RICOCHETS est un média participatifqui vise à promouvoir la l ibre expres-sion de chacun-e, il est indépendantde toute institution, parti, entrepriseou subvention publique. I l est admi-nistré de manière autogérée et hori-zontale par une équipe d’animationqui ne demande qu’à s’élargir.RICOCHETS sera ce que vous en ferez.Envoyez vos textes, photos, poésies,dessins, vidéos.. .

Numéro 5 · juin 201 8 · prix l ibre

www.ricochets.cc

édito

ImpriméparVéziantàCrestsurpapierrecyclé

30 juin - 1ère Olympiades deproximité - SAILLANSDéjouons le sexismeLe temps d’une journée, en famil le, seul-e ou avec votreperroquet, venez de 9h30 à minuit :

JOUER aux jeux de société aménagés et grands jeuxd’extérieurCOURIR à la course de femmes, 3 km avec obstaclesTESTER votre répartie, votre style d’écriture ou l’autodé-fense féminineREGARDER une expo, des vidéos, des films, des spec-taclesÉCOUTER des contes de la Compagnie Écoutez voir, de laCompagnie Kta, des l ivres racontés, un documentaire so-noreCHANTER au karaoké anti-sexisteDANSER avec Mlle Rita et les Valientes Gracias, musiqueafro-colombienne indiscipl inéeLIRE et APPRENDRE sur les discriminations avec la Lutto-thèque et la l ibrairie féministe « l’Alimentation Générale »VOUS BAIGNER dans la rivière Drôme etVOUS RÉGALER les papil les.I l y en a pour tous les genres, pour tous les âges, toutesles envies.Bar et repas sur place avec la Tambouil le Mortecouil lePRIX LIBRE

Programme sur https://val ientesgracias.wordpress.com

Le 7 avril dernier, pendant qu’aucentre de Crest le marché s’anime,

à l’extérieur neuf camions de CRS sou-tenus par un peloton de surveil lance etd’intervention de la gendarmerie(PSIG) arrivent. Appelés parla mairie, ils viennent épauler la gen-darmerie crestoise et les policière.er.smunicipaux afin d’encadrerle carnaval de Crest.. · . Sur les coups de midi, les agents dela marée chaussée ont avertit les pas-sant.e.s et commerçant.e.s d’une po-tentiel le insécurité qui serait causéepar le carnaval non déclaré et ses «dé-bordements». I ls les ont aussi dissuadéde prendre part aux festivités,et leur ont vivement conseil lé de fer-mer terrasses et rideaux. Ces mesuresexceptionnel les et surprenantes ins-taurent un climat d’anxiété et de ten-sion palpable.. · . 1 4h, début des festivités : pasd’émeute, pas de «débordements»mais un cortège de joyeuses habi-tantes et habitants déguisé.es, mas-qué.es, fol les et fous célébrant leretour du printemps. Dés le début dudéfilé les agents d’état, armé.e.s delanceurs de bal les de défenses, de

matraques télescopiques et de bou-cl iers antiémeute, ont placé le cortègesous haute surveil lance. I l .el le.s ontcontrôlé (contrôles d’identités etcontrôles routiers) de nombreusespersonnes durant la journée, le soir-même et les jours qui suivent. Lecontrôle d’identité est alors un bonmoyen d’intimidation etpermet de faire des l istes,des fiches, des répertoireset de désigner des « res-ponsables ».. · . Aux alentours de 1 7 h , les festivitésse sont poursuivies sur les quais de laDrôme et tout a continué dans labonne humeur et sans débordements.Le PSIG et la gendarmerie ont alorspris de la distance mais ont continuéleur surveil lance en voiture dans lesrues de Crest durant la soirée etjusque dans la nuit. Plusieurs interpel-lations ont alors eu lieu.. · . Vers 1 8h , cinq personnes en margedu Carnaval ont ainsi été suivies, inter-pel lées et violement conduites jusqu’àla gendarmerie. I ls ont été l ibérés unedemi-heure après.. · . Puis vers 00h45, une de ces pa-trouil les nocturnes a rencontré troisparticipantes et un participant du Car-naval, éméché.e.s, qui rentraient chezeux à pied. En quelques secondesel les. ils se sont retrouvé.e.s encer-clé.e.s par la gendarmerie nationale,rapidement rejoins par le PSIG. La de-mande de contrôle d’identité estadressée à une seule personne dugroupe.Celui-ci avait déjà donné son identité

lors d’un pre-mier contrôle plus tôtdans la journée. Deux des agents pré-sents à ce premier contrôle faisaientaussi partie de cette brigade nocturne.I l explique aux gendarmes qu’ils ontdéjà son identité et qu’il souhaite sim-plement rentrer chez lui sans devoirsubir de nouvelles procédures decontrôle. Les forces de l’ordre n’ontpas voulu les laisser partir. S’en suit

une fouil le du sac, des me-naces directes, des proposracistes envers deux destrois copines. La pression et

le ton monte et la violence physiqueéclate. L' interpel lé estmis à terre par deuxagents, tête, genoux,corps écrasé sur le solgoudronné, coups derangers dans les côteset menottage à enfaire gonfler par deuxfois les poignets. Faceà la violence de lascène, les trois autrespersonnes tentent vi-vement de lui venir enaide, mais cette ten-tative est violementréprimée. El les sontpoussées plusieursfois au sol et reçoiventaussi des coups depoing au visage et authorax, pour les dis-suader de se relever.La tension et la vio-lence s’atténue lors-qu’un voisin sort dechez lui alerté par lescris, caméra en main,

À propos de la répression policière avec l’intention de filmer la scène. I lest alors réprimandé par les forces del’ordre (filmer un agent des forces del’ordre dans le cadre de ses fonctionsest légal). La personne a été emmenéau poste et en est ressorti le lende-main matin après avoir passé la nuit encel lule de dégrisement sans avoir puavoir les résultats de son test d’alcoo-lémie et après s’être fait passer sontéléphone au peigne fin.

à Crest, le 07 / 04 / 18

Cantine populaire à Crest.

Le 8 mai dernier, les Crestois.e.s ont vu fleurir sur le marché un stand étonnant : « Cantine populaire ».Sous un soleil éclatant, on y proposait gratuitement de la nourriture vegan, de la lecture, de la mu-

sique, bref, un espace de rencontre convivial , populaire et non marchand. Cette première cantine a été unvrai succès, et bon nombre de Crestois.e.s s’y sont arrêté.e.s pour dé-jeuner, l ire, discuter.. .et la rue s’est animée.Sur le stand, une caisse de soutien à disposition pour qui veut participer.

Ce mardi 1 2 Juin, la cantine populaire a remis le couvert, avec cette fois encore un bel accueil desCrestois.e.s. Crème d’asperges, tartinade de carottes, soupe de courge, salades de crudités et gâteaux àla carotte ont égayé les assiettes et la matinée.

Cette initiative ne se revendique d’aucun collectif ni association.Quiconque le souhaite est invité.e à rejoindre ce mouvement informel et à venir faire de la récup’ chez lesmaraichers, éplucher des légumes, cuisiner ou tenir le stand.

L’argent récolté est ensuite redirigé vers des associations ou collectifs mil itants et solidaires.

UN ESPACE DE RENCONTRECONVIVIAL, POPULAIRE ET

NON MARCHAND

DES PROPOS RACISTESENVERS DEUX DESTROIS COPINES

Cultivons ensemble de quoi nous nourrirpour pas cher !Sur un terrain de 4000 m2 situé à Crest, créons ungrand jardin col lectif pour une production vivrière dequalité.Le Réseau Autonomie Crest dispose d'un terrain enfriche à 2km du pont Mistral pour des projets d'auto-nomie solidaire à but non lucratif. En plus des activitésdu Réseau (permaculture, atel iers de constructions low-tech.. . ), nous laissonsune partie du terrain à disposition de projets col lectifs écologiques et solidairesnon éphémères  : potager pour cantine populaire, jardin potager col lectif, jardinpartagé vivrier en agroécologie etc…

Débutant.e.s & ama-teur.e.s motivé.e.s  :construisons en-semble le projet auplus vite, pour quedes travaux puissentcommencer dès août.Soutiens ponctuelsbienvenus également.

RDV jeudi 28 juin19h sur le ter-rain pour unapéro partagé !> Visite du terrain,discussions sur le-lesprojet(s) possibles,partage d' idées.. .

Infos et contacts : 06 28 33 48 1 4 - plantations@reseau-autonomie-crest.cc

2www.ricochets.cc · Numéro 5 · juin 201 8 · contact : rebondir@ricochets.cc

Le Réseau Autonomie Crest s'étoffeLe Réseau a commencé fin 201 6 et rel ie dans la région de Crest, cette année denouvelles activités démarrent ! C'est un réseau d’activités autonomes diversifiéesen lien entre el les, avec comme objectif de créer/susciter lo-calement une société soutenable (socialement et écologi-quement), sol idaire, réel lement démocratique,coopérative.Ces activités s’émancipent donc des principes et pra-tiques de l’économie de marché, et favorisent le bienvivre et la convivial ité. El les permettent de retrouver del’autonomie dans la vie quotidienne (se nourrir, s’équiper,réparer, prendre soin de soi. . . ) par le partage et l’actioncollective, pour parvenir à plus de résil ience.

Un "Atelier Autonome d'Artistes Révolté.e.s et Graphiques" (AAARG) pourdes créations engagées, avec pour commencer un travail sur " Tout doit dispa-raître" & "Tout doit se construire" , déclinables de diverses manières. Artistes etcréatifs en herbe ou confirmés bienvenues, toute discipl ine graphique.Plus d' infos : https://frama.l ink/arts

Le groupement d’achat le Millepattes a fait sa première commande groupée.Bienvenue à Crest au restaurant Késaco le 24 juin à 1 7h (44 rue de l'Hôtel deVil le) pour la prochaine réunion de ce groupement local, éthique et solidaire.

Samedi 23 juin à midi au parc du Bosquet : Fête des arbres fruitiers duGroupe "Plantations & Jardins" , avec soins pour les arbres, repas partagé etatel ier cordes en raphia. Bienvenue au amoureux.ses des arbres et des pic nic !

Le Réseau recherche et récupère : glanage, stocks de produits al imentaires in-vendus, restes de chantiers, matériaux de construction, outils pour le jardin,graines, plants, arbres fruitiers, terrains en friche, locaux, etc.

Infos, inscription lettre d' info, agenda.. . : http://www.reseau-autonomie-crest.cc- Rejoignez un Groupe actif ou en projet, proposez idées, envies, bons plans.. .

Étrange. Étrange que de s’adresser àquelqu’un qu’on ne connais pas. Ou

disons plutôt que je peux avoir l ’im-pression de te connaître par des l ivres,des mots, des actes mais sans jamaisarriver à vraiment te saisir et t’en-fermer, ce qui fait ta force. Je t’ai « re-découverte » à l’Insoumise en laissantmes yeux virevolter dans les rayons delivres. Cela faisait déjà quelques tempsque je tenais des permanences là-bas.En arrivant à Montréal quelques moisauparavant, un bien-heureux hasardm’avait poussé à ouvrir la porte decette l ibrairie,intrigué de voirce grand A en-cerclé de son O, et ce nom l’Insoumises’étalant fièrement en lettre majusculesur ce bâtiment hirsute.Impossible derester indifférent, j’ouvre la porte, sa-lue la personne assise et voila com-ment commence cette histoire.

Je fais ma rencontre avecl’Anarchie.Malgré une pensée, une sensibil ité l i-bertaire instinctivement ancrée en moije n’avais jamais mis de mots la dessus,ni poussé la porte de l’histoire à medévoiler cel le des vaincus. Je m’étaisenfermé dans une certaine passivité,même si j’essayais de vivre autrementet dans d’autres normes que cel lesétablies par ce monde. L’idée d’une viepartagé avec d’autres, d’une mise encommun de nos savoirs et de nosmoyens voila des choses qui m’in-téressait déjà. Mais plus comme unefin en soit. Je refuse d’être gouvernéje vais donc faire ma bulle le plus ca-ché possible de toute autorité étatiqueet tenter de rester caché, voila cequ’était ma pensée à ce moment la.

Puis je découvre Malatesta, et son pe-tit l ivre intitulé l’Anarchie. Me voilà entrain d’écarquil ler les yeux, de sentir

Rencontre avec la Révoltemes tripes se ficeler. Je le l is et le rel is,y puisant pour la première fois un nou-vel espoir. Quelque chose vient se ni-cher dans mon être.« Selon nous, tout ce qui tend àdétruire l’oppression économique etpolitique, tout ce qui sert à élever leniveau moral et intellectuel deshommes, à leur donner conscience deleurs droits et de leurs forces et à lespersuader d’en faire usage eux-mêmes, tout ce qui provoque lahaine contre l’oppression et suscitel’amour entre les hommes, nous ap-

proche de notre but (…) »

Puis Emma Goldman et sonautobiographie De l’amour

et de bombes : Épopée d’uneanarchiste. J’y découvre une penséebien vivante, l ’idée du plaisir dans larévolte, de la vie qui est aussi impor-tante que la lutte. Ou plutôt des deuxqui sont intrinsèquement l iés et non ri-gides. « A quoi sert la révolution si jene peux pas danser ? » dit-el le

Et puis la poésie de Lola Lafon rentredans ma vie. La première fois, un ca-baret anarchiste sur le thème de la pri-son donné à l’étage de la l ibrairie. Lalumière tamisée, les voix sombres quis’envolent, les mots quittant lessouvenirs de ceux qui les habitent.Mots qui s’échappent des barreaux,mots qui exorcisent la solitude etpermettent de se libérer de ces mauxqui nous rongent tous. Une jeunefemme s’assoie sous la petite lumièreet sort ce livre Nous sommes les oi-seaux de la tempête qui s’annonce etnous en lit quelques extraits. Je noteces mots sur mon cahier « Redevenonsdes bandites fiévreuses, des enfantsacharnés à ne pas rester là où on nouspose ».

Le lendemain lors de ma permanenceje me procure le l ivre. Je rentre chez

victoire des forces répressives que denous faire douter de notre puissancecréatrice jusqu’à nous résoudre à ladénigrer" Chaque acte compte,chaque mot compte. Ne nous sous-estimons pas.

Ce sont mots, tout cesmots, de tout cesamies l ivresque qui ontdonné sens à ce quigrondait dans mon

ventre. La petite bête qui venait ron-ger mes entrail les, cette bête de la ré-signation, de ne savoir par quel boutprendre les problèmes, à été vaincupar le grondement de la révolte, letorrent de l’imagination, la tempête dela vie.

Jamais plus ne s’éteindra la flammede la révolte.Pour que pousse la vent de la l iberté,que l’étau se desserre, que nos hurle-ments de joies devienne contagion,que nos rages débordantes recouvreleurs normes, leurs lois, leurs mil ices,leurs fric, leurs l ieux de pouvoir demil le feu étincelant.

Luttons, Jouissons, Rions, Aimons,Révoltons Nous.     Janek

"JAMAIS PLUS NE S’ÉTEINDRALA FLAMME DE LA RÉVOLTE"

moi sur mon vélo dans les rues ennei-gées de Montréal. Je sais que mescompagnon.e.s de notre cabane ur-baine sont tous ail leurs.Je me jette sur mon lit et je le l is. Jedécouvre ce qui m’avait manqué danstant de mes lectures,la poésie. La poésiedes mots et la portéeque cel le ci peut don-ner à tout acte.

El le vient rel ier les gens et les choses,vient donner sens aux actes brûlantsque chacun peut accueil l ir et trans-former. Subjective, subversive. A lalecture de ce livre j’entrevois pour lapremière fois cette domination mascu-l ine qui s’insère partout, dans la vie detous les jours. Ces petits gestes si ano-dins, ces blagues innocentes, ces re-gards déshabil lant. M’apparaît alors labatail le qui doit être mené contre soimême. La dé-construction qui doits’opérer dans chacun de nous. Changerles schémas, transformer les genres.. .Voilà que la révolte n’est pas qu’à l’ex-térieur mais qu’el le est aussi à mener àl’intérieur de nous.. .

Je repense à une phrase de RaoulVaneigem dans un livre d’entretien :Rien n’est fini, tout commence : « Dansun des nombreux centres sociaux au-togérés d’Athènes, ou je participaisaux discussions, quelqu’un m’a dit : »« J’aimerai te donner raison mais re-garde autour de toi, rien ne bouge,l’argent gouverne tout, le pouvoir dela répression est énorme. Que pou-vons nous faire ? Rien » J’ ai simple-ment répondu : « Si tu le croisvraiment, que fais tu ici, dans ce col-lectif autogéré, où l’on pratique lagratuité, ou l’on invente une vie quine veut rien avoir en commun avecles puissances financières, avec l’Étatqui est à leur botte, avec les partispolitiques et les syndicats ? » I l aacquiesce en riant. C’est une grande

"REDEVENONS DES BANDITESFIÉVREUSES, DES ENFANTS

ACHARNÉS À NE PAS RESTERLÀ OÙ ON NOUS POSE"

3www.ricochets.cc · Numéro 5 · juin 201 8 · contact : rebondir@ricochets.cc

J e ne sais pas vous mais moi l ’affaireWeinstein puis les mouvements qui

ont suivi, #meetoo et " balance tonporc" , m’ont sérieusement remise enquestionnement. Je me suis aperçuequ’héritière du MLF car adolescentedans les années 75, j’avais pas mal ou-blié dans ma vie relationnel le avec leshommes les principes et réflexes quej’avais cru intégrés.

Et tout d’un coup je prendsconscience qu’on a quand même pastrop avancé sur le patriarcat et sesconséquences. On a cru que c’étaitpl ié avec la contraception et l’IVG, çaa été des combats déterminants maisil y a encore du travail pour que lesfemmes récupèrent leur corps, leurvoix et la moitié dupouvoir. Le système pa-triarcal est toujours trèsefficace pour opprimerles femmes et il in-fluence tous nos com-portements de femmesou d’hommes.

Ce qui me paraît encourageant c’estque le débat soit devenu si public, onen a parlé partout. Certes il y a eu desattaques violentes et machistes en ré-action aux révélations des femmesmais il y a eu un début de prise deconscience. Suite à ces évènements unphilosophe Raphaël Liogier a écrit«Descente au cœur du mâle » et il a étéinterviewé sur de grandes chaînes oùon n’entend jamais des hommesquestionner leur rapport aux femmes.Retour l igne automatiqueCe qui me paraît important c’est vrai-ment de remettre au centre du prob-lème le système patriarcal qui permetl’oppression des femmes. I l ne s’agitpas d’accuser les hommes de tous lesmaux, c’est un système, les hommesen sont victimes comme les femmes àla différence énorme qu’ils en sontaussi les gagnants, les privilégiés.

I l s’est bien passé quelque chose en201 8. Deux petites anecdotes sur cequi me semble être la difficulté deshommes à conscientiser leur situationde privilègié. Cette année je vais auxRencontres de l’Ecologie à Die. PierreJouventin, anthropologue, intervient, ilest l ’auteur de « l’Homme, cet animalraté-Histoire naturel le de notre espèce». Sa conférence est très intéressantetoutefois au début des débats unefemme intervient longuement pourexpliquer qu’el le en a marre d’en-tendre ce terme Homme pour dési-gner les hommes et les femmes, voirne serait-ce que dans l’expression «Droits de l’Homme », et el le proposed’util iser le mot « humains ». El le a étéentendue mais apparemment pasécoutée puisque ni le conférencier niles intervenants dans la sal le n’ontadopté sa proposition.

Le même jour, pour remplacer SergeLatouche qui n’a pas pu venir, est pro-jeté « La possibil ité d’être humain » undocumentaire sur l’évolution des so-ciétés humaines jusqu’à notre èrepost-moderne et notre futur. Le filmest constitué d’entretiens et de cita-tions. Au fur et à mesure qu’il se dé-roule je sens un malaise monter enmoi, je finis par comprendre. Seize

intervenants péremptoires, pas uneseule femme, environ 80 citations, uneseule d’une femme... Je n’étais passeule à éprouver ce malaise, plusieursfemmes en ont fait part tout de suitedans le débat qui a suivi mais seule-ment 2 hommes ont réagi en accord,un spectateur et l’animateur qui a ditqu’en effet ça ne pouvait plus passerce genre de film, qu’ils avaient été prispar le contretemps alors qu’ils étaienttrès attentif.ve.s à équil ibrer les prisesde paroles, d’autant plus que l’écolo-gie était souvent portée plus par desfemmes que par des hommes, les ¾des organisateurs des Rencontres del’Ecologie sont des organisatrices !! !Mais les autres participants hommes ?Pas un mot sur la problématique équi-

té dans le film etmême « bon et si onparlait du fond » !Parce que ce n’estpas du fond la prisede parole si souvententravée, coupée,non considérée des

femmes ? On attend qu’el les s’ex-priment puis on passe à autre chosesans tenir compte de ce qu’el lesdisent ? J’en suis encore en colère !

Je voudrais bien qu’on m’expliquepourquoi c’est si difficile pour la majo-rité des hommes de questionner le faitd’être en situation dominante ? Je suisbien consciente que de mon côté jesuis privilégiée par le fait d’êtreoccidentale, blanche, cis, de classemoyenne à une époque où les guerresse font au loin et où subsistentquelques droits sociaux (bien que leurdémolition s’accélère). Mais je suis enposition dominée par rapport au plusdominé des hommes et je le constatetrès régulièrement dans ma vie, qu’el lesoit privée ou sociale.. . .

Heureusement des femmes et deshommes cherchent, écrivent, té-moignent et ça ouvre le cerveau. Jepense notamment au site d’entretiens« les couil les sur la table » qui parledes masculinités et au l ivre de JérémyPatinier « Petit guide du féminismepour les hommes » aux éditions Tex-tuel. Sur infokiosques on trouve aussiplein de textes fondamentaux pour leféminisme.

Bonnes écoutes et bonnes lectures !

Véra

Les hommes et le féminisme, quel rapport ?

Dans mon monde les étudiants.es neveulent pas de sélection par le mé-rite, veulent être les propres détermi-nants de leur vie, le 22 mai 201 8 àParis, 1 02 personnes dont 40 mineursont été interpel lées et placées engarde à vue pour avoir voulu tenirune assemblée générale dans le lycéeArago. Dans leur monde on en parlepas, sinon pour les traiter de flem-mards.es, de fils et fil les à papa enmal de reconnaissance et que lagarde à vue ça les fera réfléchir. . .

Et les cheminots, faut bien en parler,là où moi je vois des hommes,

des femmes qui luttentpour la sauvegarde d'unstatut, dire non à laprivatisation, lesautres pestent contreles incommodités quiles empêchent detravail ler pourconsommer d'avan-tage ou les mettent en

retard pour la coupe dumonde. Mougeons¹ qu' ils

sont, ils ne discernent pas legouffre où les entraînent le systèmecapital iste et la consommation à ou-trance.. .

Mais brisons là cettedouce diatribe, je re-tourne à mes mon-tagnes, là où ne sévit pasla matrice.. . enfin j'es-

père.. . ;-)

PapyWeb

¹ : Le « mougeon » vit à l'année, avecsa femelle et ses petits, à l'intérieurd'étroites étables superposées au-tour desquelles ont été disposéesdes grandes surfaces alimentairespour le nourrir et des stades pour ledistraire, moitié pigeon, moitié mou-ton... 100% déshumanisé...- illustration : E.R

Une pilule rouge detravers...

"JE VOUDRAIS BIEN QU’ONM’EXPLIQUE POURQUOI

C’EST SI DIFFICILE POUR LAMAJORITÉ DES HOMMES DE

QUESTIONNER LE FAITD’ÊTRE EN SITUATION

DOMINANTE ?"

AAARG : Atel ier Autonome d'Ar-tistes Révolté.e.s et Graphiques

Vous êtes motivé.e.s par l’expres-sion artistique « engagée » ?Artistes et créatifs, chevronné.e.s oudébutant.e.s, de diverses discipl inesbienvenues !

Infos sur : https://frama.l ink/arts

Pourquoi ai-je cette étonnante im-pression de ne pas vivre dans la

même dimension que mes conci-toyens , aurais-je glissé dans un uni-vers paral lèle, par inadvertance ? Oualors serais-je déconnecté de la ma-trice ?

Les heures des jours, pourtant, necessent de me faire douter de ce quevoient mes yeux ou entendent mesoreil les. I l y a peu, dans les rues deValence, perdu dans mes pensées en-combrées de ma réalité, je voyais, en-tendais rire les passants, chargés de

cabas, débordant de produits issus dela marchandisation du monde. Lesmagasins débordants de maintes ri-chesses produites par les esclavesmodernes.. . Mais tiens, sans al ler siloin, restons à Crest, vil lage rural, queson maître aimerait faire passer pourune vil le dont le détour, serait inévi-table, que diable ! La plupart desgens, ici, vaquent à leur vie bienheu-reuse, à l 'abri de leur bul le bleue.. .Mais pourtant, c'est bien ici que leplomb coule dans l 'eau et lesveines, c'est bien ici que lesfinances publiques en-tendent endetter lecontribuable avec uncentre aquatique, làoù une piscine cou-verte ferait le bon-heur des Crestois.. .

Dans mon monde, il ya des gens qui plantentdes arbres fruitiers pourle bénéfice de tous, dansl 'autre monde on plante des pla-tanes  ! Dans mon monde, les gens jar-dinent, dans le leur les propriétairescoupent quelques plants de tomateplantés sur leur terrain inexploité!Dans mon monde, il y ad'autres gens qui ba-tail lent à créer un grou-pement d'achat, dans leleur ils remplissent leurs caddies àIntermarché ou Casino ! Dans monmonde, un journal participatif, Rico-chets, donne la parole à toute per-sonne désirant faire preuve d’opinion,dans le leur on épluche le " daubé" !

Mais élargissons notre vision ; dansleur monde il y a Mamoudou quiescalade un immeuble pour sauver unpetit garçon, gagnant la national itéfrançaise, bravo à lui, dans le mien il ya des corps de réfugiés qui sortent dela neige à nos frontières, et là oùbeaucoup tentent de sauver des eauxde la grande bleue femmes, enfantset hommes, les députés LREMdurcissent la loi sur les réfugiés, lesjuges emprisonnent les personnessoupçonnées de leur venir en aide etles gens les voient comme des indési-rables qui feraient mieux de resterchez eux à crever de faim, subir latorture et autre violence faite à leurcorps.. .

Et puis il y a la ZAD de NDDL où laguerre a fait rage. Dans mon mondeje vois une poignée d’irréductiblesgaulois qui luttent pour faire la preuveque ce monde n'est pas viable.. . I lsconstruisent des maisons, cultiventjardins et champs, élèvent des ani-maux dans le respect de la vie. Ap-portant la preuve que malgré leurdifférence, le vivre ensemble est uneréal ité. Dans leur monde, forcé àl 'abandon d'un aéroport aussi coûteuxqu' inutile, le gouvernement traiteavec son bras armé les terres avec destonnes de lacrymogène, quandd'autres util isent le glyphosate pouréradiquer " les mauvaises herbes" .Dans leur monde ces guerriers luttantpour un autre demain, ne sont quedégénérés, fainéants et profiteurs duRSA... Et puis si un jeune se fait arra-cher une main par une grenade et benc'est tant pis pour lui. . .

"ET PUIS IL Y A LAZAD DE NDDL OÙ LAGUERRE A FAIT RAGE."

Appel àcontribution

Publiez sur le site web ou écrivez à pu-blication@ricochets.cc ou envoyez uncourrier à Ricochets, l ’Arrêt Public,

1 rue de la République26400 Crest

4www.ricochets.cc · Numéro 5 · juin 201 8 · contact : rebondir@ricochets.cc

TARENTELLECoordination permanente des luttes, ré-sistances & alternatives

Bienvenue à toute personne ou groupe (organisé ou pas)désireuse de construire col lectivement une coordination

permanente & transversale entre les diverses composantesde luttes, de résistances et d’alternatives dans la Val lée de la Drôme.La TARENTELLE est née à Crest en mai 201 8, un premier manifeste a été validé.El le veut être un outil pour les personnes et groupes engagés dans des actionsalternatives pour construire une autre société, des luttes et résistances diverses,des actions d’éducation populaire.. . Rencontrons-nous régulièrement pourcol laborer, échanger sur nos besoins et nos stratégies, s’entraider, mutual iserdes outils, des moyens de communication, des savoirs & des lieux, avoir plus depoids, monter des actions petites ou grandes, etc.. .

Tissons nos propres toiles !

RDV sur https://frama.link/tarentelle pour plus d' infoset pour vous inscrire à la l iste d' informations mutuel les.Prochaine réunion mercredi 27 juin à 19h,

au bar sur les Quais à Crest

Les minerais qui entrent dans la fa-brication des téléphones portables

sont souvent extraits au mépris desdroits sociaux les plus élémentaires.Sans compter les dégâts causés àl’environnement, plus d’une trentainede minerais en provenance de plu-sieurs continents entrent dans le pro-cessus de fabrication dessmartphones. I ls sont arrachés auxentrail les de la Terre au méprisde l’impact social ou environ-nemental. extraction, qui nour-rit aussi des confl its armés.A ce constat, s’ajoute une lutteentre marques féroce se tradui-sant par des conditions de travail dé-plorables dans les usines asiatiquesd’assemblage.Produire un téléphone portable touten respectant les hommes et l’envi-ronnement relèverait-il donc de l’uto-pie, voire de la mission impossible  ?L’entreprise sociale néerlandaise Fair-phone a voulu relever le défi. Ses ar-guments : les minerais util isés nefinancent pas de mil ice armée enrô-lant des enfants ; l ’assemblage se dé-roule dans des usineschinoises où des inspectionspermettent de s’assurer deconditions de travail décenteset dont les ouvriers bénéficient d’unfonds de prévoyance. La conceptiondu téléphone permet également deprolonger son cycle de vie à l’infiniet de réduire son impact environne-mental en rendant les pièces de re-change facilement accessibles (le

Le livre de Laurent Mucchiel l i, "Vousêtes filmés ! Enquête sur le bluff

de la vidéosurveillance" , démontre,études et chiffres à l 'appui, que lescaméras de surveil lance dans l 'espacepublic sont inutiles.Les faits montrent que l' idéologiesécuritaire de la vidéosurveil lance estune vaste arnaque, un discours ab-surde et démagogique vendu par lemarketing qui permet à des politiciensabusés ou complices d'exister sur leterrain de la sécurité.Pression des assurances, de laconformité, de certains habitants etcommerçants.. . , la vidéosurveil lanceest util isée pour calmer colères et in-quiétudes, mais en réal ité les dé-penses sont disproportionnées parrapport aux très faibles " résultats"difficilement mesurables.

A Crest, la mairie Mariton veut pour-tant instal ler des caméras supplémen-taires. Notre argent pourrait servir àdes choses plus intéressantes !

Au lieu de se focaliser sur la sécuritéet la vidéosurveil lance, on pourrait re-mettre en cause les inégalités sociales,les classes sociales, le fait même del'existence de riches et de pauvres,l ' idéologie de la concurrence et de la

La liberté d’expression dansl’espace public est malmenée.

La mairie de Crest n’est visiblementpas très au fait de la législationconcernant les panneaux d’affichagelibre obligatoires, à moinsqu’el le s’en moque ?Sur le site web géré parl’actuel le majorité muni-cipale, on trouve des in-exactitudes et surtoutdes indications claire-ment il légales concernant l’affichagelibre sur les panneaux d’affichage dé-diés.

1 . Le site « Vil le de Crest » indique lamention suivante : « La Ville met àvotre disposition divers supports pourfaire connaître et promouvoir vosévénements. »Or, les panneaux d’affichage libre ob-l igatoires ne sont pas destinés seule-ment aux événements, mais àl’affichage d’opinion et associatif.La majorité municipale ne nousinforme donc pas correctement.

2. Le site « Vil le de Crest » fait l ’in-jonction suivante : « Vous pouvez yapposer l’affiche de votre événement,à l’exclusion des messages à caractèrepolitique, religieux ».Cette restriction est clairement il lé-gale.En effet, les quelques trop rares pan-neaux obligatoires sont destinés àl’affichage d’opinion et à l’affichage

J e suis sidéré par toutes ces per-sonnes, (en général gens de pou-

voir), qui veulent imposer leur façonde voir à l’ensemble des citoyens,voire de l’humanité toute entière. I ln’existerait qu’une vérité.. . la leur.Avec Macron, on est servi !Du haut de sa quarantaine, le roiteletde pacotil le pense avoir la science in-fuse. Alors que la plupart de sescontre-réformes n’ont pas l’aval d’unemajorité de Français, c’est à chaquefois un passage en force, en généralavec l’aide des mil ices bleutées deson sinistre de l’intérieur, (voir lesscandaleuses gardes à vue de ly-céens).C’est la peur qui gouverne.A Crest aussi, on est servi. Le roiteletlocal n’est pas un parangon de démo-cratie. On se souvient de l’acharne-ment grotesque contre le mariagepour tous.Je ne suis concerné, ni par la causegay, ni par le mariage, mais il mesemble normal que des gens puissent

Motivations ?Action politique sans spiritualité n’est rienAction citoyenne sans spiritualité n’est rienCar ça ne part pas du bon endroitMême la pensée écologiste, sansspiritual ité n’est rienC’est la Terre-Mère qui a besoin denotre aidePas nos pauvres convictions.

Maya

premier Fairphone proposait à sonutil isateur de le réparer lui-même avecla mise à disposition sur le site de lamarque de la plupart des pièces dé-tachées, le Fairphone2 propose niplus ni moins un accès à la réparationà l’acheteur lambda sans connais-sances techniques. L’appareil est doncréparable mais aussi évolutif car des

pièces désuètes pourront êtreremplacées par de plus perfor-mantes) et remplaçables parles util isateurs. Employant au-tant que possible du plastiqueet du cuivre recyclés, Fair-

phone a mis en place une fil ièrede récupération de ses appareils enEurope et un programme de recy-clage des téléphones au Ghana.Le smartphone Fairphone 2 estcommercial isé en direct par la marqueau tarif de 525 €. Ce prix peut sem-bler élevé mais n’oublions pas quenormalement le fairphone sera votredernier achat de portable comme ilest entièrement réparable et " upda-table" . Rappellons également que ledernier samsung vaut environ 700 €,

le dernier apple 1 000 €.

Dans la 1 9ème de son rap-port sur une électronique

plus verte publié le 1 7 octobre 201 7,Greenpeace USA classait Fairphone àla première place des entreprisesd’électronique grand public les plusrespectueuses de l’environnement.

Nadège

Un smartphone respectant les Hommes etla Planète, ça existe ?

associatif, donc quand la majoritémunicipale à Crest veut y interdire desmessages politique ou religieux el leveut de fait interdire certaines opi-nions.

On peut donc direque l’équipe de MrMariton exerce unecensure, une menaceenvers l’expression decertaines opinions,

une pression autoritaire abusive afind’avoir une vil le « aseptisée » (expur-gée de toute forme d’opinion politi-que).

N’hésitez pas à contacter la mairie deCrest pour exiger qu’el le mette sapage web sur l’affichage libre enconformité avec la loi.

Les Potins de la Vallée

Affichage d’opinion : la mairie de Crestfait des injonctions illégales sur son site

PROLONGER SONCYCLE DE VIE À

L’INFINI

L’ÉQUIPE DE MR MARITONEXERCE UNE CENSURE, UNEMENACE ENVERS L’EX-PRESSION DE CERTAINESOPINIONS, UNE PRESSION

AUTORITAIRE

avoir des pratiques différentes. C’estaussi ça la biodiversité. Si les catho-l iques, plus ou moins intégristesveulent célébrer leurs mariages à leurfaçon, grand bien leur fasse.L’autre grande affaire, c’est la Pa-lestine. Tout juste si le mot n’est pastabou. On a pu assister à des scènesproche de l’hystérie, de pacifiquesdistributeurs de tracts, (qui soute-naient une position proche de cellede Monsieur De Vil lepin), se faisanttraiter de terroristes et subissant unetentative d’action en justice. Le scep-ticisme et le doute me semblent plusconstructifs que des certitudes quipeuvent s’apparenter à une forme defanatisme. Aujourd’hui la situationest de plus en plus inquiétante… deplus en plus de tentations de total ita-risme se font jour.I l n’y aurait pas d’alternative ?Mais si ! Et pas seulement au glypho-sate……. A suivre

Roger Poulet

Tous ces gens qui nous veulent du bien

La vidéosurveillance est absurde !compétition de toustescontre toustes, le capita-l isme, les oppressions et discrimina-tions, l 'absence de démocratie réel le,la glorification de l'enrichissementmatériel et de la propriété privée, etc.

Mais mettre partout des caméras, desfl ics, des murs, des blindés et des loisrépressives c'est plus " facile" que dechanger complètement DE société.Les classes les plus riches et domi-nantes peuvent continuer à s'enrichiren détruisant et pil lant le vivant, et lesautres peuvent continuer à rêver, àconsommer, à subir et à ramasser lesmiettes de plus en plus rares.Jusqu'à quand ? Au prix de quellescatastrophes climatiques et écolo-giques ?

Camille Pierrette