Histoire de la Guerre froide Septième cours : Entre tension et détente II (1964-1978)

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Histoire de la Guerre froide

Septième cours : Entre tension et détente II(1964-1978)

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Septième cours : Entre tension et détente II

(1964-1978)1 – Évolution politique intérieure2 – Les traités relatifs aux armes nucléaires3 – Les accords d’Helsinki4 – L’URSS et le Proche-Orient5 – L’effort militaire soviétique6 – Expansion de l’influence soviétique

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1 – Évolution politique intérieure• Avec l’arrivée au pouvoir de Brejnev, le financement du

programme d’armement de l’URSS grimpe en flèche. À partir de 1967 se développe le programme de construction de missiles balistiques intercontinentaux, afin d’établir le plus rapidement possible la parité stratégique avec les États-Unis.

• L’effort budgétaire colossal visant à rattraper les États-Unis se trouve accentué par le recul des pragmatiques face aux conservateurs.

• Dans la période 1964-1972, le rôle important joué par Kossyguine modère l’influence grandissante du complexe militaro-industriel. Mais l’échec des réformes économiques de Kossyguine et la détérioration de son État de santé affaiblissent son pouvoir personnel et celui de ses alliés.

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• Tout cela conduit à un renforcement de la puissance militaire soviétique mais aussi, par voie de conséquence, à un renforcement du pouvoir des dirigeants militaires.

• Ces efforts au plan militaire et les investissements nécessaires permettent d’abord le maintien du niveau de vie de la population (surtout avec le développement du commerce international des armes – l’URSS devient alors le second marchand de canons au monde), mais aura par la suite de funestes conséquences sur ce niveau de vie.

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2 – Les traités relatifs aux armes nucléaires

• Au cours de la période 1963-1972, quatre traités relatifs aux armes nucléaires ont été signés par le gouvernement soviétique.

• À Moscou, les événements d’octobre 1962 ont fait très peur, il est dès lors devenu évident que la continuation d’une course aux armements aurait pour conséquence à terme de précipiter le monde dans une apocalypse nucléaire.

• Les dirigeants soviétiques ont à cœur la propagation de leur système, mais ils comprennent que celle-ci ne peut être menée aux frais de la sécurité du territoire national. Il faut donc négocier.

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• Le premier traité est signé dès le mois d’août 1963. S’agissant d’un premier pas, il est modeste : le traité d’interdiction des essais nucléaires atmosphériques ne peut à lui seul freiner la course aux armements, mais c’est un premier pas en ce sens.

• La conclusion de ce traité, auquel se joindront plus de 100 pays, témoigne de la nouvelle entente soviéto-américaine, aux dépens de certains de leurs alliés.

• C’est dans la même logique que sera signé en juillet 1968 le TNP, auquel se joindront également de nombreux pays au fil des années.

• Mais plusieurs pays, et non des moindres, refuseront de s’y joindre, car il revient à légaliser la superpuissance des deux grands, même si les autres puissances nucléaires se voient aussi reconnaître leur droit à la bombe.

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• Le TNP s’appuie sur deux principes : les États disposant de l’arme nucléaire s’engagent à ne rien faire pour aider ceux qui ne l’ont pas et ces derniers s‘engagent à ne pas poursuivre de programme nucléaire militaire.

• Mais ce n’était pas assez. Ces deux traités ne freinaient en rien la course aux armements et c’est pourquoi, lors des négociations ayant conduit au TNP, les deux grands s’entendent pour un jour négocier un traité de limitation des armes nucléaires.

• Le SALT (pour Strategic arms limitation treaty) est la première pièce d’une série d’accords entre les deux grands visant une limitation du déploiement. Il s’agit de la première entente bilatérale entre Moscou et Washington relatives aux armes nucléaires.

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• Il faudra près de 4 ans avant que Moscou et Washington parviennent à s’entendre. Le SALT laisse cependant de côté la question des bombardiers stratégiques pour se limiter uniquement à une limitation des missiles et des sous-marins lanceurs.

• Le 26 mai 1972 fut signé à Moscou la convention, qui limitait à 2 358 pour l’URSS et 1 710 pour les États-Unis le nombre des premiers, et à 62 contre 44 le nombre de sous-marins.

• L’argument utilisé par les Soviétiques, suivant lequel il fallait tenir compte des bombardiers américains pour que le traité fût équitable, explique la différence des limitations soviétiques et américaines.

• Autre argument soviétique : les États-Unis avaient commencé la « mirvisation » de leurs lanceurs depuis plus longtemps que les Soviétiques, ce qui fait qu’en 1972, les Américains avaient davantage d’ogives.

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• Les Soviétiques profiteront de cet avantage pour déployer encore plus d’ogives et à la fin des années 70, la puissance nucléaire soviétique sera supérieure à celle des États-Unis.

• En plus des raisons économiques, pour Moscou, la quantité d’armes nucléaires déployées était jugée plus que suffisante pour assurer la défense du territoire de l’URSS et de celui de ses alliés.

• L’autre pièce maîtresse de l’architecture de sécurité entre les deux grands, le traité ABM, est signé en même temps que le SALT.

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3 – Les accords d’Helsinki• L’un des événements internationaux les plus importants de l’ère brejnévienne, la

conférence d’Helsinki, prend fin le 1er août 1975, avec la signature des accords du même nom entre l’URSS, les États-Unis, le Canada et tous les pays d’Europe, et la naissance de l’OSCE.

• Tous les États signataires s’engagent à résoudre leurs différends de façons pacifiques.• Sept principes en constituent la base : 1 – égalité des États signataires; 2 – refus de la

force; 3 – intangibilité des frontières; 4 – intégrité territoriale; 5 – non-ingérence dans les affaires intérieures des États ; 6 — recours à la négociation pour régler les différends; 7 – respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

- Sept principes en constituent la base : 1 – égalité des États signataires; 2 – refus de la force; 3 – intangibilité des frontières; 4 – intégrité territoriale; 5 – non-ingérence dans les affaires intérieures des États ; 6 — recours à la négociation pour régler les différends; 7 – respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

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• Le traité sera ratifié par l’URSS en 1977 et constitue une grande victoire pour les pacifistes. Il ouvre la voie à la conclusion de SALT-2 en 1979.

• Les dirigeants soviétiques pavoisent : ils ont réussi à faire valoir les principes d’intangibilité des frontières et d’intégrité territoriale, qui sanctionnent la division de l’Europe, même s’ils ont dû faire des concessions quant au respect des libertés fondamentales.

• Cependant, les deux mondes comprennent les accords différemment, lesquels seront utilisés par les supergrands pour consolider leur pouvoir.

• Les États-Unis utilisent l’accord pour lancer une campagne contre l’URSS qui viole sa signature quant au respect des droits de l’homme et ce faisant, ils violent à leur tour le principe de non-ingérence…

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• Si l’impact de la signature par l’URSS des accords d’Helsinki est limité en ce qui concerne la situation internationale, sur le plan intérieur, la ratification aura un impact important.

• Le gouvernement soviétique devra apporter des modifications substantielles à la constitution de l’URSS, afin de la rendre conforme aux engagements internationaux de l’URSS.

• Ainsi, ces engagements internationaux et ces modifications constitutionnelles vont servir d’appui au développement de l’opposition intérieure en URSS.

• C’est ainsi que nait le mouvement légaliste : à partir de 1977, l‘opposition aura recours aux tribunaux afin d’obliger les gouvernements à ce conformer à leurs engagements et la publicisation de ces procédures va contribuer à la radicalisation de la société civile

• C’est Andreï Sakharov qui sera en URSS le chef de file du mouvement, qui existe aussi dans les « démocraties populaires ».

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4 – L’URSS et le Proche-Orient• Les relations soviéto-israéliennes ont fluctuées depuis la création de

l’État hébreu en 1948. L’orientation de plus en plus pro-américaine de Tel-Aviv entraîna tout au long des années 1950 à 1973 un repositionnement de l’URSS au Proche-Orient en faveur des États arabes hostiles à Israël.

• Dans la foulée de la fin de la guerre mondiale, la question d’un foyer d’habitation pour les Juifs se pose de façon aiguë.

• Staline avait octroyé à la minorité juive de l’URSS un territoire autonome dès 1934, mais au lendemain de la guerre, le Comité Juif Antifasciste fait pression pour l’obtention d’un territoire plus accueillant, en Crimée, par exemple.

• C’est en parti pour régler cette question que l’URSS se montre favorable à la création d’un État juif en Palestine.

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• La principale raison du point de vue soviétique est alors l’affaiblissement de la domination britannique au Proche-Orient. À l’origine, les relations sont très bonnes, l’armement soviétique fourni à Tel-Aviv ayant joué un rôle important dans les victoires du nouvel État contre les armées arabes en 1948.

• Mais la communauté juive soviétique s’agite et Tel-Aviv commence à prendre ses distances avec Moscou. Le jeu de balancier entraîne un resserrement des liens avec les États-Unis, à l’origine moins enthousiasmé que l’URSS par la création de l’État hébreu.

• La réorientation de la politique étrangère soviétique après 1953 marque un assouplissement des relations soviéto-israéliennes.

• Mais dans le contexte de l’augmentation des tensions dans la région, cette amélioration n’a que peu d’importance, Tel-Aviv se tournant vers Washington et l’OTAN pour l’aider à défendre ses positions.

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• Après avoir tenté d’obtenir des armes des États occidentaux, Nasser se tourne vers l’URSS, qui accepte, approfondissant le clivage dans la région, avec Israël de plus en plus porté vers les États-Unis, et les pays arabes de la région de plus en plus orientés vers Moscou.

• C’est dans ce contexte que survient la crise de Suez de 1956, qui provoque une réaction virulente de l’URSS.

• Tout au long de la décennie suivante, la carte des influences respectives dans la région de l’URSS (Égypte, Syrie et Yémen du Nord) et des États-Unis (Israël, Yémen du Sud, Arabie Saoudite et Iran) se précise.

• À partir de 1958, l’Irak se rapproche de l’Égypte, et donc, de l’URSS. Les deux parrains contribuent à augmenter la tension en apportant leur aide militaire aux belligérants.

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• La division régionale se concrétise lors de la guerre des Six jours (1967), alors que les États-Unis viennent en aide à Israël pour contrer le blocus imposé sur le détroit de Tiran par l’Égypte, poussant d’autant celle-ci dans les bras de Moscou. La contre-attaque israélienne est fulgurante, Tsahal s’emparant du plateau du Golan et de la bande de Gaza.

• Puis l’URSS perd le contrôle de ses alliés. Avec la politique de détente menée à la fin des années 1960, Moscou entend ne pas provoquer de vague dans la région, afin de ne pas remettre en question la politique d’entente avec Washington.

• La rencontre Nixon-Brejnev en 1972 provoque la méfiance de Sadate, qui réclame le retrait des conseillers soviétiques. S’ensuit un bref refroidissement des relations entre Le Caire et Moscou, qui prend cependant fin l’année suivante, l’URSS ayant grandement besoin de son grand allié égyptien pour assurer la défense de ses intérêts dans la région.

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• L’offensive égyptienne en octobre 1973 prend Moscou de court, qui n’apprécie pas d’être mis devant le fait accompli. La guerre tourne rapidement au désavantage de l’Égypte et ce sont les Américains, et non les Soviétiques, qui sauvent la mise de l’armée égyptienne, en faisant pression sur Israël.

• Cela conduit à la perte de l’influence soviétique en Égypte et éventuellement à la signature de la paix à Camp David en 1978 entre l’Égypte, Israël et les États-Unis. Ne reste plus à Moscou que Damas et Bagdad comme allié sûr dans la région et l’URSS perd alors une grande partie de ses capacités d’action et d’influence.

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5 – L’effort militaire soviétique

• La fin des années 1960 et le début des années 1970 voient l’URSS déployer un effort d’investissement gigantesque dans le domaine militaire, afin de rattraper les États-Unis dans le domaine et d’assurer la sécurité du pays et de ses alliés.

• Tout au long de la période, le nombre de têtes nucléaires dont disposent les Soviétiques croit de façon continuelle : 10 000 têtes en 1970, 20 000 en 1975, 30 000 en 1980.

• Les capacités de projection nucléaire soviétique s’accroissent considérablement, avec le développement et le déploiement de sous-marins nucléaires lanceurs d’engin (SNLE) modernes Delta I, II et III.

• Environ 35 bâtiments seront construits au cours de la décennie.

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• De même, dans la seconde moitié de la décennie commence le développement de sous-marins de classe Akoula (Code OTAN Typhoon), dotée d’une version sous-marine du SS-20, de loin les plus gros sous-marins jamais construits.

• Le ministère de la Défense octroie les crédits nécessaires à la modernisation des bombardiers TU-95 et au remplacement de ces appareils par un bombardier de nouvelle génération, dont le déploiement débutera en 1981, le TU-160.

• Le TU-22 backfire est également développé et déployé au cours des années 1970.

• Dès les années 60, l’URSS déploie des missiles SS-4 et SS-5 contre l’Europe occidentale. Ces missiles à courte et moyenne porté sont dotés de puissantes charges nucléaires et déployés pour frapper les grandes villes européennes.

• En 1977, l’URSS remplace ces missiles par des SS-20, beaucoup plus avancés technologiquement, dotés d’une précision beaucoup plus grande et de têtes multiples.

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Sous-marin de classe « Akoula »

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Bombardiers stratégiques soviétiques

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• Les charges nucléaires de ces missiles visent cette fois, non plus les grandes agglomérations, mais plutôt les sites militaires européens, dont les bases américaines d’Europe. En outre, le SS-20 peut être déployé sur des supports mobiles, ce qui rend plus difficile sa destruction.

• La fin des années 1960 voit aussi le déploiement d’ICBM lourd R-36 (pour l’OTAN, SS-18 Satan), le plus lourd et l’un des plus puissants ICBM jamais développés. Comme la plupart des missiles soviétiques, il existe en version mobile et ensilé.

• C’est aussi à cette époque (1969) qu’est lancé le projet de « train nucléaire soviétique », qui n’entrera cependant en service que dans la seconde moitié des années 1980.

• Le réarmement concerne aussi les armes conventionnelles : les croiseurs de classe Kirov, les destroyers de classes Oudaloy (lutte anti sous-marine) et Sovremeny (lances-missiles), les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de classe Oskar, etc.

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Le Kirov

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• À noter que c’est aussi à cette époque que commence le développement du projet Kouznetsov, seul porte-avion de la marine soviétique, déployé au début des années 1980.

• Les forces aériennes ne sont pas en reste, avec le développement et le déploiement à partir de 1977 des chasseurs MIG-29 Fulcrum et SU-27, de l’hélicoptère de combat KA-50 Hokum et du bombardier d’attaque SU-24.

• Difficile de chiffrer les sommes investies par l’URSS dans l’amélioration de ses capacités militaires, les chiffres étant grandement contestés.

• Il convient d’expliquer un paradoxe apparent : alors que les diplomates soviétiques œuvrent à concrétiser différents accords de limitation des armements, l’URSS entreprend un effort colossal de réarmement.

• Compte tenu du rapport de force en matière d’armement, les Soviétiques croient dans les années 1960 qu’il sera impossible de parvenir à une entente avec Washington.

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• La seule façon de forcer les Américains à négocier, c’est de les menacer en développant l’arsenal du pays.

• Il y a aussi une explication idéologique à cette posture contradictoire : pour les Soviétiques, l’impérialisme est indissociable du capitalisme. Conséquemment, Moscou est convaincu que Washington veut la guerre et que conséquemment, il est nécessaire de s’y préparer.

• Enfin, troisième élément, interne cette fois : en augmentant les commandes militaires, le gouvernement soviétique accroît la puissance du complexe militaro-industriel et conséquemment, la capacité d’influence de ce dernier sur le gouvernement .

• On évalue la part du budget militaire dans l’ensemble budgétaire soviétique à au moins 20% annuellement.

• Il va de soi qu’un tel rythme d’investissement, surtout pour une économie aussi fragile que celle de l’URSS, était parfaitement insoutenable.

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6 - Expansion de l’influence soviétique dans le monde

• Avec l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante au milieu des années 60, les deux superpuissances augmentent la pression dans plusieurs régions du monde, ce qui va conduire à l’éclatement de nombreux conflits régionaux.

• L’Inde, qui entrera en conflit avec le Pakistan au milieu des années 60 et à nouveau en 1971, bénéficie de l’aide soviétique.

• De même, lors du conflit sino-indien de 1960-1963, sans s’impliquer dans le conflit, Moscou se garde bien de venir en aide à Pékin, ce qui contribue à éloigner les deux États.

• Grâce à l’appui de l’URSS, les longues guerres d’indépendance de l’Angola, du Mozambique, de la Guinée-Bissau aboutissent au milieu des années 70 à la reconnaissance de ces États par la communauté internationale.

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• Mais l’implication des deux superpuissances va transformer les guerres d’indépendance en guerres civiles, l’URSS soutenant les partis et les formations politiques pro-marxistes, les États-Unis soutenant les factions « démocrates » et libérales.

• L’aide importante apportée à l’Angola et au Mozambique conduira à la mise sur pied de gouvernements qui s’engageront dans la construction du socialisme.

• Scénario semblable en Éthiopie où, à la conclusion de la guerre civile, le gouvernement pro-soviétique va, grâce à l’aide de l’URSS, s’engager dans cette voie en copiant servilement le modèle soviétique.

• Les succès internationaux de l’URSS s’étendent à la chasse gardée américaine, l’Amérique latine : en 1979, la longue lutte de la guérilla sandiniste, appuyée par les Soviétiques et les Cubains, se conclue par le renversement du régime de Samoza et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement pro-soviétique.

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• Ainsi, la décennie 70 est marquée de par le monde par une influence grandissante de l’URSS. L’accroissement de cette influence, ajoutée à l’élément déclencheur que fut la guerre d’Afghanistan, contribuera à l’élection de Reagan.