HISTOIRE 4 - DYNAMIQUES & RUPTURES DANS LES SOCIÉTÉS, …

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Documents disponibles en ligne @ evoltairehg.fr HISTOIRE 4 - DYNAMIQUES & RUPTURES DANS LES SOCIÉTÉS, XVII e -XVIII e siècles Chapitre 2 - Les Lumières et le développement des sciences NOTIONS : Révolution scientifique, démarche expérimentale, république des Sciences, géocentrisme / héliocentrisme. Leçon 1 Point 1 - Galilée, symbole de la rupture scientifique du XVIIe siècle 1. Comment Galilée met-il en pratique le nouvel esprit scientifique (doc. 1 à 3) ? 2. Quelle est la vision scientifique de lunivers qui fait autorité jusquà Copernic (doc. 4 & H2.2 L1) ? Quelle hypo- thèse de Copernic, Galilée a-t-il validé (doc. 2 & 4) ? 3. Quelle est la réaction de lÉglise catholique (doc.5) ? Pourquoi (doc. 5 & 4) ? Point 2 - Émilie du Châtelet, femme de science 1. Dans quels domaines scientifiques Mme du Châtelet est-elle experte (doc. 1 & 3) ? Comment Quentin de La Tour montre-t-il quelle est une femme de sciences (doc. 2) ? 2. A quelles difficultés Mme du Châtelet est-elle confrontée (doc.3) ? Comment voit-on quelle les a surmontées et que son expertise scienti- fique est reconnue (doc. 1 & 3) ? Document 2 - Une méthode expérimentale. Galileo Galilei, Lettre à Julien de Médicis, 1611. « Vénus apparaissant le soir, je me mis à l observer soigneusement à la lunette afin de voir de mes yeux ce dont ma raison ne doutait plus. [...] Cette admirable expérience nous a donné la démonstration sensible et certaine. Il faut de toute nécessité que Vénus tourne autour du Soleil, comme Mercure et toutes les autres planètes, chose dont [...] Co- pernic, Kepler et moi étions convaincus, mais dont on navait pas la preuve tangible que nous avons maintenant. » Document 1 - Une meilleure lunette astronomique. Galileo Galilei, Le messager céleste, 1610. « Ne regardant ni au labeur ni aux frais, j en suis arrivé à me construire un instrument d une qualité si grande que les choses vues à travers lui apparaissent presque mille fois plus grandes, et plus de trente fois plus proches, que si elles étaient regardées par les seuls moyens naturels. » Document 3 - La mathématisation de la Nature. Galileo Galilei, LEssayeur, octobre 1623. « La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l'univers, mais on ne peut le comprendre si l'on ne s'applique d'abord à en comprendre la langue et à connaitre les caractères dans lesquels il est écrit. Il est écrit en langue mathématique, et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot. » Note. Cette pensée est mise pour la première fois en acte en 1687 avec les Principes mathématiques dIsaac Newton qui démontre la loi de gravitation universelle et unifie la mécanique terrestre et la mécanique céleste. Document 4 - La révolution copernicienne (1643). Atlas céleste, An- dreas Cellarius, Harmonia Macrocosmica, Amsterdam, 1661. Document 5 - La condamnation. Voltaire, Essai sur les mœurs et lesprit des nations, 1756. « Une congrégation de théologiens, dans un décret donné en 1616, déclara lopinion de Copernic, mise par Galilée dans un si beau jour « non seulement hérétique dans la foi mais aussi absurde dans la philosophie 1 . » Ce jugement 2 contre une vérité prouvée est un grand témoignage de la force des préjugés. [...] Galilée fut condamné depuis par le même tribunal, en 1633, à la prison 3 et à la pénitence, et dut se rétracter à genoux. » 1 ici, pour la science 2 le pape lève cette interdiction en 1757 3 le pape commue la sentence en résidence surveillée Document 3 - Éloge de la marquise du Chatelet. Journal helvétique, Neuchâtel, novembre 1749. « La fréquentation des gens desprit et de savoir devint sa passion dominante. Messieurs de Maupertuis, de Voltaire et plusieurs autres savants eurent toutes ses inclinations. [...] A la compagnie de ses grands hommes, la marquise de Châtelet prit du goût pour les hautes sciences, j entends celles qui ne sont pas ordinairement à la portée des femmes, telles que sont la géométrie, l algèbre, loptique, lastronomie, la physique et autres sciences de cette espèce, dont les principes, aussi abstraits que difficiles, ne la rebutèrent point. Elle y fit au contraire de tel progrès, malgré toutes les épines dont elles sont hérissées, que de simple écolière elle devint bientôt maîtresse et fit part de tous ses progrès au public dans plusieurs ouvrages qui parurent peu de temps après. Leur solidi- té fit dire dabord et croire à bien des gens quelle ny avait d'autre part que celle davoir prêté son nom à quelques savants, qui en étaient les véritables pères et avaient voulu lui en faire honneur ; mais ceux quelle composa ensuite et dont personne ne lui a plus contesté la propriété firent connaître aux incrédules et aux médisants la véritable origine des premiers. Cest par ces ouvrages qui l ont occupée, nuit et jour, pendant près de vingt ans, quelle est parvenue à se faire dans le monde et dans la République des Lettres un nom dont elle doit avoir été contente. » Document 1 - La carrière dune sa- vante, dates clés. Années 1720 Prend comme tuteurs les mathématiciens Maupertuis puis Clairaut Années 1730 Assiste aux conférences de physique de labbé Nollet 1736 Présente son Mémoire sur la na- ture du feu à lAcadémie des sciences 1738 Aide Voltaire à rédiger Éléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde, ouvrage de vul- garisation scientifique 1740 Publication des Institutions de physique qui connait un grand succès 1746 Admise à lAcadémie des Sciences de Bologne 1745-1749 Traduit les Principes ma- thématiques de Newton et les commente 1756-1759 Publication posthume de la traduction des Principes mathématiques Document 2 - Mme du Châtelet à sa table de travail. Huile sur toile, Maurice Quentin de La Tour, château de Breteuil, Choisel.

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HISTOIRE 4 - DYNAMIQUES & RUPTURES DANS LES SOCIÉTÉS, XVIIe-XVIIIe siècles

Chapitre 2 - Les Lumières et le développement des sciences

NOTIONS : Révolution scientifique, démarche expérimentale, république des Sciences, géocentrisme / héliocentrisme.

Leçon 1

Point 1 - Galilée, symbole de la rupture scientifique du XVIIe siècle 1. Comment Galilée met-il en pratique le nouvel esprit scientifique (doc. 1 à 3) ? 2. Quelle est la vision scientifique de l’univers qui fait autorité jusqu’à Copernic (doc. 4 & H2.2 L1) ? Quelle hypo-thèse de Copernic, Galilée a-t-il validé (doc. 2 & 4) ? 3. Quelle est la réaction de l’Église catholique (doc.5) ? Pourquoi (doc. 5 & 4) ?

Point 2 - Émilie du Châtelet, femme de science 1. Dans quels domaines scientifiques Mme du Châtelet est-elle experte (doc. 1 & 3) ? Comment Quentin de La Tour montre-t-il qu’elle est une femme de sciences (doc. 2) ? 2. A quelles difficultés Mme du Châtelet est-elle confrontée (doc.3) ? Comment voit-on qu’elle les a surmontées et que son expertise scienti-fique est reconnue (doc. 1 & 3) ?

Document 2 - Une méthode expérimentale. Galileo Galilei, Lettre à Julien de Médicis, 1611.

« Vénus apparaissant le soir, je me mis à l ’observer soigneusement à la lunette afin de voir de mes yeux ce dont ma raison ne doutait plus. [...] Cette admirable expérience nous a donné la démonstration sensible et certaine. Il faut de toute nécessité que Vénus tourne autour du Soleil, comme Mercure et toutes les autres planètes, chose dont [...] Co-pernic, Kepler et moi étions convaincus, mais dont on n ’avait pas la preuve tangible que nous avons maintenant. »

Document 1 - Une meilleure lunette astronomique. Galileo Galilei, Le messager céleste, 1610.

« Ne regardant ni au labeur ni aux frais, j’en suis arrivé à me construire un instrument d ’une qualité si grande que les choses vues à travers lui apparaissent presque mille fois plus grandes, et plus de trente fois plus proches, que si elles étaient regardées par les seuls moyens naturels. »

Document 3 - La mathématisation de la Nature. Galileo Galilei, L‘Essayeur, octobre 1623.

« La philosophie est écrite dans cet immense livre qui se tient toujours ouvert devant nos yeux, je veux dire l'univers, mais on ne peut le comprendre si l'on ne s'applique d'abord à en comprendre la langue et à connaitre les caractères dans lesquels il est écrit. Il est écrit en langue mathématique, et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d'en comprendre un mot. » Note. Cette pensée est mise pour la première fois en acte en 1687 avec les Principes mathématiques d’Isaac Newton qui démontre la loi de gravitation universelle et unifie la mécanique terrestre et la mécanique céleste.

Document 4 - La révolution copernicienne (1643). Atlas céleste, An-dreas Cellarius, Harmonia Macrocosmica, Amsterdam, 1661.

Document 5 - La condamnation. Voltaire, Essai sur les mœurs et l’esprit des nations, 1756.

« Une congrégation de théologiens, dans un décret donné en 1616, déclara l’opinion de Copernic, mise par Galilée dans un si beau jour « non seulement hérétique dans la foi mais aussi absurde dans la philosophie1. » Ce jugement2 contre une vérité prouvée est un grand témoignage de la force des préjugés. [...] Galilée fut condamné depuis par le même tribunal, en 1633, à la prison3 et à la pénitence, et dut se rétracter à genoux. » 1 ici, pour la science 2 le pape lève cette interdiction en 1757 3 le pape commue la sentence en résidence surveillée

Document 3 - Éloge de la marquise du Chatelet. Journal helvétique, Neuchâtel, novembre 1749.

« La fréquentation des gens d’esprit et de savoir devint sa passion dominante. Messieurs de Maupertuis, de Voltaire et plusieurs autres savants eurent toutes ses inclinations. [...] A la compagnie de ses grands hommes, la marquise de Châtelet prit du goût pour les hautes sciences, j’entends celles qui ne sont pas ordinairement à la portée des femmes, telles que sont la géométrie, l ’algèbre, l’optique, l’astronomie, la physique et autres sciences de cette espèce, dont les principes, aussi abstraits que difficiles, ne la rebutèrent point. Elle y fit au contraire de tel progrès, malgré toutes les épines dont elles sont hérissées, que de simple écolière elle devint bientôt maîtresse et fit part de tous ses progrès au public dans plusieurs ouvrages qui parurent peu de temps après. Leur solidi-té fit dire d’abord et croire à bien des gens qu’elle n’y avait d'autre part que celle d’avoir prêté son nom à quelques savants, qui en étaient les véritables pères et avaient voulu lui en faire honneur ; mais ceux qu’elle composa ensuite et dont personne ne lui a plus contesté la propriété firent connaître aux incrédules et aux médisants la véritable origine des premiers. C’est par ces ouvrages qui l’ont occupée, nuit et jour, pendant près de vingt ans, qu ’elle est parvenue à se faire dans le monde et dans la République des Lettres un nom dont elle doit avoir été contente. »

Document 1 - La carrière d’une sa-vante, dates clés.

Années 1720 Prend comme tuteurs les mathématiciens Maupertuis puis Clairaut Années 1730 Assiste aux conférences de physique de l’abbé Nollet 1736 Présente son Mémoire sur la na-ture du feu à l’Académie des sciences 1738 Aide Voltaire à rédiger Éléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde, ouvrage de vul-garisation scientifique 1740 Publication des Institutions de physique qui connait un grand succès 1746 Admise à l’Académie des Sciences de Bologne 1745-1749 Traduit les Principes ma-thématiques de Newton et les commente 1756-1759 Publication posthume de la traduction des Principes mathématiques

Document 2 - Mme du Châtelet à sa table de travail. Huile sur toile, Maurice Quentin de La Tour, château de Breteuil, Choisel.

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HISTOIRE 4 - DYNAMIQUES & RUPTURES DANS LES SOCIÉTÉS, XVIIe-XVIIIe siècles

Chapitre 2 - Les Lumières et le développement des sciences

NOTIONS : Lumières, monopole d’invention ou privilège, physiocrates, vulgarisation.

Leçon 2

Point 3 - La machine à vapeur de Thomas Newcomen (1712) 1. Quel est l’usage de la vapeur dans le document 1 ? 2. Quelle amélioration principale est apportée par James Watt en 1769 (doc.2) ? Quel im-pact aura-t-elle sur le document 1 ? 3. Montrez que l’innovation met du temps à se diffuser (docs 1 & 2).

Document 2 - La machine à vapeur, de Thomas Newcomen (1712) à James Watt (1769).

Document 1 - La machine de Newcomen au service de l’extraction minière. Huile sur toile anonyme, Walker Art Gallery, Liverpool.

① Machine à vapeur dite pompe à feu servant à évacuer l’eau du fond de la mine

① Chaudière où l’eau portée à ébullition produit la vapeur qui alimente en énergie la machine à extrac-tion

① Les deux cheminées évacuent la fumée née de la combus-tion

① Le charbon remonté à la surface est évacué par traction animale

① Chaudière alimentée par du charbon qui crée de la chaleur

① Cylindre avec piston actionné par la chaleur ① Balancier actionné par le mouvement du pis-

① Régulateur de vitesse et de mouvement ① Engrenages et volant actionnés par le mouvement du balan-

cier ① Condenseur où la vapeur évacuée du cylindre retrouve

Document 1 - Voltaire, un critique de l’Ancien Régime. Voltaire, Lettres philosophiques, 1734

« La Nation anglaise est la seule de la terre qui soit parvenue à régler le pouvoir des rois en leur résistant, et qui d'efforts en efforts ait enfin établi ce gouvernement sage où le Prince, tout-puissant pour faire le bien, a les mains liées pour faire le mal, où les seigneurs sont grands sans insolence et sans vassaux, et où le peuple partage le gouvernement sans confusion. […]

Le but du royaume d’Angleterre n’est point la brillante folie de faire des conquêtes mais d ’empêcher que ses voisins n’en fasse ; ce peuple n’est pas seulement jaloux de sa liberté, il l ’est encore de celle des autres. »

Extrait de la « Huitième lettre »

« Un homme, parce qu’il est noble ou parce qu’il est prêtre, n’est point ici exempt de payer certaines taxes ; tous les impôts sont réglés par la Chambre des Communes, qui, n ’étant que la seconde par son rang, est la première par son crédit. […] Chacun donne, non selon sa qualité (ce qui est absurde), mais selon son revenu ; il n ’y a point de taille ni de capitation arbitraire, mais une taxe réelle sur les terres. »

Extrait de la « Neuvième lettre »

« En France est marquis qui veut ; et quiconque arrive à Paris du fond d’une province avec de l’argent à dépenser et un nom en ac ou ille peut dire « un homme comme moi, un homme de ma qualité », et mépriser souverainement un négociant ; le négociant entend lui-même si souvent parler avec dédain de sa profession qu’il est assez sot pour en rougir. Je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un État, ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le roi se lève, à quelle heure il se couche […], ou un négociant qui enrichit son pays […] et contribue au bonheur du monde. »

Extrait de la « Dixième lettre »

Sujet - Voltaire, philosophe des Lumières

Document 2 - Voltaire, un esprit scientifique des Lumières. Gravure, Éléments de la philosophie de Newton mis à la portée de tout le monde, Voltaire, Ams-terdam, 1738. « On doit regarder cet ouvrage comme un exposé des principales découvertes de Newton, très clair et très suf-fisant pour ceux qui ne veulent pas suivre des démons-trations et des détails d’expérience. » Avertissement à l’édi-tion posthume des Œuvres complètes de M. de Voltaire, sous la direction de Beaumarchais et Condorcet, Kehl,1785-1790.

⚫ Méthode - Analyse de document s Sujet - Consigne - . ⚫ Méthode - Réponse argumentée Sujet - Consigne - .