Haut et fort 13

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journal local et fédéral

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Mandataire d’UN MONDE D’AVANCE PARIS

Se loger est un droit fondamental. La droite l’a érigé en règle derrière le slogan du droit opposable. Dans les faits rien ne progresse, car au-delà de la communication c’est une vraie politique du logement ’il faut mettre en place. Cette semaine deux événements démontrent s’il en était encore besoin que le logement doit être une priorité.

La situation s’aggrave et le rapport de la fondation de l’abbé Pierre nous rappelle les quelques 3, 5 millions de personnes qui su-bissent le «mal logement». La région Ile de France n’échappe pas à ce constat : la pénu-rie comme l’inégalité territoriale d’implan-tation des logements sociaux et très sociaux conduisent à des phénomènes de ghettoï-sation de plus en plus marqués. Quand on sait que dans le même temps on recense 2,5 millions de logements vides dont 300 000 en Ile de France, on mesure combien l’injus-tice est flagrante.

Dans ce contexte, non seulement le gou-vernement n’apporte aucune réponse, mais il ose s’en prendre aux associations. La condamnation de Jeudi Noir n’est pas com-préhensible : les militants occupant sans titre ne recherchent pas d’avantage person-nel et n’ont fait subir aucune dégradation au bâtiment. Condamner Jeudi Noir c’est leur dénier ce rôle d’alerte et d’interpellation qui sont les fondements de notre démocratie.

Ces deux évènements renvoient à deux projets de société antagonistes. Alors que l’UMP veut, au travers du grand Paris, pré-empter les terrains autour des gares pour les céder aux promoteurs privés, nous nous battons pour garantir le logement à des prix accessibles.

Dans notre acte régional, nous nous enga-geons sur une mise à disposition gratuite de foncier pour la construction de logements sociaux, une aide aux maires qui construi-sent et un soutien aux propriétaires soli-daires.

C’est pourquoi nous nous réjouissons et nous engageons dans cette campagne qui, au-delà du bouclier social qu’elle offrira aux franciliens, promeut le projet de société que nous voulons pour la France dès 2012.

L’édito de Guillaume Balas

Création des Zones d’Education Priori-taires, programmes de rénovation ur-baine, loi SRU…, les socialistes ont été à

l’initiative de mesures fortes pour lutter contre les ghettos urbains en France. Cependant, l’ur-gence, comme l’émergence de nouvelles pro-blématiques doivent nous pousser à mettre à nouveau cette question au cœur de notre pro-gramme.

L’urgence car les populations résidant dans les zones urbaines sensibles sont les premières victimes de la crise et des politiques du gou-vernement : augmentation du chômage et de la précarité, recul des services publics, logique du tout sécuritaire sont autant de maux qui ron-gent les quartiers populaires.

Mais, il nous faut déterminer de nouveaux le-viers d’action, car l’amélioration du cadre de vie d’un certain nombre de quartiers populaires de Paris ou de proche banlieue s’est accompagnée d’une spéculation immobilière et d’un exode des populations les plus fragiles.

Les catégories populaires constituent notre base sociale, mais nombreux sont celles et ceux qui se sont détournés des urnes ou enfermés dans un vote contestataire, convaincus que leur vote et l’action politique ne pourraient rien à leur situation. Notre responsabilité est de les ramener durablement aux urnes. Face à l’am-

Elections régionales : quartiers populaires, inégalités territoriales, que proposer à gauche ?

LA GAUCHE DECOMPLEXEE février 2010 | numéro 13

A la une

A LIRE DANS CE NUMÉRO

4Quelles propositions pour les quartiers populaires dans les élec-tions régionales?

p.1&24A Paris: Téléphonie mobile, besoin d’ajustements/ La campagne dans le 9e arrondissement

p. 3

4A lire: Marx [mode d’emploi]4Agenda/Qui sommes-nous?

p.4

pleur du fossé qui s’est creusé, seul un travail de longue durée et des propositions fortes le permettront, démontrant que notre démarche n’est pas électoraliste et mettant en corrélation les paroles et les actes.

Dans la continuité de ce que nous avons déjà effectué à la tête de la Région, il nous faut mettre au cœur de notre projet la lutte contre les profondes inégalités territoriales et sociales qui minent le territoire francilien, et proposer les leviers à même de s’y attaquer.

>> La suite p. 2

Le journal d’Un Monde d’Avance Paris 19e

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u Lutter contre les inégalités scolaires

Les inégalités sociales qui marquent le territoire de l’île de France se traduisent directement par des inégalités scolaires très fortes. Pour rendre effective l’égalité républicaine, il nous faudra, à l’échelle de notre politique régionale, consen-tir un effort massif en direction des établisse-ments situés dans les Zones Urbaines Sensibles.> Renforcer la mixité sociale : Chaque établis-sement doit bénéficier de formations d’excel-lence: il faut implanter d’avantage de lycées po-lyvalents (offrant les 3 voies de formation) dans les ZUS et développer les BTS dans les lycées professionnels.> Lutter contre les sorties sans qualifications:

Augmenter de 50% le nombre de places of-fertes dans les écoles de la 2ème chance, déve-lopper des dispositifs pour les élèves de 16 à 18 ans sortant du système éducatif sans diplôme> Renforcer les dispositifs d’aide sociale

>> La carte imagin’R doit être dézonée tous les jours pour ne pas ajouter à la difficulté de résider loin de son lieu d’étude des frais finan-ciers supplémentaires. Extension de la carte imagin’R aux 4 – 11 ans. >> Doublement des places en internat, tournés vers les jeunes en situation familiale ou sociale difficile.

v Lutter contre les discriminations

La stigmatisation des quartiers populaires par le gouvernement et les médias, comme le ra-cisme latent dans certaines strates de la po-pulation française conduit à de nombreuses discriminations des catégories populaires, du fait de leur origine sociale ou géographique. Il nous faut faire de la région île de France une collectivité pilote en matière de lutte contre les discriminations, et par exemple :> Conditionner les aides régionales aux entre-

prises à la politique de lutte contre les discri-

>> Suite de la page 1 | Elections régionales : quartiers populaires, inégalités territoriales, que proposer à gauche ?

Conseillère régionale d’Ile de France, adjointe au Maire d’Evry, secrétaire nationale du PS chargée de la Po-litique de la Ville

Quelles sont les propositions que le PS doit porter à l’occasion des élections régionales?Souvent l’on dit quartiers populaires par pu-deur, mais si l’on pense aux quartiers les plus décrochés, ils sont parfois clairement passés de populaires à pauvres. Aujourd’hui avec un potentiel financier de 615€ par habitant, les communes les plus pauvres disposent de quatre fois moins de ressources que celles qui sont le mieux dotées. Cela signifie pour leurs habitants des taux d’imposition plus élevés et des services publics réduits. Pour le Parti socialiste, La première des proposi-tions c’est le refus des inégalités territoriales et l’appel à une vraie réforme de la fiscalité locale, plus juste et réellement péréquatrice.Et il y a bien sûr tout ce qui relève de l’in-tervention directe de la puissance publique. La politique de la ville ne peut pas être un supplément d’âme pour donner bonne conscience au gouvernement en saupou-drant quelques subventions sur des associa-tions locales. C’est bien il en faut. Mais il faut avant tout rétablir l’égalité territoriale: accès aux soins, présence scolaire, désenclavement et réseaux de transports en commun, équi-pements publics… Pour rattraper le retard accumulé, nous en appelons à une discrimi-nation positive des territoires.

Question à...Marianne LOUIS

> 12% de la population francilienne réside en

Zone Urbaine Sensible

> Entre juillet 2008 et juillet 2009, le nombre de

demandeurs d’emploi dans les ZUS a augmenté

de 20,7%.

> Sur les 1300 communes franciliennes, 633

sont dépourvues de généralistes, 941 en spé-

cialistes.

> 50% des logements sociaux sont situés sur

le territoire de seulement 10% des communes

d’Ile De France.

> 70% des ménages franciliens ont des revenus

qui leur permettent de prétendre à un loge-

ment social

> 33% des habitants des ZUS vivent en-dessous

du seuil de pauvreté

> A caractéristiques égales (diplôme, origine et

nationalité du père), un jeune habitant de ZUS

a 1,3 fois moins de chance d’obtenir un emploi

stable qu’un habitant d’autre quartier.

Inégalités: Les chiffres

minations. Défendre l’égalité filles-garçons : Mise en place de pass contraception pour faci-liter l’accès des lycéennes à la contraception et à un gynécologue. Développement de crèches scolaires pour permettre aux jeunes mamans de poursuivre leurs études.

w Lutter contre les disparités de santé

Si l’île de France dispose d’une offre de soins riche et de qualité, cette dernière est inégale-ment répartie sur l’ensemble du territoire. Les communes moins favorisées sont peu attrac-tives pour les professionnels de santé ; libéraux notamment. Bourse d’étude de la région conditionnée à l’obligation d’exercer en zone déficitaire pen-dant 5 ans.> Favoriser l’implantation de CMPP et de mai-sons des adolescents> Mise en place de consultations de médecins généralistes au sein ou à proximité des établis-sements scolaires

x Soutenir le développement économique

> Renforcer l’effet levier des aides régionales

Les aides de la Région aux entreprises doivent avoir un objectif d’efficacité sociale clairement affirmé en matière d’emploi, de conditions de travail, de formation des personnels de répar-tition des profits ou encore d’implantation géographique. Elles seront donc pondérées en fonction de ces objectifs et des dispositifs de remboursement des aides seront mis en place.> Créer 5000 emplois tremplins supplémen-taires, dédiés aux associations et à l’économie sociale et solidaire.> Mettre en place un fonds d’investissement de 500 millions d’euros sur la mandature.> Créer une aide Régionale au commerce de proximité d’un montant annuel de 5 millions d’euros pour les commerces en difficulté dans les quartiers sensibles.> Multiplier par 3 l’aide aux entreprises de l’économie sociale et solidaire

y Renforcer la solidarité territoriale en ma-

tière de logement

L’intervention de la Région en matière de lo-gement est marquée par une pénurie de loge-ments particulièrement alarmante et une iné-galité territoriale d’implantation des logements sociaux. Alors que l’Etat se désengage de plus en plus et que la région n’a pas la compétence logement, il nous faut trouver des leviers au sein des politiques régionales, et notamment :> Conditionner les aides de la Région aux collec-tivités territoriales à leur nombre de logements sociaux.> Augmenter l’offre de logements sociaux et très sociaux qui correspond le mieux à la de-mande non satisfaite des franciliens et rééquili-brer l’offre sur le territoire.

z Soutenir et accompagner le tissu associatif

dans les quartiers

Les associations jouent un rôle majeur en terme de réduction des inégalités de mixité et de co-hésion sociale. La région doit continuer à af-firmer politiquement dans son discours et ses actes l’importance du rôle du tissu associatif.> Assurer un soutien financier et logistique : notamment par des subventions de fonction-nement> Soutenir des activités particulières dans les quartiers : notamment les régies de quartier, les centres sociaux et les MJC, les cafés asso-ciatifs dans les quartiers ou encore les réseaux d’écoute entre parents et professionnels.

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Pour faire face à la destruction sociale organisée par la droite sarkozyste, le parti socialiste et ses partenaires

mettent en avant le bouclier social pour les élections régionales.

Chaque semaine, des femmes et des hom-mes se mobilisent pour défendre leurs emplois, leurs services publics, leurs accès à la santé, à l’éducation, à la justice, pour faire respecter leurs droits ou simplement réclamer des papiers leur permettant de vivre sereinement. C’est la droite qui est responsable de la situtation sociale dans notre pays: Des années de politiques libé-rales aggravées par la crise. La population attend pourtant des ré-ponses à cette crise et ne veut pas d’un gouvernement qui préfère opposer les individus les uns aux autres, en attisant la peur pour masquer son incapacité à amortir les effets de la crise et son ab-sence de programme.

Ces femmes et ces hommes nous expli-quent chaque jour lorsque nous allons à leur rencontre qu’ils veulent des élus qui prennent en considération leurs problè-mes et qui apportent des réponses: c’est ce que nous proposons en Ile de France avec le bouclier social en opposition fron-tale aux politiques menées par la droite et le centre droit.

Nous nous félicitons de ce programme ambitieux et riche de nombreuses me-sures d’aides et d’accompagnements des franciliens qui vont leur permettre de ré-sister aux conséquences de la crise.

Nous nous engageons sur plusieurs axes notamment en faveur des jeunes en pro-mouvant leur autonomie par l’accès à la santé, au logement, à la formation, à la culture et l’ouverture vers l’extérieur. L’emploi comporte un volet important de ce programme; formation des femmes et des hommes à différents stades de leur vie, mesures en faveur des personnes en insertion ou réinsertion ou des nouveaux entrepreneurs sont autant de proposi-tions de notre programme.

Nous devons remporter ces élections, pour permettre, dans tous les domaines de compétence de la région, d’être un véritable bouclier social, mais aussi parce que ces élections constituent la 1ère pierre de la victoire de la gauche en 2012.

Urgence sociale pour les chômeurs en fin de droitDelphine MayrargueSecrétaire nationale adjointe au travail et à l’emploitravail et à l’emploi

Campagne

Plus d’un million de demandeurs d’em-ploi auront épuisé leur droit à l’assu-rance-chômage cette année, soit une

augmentation de 20% sur un an des chô-meurs en fi n de droit. Si cela témoigne de l’ampleur et de la persistance de la crise, cela ne doit pas occulter qu’en 2009 plus de 850 000 personnes se sont retrouvées dans cette situation. Or, moins de 40% de ces personnes bénéficient de la solidarité nationale en accédant à l’Allocation de soli-darité spécifi que (ASS) ou du RSA. Ce sont donc plus de 600 000 hommes et femmes qui seront exclus de tout dispositif de soli-darité en 2010.Le gouvernement refuse d’assumer ses res-ponsabilités sociales. Et ceux qui se sont gargarisés de la soi-disant capacité du président de la République à faire face à la crise financière, et qui ont applaudi à ses discours incantatoires, ne s’étonnent guère de l’abandon dans lequel sont laissés des centaines de milliers de travailleurs privés d’emploi.Face à cette situation, la solidarité natio-nale doit être pleinement mobilisée, pas simplement au titre de secours mais au titre de droit. C’est pour affronter cette ur-gence sociale que nous exigeons la mise en oeuvre immédiate de 4 mesures.D’abord, un assouplissement des conditions d’accès à l’ASS. En effet, moins de 20% des chômeurs en fin de droits obtiennent l’ASS en raison de règles très restrictives — il faut notamment avoir travaillé 5 ans au cours des 10 dernières années, ce qui péna-lise en particulier les plus jeunes. Ensuite, nous demandons une prolongation de la durée d’indemnisation chômage de 6 mois pour les per-sonnes au chô-mage à la suite d’un CDD ou d’un intérim, afin de ne pas ajouter de la préca-rité à la précarité. Avec la même préoccupation de justice sociale, nous deman-dons la pérennisation du dis-positif « Allocation équivalent retraite » (AER) à destination des chômeurs ayant cotisé suffisamment longtemps

pour avoir droit à une retraite à taux plein mais n’ayant pas atteint l’âge de 60 ans.Au regard de cette autre réalité, le main-tien de l’âge légal de départ à 60 ans prend toute sa pertinence… Enfin, le Parti socialis-te demande la création d’une « Allocation solidarité crise » (ASC) permettant d’al-longer de 6 mois la durée d’indemnisation des chômeurs en fin de droit. Ces mesures doivent s’accompagner d’une taxation du travail précaire, par une sur-cotisation à l’assurance-chômage pour les entreprises qui y ont recours.Alors que les règles de l’indemnisation du chômage ne cessent de se durcir (condi-tions d’accès, montant et durée d’indem-nisation), nous assistons à une remise en cause des missions de la solidarité natio-nale : il ne s’agit plus de protéger et d’ac-compagner le demandeur d’emploi en lui permettant de rechercher un emploi dé-cent. Le système actuel crée de la précarité en forçant le chômeur à accepter n’importe quel petit boulot dans n’importe quelles conditions. La sortie de crise se joue aussi à travers les réponses apportées à la situation explosive des « fins de droits ». Les marchés finan-ciers et l’orthodoxie libérale demandent aux Etats de tailler dans leur budget (voir la Grèce sommée par l’UE de réduire drasti-quement ses déficits, passant de 12,7% en 2009 au fameux moins de 3% en 2012). Le gouvernement français poursuit dans cette désastreuse voie, refusant délibérément le choix de la solidarité et de l’intelligence pu-blique. Pour faire face à l’urgence sociale, la solidarité doit devenir un véritable droit.

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L’université Dauphine veut faire banquer les étudiants

L’université Dauphine veut copier Science Po Paris en mettant en place des frais d’inscription progressifs. Cela

consiste à faire payer les étudiants en fonc-tion des revenus de leurs parents… Une fausse mesure sociale et un vrai danger.Sous couvert de justice sociale, l’idée de fai-re payer les étudiants en fonction des reve-nus parentaux est en fait particulièrement régressive. En effet, si les boursiers sont exonérés de payer les frais d’inscription, par contre, tout étudiant juste au-dessus des seuils pour bénéficier d’une bourse va voir ses frais d’inscriptions augmenter drastiquement. D’autre part, cette mesure ne prend absolument pas en compte le fait qu’un étudiant, même issu d’une famille aisée, peut être autonome de ses parents et donc avoir des revenus qui n’ont aucun rapport avec les revenus familiaux. Plus grave, en faisant reposer une part de plus en plus importante de son budget sur la contribution des étudiants, le risque est grand de voir Dauphine recruter ses étu-

La proposition du candidat tête de liste de l’UMP pour les élections régiona-les en Seine-Saint-Denis de mettre en

place des wagons réservés aux femmes le soir dans les transports en Ile-de-France fait tomber dans la caricature le combat contre les violences faites aux femmes. Ce

n’est pas en séparant les sexes dans l’es-pace public qu’on règlera le problème des violences faites aux femmes qui ont majo-ritairement lieu dans l’espace privé. Si en France, aujourd’hui, une femme est violée toutes les 10 minutes (enquête ENVEFF), ce n’est pas parce qu’elles prennent les trans-ports en commun. C’est parce que le sujet des violences faites aux femmes n’est pas considéré par les pouvoirs publics comme un sujet de société majeur et qu’ils ne se donnent pas les moyens de s’y attaquer.

Même si cette proposition a fait l’objet d’une réfutation rapide par la tête de liste UMP en île de France, cela n’enlève en rien l’importance de relever que de telles pro-vocations qui n’ont comme seul objectif de faire monter la peur et ne permettent en rien d’aborder sérieusement le sujet. La lutte contre les violences faites aux fem-mes passe notamment par l’adoption de la proposition de loi déposée à l’Assem-blée Nationale le 25 novembre dernier et par un investissement massif pour éduquer les plus jeunes à l’égalité. L’IGAS soulignait d’ailleurs dans son rapport rendu il y a

quelques semaines, l’absence de réelle poli-tiques d’éducation à la sexualité - et donc à l’égalité - dans les écoles.

Plutôt que de faire des propositions irréalistes tombant dans la surenchère ridicule, les socialistes ont décidé de se mobiliser concrètement pour les droits des femmes en cette année de cente-naire de la journée internationale pour les droits des femmes. Le premier exemple en est le meeting de mercredi prochain, le 17 février 2010

à la Maison des associations de la Soli-

darité (MAS) (10 rue des Terres au Curé, 75013, métro Porte d’Ivry ou Olympia-des) à 19h. Venez nombreuses et nombreux afin de pouvoir porter collectivement une pa-role politique en faveur des droits des femmes, à tous les niveaux de prises de décisions et de responsabilités !

Les droits des femmes instrumentalisés jusque dans la campagne régionale : les socialistes restent mobilisés !Droits des femmes

diants dans les milieux aisés au détriment des catégories populaires. Enfin, cette me-sure est une remise en cause profonde de l’idée même que l’enseignement supérieur est un service public dont le coût doit être pris en charge par l’ensemble de la société (par le biais de l’impôt) et non reposer sur

des financements individuels et privés. Pour toutes ces raisons, les socialistes doi-vent dénoncer toute forme de remise en cause du service public d’enseignement supérieur, car tout recul de la démocratisa-tion à l’université est un recul majeur pour notre société.

Université

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EN BAISSE

Le 92 fait le choix du privé

Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, vient de supprimer la subvention annuelle de 900 000€ de l’université de Nanterre (32 000 étudiants). Mais rassurez vous, le conseil général finance toujours la fac privée Léonard De Vinci (3500 étudiants) à hauteur de 10 millions d’euros…

EN HAUSSE

Le racisme à l’UMP

Dernier épisode en date, l’utilisation sur le site internet de l’UMP, d’une photo de 4 jeunes noirs marchant paisi-blement dans la rue, en tête d’un article sur la délinquance des mineurs. Stigmatisation et caricature? Non bien sûr !

RENDEZ-VOUS A l’occasion de la sortie du film de Thomas Lacoste, Les Mauvais jours finiront. 40 ans de justice en France, journée d’étude et de débat à Sciences Po le samedi 13 février 2010 (Amphithéâtre Emile Boutmy, 27 rue Saint-Guillaume, Paris VIIe).info: labandepassante.org

1

million

C’est le nombre de chômeurs en fin de droit prévus en 2010. 600 000 d’entre eux n’auront plus aucune aide et ne bénéficieront même pas du RSA ou de l’ASS ! Il y a ur-gence à agir !

C’est une petite bombe dans le monde des télécoms qu’a lancé B. Delanoë lors de ses voeux ! La Ville de Paris souhaite déployer

un réseau mutualisé de micros antennes relais qui pourrait se substituer à terme aux antennes ac-tuelles. Installé sur le mobilier urbain, ce réseau de téléphonie mobile permettrait une forte ré-duction de la puissance d’émission des antennes, tout comme des téléphones, sans dégradation de service. Ainsi la Ville de Paris montre à l’Etat la voie à suivre pour concilier le besoin de meilleures performances technologiques - les téléphones multimédias ont décuplé les usages - et l’inquié-tude sur les effets sanitaires des ondes, validée par un récent rapport de l’Affset.

Paris avait déjà été pionnière en signant en 2003 une charte de bonne conduite avec les trois opé-rateurs, organisant la concertation et fixant un seuil maximum d’exposition (2 V/m en moyenne sur 24h). Mais les conflits se sont multipliés, à Paris et dans tout l’hexagone, entre d’un côté des opérateurs peu scru-puleux, confrontés à la saturation de leurs réseaux, et de l’autre des riverains et des associations criant au scandale sanitaire et réclamant l’application d’un seuil d’ex-position de 0,6 V/m en pic - une valeur arbitraire retenue par certains chercheurs en 1999 comme un compromis possible

entre technologies hertziennes et protection sa-nitaire.

Or l’Etat tarde à prendre ses responsabilités. Il aura fallu que la justice ordonne des démontages d’antennes pour que soit convoqué en mai 2009 un « Grenelle des Ondes » aboutissant à des conclusions bien décevantes, hormis l’expérimen-tation menée actuellement dans plusieurs villes françaises de l’abaissement des niveaux d’exposi-tions aux ondes (à Paris dans le 14e et le 15e). En matière de téléphonie mobile, 2009 aura surtout été marquée par l’attribution d’une 4e licence d’opérateur à Iliad (Free).Quand les Français attendaient de vraies études sanitaires, le déploiement encadré des antennes et la révision des seuils d’exposition aux ondes selon le principe de précaution, le gouvernement a jugé plus urgent d’autoriser le déploiement d’un

réseau supplémentaire...

Pour concilier service universel, perfor-mances technologiques et protection de la santé, l’Etat doit se donner les moyens d’établir un unique réseau public, partagé entre les opérateurs.

Rassembler. Le 13 janvier dernier, autour d’une responsable du Planning Familial, d’une orthogéniste, d’une sociologue, et

d’une animatrice du réseau Osez le Féminisme, les habitants du 9ème arrondissement sont venus s’informer et débattre sous la bannière « Avor-tement, Contraception : les droits des femmes restent à défendre ». Cette initiative réussie s’est construite patiemment avec la participation ac-tive de partis politiques de toute la gauche, d’or-ganisations de jeunesse, d’asso-ciations féministes, ou encore d’éducation populaire, motivés une préoccupation commune : dénoncer les menaces qui pèsent sur les droits à la contraception et à l’IVG.

Titrant sur la logique de rentabilité contenue dans la loi « Hôpital Patient Santé Territoire » et ses conséquences sur la prise en charge et l’ac-cès à l’IVG, ainsi que sur la bataille du Planning Familial pour garder ses crédits l’année dernière, l’évènement a non seulement réuni la gauche, il a rassemblé une centaine de personnes au delà des réseaux militants, et révélé une véritable attente qui contredit l’idée qu’il pourrait s’agir d’un sujet

annexe ne nécessitant pas des forces rassemblées.

Convaincre. Au cœur de cette initiative, la section socialiste du 9ème a ainsi démontré par la preuve aux habitants du quartier que c’est par l’unité sur des valeurs de gauche que les conquêtes sociales portaient leurs fruits, et que de ce point de vue, il fallait rester vigilant sur les acquis et les nom-breux combats qui restent encore à mener. No-tamment, tous se sont accordés sur la nécessité de mobiliser la population contre le désengage-

ment de l’Etat dans ce domaine.

Cependant, les actions com-munes pour diffuser le tract de l’évènement on révélé une dif-ficulté croissante : l’information des jeunes est insuffisante, sur-tout en matière de prévention

dans les écoles par exemple, et par conséquent les premiers concernés sont parfois les plus réti-cents à s’approprier ce combat pour l’égalité des droits. Alors même que la campagne des Régio-nales a commencé, la section et les autres partis ont pris ensemble l’engagement de réitérer cette expérience en organisant au moins une fois par an une action unitaire sur le sujet.

LE CHIFFRETéléphonie mobile: besoin de service public !

Mobilisation unitaire pour défendre le droit à l’avortement

A Paris

IVG

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Notre courant se caractérise par sa vo-lonté d’ancrage à gauche et de renou-vellement du Parti socialiste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise finan-cière met à jour les ravages du capita-lisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la moder-nité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articu-lant autour de 3 piliers:

>> La nécessité de mettre des restric-tions au libre échange au niveau eu-ropéen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations

>> La défense et l’extension des ser-vices publics

>> La redistribution des richesses du capital vers le travail pour garantir que les nouvelles richesses produites pro-fitent aux salariés et pas aux action-naires.

Nous voulons renouveler le parti socia-liste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouverne-ment, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française.

La motion C «Un Monde d’Avance» a rassemblé plus de 23% des militants socialistes lors du congrès de Reims autour de la candidature de Benoît HA-MON au poste de 1er secrétaire.A Paris, nous sommes présents dans l’ensemble des sections.

Guillaume Balas, Sophie Binet, Sandrine Charnoz, Anne Delbende, Capucine Edou, Damien Flament, Vincent Jarous-seau, Laurent Miermont, Damien Ra-mage, Bastien Recher, Laurent Touzet.

Daniel Bensaïd et Charb, « Karl Marx [mode d’em-ploi] »

Editions La Découverte, Collection Zones, 160 pages.

13€

Nous nous devions de rendre hommage à Da-niel Bensaïd. Dirigeant jusqu’à sa mort, surve-nue le 12 janvier dernier, de la LCR puis du NPA, Daniel Bensaïd a souvent effectué des choix stratégiques divergents des nôtres, mais il s’est d’abord illustré par ses qualités d’idéologue et d’infatigable débatteur, grand penseur de gauche.

Plutôt que faire une énième biographie du grand théoricien marxiste, parlons de son œuvre, en l’occurrence la dernière, intitulée « Karl Marx, [mode d’emploi] ».

Bien sûr, des exégèses de Marx et particuliè-rement du Capital, il en existe à foison. Mais celle-là a le double mérite d’avoir été écrite par Daniel Bensaïd, qui en bon politique se souciait de pédagogie et de clarté, et d’avoir été illus-trée par Charb, dessinateur hilarant de Charlie Hebdo. C’est donc très bien écrit et en plus les dessins sont marrants et résument à merveille les chapitres, dont la difficulté (et l’intérêt) s’accroît au fil du plan retenu par Bensaïd : d’abord la vie de Karl Marx, ensuite ses grandes conceptions philosophiques (la mort de Dieu, la lutte des classes, le matérialisme historique), enfin… le Capital.

Page 173, Bensaïd écrit : « Le Capital est construit comme La Recherche du temps perdu. Chez Proust, on parle de la madeleine. Quand on la croque, il en sort tout un monde: le côté

de Méséglise et le côté de Guermantes, et tout un système de valeur. Marx part de la marchan-dise, de ce qu’on a sous la main de plus banal, une table, un crayon, une paire de lunettes. On l’ouvre, et il en sort le travail abstrait et le travail concret, la valeur d’usage et la valeur d’échange, le capital constant et le capital va-riable, le capital fixe et le capital circulant (…) On retrouve le Capital en chair et en os, comme grand sujet vivant de la tragédie moderne ».

Ce passage est intéressant car il montre bien, dans la droite ligne d’Hegel, la dualité de toute chose à travers ce qu’on appelle, depuis sa Science de la Logique, la pensée… dialectique. Cette mise en évidence permet de saisir l’en-semble du phénomène de production et de cir-culation du capital et l’enchaînement incessant des causes et des effets qui tournent le vice (par exemple l’exploitation) en avantage (la plus-value) et l’avantage (par exemple l’accu-mulation) en vice (la surproduction).

Grâce à Bensaïd, on revoit en Marx l’extraordi-naire complexité d’un système qui tend de plus en plus à s’autonomiser de l’humanité qui l’a pourtant créé, pour devenir une sorte d’être vivant indépendant, parasitaire et inimagina-blement oppressif, « le règne de la personni-fication des choses et de la chosification des personnes, celui de la religiosité de la vie quoti-dienne moderne ».

Marx a fait une critique totale du système, que seule « la lutte des classes », c’est-à-dire la né-cessité du déploiement de la vie humaine face au mur de l’argent, peut dépasser, par des cir-constances objectives et concrètes qui forment ce qu’on appelle la liberté. De la nécessité naît la liberté. C’est tout le message de Karl Marx, magistralement restitué par Daniel Bensaïd. Et nous n’en sommes qu’au début, Daniel. Conti-nuons le combat.

Karl Marx [mode d’emploi]

LECTURE

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JEUDI 4 FEVRIER à 18h au local de campagne de la région (95 rue Falguière, 15e) : rencontre sur le thème «enseignement supérieur, recherche, innovation et partage des savoirs» en compa-gnie de Benoit Hamon, d’Isabelle This St Jean et de Jean Paul HuchonSAMEDI 6 FEVRIER : Intervention de Benoit Ha-mon à la journée sur l’emploi des jeunes organi-sée par le MJS (Paris)SAMEDI 6 FEVRIER: Journée de débats et concerts organisée par la LDH: Libertés, égali-tés, solidarités, agir ensemble! De 15h à 19h à l’espace Reuilly (Paris 12e). LUNDI 15 FEVRIER: Guillaume BALAS en AG de section dans le 19e

agenda

MARDI 9 MARS à 17h : meeting de Benoit Hamon à l’université Paris 13 Villetaneuse (93)JEUDI 11 MARS à 20h : Meeting de Benoit Hamon à Trappes (78)