Histoire de La Magie 465 -503_P10

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 XI LA MAGIE SCIENTIFIQUE AU XVIII" SIECLE DU MAGNÉTISME A L'TTYPNOTISME Le xvlIr" siècle ne connaît plus de procès de sorcellerie et sacrilège, ainsi que le décida Louis XIV. La démonolâtrie a fait son temps, semble-t-il. Les grandes découvertes scientifiques effacent peu à peu de I'occultisme le doigt de Dieu et la fourche de Lucifer. On observe les phénomènes. Tout devient mesurable avec Descartes. avec Newton. avec Leibnitz. La méthode analyse la force et l'énergie. Le siècle de Descartes a été le tournant de la science. La mathé- matique fait table rase des croyances spirituelles. Et pourtant. tout porte à croire que Descartes fut Rose-Croix. On pense que Johann Faulhaber fut son initiateur, au temps oir Joachim Morsius philosophait avec Jacob Boehme. Les voyages de Descartes en Hollande et en Allemagne et certaines déclarations, la position très avancée et contre I'Église, de son esprit, enfin la manière donl on 465

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XI

LA MAGIE SCIENTIFIQUE

AU XVIII" SIECLE

DU MAGNÉTISME A L'TTYPNOTISME

Le xvlIr" siècle ne connaît plus de procèsde sorcellerie et sacrilège, ainsi que ledécida Louis XIV.

La démonolâtrie a fait son temps,semble-t-il.

Les grandes découvertes scientifiqueseffacent peu à peu de I'occultisme le

doigt de Dieu et la fourche de Lucifer.On observe les phénomènes. Tout devientmesurable avec Descartes. avec Newton.avec Leibnitz. La méthode analyse la

force et l'énergie. Le siècle de Descartesa été le tournant de la science. La mathé-matique fait table rase des croyancesspirituelles.

Et pourtant. tout porte à croire queDescartes fut Rose-Croix. On pense queJohann Faulhaber fut son initiateur, autemps oir Joachim Morsius philosophaitavec Jacob Boehme.

Les voyages de Descartes en Hollandeet en Allemagne et certaines déclarations,la position très avancée et contre I'Église,de son esprit, enfin la manière donl on

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reçut ce libre-penseur à la Cour de Suède,laissent croire à son appartenance auRosicrucianisme. comme I'attestent plu-sieurs historiens. A La Haye florissaitla Loge Frederick's Vredendal. Chaqueloge constituait une académie, où I'onpratiquait la sagesse grecque et romaine.selon les usages de la Renaissance. sousle. signe du pélican qui s'ouvre la poi-trlne.

La reine Christine accorda à René

Descartes une pr rc exceptionnelle. A samort en 1650. err; lui bâtit un mausoléesymboiique.

Spinoza affirmait qu'il ne failait plusfaire état des croyances spirituelies ettraditionnelles. que la reiigion enseignesimplement I'obéissance aux prêtres quiétouffent Ie jugement sous les préjugés,aussi bien que la monarchie est I'art detromper les peupies - et Montesquieutient le même langage (le baron de Mon-tesquieu était franc-maçon, il appar-tenait à la Loge d'Aubigny) - Le Dic-tionnqire de Bayle est un réquisitoire

en 1697 contre la sottise, I'erreur et lafourberie.

Le plus étonnant sera donc de constaterque ces esprits scientifiques. réformateurset réaiistes, appartiennent pour la plupartà des sociétés secrètes oir se pratiquel'occuitisme, où se cultive la croyancedans le merveilleux de la Jérusalemcéleste ou dans le triangie transcendantalet dans la Nova Atlantis de Bacon. C'estque ces sociétés initiatiques proclamentle principe antique de la régénérationéleusienne. La magie va prendre un nouvel

essor grâce auquel le magnétisme scienti-ûque et l'illuminisme se donneront la main.

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MESMER A PARIS

Frédérick Antoine Mesmer. médecinallemand installé à Paris au xvlrr" siècle.obtenait des guérisons surprenantes parla magie. Il était né en 1734 à lznang, prèsde Constance.

Son ouvrage De l'Influence des Astressur lè Corps Humain. paru en Allemagneen 1766. indiquait que le mage se ratta-chait à la tradition des ésotéristes astro-

lo-ques, et notamment qu'il revendiquaitla thèse de Paraceise sur le fluide universei.I'aimantation et les vertus énergétiquesdes plantes et des minéraux que VanHelmont avait exposées. L'imposition desmains, le fluide communicatif, lui ser-vaient d'argument de base. Il publia ses

Cures Magnétiques avec un vif retentis-sement.

La renommée des cures retentissantesqu'il avait accomplies en Allemagne, enSuisse, en Autriche, avait accompagnésa venue à Paris, oir de hautes personna-lités. qu'il atteignait par quelque pro-tection occulte, lui avaient ouvert leurssalons. Il s'était installé place Louis-le-Grand. aujourd'hui place Vendôme, dansle bel hôtel des frères Bornet (no l6 actuel)et donna immédiatement ses consulta-tions. Des personnes de qualité, alertéespar les amis, vinrent les premières etfurent très satisfaites de ses soins. Il yeut bientôt tant de carrosses que le lieu-tenant de police dut installer un serviced'ordre.

La guérison de la jeune chevalière dePreuxménils, qui souffrait de crises ner-

veuses et que ia Faculté ne pouvait plussoigner, fit beaucoup de bruit.

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Frédérick Antoine Mesmer était unhomme de belle stature, vêtu de noircomme tout homme de science, simPle

et grave; il avait une quarantaine d'an-nées, parlait peu. Ses yeux gris avaient des

reflets étranges, un Peu fixes'Il posait une main sur la nuque du

patient, de I'autre, ii effectuait des passes

magnétiques le long du corps, fixait avecses yeux et parvenait à endormir le patientqu'on allongeait aussitôt sur un canapé.Au bout de quelques séances, on était< miraculeusement > guéri. Antoine, sonsecrétaire, était chargé d'exécuter desmusiques douces à i'harmonica, instru-ment inconnu à Paris à cette époque. Lesclients abonoaient. Mesmer faisait for-tune.

Quand, au printemps 1788, le théra-peute viennois s'installa à I'hôtel Bullon,derrière le Louvre, il inaugura ses baquets.

Un membre distingué de I'Académie

des Sciences, piqué de curiosité, alertépar les gazettes, les rapports, les récits,Bailly, le futur maire de Paris, se faisantpasser pour un client, se glissa parmi lesvisiteurs. Il eut de la peine à entrer, carle secrétaire annonçait que vingt patientsseulement étaient admis à chaque séance;or, il en entrait une cinquantaine, moyen-nant des tours de faveur accordés à prixd'or sonnant et trébuchant.

Lisons Bailly :

Au milieu d'une grande salle, écrit-ildans son rapport, est une caisse circulaire,

en bois dechêne, élevée

d'unpied ou d'un

pied et demi. qu'on nomme le baquet. Ilrenferme simplement de I'eau et, darucette equ, divers objets, lels que verrepilé, limaille, etc. Le couvercle est percé

d'un certain nombre de trous, d'où sortentdès branches de fer coudées et mobiles.

Darc un coin de Ia salle est un piano-

forte : on 1t joue différents airs sur des

mouvements variés, surtout vers la fin dela séance.

Les portes et les fenêtres sont exacte-ment fermées: des rideaux ne laissent

pénétrer qu'une lumière douce et faible.Les malades, en silence, .forment plusieursrangs autour de ce fameux baquet, etchacun a so tige de fer qui, au moyen d'uncoude, peut être appliquée sur la partiemalade. Une corde passée autour de leurscorps les unit les uns aux autes. Parfois,on forme une seconde chaîne en commu-niquant par les mains, c'est-à-dire enappliquant le pouce entre le pouce etl'index de son voisin...

Mesmer et son acolyte ont à Ia mainune baguette de fer longue de dix ou douzepouces. Les molades sont magnétisés à la

fois par les branches de fer, par I'union despouces, par le son du piano. En outre, lemagnétiseur, fxant les yeux sur eux,promène sur leur corps sa baguette ousa main, descend des épaules aux extré-mités des bras, touche le lieu malade. Ieshypocondres et les régions du bas-ventre.

Les malades offrent unspectacle très varié.

Quelques-uns sont calmes et n'éprouventrien. D'autres tournent. crachent. sententquelque légère douleur, une chaleurlocale ou une chaleur universelle, et ontdes sueurs. D'autres sont agités et tour-mentés par des convulsions. Ces convul-sions sont extraordinsires par leur nombre.EIIes sont caractérisées par des mouvementsprécipités, inconscients de tous les membreset du corps entier, par le'trouble et l'éga-

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rement des veux, par des cris perçants, despleurs. des hoquets et des rires.

On voit des malades se prëcipitant l'unvers I'autre, se sourire, se parler avecafection et qdoucir mutuellàment leurscrises. Tous sont soumis à celui qui lesmagnëtise. Ils ont beau être dqns unassoupissement appqrent, sa voix, unregard,

un geste les en retire. On a observé que,dans le nombre des malades en crise. ily avait toujours plus de femmes qued'hommes, que les crises mettaient uneou deux heures à s'établir, et que dès qu'ily en avait une d'établie. toutes les autrescommençaient successivement et en peu detemps.

L'affiuence fut telle que Mesmer s'ad-joignit un aide, le Dr Deslon, mais assezrapidement il se disputa avec lui, et cedernier, congédié, devint son pire ennemi,le dénonça à la Faculté, I'accusa d'escro-queries et d'atteinte aux mæurs.

Mesmer alors, fonda la Société deI'Harmonie à quelque distance de sonhôtel. On y instruisait les futurs magné-tiseurs. Il y tint aussi des réunions maçon-niques, otr assistèrent Montesquieu, LaFayette, le duc de Noaiiles, le duc de puy-ségur - qui allait devenir le plus célèbrede ses élèves - et le bailli des Barres. Ilcréa des succursales à Strasbourg, à Lyonet à Bordeaux.

Les llluminés, à Ia fin du xvlrre siècle,prenaient une grande extension, Mesmerétait des leurs. Etait-il un initié des hautsgrades,

comme on I'a prétendu? On arapporté qu'il était inscrit sous le no 29au tableau de la loge de Saint-Jean durite primitif originaire de Narbonne,présidée par le marquis de Chef de Bien.

47!)

. Roger Viollet.

IEZ ANTOINE MESMER : LE BAQUET

Pierre Mariel a écrit que cette loge deSaint-Jean a coffi toutes les sociétéssecrètes de son temps... les associatiorud'initiés. d'illuminés. d'affidés que cetteépoque si étrange compta. Le Rite s'illustraavec Joseph de Maistre, Cagiiostro, leduc de Sudermanie, le prince de Hesse,Talleyrand et Danton.

Les historiens soupçonnent FrédérickAlexandre Mesmer lè Viennois d'avoireu à accomplir une mission des Illuminésd'Europe Centrale et d'avoir été I'undes Nobles Voyageurs ou le SupérieurInconnu de I'Ordre Suprême.

Ses guérisons famzuses se poursui-vaient. Un sujet heureux composa cetteode :

Le voilà ce mortel dont le siècle s'honore.Par qui sont replongés au séjour infernalTous les fléaux vengeurs que déchaîna

IPandore.

Dans son art bienfaisant, il n'est point delrivqlEt la Grèce I'eût pris pour le dieu d-'Épi-

[daure...

Les médecins de Paris lui menaient lavie dure.

Les chansonniers et les vaudevillistes

s'en mêlèrent. La Comédie Italienne fitjouer une farce, Les Docteurs modernes.où l'on se moquait de Mesmer et oir l'ontournait en dérision le magnétisme animal.Bachaumont consigne que les acteurs

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riaient autant que les spectateurs dans Iasalle. Un guéri, Court de Gébelin, quipassait pour un initié, étant sauvé.écrivit à Mesmer une iettre d'hommage que

celui+i répandit dans les gazettes.'. maisCourt de Gébelin mourut le jour mêmede cette publication. Le Mercure frondeurimorima : M. Court de Gébelin, I'auteur

du << Monde Primitif >>, vient de mourir.guéri par le magnétisme animal.Les satiristes s'en payèrent.L'Académie de Médecine condamna

férocement le magnétisme animal.Et I'on chansonna :

Le magnétisme est aux abois.La Faculté, l'AcadémieL'ont condamnë tout d'une voixEt I'ont couvert d'ignominie.

Après ce jugement bien sage et bien légal,Si quelque esprit originalPersiste encor darc son délire,

Il sera permis de lui dire :. Crois au magnétisme..., animal!

Les mages, les prophètes, ont toujoursété tournés en dérision.

Mesmer gagnait beaucoup d'argent.Les médecins s'irritèrent, se moquèrent,se fâchèrent. Le Gouvernement répanditle rapport de la Commission académiqueindignée. Les journaux abreuvèrentMesmer d'injures : n'était-ce pas pour lamême raison qu'il avait fui Vienne? Il

ne sut pas se défendre. La coalition desmédicâtres finit par I'abattre. Les savantsrefusèrent de croire au magnétisme.

Un discipie de Mesmer, Bergasse, deMarseille, puis le Suisse Kormami, puisles frères de Puységur, seront ses conti-nuateurs. Puységur ira jusqu'au somnam-bulisme provoqué. que l'on a depuis,

nommé I'hypnotisme.Bergasse publiera en 1784 la doctrinede Mesmer. Il fondera la Société de I'Har-monie de trois cents membres. Il invoquerales vingt-sept propositions de Mesmer,citera Newton. il démontrera que I'influxnerveux circule, comme Branly le prou-vera pour I'influx électrique. Le principede départ repose sur l'influence mutuelleentre les corps célestes, la tene et les corpsanimés. Un fluide universel propage etcommunique les impressions du mouve-ment de cette influence. Des lois méca-niques de flux et de reflux se découvrent.

Le corps animal en subit I'action par lasubstance des nerfs. Le corps humain,comme l'aimant, a deux pôles. Dénomi-nation du magnétisme animal. Actioncommunicante et efficace par le toucher.Action aussi à distance. Réflexion parles glaces, telle la lumière. Accumulationpossible, concentration et transport decette vertu magnétique. Action du son.L'aimant dégage du magnétisme animal.Le feu et la lumière en exhalent. Lesmaladies de nerfs se guérissent par ce

magnétisme animal. Utilité universelle etspécialement en médecine, de ce même

principe. Ainsi, I'art de guérir parviendraà sa dernière perfection.

Les occultistes y reconnaissent un aspectfondamental de la maeie : un.esprit vital

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réceptivité qui transformait leur conditionvitale. Pierre Janet y verra des développements scientifiques importants. Ce mage,comme tous les mages, se rendait-il biencompte lui-même des courants de forcesqu'il déclenchait?

Mesmer ouvre la voie du magnétisme,du somnambulisme. de I'hypnotisme etdes élans spirites futurs de la magiequi se transforme au xrxe siècle. Il y avait

d'autant plus de mérite qulen 1778, àParis, il s'affirmait savant dogmatique,novateur et guérisseur. au moment otrles Encyclopédistes mettaient à la modeI'esprit critique. le doute. le scepticisme.Les partisans de Mesmer furent les

fuidistes. ses adversaires. qui ne voyaientlà qu'imagination, les animistes.

De la magie se dégageaient la réalitéou magnétisme, l'action du magnétiseursur le magnétisé, et I'influence fluidique.L'expérimentation devenait rationnelle.

Les découvertes de Mesmer. ses expé-riences malgré les insultes des savants

de son temps, demeureront à la basedu magnétisme expérimental et médical,de I'hypnotisme, du fakirisme. du som-nambulisme artificiel. du rôle du médium,ce qui facilitera le point de départ futurdu spiritisme.

Comme beaucoup de mages, Mesmerconnut une immense faveur dans ie public.dans les élites aussi bien que chez lespetites gens, avant de subir ie choc enretour. les persécutions. I'écrasement. Les

mages passent comme des aérolithes ets'évanouissent dans Ie temos.

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L'EXTRAORDINAIRE DESTINÉEDU MAGE CAGLIOSTRO,

ET SES SÉANCES D'TTYPNOTISME

C'est le procédé du principe fluidiquepersonnel qu'appliquait Joseph Balsamo.dit le comte de Cagliostro, dont la célé-brité de mage fut éciatante au xvrrre sièclepar le nombre de ses guérisons et de sesprophéties. Comme Mesmer, il utilisait

les passes magnétiques plus ou moinslongues ou espacées et reprenait mêmel'imposition pharac rque d'usage- pourles intronisations dans la Haute-Egypte,et qui consistait dans l'application dusceptre royal de fer. ce que pratiquaitégalement Paracelse avec son épée Azoth,ou son trident magique. Il opérait doncpar le fluide curatif.

Joseph Balsamo était un aventuriersicilien. Il avait pris le nom de son ascen-dante maternelle et s'était donné le titrede comte. Alchimiste guérisseur, il connutà travers I'Europe une immense noto-

riété. Il eut pour protecteur le Cardinalde Rohan.Il naquit à Palerme. le 2 juin 1743, fils

d'un commerçant libraire. Les Balsamotiraient flerté de compter dans leursancêtres des dignitaires de la couronnede Sicile et piusieurs chevaliers de Malte.Par sa mère, il prétendait à la noblesse,il avait hérité d'elle des armoiries : d'ar-gent à deux chiens de gueule passant etalternés à deux étoiles de même, I'un enchef. l'autre en cæur. Parente des Mar-tello, elle se disait issue de la lignée deCharles Martel. La marraine du petitJoseph était sa grand-tante. fort riche,Vincenza Cagliostro.

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Le libraire fit de mauvaises affaires etmourut à quarante-cinq ans; on envoyason fils au séminaire de Palerme oir ilrévéla ses facultés brillantes. Il devintnovice au couvent de Caltagirone, il yprit l'habit. Le frère apothicaire le désignapour assistant, il lui enseigna ies poudreset le moyen des guérisons. Il devint frèrede la Charité, chargé de soigner et guérirles malades dans la campagne. Mais ondit qu'il avait plus de goût pour la fré-quentation des prostituées que pour lesoffices de l'église. Joseph Balsamo quittade bonne heure le couvent. Les pèrescapucins n'eurent pas plus de chance aveclui. Il décida de devenir artiste peintre,mais se livra surtout à la galanterie.Plusieurs aventures déplorables, de fauxtestaments et de faux biilets de théâtre.le compromirent.

C'est alors qu'il se consacra à 1'alchimie.à l'astrologie, à la Kabbale et à la magie. Il

$'essaya aux évocations. Une méchanteaffaire de recherche de trésor l'obligeaà prendre la fuite. On le retrouve à Rome,avec un valet fripon et un mauvais prêtre.Il a vingt-quatre ans. Le Cardinal Orsinole recueille, il exécute pour lui des dessinsà la plume. Il y séduit une jeune fille dequinze ans qu'il épouse. Comme ie ménagemanque d'argent, Balsamo pousse sajeune femme à se prostituer. Une mauvaiseaffaire de faux billets et de faux titres derente (Balsamo est graveur) obligea lesjeunes gens à s'enfuir à l'étranger. Maisarrêtés à Bergame où Balsamo fit un peu

de prison, proscrits à Milan, toujours endémêlés avec la police, ils prirent l'aumô-nière et le bourdon des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, et s'en allèrent

de ville en ville, faisant la quête pour leurpieux pèlerinage tandis que la jeune femmese prostituait. La vie galante et lesintrigues leur permirent de vivre convena-blement à Madrid en 1770 et en 1771.avec de belles relations dans I'aristocratie.En août 1771, les Balsamo étaient àLondres. où de nouvelles aventures assezscabreuses les fi.rent

remarquer de lapolice. Ils y passèrent un an, puis s'em-barquèrent pour Calais. Pendant la tra-versée, ils firent la connaissance d'unavocat au Parlement, le sieur Duplessis,intendant du marquis de Brie, qui devintleur plus grand ami et leur promit de lesamener à la cour de Versailles, les logeantà Paris chez la marquise de Brie. Diversscandales, puis I'arrestation de Lorenza,la femme de Balsamo, ies obligèrent àpartir de nouveau pour Bruxelles, Aix-la-Chapeile, Vienne.

En 1775, Balsamo est avec sa ravissante

épouse à Naples. Il y a loué un petit palaiset se fait appeler le marquis de Pellegrini,du nom du Monte Pellegrini, qui dominela baie de Palerme, et du pèlerinagecompostellien... Peu de temps après onretrouve sa trace... en prison; puis ilpasse en Espagne et une histoire de canneà diamants volée l'oblige à déguerpir deCadix.

OCCULTISME ET MAGIE

En juillet 1776,Ie ( comte et la comtesseAlexandre de Cagliostro D sont luxueu-sement installés à Londres, près de Lei-cester Fields

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Le comte se livrait en son hôtel auxtravaux d'alchimie. Il possédait, disait-on,les secrets de la Kabbale. C'est alors qu'ilrévéla une sorte de génie pour devinerles numéros de loterie gagnants, ce quilui fit gagner beaucoup d'argent, ainsiqu'à ses amis.

Balsamo-Cagliostro entra en 1777 dans

Ia franc-maçonnerie d'Angleterre, où ilfut initié le 12 avril. Cela se passa aucabaret de King's Head, au coin deGerard Street, à la loge de I'Espérance,où il subit avec succès les épreuvesrituelles. On lui conféra le Grade Éôossais.

Par les mystères de la franc-maçon-nerie, Balsamo-Cagliostro se lançait dansle monde de I'occultisme, où ses connais-sances et ses aptitudes en magie allaientprendre un vif essor. En 1778, on leretrouve à La Haye, oir les francs-maçons donnent une grande fête en sonhonneur et oir il passe sous la voûted'honneur des épées entrecroisées. Il yprononça une vibrante allocution à lagloire du Grand Architecte de I'Univers(d'après Constantin Photiadès), devantle duc de Brunswick. Sa femme futnommée grande-maîtresse. A Bruxelles, ilgagne encore à la loterie et offre desbijoux autour de lui. Il fait de I'or, tra-vaille les diamants et les perles, fixe lemercure. transforme le chanvre en soie.A Nuremberg, les Rose-Croix le reçoiventcomme le grand-maître invisible. dontI'emblème est un serpent tenant en sa

gueule une pomme malgré la flèchequi le transperce. A Berlin, il est fêtépar Frédéric II. A Leipzig, il est acceptémagnifiquement. car il est recommandépar un brevet du duc de Chartres. grand-

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maître de la franc-maçonnerie française.Dantzig, Kænigsberg le fêtent. Chezle comte de Medem de Courlande, ilaccomplit de stupéfiantes apparitions etdéploie ses talents de magicien. Il se livreà l'hypnotisme sur des enfants qu'il faitparler comme des somnambules. Le ducde Courlande tombe en une sorte de

catalepsie. Cagliostro annonce la mortd'une princesse, ce qui arriva le 13 mair780.

Cagliostro utilisait les grimoires. traçaitdes cercles magiques, flambeaux allumés,et prononçait des formules de la Kabbale.Autour de lui régnait I'enchantement :

Pythagore, Salomon et les ProphètesElie, Enoch, le protégeaient. Dans sesséances d'évocations magiques, le magetraçait dans I'air des cercles avec sonépée, appelait les noms kabbalistiquesde Hélion, Mélion, Tétragrammaton.Cagliostro peut être considéré comme lenouveau Faust,

A Pétersbourg, le mage guérit la baronneStrogonow de sa maladie de nerfs, facilitales couches de Mne Boutourline, sauvaIe sénateur Ivan Perfiliewitch. directeurdes Théâtres impériaux, qui dès lors se

répandait en éloges sur son compte; ilguérit l'assesseur Iwan Isleniew, quisouffrait d'un cancer. Le prince Potem-kine I'admirait sans réserve. Avec legénéral Yelaguine. Cagliostro pratiquait

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I'alchimie. Quand ii sauva un maiadeque le médecin de la Czarine avait aban-donné comme désespéré, ce fut du délire.Mais il s'attira un duel avec le médecin,fou de rage. L'impératrice Catherine IIprit la défense de son médecin. Le magedécida de quitter la Russie.

Nouvelles séances en Pologne, devantune foule d'admirateurs. Le roi Stanislas

reçut Cagliostro à la Cour avec considé-ration. Il y fit des révélations à une prin-cesse. il annonça l'avenir. A Varsovie. iifonda une loge maçonnique, édifia I'assis-tance en faisant de I'argent. Cela luisuscita des haines : il s'enfuit et on letraita d'imposteur.

Cagliostro et sa femme parvinrent en1780 à Strasbourg, oir ils séjournèrenttrois ans. Le mage se vanta devant lesfrancs-maçons qui I'accueiilirent, de pos-séder la véritable chimie. la médecinedes Égyptiens et la Pierre Philosophale.Il distribua des baumes. des élixirs. Ilaccourut de nuit au chevet des malades.Le curé de Saint-Pierre le proposa enexemple aux fidèles. Sa popularité devintvive : les aveugles, les estropiés, les maladesassiégeaient sa demeure. Son carrossele menait chez les pauvres, encore plus quechez les riches. Il guérit miraculeusementdu cancer le secrétaire du marquis dela Salle, Lieutenant Général. Le maréchalde Contades s'extasia devant les mer-veilleux pouvoirs du guérisseur. La gué-rison du chevalier de Langlais. capitainede dragons, fut aussi un événement mira-culeux. On ne compta plus les prodiges.

Toute la noblesse se pressait chez lecomte et la comtesse de Cagliostro.Magnifiquement vêtu et pommadé, ie

mage recevait ses hôtes. L'Évêque deStrasbourg était au premier rang. b'étaitle Cardinal prince Louis-René-Édouard deRohan Guéménée, qui devait lier sadestinée à ceile du mage. Le comte deCayius, le chevalier de Luxembourg,I'assiégeaient. Le cardinal offrait dejolis cadeaux à l'épouse du thaumaturge,notamment un gros solitaire gravé aux

armes des Rohan. Comme le mase avaitannoncé la date de la mort de l{mpéra-trice Marie-Thérèse. on s'extasia à sondécès. De Paris, Vergennes et Miro-mesnil, Garde des Sceaux, et le maré-chal de Ségur, ministre de la Guerre. luiadressèrent des attestations flatteuses.

Le mage et son épouse s'installèrent àParis le 30 janvier 1785, rue Saint-Claude.au premier étage de I'hôtel de Savigny,appartenant à la marquise d'Orvilliers.Le cardinai de Rohan vint aussitôt leurrendre visite.

C'est à Paris que Cagliostrocréa

unordre maçonnique dont il serait le grand-maître, fondé sur la tradition magiquedu Rite égyptien. Son Suprême Conseilétait présidé par le prince de Mont-morency-Luxembourg (on sait qu'à cetteépoque l'aristocratie et les membres duclergé catholique fréquentaient beaucoupIes loges maçonniques), le grand inspec-teur était Jean-Benjamin de la Borde,le grand chancelier Baudard de Saint-James, trésorier général de la Marine,le grand secrétaire : le marquis de Vismes.Cagliostro avait le titre de grand Cophte.

Houdon lit son buste.On savait, à la Cour de Versailles. oueCagliostro avait prédit avec exactiiude,à Stra. lourg, la naissance du Dauphin.

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Or, la reine Marie-Antoinette était enceinteet avait des songes redoutables. Elie ûtinterroger le mage par la comtesse de laMotte - qui devait se révéler dans I'affairedu Collier de Ia Reine une déplorableaventurière - pour savoir si [a naissancese passerait normalement. Cagliostroaccepta. Trois fois de suite. il fit venir unefillette, I'hypnotisa. la fit regarder fixe-ment un flacon de cristal rempli d'eau etlui donna ordre de dire ce qu'elle voyait.Elle vit la Reine accoucher d'un garçon.

La Reine fut tranquiilisée. Quelquessemaines plus tard naissait à Versaiiles ieduc de Normandie.

Outre le Cardinal. la princesse deNassau. la princesse de Mont-Barey, leprince de Soubise. le duc de Cavlus etbeaucoup d'autres personnages furentsoignés par lui avec succès et attestèrentI'utilité souveraine de ses soins. Ses

remèdes. en effet. agissaient efficacement.Il se disait aussi capable d'évoquer lesombres des morts et les obli-ser à répondreà ses questions. Ses moyens de magieétaient aiors : les philtres de jeunesse,

la Pierre Philosophale (il fut toujoursfort riche), les initiations secrètes. lesprophéties, la vision dans le cristal. lessuggestions individuelles et collectives, lesséances d'hypnotisme avec des enfantspour médiums. Les applaudissements déli-rants des foules I'accompagnaient. Leslettres des ministres le protégeaient.

Comme alchimiste. il semble évidentqu'il travailla la poudre de projection.l'(Euf alchimique et ia Pierre Philosophale.et que souvent il réunissait les membresde sa loge devant I'athanor. Il était le

Sage des Sages, ie devin particulièrement

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doué. Le professeur Castigiioni a écrit :

Cagliostro fut un sorcier de premierordre. Ni mystique, ni croyant, I'espritsimpiement tourné vers i'idéal transcen-dantal de la franc-maÇonnerie. il futexactement I'adepte de la magie. Il nechercha pas à acquérir une immense for-tune. Quel était son but suprême? Ilaimait agir, guérir. intervenir. au nom deson pouvoir occulte.

Les séances de la loge maçonnique..1d'Egypte dont il était le Grand Cophte.

comprenaient un rituel magique destinéà correspondre avec les Sept EspritsPurs. Pour les évocations. une jeunefille, un enfant. fixait obstinément unecarafe de cristal remplie d'eau et y voyaitapparaître les Esprits absents évoqués,ies événements à venir. La Loge Egyp-tienne d'Isis, réservée aux femmes, pro-cédait de même. La femme de Cagliostro,Lorenza, la présidait en grand apparat.La haute noblesse y accourut.

Cagliostro demanda au Grand-Maîtrede la franc-maçonnerie française dereconnrître

son Riteégyptien.

Leduc

de Ch-.,'tres le fit avec grâce. Comme saloge comptait de nombreux catholiques.Cagliostro tenta d'obtenir la bénédic-tion du pape Pie VI, ce qui le mettraità égalité avec les chevaliers de Malte.Le cardinal de Rohan et I'Archevêouede Bourges. Georges Louis Phélypeauxd'Herbault, s'en occupèrent activement.ils contactèrent le Vatican.

L'affaire du Collier de la Reine éclata.Le Cardinal de Rohan supplia Cagliostrode le sauver. Le mage examina les pièceset découvrit immédiatement le faux. il

lui dénonça les agissements frauduleux

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de la comtesse de la Motte. La comtesseoutragée accusa Cagliostro. Le Roi fitarrêter le Cardinal. Comme on accusaitCagliostro d'avoir soustrait et découpéle collier de la Reine. on I'arrêta. ainsique sa femme, et tous deux furent séques-trés à la Bastille. Au terme de quelquesmois. Louis XVI fit lâcher la comtesse.Paris la considéra comme une martyre.Le mage passa en jugement le 30 mai 1786.La foule l'acciama devant la Conciergerie.

Il se présenta dans son costume d'apparaten satin vert brodé d'or de Grand Cophte,les cheveux tressés en I'air, ce qui surpritet charma.

Cagliostro, comme le Cardinal, futdéchargé de toute accusation. On libérale mage. La foule en délire accompagnason carrosse jusqu'à sa demeure. Lescérémonies en son honneur reprirent deplus belle.

Or les persécutions, les jalousies, lesintrigues devaient s'acharner sur le mage.Son acquittement fut suivi d'un ordred'expulsion. Il se réfugia à Londres, oir de

mauvais souvenirs et les difficultés d'au-trefois l'assaillirent. Il s'enfuit à Bâle;on le reçut d'enthousiasme. Il y coulades jours sans his-toire, faisant de I'alchimie, donnant des consultations, recevantgrand monde, accomplissant des conjura-tions magiques devant la Loge Mèredes pays helvétiques (d'après ConstantinPhotiadès).

Cagliostro revint dans sa patrie, I'Italie.Il s'installa à Rome. Nouvelle trahison :

sa femme, I'ayant quitté. le dénonça à lajustice. Le suprême tribunal du Saint-Office s'en mêla. Cagliostro n'était-il

autre que le peintre sicilien Joseph

Balsamo. recherché pour escroqueries etfaux? Ordre fut donné par le pape deI'arrêter. On l'enferma au château Saint-Ange. Sa femme fut cloîtrée en un couvent.

L'Europe apprit avec consternationà la fois I'emprisonnement à Rome dumage et ia découverte de ses origines et deson nom véritable. un charlaton plusfameux qu'il ne mërite de l'être! Rome nepardonnait pas à Balsamo-Cagliostrod'avoir noté dans ses papiers, trouvés à

son domicile. oue Pie Vl serait le dernierpqpe et que ses États seraient enlevés àI'Eglise, que Louis XVI serait le dernierroi et que la Révolution en France écla-terait plus sanglante que ce qu'on pouvaitcraindre.

Dernières prophéties.Ses partisans déploraient de perdre un

médecin de génie, un père spirituel, unmage.

Les inquisiteurs du Saint-Office s'em-parèrent de lui. Ils s'acharnèrent sur IeRituel de Ia Maçonnerie ëgyptienne, dontse servait le Grand Cophte. On procéda

à plus de quarante interrogatoires dumage. On le condamna sur trois chefs :

lo appartenance à la franc-maçonnerie,dénoncée par Clément XII et Benoît XIV;20 propositions hérétiques en matière defoi; 30 délits de droit commun. Onmentionna que Balsamo-Cagliostro s'étaitarrêté en 1780 à Francfort-sur-le-Main etqu'il avait été chargé par le Chef desIlluminés de les aider dans leur redoutablemission internationaie consignée sur unecharte écrite du sang de douze grandsmaîtres Templiers, celle de détruire tousles souverains despotiques, et d'abord les

Bourbons !

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Plusieurs historiens d'aujourd'hui sontpersuadés que cett. nission secrète a bienété confiée à Caglic,;ro qui, dans l'affairedu Collier de la Reine, discréditala familleroyale, et qui, avec la franc-maçonnerie,ouvrit le chemin de la Révolution fran-çaise. On assure qu'il fut grand initiéet missionné de la Rose Secrète (d'après

Serge Hutin).Le Saint-Office I'accusa d'avoir pactiséavec le Diable. Je n'ai jamais associé leDiable à mes recherches, répliqua-t-il.Je suis catholique romain, et si vous necroyez pas à la vision bëatifique, eh bien!moi, j'y crois absolument...

La vision béatifique, celle de Jésus avantle sacrifice. donnant ses pouvoirs surna-turels à ses adeptes! Ego claritatem quamdedisti mihi dedi eis .' < Je leur ai donnéla lumière que vous m'aviez donnée. >

Le 7 avril l79l le tribunal ecclésias-tique, présidé par le pape, le condamna au

bourreau, condamnation muée en prisonperpétuelle. On brûla dans un feu de joiejudiciaire son Rituel, ses instrumentsmaçonniques, les cordons et tabliers, lesemblèmes, sur la place de la Minerve.

Le mage se laissa mourir de faim. Ilexpira le 23 août 1795 dans une convulsioneffrayante, en plein délire, proférantmille insultes contre le pape. Ses adeptesrépandirent le bruit que tout cela étaitmensonges et que le mage s'était envoléau ciel sur un char de feu comme Elie.pour rejoindre ie Grand Architecte deI'Univers.

La prodigieuse intelligence deCagliostro, sa charité - il guérit desmilliers de malades - ses dons surhu-mains de voyant, de guérisseur et d'her-

métiste, lui firent pardonner son existencede chercheur d'aventures.

Et comment ne pas pardonner à I'al-chimiste qui parvint à fabriquer undiamant somptueux qu'il offrit au Car-dinal de Rohan et que celui-ci portait?

Comment ne pas pardonner au nécro-mant qui ût, entre autres, apparaître

devant le Cardinal une dame accortedont le prélat chérissait la mémoire?Le Cardinal lui donna son titre de

DrvrN Cecuosrno!Dix mille Parisiens l'avaient porté en

triomphe quand les portes de la Bastilles'étaient ouvertes devant lui. On craignitune émeute, tant on Ie pressait, tant ParisI'acclama. Son pouvoir agissait.

Eliphas Lévi assure que Cagliostropratiquait les évocations, qu'il savaitnouer les sympathies et qu'il possédait lesecret du Grand CEuvre. Il se renditparticulièrement célèbre par certain élixir

de vie qui rendait instantanément auxvieillards Ia vigueur et la sève de lajeunesse.Cette composition avait pour base levin de Malvoisie et s'obtenait par ladistillation du sperme de certains animauxavec le suc de plusieurs plantes. ÉliphasLévi en posséda la recette et la tint cachée.(Éliphai Lévi, Docus Er Rrrurr. DEHeurr Me.crr.)

LE COMTE DE SAINT.GERMAIN,OU LE MAGICIEN COMPLET

Mesmer, Cagliostro, le comte de Saint-Germain. Les trois grands mages duxvrue siècle.

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Le comte de Saint-Germain, ou lepersonnage extraordinaire qui surgit unbeau jour sous ce nom à la Cour deLouis XV, fit sensation. Sa mémoireétonnante et son érudition en toutematière, le mystère profond dont il aimaits'entourer, voire les énigmes qu'il entre-tenait, sa prétention de posséder despouvoirs surnaturels, ses prétendues viesantérieures, lui donnèrent un aspectexceptionnel qui stupéfia et qui convain-quit même les incrédules.

Il fut à peu près impossible de découvrirson vrai nom, ni sa date de naissance.Certains le disaient d'origine hongroise,d'autres le fils naturel de Marie de Neu-bourg, veuve de Charles II d'Espagne.Lui-même déroutait les curieux en sedonnant des âges immémoriaux, et ayantvécu grâce à son élixir de jeunesse, dansI'intimité des plus illustres célébrités deI'Histoire.

Outre sa conversation éblouissante -l savait charmer en contant I'Histoire

de la musique, par exemple - il jouissaitd'une opulente fortune qu'il attribuait àla Pierre Philosophale.

-Sesbijoux, ses

pierres précieuses. I'or dont il âisposait,semblaient inépuisables. ll pratiquait lesarts. se disait expert en scicnces et enalchimie, pouvait jouer du clavecin etdu piano et émerveiller Rameau, ce qu'ilfit, se mettre à peindre et éblouir La Touret Van Loo sans leur donner le secret del'éclat de ses couleurs. Il avait I'originalitéde ne toucher à aucun Dlat. car il disaitqu'il ne lui était pas nécessaire de senourrir. On assurait avoir assisté à des

séances d'alchimie où il pratiqua latransmutation de pièces d'argent en

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pièces d'or, et la fabrication de diamants.Mne de Pompadour et le maréchal de

Belle-Isle I'accréditèrent à la Cour.Il étonnait surtout pÉu ses connais-

sances des Cours étrangères. Ne disait-onpas, comme l'a consigné Casanova, qu'ilétait lui aussi chargé de mission secrète?On assurait qu'il était également Rose-Croix, accrédité en Allemagne, en Russie,en Suède, en Espagne, en Angleterre. Il

connaissait tous les pays.Se consacrant à l'occultisme. le comtede Saint-Germain révéla ses pouvoirsprestigieux de magicien

Frédéric le Grand I'appelait I'hommequi ne peut pas mourir. Le comte de Saint-Germain certifiait que grâce à son élixirde longue vie, il existait depuis deux milleans. Il avait connu la reine de Saba, leChrist et avait assisté au miracle des nocesde Cana, il avait fréquenté la Cour deBabylone : ses récits enchantèrent laCour de Versailles. Il fit des révélationssur Ie règne de Henri IV, sur celui de

François ler. Aux dames, il racontait lessecrets de leurs ancêtres : il avait. entreautres, assisté à la bataille de Marienan.

Son élégance était raffinée, res-uête-

ments couverts de pierreries. Il parlaitle girec, le latin. le sanscrit. I'arabe, lechinois, I'allemand, I'anglais, I'italien, leportugais et I'espagnol!

Le roi logea cet homme exceptionnel àChambord. Il lui accorda le libre accèsaux appartements privés royaux.

Beaucoup pensent que le fameux comtede Saint-Germain était un agent secretenvoyé d'Europe centrale dans I'intimitédu roi Louis XV avec des missions secrètes.Quel fut son rôle exact auprès du Conseil

cstfune:

grave dc.Eut-il..l

françaiæ,princÊr et

qu'à lalettre à laquement,prétexteassocier àAbandomezsorte. IIstinés à

qui ont tué 4(Kurt Seligmat

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suprême des Fraternités Rose-Croix qui,dit-on, lançaient des émissaires avec

beaucoup d'argent. pour amener les Coursd'Europe à créer une fédération pour lerègne de la paix et de l'harmonie univer-selle dans I'Eternelle Sagesse? Frédéric

le Grand aurait adhéré à ce pian et auraitsubventionné et soutenu largement Saint-Germain. Ses fréquents voyages versI'Est semblent le confirmer. Choiseul se

méfia de lui, le rencontra trop souventdans le laboratoire de Louis XV, en tête-à-tête. On eut la preuve que le magiciennégociait en Hollande pour la France,afin d'obtenir la paix avec I'Angieterre.Choiseul donna I'ordre de I'arrêter. Leroi le préserva. On raconte qu'il pressaitle monarque de se faire Rose-Croix, ceque le roi refusa, mais il continua d'uti-liser ses services. ses renseignements

secrets. A I'avènement de Louis XVI, ildisparut, car Maurepas également leconsidérait comme un agent ennemi. Onestime qu'il s'échappa et qu'il finit parmourir en Allemagne, à la Cour du Land-grave de Hesse-Cassel.

Eut-il la prescience de la Révolutionfrançaise, qu'il voulut en prévenir lesprinces et qu'il conseilla la reine Marie-Antoinette pour y parer? On racontequ'à la chute de la Bastille, il écrivit unelettre à la reine : Opposez-vous énergi-quement. Plus de maneuvres. Otez toutprétexte aux rebelles en cessant de vous

associer à des gens que vous n'aimez plus.Abandonnez la Polignac et les gens de sasorte. Ils sont tous voués à la mort et des-tinés à tomber sous les coups des assassursqui ont tué les fficiers de la Bastille...(Kurt Seligmann.)

Au même moment dramatique, I'amiede la reine Marie-Antoinette. Mme Adhé-mar, reçut ce billet : Tout est perdu. Vousêtes tëmoin que j'ai tout fait ce que .jepouvais pour donner un autre cours &uxévënements. On m'a renvoyé. Trop tard.

J'ai voulu contempler l'euvre prëparéepar ce démon de Cagliosto. C'est infernal...Je vous promets de vous rencontrer ; maisne me demandez rien. Je ne puis aider nile roi, ni Ia reine, ni Ia famille royale.

Le mage eut un rendez-vous avec lagrande dame dans une chapelle. Parbieu.lui déclara-t-il, comme on a compro-mis la politique de Louis XVMous nepouvez savoir tout cela, Madame, mois jeI'ai vu dès Ie commencement !

On le revit en 1790, on l'aperçut surla place Royale au moment oir l'onguillotinait. On I'aurait encore vu en

l8t5?...On rapporte que lorsqu'il fit ses adieux

à ses amis Franz Graffer et le baronLinden, il leur déclara :

Je vous quitte. Vous me veruez encoreune fois. On a besoin de moi à Constanti-nople, Puis je vais en Angleterre pourpréparer deux inventions que vous aurezau siècle prochain, Ies trains et les bateauxà vapeur. Les saisons changeront peu àpeu, le printemps d'abord, puis l'étë. C'estI'arrêt gradué du cycle. Je vois cela. Lesastronomes et les métëorologistes ne sayentrien. Croyez-m'en : il

fautétudier cotwte

moi dans les pyramides. Je disparaîtrai deI'Europe vers la fin du siècle et me rendraidans la rëgion des Himalayas. Je mereposerai.,. On me verra dans quatre-vingt-cinq ans, jour pour jour. Adieu, je vousaime.

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Comme il disait ces dernières paroles,un orage éclata. Franz Graffer et le baronLinden se regardèrent : il avait disparu.(Marianne Verneuil.)

Ce don d'ubiquité, ces prophéties,cettejeunesse éternelle, cet or inépuisable,conféraient au mystérieux comte de Saint-Germain les traits et la magnificence dumagicien complet. Il stupéfia deux rois,

Louis XV et Louis XVI, et tous les savantset docteurs qui I'approchèrent. Il endevint inquiétant. Comme tous les mages,on l'écarta...

Saint-Germain se révèle de la lignéedes Agrippa, des Paracelse, des Faust, desNicolas Flamel.

Il illustre la croyance aux miraclesdont on certifiait les Rose-Croix capables.Des surhommes? Nous avons indiouédéjà leurs prodiges.

DU côTÉ DU MARer.[s DE SADE

L'amoralité complète du marquis deSade, élégant viveur et écrivain pervers,suffit-elle à Ie ranger, comme on I'a fait,parmi les adorateurs de Satan? Né àParis en 1740 d'une famille noble, élevéau collège Louis-le-Grand, marié troptôt, il passait son temps à flageller desûlles de joie et à leur faire des tourments.Un autre jour, il les empoisonne à moitiéet les rend folles avec des bonbons decantharide. Il usera la moitié de sa vieen prison,

où ilécrira

sonæuvre.

On a noté que cette Guvre n'a pas pourbut de prôner uniquement [a licence, ladébauche, les plaisirs défendus et les

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amours interdites - Sade était un invertiqui se plaisait à la cruauté sur les femmes

- elle constitue bien plus une encyclopédiedu Mal, et son historiographe Otto Flakea écrit : Sade, bien qu'athée. est sataniste.Lucifer confrme toujours son antagonisteDieu. De Jusîine et Juliette aux Journéesde Sodome, à la Philosophie dans le Bou-doir, Sade mène un étrange sabbat, ilconnaît par cceur aussi bien la Bible queManon Lescaut et la Princesse de Clèves,et Machiavel et Cervantes. Il s'y montremaître.

Mais ce raffinement dans les perversionsindique-t-il que Sade était un luciférien?La pommade dont il frottait les courti-sanes qu'il incisait, sa façon cruelle, sathéorie de punir la vertu et de flatter levice, n'ont que peu de rapports avecl'occultisme et ne trouveront pas uneplace majeure dans une Histoire de laMagie.

Les incestes, Ies orgies, les crucifie-ments imaginés par le marquis de Sade,atteignent par leur excès de dérèglementet leur extravagance dépravée, une sortede folie grandguignolesque oir la magiea peu de part. Sa doctrine du Mal, sesleçons d'athéisme, son plaisir à dépeindredes prêtres luxurieux, son apologie desmaisons de tolérance, son goût du meurtre,du sang, ses incitations à la sodomie,au viol et au vol qui contribue à réaliserl'idéal d'égalité, ont fait dve : Le mals'empare de lui comme I'ivresse du buveur.Son maître est Gilles de Rais, qu'il cite

fréquemment. S'il se hasarde à dépeindrequelque messe noire, c'est par oui-dire.L'occasion lui a manqué.

Sade est un sataniste verbal, un intel-

-r. I

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lectuel dépravé en délire. La Société legarde en prison. ll y meurt.

Son æuvre est-elle signée de Satan?

Dans son remarquable ouvrage : Lel/rai Visage du marquis de Sade, JeanDesbordes nous apprend que Ie divinmarquis (encore un!) avait le culte deslettres et des chiffres, ce qui peut indiquerqu'il ait lu la Kabbale et pratiqué lamagie cérémonielle. Desbordes salue enlui I'illogisme du luxuriant génie humainet tend à réhabiliter I'auteur de Justine,qui fut toute sa vie en butte aux persé-cutions et mourut à Charenton. Il juge

que Sade a mérité sa gloire abjecte, maisil le considère comme l'inventeur d'uneéthique qui employait Ie blasphème, I'anar-chie et I'ordure comrne moyens de libéra-tion! Il voit en lui l'esprit Ie plus libre quiait existé.

Le rêve faustien de libération par leMal.

J.-K. Huysmans et André Gide nesont-ils pas quelque peu de la famille deSade?

LE TALISMAN DE L'ÉVÊQUELe 9 février 1749, on fut stupéfait

d'apprendre que l'évêque Anselme vonWurtzbourg, comte d'lngelheim, ayant

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LE MARQUIS DE SADE Nr SES PÉMOXS

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été '; rvé mort sur son lit. on découvritqu'ii ;ortait caché sous sa chemise untalisman (que I'on voit actuellement aumusée de Wurtzbourg). C'était un tracéde cercle, une chaîne de protection.ourlée, contenant l'hexagramme de Salo-mon et portant six lettres et chiffreskabbalistiques.

L'évêque croyait à la Kabbale etprotection.

L'emblème suprême des mages.Sceau de Salomon, ne le quittait

et auteur érotique, qui devint lord Mel-combe, et d'autres personnages en vue,dont certains étaient fort érudits et dis-tingués.

Dashwood, le < Supérieur >, affichaitune propension à la débauche; auprès delui, au < Monastère >, siégeait le débauchéDodington. Quant à Whitehead, il étaitI'lntendant. John Wilkes avait une figureaux traits méphistophéliques. Montagu

était le sous-prieur.En 172l,le roi d'Angleterre, Georges ler,condamna par un édit ce genre de sociétëscandaleuse, où se réunissent des jeunesgens qui insultent de la façon la plusimpie er la plus blasphématoire les prin-cipes les plus sacrés de notre Sainte Relïgion, oit ils bravent la personne même denotre Dieu Tout-Puissant et se corromDentmutuellement. La condamnation visait lecaractère essentieilement satanique deces confréries - cal il y en avait piusieursen Angleterre au xvrrre siècle - tel leBold Backs, oir la voiupté avec les femmes

se recommandait du Saint-Esorit. oùI'on buvait le vin dans des calices èn disantles paroles de consécration du Christ!Aux environs de Dublin, on célébraitSatan, un chat noir trônait pendant lescérémonies et I'on souiilait le crucifix;quant au Calves Head Club de Londres,on assurait que le Diable lui-même avaithonte de s'y hasarder et qu'il se contentaitd'observer nerveusement les singeries deses adorateurs pqr I'entrebâillement de laporle (Rhodes).

Au Palais Royal même siégeait le clubdu scandaleux Wharton qui tentait de se

justifier Bible en main.C'est en 1742 que Knapton peignit

asa

lepas.

LE MONASTÈRE SATANIQUEDE DASH\ryOOD

Le jeune Anglais sir Francis Dash-wood était un jeune noble libertin qui,en Angieterre, fonda d'abord le Clubdes Dilettantes, puis. vers 1753, le HellFire CIub (le Club du Feu Infernal),une étrange confrérie en robes de fran-

ciscains qui réunissait douze impies, selonl'étude de H. T. F. Rhodes, au châteaude Medmenham, ancien monastère cis-tercien. On attribuait à ces étranges moinesdes mæùrs anormales et des cérémoniessataniques. (La Messe Norre, Éd. PierreHoray.)

C'étaient Wilke, Churchill, Paul Whi-tehead le poète, Montagu, comte deSandwich - sur lequel on raconte qu'ilprêcha un jour un sermon blasphématoredans son église paroissiale devant uneassemblée de chats - Robert Lloyd,recherché pour dettes, Georges Selwyn,

exclu d'Oxford et qui buvait le vin dansun calice, Bob Dodington. exhibitionniste

486

deladan* lc

Leaur,

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I

Francis Dashwood en robe de bure.adorant Vénus. La chapelle du < monas-tère > contenait des caricatures desapôtres. La bibliothèque assemblait des

livres pornographiques. Le Holy-Gost-Pyeétait un gâteau angélique à I'hostie queI'on mangeait aux cérémonies, calice ren-velsé, missei ouvert, devant le rosaire.En 1700 venait de paraître à Oxford unouvrage très érudit de Hyde décrivant les

rites orgiaques des manichéens orientaux.Dashwood s'en inspira-t-il? Ses voyagesen Orient lui en avaient peut-être donné legoût.

Les bacchanales des moines de Med-menham partaient de ce principe qu'il fautexpérimenter le mal avant d'arriver aubien. La farce y avait sa part : Johnstonraconte qu'un jour, au milieu de I'officesatanique, on frt sortir d'un coffre un porcqu'on y avait caché et l'on crut à uneapparition du Diable, ce qui jeta la confu-sion parmi les moines. Le mauvais plaisants'appelait Wilkes. Dashwood et Sandwichse vengèrent en compfomettant gravementWilkes qui dut s'enfuir en France.

MAGIE A LA COUR

Le souvenir cruel des drames du procèsde La Voisin n'empêcha pas la marquisede Pompadour de consulter en cachettela Bontemps pour lui annoncer son avenirdans le marc de café.

La reine Marie-Antoinette croyait aussi

aux présages. Mme Campan, sa dame decompagnie, a raconté qu'un soir, alorsqu'elle faisait sa toilette, quatre bougies

étaient allumées devant elle. L'une s'étei-gnit, on la ralluma, puis la seconde, puisla troisième. La reine murmura aveceffroi : Si la quatrième bougie s'éteintcomme les autres, rien ne pourra m'em-pêcher de regarder cela comme un sinistreprésage! La quatrième bougie s'éteignit.

On sait la tragique destinée qui atten-dait la reine : quelques jours après ceprésage mourait à Meudon, en bas âge,

le premier fils de Marie-Antoinette et deLouis XVI.

La reine croyait à I'apparition de laDane blanche annonçant un malheur. Leroi Louis XVI pensait de même. Malesher-bes raconte que la veille de sa condamna-tion, il lui demanda s'il avait rencontré dansles environs du Temple lafemme blanche?

- Non, sire, répondit Malesherbes.

- Eh quoi, répliqua le roi en souriant,vous ne savez donc pas que, suivant unpréjugé populaire, Iorsqu'un prince de mamaison va mourir, une femme vêtue de blancerre autour du palais?

On rapporte que l'impératrice Élisa-beth d'Autriche vit la < dame blanche >quelques jours avant d'être assassinée àGenève.

Les Anglais disent souvent que l'on voitpasser le spectre de Marie Stuart sur laterrasse de Windsor-Castle quand unsouverain de la Cour d'Angleterre vamourir.

On sait que la Cour d'Angleterre atoujours entretenu de nombreuses super-stitions. La superstition est la croyanceaveugle en une magie qui relève surtout

de la puérilité et de I'imagination.Danton, Desmoulins, Marat, Saint-Just,se faisaient dire la bonne aventure.

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Napoléon Ier consuitait MiIe Lenor-mant et le chiromancien Moreau.

Joséphine de Beauharnais croyait auxprédictions et aux songes. Une négressede la Martinique lui avait annoncé qu'eilemonterait sur ie trône de France. Napo-léon croyait à la magie, tout en cherchantà s'y opposer. Il déclara un jour :

Si les hommes ne vont plus à la messe.savez-vous où ils iront? Chez Cagliostro

ou chez Mtre Lenorrytant. Franchement,Ia messe vaut mieux,

Le soir, I'Empereur lisait les lettresque Mme de Genlis avait rédigées pourlui sur le magnétisme, la sorcellerie etles sciences occultes.

La reine Hortense usait de talismans.interrogeait les devineresses, cherchait desprésages dans les trèfles à quatre feuilles.Elle possédait le talisman de Charle-magne : une relique ronde ornée de pier-reries, renfermant un morceau de lavraie croix. On I'avait détachée du cou de

Charlemagne lorsde son exhumation. La

ville d'Aix-la-Chapelle en avait fait donà Napoléon ler.

Napoléon III aimait aussi la magie. llportait toujours sur lui une lettre auto-graphe de Napoléon 1"r qu'il considéraitcomme bénéfique. oit l'Empereur disait :

J'espère que Louis-Napoléon grandira.pour se rendre digne des destinées quil'attendent.

Il pratiqua le spiritisme et les tablestournantes. Le mage Home. comme nousle verrons, fit aux Tuileries des expériencesretentissantes. Mais un soir le spectre

de la reine Hortense ayant un peu tropparlé, on congédia le thaumaturge. Lemage, un jour, annonça à I'impératrice

488

que son fils ne monterait jamais sur letrône. Eugénie s'évanouit. Le princemourut tué au Zoulouiand. Le mageeut raison.

Bientôt I'impératrice sentit comme Ie

Jrôlement d'une grande aile sur sa joue,comme une caresse rapide, à laquellesuccéda une accablante et inexplicabletristesse. Depuis, répéta souvent l'impé-ratrice, j'ai cherchë €ft v-oin à préciser la

date... .je sars convaincue que c'étaitl'heure où il agonisail (André Martinet).

UNE MYSTIFICATION DE LA HARPE :

LA PROPHÉTTB NB CAZOTTT'SUR LA RÉVOLUTION

On parle très fréquemment de la pro-phétie de Cazotte sur la RévolutionFrançaise. Papus- la rapporte. StanislasGuaita en parle. Eliphas Lévi la confirme.Est-elle sérieuse?

La bonne foi de ces maîtres occultistesn'aurait-eile pas été surprise?

L'auteur du Diable Amoureux. JacquesCazotte. était martiniste. Il se plaiiaitaux questions concernant I'occultisme.Il faisait partie des Illuminés et s'adonnaitaux rites (1719-1792). La clairvoyance estune des facultés de l'initié, écrit Papus quifait grand cas du récit que La Harperédigea de l'étrange voyance de l'écrivainau cours d'un souper avant la Révolution.

Il me semble que c'ëtait hier et c'étaitcependant au commencement de 1788.

Nous ëtions à table chez un de nos confrèresde l'Académie. grand seigneur et hommed'esprit; la compagnie était nombreuse

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et de tout état : gens de robe, gens de cour,gens de lettres, acadëmiciens, etc. Onavait fait grande chère comme de coutume.Au dessert, les vins de Malvoisie et deConstance ajoutaient à la gaieté de Iabonne compagnie cette sorte de liberté quin'en gardait pas toujours le ton : on enétait venu alors dans le monde ou pointoù tout est permis pour faire rire.

Chamfort nous ava.it Iu de ses contes:pies et libertins, et les grandes dames

avaient écouté sans avoir même recours àl'éventail. De là un déluge de plaisanteriessur Ia religion et d'applaudir.

Un seul des convives n'avait point prisde part à toute la joie de la, conversationet avait même laissé tomber tout doucementquelques plaisanteries sur notre bel enthou-siasme; c'était Cazotte, homme aimable etoriginal, mais malheureusement infatué desrêveries des illuminés. Son héroîsme l'adepuis rendu à jatnais illustre.

Il prend la parole et du ton le plussërieux :

- Messieurs, dit-il, soyez satisfaits ;vous verrez tous cette grande et sublimeRëvolution. Vous savez que je suis un peuprophète, je vous répète, vous verrez.

On lui répond par le refrain connu :

- Faut pas être grand sorcier pour ça.

- Soit, mais peut-être faut-il I'êtreun peu plus pour ce qui me reste à vousdire. Savez-vous ce qui en arrivera pourvous, tant que vous êtes ici, et ce qui eh

sera Ia suite immédiate, l'ffit bien prouvé

Ia conséquence bien reconnue?- Ah! voyons, dit Condorcet avec son

air sournois et niais, un philosophe n'estpas fâché de rencontrer un prophète.

- Vous, Monsieur de Condorcet, vousexpirerez ëtendu sur le pavé d'un cachot,vous mourrez du poison que vous aurezpris pour vous dérober au bourreau, dupoison que le bonheur de ce temps-là vous

forcera de porter toujours sur vous.Grand étonnement d'abord; mais on se

rappelle que le bon Cazotte est sujet ùrêver tout éveillé et on rit de plus belle.

- Monsieur Cazotte, Ie conte que vousfaites ici n'est pas si plaisant que votreDiable Amoureux; mais quel Diable vousa mis dans la tête ce << cachot ,>. ce<< poison ,> et ces << bourreaux >>? Qu'est-ce que cela peut avoir de commun uvec Iaphilosophie et le règne de la raison?

- C'est précisément ce que je vous dis :c'est au nom de la philosophie, de l'huma-nité, de la liberté, c'est sous le règne dela raison qu'il vous arrivera dz finir ainsi,et ce sera bien le règne de Ia raison,car alors elle qura des temples, et même

iln'y aura plus dans toute Ia France, en

ce temps-là, que des temples de la raison.

- Par ma foi, dit Chatnfort avec Ierire du sarcesme, vous ne serez pc6 undes prêtres de ces temples-là.

- Je I'espère; mais vous, Monsieur deChatnfort, qui en serez un, et très dignede l'être, vous vous couperez les veines devingt-deux coups de rasoir, et pourtarrtvous n'en mourrez que quelques mois après.

On se regarde et on rit encore.

- l/6vs, Monsieur Vicq-d'Azir, vousne vous ouvrirez pas les veines vous-même;mais après vous les avoir fait ouvrir six

fois dans un jour, après un accès de gouttepour être plus sûr de votre fait, vousmourrez dans la nuit. Vous. Monsieur deNicolaî, vous mourrez sur l'échafaud ;

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vous, Monsieur Bailly, sur I'échafaud...

- Ah! Dieu soit béni. dit Roucher. ilparaît que Monsieur n'en veut qu'à l'Aca-dëmie; il vient d'en faire une terribleexécution; et moi, grâce au ciel...

- Vous, vous mourrez aussi sur l'écha-faud.

- Oh! c'est une ga.geure, s'écrie-t-on de

toutes parts; il a jurë de tout exterminer.- Non, ce n'est pas moi qui I'ai jurë.

- Mais nous serons donc subjuguëspar les Turcs et les Tartares? Et encore?...

- Point du tout, je vous l'qi dit : vousserez alors gouvernés par Ia seule philo-sophie, par la seule raison. Ceux qui voustraiteront ainsi seront tous des < philo-sophes >>, tueront à tout moment dans labouche toutes les mêmes phrases que vousdebitez depuis une heure, répéteront loutesnos maximes, citeront tout comme vousles vers de Diderot et de la << Pucelle >>...

On se disait à I'oreille :

- Vous voyez bien qu'il est fou (caril gardait le plus grand sérieux). Est-ceque vous ne croyez pas qu'il plaisante?Et vous savez qu'il entre toujours du mer-veilleux dans ses plaisanteries.

- Oui, reprit Chatnfort; mais sonnerveilleux n'est pas gai; il est trop

patibulaire. Et quand tout cela se passe-ral-il?

- Srx ANs NE sE PÀssERoNT PAs euETOUT CE QUE JE VOUS DIS NE SOIT ACCOMPLI.

- Voilà bien des miracles (et cette fois:'était moi-même qui parlais); et vousne m'y mettez pour rien?

- Vous y serez pour un miracle toutau moins aussi extraordinaire : vous serezalors chrétien.

Grandes exclamations.

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- Ah! reprit Chatnfort, je suis rassuré.Si nous ne devons périr que quand LaHarpe sera chrétien, nous sommes immor-tels.

- Pour ca, dit alors Ia duchesse deGratnmont, nous sommes bienheureuses.nous autres femmes, de n'être pour riendans les révolutions. Quand je dis pour

rien, ce n'est pas que nous ne nous enmêlions toujours un peu; mais il est reçuqu'on ne s'en prend pas à nous et à notresexe.

- Votre sexe, Mesdames, ne vous endéfendra pas cette fois, et vous aurez beaune vous mêler de rien. vous serez trailëestout comme les hommes, scns aucunedifférence quelconque.

- Mais qu'est-ce que vous me dites-là,Monsieur Cazotte? C'est la fin du mondeçlue vous nous prêchez?

- Je n'en sais rien; mais ce que jesais, c'est que vous, modatne Ia duchesse,

vous serez conduite à l'échafaud, vous etbeaucoup d'autres dones avec vous, dansIa chanette du bourreau et les mainsderrière le dos.

- Ah! j'espère que dans ce cas-là,j'aurai du moins un carrosse ùapé de noir.

- Non, Madatne, de plus gtandes datnesque vous iront comme vous en cherrette,et les mains liées comme vous.

- De plus grandes dames! Quoi! Lesprincesses du sang?

- De plus grendes darnes encore...Ici. uit ,nouvement tès sensible dans toute

la compagnie et la fgure du maître se

rembrunit. On commençait à trouver queIa plaisanterie ëtait forte.

Mme de Grammont, pour dissiper lenuage, n'insista pas sur ceîte dernière

SIR FRANCIS DASHWOOD

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réponse, et se contenta de dire, du ton leplus léger :

- Vous verrez qu'il ne me laissera passeulement un confesseur !

- Non, Madatne, vous n'en aurez pas,ni personne. Le onnNER suppuclÉ eul ENAURA UN PAR GRACE, SERA...

II s'arrêta un moment.

- Eh bien quel est donc l'heureuxmortel qui aura cette prérogative?

-

C'est Ia seule qui lui restera.' ET cE

sERA LE RoI DE FnaNcE.Le maître de maison se leva brusquementet tout le monde avec lui. Il alla versM. Cazotte, et lui dit d'un ton pënëtré :

- Mon cher M. Cazotte, c'$t assez

faire durer cette facétie lugubre; vous lapoussez trop loin et jusqu'à compromettreIa sociétë oîr vous êtes. et vous-même.

Cazotte ne répondit rien, et se disposaità se retirer, quand Mme de Grammont,qui voulait toujours éviter Ie sérieux etramener la gaietë, s'avança vers lui :

- Monsieur Ie Prophète, qui nous ditesà tous notre bonne aventure, vous ne dites

rien de Ia vôtre.II fut quelque temps en silence et les

yeux baissés.

- Madame, avez-votts Iu le siège deJérusalem, dans Josèphe?

- Oh! sans doute; qui est-ce qui n'apas lu ça? Mais faites comme si je neI'avais pas Iu.

- Eh bien, Madame, pendant ce siège,un homme ft sept jours de suite le tour desremparts, à la vue des assiégeants et desassiégés, criant incessamment d'une voixsinistre et tonnante : << Malheur à Jéru-salem! Malheur à moi-même! >> Et dansle moment, une pierre énorme, lancée par

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Ies machines ennemies, I'atteignit et le miten pièces.

Et après cette réponse, M. Cazotte ftsa révérence et sortit.

Ajoutons au récit de La Harpe queJacques Cazotte, philosophe, conteur etpoète, fut arrêté après la journée dul0 août. Il avait échappé de peu auxmassacres de septembre, mais la lecture desa Correspondance Mystique, imbue de

royalisme, lui attira la peine de mort.On rapporte que le président du tribunalrévolutionnaire qui lui signifia la redou-table sentence, Lavaux. était lui-même uninitié. Il encouragea Cazotte à la mort parune exhortation des plus singulières. llmoutut courageusement.

Or, Le Journal des Libraires a publiéen 1817 - et Papus I'ignore - qu'il y aeu supercherie, et que La Harpe auraitavoué par une petite note manusciiteavoir écrit ce récit non pas en 1788, maisaprès la Terreur! L'éditeur Petitot, dit-on,le savait. Ce serait une mystification deLa Harpe contre les llluminés.

Cazotte n'était plus. La Harpe étaitmort également. La note de démenti, sitardive, est-elle véridique? La Harpeétait-il capable de cette incroyable facétie?

Oui, La Harpe (mort à Paris en 1803)aimait les

coups bas : orphelin sans for-tune, déjà jeune homme, il rimait des

:É1793;uncdc lacomnomidor.;.llde s€s-(avec lcmilleses srticlcsscandalc.fameuseconsidèrenel. Oncommcmentement

Swedensur lexuue siècle.luthérien. IlJeune théolo6d'Upsala, où ià vingt et un ?

travailla la sciten Norvège oidans I'admin

canaux etde

Charles XII. '

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couplets féroces contre le collège d'Har-court où ii avait bénéficié d'avantagesimportants. Il goûta de la prison. Reçuà Ferney, il dérobe à Voltaire un manus-crit inédit. Sa versatilité poiitique etphilosophique demeure proverbiale. En1793, 1l coiffe le bonnet rouge et déclameune ode de sa composition à Ia louangede la Terreur. On I'incarcère néanmoinscomme suspect en 1794. Après le 9 Ther-midor il accable les révolutionnaires

de ses sarcasmes. La découverte de sa< Correspondance littéraire > manuscriteavec le grand duc de Russie. lui attiramille haines. Il désavoua beaucoup deses articles dv Mercure qui suscitaient lescandale. Il étonna Sainte-Beuve avec sa

fameuse Prophëtie de Cazotte. Celui-ci laconsidère comme un morceau exception-nel. On connait la suite. De son vivant.comme après sa mort, Cazotte fut véhé-mentement discuté.

EMMANUEL SWEDENBORG,INVENTEUR DU SPIRITISME

Swedenborg eut une grande influencesur le développement de la magie auxvrrre siècle. tl était le fils d'un évêqueluthérien. Il naquit à Stockholm en 1688.Jeune théologien, élève à I'Universitéd'Upsala. où il obtint le titre de docteurà vingt et un ans. il vécut en Angleterre.travailla la science avec Newton, retournaen Norvège où il fut un haut personnagedans I'administration des mines. des

canaux et des ports, par la grâce deCharles XII. La reine I'anoblit.

Il abandonna ses activités en 1745pour se consacrer à l'occuitisme. La nuitdu 7 avril 1744. il eut sa première visionet reçut l'éblouissement de la lumière.Un an pius tard. à Londres; secondehallucination : un mage vêtu de pourprelui dicta sa mission. Ses yeux intérieurss'ouvrirent, il discerna le ciel, l'enfer etles esprits qui y séjournent. Toute sa vie,Swedenborg se dira en contact avec iesEsprits de I'au-delà : Virgile, Luther,Melanchton. faisaient partie de ses fan-tômes famiiiers. Il possédait le don detélévision. Kant le visita. Il en fut vivementédifié. En 1759, Swedenborg décrivit lesprogrès d'un feu qui ravageait Stockhoimet il ne se trompa pas d'un détail. Il avaittotalement le don de voyance.

Deux exemples :

Le comte de Hopken raconte qu'à lamort de M. de Marteville, une piècetrès importante fut perdue et qu'il fallaitabsolument retrouver. On fit appel àSwedenborg qui se concentra, revint le

lendemain voir ia veuve et lui déclaraque son mari lui était apparu pendantla nuit et lui avait révélé l'emplacementoir I'on retrouverait le papier égaré. Cequi fut exact.

La Reine douairière de Suède. veuved'Adolphe-Frédéric et sæur du roi dePrusse, ayant appris ce fait, pria lecomte de Hopken de lui amener Sweden-borg : elle lui demanda s'il pouvait savoirle texte d'une lettre qu'elle avait écriteà son frère, le prince de Prusse, qui étaitdéfunt. Iæ voyant annonça qu'il revien-drait le lendemain. La nuit. il fit son

évocation. Il vint revoir la Reine et luirécita le contenu précis de son message.

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Elle le raconta, ceia fit grand bruit àStockholm.

Il avait aussi le don prophétique :

en 1757, il fut témoindu Jugement Dernierde I'univers spirituel.

Il écrivit plus de dix-sept traités. Sadoctrine se trouve exposée par lui dansle livre De crelo er eius miràbitibus et deiderno ex auditis et visis (Sur le Ciel etses Merveilles, et sur i'Enfer. d'aprèsdes choses yues et entendues). Londres1758. Ce livre eut un grandretentissementau cours de la seconde moitié du xvrrlesiecle. Le mage y affirmait la présencedes Esprits, en état transitoire dans unmonde intermédiaire. L'âme passe ainsiaprès la mort, avant de se diriger versle Ciel ou vers i'Enfer.

C'est toute la théorie du spiritismeet la thèse des fantômes d'Écôsse. Lexxe siècle en fera large usage.

D'après Swedenborg, ies anges et lesdémons ont une forme spectrale humaine,car ils furent des hommes à I'origine,

et ils interviennent dans nos actes. C'estdans un état intermédiaire entre la veilleet le sommeil que les hommes peuventétablir le contact entre eux effica-cement.

L'étude de la nature et de la physiquemagnétique, avec I'esprit mystique quile caractérisait. amenèrent EmmanuelSwedenborg à réaliser sur lui-même unétat d'autohypnose pendant lequel ilopérait ses voyances. Il raconte que dèsl'âge de quatorze ans il subissait cessortes de visions. En 1745 il se consacraà sa voyance.

1l en vint ainsi à des communications-;ec le surnaturel et l'on rapporte qu'il

494

était doué de pouvoirs supranormaux.En domptant ses sens, en menant lavie de pur ascète, on peut parvenir àcette communication ; Swedenbors affumeainsi demeurer en contact a-uec lesEsprits et converser notamment avecVirgile et avec Luther.

Son goût passionné pour la Kabbaleiui donna des explications secrètes desmots et des lettres.

Onle

considèrecomme le fondateurde la Pneumatologie. ou doctrine des

Esprits.Balzac l'appela < le Bouddha du Nord >.

Il fit des révélations secrètes à la reine.Enfin il prédit qu'il mourrair lui-mêmeà Londres, ie 29 mars 1772. à quatre-vingts ans. C'est par voyance qu'il annonçaavant de mourir la fondation de I'Éslisede la Nouvelle Jérusalem de ses adeùtes.qui devait essaimer dans le môndeentier.

Il mourut à la date indiquée par lui.En Suède et en Norvège, or) se main-

tenait I'influence des Rose-Croix, sesthéories se développèrent à I'extrême etlancèrent sur I'Europe une vague d'éso-térisme, de mystère et de magie. La Franc-Maçonnerie prit son inspiration dans sesgrades supérieurs. En Allemagne, AdamWeishaupt, professeur de droit canonique,fonda la secte très influente des TrèsPerfectibles. qui devint le mouvementdes llluminés, dont nous avons parléà propos de la mission secrète deCagliostro. Les personnalités ies pluscélèbres et les plus importantes y pârti-cipèrent.

L'occultisme connut ainsi une nouvelleenvoiée. Avec les rites secrets, les formules

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hébraiques et surtout la présence dansl'au-delà de forces que peu à peu lesinitiés savaient diriger, à I'instar des magesde l'Antiquité et de la Bible, mais surdes bases scientifiques nouvelles, cellesd'un grand siècle qui découvre la science.l'expérimentation, ie pragmatisme, laméthode scientifique, Swedenborg, mage

exceptionnel. donna une impulsion considérable et sur des voies nouvelles à lamagie.

Par son auto-hypnose, ses voyances.ses spectres, I'hypnotisme et le spiritismepeu à peu se dégageaient. Le romantismefacilitera cette apparition, au rnoyen deses effiuves évanescents, de ses angoisses,de ses appels morbides à I'au-delà.

Sous la r,'oussée des savants, des ency-clopédiste... sous l'influence de Voltaire,de Rousseau et d'Alembert, avec lamontée des courants révolutionnaires delibération, le dogmatisme scolastique étaitmort. Le Romantisme eut Ia partiebelle.

La doctrine de Swedenborg suscitades écoles nombreuses qui

-prirent ses

dogmes à la lettre, telle I'Eglise de taNouvelle Jérusalem, ou telle la secte dela Science des Esprits, de Heinrich Jung

Stilling, à Nuremberg, en 1808, surI'homme et le monde des Esprits.

Swedenborg eut une large influencesur la penséJde Baka". Éteve ae Louis-

Claude de Saint-Martin, Honoré deBalzac fut initié par Henri de Latoucheau martinisme. Swedenborg I'illumina :

Le swedenborgisme, qui n'est qu'unerépétition, dans Ie sens chrétien, d'anciennesidées. est ma religion, a-t-il écrit en 1837,et plus tard il avouera : Je suis de Iareligion de saint Jean. de l'Église mystique,

la seule qui ait conservé Ia vraie doctrine.Dans Louis Lambert, il développe uncertain nombre d'idées puisées dansl'ésotérisme : Tout ici-bas n'existe quepar Ie Mouvement et le Nombre... LeNombre est un témoin intellectuel quin'oppartient qu'à l'homme, et par lequelil peut arriver à Ia connaissance de lqParole. Trois et Sept sont les deux plusgrands nombres spirituels.

Quant à Antoine Joseph Pernéty (1716-l80l), c'était un bénédictin que le roide Prusse avait choisi pour être sonbibliothécaire. Grand admirateur de Swe-denborg, dont il fut le traducteur, ilavait auparavant voyagé avec Bougain-ville dans le monde. Il écrivit un livreextraordinaire, une sorte de messageinspiré, otr il démontre que les contesgrecs et égyptiens forment des allégoriesau sein desquelles se trouve

unnoyau

hermétique, un foyer, un arcane majes-tueux central, équivalent de la PierrePhilosophale du Magistère des Sageset du Secret des Secrets.

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MARTINÈS DE PASQUALLY SPIRITE

L'influence de Swedenborg agit puis-samment sur Martinès de Pasquallv,Rose-Croix.

On le disait un catholique d'originejuive portugaise; selon d'autres, il seraitle fils d'un professeur de Grenoble, névers l7l5 en cette ville, Dermenghem lequalifie à la fois de mystique, de magicien,de médium ou de charlatan. Il fut le thau-

maturge hermétique juif du xvnre sièple.Son charme enveloppant, ses brillantsdiscours lui attirèrent des amitiés pas-sionnées.

Cet occultiste passionné parvint à desrésultats assez surprenants. Son autoritéde mage I'incita à fonder en 1754 avecsuccès une secte où I'on pratiquait lemartinisme, ou science de la réintégrationdes êtres et de l'évocation des Esprits.

Ses adeptes se groupèrent sous le nomésotérique hébraique de l'Ordre des ÉtusCohen et ce quasi maçonnique rite sedistinguait par trois degrés : le premier,celui des apprentis, compagnons, maîtres,grand élu, apprenti Cohen.

Le second : compagnon Cohen, maîtreCohen, Grand Architecte. Chevalier-Com-mandeur.

Le troisième : les Réaux-Croix, assem-blés en une classe secrète.

Un ensemble de rites magiques étaientaccomplis par les ( martinésistes )) ijeûnes, évocations de I'au-delà lors deséquinoxes, formules et cercles kabbalis-tiques, mots magiques, hiéroglyphes,thèmes d'astrologie. Le but suprême

était d'arracher l;homme à la rruhitionde sa chute et de I'amener par lè souffie

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divin aux secrets de I'alchimie, de laKabbale et de la divination.

D'éminents savants se joignirent à lui :

le baron d'Holbach, auteur du Systèmede Ia Nature, le kabbaliste Duchanteau.alchimiste. le visionnaire Jacques Cazotte,dont nous avons parlé, Bacon de la Che-valerie, officier, maréchal de camp, quifut son assistant en 1767 et le remplaçaà la Grand Maîtrise. C'est lui qui fondaplus tard le Grand Orient.

Martinès de Pasqually prariquait lespiritisme. Il a laissé un important Traitéie la Réintégrarion des Êires. lI fur unmédium très exercé et très actif. il seretira à Port-au-Prince, dans la Répu-blique de Saint-Domingue.

UN MAGICIEN LYONNAIS :

CLAUDE DE SAINT-MARTIN.LE ( PHILOSOPHE INCONNU D

Cet homme doux. timide, aux manièresaffables (1743-1803) fut le secrétaire'eradjoint de Martinès de Pasqually er< martinésiste > convaincu. On le disaitné à Amboise en 1743. ll pratiquait lamagie comme son maître et n'ignorarien du mesmérisme. Si bien que I'onconfondit rapidement les adeptes deMartinès et ceux de Saint-Martin. et quela postérité les fusionne en << martinistes ).Il avait le grade de Réau-Croix et franc-maçon et il s'établit à Lyon où il s'imposarapidement parmi les occultistes.

Dès 1775, il publia un ouvrage sous

le nom d'auteur du Philosophe Inconnu,à savoir Des Erreurs et de la Vérité.

tiorUIenriteslaissa'tante., Son

d'oracleactle

dont ilLaétait

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qui lui entraîna de très nombreux admi-rateurs et disciples. Il fut le maître. Il fitécole.

Claude de Saint-Martin réhabilite lespiritualisme, il entend se rattacher auchristianisme mystique et au principeessentiel de la part de divin qui résideen chaque être. Il créa le christianismetranscendant et ses vues

à la fois réfor-matrices et communautaires choquèrentbien des esprits.

Son illumination, sa douceur et sabienveillance, son extraordinaire inspira-tion, lui attirèrent de nombreux discipies.Il créa des temples martinistes en France,en Allemagne. en Russie. variations desrites swedenborgiens de Pasqually. Illaissa une æuvre philosophique impor-tante.

Son élève fut Joseph de Maistre.Chateaubriand a dit, en parlant de lui :

Un philosophe du Ciel, avec des paroles

d'oracle et des manières d'archange. Il futIe disciple spirituel de Jacob Boehme,dont il publia la Triple Vie.

La forme du spiritisme qu'il pratiquaitétait originale. Elle fit de très convaincuspartisans. On a dit que Claude de Saint-Martin a joué en France le rôle d'unSwedenborg en Suède.

Robert Amadou (qui publia une étudesur le théosophe d'Amboise), et RobertKanters disent : C'est peut-ête Ia plusgrande fgure de l'occultisme occidental.

Membre de la secte théurgique fondéepar Martinès de Pasqually, des << Maçons

Elus Cohen de I'Univers >, il s'adonnaaux opérations rituelles, aux études kabba-listiques, aux évocations cérémonielles.Joseph de Maistre i'a jugé le plus instruit.

LOUIS.CLAUDE DE SAINT-MARTIN

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Ie p]uy sagl et le plus élégant des théosophes,et Sainte-Beuve loua ses talents d,écriïain.Chateaubriand se plaignit un jour dene rien comprendre à ses mystères etI'ironisa, ce qu'il regretta plus tard.

L'influence de Claude de Saint_Martinse fait sentir encore aujourd,hui. Saint_Martin se rallia au chiistianisme. mais

attaqua sévèrement le catholicisme. Le( martinisme >> a retrouvé lq Voie Inté_rieure, Ie chemin de l,Unité par l,Espritet Ie Cæur. Par Ia sagesse qu,il ,rrrigr"e: ,qu'il vit, par son exislence *{^r,Saint-Martin tend vers Ia Suprême Unitéet ne vise qu'à Ia réintégration universelle.

$.e.1 Le grand occultiste papus furdétenteur de I'initiation de Saint_Martin.

La Kabbale retrouvée. Le yoga d'Occi-dent. Réintégration dans le Boiheur.. D'après Kurt Seligmann (Le Miroir dela Magie), le martinisme fut soutenu enRussie par le prince Galitzine. Ses ritesmagiques avaient beaucoup de similitudesavec les pratiques du spiritisme moderne :On évoquait les morts, on stimulait leshallucinations par des cercles mogiques,iles qromates, de somptueuses ,obei desoie noire et des insignes constellés de,!iilnants. Les illuminés communiquaient

les puissances divines et en reclewienties conseils pour promouvoir leur idéaltumanitaire. (K.5.)

Saint-Martin, comme les Rose-Croix,:tait en possession du vrai et antique

rot dont il avait forcé le secret derute connaissance initiatique,

celui der Clavicule de Salomon. il donna la,ivision du Tarot à i'un de ses volumes :

:s vingt-deux clés.Dans son tableau naturel des rapoorts

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qur extstent entre Dieu, I'homme et laNature. Saint-Martin commente cesvingt-deux clés dans une vision apoca-lyptique oir il rejoint saint Jean.

LES TEMPLIERS

DE LA STRICTE OBSERVANCEET WILLERMOZ

A Lyon. qui fut toujours et actuellementencore. un centre occultiste très actif oirles magistes ne se comptent pas, Jean_Baptiste Wiilermoz, qui fut uï àisciolede Pasqually et collègue de Claude TeSaint-Martin, connut Ia notoriété vers1775. A vingr ans, il était entré dans lafranc-maçonnerie et devint haut gradé-

Adepte convaincu du < magné-tismeanimal > de Mesmer, il commençà commeguérisseur,

vint au spiritisme, s'entourade médiums et écrivit les visions obtenuesau cours de ses séances médiumniquessur le ciel. I'enfer, Ies anges...

En 1772. il se rallia aui Templiers deI'Ordre maçonnique allemand deia Stric:teObservance. Ces ésotéristes groupaientl'aristocratie allemande et leur;he;aleriemvstiqu.e s'e^st perpétuée jusqu'à aujour_d'hui. lls affirmaient trouver'leur originedans les chevaliers de la miiice du Temile.dont le baron de Hund, en 1763. avaiirelevé I'Ordre. lls se grc,,oaient en Supë_rieurs Inconnzs. se donr, ;nt des affinités

avec- les chevaliers du I'emple réfusiésen Ecosse. Ils ne cachaieni pas leîrsvisées politiques quanr à [a rejtaurationdu Temple sur I'Europe.

Willermoz. comme Pasqually et Sainr_

dont le duc deMaître Général;*

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il appartient auoccultiste chrétien qt789.

C'est dans laWillermoz que Josephaux plus hauts grades.Profès de lordreSainte. On pratiquaitspiritisme,

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Martin. entendait rester fidèle au Christ.Il assistait à la messe. se montrait parti-culièrement mystique, faisait preuve degrande dévotion, tout en rejetant leministère des prêtres. ignares et ayantperdu la Vérité.

Il créa pour ia France, en 1774, la

< Province Templière > de France. régu-lièrement affiliée à la < Stricte Obser-vance D. Il ouvrit des temples à Stras-bourg, à Bordeaux, créa de hauts grades.En 1778, il se sépara du baron deHund et nomma son Ordre. rectifé, celuides Chevaliers Biedaisants de la CiléSainte, sorte de tiers-ordre reiigieux,dont le duc de Brunswick est le Grand-Maître Général.

Catholique pratiquant, et groupantautour de lui beaucoup de prêtres lyon-nais. Vy'illermoz fut aussi un person-nage important de la franc-maçonnerie il

joua un rôle capital dans les années quiprécédèrent la Révolution Française. Ilfut enfin et surtout un mage. Pas un instantil ne perdit de vue I'occultisme, le magné-tisme, Ies médiums.

il appartient au grand mouvementoccultiste chrétien qui se déploie avant1789.

C'est dans la Maçonnerie lyonnaise deWillermoz que Joseph de Maistre accédaaux plus hauts grades. Il y fut ChevalierProfès de I'Ordre Bienfaisant de Ia Cité. ;i]tte. On pratiquait autour de lui le:j::i':;isme, le somnambulisme et I'on

provoquait les révélations de I'AgentSeqet. Il rencontra ainsi Martinès dePasqually et fit partie du mouvementde I'ittuminisme. tenta de fondre ensembleI'occultisme et le catholicisme. cherchant

derrière I'opinion des Pères de l'Église,.le chemin de la Troisième Révélation,l'avènement du christianisme transcen-dantal, mélange de platonisnte, d'origé-nianisme et de philosophie hermétique, surune base chrétienne. La recherche desconnaissances sublimes. telles que les possé-

daient les premiers chrëtiens qui étaientde véritsbles initiés. Willermoz, Josephde Maistre, étaient des catholiques francs-maçons.

G(ETHE ET FAUST

Gæthe, dès son plus jeune âge, s'intéressaà I'occultisme et se fit initier à une logemaçonnique. Sous I'influence de Mme vonKlettenberg, il travailla l'alchimie. se fitun laboratoire or) il tenta des expériences.

Passionné pour la vie et le thème de Faust,il apprit l'astrologie, les nombres, lessymboles, et un jour reconnaîtra quantà sa doctrine, que si le nëo-platonismeen était Ia base, l'hermétisme. Ia mystique,Ia Kabbale, fournirent aussi leur apport.

Son æuvre est largement initiatique.Les cinq strophes des Urworte. qu'il a

commentées lui-même et dont il ditqu'elles contiennent ce qu'il v a peut-êTrede plus abstrait dans la philosophie mo-derne. sont consacrées à Daïmon leDémon, Tukhé le Hasard. Eros I'Amour.Ananké la Nécessité, Elpis I'Espérance,

où ie philosophe tient le langage desâmes, y concentrant ce qui nous a ététransmis des plus ancitnnes et des plusrëcentes doctrines orptr' tes.

Gæthe consacra toute sa vie au drame

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faustien. Tout jeune. il avait assisté à desreprésentations populaires en Allemagne.à Francfort et peut-être à Leipzig, ilavait vu la pièce de marionnettes sur lalégende de Faust. Dans cette viile où ilfaisait ses études de droit. Il a écrit :

<< L'idée de cette pièce de marionnettes

retentissait et bourdonnait en moi sur tousles tons : ie portqis en îous lieux ce sujetavec bien d'aulres el i'en faisais mesdélices dans mes heures solitaires. sans

toutefois en rien écrire. >>

Il eut connaissance alors de la manièreu' isée par ie dramaturge anglais Marlowe.quj en 1589 avait composé sa pièce dethéâtre, Faust I'Archimagicien: elle avaitfait sensation à l'époque. Là. sous un airbouffon. le drame de Marlowe déployaitses astuces. ses arguties et ses incidentssu:- r lutte du Bien et du Mal dans unehai,-; intelligence. Ce fut la grande idée

de la fin du xvle. puis du xvlte siècie.On y sentait les idées éclatantes de laRéforme.

Chez Gæthe, la réaction religieuse etphilosophique est dépassée. la penséeprend un essor métaphysique. Avec I'An-glais. le poète reste dans l'orthodoxiechrét'-nne. Chez Gæthe. le philosophesort ,ie la religion pour atteindre iessphères transcendantales. Marlowe restele psychologue et le moraliste mordant.

Gæthe composa son Faasl à vingt-trois:ns, avec tous les détails exacts des expioitsmagiques du Dr Faust . Une æuvre étange,

selon Gérard de Nerval.Le personnage de Marguerite est dûau souvenir d'un amour de sa jeunesse.Dans ses Mémoires, il le raconte.

La transfiguration, la sublimation du

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Faust de la Iégende est le prétexte d'uneprodigieuse envolée sur les sommets dela métaphysique dont les portes d'orsont ouvertes par la magie.

Gæthe a été le plus genial apologistede la magie. Les Esprits hantent ses

deux drames dans une évocation fastueuse.

Gæthe est un spirite de la grande traditioninitiatique.Gérard de Nerval, exalté par son æuvre,

La traduisit à vingt ans. de I'allemand.Gæthe enchanté déclara qu'il ne voulaitplus la lire qu'en français. ce qui étaitle plus beau compliment à faire à sontraducteur. Gérard de Nerval la présenteainsi :

<< Faust >> est quelque chose de tout à J'aitincommensurable. et toutes les tentativesde l'approprier à la raison sont veines...I/aste poème. le plus étonnant de noîreépoque. le seul qu'on puisse opposer à la

fois au poème catholique de Dante etuux chefs-d'euvre d'inspiration paienne...Toujours son esprit che'tauche dans lesespaces. >>

Quant au second Faust de Gæthe. lepoète l'écrivit à quatre-vingts ans; il neproduisait plus, il luttait avec lui-mêmeet s'adonnait totalement à I'occultisme.Gérard de Nerval pense qu'il s'est inspirédu Manfred de Lord Byron que sonpremier Faust a inspiré et qui a étépublié du vivant de Gæthe en 1827.Ii y a mis toute son expérience, toutesa pensée de spirite. Car ce Faust est

profondément ésotérique : Faust laScience (Sapientia) se marie Hélène,la beauté antique, I'lnitiation. l. rr enfantEuphorion est la suprême incarnationde l'âme iibérée de ses chaînes matérielles.

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Notons que dans les deux Faust de

Gæthe, Faust meurt; le Diable a gagné

son pari et emporte l'âme de Faust, alorsque le Faust de Gounod et celui de

Berlioz se rachètent.Fqust, ou I'homme qui a vendu son

âme aux puissances du mai, demeure lepersonnage immortel de Gæthe. C'estie vieiliard qui par ia magie reconquiertlajeunesse : par cette ailiance surnaturelle.

il cherche à se hisser à un niveau supérieur.Il rejette sur Méphistophélès nos dettes,nos défauts, notre gangue origineile.Enfin, I'homme tente de se moquer deI'Esprit du Mal, et se retourne versl'Esprit suprême de Bonté. Dans Ie drameprotestant de Marlowe l'homme qui avendu son âme meurt, délaissé par le ciel.

Dans le drame de Gæthe, drame chré-tien, cet homme orgueilleux, damné poursatisfaire sa curiosité naturelle, s'est rebellécontre Satan, mais sera pourtant par-donné, absorbé dans l'éblouissante visionde l'Inûni.

Le Dr Faust est donc présenté parGæthe comme le type le pius parfaitde I'intelligence et du génie humain,sachant toute science, ayant pesé touteidée, n'ayant plus rien à apprendre nià voir sur la terre, qui n'aspire plus qu'àla connaissance des choses surnaturelleset ne peut plus vivre dans le cercle bornédes désirs humains. Sa première penséeétait de se donner la mc-'" mais les clocheset les chants de Pâqu;, l'en détournentet lui rappellent que Dieu a, défendu lesuicide.

Le soir, se promenant avec son disciple

dans la campagne, il épanche son âme,expose la dualité de son âme, l'une sur

terre, l'autre s'élançant vers I'au-delà.Le Diabie viendra le tenter, lui offrantses possibilités magiques et surnaturelles,celles de lui dévoiler le tout et le plusque tout.

A la cour de i'Empereur, Faust montreson magnifique pouvoir, il crée un mondefantastique, il met à contribution toutesles idées de la philosophie sur i'immor-talité de l'âme. Les monades de Leibnitz

se mêlent au magnétisme de Sweden:: .ig.C'est la découverte du monde de i .-.nepar le rêve, par le magnétisme et par lacontempiation ascétique. Fe.usr IRENDsoN vol. DÀNS L'IMMENSITÉ, Une Sorted'exploration des espaces, unc descenteaux Enfers, et il étonne le Diable. Ilinterroge les démons, les sibylles, lesparques, les sphinx.

Ainsi, nous rejoignons les plus purschefs-d'æuvre initiatiques de l'Antiquité.

Après Gæthe, Lessing, Klinger etLenau, le théâtre lyrique s'empara de lalégende de Faust. Ce furent, comme on

Ie sait :

- Faust, opéra allemand, musique deSpohr - 2 actes à Francfort, 1818,succès éclatant.

- Faust de Gcethe, par Schumann,de 1830 à 1856.

- La Damnation de Faust d'HectorBerlioz. opéra-comique, 1846, écrit dès1828.

- Faust de Liszt, 1854, poème sym-phonique.

- Enfin Faust de Gounod, en 5 actes,paroles de Michel Carré et Jules Barbier,représenté le 19 mars 1859 au Théâtre

Lyrique, puis à I'Opéra.Robert Amadou - dont les ouvrages

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sur I'occultisme sont très remarquables

- a écrit avec Robert Kanters dansleur excellente Anthologie Littéraire deI'Occultisme. que Gérard de Nerval futun des plus grands magiciens de sonsiècle.

Initié par Martinès de Pasqually, I'au-teur des llluminés et du Vovage en Orienttravailla passionnément la tradition ésoté-rique, la Kabbale. la ieçon des magesde I'Orient. On peut dire que les pytha-

goriciens, les néo-platoniciens. les alchi-mistes, nourrissaient son inspiration. celiequi lui dicta Aurelia et les Chimères,dont M. Georges Le Breton a donnéIes és : la symbolique des Tarots. les,pe.,,tions du Grand (Euvre et du < Soieil

Jes Sages >, le magistère alchimique.

Je suis Ie Tënébreux. Ie veuf, I'inconsolë,Le prince d'Aquitaine à la tour abolie...

D'après M. Jean Richer, Gérard de\Ierval croyait son existence gouvernéear le chiffre 13. II écrivit Artemis atreizième anniversaire de sa crise de folie

et selon I'arcane XIII de Tarot, celuide la Mort. La triple Hécate.

Un mauvais gënie avait pris ma placedans le monde des âmes... (lunrue.)

Voyages infernaux. voyages initiariques.ceur du monde invisible.

Gérard de Nerval. voyageur de la Nuitdésespérée, précède Baudelaire. CapitaineNoir. et Verlaine et Rimbaud.

Ii voulut, comme eux. vivre le dramefaustien et se donner au Diable : ses

pages sur Ie Faust de Gæthe jaillissentd'illumination.En 1855. on le trouva un matin. oendu

à un réverbère. Le sombre poète ipiriteaccomplissait son voyage dans la nuit.

Après Gérard de Nerval et Heine,beaucoup de littérateurs ont tressaillidevant le drame de Faust : Tourgueniev,Mac Orlan. Paul Valéry (Mon Faust),Thomas Mann (Dr Faustus), Ramuz, etc.

Devons-nous rappeler que ie < Faustien >>

Paganini était tellement virtuose qu'onrefusa de l'enterrer à l'égiise quand ilmourut?

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En musique : Schumann, Berlioz,Gounod, Liszt, Wagner, furent les inter-orètes émouvants du drame < faustien >

idéatisé par les musiciens.A propos de la Damnation de Faust

d'Hector Berlioz, retenons ces confidencesde Berlioz :

Je dois signaler comme un des incidentsremarquables de ma vie, l'impressionétrange et profonde que .je reçus. en

lisant pour Ia première fots le Faust deGethe, traduit en français par Gérard deNerval. Le merveilleux livre me fascinade prime abord; je ne Ie quittais plus ;je le lisais sans cesse, à table, au théâtre,dans les rues, portour. Berlioz composahuit scènes qu'il publia à Paris en 1828,puis qu'il détruisit.

Il médita vingt ans sa Légende de Faust,dont il écrivit le livret lui-même, durantses voyages en Allemagne, en Bavière.Il conçut à Vienne I'air de Méphisto-phélès : Voici des roses. Il eut l'idéede faire voyager Faust en Hongrie et de

le faire assister au Dassase d'une armée

hongroise dans une plaine où il promènesa rêverie. Il écrivit à Pesth la Rondedes Paysans, à Prague I'apothéose, àBreslau la chanson des étudiants. Le resteà Paris, aux Tuileries, au café, et presquesur la borne du boulevard du Temple.Donnée en concert à I'Opéra-Comique,Berlioz s'endetta complètement et pourlongtemps, afin de payer cette audition,qui fut un échec.

Faust le magicien continuait d'exercerd'outre-tombe sa maléfique influence.

Le Fqust de Gounod sera de 1859.D'immenses orchestres, les plus illustres

chanteurs, célèbrent à jamais par leursgrands talents le drame < faustien ) tou-

jours vivant, dans les foules.

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