent : chaque sultan se batt unpalais a sa guise, sans se proccuper de ceux que ses ancetreslui ont lgus, sans s'inquiter des successeursqui viendrontapres lui. A insi des rois d'gypte.

    ComIne les palais actuels des souverains asiatiques, lespalais gyptiens consistent en des pavillons dissm ins elansdes jardins qu'enferInent de hautes murai11es. N o seulem entune m uraille d'enceinte enveloppe leparc, m ais chaque quar-tier a son enceinte. Les jardins sontorns de trei11es et depieces d'eau; les parterres form ent des com partim ents rgu-liers oil ron voit se dresser de distance en distance,conlmedans les jardins actuels de l'Orient, un kiosque, abri aussiouvert que l'habitation proprenlent elite est close : lamurailled'enceinterem place ici la paroi pleine de la m aisan.Tres probablem ent les quartiers entre lesquels se partage lepalais rpondent a cette division actuellement absolue detoute s les hab ita tio ns orien ta le s:Le selamlik )}, oil le maitre re~oit ses visiteurs et seshotes ;Le harem , exclusivement rserv a la fam ilIa;Enfin le khan , OU se fPoupent tontes les dpendances :J . . ' 1 " 1 . . 1 d ]e~i,'.es, ~a'les, atel.lers, magasllls, o3ement es g-ms o e

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    APERgUS HISTORIQTJ:S. Sitecturc des f{)rteresses : les 111U rSd'A bydos gardent la tl'acede rudentures en jeu d' orgue; rt la porte de l\:Icdinet-Abouprsontc, h cat() de sos dcorations cIllpruntcs a la dfense,des consoles en forme de captifs accroupis fJui sans douteportaient sur leurs paules les trophes de quolque victoire.L'ART ET LE RGIME SOCIAL. f : P O Q U E S ET IN FLUENCES.Revenons h l'architecture des tenlples et des tom lJeaux.N ous sentons, des dbuts aux derniers instants de eette archi-

    tecture, la m em e im prcssion de solennit6 cahn'c et .d'austcreg rancleu r : p artout le 11leIn ecsp rit. E t pou rtC 'll1 tl'art gyp tiellest loin de l'unifor111itabsoluc; la colonne sous les dynasticsthbaines n'est plus la colonne dos prem icl'es dynasties, laeolonne ptolnlaYque a des caractros qui lui sont propres :]a variation est lente et continuo, Illais les formes ont lcurs- ('poques, l'art ses alternatives de progres, d'clnt ot do dca-dence.

    LA MARCHE GN~~RALE ])E L'AHT GYPTIEN.Longten1ps on a cru que 1'art ('gyptien tat descendu dela Nubie vers la basse gypto : les tenlples sOllterrains dol' thiopie semblaient le point de clpart; et l'architectnre,originairenlent. troglodyte, se sCI~aitpeua pon m anifeste ,:lUg rane l jour.Cette t11601'ie reposait sur une errenr de da.tes, fo1't excu-sable dan s un temps OUles

    ~ hiroglyphes n'avaient POilltencore livr les secrets de la chronologie. En fait, l'aJ'tgyptien parait n dans le delta du Nil; ses prem iers monu~1nents cqnnus se groupent dans la plaine de Memphis et sesprem ieres priodes d' dat correspol~dent a.ux 4 et 5 dynas-tes : c'est alors que s'levent les pyramides de Gizeh et (1(\Sakkarah, le temple du Sphinx.A la 12 dynastie appa1'tiennent les tom beaux creuss dansle roe de Beni-H assan, les m onum ents clebres chez'les G recssous les non1S de L ac MCBriSet de-L abyrinthe, la fon datjon d es

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    nc el' SI ..lll-

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    111.CHALDE, A.SSYRIE.

    Les plaines clu Tigre et de l'Euphrate, fertiles C01l1111eavalle du Nil, sen1blaient comme elle prdestines ~t servirde berceau aux civilisations. Dans ces heureuses contresnon seulem ent une riche vgtation rendait la vie facile, m ais,grace a la nature argileuse du sol, l'homme pouvait, avantm~rne de possder le rnoind1'e instrument, se construire unabri : avant el'etre outill, l'homme pouvait avoir. au moinsun rudiment d'architecture; c'est dans de telles contres quel'art de batir devaiLnaitre. Il s'y dveloppa des les prerniersages de l'hurnanit. Un de ses plus anciens centres parait et1'ela Chalde, la rgion du bas Euphrate. De la Chalde l'artremonta peu a peu vers l'Assyrie; du golfe Persique auxsources du Tigre rgna une architecture qui ne differe d'uneprovince a l'autre que par des nuances, et ces nuances elles-n1em es s'expliquent par des convenances locales. Tandis quel'Assyrie possclait un peu de bois et quelques carrieres, laChalde n'avait ni pier1'e ni bois~: l'arge n' en tait que plusprcieuse pour les Babyloniens, et la ncessit de la substi-tu er entie remen t a la pierre les a conduits a lui donner par lacuisson les qualits de la pierre. M algr lesdifficults del"abrication tenant a la raret du combu~ tible, les briques cuitesoecupent une larg place dans l'architecture de Babylone :au 7Csiecle elles sont les principauxm atriauxemploys dansles. constructiol1s de N abuchodonosor (Birs-N im roud, etc.);les rcits d'Hrodote tablissent que les quais, les rempartstaient al, moins en partie bats a l'ade de ces. matrauxfhctices; et J~ G8neS8,) ~8npla~antsi r le site de .Babylone la

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    86 ASSYRIE.plus vieille tour clont l'histoire fasse 111ention, la dsigne fo1'-n1ellement comme un ouv1'age d'argile durcie au feu.L es caracteres gnranx de l'architecture sont donc ceux-ci :Partout un systen1e de construction reposant sur l'em ploide l 'arg ile; .D ans la Chalde, association de l'argile crue a la )Jri(lUe;D ans l' A ssyrie, associatioll de l'argile crue a la pierre.

    P R O C D S G N R A U X D E C O N S T R U C T IO N .Nous nous attacherons d'aborc1 au mode courant de COD-struction a l'aide de l'argile m ise en CBuvresans cuisson, pou!'indiquer ensuite les usages de la brique durcie au feu, etcomplter cette revue par quelques cltails sur l' emploi presqueexceptionnel de la pierre et clu bois..

    CONSTRUCTIO~ A MA TRIAUX D' ARGILE.Les rflo des d)emploi de r argile sans cuisson. - 11 ( 'st diffi--cile de constater les usages de la torre hattue, du pis: lesmassifs de pis peuvent se confonc1re avec des lna~onneriesde briques seches. Probablen1ent la pratique du pis tait penrpandue, a raison de la ncessit cl'un coffrage, c'est-a-dire

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    PROCDS, 8' jnous, les AssYl'iens jetaient sur les prEm1icl'es assises quiJ'(~ponclaient hnos pr81Uil'res picrrcs , des an1ulettes :jamais ces n1cnus objets n'ont laiss6 d'emprointe sur la couchr(le briques qui les recevait, toujours ils se sont incrusts clansla couche qui les rCCOU\TC.Donc les brlues de la coucheinfrieure taient sl"ches au monlent o les an1ulettes ont 6t

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    88 ASSYRIE.Presque toutes les bri(Iues portent cl'ailleurs la lnarque dusouverain qui les a fait 1110uler: il en existe d'innom brablesau nom de N abuchodol1osor.La brIue cuite, ainsi que nous ~e clisions au dbut, n'estadmise d'une fa(!on rguliere que dans la Babylonie. Avec labrique cuite nous rencontrons le mortier qui seul permet del'em ployer cl'une fa(!on rguliere et courantc.Le bitume, abondant en Chalcle, tait un mortier impel'-lnable : l'usage en tait tres rpandu. Hrodote indique menlela pratique d'arases intercales clans la maconnerie et consis-

    tant en 1its de roseaux dans un bain de bitume. Les ruineschaldennes de Tello ont 111isen vidence des nattes de ma-tiere filamenteuse dans la couche de bitume qui tient lieu demortier.On a signal aussi clans les ruines chaldennes du Birs-Nimroud et de Kars la prsence de mortier cle chaux; hMoughe'ir un n10rtier de cendres et de chaux.LES PRINCIPALES APPLICATIONS DE LA CONSTRUCTION

    A MATRIAUX D'ARGILE.Substructions. - N ous SOl11meS habitus a chercher entranche le sol solide pour asseoir les m urailles de nos difices.A insi procclaient les gyptiens : les constructeurs babylonieusou ninivites 11e creusent jamais de fondations. Dans leursplaines d'alluvion, le foncl solide serait 101n, ils renoncent ill'atteind!'c : ils s'appuient sur le sol naturel, m ais en interposallt

    entre cc sol et l' difice un lnassif el'empatten1ent, un radie!'gnral, S01'te de lnollticul~ artificiel qui. rpartira sur une based'appui tres tcndue la charge des parties llautes : ce 1110dedesubstruction suppose une 111asse de terre amoncele uorm e,mais on n'pargnait pas la lnain-cl'ceuvre. A Khorsabacl, }(,massif qui sert de soubassement au palais s' l~ve' a une hau-teur de 1,1m (ceHe de nos maisons a cinq tages), et n'est pasun sim ple rem blai; e' est une vritable m ac;onnerie en carreauxde terre de forme rgulicre et poss a l' tat pftteux : telle quenous l'avons clcrite p0g. 87

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    p:;:ocns. 91(lans le cas d'une galerie lin1ite par un 111urde tt~te qui ltiisert de dpart; pour une arcade, il faut recourir au procdpar claveaux, et c'est en effet par clavraux que sont construitsles arceaux des portes de Khorsabad : les briques-voussoirs yson t poses a l' tat d'argile seche sur lit d 'argile dlaye.Ainsi les ruines assyriennes nous offrent a la fo is l'a rcadeclave et le berceau par tranches : sans nul doute c'est ausysteme par tranches qu'appartenaient les votes de leursg randes sa lles. .

    LES EMPLOIS DU BOIS ~JT D~j LA PIERRKL e bois. - D'apres Strabon, les n1aisons de la Babylonieavaient pour taitures de~ terrasses faites de stipes de p~mieret reposant sur des poteaux en paln1ier qu'on empchait defndre en les cerclant de frettes en osier, et qu'on recouvraitd'un -enclu it color.La clcorat ion en jeux el'o rgue (pag . 25), qui v is ib lemen tim ite des panneaux pleins en souches de palm ier, clonne apenser que ces panneaux, usits en gypte, taient aussiernploys chez les A ssyriens.Dans les palais, les troncs de palm ier des plafonds taientremplacs par des poutres de cedre ou de bois prcieuxapportsa grands frais. Les inscriptions associent a la men-

    tion de ces bois trangers ceHe d'abris QU le cuir jouait unrole : apparem rneJ1.t i l s'agit de tentures sur charpentes lgeresclonnant de l'ombre aux cours des habitations royales.La pieJ'l'e . - Hrodote rapporte que le pont de Babyloneavait des piles en pierre avec scellements au plon1b : nousne S0-vons rien d'autre sur les cons:Tuctions de pierre de laChalde. Dans les constructions assyriennes, les seules quinous soient parvenues, le scellen1ent est innsit; la pierrefE :pos:?;a jo~_ntsvifs C0111mechez les g}l')tiens, et le mode

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    FORMES. ; ~;pl'aIIUe du raValCll1011t SUl' tas existait en A ssY l'ie, de I11m e.IIue HOUS l'a.'vons apel'

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    0E ASSYRIE.des files de points noirs. Ailleurs les lignes d'assises sontaccentues par des couvre-joints D de m atiere vitrifie, qui sedveloppent sur la u~~adcn baneles translucides et colores.Point de eorniches : les fortes saillies supposent l' emploid e la p ierrc ; u n er(~ne lag e d e bri(IUeScu ites te rn1 in e la mura illeet se c1eoupe en feston sur le eiel. Le cltail B explique eegenre de couronnement, qui se construit par le plus simpJc(les em pilages et nait pou!' ainsi clire de l' cmploi m em e de 1:.1hrique.

    v o te s el pieds-dl'oits. - La c1eoration (les ares (fig. 6 e)en exprim e la strueture avee une franehise parfaite : tantot ledavage reste apparent, talltot la tranehe de la voute estincruste d'un handeau el'm ail; et une archivolte en bri(lU cS ;h plat redessine la eourJ) el'cxtl'ac1os.

    7 ~~ \ \

    Les jaIllbages sont absolmncnt lisses, ou bien (Hg. 7) ilssim ulent des anim aux fantastiques, ees taureaux ai!'s h tetehumaine, clont les Hbrcux out lt les Cherubim , et que lesAssyriens vnl'aient eO lnme les divinits gardienncs desportes des palais..Jam ais le modelA do ces flgurcs n'alV Jre la SV e1'8corrcc-

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    FORMES. 97tion de contours qui convient h un men1bre d'architecture: laform o gon1trirue du support se sent sous la sculpture.

    La colonne. - Lo palais de Tollo contenait des colonnesgroupes en faisceau et faites de briques dont la fig. 8 indiquol'agencement. Le faisceau reposait sur un socle carr ; le cou-ronnement est inconnu.

    ///j~

    R

    Les bas-reliefs assyriens reprsentent des colonnes portessur des lions, et les fouilles de Nimroud autorisent a croireque ce m otif est em prunt a l'architecture relle.~I

    A BQuelques colonnes clu type fig. 9 se sont retrouves aKhorsabad, a Nimroud, sans qu'on ait pu clterm iner d'une

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    98 ASSY.:dE.chement pr01H; la base, une rptition clu chapiteau. Lesbalustres des terrasses ne sont autre chose que des colon-nettes a chapiteaux hulbeux.Enfin, dans les kiosques royaux nous apercevons (pag. 92,fig. 3) et la base profile en tore et le chapiteau a volutes :le tout surmont d'une n1ince architrave et c1'une cornichemonstre qui s'inscrit dans un pannelage a 45. La basesemble un rudiment de la base ionrrue, et l'allure gnraledu chapiteau est prcism ent celle que nous offriront les cha-piteaux de la Phnicie. Dans une colonnac1e on a remarqu lemlange de types de chapiteaux fort divers : cette crcon-stance, jointe au caractere de l' ornement, a fait supposer unrem ploi pU l' et sim ple de chapiteaux achets aux Phniciensou pills chez les peuples vaincus. Les Assyriens, procdantcomme feront plus tard ls architectes de nos prem ieres basi-liques chrtiennes, auraient associ en un ensem ble hyhric1edes chapiteaux et des flits de provenances diverses. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas dans les plaines du Tigre ou del'Euphrate qu'on doit chercher les grandes applications nonplus que les types originaux de la colonne : dans ces plainesd'argile la brirIue seule pouvait etre la matiere courante desconstructions, la colonne n'a pu se dvelopper que dans lesarchitectures a m atriaux de bois ou de pierre.Placages dcoJ'ati ls-' enduits -' peintures. - La dco ra tion dessaIles d'apparat (au m oins en A ssyrie ou lapierre existe) taitun placage en grandes dalles d'albfttre couvertes de bas-reliefs.Ces dalles (pag. 92, fig. 2 C) fO l'lnaient au pourtour comme un

    lambris directen1cnt port sur l'argile des substructions ets'arrtant a mi-hautcur des paraso Le surplus tait occuppar des enc1uits. Des cauleurs appliques a plat sur les fondsdes bas-reliefs dtachaicnt les figures, et les enduits. taient.peints ou blanchis au lait de chaux.Le mtal jouait un role : les portes de Balawat taientornes de penturcs en m tal farm antde vritables frises his-tories ; a KhorsauadJ une porte tait accom pagne dedeuxpalm iefs en cuivre repouss.L ' lT e.r 1 :s~ :seD .tiel d e la d co ra tio n t':5 t la p ote..'j,e m a i P c ,

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    FORMES. 9Vla faYenco dont la tradition s'est porptuc en POI'S2 jusqu'anos jours : l'mail est la plus durable con1me la plus clatantedos peintures. Les Chaldons et les Assyriens savaient obtenirdes blous profonds, des blancs, des jaunes vds et dos noirs :ee sont leurs couleurs usuelles.Les principaux e111ploisde la poterie ll1aillo sont des bor-dures au piecl des murailles ; au somn1et, les frises et la dco-ration des lllerlons; les archivoltes des vofItes. D es inscriptionsfont lneme prsun1er quo la poterie maille sOI'vait commorevetement dos pieces de charponto; les ruines n'ont pasel.lCOrOconfirn1 cette application, rnais l'art grec archalquenous en prsentora l'exemple et proh8hlenlent 18 traclition. 10

    Quant aux llnents du clessin ornemental (fig. '10), ce sontceux de l'art gyptien, la rosace et la palrnette; mais ici unefacture moins ferme leur te en partie leur lg8nce native :on se sent en prsence cl'une copie.LYornement figur . - La statuaire de pierres dures est

    reprsente aux premieres poques de l'art chalden par lesfigures de Tello : CBuvres d'une saisissante vrit d'expres-sion, m ais dpourvues de l'aspect n10num ental des statues del 'gypte .La sculpture assyrienne, qui em ploie des pierres tendres etfragiles, des albtres, ne pouvait viser a des effets de rondebosse : les statues assyriennes sont a peine fouilles, les tau-reaux qui dcorent les janlbages des portes sont traits pon!'ainsi dire en bas-relief. Le has-relief est la forme usuelle :et dan;:; le; L1s-reliefs historis qui non:) sont parvenus on

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    100 ASSYRIE.rem arque une rechorche de dtal, une prcision. anatom iquequi rappellent l'art archa'ique des gyptiens et contrastentavec la simplicit abstraite que la sculpture prsentait engypte a l'poque contem poraine. Le m ouvem ent est violent,la musculature puissante; les animaux ont la Vif.

    LES PROPORT IONS.Il est a peine besoin de vrifier clans l'architecture assy-rienne les lois de rapports simples ou de proportions mo-dulaires : nous avons observ (pag. 52) qu'elles rsultepJ,comme une consquence oblige, de l'em ploi de la brique. Leslongueurs des salles et les paisseurs des murs ont, par lefait seul de leur appareillage, des, dim ensions subordonnesh. la dim ension de la brique qui constitue la commune m esurcou module. Contentons-nous d'un exemple entre beauconpd'autres : les cours de Khorsabad sont dalles en carreaux debrique dont aucun n'a t recoup. Donc leur dim ension est unmultiple exact de la clim ension de ces carreaux, qui elle~m emcest exprin1able par un nombre simple au moyen de l'unit

    lntrique : l'application fflt-elle inconsciente, la loi modulaire,. .s lmposmt.MONUMENTS.

    Tandis fIu' en gypte l'architecture religieuse efface l'archi-tecture civile, en Assyrie c'est le palais qui tient la prem iereplace, ellglobant comme annexes les temples dans son en-(,'einto : I'architecture de l'gypte est celle d'une thocratiedom inant jU S(lU '~l l'autorit royale; l'architecture assyrienneest ceHe d'une monarchie qui don1ne le culte meme. Babyloneparait avoir fait aux difices sacrs une place plus large :comm e im portance, les tem ples de la Chalde tiennent le m ilieu, ' ,.entre ceux de 1 Egypte et de 1 A ssyrw .

    LES TEMPLBS, LES TOMBEAUX.1.23 tOULJ [)gantcsquc3 (Babil, Bi.rs-- .Nnroud) qui furent

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    MO"TUMENTS. 103rement h jour, sans doute construite h l'aide de pillettes enbrique supportant une terrasso : en ralit la maison assy-rienne, COlnm eles m aisons actuelles dos Km'des, est a doublcterrasse. La terrasse suprieuro protege le plafond contre lerayonnement direct et lui assure cet excellent isolem ent quenous avons reconnu d6jh dans l'architecture gyptienne, celuid'une couche d'air se renouvelant sans cessc.

    0

    La seconde terrasse prsente une particularit curieuse :presque toujours les bas-reliefs nous la m ontrent couronnod'une riche vgtation.Une telle terrasse tait en effet un jardin tout cr. Consti-tue par une paisse couche de terre vgtale; videmmentarrose comm e on arrose aujourd'hui les toits, elle se pretaitd'elle-m em e a la culture : les lgendaires Jardins suspendus,loin ,d'etre une exception, n' taient qu'une application royalede ces terrasses plant es qui surm ontaient en Assyrie les plusmodestes d emeures.

    b. - LE PA LA IS.DispositiO! lS gnrales. - Les fouilles de Tello ont rvlles dispositions d'ensem ble el'un palais chalden rem ontantaux plus anciens ages de l'architecture : une enceinte COID-

    mune enveloppe trois groupes de b~Himen.ts ayant chacunune cQur centrale et nne entre distincte; le plan est yi3ib.te

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    lO S ASSY..:.IE.pour S'engager dans l' enfilade de sortie V : la prudence et lemystere ne sauraient etre pousss plus loin.

    Le dta il des d is tributions-, le s amnage'inen ts in t rieuJ 's. -Le meme esprit de dflance perce dans toutes les distributions.La fig. 4 donne en L le dtail des boulangeries du palais :elles ne communiquent avec les autres services que par despassages gards. Nul n'y pnetre sans traverser au moins unposte de surveillance. E t tous les quartiers sont ainsi sparsles uns des autres par de vritables passages cluss : nousretrouvons ces obstacles dans le plan e, nous les retrouverionsd an s to utes les subc liv isio ns dup alais.4

    ,f 2 o ---iLe plan L' lnontre la distribution d'un des petits apparte-ments : c'est un groupe de pieces, les unes directementouvertes sur une cour centrale, les autres disposes pourservir de refuge contre les chaleursextrem es; celles-ci sontdes cellules sombres s' ouvrant sur un large vestibule qui lesisole de la cour, en m eme ten1ps qu'une paisse vote de terre

    acheve de m aintenir la fraicheur. La ventilation est assure. par des tubes en poterie, vritables chem ines d'arage tra-versant la toiture.La protection contre les chaleurs torrides, telle est, apres lesin de la dfelse, la proccupation dom inante des construc-teurs assyriens. Partout ils accolent achaque chambre uneretraite absolum ent som bre, et souvent cette retraite se pr-

    sente sous la forme d'un couloir mnag dan~ la masse desfTOS mues.

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    l\IONUMENT8. 10"CeH e clisposition s'accuse d'une fagon particulieren1entfrappante dans les pavillons qui se groupaient en A (fig. 3).La fig. 5 en donne le plan, et il semble qu'on puisse lire ainsila distribution :

    ~ 5i!

    1

    1:..11I!;

    1

    :,,.IJiL-1."

    H serait une salle cl'attente isole ;N une salle d'audience, dont le fond est occup par uneestl~ade et dont la partie centrale, sans doute dcouverte, taitabrite par une banne ; IM serait l'anticham bre servant de salle des gardes :La salle des gardes avait sa retraite, se dveloppant en gale-rie coude clans l'paisseur des gros murs; la salle cl'audienceav ait la sienne.On ren1arquera une apparente anomalie de construction :telle cloison de refencl est plus paisse que les mur s ext-rieurs. Peut-tre cette bizarrerie s' expliquerait-elle si l' OIlconnaissait m ieux les parties hautes. Les terrasses taienthabites surtout la nuit; il tait naturel qu'elles eussent commeannexes des lieux de dpt et des retraites pour le cas cl'un

    orage subit. Ces retraites n' taient-elles pas disposes e nf o r m e de couloirs et IOfl;:S83dans la masse Ir.8me dE: ces'--/

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    MONUHENTS. 100(pag. 92) lo typo des kiosques a colonnes de l'Assyrie. Ceskiosques sont des dpendances presque obliges des palais etles principaux ornements des parcs royaux. Leur emplacementest tantot une m inence d'ou la vue s'tend au loin, tantot Ullilot au milieu des eaux d'un lac. Un de ces kiosques (fig. 6)

    G~

    parait correspondre a l'extrmit d'un aqueduc dont les eauxs'pandent sur le sol qu'elles irriguent. Les bas-reliefs m on-trent le roi donnant ses aucliences ou recevant les homrnagesdans ces pavillons dont la tradition s'est conserve chez lessultans. Selon toute apparence, la salle du trone de Khorsabad(salle H . du plan gnral) tait un kiosque sur colonnes; tellesseront les gigantesques salles d'audience des rois de Perse.Le dais' fig. 7 B) est une vari t du kiosque d'audience. lCl

    des montants de bois sculpt tiennent lieu de colonnes, et laterrasse est remplace par une tenture faite de peaux ou detapis, que retiennent des poids suspendus comme des glanclsle long de la bordure.7

    AMentionnons enfin la tente (A ) qui servait d'habitation auxrois dans leurs gllerres ou leurs chasses; C 'tait une salle mi-p8.rtie abrita, Ir:i-par:je dcouyerte : la reproductior E'.ot~Je

    B

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    MONUMENTS. 111en reganl rune de l'autre : de runo h. l'autre on eut soin debrise!' l'alignement, de nlanibre h intorcepter la vue.

    Les J 'empar ts . - L 'onceinte de I3abylone 6tait triple. A Khor-sabad, place de second orclre, l'enceinto so rduit (coupe Apago 92) ~l un nlur unique, construit en torro avec soubasse-Inent de pierre, et fl~U l(IU6de tours sur plan carrc'.On n'a retrouv au piecl du rempart aucune trace de foss :sans doute le foss tait spar du mur par une large risbermeompechant les effets de glissOInont qui, a dfaut de cette pr-

    caution, auraient pu se produire sur un sol argileux.A Khorsabadle profil de la D luraille ~st vertical; et les bas-reliefs, toutes les fois qu'ils nous rcpr6sentent une forteresse,indiquent au sommet des Inurs un crnelage. On distingueIneme des nlchicoulis tels (Iue nous on ayons indiqu dansla fo rtification gyptienne.Q uelquefois le crnelage 6tait protg par un lnasque ext-rieur qu'on installait au nlom cnt de l'attaque et qui se com po-sait (fig. 8) de boucliers roncls monts a bascule: grace a sa

    8

    forme et a son m ode de suspension, ce m asque dfensif taIttoujours quilibr et, suivant l'inclinaison qu10n lui donnait, ilfaisait cran ou toiture; les fleches de l'attaque, au lien de lepntrer, perdaient leur force vive en lui im prim ant une oscil-18.tion sur son axe.

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    112 ASSYRIE.Les portes. - Les portes taient combin es en vue dedjouer les surprises : a Khorsabad (fig. 9), chaque porte npour protection un chatelet avanc A et prsente un passage

    en forme de long couloir dfendu par des postes chelonnssur son parcours.9

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    L es co utes. - C 'est enfin aux artfices de dfense quesem ble se rapporter ce couloir souterrain de Khorsabacl dont .nous avons dcrit pago 90 l'trange structure. Contre desfo rtification s de terre, l'attallu e p ar la m ine tait tou t in cliqu e.Hroclote raconte m em e qn' en pleine paix une salle de palaisfut pille [l l'aide d'une nine pratique a travers les sub stru c-tions cl'argile. Il s'agissait de prvenir ces surprises, et le bruitseul pouvait les annoncer : la galerie fig. 1 ne rpondait-elle pasa ce besoin? Cctte galcrie, comme toutes ceH es qu' o n a rctrou-yes a Khorsabad, n'est ouverte que par un orifice de om ,10 dect et elle se tern1ne dans la nlasse des suhstructions sansautre orfice qu'une double barbacane d'asschem ent : elle n'apoillt d'issue et ne peut etre un aqueduc, ne serait-ce pas unecoute?

    L'ART ET L'TAT SOCIAL, ,POQUES ET INFLUENCES.L ES POQU ES.

    L'art de la Msopotalllie parait aussi vieux que celui derl~gypte : l appartiellt il ees races prim itives de la Chald0t~< 1ontl'espl'it inventif a cr(~ l 'astronO lnie. Auta t que les ruinesde Tello pel'lnett'ent d'entrevoir l'tat des mthocles, trentesicles avant notre ore le systeme de la construction d'argiletait con stitu et In scn lp tu re arch itecturale parv enu e a un tn t.de singu1iere pe''.fo cti'.:rn .L 'arch ite ctu re tait un art tellemen t

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    APER(.US HISTORIQUES. 113en honneur a10rs, que le plus ancien roi chalden dont nousayons l'inlage est figur dalls l'attitude d'un architecte ayantsur scs gcnoux le plan el'une fo1'teresse et l'instrurnent de mc-sure qui sert a la tracer. Malhcureusement peu de ruines sub-sisteut fIui puissent etre rapport6es a ces ges reculs. Tello,peut-etre quelques vestiges a M ougheY1'et ~t Warka, voiH t ce(lue nous possdons de la hautc anti

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    il4 A S 5 ~' R lE.l'p-ypte : ralisrnc de la statuaire, absence presque absolued'ornem ents a forn1es vgtales, une dcoration em pruntetout entiere a la nature vivan te. L 'ornem ent proprement dit,.J.ui en gypte s'est c1velopp fort tarc1, ne se constitue enChalde que pendant la priode mal connue qui prcede l' empiredes Assy riens.A rrivons ~l l'age assyrien, c'est-a-c1ire a la priode du 9 au7 siecle. G rce aux dcouvertes de Botta et aux fouilles deLayard, Place, Ra\vlinson, ici les monum ents abondent. Lesprincipaux son t :Vers 870, le palais d' Assournazirpal (palais N . O. de Nim-roud) ;Vers 715, le palais de Sargon a Khorsabad;V ers 690, le palais de Sennachrib a K ouiouncljik ;Ve1's 6 75, le p alais e l'A ssa rhadclo ll (p ala is S . O . d e N imroud) ;V e1's 660, le palais d' Assourbanipal (palais N . de N im roud).L 'poque d'A ssourllazirpal et des Sargonides est pour l'A s-sy rie l' qu iva len t de ceHe de Sso stris pour l'gypte , un e poqucou la grandeur 111atriellese dveloppe aux dpens de la clis-tinction des form es ot de la perfection du dtail. C 'est le tem psdes succe-s n1ilitaires qui mettaient au service de la toutc-puissance assyrienne des populations en tieres transportes-comme ront t les Hbreux - pour recruter les immenseschantiers. Les nlthodes rpollclaient aux ressources : it nefallait pour lever un palais que des luanreuvres capables deptrir et d'amonceler des briques.Pendant cette priocle d' clat, la construction et fart dcoratifsont loin de lnarcher de pair : du palais d'Assournazirpal ,celui d 'A ssal'haddon, l'art de la construction parait en progrescontinu : la porte des salles va sallS cesse el1 croissant, ce qtimplique des procds de plus en plus perfectionns. Tandisque les plus larges salles du vieux palais de Nimroud ont auplus une ouverture de 7m, ceHes de Khorsabad atteignellt etdpassent 10m; au palais S. O . de Nimroud, les architectesd ' A S3aJ'haddon ris(lueront uno salle de 1.9mde largc l" : I:Y llS

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    116 ASSYRIE.de l'gypte. L ' gypte et la C halde ne furent jam ais des centresde civilisation isols : mais c'est surtout vers l'poque de la186 dynastie que les contacts se n1ultiplient. H atasou porte sesarmes jusque dans les rgions de l'Euphrate et, au retour deses campagnes, elle entreprend cet essai de rnovation de1 'art gyp tien n1arqu par le temp le a tages de Delr-e l-Bah ri.Am nophis IV , suzerain des provinces assyriennes, tente desubstituer au culte des diyinits nationales le culte chaldendes astres, et cette rforn1e laisse sa trace dans la sculpture, , '-sacre de l'Egypte. L Egypte dut rendre a la Chalde autant aum oins qu' e lle lui enlprunta. Ellfill les annales de la Chino fontprsuJner que la Chalcle fut de tres bonne heure en relatiollayec la haute Asie .: il lnporte d'exarniner ce qu'elle dut aces d iverses in flu ences.

    a. - Les lnwnts de dcoJ'a tion.- C'est de l'gypte queproviennent les m otifs courants clu dessin ornen18ntal : noustrouvons en gypte longtemps avant de les rencontrer enAssyrie la palrnette de lotus, la rosace; et la supriorit desapplications gyptiellnes ne perm et pas de supposer un instantqu'elles puissent etre des pastiches.Les 111011U lnelltse l'art figur se tattachent-ils aussi a destypes gyptiens, et le sphinx est-ill'ancetre des n10nstres htete hum aine de la Chalde? La filiation est plausible, n1ais letype a pris entre les nlains des interpretes chaldens une phy-sionOlnie nouvelle qui quiyaut au point de vue de 1'al't a uneyritahle c ratio ll. Lcs cylilld l'cS a rcha l(lucS , le s p lus anc iennesintailles nous prsentcllt des lins debout, des associations dettes, d'ailes et de corps procdant de la plus extravagantefan taisie; le to ut anln d'un geste convu lsif etb izarre. C e carac-tere fantastique n'a rien d' gyptien, c'est un trait ou si l' onveut une erreur du gnie asiat rue ; nous le retrouverons danstoutes les coles dcorativcs des basscs poques : en Chaldei1 se m anifeste des les prem iers ges.b. - Les pJ'ocds. - La construction de pierre jaue enChalclfe un ro1e s.i aCCB3Soi",'e,ue l'iclc (l'nn e o rig in e chal..

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    118 ASSYRIE.rnoins originaire de la B abylonie, que la raret du combustibleet du calcaire le rendait doublernent coteux, et (Iue l'abon-dance du bitume le rendait a la rigueur superflu : l'inventiondoit en etre trangere. La chaux proviendrait-elle aussideces populations de la haute Asie chez qui sem blent avoir prisnaissance toutes les industries oil le feu joue un role? Conten-tons-nous d'noncer ces questions, en attendant que desdocum ents positifs perm ettent de les rsoudre : elles touchentde pres a l'histoire gnrale des races hun1aines et de cetchange d'ides d'ou notre civilisation est issue.

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    IV .PERSE.

    De l'gypte et de la Chalde partent deux gl'ands courantsd'ides et d 'influences qui se propagent a la fois dans deuxdirections inverses, l'un vers la haute A sie, l'autre vers l'O cci-dent. L 'histoire de l'art doit se scinder pour descendre cesdeux courants l'un apres l'autre. Nous suivrons en prem ierlieu le courant oriental, celui qui va de l'gypte et de l'A ssyrica la Perse, puis, traversant le chan1p des tres vieilles civi-lisations de l'Inde et de la Chine, s'tend a l'extrcrne Asie,p eu t-e tre ,ju squ'au contin en t amric ain .La Perse est la prem iere contre qu'atteignent dans len!'rayonnement oriental les influences de l'A ssyrie et de l' gypte.La Perse se prsente con1me une succe