Histoire de l'Analyse Conomique Version Finale

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1 Histoire de l’analyse économique Mr. BENAYAD Ahmed Chapitre 1 : les pensées économiques antique scolastique et arabe Avant d’aborder les doctrines mercantilistes, il est nécessaire de revenir sur les pensées économiques qui lui ont précédé. Cette pensée n’a pas été autonome, car elle a été toujours rapportée à d’autres formes de pensées : philosophique chez les grecques, théologique pour le moyen âge et philosophique chez les arabes. Section 1 : La pensée économique antique et scolastique A. La pensée antique Référence : les livres sacrés de l’antiquité A cette époque, le pharaon propriétaire des terres et bénéficiaire du 1/5 de la récolte, monopolisait le commerce des céréales. Soit : Ils achetaient les céréales. Ils recouraient au troc par leurs montures ou leurs terres quand ils sont à cours d’argent. Ils stockaient le plus longtemps possible pour se prémunir contre les effets de sécheresse et de famine Exemple du troc : le saint Coran Sourate Youssef, verset 65 L’agriculture était l’activité économique par excellence, et vu la primitivité des moyens utilisés on n’atteignait pas l’auto suffisance recours à l’étranger : commerce extérieur essentiellement dans le pourtour méditerranéens. Mais les gens ont besoin de céréales

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Histoire de l’analyse économique Mr. BENAYAD Ahmed

Chapitre 1   : les pensées économiques antique scolastique et arabe

Avant d’aborder les doctrines mercantilistes, il est nécessaire de revenir sur les pensées économiques qui lui ont précédé.Cette pensée n’a pas été autonome, car elle a été toujours rapportée à d’autres formes de pensées : philosophique chez les grecques, théologique pour le moyen âge et philosophique chez les arabes.

Section 1   : La pensée économique antique et scolastique A. La pensée antique

Référence : les livres sacrés de l’antiquité A cette époque, le pharaon propriétaire des terres et bénéficiaire du 1/5 de la récolte, monopolisait le commerce des céréales.

Soit : Ils achetaient les céréales. Ils recouraient au troc par leurs montures ou leurs terres quand ils sont à cours d’argent. Ils stockaient le plus longtemps possible pour se prémunir contre les effets de sécheresse

et de famine Exemple du troc : le saint Coran Sourate Youssef, verset 65L’agriculture était l’activité économique par excellence, et vu la primitivité des moyens utilisés on n’atteignait pas l’auto suffisance recours à l’étranger : commerce extérieur essentiellement dans le pourtour méditerranéens.Ce commerce portait sur des éléments vitaux, besoins primaire : céréales, l’huile, vin, armes, peaux.Ceci reflète l’importance des activités artisanales et industrielles. Structure de classe (marquait l’économie antique)

Classe aristocrate : « les rentier » qui vivent de la production du travail manuel des autres, et qui gouvernent la cité Classe moyenne : petits propriétaires et petits artisans qui ont accès aux fonctions publiques. Les métèques : étrangers libres mais sans droits politiques ni droit de propriété foncière.

Mais les gens ont besoin de céréales

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Les esclaves : activités agricoles, industrielles minières et travaux domestiques et publiques. Ils ont fait l’objet d’activités commerciales très lucratives : la société grecque était une société esclavagiste. Société passée sur :

Aristote   : maîtrise dans l’analyse des phénomènes économiques Besoins et leur satisfaction. Divisions du travail comme base de l’échange monétaire entre pays. A l’intérieur du pays l’échange se faisait sur la base de troc sur la valeur. Echange à base de monnaie pour éviter les ennuis du troc.

Schumpeter : Aristote voit que l’idéologie d’un homme qui travaille pour satisfaire les besoins d’une classe qui méprise le travail et le commerce aime les paysans qui la nourrissent et hait les prêteurs qui l’exploitent.Aristote : Le commerce n’a rien d’un naturel car il résulte de l’échange. Aristote défendait les causes des aristocrates qui méprisaient les commerçants (et le commerce était pratiqué par des étrangers n’ayant pas le statut de citoyens).B. La pensée économique scolastique a. La pensée économique avant Saint Thomas d’Aquin

Le besoin de protection a poussé les paysans libres à se ranger sous l’aile de la classe noble en cultivant leurs terres au moyen de corvées.La chute des royautés barbares (monarchie franque et empire de charlemagne768-814) les seigneurs deviennent des chefs politiques le système d’exploitation des terres par les colons et les esclaves évoluent vers le servage. (En commençant par la France et l’Angleterre) Ce recul de l’esclavage à généré le recul de l’industrie et du commerce.

Pour se défendre les chefs d’administration royale se rendent pratiquement indépendants du Roi mais jouissent d’une partie de son domaine à titre de fief. Et à leur tours ces chefs accordent des droits analogues a leurs subordonnés. Caractéristiques de cette organisation : Absence d’un état matinal et fort. La présence du roi se limitait à l’exercice des prérogatives d’un suzerain.L’état de cette partie du monde après la destruction des villes romaines est similaire aux derniers siècles de la civilisation grecque. Conséquences * Dégénérescence de la pensée politique.

L’exploitation de l’homme par l’homme

Apparition de la pensée scolastique liée au système féodale

Apparition de la pensée scolastique liée au système féodale

L’Europe connaît une période d’insécurité et d’instabilité suite au déclin de l’empire romain : les Germains et les Vandales se sont emparés des villas romaines et ont constitué une aristocratie foncière

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* Stérilité des réflexions sur les thèmes étudiés par Platon et Aristote.Problématique : l’Europe entrait dans une période de déclin général de la vie intellectuelle.Contexte historique : Gloire des arabes en Orient et en Andalousie.Résolution : l’état va intervenir et aider l’Eglise pendant plusieurs siècles.Conséquences : Domination de l’Eglise pendant tout le moyen âge échec de la chrétienne été en général et de l’Eglise en particulier.Faille : l’ordre social qui régnait était en mésentente avec les principes du christianisme. En effet, ce dernier incite l’homme à prendre conscience de sa valeur infinie comme personne libre et non pas à adhérer de façon spontanée et irréfléchi à l’état.

Après cette phase, la société Européenne va reprendre progressivement sa position dans la vie économique et intellectuelle grâce aux facteurs suivants : 1- développement d’un commerce florissant dans le bassin méditerranéen du 7éme au

10éme siècle ce qui a permis la transmission de tout un héritage intellectuel de l’antiquité à l’Europe à travers l’Espagne.

2- Renaissance du commerce dans les villes, le long des fleuves et des voies de passage en occident.

3- Développement de l’artisanat et de l’industrie. Aussi le commerce des métaux précieux et de l’octroi de prêts à intérêts vont permettre une évolution lente mais sûre du système féodal.

4- A partir du 13éme siècle, on assiste à un renouveau de la vie intellectuelle après la découverte de l’ensemble des œuvres d’Aristote chez les arabes.

b. Saint Thomas d’Aquin et la pensée scolastique A partir du 13éme siècle naissent en parallèle deux courants importants : L’esprit laïc La doctrine économique de Saint Thomas d’Aquin :

Dans sa « somme théologique » il reprend l’éthique d’Aristote et classe ainsi la justice en : Justice distributive   : vertu du chef qui répartit des biens entre ses subordonnés en fonction de tire que possède de chacun, du rang, de la richesse…..etc.Justice commutative   : celle d’un individu qui s’adonne à l’échange et ou doit Reigner une parfaite équivalence entre les prestations réciproques

Quelques péchés contre la justice selon Saint Thomas : le vol la rapine la fraude commerciale le prêt à intérêts Somme théologique, question66 : problème de la propriété privée (Remarque : Saint Thomas la défend en reprenant les arguments d’Aristote. Hormis l’inviolabilité, car il considère que la propriété privée n’est pas absolue. En effet il ne considère pas comme volé, une propriété qui fut dérobé en des conditions d’extrême nécessité) : cette idée existe dans l’islam  Un individu est plus attentif à la gestion de ce qui lui appartient. L’administration des biens est mieux assurée quand elle est confiée à une personne. La prise entre les gens est mieux garantie si chacun est satisfait de ce qui lui appartient.

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Le prêt à intérêts   : Q : « est il permit de vendre une chose plus chère qu’elle ne vaut ? » R : Non Théorie de la « justice prix » : « vendre une marchandise plus chère ou l’achète moins chère qu’elle ne vaut est de soi injuste et illicite »

Ceci l’amène à la question suivante : « est il permit dans le commerce de vendre plus cher que l’on achète ? »

Mais Saint Thomas ne va pas interdire le commerce comme voulait le faire Aristote. Il dit que puisque le gain, but ultime de tout commerce n’implique aucun élément nécessaire ou honnête, donc il n’implique rien de mauvais qui soit contraire à la vertu, et par conséquent rien n’empêche de l’ordonner à une fin nécessaire.

Moyen âge A partie du 12éme -13éme siècle

Le prêt à intérêt est interdit Développement du prêt à intérêt

Autrement dit : développement du commerce à partir Développement du prêt à intérêt après qu’ilDu 12éme -13éme siècle. Ait été interdit au moyen âge. Renaissance des Etats. Besoin en argent. Besoin des Eglises

Saint Thomas condamne le prêt à intérêts, tout comme Aristote. C’est un adepte de : « l’argent ne fait pas de petits ».

Section 2   : La pensée économique arabe au 16éme siècle.

C’est à cette date qu’a commencé le déclin de la civilisation arabe après son apogée entre le 10éme et le 13éme siècle.La pensée économique arabe sera abordé à travers ses deux grands auteurs Ibn Halon et El Maurizio.

A. La pensée économique d’Ibn Khaldoune

Abderrahmen Ibn Khaldoun, auteur de la fameuse Moukadima, se trouve être le précurseur de la pensée économique moderne, il a été le premier à analyser le phénomène de la valeur et du prix.En voulant relater l’histoire des arabes et des berbères, Ibn Khaldoune découvre que l’histoire ne s’arrête pas à de simples évènements politiques. C’est ainsi qu’il décide d’accéder aux vérités pour mieux expliquer les origines, le fond et le pourquoi des événements.L’histoire prend donc racine dans la philosophie dite mère des sciences. Sa manière d’aborder l’étude des sociétés humaines lui a donc permit de déduire que : « l’homme (seul) ne peut

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subvenir à ses besoins (…) il faut donc faire appel à un grand nombre des ses semblables. Les besoins d’une collectivité ne peuvent être satisfaits que par la coopération.

a. L’apport au niveau méthodologique Selon Ibn Khaldoun, les changements sociaux s’accomplissent comme suit : les hommes doivent adopter tous les usages de leur prédécesseurs sans abandonner ceux

de leur propre génération (fondation / nouveaux apports) Le nouveau pouvoir est remplacé par un autre qui mêle ses propres usages à ceux de ses

devanciers (les discordances augmentent par rapport à la 1ère dynastie) Ces discordances vont croître d’avantage pour aboutir en fin à un ensemble entièrement

différent.Donc pour Ibn Khaldoun c’est l’accumulation d’un armada de changements quantitatifs qui mène à un changement qualitatif. D’après lui le problème de la richesse des nations réside dans « les produits des arts et métiers » qu’il classe ainsi :

- Biens de première nécessite ou biens alimentaires - Biens de luxe qui proviennent soit de l’agriculture, de l’industrie ou du commerce.

Aristote considère que le commerce n’est pas une activité naturelle car il la voit d’un mauvais œil. Les mercantilistes, et les physiocrates ne donne pas non plus une définition précise de la richesse ni de ses modes d’acquisition. Quant à la multiplicité des activités humaines, Ibn Khaldoun, la voit comme une conséquence logique de la division du travail en l’occurrence le métier qui dérive de l’agriculture, de la construction, du tissage….etc.

b. L’Apport d’Ibn Khaldoun au niveau conceptuel

Dans l’un de ses ouvrages, Ibn Khaldoun a consacré un chapitre aux problèmes économiques. D’après lui, la vie économique s’organisait dans le cadre de la charia en ce qui est licite (halal) et ce qui est illicite (haram).Parmi les problèmes qu’il a analysés on trouve l’interdépendance des phénomènes économiques politiques et sociaux :

Une théorie de la population qui stipule que le degré de civilisation et le niveau de progrès économique sont étroitement liès à l’importance de la population qui joue un rôle essentiel dans le développement économique.

La théorie de la division du travail dans une optique sociale qui diffère de la division technique des usines

La théorie des secteurs économiques qui divise l’activité économique en trois : agriculture (industrie) commerce.

La théorie des prix et de la spéculation La théorie de la valeur : le travail est le fondement de la valeur

c. La valeur travail chez Ibn Khaldoun

Bien avant les classiques et les marxistes, Ibn Khaldoun avait ellaboré sa théorie de la valeur fondée sur le travail qu’il présente dans sa fameuse « Mouqadima ».En effet, cet auteur avance que le travail est la source de la valeur et que l’utilité en est la condition. Dans ce même ouvrage, Ibn Khaldoun entreprend une tentative d’exploitation des prix courants. Il y avait même abordé le problème du travail simple et du travail complexe.Revenant au chapitre des problèmes économiques, on y trouve une allusion à l’idée du surproduit, de la plus value qui sera développée plus tard par Marx.

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B. L’apport d’AL MAKRIZI   :

Taquin-Eddine Ahmed Ibn Ali Al Maurizio a certes donné une touche particulière à la naissance de la pensée économique.Après maintes études et recherches sur le monde entier, et l’Egypte en particulier, il remet en cause :

a. La corruption : ce phénomène est d’origine politico-administrative. Il a un mauvais impact sur la production des sociétés ou l’état centralisé s’impose dans la vie économique et politique.

b. L’augmentation de la rente foncière du prix des semences et des salaires agricoles : Cette inflation influence négativement la politique agricole. En sus de l’oppression et de l’injustice, ces facteurs ont fait fuir les paysans. Ceci s’est traduit par une chute de la production, et par la suite une hausse des prix des denrées.

c. L’augmentation de la masse monétaire : Dans son fameux traité sur les monnaies Al Maurizio aborde l’histoire des monnaies dans le monde arabe à savoir :

La question du bimétallisme Le désordre monétaire Anticipation de la loi de Gresham et de la théorie quantitative de la monnaie

1) Le bimétallisme   : Guerres menées contre le monde arabe plus importantes dépenses engagées par Salah Ed dine Al Ayoubi par libérer Jérusalem → baisse du stock d’or dans le monde arabe → Raréfaction de l’or → Naissance du bimétallisme : Salah Ed Dine décida la frappe d’une nouvelle monnaie dont les pièces sont appelées «  Zoyoufs » (pièces falsifiés) →Apparition d’une autre monnaie avec le roi El Kamal Mohammed Ben Abdel : un nouveau DH dont les 2/3 sont en argent et le reste en cuisse.

2) Le désordre monétaire et la loi de Gresham   : Lors du règne de la dynastique des Mamlouks en Egypte, le climat sociopolitique était très mouvementé. Ceci s’est repercussionné sur la vie économique. Circulation de 3 types de monnaie :

Le dinar or Le dirham argent : 2/3 argent, 1/3 cuire ↔ 1 dinar = 20à 30 dh Le fals en cuivre

Mais le dirham a fini par céder devant la circulation des foulons au moyen orient, et devant le dirham vénitien utilisé dans les grandes transactions. Ce désordre monétaire est dû à : Des causes internes Des causes externes Disparition de la monnaie frappée en métal précieux ou en argent

L’influence des monnaies étrangères : le DH de Venise et des fals qui primaient au moyen orient

Ce sont là les causes apparentes du profond changement qui s’opérait en Europe et dans la majorité des pays arabes :

Apparition d’un mode de production très dynamique basé sur les transactions commerciales et le marché.

Les signes d’une crise économique et sociale générale au moyen orient et au Maghreb qui annonce le déclin de la civilisation arabe.

Simultanément, les Ottomans dominaient l’Orient arabe et les Européens installaient leurs comptoirs commerciaux le long des côtes marocaines.

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C’est dans cette situation de crise qu’Al Makrizi constate un phénomène qui ne manquera pas d’attirer l’attention de Sir Thomas Gresham : la disparition de la monnaie en métal précieux devant la monnaie en cuivre. C’est ce qui fera dire à Gresham que la mauvaise monnaie chasse la bonne. (Les gens gardaient la monnaie en métal précieux pour eux même.)

3) La théorie quantitative de la monnaie et l’apport d’Al makrizi Cette théorie explique le lien entre la quantité de monnaie en circulation et la variation du niveau des prix. En 1524 sous →l’afflux des monnaies ibérique une hausse considérable Le règne de François 1er : → dévalorisation de la livre tournoies des prix → De Malestroit explique cette hausse par la dévaluation de la monnaie française. A l’instar de J.Bodin, qui dans l’un de ses écrits, remet en cause l’abondance de la monnaie en circulation. C’est à partir de ce constat que I. Fisher va élaborer la théorie quantitative de la monnaie. Al Makrizi lui donne raison à Malestroit. En effet analysant dans une situation de difficulté en Egypte au 15éme siècle, il explique la hausse des prix par des causes naturelles qui stimulent l’augmentation des prix des denrées agricoles. Il souligne aussi la défaillance de l’organisation socioéconomique dû à la corruption, à l’avidité des propriétaires pour les gains faciles et fortes.On déduit donc qu’Al Makrizi a été le premier :

A avoir mis l’accent sur le lien entre la quantité de monnaie en circulation et le niveau des prix.

A avoir noté qu’en période de crise, la circulation parallèle de deux monnaies conduit à la disparition de la meilleure.

Il a anticipé ainsi les travaux les plus célèbres de la pensée économique.

Section 2   : la pensée économique dans les doctrines mercantilistes

Le mercantiliste 16éme siècle →18éme siècle : un phénomène exclusivement Européen qui se traduit par une politique économique orientée par un ensemble d’idées théoriques. Ces dernières constituent des réponses aux problèmes suscités par les transformations profondes de la société médiévale tant sur le plan culturel et scientifique que sur le plan religieux.

La désagrégation des anciens rapports de production Le développement de l’agriculture du commerce et de l’industrie. L’ouverture de l’Europe sur le reste du monde (RDM)

↔Bou versement de la vie des gens quelles sont les origines de la richesse ? Comment stimuler l’activité économique ? Quel est le rôle de l’état et de l’individu ? Donc le mercantilisme n’est pas une théorie mais un ensemble de doctrines relatives à la richesse matérielle, au nationalisme économique au protectionnisme …etc.

Féodalisme Transition Capitalisme

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Mercantilisme

Simultanément

A. La pensée économique, une nouvelle préoccupation intellectuelle de l’homme

1. L’origine de la pensée mercantiliste. Sous l’influence du changement social en Europe, les préoccupations de l’homme passent des questions religieuses aux questions temporelles. Désormais l’homme n’est plus perçu comme «  un pèlerin route pour le ciel » mais comme un créateur du monde. C’est dans ce cadre qu’est née l’économie politique.C’est au 16éme siècle en Europe, après une longue période marquée par la domination de l’église que la pensée mercantiliste a commencé à se développer. Ainsi N.Machiaveli exprime son hostilité à l’égard du christianisme. Ce sont les critiques adressées à l’Eglise qui finiront par déclencher les guerres de religions dans l’espoir d’avoir un état national absolutiste laïc. Machiavel lui, pense que : « dans un gouvernement bien organisé, l’état doit être riche et les citoyens pauvres »Les mercantilistes ne le contredisent pas. En effet ils ne croient pas en la possibilité d’enrichir l’ensemble des membres de la société vu que seule la classe marchande peut l’être. Afin d’assurer une croissance économique continue, un ensemble « d’idées recettes » a été proposéAinsi les mercantilistes rejettent la conception de Machiavel et opte pour la thèse selon laquelle l’état accroît sa force en fabriquant l’enrichissement de tous les citoyens.

2. Le bilan de la pensée mercantiliste L’influence de cette pensée est identique à l’interventionnisme au 19éme siècle. Les politiques mercantilistes ont-elles favorisé ou contrarié la croissance économique :

Passif ActifLa volonté de faire du stock d’or la seule cause d’ de la richesse a mené au sous emploi et au mauvais emploi du travail et des ressources.Effondrement du mercantilisme

Même cette pensée ne s’appui sur aucun fondement scientifique, elle a permis à l’économie européenne de passer du plan régionale (féodale) à l’échelon national. C’est justement à partir de cette doctrine que Cromwell, Colbert et Fréderic de Prusse ont pu bâtir les 1éres nations modernes

B. Les postulats de base du mercantilisme

Le principe chrydohédonique Le principe de l’antagonisme des intérêts nationaux entre eux

Période ou les structures productives connaissaient un changement important qui a mené à la naissance d’une nouvelle classe de producteurs directs qui va embaucher de plus en plus de Paysans prolétarisés et profiter la main d’œuvre bon marché.Ce n’est que quand les travailleurs prendront conscience de leurs Intérêts commun qu’apparaîtront les deux grandes classes du Système capitaliste.

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Churros=orphedoné=plaisir désir de richesse et puissance. Ce qui ne peut émaner que d’une armée forte bien entraînée d’où la naissance des armées de métier.

En Europe, le développement gêné de la production industrielle et agricole se déroule dans un climat de concurrence économique et de conflits politique.

Sur le plan économique   : Découverte de l’Amérique et des Indes ont mené à un élargissement des frontières économiques. Ce qui a laissé augmenter les convoitises des empires coloniaux pour l’acquisition de nouveaux territoires. Ce qui explique le recours au système fiscal appressif qui pénalise surtout l’agriculture.

Sur le plan politique   : Naissance du régime de patronage et des groupements nationaux.Régime de patronage : des rapports de protection entre suzerains et vassaux, des devoirs qui justifient en contre partie desquels il devait un service militaire pour la protection de la nation.Groupement nationaux : (F.Perroux) la structure sociale traditionnelle va évoluer progressivement surtout après la rupture entre la pensée religieuse et la pensée économique et que cette dérnière s’amoralise.

C. Les différentes formes de mercantilisme L’ultime finalité de toute politique mercantiliste demeure l’accroissement du stock des métaux de l’état et de la nation, mais les moyens différent.1. Le mercantilisme métalliste (bullioniste) Période   : 16éme →18éme siècle Lieu   : la péninsule Ibérique et l’Italie Faits   : 15éme → 16éme siècle : en Espagne le stock d’argent a été multiplié par 8 ce qui a provoque une hausse générale des prix : en 1555 les prix ont triplé.Conséquences   :

Le marché Espagnol va être convoité par tous les marchands étrangers L’interdiction de certains produits en vu de ne pas laisser fuir l’or va aggraver la

situation de la balance commerciale. L’agriculture et l’industrie ne progressent pas et le commerce est contrôle par

l’étranger.Résultat   : L’Espagne est appauvrie ; donc le mercantilisme bullioniste a bruissé l’Espagne et l’Italie et leur trésor ont fini entre les mains des pays qui ont développé une véritable industrie au cours de cette période.2. Le mercantilisme industrialiste L’unique but de tout développement demeure l’acquisition des métaux précieux. Afin d’y parvenir plusieurs penseurs ont raisonné de différentes manières à savoir :

J.Bodin : la nécessité de développer les grandes activités nationales telle l’agriculture, l’industrie et le commerce.

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A. de Montchrestien : défend le nationalisme économique et l’indépendance de l’état.

Conscients de l’impact plus développé de l’industrie et de l’agriculture sur les exportations et la satisfaction des besoins, les pays Européens ont résolu les problèmes du commerce intérieur illicitement.

Colbert (en France) : il insistait sur le lien étroit entre la puissance politique et l’expansion commerciale, et soulignait le rôle moteur qu’y remplissait le développement industriel. Il raisonnait ainsi :

Sur le plan commercial et industriel : il décide des marchandises à produire pour attirer les étrangers pour développer l’industrie nationale. Sur le plan agricole ; les prix de produits agricoles n’ont pas changé mais l’exportation des denrées et matières premières était interdite. Il visait donc un développement basé sur l’industrialisation et l’exportation pour réaliser un besoin excédentaire, ce qui a déplut aux pays étranger. Ainsi le colbertisme n’a jamais eu la chance de retentir.

3. Le mercantilisme commercialiste   : Sans négliger l’industrie le mercantilisme commercialiste d’origine anglaise s’appuie sur le commerce de navigation afin d’asseoir la domination maritime, voulant ainsi suivre l’exemple de la Hollande qui tirait un bon parti du transport et de l’entrepôt.

Mercantilisme industrialiste Mercantilisme commercialiste L’excédent commercial provient de l’activité industrielle

L’excédent commercial est un moyen d’attirer le métal précieux

Parmi les grands théoriciens Anglais adeptes de cette politique on trouve : - J.Child : pour obtenir une Besoin favorable il faut :

1) Améliorer la main d’œuvre 2) Accroître le capital commercial3) Libérer le commerce et réduire le taux d’intérêts à 4% 4) En faire de sorte que tous les pays aient intérêt à prendre part au commerce

anglais.- W.Petty : bien avant Adam. Smith, il fut le 1er à savoir étudié les moyens d’établir un bon

impôt et son incidence sur la vie économique.- J.Lock : a expliqué l’origine de la propriété.

4. Le mercantilisme fiduciaire   : Cette forme du mercantilisme doit son existence aux idées géniales du banquier écossais Joh Law, qui stipulait que la prospérité d’une nation nécessite l’abondance du numéraire. Toutefois ce numéraire ne doit pas forcément être du métal précieux. Il peut être substitué par une monnaie de papier d’une quantité proportionnelle aux besoins commerciaux.Il créa une banque en France pour émettre cette nouvelle monnaie, mais son insistance sur l’importance de la masse monétaire en circulation lui fit défaut. Ce système a fini par s’effondre en 1720 après être passé par 3 phases : La banque privée   : (1716→1718) période de crise, lieu : France. Law a obtenu l’autorisation de créer une banque dont le capital est formé par son propre patrimoine et par les versements des souscripteurs. L’activité de la banque portait essentiellement sur le crédit notamment l’escompte. La société de commerce   : à cette époque, les finances publiques traversaient une grave crise et Law à proposer au Roi Soleil d’intégrer la banque déjà crée à l’état et assurer les profits touchés par les actionnaires au Roi. C’est ainsi que l’état français est devenu propriétaire du capital de la compagnie d’occident. C’est là la 1ère forme de nationalisation de l’émission

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foncière et le secret de la richesse du gouvernement qui ne tondra pas à supprimer certains impôts et affranchir les provinces des barrières douanières. Cette prodigieuse réussite poussa Law à élargir sa cible. En effet il finit par monopoliser le commerce d’Outre-mer (la chine, les Indes Orientales).Soucieuse de sa gloire, ses rivaux vinrent réclamer le remboursement des billets en or, dans le but de saboter le système. Mais Law a réussi à surpasser la panique et même à développer la compagnie en donnant de grandes quantités d’actions aux seigneurs.La fusion de la banque et de la compagnie   : ( 22/02/1720)Quoi qu’il ait put mettre les chances de son côté, Law n’est pas parvenu à éviter l’effondrement de son système. La banque est supprimée et ses billets cessent d’avoir cours le 01-11-1720. Cette fin brutale est due aux conséquences fâcheuses du système « Law » sur l’organisation de la monnaie et du crédit.Conclusion   : Le mercantilisme a été à l’origine de la relance et du démarrage des économies européennes. Grâce au politique protectionniste. En effet, dans une grande partie du monde, le libéralisme ne fut réclamé qu’après une longue période de protectionnisme.Les pays ayant emprunté un autre chemin de développement tel le colbertisme en ont subi les conséquences.

La phase de transition du système féodale au système capitaliste Sur le plan économique Sur le plan politique

- Transformation des apports de production.

- Développement des forces productives.

- Apparition d’une classe entre prenante dynamique et civile du profit.

- Formation d’états nationaux centralisés :

- Nécessite du « laissez faire, laissez passez ».

- Divorce entre l’Eglise et l’Etat.

Chapitre 1   : la physiocratie ou la puissance d’un intérêt

Les physiocrates sont partis de la critique des contraignantes réglementations du mercantilisme dans le but de prouver l’existence d’un ordre naturel donnant lieu à des équilibres spontanés.Mais, cette politique économique n’a pas réussi à faire date dans l’histoire à cause de :

La mauvaise périodisation entre 1758( tableaux économique de E. Quesney) et 1776 ( la richesse des nations de A. Smith)

La faible assise de l’intérêt des classes propriétaires. L’impact des premières poussées du libéralisme classique.

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Quoi qu’elle n’ait pas pu marquer l’histoire, cette pensée a connu de remarquables travaux, dont un prodigieux réquisitoire mené par Cantillon, qui donne toutes les raisons probante de rejeter le mercantilisme.

Section 1   : l’apport théorique des physiocrates A. Le contexte historique de l’apparition de la physiocratie

- Origine de la pensée : française- Fondateur : F. Quesney- Date clé : 1758 il lança son « tableaux économique » qui fit de lui le fondateur et le chef

des physiocrates B. Les grandes lignes de cette théorie :

Physiocrates MercantilistesLa richesse se crée dans la sphère de circulation

C’est le stock des métaux précieux qui représente la richesse de la nation

1. L’apport de F. Quesney Quesney   : Richesse = ( production – services) Agriculture produit net = produits – frais dépensés (sur plus)Quesney parle ici de la grande agriculture fermiers : grandes superficies, appel au K, travail salarié ….etc.C’est ainsi que Quesney a introduit une nouvelle idée, qui n’existait pas dans la société féodale : le capital. Ce dernier revêt 3 formes :

Le capital formé par la partie réservée à la mise en valeur de la terre ou son amélioration.

Le capital sous forme de consommation intermédiaire que Quesney appelle : « avance annuelle ».

Le capital constitué de biens de produits durables (bâtiments, machines …).Cette production capitaliste donne un produit social, qu’on répartit entre trois grandes classes sociales :

Les propriétaires terriens Les ouvriers : classe stérile La classe productiveReçoive le produit net Reçoivent des salaires fixés

sur la base du strict nécessaire.

Ils paient annuellement la rente pour les propriétaires fonciers

2. L’intérêt de l’analyse de Quesney. L’intérêt : description de la société française à un moment crucial du développement du mode de production capitaliste.

Première moitié du 19éme siècle : une agriculture paysanne avec des moyens limités. 1757 : seulement le 1/7 des superficies cultivent en masse

cette agriculture va attirer les capitaux des bourgeois des grains. Ceci explique la place de l’agriculture dans l’analyse de Quesney qui mettait le point sur la nécessité d’établir la liberté du commerce des grains pour qu’ils puissent être exportés quand les récoltes sont bonnes. Ce qui garantit un bon prix pour les fermiers. Ces derniers pourront donc payer une rente élevée tout en gardant d’important profits et ce sont justement ces deux formes de bénéfices ( le profit et la rente) qui garantissent l’investissement dans l’agriculture et par conséquent la reproduction du système.

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Sa seule erreur (Quesney) était de penser que seule l’agriculture créait des richesses et que l’industrie et le commerce étaient des activités stériles.

3. Le tableau économique de Quesney C’est l’idée d’un schéma représentant un processus économique qui se reproduit d’une année à l’autre, avec un niveau d’activité stagnant et un capital social constant. Ceci sera repris plus tard par Karl Marx. A travers ce tableau, Quesney cherchait d’un côté à reconnaître l’origine du surplus et comment il est réparti entre les classes et de l’autre, à expliquer les conditions dans lesquelles se fait la reproduction d’un produit social. Ceci fut la première analyse macroéconomique décrivant des faits à l’aide de grandeurs globales à la fois en terme réel et en termes monétaires.Il réduit donc la nation à 3 grandes classes :

a) classe productive b) classe des propriétaires c) classe stérileElle est à l’origine de la production totale grâce à l’utilisation des capitaux fixes appelés aussi « avances primitives » de l’ordre de 10 milliards, dépréciables de 10% par l’an et sont remplacés par l’achat des biens manufacturés à la classe stérile.Capitaux circulants : ou « avances annuelles » représentent 2M.a) leur utilisation jointe donne lieu à la création d’une production totale de 5M dont 2M représentent le produit net.P° total : capitaux fixes + capitaux circulants + produit net.5M= 1M + 2M +2M

S’approprie chaque année le produit net nous forme de rente payée productive.C’est cette rente qui permet d’acheter des biens de consommations aux agricultures et aux artisans.

Les bourgeois et tous ceux qui ont d’autres activités que l’agriculture et qui n’ajoutent rien à la richesse sociale.Le capital fixe de cette classe est négligeable, sa consommation en produits alimentaires est le 1M et elle crée 2M de produits manufacturées.

Ceci est un schéma représentatif de la société, des flux de biens réels et monétaires entre les trois grandes classes sociales. Sauf que Quesney, n’a pas parlé du rôle joué par le travail et la monnaie, aussi n’a-t-il pas quantifié les flux monétaires. Chose que Marx n’a justement pas manqué de faire en revenant sur les pas de son prédécesseur.Ce tableau est considéré comme étant la 1ère tentative de représentation chiffrée du mécanisme de la vie économique d’une société capitaliste.

Section 2   : Appréciation critique de l’œuvre des physiocrates

A. Les aspects positifs de l’analyse des physiocrates

Les physiocrates ont préparé les conditions de l’industrialisation (du 19éme siècle) de certains pays :

1- Déconseiller l’intervention de l’état

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- préconiser la liberté - demander la suppression des monopoles d’état 2- mettre en relief l’importance de l’agriculture

3- stimuler les investissements agricoles nécessaires au développement industriel ultérieur grâce à la liberté de commerce. 4- permettre au marché intérieur d’occuper la 1er place dans la croissance économique : développement autocentré.

5- la monnaie est un simple instrument d’échange, la quantité qu’on en émet est loin d’être le moteur du développement économique.

6- La liberté du commerce est la condition du libre jeu des lois naturelles. - la colonisation ne sert pas la croissance nationale.7- la propriété privée et la sécurité sont indispensables au fonctionnement de l’ordre naturel. B. Les faiblesses de l’analyse des physiocrates vue par ses contradicteurs. Du point de vue théorique, les physiocrates partaient de l’idée que l’on peut trouver des lois semblables aux lois physiques régissant l’activité économique. Ils en déduisent que :

Tous les phénomènes sont soumis à des lois analogues aux lois physiques. Ces trois dont naturels (éternelle, valables a tout moment )

Ce qui est inacceptable, car ils réduisent ainsi tous les rapports économiques à des rapports mécaniques.Leur deuxième grande faiblesse fut d’écarter une catégorie de la société de leur analyse, à savoir la classe d’hommes d’affaires et entreprenants, née des grandes changements au sein de la société féodale.

1. Les critiques d’Ane Robert Jacques Turgot. Cet auteur a senti la nécessité des réaliser des réformes économiques profondes, en rétablissant la liberté du commerce des grains et en tentant de supprimer les corporations d’artisans négligeant ainsi le mauvais impact de la rupture brutale de la structure économique et de la structure sociale. Durant cette même période, Turgot a supprimé les droits de douanes intérieurs, a libéré le commerce et l’industrie par la suppression des maîtrises et des jurandes.Dans ses écrits Turgot insiste mieux que Quesney sur :

La nécessité de la division du travail et de l’échange. L’importance de l’agriculture En tout genre de travail, il existe un salaire minimum qui assure la subsistance de

l’ouvrier Le rôle du taux d’intérêt dans les décisions d’investissement

2. Etienne Benno de Condillac La même année ou Turgot tombait, et ou A. Smith lançait : « recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations », ce philosophe français , imbu des idées de Loïk, a publié :  « le commerce et le gouvernement considérés relativement l’in à l’autre ». Dans cet ouvrage l’autre met en lumière le problème de la valeur travail admise, et estime qu’elle est fondée sur l’utilité et la rareté. Il considère donc que le travail n’est pas une cause mais une preuve de la valeur.(idée reprise par Marx un siècle plus tard). Par ailleurs ils rejettent l’idée que l’agriculture soit un secteur préférable à d’autres.Il pense que la liberté de commerce et de production est la clé de toutes les motivations. Mais, en lisant Cantillon, il recomit son erreur tout comme Smith et Ricardo : le blé peut être reconnu comme étant la meilleure mesure de la valeur dans touts les époques et dans tous les lieux.

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Chapitre 2   : la pensée économique classique

Section 1   : le contexte général d’apparition de la pensée économique classique

A . Au niveau économique classique.

1. Au niveau des faits économique Périodisation : développement de capitalisme et générale et surtout le capitalisme industriel et ses conséquences sur les autres secteurs notamment l’agriculture. Cette phase transitoire servira de base au modèle classique d’industrialisation dont l’assise industrielle s’établit sur une longue période. Les industries des biens de consommation seront les premières à se développer vu qu’ils ont déjà une demande sur le marché.L’expansion de ces industries donnera lieu à une demande de biens d’équipement dont la production se développe dans une seconde étape et achève le processus d’industrialisation complète au niveau national.2. Au niveau de la pensée sociale en général

L’atmosphère économique ou se développait la pensée économique classique : Désagrégation des rapports de production féodaux, suivi de la destruction de la base

intellectuelle et morale de l’image de la société féodale. La vision scientifique prône sur la vision théologique d’où le recul du recul de

l’Eglise. Essor des valeurs de l’individualisme en tant que philosophie s’intéresse et l’individu

et non pas à l’homme en général.Sur le plan idéologique, concernant les causes des profondes transformations des sociétés européenne, les classiques aboutissent au même résultat que les physiocrates : les lois sont naturelles, il faut s’y conformer et les respecter.

B . Un nouveau mode de production, une nouvelle vision des choses

Si on étudie des près l’évolution économique on constate que toutes les théories finissent par déboucher sur la nature et le degré de changement des sociétés. En France   : Une agriculture essentiellement paysanne : la grande culture ne concerne que 1/7 des superficies labourables.L’industrie est peu développée et se limitent à de modestes activités précises, dont les pratiquant resteront soumis aux jurandes et à l’organisation corporatiste jusqu’à la révolution française de 1789, ce qui leur donnera la chance de se développer. L’Angleterre   : Ce pays avait développé son capitalisme et instaurait déjà son capitalisme industriel. La nature des problèmes abordés par le classique anglais. Pouvait que le niveau de développement de la société anglaise lui permettait de poser des problèmes complexes, ceux d’une société capitaliste.

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Section 2   : la pensée économique classique anglaise

En sciences économiques, l’école classique fait référence à une pensée qui a fourni l’essentiel de la pensée économique lors de l’étude des relations réelles de la production capitaliste.L’école classique anglaise, ou école de Manchester va se distinguer à partir de 1820 par la défense du libéralisme commercial. Toutefois, cette école avait commit plusieurs erreurs d’analyse a cause de ses conclusions générales pas toujours valables.

A) Adam Smith 1723-1790 1. Biographie et bibliographie

- Ayant reçu une formation de philosophe Smith publie en 1759 :  « la théorie des sentiments moraux »

- 1752-1763 : enseigne la philosophie morale à Glashow- 1763-1766 : voyage en France où il fit la connaissance de Turgot, Quesney et d’autres

philosophes- 1776 : Smith publia ses « recherches sur la nature et les causes de la richesse des

nations »- 1790 : A. Smith a rendu l’âme en laissant derrière lui une l’insociable renommée d’un

grand théoricien.

2. La pensée économique de Smith à travers la RN   : « La richesse des nations » renferme un grand nombre de données économiques que Smith a collecté en Angleterre et en France. Cette œuvre est la première tentative de présenter la nature de fonctionnement de l’entreprise à prédominance individuelle, concurrentielle ou capitaliste d’une manière simple et compréhensible. L’auteur y présente une critique de société et du gouvernement existait dans le domaine économique. Les quatre traits essentiels de cette œuvre sont les suivants :

Rejet de la doctrine mercantiliste et de l’exclusive de physiocrates relatif au produit net.

La première analyse du rôle du capital et de sa fonction (étude plus avancée que celle des mercantilistes)

A l’instar des mercantilistes et des physiocrates qui œuvraient dans l’unique but d’enrichir le souverain, Smith consacra son étude aux intérêts généraux de la nation.

Avec l’introduction de la nation d’intérêt personnel, Smith assouplit le système des physiocratesa. Valeur et prix chez A. Smith

En analysant le phénomène de la valeur, Smith recherche à découvrir les lois objectives qui le régissent. Son but est donc scientifique. Il se fixe alors sur l’aspect quantitatif : sa mesure. Cette idée est très ancienne, elle se trouve déjà chez : Almakirizi, Ibn Khaldoune, Aristote, Petty, Locke, Marx et bien d’autres. Mais la véritable analyse commença avec Smith.Valeur selon Smith

Valeur d’usage Valeur d’échange L’utilité d’un objet(eau) La faculté que donne la possession

d’un objet (diamant)Son étude ne pose pas de problème Vu qu’elle est envisagée de point de

vue quantitatif. Son étude pose problème : la méthode, la variable…etc.

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C’est d’ici qu’est venue l’idée de proposer le travail en tant que substance et mesure de la valeur d’où l’égalité : Prix réel d’une marchandise = salaire+ profit+ rente =quantité de travail = valeur de travail commandée Salaire : se fixe à un minimum de subsistance Rente : calculée à base d’un taux naturel Toutefois le profit π ne peut être déterminé ce qui nous mène à conclure que le π et la valeur dépendent mutuellement l’un de l’autre.Le problème de la valeur est donc étroitement lié à celui de la répartition

b. La répartition chez Smith Profit   : Smith fut le premier à avoir mis l’accent sur l’idée de prélèvement sur le travail de l’ouvrier qui est à l’origine du profit, un point que Marx développera plus tard dans sa théorie de l’exploitation. Mais Smith n’a tout de même pas pu déterminer le π.Salaire   : Smith n’apporte aucune innovation. En effet, il adopte le point de vue selon lequel le salaire doit permettre à l’ouvrier de subsister. Toutefois, il a fait remarquer que le niveau du salaire augmente proportionnellement à l’accroissement de la production, sauf qu’à long terme, le salaire se fixera à un niveau naturel de subsistance de l’ouvrier.Rente   : Etant donné qu’elle est l’effet du prix du monopole de la terre et non pas la cause, elle se fixe selon un taux naturel mais elle n’est pas soumise à un mécanisme habituel de détermination des prix. Ceci est d’autant plus gênant que la théorie de la croissance économique chez Smith dépend de l’idée qui stipule que l’accumulation du capital dépend du niveau de l’épargne, qui dépend à son tour du niveau des profits qui demeure indéterminable.Ceci est si grave que Smith commet une double erreur :

Dire que produit total annuel= W+ π+r sans tenir compte de l’amortissement des équipements utilisés au cours de l’année.

Dire que l’épargne se transforme au cours de l’année en demande de consommation alors qu’elle sert à acheter des équipements additionnels qui font partie de la production nationale nette.

Quoique son analyse comprenne quelques fois, elle a été retenir en partie par Lord North premier ministre en 1776

B. l’œuvre de Malthus (1776- 1834) 1. la théorie de la population C’est justement à cette théorie que Malthus doit sa célébrité. Son essai sous forme de Pamphlet fait référence à la situation matérielle et morale de l’Angleterre. A cette époque, le capitalisme triomphait et la grande industrie venait de naître avec les inventions de J. Watt, Richard Arkwright et bien d’autres, et qui ont permis d’accroître la productivité.C’est ainsi que le commerce britannique est passé de 13 millions de livre en 1720 à 42 millions en 1790. Mais ceci s’est mal repercutionné sur les ouvriers : une très grande misère.De même le droit de l’assistance institué par ma reine Elisabeth encourageait la multiplication des pauvres et alourdissait les charges de + en + La taxe des pauvres : 17761.7 millions de livre 17832.1 millions de livre 18035.2 millions de livre ↔ 1/7 du budget de l’état.Par conséquent la paupérisme et la richesse se développaient parallèlement, ce qui a amené à s’interroger sur l’avenir de l’homme.

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En France la révolution de 1789 soulage quelque peu les mécontents, ce qui est loin d’être le cas de l’Angleterre où la révolution industrielle ne faisait qu’aggraver les maux sociaux. Parmi les autres qui ont tenter d’y remédier on retient :

William Godwin Malthus Le malheur des gens vient seulement des mauvaises institutions

Ce sont les lois de la nature et les passions humaines, les sources les plus profondes des maux de la société, les institutions humaines ne sont que des causes légères et superficielles

En effet Malthus stipule que ce sont les lois de la nature qui font augmenter la population plus vite que les subsistances. Il propose donc 2 moyens pour freiner la progression rapide de la population :

Une contrainte morale : limitation des naissances Des obstacles destructifs : famine, guerres, maladies…etc.

Il serait donc préférable d’opter pour la 1ère solution puisque l’être humain ne peut agir sur la seconde. 2. les grandes idées des « principes d’économie politique »C’est un ouvrage publié en 1820 contenant deux tomes : le premier traite le problème de la valeur et de la répartition, le second celui des progrès de la richesse.Malthus fut le premier, après F. Quesney, à analyser la croissance et les désordres économiques. Il a eu le mérite de relier l’investissement à la demande potentielle.On trouve ici les raisons du rejet de certains aspects de l’analyse classique par les néoclassiques. En effet Malthus a mit 2 points sensibles qui ont impacté la croissance économique à savoir :

Problème de la misère des ouvriers : si on veut augmenter les salaires il faut réduire l’offre de travail.

Problème du chômage : une politique de relance de l’emploi à travers les travaux publics pour relancer la demande effective. Cette même politique sera adopté par Keynes pour réguler une conjoncture économique semblable (crise 1929).

En gros, Malthus se prend comme but de combattre de ce qui est de nature à entraver la croissance économique.Il s’oppose à Smith et D. Ricardo qui condamnent la rente foncière.On en déduit que selon Malthus, la demande de travail dépend du taux d’accumulation du K et de la demande effective, ce qui l’amène à rejeter la loi des débouchés de J. B. Say : « toute offre crée sa propre demande », et dont Ricardo se sert par combattre la théorie de Malthus sur la rente foncière.

3. La théorie de la rente foncière de Malthus L’augmentation de la population, pousse à la mise en culture de nouvelles terres moins fertiles ce qui se traduit, en situation de concurrence, par la fixation des prix en fonction de l’offre et de la demande. Ces prix sont égaux aux prix de production des terres les moins fertiles et ne rapportent que les revenus normaux du K avec une rente modeste ou nulle.Il a donc implicitement mentionné la fixation des prix sur la base du coût marginal. Ce qui a mené à un duel idéologique entre Malthus et Ricardo.Situation : (selon Malthus) l’augmentation du prix du blé en Angleterre est due à la richesse de ce pays : On n’a donc pas à s’inquiéter du sort des ouvriers car leurs salaires augmenteront aussi.

David Ricardo T. R. Malthus Pour préserver le pouvoir d’achat des ouvriers il faut libéraliser l’importation

Ce même objectif peut être atteint par la diminution des impôts pesant sur

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du blé l’agriculture, ce qui déclencherait la diminution des prix des biens alimentaires, et ainsi leur niveau de vie est assuré.

c. David Ricardo et son œuvre 1. Eléments biographiques et bibliographiques Ricardo est un juif d’origine Hollandaise- De 14 ans à 22 and : il travaille pour son père - A 22 ans : il est courtier à la bourse de Londres ou il acquiert une grande expérience ainsi

qu’une fortune.- 1814 : il se retire des affaires - 1819 : il achète une propriété foncière pour accéder au parlementSes ouvrages : - 1810 : les hauts prix des lingots, preuve de la dépréciation des billets.- 1815 : Essai sur l’influence des bas prix du blé sur les profits du capital- 1816 : propositions tendant à l’établissement d’une circulation monétaire économique et

sure.- 1817 : principe de l’économie politique et de l’impôt - Plan d’une banque nationaleRicardo se base sur son expérience, raisonne de manière déductive et n’aime qu’on lui demande la justification des faits. Ses premières œuvres on été donc dictées par ses connaissances expérimentables.2. Les grandes lignes de la pensée Ricardienne Dans son traité sur la monnaie, l’auteur pense que sa valeur peut être maintenue en pair avec celle de l’or et même élevé plus haut. Pour ce, il suffit d’échanger les billets de banque contre des barres d’or en lingot de poids et de pureté étalonnés. Il voulait aussi donner à la circulation de la monnaie des bases solides tout en lui paissant la souplesse et l’élasticité que réclament les circonstances. Il était contre l’idée d’imposer à la réserve métallique des proportions inflexibles afin de faciliter les crédits.C’est des plans de sa banque nationale que le premier ministre anglais s’est inspiré, pour créer la banque d’Angleterre en 1846, et que par l’abolition des droits de douane sur le blé que le gouvernement anglais décide de suivre les conseils de Ricardo au niveau du commerce extérieur.Au cœur de l’analyse Ricardienne, on trouve que la croissance économique finira fatalement pas s’éteindre en raison du manque des ressources naturelles.Augmentation de la population de le rente foncière de la productivité moyenne dans l’agriculture conformément à la loi des rendements décroissants les salaires réels se maintiennent à leur minimum les profits vont baisser baisse des investissements baisse de l’accumulation des capitaux. Ce modèle à un secteur sera élargit à 3 secteurs mais le raisonnement reste le même, et la hantise de l’état stationnaire redouté par les classiques conduit Ricardo à trouver une seule solution à long terme dans le commerce extérieur : se spécialiser dans la production d’objets manufacturés et d’importer les biens alimentaires.

3. Les approches théoriques Ricardiennes de certains problèmes a. La théorie de la valeur   : Pour Ricardo, la valeur a pour substance le travail et pour mesure la qualité du travail incorporée. Mais pourquoi son œuvre commence par une étude de la valeur si selon lui c’est la répartition qui constitue le problème de l’économie politique. Toutefois, pour préciser les conditions de la croissance économique, il faut expliquer le mécanisme de formation des prix, et pour expliquer le processus de développement économique il faut comprendre le

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mécanisme de l’accumulation des capitaux, ce qui n’est possible que si l’on comprend l’origine et les modalités de formalisation du profit.Pour Ricardo : π = prix de vente – prix de revient.Laissant ainsi de côté la rente foncière.A l’échelle d’une nation, le prix de revient de la production nette = ∑(W). Pour expliquer les π il faut donc connaître :

Les lois déterminant les salaires Les lois déterminant les prix de vente

Mais on ne peut expliquer le prix à la manière de J. B. Say, par la loi de l’offre et de la demande car leurs conditions d’égalisation sont très changeantes sur les marchés.Il faudra donc raisonner comme le fait Smith sur le prix normal autour duquel gravitent les prix du marché.Malencontreusement, Ricardo s’est éteint avant qu’il n’ait eu le temps de régler le problème de la mesure de la valeur.La situation se présente comme suit : Les marchandises on des valeurs différentes, pour les comparer il faut une marchandise étalon qui resterait fixe. Mais il est impossible d’en trouver une si on tient compte du fait qu’il n’y ait aucune marchandise qui ne soit pas exposée aux variations.Après de veines longues recherches, Ricardo avait finit par avouer qu’il aurait du reconnaître que la valeur relative des marchandises est déterminée par deux causes à savoir :

La quantité comparée de travail nécessaire à la production Le taux de profit pour le temps durant lequel le capital est demeuré engagé

b. La théorie de la répartition Ricardo distingue 3 grands revenus : Salaire (W) travail Profit (π) capital (K) Rente propriété foncière Salaire   : Tout travail a selon Ricardo :

Un prix naturel Un prix courantFournit aux ouvriers le moyen de subsister et de se reproduire sans diminution ni décroissement.(dépend des conditions sociales d’existence des ouvriers)

Ce que reçoit réellement l’ouvrier compte tenu de l’offre et de la demande.

Les profits   : Le profit n’est autre que ce qui reste aux capitalistes une fois que les rentes et les salaires soient payés.Si on suppose donc que les rentes sont fixées à un niveau, on pourra dire que les profits et les salaires varient en sens inverse. Et c’est ainsi que Ricardo arrivera à l’idée d’uniformisation des taux de profits et qui sera reprise et développée plus tard par Marx. La théorie de la rente foncière   : Selon Ricardo, la rente est la proportion du produit de la terre que l’on paie au propriétaire pour avoir le droit d’exploiter les facultés productives et impérissable du sol. Il stipule que l’accroissement de la population est en partie responsable de la hausse de la rente. En effet, il explique que l’augmentation de la population pousse à cultiver des terres moins fertiles ce qui permettra aux propriétaires des terres plus fertiles de toucher des rentes plus élevées.c. La théorie de la croissance économique chez Ricardo

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En cherchant à expliquer le problème de la croissance économique, Ricardo a finit par s’induire en erreur tout comme Smith. Il ramène les conditions de cette croissance à une seule à savoir : le taux moyen élevé de profit Taux moyen de π élevé épargne abondante investissement création d’emploi amélioration des techniques de production.Dans cette optique, Ricardo embrasse le point de vue de Say : toute production est automatiquement consommée on n’a pas besoin de débouchés extérieurs pour l’écouler. Selon lui le commerce extérieur est donc utile mais pas nécessaire.d. L’approche Ricardienne du commerce extérieur Selon Ricardo : - Le commerce extérieur peut et doit favoriser le développement économique d’un pays.- Le commerce extérieur améliore occasionnellement le pouvoir d’achat des travailleurs.- Le commerce extérieur est d’autant plus avantageux qu’on se spécialise dans la

production de biens.- Il faut absolument veiller sur le mécanisme de rééquilibrage automatique de la balance

extérieur.- Veiller sur le respect des lois du marché libre qui agissent automatiquement

Théorie des coûts comparatifs Théorie de l’équilibre automatique de la balance des paiements

Le libre échange est toujours avantageux pour les pays qui le pratiquent ce qui est tout à fait inadmissible car la structure des coûts n’est pas figée.

Tout déficit de la balance des comptes d’un pays à tendance à se résorber de lui-même à la suite des mouvements de prix dans les pays partenaires d’échange.Ricardo soutient que ces mouvements sont dus uniquement si la monnaie est convertible à la sortie du métal précieux. Si la quantité d’or la quantité de monnaie en circulation, ce qui relance les exportations et freine les monnaies quand il ya a un afflux d’or la situation s’inverse.

Section 3   : l’école classique française

A. L’œuvre de J. B. Say 1. Références biographiques et bibliographiques

- A 22 ans : J.B.Say est employé avec Mirabeau, un disciple de Quesney, à la rédaction d’un journal. Il fût même secrétaire du ministre des finances.

- De 1800 à 1819 : il traverse une situation matérielle pénible ce qui le pousse à plusieurs tentatives pour devenir un film de coton afin de subvenir aux besoins de sa famille.

- Le 25-10-1819 : on crée pour lui une chaire d’économie industrielle aux conservatoire d’arts et métiers.

- Après 10 ans d’enseignement : il publie des leçons sous le nom de « cours complets d’économie politique »

- Mars 1830 : Say est nommé professeur d’économie politique au collège de France.2. Les grands thèmes étudiés par J.B.Say a) Définition du produit et des besoins

Tous produit est un moyen de procurer une satisfaction, qu’on achète contre une autre valeur on faisant un sacrifice et pour satisfaire les besoins sociaux, il faut des produits visibles et d’autres immatériels : les services, a propos des services, Say dit que les magistrat, les

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médecins, les enseignants et bien d’autres rendent un service à la société, quoiqu’elle ne recueille matériellement aucun produit du temps ou du travail qu’ils fournissent ces fatigues auxquelles les hommes mettent un prix doivent être complètement assimilées aux services de l’industrie, et les satisfactions qui en résultent sont de véritables produits immatériels dont la production et la consommation doivent être comprises dans les richesses annuellement produites par les sociétés.

b) La théorie de l’entrepreneur   : D’après Say, le profit qui demeure la visée de toute entreprise, représente la contrepartie du travail de direction et de gestion de l’entrepreneur mais aussi des risques, qu’il faut assumer. Il remet à l’origine des différences de l’entreprenariat 3 raisons tout en expliquant pourquoi le taux de profit est élevé :

La nécessité d’avoir les capacités morales pour exercer ce genre de travail La nécessité d’avoir un capital suffisant Le caractère aléatoire des profitsc) Valeur et prix courant

Pour Say, la valeur dépend de l’utilité, elle est liée à l’émergence d’un besoin.Quant au prix, il est le résultat de la confrontation entre le sacrifice à faire et le besoin à satisfaire.

d) La monnaie et la loi des débouchés Dans son « cours complet d’économie politique », Say dit que les produits s’échangent contre des produits, ce qui fait de la monnaie un simple intermédiaire dont la quantité ne couvre qu’une importance secondaire, car ce qui est réellement échanges, ce sont les utilités. C’est pour ceci que toute création d’utilité crée sa demande par définition.Donc pour Say, l’équilibre entre l’offre et la demande est automatique pourvu que les mécanismes du marché jouent pleinement.

3. Appréciation de l’œuvre de J.B.Say F. List : J.B.Say juge toutes les nations d’après une seule, cependant, ce dernier est plus clair, plus logique et plus ordonnée que celle de Ricardo. En effet, son œuvre fut appréciée par tous les libéraux français, et on cite à l’appui Charles Rist et S.Jevons qui dans l’un de ses écrits rejette les hypothèses Ricardiennes qu’il traite d’absurde et donne expressivement raison à l’école française. Walras à son tour a emprunté à Say se thèse de l’association des services producteurs ses nations de l’entrepreneur et de l’équilibre général.Ricardo, lui aussi s’est appuyé sur la « loi des débouchés » pour implémenter son débat avec Malthus autour de la demande effective.

B. Frédéric Batista (1801-1850)

1. Le contexte historique de son œuvre   :

Les 10 dernières années de la vie de Batista avaient marqué un grand tournant dans l’histoire de la pensée économique et bien d’autres domaines.Sur le plan politique   : - 1848 : la fin de la monarchie- 1852 : proclamation de second empire Sur le plan économique   : Une période cruciale et décisive pour l’œuvre de K. Marx avec l’élaboration du  «matérialisme historique et la conception des grandes lignes du socialisme dit scientifique ».

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Sur le plan social   : On commence à mieux discerner les contours des classes sociales formées débit d’une noblesse très divisée :

Une nouvelle bourgeoisie avide de gain commence à se manifester Un prolétariat misérable et si facilement séparable

Ce climat politico-socio-économique alimente les théories du socialiste pré marxiste tel  : François Vidal, Louis Blanc et P. J. Proudhon.

2. Biographie   :

- Fils de commerçant, Batista a reçus une excellente formation secondaire. Il a hérité d’une exploitation rurale de son père et est devenu agriculteur.

- A 22ans, il commence à lire A. Smith et J.B.Say - En 1844, il publie au journal économiste, un article et réalise un véritable succès. Il publia

ensuite un livre sur l’action de Richard Goeben, puis un hebdomadaire dont il assume la direction

- En 1848 (proclamation de la seconde république) : l’auteur ayant un penchant particulier pour le libéralisme, écrit un article où il l’exprime explicitement

3. Contribution de Batista à la pensée économique

Grâce à son don de simplifier et tirer des conclusions absurdes, Batista a nourri la polémique. Ses ennemis sont : la protectionnisme, l’interventionnisme, l’étatisme, le monopole, le socialisme.Dans l’un de ses écrits, Batista dit que l’état en voulant équilibrer les π et les fortunes procède de manière à prendre aux uns, sans leur consentement, pour donner aux autres. En critiquant le pessimisme de Ricardo Batista veut démontrer que le libéralisme réalise le bien de tous. Dans une situation de concurrence, le résultat est la satisfaction de tous. En effet il avance qu’en travaillant pour lui, l’individu travaille pour les autres et réalise ainsi, sans le vouloir ni le sous entendre, l’intérêt général.Pour mieux réfuter l’analyse Ricardienne, Batista propose une nouvelle conception de la valeur, du progrès et de la rente dans une optique à long terme de la répartition.Après un rigoureux raisonnement, il fini par conclure que la valeur est fondée non sur l’effort fait pas le fournisseur de l’objet ou du service en cause, mais sur la peine épargnée au bénéficiaire de ce produit (que ce soit un bien ou un service).Prenant en considération les biens fournit gratuitement par la nature, Batista en arrive au point suivant : «  en passant de la rareté à l’abondance, on détruit la valeur »C’est ce qui l’amène à dire que « ce qui est gratuit est commun, et ce qui est onéreux est propriété ».Concernant la rente, Batista embrasse le point de vue de Carey qui ni son existence. Pour eux elle n’est autre que la rémunération pour l’accumulation du capital qui servira à exploiter les terres et les entretenir.

Chapitre 3   : des libéraux contestataires du libéralisme

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Section 1   : les libéraux contestataires français

A. Clément Juglar (1819-1905) 1. Aperçu biographique et bibliographique

- Clément Juglar : médecin et économiste français, Juglar s’intéresse particulièrement à l’étude du caractère cyclique de l’activité économique de l’Europe au 19éme siècle.

- A partir de 1852, il commence à s’intéresser aux questions économiques en participant aux débuts suscités par le libre échange, le protectionnisme en fournissant des statistiques à l’appuie. Cette année même, il entre à la société d’économie politique et publie ses premières « recherches sur la démographie »

- En 1857 il publie dans le journal des économistes : «  des crises commerciales et monétaires de 1800 à 1857 »

- En 1860 : Juglar participe au concours organisé par l’académie des sciences morales et politiques, sure les crises commerciales en Europe et aux USA.

- En 1862 : son travail fournit lors dudit concours, est couronné  et publié

2. L’originalité de l’œuvre de Juglar   : Bien avant Juglar, Tok, un classique anglais avait publié une étude sur les fluctuations générales des prix de 1793 à 1837. Charles Rist en fait l’étude dans l’un de ses écrits, et estime que Tok est le véritable créateur de la doctrine du crédit.Dans cet ouvrage Rist écrit que :

L’analyse de Tok est centrée sur l’idée d’après laquelle in existe une identité fondamentale entre les différents instruments de crédit, en particulier le billet de banque et le chèque.

Tok avance comme cause des crises, l’abus du crédit ce qui l’amène à conclure qu’il existe un lien étroit entre les mouvements durables des prix et les variations cycliques.

Rist note que cette théorie est l’une des plus importantes formulées jus qu’alors.a. Nature et processus du cycle chez Juglar

On relève dans son ouvrage : «  crises commerciales… » Deux points marquants : La régularité des cycles :

Le retour périodique des crises est lié au développement des sociétés capitalistes. Elle sont précédées d’une période prospère et suivies d’une période de liquidation

L’origine et les éléments du cycle : Juglar décrit un cycle monétaire dont l’origine est le crédit, d’après lui, l’idée selon laquelle les banques sont un simple intermédiaire entre les demandeurs et les offreurs est une énorme erreur. En effet, l’argent déposé dans la banque est à la fois à sa disposition et à la disposition de leurs clients. Ainsi grâce à la garantie de son capital, et au fonds des dépôts, la banque achète des effets de commerce avec des promesses de payer, et les commerçants qui les lui vendent ont eux aussi droit de puiser dans les même caisses. C’est de cette manière que le crédit se trouve à l’origine de tous les mécanismes de hausse et de baisse des prix. Il est donc responsable des crises.

b. Les conséquences économiques du cycle Il analyse les conséquences au moyen de la livraison entre les variations des prix et les taux des profits. Il sous entend ainsi deux notions : - Les salaires : Juglar est contre le minimum vital de Turgot et Malthus, il n’adopte pas non plus la conception de Ricardo. Il dit que les salaires en plutôt tendance à augmenter en Europe et défend sa cause à l’aide de statistiques faites en Allemagne et en Angleterre. D’après lui, les

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salaires se fixent en fonction des profits qu’on attend. En effet le taux de profit de capital dépend de l’épargne qui tend à faire baisser les taux de placement. Mais le taux d’intérêt ne dépend du montant de la circulation des métaux précieux ou de papier, il est déterminé soit par l’emploi du capital si non par la banque.- Le rôle du change étranger : Juglar aborde la théorie de l’équilibre de la balance commerciale. Pour corriger les échanges défavorables on doit accroître les exportations et diminuer les importations, en baissant le prix des produits à l’exportation. Ceci n’est faisable que si le crédit est cher : il faut augmenter le taux d’escompte.

B. Les critiques de Paul Leroy Beaulieu (P.L.B)

- P.L.Beaulieu un successeur de J.B.Say et de Michael Chevalier qui a critiqué la pensée économique classique. En 1850, avec un bon nombre d’économistes, dont Juglar, Beaulieu va s’acharner sur la théorie classique. Etant l’un des libéraux les plus connus, P.L.B fut le fondateur de « l’économiste » français.

- En 1879 il succède à son beau père M. Chevalier en enseignant au collège de France.- En 1837, il change son ami, le Dr. Villermé d’une étude sur la situation des classes

ouvrières en France.- En 1840, L’apparition de la dite étude fut à l’origine d’une loi sur le travail des enfants

dans les usines.- En 1877, il a écrit un « traité de la science des finances »- En 1880, un essai sur la répartition des richesses et sur la tendance à une moindre égalité

des conditions ».

1. La philosophie de P.L.B

L’auteur fit des réflexions très pertinentes et qui restent encore valables même de nos jours.- A propos de la rente, il pense qu’elle est plus tendance reculé qu’à se développer de

nouveaux.Dans son « essai sur la répartition des riches » il donne les causes de la réduction des projets des industriels et des commerçants et distingue le profit de l’intérêt du capital. Il explique que les variations du profit suivant habituellement les fluctuations de l’intérêt : quand la 1ére baisse, les secondes baisseront aussi d’une proportion équivalente. Ceci est une vérité certaine à long terme prétend-il.- Abordant le rôle de l’instruction et de son impact sur l’emploi, il met en lumière la

fausseté de l’application de l’ancienne école économique au présent. D’après lui, les dissertations de Turgot et de Smith sur la dépendance qui confrontent les ouvriers à leurs patrons,  «  le salaire naturel » et «  les fonds de salaires » de Ricardo et S.Mill, sont de véritables enfantillages sans porté pratique. Il traite quelques travaux de Lassalle et Proudhon de rêveries inapplicables à la réalité.

- Il avance que le machinisme, l’abondance des capitaux, la concurrence et la liberté de la grève entraîneront une amélioration progressive de la vie des travailleurs.

- Il s’oppose violemment à l’interventionnisme de l’état qu’il juge nuisible à la vie économique.

En effet il limite le rôle de l’état à enlever les obstacles d’origine administrative qui entravent une moins grande inégalité des richesses.

2. La remise en cause de l’héritage classique

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P.L.B mène une virulente critique contre la théorie classique et sa méthodologie. D’après lui, si on s’en suit seulement aux lois naturelles, la répartition des richesses s’opère très mal : les riches s’enrichissent de plus en plus, et les pauvres s’enfoncent d’avantage. L’abus de la concurrence aboutit au triomphe exclusif du fort.

De point de vue théorique, la plupart des doctrines acceptées en économie politique sur la distribution des richesses sont à revoir ou à rectifier, à savoir : la rente foncière de Ricardo, la théorie de la population de Malthus…etc.

Parlant de la méthodologie des classiques P.B.L démontre que tout ce que l’école classique a écrit sur la répartition des richesses s’évanouit quand on le soumet au contrôle. Toutes doctrine économique contient des vérités éternelles et des observations contingentes auxquelles on n’aurait pas du donner la forme de loi malencontreusement, la majorité des principes des classiques sur la répartition des richesses sont tagués dans la seconde catégorie.

3. La spécificité de l’œuvre de P.L.B a. La théorie de la répartition

S’en tenant aux conditions de formation des revenus, P.L.B critique la répartition des classiques et en propose une autre. Il rappela alors que les faits démontrent de toute évidence que toutes les classes sociales ont participé au développement et que la classe ouvrière en a particulièrement profité à 3 niveaux :

L’accroissement de la richesse matérielle L’accroissement de la sécurité L’accroissement des loisirs b. La propriété mobilière et le taux d’intérêt   :

Pour P.L.B, l’intérêt se justifie : En 1er lieu, par le service dont bénéficiera l’emprunteur en accroissant la productivité

de son travail. En second lieu, par le sacrifice consenti par le prêteur en se privant d’une

consommation immédiate pour un π différé.Pour cette auteur, 3 facteurs impactent le taux d’intérêt :

L’accroissement de la sécurité des transactions et plus particulièrement la sécurité judicaire.

L’augmentation continuelle de l’épargne La baisse de la productivité des moyens capitaux crée

c. L’évolution des salaires dans le temps

La théorie des salaires développé par P.L.B, est plus réaliste que celle des néoclassique.Il rejette l’idée du salaire fixé à un minimum naturel des classiques et propose la nation du salaire moyen en dessous duquel on ne peut pas descendre.Il dit : « il n’y a pas de salaire naturel, il n’y a qu’un salaire minimum ». Ce minimum vu par P.L.B, vraie selon les circonstances (instruments, éducation…etc.) d’un pars à l’autre.

d. Les profits et les rentes

D’après P.L.B, le profit représente à la fois : Le salaire du travail du directeur La prime d’assurance contre le risque La contrepartie de la sagacité et du travail de gestion Le « don gracieux » fourni par le hasard sauf que le profit baisse sous l’effet du

progrès technique

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La rente : La rente du sol est menacée par les produits chimiques ou les insectes. La rente foncière peut donc baisser à la suite des améliorations apportées par les propriétaires. Par conséquent, la productivité va augmenter les prix vont baisser et la rente aussi.

Section 2   : Les refus des apriorismes des classiques par les historiens allemands

Les principales critiques adressées aux thèses libérales furent menées par les libéraux français et surtout par un certain nombre d’auteurs allemands qui se sont focalisés sur les visions irréalistes des classiques anglais A. La pensée économique à travers les écoles historiques allemandes

D’après Schumpeter, l’école historique allemande regroupe les auteurs ayant reconnu que l’histoire économique est une source importante de vérités économique. Dans un ouvrage d’Yves Guyot on lit ce qui suit : «  La science économique classique est la doctrine de l’égoïsme, qui n’aboutit qu’à des généralisations erronées et dangereuses. En voulant substituer ses conceptions aux institutions du passée qui n’y sont pas conformes elle est révolutionnaire. Elle prend pour devise « laissez faire, laissez passez »

1. Frédéric List (1789-1846) a. Bibliographie

1817 : List obtient une chaire à l’université de Tübingen où il développe les thèses de la libération du commerce et de l’industrie allemandes. Ses œuvres principales sont : - 1839 : la liberté et les restrictions en matière du commerce extérieur, envisagées du point

de vue historique - 1839 : de l’importance d’une industrie manufacturière nationale- 1841 : système nationale d’économie politique - 1844 : des rapports de l’agriculture avec l’industrie et le commerce

b. Les grands traits de la pensée de List List est l’un des adeptes du protectionnisme mais sa lutte n’à point de soutient pour la doctrine mercantiliste vue que sa thèse diffère de cette dernière. En effet List a pour objectif d’enrichir la nation et le peuple et non seulement l’état. Il souligne l’importance des relations commerciales avec les autres pays mais est contre le « laissez faire, laissez allez ». Il rappelle que des pays pauvres, faibles et barbares sont devenus riches grâce à la sagesse de leur système commercial, tandis que l’autre se sont éclipsés faute d’un bon système.A l’instar des mercantilistes, List insiste sur l’importance de côté expérimental. D’après lui l’économie politique s’appuie sur la philosophie, la politique et l’histoire. La 1ére réclame le rapprochement des nations, la 3éme appuie les exigences de l’avenir.C’est ainsi qu’il a annoncé l’idée de la croissance transmise que les libéraux avaient tant défendue.Tout à fait, List considère que le commerce est l’un des instruments les plus puissants de la civilisation et la prospérité des peuples.

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C’est ainsi qu’il classifie les étapes du développement économique : 1- L’état sauvage 2- L’état pastoral 3- L’état agricole 4- L’état manufacturier 5- L’état agricole-manufacturier et commercial

Le passage de la première à la 5éme phase dans le cadre du libre-échange nécessite que les états souhaitant s’industrialiser, soient au même moment sur un même pied de civilisation, si non le pays favorisé par les circonstances finir a par monopoliser les manufactures et le commerce. En s’inspirant de l’Angleterre, il essai de faire à son pays ce que les anglais n’ont atteint qu’après 3 siècles d’effort et deux révolutions.Il commença par importer le savoir faire et la main d’œuvre qualifiée pour bouster le commerce et l’industrie et pouvoir rivaliser avec les autres pays Européens. Il baissa les impôts pour aider l’agriculture.Et ce fut fait, les exploit réalisés après sa mort en témoignent.D’après List, l’Angleterre puise sa puissance dans les principes suivants : - Préférer l’importance des forces productives à celles des produits - Ne recevoir que les matières premières et exporter les produits manufacturés- Fonder des colonies et les utiliser comme débouchés pour son industrie- Encourager la navigation et le commerce - Réserver à ses nations le cabotage - Ne faire de concession à l’étranger que sur les produits agricoles et en obtenir sur les

produits fabriquées - Mettre les alliances, la guerre, la fraude, tous les moyens au service de la politique

2. Marx Weber (1864-1920)

a. Aperçus biographique et bibliographique - Fils de juriste - Des études de droit, de philosophie, d’histoire et d’économie à fribourg.- Adhère à l’association pour une politique sociale en 1888- A cause de sa maladie, il abandonne l’enseignement et voyage en Europe et aux états

unis- Parution de son étude « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » en 1905

b. L’œuvre spécifique de Marx Weber On est en présence d’une œuvre vaste et novatrice. Notre prodigieux auteur, menu de l’idéalisme de Kant, mena une lutte sans merci contre les écrits de Marx en utilisant son matérialisme contre lui. Il a aussi ciblé Hegel, Schmoller et les théories de l’utilitarisme.Concernant le courant utilitariste. Weber lui reproche d’avoir recherché la dépendance des structures économiques et politiques à partir du calcul hédonistique des actes individuels.

Du point de vue empirique Du point de vue méthodologiqueCe n’est pas seulement l’intérêt personnel qui détermine le comportement économique, mais aussi des valeurs et des jugements qui reflètent le contexte social

Tout calcul de bonheur mélange nécessairement l’être et l’avoir alors que l’utilitarisme se réfère à un modèle abstrait basé sur des comportements

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Il vise par ceci d’insérer la science économique dans le vaste ensemble de la philosophie sociale, ce pourquoi il s’opposait à Schmoller, qui se fessait rapprocher le manque de cohérence de son système d’analyse.Parmi les critiques marquants de ce dernier menées par weber, on retient celle de la bureaucratie et de l’éthique protestante.

La bureaucratie selon M. Weber Pour Weber, la bureaucratie est l’organisation permanente de la coopération entre de nombreux individus dont chacun exerce une fonction spécialisée. Elle transcende les systèmes politiques et économiques, il dit que le phénomène de bureaucratie est étroitement lié au phénomène de charisme.

L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme Ecrit en 1905, cet ouvrage devrait être le 1er tome d’une étude générale de la sociologie des religions. Son but est de montrer, au non d’une éthique religieuse, que le protestantisme et surtout le capitalisme est né et s’est développé en occident. Ce qui fait le dynamisme de ce capitalisme c’est « l’organisation rationnelle de l’entreprise liée aux prévisions d’un marché régulier et non aux occasions irrationnelles ou politique de spéculation. »Cette rationalité n’a été possible qu’avec les conditions suivantes : - Séparation du ménage et de l’entreprise - La compatibilité rationnelle qui lui est intimement liée L’éthique protestante put être résumée en cinq points :

Il existe un dieu absolu, transcendant qui a crée le monde et qui le gouverne, mais qui est insaisissable à l’esprit fini des hommes.

Ce dieu mystérieux a prédestiné chacun de nous au salut ou à la damnation sans que nous puissions modifier un décret divin prix d’avance

Dieu a crée le monde pour sa propre gloire L’homme sauvé ou damné, doit travailler à la gloire de dieu et de créer le royaume de

dieu sur cette terre Des choses terrestres, les natures humaines…appartiennent à l’ordre du péché et de la

mort et le salut ne peut être qu’un don totalement gratuit de la gloire divine

B. Appréciation de l’apport des écoles historiques

1) L’ancienne école historique   : Wilhelm Rocher (1817-1894) Le fondateur de cette école, a publié en 1843 un écrit où il demande que l’école politique soit à la base de la recherche historique comme l’avait fait son prédécesseur : F. List

Bruno Hildebrand ( 1812-1878) Ce théologien ayant un penchant particulier pour la philosophie intitulé « l’économie politique du présent et de l’avenir » où il reconnaît l’importance de l’œuvre de Smith et critique sa philosophie de la loi naturelle.En effet l’œuvre de Smith n’est pas universelle, elle correspond à l’évolution de l’économie anglaise mais pas à celle des autres pays

Karl Knies (1821- 1898) Il refuse l’idée des lois dynamiques de développement d’Hildebrand

L’attitude économique des individus peut être commandée par leurs religions

Ceci fut une école relativiste, intuitiviste et idéaliste

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2) La jeune école historique Allemande Cette école abandonne l’idée de lois de développement et rejet les lois naturelles au sens physiocratique. Elle est réaliste, et pense qu’à chaque période, chaque pays a une organisation résultant de causes techniques naturelles ou morales. Elle s’oppose aux abstractions classiques et recourt à des moyens qui permettent la constructions scientifique des lois expérimentale. Sa naissance parallèlement à l’école néoclassique qui usait des mathématiques fait dire à Schmoller que « l’induction et la déduction sont toutes deux nécessaires à la science comme les 2 pieds à la marche »

Gustave Schmoller (1838-1917) Il était professeur des sciences de l’état aux universités de Halle à Strasbourg et à Berlin. Il était historien officiel de la Prusse et membre de plusieurs académies en Europe. Quoiqu’il ait l’image d’un réformateur, notre auteur était quelque peu conservateur sur le plan social, royaliste et respectait amplement l’administration prussienne. Il pensait pouvoir améliorer la condition des classes ouvrière par :

La réglementation autoritaire des conditions de travail La promotion des coopératives L’infléchissement de la légalisation et des attitudes des classes dirigeantes

Il s’opposait à l’école de Manchester, à Marx, et n’était pas parfaitement en accord avec l’analyse classique à propos de l’applicabilité de leurs théories aux réalités sociales.

Adolf Wagner (1835-1917) Il fit des études de droit et d’économie politique et fut nommé à la chaire d’économie politique à Berlin.Son œuvre intéresse la banque, le crédit et surtout les finances publiques. A son tour, Wagner critique la théorie classique. Il leur reproche de ne pas avoir donné à leur méthode des proémines psychologiques suffisantes.

3) La nouvelle école historique allemande

Quoiqu’ils adoptent une méthode différente de celle de Schmoller, les trois grands auteurs de cette école demeurent ses adeptes a) Le développement de l’esprit capitaliste

Pour Sombart, l’esprit capitaliste puise son origine dans l’esprit bourgeois et leur réunion a déclenché le développement du capitalisme.D’après lui, l’esprit d’entreprise est une synthèse constituée par la passion de l’argent, par l’amour des aventures, par l’esprit d’invention…etc. et par les qualités de l’esprit bourgeois : la prudence réfléchie, la circonspection, la pondération raisonnable et l’esprit d’ordre et d’économie.b) Le calcul micro-économique   :

Ceci est un élément que Marx Weber classe parmi les éléments importants de l’esprit du capitalisme. Sombart revient dessus et souligne que chaque transaction à pour point de départ et d’arrivée une somme d’argent : le calcul est donc indispensable.c) Les principales caractéristiques de l’homo-économicus

Selon Sombart, l’homme a changé de comportement face aux besoins et aux nécessite, et désormais il veut gagner le plus possible et faire prospérer ses affaires le plus possible.d) L’importance de l’innovation technique

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L’innovation technique a joué un rôle moteur dans le long processus de développement du capitalisme.Ainsi Sombart pense que le nom de moderne de la technologie est un monde artificiel qui a été bâtit sur les ruines du monde réel, et où l’homme perd sa valeur car grâce la technique, il a cessé de former le centre du processus de production.

Chapitre 4   : la pensée économique néo-classique

Contexte   : - Un capitalisme mûr - Une productivité énorme de marchandise qu’on n’arrive pas à faire écouler sur le marché

intérieur.- Une immense classe ouvrière aux conditions de vie très précaires

Section 1   : les conditions d’émergence de la pensée néoclassique A. Le contexte socio-économique ayant hâté l’apparition du marginalisme

Sur le plan global   : - Les crises qui ont marqué le continent européen ont causé une situation d’instabilité

surtout après la conclusion de la Saint Alliance en 1815 - Monarchie de juillet en 1830- La 2éme république en 1848 - Le second Empire de 1852 à 1871 - La 3éme république en 1870

Sur le plan économique  : - Phase d’expansion du capitalisme qui succède à la RI des grandes pays ( Angleterre,

France, Allemagne )- Les crises périodiques n’ont pas freiné le développement des forces productives qui vont

connaitre un essor important après la découverte et la maîtrise de nouveaux procédés de fabrication

- Abondance des matières premières dans les colonies des autres continents.- L’expansion rapide du capitalisme s’est opérée au détriment des conditions de vie des

masses populaires - La bourgeoisie a renforcé ses positions politiques et économiques au cours de la première

moitié du 19éme siècle en dépit du reste de la société - La crise a atteint même les intellectuels : Walras, J.B.Say et List ne sont arrivés à se faire

embaucher qu’après des interventions en leur faveur.- Les conditions de vie des travailleurs s’aggravaient d’avantage, ce qui a poussé le docteur

Villemain à en fournir un rapport qui fut vivement recommandé par P.L.Beaulieu - L’introduction de machinisme dans l’agriculture a fait fuir les paysans en direction des

villes Au niveau de l’économie politique

Plusieurs auteurs vont remettre en cause l’analyse classique, et vont se répartir en deux groupes :

Les contestataires conservateurs

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Les contestataires innovateurs

B. Le contexte idéologique   :

1) Les libéraux contestataires et conservateurs

- Ils sont fidèles au libéralisme économique - Ils rejettent toute forme de socialisme ainsi que quelques aspects de l’analyse classique à

cause de son abstraction et du non compatibilité à la réalité - Ils proposent des aménagements qui ne remettent pas en cause les fondements de

l’économie politique, tel était le cas des critiques des libéraux français et des écoles historiques allemandes

- Emile Chesson, un scientifique français vient implémenter cette pensée. En effet, il considère que l’économie politique est une science de l’humanité et non d’algèbre. Il se consacre donc à défendre les causes des classes laborieuses qui se sont retrouvées démunies de leur droits les plus modestes à cause du « laisser faire , laisser passer » et de la liberté excessive. Il pense que l’état peut être un facteur d’ordre de rationalité dans l’exécution, et de force dans l’action.

2) Les libéraux contestataires et innovateurs

- Comme leurs niveaux, ces penseurs s’apprêtent à critiquer l’école classique, ils se veulent pour but la concrétisation. Ils accusent les classiques de s’être trop préoccupés de la valeur d’échange et d’avoir négligé la valeur d’usage. Leur souci est donc de mettre en lumière l’étroite dépendance entre la valeur d’usage et la valeur d’échange. C’est Herman Heinrich Gossen qui fit le premier pas en 1855

- Face aux crises économiques de plus en plus longues, et à la propagation des idées socialistes, de nombreux auteurs vont essayer rudement de faire centrer les débats économique sur la lutte de l’homme contre l’avarice de la nature

- Pour les néoclassiques, la lutte des classes et les théories Marxistes ne sont qu’illusions et chimères.

Section 2   : les fondements théoriques du marginalisme

A. Origine, définition et mission du marginalisme

1. L’origine du marginalisme

Les fondements du marginalisme puisent leur origine dans la philosophie utilitariste de Bentham et de Condillac qui estime que la valeur des choses est fondée sur l’utilité du bien ou sur le besoin que nous en avons. D’où l’idée de construire une économie politique basée sur le calcul de l’utilité. Et c’est ainsi qu’émergea l’eudémonisme de Bentham : face aux comportements humains, la société doit scientifiquement fixer des peines de manière à ce que la somme des plaisirs soit rendue maximale, et la somme des peines minimale. Condillac lui, estime que l’utilité est fondée sur le besoin, ce qui fait de la valeur une réalité purement psychologique. Ceci nous mène à la philosophie hédoniste.Le principe fondateur du marginalisme fut énoncé par Gossen : « on doit régler le plaisir de telle sorte que la somme de jouissance de la vie soit un maximum ».

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2. Définition du marginalisme  : Le terme marginalisme est utilisé pour désigner :

Un courant de pensée économique libéral historiquement daté donc c’est une doctrine Une technique usant des mathématiques pour déterminer les maxima et les minima à

partir d’hypothèses.Le marginalisme désigne donc une doctrine enveloppée dans un monde de calcul (à la marge) ce n’est point un contenu théorique.Les marginalistes reprochent à l’école classique anglaise de ne pas avoir formulé rigoureusement les uniformités économiques. La doctrine hédoniste fut donc une tentative pour faire de l’économie politique une science exacte.

3. La mission historique du marginalisme La mission des néoclassiques est d’imposer et de vulgariser l’idée selon laquelle tout calcul économique est basé sur la rareté des ressources. Pour réussir cette mission, il leur faudra écarter :

L’idée de mesure de la valeur à partir de la quantité de travail. L’élaboration d’une théorie de la répartition basée sur la rémunération des facteurs de

production selon la productivité marginale

Ceci est une méthode micro-économique basée sur la détermination des besoins, des désirs, et des conditions de leur équilibre. Tout est déterminé par la loi de l’offre et de la demande, tout est soumis aux mécanismes de « la main invisible ».

B. Les concepts fondamentaux de l’appareil de l’analyse néoclassique

1. Utilité, besoin et substance de la valeur

1871-1874 : la théorie de l’utilité marginale prend forme avec l’anglais W.S.Jevons, l’autrichien Carl Menger et le français Léon Walras.

Les classiques Les marginalistesLe travail est substance de la valeur

L’utilité est l’origine de la valeur

Point de vue des marginalistes   : L’utilité : la capacité de servir à la satisfaction des besoins humains. Donc seuls les biens utiles ont un caractère économique et font l’objet d’échange. On relève ici le rôle de la rareté qui impose à faire des calculs économiques. Toutefois Menger rejette l’idée de quantification de la valeur, car il la considère comme un facteur psychologique subjectif. Il confirme alors son refus de la théorie classique de la valeur et présente un raisonnement à l’appui : le travail, une fois dépensé, n’a pas d’influence sur la valeur future d’un objet. Il pense que dans le commerce ce qui a disparu l’est pour toujours et qu’il faut partir de zéro à chaque moment.

Ceci a mené à une « révolution marginaliste ».

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Les néoclassiques répartissent l’utilité en : Utilité totale : l’ensemble des satisfactions tirées de la consommation d’un bien Utilité marginale : due à la consommation de la dernière unité d’un bien Utilité générale : la qualité liée à un objet donné (objective) Utilité subjective : résulte de l’appréciation des choses et sert à déterminer les prix des

biens 2. Utilité marginale et mesure de la valeur

Quoiqu’ils aient avancé que la valeur et subjective et in quantifiable, les marginalistes vont lui attribuer un nombre. Ce concept de mesurabilité de la valeur a vu le jour avec l’école de l’utilité cardinale.Sauf que cette conception sera contestée par la deuxième génération des néoclassiques. En effet ces derniers vont se baser sur les idées de Gossen pour formuler la théorie de l’utilité cardinale, selon laquelle les besoins sont classés par ordre d’importance, et ainsi leur satisfaction commence par le plus urgent. Cet ordre donne donc une idée sur le degré d’utilité.

D’ailleurs les courbes d’indifférence imaginées par Edgeworth et développées par Pareto le traduisent : plus on s’éloigne de l’origine des axes, plus le niveau de satisfaction augmente, et plus la quantité des biens consommée augmente plus l’utilité marginale diminue. Ceci est la première loi de Gossen.

La seconde loi de Gossen se présente comme suit : pour maximiser l’utilité d’un stock de biens, on doit le répartir de telle sorte que les Um soient égales quelque soit leur usage.

C’est Gossen aussi qui a avancé l’idée de « désutilité » qui sera reprise par Walras. Ce sont là les lois qui ont fait l’assise de la théorie néoclassiques de la mesure de la valeur : l’utilité de la dernière unité acquise détermine la valeur subjective de toutes les autres unités.

C. L’utilité marginale et théorie des prix

La théorie de l’utilité marginale basée sur la loi de l’égalisation des utilités marginales pondérées par les prix, se trouve être le fondement de la théorie néoclassiques des prix.Toutefois, cette méthode n’est pas efficace dans la mesure où elle part d’une hypothèse irréaliste. A l’instar de celle-ci, la théorie classique se trouve être satisfaisante. En effet, cette dernière stipule que l’augmentation de la productivité entraîne une baisse de la quantité de travail incorporé dans chaque unité ce qui explique le baisse du rapport des utilités et de celui des prix.Ceci mettre Jevons dans l’embarras et le poussera à faire quelques rectifications, il déduira par la suite que : « le travail détermine l’offre et l’offre détermine le degré qui gouverne la valeur ou le rapport d’échange ».

D. Le marginalisme au service de la théorie de la répartition

En mesurant la valeur des biens par leur coût en travail, la théorie classique a offert une arme redoutable pour combattre le capitalisme : le profit est un prélèvement opéré sur le travail d’où la nécessite d’abandonner la théorie de la valeur de travail et d’élaborer une nouvelle théorie du profit qui réfuterait l’explication fournie par K. Marx.La théorie néoclassique quant à elle, stipule que la quantité d’un bien est produite grâce à la combinaison d’un certain nombre de facteurs. Par conséquent, la valeur des facteurs de

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production dépend de leur productivité marginale, sur laquelle sont basées leurs rémunérations.Ils donnent alors pour fonction relative Q= f(x, y) Celle-ci, permet de connaître la loi des rendements qui en donnent l’allure générale. C’est ainsi que la loi des rendements décroissants fut dégagée : « toute production, à partir d’un point, par l’accroissement d’un facteur, les autres restant fixes est d’abord plus que proportionnelle à l’accroissement du facteur, puis moins que proportionnelle »Ceci est démontrable de maintes façons : - Mathématiquement par les signes des dérivées - Géométriquement par la méthode TMS - Le théorème d’Euler

E. Marginalisme, échange et équilibre

Contexte historique de la pensée néoclassique La maturité et dominance du capitalisme dans toutes les régions du monde vers la fin

du 19éme siècle Développement de forces sociales contre le système : - les syndicats des classes

ouvrières, - partis politiques Au cours de la 2éme moitié du 19éme siècle, les syndicats adoptent un programme

révolutionnaire et s’inspirent de la théorie d’exploitation de Marx.Marx et les classiques Les néoclassiques

Analyse centrée sur la production Analyse centré sur l’échange 1. Les grandes lignes de l’œuvre de Walras

En général, en remarque une similitude entre les œuvres de Jevons, Manger et Walras. Sauf que ce dernier se laisse distinguer d’un grain. En effet son ouvrage principal renferme une distinction entre 2 types de rapports :

Des rapports entre les personnes et les choses : domaine de la science (intérêt de Walras)

Des rapports entre les personnes : domaine de la morale D’après Walras, l’essentiel de la théorie économique est ramené à une théorie des prix qui s’établissent sur différentes marchés et qui sont liés les uns aux autres par un système d’équation où les services sont offerts par les détenteurs aux entrepreneurs.Son analyse représente la 1ère tentative de construction d’un modèle d’équilibre général des prix et des échanges.

2. Le modèle d’équilibre de Walras

Selon Walras, les services producteurs, le capital, le travail et la terre sont des facteurs de production offerts par les producteurs aux entrepreneurs. A l’équilibre, les quantités des services sont fonctions des prix des biens et services.Toute vente d’un service représente désutilité échange contre un prix qui permet l’acquisition d’autres utilités.Cependant, ce modèle n’est pas sans faute. Walras y a commit l’erreur de supposer que tous les produits sont des biens consommables fabriqués dans leurs équipements. Alors qu’en réalité, les entreprises peuvent s’approvisionner en mode de production et en équipements ailleurs.D’après Walras, c’est l’égalité des productivités marginales des facteurs de production à leur prix qui détermine la quantité des divers services employés.

3. La théorie du maximum de satisfaction

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Par son modèle d’équilibre général, Walras voulait prouver qu’en concurrence entre les individus et les entreprises privées, la société obtient le meilleur. Pour il s’appuie sur l’idée de Jevons qui stipule qu’en équilibre, les échangistes obtiennent le meilleur : un maximum de satisfaction.Walras introduit les idées suivantes : - L’individu est à la fois vendeur de services et consommateur de biens- En situation d’équilibre, l’utilisation de services producteurs est la meilleure possible - En égalisant les utilités marginales pondérées des biens consommés, les individus

égalisent aussi les désutilités marginales pondérées des services producteurs vendus.Elle a beau servir d’assise à d’autres analyses, mieux élaborées, l’analyse de Walras souffrait de 3 grandes faiblesses : - Elle n’explique pas les valeurs d’échange- Elle n’explique pas la répartition des revenus - Elle conclut à la nécessité du plein emploi de tous les services producteurs offerts au prix

d’équilibre

Section 3   : Quelques aménagements pour rendre l’analyse plus réaliste

A. V. Wieser   :

Wieser, ministre de commerce de l’entrepreneur d’Autriche pendant la première guerre mondial, est un économiste qui a marqué son époque. Son idéologie représente ainsi : - Il est contre la théorie de la valeur des classiques - Il soutient l’idée du « coût d’opportunité » qui sera largement repris par la suite - Il avance que l’intervention de l’état joue un rôle primordial dans l’économie.- L’état doit chercher l’utilité sociale et non la satisfaction individuelle - Il critique le capitalisme libéral monopoliste

B. B.Bawerk

Il est l’énonciateur de l’idée du détour de production : la production capitaliste est celle qui permet un supplément de production en ayant recours à du travail de façon détournée. Et plus le détour de production est long, plus le supplément de production est moins important.D’où l’idée de paiement de l’intérêt du capital empruntéBawerk repousse la théorie classique de la valeur, critique la théorie néoclassique des trois facteurs de production mais retient que la répartition est déterminée par O= D sur le marché du travail et du capital

C. A.C.Pigou Pigou fut le professeur d’économie de grande renommée au Cambridge en 1929 et 1930. Il doit sa célébrité, aux critiques de Keynes adressées à ses thèses inspirées de Jevons. Dans l’un de ses ouvrages, Pigou cherché à dégager, en situation de crise, les instruments d’un politique économique qui permettrait de garantir à tous les membres de la société la meilleure situation possible.Il est pour l’intervention de l’état, mais craint les effets indirects de tout utilisation des ressources par un individu dont l’action aurait des incidences sur les autres ou sur l’environnement.

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Concernant l’idée d’augmentation artificielle du taux moyen des salaires et ses répercutions néfastes sur le chômage, Pigou reste fidèle à la doctrine néoclassique

D. De l’équilibre à l’optimum économique avec V. Pareto

Quoique l’idée néoclassique de réalisation du maximum de satisfaction grâce à la concurrence ait été autrefois vivement critiquée, elle a finit par trouver refuge dans l’analyse de maintes théoriciens dont Pareto.Notre auteur qui a voulu donné à l’analyse néoclassique une portée normative se trouve être un successeur de Walras. Sauf que le disciple s’écarte de l’enseignement de son maître : il renonce à l’idée d’une utilité mesurable et opte pour une mesure ordinale, ainsi qu’une étude de l’équilibre économique individuel à partir des courbes d’indifférence. Il va plus loin dans son analyse. Il imagine un changement au niveau d’une distribution de biens réalisés en concurrence, et déduit que le changement est désavantageux pour un individu au moins

E. La théorie néoclassique et le commerce extérieur L’échange international est l’un des rares domaines où les thèses classiques ont pu résister aux critiques néoclassiques.La « théorie pure » du commerce internationale, qui a pour but déterminé les conditions qui permettraient aux économies internationales fermées de s’ouvrir, cherche à répondre aux questions suivantes :

A partir de quel moment peut-on dire que la division internationale du travail devient avantageuse pour les économies nationales qui vivent en autarcie ?

De quelle manière se fait le partage entre les économies nationales, de l’avantage qui résulte de la division internationale du travail ?

La théorie en question est en même temps une théorie de l’équilibre général des échanges internationaux de produits et de services.Les théories classiques et néoclassiques du commerce international adoptent les 2 grandes hypothèses suivantes : - La mobilité parfaite des produits : il n’y a pas de droits de douane- La mobilité nationale des facteurs de production A s’en tenir aux déductions de Bertille, ceci est loin d’être conforme à la réalité. Cet auteur cherche à prouver l’invalidité de loi des « coûts comparatifs ». Il rejettent la détermination des prix selon les coûts de production des classiques, et retient pour point de départ celle des néoclassiques : prix = ∑ des valeurs monétaires des services de production incorporés

Chapitre 1   : le socialisme pré marxiste Après de longues réflexions sur le développement historique de la pensée économique, on constate que les classiques insistent sur l’uniformité permanente et l’universalité des lors. Mais ils s’étaient illusionnés. En effet, l’opposition à l’intervention de l’état et le « laissez faire, laissez passer » ont provoqué :

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- Une compétition féroce qui a marqué le capitalisme au 19éme siècle - La naissance de 2 classes aux intérêts extrêmement différents :

Classe bourgeoise se nourrit du profit Classe ouvrière qui puise son origine dans la prolétarisation massive des

paysans des campagnes et des artisans des villes.Les répercutions néfastes de cet hétéroclite de faits historiques a fait réfléchir bon nombre de penseurs d’où l’avènement d’une doctrine socialiste avec le début du 19éme siècle avant même la pensée Marxiste.

Section 1   : les contestations d’inspiration socialiste

A. Saint Simon (176-1825) 1. Eléments biographiques et bibliographiques

Claude Henri de Rouvroy dit compte de Saint Simon, est un noble français que fera l’exception en se ralliant aux idées révolutionnaire de 1789, ce qui va lui coûter une grande partie de ses biens. Bien qu’utopique, son romantisme va dominer tout un courant contestataire né au début du 19éme siècle. En effet, sa conception du développement sociale s’oppose au pessimisme classique. Il pense que ce développement est conditionné par le bonheur et le désir des moins heureux qui sont les plus nombreux en excluant l’égoïsme individuel.Son influence n’apparaîtra qu’après sa mort, à travers ses disciples : les Saint Simoniens. Dans le but d’améliorer les conditions de l’humanité et d’assurer son progrès, Saint Simon critiquait le catholicisme et le protestantisme et les jugeaient incapable de faire des transformations pour le bien être des masses. Il sous entend par là, les motivations qui exalteraient les ouvriers.Aujourd’hui l’égalité, la justice et la démocratie sont réclamées à travers la séparation des pouvoirs politiques et économiques. Mais autrefois les Saint Simoniens voyaient en leur alliance un rayonnement plus grand de l’action de science sur le bien être des masses. Cependant, ils dénoncent la propriété privée et ses fâcheuses conséquences sur les masses.Au moment où elle commence à s’affirmer, 1814 la doctrine sociale Simonienne n’est pas très différente de la doctrine des libéraux classiques.Au moment de la monarchie de juillet 1830, 5ans après la mort du comte, ses disciples appelaient déjà à un « socialisme intégral » - En 1819, Saint Simon a crée un journal, « le politique »- En 1820, il a lancé « l’organisation »- En 1821, il a publié le « catéchisme des industriel »D’après Saint Simon : - L’industrie est le travail sous toutes ses formes qu’elles soient manuelle ou intellectuelle- La politique est une science de la production avant tout - Les savants s’occupent de pouvoir spirituel et ont une autorité morale. Ils doivent donc

occuper le sommet de la hiérarchie. Saint Simon est in élitiste anti démocratique

2. Le socialisme et le Saint Simonisme a. L’œuvre du maître

Le socialisme Simonien, est fondé sur une étude scientifique de l’histoire : il devient donc une science positive qui doit permettre de prévoir l’avenir.

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Pour désigner son système, il invente en 1824 le terme « industrialisme » : un étatisme théocratique marqué par la hiérarchie. Il pense que le maintien de la propriété privée devrait être mérité et non hérité.Son système est centré sur l’obligation et l’organisation du travail. Ceci étant dit, il appelle à une auto-organisation de l’industrie, car en réalité, il est contre l’intervention de l’état. Il en vient même à réclamer « une constitution industrielle », et des « conseils d’industrie ».Il pense que le pouvoir politique devrait être confié aux industriels : il y voit une résolution du problème social

b. L’œuvre des disciples Les disciples du grand maître vont continuer son œuvre et la diffuser. Les plus connus sont proposer Enfantin et Saint Armand Bazard qui sous l’influence de Sismondi, vont s’opposer plus expressivement aux libéraux. D’après eux, la libre concurrence aboutit à l’écrasement de la classe ouvrière : les capitalistes peuvent ce passer des ouvriers, qui eux ne peuvent pas se passer de leurs employeurs ; ce qui impacte le niveau des salaires. En 1829, 4and après la mort de leur maître, les Saint Simoniens vont exposer leur doctrine, ainsi que leur théorie du progrès, qui est vue comme la plus sérieuse tentative avant Marx le justifier la transformation social du 19éme siècle : à mesurer que les associations d’hommes s’élargissent, les antagonismes qui divisent la société se réduisent. La société supprime donc sans violence le privilège des oisifs.En 1831, les Saint Simoniens réalisent le vœu de leur maître. Le Saint Simonisme devient une église et nouvelle religion est ainsi créée pour remplacer le christianisme qu’ils feignaient dépassé.

B. le socialisme associationniste 1. Charles Fourrier (1772-1837)

Fourrier est autodidacte qui s’est formé à partir de son expérience dans des magazines de commerces en France.En 1808, il publie son 1er ouvrage : «la théorie des quatres mouvements » où il critique le capitalisme :1822 : « traite de l’association domestique agricole »1827 : « le nouveau monde industriel »1835-1836 : « la fausse industrie »Ayant une conception naturaliste de l’homme, Fourrier croit en une évolution naturelle : - étape primitive : la société est inconnue - la sauvagerie - le patriarcal - la civilisation - l’harmonie A son époque, la civilisation fut une déception, mais il pensait quand même que la phase d’harmonie serait meilleure, il y voyait la généralisation du phalanstère : un hôtel pour abriter 400 familles, entouré de 400 ha où sont cultivés les fruits et les fleurs avant tout. En effet cet auteur n’aimait ni l’industrie ni les villes, et concevait une société idéal, la phalange où l’individu passerait d’un travail à l’autre librement, et où les bénéfices seraient répartis ainsi : 4/12 : apporteurs du capital 5/12 : travailleurs 3/12 : rémunération du talent Comme on le remarque, l’égalité pour Fourrier n’est pas souhaitable, parcequ’elle nuirait à la diversité dans tous les domaines Pour réaliser son projet il lui fallait des fonds qu’il espérait collecter, mais en vain, le phalanstère n’a jamais vu le jour.

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2. Robert Owen (1771-1858)

Owen représente la pensée socialisme anglaise au début du 19éme siècle, qui marquera profondément la société car fluences par Owen les milieux ouvriers ne seront pas facilement convaincues par les idées de Marx.Cet auteur qui se préoccupe de l’amélioration du caractère de l’individu s’était fixé pour but la disparition de la misère et l’éducation des travailleurs.Il fut le 1er à proposer un programme de modification radicale du fonctionnement de l’économie qui soit réalisable, Sa modèle est laique. Pour ce, il pense que l’amélioration peut s’opérer à travers l’union et la coopération des travailleurs, loin de toute conviction religieuse.A 25 ans, il gère un établissement de 2000 ouvriers, et y applique sa pensée :

Il lutte pour la moralisation des mœurs Il lutte contre l’exploitation des ouvriers Il maintient les salaires même pendant un arrêt de travail de 4mois.

Mais ses associés contrariées ne tarderont pas à dissoudre la société Toutefois, Owen ne baisse pas les bras. A partir de 1817 il cherche à réorganiser l’économie capitaliste en lui façonnent de nouvelles bases. Il propose la création de coopératives et introduit l’idée de propriété commune des moyens de production. Malheureusement, ce système n’a pas donné ses fruits en Angleterre ce qui a poussé Owen à fini vers l’Amérique où il crée une coopérative de 800 individus. Mais cette dernière s’effondrera après son retour en Europe. Il retente sa chance en Angleterre et réussit à réaliser un succès en 1832 avec 832 société, mais la flamme finira par s’éteindre.

Section 2   : le socialisme utopique avec Proudhon

Cette dénomination écrit était fournie par Engel pour qualifier le socialisme pré marxiste. Car ce dernier quoiqu’il ait échoué, a pu décrocher la qualification « scientifique »Parmi les socialistes utopiques on cite : Etienne Cabet (1788-1856) ; Louis Blanc (1811-1882) Pierre Theroux (1798 -1882) ; Joseph Proudhon (1809 – 1865) ; Auguste Blanqui (1805 -1881)

A. Eléments biographiques et bibliographiques

- Quoique Proudhon ait reçu divers hommages de ses adversaires, son œuvre est complexe et même confuse

- Ses premières 30 années furent difficiles : il exerça différents métiers de toute sorte - Les 20 années suivantes furent marquées par une intense activité d’écrivain de polémiste

et d’homme d’action - Il reconnaît être redevable dans sa formation à la bible, à Adam Smith et Hegel - En 1840, il publie un ouvrage sur la propriété - En 1846, Proudhon fait paraître « systèmes des contradictions économiques ou

philosophie de la misère » A la même époque, il rencontra à Paris, Marx et Mikhaïl Bakounine - Marx lui adressa un hommage pour son ouvrage sur la propriété, mais critiqua son

ouvrage « misère de la philosophie » paru en 1874

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- En 1848, il publia de violents articles contre Napoléon et se fait incarcérer pendant 3ans- Vers la fin de sa vie, Proudhon espérait concilier entre les classes sociales pour renverser

le capitalisme, mais il finit par comprendre que seule la révolution des classes ouvrières en serait capable.

B. Les grands thèmes abordés par Proudhon

1. Egalité et liberté Dans l’un de ses pamphlets, Proudhon aborde le thème de droits naturels. Pour lui, les activités humaines sont interdépendantes et aussi utiles les unes que les autres, donc on ne peut préférer l’une à l’autre : l’égalité ainsi que la liberté sont des droits absolus et sacrés

2. La propriété

Proudhon considère la propriété comme moyen de détruite l’égalité et la liberté par l’accaparement des richesses. Il conclut que c’est du vol qu’on ne peut pas faire disparaître. Car elle cause tant de bien que du mal. Elle garantie la liberté de l’individu contre l’empire de la société.

Ce sont là des contradictions dont la résolution opposera Proudhon à toutes les écoles socialistes de son temps. Après longue méditation, il finit par contradiction ne se résout pas, elle entraîne une oscillation ou un antagonisme susceptible d’équilibre.

3. la doctrine sociale et politique

Dans son ouvrage « philosophie de la misère », Proudhon propose des solutions aux antinomies. Il dit que pour instaurer la justice, il faut relever toutes les contradictions pour en suite adopter une loi d’échange, un système de garantie afin de satisfaire les conditions de progrès et de justice. Il vente une société réelle qui :

Aboutit la servitude des machines et prévient les crises de leur apparition Faire de la concurrence, du bénéfice et du monopole un gage de sécurité pour tous Ne demande pas de crédit au capital ou de protection à l’état mais les soumet au

travail Crée une véritable solidarité entre les pays, à travers la sincérité de l’échange Ramène incessamment des richesses…..etc

Ces solutions proposées se ramèneraient à l’organisation du crédit et de la circulation et la création d’une banque d’échange ou banque du peuple qui remplacerait l’or par des billets de crédit

Chapitre 2   : Marx et le marxisme

Section 1   : Aperçu biographique et bibliographique

La propriété est donc une réalité antinomique en étant à la fois source de despotisme et garantie de liberté

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A. Biographique de Marx Karl Marx (1818-1883), né à Trèves en Allemagne, de famille bourgeoise irréaliste convertie au protestantisme pour éviter les persécutions du gouvernement prussien. En 1841 il obtient son doctorat en philosophie. A cette date si, la censure était très grande et les classes moyennes n’avaient aucun pouvoir politique. C’est ce qui avait poussée les jeunes intellectuels à s’ouvrier aux idées politiques venant de l’étranger notamment de la France qui politiquement, souffrait encore des séquelles de la révolution bourgeoise de 1789.Marx adhère au groupe des jeunes hégéliens contestataires formés en 1831 Lors de sa carrière de journaliste (1840- 1843), Marx développe des thèses sur la propriété foncière, la censure, le protectionnisme et d’autres questions relatives aux paysans rhénans qui inquiétaient la bourgeoise et le pouvoir En 1843, la gazette Rhénane est censurée et Marx s’expatrie en France où les débats deviennent très animés autour des idées de quelques socialistes utopistes. Ceci n’avait pas laissé Marx indifférant. En effet, l’auteur devint communiste et entre prend de faire la critique fondamentale du hégélianisme. Pour Hegel l’état est l’étape ultime du développement de l’histoire et de la conscience humaine. Il devint professeur à l’université de Berlin, une année avant la naissance de Marx (1871) où il réalisa un grand réalisa un grand succès avec ses fameux cours de droit, d’éthique, et de philosophie de la religion. Pour lui la conscience est la référence du savoir qui a pour origine le langage. Ce qui caractérise l’idéalisme de Hegel, est l’importance accordée au langage. L’idéalisme de Hegel, est abstrait.Il a une conception particulière de l’état capable d’offrir l’identité du réel et du rationnel.Il pensait que l’état devait remplacer l’église qui a manqué sa mission. Ceci fera dire plus tard à Marx dans « la question juive » que l’église ne doit pas être séparé de l’état, mais devrait disparaître tout comme la religion

B. Bibliographie sommaire de Marx - En 1844 : Marx rencontra Frederick Engels qui était plus que son ami car ils ont collaboré

dans plus d’un ouvrage - En 1844 : Marx relève la première formulation donnée par Engels des principes généreux

du socialisme scientifique - Engels a amplement aidé Marx à surmonter ses difficultés surtout lors de son exil à

Londres. Les deux militants pensait que la classe ouvrière était seule capable d’opérer une transformation révolutionnaire de la société. Parlant de son allier, Engels le pensait plus grand, plus informé sur les cultures étrangères, plus réfléchi, clair voyant ….Un géni

Son admiration pour son compagnon le poussait à lui laisser volontairement le travail théorique. Engels n’hésita pas à reconnaître que le matérialisme historique était du pur Marx.En 1883, Marx s’éclipse, mais son partenaire poursuivit la marche. Il s’est servi des résumés de Marx pour éditer d’autres volumes du capital, complétant quand il le fallait par des études personnelles.

Section 2   : Les principaux apports théoriques de Marx

A. Matérialisme dialectique et matérialisme historique

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Dans le but d’expliquer l’évolution de l’humanité, chaque courant de pensé a prit un chemin à part :

Marxisme Classiques et NéoclassiquePart d’une interprétation matérialiste : les techniques de production, leurs contraintes, les implications sociologiques. Il part d’un homme généreux et fraternel

Partent de l’homo-économico calculateur, égoïste, dominateur et sans scrupule.

Le marxisme est donc un humanisme, qui reconnaît les bienfaits du capitalisme, mais le condamne pour ses abus et ses exploitations scandaleuses. Point de vue analyse, Marx a retenu de Hegel sa méthode critique et constructive qu’il a dû remettre sur pieds. Il part des conflits et contradictions, sous prétexte que la loi de la nature est l’évolution à travers les contradictions. A partir de 1844, Marx va reprendre la dialectique de Hegel mais en appliquant ses notions à l’homme. Pour ce l’œuvre de Feubarch lui était d’une grande utilité. En effet, sa philosophie qui fait de l’idée un fruit de la réalité, dont l’homme est une aliénation, se laissera adopter par Marx et Engels.La théorie du matérialisme dialectique raisonne ainsi :

La production de ce qui est nécessaire plus l’échange des produits = base de toute structure sociale ; quelque soit le temps et quelque soit la société.

La répartition de la richesse dépend du mode de production et de l’échange des produits

Ce sont ces réalités qui entraînent les changements.Cette conception matérialiste de l’histoire explique la lutte des classes. En effet, la production impose à toutes les tranches de la société des relations involontaires : la structure de la société. Mais à un moment donné, les FP débordent cette structure et entrent en lutte avec les relations de propriété. Ce sont donc les rapports économiques qui ont engendré des classes : une d’asservissement et l’autre de libération.Ceci fera dire à Marx que le capitalisme serait la dernière phase de transition vers le communisme inéluctable.

B. La critique de l’économie politique

Lors de son exile à Londres, Marx approfondit ses études économiques. Il veut que toute action soit entreprise sur la base d’une connaissance scientifique contrairement aux utopistes qui voulaient atteindre le pouvoir le plutôt possible.

1. La théorie de l’aliénation Marx donne une distinction de l’aliénation selon la dépendance :

L’aliénation Par rapport au produit Par rapport à l’acte de

productionPar rapport à la nature et

l’hommeLe produit fabriqué par l’ouvrier sera vendu et servira au renforcement du capital et par conséquent à l’exploitation de l’ouvrier.Il y a là une dépendance

Dans le mode de production capitaliste, l’ouvrier en louant son travail, perd tout contrôle sur l’acte même de production. Il ne fait qu’exercer des activités

Dans le système capitaliste, l’homme sous les conditions d’un ouvrier est dénudé de son caractère humain et est écarté de la nature

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mutuelle entre l’ouvrier et son produit

instinctives et abrutissantes.

2. La théorie de la valeur a. la valeur d’usage

Comme tout objet physique, la marchandise a une certaine utilité, une caratéristique, une qualité qui fasse d’elle un objet demandé pour satisfaire un besoin particulier. Marx souligne qu’un objet peut être utile et produit du travail humain sans être une marchandise, tel est le cas des produits réalisé par l’individu pour ses propres besoins : c’est une valeur d’usage personnel. Mais quand l’objet et produit pour satisfaire les besoins des autres individus, on parle d’une valeur d’usage sociale qui sert à différencier les produits sur le marché.

b. Valeur d’échange Pour Marx, cette valeur représente le rapport quantitatif entre les marchandisesAfin d’effectuer un échange entre deux marchandises on devrait pouvoir les égaliser, pour ce on doit les comparer chacun à une troisième chose qui leur est commune. Ce quelque chose est le travail social abstrait égal à tous qui fait la substance des choses.La mesure de la valeur n’est donc plus une énigme, il suffirait de connaître le temps nécessaire à la production de chaque marchandiseMarx considère que cette valeur d’échange est intimement liée au MPC, car même si l’idée existait déjà chez Ibn Khaldoun, mais c’est Marx qui en fit l’analyse systématique.

3. la théorie de l’exploitation ou théorie de la plus value

Dans son ouvrage « la capital » Marx dévoile la vérité du MPC, l’exploitation du travail par le capital. Pour élaborer sa célèbre théorie de l’exploitation, Marx part de deux distinctions : travail / force de travail et produit / marchandise.Concernant la 1er , Marx avance que la force de travail constitue la puissance de travail. L’homme donc a besoin d’être entretenu, il doit satisfaire un certain nombre de besoins physiologiques, psychologiques ou autres, pour être bien portant et avoir une certaine énergie du travail. Marx ajoute que le taux de plus value dépend de :

La partie de la journée de travail nécessaire à la reproduction de la force de travail. Le temps de travail qui n’est pas payé au travailleur et que le capitaliste s’approprie.

Ainsi il procédera à une répartition du capital : Capital variable : la partie du capital qui part à la rémunération des ouvriers (salaires) Plus value ou sur travail : la partie gardée par le capitaliste sous forme de plus value Capital constant : rémunération du travail fournit par les machines

D’où l’équation valeur de marchandise = C+V+PLTaux de π = Pl/C+V et taux de π m = ∑ Pl / ∑(c+v)

4. Accumulation du capital, paupérisation croissante des travailleurs et crise économique

La concurrence de plus en plus grande oblige le capitaliste à investir là ou les taux de π sont les plus élevés. Sauf qu’à long terme, ces taux finiront par s’uniformiser au niveau de toutes les branches économique, et le taux de π m baissera. Pour ne pas disparaître, les capitalistes vont investir au niveau technique ce qui entraîne une course à l’innovation technique et technologique. Par conséquent, la composition organique du capital : c/v va augmenter, ce qui causera une diminution du taux de π.

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Ils se trouveront donc contraintes de produire toujours plus alors qu’ils vendent difficilementA mesure que le capitalisme pénètre l’agriculture, la demande de travail baisse alors que son offre augmente constitution de l’armée de réserve des travailleurs qui fera baisser les salaires et entraînera la paupérisation des travailleurs.Marx conclue alors que l’accumulation du capital génère l’accumulation de la pauvreté, de souffrance, d’ignorance de dégradation morale pour les masses pauvres qui mènera à la ruine du capitalisme. Mais cette chute ne s’opèrera pas dans un avenir proche. Bien que la mondialisation ait fait beaucoup de sans emplois, mais la réalisation de ce but demeure lointaine.