Histoire de La Méd Da

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H istoire de la m édecine Pr.D yrada C H EA U SS-Fac.M ed-PP. N ovem bre 2013

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Medicine, French

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  • Histoire de la mdecine

    Pr. Dyrada CHEA

    USS-Fac.Med- PP. Novembre 2013

  • Sommaire: Les mdecines de lAntiquitSpiritualit et mdecine de Moyen AgeLa mdecine de la RenaissanceLa rvolution biologique du XVIIe sicleLa mdecine du XVIIIe sicleLa mdecine du XIXe sicleLa mdecine du XXe sicle

  • Hippocrate fixa les rgles de l'thique et de la dontologie mdicales,avec notamment la prestation du "Serment".

  • Etroitement li la culture et au dveloppement des socits, l'art de gurir s'est confondu, pendant des millnaires, avec le merveilleux, les croyances dans le surnaturel, la magie, les religions et Les pratiques rituelles. L'histoire de cette discipline est aussi celle des pidmies, des instruments, du diagnostic, de la sant publique, de la rflexion scientifique et des thrapeutiques.

  • La mdecine moderne remonte au milieu du XIX e sicle, priode pendant laquelle les sciences fondamentales ont considrablement fait progresser la connaissance mdicale grce, notamment, au perfectionnement des moyens d'investigation du corps humain.

  • Les mdecines de l'Antiquit

    On distingue trois poques, dont certaines se chevauchent: celle des mdecines dites primitives, celle de l're hippocratique et celle de l're galnique.

  • La mdecine chinoise- ACCUPUNCTURE- GENSING

  • La mdecine indienne La mdecine traditionnelle, fonde sur l'analogie entre le macrocosme (l'Univers) et le microcosme (l'homme).

  • La mdecine msopotamienne De nombreuses tablettes d'argile retrouves Ninive, Babylone ou Assour permettent de mieux comprendre la pratique mdicale des mdecins akkadiens; mdecine naturellecomprenant l'art des pansements, la rduction de fractures, des prescriptions pharmacologiques et la confection de remdes partir de plantes et d'ingrdients divers.

  • La mdecine gyptienne Elle s'tend sur prs de 3000ans. L'tude des papyrus mdicaux et lexamen scientifique des momies ,la nature des maladies qui pouvaient affecter les Egyptiens(bilharziose,pathologies cardio-vasculaires, maladies rhumatologiques et endocriniennes). les maladies par spcialits:- gyncologie- traumatologie, comporte des notions d'anatomie et de chirurgie; - proctologie. - ophtalmologie: cataractes

  • L're hippocratique

    partir du V e sicleav.J.-C., les Grecs laborentdiffrents systmes philosophiques pour expliquer la survenue des maladies. Jusqu'au XIX e sicle, les systmes hellniques influenceront la pense et la Pratique mdicale en Occident.

  • L're galnique Claude Galien est, aprs Hippocrate, le deuxime grand mdecin de l'Antiquit. - lanatomie, la pathologie et la physiologie. D'origine grecque, Rome et s'attache fonder un nouveau systme Associant la thorie des humeurs d'Hippocrate, les donnes objectives de lanatomie et celles de la physiologie.

  • Chirurgien des gladiateurs,

  • Pour Galien, le sang est anim d'un va-et-vient dans les veines ets'unit au pneuma dans le cur. Le systme galnique se veut rationnel et tente de dfinir pour chaque maladie la cause, l'organe ls et la nature de l'affection (l'humeur responsable). Galien est aussi un grand thrapeute, qui a laiss la pharmacope dite galnique.

  • Spiritualit et mdecine du Moyen Age Aprs l'effondrement de lEmpire romain doccident, lenseignement de la mdecine n'est plus dispens, les crits des auteurs antiques sont perdus ou disperss, et la pratique devient le domaine rserv des moines.

  • Aux Ve et VIe sicles, Constantinople a remplac Alexandrie, et quelques rares mdecins mergent par leurs crits: - Oribase - Alexandre de Tralles - Paul d'Egine Ces trois auteurs sont tudis jusqu'au XVIII e sicle par les tudiants de la facult de mdecine de Paris.

  • Plusieurs vnements expliquent le renouveau progressif de la mdecine la fin du Moyen Age: la fondation des universits mdivales; la traduction de l'arabe au latin, par les mdecins juifs et les chrtiens de Syrie, des traits perdus des auteurs de l'Antiquit

  • Les coles arabes Ds le IX e sicle, Les auteurs arabes apportent de nombreuses observations complmentaires en chirurgie, ophtalmologie, pharmacope et physiologie. Bagdad, le chirurgien Rhazs, clinicien exceptionnel, est le premier dcrire certaines maladies ruptives, comme la variole et la rougeole. Avicenne, surnomm le Prince des mdecins,

  • Cordoue, Abulcasis rdige l'un des plus remarquables traits dechirurgie du Moyen Age, et le mdecin juif Mose Maimonide, exilau Caire, est clbre pour son Trait de l'asthme. Sville, Avenzoar s'intresse la thrapeutique et aux affections crbrales, tandis que son lve Averros signale que la variole ne rcidive jamais.

  • Les universits mdivales La fondation d'universits dans tout l'Occident chrtien allait stimuler les changes avec le monde musulman et crer les conditions d'un renouveau gnral du savoir. Au X e sicle, la ville de Salerne a dj son cole de mdecine. La notorit de cette premire universit mdicale attire de nombreux praticiens juifs.

  • L'enseignement reste fidle la tradition grco-latine, et desmdecins voyageurs comme Constantin l'Africain traduisent de l'arabe au latin des textes de Galien, d'Hippocrate et des auteurs arabes, sage-femme, Trotula (XIe sicle), une uvre d'obsttrique, Des maladies des femmes avant, pendant et aprs les couches.A partir du XIe sicle, universits Bologne (seconde moiti du XIIe sicle), Montpellier (l'enseignement y dbute en1137, mais les statuts sont tablis en1220) et dans toute l'Europe: Padoue, Paris, Salamanque, Oxford, Cambridge ou Valladolid.

  • Pendant tout le Moyen Age, le savoir mdical ne progresse pas, car Hippocrate, Galien, Aristote et Avicenne demeurent les rfrences absolues d'une mdecine qui vit dans la hantise de l'hrsie et des perscutions religieuses.

  • La mdecine de la Renaissance Deux grands vnements allaient marquer la renaissance:Linvention de limprimerie et la dcouverte de Nouveau Monde (1492). L'esprit renaissant, en1455,Gutenberg donne au livre - et au savoir - un caractre universel. Il en est de mme pour les grandes uvres anatomophysiologiques des auteurs de la Renaissance.

  • La dcouverte de l'Amrique extension de la syphilis, Jrme Fracastor annonce,vers1546, la thorie des micro-organismes et de la contagion.

  • Anatomie et chirurgie au XVIe sicle La premire dissection publique est autorise Paris vers1478, et l'amphithtre anatomique de la facult de mdecine de Padoue (cre en1228) est inaugur en1490.

  • Anatomie et chirurgie au XVIe sicle La chirurgie bnficie des progrs de l'anatomie et, indirectement, du dveloppement des armes feu, qui occasionnent des plaies trs dlabrantes. Ambroise Par, chirurgien de quatre rois de France, abandonne la cautrisation des plaies au fer rouge et prconise la ligature artrielle. En Allemagne, Fabrice de Hilden transforme la technique des amputations et le traitement des brlures. La cure de hernie, l'extraction des calculs de la vessie et l'abaissement de la cataracte sont amliors par Pierre Franco.

  • La rvolution biologique du XVIIesicle Alors que les anatomistes achvent de dcrire le corps humain, la biologie, le microscope, et de deux grandes dcouvertes: la circulation sanguine et les processus de la fcondation. thermomtre, de la balance et du pulsomtre, instruments qui ne seront pas utiliss, en pratique mdicale courante, avant la fin du XIX e sicle! Beaucoup de mdecins, en accord avec la thorie mcanique de Descartes, comparent le corps humain une machine, qui croient l'omniprsence des ractions chimiques et des ferments dans le corps humain.

  • Le monde de l'infiniment petit Les premiers microscopes sont fabriqus la fin du XVI e sicle par les Jansen, famille d'opticiens hollandais. de1693 1718; il dcrit notamment les globules rouges, les protozoaires (dits alors infusoires), les striations des fibres musculaires et les bactries.

  • Le monde de l'infiniment petitFrancesco Redi- gnration spontane, c'est--dire la prsence de petits hommes dj forms dans le sperme.

    Reinier De Graaf, follicule ovarien en1672. Cinq ans plus tard, Louis de Hamm -spermatozodes. William Harvey propose la thorie de la formation de l'ufet quelques annes plus tard le rle du placenta est prcis.

  • Controverses autour de la circulation sanguine Harvey, mdecin de JacquesI er et de CharlesI er d'Angleterre, dcouvre avant1616 le principe de la circulation .les contractions cardiaques et l'hmodynamique artrio-veineuse.

  • Controverses autour de la circulation sanguine

    Favorable la thse circulatoire, Louis XIV fait ouvrir en1672 un cours d'anatomie au Jardin du Roy et charge Pierre Dionis d'y enseigner la circulation,

    Jean Pecquet dmontre que la lymphe est aussi anime d'un mouvement circulatoire.

  • Le dbut des grandes classifications mdicales la fin du XVII e sicle, les premires nosologies font leur apparition, et le phnomne s'amplifiera au sicle suivant. Thomas Sydenham, surnomm l'Hippocrate anglais

  • Le dbut des grandes classifications mdicales

    Pourtant, certains produits nouveaux sont trs en vogue, comme l'ipca (vomitif), le th et le caf (deux nouveaux psychotoniques) et surtout le quinquina (fbrifuge rapport du Prou); de mme parat Paris, en1638, un registre des mdicaments, le Codex medicamentarius seu pharmacopea Parisiensis

  • La mdecine du XVIIIesicle La mdecine du sicle des lumires, tout en s'acheminant vers la modernit,

    C'est pourtant la fin de ce XVIII e sicle, caractris par un foisonnement intellectuel, que se produit l'un des vnements les plus importants de l'histoire de la mdecine: la mise au point de la vaccination.

  • La tentation des systmes et des nosologies dfaut de pouvoir dsigner les causes exactes des maladies, les mdecins cherchent dterminer lois physiques et chimiques gouvernant les mcanismes biologiques humains.

  • Le vitalisme et l'animisme Deux nouvelles thories font leur apparition: le vitalisme et l'animisme.

  • Le got de l'exprimentation L'anatomie pathologique et la physiologie connaissent cabinets d'expriences et, plus tard, des laboratoires. autopsies, Du sige et des causes des maladies tudies l'aide de l'anatomie), en1761. Pour chaque autopsie, Morgagni tente d'tablir une corrlation entre la symptomatologie clinique et l'anatomopathologie.

  • Le got de l'exprimentation

    La physiologie est domine par les travaux d'Albrecht von Haller sur la contraction musculaire et la sensibilit nerveuse, et Lavoisier explique le mcanisme de la respiration. Ces dcouvertes physiologiques ne modifieront en rien la pratique mdicale, qui s'effectue toujours sans aucun examen clinique du patient.

    Contrairement aux mdecins, les chirurgiens savent palper et pratiquent les diffrents touchers (rectal, vaginal ou buccal), et ce malgr l'absence de toute anesthsie.

  • L'hygine publique Les pidmiesdes enqutes et des tudes statistiques sont effectues. La prvention devient une priorit, comme le prouvent la publication en1762 de l'ouvrage de S.A.

    destin au grand public, mais aussi l'accumulation de rapports sur l'organisation des hpitaux, l'amnagement des gouts, la rglementation des usines chimiques ou des abattoirs, le dplacement des cimetires hors des villes.

  • La vaccination La dcouverte la plus importante est probablement celle de la vaccination antivariolique par Edward Jenner:

  • La mdecine au XIXesicle

    Pourtant, en moins d'un sicle, l'examen clinique, l'anesthsie, l'antisepsie, la bactriologie et, enfin, la radiologie bouleversent le pronostic mdical et permettent d'allonger l'esprance de vie.

  • La mthode anatomoclinique Avec la Rvolution franaise et lEmpire de Napolon, concours hospitaliers (comme l'internat, en1802) organiss.

  • L'auscultation naissante En1807, Laenneccylindre en bois, qui deviendra le stthoscope

    Joseph Rcamier bouleverse la pratique gyncologique grce son spculum vaginal (1812).

    Enfin, Pierre Charles Louis invente la mthode numrique, qui consiste suivre l'volution des maladies - il s'intresse notamment la tuberculose et la fivre typhode

    De cette mthode allaient dcouler des tudes statistiques sur les maladies permettant de dterminer avec prcision le pronostic, l'volution clinique et l'efficacit thrapeutique.

  • L'auscultation naissante

  • De Magendie Claude Bernard

    Selon Franois Magendie, la mthode anatomoclinique est insuffisante pour rendre compte de l'volution du processus pathologique. En d'autres termes, l'autopsie ne peut, elle seule, remplacer les tudes physiologiques in vivo.

  • De Magendie Claude Bernard Claude Bernard, lve de Magendie, lui succde au Collge de France. En publiant son Introduction l'tude de la mdecine exprimentale, en1865, il fixe les rgles de la recherche en biologie et les techniques opratoires de l'exprimentation animale.

  • La dfinition de nouveaux domaines mdicaux Gregor Mendel nonce les lois de la gntique;

  • La dfinition de nouveaux domaines mdicaux Certains mdecins ont acquis leur notorit dans une discipline particulire, et leur service hospitalier s'est spcialis. La cardiologie, la neurologie, la dermato-vnrologie, la pdiatrie, la psychiatrie sont les premires spcialits mdicales merger du tronc commun.

  • L'anesthsie et l'antisepsie En1830, un chirurgien oprait en tenue de ville, sans gants; il pouvait passer d'une sance de dissection une intervention sans mme se laver les mains, portait rarement une blouse, mais l'anesthsie n'est mise au point qu'en1846, aux Etats-Unis; un an plus tard, la technique gagne l'Europe, ce qui donne lieu des dbats tumultueux.

    L'anesthsie intraveineuse ne sera possible qu'aprs la mise au point, par Gabriel Pravaz, de la seringue piston.

  • L'anesthsie et l'antisepsie

    Les rgles de l'antisepsie sont dictes par Joseph Lister, propret mticuleuse des mains et des blouses. Louis Pasteur sur le rle pathogne des microbes Les obsttriciens seront les premiers appliquer ces nouvelles directives antiseptiques et constateront une trs nette diminution de la mortalit aprs les accouchements. Paralllement, l'industrie mdicochirurgicale se dveloppe et de nouveaux instruments sont fabriqus, comme la pince hmostatique de Jules Pan ou celle de Theodor Kocher. Les chirurgiens deviennent plus audacieux.

  • La bactriologie En1877, Louis Pasteur commence ses travaux sur le rle des microbes

  • La bactriologie Ses travaux bouleversent, une fois de plus, le diagnostic et le pronostic des maladies contagieuses, Ils continuent l'uvre du matre: Alexandre Yersin isole le bacille pesteux en1894 et met en vidence, avec Emile Roux, la toxine diphtrique (1888). En Allemagne, Robert Koch dcouvre le bacille de la tuberculose en1882 et le vibrion cholrique en1883.

  • Les dbuts de la technique mdicale Grce au dveloppement des techniques d'investigation sur le corps humain, les mdecins allaient enfin trouver ce qu'ils cherchaient depuis toujours: la preuve objective permettant de porter un diagnostic avec davantage de sret.

  • Les rayonsX et les radiographies Le 8novembre1895, le physicien allemand Wilhelm Rntgen dcouvre les rayonsX.

    Les premiers radiologues ne se protgeaient pas et ignoraient les risques de radiodermite, et les patients devaient garder la pose pendant plus de vingt minutes, car les premires ampoules radiographiques taient de faible puissance.

    En1896, Henri Becquerel dcouvre la radioactivit, dont l'application mdicale sera plus tardive.

    Deux ans plus tard, Pierre et Marie Curie isolent le radium.

  • Les premires mthodes d'investigation L'endoscopie, permettant l'exploration interne des organes et des conduits creux, se dveloppe grce Max Nitze, qui amliore la technique - dj ancienne (1807) - par l'introduction d'un circuit de refroidissement eau dans les instruments. La source lumineuse (une bougie ou une lampe incandescence) dgageait une quantit de chaleur importante, qui limitait la dure de l'examen. L'lectricit et l'emploi de tubes en caoutchouc flexibles achveront de populariser l'endoscopie. La ponction lombaire, qui permet d'examiner la composition chimique, cellulaire et bactriologique du liquide cphalo-rachidien, est standardise par Heinrich Quincke en1890. Ensuite, Scipione Riva-Rocci propose son sphygmomanomtre, anctre du tensiomtre, grce auquel la tension artrielle est prise correctement et facilement. cette poque, en effet, les mdecins commencent mesurer les constantes biologiques du corps, faire usage de la balance, du thermomtre mdical et de nombreux autres instruments permettant de poser un diagnostic plus sr. Les premiers laboratoires d'analyses mdicales commencent intgrer l'hpital sous l'impulsion de Widal; ils peuvent quantifier l'ure (1828), la glycmie, la glycosurie (1848), l'albuminurie (1874).

  • Les grandes dcouvertes thrapeutiques La thrapeutique progresse grce au dveloppement considrable des connaissances fondamentales en chimie analytique, l'amlioration des procds d'extraction chimique et la fondation des premiers grands laboratoires pharmaceutiques industriels. La capsule est un procd brevet en1834; les comprims apparaissent en1843, et les premires injections sous-cutanes en1845. La respiration artificielle est propose en1858 par Silvester, et, vers1860, Auguste Nlaton invente la sonde urinaire flexible en caoutchouc. Mais c'est surtout l'extraction des principes actifs de plantes employes depuis des millnaires qui permet un nouvel ajustement de la thrapeutique et la naissance de la chimie de synthse: la morphine est isole en1817, la quinine (un antipyrtique) et la cafine en1820, le chloroforme en1831, l'acide actylsalicylique (aspirine) en1856, la digitaline (pour le traitement de l'insuffisance cardiaque) en1871, le bleu de mthylne en1876 et la trinitrine (pour le traitement de l'angine de poitrine) en1879.Le chemin parcouru par la mdecine au cours du XIX e sicle est immense, surtout en physiologie et en clinique. En un sicle, les nosographies confuses et les systmes auront disparu au profit d'une mdecine objective, laquelle manque encore la russite thrapeutique, car de grands flaux - tuberculose, fivre typhode, grippe, cholra, peste - ravagent encore le monde. Domine par les nations europennes, la recherche mdicale va devoir tenir compte d'un nouveau participant: les Etats-Unis.

  • La mdecine du XXesicle Au cours des sicles, le savoir mdical s'est progressivement dplac du macrocosme vers l'exploration du microcosme. Des thories philosophiques de l'Antiquit aux descriptions anatomiques de la Renaissance, en passant par l'tude des organes et de leur fonction, puis la physiopathologie tissulaire et cellulaire, la mdecine est dsormais en mesure de dceler des variations biologiques l'chelle molculaire. Le XX e sicle a encore recul les limites de l'investigation humaine grce la multiplication des examens complmentaires, qui autorisent une approche de plus en plus slective des processus pathologiques pouvant ne concerner qu'un seul lment de la cellule (organites, noyau, membranes). La thrapeutique est la seconde bnficiaire de cette remarquable avance scientifique, car les traitements (mdicaux et chirurgicaux) peuvent eux aussi tre imagins l'chelle de la molcule, du gne ou de la cellule, mme si la limite entre physiologie et pathologie est de plus en plus difficile discerner. L'acte mdical apporte aujourd'hui, le plus souvent,une rponse efficace la souffrance et la demande du patient en s'appuyant sur linvestigation scientifique, quelquefois au dtriment de la relation humaine entre mdecin et malade. Les dcouvertes et les innovations du XX e sicle sont si nombreuses qu'il est difficile de les recenser de faon exhaustive - comme il est souvent impossible pour l'historien de dsigner avec certitude l'quipe de chercheurs effectivement responsable de telle ou telle dcouverte.

  • L're des examens paracliniques Conus et imagins dans les laboratoires, les examens complmentaires se dveloppent Aprs la Premire Guerre mondiale; ils permettent au mdecin d'affiner son diagnostic et de suivre l'volution des maladies. L'apport de l'imagerie mdicale La radiologie ne cesse d'amliorer sa technique: remplacement des plaques de verre par des films, emploi de produits de contraste afin de cerner un organe ou une cavit, utilisation de sondes d'exploration. Depuis la mise au point de la tomodensitomtrie (scanner) et de la rsonance magntique nuclaire, dans les annes 1970, l'imagerie mdicale fournit au praticien une topographie tridimensionnelle et montre la nature exacte de lsions pathologiques de moins de 1cm de diamtre (plus facilement accessibles au chirurgien). La mdecine nuclaire a perdu son seul pouvoir curatif pour devenir aussi une technique exploratoire. Depuis les annes 1950, grce la scintigraphie (ou gammagraphie), l'utilisation de cellules marques par un isotope, il est possible d'tudier le mtabolisme des organes. L'endoscopie a profit des mmes progrs avec la miniaturisation de l'appareillage et ladjonction de pinces permettant les biopsies. Aujourd'hui, les endoscopes sont capables dexplorer les articulations interphalangiennes! La plupart des organes peuvent galement subir des biopsies. De plus, il est maintenant possible de dceler in utero les grandes maladies gntiques du ftus. Deux grandes innovations marquent le XX esicle: lultrasonographie, applique la mdecine dans les annes 1960 (dtection de calculs, de collections liquidiennes, d'anomalies des parois vasculaires), et les enregistrements lectriques, comme l'lectrocardiogramme (1903) ou l'lectroencphalogramme (1921).

  • Les acquis en biochimie La biochimie a bnfici des immenses progrs des techniques d'examen (ultracentrifugation,1926; lectrophorse,1937; immunolectrophorse,1948); dsormais, grce l'lectronique, des autoanalyseurs ont t mis au point. Les ractifs biologiques purifis et des trousses de ractifs permettent de porter des diagnostics ambulatoires pour raliser des dpistages de masse. Les intradermo-ractions sont proposes ds1907 pour diagnostiquer la tuberculose; le test de grossesse est mis au point en1928. Mais c'est surtout le sang qui fait l'objet de toutes les investigations depuis la dcouverte des groupes sanguins par Karl Landsteiner, en1900. L'tude de lhmostase et de l'immunologie (coagulation) dbute avec R. Coombs en1945. L'identification et la synthse de la plupart des vitamines et des hormones sont ralises entre1920 et1940. Enfin, la gntique a connu un dveloppement considrable dans les annes 1950, sous le contrle rigoureux des principes de l'thique mdicale. En1953, les structures molculaires des acides nucliques sont dtermines par Watson et Crick, qui proposent leur modle de la double hlice de l'ADN. Ds lors, le gnome humain et celui des organismes vivants pathognes (bactries, virus) peuvent tre identifis.

  • L'efficacit thrapeutique Aprs la Seconde Guerre mondiale, l'industrie du mdicament s'est dote de moyens considrables permettant d'entreprendre des recherches longues et coteuses sur des substances naturelles ou de synthse. La fabrication industrielle de la pnicilline ds1943, pour rpondre aux besoins des hpitaux pendant la guerre, amorce une re thrapeutique nouvelle. D'autres antibiotiques sont dcouverts - la streptomycine (1943) ou l'isoniazide (1951), actifs contre le bacille de Koch (tuberculose) -, si bien que la plupart des infections bactriennes deviennent accessibles au traitement; un terme (provisoire) est mis des millnaires d'pidmies face auxquelles l'homme restait impuissant. Mais chaque succs a son revers: les bactries peuvent, en modifiant leur matriel gntique (mutations), devenir rsistantes un traitement antibiotique - d'o la ncessit pour les chercheurs de mettre constamment la disposition des patients de nouveaux antibiotiques. De mme, des infections nouvelles apparaissent, et le traitement curatif des viroses demeure toujours incertain, malgr l'apparition des premiers antiviraux spcifiques au dbut des annes 1980.

  • L'efficacit thrapeutique Le traitement de l'hypertension artrielle et de la plupart des maladies cardio-vasculaires a profit des dcouvertes mdicamenteuses, et notamment du traitement anticoagulant ( l'hparine,1937) et des diurtiques (au cours des annes 1950). En fait, toutes les spcialits mdicales ont vu apparatre des produits qui ont transform des maladies dites jusqu'alors incurables en maladies rmissibles. La psychiatrie est marque par l'apparition des neuroleptiques dans les annes 1950; l'endocrinologie, par celle de l'insuline (1924) et de la cortisone (1948); la cancrologie, par l'hormonothrapie, dans les cancers de la prostate (1940), et les antimitotiques, qui empchent la multiplication des cellules (dans les annes 1970). Enfin, parmi les innovations thrapeutiques rcentes peuvent tre cits le rein artificiel (Kolff et Merill,1944), la strotaxie en neurochirurgie intracrnienne (Spiegel,1947), l'exsanguino-transfusion (Tzanck et Bessis,1948), la prothse de hanche en acrylique (Judet,1950), le respirateur artificiel (Engstrom,1952), la vaccination antipoliomylitique (Salk puis Sabin,1954), la circulation extracorporelle (Lillehei,1953).

  • La mdecine du IIIemillnaire L'esprance de vie de l'homme mdival tait de 25ans, elle avoisine aujourd'hui les 80ans dans les pays occidentaux. Ce constat est cependant terni par les disparits criantes entre les nations, ce qu'essaie de combattre l'Organisation mondiale de la sant (OMS), fonde en1948. Si la variole a t radique de la plante, de nouvelles infections sont apparues, comme le sida, qui implique la concentration de gros efforts de recherche sur la structure intime des virus, les processus immunitaires et les molcules antivirales. En effet, des maladies nouvelles ne cessent d'apparatre, en raison des modifications que l'homme apporte son environnement et son mode de vie; sans compter, bien entendu, l'volution propre des organismes pathognes. Si l'esprance de vie s'allonge encore dans les annes venir, ce sera grce aux technologies nouvelles, comme le laser, l'assistance par ordinateur, l'imagerie mdicale et les biomatriaux, qui permettent de remplacer un tissu ls, voire un organe malade.

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