Titre de l’œuvre : Château fort, château du...
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Commune :
Lieu-dit :
Saverne67 (aire d’étude : Saverne) le Haut Barr
Référence: IA00055462
Titre de l ’œuvre : Château fort, château du Haut-Barr
Cartographie : Lambertl ; 0967800 ; 1126030
Dossier: inventaire fondamental établi en 1966 par(c) Inventaire général
HISTORIQUE
Datation : 12e siècle ; 14e siècle ; 1er quart 16e siècle ; 2e quart 16e siècle ; 4e quart 16e siècle ;1er quart 18e siècle ; 4e quart 18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; milieu 19e siècle ; 4e quart 19esiècle ; 1er quart 20e siècleDate : 1527 ; 1583 ; 1787 ; 1880 ; 1901Auteur(s) : Winkler Charles (architecte) (attribution par source)
Commentaire
Existence dès le début 12e siècle ; agrandissement vers 1168 : donjon mur bouclier ; chapelle entre 1170 et 1180 : nef et base du choeur ; au 14e siècle : cour subdivisée, chapelle englobée avec un choeur gothique, tour du puits, porte nord, courtine ouest ; voûte de la chapelle supprimée avant la Renaissance et remplacée par un plafond ; bastillon ouest début 16e siècle ; cave de la cour nord en 1527, date portée ; tour ronde de l'avant cour entre 1544 et 1551 ; travaux entre 1582 et 1591 dus aux nouvelles exigences de la défense ; grand bastion nord vers 1582 ; portail en 1583 ; appartements entre 1583 et 1586 ; château démantelé en 1649 ; la chapelle échappe au démantèlement, elle est restaurée en 1668, 1758, 1825 ; entre 1701 et 1706, construction de casernes, du bastion polygonal sud à la place de la tour ronde du 16e siècle, nouvelle barbacane ; en 1787 installation d'une station du télégraphe aérien déplacé après 1806 ; esplanade aménagée après 1801 ; casernes démolies en 1845 ; maison construite après 1845 ; et incendiée en 1918 ; rénovation de la chapelle en 1880 par Winkler avec modification du choeur ; construction en 1901 d'un hôtel restaurant.
DESCRIPTION
Situation : isoléParties constituantes non étudiées : chapelle ; cour ; puits ; cellier ; donjon ; maison ; hôtel
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Référence : IA00055462Commune : Saverne
67 (aire d’étude : Saverne)
Lieu-dit : le Haut Barr
Titre de l ’œuvre : Château fort, château du Haut-Barr
Matériaux :
Gros-oeuvre : grès ; pierre de taille ; moellon ; bois ; pan de bois ; enduit partiel Couverture : tuile plate
Structure :
Vaisseaux et étages : 1 vaisseau Couvrement : voûte en berceau ; voûte d'ogivesToit : toit à longs pans ; pignon couvert ; pignon découvert ; demi-croupe ; flèche carrée ;
appentisDistribution : escalier hors-oeuvre ; escalier en vis avec jour
Décor :
Technique : sculptureReprésentation : armoiries, sujet : armes de Jean de Lichtenberg ; armes de Jean de Manderscheid
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T A B L E D E S M A T I E R E S
I. HISTORIQUE P- 1
1. Edifices antérieurs 1
2. Contexte historique 1
3. Construction de l'édifice 1
(le Moyen Age, 1112-1500)
3. 1. Evolution du nom de Haut-Barr 1
3. 2. Citation d'un Merboto de Borre vers 1112 2
3. 3. Charte de 1168 concernant 1 'agrandissement de Borra 3
3. 4. Nobles de Borre aux XlIIe et XlVe siècles 3
3. 5. Textes concernant les autels de la chapelle au XlVe 3
3. 6. Restaurations par Jean de Lichtenberg 5
3. 7. La charte de 1394 5
3. 8. 1415, Occupation de Haut-Barr par Ulric de Hohenbourg
et Bernard d'Eberstein 6
3. 9. Les baillis de Haut-Barr à partir de 1398 6
4. Construction de l'édifice (la Renaissance, 1500-1648) 6
4. 1. Les baillis de Haut-Barr 6
4. 2. Contrat d'entrée en fonction des baillis castraux 7
4. 3. Le rapport d'inspection de 1582 8
4. 4. Les constructions effectuées par Jean de Manderscheid 10
4. 5. Les inventaires de 1526 à 1551 13
4. 6. Les inventaires vers 1600 16
4. 7. Les trésors conservés à Haut-Barr 18
4.8 . La guerre de trente ans 19
4. 9. La gravure de Mérian 20
5. Dégradation, restauration, changement de destination
(après 1648) 24
5. 1. Destruction du château en 1650 24
5. 2. Travaux de restauration du château au XVIIIe siècle 24
5. 3. Haut-Barr au moment de la Révolution et de l'Empire 29
5. 4. Haut-Barr durant le XIXe siècle 31
5. 5. Haut-Barr au XXe siècle 33
5. 6. Liste des évêques de Strasbourg cités dans
l'historique 34
II. DESCRIPTION p.
1. Situation et plan d’ensemble
2. Matériaux et mise en oeuvre
3. Les enceintes inférieures et supérieures
4. Les entrées du château
4. 1. Le portail de 1583
4. 2. La conciergerie
4. 3. La tour du puits
4. 4. Le portail roman
4. 5. La porte septentrionale
5. La chapelle et la cour
5. 1. La chapelle
5. 2. Les autres bâtiments de la cour
6. Le logis roman sur le rocher central
III. SYNTHESE
1. Conclusions archéologiques
1. 1. L'évolution de l'appareil au Xlle siècle dans
l'architecture militaire du Rhin Supérieur
1. 2. Le donjon
1. 3. Le logis roman
1. 4. Le mur-bouclier Sud
1. 5. La chapelle
1. 6. Considérations générales sur le château du Xlle siècle
1. 7. Le château du XlVe siècle
1. 8. Le château durant la première moitié du XVIe siècle
1. 9. Les constructions de Jean de Manderschaid
1. 10 Restauration du château au XVIIIe siècle
2. Place de l'édifice dans l'évolution historique
IV. DOCUMENTATION : non paglmt
l/. ANNEXES
1. Pièces contenues dans les dossiers des Monuments
historiques de Paris
2. Marques de tâcherons
3. Sous-dossier de la chapelle : bénitier
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SAVERNE, château fort de Haut-Barr
I. HISTORIQUE
1. EDIFICES ANTERIEURS
Dagobert Fischer (1874, p. 3) évoque la possibilité de l'existence d'une
forteresse romaine à l'emplacement de l'actuel château de Haut-Barr. Aucun
élément historique ou archéologique ne permet de soutenir pareille hypothèse.
Déjà Adam (A.), 1909, p. 3 la rejette.
2. CONTEXTE HISTORIQUE
Depuis le traité de Mersen (870), l'Alsace fait partie du royaume d'Alle
magne. Les ducs de Souabe sont en même temps ducs d'Alsace (par union
personnelle). Vers la fin du Xle siècle, Henri IV (roi d'Allemagne en 1056,
empereur romain en 1084, mort en 1106) nomme Frédéric de Hohenstaufen (de BÜren)
duc de Souabe et d'Alsace. Cette famille avait déjà à ce moment des propriétés
en Alsace, qu'elle va augmenter par la suite. En 1138, le premier Hohenstaufen
monte sur le trône royal d'Allemagne : Conrad III (mort en 1152). Son neveu,
Frédéric Barberousse, lui succède (mort en 1190), suivi par son fils Henri VI.
A la mort prématurée de ce dernier, en 1197, la puissance des Hohenstaufen
s'éclipse pour un certain temps.
Le règne de Barberousse marque l'apogée de la chevalerie allemande. Le
Xlle siècle en général représente l'époque primordiale de la construction cas-
trale sur le Rhin supérieur et, notamment, en Alsace, fortement influencée
par les Hohenstaufen. L'acte de 1168 concernant 1''agrandissement du Haut-Barr
précise qu'il a été opéré par 1'évêque de Strasbourg "avec le conseil de
l'empereur Frédéric Barberousse".
3. CONSTRUCTION DE L'EDIFICE : LE MOYEN AGE (1112-1500).
3. 1 Evolution du nom de Haut-Barr
Le nom du château de Haut-Barr apparaît vers 1112 sous la forme de Borre,
en 1168 sous celle de Borra. Adam (p. 8) fait découler ce nom du vieil
allemand Bor signifiant sommet. Au cours du XVIe siècle, la forme Borr
est remplacée par celle de Barr, sans doute puisqu'on admettait que la
vocale o_ était dialectale, tandis que dans le haut allemand moderne, qui
- 2 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
se répand à ce moment, le £ remplace le Sous le cardinal Charles de
Lorraine, évêque de Strasbourg de 1592 à 1607, apparaît pour la première
fois le composé Hohenbarr, probablement pour distinguer le château des
localités en Lorraine portant le nom de Bar. Sur un plan de 1710, le
nom s'écrit Haut Baar, tandis qu'à partir du XIXe siècle on utilise alter
nativement les deux orthographies Hohbarr et Haut-Barr.
3. 2 Citation d'un Merboto de Borre vers 1112
Ravenez (IV, 1851, p. 327), sur la base d'une note manuscrite de Grandi-
dier, nous apprend : "Un Merboto de Borre vivait vers 1112, comme le prou
ve une charte de Bourcard, évêque de Strasbourg, datée de 1142". Elle est
publiée par P. Wentzcke dans Regesten der Bischofe von Strassburg, I, 2e
partie (1908), p. 302, n° 393. Dans cette donation faite "sous l'empereur
Henri et 1'évêque Cunon" à la cathédrale de Strasbourg par son prévôt
Conrad, figurent comme témoins le duc Frédéric, Oudalric de Hurningen,
Otto de Gerolteshegge, Merboto de Borre, Sigefrid avocat de cette ville
(sans doute de Strasbourg), Sigefrid burgrave (sans doute de Strasbourg),
Hugo causidicus, Bruno prévôt et Ruodeger prévôt. La charte ayant été
détruite par un incendie de la cathédrale, et les 30 ans légaux, durant
lesquels 1'évêché à conservé ces biens, étant révolus, 1'évêque Bourcard
confirme cette donation en 1141-1143. Wentzcke date l'acte original entre
1109 et 1113, renjoignant sensiblement la datation de Ravenez.
Dans cette charte, Merboto de Borre paraît figurer comme fonctionnaire
(ministériel) épiscopal, tenant le Haut-Barr de 1'évêque en tant que fief
castrai. On peut donc en déduire que vers 1112 le château existait et qu'il
était propriété de 1'évêché de Strasbourg (Notons toutefois que l'étude
archéologique des plus anciennes parties actuellement conservées du
château ne permet pas de les attribuer à une date aussi haute).
Selon Fischer (D.), 1874, p. 6, les nobles de Greifenstein (Griffon) possé
daient au Xlle siècle un fief castrai à Haut-Barr (pro feudo castrensi in
castro Borre). En 1150, est cité un "Meribodus de Griffenstein" (Schweig-
haeuser, 1828, 113). Peut-être que Merboto de Borre (1112) et Meribodus
de Griffon (1150) appartenaient (s'il ne s'agit du même personnage) à la
même famille de ministériels de 1'évêché, ayant des fiefs castraux dans
les deux châteaux (à condition que le Griffon ait été propriété de 1'évêque
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
à ce moment, ce qui n'est pas sûr). Le château du Griffon est situé à
2 250 m à l'Ouest / Sud-Ouest de la collégiale de Saverne et à 1 250 m au
Nord/ Nord-Ouest de la chapelle de Haut-Barr.
3. 3 Charte de 1168 concernant l'agrandissement du château de Borre
Bien plus importante que l'acte précédent, pour l'histoire du château, est
la charte établie en 1168 par l'évêque Rodolphe, dont nous citerons les
extraits concernant le Haut-Barr : "C'est pourquoi moi, Rodolphe, par la
grâce de Dieu, évêque de la Sainte Eglise de Strasbourg, atteste ...
l'échange, que nous avons fait avec l'autorité et le conseil de notre
seigneur, l'empereur Frédéric, entre l'église majeure de Strasbourg, de
la sainte Marie, mère de Dieu, et entre l'abbaye de Marmoutier et son
abbé Wernher ... d'un rocher qui avoisine du cSté Sud le château de la
bienheureuse Marie, appelé Borra, apte à la fortification, qui jusqu'à nous
demeura sans constructions, parce qu'il appartenait à l'église du bien
heureux Martin, désireux de le fortifier dans un but de paix et de sécurité.
Pour lui nous avons échangé un bien libre de la bienheureuse Marie,
et nous avons transmis en propriété de l'église du bienheureux Martin une
manse près Gündesheim (Gingsheim) ... Mais puisque le monastère précité
est soumis au pouvoir de Metz, tout ceci a été fait avec le consentement
et la faveur de l'évêque Thierry de Metz, par l'intermédiaire du comte
Hugues, avoué de cette église". 'Schoepflin, 1772, I, 257, n° 311 ;
Wentzcke, 1908, I, 2e partie, 343).
De cette charte nous pouvons déduire qu'en 1168 l'évêque engloba dans son
château le rocher méridional, appelé Markfelsen, et que les rares vestiges
de construction sur ce rocher (dont l'appareil porte le caractère du
Xlle siècle, voir description ) remontent sensiblement à la date de 1168.
3 4 Nobles de Borre aux XlIIe et XlVe siècles
Adam (p. 5à 8) cite une série de nobles portant le nom de Borre (il doit
s'agir de châtelains auxquels l'évêque avait donné des fiefs castraux à
Haut-Barr) : 1222 Walther, 1281 Gérard, 1282 Henri, 1303 Lempfried,
1326 Berthold dit Munich(mort avant 1335), Fritschmann, frère du précédent
(mort avant 1344), cf. également Fischer-Bachmeyer, 1927, p. 14.
3 5 Textes concernant les autels de la chapelle en 1295 et au courant du
XlVe siècle.
Nous nous basons sur l'étude critique de Bachmeyer (L.), parue en 1927
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
et qui rectifie certaines erreurs de Fischer (1874) et d'Adam (1909).
Charte datée de 1295 (archives départementales du Bas-Rhin, G 1358,
parchemin I), sceaux des évêques Conrad de Strasbourg et Conrad de Toul :
" Nous frère Conrad, par la miséricorde du Seigneur évêque de Toul, por
tons à la connaissance publique par les présentes que nous avons consacré
le 9 janvier, l'autel et la chapelle Saint-Nicolas à Borre, avec l'accord
et la permission du vénérable prince - seigneur - évêque de Strasbourg,
en l'honneur de la sainte et indivise Trinité, du bienheureux confesseur
Nicolas et de tous les Saints. Nous avons décidé que le jour anniversaire
de la consécration et dédicace est à célébrer chaque année, à perpétuité
le premier dimanche après la fête de l'exaltation de la Sainte Croix. Et
à tous les fidèles du Christ, qui visitent cette chapelle chaque année à la
fête de la consécration, pour cause de dévotion, nous accordons par la
miséricorde du Dieu tout puissant et l'autorité des apôtres Pierre et
Paul la rémission de quarante jours et nous Conrad, par la grâce de Dieu,
évêque de Strasbourg, de quarante autres jours de pénitence. Fait et
daté le 9 janvier 1295".
En 1343, 1'évêque de Strasbourg, Berthold de Bucheck, renouvelle
l'indulgence de 40 jours pour les visiteurs de la chapelle Saint-Nicolas
in castro nostro Borre (archives départementales, G 1736).
L'évêque, Jean de Lichtenberg en fit de même en 1355. En 1357, ce dernier
consécra l'autel latéral gauche en l'honneur de Notre-Dame-de-Saint-
Jean-Baptiste. L'autel latéral droit fut consacré, le jour de la Trinité
1397, par frère Berthold, episcopus Lyndinensis, vicaire général de
l'évêque Guillaume de Diest, en l'honneur de saint Jean 1 'Evangéliste de
saint Georges et de la sainte Croix. En même temps fut accordée une indul
gence de 40 jours aux visiteurs et donateurs du nouvel autel (archives
départementales, G 1736). Adam et Bachmeyer soulignent l'importance
croissante de la fête de la Trinité à Haut-Barr. Plus tard, le patronyme
de Nicolas cédera la place à celui de la Trinité.
Selon Fischer (p. 5), la chapelle était placée sous la juridiction spiri
tuelle du curé de Saverne et fut desservie depuis le début du XlVe
siècle par les chanoines augustins de Saverne appelés fratres Steigenses,
depuis 1486 par les conventuels franciscains.
SAVERNE, château fort du Haut-Barr
3 6 Restaurations par 1'évêque Jean de Lichtenberg 1360.
Dans la tour du puits est incrustée une dalle à cadre en relief portant
deux écus et des inscriptions. Les écus représentent les armoiries de
Lichtenberg et de 1'évêché de Strasbourg. Sur le cadre on peut lire :
"PER DNM IOHEM DE LICHTEBERK EPM ARGËTIN". Sur le champ, sous les deux
écus, quatre ou cinq lignes d'inscription sont pratiquement illisibles,
sauf la ligne inférieure : "0 TRINITATIS".
Grandidier (Oeuvres inédites, t. II, p. 459) en conclut à une restauration
du château par l'évêque Jean de Lichtenberg (1353-1365). En effet, la
tour du puits, le choeur de la chapelle et d'autres parties du Haut-Barr
portent bien le caractère du XlVe siècle. Adam (p. 12) essaya de complé
ter l'inscription sous les deux écus comme suit : ANNO D MCCCLX / (FI)DELES
VOTUM / (PERSOLVERU)NT IN FEST / 0 TRINITATIS , tandis que Bachmeyer (1927)
proposa une lecture légèrement différente : ANNO D MCCCLX / FIDELES VOTUM /
FECERE IN FEST / 0 TRINITATIS. Adam suppose, avec beaucoup de vraisemblance
que cette inscription ne concerne pas la tour ou le château en général,
mais plutôt la chapelle et que la dalle armoriée ne se trouve pas à sa
place originale. Sous l'épiscopat de Jean de Lichtenberg, le jour de la
Trinité 1360, les fidèles se seraient acquittés d'un voeu en reconstruisant
le choeur de la chapelle détruit peut-être par les tremblements de terre
de 1356 (Adam, p 17 et Barth, 1961, p. 587). Ces catastrophes ont en
effet causé beaucoup de dégâts dans les châteaux d'Alsace.
Nous savons, en outre, que Jean de Lichtenberg a souvent séjourné à
Haut-Barr, il a probablement témoigné «n intérêt particulier aux
constructions de ce château.
3 7 Charte de 1394
Les archives départementales conservent, sous G 980 b, la copie d'un
engagement pris par Egenolph de Lutzelbourg et Pierre Hase, de ne point
laisser entrer dans Haut-Barr, contre la volonté de l'évêque, les
ennemis de 1'évêché (les susdits seigneurs étant détenteurs temporaires
de Haut-Barr). L'étude archéologique du château révèle que ce dernier était
subdivisé en deux parties au XlVe siècle, le mur de séparation se situant
dans la cour, tout-de-suite au Nord de la chapelle Saint-Nicolas. Il
devait y avoir deux fiefs castraux à ce moment-là, dont les détenteurs
en 1394, devaient être les deux personnages susnommés.
6 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
3 8 1415, occupation du Haut-Barr par Ulric de Hohenbourg et par le
comte Bernard d'Ebersheim.
En 1415, quand l'évêque Guillaume de Diest (1394-1439), accusé d'avoir
voulu aliéner le Haut-Barr au duc de Lorraine, et pendant tout le temps
où cette affaire fut traitée au concile de Constance, le château, désigné
comme "l'oeil de l'Alsace" par l'avocat de la ville de Strasbourg à ce
concile, fut occupé par Ulric de Hohenbourg et par le comte Bernard
d'Ebersheim sous-avocat (Unterlandvogt) de Louis, électeur de Bavière,
grand bailli d'Alsace (Schweighaeuser, 1828, 112).
3 9 Les baillis de Haut-Barr à partir de 1398.
Après avoir, durant le Moyen Age, cédé en gage des fiefs castraux à
Haut-Barr, les évêques de Strasbourg semblent avoir repris en main le
château vers 1398 (Adam, p. 63). Cette année même est mentionné, comme
bailli à Haut-Barr, Hug ou Hugel Zinck et, en 1412, le gentilhomme
Thierry de Wasselonne. Après l'épisode de l'occupation du château par
Ulric de Hohenbourg et Bernard d'Eberstein en 1415, nous voyons appa
raître comme baillis Henselin en 1426, Jean Troisser en 1454, Philippe
Wetzel de Marsilien en 1470, Jean de Hellstein ou Greffenhans
en 1476 et le gentilhomme Craft de Scharfenstein en 1494.
CONSTRUCTION DE L'EDIFICE : LA RENAISSANCE (1500-1648).
4 1 Les baillis castraux.
En 1510 est cité le gentilhomme Germain Vessler d'Armsberg comme bailli
à Haut-Barr (Adam, p. 65). Sur les baillis suivants nous sommes mieux
renseignés. Nous en donnons la liste avec les dates d'entrée en fonction
et de sortie, si nous les possédons.
1524 - 1526 Adolphe Buler (il refusa en 1525 l'entrée du château aux
1542 - 1544 Jean Stoll de Staufenberg (le contrat de son entrée en
fonction est conservé aux A.D. sous G 980, c ; nous y reviendrons
au paragraphe suivant).
1544 - 1551 Philippe Mesung
1551 - 1556 Henri Philippe (Guillaume) Plieckh de Lichtenberg
1526
rustauds).
Georges Heyd
1528
1528 Le gentilhomme Menshy de Walpari
Le gentilhomme Wolff d'Ingenheim
o
O
- 7 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
1556 Jean Müelich, valet à cheval (ainsi les fonctions de
bailli reviennent à un simple domestique).
1559 - 1583 Frédéric Buebel, cavalier et valet.
1583 - 1586 Wolf Thierry Nagel du Vieux Schonstein (nous voyons que
pour son château nouvellement restauré, 1'évêque choisit un
personnage d'un rang supérieur).
1586?- 1592 Caspars Hans
1592 - 1603 Capitaine Besançon, commandant au château de Barr (après
la mort de 1'évêque Jean de Manderscheidt, en 1592, éclate, à
l'occasion de l'élection de son successeur, la guerre des
Evêques. Le cardinal Charles de Lorraine, élu par le chapitre
catholique de la cathédrale de Strasbourg, place à Haut-Barr
une forte garnison de langue française ("welsches Kriegsvolk").
1603 Henry Hawart, capitaine "der Vestung Hohenbarr" secondé à
partir de 1620 par son fils Pierre.
En 1630, les registres de baptême de Saverne mentionnent Jacques Clauss,
"praefectus in Hohenbarr".
4. 2 Contrats d'entrée en fonction des baillis castraux
Le contrat du gentilhomme Jean Stoll de Stauffenberg, de 1542 (Adam, p. 65 ;
A.D. G 980, c), stipule que sa nourriture, son mobilier et ses draps sontS â
à charge :
1 II ne doit laisser entrer au château aucune personne sans laisser-passer.
2 Engager de bons gardiens et portiers et les surveiller.
3 Ne jamais laisser ouvrir la nuit en son absence, - garder chaque nuit
les clefs chez soi.
4 Avoir soin que le château ne soit pas endommagé ; pourvoir à sa propreté.
5 Ne pas s'absenter sans autorisation de 1'évêque ou des conseillers.
6 Entretenir les chemins qui mènent au château.
7 Soigner et cultiver les champs, près et vignes autour du château ; ne
pas les laisser envahir par les buissons afin que les alentours du château
soient dégagés et plus faciles à surveiller (le texte original de ce pa
ragraphe est donné en annexe, sous pièces justificatives. Nous voyons que
la forêt ne montait pas jusqu'au pied des remparts, comme actuellement).
8 Nourrir les éventuels ouvriers du bâtiments pour 10 Pfennigs par jour ;
de même les éventuels prisonniers.
9 Entretenir continuellement quatre gardiens (deux pour avant minuit,
deux pour après minuit).
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
10 Si un danger apparaît, donner deux coups d'arquebuse et envoyer un
messager à Saverne. Si cela ne sert pas, donner un troisième coup. De
nuit, allumer un anneau de soufre. De même, tenir devant le château
un ou deux forts chiens en chaîne, les lâcher la nuit pour garder les
alentours.
11 Prendre soin des propriétés à Haegen et ailleurs, de même conserver la
chambre de l'évêque "afin qu'elle ne soit pas dévastée".
12 Si un désaccord éclate entre l'évêque et son bailli, l'affaire
sera à soumettre au maître de cour et aux conseillers.
13 Comme rénumération, le bailli obtient 80 florins paybales à Noël, du
blé, et du vin, un costume de cour.
Dans le contrat de 1583, à l'occasion de l'entrée en fonction de Wolf Thierry
Nagel, il est stipulé que, si l'évêque ne séjourne pas à Haut-Barr, le bail
li et son personnel vivent aux frais de l'évêque. Si ce dernier y sé
journe, le bailli doit supporter les frais de soi-même et de ses domestiques,
avec toutefois la faculté de manger dans la salle (Hofstub) de l'évêque.
Le bailli avait d'habitude deux soldats et un gardien à ses frais. Deux
hommes montaient la garde avant minuit, deux après.
Depuis 1592, date à laquelle furent élus deux évêques, catholique et
protestant, les contrats précisent que le château ne devait être remis
qu'à l'évêque et au chapitre catholique de la cathédrale de Strasbourg.
3 Le rapport d'inspection de 1582.
En 1582, l'intendant épiscopal à Saverne, Pierre Lolius, fut envoyé à
Haut-Barr pour inspecter le gardiennage du château. Le rapport qu'il adressa
à l'évêque est peu clair. Adam (p. 22), en cite des extraits donnant des
indications sur la topographie de la forteresse. Lollius s'excuse dans son
rapport de ne pas être compétent pour le gardiennage ; en fait, il semble
s'être contenté des déclarations des soldats et ne pas avoir fait avec eux
la tournée qu'ils empruntaient chaque nuit et ne pas avoir vu tous les
lieux, d'où manque de clarté dans ses indications sur la topographie du
château. Nous croyons utile de citer son rapport (daté du 7 novembre) in
extenso, donnant la version originale allemande en annexe, sous le para
graphe 2.
" Je me suis rendu dimanche dernier chez le bailli de Haut-Barr et lui ai
fait connaître le contenu de la lettre (du 3 novembre ?) que j'ai reçue.
Il m'a répondu qu'il allait s'y conformer. Je n'ai pas poussé d'avantage
- 9 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
l'examen : car lui et les soldats s'entendent bien actuellement.
Ensuite, j'ai questionné le bailli à part et les soldats en commun. Selon
leurs indications, j'ai compris ce qui suit : étant donné que les soldats
sont actuellement au nombre de quatre, deux d'entre eux dorment alternati
vement une nuit. Ceux-ci couchent sur le Bec (Schnabel) contre la ville".
Il s'agit de la pointe Nord de l'arête rocheuse. "Les deux autres couchent
dans la tour au-dessus de la nouvelle loge du portier (Portstuben)".
Il s'agit probablement de la tour du puits. Par ailleurs, nous voyons
que la loge actuellement existante venait d'être construite. "De
ces deux derniers soldats, l'un est en faction une demi-nuit, l'autre
lui succède. Ils passent aux lieux suivants : Le soldat de garde a sa
lumière dans la Portstuben. Une ou trois fois durant la nuit, il monte sur
le mur, par l'escalier à la chambre du trésor (Silberkammerlin), il sort
et suit le chemin de ronde sur le mur jusqu'au bec". La chambre des trésors
ëtaint située dans le logis roman sur le rocher central, comme le montrent
les inventaires que nous allons étudier. Le bec en question doit désigner
la pointe Sud de l'arête rocheuse, le Markfelsen. "Ensuite, il revient jus
qu'à l'escalier qui descend à la salle (Saalstmb) dans la maison. Il tra
verse la cour et monte sur le poste de garde supérieur (Oberwacht) sur le
bec où dorment les deux soldats". Dans ce cas, il doit s'agir de la pointe
Nord du rocher Nord. "De là, il revient par la cour à la Portstuben. Durant
la ronde, il porte ses armes sur soi et une lanterne allumée. La nuit sui
vante, les deux soldats de la Portstuben dorment toute la nuit. L'un des
deux autres qui dorment sur le Bec se rend à la Portstub et monte la garde
durant la première moitié de la nuit. A minuit, ce soldat revient au Bec
pour réveiller son compagnon qui lui succède . Le premier soldat se couche
et dort jusqu'au matin, quand on doit ouvrir la porte. A ce moment, les
trois soldats se rencontrent à la porte, et Mathis, le garde de la porte,
est complètement déchargé ... Toutefois j'ai remarqué que Mathis choisit
toujours la première moitié de la nuit pour monter la garde, étant la plus
douce. A mimuit, lorsqu'il a réveillé son compagnon, ce dernier doit lui
ouvrir la porte au Bec et le laisser sortir dans la nouvelle chambre de
garde où il a son". - Il doit s'agir de l'édicule qu'on voit sur la gravure
de Merian à la pointe Nord du bastion Nord, couvert d'un toit en bulbe
d'oignon. La porte en question devait se situer au-dessus de la porte du
XlVe siècle encore existante, faisant communiquer la cour Nord avec la plate
forme du bastion. - "Ensuite, le deuxième soldat ferme la porte et revient
©
par la cour à la Portstuben pour monter la garde. Ce qui, selon moi, ne se
fait pas sans danger ... Admettons que Mathis se rende, bientôt après dîner
au nouveau poste et y monte la garde, et que la porte au Bec soit fermée
derrière lui. S'il aperçoit un danger dehors, qui veut-il avertir, étant
donné que son compagnon, les deux soldats à la Portstuben et le bailli dor
ment dans la partie arrière du château ? Mathis qui a la garde avant mi
nuit ne pourrait réveiller son compagnon qui lui succède que par de grands
cris. Son compagnon pourrait s'excuser de ne pas l'avoir entendu. Il serait
plus utile que Mathis et son compagnon aient la garde et le lit ensemble
sur le Bec et que la porte reste fermée la nuit. Le poste intérieur, sur
le Bec, permet une douce garde. Car le soldat en faction peut en hiver, as
sis dans sa chambre bien chauffée, regarder aussi bien vers la ville que
vers Marmoutier et dans la plaine. Et s'il sort de la chambre, il peut al
ler à pied sec, par une petite chambre, du côté de la Zorn (à l'Ouest)
Et là, il peut regarder en arrière et en avant, ce que ne peut pas faire
la sentinelle à l'extérieur. Cer cette dernière doit sortir de sa chambre,
dans la pluie et le vent, s'il veut aller du côté de la Zorn pour regarder.
Bien que le nouveau poste de garde permette en temps de danger, lorsqu'il
y a plus de personnes présentes, une bonne surveillance".
4 4 Constructions effectuées par 1'évêque Jean de Manderscheid.
Au-dessus du portail extérieur du château se trouve une inscription latine
dont voici la traduction française : "Jean, par la grâce de Dieu, évêque
de Strasbourg, Landgrave d'Alsace, de la famille des comtes de Manderscheid-
Blankenheim, a restauré, fortifié, consolidé cette forteresse, qui étaito depuis longtemps négligée et ruinée, pour la protection de ses sujets
et sans intention inamicale contre personne, en l'an 1583".
Nous savons par l'inspection étudiée au paragraphe précédent que la loge du
portier venait d'être construite en 1582, en même temps sans doute
que le portail. Quelques lettres de 1583 et des années suivantes nous
renseignent sur d'autres détails des constructions faites par Jean de
Manderscheid (Adam, p. 27).
Dans une lettre de 1583 (A. D. G 980), l'évêque donne les ordres suivants :
1 "Parachever la salle inférieure des domestiques (Gesundstuben)".
2 Construire un toit au rocher pour abriter les canons. Il doit s'agir du
Markfelsen sur lequel subsistait l'enceinte ruinée du Xlle siècle. Sur la
gravure de Mérian, de 1644, on voit la partie Nord de cette enceinte cou
verte d'un toit.
- 10 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
- 11 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
3 "Garnir de tôle les porte et fenêtre de la voûte et munir la porte d'une
forte serrure". Il doit s'agir de la cuisine voûtée qui se situait sur
le coté Ouest de la cour, au Sud de la tour saillante polygonale.
4 "Etablir une latrine à l'endroit où l'on jette les déchets de cuisine",
c'est-à-dire à l'Ouest de la cuisine.
5 "Mettre des volets en bois au local où se trouve la meule à bras et
garnir la porte d'une serrure ...". Local en question devant être attenant
à la cuisine.
7 "Le maître-d'oeuvre doit commencer, pour Monseigneur, la salle, les
deux chambres et la chancellerie à l'étage supérieur. C'est pourquoi le
maître d'oeuvre doit se rendre dans les jours suivants à Marmoutier et
discuter avec ceux qui ont fait l'escalier en colimaçon, comment le
rehausser d'un étage". Cet escalier est encore visible à l'angle Nord
de la tour polygonale.
Lettre de 1584, "Liste des travaux ordonnés par Monseigneur au maître
d'oeuvre et à Christophe Gessler, au château de Barr (Adam, p. 28) :
1 Mettre une certaine quantité de blé dans la salle (Stub) au-dessus
de la Hofstub.
2 Le charpentier doit préparer le bois pour l'étable à l'extérieur
du château ...
3 Dès que l'étable est terminée, démolir le mur au Bec, où se trouve
l'actuelle étable, à l'intérieur du château, et remplacer le mur
en pierre par une paroi en bois ...
4 Quand l'arsenal (Zeughaus) est terminé, on doit mettre les dalles en
pierre sur le mur devant le château et achever les meurtrières
(il s'agit du mur de la barbacane d'entrée).
5 Aménager le bastion (Wehr) sur le rocher arrière (il s'agit du Markfelsen)
de sorte que un ou deux canons sur roues puissent y être à l'abri
et être utilisés en cas de besoin.
6 Le maître d'oeuvre doit, en premier lieu, faire mettre de nouveaux
sols bien horizontaux dans la nouvelle salle au-dessus de la Hofstuben,
de même dans les deux chambres.
Le menuisier et le vitrier doivent achever les fenêtres et les meurtrières
sur le mur ... Le charpentier doit, aussi vite que possible, cons
truire une chambre près de la cuisine des soldats ...".
Au sujet de cette liste, nous possédons la note suivante de Christophe
Gessler : "Le vendredi, 21 janvier 1584, Monseigneur a donné au maître
12 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr.
d'oeuvre et à moi-même l'ordre de faire exécuter les travaux sui
vants au château de Borr (Adam, p. 29) :
Mettre des dalles sur le chemin de ronde au-dessus de la nouvelle
porte et faire exécuter les créneaux". Ces créneaux n'existent déjà
plus sur la gravure de Merian. Le chemin de ronde a encore été transformé
au XVIIIe siècle. "Monseigneur va faire écrire à Hans Bartten et Jean
de Höningen qu'ils commandent encore 600 pierres de voûte.
Le bastion sur le rocher arrière, où mène le pont, vers Geroldseck, doit
être achevé, y compris les deux oriels (Erker) afin qu'on puisse l'utiliser
en cas de danger". La gravure de Merian montre ces deux oriels. Les fon
dations actuellement subsistantes sur le rocher Sud présentent, à l'empla
cement de l'échangette Sud un passage aménagé dans un mur plus ancien et,
à l'endroit de l'autre, un avant-corps sans encorbellement en maçonnerie
du XVIe siècle. Le mur en pointe au Sud présente toutefois l'appareil
du Xlle siècle. Il a donc été réutilisé pour le bastion du XVIe siècle.
"Mettre des fenêtres en verre dans les meurtrières sur le mur ... Construire
une chambre près de la cuisine des soldats, afin qu'ils puissent voir vers
la porte ... Construire une étable pour les vaches du bailli sous le rocher
devant la porte, vers Geroldseck. Mettre du blé dans la nouvelle salle
au-dessus de la Hofstuben ..."
Le château, nouvellement restauré, fut inauguré le 27 mai 1586
(Fischer, p. 9).
Lors du passage des troupes protestantes, en 1587, 1'évêque put se mettre
à l'abri dans son château nouvellement restauré (Adam, p. 31). Mais les
travaux y continuèrent après cette date (Adam, p. 35) : en 1590, le
manoeuvre Wendling Schmach travaille sur Haut-Barr. La même année, les
tailleurs de pierre Paul Wildmer et Antoine Martin reconstruisent la voûte
de la cuisine qui s'était écroulée. C'est sans doute à ce moment qu'on l'étaya
par le puissant contrefort, large de 7 m, qu'on voit encore à l'extérieur
de la courtine Ouest. En 1591, il est question des tailleurs de pierre
Michel Kinzel, de Saverne, et Paul Wildermeyer, de Benfeld.La même année
nous savons que Nicolas Steinmetz, Paul Wildermeyer et l'architecte Jost
Pfeilen travaillent aux fortifications de Saverne. Parmi les marques de tâ
cherons, sur les construction de cette époque, nous trouvons des lettres
qui peuvent représenter les initiales des ouvriers que nous venons de
citer : W, A, M, K, N, J (?) voir tableau des marques en annexe 2. Un
encadrement de porte ou de fenêtre, incrusté en deuxième position dans le
parapet Est de la terrasse sous le Bec Nord et présentant un décor Renais
sance, provient peut-être des nouveaux appartements épiscopaux
construits au-dessus de la Hofstuben.
4 5 Les inventaires de 1526 à 1551.
Les inventaires, dressés au moment d'entrée en fonction des baillis, au
cours du XVIe et au début du XVIIe siècle, nous donnent des renseignements
précieux sur les dispositions intérieures du château et sur les constructions
faites au cours du XVIe siècle. Nous nous contentons d'énumérer les diffé
rentes salles et chambres dans leur ordre et ne mentionnons le mobilier dans
ces pièces qu'au cas où il contribue à éclairer leur fonction.
Dans les inventaires de 1526, 1528 (deux exemplaires de cette même année),
1544, et 1551, la disposition des pièces reste à peu près identique (A.D.
G 980; Ungerer, 1913). Sur la base de ces cinq inventaires, nous donnons
la succession des pièces en essayant de les localiser :
La grande salle de Monseigneur (grosse stuben). Elle se trouvait au premier
étage du logis roman, sur le rocher central. Elle contenait deux tables
simples sur tréteaux, une petite table dans la fenêtre, trois bancs, deux
dressoirs, une horloge. Devant la salle : une lanterne suspendue, une baril-
le de poudre, des arquebuses en fer. La chambre de Monseigneur (cammer)
Elle contenait une table à deux tiroirs, un fauteuil de femmes, un grand lit
avec deux escabeaux et un lit de gigogne (schaldtbeth). La chambre au-
<r\' dessus de celle de Monseigneur (donc au deuxième étage ou dans les combles),
.«■"à Le grenier à côté (melkasten).
Les pièces citées jusqu'à présent se trouvaient dans le logis roman. Celles
qui suivent se situaient soit dans ce même logis, soit dans un bâti
ment plus au Sud, par exemple dans le donjon s'il existait encore à ce
moment :
La chambre au-dessus du trésor (au deuxième étage). La chambre du trésor
(silbercammer) . Située au premier étage, elle contenait deux lits et ne
servait plus de trésor. Devant cette chambre, sur le mur : deux arquebuses,
une hache de combat. La pièce à côté du trésor (silberstublin). La
chambre sous la précédente (donc au rez-de-chaussée).
- 13 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
- 14 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
Les pièces qui suivent se trouvaient sur la partie médiane du rocher
central, dans un bâtiment qui ne comportait apparamment qu'un rez-de-
chaussée : la salle des domestiques (gesindstuben). La chambre devant la
salle.La chapelle. A côté de la grande chapelle dans la cour, il existait
une petite chapelle sur le rocher central dont on aperçoit probablement la
flèche sur la gravure de Merian. Elle servait sans doute d'oratoire privé
à 1'évêque, mais était désaffectée au XVIe siècle, car elle ne contenait
qu'une chaîne de puits et une corde. La chambre des nobles (edelleutcammer)y
avec six lits. La cuisine ou salle à côté de cette chambre. D'anciens plans
montrent un puits (ou citerne ?) à cet emplacement. La cuisine n'est ci
tée que dans l'inventaire de 1526. Les inventaires suivants ne parlent que
d'une salle (sale). Les pièces qui suivent se trouvaient dans la partie
Sud du rocher central, dans un bâtiment qui paraît être en ruine sur
la gravure de Merian (1644): la salle du bailli, appelée aussi salle à oriel
(erkerstuben), sans doute au rez-de-chaussée. La chambre à coucher du
bailli (camer) . La petite chambre attenante. Le couloir près de la chambre
du bailli. La petite salle. La chambre du gardien au-dessus de la petite
salle. Le poste de garde (uff der wacht) au-dessus de la chambre du bailli.
Le grenier à côté. L'oriel au-dessus de la salle du bailli (erker uff des
stub). L'oriel de cette salle avait sans doute deux étages. Sur le rocher
arrière: deux canons. La cuisine basse. Elle devait se trouver dans la
cour, appuyée contre la courtine Ouest au Sud de la future tour polygo
nale. Le fournil (pfisterey) devant la cuisine. La chambre à meule. La
pièce au-dessus de la cuisine, avec un lit, du lard, de la viande séchée.
Le garde-manger (spyscamer)♦ La chambre du lait. Les trois dernières
pièces se situaient donc au premier étage, au-dessus de la cuisine.
La chambre près de la porte du château (Ysincammer) contenant des outils
en fer.
La chapelle. Sur l'autel dans le choeur sont déposés : en 1526 un buste en
argent de saint Wolfgang (en 1528 ce buste se trouve dans la chambre de
l'évêque), une nappe de corporale verte, deux chandeliers en laiton, trois
nappes d'autel, une chasuble en laine couleur fumée avec une croix en velours
noir, une vieille chasuble en soie damassée avec des figures et une croix
en or, un beau livre de messe en parchemin qui appartient à Monseigneur,
trois autres livres de messe, un cantique, deux vieux livres, un cantique
neuf, cinq lettres dans une petite boîte, une petite coupe en argent doré,
15 - SAVERNE,château fort de Haut-Barr
deux petites cloches à main, trois calices, un encensoir en laiton,
un bassin d'eau bénite en cuivre, huit nappes d'autel en lin, quatre
vieux chandeliers en bois, une lampe, une nappe d'autel avec l'image
de Notre-Dame tissée.
Les pièces suivantes devaient se trouver dans le corps de bâtiment qui
englobait la chapelle romane au Nord, au Sud et par-dessus et qu'on
voit sur la gravure de Merian avec deux étages au-dessus du rez-de-chaussée:
La chambre des prêtres. Elle n'est plus habitée patres prêtres en 1526. La
chambre du sel, à côté de la précédente. La chambre du bois. La chambre
voûtée (citée seulement en 1528). Le garde-manger sous la chambre à poudre.
La chambre à poudre. Elle renfermait également des armes. La chambre à
côté de la précédente.
L'inventaire de 1551 cite pour la première fois la tour ronde près
de la porte du château. Cette tour a donc été construite entre 1544
et 1551. On la voit sur la gravure de Merian. Elle sera remplacée par
une tour polygonale au XVIIIe siècle. A la hauteur de la tour ronde, on a dû
construire, en même temps, une porte, précédant la porte romane, indiquée
en pointillée sur le plan de 1706/1710.
Pièce voûtée près de la cour, sous la porte médiane (gewelb by dem hoff,
under der Mitteln Porten). Nous ne pouvons pas localiser avec précision cette
pièce. La porte médiane est sans doute celle qui s'ouvre dans le mur
transversal, partageant la cour, visible encore sur le plan 1706/1710.
Peut-être s'agit-il de la pièce qui précède la cave dans la cour Nord, où
descend l'escalier. Les locaux suivants se trouvent dans la cour arrière,
c'est-à-dire Nord : la cave. Elle contient du vin en tonneaux (Luppelsberger)
et divers ustensiles de tonnellerie. Suivent selon l'inventaire de 1528 :
l'étable au-dessus de la nouvelle cave (celle-ci reconstruite en 1527). La
longue étable qui lui fait suite vers le Nord (Ungerer, p. 42). L'écurie
des ânes.
Ensuite il est question du Bec (schnabel). Alors qu'en 1526 et 1528
on cite simplement des objets sur le Bec, les inventaires de 1544 et 1551
distinguent entre le Bee inférieur et le Bec supérieur. Peut-on en conclure
que le Bec inférieur désigne le grand bastion inférieur Nord qui aurait
o
o
apparu entre 1528 et 1544 ? D'après ce que nous savons sur l'évolution
générale de l'architecture militaire dans nos régions (Apell, 1902), ce
type de bastion polygonal n'apparaît pas avant le milieu du XVIe siècle,
et le bastion Nord devrait plutôt appartenir aux constructions de Jean de
Manderscheid, avant 1582 où l'on cite le nouveau poste de garde sur le
Bec inférieur. Notons toutefois que les textes du règne de cet évêque ne
citent jamais le bastion nominalement. Sur le Bec supérieur se trouvent
deux lits, des canons et arquebuses. On cite ensuite une chambre du rocher
(velskamer). Sur la gravure de Merian, nous voyons, sur la pointe Nord du
rocher Nord, un bâtiment à toit en bâtière ; c'est sans doute la Felskammer.
Au Sud s'appuie une construction avec toit en appentis ; c'est elle qui
doit contenir les deux lits. Ensuite on cite le cantzlyturm (la tour
chaire) ; il doit s'agir du petit bastion Nord supérieur, devant la
chambre du rocher.
Dans l'inventaire de 1528 apparaît la nouvelle salle dans la cour (neue
hofstuben). Il s'agit soit du bâtiment portant actuellement encore le
millésime de 1527, dans la cour Nord au Sud de la cave, soit du bâtiment
plus au Sud, au Nord de la cuisine, à la hauteur de la future tour polygo
nale, car selon les lettres de 1583 et 1584 (cf. paragraphe 4.4) les
appartements épiscopaux doivent être aménagés au-dessus de la Hofstuben.
La tour polygonale fait partie de ces appartements.
4 6 Les inventaires vers 1600
En 1592, le cardinal Charles de Lorraine succède au comte Jean de Mander
scheid dans 1'évêché de Strasbourg. L'inventaire de cette année est établi
pour l'arrivée à Haut-Barr du capitaine Besançon (Ungerer, p. 50). En 1599,
on lui nomme un lieutenant, Henry Hawart, auquel est confié la garde du
mobilier, d'ou un nouvel inventaire (Ungerer, p. 61 ; Adam, p. 58 et 71).
Hawart lui succède comme commandant en 1603. Un inventaire sans date
est attribué par Ungerer à la fin du XVIe siècle (Ungerer, p. 54). Le
cardinal de Lorraine ne semble avoir jamais résidé à Haut-Barr. Les
appartements princiers, tels qu'ils sont décrits dans ces inventaires, sont
ceux aménagés par Jean de Manderschaid. Ils ne se trouvent plus sur le
rocher central, mais dans la tour polygonale Ouest et dans le corps
adjacent donnant sur la cour.
Voici comment sont énumérées les pièces : la chancellerie (cammercantzley).
Elle doit être identique à la schreibstub de la lettre de 1583 (cf. § 4.4.),
- 16 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
et se trouver au-dessus des appartements ëpiscopaux, au deuxième étage.
L'atelier du tailleur. La chambre de l'écuyer. Les nouveaux appartements
princiers (an premier étage), la petite chambre. La chambre princière,
contenant un lit à baldaquin (stangenbettladen) avec un édredon,
un traversin, deux oreillers neufs, une couverture espagnole (ou catalane)
blanche, une couverture en damas rouge à fleurs ; un lit de gigogne avec
édredon, traversin, oreiller, couverture en taffetas rouge ; aux murs, des
tapisseries dont le tapis d'éléphant (en 1592) ; une table (schragentisch)
avec nappe en damas jaune à fleurs ; des chenets en laiton avec pince et
pelle ; un tapis par-dessus le dressoir ; un fauteuil vert avec coussin
à armoirie.
La salle. Aux murs le tapis d'éléphant et autres tapisseries qui en font
partie (en 1599), six autres pièces de tapisserie (sechs stuck. procor-
tollen tapezereyen) , une pièce de tapisserie sur le dressoir, trois fau
teuils, trois chaises vertes, deux tables avec nappes vertes.
L'inventaire non daté, cite au lieu des appartements princiers, une
salle peinte, une chambre peinte et une autre chambre à côté de la
précédente. Le mobilier de ces pièces est fort semblable à celui énuméré
dans les appartements princiers et nous pensons qu'il s'agit tout simple
ment de ces derniers selon les inventaires de 1592 et 1599.
La salle peinte contenait trois tables dont l'une avec une nappe en satin
noir, deux fauteuils tendus de toile verte, six escabeaux tendus de toile
verte ... un coussin tissé avec les armes de l'évêque Jean, un rideau vert
à une fenêtre, un dressoir avec vieille nappe en taffetas à franges, une
aiguière et un bassin en étain. La chambre peinte contenait un lit à vernis
jaune avec rideaux couleur oeillet (nagelfarben) à fleurs (quatre pièces)
et literie, un lit de gigogne (rütschbett) avec literie, six pièces
de grande tapisserie, deux rideaux verts ... une table pliée avec tapis
turc, deux chenets, un fauteuil en velours noir, un fauteuil en toile verte.
Les appartements du comte Eberhardt (frère de l'évêque Jean) : salle et cham
bre (au même étage). La nouvelle ou grande salle. S'agit-il de la neue hof-
stuben de 1527, au rez-de-chaussée ? La chambre des gentilhommes. La
petite salle. La chambre à bassin (beckencammer). La petite chambre à coté
de la petite salle du landschreiber, où séjourne d'habitude le capitaine
Stephan, contenant un nouveau lit. L'appartement sous celui du comte
SAVERNE, château fort de Haut-Barr- 17 -
- 18 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
Eberhardt : la petite salle, la chambre à côté et la petite voûte
derrière la chambre. Dans la tour, trois nouveaux lits. Il doit s'agir
de la tour polygonale. La pharmacie ou chambre du sieur Henri.
La plupart des pièces suivantes ne peuvent etre situées avec précision.
L'inventaire de 1592 énumère les salles suivantes : la petite chambre du
bailli (sans doute à l'extrémité Sud du rocher central), la chambre des
soldats, 1'appartements des femmes au-dessus de la chapelle, une autre cham
bre, la chambre de la cuisine (kuchencammer), la pièce sur le Bec, la
chambre du prêtre, la petite chambre sous l'horloge, la chambre à cuire
(kochcammer), la chambre à bassin, la petite salle de Bastian, la petite
salle extérieure (il s'agit sans doute du Wachtstviblin du rapport d'ins
pection de 1582, située à la pointe du grand bastion Nord),,la pièce sur le
rocher arrière, la chambre du bailli, la pièce au-dessus de la loge du
portier.
L'inventaire non daté énumère les pièces suivantes : le long couloir avec
deux chambres, le trésor, la panteray (buanderie ?), la fruicterie, la
chambre et la petite salle du tormenter (sans doute le portier), la
chambre des cavaliers (reuttercammer). L'inventaire sans date cite en
outre le vieil appartement avec la chambre à coucher du gouverneur (stat—
thalter), la salle à côté et une autre chambre (jungen cammer). Il doit
s'agir de l'ancien appartement épiscopal dans le logis roman. Cet inventaire
contient trois noms de personnes qui peuvent donner des indices de data
tion. Il est question d'abord des appartements du comte Eberhardt.
Il vivait encore après 1592, mais nous ignorons la date de sa mort. De toute
manière, ses appartements pouvaient encore porter son nom après son décès.
Ensuite, on mentionne la chambre qu'occupe d'habitude le capitaine
Stephan. Nous ne savons rien sur ce personnage. En fin, on parle de la
chambre du sieur Henri. Il doit s'agir de Henry Hawart qui devient lieute
nant du capitaine Besançon en 1599. L'inventaire serait donc postérieur
à cette date.
4 7 Les trésors conservés à Haut-Barr
A l'occasion de la querelle du grand chapitre (1583-1591, voir
Reuss, 1922, p. 169), une partie des trésors de la cathé
drale de Strasbourg et de son chapitre fut mise en sécurité à Haut-Barr
en 1584 (Fischer, p. 11). Comme dit dans le paragraphe 4.4. 1'évêque Jean,
- 19 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
en raison des guerres religieuses, séjourna beaucoup à Haut-Barr durant
les années suivantes et fit restaurer le château. Après sa mort, à
l'avènement de 1’évêque Charles en 1592, on dressa l'inventaire des
trésors enfermés dans l'appartement épiscopal de Haut-Barr. Le
cardinal Charles de Lorraine le sortit, en emporta une partie à Nancy,
donna une autre partie à son coadjuteur et confia quelques objets au
commandant du château. Adam (p. 78) consacre un important chapitre aux in
ventaires de ces trésors enfouis à Haut-Barr et aux fouilles faites
dès le XVIIe siècle.
Après la mort de 1'évêque Jean, le château et son mobilier de même que
son arsenal furent négligés par son successeur qui ne semble jamais y avoir
résidé, ainsi qu'en témoignent les inventaires de 1603 (Adam, p. 56
et 60 ; Ungerer p. 64 et suivantes).
4. 8 La guerre de Trente Ans.
Durant la guerre de Trente ans, le château de Haut-Barr partagea le
sort de la ville de Saverne (Fischer, p. 13). Il fut alternativement
occupé par les Impériaux et les Français. Il ne fut jamais pris de force
n'eut pas à soutenir de siège sérieux ; il fut obligé par contre de
capituler plusieurs fois avec Saverne.
En 1622, Saverne fut assïgé par Mansfeld ; à cette occasion, la ville avait
mis son argent en sécurité au château (Adam, p. 61). En janviers 1634, les
Su édois assiégèrent Haut-Barr. Le 28 de ce mois fut signé un traité
entre le comte de Salm, gouverneur de 1'évêché, et le général de la
Force, par lequel Saverne et Haut-Barr furent placés sous la protection
de la couronne de France, dans l'intention de conserver la religion
catholique. Le marquis de la Force occupa la ville et le château avec
trois régiments d'infanterie et huit compagnies de cavalerie, et le
31 janvier les Suédois levèrent le siège. Le lendemain, une compagnie
d'infanterie française fut mise à Haut-Barr. Les gouverneurs du château
et de la ville étaient d'abord M. de Périgart, lieutenant colonel du
régiment de Navarre, ensuite, à partir du 3 mars 1634, le duc Isaac de
saint Simon et, en 1635, les officiers Chazelletz et Baillet de
Daulcour (Fischer-Bachmeyer, p. 26).
- 20
< D
4
I
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En novembre 1635, le comte Gallas, maréchal impérial, obligea le com
mandant français de Saverne, M. Dubourg, d'abandonner la ville et le
château après une défense fort tiède. Français et Weimariens mirent,
en juin 1636, le siège devant la ville qui dut capituler après six se
maines de défense obstinée. Le Haut-Barr fut occupé par le colonel de
Chalancey. Le cardinal de La Valette, gouverneur français, écrivit le
7 août 1636 au cardinal de Richelieu : "Haubar ne se peut prendre si elle
a des vivres, et le per de gardes qu'il y fault me faire croire qu'on
la doibt conserver pour sa Majesté" (Fischer, 1927, p. 27). Les Français
mirent une forte garnison au château qui était sous le commandement
supérieur du gouverneur de Saverne, le lieutenant-colonel de Folleville-le-
Sens et, depuis 1638, le major de Pesselières. La garnison de Haut-Barr
était commandée par un capitaine. Ainsi nous rencontrons en 1639 et 1640
M. la Marée, en 1641 M. Chevalier, en 1643 M. Haudon (Adam, p. 98 ;
Fischer, 1927, p. 28).
9 La gravure de Merian
Dans sa Topographia Alsatiae, parue en 1644, Mathieu Merian reproduit
une vue du château, côté Est, c'est-à-dire côté plaine, notre pl. 1. On
admet généralement que Merian a gravé cette vue d'après un dessin signé
de Jean Jacques Arhardt (Fischer, 1875, p. 15), conservé actuellement
au Germanisches National Muséum de Nuremberg, pl. 2. Or, en comparant
la photographie de ce dessin et la gravure de Merian entre eux et avec
les vestiges subsistants du monument, on est troublé : sur le dessin
d'Arhardt, certains détails sont plus conformes à la réalité que sur la
gravure de Merian, mais en revanche, sur cette dernière d'autres détails
paraissent plus précis que sur le modèle supposé ; de sorte qu'on peut
émettre certains doutes sur le fait que Merian ait vraiment copié Arhardt.
Ce n'est pas la place ici d'approfondir le problème énoncé. Pour des rai
sons de clarté, nous admettons que le dessin de Nuremberg est bien le modèle
de la gravure de 1644 et, dans l'étude des deux représentations, je
signalerai à l'occasion lequel des deux se rapproche le plus de la
réalité. Signalons auparavant que J. J. Arhardt est né en 1613 à
Durlach (il était donc de vingt ans le cadet de Mérian), qu'il s'installa
à Strasbourg où il construisit en 1636 le bastion de l'hôpital. C'est
autour de cette date qu'il doit avoir fait le dessin de Haut-Barr. Le châ-
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
teau est en tout cas représenté dans son dernier état, celui qu'il
revêtait avant sa destruction en 1649-1650, depuis l'achèvement des tra
vaux de 1'évêque Jean en 1586.
Dans les deux représentations, les dimensions verticales sont, selon la
coutume du temps, exagérées par rapport aux horizontales. Le dessin
d'Arhardt possède un premier plan constitué par une sorte de clairière
encadrée par des arbres et située sur une hauteur qui paraît presqu'aussi
élevée que le château au deuxième plan, séparé par une profonde vallée. Ceci
n'existe pas en réalité et nous devons considérer le premier plan d'Arhardt
comme une pure invention d'artiste, d'ailleurs fort à la mode à l'époque,
et que Merian ne reproduit pas.Sur le dessin original, la pente Nord de la
montagne supportant le château est plus accentuée que la pente Sud qui a-
boutit à un petit col ; là, Arhardt est plus précis que Merian. Sur les
deux représentations les pentes sont boisées, exceptée une zone de sécu
rité autour du château. Chez Arhardt, les détails de la forêt sont traités
sommairement avec l'indication éc/rite Waldt ; ceci indique que le dessin
était destiné à être gravé.
Nous verrons plus loin que, sur les deux exemplaires une partie des construc
tions sur le sommet des rochers paraît en ruines. Nous devons admettre
qu'il s'agit essentiellement des constructions médiévales. Au moment de la
transformation du château féodal en forteresse moderne pour armes à feu,
opérée au cours du XVIe siècle, on a surtout développé les fortifications
basses et abandonne, voire rasé, les constructions hautes qui étaient des
cibles vulnérables pour l'artillerie.
Le portail à la romaine de 1583, précédé par une barbacane à palissade en
pieux verticaux, est bien visible sur les deux versions, mais le dessin
d'Arhardt paraît plus précis, montrant le fronton garni de boules aux
trois angles. A gauche du portail, la courtine dessine un angle droit en
retour et, plus à gauche encore, quelques traits verticaux sur le dessin
original, non repris par Merian, paraissent suggérer des constructions
situées à l'extérieur de l'enceinte. Or, en 1584 (cf. § 4.4), il est
question d'une "étable sous le rocher devant la porte, vers Geroldseck",
et le plan sommaire de 1705 semble présenter à cet emplacement des
vestiges de constructions défensives.
Derrière le portail, dépassant la crête de la courtine, apparaissent nette
ment, sur les deux exemplaires, le sommet de la tour du puits, à gauche le
toit de la conciergerie, enfin plus à gauche encore une tour qui doit sur-
monter l'extrémité Sud de la courtine en arrière (c'est-à-dire à
l'Ouest) de la conciergerie.
Vers la droite la courtine est interrompue par une tour circulaire
saillante, dont nous avons pu établir la date de construction grâce
aux inventaires entre 1544 et 1551. Elle est couronnée par une galerie
en encorbellement sur des consoles reliées par des petits arcs, genre de
mâchicoulis ou, plutôt de faux mâchicoulis très courants en Alsace
dans les constructions militaires des XV-XVIe siècles. Une sorte d' échau-
guette à deux étages est perchée en haut à gauche de la tour. A gauche et
en arrière de cette échauguette apparaît un corps formant angle droit avec
la courtine du portail de 1583. Il doit s'agir des substructions de la
porte intermédiaire entre les deux portails Renaissance et roman. Il est
probable que cette porte intermédiaire constituait la porte extérieure
du château, avant la construction du portail de 1583 et que la tour ronde
était destinée à la flanquer.
La courtine située entre la porte intermédiaire et la porte intérieure
romane est surmontée d'une façade de bâtiment encadrée de deux pignons
orientés vers l'Est. Sur la gravure de Merian, cette façade est nettement
en encorbellement extérieur de la courtine, et le corps de cette construction
devait occuper et surmonter le chemin d'accès au portail intérieur roman
du chateau. Sur le dessin d'Arhardt, l'encorbellement de la façade n'est
presque pas ou pas du tout exprimé.
Suit vers la droite le bâtiment qui englobe la chapelle romane, isolée
à l'origine. Une fenêtre Renaissance, percée après coup dans la façade
Ouest de la chapelle, date sans doute ce bâtiment. D'après le dessin
d'Arhardt, plus précis à ce sujet que la gravure de Merian, le
bâtiment surmonte la chapelle de deux étages et la flanque au Sud, mais
non au Nord. Or, l'étude de l'état actuel des lieux prouve que l'espace
compris entre le mur-gouttereau Nord de la chapelle et le rocher Nord était
bien occupé par des constructions, au moins à l'époque gothique (petite
fenetre à arc brisé), et le plan de 1706/1710 révèle qu'on y projetait
une reconstruction.
Pour en terminer avec les constructions du niveau inférieur du château,
passons au grand bastion Nord, érigé sans doute vers 1582 (cf. § 4.4).
Sous la terrasse crénelée se situent des casemates avec bouches à feu. Des
points entourant, sur le dessin d'Arhardt, ces meurtrières suggèrent des
SAVERNE, château fort du Haut-Barr
23 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
pierres à bossages (comme autour des meurtrières de la tour polygonale
Ouest). Sur la pointe du bastion s'élève un édicule à toit en bulbe
d'oignon. Il doit s'agir du nouveau poste de garde cité dans le rap
port de 1582. Dans la partie arrière du bastion, on voit trois tours
qui paraissent accolées. La médiane est certainement la tour gothique
construite au-dessus de la porte du XlVe siècle.
Au-dessus et à gauche de cette dernière s'élève la pointe (Schnabel) du
rocher Nord avec deux édicules accolées (Oberwacht) précédés par un petit
bastion qui existe encore à l'heure actuelle. Sur l'extrémité Sud du ro
cher s'élève un bâtiment en ruine avec un arbre poussant à l'intérieur.
En face de cette construction, le logis roman apparaît intact sur le
rocher central. Il est couronné par des mâchicoulis et des créneaux qui
doivent dater seulement du XVe ou du XVIe siècle.
Vers la gauche, le rocher central s'étrangle deux fois, et les façades des
bâtiments qu'il supporte suivent ce mouvement. Or, la gravure de Merian
paraît rendre cette partie du château avec plus de clarté et de fidélité
que son modèle supposé. Le premier étranglement est occupé par une courtine
crénelée. Le renflement suivant porte une flèche ou un clocheton, qui doit
indiquer l'emplacement d'une chapelle citée dans les onventaires du
XVIe siècle (§ 4.5). Suit le deuxième étranglement et, enfin, un bâtiment
en ruine, sans doute l'ancien logement du bailli selon les inventaires
du XVIe siècle.
Le rocher central est relié au Markfelsen par une passerelle en bois.
Le mur-bouclier en pointe, d'époque romane, est visiblement en ruine, les
deux oriels (Erker), dont Jean de Manderschaid ordonna la construction,
sont bien visibles. En fait, il ne devait pas s'agir de constructions en
encorbellement, mais de simples petits avant-corps assis sur le rocher.
L'avant-corps médian existe encore dans ses fondations à l'heure actuelle,
l'emplacement de l'avant-corps Sud est indiqué actuellement par le passage
frayé à travers la pointe du bouclier au niveau de la plate-forme rocheuse.
Sur le dessin original, l'avant-corps Sud s'appuie effectivement sur le
rocher, tandis que l'avant-corps central est traité en brétèche ; chez
Merian, les deux sont en encorbellement. La partie Nord de l'enceinte
renferme un bâtiment à toit destiné sans doute à abriter l'artillerie.
• DEGRADATION, RESTAURATIONS ET CHANGEMENT DE DESTINATION^ (APRES 1648).
5 1 Destruction du château en 1649-1650.
Les articles 81 et 82 du traité de Westphalie (1648) stipulaient :
Les fortifications de Benfeld, Rhinau, Saverne et Neuenbourg seront
rasés" (Adam, p. 99 ; Fischer-Bachmeyer, 1927, p. 28). Le 19 novembre 1649,
le commandant de Pesselières fit commencer le démantèlement. Les matériaux
utilisables tels que tuiles, le bois des charpentes, la ferraille furent
vendus. La démolition eut lieu aux frais et avec la coopération des
habitants de Saverne. La garnison française resta jusqu'à la destruction
en 1650. Ensuite, le château ruiné retourna à 1'évêque.
La chapelle seule fut exceptée de la démolition. On transporta la grande
cloche dans l'église paroissiale de Saverne. En 1668, on restaura la
chapelle. Le chateau ne fut plus habité, après 1650, que par un fermier
qui cultivait les champs alentour.
5 2 Les travaux de restauration du château au XVIIIe siècle
La guerre de Succession d'Espagne avait éclaté en 1701. La France était
réduite à la défensive, et on songea à la restauration de certaines forte
resses en Alsace détruites durant le siècle précédent, dont Haut-Barr.
Les alliés franchirent les frontières de l'Alsace et portèrent dès 1702
la dévastation et le pillage dans la région savernoise.
La Bibliothèque Nationale de Paris conserve un plan sommaire de Haut-Barr
par Duportal, daté 1705, qui montre que depuis 1701 d'importants travaux
de restauration avaient été entrepris (notre pl. 3). Un plan fort précis
datant de 1706 et complété en 1710, est déposé aux archives de l'agence des
Monuments Historiques du Bas—Rhin (pl. 4). Nous étudierons ce dernier
plan avant celui de 1705.
Le plan de 1706 porte le titre à l'encre de Chine : Plan du chasteau du
haut Baar, et c'est tout. Mais à la suite du mot Baar on distingue la
mention suivante, écrite au crayon et gommée ensuite : le 28 m ... 1706.
Le caractère de l'écriture de cette mention est identique à celui des chif
fres distribués à l'encre sur les différentes parties de la forteresse et
correspondant à une liste de légendes qui n'a malheureusement pas été
conservée. Au titre a été ajouté, au crayon et bien lisible, par une
main différente : "la couleur jaune indique les travaux de fortification
projetés en 1710", signé M (Maréchal ?).
24 ~ SAVERNE, château fort de Haut-Barr
- 25 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
L'importance de ce plan réside entre autre dans le fait qu'il présente
trois états successifs de construction. Sont dessinées à l'encre rouge
les parties intactes en 1706 et en lignes pointillées rouge les parties
détruites ou en ruine a cette date. Quatre ans plus tard, on repris ce
plan et y porta en jaune les constructions projetées alors. Les cons
tructions sur les rochers sont dessinées sur des feuilles de retombe.
Sur les trois rochers subsistent en 1706 essentiellement les murs
d'enceinte. Sur le rocher Sud est visible 1'épaississement du mur-bouclier.
Sur le rocher central sont marqués un puits ou citerne et, à l'extrémité
Nord, les murs du logis roman avec cheminée sur la paroi Sud-Ouest. Le
rocher septentrional présente à sa face Sud l'escalier encore existant
à l'heure actuelle, mais interrompu à mi-hauteur. Cet escalier ne peut
avoir été construit qu'après 1701. En somme, les constructions sur les
rochers étaient en 1706, pour l'essentiel, dans l'état des ruines actuelles.
Dans la cour, partie Sud, subsistent la courtine Ouest, la tour polygonale
et la tourelle d'escalier dont toutefois les marches sont ruinées. Le
logis épiscopal adjacent, s'appuyant à la face Est de la courtine, à travers
laquelle il communique avec la tour polygonale par une large porte, est à
moitié ruiné. A l'état de ruine se trouve également le corps faisant suite
vers le Sud et ayant contenu au XVIe siècle la cuisine et différentes pièces
de service. En face, contre le mur Est de la cour, s'appuie un autre corps
ruiné avec deux pièces et un couloir menant vers la tour du Puits. Au-delà
du portail roman se voit la chapelle avec trois autels, englobée dans les
constructions plus récentes. Au milieu de la cour est marquée une citerne
rectangulaire (actuellement couverte).
La cour méridionale est séparée de la cour septentrionale par un puissant
mur avec portail à l'Est. Ce mur constitue un vestige de la division bi
partite du château au Moyen Age. Dans la cour Nord, à l'emplacement où les
inventaires du XVIe siècle (§ 4.5) mentionnent les étables et écuries,
existent en 1706 des casernes qui ne peuvent avoir été construites qu'après
1701. Quatre cages d'escaliers à doubles volées droites (la plus septentri
onale est déjà en ruine) alternent avec chaque fois deux chambres. Entre
le mur-pignon Sud de la caserne et le mur de séparation des deux
cours, part un escalier, ruiné depuis 1701, qui devait rejoindre
l'élément d'escalier à la face Sud du rocher septentrional. Vers le Nord,
le grand bastion du XVIe siècle subsiste, avec sa moitié Sud
casematée à laquelle donne accès la porte du XlVe siècle surmontée d'une
- 26 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
tour. Au Sud-Est de cette tour s'appuie une autre pièce.
Entre le portail roman du château et celui de 1583 s'échelonne un
système compliqué de portes intermédiaires, soit en ruine, soit projetées
comme nous le verrons plus loin. La tour ronde de 1550 est marquée en
pointillé ; elle a été remplacée depuis 1701 par une tour polygonale, fermée
à l'Ouest par un mur légèrement arrondi, renfermant dans son épaisseur un
escalier. La courtine au Sud présente le système de meurtrières actuelle
ment existant et qui a été aménagé après 1701. Le portail Renaissance, la
conciergerie et la tour du Puits sont bien visibles. Le portail est
précédé d'un petit fossé à eau et d'une barbacane à palissade en pieux,
d'un tracé différent de celui représenté sur la gravure de Merian.
L'étude de l'état du Haut-Barr d'après ce plan révèle donc qu'entre 1701
et 1706 on y a fait d'importants travaux de construction sur lesquels les
documents historiques ne nous avaient guère renseignés jusqu'à présent
et qui semblent déjà partiellement ruinés en 1706 : on a érigé des ca
sernes dans la cour Nord, un escalier donnant accès au rocher Nord, remplacé
la tour ronde entre les portails intérieur et extérieur par un bastion
polygonal et refait la barbacane devant le portail de 1583.
Plus au Sud, à la hauteur de l'espace séparant les deux rochers mé
ridionaux, au pied et à l'Est de l'arête, est indiqué en pointillé un
fossé avancé dirigé d'Est en Ouest.
Avant de passer aux projets de restauration de 1710, voyons le plan
sommaire dressé en 1705, donc un an auparavant, par Duportal (pl. 3). Ce
plan montre déjà, pour l'essentiel, l'état de 1706. La tour ronde (entre
les portails roman et Renaissance) est déjà remplacée par la tour poly
gonale (sa moitié Ouest étant toutefois tracée en demi-cercle). Le fossé
avancé vers le Sud est également visible. Entre ce dernier et le portail
Renaissance semblent apparaître les vestiges d'une courtine Nord-Sud,
avec rondelle saillante au milieu. Au Sud du fossé avancé se voit un bâti
ment. Enfin, sur à peu près toute la longueur du côté Est du château, à
l'extérieur des fortifications, s'échelonnent des parcelles cultivées. Sur
l'élévation Est, ajouté à ce plan, seul le logis roman sur le rocher central
porte encore un toit.
En 1710, le capitaine Gourdon, ingénieur ordinaire du roi, proposa, dans
un rapport adressé à 1'évêque Armand Gaston de Rohan, propriétaire du Haut-
Barr, de commencer de suite, les travaux d'après les indications du général,
comte du Bourg, aux frais de la province d'Alsace (Adam, p. 104 ;
- 27 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
Fischer, 1927, p. 29).Le rapport précise qu'une courtine est toute frac
turée et risque de s'écrouler (il s'agit probablement du mur Ouest de la
cour Nord) ; que le vent avait emporté les toits des casernes ; le pont-
levis n'était plus utilisable ; les carreaux des fenêtres étaient
brisés (A.D. G 980).
A ce moment, on reprit le plan dessiné en 1706 et on y ajouta, en jaune,
les restaurations projetées : travaux de terrassements pour établir les
glacis en avant des courtines extérieures, avec chemin couvert qui dessine
des saillants ; fossé devant le bastion Nord que franchit une passerelle ;
renforcement des cinq grands merlons des deux faces Nord du grand bastion
septentrional ; aménagement d'un four à pain dans la chambre la plus
septentrionale de la caserne ; aménagement d'une pièce carrée dans l'espace
entre le mur-gouttereau Nord du choeur de la chapelle et la face Sud du
rocher Nord ; remplacement du portail intérieur roman ; réaménagement
intérieur de la tour bastion au Sud du portail roman ; établissement de
quatre portes successives entre les portails roman et Renaissance ; construc
tion d'un corps de garde à l'Ouest du portail Renaissance, appuyé contre
le rocher ; bouchage de 1'évasement intérieur du portail Renaissance ; éta
blissement, dans le portail, d'un cadre en bois dont subsiste actuellement
la poutre horizontale supérieure à perforations, destinées à recevoir des
barres verticales, formant herse amovible, en cas detianger ; réfection du
pont-levis qui devait se relever sur le cadre en bois précédent ;
renforcement extérieur de la courtine Sud, à la paroi intérieure de laquelle
s'appuie la conciergerie de 1582 ; recreusement du fossé avancé Sud avec
aménagement d'un glacis en arrière (au Nord) ; recreusement du puits de la
tour du XlVe siècle ; réfection de la courtine inférieure Ouest avec ron
delle, au pied des rochers méridionaux, avec réaménagement du chemin de
ronde à parapet ; reconstruction de la passerelle entre les deux rochers ;
réfection du mur d'enceinte et du bouclier sur le rocher Sud ; établissement
d'un escalier montant de la cour au rocher central en longeant le mur Est
de la cour.
Sans doute, ces projets ne furent plus réalisés, vu qu'en février 1710 com
mencèrent les négociations qui devaient aboutir à la paix de Rastatt
en 1714 (Fischer, 1927, p. 30). Le commandant du château était alors Jacques
Duglas, remplacé en 1715 par Jean Leroy (Konig).
Vers 1715 date un plan dans l'Atlas 115, Forts d'Alsace, de Maréchal. Son
étude révèle qu'il n'a pas été relevé sur place, mais simplement copié
SAVERNE, château fort du Haut-Barr
sur le plan précédent (de 1706-1710) et qu'il contient quelques inter
prétations fausses du modèle. La signature M de la mention ajoutée au
crayon, après coup, au titre original du plan de 1706 signifie sans
doute Maréchal. Le texte correspondant précise : "Le haut Baar est un
château très ancien près de Saverne, situé sur un roc escarpé au sommet d'une
montagne. Il a été abandonné très longtemps, et les réparations, qu'on y a
faites depuis peu, n'empêchent pas, qu'il n'y reste encore quantité de
vieux débris de murs et de cavots ? antiques, que le temps n'a pas
tout-à-fait respectés. On l'a mis en quelque état de défense pendant cette
dernière guerre, mais 1'éloignement de l'ennemi a empêché qu'on n'y tienne
autre garnison, que de temps à autres quelques détachements de Saverne".
Les archives départementales conservent, sous G 982, une correspondance
datée de 1722, concernant des réparations à faire à Haut-Barr, désirées par
M. d'Angivilliers, intendant royal d'Alsace, et le Maréchal du Bourg.
L'intendant de l'évêque, M. Blouin, s'y oppose. Dans une lettre à ce
dernier, le maréchal précise : "... le poste occupé pendant la guerre a été
très ... ?, et, s'il en revenait, il serait indispensable d'y remettre
des troupes, et par cela convenable d'entretenir les bâtiments pour
les y loger".
Les travaux furent repris au moment de la guerre de Succession d'Autriche
(1740-1748). Selon Fischer (1874, p. 16) le gouvernement français fit
restaurer à la hâte les fortifications du château en 1743, munir son entrée
d'une herse, y placer une batterie et refaire la caserne. Dans les comptes-
rendus du conseil municipal de Saverne, on peut lire en date du
8 octobre 1743 : "Le bailli de Saverne qui a reçu l'ordre de faire fournir
par son bailliage une certaine quantité de pionniers pour le rétablissement
du Château de Hohebarr ..." (Adam, p. 106).
Mais l'année suivante (1744), la faible poignée d'hommes que le marquis
du Châtelet, gouverneur de Saverne, y avait jetée, au moment où l'Alsace
venait d'être envahie, l'abandonna à l'approche des Pandours et rejoignit
l'armée du duc d'Harcourt, qui campait sous les murs de Phalsbourg (Fischer,
1927, p. 30). Le fermier était aussi parti avec les soldats, mais son jeune
fils résolut d'attendre les Pandours, épisode sans base historique sûre.
Après avoir pillé Saverne, les Pandours s'établirent au "Fossé des Pandours",
29 - SAVERNE, château fort du Haut-Barr
enceinte datant probablement de l'époque de La Tène (environ 450 à
50 av. J.-C.) près du col de Saverne, auquel est resté attaché le nom de ces
troupes hongroises au service de l'Autriche. Le 13 août, ils furent
refoulés par les Français et, le 16 du mois, ils quittèrent définitivement
la région en direction de la Bohême (Adam, p. 107).
Après la destruction du château en 1650, les champs entourant Haut-
Barr avaient été loués par 1'évêque à des fermiers qui devaient loger
dans une partie du château, peut-être la conciergerie qui resta intacte
jusqu'au début du XIXe siècle. Nous ne connaissons que les noms de quel-
ques-uns : 1657, Jean Heim et Georges Zinck ; 1670, Urbain Widmer ;
de 1691 à 1709, Jean Mathis et son gendre Michel Rentz ; 1709, Jean Rochet ;
1721, Christophe Metzger et Jacques Striss ; 1736, Balthasar Schmitt qui
était en même temps garde-chasse du cardinal Armand-Gaston de Rohan ;
1739, Jean-Jacques Martin ; de 1741 à 1762, Martin Heinrich dont un fils
devait etre le hardi défenseur de 1744 ; de 1762 jusqu'à la Révolution,
Antoine Sottmann (Fischer-Bachmeyer, 1927, p. 30).
En 1758, eut lieu une inspection générale des églises et chapelles dé
pendant de la paroisse de Saverne. L'évêque Constantin de Rohan ordonna "Pour
la chapelle du Haut-Barr :
1) La plus grande partie des petites images et papiers qui charchent et en
tourent les grands tableaux des autels sera supprimée.
2) Les réparations nécessaires à faire dans cette chapelle, comme celles
de sa toiture, de ses fenêtres, de son pavé et autres seront faites
du produit des offrandes qui s'y font, dont la recette sera fidèlement
couchée dans un registre particulier, sous l'inspection du curé".
Deux peintures à l'huile sur toile, conservées au musée de Saverne,
n° 5 et 9 (pl. 6 et 6a) représentent le chpateau de Haut-Barr et la
ville de Saverne. Le costume des personnages date ces tableaux du XVIIIe
siècle. La représentation de Haut-Barr n'est qu'une copie maladroite de la
gravure de Merian et manque de toute valeur documentaire.
5 3 Haut-Barr au moment de la Révolution et de 1 'Empire.
Le 2 novembre 1789, le château et la forêt de Haut-Barr, biens de
l'église, furent mis à la disposition de la Nation (Fischer-Bachmeyer,
1927, p. 41). La chapelle fut fermée en 1792,parce que des prêtres ré-
- 30 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
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fractaires y célébraient l'office divin.En 1793, la municipalité de Saverne chargea le citoyen Norman, officier municipal étde police, de visiter tant les dedans que les dehors de la ville et de faire enlever sur-le-champ tous les objets et signes "fanatiques", de même que tous ceux qui représentent des attributs de la royauté abolie. C'est sans doute à cette époque que furent détruites les armoiries de Jean de Manderschaid qui ornaient la porte d'entrée du château, de même que les modillons figuratifs des bandes lombardes de la chapelle.Le Haut-Barr fut vendu comme propriété nationale en 1796 à l'ancien conservateur des forêts de 1'évêché, Maurice Kolb, de Saverne, qui le céda en 1801 au général Clarke, plus tard duc de Feltre. Celui-ci fit déblayer les abords du château afin de le rendre accessible aux curieux et aux touristes. Il employa un grand nombre d'ouvriers à la création de l'esplanade qui s'étend devant sa face orientale et fit planter sur toute sa longueur la ligne de châtaigniers et la haie qui en longe le bord. Il obtint, du consentement de Monseigneur Saurine, évêque de Strasbourg, par un arrêté du premier consul de 1803, la permission de rouvrir la chapelle et d'y faire dire la messe.Lors de l'établissement de la ligne télégraphique aérienne de Strasbourg à Paris, un sémaphore fut placé par Claude Chappe en 1797 sur le rocher central. Plus tard, il fut transféré sur le monticule situé entre le Haut-Barr et le Grand Geroldseck. La station resta en fonction jusqu'à l'établissement du télégraphe électrique en 1852 (Fischer-Bachmeyer,1927, p. 40).Les archives départementales, conservent sous le n° 2 I 18, un plan de Haut-Barr levé en 1801 pour le général Clarke par Bartholomé, ingénieur géographe (pl. 7). Ce plan, non étudié et publié à notre connaissance jusqu'à présent, est d'une remarquable précision. De plus,il comporte une légende expliquant les différentes parties du monument.La conciergerie et la chapelle possèdent encore des toits. Contre la tour du puits s'appuie un fournil. A une dizaine de mètres au Nord, une petite étable s'appuie à la paroi rocheuse Ouest de 1'avant-cour.A l'emplacement de l'actuel restaurant a apparu la maison où logera un garde durant le XIXe siècle. Les puits ou citernes dans la cour Sud et sur
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le rocher central sont désignés comme comblés, seul le puits de la cour Nord donne encore de l'eau potable à 7 pieds de profondeur. La caserne sans toit existe dans l'état du plan de 1706. La face Nord-Est du grand bastion septentrional s'est écroulé, les anciennes casemates dans sa moitié Sud sont envahies par la végétation, les voûtes s'étant écroulées. En avant du bastion se voit clairement un glacis en saillant dont le tracé ne correspond toutefois pas à celui du projet de 1710.Sur le rocher central, les murs du logis roman sont relevés avec une grande précision, montrant au rez-de-chaussée trois porteq et la cheminée. Le premier étranglement du rocher, au Sud du logis, est couvert d'un pont de planches, large d'environ 5 m. Vers l'extrémité Sud du rocher central se voit la tour carrée du sémaphore installée quatre ans plus tôt.Aucune passerelle ne relie ce rocher au Markfelsen.Une gravure de Benjamin Zix (pl. 8), publiée en 1806, montre l'avant-cour avec notamment la conciergerie comportant encore le premier étage de sa façade à fenêtre géminée et oeil-de-boeuf. Au fond, on aperçoit le sémaphore sur le rocher central. Un lavis de Helmsdorf (pl. 9), vers 1810, propose une vue générale du château vu du Sud. Le toit de la conciergerie a perdu la moitié de ses tuiles.En 1811, le duc de Feltre projeta la construction d'un nouveau château, en avant du bastion Nord. C'est ce que nous apprend un brouillon de plan (pl. 9a) levé par Ruetschmann cette année même et conservé au musée de Saverne. Il montre, entre autre, la maison du garde dans la cour Sud et la tour du sémaphore avec la mention : "Lieu du télégraphe autrefois". Le sémaphore avait donc été déplacé entre temps. Une passerelle est jetée vers le rocher Sud. Sur l'esplanade au pied de la façade Est est marqué un alignement d'arbres, et sur la pente est projetée une quinconce limitée en bas par un mur. Un chemin pour voitures contourne le château par l'Ouest et le Sud. Le duc ne réalisera pas son petit château et mourra en 1818.
- 31 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
5 4 Haut-Barr durant le XIXe siècleLes vues du Haut-Barr se multiplient dans la première moitié du XIXesiècle, dues au goût romantique pour les ruines. Nous avons deux dessinsmédiocres au crayon, de 1813, par Reiner montrant des aspects intérieurs
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
du château (pl. 10 et 10a). La pl. 10 présente entre autre les casernes en ruines et la chapelle couverte par un toit à une seule pente, avec clocheton. Un dessin d'Imlin de 1814, médiocre également, montre la face Nord de Haut-Barr (pl. 11). Une lithographie d'Engelmann, d'après Bichebois paraît en 1828 dans les Antiquités du Bas-Rhin de Schweighauser. Elle montre le portail roman intérieur et la chapelle vus du Sud (pl. 13). Une lithographie anonyme, datée d'après le costume des personnages vers 1830, présente le portail roman de l'intérieur (pl. 14). Fort précise, on voit la maison du garde, le logis roman et la conciergerie. C'est la dernière représentation sur laquelle la conciergerie est pourvue d'un toit. Par une fenêtre sort de la paille ou du foin, le bâtiment servait donc à ce moment de grange. Dans ses Vues pittoresques, de 1839, Rothmuller publie une vue du Nord dans la cour Sud avec, au centre, la maison du garde, à droite la tour polygonale et la tourelle d'escalier, au fond le logis roman dont le revêtement de la façade Nord-Est, au-dessus de l'actuelle entrée, s'est écroulé depuis la vue précédente (pl. 15).Après la mort du duc de Feltre en 1818, les immeubles furent achetés, en 1821, par Lazare Wolff, de Neuwiller (Fischer-Bachmeyer, 1927, p. 42). Maurice Kolb, alors maire de Saverne, racheta le domaine de Haut-Barr la même année. En 1824, il fit réparer le toit de la chapelle. Sa fille Pauline hérita le Haut-Barr en 1838. Elle fit démolir vers 1845 les ruines des casernes et construire, à leur emplacement, une maison entourée de parterres (incendiée en 1918). En 1876, Mademoiselle Pauline Kolb vendit le domaine à deux marchands de bois, A. Braun, d'Oberhaslach, et J. Kling, de Saverne. Durant les deux années suivantes, la jeune forêt, qui ombrageait la montagne, fut totalement coupée.En 1874, Haut-Barr avait été classé "Monument Historique" ; en 1878 enfin, le château et la forêt environnante furent achetés par l'Etat qui chargea la même année Ch. Winkler d'élaborer des plans pour la restauration de la chapelle (pl. 19 et 20). Il s'agissait de la dëbarasser des restes de constructions plus récentes qui l'englobaient et de rétablir les pignons et le toit de la nef romane. Les travaux furent exécutés en 1880. Malheureusement, les extrémités Nord et Sud des pignons néo-romans se raccordent mal aux bandes lombardes des façades authentiques.Depuis le développement du tourisme à pied, vers la fin du XIXe siècle, rien n'est négligé pour faciliter l'ascension de ces belles et célèbres ruines,
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entretenues par le service des Monuments Historiques. Les sentiers d'accès sont entretenus g-âce au concours du Club Vosgien. Vers 1878, fut construite, à partir de Saverne, une route à pente douce.
5 Haut-Barr au XXe siècleEn 1901, la ville de Saverne prit le château en location et à la place de la maison du garde forestier elle fit construire l'hôtel actuel, ouvert toute l'année. Quelques années plus tard, la ville fit capter la fontaine qui jaillit sur le versant Ouest de la montagne, pour conduire, au moyen d'un bélier hydraulique, une partie de cette eau très pure dans l'intérieur du château. Entre temps, la ville fit remplacer les échelles donnant accès aix rocheis Nord et médian par des escaliers plus commodes.Restaurations par les Monuments Historiques en 1903, 1905 et 1908 (Cf.Wolff, p. 147).Durant la guerre 1914-1918, un poste allemand de mitrailleuse anti-aérienne fut placé près du "Pont-au-Diable", c'est-à-dire la passerelle donnant accès au rocher méridional. En 1916, Karl Staatsmann fit le relevé général du château et des relevés de détails pour un inventaire des monuments historiques, tandis que Hugo Rahtgens rédigeait le texte correspondant. Les plans de Staatsmann sont relativement bons, mis à part les reconstitutions hasardeuses (pl. 21-27).Les archives des Monuments Historiques après 1918 nous apprennent qu'en1930 le Pont-du-Diable, précédemment en bois, fut refait en béton armé. Entre 1930 et 1933, furent entreprises des travaux de consolidation des ruines comprenant jointoiement partiel, rocaillage et desherbage des murs.Un parking pour autocars fut aménagé en même temps.D'autres travaux furent entrepris en 1952. Le mur Est du logis roman fut démonté. Le beau parement à bossage fut remonté et le noyau en blocage remplacé par du béton armé (pl. 29). Les gardes-corps sur le rocher au Sud du logis furent également refaits (pl. 30). Après 1945, une station de radar fut installée sur la pointe Nord du rocher septentrional. Pour le personnel militaire on construisit une maison au Nord de 1'emp;acement de la villa de mademoiselle Kolb, détruite en 1918.
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5 6 Liste des évêques de Strasbourg cites dans l'historiqueCunon, 1100-1123. Rodolphe, 1163/1164-1179. Conrad de Lichtenberg, 1273-1299. Berthold de Bucheck, 1328-1353. Jean de Lichtenberg, 1353-1365. Guillaume de Diest, 1394-1439. Guillaume de Honstein, 1506-1541.Erasme de Limbourg, 1541-1568. Jean de Manderscheid-Blankenheim,1569-1592. Charles de Lorraine, cardinal, 1592-1607. Armand Gaston de Rohan-Soubise, cardinal, 1704-1749. Louis Constantin de Rohan-Guéménë, cardinal, 1756-1779. Jean-Pierre Saurine, 1802-1813..
II. DESCRIPTION
1. SITUATION ET PLAN D'ENSEMBLELe château de Haut-Barr est situé au Sud-Ouest de la ville de Saverne, à cheval
sur la limite entre les bans de Saverne et de Haegen (ce n'est que le rocher Sud qui appartient à Haegen). La distance en ligne droite entre l'église paroissiale catholique de Saverne et la chapelle du château est de 2600 m.Le terrain est formé par l'extrémité Nord d'une chaîne montagneuse, qui constitue la rive droite de la rivière Zorn, près de son débouché du massif vosgien, et domine la plaine d'Alsace ; on a appelé le Haut-Barr "L'oeil de l'Alsace" (ait. 450 m).Les bâtiments du château occupent et s'adossent à une arête rocheuse sur une longueur de 255 m. Haut-Barr illustre le type des "Felsgratburgen" de Bodo Ebhardt ou "châteaux barres" de Robert Will, courant dans les Vosges septentrio nales et les montagnes du Palatinat. L'arête se subdivise en trois blocs plus ou moins espacés les uns des autres.
2. MATERIAUX ET MISE EN OEUVREL'arête rocheuse constitue le reste d'une couche de conglomérat qui sépare le "Grès des Vosges" inférieur du "Grès bigarré" supérieur. Les matériaux de construction du château ont été prélevés dans le grès des Vosges pur. Ce grès a été utilisé à Haut-Barr de façon variable suivant les époques. L'appareil des constructions est en général soigné et de grand format à l'époque romane et à la Renaissance, de facture médiocre et de moyen format à l'époque gothique
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en moellons de petit format dans certaines restaurations opérées depuis le début du XVIIIe siècle. Aux époques romane, gothique, et Renaissance, on rencontre au château l'appareil à bossage à côté de la maçonnerie lisse.
3. LES ENCEINTES INFERIEURES ET SUPERIEURESLe rocher méridional ou Markfelsen, situé sur le ban de Haegen, ne supporte plus que les fondations de l'enceinte entourant sa plate-forme supérieure (pl. 31-34). Vers le Sud, s'élève un mur-bouclier formant pointe vers l'attaque. Sur les faces Est, Sud-Est et Sud-Ouest, ce bouclier conserve encore son épaisseur originale de 2 m. Le parement extérieur, de même que le parement intérieur, est constitué par un grand appareil à assises hautes. Lisses à l'intérieur, les blocs présentent des bossages vers l'extérieur avec liserets minces. Les trous pour tenailles à levage sont rares, sur quelques blocs apparaissent des trous allongés (pl. 106). Les marques de tâcherons sont absentes (ce type d'appareil est caractéristique du Xlle siècle).Sur la face Ouest, le parement extérieur du bouclier s'est écroulé à un certain moment, dans sa partie supérieure ; il subsiste seul dans sa partie inférieure où il s'appuie sur un arc jeté sur une fente rocheuse. Le parement supérieur a été remonté, rognant toutefois sur l'épaisseur originale du bouclier, (pl. 34 et 107). La face Sud-Est du bouclier a été percée par une porte (sans doute vers 1584, pour donner accès à un petit avant-corps (cf. § I. 4.4).Tandis que le reste des fondations de l'enceinte, sur la face Ouest du rocher Sud, présente un parement semblable à celui des trois faces originales du bouclier (pl. 34 et 36)., la face Est ne montre qu'un avant-corps à appareil à bosses moins soigné dont les assises sont moins hautes et les liserets plus larges (le texte de 1584 nous en fournit la date probable). Dans la partie Nord de la face Est, les fondations n'existent plus en maçonnerie, mais taillées à même la roche.A la hauteur de l'intervalle entre les rochers méridional et médian,à la base Ouest de l'arête, s'élève une rondelle saillante sur une enceinte dont subsiste encore l'amorce de la courtine Nord. Cette rondelle qui a subi des restaurations récentes, rendant difficile l'étude de l'état original, est érigée en petit appareil lisse de moellons et s'ouvre vers le Sud-Ouest en une meurtrière pour armes à feu, à laquelle on peut distinguer deux stades successifs (pl. 35,36 et 118).
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En continuant notre périple vers le Nord, nous ne distinguons, sur la face Ouest du rocher médian, plus guère de maçonnerie ancienne sauf des parapets modernes et, à la pointe Nord, la façade Nord-Ouest du logis roman que nous décrirons plus bas (pl. 38).La cour Sud est limitée à l'Ouest par une courtine d'époque gothique (environ XlVe siècle). L'appareil du parement extérieur est plus petit et moins soigné que celui de l'époque romane, mélangeant des blocs lisses à des blocs à bossage, sans marques (pl. 37). La partie Sud de cette courtine conserve des meurtrières en fentes verticales à bords chanfreinés, tandis que la partie supérieure, remaniée, présente un petit appareil postérieur à l'époque gothique. Cette courtine gothique est interrompue par trois éléments plus récents, à savoir un large contrefort, une tour-bastion polygonale et une tourelle d'escalier ronde. L'étude de leur appareil montre qu'ils sont sensiblement contemporains entre eux. Ces trois bâtiments présentent un parement extérieur en grand appareil soigné, avec bosses peu saillantes et liserets fort larges (10 cm et plus). La plupart des blocs possèdent un trou de louves et surtout , des marques de tâcherons groypées en général par deux (voir pl. des marques et pl. 39 à 41). Ces trois éléments datent de l'épiscopat de Jean de Manderscheid, 1569-1592.Le contrefort , large de 7 m et taluté, a sans doute été érigé en 1590 pour s'opposer à la pression latérale de la voûte de la cuisine ; elle s'était écroulée et fut reconstruite cette année-là (cf. § I, 4.4.). La tour-bastion saillante, à parement extérieur légèrement taluté, comporte quatre étages (pl. 39,40 , 41 et 113). Tandis que les deux étages inférieurs sont pourvus de bouches à feu et étaient destinés à la défense, les deux étages supérieurs s'ouvrent en fenêtres et étaient réservés à l'habitat. L'étage inférieur présente une meurtrière sur l'angle formé par les faces et les flancs du bastion ; le deuxième étage possède des meurtrières au même emplacement et encore au milieu des flancs. Ces bouches à feu, plus larges que hautes, s'évasent vers l'extérieur par deux gradins et sont entourées par des blocs à bosses soigneusement taillées en demi-cylindres. A l'intérieur, les meurtrières sont pourvues de niches rectangulaires, couvertes par des berceaux surbaissés (pl. 95, 96, et 114).Les deux étages supérieurs de la tour-bastion ne subsistent guère que sur le flanc et la face septentrionaux. Les fenêtres du troisième étage, avec leur décor monumental, révèlent qu'elles éclairaient les appartements épiscopaux (construits de 1583 à 1586). Le décor en est constitué par des frontons
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triangulaires, supportés par deux pilastres ioniques, eux-mêmes soutenus par des consoles godronées (pl. 40). Un seul montant de fenêtre en place au quatrième étage, sur la face Nord, suggère l'existence de baies plus grandes que celles de l'étage en-dessous, mais sans doute moins décorées.Entre le flanc Nord et la courtine s'insère la tourelle d'escalier destinée à desservir les différents étages du logis épiscopal. A l'intérieur se voient encore les amorces des marches de l'escalier hélicoïdal. A une certaine hauteur du côté Nord, le mur fut réparé postérieurement en petit appareil lisse et pourvu de deux meurtrières en fentes verticales (XVIIIe siècle).En suivant vers le Nord la face extérieure de la courtine du XlVe siècle,
cl •nous rencontrons un décrochement double ayigle aigu. Ce décrochement marque le mur transversal, encore visible sur le plan de 1710, séparant la cour Sud de la cour Nord. A environ 4 m au Nord du décrochement, l'appareil gothique de la courtine est remplacé par un petit appareil lisse (XVIIIe siècle). Deux fenêtres en plein-cintre, au niveau de la cour, doivent appartenir à la villa de Mademoiselle Kolb construite vers 1845 (pl. 42).Le grand bastion Nord présente à l'angle Ouest un curieux décrochement.Il s'agit en fait de deux angles, l'un avec appareil à bossage appartenant à la construction du XVIe siècle, l'autre avec appareil lisse constituant unihabil- lage du XVIIIe siècle (pl. 43). Si nous faisons le tour extérieur du bastion, nous longeons d'abord le flanc Ouest et la face Nord. Cette dernière est écroulée dans sa moitié Est. Le flanc Est de même que le mur postérieur en retour sont constitués par un appareil moyen, peu soigné, à bossage, d'aspect gothique (pl. 44). Nous savons que la construction a été faite peu avant 1582 ; les matériaux employés proviennent sans doute des bâtiments du XlVe siècle, démolis à ce moment. La terrasse à mi-hauteur du flanc Est du "Schnabel" est pourvue d'un garde-corps moderne. Sur le Schnabel se dresse une tour-bastion, polygonale à l'extérieur, arrondie à l'intérieur. Le parement extérieur, à fruit léger, possède toutes les caractéristiques de celui du bastion Ouest que nous venons d'étudier et doit dater de l'épiscopat de Jean de Manderschaid (pl. 62, 104 et 105). Les fondations en appareil à bossages, visibles sur le côté Estjtie la plateforme supérieure du rocher Nord, paraissent porter le caractère du XlVe siècle.Ce rocher possède une faille remplie de maçonnerie, avec deux arcs de décharge superposés (pl. 108). Du côté Ouest, c'est-à-dire, côté cour, de cette faille les fondations gothiques sont également soutenues par deux arcs superposés(pl.109
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L'arc inférieur comporte un curieux cintre ou tympan monolithique, dont la périphérie est dentée. Au-dessus de l'arc inférieur, un élément de corniche romane, décorée d'un motif de damier, est réemployé en guise de linteau. L'arc supérieur est rempli de maçonnerie avec une fente verticale servant sans doute à l'écoulement des eaux.La face Sud du rocher Nord supporte des fondations présentant le même type d'appareil que le bouclier du rocher Sud. A côté d'assises minces, nous apercevons des assises très hautes, comportant des blocs dont les dimensions verticales dépassent les horizontales. Deux arcs de décharge ont l'extrados en gradins correspondant aux assises du mur (Il s'agit d'une particularité qu'on rencontre vers la fin du Xlle siècle à la cathédrale de Bâle et aux environs de 1200 au transept de la cathédrale de Strasbourg). Contre la face Sud du rocher a été appuyé, à une date postérieure, un escalier à volée droite en direction Ouest-Est, arrondi seulement à l'extrémité supérieure, actuellement seule conservée, et à l'extrémité inférieure comme le montre le plan de 1706-1710. La construction présente un petit appareil (XVIIIe siècle).La courtine Est de la cour Sud, à la hauteur de la chapelle, comporte à l'extérieur, c'est-à-dire à l'Est, des appareils divers témoignant de différentes campagnes (pl. 45 et 46). Une zone médiane, s'étendant approximativement d'en bas à gauche vers en haut à droite, se caractérise par un appareil à bossage de fortnediocre exécution (apparemment XlVe siècle), avec une fenêtre-fente à arc brisé au niveau de la cour. Dans cette zone est comprise le culot en pyramide renversée et la partie inférieure de l'absidiole polygonale de la chapelle. La limite hozizontale entre ces deux éléments (qui sont en grand appareil lisse) est marquée par une moulure.La courtine a été reprise en sous-oeuvre en petit appareil lisse en bas à droite et restaurée dans le même appareil en haut à gauche, comprenant la partie haute de l'absidiole et le pignon du choeur de la chapelle (Remarquons, en anticipant sur la description de la chapelle, que cette absidiole, qui paraît authentiquement gothique dans sa partie inférieure, ne répond absolument pas à l'architecture intérieure du choeur dont les formes sont en gothique rayonnant, donc sensiblement contemporaines de l'absidiole ; cf. plan de la chapelle).
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En continuant notre périple vers le Sud jusqu'à la tour saillante polygonale, les murs à notre droite sont en petit appareil (restauration moderne). La tour-bastion polygonale, conservée jusqu'à la corniche du toit, comporte trois étages ; (pl. 47 et 48). Chaque étage s'ouvre sur chaque face par une meurtrière en fente verticale , s'évasant vers l'intérieur et 1'extérieur.Le parement extérieur, légèrement taluté, est en grand appar&L à bossage aux deux étages
inférieurs, en grand appareil lisse au troisième étage. L'appareil inférieur, avec ses marques de tâcherons, est analogue à celui de la tour- bastion Ouest, et les auteurs ont admis jusqu'à présent la contemporanéité de ces deux tours. En fait, nos recherches historiques de même que l'examen du monument ont révélé que la tour Est n'a été construite qu'au début du XVIIIe siècle, en employant des matériaux du XVIe siècle. Elle a remplacé une tour ronde, datant des environs de 1550 dont on constate encore l'amorce du parement vertical dans l'angle Sud (pl. 49).De cet angle jusqu'au portail de 1583, la courtine présente deux parties superposées. La partie inférieure, en grand appareil à bossage plat et marques, est contemporaine du portail. La partie supérieure, en petits moellons, comporte des meurtrières en fentes verticales, s'évasant vers l'intérieur. Vers le portail, la partie supérieure s'ouvre en deux étages de meurtrières, dont les plus méridionales sont orientées en biais pour pouvoir battre les flancs de la bar- bacane extérieure, comme le montre bien le plan de 1706, pl. 4 (La partie supérieure est du début du XVIIIe siècle).Au-delà du portail, la courtine se continue vers le Sud pour former, après 7,50 m, un angle droit et rejoindre l'arête rocheuse. A partir du portail, elle présente, du sol à sa crête, l'appareil du XVIe siècle.Au-dessus du raccord de la courtine précédente à l'arête, une plate-forme rocheuse à mi-hauteur de cette dernièere est entourée d'une enceinte qui part au Nord de la tour du Puits et rejoint vers le Sud le rocher médian par un tracé polygonal. Ce mur comprend une zone inférieure à bossage et une zone supérieure lisse. Sur l'angle Sud est aménagée une meurtrière en trou de serrure. Le bord supérieur Est du massif rocheux médian supporte une enceinte alternativement ancienne et moderne. Après le logis roman, se succèdent dans le premier étranglement de la plate-forme un mur reconstruit en 1952 surtout avec des matériaux anciens de grand format, au renflement suivant des fondations en appareil à bossage d'apparence romane, au deuxième étranglement un mur en appareil lisse d'époque moderne, et vers l'extrémité Sud du massif médian encore des fondations à bossages d'apparence romane.
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4. LES ENTREES DU CHATEAU 4 1 Le portail de 1583.
Le portail représente un bel exemple d'architecture et de décor Renaissance (pl. 50 et 111). Bien qu'il n'y ait pas de connexion directe entre l'appareil du portail et celui de la courtine dans laquelle il s'ouvre, le portail ayant été érigé indépendamment, les deux éléments sont sensiblement contemporains.Le portail est couvert par un arc en plein-cintre, légèrement surbaissé.L'arc et les deux montants sont en appareil rustique, c'est-à-dire à bosses soigneusement taillées. Les impostes portent, sur leurs faces extérieures (Est), un motif de losanges ; sur leurs faces intérieures sont taillés, à gauche les chiffres 15, à droite les chiffres 83 (fort détériorés). Les angles des montants et impostes présentent une feuillure, taillée après coup pour recevoir les bords latéraux du pont levé. Le sommet de l'arc est perforé de deux conduits verticaux, à section ovale, où passaient sans doute les chaînes du pont.La porte d'entrée par deux pilastres toscans dont les fûts et socles sont en appareil rustique. Les chapiteaux sont finement ornés, à savoir l'abaque des postes, 1'échine de godrons et le fût entre 1'échine et l'astragale de cannelures. L'architrave supportée par les deux pilastres est interrompue en son milieu par l'extrados en gradins de l'arc. Une corniche assez saillante à larmier et cimaise est posée sur l'architrave.Le haut du portail constitue une attique couronnée par un fronton triangulaire dont il ne subsiste que le début du rampant droit. Au centre de 1'attique sont placées les armoiries de Jean de Manderscheid, martelées à la Révolution. L'écusson portait écartelé au premier de gueules à la bande d'argent, qui est de 1'évêché de Strasbourg ; au deuxième d'or à la bande vivrée de gueules, qui est de Manderscheid ; au troisième d'or au lion de sable, chargé d'un lambel de gueules à quatre pendants, qui est de Blanken- heim et au quatrième de gueules à la bande trifoliée et perlée d'argent, qui est du Landgraviat de Basse-Alsace (Fischer-Bachmeyer, 1927, p. 17, note infrapaginale 2).
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Les armoiries sont flanquées de deux cartels renfermant l'inscription suivante en majuscules latines :IOANNES DEI GRATIA HAC DIV NEGLECTA RVIEPS ARGENTINENSIS NOSA ARCE AD SVBDI-ALSATIAE LADTGRAVIVS TORVM TVTELA NVLLIEX FAMILIA COMITVM INNIMICA RESTAVRAVITDE MANDERSCHEIDT MVNIVIT FIRMAVIT :BLANKENHEIM ANNO DMI. M.D. LXXXIII.
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Les cadres des deux cartels sont ornés de motifs de cuirs formant des volutes et renfermant des masques de femmes et de lions. Les deux extrémités de l'attique sont constitués par une sorte de pilastre trapu, dont le champ est taillé en diamant.Le portail s'évasait largement vers l'intérieur, à l'origine(pl. 51). L'évasement, couvert par un berceau surbaissé, a été bouché à droite et à gauche au début du XVIIIe siècle. Le berceau est percé par une fente pour herse. A peu près sous cette fente a été placée, au XVIIIe siècle, une poutre horizontale, perforée de trous verticaux, destinés à y placer individuellement des barres en guise de herse improvisée plutôt qu'au passage des barres d'une herse d'un seul tenant tombant du haut. L'angle antérieur de la poutre est taillé en feuillure, sans doute pour recevoir le bord antérieur du pont levé, comme le montre le plan de 1706.Au-dessus de l'évasement intérieur du portail a été aménagée, au XVIIIe une niche plate, couverte d'un arc surbaissé, dans un mur à appareil lisse, comprenant à côté du grès des briques de petit format.
4 2 La conciergerieLorsqu'on a franchi le portail de 1583,on se trouve dans une sorte d'avant- cour (ou de barbacane intérieure, par opposition à la barbacane extérieure, actuellement disparue) ; (pl. 53 et 90). Dans cet espace allongé, inséré entre la courtine extérieure d'une part, la paroi du plateau rocheux supportant la cour Sud et le rocher supportant le logis roman d'autre part, le chemin effectue une montée assez accentuée jusqu'au portailintérieur.Tout de suite à gauche du portail Renaissance, se situe la conciergerie couramment appelée portstuben dans les textes du XVIe siècle. Lesparois Est et Sud de cette construction sont formée par la courtine, à l'Ouest elle s'appuie contre le rocher médian et la tour du Puits plus
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ancienne. La façade Nord, donnant sur l’avant-cour, ne subsiste plus qu’au rez- de-chaussée. Il présente du Nord au Sud une porte, deux fenêtres et une niche.Le socle est érigé en grand appareil à bossages et marques du type des autres constructions du règne de Jean de Manderscheid, le reste de la façade en appareil lisse. A la paroi intérieure Sud se voient des consoles de plafond décorées sur leur face antérieure d’un motif de cuirs, sur les faces latérales de fleurs (genre de tulipe ou crocus) stylisées (pl. 98 et 99). Le texte de 1582, cf. § I, 4. 3, l’appelle "la nouvelle conciergerie", elle venait donc d’être construite.
4 3 La tour du PuitsEn face du portail de 1583, s’élève la tour du Puits qui s’appuie à l’Ouest contre le rocher supportant le logis roman (pl. 53 et 90). Cette tour, sur plan rectangulaire et conservée sensiblement jusqu’à sa hauteur originale, comporte trois étages. Le rez-de-chaussée est revêtu à l’extérieur de pierres à format moyen, avec bosses et liserets larges, d’aspect gothique (environ XlVe siècle).Il s’ouvre vers le Nord par une porte en plein-cintre. Les deuxième et troisième étages sont en moyen appareil lisse ; le troisième étage s’ouvre au Sud et à l’Est par des fenêtres, au Nord par une baie plus large que haute qui paraît être une bouche à feu (les deux étages supérieurs seraient donc plus récents que le XlVe siècle).Dans la face Nord de la tour est incrustée, entre les deuxième et troisième étages, une dalle à cadre en relief, portant des armoiries et des inscriptions (cf. § I, 3.5 5 pl. 102 et 112). Deux écus se font face ; celui de gauche porte le lion de Lichtenberg dressé vers la droite, il est sommé d’un haume à visière rabattue, couronné d’un col de cygne ; celui de droite porte la bande oblique de 1’évêché de Strasbourg, il est sommé d’un haume à visière relevée. Le cadre de gauche et d'en haut porte l’inscription suivante, en onciales s PER. DNM. IOHEM DE. LICHTEBERK EPM ARGETIN. Une dalle indépendante, placée sous la dalle des armoiries et beaucoup plus érodée que le reste, porte une inscription pratiquement illisible. A la première ligne on devine : ANN ... CCCLX ; et à la dernière :0. TR ... TATIS. Aux problèmes historiques que pose cette inscription et dont nous avons traité plus haut, s’ajoute la question suivante : la deuxième inscription plus érodée que le reste, faisait-elle partie, à l’origine, du monument portant les armes et le nom de Jean de Lichtenberg ?
Au fond de la tour, un puits circulaire, d'un diamètre de 2,50 m est taillé dans le rocher. Aujourd’hui rempli de décombres, il possède encore une profondeur de 17 m (Fischer-Bachmeyer, 1927, p. 9). Sur la face Nord de la tour se voit encore la trace du toit en appentis couvrant un fournil au début du XIXe siècle.En montant vers le portail intérieur, nous constatons à la face arrière de la tour polygonale les amorces de la tour ronde du XVIe siècle. Au-delà de la tour, la courtine ancienne n ’existe plus, sauf son départ au Nord, au mur dans lequel s*ouvre le portail roman (pl. 91 et 57).
4 4 Le portail roman.Le portail intérieur et les parties de mur adjacentes à droite et à fauche sont construits en un bel appareil lisse à assises hautes (caractéristiques du Xlle siècle) ; l'arc est en plein-cintre (pl. 55 à 58.). Alors que le bout de courtine à l’Est est conservé dans son épaisseur originale, l’épaisseur de la courtine à l’Ouest a été rognée à l’intérieur. Le seuil de la porte est actuellement creusé d’au moins 1,50 m dans le rocher de base, ce qui ne paraît pas avoir été le cas à l’origine ; on aurait, depuis le Xlle siècle, abaissé le chemin pour en réduire la raideur.
4 5 La porte septentrionale du château.Au Nord du château se situe une porte par où passe un chemin fort raide, comprenant des escaliers (pl. 59 et 60). La porte est couverte par un arc brisé son élargissement intérieur par un arc surbaissé. Un couloir voûté précède la v porte, en avant de celle-ci, la voûte est percée d’une fente pour herse.Avant la construction du grand bastion au XVIe siècle, aux casemates duquel la porte donnait accès depuis, elle constituait une entrée extérieure, défendable. Elle paraît avoir été surmontée d'une tour carrée que nous croyons reconnaître dans le plan de 1706et sur la vue d’Arhardt-Merian et dont il reste une partie du mur Sud avec fenêtre. La porte date sans doute d’époque gothique alors que le château était partagé en deux et que le détenteur de la partie Nord tenait à disposer d ’une entrée particulière.
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LA CHAPELLE ET LA COUR5. 1 La chapelle
Lorsqu'on a franchi le portail roman, on trouve à droite la chapelle dédiée à l'origine à Saint-Nicolas (cf. § 1.3. 5).Son axe est exactement orienté et par conséquent en biais par rapport à l'axe général du chateau. Elle se compose d'une nef romane et d'un choeur gothique, dont le socle est toutefois roman (pl. 63).La nef comporte deux travées dont les voûtes n'existent plus. L'actuel plafond en bois date de 1880. Les arcs formerets en plein-cintre, visibles sur les quatre parois, nous indiquent la hauteur approximative des voûtes (pl. 66,67, 69). Les colonnes des angles Nord-Ouest et Sud-Ouest sont conservées. Leurs chapiteaux et bases sont placés diagona- lement (pl. 71 et 72). Les chapiteaux cubiques sont ornés d'une sorte de palmettes dans les surfaces semi-circulaires, et d'une boule dans les écoinçons entre ces surfaces et l'astragale. Les bases attiques ont le tore supérieur cordé (ou torsadé) et sont garnies de simples griffes d'angle. Les fûts sont monolithes.L'élargissement de la porte Ouest est couvert par un linteau droit. Un linteau semblable couvre une porte de la paroi Sud de la travée Est, murée par la suite. Les murs-gouttereaux Nord et Sud sont percés de fenetres dans chaque travée, ébrasées vers l'intérieur et vers l'extérieur, et dont les sommets touchent pratiquement ceux des arcs formerets (pl. 66). Dans le mur Nord de la travée Est, s'ouvre une niche à plan rectangulaire, couverte d'un arc en plein-cintre, dont l'angle extérieur est marqué d'une moulure cylindrique, avec décor chevronné et masque humain a la hauteur de l'imposte (pl. 67 et 68). L'arc triomphal, en plein-cintre roman, possède une mouluration variée (pl. 66). Un bénitier, taillé en tête d'homme barbu, se trouve au montant droit (pl. 70). De part et d'autre de l'arc s'ouvrent deux niches rectangulaires.A la Renaissance, alors que les voûtes romanes n'existaient déjà plus, on aménagea un plafond au niveau de la naissance des voûtes. L'étage ainsi obtenu était accessible par une porte, encore visible mais murée, dans le mur-gouttereau Nord de la travée Ouest, et était éclairé par deux fenêtres percées dans le mur occidental, l'une rectangulaire au-dessus de la porte, l'autre cintrée vers l'angle Nord-Ouest (pl. 69).
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- 45 - SAVERNE, château fort de Haut-BarrLe choeur présente un plan irrégulier, déterminé par la configuration du terrain ; les murs-gouttereaux, en retrait par rapport à ceux de la nef, ne sont pas parallèles. Le chevet est défiguré par une restauration récente. Le plan de 1801 (pl. 7) de même que la voûte existante (pl. 73) nous indiquent la disposition primitive, à l'époque gothique. Le choeur comportait, après une travée barlongue, un chevet formé par trois côtés de l'hexagone. L'angle Sud-Est de ce chevet était saillant sur la courtine contemporaine.A la face Est de l'arc triomphal roman s'appuie un arc en plein-cintre gothique, de diamètre inférieur à celui de l'arc roman ; sa section rectangulaire, l'angle Ouest à biseau, l'angle Est à cavet (pl. 66). Les nervures du choeur naissent de simples consoles en forme de pyramides renversées (pl. 75 et 76) exceptée la console Nord-Est, du chevet, qui est garnie de feuilles rappelant celles du platane (pl. 74). Les nervures ont la section gothique courante avec deux cavets latéraux (pl. 73). La clé de la première travée est décorée de feuilles de chêne (pl. 78), celle du chevet de feuilles trilobées (pl. 77).Le style des éléments de la voûte, notamment du feuillage, date ce choeur du gothique rayonnant. Des indices historiques, dont nous avons parlé au § I, 3.6, permettent d'attribuer sa restauration à 1''évêque Jean de Lichtenberg (1353-1365). Le socle extérieur roman nous révèle la similitude de plan entre le choeur du Xlle et celui du XlVe ; nous ignorons toutefois la forme du chevet roman.Les parois extérieures de la nef sont authentiques, sauf les pignons. Elles présentent des bandes lombardes (pl. 63). Sur un socle à profil simple, est placée une base attique. Chaque face de la nef (sauf la face Est) comporte une bande verticale au deux angles et au milieu. A la façade Ouest, la bande centrale, assez large, englobe le portail (pl. 64). Du haut des bandes naissent les arcatures dont les autres retombées sont soutenues par des modillons caliciformes à décor strigillé. La mouluration des bandes se continue, identique, aux arcatures ; sur la face Ouest, la moulure d'angle forme un simple tore ; sur les murs-gouttereaux, le profil est plus riche. Chaque arcade est taillée dans une seule pièce et non pas appareillée en claveaux (ce qui indique une date postérieure à 1150).
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A la façade Ouest, un modillon d'arcature est taillé en tête de chat. A gauche, deux modillons ont disparu au moment de l'aménagement postérieur d'une fenêtre dans une des arcatures. Les deux montants et l'arc du portail sont garnis de moulures, vigoureuses et continues, sans l'intermédiaire d'impostes. Le tympan est actuellement dépourvu de décor. La fenêtre rectangulaire, au-dessus de la porte, a un cadre mouluré au congé un motif en console à feuilles d'acanthe, qui avec la marque de tâcheron placée au-dessus de l'une d'elle, date la fenêtre de la Renaissance (pl. 24). La porte murée dans le mur-gouttereau Sud possède des montants à moulure cylindrique avec, en guise d'impostes, des masques humains. Au-dessus, un modillon de l'arcature lombarde est martelé ; il représentait sans doute une tête humaine ou animale. Le parement extérieur est en bel appareil à assises hautes. Deux consoles romanes, à masques humains, sont actuellement encastrées au sommet de deux murs plus récents, l'un à l'angle Nord-Ouest de la nef, l'autre à l'angle Sud-Est du choeur (pl. 65).
2. Les autres bâtiments de la cour.Comme nous l'avons déjà dit, la cour était partagée autrefois en deux par un mur médian d'époque gothique, visible encore sur le plan de 1706.Dans la partie Nord s'appuie à la courtine Ouest une construction formant actuellement entrée des caves. L'angle Sud-Est est biseauté et porte gravé, à peu près à hauteur d'homme, le millésime 1527. La pierre d'angle au-dessus passe du biseau à l'angle droit par l'intermédiaire d'une accolade (pl. 92). Une porte, large de 1,75 m couverte d'un plein-cintre, s'ouvre dans la face Sud et donne accès à l'escalier descendant aux caves (pl. 93). Une première pièce est couverte d'un berceau légèrement surbaissé (pl. 94). La paroi intérieure Nord de cette pièce est constituée en fait par la paroi extérieure d'un bâtiment qui se trouvait à l'origine à l'air libre et formait un rez-de-chaussée à une époque ou le sol de la cour était situé envion 3 m plus bas qu'actuellement. Le mur en question est érigé en moyen appareil, peu soigné ; il s'ouvre en une porte en plein-cintre qui s'élargit vers le Nord, accostée de deux fenêtres fentes à des niveaux différents, s'évasant également vers l'intérieur (cette construction fait une impression romane). Une fois la porte franchie, on se trouve dans une grande salle, actuellement souterraine, couverte d'un berceau qui doit dater de 1527 (dans l'inventaire
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de 1528, on l'appelle "la nouvelle cave", cf. § I, 4.5). Les murs Est et Nord sont contemporains du mur Sud, dans le mur Nord s'ouvre une fenêtre fente condamnée par les remblais qui supportent le sol de l'actuelle cour. La paroi intérieure Ouest est probablement aussi d'époque romane, la paroi extérieure Ouest étant par contre du XVIIIe siècle (cette grande salle doit représenter un bâtiment de service du Xlle siècle, situé à l'époque au niveau de la cour. Le sol de cette dernière ayant monté aux siècles suivants par suite des remblais, ce rez-de-chaussée se trouve enterré. En 1527, on le transforma en cave, en le couvrant d'une grande voûte).Plus au Nord, toujours contre la courtine Ouest, s'élève actuellement une maison pour le personnel militaire desservant la station de radar dont l'antenne se dresse sur la pointe Nord du rocher septentrional. On peut s'avancer vers le Nord jusqu'à la terrasse du grand bastion, ou Bec inférieur, entourée d'un parapet moderne et ombragée de beaux arbres. Une autre terrasse longe le flanc Est du Bec. Dans le parapet moderne est incrusté un élément d'encadrement de porte ou de fenêtre, en style Renaissance (pl. 100). Un listel en doucine entoure la pièce allongée. Deux bosses en coussins, dont l'une porte une marque de tâcheron, flanquent un fleuron central à feuilles d'acanthe. Du côté de la terrasse Est, de même que du côté de la cour à l'Ouest, les flancs du rocher Nord portent des rangées de trous de poutres témoignant de bâtiments en appentis actuellement disparus et dont la date ne peut être précisée.Dans la partie Sud de la cour s'appuie à la courtine Ouest 1'hôtel-restaurant construit en 1901, dont la face Nord est précédée d'une veranda et l'angle Nord-Est garni d'un oriel. De l'extrémité Sud de la cour part un couloir étroit en passant sous le rocher en corniche pour mener à l'étage supérieur de la Tour du Puits et à la terrasse au Sud de la tour.
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6. LE LOGIS ROMAN SUR LE ROCHER CENTRALSur l'extrémité Nord du massif rocheux central, s'élève un bâtiment qui, avec ses murs ruinés, à bossage, domine fièrement la cour. Les auteurs, depuis le début du XIXe siècle, l'appellent régulièrement "le donjon". En fait, il s'agit d'un logis, le véritable donjon original, actuellement disparu, s'étant appuyé au mur Sud de ce logis.Le plan polygonal du logis est dicté par la configuration du rocher. La porte du côté de la cour, à laquelle on accède actuellement par un escalier en bois
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se situe à la base du mur Nord. Elle n'a été percée qu'après coup, mais encore au Moyen Age, comme le révèle un examen attentif ; nous ignorons où se trouvait la porte originale vers la cour. La porte actuelle se situe à 3,50 m sous le niveau supérieur du rocher qui sert de sol au rez-de-
chaussée du logis. Un escalier, partiellement taillé dans le roc nous mène à ce niveau.Les parois intérieures du logis sont revêtues par un moyen appareil lisse.En fait exception, la partie médiane, longue de 7 m, de la paroi Sud (pl. 79). Celle-ci, qui représente une construction indépendante du reste du logis et plus ancienne, se termine aux deux extrémités par des angles droits en retour vers le Sud. Les assises inférieures de la paroi Ouest de ce bâtiment à part, ressortent même au Sud de la paroi extérieure du logis. La partie médiane de la paroi intérieure Sud du logis se caractérise par un grand appareil lisse, assez soigné, à assises élevées ne respectant pas toujours une horizontalité stricte. Ce genre d'appareil lisse, concurremment à celui à bossage, est assez caractéristique du milieu du Xlle siècle. La preuve que cette partie est plus ancienne que le logis est fournie entre autre par la console incrustée visiblement par la suite et correspondant aux autres consoles du logis ayant porté le plafond du rez-de-chaussée. En fait, nous avons devant nous, fort probablement, la face extérieure Nord du donjon dont le reste a disparu par la suite. C'était une tour sans doute carrée, de 7 m de cSté, qui occupait un bloc de rocher s'élevant de 1,50 m environ au-dessus du reste de la plate-forme.La paroi Ouest du logis est la mieux conservée (pl. 80), comprenant le rez- de-chaussée, directement assis sur le plateau rocheux, et le premier étage correspondant à la grand'salle. Les corbeaux, ayant porté les plafonds, sont de forme simple : arrondis avec listel en haut de la face antérieure.Le rez-de-chaussée était éclairé par quatre fentes s'élargissant vers l'intérieur et couvertes de linteaux droits. Les fenêtres Sud on subi des transformations ultérieures, la dernière notamment fut transformée en latrine à canal oblique, sans encorbellement (pl. 81-83).Le premier étage présente à droite deux baies de fenêtres rectangulaires, séparées par un oculus circulaire. Notons tout de suite que ces fenêtres sont dépouvues à l'intérieur d'une niche à ras du sol du premier étage.
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(ces niches, généralement pourvues de deux banquettes, n'apparaissent que vers la fin du Xlle siècle et permettaient de s'approcher de la fenêtre extérieure.Les fenêtres du logis de Haut-Barr représentent donc un type archaïque, courant au Xlle siècle). Les linteaux des deux fenêtres sont déchargés au-dessus par des arcs surbaissés. Les meneaux centraux sont garnis vers l'intérieur d'un fût de colonne cylindrique. A l'extérieur de ces fenêtres, les montants et meneaux sont décorés de colonnettes à bases attiques et chapiteaux cubiques, le linteau étant creusé de deux arcs. L'oculus, s'évasant vers l'intérieur et l'extérieur a ses deux bordures en cavet. A droite des deux fenêtres se voient d'abord une baie de fenêtre rectangulaire, murée, de dimensions différentes de celles des deux premières, à laquelle correspond à l'extérieur une ouverture rectangulaire plus petite, et une cheminée également murée dont on devine encore les impostes ayant soutenu la hotte. Les parois intérieures Nord et Nord-Est du logis sont mal conservées et fort restaurées. La paroi Est montre au rez-de-chaussée une fenêtre couverte à l'intérieur d'un linteau droit et à l'extérieur d'un linteau taillé en arc surbaissé. A droite de cette fenêtre est ménagée une niche rectangulaire (pl. 85 et 86).La paroi à l'Est de la partie médiane du mur s'ouvrait à l'origine en un passage large de 4 m, rétréci ultérieurement à moins de 3 m. Le lavis de Helmsdorf, vers 1810 (pl. 9) montre encore un arc jeté sur ce passage. La paroi intérieure à l'Ouest de la partie médiane du mur Sud est fortement remaniée ; le plan de 1801 y montre une porte.A l'extérieur, les murs Ouest, Nord, Nord-Est et Est du logis sont revêtus par un bel et grand appareil à bossages, avec assises régulières et trous pour tenailles. Sur la moitié Sud de la face Est court une corniche approximativement à la hauteur du sol du rez-de-chaussée intérieur, Le parement extérieur du mur Sud, dans ses parties médiane et Ouest, est fortement remanié (pl. 88).A part ce logis, les plates-formes des trois massifs rocheux ne possèdent plus guère de vestiges notables, outre les fondations d'enceinte que nous avons aperçues en faisant le tour extérieur du château. Il faut nous reporter à la vue d'Arhardt-Merian pour nous faire une idée de l'importance des constructions sur les plates-formes supérieures, encore que cette vue en montre une partie déjà ruinée.
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1. CONCLUSIONS ARCHEOLOGIQUES
1. 1 L'évolution de l'appareil au Xlle siècle dans l'architecture militaire du Rhin Supérieur.Ce sujet a fait l'objet d'études récentes. Dans une série de contributions parues dans la revue Burgen und Schlosser à partir de 1960,D. Leistikow, op. cit., traite des techniques de maçonnerie dans les châteaux franconiens. Bien que nous ne partagions pas certaines datations que nous considérons trop hautes, les grandes lignes de l'évolution élaborées par Leistikow pour les régions du Main et du Neckar inférieur sont également valables pour le Rhin Supérieur. En 1965, G. Binding, op. cit. traite le sujet, notamment l'évolution de l'appareil à bosses, dans son étude sur le château impérial de Gelnhausen près Francfort.Deux ans plus tard, K. M. Maurer fait paraître un article sur l'architecture des châteaux du Sud-Ouest de l'Allemagne (Alsace et Suisse alémanique comprises), dont il consacre le chapitre IV aux constructions mégalithiques du Xlle siècle et à l'appareil à bossage. Nous considérons sa date d'apparition de ce dernier appareil comme trop basse, notamment en Alsace. La même année, nous résumons le résultat de nos propres recherches en Alsace, sur ce sujet, dans un petit article consacré aux châteaux du Xlle siècle en Alsace, paru dans les Cahiers alsaciens d'archéologie (p. 375 et 378).Sur la base des études que nous venons de citer, nous essayerons d'esquisser l'évolution de l'appareil dans l'architecture castrale durant le Xlle siècle en Alsace (et les zones limitrophes). Au Xle et le premier tiers du Xlle siècle, les architectes militaires emploient un petit appareil lisse en moellons (excepté pour les chaînes d'angles, les encadrements des ouvertures et les supports qui sont en grand appareil). De cette phase primitive, correspondant au règne des empereurs saliens, nous ne possédons, en Alsace même, aucun exemple sûr (nous rejetons la datation traditionnelle au Xle siècle des donjons de Saint-Ulrich, Grand Ribeaupierre) et de Haut-Eguisheim ("Weckmunt" et "Walhenburg"), datation basée sur des documents historiques peu concluants). Par contre, au Palatinat, nous avons
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un château complet (dans ses fondations), déjà abandonné au Xlle siècle,Le Waldschlossel de Klingenmünster près Bergzabern (Dehio, Handbuch Kunstdenkmaler der Pfalz, 1961, p. 210) ; dans le département de la Moselle, le noyau d'une des trois tours de Lutzelbourg, en vallée de la Zorn (Zumstein, 1969) ; dans le Land Baden-Wiirttemberg, le donjon de Hohen-Baden, vers 1100 ? (B. Ebhardt, 1898, p. 355 ; 0. Linde, 1934, p. 67 ; Dehio, Handbuch, 1964, p. 29).Vers 1130, dans l'architecture religieuse, le petit appareil des murs est, en général, remplacé par un grand appareil soigné. C'est l'époque où les Ho- henstaufen accèdent au trône poyal d'Allemagne (cf. § I, 2). Cette famille donne une forte impulsion à l'architecture militaire en pierre.Entre 1130 et 1150, à l'exemple des églises, le grand appareil paraît dans les chateaux, de préférence à bossage. Un bloc à bossage représente en somme un bloc non achevé, dont seuls les liserets sont soigneusement taillés et équarris, le champ visible à l'extérieur de l'appareil demeurant en relief. Dans d"autres régions, au Xlle siècle, la bosse est égalisée (Terre Sainte, Palatinat) ; en Alsace, on la laisse brute. Nous ne croyons pas que le bossage remplisse un rôle pratique, d'ordre militaire ; nous pensons plutôt qu'il s'agisse d'une simple mode, les maçons voulant donner à leurs murs un aspect robuste et solide. Des blocs lissés sont d'ailleurs utilisés concurremment aux blocs à bosses. Les assises sont généralement assez hautes (entre 50 et 70 cm), exceptionnellement interrompues par des assises plus minces ; souvent la hauteur du bloc égale ou dépasse sa longueur ; les décrochements se rencontrent nombreuses dans les assises.Dans une première phase de l'emploi du grand appareil dans l'architecture militaire, correspondant approximativement au deuxième tiers du Xlle siècle, les maçons ne respectent guère l'horizontalité des assises qui sont penchantes. Nous en possédons un exemple assez bien daté (par un texte) dans l'appareil de la tour centrale (pentagonale) de Lutzelbourg, dans la vallée de la Zorn (Zumstein, 1969, p. 12). Les liserets lisses sont en général assez minces dans cette phase (2 à 3 cm). Dans le dernier tiers du siècle, les assises tendent à plus de régularité, leur hauteur diminue légèrement (40 à 50 cm), les décrochements deviennent rares, la largeur des liserets augmente (cette dernière évolutionaboutit à des bordures de 5 à 8 cm vers le milieu du XlIIe siècle, largeur qu'elles conserveront (dans 1' appareil à bossage) jusqu'à la Renaissance.
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Les marques de tâcherons n’apparaissent, dans les régions rhénanes, pas avant le dernier tiers du Xlle siècle (sauf quelques exemples isolés plus anciens), dans l'architecture militaire aussi bien que dans la construction religieuse. Vers 1170, le château de Wildenberg, dans l’Odenwald, en possède (w. Hotz, 1963). En Alsace toutefois, nous ne connaissons pas de marqueB sûres dans les châteaux avant 1200.Les trous de tenailles, surtout dans les blocs à bossage, ne débuteraient pas avant le XlIIe siècle, selon une opinion généralement admise (cf. P. Arens,Kb'nigspfalz Wimpfen, 1967, p. 137 : le Wolf serait remplacé par la tenaille vers 1220-1230 à l'enceinte municipale d ’Esslingen). En ce qui conçeme l’Alsace, nous croyons que la tenaille est employée concurremment au Wolf au moins dès le début du Xlle siècle, aussi bien dans l’architecture religieuse que dans la construction militaire. Le clocher au Gloeckelsberg de Blaesheim (Bas-Rhin) appartient au style roman primitif (Xl-début Xlle siècles) ; son chaînage d’angle présente des trous de tenaille. La tour-chevet de Schwindratzheim (Bas-Rhin) appartient plutôt à la deuxième moitié du Xlle siècle, qu’au début du XlIIe siècle comme l’admettent Kautzsch (Romanischer Kirchenbau im Elsass) et Hotz (Handbuch Elsass und Lothringen) ; le grand appareil porte les mêmes trous. Les parties les plus anciennes de Haut-Koenigsbourg, d’avant 1147, de même que les trois tours d’Eguisheim, dont la construction s’échelonne dans la deuxième moitié du Xlle siècle, possèdent des trous de tenaille allongés (Zumstein, 1967» p. 378 et 381).Sur la base des observations précédentes, nous essayerons de dater les éléments romans (à l’exception de la chapelle) de Haut-Barr.
1. 2. Le don.ion.Dans la littérature sur le Haut-Barr, le terme de "donjon" est appliqué, depuis le début du XIXe siècle, au bâtiment ruiné couronnant l’extrémité Nord du rocher médian. En fait, ce bâtiment constitue un logis, à seule fonction d’habitation et non militaire. Il aurait pu, à la rigueur, jouer le rôle de donjon, vue sa situation élevée, pratiquement à l’abri des projectiles avant l’apparition des armes a feu.L’étude de ce logis révèle toutefois qu’il s'appuyait autrefois contre un véritable donjon de type rhénan du Xlle siècle, à fonction militaire, qui
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s’élevait au Sud du logis et existait avant ce dernier (cf. § 11,6). La paroi extérieure Nord de la tour constitue actuellement la partie centrale de la paroi intérieure Sud du logis.Le donjon occupait un bloc rocheux d’une hauteur d’environ 2 m qui se superpose à la plate-forme du rocher central. Son côté Nord subsistant à 7 m de longueur. La tour était sans doute carrée (ou rectangulaire), comme le sont en général les maîtresses-tours du Xlle siècle, sur le Rhin supérieur. Le parement de la face conservée est en assez grand appareil sans bossage. Les assises, assez élevées, ne respectent guère l’horizontalité (pl. 79). Ces dernières caractéristiques permettent d ’attribuer avec assez de probabilité, au deuxième tiers du Xlle siècle.Quand ce donjon a-t-il été démoli ? Nous croyons deux époques possibles pour sa démolition. En 1168, 1'évêque acquiert le rocher Sud et y fait ériger un mur bouclier polygonal, présentant une pointe vers l'attaque (cf. § suivant). En fait, il est possible qu’il s'agisse aussi des vestiges d'un donjon pentagonal, tel qu’ils sont couramment placés aux pointes des châteaux barres, surtout à partir de 1200 (cf. Bernstein, Ochsenstein et Wasigenstein, Bas-Rhin). Un donjon pentagonal existe dès le milieu du Xlle siècle au centre de Lutzelbourg (Moselle). Si les vestiges subsistant à l’extrémité Sud de l'arête de Haut-Barr appartiennent effectivement à un donjon construit après 1168, celui existant sur le rocher central devenait superflu, et il est possible qu’on l’ait démoli à ce moment. La deuxième probabilité, c’est qu’il ait subsisté jusqu’aux travaux de transformation du château médiéval en forteresse pour armes à feu, au XVIe siècle, et qu’on l’ait fait disparaître à ce moment-la comme cible vulnérable aux boulets de canons. A la même époque, on avait rabaissé le donjon de Haut-Koenigsbourg. Toujours est-il que sur la vue d’Arhardt-Merian, de 1644, le donjon de Haut-Barr n ’existe plus.
3 Le logis roman.Ce logis, s’élevant sur la pointe Nord du rocher central, offre des difficultés à une datation précise (cf. §11, 6). Le parement extérieur, à assises hautes et régulières et à liserets assez minces, peut appartenir aussi bien au deuxième qu’au troisième tiers du Xlle siècle. Les trous de tenailles, au centre des bosses, ne constituent pas en Alsace, à notre avis (cf.§ III, 1)
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un argument pour dater la construction du XlIIe siècle.Les quatre fentes d'éclairage du rez-de-chaussée de la paroi Nord, s’évasant vers l'intérieur, sont d'un type archaïque courant au deuxième tiers du Xlle siècle (cf. Haut-Koenigsbourg, petites fenêtres du rez-de-chaussée du mur Sud du château Est ; Haut-Eguisheim, donjon central ; Münzenberg près Francfort, petites fenêtres au rez-de-chaussée du logis (Palas), voir Binding, 1965).Au troisième tiers du Xlle siècle (de manière plus large, dans la deuxième moitié du Xlle siècle et au début du XlIIe siècle), ce type de fenêtres-fentes archaïques est généralement remplacé par un autre, également évasé vers l'intérieur, dont le linteau de la fente extérieure est taillé en petit arc plein-cintre (cf. Haut-Eguisheim, donjon N0rd, Dagsburg), deuxième moitié du Xlle siècle ; Bernstein, donjon et logis, vers 1200).Au rez-de-chaussée de la paroi Est se trouve une simple fenêtre à arc surbaissé, tandis que la paroi Ouest du premier étage s'ouvre en deux fenêtres, dont chacune est géminée. Ces fenêtres sont généralement d'un type archaïque, en ce qu'elles sont dépourvues de niches intérieures, avec sol au niveau du plancher. Ce type archaïque est courant au deuxième tiers du Xlle siècle ; vers la fin du siècle apparaissent les fenêtres à niches, généralement pourvues de deux banquettes. Nous trouvons en Alsace les fenêtres de logis, de type archaïque, à Haut-Koenigsbourg, au mur Nord du château Sud, avant 1147 ; à Saint-Ulrich, au logis accolé au donjon (probablement deuxième tiers du Xlle siècle). Mais ce type primitif subsisterait encore au début du XlIIe siècle au château royal de Vimpfen (Wurtemberg), à la tribune de la chapelle et dans le "Steinhaus", si nous admettons la datation de 1200-1220 proposée par Arens (1967, p. 57 et 73). Des fenêtres à niches apparaissent par contre aux châteaux de Münzenberg et Gelnhausen, près Francfort, datés respectivement de 1165 et 1170 par Binding. Vers 1200, nous avons dans le Haut-Rhin une belle suite de fenêtres avec niches à banquettes au nouveau logis de Saint-Ulrich. Les considérations précédentes ne permettent donc pas de proposer une date tant soit précise pour le logis de haut-Barr. Il peut appartenir au deuxième ou au troisième tiers du Xlle siècle.L'actuelle porte vers la cour n'est pas l'entrée originale, comme nous l'avons déjà noté. Une porte côté cour pouvait se situer plus haut, au niveau de la plate-forme rocheuse dans les parois Nord et Nord-Est, aux emplacements où la maçonnerie romane a disparu. Un passage, large de 4 m, existait en tout cas à l'époque romane vers le Sud, à l'Est du donjon (rétréci ultérieurement). Le
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logis renfermait les appartements épiscopaux jusqu'à 1*avènement de Jean de Manderscheid (1569).
1 4 Le mur-bouclier Sud.Comme nous l'avons déjà dit, le mur-bouclier sur le Markfelsen pourrait également constituer les restes d’une tour pentagonale (cf. § 11,3 et III, 1.2). Ce type de donjon devient courant en Alsace à partir de 1200 (celui de Bemstein date de cette époque). Mais nous croyons que le type apparaît déjà vers 1150 au château de Lutzelbourg, en vallée de Zom, à une dizaine de kilomètres en amont de Haut-Barr (Zumstein, 1969)* Il ne serait donc pas étonnant de rencontrer en 1168 une tour pentagonale à Haut-Barr. De toute façon, le type nous vient sans doute de l'architecture byzantine où il n'apparaît pas comme donjon, mais dans les tours saillantes, alignées sur les remparts (cf. citadelle d'Ankara, Vile siècle).Le genre d'appareil du mur-bouclier est en tout cas du Xlle siècle (plutôt du milieu que de la fin), et il ne s'agit pas d'un bastion du XVe siècle, comme on l'a admis jusqu'à présent. Il est vrai que deux textes de 1584 parlent de "l'aménagement du bastion sur le rocher arrière vers Geroldseck".A ce moment, on a dû réutiliser le bouclier du Xlle siècle. On n'a qu'à comparer l'appareil du bouclier à celui du bastion sur le Bec", du temps de Jean de Manderschaid, pour se rendre compte de la différence de facture entre les XII et XVIe siècles. Les fondations du bouclier sur le Markfelsen sont en tout cas du Xlle siècle, plus précisément de 1168.Appartiennent également au Xlle siècle (deuxième ou troisième tiers) : les murs d'enceinte Ouest du rocher Sud (probablement), certains élément de mur d'enceinte du rocher médian (probablement), le mur Sud du rocher Nord (certainement), le portail intérieur du château (certainement), les murs de la cave dans la cour Nord (probablement).
1. 5 La chapelle.La nef, de même que le socle du choeur sont romans (cf. § 11,5-1). Les arcs des bandes lombardes sont taillés, chacun, d'une seule pièce ; ils sont donc postérieurs à 1130-1150. Les modillons caliciformes sur lesquels reposent ces arcs rappellent ceux des églises de Rosheim et Marmoutier/i (Bas-Rhin) qui datent du milieu du Xlle siècle (cf. Kautzsch. Der romanische Kirchenbau im Elsass, 1944 ; et Will. Alsace romane. 1966). Par contre, on n'observe pas
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encore de traits caractéristiques de la fin du siècle. Nous pouvons donc attribuer les parties romanes à peu près aux années 1150-1180. La restauration gothique du choeur a sans doute été effectuée par 1'évêque Jean de Lichtenberg (1353-1365), cf. § I, 3-5 et 6 ; II, 5-1.La chapelle de Haut-Barr revêt une certaine importance architecturale dans l'ensemble du château ; elle constitue, en effet, un bâtiment isolé et non seulement une pièce réservée dans le logis ou le donjon, comme c'est en général le cas. Cette importance est due sans doute à la qualité ecclésiastique du propriétaire du château. La charte de 1295 nous révèle, en outre, que la chapelle était a ce moment déjà un lieu de pèlerinage, ce qu'elle restera par la suite.
1• 6 Considérations générales sur le château du Xlle siècleComme nous l'avons déjà noté (§ II, 1), le château de Haut-Barr constitue un "château-barre", c'est-à-dire un établissement dont les dispositions générales sont essentiellement déterminées par une arête rocheuse sur laquelle il se dresse et à laquelle s'adossent ses parties inférieures.C est sans doute au Xlle siècle que pour la première fois dans l'histoire de 1 architecture militaire on utilise de façon systématique ces arêtes (le Trifels au Palatinat représentant une exception remontant à l'époque salienne).La préhistoire, l'époque romaine et le haut Moyen Age jusqu'au Xlle siècle avaient établi les fortifications de hauteur sur des plateaux permettant un développement architectural plus ou moins concentrique, cf. Lutzelbourg en Moselle ou Waldsclossel en Palatinat. Les arêtes déterminent des plans axes, le donjon qui, au Xle siècle, occupait en général le centre du château se trouve, la plupart du temps, déplacé vers 1 extrémité la plus menacée de la barre, cf. Haut-Koenigsbourg avec une tour à chaque extrémité (Zumstein, 1967, p. 376, fig. 1).Nous ignorons quel évêque a érigé le donjon central de Haut-Barr, l'élément le plus ancien actuellement reconnaissable et qui doit appartenir au deuxième tiers du Xlle siecle. Un texte nous suggère toutefois qu'un château de "Borre" existait déjà en 1112et qu'il était propriété épiscopale (cf. § I, 3-2).
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Le texte de 1168 nous apprend que 1'évêque Rodolphe agrandit le "Borra" à ce moment (§ I, 3-3). Il n'est sans doute pas trop osé de penser que cette année et, de manière plus générale, les années autour de 1170 correspondent à une campagne de construction générale à Haut-Barr ; qu'au règne de cet évêque (1163-1179) appartiennent les constructions dont nous avons parlé dans les paragraphes précédents (excepté le donjon central), à savoir la chapelle, le logis sur le rocher central, le mur-bouclier Sud et les autres parties dont il est question au § III, 1-4.Après l'acquisition du rocher Sud en 1168, le château avait en gros les dimensions qu'il gardera ultérieurement. Il comportait les trois rochers supportant des constructions ; la cour Sud et Nord (pas encore subdivisée sans doute), entourée de courtines, avec une importante chapelle indépendante, des bâtiments de service (dont subsistent les murs de l'actuelle cave dans la cour Nord) et une seule porte d'entrée encore existante.
1. 7 Le château au XlVe siècle.Nous ne disposons pas d'éléments historiques et archéologiques indiquant des transformations architecturales notables à Haut-Barr, au cours du XlIIe siècle. Au XlVe siècle,les évêques ne semblent guère avoir résidé dans leur citadelle, à l'exception de Jean de Lichtenberg qui fit restaurer, très probablement, le choeur de la chapelle (cf. § I, 3-5 et 6 ;§ II, 3-1). Les évêques avaient loué, au XlVe siècle, le château subdivisé en deux, à différents personnages : Lempfried (cité en 1303), Berthold (1326), Fritschmann son frère (cf. § I, 3-4); en 1394, à Egenolph de Lutzelbourg et Pierre Hase qui se partageait le château (cf. § I, 3-7).L'appareil des constructions castrales du XlVe siècle en Alsace est en générale d'assez mauvaise qualité, reflétant la décadence de la noblesse et de ses ressources financières. A cette époque appartiennent à Haut-Barr :- le mur de séparation entre les parties Nord et Sud de la cour, dont on remarque encore l'amorce Ouest déterminant un décrochement de la courtine occidentale.- des constructions sur le rocher Nord avec porte d'accès à partir de la cour Nord, ménagée à mi-hauteur dans une fente rocheuse ;- La porte Nord, donnant accès de l'extérieur du château dans la cour septentrionale ; elle était sans doute surmontée (peut-être seulement après coup) par une tour ;
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- reconstruction de la courtine Ouest de la cour Sud, sans doute sur les fondations romanes ; contre cette courtine s'appuyait un bâtiment dont témoignent deux étages de fenêtres dans l'enceinte ;- érection au pied du logis roman, d'une tour de puits destinéeen premier lieu, à garantir l'eau potable à l'occupant du rocher central. Seul l'étage inférieur actuel est original, les deux étages supérieurs sont plus récents, peut-être du début du XVIe siècle. Les armoiries de Jean de Lichtenberg et l'inscription à millésime de 1360 qui sont incrustées dans la partie supérieure ne sont donc pas en position primitive et ne datent pas forcément la construction originale de la tour. L'étage inférieur a une porte vers le Nord qui semble originale. Comme celle-ci ne pouvait pas donner sur l'extérieur du château, il faut admettre que la barbacane de Jean de Manderscheid a remplacé une autre qui existait au moment de la construction de la tour du puits.A partir de la fin du XlVe siècle, les évêques semblent avoir repris en main le château, en y plaçant un bailli (baillis cités depuis 1398, cf. § I, 3-9). Les inventaires de la première moitié du XVIe siècle, avant les transformations opérées par Jean de Manderscheid, nous renseignent sur la disposition des pièces, qui devait être sensiblement celle existant depuis la fin du XlVe siècle, car aucune donnée historique ou archéologique nous indique des constructions importantes effectuées au cours du XVe siècle.
8 Le château durant la première moitié du XVIe siècle.Ce sont notamment les inventaires de 1526, 1528, 1544 et 1551 (Cf.§ I, 3-2 et 3-5) qui nous renseignent sur l'état de Haut-Barr et sur les aménagements opérés durant la première moitié du XVIe siècle. Les appartements épiscopaux se trouvent toujours dans le logis roman sur la pointe Nord du rocher central. On cite sur ce rocher une chapelle désaffectée et, à la pointe Sud, les appartements du bailli. Dans le bâtiment s'appuyant contre la courtine Ouest de la cour Sud se trouvent la cuisine, le fournil etc. En 1527,, est construite la cave voûtée de la cour Nord, qui utilise les murs d'un bâtiment du Xlle siècle, de même qu'une hofstuben s'appuyant contre la courtine Ouest, soit au-dessus de la cave précédente, soit plus au Sud, à la hauteur de la future tour Ouest.
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Entre 1544 et 1551, est érigée une tour ronde, remplacée par un bastion polygonal au XVIIIe siècle, qui flanquait sans doute une porte précédent le portail intérieur roman. A l'Ouest, la courtine longeant le pied du rocher central sera pourvue,à son extrémité Sud, d'une rondelle saillante. Ces tours sont destinées à l'utilisation des armes à feu.A cette époque appartiennent sans doute les deux étages supérieurs de la Tour du Puits. Les constructions à l'extrémité Sud du rocher Nord ne semblent plus utilisées à ce moment, n'étant pas citées dans les inventaires ; la vue de 1644 les montre en ruine.
1• 9 Les constructions de Jean de ManderscheidLes guerres religieuses de la deuxième moitié du XVIe siècle déterminèrent 1'évêque Jean de résider plus souvent dans la citadelle que ses prédécesseurs, de la pourvoir des dernières acquisitions de l'art militaire, notamment de bastions polygonaux et d'y aménager de nouveaux appartements en les transférant du rocher central dans la cour Sud (cf. § I, 4-3 à 6). Selon un inventaire des environs de 1600, les anciens appartements épiscopaux sur le rocher auraient été réservés par la suite à un "gouverneur".Un grand bastion est construit à la pointe Nord de l'arête, surmonté par un petit bastion sur le rocher du schnabel. Le milieu de la courtine Ouest de la cour Sud est pourvu d'une tour polygonale . dont les deux étages supérieurs sont annexés aux appartements épiscopaux. Enfin, un bastion est aménagé sur le rocher Sud, en réutilisation du mur-bouclier pointu du Xlle siècle ; il est pourvu de deux petits avant-corps ou oriels. L'appartement épiscopal de même que celui du comte Eberhardt de Man- derscheid sont aménagés dans un corps s'appuyant dans la cour Sud contre la courtine Ouest, à la hauteur de la tour-bastion. Les courtines de la barbacane sont refaites ; elle est pourvue d'un beau portail et d'une conciergerie. Il est question de la construction d'un arsenal que nous ne pouvons localiser. En 1590, on reconstruit la voûte de la cuisine, consolidée à l'extérieur par un large contrefort. Mais déjà en 1586, le château nouvellement restauré est inauguré et pour cette occasion
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l1évêque fait confectionner la fameuse corne. Les inventaires dressés après la mortjtie Jean de Manderscheid, en 1592, nous renseignent sur la richesse et la qualité du mobilier conservé dans les appartements épiscopaux (on parle aussi fresques), en plus des trésors de 1*évêque et du Grand Chapitre, mis à l ’abri dans la citadelle sous le règne de l 1évêque Jean.Pour se faire une idée de la qualité artistique des constructions de Jean de Manderscheid, nous disposons du portail extérieur monumental et des fenêtres éclairant les appartements épiscopaux du troisième étzge de la tour polygonale Ouest. Le portail est d'un style à la fois robuste, sobre et élégant. Par son esprit "classique" il s'apparente au portail de l'actuelle chambre de Commerce à Strasbourg, contemporain, bien que la composition de ce dernier soit différent. Comparé à d'autres portails de forteresses de la Renaissance tardive sur le Rhin Supérieur, de composition plus compliquée avec décor surchargé, le portail de Haut-Barr s'en distingue et s'apparente à la Renaissance française.La porte Saint-Denis, dessinée en 1549 par Jean Goujon pour l'entrée de Henri IV à Paris (cf. Gebelin (F). Le style Renaissance en France dans Collection Arts, Styles et Techniques.- Paris, Larousse, 1942, pl. VII), présente la même sobriété, notamment le fronton triangulaire (mis à part le couronnement allégorique dû au caractère triomphal de la porte parisienne) ; même détail qui nous paraît assez particulier, à savoir l'interruption de l'architrave par l'extrados de l'arc. Les encadrements des fenêtres de la tour polygonale sont plus sobres encore que le portail, mais non moins monumentaux. Il faut admettre que les fenêtres du logis épiscopal donnant sur la cour possédaient un décor plus riche, mais nous ignorons tout à leur sujet.Les textes de 1583 et 1584 citent plusieurs fois le maître d'oeuvre, mais ne livrent malheureusement pas son nom. Karl Staatsmann (dans Denkmal- pflege, 1917, p. 114) pense pouvoir attribuer le dessin du portail à Daniel Specklin. D'accord avec Rahtgens (manuscrit de 1917), nous pensons qu'il n'y a pas de raison sérieuse d'en attribuer la paternité à cet architecte. Nous n'avons pas fait de recherches pour identifier le maître d'oeuvre (et l'architecte au cas où les deux ne seraient pas identiques), mais nous ne doutons pas que l'histoire de l'art pourra un jour résoudre le problème, car les rares éléments conservés nous paraissent suffisamment caractéristiques pour permettre une identification ; sans
parler de la découverte éventuelle de textes explicites.
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1. 10 Restauration du château au XVIIIe siècleNous interprétons le plan de 1706— 1710, établi donc durant la guerre de Succession d'Espagne (cf. § I, 4-2), différemment que nos prédécesseurs (Adam, chap. XII, p. 104). Selon eux, les projets de restaurations de 1710 auraient été réalisés en majeure partie au cours de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). Selon nous, la majeure partie de ces projets n'a jamais été exécutée, mais des travaux de mise en état du château, actuellement encore visibles, avaient été entrepris dès le début de la guerre de Succession d'Espagne, en 1701. Ces constructions paraissent déjà partiellement ruinées, ou du moins délabrées en 1706.Les travaux consistaient essentiellement dans la réfection de la porte extérieure (de 1583) et de la courtine adjacente, le remplacement de la tour ronde qui lui fait suite par un bastion, la construction d'un escalier partant de l'extrémité Sud de la cour Nord et aboutissant à la plateforme supérieure du rocher Nord par sa face Sud, la construction de casernes s'appuyant à la courtine Ouest de la cour Nord, le revêtement du bastion Nord. Ces constructions se caractérisent par un appareil lisse en moellons.
2. La place de Haut-Barr dans l'évolution historique.La date et les conditions de la fondation de Haut-Barr demeurent obscurs
(cf. § 1,1). La charte de 1112 suggère son existence et son appartenance à 1'évêque de Strasbourg (cf. §, 3—2). C'est la charte de 1168 qui nous fait apparaître le château en pleine lumière historique (cf. § I, 3—3) ; 1 agrandissement dont il est question relève à la fois de la politique castrale des évêques de Strasbourg et de celle des Hohenstaufen. Pour l'éveque Rodolpheil s'agit de consolider la citadelle protégeant sa résidence savernoise, pour l'empereur Frédéric Barberousse le Haut-Barr constitue un chaînon de la couronne de forteresses vosgiennes protégeant sa résidence haguenovienne.Pour éclairer le contexte historique au Xlle siècle, nous ne saurions faire mieux que de citer Francis Rapp, p. 59 (dans Recherches sur les chateaux forts alsaciens, Strasbourg, "Chantiers d'études médiévales", 1968) : "Hoh-Barr appartenait à 1'évêque de Strasbourg. Mais la fidélité de ce seigneur envers
. . . Barberousse faisait châteaux des éléments utilisables dans une politique impériale. Frédéric I semble bien l'avoir pensé. En 1168, il recommanda à l'éveque d'acheter pour le munir de fortifications un rocher près du hoh—Barr.
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L'attention que l'empereur portait à cette forteresse prouve bien qu'il pensait l'utiliser, directement ou par l'intermédiaire des troupes episcopales, pour son service à lui. Cependant, la valeur du Hoh-Barr, dans les circonstances précises de 1168, n'apparaît pas immédiatement. Ce château commandait le défilé de la Zorn et surveillait le col de Saverne. La Lorraine n'était pas hostile à 1'Empereur. Pourquoi celui-ci aurait-il voulu barrer l'une des portes s'ouvrant sur cette province ? Il faut croire que, malgré la fidélité de la Lorraine, 1'Empereur ne négligeait pas la protection de sa résidence de Haguenau et des territoires qui 1'entouraient. Il perfectionnait
dans ce but le dispositif mis en place par le Borgne.Par la suite, 1'évêque Jean de Lichtenberg (1353-1365) semble avoir témoigné un intérêt particulier à Haut-Barr (cf. I, 3-6), de même que la ville de Strasbourg et le grand-bailli d'Alsace qui s'inquiétèrent en 1415 que le château, désigné comme "l'oeil de l'Alsace", passe au duc de Lorraine (cf. §, I, 3-8).La forteresse repris de l'importance au XVIe siècle à la suite de la Réforme et des guerres consécutives (cf. § I, 4). Après la rupture définitive entre la ville de Strasbourg passé au protestantisme et 1'évêché, sous Jean de Manderscheid (1569-1592), la citadelle subit des transformations dictées d'une par*- par le° exigences de l'art militaire, d'autre part par les nécessités résidentielles. Après la mort de 1'évêque Jean, Haut-Barr ne jouera plus qi'un rôle secondaire.
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IV. DOCUMENTATION
1. SOURCES MANUSCRITES
A. D. Bas-Rhin, série G 980 évêché de Strasbourg, liasse, 1394-1649. Château de Haut-Barr, inventaires et règlements, lettres-patentes. Série G 982 évêché de Strasbourg, liasse, 1497— 1737. Haut-Barr. Nominations au poste de gouverneur.Série G 1358 évêché de Strasbourg? £$rr, liasse, 1291-1666.Charte de 1295, parchemin.
Saint-Nicolas du Haut-Barr ; indulgences pour la chapelle (1342-1397).
354, 422 à 431, 439 à 441 (d'après A. Adam, op. cit.).RAHTGENS (Hugo). Manuscrit sur le Haut-Barr, destiné à un inventaire,
rédigé entre 1916 et 1918 (A. MJî£as-Rhin).
2. DOCUMENTS FIGURES
a) Relevés.- Plan et coupe longitudinale, par Du Portai, 1705 (Paris, B. N. Nouv.
acqu. fr.23038, fol. 18. Papiers Du Portai, t. XXVII).
1706-1710. 23,5 x 68 cm (A. M. H. Bas-Rhin, n° 826/827) provenant de la B.N.U.S. L. Alsat. 326, Kansel VIII, n° 9).
- Plan du château du Haut Baar, 1710. Copie du précédent, XIXe siècle,26,5 x 76,5 cm (Musée de Saverne).
- Plan accompagné d'un texte : chateau du Haut Baar près de Saverne, par Maréchal, 1718 (Paris, Bibl. du Comité technique du Génie, Atlas 115, Forts d'Alsace, fol. 30 et 31).
- Plan détaillé du chateau de Haut-Bar, par Bartholomé, ingénieur géographe, 1801 (A. D. Bas-Rhin, 2 I 18).
- Brouillon du plan du chateau de Haut-Barr, par Ruetsmann, 15 juillet 1811, plume et lavis, 34 x 55 cm (Musée de Saverne-).
O Série G 1736 évêché de Strasbourg, liasse, 1342— 1654. Chapelle
A. C. Saverne n° 1, 8, 9, 13, 14, 18, 39, 64, 106, 110, 130, 342, 347,
Plan du chasteau du haut Baar, avec deux feuilles de retombe, vers
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IV. 2. a
Plan. Copie par Audiguier du plan par Ruetsmann, 1888.33 x 49 cm (Musée de Saverne).
- Plan. Anonyme. 1821. Crayon, avec deux feuilles de retombe.29 x 88 cm (A. M. H. Bas-Rhin, G P 284). Au revers, détail du plan (en C).
- Plan par Winkler, 1878 : croquis pour l'inventaire de F. X. Kraus.17 x 34 cm (A. M. H. Bas-Rhin, n° 1829).
- Projet de restauration de la chapelle par Winkler, 1878 : plan, coupes et élévation antérieure. 39 x 53 cm (A. M. H. Bas-Rhin, n° 157).
- Relevés par Karl Staatsmann, 1916 : plan (partie centrale perdue) ; vue du côté Est et coupe sur le donjon ; porte d'entrée, élévation et coupe, détails ; chapelle, plan, coupe et détails ;chapelle, élévation Ouest avec projet de restauration, détails ; chapelle, détails du décor sculpté ; logis, mur Ouest, détails.
- Relevés des fenêtres du logis roman, côté Nord-Ouest par Czarnowsky,1931 (A. M. H. Bas-Rhin).
- Plan, coupe et élévation du mur Est du logis roman, par A. Chabrier pour la reconstruction de ce mur. 1952 (A. M. H. Bas-Rhin).
- Plan et coupe du mur de soutènement avec garde-corps au Sud du logis roman, par A. Chabrier, 1952 (A. M. H. Bas-Rhin).
- Plan. Anonyme, s. d. (A. M. H. Bas;-Rhin, n° 6202).
b) Représentations.- Vue du château, par Johann Jacob Arhardt, avant 1644, plume (Nuremberg,
Germanisches Nationalmuseum, SP 1334).- Rospect des Vesten Schlosses Hochen Barr, par Merian, gravure sur cuivre, 1644,
dans MERIAN (Matthieu). Topographia Alsatiae.- Francfort, Sporlins,1644. In-fol. p. 47.
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IV. 2 b).
- Deux vues du château avec la ville de Saverne, XVIXIe, huile sur toile, (Musée de Saverne).
- Vue partielle, par Benjamin Zix, 1805, gravure publiée dans Mahlerische Ansichten des ehemaligen Elsasses.- Strasbourg, Silbermann, 1805. pl. VI.
- Vue du château, côté Sud, lavis par Helmsdorf, vers 1810.(A. M. H. Bas-Rhin, n° 825).
- Vue de la chapelle en ruines, dessin par Reiner, 1813.(Cabinet des Estampes, Strasbourg, Va 13, 10).
- La cour du château avec la chapelle au fond, dessin par Reiner, 1813.(A. M. H. Bas-Rhin).
- Vue du côté Nord, dessin à l'encre de Chine par E. F. Imlin, 1814.(A. M. H. Bas-Rhin, n° 821).
- Vue du château de Hohbarr et de ceux de Geroldseck. Lithographie par Engelmann d'après Bichebois. 29x45cm, dans SCHWEIGHAEUSER (J.-G.) et G0LBERY. Antiquités de l'Alsace, t. II, Mulhouse, Engelmann, 1828, pl. 26.
- Vue du chateau de Hohbarr et de celui de Greiffenstein. Lithographie par Engelmann, d'après Bichebois et Helmsdorf, 29 x 45 cm, dans SCHWEIGHAEUSER et G0LBERY, op. cit., pl. 27.
- Chapelle et chateau de Hohbarr. Bas-Rhin. Lithographie par Engelmann d'après Bichebois, 17 x 21 cm (Musée de Saverne).
- Chapelle et château vers 1830, copie par Louis Christmann de la lithographie de Engelmann, 23 x 28,8 cm ( Musée de Saverne).
- Vue partielle du château, vers 1830, anonyme, lithographie (cabinet des Estampes, Strasbourg, V A III).
- Château de Hohen-Bar en 1600, lithographie par"fh. Muller et Simon fils,/Vlbu-m AISo-LÙLn.dans ROTHMULLER (J.)« Vueo pittorooquoo cTco ehatcauki monumenfe€t-efe
sites- remarquables de l'Alsaee.— Colmar ,— Ilahn et Vix^— 1039. In ~b°- Le château de Haut—Barr. Lithographie par Hahn et Vix d'après Rothmuller,
dans Rothmuller, op. cit., pl. 25.- Haut-Barr et les deux Geroldseck. Lithographie par E. Simon d'après
E. Laville dans KLEIN (Ch.-G.). Saverne et ses environs, 1849, p. 106.
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b)Ruines du château du Haut-Bar-Saverne : Alsace. Lithographie d'après Adolphe et Ludovic d'Hastrel dans Album d*Artiste, souvenirs de Voyages,Paris, 1853.Porte de la cour supérieure du Haut-Barr. Dessin par Henri Maugin, 1857,23,8 x 20,5 cm (Musée de Saverne).Ruines des anciens télégraphes de Chappe, sur la montagne du Haut-Barr, dessin par Audiguier, 1858, 13,7 x 12 cm (Musée de Saverne).Le télégraphe de Chappe, aquarelle par Audiguier, vers 1860,13.5 x 17, 5 cm (Musée de Saverne).Vue de la chapelle en ruines, dessin par A. Ott, milieu du XIXe siècle,28 x 40 cm (Musée de Saverne).Vue du donjon, dessin au crayon par Baumann, 1865. 49 x 32 cm (Musée de Saverne).La chapelle en ruines, dessin par A. Maugendre, 1865.(Photographie au Musée de Saverne).La chapelle avant restauration, dessin et lavis par K. Weysser, 1873.18.5 x 13, 5 cm (A. M. H. Bas-Rhin, n° 3870).Le donjon et la porte romane, dessin par Reuss, 1875.47.5 x 31 cm (Musée de Saverne).Porte romane et chapelle, dessin par Louis Christmann, avant 1880, 31,8 x 23 cm (Musée de Saverne).Dalle portant les armes de Jean de Lichtenberg et une inscription de 1360, dessin par E. Audiguier, 1884, 30 x 20 cm (Musée de Saverne).Hoh-Barr : intérieur du donjon, dessin par Louis Christmann, 1886.22,2 x 25,7 cm (Musée de Saverne).Reconstitution du château par K. Winkler, d'après le plan de 1710, phototypie, 1891, 31,5 x 41,5 cm (Musée de Saverne).Vue de la chapelle en ruines, photographie, 1868.(A. M. H. Bas-Rhin).
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IV. 2. b).- Le château vu du Nord, photographie, 1868.
(A. M. H. Bas-Rhin).- Le château vu du Nord et l'auberge, photographie après 1880 (Musée de
Saverne).
3. TRAVAUX HISTORIQUES
ADAM (A.). Das bischöfliche Schloss Hohbarr dans Bulletin de la Sociétépour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace, 2e série,
SSWjMLL t. XXIII (1911), p. 1-124 (mémoires),i )
fèfSfyJr APELL (F. Von). Geschichte der Befestigung von Strassburg.- Strasbourg,Van Hauten, 1902. In-4°
ARENS (Fritz). Die Königspfalz Wimpfen.- Berlin, Deutscher Verlag für Kunstwissenschaft, 1967. In-4°, 155 p.
BACHMEYER (Léon). Die Hohbarrer Kapelle dans Journal de Saverne,12 février 1927.
BARTH (Médard). Handbuch der elsässischen Kirchen im Mittelalter.- Strasbourg, Société d'Histoire de l'Eglise d'Alsace, 1960-1963. In-4°, col. 587-588.
BINDING (Günther). Pfalz Gelnhausen.- Bonn, H. Bouvier, 1965. In-8°, p. 39. BINDING (Günther). Burg Münzenberg.- Bonn, H. Bouvier, 1965. In-8°Châteaux et guerriers de 1'Alsace médiévale, par Schmitt (Pierre), Will (Robert),
Wirth (Jean), Salch (Ch.-L.).- Strasbourg, Publitotal, 1975. In-fol. p. 89, 151, 196, 197, 257, 413.
DEHI0 / GALL. Handbuch der deutschen Kunstdenkmäler, Pfalz und Rheinhessen.- Munich, Berlin, Deutscher Kunstverlag, 2e édition, 1961. In-16
DEHI0 (Georg). Handbuch der Deutschen Kunstdenkmäler, Baden-Württemberg (rédigé par PIEL Fr.).- Munich, Berlin, Deutscher Kunstverlag,1964,. In-16.
EBHARDT (Bodo). Deutsche Burgen.- Berlin, Ernst Wasmuth, 1898. In- FISCHER (Dagobert). Das Bergschloss Hohbarr bei Zabern. Historisch-topo
graphisch dargestellt.- Saverne, Fuchs, 1874, in-16 nouvelle édition revue et augmentée par Bachmeyer (L.). Notice historique sur le château du Haut-Barr près de Saverne.- Saverne, Mosbach, 1927. In-16.
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IV. 3.GRANDIDIER (Philippe-André). Oeuvres historiques inédites.- Colmar,
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LINDE (0.). Hohen-Baden dans Die Ortenau.- 1934, in-8°, p. 67.MAURER (Karl, Martin). Bauformen der hochmittelalterlichen Adelsburg in
Südwestdeutschland dans Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, t. (1967), p. 61, 71.
MERIAN (Matthieu). Topographia Alsatiae.- Francfort, Sporlins, 1644. In-4°, p. 46 PIPER (Otto). Burgenkunde.- Munich, Leipzig, Piper, 3e édition, 1912.
In-8°, p. 163-165, 310, 345, 509, 561, 584 (1ère édition 1895).RAPP (Françis). Le château fort dans la vie médiévale. Le château fort et
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Regesten der Bischöfe von Strassburg.- Innsbruck, Wagner, in-4°, t. I,2e partie, 1908, publié par P. Wentzcke, p. 302, n° 393, p. 343.
REUSS (Rodolphe). Histoire de Strasbourg depuis ses origines jusqu'à nos jours.- Paris, Fischbacher, 1922. In-4°, 433 p.
SCHOEPFLIN (Jean-Daniel). Alsatia diplomatica.- Mannheim, ex-typographia Elect.Aulica et Academica, t. I, 1772, in-fol., p. 257, n° 311.
SCHOEPFLIN (Jean-Daniel)t RAVENEZ (L. W.). L'Alsace Illustrée.-Mulhouse, F. Perrin, t. IV, 1851, in-8°, p. 326-327 ; t. V, 1852, p. 327.
SCHWEIGHAEUSER (J.-G.), et GOLBERY. Antiquités de l'Alsace.- Mulhouse,Paris, Engelmann, 1828, in-fol., t. II, p. 111-113.
UNGERER (^dmund). Elsässische Altertümer in Burg und Haus, in Booster und Kirche.- Strasbourg, Trübner, 1909. In-8°, p. 33, 64 et suivantes.
WOLFF (Felix). Elsässischer Burgen-Lexikon.- Strasbourg, L. Beust, 1908.In-8°, p. 122-125.
WOLFF (Félix). Einrichtungen und Tätigkeit der staatlichen Denkmalplegeim Eisass in den Jahren 1899-1909. Strasbourg, public, des M. H., 1909, p. 147
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001
SAVERNE, château fort de Haut Barr
V. 3.
ZUMSTEIN (Hans). Châteaux forts du Xlle siècle en Alsace, contributionà leur étude archéologique dans Cahiers Alsaciens d'Archéologie, d'Art et d'Histoire, t. XI (1967), p. 375 et 378.
ZUMSTEIN (Hans). Die Lützelburg bei Pfalzburg in romanischer Zeit, dans Les Vosges, 49e année (1969), n° 1, p. 9 à 12, 1 plan.
- 62 -: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE, château fort de Haut-Barr
IV. ANNEXE
Pièces contenues dans les dossiers des Monuments Historiques (Paris).
Mai-juillet 1930.Projet de réfection du Pont du diable, précédemment en bois, en béton armé.Photo montrant l'ancien pont en bois.
24 Avril 1930.Rapport de M. Gelis et devis détaillé de 28 816,93, concernant la consolidation et la conservation des ruines. Prévoit le jointoiement partiel, le rocaillage, le désherbage des murs.Comprend un plan d'ensemble (tirage) avec renvois aux numéros du devis- 8 cartes postales du château, dont une de la chapelle (intérieur et extérieur), de la porte monumentale.
Décembre 1932.Aménagement du chemin d'accès (stationnement pour les autocars). Plan d'ensemble (tirage) avec indication de réfection.
5 Septembre 1933.Rapport de M. Gelis et devis détaillé de 7 072,93, concernant la consolidation du mur de l'ancienne tour au rocher Nord du château.- dépose du parement extérieur, remise en place et rejointoiement.Photo montrant l'état du mur après la chute du parement, lors des travaux (juin 1934).
1er septembre 1936.Rapport de M. Gelis et devis détaillé de 6 938,30, concernant le rejointoiement le rocaillage du haut des murs et le désherbage.- Plans et clichés :Chapelle de Hochbarr.- Croquis perspectif (1874).- Plan (1879)- Plan coupe longitudinale 0,01.
- 63 - SAVERNE, château fort de Haut-Barr
Photo de la chapellç extérieur, contre-épreuve Braun, fin XIXe, n° 53 N 153.Photo importante , montrant l'état avant la restauration de la façade Ouest et en particulier avant la réfection du mur-pignon.La transformation du toit, la réfection des lésènes sur le mur Sud.Cf. 99396 - intérieur, choeur de la chapelle.
Photos - chapelle - extérieur - cl. 107 301.rempart, chemin de ronde au pied de l'hôtellerie - cl. 107 300rempart, mur de l'extérieur - porte d'entrée et mur d'enceinte cotée, cl. 107 304. chapelle, vue panoramique, de haut. Cl. 107 305 porte d'entrée. Cl. 107 302Tous ces clichés, très bons, datent environ de 1930.Grande batterie - intérieur et extérieur. Cl. 99 394 et 99 395.
--L _L____
67. SAVERNECHATEAU-FORT
Vue aériennePhoto Roger HenrardCliché Inv. : 85 67 1204 V.E.R.
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P r o p r R e g i o n A l s a c e ¡¿
J.-ULl 11
67. SAVERNECHATEAU-FORT DE HAUT-BARR
Vue aériennePhoto Roger Henrard 1967 Cliché Inv. : 85 67 1202 V.E.R.
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P r o p r R e g i o n A l s a c e 12.4-
67. SAVERNECHATEAU-FORT
Vue aériennePhoto Roger Henrard 1967 Cliché Inv. : 85 67 1203 V.E.R.
G
Pro p r R e g i o n A l s a c e ¡'¿s
15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Dessin à la plume signé : J 0 H.
J A C. ARHARDT.Légende :Eigentlich
prospect der Vesten Schlosser URM.
^Germanisches Nationalmuseum,
Nuremberg, SP 1334 y
Cliché Inv. 69 67 747 ZD.
A
Gravure de Merian, Topographia Alsatiae. Frankfort, '\6hb, p. i+7 Cliché Inv. 77 67 12 P
67. SAVERNE. Château du Haut-Barr. 3I; 02
Profpccf àt$ ^ c f tc t t i ^ c i i i o n c ^ Æ o c h e n %
l
67 • SAVERNE.Château du H a u t - B a r r .
Gravure de Merian,Topographia Alsatiae.
Frankfort, 1644 p.47
Cliché Inv. 66 67 231 ZI.
J: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Plan de 1705 par Du Portai
Paris, B.N. Nouv. acqu. fr. 23038,
fol. 18. Papiers Du Portai,
T. XXVII.
Cliché Inv. 70 67 758 Z.
*i •VtU!*» • " r
“fictliatL du /ytu/}p Jauc/rncÊ/r/tr (Üi,
2W$Srj! "ïiV ij airlr
4-
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001
SAVERNE. Château du Eaut-Barr
"Plan du château du Haut-Barr",
XVIII e siècle, avec deux feuilles
de retombe. ’706-,710.
Archives Monuments Historiques 67
Cliché Inv. 69 67 141 et 142 P.
U M -
5
15 s 67 : 457 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 ; 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
"Plan du château du Haut-Barr",
XVIIIe siècle, avec annotation sur les
fortifications projetées vers 1710.
Archives Monuments Historiques 67.
Cliché Inv. 69 67 139 et 140 P.
T U * - '
G
67 • SAVERNE.Château du H a u t - B a r r .
Copie anonyme du XIXe siècle d'un
plan du début du XVIIIe s..retombe
avec travaux projetés en 1 7 1 0. (Musée de Saverne).
Cliché Inv. 70 67 2873 P.
3402
J
o
6 7 .S A V E R N E . C h â t e a u du Haut-Barr. 3^02
Copie du XIXe siècle d'un plan
anonyme du XVIIXe s .,sans retombe.
Musée de Saverne.
Cliché Inv. 70 67 2851 P.
2
_U l f j IM¡ .i.., IM 1.1
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34,02 CO OO : 0001 :
SAVERNE. Chateau du Haut-Barr
Plan de l’atlas Maréchal (Paris, Bibi,
du Coaitá Technique du Génie, Atlas 115,
fol. 31). 1718.
Cliché Inv. 69 67 449 2.
C h a t e a u D u
h a u t B a a k prcs dtS a u c t i i e .
3
: 15 : 67 : 437 : COOO : OOO ■ : 34 02 00 0 0 , : 0001
S AVERES. Château du Haut-Barr
Texte accompagnant le plan de l'atlas Maréchal (Paris, Bibl. du Génie,Atlas 115, fol. 30).Cliché Inv. 69 67 450 Z.
s«
c.rctvr^tt a it a /n m et: oûuie m o n /c ty n t : ¿ ^ a C 'rfe 'a d a -tti/a n fiï ’/te s /a u /j/esn /ta , c i /s*>
re^i/i ra /ro ru ^yu 'mi <y a < ^ e i// e ie^ tiis^ je //, n ' e t n / i e c / t e t U j u t / n - v rcàft est cor e y a a a /r / f
t / t T’tttiov 9ftfrtJ t/e m u x ^ e / t/r ca u o t\s àtt/1'tju e*f: cjur ¿ t/c n y tJ n 'a. lyjatj fo u / n t reJ /xc/t : a n / a m u en (jue/tjue r v ta / p e n e /tu U c///e r/exntrrt> quc/rxe, n ia is /t /o ip n tn i’.
( ///< rsu testu y a fsiy>ccYvt y u 'tm . /iS y /r r ti/u a /t/re tja rn i-Ja /itj i u a'r/esu^j.i a au/re y tte /tju tJ
(/e /trc /ie tn e tità a i t 'a't/t/rne. c ’e r t cn /b t c e jt/e iia c ,n /a e e ^ tfttt /o r n ie z t/e s ./t/Y A e itts it
de fat//t en trvr.yjarati/0Ùte,(/uc d/ /ortattu,.
15 : 67 : 437 : 0000 : 34 02 : 0000 : 0001
SAVERNE. Château du Haut-Barr
La vue de Haut-Barr. aquarelle par François Walter, 1791 : 23»5 x 32 cm
(Cabinet des Estampes. Da 18,5 a).
Cliché Inv. 75 67 663 P.
f
J a . i.Vuc ù t- h a u t ija x w>C X X III
6t. SAVERNE. CHATEAU-FORT du HAUT-BARR
Aquarelle. 205 X 307mm (235 X 324mm). François Walter, signé F : Walter 1791.
La Vue de Haut Barr.
C.E.S.Cliché Inv. B. Couturier 78 67 1123 P
^ X iU JL Z *
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Ja. i.Viac cV'i'Hxui/
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Tableau à l'huile sur toile re
présentant Saverne en 1636 avec
le Haut-Barr, au musée de Saver
n e (£ B |Cliché Inv. Stamm 68 67 1759 V
SAVERNE. Château du Haut-Barr
: 1"5 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Tableau à l'huile sur toile re
présentant Saverne et le Haut-
Barr, au musée de Saverne
Cliché Inv. Stamm 68 67 1763 V
15 67 437 0000 000 34 02 00 00 0001
SAVERNE, châteai du Haut-Barr
Plan de 1801 par Bartholome J^Lfl8.ck.V^
A.D. 67 2 I 18
Cliché Inv. 69 67 191 Z.
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R envoiM.Av/r J'Knhrr mttnnree tvt par -i
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1. Ruine d'une Tourelle <i observation.
15
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437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00
SAVERNE. Château du Haut-Barr
"Schloss Hohen-Barr" gravure deB. Zix dans Wählerische Ansichten des ehemaligen Elsasses. 1806, pl. VI.
Cliché Inventaire 67 67 245 P1•
■
,
■ -
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1
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE/ Château du Haut-Barr
Dessin aquarelle, Helmsdorf, vers
1810. Archives M.ïï. 67
Cliché Inv. 69 67 715 Z.
11-
-u.1.1 ; .il
: 15 : 67 s 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 î
SAVERNE, château du Haut-Barr
Plan du château dessiné à la plume par
Ruetsmann le 15 juillet 1811 (Musée de Saverne).
Cliché Inv. 70 67 2860 P.
lotù-
<atu. ) 'ü/rr .
_________________________________________________________________________
: 15 î 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 i 0001 :
SAVERNE, château du Haut-Barr
Copie par Audigier d'un plan relevé par
Ruetsmann en 1811 (Musée de Saverne).
Cliché Inv. 70 67 2898 P.
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M i l ! I B M ____ I_______lL
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 ;
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Dessin anonyme, Cabinet des Estampes,
Strasbourg. R e i n e r , 1813.
Cliché Inventaire 67 67 241 P1.
10
U i ; il I
, : 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
La cour du château avec les ruines
de la chapelle. Dessin au crayon de
Reiner, 1813.
Archives M.H. 67
Cliché Inv. 69 67 719 Z.
91
15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Dessin aquarelle sur papier teinté.
E.F. Imlin, 181 A. Archives M.H. 67
Cliché Tnv. 69 67 718 Z.
H O H - B A R B .
n
67»SAVERNE.Château du Haut-Barr. 3402
P l a n anonyme,daté de 1821,sans les 2 retombes. A.M.H. 67, G.P. 284.
Cliché Inv. 70 67 2961 P.
h bh h ih h m h
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8
Plan a n o n y m e ,daté de 1821,avec deux retombes
A.M.H. 67, G.P. 284.
^liché Inv. 70 67 296O P.
67 . SAVERNE.Château du H a u t - B a r r . 3 ^ 0 2
67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Dessin anonyme (de 1821 ?) sur le revers
d'un plan de 1821 des A/M.H. 67 (G Pl. 284).
Plan et coupe en (! (sur la face).
Cliché Inv. 70 67 2959 P.
. I ■ . . . l i . . J
15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Vue du château du Hohbarr et de ceux de
Geroldseck. Lithogr. de Engelmann d'après
Bichbois, s.l.n.d. dans Schweighaeuser J.G.,
Antiquités de l'Alsace. T II, Mulhouse, 1828,
pl. 26.
Cliché Inv. 67 67 672 Z.
CD
67. SAVERNE.CHATEAU-FORT de Haut-Barr. 3b 02
Lithographie 185 X 258mm (284 X l+36mm). Bichebois deltj Ü t h de Engelmann. Vue du
chateau de Hohbarr et de ceux de Geroldseck. dans SCHWEIGHAEUSER (j.G.). Antiquités de l'Alsace.- Mulhouse, Engelmann, 1828 In-fol., pl. XXVI.Cliché Inv. B. Couturier T8 6T 1290 P
w ü m mqî C B i A i m À v y iw , m u
67. SAVERNE.
CHATEAU-FORT de Haut-Barr. 34 02
- Vue des ruines.
- Lithographie (11^ X 128mm).- J. Rothmuller, vers 1829.- Chateau de Haut-Barr.
- dans ROTHMULLER (J.). Petites vues de l'Alsace.- Londres, Ch. Fitt, Paris, Lordereau. 1829. In; fol. pl. 25.
- Cliché Inv. B. Couturier 77 6 j 2879 P
67. SAVERNE. Château du Haut-Barr 34 02
Plan de la forêt du Haut-Barr, levé par Charles Victor
Dumont, 14 janvier 1817 (propr. privée).Vue partielle
Cliché Inv. 71 67 1678 P
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. 7 1 -
67. SAVERNE.
CHATEAU-FORT du Haut-Barr 3!* 02
- Vue de l'intérieur du château, au fond la conciergerie et la tour du puits.- Lavis sur papier. 230 X 169mm (232 X 235mm)- Henri-Charles Muller, début du XIXe siècle.- Haut-BAKR
- Dans MULLER (Henri-Charles). Souvenirs pittoresques des Vosges.- recueil de dessins, fol. 33 (C.E.S.).
Cliché Inv. B. Couturier 77 67 2580 P , G .
I H N ___
6î. SAVERNE.CHATEAU-FORT de Haut-Barr 3 02
Lithographie, 186 X 259mm (284 X 436mm). Bichehois d'après le croquis de Mr. Helmsdorf
lith. de Engelmann. Vue du chateau de Hohbarr et de celui de Greiffenstein. dans SCHWEIGHAEUSER (j.G.). Antiquités de l 'Alsace.- Mulhouse, Engelmann, 1828. In fol. , pl. XXVII.Cliché Inv. B. Couturier 78 67 1291 P
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T U ! ©TU CHM PIAVW J IM?,
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6 7.S A V E R N E .Château du Haut-Barr. 3^02
Vue du Châteaude H o h b a r r et de celui de Greiffenstein.
Lithogr. de E n g e lmann d'après B i c h e b o i s ,s .1.n.d.
Schweighaueser J .G..Antiquités de l ’Alsace. T II
Mulhouse, 1828, pl. 2 7 . (cf. pl. 9 de 1810).
Cliché Inv. 67 67 673 Z.
dans
67.S A V E R N E .Château du Haut-Barr. 3402
"Chapelle et Château du Haut-Barr".
Litho, de Engel m a n n d'après A. Bichebois.
Musée d e Saverne.
Clichés Inv. 67 67 2kk P1 & 76 67 2874 P.
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SAVERNE, château du Haut-Barr
Porte romane et chapelle vers 1830. Dessin de
Louis Christmann d'après la lithographie de
R. Bichebois, l*aîné(^ CTUAWA fc'WlT) C -
Cliché Inv. 70 67 1379 P.
15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 32 07 01 00 : 0001 :
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67. SAVERNE.CHATEAU-FORT de Haut-Barr 3^ 02
- Vue du Haut-Barr et des deux Geroldseck.- Lithographie, 1k6 X 215mm (193 X 255)- Collignon Pinxit Emile Blanchard. Del. Lith. de Becquet à Paris, 1837- Vue du Hoharr et de deux Geroldseck près de Saverne
dans Collignon (F.J.). Vues pittoresques des V o s g e s , publ. par L.P.Cantener Paris, Cantener, 1837. In-4° (C.E.S. )Cliché Inv. B. Couturier 77 67 3164 P
Lrth de R**r<jupl.iiParls Bonté Blanchard H#-!
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: 15 : 67 : 437 :_ 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
"Intérieur du Haut-Barr" lith.anonyme s.l.n.d.Cab. d e s E s t . , S t r a s b .
Cliché Inventaire 67 67 232 P1.
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6 7.S A V E R N E .Château du Haut-Barr. 3^02
"Château de H o h e n - B a r r en 1600".
Lltho. de Tfcû» Muller et Simon fils.
A l b u m A l s a c i e n n° kk janv. 18 39.
Cliché Inv. 67 67 2U6 P1.
o
31
____ LIL-Ll-LIMIL - ...____ ___________________________________ 1^1.1.111.J 1 :1
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 : 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
"Le château du Haut-Barr", lith. de Hahn et Vix d'après Rothmuller, dans ROTHMULLER, Vues pittoresques. 1839. (rt.2S.
Cliché Inventaire 67 67 249 P1.
& 70 67 2905 P .
11. M ■ ■ ■ ■ I l
: 15 : 67 : 437 : 0000 : 000 s 34 02 00 00 : 0001 :
SAVERNE. Château du Haut-Barr
Lithographie de Hahn et Vix d'après Roth-
muller (Musée de Saverne).
Cliché Inv. 70 67 2905 P.
O