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DOSSIER PROMOTIONNEL | HISTOIRE DE LA PHARMACIE AU QUÉBEC 1 REPORTAGE PROMOTIONNEL Histoire de la pharmacie au Québec L’entrecroisement des traditions de guérison amérindienne, française et britannique est à l’origine de la pharmacie moderne au Québec. Apothicaire , chimiste , droguiste , pharmacien , l’appellation d’emploi a changé au cours des siècles. L’exercice de la profession a évolué. Le champ d’exercice s’est sans cesse réajusté au rythme des besoins, des lois et des règlements. Pharmaciens et pharmaciennes travaillent désormais en officine, en milieu hospitalier ou en industrie. Ils guident les politiques gouvernementales et enseignent, sont chercheurs, ges- tionnaires, commerçants. Aujourd’hui, ils réclament une implication accrue, plus directe, dans les décisions concernant les soins aux malades. Leur histoire en est une d’adaptation continuelle.

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L’entrecroisement des traditions de guérison amérindienne, française et britannique est à l’origine de la pharmacie moderne au Québec. Apothicaire, chimiste, droguiste, pharmacien, l’appellation d’emploi a changé au cours des siècles. L’exercice de la profession a évolué. Le champ d’exercice s’est sans cesse réajusté au rythme des besoins, des lois et des règlements. Pharmaciens et pharmaciennes travaillent désormais en officine, en milieu hospitalier ou en industrie. Ils guident les politiques gouvernementales et enseignent, sont chercheurs, gestionnaires, commerçants. Aujourd’hui, ils réclament une implication accrue, plus directe, dans les décisions concernant les soins aux malades. Leur histoire en est une d’adaptation continuelle.

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DOSSIER PROMOTIONNEL | HISTOIRE DE LA PHARMACIE AU QUÉBEC 1

REPORTAGE PROMOTIONNEL

Histoirede la pharmacie au Québec

L’entrecroisement des traditions de guérison amérindienne, française et britannique est à l ’origine de la pharmacie moderne au Québec. Apothicaire, chimiste, droguiste, pharmacien, l ’appellation d’emploi a changé au cours des siècles. L’exercice de la profession a évolué. Le champ d’exercice s’est sans cesse réajusté au rythme des besoins, des lois et des règlements. Pharmaciens et pharmaciennes travaillent désormais en officine, en milieu hospitalier ou en industrie. Ils guident les politiques gouvernementales et enseignent, sont chercheurs, ges-tionnaires, commerçants. Aujourd’hui, ils réclament une implication accrue, plus directe, dans les décisions concernant les soins aux malades. Leur histoire en est une d’adaptation continuelle.

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Guérisseurs et apothicaires en nouvelle-FranceAucun apothicaire français n’est présent, au cours de l’hiver 1535-36, pour soigner les marins qui accompagnent Jacques Cartier au moment de sa deuxième expédition en Amérique. Le quart, prati- quement, des 110 hom-mes meurent du scorbut, une maladie qui s’attaque aux gencives et qui ré-sulte d’une carence im-portante en vitamine C. D’autres survivent grâce à une préparation obtenue à partir des feuilles et de l’écorce d’un arbre appelé Anneda ou « arbre de vie », que le chef i roquois Donnacona, retiendront les historiens, offre aux marins maloins.

des sauvages », relate l’historienne Johanne Collin dans son Histoire de la pharmacie au Québec. Louis Hébert est l’un d’entre eux. Bien connu comme le pre-mier colon venu en Nouvelle-France, il est apothicaire et fils d’un apothicaire qui exerce à la cour de Catherine de Médicis et dont la boutique, judicieusement nommée Le mortier d’or, est située près du Louvre.

Louis Hébert vient d’une tradition où les apothicaires chevauchent la frontière entre la médecine et le com-merce. Au 13e siècle, en France, nombre d’entre eux sont des « espiciers » qui vendent indifféremment épices, aliments, drogues et médicaments. On finira par réserver le nom d’apothicaire à ceux qui se spécia-lisent dans la préparation et la vente de drogues, une activité peu à peu délaissée par les médecins.

En Amérique, Louis Hébert multiplie les échanges avec les Amérindiens et se passionne pour les plantes indi- gènes. Certaines ont des propriétés laxatives ou abortives. La gomme de sapin est utilisée comme antiseptique et des sirops à base de sucre d’érable servent à soigner une toux ou une extinction de voix. On compte les apothicaires sur les doigts de la main en Nouvelle- France. Habitués à pratiquer en milieu urbain, ils boudent la vie de campagne. De plus, comme les chirurgiens et les communautés religieuses préparent et vendent les médicaments, les apothicaires y trouvent difficilement leur place. Il faudra attendre 40 ans après la mort de Louis Hébert, survenue en 1627, pour voir un autre apothicaire laïc en Nouvelle-France.

une proFession en devenirÀ partir de 1760, la profession de pharmacien se structure ici sous le modèle britannique. En Grande-Bretagne, les apothicaires exerçaient à la frontière de la médecine et de la pharmacie. Ils posaient des diagnostics, prescrivaient des médicaments et parta-geaient le secteur de la santé avec les médecins, les chirurgiens, les chimistes et les droguistes. Ce sont eux qui arrivent au Canada, ancêtres des pharmaciens modernes.

Rapidement, une ordonnance royale oblige les médecins, les chirurgiens, les pharmaciens et les accoucheurs à obtenir une permission pour pratiquer tandis que des pharmaciens européens découvrent bientôt la morphine, l’iode, la strychnine et la quinine.

Au début du 19e siècle, une loi britannique accorde aux apothicaires les mêmes droits de pratique que ceux donnés aux médecins et aux chirurgiens. Chimistes et droguistes sont alors exclus de la médecine, mais ils obtiennent le droit de pratiquer la pharmacie : ils pourront préparer et vendre des médicaments et des remèdes.

Au Bas-Canada, la distinction reste longtemps brumeuse entre apothicaires, chimistes et droguistes, qui demeu-rent peu nombreux – une quarantaine tout au plus jusqu’à

la première épidémie de choléra amenée par une vague d’immigration en 1832. La mésentente règne alors entre méde-cins et apothicaires, et ces derniers sont fort irrités qu’on leur interdise de vendre et de prescrire des médicaments aux personnes atteintes de choléra alors que les besoins sont tellement grands.

Quinze ans plus tard, c’est le Collège des médecins, nouvellement incorporé, qui est appelé à régir l’exercice de la pharmacie. Désireux de s’affranchir de cette tutelle, les phar-maciens s’organisent et créent en 1870 l’Asso-ciation pharmaceutique de la province de Québec – ancêtre de l’actuel Ordre des pharmaciens du Québec –, qui inclut chimistes et droguistes. L’Association compte alors une centaine de membres, résidant surtout à Québec et à Montréal. Cinq ans plus tard, une loi leur accorde un monopole de pratique. La profession est ainsi reconnue, mais cette loi ne s’applique pas aux hôpitaux, ce qui permet aux religieuses de poursuivre leurs acti-vités d’apothicairesses1.

les apothicairesses : des Femmes de pouvoir « Une de nos grandes surprises en écrivant l’histoire de la pharmacie hospitalière au Québec, a été d’y constater l’étroite proximité entre religieuses et patients – ce qu’on demande aujourd’hui aux infirmières – ainsi que la forte autonomie de ces femmes il y a plus de 300 ans », confient Jean-François Bussières,

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Ce geste « pharmaceuti- que » ne connaît toutefois pas une grande diffusion parmi les nouveaux arri-vants. Premier remède expérimenté avec succès par les Européens au Canada, il est fabriqué à partir d’un conifère, très probablement le cèdre blanc.

Les soins amérindiens suscitent l ’intérêt des colonisateurs français, qui espèrent « connaître les secrets de la médecine 1 Terme employé aujourd’hui par certains historiens.

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L’histoire de la pharmacie est une véritable épopée !

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chef du Département de pharmacie de l’hôpital Sainte-Justine, et Nancy Marando, historienne, auteurs d’une histoire de la pharmacie hospitalière paru cet automne.

L’apothicairerie est le pivot central des premiers hôpitaux de la Nouvelle-France, fondés par des congré- gations religieuses. L’apothicairesse jouit d’un grand pouvoir. Elle assure l’approvisionnement en produits importés d’Europe, confectionne des médicaments, accompagne le médecin et assiste le chirurgien. Responsable des soins des malades, de la salle

d’opération, des traitements et des pansements, elle peut aussi vendre des médicaments à des particuliers, à des chirur- giens ou à l’armée.

Judith Moreau de Brésoles est sans doute la plus renommée. Originaire d’une famille en vue de Blois, elle devient religieuse soignante malgré l’opposition de ses parents et se débrouille pour apprendre « d’un habile chimiste le secret de tirer les esprits, les essences et autres choses les plus difficiles de la

pharmacie ». En Nouvelle-France, elle dirige l’Hôtel-Dieu de Montréal pendant 20 ans. Elle cultive des herbes médicinales, dont plusieurs plantes aborigènes, et s’informe des pratiques autochtones. Les malades ont tellement confiance en elle qu’ils sont nombreux à croire qu’ils ne mourront pas si elle les soigne.

La féminisation de la profession pharmaceutique est déjà bien entamée dans les années 1960 et gardera longtemps une bonne longueur d’avance sur le droit, la médecine ainsi que la médecine dentaire et vété-rinaire. Au Québec, les femmes passent de 2 % des effectifs au baccalauréat en pharmacie en 1940 à 71 % cinquante ans plus tard.

proFession : pharmacien hospitalierLa majorité des pharmacies d’hôpitaux resteront jusque dans les années 1950 sous la direction des religieuses, qui ne possèdent aucune formation universitaire. La période d’après-guerre foisonne de nouvelles connais-sances, des médicaments apparaissent et l’industrie pharmaceutique se développe. Les pharmaciens vivent alors une crise d’identité et entreprennent de redéfinir leur rôle.

Les religieuses appuient les groupes qui réclament des pharmaciens licenciés laïcs. Ceux-ci font leur entrée dans les hôpitaux et se regroupent en trois associa-tions qui s’uniront finalement sous le nom de Société professionnelle des pharmaciens d’hôpitaux, appelée depuis 1973 l’Association des pharmaciens en établis- sement de santé (APES).

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notre entreprise est établie depuis de nombreuses années et possède une riche expérience en recherche et développement. en effet, il y a plus de 85 ans que nous venons en aide à la population canadienne en relevant les défis de santé actuels avec l’agilité, l’innovation et l’esprit d’une jeune compagnie de biotechnologies. C’est cette façon de faire qui nous permet de découvrir et de mettre au point de nouveaux traitements vitaux.

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Depuis les réformes du système de santé au début des années 1970, notam- ment avec l’instauration de l’assurance-maladie au Québec, la pratique en institution s’est transfor- mée, précise Jean-François Bussières : « Le pharmacien s’est rapproché des patients et participe, en étroite collaboration avec le méde- cin, au traitement des maladies. Son rôle à cet égard est reconnu depuis les années 1980. Il est bien placé pour prévoir qu’un médicament contre le cancer, par exemple, pourra interférer dans le traitement du diabète d’un malade. De plus, les médicaments sont désor- mais fabriqués en indus- trie et de leur arrivée dans l’hôpital jusqu’à leur ad-ministration au patient, plus d’une cinquantaine d’étapes doivent être franchies. Enfin, l’interdis- ciplinarité croissante exige de plus en plus de connais- sances de la part des pharmaciens. »

Le baccalauréat est déjà obligatoire depuis la fin de la guerre pour exercer la profession, mais l’Université de Montréal prévoit une forte demande pour des pharmaciens d’hôpitaux.

En 1961, elle crée un programme de deuxième cycle spécialisé en pharmacie d’hôpital. L’Université Laval emboîte le pas rapidement. Aujourd’hui, une cinquan-taine d’étudiants par année terminent ce programme : « La formation existe depuis 50 ans et cette spécialité n’est toujours pas reconnue, déplore Jean-François Bussières, qui participe aujourd’hui aux démarches en ce sens auprès des autorités gouvernementales. Les budgets des gouvernements sont limités, mais cette situation a été l’un des éléments qui nous ont amenés à écrire notre histoire de la pharmacie hospitalière. »

commerces et oFFicines Le Québec compte 400 pharmacies en 1917 et 600 en 1945. Les affaires sont dures, encore plus au moment de la crise économique. Poète et pharmacien, Émile Coderre travaille dans une pharmacie boulevard Mont- Royal à Montréal. À force d’entendre les plaintes des clients qui lui déclarent à qui mieux mieux « j’en arrache », il adopte le pseudonyme de Jean Narrache et publie plusieurs livres. Pendant 15 ans, au Collège des pharma- ciens, il devient un porte-parole actif et promeut une meilleure entente entre les pharmaciens et les médecins.

La concurrence s’intensifie entre les pharmaciens propriétaires, d’une part, et les épiciers qui vendent des analgésiques, des antiacides, des laxatifs, etc., d’autre part. S’ajoutent bientôt les 5-10-15, ces magasins américains qui coupent les prix des vitamines. Les pharmaciens estiment qu’ils n’ont plus choix et se mettent à vendre des produits non médicinaux.

En 1964, le débat à ce sujet est chaud au Québec. Claude Ryan signe dans Le Devoir un texte intitulé Le pharmacien : trafiquant de bébelles ou professionnel ? : « Les pharmaciens [...] réclament la distribution exclusive de tous les médicaments brevetés. » M. Ryan qualifie la situation d’« anarchique », car, précise-t-il, les trois quarts des médicaments vendus au Québec le sont en dehors des pharmacies, par des commerçants ordinaires, des grossistes, des médecins ou des hôpitaux. Les pharmaciens, de leur côté, réalisent cette part de leur chiffre d’affaires avec des bonbons, du tabac, des jouets, des appareils photographiques, des couches, etc.

En 1970, deux groupes s’unissent pour former l’Asso-ciation québécoise des pharmaciens propriétaires, qui soutient ses membres dans leurs activités commerciales. À la même période, l’Association professionnelle des pharmaciens salariés du Québec est créée pour repré-senter les pharmaciens salariés de pratique privée.

les Grosses bannièresÀ cette époque, des groupes émergent dans le paysage pharmaceuti-que québécois. Jean Coutu, pharmacien diplômé de l’Université de Montréal, ouvre en 1969 sa première pharmacie, à l’origine d’une chaîne style grandes sur- faces. L’entreprise suscite l’admiration des Québé-cois. Aujourd’hui, on y trouve de tout et « même un ami », indique sa publi- cité. Au début des années 2000, la Fondation Marcelle et Jean Coutu octroie un don majeur à l’Université de Montréal afin de con-tribuer au financement de deux pavillons univer- sitaires. L’un d’entre eux abrite aujourd’hui la Faculté de pharmacie.

Malgré le scepticisme que soulève le projet en 1977, le réseau Uniprix réunit de son côté sous une même bannière de nombreuses pharmacies indépendantes, leur per-mettant ainsi d’affronter les gros joueurs. Un pro- priétaire membre, Jacques Millette, déclarait à l’occa- sion du 20e anniversaire du réseau que ce dernier avait engendré une nouvelle génération d’entrepreneurs : « Nous avons démontré que l’efficacité d’un phar- macien propriétaire dépasse largement celle d’un gérant que l’on parachute dans un point de vente. »

Toutes les pharmacies sont la propriété de pharma- ciens qui se regroupent entre eux. Certains se dotent de bannières com- munes – Uniprix, Familiprix ou Proxim.

Photo : iStockphoto par HultonArchive

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Créé en 1977, le Groupe Uniprix est le plus important regroupement de pharmaciennes et de pharmaciens indépendants au Québec.

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L’Association des pharmaciens en industrie remonte à 1968. Avec l’essor de la biopharmaceutique dans le Québec des années 1990, leur nombre a augmenté. La découverte de médicaments comme le 3TC contre le sida par l’entreprise québécoise Biochem Pharma et celle du Singulair contre l’asthme dans les laboratoires de Merck installés au Québec, suscitèrent l’enthousiasme.

Mais les temps ont changé, le processus de découverte des médicaments s’est complexifié, des laboratoires ont été vendus ou ont réorganisé leurs activités. Compressions budgétaires et mises à pied ont suivi. Sans emploi, des pharmaciens ont voulu retourner à la pratique en officine. Devant l’ampleur des retours, l’Ordre des pharmaciens a commencé à appliquer à la lettre un règlement qui les obligeait à mettre à niveau leurs connaissances.

Michel Noiseux, qui a longtemps travaillé en industrie, notamment pour les Laboratoires Nordic – « un grand succès pharmaceutique québécois » –, dirige aujourd’hui sa propre boîte de consultants : « Cela a donné lieu à beaucoup de frustrations, rappelle-t-il. Nous avons eu le sentiment d’être mal informés, ce qui a créé un climat d’antagonisme qui a été résolu notamment grâce à l’ouverture des gens de l’Ordre des pharma-ciens pour trouver des solutions. »

C’est dans ce contexte que M. Noiseux a participé à la création de PharmAgria en 2006, pour défendre les intérêts des pharmaciens en pratique non traditionnelle : « Nous sommes très rapidement devenus un intervenant crédible auprès de l’Ordre des pharmaciens », se réjouit-il.

Les salaires en industrie ne sont plus compétitifs pour des finissants qui sont de plus en plus nombreux à choisir l’officine plutôt que d’attendre plusieurs an-nées avant d’atteindre un salaire équivalent en indus-trie. Dans ce contexte, les pharmaciens en industrie se raréfient.

D’autres s’affilient à des chaînes existantes – PJC, Pharmaprix ou Brunet, dont la première pharma- cie a eu pignon sur rue à Québec dès 1855. D’autres encore demeurent indé- pendantes. En 2010, le Québec comptait 1660 pharmacies privées.

hors des oFFicines et des hôpitauxHors des officines et des hôpitaux, les pharmaciens enseignent, participent à des prises de décisions politiques, travaillent en industrie comme cher-cheurs ou gestionnaires. Yves Rosconi est président de Thératechnologie, qui a connu un grand succès en 2010 avec son médi-cament révolutionnaire, l’Egrifta, visant à réduire l’excès de graisse abdo-minale chez les patients infectés par le VIH et atteints de lipodystro-phie. Ce pharmacien a longtemps travaillé en officine : « Je cherchais la variété, que j’ai finalement trouvée en industrie. On y reste à la fine pointe des avancées quant à la réglementation et aux connaissances scientifi-ques. Intervenir au tout début de la chaîne des médicaments me passionne et j’apprécie particulière- ment l’aspect international de ce travail. »

EffEctifs dEs pharmaciEns par miliEu dE pratiquE

Propriétaires : 1810

Salariés (établissements de santé) : 1351

Pharmaciens suppléants : 206

Autres : 734

Salariés (pharmacies de pratique privée) : 3566

Source : Ordre des pharmaciens du Québec

Évolution du nombrE dE pharmaciEns, 2006-2007

2006 : 6 911 (+ 2,9 %)

2007 : 7 089 (+ 2,6 %)

2008 : 7 262 (+ 2,4 %)

2009 : 7 446 (+ 2,5 %)

2010 : 7 667 (+ 2,9 %)

Source : Ordre des pharmaciens du Québec

pharmaciens de l’avenir À l’occasion des 140 ans de l’Ordre des pharma- ciens du Québec en 2010, Pierre Ducharme, qui y a travaillé pendant 20 ans, soulignait que les 7 700 pharmaciens d’aujourd’hui, dont 65 % sont alors des femmes, représentent les « dignes héritiers des apo- thicaires d’hier. Le phar-macien d’aujourd’hui est orienté-patient, mais il est aussi orienté-solutions. Il est prêt à collaborer avec les autres profes-sionnels de la santé à l’efficacité du système. »

Pierre Moreau, doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université de Mont-réal, déplore un fait : « En Ontario, toutes les cliniques de médecine familiale comptent un pharmacien dans leur équipe, alors qu’au Québec, ce n’est qu’une faible minorité. Le ministre de la Santé y travaille, mais malheureusement les avancées sont timides. »

Des spécialistes des com- munications de l’Université du Québec à Montréal laissent entrevoir d’autres aspects de futures inter- ventions des pharmaciens : la vente de médicaments sur Internet, la publicité autour des médicaments dans les médias, les débats éthiques sur des questions comme l’hormonothérapie sont autant de domaines qui les interpellent.

Une réalisation de

www.jacquesboisvert.com

RECHERCHE ET RÉDACTION : Danielle Ouellet, Ph. D.

Historienne des sciences

ILLUSTRATIONS : IstockPhoto par Michael Monu

Photos : iStockphoto par Diego Cervo