Hays Journal 6 - La maitrise des langues dans le cadre professionnel

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HAYS JOURNAL 6 e EDITION UNE VISION AVANT- GARDISTE DU MONDE DES RH ET DU RECRUTEMENT hays.fr

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Une vision avant-gardiste du monde des RH et du recrutement. Le Hays Journal est un magazine biannuel qui regroupe les sujets d’actualité et les tendances du monde des ressources humaines.

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LA MAITRISE DES LANGUES DANS LE CADRE PROFESSIONNEL

Les bonnes affaires se basent sur des relations fortes et la maîtrise d’une même langue est souvent un facteur essentiel à une communication efficace.

PENDANT DES ANNEES, le fournisseur espagnol de produits alimentaires Premium Ingredients s’est satisfait de la consolidation de son avantage sur le marché domestique, en faisant appel de manière occasionnelle aux compétences de son personnel polyglotte lorsque des traductions étaient nécessaires. Mais par la suite, la société a dévoilé une nouvelle stratégie audacieuse impliquant le développement de sa part de marché mondiale pour devenir une « micro-multinationale ».

Il est rapidement apparu que la capacité à communiquer sur le marché international serait essentielle au succès mondial de la société. Au départ, elle a proposé des formations linguistiques à tous les membres de son personnel. Cependant, la direction s’est vite aperçue que cela prendrait trop de temps pour que son personnel atteigne un niveau de conversation courant. Avec une croissance de 20 à 30 % chaque année et un chiffre d’affaires à l’étranger en hausse de 30 à 50 % du total en cinq ans, Premium avait besoin d’une meilleure solution pour communiquer avec ses clients à l’international.

La société a donc décidé de ne plus embaucher que des nouvelles recrues ayant au minimum un niveau intermédiaire en anglais. En utilisant des méthodes de recrutement traditionnelles ainsi que des ressources en ligne, la société a commencé à étendre ses recherches au-delà de son vivier de talents local, en Murcie (Espagne), en se concentrant spécifiquement sur les anciennes recrues de multinationales.

Ce changement dans le processus de recrutement ne s’est pas limité à la seule maîtrise de l’anglais. Pour Premium, les compétences en langues font partie du bagage d’un candidat d’envergure internationale capable de s’adapter.

« Nous avons déterminé que, pour nous développer plus rapidement, il nous fallait directement nous diriger vers des personnes sachant parler anglais couramment, où qu’elles soient dans le monde », explique Raúl Fernández Guillamón, le Directeur des Ressources Humaines de la société. « Il y a trois ou quatre ans, nous n’avions pas ces compétences en interne. Dorénavant, nous pouvons travailler directement en anglais de huit heures du matin à sept heures du soir. »

PARLER FACILEMENTÀ la fin des années 90, un manque similaire en interne de compétences en langues a été identifié dans l’entreprise Rent-A-Car, la plus grande société de location de voitures au monde, avant son expansion programmée en Allemagne, l’un des marchés les plus porteurs d’Europe.

Donna Miller, la Directrice des Ressources Humaines Europe de la société, explique : « Nous n’avions pas vraiment beaucoup d’employés parlant allemand à un niveau professionnel, et ceux qui le parlaient couramment n’étaient pas suffisamment expérimentés pour qu’on puisse leur confier les clés de la maison. »

L’entreprise s’est développée traditionnellement avec très peu de recrutements externes, mais pour conquérir de nouveaux marchés, cette approche devient plus problématique. Elle a accédé aux marchés français et espagnol en achetant des entreprises établies dans les deux pays, et elle se tourne aujourd’hui vers des franchises d’autres marchés européens ainsi que vers le Moyen-Orient et l’Afrique, suite à son succès en Amérique latine.

Mais le fait d’investir dans des sociétés locales déjà fondées présente des inconvénients liés aux différences culturelles et linguistiques. C’est pourquoi l’entreprise a intensifié ses formations en langues. Actuellement, seuls 10% de ses employés au Royaume-Uni en bénéficient, et seulement 1% aux États-Unis, bien que l’entreprise s’attende à voir ces chiffres augmenter. C’est un obstacle difficile à franchir, d’après Donna Miller. « En tant qu’entreprise britannique, irlandaise ou américaine, nous sommes confrontés à ce genre de challenges du fait que nous privilégions généralement la promotion interne. »

LA VALEUR DE LA LANGUEMême de modestes progrès en langue peuvent participer à la cohésion au sein de l’entreprise. « Si on peut décrocher le téléphone simplement pour dire « Bonjour, comment allez-vous, quel temps fait-il à Paris aujourd’hui ? », cela montre à nos employés francophones que l’on souhaite vraiment apprendre leur langue et que l’on fait des efforts », déclare Donna Miller. « Nos relations de travail sont meilleures et cela contribue à une plus grande adhésion dans toute la société. »

Améliorer les compétences en langues des salariés est bénéfique tant pour leur développement personnel que pour celui de la société. Kenric Tsethlikai, Directeur Général de la Lauder Institute - Wharton School, Université de Pennsylvanie aux États-Unis, affirme que les compétences en langues et l’intelligence culturelle qui les accompagne généralement sont tout aussi indispensables pour les cadres mondiaux d’aujourd’hui que pour les sociétés qu’ils dirigent.

« Tout particulièrement dans les marchés émergeants - où se produit la croissance économique - vous ne pouvez absolument pas compter sur une approche monoculturelle et unilingue », ajoute Kenric Tsethlikai. « Nous ne sommes plus dans une position où nous pouvons supposer que les autres partagent notre langue ou notre système de valeurs. Nous devons au moins avoir la perspicacité et la curiosité de comprendre les gens dans leur propre langue. »

La Hongrie est un pays où la demande en compétences en langues est continue. Elle bénéficie d’une culture multilingue forte qui s’avère être une vertu, sur un marché qui ne cesse de se mondialiser. Budapest a émergé comme une plate-forme où de nombreuses multinationales ont établi leurs sièges sociaux et où des centres de services partagés offrent des bureaux administratifs à des sociétés dans le monde entier.

« Cette industrie de services est l’une des plus florissantes en Hongrie et dans la région », explique Dóra Turján, l’une des spécialistes en marketing de Hays à Budapest. « Tous les candidats ayant un niveau professionnel en anglais ou en allemand sont très attractifs sur le marché du travail. »

Bien que l’anglais reste la lingua franca mondiale dans les affaires, les sociétés pourront tirer grandement profit de l’embauche d’employés parlant couramment d’autres langues, ainsi que de l’intégration de cours de langues dans les formations supérieures. Quant aux demandeurs d’emploi, une approche anticipée de l’apprentissage des langues sera un avantage important.

Extrait du Hays Journal N°6 - Octobre 2013

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Maintenant que le Brésil a dépassé le Royaume-Uni en devenant la sixième économie mondiale, la maîtrise courante du portugais va devenir de plus en plus utile, tandis que la capacité à communiquer avec des clients et des collègues sur le marché russe (en forte croissance) sera un avantage. La Pologne a été le seul membre de l’Union Européenne à éviter la récession, et comme les liens commerciaux avec ce pays deviennent plus précieux que jamais, 20% des employés du Royaume-Uni estiment que des compétences en polonais sont utiles. Quant aux candidats parlant couramment le français, l’allemand, l’espagnol, le mandarin ou le japonais, ils restent très recherchés.

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CASE STUDY

INTEGRATION AISEE

LE CHINOIS MANDARIN EST une langue notoirement difficile à maîtriser pour les Européens. C’est donc un avantage de commencer son apprentissage très tôt. Un ami chinois de l’université a encouragé Christopher Wright à se mettre au mandarin, et depuis, il n’a cessé de s’améliorer. Il est maintenant Directeur des ventes Chine pour Sandvik, un fournisseur suédois de services, d’outils et d’équipements miniers.

Quinze ans et cinq missions en Chine plus tard, notamment pour l’Australian Air Force et l’agence de promotion du commerce Austrade, il pense être tout à fait en mesure de tenir une conversation avec les locaux.

Christopher Wright est convaincu d’avoir été engagé au moins autant pour ses compétences en langue que pour son expérience du management. Grâce à cela, il peut diriger des affaires dans un mandarin presque courant. Il s’agit d’une compétence indispensable dans le secteur minier extrêmement restreint qui, en sa qualité de secteur stratégique, est étroitement surveillé par le gouvernement chinois.

Des clients me disent souvent : « Nous savons que vous lisez et parlez le chinois, nous voulons donc traiter directement avec vous », déclare-t-il. « De ce fait, en cas de problème, ils peuvent m’en faire part et, si cela entre dans mes compétences, je m’en occupe personnellement. »

Être en mesure de se passer d’interprète permet en réalité de doubler ce qu’il est possible de dire lors de réunions ou de dîners d’affaires, ajoute Christopher Wright, mais l’avantage le plus important réside dans la confiance : « En Chine, les affaires se basent sur le relationnel. En n’étant pas capable de dépasser le cadre professionnel (barrière de la langue), il devient impossible de construire une relation. »

Parler couramment une langue permet aussi de maîtriser une négociation de A à Z : « Le fait de traiter en direct avec une personne (sans interprète) lui prouvera notre niveau d’engagement et de respect. » déclare-t-il.

Extrait du Hays Journal N°6 - Octobre 2013