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ALIETTE DE BUFFIÈRES PROFESSEUR DES ÉCOLES CHRISTOPHE SAÏSSE PROFESSEUR DHISTOIRE ET GÉOGRAPHIE Guide pédagogique

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ALIETTE DE BUFFIÈRES

PROFESSEUR DES ÉCOLES

CHRISTOPHE SAÏSSE

PROFESSEUR D’HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE

Guide pédagogique

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Responsable éditoriale : Stéphanie-Paule SAÏSSE

Avec la collaboration de : Deborah NAVARRO

Création de la maquette de couverture : Laurent CARRÉ

Exécution de la maquette de couverture : TYPO-VIRGULE

Création de la maquette intérieure : TYPO-VIRGULE

Mise en pages : TYPO-VIRGULE

Illustration de la couverture : Alain BOYER

Illustrations : Gilles POING

Cartographie et frises chronologiques : DOMINO (Nathalie Guéveneux)

Fabrication : Isabelle SIMON-BOURG

ISBN : 2 01 11 7339 6

© Hachette Livre 2006, 43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15.

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.

Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L. 122-4 et L. 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictementréservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un butd’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayantscause, est illicite ».Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie(20, rue des Grands-Augustins –75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

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Les douze séquences proposées dans ce guide correspondent aux douze chapitres qui composent les DossiersHachette sur le Moyen Âge. Chaque chapitre regroupe :

– une double page évoquant une figure historique ou un thème à l’aide de sources écrites et iconographiques,de repères chronologiques et de cartes ;

– une double page Sur les traces de… précisant la biographie du personnage ou approfondissant le thèmeprécédemment abordé ;

– une double page L’héritage de… permettant à l’élève de repérer des traces du passé – l’histoire reste,comme l’écrivait Marc Bloch, « une connaissance par traces » – et de comprendre le présent de la société àl’aune du passé.

Les douze séquences du guide se référant aux doubles pages du dossier ont une composition identique :

– un rappel des Instructions officielles, ce qui permet d’inscrire ladite séquence dans une problématique du pro-gramme d’histoire ;

– des objectifs qui portent à la fois sur les connaissances factuelles à transmettre aux élèves, mais aussi sur descompétences de savoir-faire qu’il appartient à l’enseignant de fixer et d’évaluer selon une progression ;

– l’organisation de la séquence présentée sous forme d’activités en classe. Ces activités sont très souvent pré-cédées par une rubrique « Le contexte historique » qui est une mise au point pour l’enseignant. La rubrique« Pour aller plus loin » prolonge la mise au point. Toutes les activités (lecture, description, comparaison, miseen relation, confrontation…) se fondent sur les documents sélectionnés dans le dossier et sur les questions quis’y rapportent. Le guide donne aussi des indications de correction. Les documents, textes ou œuvres, ne sontpas destinés à simplement « illustrer » le programme, pour rendre le passé plus présent ou les territoires plusconcrets. Souvent, le texte ou l’image, dont on tire une ou deux informations en classe, sont utilisés commedes preuves a posteriori qui valident la parole de l’enseignant, parfois tendent à se substituer à elle. Ces pra-tiques pédagogiques, peu scientifiques, ne sont pas conformes à l’épistémologie de l’histoire : les documentsdoivent être étudiés en eux-mêmes. Les textes seront lus par les élèves, les images décrites et expliquéesavec soin. Ainsi, les documents entrent dans la mémoire des élèves et contribuent à leur donner une culturecommune par la reconnaissance de « traces » que les générations précédentes ont déjà distinguées au pointd’en faire des références ;

– des notions (« les mots clé de la leçon ») sont proposées à l’enseignant pour faire écrire le résumé de la leçon.Les élèves retrouvent ces notions de l’école élémentaire à l’enseignement supérieur, leur intelligibilité rele-vant de degrés de compréhension et d’expression différents.

– des prolongements interdisciplinaires sont décrits. C’est une manière d’insister sur la complémentarité dessavoirs et des savoir-faire, pour éviter que ne se forme le préjugé de compétences exclusives les unes desautres.

– enfin, une bibliographie non exhaustive est donnée à l’enseignant.

Toutes les trois séquences, une double page « À la manière de » permet aux élèves de :

– découvrir et vivre des situations du Moyen Âge ;

– pratiquer des activités interdisciplinaires.

Les auteurs.

Avant-propos

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Sommaire général

1. Qui étaient Clovis

et les Mérovingiens ? 5

2. Qui étaient Charlemagne

et les Carolingiens ? 10

3. Qui était Mahomet ? 15

5. Comment vivait-on

au Moyen Âge ? 22

6. Pourquoi a-t-on construit

des châteaux forts ? 27

7. Pourquoi a-t-on construit

des églises ? 32

4. Dessiner à la manière de…

la tapisserie de Bayeux 20

8. Se nourrir à la manière de…

un banquet médiéval 37

9. Qui était Philippe Auguste ? 39

10. Qui était saint Louis ? 44

11. Qui était Philippe le Bel ? 49

13. La guerre de Cent Ans :

pourquoi et comment ? 56

14. Qui était Jeanne d’Arc ? 61

15. Qui était Louis XI ? 66

12. Écrire à la manière de…

les troubadours 54

16. Jouer à la manière de…

l’adoubement d’un chevalier 71

Photofiches pour les élèves 73

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Qui étaient Clovis et les Mérovingiens ?

Référence aux Instructions officiellesL’histoire de la royauté mérovingienne est l’histoire d’une royauté franque, guerrière, barbare et païenne, qui est deve-nue en quelques générations une royauté détentrice d’une légitimité héritée de Rome et catholique. Dans cette transfor-mation, le règne de Clovis (481-511) est une étape décisive.

Compétences• Localiser et identifier des espaces comme les royaumes barbares en Gaule au Ve siècle. • Confronter deux documents de même nature. Par exemple, sur deux cartes, confronter l’étendue du regnum

Francorum (« royaume des Francs ») à l’avènement de Clovis et à la mort du roi.• Caractériser une période au travers du destin d’un personnage. • Établir des liens entre deux documents de nature différente. Par exemple, le récit du vœu de conversion de Clovis et

la représentation de son baptême rémois.

Photofiche Voir photofiche n° 1 p. 73.

Pages 6 à 11 du dossier

Le contexte historique

Les Francs apparaissent sous ce nom – venant du germa-nique et signifiant « les Hardis » – dès le IIIe siècle. Ils for-ment une confédération des peuples germains installés surles bords de la moyenne et de la basse vallée du Rhin.Chacun a gardé son propre roi. Car au temps de Clovis –qui a lui-même hérité de son père la royauté des FrancsSaliens1 centrée sur le bassin moyen de l’Escaut – plu-sieurs autres rois francs existent à Cologne et à Cambrai.Tous ces rois sont restés à la fin du Ve siècle des rois bar-bares car ils sont avant tout des chefs de guerre élus à viepar l’assemblée de leur peuple en armes. Grégoire deTours raconte ainsi le rituel d’accès à la royauté pourClovis : « Quand ils eurent écouté Clovis, ils l’applaudi-rent tant de leurs boucliers que de leurs cris et le choisirentpour roi en l’élevant sur un bouclier. »2 Ce récit ne contre-dit pas une autre coutume franque qui est le respect del’hérédité en ligne masculine par primogéniture :« Childéric étant mort, c’est son fils Clovis qui fut appeléà lui succéder. »3 Clovis est roi à quinze ans.

L’étude de la chronologie p. 6 montre que le règne deClovis débute quelques années après la chute de l’Empireromain d’Occident (476). De Clovis, on ne sait presquerien de sûr. Nous n’avons que quelques lettres adresséesau roi (deux de saint Remi, une de l’évêque de VienneAvitus et deux du roi ostrogoth Théodoric), la loi saliquedont nous ignorons la date précise, et surtout les DecemLibri Historiarum de Grégoire de Tours, qui écrit soixante-quinze ans après la mort de Clovis. Au XVIe siècle, Ronsardconsacre quelques vers, dans le livre IV de la Franciade, àClovis, héros digne de son légendaire ancêtre Francus (ouFrancion), qui, parti de Troie, aurait conduit les Francs

jusqu’en Gaule4. Quelles certitudes avons-nous ? Clovisest le petit-fils de Mérovée, l’éponyme légendaire de lalignée mérovingienne. Et Clovis est le fils du roiChildéric, un Germain au service de Rome. Childéric,dont la tombe a été découverte à Tournai en 1653, est eneffet un roitelet barbare romanisé. Un anneau sigillaire aété retrouvé à son doigt, figurant la silhouette du roi et por-tant la légende Childerici Regis. Royauté romaine, parconséquent : si le père de Clovis est paré du titre romainde rex, cela veut dire que Rome reconnaît – comme pourd’autres souverains barbares – sa royauté. Il est certainque Childéric était déjà le roi d’un peuple « fédéré », c’est-à-dire d’un peuple qui avait été intégré par traitédans l’Empire romain : en échange de terres, le peuple« fédéré » assure, sous la responsabilité de son roi, unemission de défense territoriale. Cette titulature romaine esttrès importante, car cela va à l’encontre de préjugés, quiinsistent sur le choc des civilisations entre la horde bar-bare des Francs et l’aristocratie gallo-romaine.

Le nom de Clovis est fondateur d’une longue postéritéroyale car Clovis veut dire Louis (Hlod-Wig, par la suiteHludowic, Ludovicus, Louis).

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 6Les victoires de Clovis consacrent l’unification de laGaule sous la tutelle franque.

Faire confronter par les élèves les documents 1 et 2 p. 6et faire répondre aux questions 1, 2, 3 et 4 :1. Faire remarquer qu’à son avènement en 481, Clovisn’est que le roi des Francs Saliens de Tournai (question 1).

1. Originaires de Salland, une petite région dans les Pays-Bas actuels.2. Decem Libri Historiarum, Grégoire de Tours, trad. Latouche.3. Op. cit.4. C. Beaune, Naissance de la nation France, Gallimard, 1985.

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Car la Gaule est une mosaïque de peuples et de chefs.Clovis doit composer avec d’autres (question 2), en particu-lier avec Syagrius, qui commande depuis la ville deSoissons la grande armée romaine du Nord. La compéti-tion pour le commandement militaire est féroce entre l’an-cien général romain allié des Wisigoths et le jeune roifranc. Tous deux se mesurent sous les remparts de Soissons,peut-être en 486. La victoire de Clovis lui ouvre tousles territoires de la Gaule du Nord, jusqu’à la Loire età la Bretagne. Il brise d’abord la puissance alémaniqueentre 496 et 506. Il chasse ensuite d’Aquitaine lesWisigoths, battus à Vouillé en 507, et contraint enfin lesautres rois francs (notamment celui de Cologne) à sesoumettre. 2. Clovis est désormais le seul – et c’est une nouveauté –rex Francorum ou roi des Francs, maître absolu, depuis lamer du Nord jusqu’aux Pyrénées, de la plus grande partiede la Gaule. Restent hors du regnum Francorum le deltadu Rhin aux mains des Frisons, la Bretagne celte, lesPyrénées sous le pouvoir des redoutables montagnardsbasques, le Languedoc wisigothique, la Provence et leroyaume des Burgondes (question 3). Après la mort deClovis, ses quatre fils, ses petits-fils et ses plus lointainshéritiers étendent encore le royaume des Francs. 3. Après sa campagne militaire en Aquitaine (507-508),Clovis se donne aussi une capitale, Paris, où il choisit de sefaire enterrer avec sa seconde épouse, Clotilde (question 4).Paris a un site exceptionnel et se trouve aussi à mi-cheminde ses terres patrimoniales d’Austrasie5 et de l’Aquitainenouvellement soumise. Clovis s’installe dans le palais dela Cité, qui a été un lieu de séjour apprécié des empereursromains Julien et Valentinien Ier.

➤ Activité 2 : documents 3, 4, 5 et 6 p. 7Clovis fonde une royauté catholique.

Faire confronter par les élèves les documents 4 et 5 p. 7et faire répondre à la question 7. Faire remarquer que lesdeux objets photographiés servent à faire la guerre. Clovispasse sa vie à faire la guerre car le roi franc doit être choisidans un lignage qui a fait ses preuves sur le champ debataille, qui de ce fait paraît protégé des dieux. Et ce pou-voir magique du roi-guerrier, le mund, s’exprime aussibien dans le nom des rois que dans leurs attributs physi-ques. Les noms d’abord : Childéric (Hilde-Rik), qui signi-fie en germanique « puissant à la guerre » ; Clovis (Hlod-Wig), « illustre au combat ». Faire observer l’illustrationreproduite dans le document 6 p. 7. Faire décrire l’appa-rence physique de Clovis : les rois francs se singularisentpar leur chevelure longue – de longs cheveux tressés de partet d’autre du visage – et par leur barbe, qui les identifientcomme les reges criniti, les « rois chevelus ». Puis les élè-ves lisent le document. Les mœurs des Francs sont desmœurs violentes. L’histoire de la monarchie mérovin-gienne aux VIe et VIIe siècles montre qu’il existe deuxmoyens de se débarrasser d’un rival : son assassinat(« Quand Clovis eut tué beaucoup d’autres rois et de pro-ches parents dont il se méfiait parce qu’il craignait qu’ils

ne lui prennent son royaume […] », Grégoire de Tours,document 3) ou son enfermement derrière les murs d’unmonastère. C’est le destin du dernier roi mérovingien,Childéric III, qui est renvoyé à l’abbaye de Saint-Bertinpar Pépin III dit « le Bref », le père de Charlemagne (751).Pour justifier ce coup d’État naît la légende des rois fai-néants, juste bons à se laisser traîner sur un char.

La chance de Clovis, c’est sa coopération avec l’Église.« Une grande nouvelle nous est parvenue, écrit l’évêquede Reims, Remi, au jeune roi franc : vous venez deprendre en main l’administration de Belgique seconde. Cen’est pas une nouveauté que vous soyez ce que vos parentsont toujours été. […] Demandez conseil aux évêques : sivous gouvernez en accord avec eux, le territoire soumis àvotre autorité ne s’en trouvera que mieux. […] Que votretribunal soit accessible à tous. » Qu’un évêque salue un roipaïen peut surprendre, mais le ton des recommandationsde Remi est moins étonnant lorsque l’on sait que Childérica eu, lui aussi, de bonnes relations avec l’Église gallo-romaine. La victoire de Clovis sur Syagrius scelle sonentente avec les évêques. Du moins si l’on retient l’édi-fiante anecdote du vase de Soissons, rapportée parGrégoire de Tours juste après l’évocation de la bataille6.Faire lire aux élèves le document 6 et faire répondre auxquestions 8, 9 et 10. Clovis préfère satisfaire la doléancede l’évêque – sans doute Remi –, propriétaire du vase, plu-tôt que celle de l’un de ses guerriers, qui considère l’objetcomme son butin. On devine les prémices de la conversiondu roi, mais aussi les difficultés que cette conversion ris-que de soulever dans ses relations avec les Francs. À vou-loir être reconnu par ses sujets romains, Clovis ne risque-t-il pas de se couper de son propre peuple ? Grégoire deTours rapporte le nécessaire secret dont est d’abord entouréela décision de Clovis de se convertir, puis les palabres quele roi doit conduire avec ses guerriers. Il réussit à lesconvaincre puisqu’ils le suivent dans la piscine baptis-male, et, par leur intermédiaire sans doute, le reste desFrancs. La construction de l’abbaye Sainte-Genevièvemarque l’alliance de Clovis et de l’Église, de Paris et de lasainte. D’ailleurs, Clovis choisit de se faire enterrer avecClotilde près de cette abbaye.

Le contexte historique

À la fin du Ve siècle, Clovis, roi barbare, reçoit le baptême.Le roi des Francs devient dès lors le défenseur et le plusfidèle allié de l’Église catholique.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe➤ Activité 1 : document 1 p. 8Le vœu de conversion de Clovis scelle son union avec lesévêques.

6

Sur les traces de Clovis

et des Mérovingiens

5. « Royaume de l’Est », c’est-à-dire les pays situés entre le Rhin, la Meuse et l’Escaut.6. Op. cit.

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Faire lire le document 1 p. 8 et faire répondre aux ques-tions 1 et 2 :

1. « Ô Jésus Christ. […] Si tu m’accordes la victoire surces ennemis, je croirai en toi et je me ferai baptiser en tonnom [question 2]. J’ai en effet invoqué mes dieux, maiscomme j’en ai fait l’expérience, ils se sont abstenus dem’aider : je crois donc qu’ils ne sont doués d’aucune puis-sance. »7 Telles sont les paroles que Clovis aurait pronon-cées avant la bataille de Tolbiac. Dans ce document, Jonasde Bobbio plagie le récit de Grégoire. Leur effet est sidécisif – suivant toujours Grégoire de Tours – que le roifranc remporte la victoire sans effort. Ce vœu de conver-sion formulé avant la bataille contre les Alamans rappelletrop la légende de Constantin, premier empereur chrétien(306-337), pour ne pas être suspect. En 312, alors qu’ilallait affronter l’empereur Maxence, Constantin aurait eu,suivant une tradition rapportée par Eusèbe de Césarée, unevision où lui apparurent le monogramme du Christ et cettedevise grecque : En toutô nika, « Par ce signe tu vaincras ».Nous disposons d’un autre témoignage, fourni par Nizier,évêque de Trèves, ami de Thierry, fils de Clovis : Clovis seserait converti après avoir été témoin des miracles qui seproduisaient sur la tombe de saint Martin de Tours – uneville wisigothique où Clovis s’est rendu à deux repriseslorsqu’il avait tenté d’envahir cette région, en 496 et 498. 2. Le travail de persuasion de Clotilde (« Ô Jésus Christque Clotilde proclame fils du Dieu vivant », question 1),nièce du roi arien8 des Burgondes et que Clovis épousevers 493, et les prescriptions catéchétiques de Remi jouentaussi un rôle décisif dans la démarche du roi.

➤ Activité 2 : document 3 p. 8Le baptême de Clovis fonde le culte de saint Clovis.

Faire observer aux élèves le document 3 p. 8 et fairerépondre aux questions 4, 5 et 6 :

1. Faire repérer Clovis sur cette tablette du IXe siècle.L’artiste représente avec raison le roi immergé dans le bap-tistère, se faisant verser de l’eau sur la tête avant de rece-voir l’onction des mains de Remi, sur la gauche du roi. Lefutur baptisé doit être revêtu d’une robe blanche et ne pasporter d’armes. Le document est postérieur au baptême.Car tout le travail des Carolingiens, des Capétiens surtout,et des autres lignages au travers des nombreuses histoiresde France rédigées et de l’iconographie royale, c’est demontrer le lien entre eux et Clovis, même s’il leur fautinventer des filiations ou des événements. 2. Faire remarquer aux élèves la colombe à l’aplomb duroi. S’appuyant sur une tradition liturgique rémoise,l’archevêque de Reims Hincmar imagine9 qu’une colombemystérieuse apporte le saint chrême, qui aurait servi ausacre de Clovis, alors que le roi est simplement baptisé. Envérité, le premier roi franc à être sacré est Pépin le Bref(751). Cette légende du sacre est passée dans les GrandesChroniques de France, rédigées par les moines de Saint-

Denis à partir du XIIIe siècle. Cette légende – qui estcontemporaine du document 3 p. 8 – permet de justifierles prétentions de l’Église sur la direction du royaume desFrancs.3. La reine Clotilde – qui porte la couronne royale – estdans le coin gauche de la tablette. 4. La cérémonie a lieu dans la cathédrale de Reims, le jourde Noël d’une année que beaucoup s’accordent à placer en496. On sait que c’est un baptême par immersion dans lebaptistère, dont on a retrouvé les traces archéologiquesdans l’allée centrale de la cathédrale gothique, et quel’évêque Remi le célèbre. Depone colla, Sigamber10

(« Dépose tes colliers, Sicambre »), lance Remi au souve-rain franc parvenu à l’entrée de l’église. « Dépose tescolliers » – ce qui ne veut pas dire : « Baisse la tête,fier Sicambre » comme on peut souvent le lire – parceque l’adhésion au catholicisme signifie l’abandon detoutes les amulettes et autres signes ostensibles dupaganisme.

➤ Activité 3 : document 2 p. 8Clovis est le seul roi catholique d’Occident.

Faire lire le document 2 p. 8 et faire répondre à la ques-tion 3 : « Tu devras t’en rapporter à tes évêques et recourirtoujours à leurs conseils. Car si tu t’entends bien avec eux,ta province ne pourra qu’en être consolidée. » Pour être legarant de la res publica11, le roi barbare a besoin d’unconsensus qui dépasse le seul horizon du peuple franc, etplus précisément de la collaboration de l’aristocratiegallo-romaine qui continue de contrôler les cités à traversla personne des évêques. « Je n’ai pu y assister, déploredans sa lettre l’évêque Avitus, mais j’y ai participé avecmon cœur, car, grâce à Dieu, notre pays a eu sa partde votre joie, puisque, par un message de votre royalehumilité, vous aviez bien voulu nous faire part de votrebaptême. » Ainsi, Clovis fait savoir à l’évêque de Vienne– soit en plein territoire burgonde ! – son ralliement aucatholicisme. C’est que, derrière sa conversion person-nelle, le roi franc conduit une action de propagande. Carpourquoi lance-t-il l’information de sa conversion auprèsdes évêques de la Gaule du Sud, sujets des rois burgondeou wisigoth, sinon pour s’en faire des alliés ? Clovis seprésente alors comme le libérateur des Gallo-Romainschrétiens, spécialement de leurs élites urbaines, contreles barbares ariens. « Nombreux étaient alors dans lesGaules ceux qui brûlaient du désir d’avoir les Francs pourmaîtres »12, confirme Grégoire de Tours.

➤ Activité 4 : documents 4 et 5 p. 9Les mœurs de la lignée mérovingienne sont des mœursviolentes.

Faire confronter les documents 4 et 5 p. 9 et faire répondreaux questions 7 et 8. Clotaire Ier (511-561) est un desquatre fils de Clovis et, comme ses frères, il doit se com-

7

7. Op. cit.8. L’arianisme est une hérésie du christianisme qui ne reconnaît pas l’égalité des trois éléments de la Trinité.9. Hincmar, La Vie de Remi, IXe siècle.10. Op. cit.11. C’est-à-dire être tout à la fois le protecteur de l’ordre public, le législateur, le justicier et le collecteur de l’impôt.12. Op. cit.

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porter en chef, donc être victorieux à la guerre (question 8)et généreux en temps de paix. Le pouvoir des rois méro-vingiens est donc lié à leur richesse, laquelle n’est pas iné-puisable. C’est pour cela que le regnum est perçu commeune source de revenus à partager entre les héritiers et àaccaparer si l’occasion se présente (question 7). À samort, Clovis partage son royaume entre ses quatre fils quiprennent le titre de « rois des Francs » : c’est la preuve queClovis n’a pas le sens d’un royaume indivisible. Et jusqu’àPhilippe Auguste (1180-1223), ses successeurs n’ontd’autre titre que celui de « rois des Francs », comme si lacoutume exigeait qu’ils restent les rois d’un peuple et nonles rois d’un territoire – que celui-ci soit la Gaule, laFrancia occidentalis ou la Francie.

Le « bon roi Dagobert »

Au hasard des successions et des guerres, les principalesparties de la Gaule mérovingienne peuvent être réunies,comme c’est le cas sous le règne du roi Dagobert (629-639), fils de Clotaire II. Ce roi – comme ses ancêtres –multiplie les rapines, les pillages et les concubines.Pourtant, Dagobert Ier entre très tôt dans la légende de lamonarchie française, à cause de ses liens privilégiés avecl’abbaye de Saint-Denis où il choisit de se faire inhumer etoù les moines écrivent son hagiographie. Par exemple, lorsd’une partie de chasse, Dagobert aurait été miraculeuse-ment guidé par un cerf – l’animal qui symbolise le Christ– jusqu’au tombeau de saint Denis, fixant ainsi le lieu dela nécropole des rois de France. Le roi Dagobert aussi esttrès attentif à nommer des évêques qui contribuent auprestige de sa cour. C’est ainsi qu’un de ses favoris, Éloi,devient évêque de Noyon et Didier, nourri au palais de laCité, évêque de Cahors. Enfin, Dagobert envoie de nom-breuses missions pour convertir les païens au nord duroyaume. Saint Omer, moine de Luxeuil, devenu évêque deThérouanne, convertit les populations du Pas-de-Calais ;saint Éloi évangélise la Flandre et la Frise, saint Amand laBelgique.

➤ Activité possible• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique sur le roiDagobert. Leur rappeler qu’il existe une chanson popu-laire à son sujet.

Des mœurs violentes

À la guerre, Clotaire Ier – comme tous les autres rois francs– pille pour acquérir le butin et le redistribuer à ses fami-liers. Tous sont liés en effet par les liens du sang et de lafidélité personnelle qui fondent des regroupements soli-daires ou rivaux pour défendre l’honneur du roi.L’aristocratie franque partage donc le devoir de ven-

geance. Ainsi, pendant quarante ans, une querelle violenteoppose Brunehaut, femme de Sigebert, roi d’Austrasie, àFrédégonde, seconde épouse de Chilpéric Ier de Neustrie13.Brunehaut accuse Frédégonde d’avoir fait disparaître sasœur pour prendre sa place auprès de Chilpéric. Leurhaine passe les générations et, finalement victorieux en613, le fils de Frédégonde, Clotaire II, fait assassiner lesprinces héritiers de la lignée adverse et, après trois joursde supplice, condamne la vieille Brunehaut à être traînéepar les cheveux à la queue d’un cheval.

La loi salique

La loi salique – qui fait écho aux Francs Saliens – régit lesrapports sociaux. Par exemple, elle est destinée à limiter lavengeance en imposant le « prix du sang ». C’est Clovisqui fit compléter et mettre par écrit la loi salique, quidevint applicable à tous les Francs. Il semble que lessoixante-cinq titres du Pactus legis salicae aient été unrèglement mis au point pour les troupes franquesd’Austrasie au cours du IVe siècle. Mais sous cette appel-lation, on a aussi le noyau dur des « lois fondamentales duroyaume » (1575) puisqu’elles touchent aux règles de suc-cession au trône. C’est Jean de Terrevermeille qui en faitun corps de doctrine en 1419. Depuis 1588, la liste des« lois fondamentales » est close, limitée aux « règles dedévolution de la Couronne et d’inaliénabilité du domaineroyal ». La coutume fixe sept « règles de dévolution de laCouronne », et ces « règles d’attribution de la fonctionroyale » se sont surtout forgées ou renforcées aux XIVe etXVe siècles.– L’hérédité : de Hugues Capet à Philippe Auguste, il y aeu hérédité de fait. Les rois de France avaient au moins unfils, qu’ils associaient au gouvernement et faisaient sacrer.Après Philippe II Auguste (1180-1223), l’hérédité devientune coutume légale. Il n’est plus nécessaire de recouriraux sacres préalables, du vivant des rois.– La primogéniture : coutume complémentaire, cetterègle se rattache à un précédent lointain, datant de Robertle Pieux, l’un des fils de Hugues Capet.– La masculinité : cette règle est observée spontanémentpar les Mérovingiens, les Carolingiens, puis les Capétiens.Le roi est guerrier et quelque peu prêtre (par l’ordinationdu sacre), deux attributs qui excluent les filles. Unefemme peut exercer la régence.– La collatéralité masculine : cette règle découle de laprécédente. Un collatéral par ligne masculine, mêmeparent éloigné, doit passer avant un collatéral plus proche,mais apparenté au défunt roi par les femmes. – L’indisponibilité de la Couronne : cette règle estadmise depuis 1419. Un roi de France ne peut choisir sonsuccesseur et il ne peut abdiquer. De même, un prince dusang n’a pas la faculté de renoncer à son droit de succéder.– La continuité de la Couronne : longtemps l’on crutqu’il fallait un sacre pour faire le roi. Mais alors, commentcombler le vide créé entre la mort du roi et le sacre de sonsuccesseur ? Une réponse coutumière fut trouvée, avec larègle de la continuité de la Couronne : on admet, au début

813. Royaume franc limité par la mer du Nord, la Meuse et la Loire.

L’héritage de Clovis

et des Mérovingiens

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du XVe siècle, que le successeur du roi, prédestiné à laCouronne, voit, dès la mort de son prédécesseur, actuali-ser sa qualité royale. En résulte la formule fameuse,employée depuis les funérailles de Charles VIII en 1498 :« Le roi est mort ; vive le roi ! » – La catholicité : depuis Clovis, l’appartenance du roi deFrance à la religion romaine s’exprime dans les quatreserments du sacre.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Clovis, Francs, catholicisme, Mérovingiens.Mettre en relation chacun de ces mots avec des repèresfigurant sur la chronologie p. 6. Mettre en commun lesréponses et écrire ensemble le résumé de cette séquence.

– M. Rouche, Clovis, Fayard, 1996.

– S. Lebecq, « Les origines franques (Ve-IXe siècles) »,Nouvelle Histoire de la France médiévale, coll. « PointsHistoire », Le Seuil, 1990.

– M. Sot, « Le baptême de Clovis », L’Histoire, n° 135,spécial « Chrétiens, juifs et musulmans ».

– J. Schmidt, Le Baptême de la France : Clovis, Clotilde,Geneviève, Le Seuil, 1996.

– P. J. Geary, Le Monde mérovingien : naissance de laFrance, Flammarion, 1989.

– K. F. Werner, Les Origines, tome I de l’Histoire deFrance, Fayard, 1984.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

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Qui étaient Charlemagne et les Carolingiens ?

Référence aux Instructions officiellesAvant la France, il y a eu le regnum Francorum, le « royaume des Francs », constitué par le roi Clovis. Ce royaumecouvrait au moins toute l’ancienne Gaule. Après le coup de force de Pépin le Bref (751), la dynastie carolingienne –du latin Karolus, « Charles » – continue l’œuvre d’expansion. Charlemagne, fils aîné et successeur de Pépin, a faitdu regnum Francorum un empire (800). L’ancienne Gaule s’est alors diluée dans de vastes étendues, tandis que lecentre de l’Empire est déporté à l’est, sur les terres de la Meuse et du Rhin, dans l’ancienne circonscriptiond’Austrasie1.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants du règne de Charlemagne.• Confronter deux documents de nature différente. Par exemple, une carte de l’expansion du regnum Francorum et

une chronique sur les guerres saxonnes. • Caractériser une période : de l’empire carolingien au royaume de Francie occidentale.

PhotoficheVoir photofiche n° 2 p. 75.

Pages 12 à 17 du dossier

Le contexte historique

Les fils de Clovis se sont partagé la Gaule. Clotaire Ier

reconstitue un royaume uni en 560-561 mais ses fils ledivisent à nouveau. La fin du VIe siècle dégénère en uneguerre civile particulièrement confuse, qui dure de 570 à613 et oppose surtout Chilpéric et sa femme Frédégonde,d’une part, à Sigebert, puis à son épouse Brunehautd’autre part. Pourtant, Clotaire II, fils de Chilpéric, estseul roi de 614 à 629, et son fils Dagobert Ier règne seul de629 à 639. Après lui, l’unité du royaume des Francs ne seretrouve plus. De même, Dagobert, qui fait campagnecontre les Avars, est le dernier des Mérovingiens à guer-royer au loin.

Car le pouvoir passe dans la seconde moitié du VIIe siècleaux maires du palais, chargés de l’administration desroyaumes francs. En Austrasie, il appartient à la lignée desPippinides, engendrée par Pépin de Landen, auquel suc-cède son fils Grimoald, puis son neveu Pépin II2. À samort en 714, une grave crise familiale éclate. Les deux filsde Pépin sont morts ; son bâtard, Charles (Martel), estl’unique héritier. Pourtant, Charles n’a pas de mal à récu-pérer les clientèles de son père : les conquêtes recommen-çant (Saxe, Frise, Neustrie), la terre redevient abondante3.À partir de 724, son pouvoir est si solide au Nord qu’il setourne vers la Gaule méridionale, en Aquitaine et enProvence. Son fils, Pépin dit « le Bref », reçoit – sur lemodèle wisigothique ou celte – l’onction4 délivrée par lepape Zacharie (751). Sacré roi en même temps que sonpère et son frère Carloman, Charles, fils aîné de Pépinle Bref et de Bertrade, dite « Berthe au Grand Pied », a29 ans quand il règne seul (771). L’étude de la chrono-

logie p. 12 permet de comprendre qu’une deuxièmemonarchie franque se trouve donc légitimée par le sacre :le fils de Pépin le Bref, Charlemagne (Charles « leGrand »), la porte à son plus haut niveau de puissance.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

La réussite de Charlemagne tient à la force de sa clientèleaustrasienne et à l’alliance de l’Église catholique, qui estla seule force unitaire de l’Europe. Le roi franc utilise aumieux ces soutiens pour donner au royaume des Francs saplus grande extension.

➤ Activité 1 : documents 1, 2, 3 et 4 pp. 12-13Charlemagne passe sa vie à faire la guerre.

Charlemagne doit – comme tous les rois francs – se com-porter en chef, donc être victorieux à la guerre et généreuxen temps de paix. Chaque printemps, le roi convoque unearmée d’hommes libres pour une durée de trois mois. À lafin de l’expédition, les compagnons de Charlemagnereçoivent terres et butin. Ses premières campagnes le por-tent dans l’Aquitaine révoltée, puis chez le roi desLombards, Didier, qui menace le patrimoine de saintPierre : Charlemagne assiège Pavie en 774 et obligeDidier à capituler. L’annexion du royaume lombard rap-proche Charlemagne de Rome… et de Byzance, quioccupe l’Italie méridionale.

Faire observer le document 1 p. 12 et faire répondre auxquestions 1 et 2. 1. Faire remarquer aux élèves que la superficie del’Empire a presque doublé en quarante ans (question 1).

1. « Royaume de l’Est », c’est-à-dire les pays situés entre le Rhin, la Meuse et l’Escaut.2. La sœur de Grimoald, Bigga, a en effet épousé Ansegisel, lui aussi rejeton d’une puissante et illustre famille austrasienne, celle d’Arnulf, évêque de Metz :leur fils Pépin II, héritier des deux lignages, dispose d’une formidable puissance foncière.3. La terre est indispensable à l’entretien d’une armée forte et nombreuse où prédomine la cavalerie lourde, consommatrice de grandes quantités de fer et de cuir.4. Répandre une huile sainte sur le front d’un prince, comme le fit Samuel pour le roi David.

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Les pays conquis, convertis, divisés en comtés confiés àdes fidèles, souvent de souche franque, sont intégrés àl’Empire, tandis que les zones frontalières sont constituéesen grands commandements regroupant plusieurs comtéssous l’autorité d’un marquis. Par exemple, au nord del’Espagne, contre les musulmans d’al-Andalus5, enPannonie, contre les Avars, après l’annexion de la Bavièreet de la Carinthie, et à l’ouest contre les Bretons.2. Aix-la-Chapelle est le centre de gouvernement del’Empire carolingien et joue, dans l’esprit de Charlemagne,le rôle d’héritière de la Rome antique et de nouvelleConstantinople (question 2). Aix offre un site idéal.L’ancienne cité romaine est établie sur une terre apparte-nant depuis longtemps au domaine des Pippinides. Là,au cœur de leur patrimoine foncier, Charlemagne trouveses appuis les plus sûrs. Les forêts giboyeuses desArdennes et de Lorraine, toutes proches, permettent àl’empereur de s’adonner à son passe-temps favori : lachasse. Mais la cité doit surtout son élection à une autrerichesse naturelle : ses eaux thermales. Les Romains enont tiré le nom de la bourgade, Aquae Granni (« les Eaux-de-Grannus »). Charlemagne apprécie les bains qui soi-gnent sa goutte. Le souverain séjourne quatorze fois à Aixentre 795 et 814.

Faire lire le document 2 p. 13 et faire répondre aux ques-tions 3 et 4. En Germanie septentrionale, l’épisode essen-tiel de l’expansion franque est la conquête de la Saxe(question 3). Depuis les rois mérovingiens, la colonisa-tion franque est active en Germanie, surtout en Hesse, enThuringe et dans les vallées du Main et du Neckar. Dansces espaces, la concurrence avec les Saxons –Westphaliens, Angariens, Ostphaliens, Nordalbingiens –est vive. Païens, vivant de la rapine et du pillage, lesSaxons résistent à une vingtaine d’expéditions franques(775-795) : « Aucune guerre ne fut plus longue, plusatroce, plus pénible pour le peuple franc que la guerre deSaxe. »6 La victoire des Francs instaure un catholicisme deterreur (question 4). Leur domination est si exécréequ’elle provoque encore une révolte en 792 queCharlemagne écrase par la déportation massive desautochtones et l’installation de colons francs.

Faire observer le document 3 p. 13 et faire répondre auxquestions 5 et 6. Charlemagne doit aussi guerroyer enGaule où les particularismes sont toujours vivaces, surtouten Aquitaine et en Roussillon. Par là, Charlemagne entreen contact avec la péninsule ibérique où l’émirat deCordoue est en pleine crise politique : l’émir de Saragosse– peut-être même celui de Barcelone – l’appelle ausecours. L’expédition est un fiasco : Saragosse ne s’ouvrepas à l’armée franque, dont l’arrière-garde est massacréesur le chemin du retour au col pyrénéen de Roncevaux(question 6). Mais, très vite, la chronique laisse place à la« légende dorée ». À la fin du XIe siècle, les premièreschansons de geste répètent de cour en cour les exploitsmilitaires de Charlemagne. La Chanson de Roland raconteainsi les liens qui unissent le roi à son neveu Roland et la

traîtrise de Ganelon au col de Roncevaux. Faire remarqueraux élèves la piété de Charlemagne : au chevet de Roland,un genou à terre, il prie pour son salut (question 5). Laproximité d’al-Andalus désigne les Sarrasins comme lesagresseurs. En réalité, c’est une embuscade tendue par desmontagnards basques, brigands plus que combattants. Lamême récupération est tentée un siècle plus tard : voiciCharlemagne transformé en croisé, libérateur du Saint-Sépulcre et de Jérusalem contre les Turcs…

Faire observer le document 4 p. 13 et faire répondre à laquestion 7. Comme le veut la tradition franque,Charlemagne passe sa vie à faire la guerre (question 7)car le roi doit être choisi dans une lignée qui a fait sespreuves sur le champ de bataille, qui de ce fait paraît proté-gée de Dieu. Ce pouvoir magique du roi de guerre s’ex-prime aussi bien dans le nom que dans l’allure. Le nomd’abord : victorieux sur presque toutes les frontières,Charles est appelé « Charles le Grand », surnom impérialet romain, d’où est venu « Charlemagne » (KarolusMagnus). Après son couronnement impérial (800), sesbiographes prétendent que son nom en latin, Karolus,vient de carus, « cher », et de lux, « lumière ». Fairedécrire l’apparence physique de Charlemagne : les che-veux longs et la barbe symbolisent les pouvoirs magiquesdes rois francs ; ce sont les reges criniti, les « roischevelus ».

Le contexte historique

Si la puissance se mesure à l’aune des conquêtes, la réus-site de Charlemagne est évidente. Le prestige du roi francest tel que l’idée de la rénovation impériale s’impose à lafin du VIIIe siècle, que ce soit chez les lettrés de l’écolepalatine d’Aix ou autour du pape à Rome.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 14Il manque à l’Occident l’autorité d’un empereur…

Faire observer le document 1 p. 14 et faire répondre auxquestions 2 et 3. 1. Faire remarquer que c’est le pape Léon III qui couronneCharlemagne (question 2). Léon, la tiare pontificale àtrois étages sur la tête7, couronne Charlemagne alors qu’ilest en prière à Saint-Pierre de Rome (question 3).L’empereur reçoit la couronne fermée par des arceaux,symbole de sa perfection. Faire repérer deux objets :l’épée et le globe christianisé font de Charlemagne ledescendant de Constantin et de David, un roi et un prêtrequi unissent en une seule personne la dignité royale àla charge sacerdotale.

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Sur les traces de Charlemagne

et des Carolingiens

5. La péninsule Ibérique dominée par les musulmans après la conquête des années 711-716.6. Éginhard, Vie de Charlemagne, IXe siècle.7. La tiare pontificale à trois étages n’apparaît en fait qu’au XIIIe siècle.

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2. Le couronnement impérial résulte autant des manœuvrespontificales que de celles de Charlemagne et de ses fami-liers, au premier rang duquel des lettrés comme l’Anglo-Saxon Alcuin, le Lombard Paul Diacre et le WisigothThéodulfe. L’idéologie d’un « Empire chrétien » emprunteau passé romain. Mais la liturgie impériale est oubliéedepuis 476. Le couronnement s’inspire donc de la liturgiebyzantine qui comporte trois éléments : les acclamations,le couronnement de l’empereur par le patriarche8, et enfinla proskynèse (prosternation) de toute l’assemblée.Pourtant, le couronnement de 800 s’écarte sur un point dece modèle : le pape semble avoir réussi à couronner l’em-pereur avant que ses guerriers ne l’acclament. C’est doncl’Église, et non le « peuple », qui a « créé » l’empereur : ily a là une ambiguïté qui pèsera sur toute l’histoire del’Europe… jusqu’au couronnement de NapoléonBonaparte (2 décembre 1804).

Pour aller plus loinL’Église catholique, garante de l’Empire depuis 800, conduitle pouvoir impérial du seul fils survivant de Charlemagne,Louis le Pieux (814-840). La mission impériale reste de« défendre les églises et les serviteurs de Dieu, les veuves,les orphelins, les pauvres et les indigents ». Mais l’héré-dité s’efface au profit de la légitimité tenue de l’Église car« l’empereur est comptable de ses actes devant Dieu à qui,seul, il doit son gouvernement sans que ses ancêtres ysoient pour rien. »9 Et lorsque la conduite impériale sou-lève la colère des clercs, Louis se soumet à la pénitencepublique comme à Attigny en 822 et à Soissons en 833.Bien plus, entre Louis et son fils aîné, Lothaire, empereurdésigné en 817 et couronné en 823, l’Église et le pape seréservent la possibilité du choix !

Faire observer le document 2 p. 14 et faire répondre auxquestions 4 et 5.Charlemagne est la quatrième personne en partant de lagauche ; faire repérer la couronne fermée par des arceauxque seul porte l’empereur (question 4). Comme pour laliturgie impériale, l’iconographie carolingienne s’inspirede Byzance : le décor, l’apparence physique et les vête-ments évoquent Justinien (question 5). En Occidentcomme en Orient, domine l’image d’un prince idéal déci-dant de tout et prêt à purifier l’Église et les mœurs de sonpeuple. Tel est le sens de l’onction qu’a déjà reçue Pépinle Bref (751) et que reproduit le sacre impérial. Les capi-tulaires carolingiens rapportent les décisions prises enmatière de justice, d’armée, d’Église et d’administrationde l’Empire. Des « envoyés du maître », les missi dominicicirculent deux par deux pour transmettre les ordres, sur-veiller leur exécution et rapporter les plaintes. MaisCharlemagne s’appuie surtout sur les 200 comtes qu’ilnomme et à qui il délègue leur pouvoir de juger, percevoirles impôts et lever l’armée. Le système est fondé surl’obéissance des comtes, garantie par les liens de vassalitéqui se développent et qui constituent des fidélités person-nelles emboîtées. Sans un réel appareil d’État, le pouvoirtient surtout par le charisme de Charlemagne : « D’une

large et robuste carrure, il était d’une taille élevée, sans riend’excessif d’ailleurs, car il mesurait sept pieds de haut[environ 1,9 m], il avait le sommet de la tête arrondi, degrands yeux vifs, le nez un peu plus long que la moyenne,de beaux cheveux blancs, la physionomie gaie et ouverte.Aussi donnait-il, extérieurement, assis comme debout, uneforte impression de force et d’autorité. »10

➤ Activité 2 : documents 3, 4 et 5 p. 15Les querelles entre les rois et les attaques normandes fontimploser les cadres carolingiens.

Faire lire le document 3 p. 15 et faire répondre aux ques-tions 6 et 7. Louis le Pieux (814-840) n’a pas le charismede son père, Charlemagne. Les principes de cohésion, depaix, de concorde et d’unanimité entre les peuples del’Empire, principes mis en avant par Louis et l’Église, netiennent plus : « Avant il n’y avait qu’un chef et il n’y avaitqu’un peuple. Les gens vivaient dans la paix. Mais à pré-sent l’empire a perdu son nom et sa splendeur » (ques-tion 6). Les trois fils de Louis le Pieux – Lothaire Ier,Louis le Germanique, Charles le Chauve – se querellententre eux, s’opposent à leur père. Ils n’ont que peu de choseen commun. Entre Lothaire, endurci dans les révoltes et laquête du pouvoir, jaloux du titre impérial, qui lui a étédonné par l’Ordinatio Imperii de 817, fier de posséder lescapitales, Rome et Aix-la-Chapelle, et le jeune Charles, detrente ans son cadet, ayant toujours vécu auprès de sonpère, il n’y a aucun sentiment d’affection fraternelle. Ilfaut un livre à Nithard, leur cousin, pour raconter les intri-gues, les coups tordus, et les guerres ouvertes des trois frèresentre le décès de l’empereur et le traité de Verdun (843).C’est dire que le titre impérial n’assure plus à Lothaired’autorité réelle sur ses frères royaux. Les chroniqueursdéplorent, et pour un demi-siècle, les « malheurs du pays » :« Pleurez, race des Francs, car l’empire élevé par la faveurdu Christ gît à présent dans la poussière » (question 7).

Faire observer le document 4 p. 15 et faire répondre à laquestion 8. Les royaumes qui naissent au traité de Verdunsont organisés autour de trois territoires que les frères ontreçus avant 839. Lothaire a depuis longtemps ses forces enItalie. Louis le Germanique est fortement implanté enBavière. Enfin, si l’abandon des terres entre la Meuse et leRhin est admis par Charles le Chauve, le traité de Verdunfixe les limites orientales de la Francie occidentale. EntreLothaire et Charles, la frontière est sur l’Escaut, sauf audroit de Cambrai dont le comte est un fidèle de Lothaire.Il en est de même du côté du Lyonnais où la ligne duRhône est perdue par Charles. Mais le comte de Chalon,choisissant sa fidélité, est responsable d’une avancée de lafrontière au-delà de la Saône (question 8). Pour les troisfrères, ce traité est un pis-aller. Charles est donc attentif àsurveiller la succession de Lothaire (855). Trois fils suc-cèdent en effet à Lothaire : l’aîné, Louis II, a le royaumed’Italie et le titre impérial ; le deuxième, Lothaire II, reçoitl’ensemble des terres du Rhin et de la Meuse que l’on appelaensuite « Lotharingie » ; le cadet, Charles, la Provence. En

128. Titre donné aux évêques d’Antioche et d’Alexandrie, puis de Constantinople et de Jérusalem.9. Actes du synode de Paris, 829.10. Op. cit.

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863 et 869 les successions provençale et lotharingiennes’ouvrent. Charles le Chauve et Louis le Germaniquedeviennent ennemis. Le royaume de France se construitdonc lentement, d’ouest en est. De l’Aquitaine et de laNeustrie11, reconnues à Verdun comme relevant du droitexclusif de Charles, il se développe peu à peu vers l’Estlorrain et provençal.

Faire observer le document 5 p. 15 et faire répondre auxquestions 9 et 10.Les récits des chroniqueurs atteignent le comble de l’hor-reur lorsqu’ils touchent aux raids normands, hongrois etsarrasins interprétés comme une punition divine face auxquerelles carolingiennes et au délitement de la sociétéqu’ils ont entraîné (question 9). Pour répondre à la question 10, insister sur les invasionsnormandes (ou vikings) en Francie occidentale. Dire auxélèves que les auteurs des raids sont des Danois. Leur direaussi que les Normands constituent, dans la seconde moitiédu IXe siècle, une agression constante, toujours imprévueet terrifiante pour les églises monastiques et épiscopales,les villes et les campagnes. Une attaque en entraîne uneautre, un danegeld12 est suivi d’un autre. Le royaume deFrancie occidentale est touché, des rives de l’Escaut àcelles de l’Adour. Le premier déferlement date des années843-845. Autres assauts en 865, 885 et 895, à partir decamps situés sur le littoral maritime, dans les îles et sur lesberges des fleuves (comme Jeufosse sur la Seine). Le roine peut être partout, et des héros locaux s’imposent.L’Église n’en fait pourtant pas des saints et prend parfoisà leur égard une attitude méfiante comme Hincmar deReims au sujet de Robert le Fort, défenseur de la Neustrie.Les généalogies de leurs lignages aristocratiques prennentsouvent en eux leur point de départ. Ils portent des nomsqui sont des promesses d’action : Baudouin Bras-de-Fer,Robert le Fort, Sanche Mittarra (le Farouche). Ils sontrevêtus de dignités par le roi. Deux charges publiques, parexemple, sont déléguées à Robert : il est comte en plu-sieurs comtés (Angers, Tours, Le Mans, Blois), et il estchef de guerre sur la marche de Bretagne. Il domine labasse et la moyenne Loire, aux portes de l’Aquitaine et dela Bretagne, zone-cible des attaques normandes. En 866,Robert dort, sans armes ni cuirasse, lorsqu’un guet-apensnormand le surprend à Brissarthe. Il meurt, dans l’église,sans que sa gloire militaire soit ternie par une défaite, ettransmet à sa lignée – les futurs Capétiens – sa réputationd’efficacité.

Un empereur qui cherche à ressembler

aux empereurs romains

Depuis le couronnement de 800, ce n’est plus seulement àla royauté franque qu’est attaché le caractère sacré lié à

l’onction divine, c’est à la charge impériale elle-même,charge que Charlemagne désigne comme divine jusquesur ses deniers d’argent. D’un côté, le buste impériallauré, le nom de Charles (Karolus en latin) et son titreromain d’empereur auguste (IMP. AUG. est une abrévia-tion du latin qui veut dire « empereur auguste ») ; aurevers [non reproduit dans le manuel], la croix du denierest entourée de la légende « charge divine » qui fait réfé-rence à la charge impériale seule nommée.

➤ Activité possible• Faire reproduire un denier d’argent carolingien, parexemple, à partir des collections du Musée national duMoyen Âge, thermes et hôtel de Cluny, 75005 Paris, http://www.musee-moyenage.fr/, rubrique « Pour les enfants ».La reproduction est à dimension réelle.

L’école de Charlemagne

Charlemagne estime qu’il doit avoir à sa disposition, pourle bon fonctionnement de l’État, un personnel bien forméet que, dans le clergé, prêtres et moines doivent être ins-truits. Cette ambition éducative cible surtout l’aristocratie,celle de l’Église et celle du monde laïc. Alcuin, qui dirigel’école palatine d’Aix, élabore un programme : à la base,la nécessité de savoir lire, écrire, chanter, l’obligation debien connaître le latin ; puis, à un niveau plus élevé, l’ini-tiation aux arts libéraux et l’acquisition de leurs méthodeset de leurs connaissances. Ces arts libéraux sont ceux dutrivium – la grammaire, la rhétorique, la dialectique – etdu quadrivium – l’arithmétique, la géométrie, la musique,l’astronomie. Mais c’est surtout sur le trivium qu’oninsiste, c’est-à-dire sur la maîtrise de la langue, la qualitéde l’expression et la méthode de la réflexion. Pour Alcuin,toutes ces disciplines fondent la philosophie chrétiennequi doit permettre aux meilleurs esprits d’élaborer uneexplication globale du monde, de Dieu et de l’hommeà partir du christianisme. Charlemagne souhaite aussique les prêtres ouvrent des écoles pour les enfants dansles villages et dans les bourgs afin qu’on leur apprenneles psaumes, le chant, la grammaire. Des synodes diocé-sains, à Tours, à Troyes, à Soissons, poussent à lacréation de ces petites écoles et envisagent même deparvenir à ce que tous les habitants de l’Empire compren-nent le latin de façon à pouvoir recevoir les prêchesfaits dans cette langue. Pourtant, les écoles rurales sontrares, comme le sont aussi les écoles urbaines ne dépen-dant pas des églises-cathédrales, des chapitres ou desmonastères.

➤ Activité possible• Demander aux élèves de faire une recherche sur le droità l’éducation en France à partir d’une chronologie simpli-fiée.

Le palais d’Aix-la-Chapelle

Charlemagne établit son pouvoir à Aix-la-Chapelle, et faitédifier un complexe palatial. L’aula regia (« salle royale »)accueille les cérémonies politiques, tandis que la vie litur-

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L’héritage de Charlemagne

et des Carolingiens

11. Neustrie : terres comprises entre la mer du Nord, la Meuse et la Loire.12. Tribut exigé par les Normands pour quitter une région.

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gique de la Cour s’organise autour de l’atrium, de la cha-pelle et de deux petites basiliques. Le palais abrite leclergé attaché au souverain, sa chancellerie et sa famille.Cet ensemble est conçu en accord avec la symbolique desnombres, tirés des textes sacrés, notamment l’Apocalypsede saint Jean. L’axe central mesure six cents pieds – ce quicorrespond à cinquante modules de douze pieds : douze,le nombre des apôtres, est aussi, selon saint Jean, celui desportes de la Jérusalem céleste, et cinquante est un symbolechristologique. La chapelle élevée au centre de cet espacea aussi des dimensions symboliques : douze pieds multi-pliés par sept (le nombre des sceaux de l’Apocalypse). Etle périmètre intérieur de l’édifice mesure – suivant tou-jours l’Apocalypse de Jean – cent quarante-quatre pieds –ce qui correspond à la longueur des remparts de laJérusalem céleste. Pour son inspiration architecturale, laréférence est l’église byzantine Saint-Vital de Ravennedont Charlemagne a d’ailleurs fait venir marbres, colonneset chapiteaux. Mais des différences existent. La divisionde la chapelle palatine en zones distinctes, par exemple,traduit dans l’architecture l’idéologie impériale qui semanifeste dans la liturgie. Au rez-de-chaussée se trouveen effet un sanctuaire marial. Au premier étage, letrône dit « de Charlemagne » fait face à l’autel duSauveur. L’empereur, et lui seul, peut donc suivre lamesse, quel que soit l’autel sur lequel elle est dite.Il est aussi le seul à pouvoir contempler la mosaïqueréalisée sur la voûte de la chapelle représentant l’Agneauou le Christ adoré par les vingt-quatre vieillards.Aujourd’hui, il ne reste plus de l’ensemble palatial –édifié de 790 à 805 par l’architecte Eudes de Metz – quecette fameuse chapelle qui donne, en France, son nom à laville13.

➤ Activités possibles• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique sur le palaisd’Aix-la Chapelle et surtout sur sa chapelle. • Pour l’architecture d’Aix, la Bibliothèque nationale deFrance propose la découverte sur CD-Rom d’une sélectionde ses dossiers accessibles sur Internet. Ce CD-Rom estdistribué gratuitement aux établissements scolaires :« Le Moyen Âge », BNF, 2004 ou http://www.bnf.fr/.

Un empereur chrétien honoré

dans plusieurs pays d’Europe

Après Charles le Chauve, la charge impériale ne revientplus aux Carolingiens de l’Ouest. Le lignage carolingien

oriental s’éteint peu après. Et lorsque la famille de Saxereçoit le titre impérial (919) – longtemps associé à la cou-ronne d’Italie –, on est en présence d’un pouvoir étrangerà la France et qui cherche sa place en Europe. Le culte deCharlemagne s’inscrit donc dans une offensive contre laroyauté française car ce qui importe est de donner à lalégende politique de Charlemagne un centre de rayonne-ment en Allemagne. La découverte de son corps, dans unecavité creusée près de l’ancien autel marial, à Aix, lance,en l’an 1000, le culte du grand empereur. L’empereurOtton III (983-1002) demande que sa dépouille rejoigne àson tour la chapelle palatine. C’est à Aix que Reinald deDassel, chancelier de l’empereur Frédéric Ier Barberousse(1155-1190), proclame, en 1165, la canonisation deCharlemagne. Après la canonisation, l’affluence des pèle-rins et la générosité des souverains allemands s’accrois-sent encore. Les rois de France sont, eux aussi, sensiblesau souvenir de la dynastie carolingienne. Charles V (1364-1380) institue une fête de Charlemagne à la chapelleroyale de Paris et accorde aux marchands de la capitaleimpériale les mêmes privilèges qu’à ceux du royaume deFrance. Louis XI (1461-1483) fait réaliser à Lyon un brasreliquaire pour la chapelle palatine et fonde une rente de4 000 livres tournois pour l’entretien de l’édifice.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Charlemagne, Empire, Aix-la-Chapelle,comtes, missi dominici, Carolingiens. Mettre en relationchacun de ces mots avec des repères figurant sur la chro-nologie p. 12. Mettre en commun les réponses et écrireensemble le résumé de cette séquence.

– S. Lebecq, « Les origines franques (Ve-IXe siècles) »,Nouvelle Histoire de la France médiévale, coll. « PointsHistoire », Le Seuil, 1990.

– P. Riché, Les Carolingiens, 1983. – Nithard, Histoire des fils de Louis le Pieux, éd. Lauer,

1926.– R. Folz, L’Idée d’empire en Occident, 1953.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

13. Son nom en allemand est Aachen.

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Qui était Mahomet ?

Référence aux Instructions officiellesL’islam n’est pas seulement une religion monothéiste qui demande à l’homme de « se soumettre au Dieu unique » (telest le sens du mot islam), mais aussi un modèle d’organisation politique et sociale dont l’État médinois créé parMahomet est la représentation idéale.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants de la prédication de Mahomet.• Caractériser une période : la conquête arabo-musulmane (650-750).

PhotoficheVoir photofiche n° 3 p. 77.

Pages 18 à 23 du dossier

Le contexte historique

La vie du prophète Mahomet (forme francisée deMuhammad) nous est connue uniquement par des textesde la tradition musulmane. Le Coran contient des allu-sions aux épisodes de la mission prophétique deMahomet, mais il ne donne pas un récit continu de sa vieet des débuts de la communauté musulmane. Le nommême de Mahomet n’y figure que quatre fois. Le nom deLa Mecque n’apparaît que deux fois. Les autres textes sontla Sira (« vie » de Mahomet rédigée par Ibn Hisham audébut du IXe siècle) et le Hadith (« dits » du Prophète,dont les sommes sont compilées au IXe siècle). Ces deuxdocuments forment « la tradition » (sunna). Ils sont élevésen source du droit, la parole ou l’action du Prophèteprenant force de loi en l’absence de réponse explicite duCoran.

Mahomet est né sans doute vers 570 à La Mecque dans latribu arabe des Quraychites. Il perd tôt son père, puis samère. Le soin de veiller sur cet enfant unique échoit à sononcle Abu Talib. Mahomet épouse vers l’âge de 25 ans uneriche veuve, Khadidja, dont il a sept enfants, trois garçonsmorts en bas âge et quatre filles dont une seule, Fatima,vivra assez longtemps pour lui donner des petits-enfants.Les nombreux mariages contractés par la suite ne sont pasplus heureux. Puis c’est « la Révélation » – que la tradi-tion islamique situe vers 610, pendant le mois arabe deramadan – qui inaugure la mission prophétique deMahomet : le « début de la Révélation fut pour leMessager de Dieu une vision véridique. Cela se fit en luicomme l’aurore. Après cela, il eut besoin de solitude et serendit sur le mont Hira plusieurs nuits. Il revenait ensuitechez les siens. À la fin, la vérité arriva inopinément et dit :“Ô Mahomet, tu es le Messager de Dieu.” 1 Mais lesMecquois sont vite hostiles à cette foi nouvelle car ellerejette le culte des divinités révérées. Plus grave, elleannonce le Jugement dernier auquel tous les hommes,passés, présents et à venir, se soumettront et qui voue àl’enfer ancêtres et parents morts dans l’infidélité. Le

Prophète doit s’exiler à Yathrib (Médine) en 622. L’étudede la chronologie p. 18 permet de dire que cette émigra-tion – ou « Hégire », forme francisée de Hijra – marqueune nouvelle ère pour l’islam. Lorsque Mahomet meurt en632, sa mission prophétique est en effet close ; il s’estaffirmé aussi comme le législateur d’un État arabe.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

La prédication de Mahomet reflète cette situation. Si lessourates du Coran révélées à La Mecque ont surtout uncontenu religieux, les sourates médinoises règlent la viedes croyants (prescriptions cultuelles, droit familial,rapports avec les juifs et les chrétiens, etc.).

➤ Activité 1 : document 1 p. 18L’islam est une religion arabe.

Faire observer le document 1 p. 18 et faire répondre auxquestions 1 et 2. 1. L’islam naît et se développe sur le versant occidental del’Arabie, à La Mecque puis à Yathrib (Médine). Dans toutela péninsule, les autres religions monothéistes, suivant lesroutes du commerce caravanier, se sont diffusées. La dias-pora juive, qui s’étend de Babylone jusqu’à la Méditer-ranée occidentale, gagne l’Arabie au début de notre ère.Lorsque Mahomet, par exemple, trouve refuge à Yathrib(Médine), trois des cinq tribus qui composent la cité sontjuives. Le christianisme gagne aussi l’Arabie. De rarestextes font remonter l’évangélisation de la péninsule àl’époque des apôtres. Au début du VIe siècle, de nom-breuses communautés chrétiennes sont attestées : sur lacôte du golfe Persique, du Koweït au sultanat d’Omanactuels ; dans l’« Arabie heureuse » des Anciens ; plus àl’ouest, dans la plaine côtière, face à l’Éthiopie. Enfin, lesroyaumes arabes des marges des Empires byzantin etperse2 recouvrent un espace en partie christianisé (ques-tion 2). 2. L’Arabie est alors un enjeu entre les deux puissances duProche-Orient : l’Empire byzantin, à l’ouest, et l’Empire

1. D’après Al-Zuhri. À l’origine de ce récit, l’épouse favorite du Prophète : Aïcha.2. Ghassanides de Syrie-Jordanie ou Lakhmides des abords de l’Euphrate irakien.

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perse sassanide, à l’est (question 1). Du nord au sud, leurfrontière commune passe par l’Arménie, la Mésopotamieet le Nord de la péninsule. Leur rivalité politique se dou-ble d’une opposition entre deux religions d’État : le chris-tianisme d’une part ; le mazdéisme3 d’autre part. Du IVe auVIe siècle, les deux empires cherchent à contrôler l’Arabie,au moins ses routes commerciales, qui supportent le traficdes épices et des aromates.

➤ Activité 2 : documents 2, 3 et 4 pp. 18-19Le Coran, avant d’être un livre, est une prédication : cellede « la Révélation » apportée par Mahomet aux Arabes.Durant une vingtaine d’années, de 610 à 632, le Prophètetransmet les paroles qu’il affirme recevoir de Dieu et quisont retenues par cœur par ses disciples.

Faire observer le document 2 p. 18 et faire répondre auxquestions 3, 4 et 5. Pour les musulmans, le Coranrenferme les messages que Mahomet a reçus de Dieu parl’intermédiaire d’un messager divin : l’archange Gabriel(question 3). Gabriel est une figure connue : ange de lapuissance de Dieu dans les commentaires juifs de la Bible,par exemple dans le Talmud ; ou messager de Dieu envoyéà Marie dans la tradition chrétienne. Faire remarquer auxélèves que le visage du Prophète est voilé. Son visage etson corps sont nimbés de lumière : leur dire que c’est lesymbole de la grâce divine. Le nimbe flammé est un héri-tage du mazdéisme perse. Le mot en français pour définirla manière dont les messages divins sont reçus parMahomet est « Révélation ». Le mot en arabe est littérale-ment « Descente » : « Il n’y a de Dieu que Lui, le Puissant,le Sage ! C’est lui qui a fait descendre sur toi le Livre »(sourate III, 6). Mahomet n’a donc pas besoin de savoir lirepour « accoucher » de la parole divine : « Mahomet luirépondit : “Comment lirais-je, moi qui ne sais pas lire ?”Gabriel lui dit : “Lis au nom de ton Seigneur qui a toutcréé” » (question 4). Dans un autre texte : « À la fin, lavérité arriva inopinément et dit : “Ô Mahomet, tu es leMessager de Dieu.” Le Messager de Dieu dit : “J’étaisdebout, mais je tombai à genoux. Puis je m’éloignai lesépaules tremblantes. Pénétrant dans la chambre deKhadidja, je lui dis : “Cache-moi, cache-moi jusqu’à ceque la peur me quitte.” Alors il vint à moi et me dit : “Tues le Messager de Dieu.” J’avais médité de me jeter d’unrocher de la montagne, mais tandis que j’étais ainsi enméditation, il m’apparut et dit : “Ô Mahomet, je suisGabriel et tu es le Messager de Dieu.” Alors il dit : “Récite!” Je dis : “Je ne puis réciter.” Alors il me prit et me serraviolemment trois fois jusqu’à ce que je tombe épuisé.Alors il dit : “Récite au nom de ton Seigneur le Créateur.”Et je récitai. »4

Faire lire le document 3 p. 19 et faire répondre aux ques-tions 6 et 7. Le caractère originel des messages révélés parDieu aux hommes demeure dans la forme même du textecoranique. En de nombreux passages, Dieu, parlant à la

première personne du pluriel, s’adresse en effet aux hommessur le mode impératif. Faire distinguer aux élèves deuxensembles de sourates : 1. Celles qui sont révélées à La Mecque, plus courtes, plusrythmées, au contenu proprement religieux (sourate III, 6).2. Celles qui ont été révélées à Médine, plus longues etmanifestant le désir de régler la vie des croyants (sourate II,177, et sourate IV, 3). Ce sont les prescriptions concernantle culte, la vie communautaire, la vie familiale et sociale,les relations avec les juifs et les chrétiens.

Faire observer le document 4 p. 19 et faire répondre à laquestion 8. Faire remarquer aux élèves que, à l’instar dela miniature iranienne (document 5 p. 19), le visage duProphète est voilé ; son visage et son corps sont nimbés delumière. Le caractère originel de prédication orale estrendu par cette miniature turque : Mahomet transmet lesparoles qu’il affirme recevoir de Dieu et qui sont enten-dues comme telles par ses disciples (question 8). Ceux-ciles apprennent par cœur afin de mieux s’en souvenir.

➤ Activité 3 : document 5 p. 19Le sunnisme et le chiisme divisent la communauté musul-mane.

Faire observer le document 5 p. 19 et faire répondre auxquestions 9 et 10. Lorsque Mahomet meurt en 632, il n’apas pris de dispositions pour sa succession. Ses compa-gnons désignent Abu Bakr comme calife (d’un mot arabe,qui signifie « successeur et lieutenant du prophète d’Allah »).Le calife guide les croyants, les aide à appliquer les pres-criptions coraniques, maintient l’unité de la communauté(l’umma). Lorsque le troisième des califes, Uthman (644-656), est assassiné, les compagnons de Mahomet impo-sent Ali, le cousin et le gendre du Prophète (par sonmariage avec Fatima). Mais il n’est pas accepté par lesOmeyyades, le clan le plus puissant de la tribu desQuraychites. Ceux qui se réclament d’Ali, revendiquantpour lui seul, ou pour un de ses descendants, le califat5,sont à l’origine du chiisme (de shî’a Alî, le « parti d’Ali »).Les partisans des Omeyyades sont à l’origine du sunnisme(de sunna, la « tradition du Prophète »). Dans la guerrecivile (656-660) qui les oppose aux sunnites, les chiitescitent des épisodes de la vie du Prophète, comme celuifiguré sur cette miniature : au retour de son pèlerinage àLa Mecque, Mahomet s’arrête dans l’oasis de GhadirKhumm. Tenant Ali par la main, Mahomet dit : « Celuidont je suis le mawla (« patron » ?), Ali en est aussi lemawla. » Pour les sunnites, cette parole est une invitationà avoir de l’estime pour Ali. Pour les chiites, Mahometdésigne Ali comme successeur. Cette copie insiste surle rapport filial qui se construit entre Mahomet et Aliet justifie ainsi la vénération des chiites pour Ali et lafamille de Mahomet : à gauche, le Prophète regarde Alidans les yeux et pose la main sur son épaule en signed’affection ; à droite, Ali regarde le Prophète tout en tenant

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3. Religion zoroastrienne de l’Iran antique.4. Op. cit.5. Pour les chiites, c’est à Ali et à sa descendance par son fils Husayn que revient la succession du Prophète – qu’ils nomment imamat plutôt que « califat ».Il s’agit d’abord de la conduite de l’État, puis de l’interprétation de « la Révélation ». Pour les chiites, les imams ont le privilège de faire « remonter » à sonsens véritable la parole divine dont leur ancêtre Mahomet n’aurait fait « descendre » parmi les hommes que le sens littéral.

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son épée à deux mains en signe de dévouement (question 9).Autour, trois personnages, dont le visage est mutilé, com-plètent le groupe.

Faire confronter les documents 2 et 4 pp. 18-19 et ledocument 5 p. 19. Faire remarquer aux élèves que levisage du Prophète est découvert sur la miniature ira-nienne du XIVe siècle. La représentation humaine ou ani-mée, en particulier celle du Prophète, est-elle interditedans l’islam ? Il n’existe aucune interdiction, mais la figu-ration humaine suscite des réticences : le peintre et lesculpteur sont soupçonnés de vouloir imiter la vie, dontAllah seul a le secret. Toutefois, en Iran au XIVe siècle,comme dans l’Empire ottoman du XVIe siècle, Mahometest peint à visage découvert. Plus souvent cependant, dèsle XVIe siècle, il est voilé.

Le contexte historique

Après la mort de Mahomet, les califes se lancent à laconquête d’un empire. Ce projet impérial est avant toutpolitique : il vise à construire un État dont l’islam est laréférence exclusive – dans le droit fil de l’action duProphète conduite dans la péninsule.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1, 4 et 5 pp. 20-21Dès le VIIe siècle, les musulmans sortent d’Arabie pourconquérir un empire.

Faire observer le document 1 p. 20 et faire répondre auxquestions 1, 2, 3 et 4. À partir de l’Arabie, les califes ontconstruit en cent ans un empire. Leur domination recouvrel’Orient perse, le Proche-Orient et le bassin méditerra-néen. Le projet impérial est rendu possible par la puis-sance militaire des Arabes (cf. document 5 p. 21 et saquestion). Il y a aussi la faiblesse des Byzantins et desPerses et les révoltes à l’intérieur des tribus arabes (laridda). De nombreuses tribus refusent de se soumettre aupremier calife Abu Bakr et de voir en lui le chef de lajeune communauté. La « sortie d’Arabie » est doncl’occasion pour le calife de fournir un exutoire à l’effer-vescence des tribus. Les Arabes sont aussi galvanisés parl’islam, qui est leur religion commune. Le djihad – la« guerre sainte » menée par les Bédouins récemmentconvertis à l’islam – unifie et mobilise leurs forces. La conquête s’opère en deux étapes. La première, sous lespremiers califes, est fulgurante. En dix ans (634-644), lesespaces les plus proches de l’Arabie – Syrie, Irak, Égypte,Iran occidental – sont conquis. La Syrie est au cœur dunouvel empire, Damas est sa capitale. La guerre civileoblige à une pause (656-660). L’avancée reprend sous lesOmeyyades (661-750), dans trois directions : l’Empire

byzantin, l’Iran et l’Asie centrale, la Méditerranée occi-dentale enfin.1. La frontière entre l’Empire byzantin et le monde musul-man se maintient sur le Taurus pendant des siècles, etByzance conserve l’Asie Mineure jusqu’au XIe siècle. 2. L’Empire perse sassanide disparaît en 651. La conquêtede la région de la Transoxiane (actuels Ouzbékistan etTadjikistan) permet le contrôle des grandes routes ducommerce vers la Chine. En 751, les Arabes remportent labataille de Talas sur les Chinois. Vers l’Inde, les arméesarabo-musulmanes font la conquête du Sind (la basse valléede l’Indus), mais se heurtent en Afghanistan à la résistancelocale. Cette région est un exemple significatif de régionsoù la conquête n’est pas facile et où les Arabes ne se main-tiennent pas durablement.3. La conquête du Maghreb est aussi longue et difficile(670-710). Kairouan est fondée en 670, Carthage tombedéfinitivement en 698. D’ailleurs, on peut se demanderdans quelle mesure l’espace maghrébin est véritablementsoumis : les Arabes tiennent le littoral, mais l’arrière-paysreste berbère. Puis les troupes arabes franchissent ledétroit de Gibraltar et enlèvent facilement la péninsuleIbérique aux Wisigoths (711-716). Les émirs ibériqueslancent des raids dans le royaume des Francs, qui « sontles ennemis les plus lointains de l’Espagne musulmane ».L’émir Abd al-Rahman y « remporta de gros butins »(d’après Ibn Abd al-Hakam, document 4 p. 21, question 7).En 732, Charles Martel stoppe l’un de ces raids.

Les frontières se stabilisent au milieu du VIIIe siècle puisqueles Omeyyades se heurtent à deux problèmes internes :l’opposition des chiites et les revendications des popula-tions locales islamisées (les mawali) face à une aristocra-tie arabe qui tient l’Empire.

➤ Activité 2 : document 3 p. 20Des minorités juives et chrétiennes vivent dans les socié-tés musulmanes après la conquête.

Faire lire le document 3 p. 20 et faire répondre aux ques-tions 5 et 6. Les païens idolâtres ont le choix entre la mortet la conversion en terre d’islam, mais les juifs et les chré-tiens – les « peuples du Livre », c’est-à-dire de la Bible –ont une troisième possibilité : la soumission. La soumis-sion est réglementée par une convention, la dhimma. C’estau deuxième calife, Omar (634-644), qu’on attribue le sta-tut particulier des « peuples du Livre » ou « protégés »(dhimmi en arabe). Le pacte d’Omar6 proclame l’autoritéde l’islam et la supériorité des musulmans. L’un de sespréceptes est le respect dû à l’islam et au Prophète. En casde manquement, la sanction est la mort. La renonciation àl’islam ou apostasie est impensable, pas plus que laconversion d’un musulman. Un « protégé » ne peut pasépouser une musulmane ; l’inverse est possible, et dans cecas les enfants suivent la religion du père. L’infériorité desdhimmi est rendue visible dans la vie quotidienne. Ils sontobligés de se distinguer de leurs maîtres musulmans parleurs vêtements, leurs coiffures, leurs montures et mêmepar le choix de leurs noms. Le turban et l’habit militaire

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Sur les traces de Mahomet

6. Élaboré probablement sous sa forme définitive à la période abbasside (750-1258).

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leur sont interdits (question 5). Ce n’est qu’en contrepar-tie du paiement régulier de l’impôt de capitation (djizya)que les « protégés » obtiennent la garantie de leur per-sonne et de leurs biens. Ainsi les dhimmi peuvent menerleur vie personnelle, familiale et religieuse en accord avecleurs propres lois et coutumes. La liberté de culte estgarantie, mais la discrétion est exigée dans son exercice,puisque seul le culte musulman a un caractère public –l’usage des cloches, par exemple, est interdit (question 6).

Faire observer le document 6 p. 21 et faire répondre auxquestions 9 et 10. Pour les savants musulmans, les sciences« rationnelles » désignent toutes les disciplines héritéesdes Anciens : les Arabes ne rejettent pas les héritages descultures antérieures (grecque et hellénistique, persane etindoue) ; ils cherchent à se les approprier. Dès le VIIIe siècle,un gigantesque mouvement de traductions du grec ausyriaque et à l’arabe mais aussi du pehlvi à l’arabe sedéveloppe. Les Ottomans prolongent cet effort enempruntant aussi aux chrétiens. Faire repérer deux objetssur cette miniature ottomane du XVIe siècle : 1. Pour l’héritage grec, l’astrolabe. Le mot astrolabe estgrec et signifie « mesureur d’étoiles ». Cet instrumentportatif sert à observer la hauteur des étoiles et à déterminerl’heure. L’astronome grec Hipparque (IIe siècle avantJ.-C.) est le premier à avoir décrit le principe sur lequelrepose cet instrument, à savoir la projection permettant dereprésenter la voûte céleste sur un plan. Bien qu’un seultraité arabe soit parvenu jusqu’à nous, ceux qui se diffu-sent en Europe à partir du Xe siècle et qui contiennent ladescription et le maniement de l’astrolabe se réfèrent tousà des traductions d’ouvrages arabes. Des centaines d’as-trolabes sont conservés. En cuivre, en laiton, en bronze ouen argent, ils proviennent des pays d’islam (IXe-XIXe siè-cles) et d’Europe (XIIe-XVIIe siècles). 2. Pour l’emprunt à la chrétienté latine, le globe terrestre.Dire aux élèves que le monde, dans sa représentation pla-nétaire, pose des difficultés à la cartographie car la repré-sentation plane d’une rotondité ne peut pas respecter à lafois l’égalité des angles et la proportionnalité des surfaces.Dans cet effort pour rendre au mieux la rotondité de laTerre, faire retenir la projection du géographe Mercator,auteur de deux globes – céleste et terrestre – à la demandede Charles Quint (1541) : les élèves la retrouvent sur leglobe au premier plan. Car, indifférents à la civilisation del’Europe de la Renaissance, mais pas à ses découvertes,les Ottomans acquièrent une connaissance pratique del’art de naviguer et de la cartographie des Européens. Ilscopient, traduisent, utilisent les cartes marines de ceux-ciet en dressent eux-mêmes. Dès 1517, le premier grandcartographe turc, Piri Reis, réalise une mappemonde oùfigure l’Amérique. C’est la copie d’une carte dressée parChristophe Colomb en 1498 et perdue depuis.

Faire lire le document 7 p. 21 et faire répondre aux ques-tions 11 et 12. Au milieu du XIIIe siècle, l’ordonnancementdu monde musulman est bousculé par l’irruption desMongols. Ces peuples nomades, originaires d’Asie cen-trale, se sont ligués lors de la grande assemblée de 1206 en

une puissante confédération de tribus dirigée par le terri-ble Gengis Khan. Ravageant tout sur leur passage, semantterreur et désastre, les hordes mongoles soumettent enquelques décennies la Chine, l’Europe orientale et leProche-Orient. En 1258, ils prennent Bagdad et massa-crent le calife abbasside (question 11). Leur empire, quis’étend bien au-delà des pays d’islam, est divisé en grandsroyaumes ou ilkhanats : Horde d’Or en Russie, Asie cen-trale et Perse sous la suzeraineté du grand khan de Chine.Seule l’Égypte des Mamelouks7 leur résiste : elle demeurele conservatoire des traditions culturelles proprementarabes.

Une page du Coran

Les musulmans disent que, « entre les deux plats de sacouverture », le Coran renferme les messages queMahomet, le prophète de l’islam, a reçus de Dieu parl’intermédiaire de Gabriel. La prédication coranique pose ladoctrine de l’islam : les hommes sont appelés à croire enAllah, unique, créateur et miséricordieux. Mahomet est ledernier des prophètes, venu après une lignée de prophètes(des prophètes juifs à Jésus) qui avaient déjà transmis lemessage divin à travers la Torah et l’Évangile, mais unmessage que les hommes ont galvaudé. Enfin, le Coranannonce le Jugement dernier. On y trouve aussi desinjonctions concernant le culte, la vie communautaire, lavie familiale et les relations avec les dhimmi.

➤ Activités possibles• Faire travailler les élèves sur l’art de la calligraphiearabe. • Faire distinguer l’écriture coufique (graphies anguleuses)des manuscrits des premiers siècles et l’écriture naskhi(graphies incurvées et arrondies) pour les manuscrits plustardifs.

Les cinq piliers de l’islam / Le pèlerinage

à La Mecque / Le calendrier musulman :

un calendrier lunaire

Tous les musulmans doivent suivre et appliquer cinq pré-ceptes qui sont les fondements (« piliers ») de la foi en Allah : 1. La « profession de foi » (shahada) : « il n’y a de Dieuque Dieu et Mahomet est Son prophète. »2. Les cinq prières quotidiennes (de jour et de nuit), indi-viduelles ou collectives, marquent le lien constant avec ledivin. Elles sont précédées de rites de purification (lesablutions). Elles se pratiquent prosterné en direction de LaMecque. Une fois par semaine, le vendredi, à midi, uneprière collective a lieu à la mosquée.3. Le jeûne du ramadan. En arabe, ramadan est le neu-vième mois du calendrier lunaire utilisé par l’islam. C’estun mois mobile, qui se déplace par rapport au calendrier

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L’héritage de Mahomet

7. Sultans d’origine servile et militaire qui règnent sur l’Égypte de 1250 à 1517.

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solaire, car l’année hégirienne est composée de moislunaires de 28 ou 29 jours. Mais il existe aussi des restric-tions et des dispenses : seules les personnes pubères peu-vent faire le ramadan ; et des dispenses sont prévues encas de voyage, de maladie ou de grossesse. La traditionrapporte que Mahomet a pratiqué le jeûne d’un moisdurant toute sa mission prophétique. 4. L’« aumône » (zakat) est une obligation légale régle-mentée dès le VIIIe siècle. Elle marque la solidarité entreriches et pauvres. Elle est devenue un impôt dans les paysmusulmans, les fidèles pouvant faire en plus des dons – àla fin du ramadan, par exemple.5. Le « pèlerinage » à la Mecque (hadj) est un acte obliga-toire, une fois au cours de la vie, pour tout musulman quia la possibilité de l’accomplir. Il est collectif et doit avoirlieu à un moment précis de l’année lunaire. Il se dérouleselon des rites bien établie, parmi lesquels le fait d’accom-plir sept tours autour de la Kaaba.

La mosquée de Cordoue

En 716, le gouvernement de la nouvelle province d’al-Andalus s’installe à Cordoue qui devient ainsi la capitalede toutes les terres musulmanes de la Péninsule, du détroitde Gibraltar aux Pyrénées, de la Méditerranée à l’Atlan-tique. Sous ce gouvernement, un nouvel ordre religieux,politique et social et bientôt une civilisation venued’Orient sont établis en Espagne. Cette primauté de Cordoueest confirmée par l’installation de la dynastie omeyyadefondée en 756 par un descendant des califes de Damas. Àla civilisation islamique orientale, Cordoue transmet destraditions romaines et wisigothiques. Un monumentrésume cet amalgame : la Grande Mosquée, fondée parl’Omeyyade Abd al-Rahman, qui associe des traditionslocales à des apports syriens. L’emplacement même estcelui de l’église Saint-Vincent dont les musulmans réutilisentles colonnes et les chapiteaux. Les travaux commencésen 786 durent un an et aboutissent à un édifice original.Les nefs du bâtiment de prières sont perpendiculairesau mur de la qibla, la nef médiane aboutissant au mihrab.La mosquée est agrandie par Abd al-Rahman II, puis Al-Hakam II. Au Xe siècle, la mosquée de Cordoue est uneimmense salle de prière (135 × 110 m), de 19 nefs sur 32travées, portées par une forêt de colonnes et avec unmihrab décentré sur le mur de la qibla. La principale origi-

nalité de la mosquée concerne le système de constructionen élévation. Pour surhausser l’édifice, on aménage deuxétages d’arcs superposés, les arcs outrepassés du niveauinférieur étant surmontés par des arcs en plein cintre surlesquels repose la charpente. L’emploi de l’arc outrepassé(ainsi appelé parce que sa courbure se prolonge vers le basau-delà de son diamètre horizontal) faisait partie à la foisdes formules décoratives du monde hellénistique et dubagage wisigothique. Cette arcature est associée à unerecherche décorative qui fait alterner les claveaux (les élé-ments constitutifs de l’arc) en pierre, de couleur claire, etles claveaux en brique rouge.

➤ Activité possible• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique sur la mosquéede Cordoue.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Mahomet, Arabe(s) (ou Arabie), islam,Coran, conquête(s), calife(s). Mettre en relation chacun deces mots avec des repères figurant sur la chronologiep. 18. Mettre en commun les réponses et écrire ensemblele résumé de cette séquence.

– A. Hourani, Histoire des peuples arabes, coll. « PointsHistoire », Le Seuil, 1993.

– D. et J. Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, PUF,1996.

– P. Balta (dir.), Islam : civilisation et sociétés, éd. duRocher, 1991.

– R. Blachère, Le Coran, PUF, coll. « Que sais-je ? »,n° 1245.

– L. Gardet, L’Islam : religion et communauté, Desclée deBrouwer, 1982.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

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Dessiner à la manière de… la tapisserie de Bayeux

Référence aux Instructions officielles La mise en œuvre de compositions personnelles ou collectives fait découvrir quelques principes d’organisation. Lamanipulation de matériaux et d’objets divers ayant des qualités plastiques et expressives conduit l’élève à des réali-sations… Ses travaux sont valorisés dans le cadre d’expositions.La pratique créative est une composante fondamentale de l’éducation artistique, dans laquelle l’élève est amené às’exprimer pour donner corps à un projet personnel.

Compétences • Être capable de s’intégrer comme élément dans un projet global.• Être capable de construire un texte et de le réaliser graphiquement à plusieurs.• Être capable de créer une histoire cohérente qui évite les anachronismes.

Pages 24 et 25 du dossier

L’exploitation pédagogique en classe

Il est fait mention de la tapisserie pour la première foisdans l’inventaire dressé pour le chapitre de la Cathédralede Bayeux de 1475.

La tapisserie a été brodée entre 1066 et 1077 par des moinesanglais du comté de Kent sur la demande de l’évêque Odon,demi-frère de Guillaume le Conquérant. Elle était destinéeà être accrochée dans la cathédrale de Bayeux. Cette fres-que politique nous raconte le combat livré en 1066 parGuillaume, Duc de Normandie, pour conquérir l’Angleterre.

Les premières scènes expliquent l’origine de cetteconquête (scènes 1 à 35), puis la préparation de l’actionmilitaire (scènes 36 à 38), le débarquement en Angleterre,l’installation des Normands avant la bataille (scènes 39 à46) et enfin la bataille d’Hastings (scènes 47 à 58).

Étudier toutes les scènes de la tapisserie n’aurait pas desens pour les élèves. Mais certaines peuvent être un bonsupport pour évoquer : la vie quotidienne ; les armes et laguerre ; les bateaux et la navigation.

➤ Activité 1 : « J’étudie la tapisserie de Bayeux »La vie quotidienne des paysans et des nobles

La tapisserie de Bayeux nous donne plusieurs exemples dela vie quotidienne des paysans et de la noblesse.

– Scène 10 : les paysans labourent les champs à l’aide demulets ou de chevaux. L’antique araire est remplacé parune charrue avec soc. Ainsi la terre est mieux préparéepour les semailles, les sillons sont plus réguliers et lesrendements plus élevés. Les paysans effectuent donc untravail moins difficile. Cette scène est une très bonneillustration de la réforme agraire du XIe siècle.

– Scènes 7 et 10 : des scènes de chasse sont représentées.En effet, la noblesse mange de la viande.

– Scène 19 : la représentation d’une tour en bois sur une mottemontre la construction rudimentaire des premiers châteaux.

– Scènes 41 à 45 : elles mettent en avant le banquet quiprécède la bataille d’Hastings. Chevaliers et soldats y sontréunis.

Les armes et la guerreLa tapisserie nous renseigne également sur les pratiquesmilitaires des hommes du Moyen Âge.Les techniques de protection des hommes sont quasimentles mêmes que l’on soit saxon ou normand. Les hommessont protégés par une cotte de mailles. Celle-ci est forméepar des anneaux. Chaque anneau est accroché à quatreautres. Les combattants l’enfilent par la tête. Les cavaliersportent pour les plus nobles des chaussures de mailles quiprotègent les jambes ainsi que des éperons (scènes 51 et52).Pour protéger leur tête, les hommes ont un casque dit« casque à nasal ». Il est formé de quatre triangles, tenusà la base par un cercle de métal et joints en pointe à l’autreextrémité. Le nez est aussi protégé par une avancée métal-lique non mobile.Un bouclier de forme oblongue, « bouclier en amande »,complète l’équipement défensif. Ces boucliers sont enbois et en cuir. Ils sont largement décorés.L’assaut se fait avec une lance (scène 50).Les Normands ont aussi à leur ceinture une épée, portée àgauche dans un étui (scène 50). Les Anglais ont plus sou-vent une hache dite « hache danoise » (scène 53).Tout au long des scènes retraçant la bataille d’Hastings(scènes 48 à 58), on peut voir des archers qui ouvrent lavoie à la cavalerie normande. Ils ont un carquois à la cein-ture ou parfois au cou et un grand arc. Les Normands combattent à cheval. Les selles étaient nonpas en cuir comme actuellement mais en bois.La partie basse de la tapisserie nous donne aussi des infor-mations sur le champ de bataille. Les hommes morts sontdéshabillés, leurs cottes de mailles sont récupérées par lessurvivants ainsi que les armes et les casques.

Les bateaux et la navigationLa tapisserie montre comment les hommes fabriquaientles bateaux et leur utilité lors des batailles. Dès la scène 35, les charpentiers abattent les arbres néces-saires à la fabrication des bateaux qui traversent laManche dans les scènes 38 et 39. Ils ont un mât avec unevoile. Ce mât peut se retirer selon les besoins. Les figures

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de proue sont très visibles scène 39. Elles sont là poureffrayer les esprits des pays hostiles. Les bateaux servent à transporter les chevaux, les armes etmême (scène 37) les cottes de mailles sur des « cintres ». Souvent le mot « drakkar » (qui vient de dreki (pluriel dre-kar)) est utilisé pour nommer les bateaux. Or ce mot nedésigne que l’animal fantastique qui orne la proue du navire.

➤ Activités 2 et 3 : « Je découvre un scénarioet je dessine une scène »

L’enseignant fera découvrir aux élèves la tapisserie deBayeux selon les étapes suivantes :1. Décrire et analyser la tapisserie de Bayeux.2. Lire le scénario proposé pour amorcer l’histoire.3. Inventer et écrire collectivement l’histoire sous formede dictée à l’adulte ou bien utiliser le scénario proposédans le dossier.4. Mettre en place le découpage de l’histoire par scènes.

Dans un second temps, expliquer aux élèves la façon dontils vont devoir travailler pour produire leur scène.1. Rapeler les contraintes inhérentes à la tapisserie : • une hauteur de 50 cm subdivisée en trois parties ;• une partie centrale d’environ 33 cm de haut ;• une partie basse et une partie haute ;• des entrelacs, des arbres ou des bâtiments pour séparerles scènes ;• une phrase d’illustration de la scène au-dessus du motifprincipal.2. Mettre en place des groupes pour le travail de formali-sation graphique.3. Faire réaliser les scènes par les groupes d’élèves.4. Assembler les différentes scènes sur une bande depapier.

La difficulté est d’obtenir un effet de tapisserie avec desmatériaux qui n’en sont pas constitutifs. Il faut que les élè-ves aient en tête que la tapisserie est une œuvre qui a unrelief, une épaisseur.

Organisation et matérielFormer les groupes selon le nombre de scènes à réaliser.Chaque groupe doit avoir une feuille de papier du type« affiche » blanche ou crème.Pour que la tapisserie ait un rendu homogène, il est utilede définir avec les élèves la longueur maximale de lascène. Les élèves peuvent aussi délimiter les différentsespaces en hauteur à l’aide d’un trait de crayon qu’ilsgommeront ensuite.Après un travail préparatoire au crayon, les élèves devronttransformer leur dessin en une tapisserie.Ici commence pour les élèves un travail de recherche dematériaux ou médium (peinture, craies, pastels…), pourdonner une vraisemblance à leur travail.Il est tout à fait possible d’utiliser des collages de tissus,des papiers avec des fibres ou des collages d’images devêtements.

Il est possible aussi d’utiliser des craies grasses pour rem-plir un espace. Puis, avec une plume fine, les élèves peu-vent retravailler cette surface avec des traits graphiques.C’est le principe de la carte à gratter.Pour obtenir des effets de taches, disposer de l’encre deChine liquide sur la surface à traiter puis saupoudrer cetespace de gros sel. Celui-ci se dissout en chassant l’encre.Retirer l’excédent de gros sel quand l’encre est sèche.À la fin du travail des élèves, rassembler les scènes surune grande bande de papier ou de tissu.

Pour aller plus loinLes élèves peuvent ensuite organiser une exposition. Ilspourront ainsi expliquer leur démarche, leurs choix et lesdifficultés qu’ils ont rencontrées.

Si vous n’avez pas la possibilité d’emmener les élèves voirla tapisserie à Bayeux, il est possible de se la procurer(« Conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquéranten 1066 », La Tapisserie de Bayeux, dessins de R. Lefranc,ville de Bayeux).

Les Éditions Ouest-France proposent un guide permettantune vision globale du contexte historique ainsi qu’uneexplication des différentes scènes. (J. Bertrand et S.Lemagnen, La Tapisserie de Bayeux, Ouest-France, 1996).

– « La vie quotidienne au XIe siècle sous Guillaume leConquérant, d’après la tapisserie de Bayeux », numérohors série, revue Heimdal.

– R. Delort, La France de l’an Mil, coll. « Points Histoire »,n° 130, Le Seuil, 1990.

– S. Lebecq, Nouvelle Histoire de la France médiévale,coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

– R. Delort, La Vie au Moyen Âge, coll. « Points Histoire »,n° 62, Le Seuil, 1982.

– http://www.etab.ac-caen.fr/circ-bayeux/Tapisserie/Catalogue.htmCe site propose des activités pédagogiques à faire à partirde la tapisserie.

– http://www.bayeux-broderie.com/fr/pointsBayeux.aspCe site donne la marche à suivre pour réaliser les « pointsde Bayeux » utilisés par les moines pour broder.

– http://www.ac-rouen.fr/hist-geo/pdg/5h/tbx/tbxsmm.htmUn projet pédagogique réalisé par un enseignant.

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Bibliographie

sites

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Comment vivait-on au Moyen Âge ?

Référence aux Instructions officiellesL’Europe connaît une croissance économique de l’an 1000 jusqu’aux dernières décennies du XIIIe siècle. La croissanceaccompagne la hausse démographique, le développement des solidarités villageoises et la montée en puissance desvilles. Par exemple, la part de la population rurale en France passerait de 90 % du total au début du XIIIe siècle à85 % à la fin. Et même si cette évaluation est discutable1, elle reste pertinente pour exprimer à la fois la part toujoursmajoritaire de la population rurale et l’augmentation de la population urbaine. Cette croissance donne aussi auxmonarques les moyens d’acquérir des revenus et de conduire une politique plus agressive contre les potentats locaux.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants du Moyen Âge central (de l’an 1000 à la fin du XIIIe siècle).• Caractériser une période : croissance démographique, croissance des campagnes et des villes sur fond de mutation

féodale.

PhotoficheVoir photofiche n° 4 p. 79.

Pages 26 à 31 du dossier

Le contexte historique

Les causes de la croissance économique de l’Europe sontencore mal connues. En revanche, ses manifestations seretrouvent partout. Du XIe au XIIIe siècle, les paysans pous-sent plus loin leurs sillons. Les vallées – là où se concen-trent les moulins à eau puis à vent – sont les premièresconcernées par les progrès agricoles. Des villages neufssont créés, sous l’impulsion de grands défrichements ini-tiés par les seigneurs laïcs et les abbés qui attirent descommunautés paysannes venues de très loin. La topony-mie nous les dévoile : « Villeneuve » ou « Villefranche »pour signifier les privilèges accordés à leurs habitants.

La population augmente rapidement, en France et enEurope, dans les campagnes et dans les villes. Le royaumede Philippe IV le Bel, au début du XIVe siècle, est un paysdensément peuplé. L’État des paroisses et des feux – docu-ment fiscal élaboré dans le domaine royal – le prouve.Étendue à ses frontières actuelles, la France des années1320 compterait 20 millions d’habitants, soit autant quesous Louis XIV. Depuis le début du XIIIe siècle, la progres-sion est voisine de 150 % ! D’autres États européens enre-gistrent sans doute des dynamismes démographiquesencore supérieurs, mais seule la France donne cetteimpression de plénitude avant les « malheurs des temps »des XIVe et XVe siècles.

L’étude de la chronologie p. 26 permet d’indiquer que,dans le poids démographique global, celui des villes pro-gresse sur la période. L’Europe se couvre d’un réseau depetites villes qui sont des lieux d’échanges, en particulierpour les céréales, la viande, le sel et le vin. L’artisanaturbain se développe surtout en Italie du Nord et enFlandre, où, grâce à la mise au point du métier à tisserhorizontal, la laine est transformée en drap. En France, les

grands marchands se rencontrent aux foires deChampagne qui, dès la première moitié du XIIe siècle, sesuccèdent en un cycle annuel à Lagny, Bar-sur-Aube,Provins et Troyes. Elles répondent à un besoin : la mise enrelation de deux sphères de production complémentaires,le Bassin méditerranéen et les littoraux de la mer du Nordet de la Baltique. Ce sont surtout des draps qu’on échange.Marchandises précieuses qu’il faut protéger, en route,contre la piraterie et la guerre. La politique des comtes deChampagne garantit le succès des foires : des conduitssont délivrés pour assumer aux marchands étrangers lasauvegarde de leur personne et de leurs biens, des privi-lèges sont concédés aux communes et l’ordre règne dansles villes. Les opérations commerciales impliquent le cré-dit, la diversité des monnaies et le change.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

À partir du XIe siècle, les améliorations des techniquesagraires permettent de mieux nourrir les populations plusnombreuses. L’intensification du travail agricole et la haussedémographique dégagent une main-d’œuvre capable dedévelopper les activités artisanales et de services en ville.

➤ Activité 1 : document 1 p. 26Une ville, c’est d’abord la création d’un paysage singulier.

Faire observer le document 1 p. 26 et faire répondre auxquestions 1, 2 et 3. La ville doit son nom aux moulins àeau qui sont établis au bord de la rivière Allier, supportd’un vieil axe de communication Nord-Sud. Les ducs deBourbon s’y implantent au XIVe siècle. Moulins est ratta-chée à la Couronne en 1532. Faire remarquer aux élèvestrois constructions (question 2) : 1. L’enceinte est inséparable de la définition de la ville. Iln’y a qu’une enceinte à Moulins ; on peut aussi en compter

1. À cause de l’évaluation démographique elle-même, de la définition du seuil de population agglomérée et de la liste des agglomérations à retenir au cha-pitre de la population urbaine.

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plusieurs, réunies ou non, qui séparent la ville en plu-sieurs quartiers (question 1). Pourtant, partout en Europe,l’unification des agglomérations urbaines s’accélère auXIIIe siècle. En France, il faut attendre les chevauchées dela guerre de Cent Ans2, au début du XIVe siècle, pourqu’une enceinte unique englobe tout l’espace urbanisé aucours des décennies précédentes. Lorsqu’elle est achevée,une seule administration municipale gouverne intra-muros. Enserrées dans une ou des murailles, dominées parles clochers des églises et les beffrois (tours de guet), lesmaisons s’entassent autour de la place du marché ou del’église, et, à l’entour, les rues alignent les échoppes, où sefabriquent et se vendent les productions de l’artisanaturbain. Ces maisons ont souvent une avancée sur la ruequi augmente à chaque étage et il arrive que les étagessupérieurs se touchent presque de part et d’autre de la rue.Construites en bois, avec un soubassement en pierre, lesmaisons de Moulins ont plusieurs étages. Et leur toit dechaume brûle facilement (question 3). Cette descriptionmasque le chantier qu’est la ville au Moyen Âge car sesconfigurations sont nombreuses. Par exemple, la trèsgrande cité de Reims, au début du XIIIe siècle, enregistreune augmentation de ses effectifs, tandis que le bourgadjacent est boudé par les ménages. Mais à Tours, la situa-tion est inverse : c’est au bourg de Châteauneuf, autour ducloître de Saint-Martin, que l’urbanisation est intense, tan-dis que la croissance de la ville est étouffée par les emprisesdu château et du quartier de la cathédrale. Faire remarquerqu’un faubourg s’individualise à Moulins puisqu’il estrejeté hors des murs : une place se trouve devant l’église ;les jardins et les vergers sont visibles alors qu’ils ne le sontplus dans la cité.2. Il est tentant de faire de la cathédrale l’autre symbole dela ville. Dire aux élèves que, si la cathédrale gothiqueNotre-Dame de Moulins est invisible sur cette miniature,c’est parce que sa construction est tardive (1474-1507).Les grands chantiers de la France gothique commencenten effet dans la seconde moitié du XIIe siècle. Dans leNord, ils s’éteignent après 1250 ; dans le Midi, les chan-tiers sont décalés car ils commencent à Toulouse,Narbonne, Albi, Carcassonne, Rodez, Béziers, Clermontet Limoges lorsqu’ils s’arrêtent dans le Nord, pour s’éteindreici vers 13303. Faire distinguer deux clochers à l’intérieurdes murs de Moulins : l’éblouissement des cathédralesdoit faire oublier la construction d’autres édifices reli-gieux dans les villes européennes, comme les églisesparoissiales, agrandies pour recevoir une foule plus dense,et les églises des couvents des ordres mendiants. 3. Pas de ville sans château4. Qu’on en juge par la masseimposante du château de Carcassonne ou d’Angers pourasseoir l’autorité royale dans une province nouvellementacquise. Faire repérer aux élèves le château des ducs deBourbon dont le donjon du XIVe siècle est aujourd’hui leseul vestige. Le beffroi du XVe siècle complète le dispositifdéfensif de la ville. Le château est à la fois le siège dupouvoir sur la ville et l’appoint nécessaire aux muraillesurbaines, rendues obsolètes par le perfectionnement des

machines de siège et par le canon. Il faut donc construireet reconstruire, suivant des géométries simples et ramas-sées : renforcer la base des murailles et multiplier lestours, ce qui réduit l’importance des donjons.

➤ Activité 2 : document 2 p. 27L’agriculture est la ressource première dans toute l’Europe.

Faire observer le document 2 p. 27 et faire répondre auxquestions 4, 5, 6, 7 et 8. Dire aux élèves qu’il n’y a pasd’espaces – même les agglomérations urbaines – qui tirenttoutes leurs richesses de la seule activité artisanale oucommerciale. Et si les hommes s’amassent en certains lieux,c’est qu’ils y trouvent et perfectionnent une économie agri-cole à forte productivité, qui dégage des surplus après avoirnourri la population. Outre la saisonnalité des travaux agri-coles, ce calendrier évoque les rythmes sociaux au MoyenÂge. Dans une culture de l’oralité, ce sont en effet les signauxvisuels et sonores de la nature qui scandent la vie quotidienne.Contre les codifications du temps chrétien, le rythme leplus profond de l’année est d’abord « duel » : il repose surl’alternance d’une « belle » et d’une « mauvaise » saison : 1. La « belle » saison commence au printemps avec lataille des vignes (mars) et la tonte des moutons (avril). Lalaine est récupérée par l’industrie drapante, la viande et lelait par les métiers de bouche en ville. C’est la saison de lachasse (mai) pour le seigneur (question 8). En été, lafenaison (juin), la moisson (juillet) et le battage (août)s’enchaînent : les paysans fauchent les foins ; ils coupentle blé avec une faucille, puis ils le battent avec un fléau(questions 4 et 5). L’automne est la saison des semailles(septembre) et de la vendange (octobre) : les paysans écra-sent le raisin ramassé dans une cuve (question 6). 2. La « mauvaise » saison correspond aux rigueurs del’hiver : la glandée (les paysans conduisent les cochonssous les chênes où ils se gavent de glands) en novembre,l’abattage du cochon en décembre, et le ramassage desbrindilles en janvier et février (l’accès aux forêts relève dudroit de ban seigneurial).

Faire détailler aux élèves les vêtements des paysans : lechaperon posé sur la tête et maintenu par une cape, qui estaccrochée autour du cou ; la longue tunique, jusqu’auxgenoux, recouvre les braies (pantalons) ; les houseaux(chaussures), fabriqués en peau de mouton, tiennent avecdes cordes nouées jusqu’au dessous des genoux.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 1 p. 28La théorie des ordres détermine l’imaginaire social desmédiévaux.

232. Voir « La guerre de Cent Ans : pourquoi et comment ? », activité 2 : documents 3 et 4 p. 67.3. Voir « Pourquoi a-t-on construit des églises ? », activité 3 : documents 5 et 6 p. 39.4. Voir « Pourquoi a-t-on construit des châteaux forts ? ».

Sur les traces de la vie

quotidienne au Moyen Âge

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Faire lire le document 1 p. 28 et faire répondre aux ques-tions 1 et 2. À la fin du XIIe siècle, la fusion entre les sei-gneurs fonciers et l’élite guerrière de la chevalerie est lar-gement accomplie en France et, dans une moindre mesure,en Europe. C’est la naissance d’une véritable noblesse,dotée d’une identité collective et d’un rôle idéal dans lasociété5. Les moines cherchent à l’exprimer, en adoptant lathéorie des ordres ou « ordines ». Cette vision de la sociétédivise les hommes entre les clercs, les nobles et les manants,et chaque groupe est soudé par une espèce de missiondivine : les premiers prient (les oratores) et délivrent lessacrements, ce qui les désigne comme les intercesseursnaturels entre Dieu et Son peuple ; les deuxièmes com-battent (les bellatores) pour protéger les faibles et servirl’Église (question 1) ; les derniers travaillent (les labora-tores) pour nourrir les deux premiers (question 2). Cette« tripartition fonctionnelle » – pour citer Georges Dumézil6

– est formulée par les moines dès l’époque carolingiennemais elle ne s’impose véritablement qu’au XIIIe siècle.

➤ Activité 2 : documents 2 et 3 p. 28La surface agricole utilisée progresse grâce aux défriche-ments.

Faire confronter les documents 2 et 3 p. 28 et faire répon-dre aux questions 3, 4 et 5. Le XIIe siècle est le siècle d’uneimmense croissance de l’espace agricole en Europe. Lespremières années du XIIIe siècle appartiennent encore àcette dynamique. Partout, plus ou moins vite, se sontouvertes d’innombrables entreprises, collectives ou indivi-duelles, de défrichement (question 5). Au pied de l’arbre(document 3), un moine manie la hache, immortalisant lerôle des réguliers dans les grands défrichements du XIIe siècle(question 3). En fait, les moines ne défrichent guère pareux-mêmes. La pénibilité de la tâche les pousse à faireappel à des paysans qu’ils recrutent facilement en leurdonnant des privilèges (question 4). Les moines s’allientaussi avec de grands laïcs, par des contrats de pariage7 quifixent les droits et les devoirs de chacun. La conquête desols nouveaux enrichit les ordres monastiques qui peuventconstruire un grand nombre d’églises et favoriser la diffu-sion des innovations techniques : les moulins à eau et lestechniques de drainage des marais, par exemple.

➤ Activité 3 : documents 4 et 5 p. 29Les progrès des techniques agraires font reculer les crisesde subsistance.

Faire observer le document 4 p. 29 et faire répondre auxquestions 6 et 7. De nouvelles terres sont mises en valeurquand les techniques sont assez perfectionnées pourlabourer les sols lourds (question 6). Insister sur la géné-ralisation d’un outillage – pour l’essentiel déjà connu dèsle XIIe siècle – plus performant : 1. La charrue ferrée succède à l’araire. L’usage du fer sediffuse, comme le montre le succès de la figure du forge-ron. La charrue, plus lourde et pourtant plus mobile, se

répand partout en Europe. Le coutre du soc de la charrueet le versoir retournent la terre et l’aèrent en même temps :ce qui permet de semer plus profond et de mieux enfouirles graines, et donc d’en perdre moins (question 7). Lesrendements céréaliers progressent. La rotation triennale8

devient courante, bientôt suivie par l’assolement9.L’intensification de la céréaliculture atteint même sur desexploitations modèles du Nord de la France la suppressionde l’année de repos. Sur des domaines artésiens, au débutdu XIVe siècle, quatre labours précèdent les semailles et leslégumineuses, fourrage vert et pois occupent les troisquarts de la sole réservée aux blés de printemps ; ces vescesde cycle végétatif court ont le double intérêt d’alimenter lebétail et de reconstituer le sol, qui peut ainsi supporter lasuppression de l’année de repos. 2. Le cheval, au labour rapide et puissant, remplace lebœuf. Le cheval tire la charrue avec un collier d’épaules.Le collier remplace le harnais qui serre le cou de l’animalde trait et l’étrangle quand l’effort est intense ; il peut donctirer de plus lourdes charges.

Pour aller plus loinLe développement des campagnes emprunte des cheminsmal connus. Dans les climats marqués par la sècheresse deprintemps, par exemple dans le Midi de la France, l’avoinene peut pousser : son cycle végétatif est trop tardif.L’animal de trait ne peut donc être le cheval, mais seule-ment les bœufs, quand ce ne sont pas des ânes. Et l’arairene disparaît pas. Pourtant, la Provence exporte régulière-ment des blés au XIIIe siècle, notamment vers Marseille etGênes.

Faire lire le document 5 p. 29 et faire répondre à la ques-tion 8. Les belles récoltes donnent à peu près dix fois cequi a été semé. Dans ce cas, il n’y a pas de panique : lepain, qui est l’aliment de base, est assuré, la récolte dégageun surplus qui peut être commercialisé et la semence del’année suivante est mise en réserve. La pénurie s’installequand la récolte ne donne que quatre à cinq fois lasemence ; c’est le seuil d’alerte où tout est consommé parla cellule familiale, sauf la semence pour assurer la conti-nuité des cultures. Sous ce seuil, c’est la disette. Et dans lescas les plus désespérés, la mortalité fait la différence entrela disette et la famine. Ce qui explique la parcimonie dupère face aux prétentions alimentaires de son fils. Pourtant,le souci de la nourriture est moins aigu au XIIIe siècle. Leremplacement de la goinfrerie par l’avarice comme lepéché capital par excellence est significatif du recul descrises de subsistance. Les sources écrites confirment cetteimpression : les chroniques ecclésiastiques, les fabliaux etles archives administratives recensent moins de disettes enEurope qu’aux périodes précédentes.

➤ Activité 4 : document 6 p. 29La division du travail devient la caractéristique des grandesvilles.

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5. Voir « Pourquoi a-t-on construit des châteaux forts ? », « Sur les traces des châteaux forts » : le contexte historique. 6. Historien français (1898-1986). Sa démarche originale est l’étude comparative des mythologies des peuples de langue indo-européenne. Mitra-Varuna(1948), Les Dieux des Germains (1959), Mythe et Épopée (3 vol., 1968, 1971, 1973).7. Il s’agit d’une seigneurie partagée entre des personnes ayant des droits égaux.8. La rotation triennale fait se succéder, par tranches de trois ans, sur une même parcelle, blé d’hiver, blé de mars et un an de repos.9. L’organisation des finages en soles homogènes pour que chaque exploitant dispose de parcelles régulièrement réparties dans chacune des trois soles.

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Faire observer le document 6 p. 29 et faire répondre auxquestions 9 et 10. À l’image de la ville est attachée cellede l’artisan travaillant dans son échoppe. C’est à la foisvrai et faux. Vrai, en ce sens que l’usine n’existe pas auMoyen Âge : l’atelier est domestique, l’artisan travailleavec ses fils ou avec des apprentis qui font presque partiedu ménage et à qui il transmet son savoir-faire dans unrapport personnel. Faux, car l’artisanat n’est pas un mono-pole des villes : il reste très implanté dans les campagnes.

Il n’empêche que l’artisanat des grandes villes se singula-rise par une extrême division des tâches. Ici, le Livre desmétiers, rédigé par Étienne Boileau, que Louis IX choisitcomme prévôt des marchands de Paris, en 1258, est unesource précieuse : plus de cent métiers différents y sontindiqués, mais, deux cents ans plus tard, la tendance s’estaccentuée car on en compte trois fois plus. Attirer l’atten-tion des élèves sur des métiers urbains (question 9) :1. Le traitement des cuirs et des peaux. Faire repérer lebottier sur la gauche de la miniature. Paris est de ce pointde vue typique : ses livres de taille recensent des milliersde pelletiers, tanneurs, corroyeurs, selliers, bridiers, bour-siers, fourreurs, tailleurs, cordonniers et… bottiers.2. Le travail des draps. Faire repérer le drapier au centre dela miniature. Dans les grands centres textiles de Flandre,les règlements des corporations permettent de reconstituertout ce système productif. Après les activités préparatoiresde battage, de peignage et de filage, souvent confiées àdes femmes, vient l’ourdissage par lequel sont tendusrégulièrement les fils de la chaîne. Puis le tissage, quiréclame une très grande qualification pour assurer la régu-larité et la solidité de l’ouvrage. Avant ou après le tissage,le drap est teint. Le foulon « appareille » ensuite le drap :il le lave et le dégraisse dans un mélange d’eau et d’argiledétergente, puis le travaille avec des chardons pour redonnerdu bouffant au drap feutré et enfin le foule à plusieursreprises. La dernière opération est l’apprêt avant la ventedans la boutique du marchand. Il faut un mois pour pro-duire une pièce de drap. 3. Le travail des métaux précieux. Les orfèvres, par exemple,à droite de la miniature.

Le rez-de-chaussée des maisons urbaines est occupé par lesboutiques. Ce sont très souvent des pièces uniques, ouvertessur la rue et fermées la nuit par des panneaux de bois. Le clientet l’artisan sont séparés par un comptoir sur lequel sontdisposées les productions (question 10). Les étages, éclairéspar des fenêtres disposées entre les poutres du colombage etles murs de torchis, abritent les familles et les apprentis.

Le paysage des campagnes

Aujourd’hui, quelques médiévistes10 avancent qu’il n’yavait pas vraiment de villages dans la Gaule des premiers

siècles du Moyen Âge, mais de petits regroupements de« maisons pour rien », de cabanes, vite surgies, vite dispa-rues, sans site fermement établi, sans continuité assurée.Ce qui signifierait que le village et les campagnes attenantesseraient largement une création de l’âge seigneurial, à par-tir de l’an 1000. L’église paroissiale et son annexe, lecimetière, mais aussi le « fort château » ne seraient pasvenus compléter de l’extérieur un habitat préexistant, maisils l’auraient fixé, en auraient assuré la croissance et laprospérité. Autre point d’ancrage des villages : les grandesentreprises de défrichement du XIIe siècle.

➤ Activité possible• Faire travailler les élèves sur la toponymie des villages« neufs » créés au XIIe siècle.

Des maisons d’autrefois

Les habitations des paysans sont petites et basses aumilieu d’un enclos qui permet de cultiver des légumes etd’entretenir une basse-cour. Elles sont en torchis (mélangede boue et de paille) et ont un toit de chaume posé sur leclayonnage (charpente en bois). Leur soubassement est enpierre. Deux pièces séparent les hommes des animaux.Elles sont sombres : les fenêtres sont très petites, bouchéesavec du parchemin huilé ou un volet de bois pour conser-ver la chaleur. Les pièces sont enfumées et très peu meu-blées : un grand lit de paille, une huche (un coffre pourconserver le pain) et un foyer entouré de bancs. Mais ceserait oublier les progrès de l’architecture privée et lesnouveaux produits de consommation en relation avec leconfort domestique. L’habitat, gros œuvre et mobilier, estun champ d’observation pour la mesure des niveaux devie. Dans les villages du Languedoc et de la Provence, parexemple, la hausse démographique entraîne la division del’héritage foncier, qui se traduit dans la manière d’habiter.On découpe dans l’espace hérité : chaque nouveauménage voisine donc avec celui de frères et de cousins, sila maison est assez vaste pour permettre cette subdivisionde l’espace privé. Dans le Midi, où les bêtes sont à l’écart,l’occupation de l’espace privé n’est pas déterminé unique-ment par des impératifs démographiques ou économiques,le voisinage est plus important. Le nombre de pièces aug-mente. Les maisons paysannes de Montaillou11 comptent,à côté de la pièce à vivre, qui est aussi la cuisine, une ouplusieurs chambres. Cette transformation – qui isole lecoucher des autres activités et sépare la famille en plusieurscellules – est un indice des progrès de l’intimité. Et partout,on remarque le passage à une construction de qualité : pro-grès de la toiture – dans le Nord, par exemple, se répandpeu à peu la tuile à crochets, amenée à remplacer les toitsde chaume, moins durables – progrès du charpentage.

➤ Activité possible• En arts plastiques, les élèves dessinent une maisonpaysanne du Moyen Âge.

Le mot « pain » / Le moulin à vent

Le moulin à vent est en bois et la force du vent fait tour-ner la meule. Un paysan, courbé sous le poids du sac qu’il

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L’héritage de la vie

quotidienne au Moyen Âge

10. R. Fossier, Enfance de l’Europe : aspects économiques et sociaux. t. I, L’Homme et l’Espace ; t. II, Structures et Problèmes, PUF, 1982.11. E. Le Roy Ladurie, Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, Gallimard, 1975.

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porte sur les épaules et la tête, avance dans sa direction.Cet équipement économique est le symbole de la seigneuriedite « banale ». La seigneurie banale a une originepolitique : le droit de ban, qui consiste dans le pouvoird’ordonner, de contraindre et de punir, résulte de l’accapa-rement des prérogatives du roi par des seigneurs locaux,laïcs ou ecclésiastiques. Ce droit de ban s’exerce sur deshommes, alleutiers ou serfs, non sur une terre. À ce titre,le seigneur banal rend la justice. Il peut imposer tous lestypes de taxes, aussi bien en nature qu’en travail ou enmonnaie : ce sont les « exactions ». En relèvent lescorvées (guet, entretien du château, transport) et la taille,somme d’argent levée de manière arbitraire. S’ajoutent àces prélèvements les péages, droits perçus sur les usagesdes voies publiques, ou les tonlieux, taxes perçues sur lesmarchandises. Sans oublier les « banalités » : privilègescommerciaux comme la banvin, c’est-à-dire le droit devendre le produit de ses vignes avant les autres produc-teurs, ou redevances exigées par le seigneur pour l’utilisa-tion des instruments relevant de son monopole (moulins,fours, pressoirs). En échange, le seigneur doit protéger sesdépendants et investir dans des outils de production.

➤ Activité possible• En sciences, faire travailler les élèves sur le moulin àvent et à eau.

Les beffrois des villes du Nord

La construction des beffrois dans les villes du Nord del’Europe signale l’émancipation des autorités municipalespar rapport aux féodaux. La ville est en effet un espaceprivilégié dès la fin du XIe siècle : toutes obtiennent deschartes de franchises de leurs seigneurs qui leur accordentexemptions d’impôts et de taxes ainsi que des libertés. Lesbourgeois (habitants des villes) profitent du fait que lesseigneurs ont tout intérêt à voir se développer ces pôlesmanufacturiers et commerciaux. Ce qu’ils perdent enrenonçant à quelques prélèvements, ils le récupèrent parl’enrichissement de la ville et le développement deséchanges marchands à tous les degrés de l’échelle géogra-phique.

Des mots du Moyen Âge

Il existe de nombreuses expressions que l’on utilise encoreet qui viennent du Moyen Âge, comme par exemple« travailler au noir ». Au Moyen Âge, les corporations de

métiers réglementaient le travail manufacturier en exi-geant qu’il ne soit effectué qu’à la lumière du jour. Or, cer-tains maîtres, pour augmenter le rendement de leursapprentis, les faisaient travailler à la chandelle, une fois lanuit tombée. D’où l’expression « travailler au noir » poursignifier « travailler de façon illicite ».

➤ Activité possible• Faire chercher aux élèves d’autres expressions provenantdu Moyen Âge (http://membres.lycos.fr/Clo7/grammaire/express5.htm)

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : seigneur(s), paysan(s), commune(s), défri-chement. Mettre en relation chacun de ces mots avec desrepères figurant sur la chronologie p. 26. Mettre en com-mun les réponses et écrire ensemble le résumé de cetteséquence.

– Histoire de la population française, sous la dir. deJ. Dupâquier, PUF, 1988, t. I : Des origines à laRenaissance.

– D. Barthélemy, « L’ordre seigneurial (XIe-XIIe siècles) »,Nouvelle Histoire de la France médiévale, coll. « PointsHistoire », Le Seuil, 1990.

– M. Bourrin-Derruau, Vivre au village au Moyen Âge.Les solidarités paysannes du XIe au XIIIe siècle (en colla-boration avec R. Durand), Messidor/Temps actuels, 1988 ;« Temps d’équilibres, temps de ruptures (XIIIe siècle) »,Nouvelle Histoire de la France médiévale, coll. « PointsHistoire », Le Seuil, 1990.

– G. Duby, L’Économie rurale et la Vie des campagnesdans l’Occident médiéval (IXe-XVe siècles). Essai de syn-thèse et perspectives de recherches, Aubier Montaigne,« Collection historique », 1962, 2 vol.

– E. Perroy, La Terre et les Paysans en France aux XIIe etXIIIe siècles, SEDES, coll. « Textes et Documents », 1973.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

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Pourquoi a-t-on construit des châteaux forts ?

Référence aux Instructions officiellesQuand les donjons des châteaux forts se dressent un peu partout en Occident, toutes ces mottes de terre, ces palissadesde bois, tous ces fossés et ces murs de pierre signifient la décomposition de l’Empire carolingien. Le système féodalqui se met en place atteste l’impuissance de l’État central, dont les pouvoirs – judiciaire, militaire et fiscal – sont acca-parés, d’abord par les vassaux du roi, puis par les vassaux de ses vassaux.

Compétences • Classer en triant par domaine les usages du château fort.• Mettre en perspective en mobilisant des observations faites sur un château fort, afin de les généraliser à d’autres.• Confronter deux documents de nature différente. Par exemple, l’iconographie d’une cérémonie vassalique et la pho-

tographie d’un château fort.• Caractériser une période : l’affirmation de l’ordre seigneurial (Xe-XVe siècles).

PhotoficheVoir photofiche n° 5 p. 81.

Pages 32 à 37 du dossier

Le contexte historique

La nostalgie de l’Empire romain a ravivé l’idéal d’unitépolitique de l’Occident sous Charlemagne (768-814).Mais, à la suite des invasions des IXe et Xe siècles, les popu-lations européennes sont regroupées en unités de petitetaille, les seigneuries, commandées par un homme fort, leseigneur, depuis son château. Le château fort est la mani-festation d’un pouvoir décentralisé à l’extrême. L’étude dela chronologie p. 32 permet de dire que la France est àl’avant-garde de cette évolution qui fait de la seigneuriechâtelaine, à partir du Xe siècle et jusqu’au XVe siècle, lacellule de base de l’encadrement politique et social enOccident. Car, à partir de là, l’ordre seigneurial se répandd’abord en Allemagne et en Angleterre et un peu plus tarden Espagne et en Italie du Nord en même temps que se dif-fusent les poèmes qui exaltent la chevalerie. La seigneuriechâtelaine est implantée en Italie du Sud et en Sicile, puisau Levant après le début des Croisades (1095). Elle resteinconnue dans les pays scandinaves.

Le château fort est d’abord l’expression d’une organisa-tion politique où dominent le morcellement, la superposi-tion et la confusion des compétences. Le pouvoir centralse délite, se fragmente, se pulvérise en multiples pouvoirsseigneuriaux, dont chacun des châteaux forts témoigne àsa façon. Ensuite, le château est le symbole d’une organi-sation sociale où la classe seigneuriale laïque a le mono-pole de la violence. Enfin, le château est l’expression d’unmode d’exploitation des terres et des hommes où les sei-gneurs tirent leurs revenus des terres qu’ils possèdent ourelèvent de leur droit de ban1. C’est parce que leur domi-nation doit être immédiatement visible que les seigneursrésident sur leurs domaines, au milieu de paysans qui sontaussi leurs dépendants. Le château fort inscrit dans lespaysages d’Europe le primat des seigneurs, tout comme

les églises font croire en Dieu, en Ses prêtres et en Sesmoines.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 1 p. 32Le château fort a pour fonction d’asseoir et de manifesterla domination d’un seigneur.

Le château de Gisors est mentionné pour la première foissous la plume du moine Orderic Vital. En 1097, le roid’Angleterre Guillaume le Roux – fils du NormandGuillaume le Conquérant – régent du duché de Normandieen l’absence de son frère parti pour la première croisade(1095-1099), ordonne à Robert de Bellême de construireun château sur l’Epte. Cette rivière, affluent de la Seine,marque depuis 911 la frontière entre le royaume de Franceet les possessions anglaises de la Basse Seine. Cette lignede démarcation coupe le Vexin en deux parts à peu prèségales. Les rives de l’Epte sont hérissées de châteaux forts :Trie, Boury, Chaumont côté français ; Château-sur-Epte,Dangu, Neaufles-Saint-Martin côté anglais. Orderic Vitaldécrit ainsi le rôle de la nouvelle place forte dans ce dis-positif : « Le roi Guillaume fit bâtir à Gisors un châteautrès fort, qui, jusqu’à ce jour [Orderic écrit entre 1123 et1141], a servi de boulevard [défense avancée] à laNormandie contre Trie, Chaumont et Boury. » Gisors estbien vite au cœur des conflits entre Anglo-Normands etFrançais.

Faire observer le document 1 p. 32, puis faire répondreaux questions 1 et 2. Faire remarquer aux élèves que lechâteau est surélevé, dégagé de la végétation, et entouréd’un fossé. Le château culmine sur une motte de terrerapportée haute de 20 m et de 25 m de diamètre pour sa

1. La seigneurie dite « banale » a une origine politique. Le droit de ban, qui consiste dans le pouvoir d’ordonner, de contraindre et de punir, résulte del’accaparement des prérogatives royales par de puissants seigneurs locaux.

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partie haute (70 m à la base). Une chemise de pierre deforme circulaire haute de 10 m entoure un donjon octogo-nal excentré de quatre étages. C’est le logis du seigneur(question 2). Faire remarquer l’étroitesse des ouverturespour empêcher que des traits enflammés parviennent àl’intérieur où meubles et tentures prendraient feu. Unetourelle escalier d’un étage supplémentaire est accolée audonjon. La motte castrale est entourée d’un large fossésurmonté d’une enceinte de 200 m de long et 10 m de hautflanquée de tours rondes, carrées et polygonales. Les murssont hauts, lisses et presque sans ouverture. C’est derrièrecette muraille de pierre que se réfugient les paysans en casd’attaque (question 1). Les murs peuvent aussi servir decaves, d’entrepôts ou d’ateliers à quelques artisans.Adossée au rempart, une grosse tour défend l’entrée prin-cipale du château.

➤ Activité 2 : document 2 p. 33Le château fort est une demeure dont la fonction est défen-sive.

Dans la période mérovingienne, les éléments de défensesont surtout constitués par des enceintes urbaines, dresséesaux IIIe et IVe siècles, où viennent occasionnellement seréfugier les populations. Puis, dans les dernières annéesdu Xe siècle, les sources écrites mentionnent des mottescastrales de terre et de bois (des castra, des castella ou desturres). Les châteaux de pierre – ceux dont nous voyons leplus de vestiges – sont postérieurs au XIe siècle.

Faire lire le document 2 p. 33 et faire répondre aux ques-tions 3 et 4. Le château fort est une construction destinéeà être habitée par un lignage seigneurial. C’est unedemeure dont la vocation est défensive – au point deconditionner sa structure et son agencement – un édificequi, lorsqu’il est formé de plusieurs bâtiments, est unespace fermé, jouissant d’un degré d’autonomie par rap-port aux campagnes alentour. Le fossé et le talus délimi-tent un monde clos qui, à l’occasion des guerres, s’ouvreaux paysans, en vertu du principe que le plus puissant a ledevoir de protection vis-à-vis du plus faible (question 4).Le maître du château, qui confisque à son profit les droitsrégaliens, ne voit de limites à son indépendance que dansla convoitise de ses rivaux, château contre château. Ainsi,le succès de la seigneurie châtelaine est perçue comme unmalheur par les chroniqueurs nostalgiques de la concordeimpériale. Les guerres seigneuriales sont interprétéescomme une punition divine face à l’impuissance du pou-voir central et au relâchement de la société qu’elle aentraîné (question 3).

➤ Activité 3 : document 3 p. 33La prestation d’hommage scelle les liens entre le seigneuret son vassal.

Depuis Charlemagne, la société n’oppose plus libres etnon-libres. La notion de liens d’homme à homme a péné-tré toute la société où protection des uns et dépendancedes autres créent des solidarités interpersonnelles. Lepuissant a le devoir de protection vis-à-vis du faible qui,de son côté, doit un service pouvant aller de l’aide etconseil à la soumission complète. Au sein des Francs se

dégage, à partir du IXe siècle, le couple seigneur vassal.La première fonction du vassal est la guerre puisquec’est pour satisfaire à cette charge qu’il entre dans unevassalité : « soldat » (miles) et « vassal » (vassus) sontd’abord synonymes. Très vite, des paysans, quoiqueFrancs et libres en définition, sont trop pauvres pour par-tir à la guerre et ils ne s’y rendent plus. C’est un soulage-ment économique pour beaucoup puisqu’ils n’ont plus às’équiper, mais c’est une coupure avec ces vassaux, soldats,qui sont sur le chemin de la chevalerie et de la noblesse.Le modèle nouveau de cette société est l’homme de fidé-lité et de combat que les textes appellent, au Xe siècle, lemiles.

Faire observer le document 3 p. 33 et faire répondre auxquestions 5 et 6. Dire aux élèves que trois momentsconstituent la cérémonie de l’hommage entre le seigneuret son vassal : 1. D’abord, le vassal s’agenouille devant son seigneur etmet ses mains dans les siennes ; parfois, les deux hommess’embrassent sur la bouche, c’est un baiser de paix. 2. Ensuite, ils échangent des serments ou au moins desengagements. Les châteaux sont au cœur de leurs préoccu-pations : le vassal prête hommage pour entrer ou pourdemeurer dans le groupe des chevaliers de châteaux (mili-tes castri) ; ou même pour obtenir la seigneurie d’un châ-teau comme nous le montre cette reproduction. Enéchange, le vassal doit un service par les armes. Mais leservice varie beaucoup. Cela va d’une simple neutralité oude la remise provisoire d’un château en cas de guerrecontre un tiers, à un véritable dévouement militaire. 3. Enfin, le seigneur donne au vassal un morceau de terreou un objet qui symbolise le fief – un seigneur concède àson vassal une terre appelée « fief » et les droits seigneu-riaux attenants, en échange de services, surtout militaires– qu’il lui alloue à titre personnel, puis héréditaire.

➤ Activité 4 : document 4 p. 33Le château fort s’exporte dans les États latins d’Orient.

Faire observer le document 4 p. 33 et faire répondre auxquestions 7 et 8. Forteresse de l’ordre militaire del’Hôpital, le « krak » des chevaliers est établi sur une hau-teur du djebel Ansariye (Syrie). Le château occupe le som-met aplani d’une montagne aux flancs abrupts, qui permetde contrôler le verrou créé par la topographie. Cet empla-cement stratégique a été occupé par des contingentsbyzantins puis musulmans, mais aucun vestige de ces ins-tallations n’a subsisté. Les Francs le ravissent aux musul-mans (1098). Le site est transformé en place forte capablede soutenir un long siège et d’abriter une garnison nom-breuse.

Le contexte historique

Depuis le milieu du IXe siècle, la décomposition du pou-voir carolingien favorise un peu partout la mise en place

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Sur les traces

des châteaux forts

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de potentats locaux qui usurpent les attributs de la puis-sance publique. Quelques familles se structurent selon deslignages qui assurent la transmission héréditaire de la sei-gneurie foncière et du pouvoir banal, mais elles ne sontpas encore une « noblesse », c’est-à-dire un groupe dontl’identité se fonde sur un système de valeurs partagées partous. Vers l’an 1000, le mot latin miles désigne ces seigneurs.Jusqu’alors, ce mot s’appliquait aux milites castri, lescavaliers lourdement armés qui gardaient les châteaux desseigneurs et vivaient dans leur entourage. Mais au XIe siècle,les seigneurs sont de plus en plus nombreux à faire adou-ber leurs fils, voire à marier leurs filles à ces chevaliersqui étaient leurs inférieurs. L’image du chevalier changeen effet : l’Église – qui juge qu’il est scandaleux que lesseigneurs chrétiens se fassent la guerre entre eux –détourne peu à peu les débordements belliqueux des che-valiers européens contre les hérétiques et les musulmans.L’exaltation de cette fonction militaire valorise le prestigesocial des chevaliers, ce qui pousse les seigneurs à adopterleur mode de vie et leurs valeurs. À la fin du XIIe siècle,cette fusion entre l’aristocratie foncière et l’élite guerrièreest largement accomplie en France. C’est la naissanced’une véritable noblesse, dotée d’une identité collective etd’un rôle idéal dans la société. Les moines cherchent àl’exprimer, en adoptant la théorie des ordres, qui ne s’im-pose véritablement qu’au seuil du XIIIe siècle2.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 1 p. 34L’Église catholique christianise l’idéal chevaleresque.

Les clercs, au début, considèrent les chevaliers comme desagents du Diable parce qu’ils conduisent des razzias etfont régner la terreur sur les terres de l’Église ; mais, enmême temps, ces chevaliers sont les parents des évêques,des abbés, des moines… Entre le haut clergé et les cheva-liers, il y a connivence : le haut clergé se recrute dans lachevalerie, et il existe des solidarités familiales.

La culture ecclésiastique et la culture chevaleresque setélescopent et s’enrichissent réciproquement. Faire obser-ver aux élèves le document 1 p. 34 et faire répondre à laquestion 1. La culture ecclésiastique modèle la cérémoniede l’adoubement, par laquelle le jeune miles, ayant ter-miné ses apprentissages et pouvant faire preuve de sescapacités guerrières, est introduit dans la chevalerie.L’adoubement, apparu au cours du XIe siècle, est au départune cérémonie strictement domestique, purement profane ;les armes remises sont l’épée, le bouclier, le heaume et leséperons – rappeler aux élèves que le chevalier est avanttout un combattant qui se distingue des autres parce qu’ilmonte à cheval (question 1). L’adoubement change à lafin du XIIe siècle : les armes du chevalier sont bénies,déposées sur l’autel, et une prière précède la cérémonie.De plus, les valeurs chevaleresques changent au contactdes commandements chrétiens : le courage et la loyautésont mis au service des pauvres et de la croisade ; la lar-

gesse, c’est-à-dire le mépris des richesses et l’obligationau contraire de les dissiper, profite à l’Église par le biaisde donations pieuses.

➤ Activité 2 : documents 2 et 3 p. 34Le tournoi et la chasse sont des pratiques spécifiques auxchevaliers.

Faire observer les documents 2 et 3 p. 34 et faire répondreaux questions 2 et 3. Dire aux élèves que ce qui distinguele chevalier du « vilain » (l’homme du peuple), c’est qu’ilne travaille pas. Il occupe ses loisirs à des exercices prépa-ratoires à sa mission militaire et qui l’entraînent : la chasse– privilège de cette classe dominante laïque et qui est unloisir très dangereux – puis le tournoi – puisqu’il y a desinterruptions dans l’activité guerrière, les chevaliers s’af-frontent dans ce qui est à la fois un divertissement et uneoccasion de prouver sa valeur (question 2). Faire détaillerpar les élèves les armes utilisées. La lance, longue et fine,en bois, est terminée par une pointe de métal ; elle désar-çonne l’adversaire contre lequel le cavalier se lance àpleine vitesse. Sous la violence des coups, elle peut se bri-ser. Le bouclier ou « écu », en bois, recouvert de cuir, puisde métal, sert à parer les coups ; de forme triangulaireallongée et étroite pour protéger le buste et une jambe duchevalier, il est décoré aux armes de son propriétaire. Lacuirasse est une longue robe de mailles en métal recou-verte d’une tunique aux armes du chevalier. Le heaume estun casque en métal (question 3). Les chevaux sont recou-verts d’un caparaçon aux armes de leur propriétaire etassorti aux armes du bouclier ce qui permet de les recon-naître dans les joutes. Dire aux élèves qu’il ne faut pas selaisser abuser par les tournois de la fin du Moyen Âge oùles chevaliers s’affrontent dans une joute organisée sur unterrain clos. Mais, aux XIe et XIIe siècles, le tournoi voit desbandes de deux, trois ou quatre chevaliers qui se jettentl’une contre l’autre et où tous les coups sont permis ; ilfaut capturer les adversaires, s’emparer de leurs armes etde leurs chevaux pour ensuite les rançonner.

➤ Activité 3 : documents 4 et 5 p. 35La croisade est l’aboutissement de la christianisation desvaleurs chevaleresques.

La croisade se situe au point de convergence de deux pro-cessus bien distincts :1. Le premier est le mouvement de la « paix de Dieu » :les populations européennes en ont assez d’être soumisesaux querelles des seigneurs, qui les ruinent. Faire lire ledocument 4 p. 35 et faire répondre aux questions 4, 5, 6,7 et 8. Cette dynamique de paix, qui se développe à partirde l’an 1000, pendant longtemps de façon spontanée, esttrès vite récupérée par l’Église (question 5). Les autoritéscatholiques réagissent aux exactions des bandes arméesqui menacent aussi les clercs et les biens de l’Église(question 4). Les décrets du concile de Charroux (989)obligent les milites à renoncer aux pillages et à ne pas fairela guerre à certaines périodes de l’année : du début duCarême jusqu’à Pâques, par exemple.

292. Voir « Comment vivait-on au Moyen Âge ? », « Sur les traces de la vie quotidienne au Moyen Âge », activité 1 : document 1 p. 28.

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2. Second processus : le développement extraordinaire dela chevalerie. La hausse démographique de l’Europe estdifficilement absorbée ; il y a trop de jeunes chevalierssans terre et sans femme. Le groupe des milites reçoitalors une justification religieuse : les hommes en armessont priés de mettre leur force au service des pauvres et del’Église, devenant ainsi des milites Christi, des « soldatsdu Christ » chargés de répandre la foi et de lutter contreles hérétiques et les musulmans en Terre sainte. Du mêmecoup, la guerre se trouve justifiée comme elle ne l’ajamais été. Certes, elle doit être conduite conformémentaux principes augustiniens3, mais maintenant, si elle obéità ces principes, ce n’est plus un mal, c’est un bien. C’estun bien pour ceux qui la font et assurent ainsi leur salut ;c’est aussi un bien pour ceux à qui on la fait, car ils reçoi-vent un châtiment juste (questions 6 et 7).

L’effort pour expulser la violence hors de l’Europe résultede ces deux processus. Le concile de Clermont (1095)impose aux monarques et aux seigneurs chrétiens dereprendre Jérusalem : c’est là que la religion chrétienneest née, que le Christ s’est incarné, est mort et a ressuscité.Il existe aussi une dimension spirituelle de la croisade : laconviction qu’il faut faire son salut. Et Jérusalem devientl’image fantasmée de ce salut : il faut la reconquérir surTerre avant de rejoindre la Jérusalem céleste. Le pèleri-nage armé de la croisade est « juste » puisqu’il n’est pasconçu comme une conquête, mais comme une reconquête.Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’impératif de la croisadeapparaît en Ibérie, trente ans avant le concile de Clermont,lorsqu’en 1063 le pape Alexandre II déclare qu’il est dudevoir des chrétiens de reprendre la péninsule. La croisadeest « sacrée » parce qu’elle veut récupérer la terre origi-nelle des chrétiens. Elle est « sacrée » parce qu’elle est déci-dée par la papauté. Elle est « sacrée » parce qu’elle s’accom-pagne de rites de pénitence. C’est une guerre menée parDieu plutôt que par les hommes ; les Croisades sont dési-gnées comme les Gesta Dei per Francos : les « hauts faitsde Dieu accomplis par le truchement des Francs ».

➤ Activité 4 : document 6 p. 35Le château perd brutalement ses qualités quand apparaîtune arme nouvelle : le canon.

Faire observer le document 6 p. 35 et faire répondre auxquestions 9 et 10. Ce document du XVe siècle renseigne lesélèves sur l’évolution des techniques de siège. Le châteaufort a acquis une perfection qui le rend souvent imprenable.Faire repérer les arcs, les arbalètes, les épées et leséchelles contre les murs. Il faut surtout insister sur lescanons (question 9). Le canon ruine rapidement la répu-tation d’invulnérabilité des forteresses médiévales (ques-tion 10). Pourtant il ne lance encore que des boulets (desprojectiles non explosifs) ou de la mitraille (tout objet de petitcalibre dont on bourre la gueule du canon et qui, propulsépar la poudre, blesse, coupe, déchire les chairs). Les bou-lets éventrent les murs ou les abattent, percent les porteset, s’ils sont chauffés, incendient des éléments défensifs.

Les restes du château de Quéribus

Dominant des escarpements vertigineux et occupant toutela partie sommitale du site, le château de Quéribus estmentionné pour la première fois en 1020 et appartient auseigneur Bernard de Taillefer, comte de Besalu. En 1111,les propriétés de ce lignage passent au comte deBarcelone. Et lorsque le comte Alphonse II ceint la cou-ronne d’Aragon (1162), la place de Quéribus fait partied’un glacis protecteur en arrière de Carcassonne, sur lafrontière Nord des possessions du roi d’Aragon. Depuis lemilieu du XIIe siècle se développe en Languedoc une hérésie,que nous appelons « hérésie cathare », mais il est difficiled’en connaître le contenu et le recrutement car elle ne setrouve exposée que chez ses adversaires. Les albigeois –nom donné par les chroniques aux hérétiques méridionaux– sont soutenus par le comte de Toulouse et par le seigneurde Trencavel, vicomte d’Albi, Carcassonne et Béziers.Après l’assassinat de son légat, le pape Innocent III prêchela croisade, la première en terre chrétienne. Simon deMontfort (l’Amaury) en prend la tête en 1209. Le comtede Toulouse s’allie au roi d’Aragon mais leurs troupessont défaites en 1213. Simon fait hommage des domainesnouvellement acquis à son suzerain, Philippe II Auguste,unissant ainsi le Nord au Midi. Mais le nouveau comte deToulouse, Raymond VII, profite de la mort de Simon pourreprendre les hostilités. En 1226, Louis VIII obtient l’ex-communication de Raymond. Descendu par la voie duRhône, il assiège Avignon4. La prise de la ville crée unetelle panique que le Languedoc capitule rapidement. En1229, ces vingt années de croisade sont closes par le traitéde Paris qui rattache au domaine royal Beaucaire etCarcassonne et prévoit le mariage de la fille du comte deToulouse, Jeanne, avec l’un des fils de Louis VIII, Alphonsede Poitiers. Par ailleurs, il est indiqué que le comté deToulouse reviendra à la Couronne si le couple meurt sanshéritier mâle. De nombreux châteaux des Corbières restentcependant des pôles de résistance du catharisme langue-docien : Quéribus finit par tomber en 1255. Le châteaudevient un « château royal » : il est réaménagé et il fait par-tie de la ligne de défense française face à l’Aragon jusqu’aurattachement du Roussillon à la France en 1659. Ses paren-tés architecturales avec la cité de Carcassonne le désignentcomme un exemple de ce magnifique art militaire de laseconde moitié du XIIIe siècle. Du château cathare lui-même, détruit en 1255, on ne sait pas grand-chose.

➤ Activité possible• Pour les visites scolaires du château de Quéribus :http://mairie.cucugnan.free.fr/ ; l’office du tourisme le plusproche se trouve à Quillan (11500), Tél. 04 68 20 07 98,Fax. 04 68 20 04 91.

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L’héritage des chevaliers

3. Pour saint Augustin (IV-Ve siècle), la guerre est dite « juste » si elle n’est pas une fin en soi, mais vise à rétablir la paix ; si elle conforte la justice ; si ellegarantit ce qu’Augustin appelle « la tranquillité de l’ordre », c’est-à-dire si elle punit le déchaînement des hérétiques et reconquiert des terres usurpées.4. Les terres du comté de Toulouse comprennent l’Agenais, le Quercy, une partie du Rouergue, le Bas-Languedoc et une part de la Provence.

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Le château, à l’origine de la ville

Quelles sont les relations entretenues entre les villes et leschâteaux ? Les médiévistes relèvent le fait que des villesdoivent leur origine à la présence d’une forteresse, toutcomme d’autres à la présence d’une abbaye. Aujourd’hui,on va jusqu’à estimer qu’il n’y avait pas vraiment de vil-lages dans la Gaule des premiers siècles du Moyen Âge,mais de petits regroupements de maisons paysannes, decabanes, vite surgies, vite disparues, sans site fermementétabli, sans continuité assurée. Ce qui signifierait que levillage serait largement une création de l’âge seigneurial,à partir de l’an 10005. Parmi les points d’ancrage quiauraient contribué à le fixer, figureraient l’église parois-siale et son annexe, le cimetière, mais aussi le « fort châ-teau » : le château n’est pas venu compléter de l’extérieurun habitat préexistant, mais il l’aurait fixé, en aurait assuréla croissance et la pérennité.

➤ Activités possibles• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique sur la ville forti-fiée de Carcassonne. • Sur Carcassonne, la Bibliothèque nationale de Francepropose la découverte sur CD-Rom d’une sélection de sesdossiers accessibles sur Internet. Ce CD-Rom est distribuégratuitement aux établissements scolaires : « Le MoyenÂge », BNF, 2004 ou http://www.bnf.fr/.

La courtoisie

Le système des valeurs chevaleresques s’organise autourde quatre vertus : la prouesse, la largesse, la loyauté etl’honneur. Voilà ce qui, aux origines, peut caractériser lachevalerie. L’honneur, c’est la charge de la seigneurie, lafonction de protection que remplit le seigneur, et tout cequi l’aide à remplir cette fonction. Par extension, le motprend la signification qu’il a aujourd’hui et implique quechacun des membres de ce groupe dominant lutte pourque sa respectabilité soit reconnue. Or, qu’est-ce quimenace l’honneur d’un homme ? La femme, qui parnature n’est pas fidèle. À la cour du seigneur, il y a des

femmes ; être courtois – du mot cour ou « entourage duseigneur » – c’est donc savoir se tenir honorablement enface des femmes. C’est ce qui distingue le « courtois », lechevalier, du « vilain », l’homme du peuple. Très tôt (dèsle XIIIe siècle), cet idéal chevaleresque exerce une fascina-tion sur toute la société, par ce mouvement de mimétismequi fait que les gens du peuple tendent à vouloir ressem-bler à la couche supérieure : les « vilains » veulent deve-nir « courtois », ils veulent copier les attitudes de la che-valerie.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : château fort, motte castrale, donjon, sei-gneur(ie), chevalier, adoubement. Mettre en relation cha-cun de ces mots avec des repères figurant sur la chrono-logie p. 32. Mettre en commun les réponses et écrireensemble le résumé de cette séquence.

– D. Barthélemy, « L’ordre seigneurial (XIe-XIIe siècles) »,Nouvelle Histoire de la France médiévale, coll. « PointsHistoire », Le Seuil, 1990.

– G. Duby, Guerriers et Paysans, Gallimard, 1973 ; Lestrois Ordres ou l’Imaginaire du féodalisme, Gallimard,1978 ; Le Chevalier, la Femme et le Prêtre, Hachette,1981 ; L’An Mil, Gallimard, 1993.

– M. Bourrin-Derruau, « Temps d’équilibres, temps deruptures (XIIIe siècle) », Nouvelle Histoire de la Francemédiévale, coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

– R. Fossier et Ph. Contamine, Seigneurs et Seigneuriesau Moyen Âge, Comité des travaux historiques et scien-tifiques, 1993.

315. R. Fossier, Enfance de l’Europe : aspects économiques et sociaux. t. I, L’Homme et l’Espace ; t. II, Structures et Problèmes, PUF, 1982.

Pour construire le résumé

Bibliographie

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Pourquoi a-t-on construit des églises ?

Référence aux Instructions officiellesUne christianisation effective s’est accomplie depuis le IXe siècle et a atteint profondément les sociétés européennes.Au cours de la période romane (XIe-XIIIe siècles), les laïcs expriment leur foi à travers des modes de dévotion favoris.Pourtant, tous ces gestes sont sous-tendus par une intériorisation du message chrétien dans les esprits et par une inten-sification de la demande religieuse des fidèles. Tous ces gestes répondent aussi à une angoisse commune : commentavoir la certitude de réussir à faire son salut ?

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants des temps romans (de l’an 1000 à la fin du XIIIe siècle).• Caractériser les temps romans : l’affirmation de la « liberté de l’Église ».• Mettre en relation deux styles architecturaux : l’art roman et l’art gothique.

PhotoficheVoir photofiche n° 6 p. 83.

Pages 38 à 43 du dossier

Le contexte historique

Pour parvenir à la béatitude éternelle, beaucoup estimentque l’Église doit se renouveler. La réforme est une exi-gence très ancienne ; les épîtres de Paul ou de Jean s’ef-forçaient déjà d’amender les désordres des premièrescommunautés chrétiennes. Au XIe siècle, ce processusréformateur trouve un nouveau cadre d’expression : c’estce que l’on appelle « la réforme grégorienne ». Cetteréforme a pour acteur la papauté, personnifiée parGrégoire VII (1073-1085) qui laisse son nom au mouve-ment. D’abord, il condamne la simonie – vénalité des officescléricaux et des sacrements – et le nicolaïsme – concubi-nage ou mariage des prêtres – puis il s’en prend à la racinedu mal : la sécularisation de l’Église par le biais de l’in-vestiture laïque des charges ecclésiastiques. Ce sont doncles nécessités de la réforme morale du clergé qui poussentla papauté à s’émanciper des rois en proclamant la« liberté de l’Église », puis à devenir leur guide, commel’âme dirige le corps. L’ordre du monde carolingien esttotalement bouleversé ; l’affirmation de la « liberté del’Église » rompt l’unité de l’Église et de l’État célébréepar l’idéologie impériale. Elle rétablit une distinction entrele spirituel et le temporel, impose le primat romain et laprétention du pape à exercer un pouvoir sur les laïcs puis-que le salut du monde est la fin de tout gouvernement. LaChrétienté est donc la vision catholique d’un monde unidans la foi sous l’autorité du pape, où les rois coopèrent autemporel et obéissent à la direction spirituelle pontificalepour réaliser ici-bas la Jérusalem céleste…

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

La présence des séculiers est accrue par la hiérarchie caro-lingienne, et l’institution monastique ou « monachisme »,donne aux campagnes un encadrement religieux fondé surdes réseaux d’églises rurales dépendant des abbayes. Les

capitulaires impériaux requièrent des populations quel-ques pratiques rituelles : l’assistance à la messe domini-cale, la récitation du Credo, l’aumône, le jeûne ou le paie-ment de la dîme au clergé qui n’impliquent pas une adhé-sion personnelle. D’ailleurs, l’architecture religieuse destemps romans prend en compte l’affluence du peuple auxoffices, comme le montre l’ampleur des nefs, des tribunes,des bas-côtés et des déambulatoires pour faciliter l’accèsde grandes foules aux reliques.

➤ Activité 1 : documents 1, 2 et 3 p. 38« Il semblait que la terre se débarrassait de ses vieux vête-ments et revêtait çà et là un blanc manteau d’églises. »1

Faire observer le document 1. La technique de la voûtesur croisée d’ogives naît au XIIe siècle dans le Nord de laFrance : c’est le style gothique des grandes cathédrales(question 1). À partir de 1200, de nombreuses cathédraless’édifient en France et dans les pays voisins (Angleterre,Espagne, Allemagne rhénane). Les premières installationsmonastiques datent du IIIe siècle. Ces fondations seseraient produites à peu près en même temps en Occidentet en Orient. À la fin du IVe siècle, on compte un peu plusde 200 monastères en Gaule, surtout en Bourgogne, enProvence et dans le Languedoc (question 2). Parmi lesplus anciens, Issoire fondé en 260, Lérins en 400 et Saint-Victor en 415.

Faire lire le document 2 et faire répondre aux questions 3,4 et 5. L’église est souvent l’unique construction de pierreà des kilomètres à l’entour ; c’est le seul édifice imposantde toute une région et sa tour guide de loin les pèlerins.Chaque dimanche, tous les habitants de la paroisse s’yréunissent pour les offices. Le contraste entre la hauteconstruction décorée de peintures et de sculptures et leshumbles habitations primitives devait avoir quelque chosed’écrasant. Rien d’étonnant si toute la communautéparoissiale tire orgueil de sa réalisation et de sa décoration :

1. Raoul Glaber, Histoires au début du XIe siècle.

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l’extraction et le transport des pierres, l’installation deséchafaudages, l’embauche d’artisans itinérants, tout celaétait un événement exceptionnel (questions 3 et 5).

Faire observer le document 3 et faire répondre aux ques-tions 6 et 7. Faire remarquer aux élèves les différentscorps de métiers mobilisés : l’architecte détaille l’avancéedes travaux à l’évêque et à sa cour (question 7) ; les tail-leurs de pierres et les maçons montent les murs de lacathédrale ; un artiste réalise un élément du décor sculpté(question 6).

➤ Activité 2 : documents 4 et 7 p. 39L’évolution de l’architecture religieuse témoigne du chan-gement de la religiosité européenne.

Faire confronter les documents 4 et 7 p. 39 et faire répondreà la question 8. Le souvenir des formes architecturalesdes églises primitives, les basiliques, n’est pas effacé auMoyen Âge. Le plan adopté par les Romains est partout lemême : une nef centrale conduisant à une abside ouchœur, flanquée de deux ou de quatre bas-côtés. Parfois,certains ajouts enrichissent la simplicité de ce plan,comme l’adjonction, entre le chœur et la nef, du transeptpour bâtir des églises en forme de croix. Ce plan est retenuà Poitiers et à Reims. Faire remarquer aux élèves la mêmedisposition harmonique des deux façades occidentales :dans un rectangle divisé en trois parties, celle du centreétant plus large, s’inscrivent trois portails ; les portailssoulignent la structure intérieure avec une nef et deux col-latéraux. Au-dessus des portails latéraux se dressent lesdeux tours soutenues par de lourdes butées plus ou moinscamouflées ; ces tours portent les cloches dont les sonne-ries rythment la vie des fidèles. Les deux façades sontdécorées de sculptures : plus de 2 300 figures à Reims,beaucoup moins à Poitiers. Les programmes iconographi-ques servent à l’édification des foules : ce « décor »doit provoquer un choc esthétique, susceptible de seprolonger en sensation spirituelle. Malgré cette parenté,l’impression générale produite par l’église romane deNotre-Dame-la-Grande à Poitiers est bien différente decelle de la cathédrale gothique de Reims. À Poitiers, peude décor, peu de fenêtres, de solides murs pleins et deuxtours qui font penser aux châteaux forts. L’église est doncsombre, étroite et de dimensions modestes. À Reims, lafaçade est gigantesque : alors que les maisons ne dépas-sent pas deux ou trois étages, les flèches des deux toursatteignent 80 m. C’est surtout la diffusion de la lumièrequi caractérise la cathédrale gothique : la façade laissepasser la lumière à l’intérieur. La Grande Rose a un dia-mètre de 12 m. Pour accroître encore, au couchant, laluminosité intérieure, une autre rose perce le tympan cen-tral et des verrières quadri et trilobées surmontent les deuxtympans latéraux. Les nombreuses niches et pinacles ren-forcent l’aspect très « ciselé » de la façade qui, avec sesreculs et ses saillies, ménage des effets d’ombre et delumière. Pour autant, le décor sculpté habituel des tym-pans n’est pas abandonné : il est reporté dans trois gables2

(question 8).

L’évolution de l’architecture religieuse révèle un change-ment de la religiosité européenne. Pour l’Église de l’an1000, la vie est un pèlerinage et le clerc a pour but d’ache-miner le chrétien vers la Jérusalem céleste à laquelle il neparviendra qu’après sa mort. La dynamique est ascen-dante. C’est pour cela que les églises romanes sont sirobustes : elles sont un refuge pour les fidèles. Aucontraire, la perspective du XIIIe siècle est descendante : onconstruit ici-bas le Royaume de Dieu. Les sermons etles hymnes évoquent la Jérusalem céleste avec ses portesfaites, chacune, d’une perle, ses joyaux, ses rues pavéesd’or et de verre transparent. En écho, les murs de la cathé-drale gothique sont faits de vitraux brillants comme despierres précieuses ; les piliers, les nervures et les voûtinsétincellent d’ors.

➤ Activité 3 : documents 5 et 6 p. 39L’art gothique est le dépassement technique de l’artroman.

Faire confronter les documents 5 et 6 p. 39 et faire répondreà la question 9. Les architectes des églises romanesdonnent à ces imposants édifices de pierre une couverture,elle-même de pierre. La science qu’avaient les Romainsde voûter de grands édifices implique des connaissancestechniques qui sont perdues. Pour supporter le poidsénorme de la voûte « en berceau » des églises romanes,murs et piliers deviennent encore plus forts et plus massifs.De plus, les lourdes pierres de la voûte ne pèsent pas seu-lement verticalement, mais aussi latéralement. Les piliers,à eux seuls, ne résistent pas à cette poussée latérale : defortes butées – ou des « contreforts » – maintiennent aussila structure. Face à ces contraintes, la solution est de lancerdes arcs de soutien – ou des « nervures » – croisés en dia-gonale, puis de combler les sections triangulaires – ou« voûtins » – qu’ils dessinent avec un matériau plus léger.La technique de la voûte sur croisée d’ogives naît auXIIe siècle dans le Nord de la France : c’est le style gothi-que. Si les piliers suffisent à porter les nervures de lavoûte et si les pierres qui forment les voûtins triangulairesne sont que du remplissage, alors il n’est plus besoin demurs massifs entre les piliers, et d’amples fenêtres lesremplacent. Les arcs en plein cintre du style roman sontdélaissés car, si l’on doit franchir par un arc en demi-cercle l’espace séparant deux piliers, il n’ y a qu’une seulemanière de le faire. La voûte atteindra forcément une cer-taine hauteur. Si l’on veut aller plus haut, il faut un arcd’une pente plus raide. Le mieux est de renoncer auxdemi-cercles et d’ajuster deux segments : c’est le principede l’arc brisé. Son grand avantage est qu’on peut le fairevarier à volonté ; il sera plus obtus ou plus aigu. Mais, siles contreforts restent indispensables pour équilibrer lapoussée latérale des bas-côtés, que faire pour la nef ?Elle est soutenue de l’extérieur par-dessus le toit des bas-côtés : l’invention de l’« arc-boutant » complète la struc-ture de la voûte gothique. C’est donc l’égale répartition dupoids qui permet de construire plus haut, tout en réduisantla masse de matière employée, sans compromettre la soli-dité de l’ensemble (question 9).

332. Frontons triangulaires généralement ajourés et sculptés, qui couronnent un portail ou une fenêtre.

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Le contexte historique

Depuis les foules suivant un ermite jusqu’aux Croisades,en passant par le monachisme cistercien ou par le culte desreliques, les temps romans (XIe-XIIIe siècles) offrent unvaste panorama d’expériences religieuses. Elles répondentcependant toutes à une préoccupation commune : com-ment avoir la certitude de réussir à faire son salut ?

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 1 p. 40Les « œuvres de miséricorde » sont les gestes de dévotionfavoris des laïcs.

Faire observer le document 1 p. 40 et faire répondre auxquestions 1 et 2. Cette enluminure du XVe siècle montre laprise en charge des malades à l’Hôtel-Dieu de Paris (ques-tion 1). Dans une salle commune, les malades sont deuxpar lit et reçoivent des soins donnés par des femmesconseillées par quatre religieuses (question 2). Dire auxélèves que les bénéficiaires de ces soins sont les malades,mais aussi les miséreux, les lépreux, les vieillards isolés,accueillis au sein d’hospices – ou hôtels-Dieu – moinsdestinés à guérir qu’à offrir un cadre de vie décent pour yterminer ses jours, avec l’assurance d’un accompagne-ment religieux et d’une sépulture chrétienne. Cette mis-sion est d’abord celle des clercs ; les laïcs s’y engagentplus tard : soit financièrement en fondant ou en dotant lesinstitutions caritatives, soit personnellement en prodiguantles soins et en s’acquittant des tâches ménagères. D’autresœuvres se constituent en faveur du rachat des prisonniers,après le début de la Croisade et de la Reconquista. Ces« œuvres de miséricorde » sont directement reliées auxparoles que l’évangéliste Matthieu met dans la bouche duChrist au moment du Jugement dernier à l’intention desélus : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’aieu soif et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger etvous m’avez accueilli. Nu et vous m’avez vêtu. Malade etvous m’avez visité. Prisonnier et vous êtes venus me voir. »

➤ Activité 2 : documents 2 et 3 p. 40Le saint, vénéré pour ses reliques, est un gage de salutpour le fidèle.

Tous les gestes de dévotion sont inspirés par une relecturedes Actes des Apôtres et des Évangiles, qui définissentdeux modèles de perfection chrétienne, incarnés par lesapôtres (la « vie apostolique ») puis directement par leChrist lui-même (la « vie évangélique »). Ces modèlesn’animent pas seulement la mission des clercs mais enri-chissent aussi la vie des laïcs autour des deux idéaux de lapauvreté et de la charité. Or, existe-t-il meilleure façon

d’expérimenter la pauvreté qu’en abandonnant sa commu-nauté et ses biens, pour partir sur des routes peu sûres etendurer fatigue, faim et soif ? Le pèlerinage connaît alorsses plus belles heures, en direction de Jérusalem, Rome etSaint-Jacques-de-Compostelle.

Faire observer aux élèves le document 2 p. 40 et fairerépondre aux questions 3 et 4. C’est au début du IXe siècleque l’on croit découvrir le tombeau de l’apôtre Jacques enEspagne (question 3). Auprès de ses reliques3 se déve-loppe un pèlerinage d’abord local puis européen à partirdu XIe siècle, et dont l’apogée se situe aux XIIe et XIIIe

siècles. Compostelle est, avec Rome, le seul lieu enEurope où l’on peut vénérer les restes d’un apôtre duChrist : le saint, vénéré dans ses reliques, est un gage desalut car il intercède pour le pécheur et répand sur celuiqui le prie avec foi un peu des grâces qu’il a reçues. Enoutre, lors d’un miracle, l’importance de la foi, fondementdu salut, est toujours rappelée. Une première église cèdela place au XIIe siècle à une magnifique basilique. Lapremière description écrite des routes de Saint-Jacques-de-Compostelle – dans le Guide du pèlerin de Saint-Jacques – est contemporaine. Il y a quatre routes, qui,après la traversée des Pyrénées, se réunissent en une seuleà Puente la Reina en Espagne. Chacune est nomméed’après la ville d’où elle part ou d’après la principale citétraversée. Celle qui part du Puy est la via Podiensis ; cellequi traverse Limoges est la via Lemovicensis ; celle quipart de Tours est la via Turonensis ; celle qui passe parToulouse la via Tolosana (question 4).

Faire observer le document 3 p. 40 et faire répondre à laquestion 5. Le jacquet est comme la figure emblématiquede la piété des laïcs, à la fois en lui-même et par les atten-tions dont il est l’objet de la part de ses frères. Pauvre,étranger aux régions qu’il traverse, il attire en sa faveur denombreux gestes de charité, qui est une autre forme de lapiété laïque. Le jacquet marche longtemps et est équipé enconséquence. Il peut affronter les fortes chaleurs – gourdepour boire et chapeau pour se protéger du soleil – et lapluie ou le froid des cols pyrénéens – pèlerine et chapeau.La coquille Saint-Jacques est un signe de reconnaissance :elle indique que celui qui la porte est un pèlerin dont lasauvegarde de la personne et des maigres biens est garantiepar l’Église. Le bâton aide à la marche et la besace permetd’emporter de quoi se nourrir un jour ou deux si le pèlerinne trouve pas d’hébergement. Le Guide du pèlerin deSaint-Jacques encourage l’hospitalité. Les princes espa-gnols, par exemple, fondent des hospices, tel celuid’Irache, aux portes d’Estella, construit au XIe siècle parGarcia IV de Navarre. Le jacquet peut faire de mauvaisesrencontres : l’un des premiers jacquets, Raymond II,comte de Rouergue, est assassiné sur la route en 961.

Pour aller plus loinÀ la fin du Moyen Âge, des récits de jacquets inscriventles quatre routes dans une géographie européenne. Ainsi,vers 1495, Hermann Kunig von Vach raconte son pèleri-

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Sur les traces des pèlerins

et des moines

3. Le culte des saints est une caractéristique très ancienne du christianisme dont le fondement théologique est l’Humanité du Christ. Les fidèles apprécientune perception matérielle du sacré passant par le contact avec un objet ou une image. La vénération des reliques est donc légitime car les restes du corpsmatérialisent le souvenir de quelqu’un à travers qui le Christ a agi plus particulièrement : du saint, la dévotion remonte vers le Christ.

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nage à partir de l’Allemagne. Il nous décrit deux chemins :l’un à l’aller, l’autre au retour. Le premier part deCologne, puis traverse Aix-la-Chapelle, Bruxelles,Valenciennes, Amiens et Paris ; il rejoint ensuite la viaTuronensis. Le second part de la petite ville suissed’Einsiedeln ; il passe ensuite par Berne, Genève, Valenceet rencontre la via Tolosana. Cette via accueille aussi lespèlerins originaires d’Italie. À partir de Rome, en effet, seconstitue un chemin italien de Compostelle, passant parGênes, Nice et Avignon. Ainsi, quelle que soit la routeempruntée, le chemin de Compostelle est un long trajet.La durée du voyage dépend du lieu de départ, mais aussides moyens de transport employés et de la longueur desétapes. En 1056, des voyageurs de Liège mettent 36 jourspour faire le trajet de retour de Compostelle à Liège. En1095, un évêque de Lyon quitte sa ville le 11 avril et arriveà Compostelle le 12 mai, soit un trajet de 28 jours.D’autres font le voyage par mer et débarquent à LaCorogne : le chevalier flamand Jean de Zielbeke qui, partide Comines, au nord de Lille, le 18 mars 1512 et de retourle 30 avril, met 44 jours. Beaucoup d’autres, en revanche,prennent leur temps et leur pèlerinage se prolonge pendantde nombreux mois. C’est le cas de Jean de Tournai quiquitte Tournai le 25 février 1488 et ne la regagne que le7 mars 1489. Les puissants effectuent le voyage àcheval. Toutefois, le clergé persuade les pèlerins qu’uneplus grande valeur pénitentielle est accordée au voyageà pied.

➤ Activité 3 : documents 4 et 5 p. 41Le monachisme fascine les esprits médiévaux puisqu’ilproduit de l’éternité !

Faire observer le document 4. Au XIe siècle, le mona-chisme clunisien connaît une diffusion et une présence aumonde sans pareilles. Ses abbés prennent part à toutes lesgrandes affaires religieuses et politiques du temps : mou-vements de paix, gestion d’églises rurales, rôle de conseil-lers royaux. Au contraire, au XIIe siècle, l’institutionmonastique fascine par son côté radical de renoncement etde pauvreté. Le monachisme cistercien renoue avec l’an-cien idéal de fuite du monde des Pères du désert : dans uneperspective de salut individuel, le moine cistercien mèneune vie évangélique et se retire dans des lieux isolés,comme le monastère de Fontfroide dans l’Aude. Faireremarquer l’environnement forestier de Fontfroide pourinsister sur le renoncement au siècle. Faire repérer l’église,le cloître et le dortoir adjacent.

Faire lire le document 5 p. 41 et faire répondre aux ques-tions 6, 7, 8 et 9. La tradition bénédictine structure lemonachisme en Europe autour de la règle de saint Benoît.Cette règle est rédigée vers 530 en Italie et se diffuse enGaule au début du VIIe siècle. C’est une règle très équili-brée, n’exigeant pas d’efforts physiques intenses, même siles châtiments corporels sont autorisés. Elle attache lerégulier à son monastère. L’abbé est le chef du monastèreélu à vie et il décide seul. Le temps du moine se partageentre :

1. le travail manuel : « Que les moines s’occupent eux-mêmes des récoltes car ils sont vraiment moines quand ilsvivent du travail de leurs mains, comme les apôtres »(question 6) ;2. les études (question 9) ;3. et la prière (question 7) : les laïcs, en effet, ont toujourssouhaité pouvoir bénéficier à titre personnel de la prièrede ceux qui en sont les spécialistes, les moines surtout. Cevœu caractérise encore la piété des temps romans où lasociété entière donne mission à l’Église d’assurer sonsalut au titre d’une véritable délégation de prière. Voilàpourquoi les grands laïcs fondent des lieux de prière, puisles dotent sans cesse davantage. Ils sont rejoints en celapar une foule de fidèles demeurés anonymes, aux initiativesplus modestes, mais animés de la même angoisse face à lamort. Enfin, le monachisme se spécialise définitivementdans la gestion de la mémoire des défunts et de l’au-delà.De nombreux nobles revêtent la tunique monastique àl’heure de la mort, contre des aumônes substantielles,pour s’assurer de la prière des moines. Le nom du défuntest inscrit, à titre personnel, dans un nécrologe et est lu,chaque année, le jour anniversaire de la mort. Selon lescas, des milliers de messes sont dites avec une spécifica-tion très minutieuse du service liturgique commémorant lesouvenir du mort. À cela s’ajoute les différentes prières dela journée et de la nuit. C’est ce qui explique la grandeproximité du dortoir et de l’église (question 8).

Moine dans un scriptorium / L’Église

a fondé les premières universités en

Europe / Le baccalauréat et les écoliers

1. Le XIIIe siècle apporte une accélération considérable del’écrit. Non seulement on écrit dans toutes les occasions,mais on conserve les actes écrits. Le lecteur de livres resteavant tout un clerc ; et, parmi ces clercs, les universitaires,étudiants et professeurs, sont une masse toujours pluslourde. La courbe de croissance des étudiants parisienss’accélère pendant les premières années du règne dePhilippe IV le Bel pour atteindre un maximum vers 1315.En même temps, les universitaires ont une conscienceaiguë d’appartenir à une élite : de Guillaume d’Auvergneà Thomas d’Aquin, l’idée est que l’homme non instruits’apparente à la bête. La critique à l’égard des clercs nonlettrés se développe : savoir et puissance sacramentelle onttendance à se confondre. Le niveau intellectuel des clercsprogresse, les exigences montent encore plus vite. Un lit-teratus n’est plus seulement un clerc sachant lire et écrirele latin ; il lui faut un niveau supérieur d’instruction.L’administration civile du royaume offre aussi aux étu-diants des carrières chargées de gloire et d’honneur. À lafin du XIIIe siècle, Philippe de Beaumanoir4 affirme que la

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L’héritage de l’Église médiévale

4. Philippe de Beaumanoir, Les Coutumes de Beauvaisis, éd. Salmon, Paris, A. Picard, « Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’his-toire », 1899-1900.

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première qualité d’un bailli du roi de France est d’être« très bien connaissans » ; Guillaume de Nangis décrit lastructure politique de la France en reprenant l’analogie destrois pointes de la fleur de lis et des trois pouvoirs qui l’as-surent : le clergé, la royauté et l’Université. 2. Tous ces lecteurs ont en commun un immense appétit desavoir. Le XIIIe siècle est le temps des sommes. Les pluscélèbres sont les deux sommes de Thomas d’Aquin : laSomme contre les gentils et la Somme théologique. Lasomme est l’un des aspects du goût encyclopédique : l’au-teur compile les travaux précédents qu’il admire, sans ychanger un mot, afin que son propre texte jouisse d’autantd’autorité que l’auteur qu’il recopie. La plus célèbre deces encyclopédies est celle de Vincent de Beauvais : leSpeculum majus. Ce miroir (speculum), où doit figurertout ce qui est digne de la pensée, est divisé en quatre par-ties : naturel, doctrinal, historique et moral. L’œuvre estimmense, rapportant l’ensemble des connaissancesconcernant le monde naturel, les sciences et l’histoire.Œuvre de commande, elle lui est demandée par le prieurde son couvent de Paris et exige le travail de toute uneéquipe de religieux dominicains enfermés dans leur scrip-torium.

➤ Activité possible• Sur l’éducation, la Bibliothèque nationale de France pro-pose la découverte sur CD-Rom d’une sélection de sesdossiers accessibles sur Internet. Ce CD-Rom est distribuégratuitement aux établissements scolaires : « Le MoyenÂge », BNF, 2004 ou http://www.bnf.fr/.

L’organisation du clergé

Les différentes catégories de la société catholique sontdéfinies en fonction des divers états de vie, à savoir selonle degré choisi de renoncement au siècle et l’importancedes ordres ecclésiastiques reçus. Ordre est à entendre iciau sens de « succession », de « degré », tel qu’il estemployé pour désigner le sacrement de l’ordre qui confèrela dignité sacerdotale. L’Église a défini une progression dansla réception des ordres, depuis les ordres mineurs (portier,lecteur, exorciste, acolyte) jusqu’aux ordres majeurs(sous-diacre, diacre, prêtre, évêque). La tonsure et laréception d’au moins le premier des ordres mineurs distin-guent les « clercs » ; ceux qui ne parviennent pasjusqu’aux ordres majeurs peuvent fonder une famille ;ceux qui sont ordonnés prêtres entrent dans la hiérarchiedu « clergé séculier ». Pour sa part, le moine s’engage àvivre dans le retrait du monde : pour ce faire, il prononcedes vœux au sein d’un ordre5 religieux et se soumet à une

règle. Il peut ne pas accéder à la prêtrise, donc, en touterigueur, ne pas être qualifié de « clerc » ; mais l’habituded’ordonner les moines débute à l’époque carolingienne,puis, sous l’influence du monastère de Cluny (fondé en910), se généralise dans toute l’Europe. D’autres moines,enfin, contractent un engagement religieux sanctionné pardes vœux et la soumission à une règle de vie mais ne seretirent pas du siècle : ce sont les « religieux », illustréspar les ordres mendiants Dominicains, Franciscains,Carmes et Augustins. L’autorité de direction est détenuepar le pape qui arbitre en tant que pasteur suprême et parles évêques qui gouvernent en communion avec lui.Libérée en 1059 de la tutelle de l’empereur et de l’aristo-cratie romaine grâce à un décret qui réserve l’électionpontificale au collège des cardinaux, la papauté condamnetoute investiture laïque sous peine d’excommunication :les abbés doivent être élus par leurs moines et les évêquespar le chapitre cathédral et le peuple du diocèse sans inter-vention des laïcs. L’évêque reste le personnage clef pourfaire descendre la réforme grégorienne jusqu’à l’échelonde la paroisse. À l’échelon inférieur, les prêtres sont seulshabilités à administrer le sacré. Les chrétiens – de loin lesplus nombreux – qui ne prononcent aucun vœu et restentdans le siècle sont désignés pour cette raison par le termede saeculares, soit « les séculiers », pour nous « les laïcs ».

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : salut, église, cathédrale, pèlerinage, clergé(ou clercs), moine, évêque. Mettre en relation chacun deces mots avec des repères figurant sur la chronologiep. 38. Mettre en commun les réponses et écrire ensemblele résumé de cette séquence.

– G. Duby, Le Temps des cathédrales : l’art et la société(980-1420), Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires »,1976.

– Histoire de la France religieuse, t. I, Des origines auXIVe siècle, dir. J. Le Goff et R. Rémond : A. Vauchez,« Le christianisme roman et gothique », Le Seuil, 1988.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

5. Ordre est en ce sens synonyme de catégorie, groupe.

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Se nourrir à la manière de… un banquet médiéval

Référence aux Instructions officielles L’élève doit pouvoir projeter son activité dans l’avenir en élaborant un projet.La pédagogie du cycle 3 ne doit pas se replier sur une conception abstraite et formelle de l’accès aux connaissances.Elle reste appuyée sur l’expérience concrète.

Compétences • Être capable de donner quelques différences entre la cuisine médiévale et la nôtre.• Être capable d’aller chercher des informations complémentaires à la séance sur Internet.• Mettre en pratique des connaissances historiques.

Pages 44 et 45 du dossier

L’exploitation pédagogique en classe

L’alimentation médiévale est très différente que l’on soitpaysan ou seigneur.Chaque classe d’aliments est destinée à une catégorie depersonnes. Les aliments que l’on trouve dans la terrecomme les racines, les tubercules sont destinés aux pay-sans. Ceux-ci peuvent agrémenter leur alimentation decueillette. Mais souvent les seigneurs leur interdisent lachasse et la pêche. C’est pourquoi le braconnage est trèsdéveloppé. Les aliments que l’on trouve en « hauteur » comme lesfruits et les oiseaux sont réservés aux riches nobles.

➤ Activité 1 : « J’étudie un repas paysan »Les paysans se contentaient de soupes de légumes ou d’unquignon de pain frotté d’ail. Le pain était l’aliment princi-pal. Les paysans en consommaient plus de 500 g par per-sonne et par jour.Les soupes étaient à base de racines (navets, betteraves,salsifis), féculents (pois, lentilles, fèves) et légumes verts(choux, salades, bettes, cardons, épinards).Les céréales principalement utilisées sont le blé, le seigle,le froment et l’épeautre.Le lait est consommé presque toujours sous forme de fro-mage car il est difficile à conserver.

Dans les maisons paysannes, la salle à manger n’existepas. Toute la vie se déroule dans la salle commune oùvivent aussi des animaux. Les paysans prennent les repasprès de l’âtre pour être au chaud et s’éclairer. Les seigneurs ont une nourriture plus variée : la viande etles fruits sont beaucoup plus fréquents. Ils peuvent aussiagrémenter les plats d’épices qui sont à cette époque rareset très chères. La viande est souvent cuite à l’eau puisrôtie. Les plats sont presque toujours accompagnés de sauce.

➤ Activité 2 : « J’étudie un repas chez un seigneur »Les repas, chez les seigneurs, se prennent dans la salleprincipale de la demeure. À cette époque, la « salle à man-ger » comme pièce à part destinée au repas n’existe pas.Les serviteurs « dressent » la table, c’est-à-dire qu’ilsapportent des tréteaux et des planches. Les convives s’as-soient d’un seul côté de la table.

C’est le panetier qui met la nappe ainsi que la nef de table(sorte de coupe ouvragée qui reçoit le gobelet, la cuillère,les tranchoirs de pain du maître des lieux), le sel et lepoivre. Il prépare aussi les tranchoirs de pain des autresconvives.Le fruitier est chargé des fruits frais et secs.L’échanson est en charge du vin. Celui-ci est souventcoupé d’eau.

Le repas est long : trois à cinq services ou « assiettes ».Les « assiettes » sont toutes disposées sur la table, le saléet le sucré sont servis en même temps. La viande est présentée déjà tranchée aux convives : c’estle rôle de l’écuyer tranchant. Une femme de « bonnefamille » ne doit pas toucher aux couteaux.La notion de dessert n’est pas aussi nette qu’actuellement.Les fruits frais ou secs se dégustent autant au début qu’àla fin du repas.Au cours des banquets, les convives sont distraits par desmontreurs d’ours, des jongleurs et des musiciens. Lestroubadours en profitent aussi pour conter des histoires etdonner des informations sur le reste du pays.

➤ Activité 3 : « J’organise un banquet médiéval »Proposer une activité culinaire en classe peut permettre defaire participer les familles.Notre alimentation a beaucoup évolué depuis le MoyenÂge. Pour ne pas commettre d’anachronisme, voici quel-ques aliments courants qui n’existaient pas au XIe siècle :le thé, le café, le cacao et le chocolat, les fruits « exotiques »comme la banane, l’ananas, la mangue, les fruits de la pas-sion, la rhubarbe, le kiwi, l’avocat, la tomate. Certainesépices comme la vanille, le poivre vert et aussi la marga-rine. Il est important de rappeler aussi que les pommes deterre ne faisaient pas partie de l’alimentation. Elles ont étéimportées d’Amérique à la Renaissance.À l’inverse, voici quelques aliments que nous ne man-geons plus : le paon, le cygne, le panais et certainescéréales.

Demander aux familles de réaliser les recettes peut per-mettre de les inclure un peu plus dans les démarches de laclasse. Les élèves pourront ensuite partager avec elles lebanquet médiéval.

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➤ Activités possibles• Rechercher des définitions de quelques légumes oucéréales que nous n’utilisons plus ou presque plus commel’épeautre, le panais, la courge spaghetti…• Comparer la recette de la soupe dans le livre de l’élèveavec une recette de soupe actuelle pour montrer que lapomme de terre ne faisait pas partie de l’alimentation duMoyen Âge. • Préparer le banquet : diviser la classe en plusieurs groupes.Chaque groupe commence son travail par des recherchessur Internet ou dans des documents papier.

Il semble évident qu’il n’est pas possible de mettre enplace un vrai banquet (avec les convives assis) en classe.Mais il est possible de proposer un « banquet / buffet » àla place ou plus simplement une dégustation en classe desrecettes sélectionnées.

Pour aller plus loin• L’activité de préparation du banquet peut être à géomé-trie variable. Il est possible d’étoffer le projet en l’élargis-sant à un projet pluridisciplinaire. Ce thème peut être leprétexte à une réflexion sur l’alimentation à forte valeuréducative (attention cependant aux anachronismes).L’objectif peut être de créer un projet fédérateur de laclasse en y incluant les disciplines sportives (jonglerie),artistiques (chant à la manière des ménestrels) et poéti-ques (à la manière des troubadours).À la suite de la leçon, subdiviser la classe en cinq groupes.Les deux premiers travailleront sur les recettes et la table,les autres sur la jonglerie, la musique et la poésie.

• Les informations collectées sur Internet à propos deslégumes d’autrefois peuvent faire l’objet d’un article dansle journal de classe.

– http://www.provins.net/_private/F_scolaire.htm– http://pages.infinit.net/celte/cuisine.html– http://expositions.bnf.fr/gastro/enimages/indalim.htm– http://www.cuisine-vegetarienne.com

38

Sites

Act

ions

en

clas

se

Groupe 1 : le menu Groupe 2 : la table

Groupe 3 :la jonglerie

Groupe 4 :la musique

Groupe 5 :la poésie

1. Internet foisonne desites qui proposent desrecettes médiévales oudes recettes très prochesde celles qu’il était possi-ble de trouver au MoyenÂge.

1. Les documents icono-graphiques représentantdes fêtes peuvent êtreétudiés et analysés pardes élèves même de CE2.

Faire un travailcorporel.

Rechercher desmusiques duMoyen Âge.

Travailler sur destextes de trouba-dours.

Mettre en placeun « numéro ».

Sélectionner desmusiques pouvantaccompagner lerepas.

Mettre en placeun « numéro ».2. Sélectionner des recettes

à faire pour le banquet.2. Mettre en place uneliste des différents objets« incontournables » lorsdes fêtes (tréteaux, nappe,bancs, grosses tranchesde pain).

3. Lister des ingrédients.Fabriquer des recettes.

3. Rechercher ces objets.(Les enfants peuvent lesprendre de chez eux, lesfabriquer ou bien lesacheter)

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Qui était Philippe Auguste ?

Référence aux Instructions officiellesPhilippe II Auguste (1180-1223) est le premier des grands rois du XIIIe siècle. Son action est spectaculaire puisqu’auterme de son règne, Philippe triple la superficie du domaine royal et fonde définitivement la souveraineté du monarquecapétien sur le royaume de France.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants du règne de Philippe Auguste.• Confronter deux documents de nature différente. Par exemple, une carte de l’expansion du domaine royal et une

miniature. • Caractériser une période : l’affirmation de l’État royal des Capétiens.

PhotoficheVoir photofiche n° 7 p. 85.

Pages 46 à 51 du dossier

Le contexte historique

Philippe Auguste est sacré à Reims du vivant de son père,Louis VII, en 1179. Le 28 avril 1180, il épouse Isabelle deHainaut, nièce du comte de Flandre, Philippe d’Alsace.Descendante des Carolingiens, elle lui apporte l’Artois endot. Philippe II Auguste succède à son père le 18 septem-bre 1180, tandis que la régence est assurée par le comte deFlandre. Philippe est quelque peu victime de ses biogra-phes, les moines de Saint-Denis, Rigord et Guillaume leBreton, qui oscillent entre la condamnation de ses fras-ques conjugales et l’hagiographie1. Ils lui reprochentd’avoir répudié Ingeburge de Danemark, qu’il épouse qua-tre ans après la mort d’Isabelle, en 1193. Le roi la faitenfermer dans un monastère, et il épouse ensuite Agnès deMéranie, fille d’un seigneur bavarois, dont il a deuxenfants : Philippe Hurepel et Marie. Le pape Innocent IIIjette alors l’interdit sur le royaume, ce qui signifie que lessujets du roi n’ont plus droit aux sacrements, sauf le bap-tême et l’extrême-onction. Philippe rappelle Ingeburge.Mais, après la mort d’Agnès, le roi continue à vivre enconcubinage avec une « demoiselle d’Arras », dont il a unfils : Pierre Charlot. La reine n’est réhabilitée qu’en 1213.Pourtant, Philippe reste populaire. Il reçoit des surnoms deson vivant2. Le premier, « Dieudonné », en fait l’enfant dumiracle pour un père qui n’avait que des filles. Le second,« Auguste », désigne son mois de naissance, août, qui enfait le roi des greniers pleins après les moissons. Ce sur-nom se rapporte aussi au latin augere, « augmenter » : ilapparaît lors de l’expédition contre le comte de Flandre,en 1185, quand Philippe, victorieux, agrandit le domaineroyal de la Picardie et du Vermandois. Il renvoie aussi aupouvoir hérité des empereurs romains et du lignage caro-lingien, que le roi prétend exercer face à l’empereur et aupape. Enfin, on dit Philippe le plus « fortuné » des rois,celui qui a le plus de chance.

L’étude de la chronologie p. 46 permet de montrer quePhilippe a suffisamment d’hommes d’armes pour devenirle roi le plus puissant d’Europe. Face à la coalition qui réu-nit le comte de Flandre, le comte de Boulogne et l’empe-reur, il remporte la bataille de Bouvines, le 27 juillet 1214.Son éclatante victoire consacre le succès des Capétiensqui peuvent se dire les successeurs des Carolingiens etn’ont plus besoin de sacrer leur fils aîné du vivant du roi.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

Le succès politique des Capétiens se mesure à la crois-sance du « domaine royal » et de la « mouvance ». Cesdeux notions, complémentaires l’une de l’autre, sont diffi-ciles à cartographier. La première, ensemble des revenusque le roi perçoit en tant que seigneur foncier et « banal »,et la seconde, ensemble des fiefs tenus du roi de France,s’expriment dans des espaces dont l’exiguïté empêchesouvent la cartographie. Et pourtant, tous les livres com-portent une carte du « domaine royal » à telle ou telle datecar il est des zones du royaume où la densité de la pré-sence seigneuriale du roi est telle qu’elle justifie la pré-sence d’officiers royaux. De la même manière, quelquesprincipautés territoriales apparaissent, comme le duché deGuyenne, la Bretagne, le comté de Flandre, le comté deChampagne, le duché de Bourgogne, le comté deToulouse, qui sont tenus en fiefs du roi de France, mais oùl’autorité du monarque est marginalisée.

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 46Philippe Auguste s’emploie à faire du royaume sondomaine.

Faire confronter les documents 1 et 2 p. 46 et faire répondreaux questions 1 et 2 : 1. En 1180, les frontières du royaume sont sur l’Escaut etla Saône ; les lignes de la Meuse et du Rhône ne sont pas

1. Récit biographique qui embellit la réalité.2. Voir « L’héritage de Philippe Auguste », « Pourquoi Philippe II, roi de France, est-il appelé “Philippe Auguste” ? », p. 50.

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gagnées, elles laissent encore hors de France Metz etAvignon. 2. En 1180, le domaine royal est de taille modeste mais sasituation est stratégique puisqu’il s’aligne sur l’axe Paris-Orléans (question 1). La dynastie capétienne dispose d’unatout de choix, qui est la véritable clef du royaume deFrance : la connexion entre les deux bassins et les deuxaxes de Loire et Seine, c’est-à-dire entre France du Nordet France du Sud. Autant le bassin de la Loire est fait demorceaux mal raccordés, autant le tracé de la Loire prendun sens clair si on le considère à partir d’Orléans, en tantque tête de pont de Paris. On distingue alors deux Loire :une Loire-aval dont la vallée sera plus tard la résidencefavorite des rois et « le jardin » de la France (elle assurel’ouverture vers Tours et, de là, le choix entre l’océanAtlantique et le seuil du Poitou, vers la Guyenne anglaise) ;la Loire-amont de son côté conduit au cœur du MassifCentral et surtout facilite la liaison avec Lyon et la valléedu Rhône, en direction des Alpes, du Midi, de laMéditerranée et de l’Italie. 3. Entre 1180 et 1223, le domaine est étendu par PhilippeAuguste jusqu’aux rives de la Manche et de laMéditerranée. Dire aux élèves que la soumission duroyaume résulte d’une double stratégie, guerrière et matri-moniale (question 2). L’enchevêtrement chronologiquedes opérations militaires est extrême. La bataille de Muret(1213), par exemple, où les troupes françaises de Simonde Montfort écrasent la coalition des milices du comte deToulouse et des chevaliers aragonais, précède de quelquesmois à peine la bataille de Bouvines3. De 1213 à 1219, lefils de Philippe Auguste, futur Louis VIII, se précipited’un théâtre d’opérations à un autre, du Midi au Poitou, del’Artois à l’Angleterre. C’est bien la lutte contre lesPlantagenêts4, qui dominent tout l’Ouest du royaume(Normandie, Anjou, Poitou, Aquitaine), qui poussePhilippe à inscrire la guerre dans une géographie aussivaste. Placer cette conquête du royaume dans une perspec-tive plus large encore car les Plantagenêts sont aussi roisd’Angleterre. Il faut donc compter avec les empereurs ger-maniques et avec la papauté. Enfin, la conquête participeaussi d’une croissance polymorphe de l’influence capé-tienne dans le royaume : de l’éducation des princes terri-toriaux à la cour de France, à la présence de conseillersroyaux dans l’entourage des grands, en passant par la for-mation des élites locales dans les collèges parisiens, à ladiffusion de modèles d’architecture civile et militaire.

➤ Activité 2 : documents 3, 4 et 5 p. 47La souveraineté capétienne s’affirme petit à petit.

Faire observer le document 3 p. 47 et faire répondre auxquestions 3 et 4. Le règne de Philippe Ier est l’un des pluslongs de l’histoire de France, puisque ce roi règne qua-rante-huit ans (1060-1108). On distingue deux phases.La première, qui va de l’avènement du roi jusqu’à 1080,dévoile un pouvoir royal assez faible, sans grandsuccès dans sa lutte contre les châtelains – Hugues deDammartin, Simon de Valois ou Étienne de Blois, par

exemple – qui ont dressé leurs forteresses en Île-de-France. La lutte contre les sires est difficile car leurs châ-teaux forts tiennent les vallées de l’Oise et de l’Aisne,ainsi que les routes d’accès à Paris. Ils passent aussides alliances avec les princes voisins, les ducs deNormandie et les comtes de Champagne. La secondepartie du règne de Philippe Ier témoigne pourtant duredressement du pouvoir royal, comme le montre cemanuscrit du XIe siècle :1. Philippe Ier détient les signes de la majesté : la vergedans la main droite, la couronne et le trône. Sa figuredomine toutes les autres par la taille (question 4).2. Faire remarquer aux élèves la présence des châtelainsdans l’entourage immédiat du roi, même s’ils sont relé-gués sous le roi. Pour le roi, en effet, ces châtelains ne sontpas des traîtres, mais des chevaliers qu’il souhaite accueil-lir à sa Cour. Philippe Ier leur confie des offices publicsdestinés à servir son administration : chancelier pourrédiger les commandements royaux, sénéchal pour orga-niser les services domestiques de son palais, connétablepour s’occuper des écuries royales, chambrier pour garderle trésor. La paix vient quand ils prêtent hommage (ques-tion 4).3. Faire remarquer que les évêques sont aussi relégués auxpieds du roi. Ce n’est pas surprenant. Philippe Ier s’opposeà l’Église parce qu’il refuse les injonctions de la « réformegrégorienne » qui limitent ses droits à l’investiture desévêques (question 4). D’ailleurs, il se moque des ana-thèmes de la papauté concernant son second mariage.D’abord marié à Berthe, fille du comte de Hollande, le rois’éprend en effet de la comtesse d’Anjou, Bertrade deMontfort, elle-même mariée à Foulque le Réchin, etl’épouse en 1092, après avoir répudié Berthe. Philippe,ainsi que son épouse adultère, est alors excommuniépubliquement à plusieurs reprises aux conciles deClermont, de Tours et de Poitiers.

Faire confronter les documents 4 et 5 p. 47 et faire répondreaux questions 5, 6, 7 et 8. Même si les deux documentssont séparés par plus de trois siècles (question 5), lesdeux montrent Philippe Auguste en majesté. Le grandsceau de Philippe II (document 4, question 6) etla miniature du XVIe siècle idéalisent le roi de la mêmefaçon.1. Faire retrouver la tradition romaine : Philippe est repré-senté sous l’habit antique d’un nouveau Constantin, latoge nouée sur l’épaule droite (question 7). 2. Faire retrouver la tradition franque : Philippus gratiaDei rex Francorum, « Philippe, par la grâce de Dieu, roides Francs ». C’est la reprise de la titulature mérovin-gienne, même si Philippe Auguste se fait parfois appelerrex Francie, « roi de France ». 3. Faire retrouver les signes traditionnels de la majesté : lacouronne, le sceptre dans sa main gauche, le trône, le lysd’or dans sa main droite qui, outre la pureté de la fleur,serait un symbole solaire, faisant déjà du monarque capé-tien un roi-soleil (question 8).

403. Voir « Pourquoi a-t-on construit des châteaux forts ? », « L’héritage des châteaux forts », « Le château de Quéribus ».4. Surnom donné à Geoffroy V le Bel, comte d’Anjou, et qui désigne par la suite la dynastie anglaise qui règne sur l’Angleterre de 1154 à 1485.

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L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 1 p. 48Le monarque capétien est un roi sacré.

Philippe Auguste est le dernier fils aîné du lignage capé-tien sacré du vivant du roi. Faire observer le document 1p. 48 et faire répondre aux questions 1 et 2. On sait,depuis le sacre de Philippe Ier (23 mai 1059), comment sedéroule la cérémonie : l’archevêque de Reims commencepar exposer au roi la foi catholique et lui demande dedéfendre l’Église dans ses personnes et dans ses biens.Ayant acquiescé, le roi fait lecture de sa déclaration et lasigne. Les prélats, les grands vassaux et le peuple approu-vent alors en criant par trois fois : « Nous approuvons,nous voulons, que cela soit ! » Cette phase où le roi estassis sur un trône surélevé succède à l’onction par l’arche-vêque de Reims, sur la tête, la poitrine, les épaules, la join-ture des bras et les mains, et à la remise des insignesroyaux (question 2). Le sacre reste le privilège de l’arche-vêque de Reims ; sont présents l’abbé de Saint-Denis, quigarde les insignes royaux, comme la couronne et l’épée(question 1) et l’abbé de Saint-Remi de Reims, où estconservée la Sainte Ampoule du sacre.

Il faut attendre le règne de saint Louis (1226-1270) pourque le déroulement de la cérémonie soit consigné dansplusieurs « ordines » – ou mises en ordre du sacre royal –plusieurs fois repris par la suite. Philippe III le Hardi(1270-1285) est sans doute sacré en suivant le dernier des« ordines » de la fin du règne de son père, saint Louis.

➤ Activité 2 : document 2 p. 48 et documents 3et 4 p. 49

Dans ce XIIIe siècle qui a une réputation pacifique, laguerre est presque constante.

De tous les princes européens, Henri II (1154-1189) est leplus gâté par la fortune des héritages et des mariages.Par sa mère, fille du roi Henri Ier, il hérite de l’Angleterreet de la Normandie, ainsi que de la suzeraineté sur laBretagne. Avec l’Anjou, dont son père était comte, ilreçoit la suzeraineté sur le Maine et la Touraine. Sonépouse, Aliénor, séparée du roi de France Louis VII, luiapporte l’Aquitaine en dot, dont le cœur est le Poitou,mais dont les droits s’étendent jusqu’au comté deToulouse. Ce sont les terres françaises d’Henri II quePhilippe Auguste convoite.1. La conquête de la Normandie. De retour de croisade en1192, deux ans après Philippe Auguste, le roid’Angleterre, Richard Cœur de Lion, héritier d’Henri II,est capturé par le duc d’Autriche Léopold, qui le livre àl’empereur Henri VI. Philippe en profite pour s’allier àJean sans Terre, dernier frère de Richard, qui lui prêtehommage pour la Normandie. Richard, libéré en 1194,

déclare la guerre au roi de France. Pour empêcher l’inva-sion de la Normandie, le roi d’Angleterre fait bâtir uneforteresse sur la Seine, Château-Gaillard, sur le modèledéfensif des kraks de Syrie-Palestine, tirant sa force de sasituation dominante et de sa masse imposante. La mort deRichard (1199), au siège du château de Châlus enLimousin, donne l’avantage à Philippe Auguste. Jean sansTerre ne bénéficie pas du même prestige que son aîné etPhilippe fait jouer contre lui tous les ressorts de la féoda-lité : en tant que seigneur, il lui reproche de ne pas avoirdemandé l’investiture de ses fiefs en France et il soutientHugues de Lusignan, un vassal de Jean, qui se plaint quece dernier lui a ravi sa fiancée, Isabelle, héritière du comtéd’Angoulême. Le mariage se trouvant rompu sans com-pensation, Hugues prend les armes contre Jean etdemande que l’affaire soit jugée par ses pairs à la cour deFrance. Jean ne s’y présente pas au jour prévu. Philipperéunit son Conseil qui prononce la saisie de tous ses fiefs.La garnison du Château-Gaillard capitule le 6 mars 1204 ;Rouen se rend deux mois plus tard. Le traumatisme estgrand en Normandie : les châtelains sont sommés de choi-sir entre leurs terres anglaises, qui impliquent fidélité auxPlantagenêts, et leurs terres normandes, qui signifient lasoumission à Philippe Auguste.

2. L’avancée en Val de Loire. Faire observer aux élèves ledocument 2 p. 48 et faire répondre aux questions 3, 4et 5. Hors de Normandie, les seuls châteaux solidementtenus par les Plantagenêts sont les forteresses urbaines quise trouvent dans la vallée de la Loire – dont Tours – et àproximité de l’Anjou (question 4). Faire repérer le roi deFrance qui porte la traditionnelle tunique jacinthe seméede lys d’or et deux insignes royaux : la couronne et lesceptre (question 3). Les assaillants pénètrent dans Toursgrâce à de grandes échelles fixées sur les murs d’enceinte(question 5). La prise de la ville se fait sous le comman-dement du roi.

3. Enfin, le triomphe de Bouvines. Faire confronter lesdocuments 3 et 4 p. 49 et faire répondre aux questions 6,7 et 8. L’avancée capétienne provoque des résistances.Entre 1204 et 1214, le conflit avec les Plantagenêts dégé-nère en guerre européenne. Aux côtés de Jean sans Terre :le comte de Flandre, Ferrand de Portugal, le comte deBoulogne, Renaud de Dammartin, et l’empereur Otton IVde Brunswick (question 7). Philippe Auguste est soutenupar la papauté et le jeune Frédéric de Holenstaufen, lefutur empereur Frédéric II. Pour le roi de France, l’urgenceest de soumettre Ferrand. Mais, pendant que Philippeassiège Gand, une flotte anglaise disperse les vaisseauxfrançais à l’entrée de Damme, l’avant-port de Bruges. Lasituation s’aggrave très vite : Jean sans Terre débarque àLa Rochelle, tandis que les troupes flamandes et impé-riales entrent en Picardie. Deux victoires assurent le salut dulignage capétien. La première est celle du fils de Philippe,près d’Angers, à la Roche-aux-Moines (2 juillet 1214),contre Jean sans Terre, pendant le temps où Philippe seporte au nord. Le roi de France dispose d’un millier dechevaliers et autant de sergents à cheval et d’hommes depied recrutés parmi les milices urbaines, ainsi que descompagnies de routiers. Philippe force son destin en enga-

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Sur les traces

de Philippe Auguste

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geant la bataille à Bouvines, le 27 juillet, de surcroît undimanche. Au centre, le roi livre un combat acharné àOtton et il le met en fuite ; son aile gauche vient à bout deRenaud de Dammartin ; son aile droite, de Ferrand qui estfait prisonnier (« Ferrand, te voilà ferré ») et ramenétriomphalement à Paris (questions 6 et 8). Dans saPhilippide, Guillaume le Breton fait de cette bataille qui« tente Dieu » un combat national à l’honneur du roi et dulignage capétien. Cette victoire marque pourtant la fin dela carrière militaire de Philippe II. Et il semble que l’évé-nement n’est guère connu au sud de la Loire et à peinedans l’Empire…

Château-Gaillard aujourd’hui

Richard, fort de son expérience en Terre sainte, fait bâtir leplus spectaculaire château de toute la chrétienté latine. Laforteresse du Château-Gaillard, perchée sur un promon-toire rocheux et dominant la vallée de la Seine, remplaceGisors comme pièce maîtresse de la défense de laNormandie. Le site originel des Andelys appartient àGautier, l’archevêque de Rouen, et Richard s’était engagéà ne pas fortifier cette zone. L’archevêque s’oppose doncau projet et met le duché en interdit, mais le roi Plantage-nêt riposte en arguant auprès du pape de l’importance dece projet pour la paix en Europe : depuis Château-Gaillard, Richard dissuadera Philippe de menacer Rouenet la Normandie. Un compromis est trouvé : les Andelyssont échangés contre le port de Dieppe et la totalité de sesrevenus. L’ancienne motte castrale – une palissade de boisjuchée sur une butte entourée d’un fossé – est remplacéepar des murs de pierre disposés autour d’un donjon centralprotégé par des douves. Lorsque la décision de Richard estprise, trois solutions s’offrent à lui pour le donjon centralen pierre. L’usage est de construire un donjon rectangu-laire, généralement deux fois plus long que large. Cetteconfiguration est utilisée par les comtes d’Anjou àLangeais et à Loches, dans la vallée de la Loire, par lescomtes de Flandre à Gand, et aussi par les rois-ducs anglo-normands à Londres, Douvres, Caen, Falaise et Domfront.Ces grandes constructions aux murs massifs servent d’ha-bitation en même temps que de défense, mais leurs surfacesplanes sont vulnérables aux engins de siège, et leursmurailles à 90° offrent des angles morts qui protègent lesassaillants des flèches des défenseurs. Pour y remédier, onpeut construire un donjon de forme polygonale, commecelui de Gisors. Les murs cintrés offrent toutefois la meil-leure résistance aux engins de siège et le moins d’anglesmorts, d’où une troisième série de constructions qui utiliseles donjons ronds. La solution la plus simple consiste àutiliser un plan cylindrique et à renforcer le mur d’unesorte d’éperon dans sa partie la plus exposée. C’est la for-mule adoptée par le seigneur de la Roche-Guyon dans leVexin, par le roi Richard à Château-Gaillard et parPhilippe lui-même à Issoudun, dans le Berry.

Paris transformé par Philippe Auguste

L’expansion du domaine et les progrès de l’administrationroyale exigent un centre. Paris devient la véritable capitaledu royaume durant la décennie 1190-1200, lorsquePhilippe y établit ses archives et son trésor et y convoqueses baillis et ses prévôts. La surface enclose par les mursde Paris est d’environ 250 hectares. La population pari-sienne serait passée sous le règne de Philippe Auguste de25 000 à 50 000 habitants, ce qui ferait de la capitale laplus grande ville au nord des Alpes. Enserré dans sesfortifications, Paris comprend en 1214 trois secteurs diffé-rents : l’Université, la Cité et la Ville. 1. L’Université est établie sur la rive gauche, dominée depuisplus d’un siècle par les abbayes de Saint-Germain-des-Prés,de Sainte-Geneviève et de Saint-Victor. La nouvelle muraillede Philippe – achevée en 1209-1210 pour la rive gauche –n’enclôt toutefois que Sainte-Geneviève. Elle renferme encoredes champs et des vignes, mais elle offre une telle sécurité queles maisons se pressent bientôt sur toute la rive gauche. 2. Le plus petit secteur, le plus dense aussi, est l’île de laCité, sur la Seine, où sont établis les deux seigneurs deParis. Sur la pointe est, reliée à la rive gauche par le Petit-Pont, se trouve la cathédrale de Notre-Dame, siège du sei-gneur-évêque. Cet édifice, construit dans le nouveau stylegothique et dont la première pierre a été posée en 1163 parl’évêque Maurice de Sully, absorbe depuis lors toute sonénergie : en 1182, le chœur est achevé et l’autel principalest consacré. L’épiscopat de Guillaume de Seignelay(1219-1224) voit l’achèvement de la galerie des Rois et lecommencement de la Grande Rose occidentale. À la pointeouest de l’île de la Cité se dresse le palais du seigneur-roiavec une tour de pierre ronde et la chapelle Saint-Nicolas.C’est là que résident Philippe, sa famille, ses domestiques,ses chambellans, ses chapelains, les clercs de sa chancel-lerie, lorsque la « maison » du roi est dans la capitale.Trois fois par an (en novembre, en février et au prin-temps), baillis et prévôts se pressent à la tour fortifiée deschevaliers du Temple pour y présenter leurs comptes. 3. Le roi et l’évêque se partagent la juridiction sur la Ville.Il leur reste à s’accorder sur leurs frontières mutuelles, surla rive droite, en particulier, qui est le secteur le plus pro-ductif. Depuis l’époque celte, la rive droite s’est dévelop-pée autour de noyaux commerciaux, la place de Grève àl’est, et les Champeaux à l’ouest, qui sont tous deux le sitede grands marchés.

➤ Activité possible• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique sur le « Paris dePhilippe Auguste ». À cet effet, la Bibliothèque nationalede France propose la découverte sur CD-Rom d’une sélec-tion de ses dossiers accessibles sur Internet. Ce CD-Romest distribué gratuitement aux établissements scolaires :« Le Moyen Âge », BNF, 2004 ou http://www.bnf.fr/.

La cathédrale gothique de Chartres,

Notre-Dame de la Belle Verrière

L’art gothique se substitue peu à peu à l’art roman pendantla seconde moitié du XIIe siècle dans les villes d’Île-de-

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L’héritage de Philippe Auguste

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France. Il se définit par l’utilisation systématique de lavoûte sur croisée d’ogives, d’arcs-boutants et de fenêtresen arc brisé. Réutilisant des procédés du style roman, l’ar-chitecture gothique innove en recourant à de nouvellestechniques : la croisée d’ogives dirige les poussées de lavoûte sur de minces piliers, et non plus sur des murs ; lesarcs-boutants servent de soutien extérieur aux piliers ;entre les piliers, les murs qui ne soutiennent plus la voûtesont percés de hautes et larges fenêtres en forme d’arcsbrisés5. Car l’architecture gothique est d’abord une archi-tecture de la lumière. La conquête de la lumière passe parl’agrandissement des fenêtres et par l’emploi de verreplat, blanc ou coloré. D’immenses verrières inondent delumière l’intérieur des édifices religieux et civils. Laconquête de la lumière, c’est, dans les églises, le dévelop-pement des vitraux. Dans son traité, De diversis artibus, lemoine Théophile, au XIe siècle, évoque cet art et l’assem-blage auquel on procède. Découpés au fer rouge, les mor-ceaux de verre de couleurs différentes sont sertis dans unmaillage de plomb, formant une mosaïque lumineuse. Lacathédrale de Chartres présente un des plus beaux et desplus spectaculaires ensembles de vitraux : 160 baiesvitrées, 2 600 m2 de verrières comprenant quelque5 000 personnages. Une rosace d’un diamètre d’environ10 m surmonte chacun des trois portails. Les vitrauxsont d’une grande richesse de couleurs où prévalent lesbleus (le « bleu de Chartres ») et les rouges auXIIe siècle, puis les verts et les ors au XIIIe siècle. Au milieudu XIIIe siècle, les grisailles, simple verre blanc rehausséde dessins géométriques, sont de plus en plus employéespour laisser passer plus encore de lumière. Les parois deverre expliquent les Écritures et la vie des saints. Ellesdétaillent des épisodes de la Bible, comme le vitrail de laPassion, au revers de la façade occidentale. Des scènesprofanes sont également figurées : Le Marchand de vin,

détail de la vie de saint Lubin, deuxième fenêtre du bas-côté nord de la nef, par exemple.

➤ Activités possibles• En arts plastiques, faire travailler les élèves sur laconfection et la décoration des vitraux. • Le Centre international du vitrail à Chartres propose dessorties éducatives pour toutes les classes : quatre ateliersthématiques autour de la lumière (deux heures), de l’archi-tecture et de la lumière (deux heures), du verre et de lalumière (deux heures), et des images et de la lumière(deux heures). Le Centre est installé à 50 m de la cathé-drale, au 5 rue du Cardinal-Pie, 28000 Chartres ;tél. 02 37 21 65 72 ; http://www.centre-vitrail.org/.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Philippe Auguste, Capétiens, domaine royal,sacre, guerre, Plantagenêts, Bouvines, Paris. Mettre enrelation chacun de ces mots avec des repères figurant surla chronologie p. 46. Mettre en commun les réponses etécrire ensemble le résumé de cette séquence.

– J. Baldwin, Philippe Auguste, Fayard, 1991.– M. Bourrin-Derruau, « Temps d’équilibres, temps de

ruptures (XIIIe siècle) », Nouvelle Histoire de la Francemédiévale, coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

5. Voir « Pourquoi a-t-on construit des églises au Moyen Âge ? », activité 3 : documents 5 et 6 p. 39.

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Qui était saint Louis ?

Référence aux Instructions officielles À partir du XIIe siècle, le pouvoir royal des Capétiens s’affirme au détriment des seigneurs. Et, dans la suite des der-niers rois de ce lignage, de Philippe II Auguste (mort en 1223) à Charles IV le Bel (1322-1328), les quarante annéesdu règne de Louis IX – plus connu sous le nom de saint Louis – dominent.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants du règne de Louis IX.• Établir des liens entre deux documents de même nature. Par exemple, confronter deux cartes du royaume de France

au début et à la fin du règne de saint Louis.• Appréhender l’espace en localisant les croisades de Louis IX en Orient.• Caractériser une période : Louis IX est un des très rares cas de laïcs canonisés au Moyen Âge.

PhotoficheVoir photofiche n° 8 p. 87.

Pages 52 à 57 du dossier

Le contexte historique

➤ Les origines de saint LouisLouis IX dit « saint Louis », est le second fils de LouisVIII (1223-1226) et de la reine Blanche de Castille, petite-fille de Henri II Plantagenêt et nièce de Jean sans Terre. Ily a un doute sur son année de naissance, 1214 ou 1215,car, en l’absence d’état civil, les nombreuses maternités deBlanche sont mal connues. Louis n’aurait pas dû régner,son frère Philippe étant de quatre ans son aîné. Il devientpourtant héritier à la mort de Philippe en 1218. Enfin,Louis n’a que douze ans lorsque son père meurt et il estplacé sous la tutelle de sa mère. À sa majorité – à 20 ou21 ans – le roi est marié avec la fille aînée du comte deProvence, Marguerite, âgée de quatorze ans. Quatorze ansest un âge normal pour se marier à l’époque ; vingt ans, enrevanche, c’est tardif. Blanche de Castille, très attachée àson fils et aussi très jalouse de son pouvoir qui a grandipendant la minorité de Louis, n’est sans doute pas presséede le voir s’émanciper. Louis est aussi très impressionnépar son grand-père, Philippe Auguste, dont il aime répéterles bons mots et saluer les faits d’armes contre leschâtelains frondeurs. Si bien que Louis IX est le premierroi à régner sur le Nord et le Midi de la France et, en 1230,il promulgue le premier ordre royal valable pour toute laFrance.

➤ La croisade et le roiL’étude de la chronologie p. 52 permet de comprendre quela croisade mobilise toute l’énergie du roi de France :victorieux contre le roi d’Angleterre Henri III (1242),Louis IX contracte une grave maladie dans les marais deSaintonge et il jure de se croiser s’il guérit. Sa décision estprise avant l’annonce de la prise de Jérusalem par lesTurcs (1244).

Louis se croise dans un climat de pénitence : il fait éleverla Sainte-Chapelle dans l’enceinte du palais royal pourabriter un morceau de la vraie croix et la couronne d’épinesdu Christ, vendus par le roi latin de Constantinople.L’excommunication de l’empereur germanique Frédéric IIdésigne Louis pour prendre la tête de la croisade en 1248.Le but de ce pèlerinage armé est l’Égypte ayyubide1 carles croisés veulent réduire la puissance du sultan plutôtque de reprendre Jérusalem qui reste hors de portée. Louiss’empare facilement de Damiette (1249) et établit le siègedevant la forteresse de La Mansourah. Dans la mêlée, lefrère du roi, Robert d’Artois, meurt, et les troupes royales,décimées par la dysenterie et la résistance des Mamelouks2,capitulent (1250). Libéré contre rançon, le roi gagne lesÉtats latins d’Orient (document 1 p. 54) pour en organiserla défense contre les émirs de Syrie. Il rentre en France en1254, après la mort de la reine Blanche qui gouvernaitpendant son absence. Louis IX se croise une seconde foisen 1267 et il passe trois ans à réunir l’argent et les armesnécessaires à son expédition. Le roi meurt sous les mursde Tunis le 25 août 1270, espérant jusqu’au derniermoment, selon son confesseur Geoffroy de Beaulieu,convertir le sultan (« Alors qu’il s’approchait de la mort,il n’avait d’autre souci que les affaires de Dieu et le déve-loppement de la foi chrétienne », document 4 p. 55).Finalement, tout « l’Orient n’aura été pour saint Louis quemirages »3.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

Malgré ses échecs en Orient, Louis IX est le seul roi deFrance et le dernier roi médiéval à obtenir le statutsuprême du chrétien : la sainteté. Comment Louis IX est-il devenu « saint Louis » ?

1. Dynastie musulmane fondée par Saladin, fils d’Ayyub, qui unifie le Proche-Orient, c’est-à-dire l’espace compris entre le Nil et l’Euphrate, dans la secondemoitié du XIIe et la première moitié du XIIIe siècle.2. Les esclaves-soldats de la dynastie ayyubide.3. J. Le Goff, Saint Louis, Gallimard, 1996.

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Quelques pièces du procès de canonisation sont conser-vées. Par exemple, le témoignage de son confesseur, unmoine dominicain, délié du secret de la confession. Plustardif, le Livre des saintes paroles et des bons faits denotre saint roi Louis de l’hagiographe Jean de Joinville(1225-1317). Le procès commence après la mort du roi(1270), les témoins déposent en 1282, et Louis IX estcanonisé en 1297. La sainteté de Louis IX se rattache à desmodèles antérieurs (les biographes du roi de France le pré-sentent comme la réplique du roi biblique Josias) oucontemporains (comme François d’Assise au début duXIIIe siècle). Tous ces documents révèlent les efforts de saintLouis pour instaurer un code de conduite spécifiquementchrétien.

➤ Activité 1 : document 2 p. 52 et document 3 p. 53Les quatre serments prononcés pendant le sacre exprimentle caractère religieux du roi de France :

1. Le roi promet d’abord à l’Église de la protéger dans sespersonnes et dans ses biens. 2. Le roi promet ensuite de faire régner la paix et la jus-tice. Faire observer aux élèves le document 2 p. 52 et lesfaire répondre aux questions 2 et 3. L’iconographie royalepopularise l’image de Louis IX épris de justice et la déli-vrant lui-même, assis sous un chêne, devant le donjon duchâteau de Vincennes. « Maintes fois en été, le roi allas’asseoir au bois de Vincennes après sa messe ; il se pla-çait sous un chêne et nous faisait asseoir autour de lui. Ildemandait alors de sa propre bouche : “ Y a-t-il quelqu’unqui ait un procès ?” Et tous ceux qui en avaient se levaient.Il disait alors : “Taisez-vous tous et on réglera vos affairesl’une après l’autre.” Il appelait Monseigneur Perron deFontaines et monseigneur Geoffroi de Vilette et disait àl’un d’eux : “Réglez-moi ce procès.” Et quand il voyaitquelque chose à corriger, il le corrigeait lui-même. »4

Les élèves observent ensuite le document 3 p. 53 etrépondent aux questions 4, 5, 6 et 7. Dire aux élèves quece dessin du XVIIe siècle est typique des représentations duroi saint. Les lys d’or et l’hermine sur la tunique jacinthesymbolisent sa majesté, tandis que sa couronne et sonnimbe ajustés l’un à l’autre en font l’intermédiaire entreDieu et son peuple à qui il assure le salut. Faire remarqueraux élèves la proximité de Louis avec le lépreux à qui ildonne à manger : à son chevet, un genou à terre, le roi serend accessible au malade, selon le modèle de saintFrançois d’Assise et l’idéal des ordres mendiants. 3. Puis le roi promet de défendre la sainte foi catholiquecontre les hérétiques.4. Enfin, après le couronnement, le roi fait « devant Dieu,le clergé et le peuple » une dernière promesse qui résumeles trois précédentes.

➤ Activité 2 : documents 4 et 5 p. 53Dans le domaine militaire, Louis IX observe scrupuleuse-ment les deux grandes règles de la guerre chrétienne :

1. Louis se croise pour venir en aide aux chrétiens duLevant. Les élèves observent le document 5 p. 53 et

répondent à la question 10. Faire repérer la tunique jacintheà lys d’or que porte le roi de France. Puis montrer aux élèvesque la bannière flottant en haut à droite du bateau estfrappée du même signe. Tous les personnages portent descroix latines sur leurs vêtements – ce qui les désignecomme des croisés. 2. Louis respecte le principe de n’être jamais agresseur etde rechercher la juste paix avec ses voisins européens.Faire observer le document 4 p. 53 et faire répondre auxquestions 8 et 9. Montrer aux élèves que le traité de Paris(question 8) est de nature féodale : la cérémonie del’hommage oblige le roi d’Angleterre Henri III à mettre ungenou à terre devant Louis, son suzerain (question 9) ; lesmains de Louis se referment sur celles de son vassal.Henri III est en effet duc de Guyenne (carte 1 p. 52, ques-tion 1) et, en contrepartie, le duc-roi prête hommage àLouis – qui, lui, n’est le vassal de personne ! – pour tousses fiefs en France. « Il advint que le saint roi négocia tantque le roi d’Angleterre, sa femme et ses enfants vinrent enFrance pour traiter de la paix entre lui et eux. Les gens deson conseil furent tout opposés à ladite paix et lui disaientainsi : “Sire, nous sommes extrêmement surpris que vousvouliez donner au roi d’Angleterre une si grande partie devotre terre […].” À cela le saint roi répondit :“Seigneurs, je suis certain que les devanciers du roid’Angleterre ont perdu tout à fait la conquête que j’occupe ;et la terre que je lui donne, je ne la lui donne pas en raisond’une obligation à laquelle je serais tenu envers lui etenvers ses héritiers, mais pour établir l’amour entre mesenfants et les siens, qui sont cousins germains. Et il mesemble que je fais un bon emploi de ce que je lui donne[…] parce que maintenant il entre en mon hommage.[…]”»5.

Le pèlerinage est à la mode en tant que moyen de péni-tence depuis le Xe siècle. Pour être absous de leurs péchés,l’Église impose aux laïcs des pénitences parfois fortlourdes, consistant en abstinences, en pèlerinages plus oumoins lointains : Saint-Jacques-de-Compostelle, Rome,Jérusalem surtout. Et même si la Jérusalem terrestre n’estque le pâle reflet de la Jérusalem céleste, elle demeure lethéâtre de la Passion. Ce succès est dû aussi à la dévotioncroissante portée au Saint-Sépulcre, qui est censé abriterdes fragments de la vraie croix, alors que se développe leculte des reliques dans la chrétienté latine.

Le 27 novembre 1095, à Clermont, le pape Urbain II lancele premier appel à la croisade. Sa prédication développe lethème de la profanation du tombeau du Christ par lesmusulmans. Alors que la féodalité s’impose en Occident,seule la croisade, pèlerinage armé en Terre sainte, peutpermettre de reprendre « l’héritage du Christ ». Urbain IIfait aussi de ce « voyage d’outre-mer » l’un des moyens de

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Sur les traces de saint Louis

4. Jean de Joinville, Livre des saintes paroles et des bons faits de notre saint roi Louis, 1297-1309.5. Op. cit.

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la rédemption des chevaliers européens. La difficulté du« passage », les embûches qui guettent les pèlerins, lesdangers du combat sont une épreuve qui conduit à larémission des péchés, porteuse de grâce tout autant que lebut du voyage qui est le recueillement sur le tombeau duChrist. Car ces chevaliers, pour violents qu’ils soient,aspirent au salut, mais se sentent menacés par l’exercicede la guerre et par leur mode de vie si éloigné de l’idéaldu « mépris du monde » prôné par l’Église.

Pourtant, la croisade perd beaucoup de sa force chez leschrétiens au XIIIe siècle. D’abord à cause des échecs ren-contrés : les musulmans reprennent Jérusalem en 1187, etla IVe croisade se termine par le pillage de Constantinopleen 1204. Ensuite parce que de nombreux souverains quis’y sont engagés s’y sont déconsidérés. Par exemple,lorsque Philippe Auguste affronte Richard Cœur de Lion(1188-1192) ou quand l’empereur Frédéric II rachèteJérusalem au sultan al-Kamil (1229).

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

Louis IX est d’abord un chevalier admiré pour ses faitsd’armes jusqu’à sa première croisade (1248-1254). À sonretour, il a changé. L’échec de son « passage » en Orientne montre-t-il pas que Dieu l’a abandonné ?

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 54et document 4 p. 55

L’équipée de Louis IX en Orient se solde par un désastre.

Comme tous les chrétiens, Louis IX reste persuadé que laguerre contre les musulmans est « juste », suivant en celala doctrine de saint Augustin (IVe-Ve siècles) : la guerre estdite « juste » si elle n’est pas une fin en soi, mais vise àrétablir la paix ; si elle conforte la justice ; si elle garantitce qu’Augustin appelle « la tranquillité de l’ordre » ; c’est-à-dire si elle punit les hérétiques et reconquiert des terresusurpées.

Faire observer aux élèves le document 1 p. 54 et fairerépondre aux questions 1 et 2. Faire localiser et délimiterle monde musulman et les États latins d’Orient. Louis IXembarque au port nouvellement créé d’Aigues-Mortes(question 2) ; sa flotte hiverne à Chypre, puis met le capsur l’Égypte (question 1). Les élèves observent le docu-ment 2 p. 54 et répondent aux questions 3, 4 et 5. Louisprend Damiette en juin 1249. Faire remarquer aux élèvesla présence du roi de France sur le champ de bataille. Ilsle reconnaissent à son heaume doré et à sa couronne. Lemodèle du roi-chevalier se nourrit de la croisade.Mais l’armée de Louis IX capitule à La Mansourah(1250). Rançonné, le roi reste en Terre sainte jusqu’en1254. Après la mort de sa mère, Louis rentre. Faire lire ledocument 4 p. 55 et faire répondre aux questions 9 et 10.Le roi se croise une seconde fois en 1270, et son but estTunis. Louis meurt sous les murs de la ville le 25 août1270. Les Européens perdent définitivement pied enOrient à la fin du XIIIe siècle (chute de Saint-Jean-d’Acreen 1291).

Pour aller plus loinAprès saint Louis, le modèle du roi chevalier ne disparaîtpas vraiment, mais il se recentre sur les guerres européennes.Au XIVe siècle, Jean II le Bon, « plein de courage et dehâtive volonté », est aimé et admiré, à l’inverse de sonpère, Philippe VI, qui a fui le champ de bataille devant lesAnglais. On met Charles VI, son petit-fils, à la tête desarmées, mais son oncle, se rappelant le désastre de Poitierset la capture de Jean le Bon (1356), refuse qu’il participeà la bataille d’Azincourt (1415). Charles VII conduit, sanss’exposer personnellement, les campagnes de la fin de laguerre de Cent Ans. Louis XI, son fils, préfère éviter lehasard des combats. À la fin du XVe siècle, les guerresd’Italie redonnent vie au modèle du roi-chevalier et l’onvoit, trois siècles après la captivité de saint Louis, le roiFrançois Ier rançonné après sa défaite à Pavie (1525).

➤ Activité 2 : documents 3, 4 et 5 p. 55Le destin tragique de saint Louis en Orient coïncide avecun retournement de la religiosité européenne.

Jusqu’alors, l’image de Dieu était celle de la majesté, dela victoire sur la mort et l’hérésie ; or, la religiosité évoluede telle sorte qu’apparaît désormais au premier plan lareprésentation du Christ souffrant. Le XIIIe siècle est celuide la Passion. Lorsque Louis IX rentre en France en 1254,triste, persuadé de ne plus être digne de son peuple, unchroniqueur le dépeint chevauchant jusqu’à Paris et ren-contrant dans chaque paroisse une ferveur populaire qui lesurprend lui-même. Les élèves observent le document 3p. 55 et ils répondent aux questions 6, 7 et 8. Comme pourle document 3 p. 53, faire remarquer la tunique jacintheet les lys d’or sur la chape en hermine, qui symbolisent lamajesté, et le nimbe, qui désigne « saint Loïs » commel’intercesseur entre Dieu et son peuple. Les signes de piétédu roi sont typiques des grands laïcs du XIIIe siècle : ils’attarde sur les dépouilles des chrétiens tués par les musul-mans, et il lave les pieds des pauvres. « Le roi pratiqua silargement l’aumône que, partout où il allait dans sonroyaume, il faisait faire des dons aux églises pauvres, auxléproseries, aux hôpitaux. Tous les jours, il donnait à unegrande quantité de pauvres, sans parler de ceux qui man-geaient dans [son palais]. Et, bien des fois, je l’ai vu lui-même couper leur pain et leur donner à boire ; et, quandils avaient mangé, ils emportaient une certaine sommed’argent. Il fit faire la maison des aveugles à côté de Paris,pour y mettre les pauvres aveugles de la cité de Paris.Certains de ses familiers grognaient de ce qu’il faisait desi larges aumônes et qu’il y dépensait beaucoup. Et [le roi]disait : “J’aime mieux que l’excès des grandes dépensesque je fais soit fait en aumônes pour l’amour de Dieuqu’en faste et vaine gloire de ce monde.” »6

Faire relire le document 4 p. 55 : « Allongé sur un lit decendres répandues en forme de croix, il rendit son derniersouffle à l’heure précise où Jésus, le fils de Dieu, mourutsur la croix. » Louis IX devient, au contact de cette Terresainte où le Christ a été martyrisé, une réincarnation de ceDieu de souffrance… Et, pour pousser cette identification,

466. Op. cit.

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il meurt devant Tunis – tous ses hagiographes le rapportent– à trois heures de l’après-midi, comme le Christ !

Faire observer le document 5 p. 55 et faire répondre auxquestions 11 et 12. Au loin, faire reconnaître les silhouettesdes vaisseaux de retour de Tunis. La dépouille du roi estrapportée en France par son fils Philippe, héritier de lacouronne après la mort de son frère aîné en 1260. De sonpère, il hérite la piété et le goût de la chevalerie. D’ailleursil doit son surnom de « Hardi » à sa bravoure sous les mursde Tunis. Faire repérer le nouveau roi de France : il porteune tunique jacinthe, dont la couleur devient définitive-ment celle du pouvoir et du sacré, une chape d’hermineparsemée de lys d’or et une couronne (question 11). Lecorps de saint Louis n’est pas rapatrié entier car on ne saitpas l’embaumer. Le corps est dépecé et bouilli dans du vinmélangé d’eau pour que les os et le cœur soient conservésà Saint-Denis ; le roi de Sicile Charles d’Anjou, frère duroi, expédie les entrailles à l’église de Monreale. Faireremarquer aux élèves l’ordonnancement du cortège : sur lagauche, le roi Philippe est accompagné par des laïcs riche-ment vêtus et par des réguliers, tandis qu’à droite, la foulese presse pour toucher la châsse mortuaire (question 12).« Le roi te touche, Dieu te guérit », aimait dire Louis IXaux foules venues de très loin. Plus qu’un signe de piété,le peuple sollicite encore les pouvoirs de guérison deLouis à travers sa dépouille, qui est perçue comme unerelique. La canonisation du roi accentue cette croyancepopulaire.

Pour aller plus loin

Les échecs de Louis IX en Orient participent à la modifi-cation de l’identité de la chrétienté latine : jusque-là, lachrétienté latine comprenait l’Europe occidentale et laTerre sainte. L’essor de l’Occident fait que, de plus enplus, l’être et l’avenir de la chrétienté se trouvent enEurope. Jean de Joinville, par exemple, qui a accompagnéle roi pendant six ans lors de sa première croisade, ne veutpas repartir avec lui. Il argumente que son devoir deseigneur chrétien est de s’occuper de son domaine et deses gens, en Champagne... De même, saint François estallé en Terre sainte et en est revenu avec la conviction qu’ilfaut convertir les infidèles, pas leur faire la guerre.

La basilique de Saint-Denis

Louis IX fait aménager la basilique de Saint-Denis defaçon à en faire la nécropole de la royauté française, oùs’affirme la continuité des trois grands lignages depuisClovis (les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens).

➤ Activités possibles • Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique. Plusieurs thèmessont possibles dont celui des gisants.

• Pour les visites scolaires de la basilique de Saint-Denis :http://www.ville-saint-denis.fr/ ; http://www.tourisme93.com/.

La lithographie du XIXe siècle et l’hôpital

des Quinze-Vingts

Mais porter la couronne de saint Louis crée des devoirsauxquels échappe le commun des mortels et qui s’expri-ment à travers les serments que le roi de France prononcelorsqu’il est sacré : 1. D’abord défendre la foi et défendre l’Église. Évoquer lafondation du collège de la Sorbonne (1257) par Robert deSorbon, chapelain de saint Louis, pour les clercs séculierset les étudiants en théologie. Le collège se double rapide-ment d’un tribunal inquisitoire.2. Ensuite, faire régner la justice. Faire décrire par les élèvesla lithographie du XIXe siècle : saint Louis rend la justicesous un chêne, devant le donjon du château de Vincennes.Faire confronter cette image avec le document 2 p. 52.Depuis les Mérovingiens, le roi de France est un justicieret son État un État de justice. Le roi en personne est jugedes affaires publiques et aussi des affaires privées : déclarerune guerre, c’est porter un jugement contre un princeétranger qui a contrevenu au droit des gens et c’estenvoyer une armée pour exécuter ce jugement. Mais saintLouis est le premier à comprendre que, dans un royaumeagrandi, le roi ne peut lui-même rendre la justice à tous etqu’il faut confier à des officiers compétents la mission del’administrer en son nom. C’est une délégation et non unabandon de pouvoir, le roi retenant la possibilité de jugerles affaires qui lui sont soumises directement et d’appelerdevant lui celles qui ont d’abord été jugées ailleurs. 3. Enfin, à l’instar de saint Louis, faire preuve de piété.Insister sur la création de l’hôpital des Quinze-Vingts enfaveur de trois cents aveugles (1254).

La monnaie

La création de l’écu d’or en 1266 rappelle aux sujets desaint Louis que la monnaie est la chose du roi. Jusqu’àcette date, l’Europe frappe des deniers d’argent. Mais descentaines de grands ont, depuis le Xe siècle, usurpé le droitde frapper monnaie, et de nombreux ateliers sont encoreactifs au XIIIe siècle. Entre toutes les espèces différentesfrappées, le poids de métal que contient chaque piècesuffit à déterminer un rapport. Quatre « parisis » valentcinq « tournois », parce que le denier frappé à Pariscontient un quart d’argent de plus que le denier frappé àTours. La monnaie de compte, d’autre part, n’est que lesystème des multiples du denier. Au lieu de dire « douzedeniers », on dit « un sou », mais un sou ne peut être maté-riellement fait que de douze pièces d’un denier. La livrevaut vingt sous, mais il n’y a aucun autre moyen de payerune livre autrement qu’en versant deux cent quarantedeniers ! Tout change vers le milieu du XIIIe siècle pourfaire face au développement commercial qui s’accom-mode mal du paiement en deniers. À l’imitation des villesitaliennes, les rois européens frappent des monnaiesd’argent plus lourdes, des « grosses pièces » : c’est enFrance le « gros » tournois d’argent, émis en 1266 par

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L’héritage de saint Louis

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saint Louis. Le « gros » vaut douze deniers. Pour la pre-mière fois, il y a une pièce d’argent qui vaut un sou.L’autre changement, c’est le retour à la monnaie d’or. Onl’avait oubliée en Europe depuis Charlemagne. L’or, c’estle dinar arabe ou le besant byzantin. La tentation d’imiterles villes italiennes saisit quelques monarques, parmilesquels le roi de France.

➤ Activité possible• Faire reproduire un écu d’or, par exemple, à partir descollections du Musée national du Moyen Âge, thermes ethôtel de Cluny, 75005 Paris, http://www.musee-moyenage.fr/, rubrique « Pour les enfants ». La reproduction està dimension réelle.

Aigues-Mortes et la Sainte-Chapelle

Saint Louis est le modèle du roi-chevalier, et le modèle duroi-chevalier se nourrit d’abord de la croisade. Louis IX,projetant une croisade et ne voulant pas s’embarquer dansun port appartenant à l’un de ses vassaux, cherche àacquérir un point de la côte où il lui serait possible d’éta-blir un port et son arsenal. Grâce à un legs (1240), le roiobtient un bourg en Camargue qu’il agrandit et fortifie :Aigues-Mortes (les Eaux Mortes) dresse, dans un pay-sage de marais, d’étangs et de salines, les longues courti-nes et les grosses tours de son enceinte. C’est aujourd’huiencore l’image saisissante de la ville médiévalepuisqu’elle est restée en l’état… Sa muraille dessine unquadrilatère dont les murs, surmontés de chemins, sontflanqués de tours : les plus fortes (comme la tour deConstance) sont aux angles ou défendent les portes oupoternes. Les remparts n’ont que deux portes au nord ;mais au sud, pour desservir les quais d’embarquement lelong du grau Louis, sont percées cinq portes. À l’intérieur,une large voie permet à la garnison de se déplacer rapide-ment. À l’extérieur, des fossés remplis d’eau protègentla ville. En 1248, 38 nefs, louées aux Génois, avec2 800 chevaliers et 25 000 hommes à leur bord, sontrassemblées dans le port d’Aigues-Mortes. Par dévotion,Louis IX fait bâtir, en même temps, la Sainte-Chapellepour abriter un morceau de la vraie croix et la couronned’épines du Christ. En 1270, saint Louis s’embarque à

nouveau à Aigues-Mortes. C’est une flotte marseillaisequi le transporte à Tunis où il meurt.

➤ Activités possibles • En arts plastiques, faire travailler les élèves sur lesvitraux (techniques de construction et décoration). • Sur la croisade, la Bibliothèque nationale de France pro-pose la découverte sur CD-Rom d’une sélection de sesdossiers accessibles sur Internet. Ce CD-Rom est distribuégratuitement aux établissements scolaires : « Le MoyenÂge », BNF, 2004 ou http://www.bnf.fr/.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Louis IX, saint Louis, croisade, justice, paix.Mettre en relation chacun de ces mots avec des repèresfigurant sur la chronologie p. 52. Mettre en commun lesréponses et écrire ensemble le résumé de cette séquence.

– J. Le Goff, Saint Louis, Gallimard, 1996.– J. de Joinville, Livre des saintes paroles et des bons faits

de notre saint roi Louis, 1297-1309, reproduit dansHistoriens et chroniqueurs du Moyen Âge.

– M. Bourrin-Derruau, « Temps d’équilibres, temps deruptures (XIIIe siècle) », Nouvelle Histoire de la Francemédiévale, coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

– Bourreau, C.-S. Ingerflom, La Royauté sacrée dans lemonde chrétien, Éd. de l’EHESS, 1992.

– A. Vauchez, La Sainteté en Occident aux derniers sièclesdu Moyen Âge, d’après les procès de canonisation et lesdocuments hagiographiques, École française de Rome,1981.

– Dupront, Du sacré, Gallimard, 1987.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

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Qui était Philippe le Bel ?

Référence aux Instructions officiellesÀ la suite des grands rois du XIIIe siècle, Philippe le Bel (1285-1314) veut faire admettre la souveraineté incontesta-ble du roi dans son royaume, au prix d’une crise ouverte et souvent violente avec la papauté (1296-1303) et lesTempliers (1307), et de guerres longues et coûteuses contre l’Angleterre et la Flandre.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants du règne de Philippe IV le Bel.• Confronter deux documents de même nature. Par exemple, deux textes sur la querelle entre Philippe et le pape.• Distinguer une information d’une opinion. Par exemple, à l’occasion du procès intenté par Philippe contre l’ordre

du Temple.• Caractériser une période : l’affirmation tous azimuts de la souveraineté royale.

PhotoficheVoir photofiche n° 9 p. 89.

Pages 58 à 63 du dossier

Le contexte historique

Philippe IV le Bel est le fils de Philippe III le Hardi etd’Isabelle d’Aragon. Ses contemporains, unanimes, letrouvent « beau de visage et charmant d’aspect », d’où sonsurnom. L’étude de la chronologie p. 58 permet de décou-vrir que, pour les fidèles de la cour comme pour ceux quine sont pas ses familiers, Philippe supporte mal la compa-raison avec saint Louis, son grand-père.

Saint Louis est en effet un personnage charismatique. Ilest un modèle auquel se réfèrent ses successeurs commeles Français, qui regrettent le « bon temps de monseigneursaint Louis ».

A contrario, la dureté et la froideur de Philippe le Belimpressionnent. « Ce n’est ni un homme ni une bête. C’estune statue. » La remarque de Bernard Saisset, l’un desennemis du roi, définit bien ce « roi de fer ». Philippe estsecret aussi, puisqu’il ne laisse nul enseignement à sesproches et à ses descendants. Et les historiens s’interrogentencore sur les graves décisions qu’il a prises :

1. D’abord la querelle engagée avec le pape. Le roi deFrance excommunié, voilà qui correspond mal avec l’idéequ’on a du roi chrétien ! Que Guillaume de Nogaret, leplus célèbre juriste de Philippe le Bel, ait giflé le papepour le compte du roi – à Agnani le 7 septembre 1303 –n’arrange pas les choses.2. Puis, sur deux frontières, Philippe pousse à la guerre.Lorsque saint Louis reçoit l’hommage du roi d’AngleterreHenri III (1259), Philippe réactive le conflit avec son fils,Édouard Ier, qui est aussi le vassal du roi de France. Car sile roi de France n’est le vassal de personne, le roid’Angleterre non plus, en tant que roi ! Mais, comme duc deGuyenne, Édouard doit l’hommage à Philippe. Édouard Ier

accepte d’ailleurs mal cette situation humiliante. En 1294-1297, des provocations françaises justifient la saisie du

fief de Guyenne par Philippe. En Flandre, saint Louis arendu un arbitrage qui règle la crise de succession de lacomtesse Marguerite de Flandre : choisi par saint Louiscomme nouveau comte, Guy de Dampierre, le secondmari de Marguerite, est donc son vassal. Mais la Flandre ades ressources et une situation face à l’Angleterre quePhilippe le Bel convoite. Il s’appuie sur les seigneurs fla-mands, tandis que le comte a le soutien des bourgeois1 desvilles drapantes et s’allie à l’Angleterre. Dès 1292, Guy deDampierre va outre-Manche, où le roi Édouard Ier le reçoitcomme son égal. Tous les deux se jurent une éternelleamitié et parlent de marier Philippine de Flandre, la fillede Guy, au futur Édouard II. En 1297, l’ost (armée)royal pénètre victorieusement en Flandre et Philippeconfisque son comté à Guy. Mais les villes flamandes serévoltent et les Français sont massacrés à Bruges, les 17et 18 mai 1302. Taillé en pièces à Courtrai (1302), l’ostroyal rétablit l’honneur de Philippe à Mons-en-Pévèle, le18 août 1304.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

Depuis la fin du XIIIe siècle, la monarchie absolueprogresse partout en Europe au détriment des fidélitéspersonnelles et de l’ordre seigneurial. En France, le roi,personne sacrée aux pouvoirs délégués par Dieu et quin’est le vassal de personne, est celui dont tout provientdans l’ordre du royaume.

➤ Activité 1 : document 1 p. 58, document 1p. 52 et document 3 p. 59

La souveraineté du roi s’exerce sur un territoire de plus enplus vaste. Faire confronter les documents 1 p. 58 et 1 p. 52. Faireremarquer aux élèves que Philippe élargit le champ de lasouveraineté royale :

1. Fabricants et marchands de l’industrie drapière, importateurs de laine, banquiers.

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1. En Europe d’abord, les frontières de la France progres-sent vers l’Est lorrain et provençal : elles sont sur laMeuse, la Saône et la ligne du Rhône est gagnée, maiselles laissent encore hors du royaume Metz et Avignon. 2. Puis à l’intérieur : cent ans de guerres contre les sei-gneurs et de diplomatie ont agrandi le domaine du roicapétien [domaine royal et apanages en orange dans lalégende]. Philippe le Bel est le premier seigneur duroyaume : il est seigneur sur les rivages de la Manche, del’Atlantique et de la Méditerranée. Philippe récupère parson mariage avec Jeanne (1284) le comté de Champagneet le royaume de Navarre, auxquels il ajoute le Barrois(1297).

Puis faire répondre à la question 1 p. 58. Des princi-pautés territoriales anciennes subsistent cependant –Bretagne, Bourgogne, Flandre, Guyenne – où l’autoritéroyale, exercée depuis Paris, doit composer avec celle desvassaux du roi.

Rappeler aux élèves que le sacre fait de la royauté unemonarchie de droit divin : le sacre est un rite d’initiationqui transforme le roi désigné par la coutume de l’héréditéen souverain sacré par l’onction divine du saint chrême,versé sur lui par l’archevêque de Reims. Faire observer ledocument 3 p. 59 pour montrer que la parentèle du roi estassociée à son gouvernement :

1. Philippe est plus grand que ses enfants bien qu’il soitassis sur son trône, au centre de la miniature. Il revêt latraditionnelle tunique jacinthe semée de lys d’or et unecouronne. 2. Philippe est entouré de ses enfants : sa fille Isabelle,reine d’Angleterre (à gauche) – à faire identifier grâce àsa robe rouge semée de léopards d’or (question 5) – et sonfils aîné Louis, roi de Navarre et futur Louis X (à droite).À côté d’Isabelle se tiennent ses deux frères, Philippe leLong et Charles le Bel. 3. Et, à l’extrême droite, Philippe de Valois, frère du roi,assure l’avenir de la dynastie capétienne si la ligne directedevait s’éteindre (question 6).

Pour aller plus loinLe problème de la succession royale se pose pour la pre-mière fois en France le 5 juin 1316, à la mort de Louis X.Jusque-là, depuis l’« élection » par les grands de HuguesCapet en 987, les rois capétiens se sont succédé en lignemasculine par primogéniture. Jusqu’au règne de PhilippeAuguste, ils ont pris la précaution de faire sacrer de leurvivant leur fils aîné. Louis VIII – le père de saint Louis –est le premier roi à ne pas être sacré du vivant de son père,preuve que la légitimité dynastique des Capétiens est enra-cinée.

➤ Activité 2 : document 4 p. 59 L’État de Philippe est d’abord un État de droit.

Faire observer le document 4 p. 59 et faire répondre auxquestions 7, 8, 9 et 10 : 1. Depuis les Mérovingiens, le roi seul – juché sur sontrône au centre de la miniature – est juge… Mais faire

remarquer aux élèves que le roi n’est pas seul lorsqu’ilrend la justice (question 7). Philippe est entouré de sacour2 : c’est « le roi en parlement ». Un parlement est uneréunion que le roi convoque, qu’il préside, qu’il écoute.Ceux qui entourent le souverain ne sont pas des jugesprofessionnels, mais des conseillers car le roi ne peutpas juger toutes les affaires qui montent vers lui. 2. La justice est de plus en plus rendue par une sessionextraordinaire de la cour, constituée pour juger au nom duroi. Les séances des parlements ordinaires sont assez char-gées pour occuper leurs membres six ou sept mois par an :le roi y paraît de moins en moins. Ce ne sont pas encoreles parlements de la Renaissance et de l’Ancien Régimepeuplés de magistrats spécialisés. Mais la liste desconseillers est publiée à chaque réunion de travail. Elles’ouvre sur les noms de deux clercs de haut rang et dedeux grands seigneurs laïcs ; suivent les noms de vingt-deux conseillers, moitié clercs, moitié laïcs. Les conseillerssont avant tout des juristes – on dit « légistes » auXIVe siècle – formés au droit romain et armés pour ladéfense des droits du roi (question 8). Ils sont déjà là soussaint Louis ; Philippe n’innove pas en sollicitant leurtalent, il leur accorde juste une place plus grande dans sonÉtat de justice…3. Faire remarquer aux élèves que le principe de déléga-tion est suggéré sur ce document : à l’arrière-plan, le four-reau de Philippe est vide, et au premier plan, une personneutilise son épée pour frapper une autre personne sous leregard complice du roi. L’autorité de Philippe reste doncentière quand il attribue telle ou telle part de son pouvoir(question 9). C’est une délégation et non un abandon depouvoir, le roi retenant toujours la possibilité d’annuler lesarrêts rendus en son nom et en celui de l’Église. Signalerla présence d’un clerc – qui brandit une croix – aux côtésdu supplicié : il lui administre le sacrement de l’extrême-onction, veillant, jusqu’au dernier moment, au salut de sonâme (question 10).

➤ Activité 3 : document 2 p. 58Les assemblées de Philippe le Bel sont les prémices d’unereprésentation de la Nation.

Faire lire le document 2 p. 58 et faire répondre aux ques-tions 2, 3 et 4 :

1. Qui siège dans les assemblées convoquées par le roi(question 2) ? Il y a, en 1302 comme en 1308, un millierde personnes au moins. Ce sont les représentants de quel-ques villes. Des seigneurs laïcs, des évêques et des abbésviennent en personne. D’autres utilisent la procédure quiest prévue pour la représentation des villes : ils délèguentdes procureurs.2. Ces assemblées, que l’on qualifie d’« états généraux »,le roi y recourt en 1302 et 1303 contre le pape, en 1308contre le Temple et en 1314 pour obtenir une contributionextraordinaire du clergé (questions 3 et 4). Il les convoque,il les préside, il les écoute. Il y fait parler un membre de sacour. Mais le roi est sûr de leur adhésion (« Alors un bour-geois de Paris se leva et parla pour les bourgeois de la ville ;

502. C’est l’ensemble des laïcs et des clercs à qui le devoir de fidélité impose envers le roi un devoir d’aide et de conseil.

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il dit qu’ils étaient tous prêts à venir en aide au roi. »), etl’acclamation tient lieu de vote. Les états généraux dePhilippe ne sont donc pas des assemblées représentatives.

Le contexte historique

Le règne de Philippe le Bel (1285-1314) révèle les incom-patibilités entre le monarque absolu, ayant dans leroyaume une autorité différente et supérieure à toutes lesautres par sa nature, et le pape, qui prétend à l’empire uni-versel et ne se contente pas de son pouvoir sur le gouver-nement des âmes (« Dieu nous a placés au-dessus des roiset des royaumes : c’est pourquoi les légistes se trompentlorsqu’ils te disent que tu n’as pas de supérieur », lettre dupape Boniface VIII, 1301, document 1 p. 60).

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1 et 3 p. 60L’affirmation de la souveraineté royale se fait aux dépensdu pape.

Dès 1202, le pape Innocent III déclare que le roi de France– alors Philippe Auguste – ne « reconnaît aucun supérieur »au temporel. Puis, à la fin du XIIIe siècle, les « légistes » dePhilippe le Bel rappellent que « le roi ne tient son pouvoirque de Dieu et de lui-même ». Mais le premier conflitentre Philippe et le pape Boniface VIII a surtout desraisons financières : la guerre contre l’Angleterre et laFlandre creuse le déficit de la trésorerie royale. Philippefait donc appel au clergé pour lever les décimes à son pro-fit (1294-1297). Faire lire aux élèves le document 1 p. 60et faire répondre à la question 1. Les plaintes du clergésont entendues à Rome (« tu opprimes le clergé, tu lèvessur lui des impôts. », lettre de Boniface VIII, question 1).Le pape interdit d’abord au clergé de payer des taxes auroi3. Puis Boniface recule : si une situation d’urgencejustifiant l’impôt est démontrée, les clercs doivent l’acquitter,mais il appartient au roi d’en faire la démonstration4.Toujours à l’affût de nouvelles sources de revenus, le com-portement de Philippe heurte la coutume féodale qui exigeque « le roi de France [vive] du sien ». Le « sien », c’est-à-dire ce que le roi possède en tant que propriétaire etseigneur banal. Les manants établis sur son domaine luidoivent des redevances et des services. Le roi de Franceexploite ses banalités : le pressoir, le four, le moulin. Ilvend les blés et les vins des redevances payées en nature,ses coupes de bois. Il afferme pâtures et forêts de sondomaine… Cette règle juridique condamne le roi deFrance à négocier son droit à lever l’impôt. Auprès de qui ?

Le roi peut compter sur l’aide5 et le conseil de ses vassaux,ducs et comtes comme simples chevaliers, mais guèred’argent. Depuis Philippe Auguste, la croisade a fourni lemeilleur des prétextes aux impositions « extraordinaires »,et surtout aux décimes levées par le clergé au profit du roi.Philippe le Bel reprend cette argumentation déjà séculaire :la lutte contre le duc de Guyenne et le comte de Flandreest une croisade, et le serait encore plus si le pape voulaitbien les excommunier !

Le conflit s’apaise, mais il reprend en 1301-1302, lorsquel’évêque de Pamiers, Bernard Saisset, nommé par le papesans l’autorisation du roi, est soupçonné de trahison puisarrêté. Cette accusation réveille la querelle des investi-tures : la loyauté d’un évêque est-elle due au roi et à l’Étatou au pape et à l’Église ? Boniface convoque les représen-tants du clergé français à Rome pour réaffirmer la doctrinede la supériorité pontificale et de la souveraineté tempo-relle des papes6. Philippe interdit aux ecclésiastiques de serendre à Rome et, devant une assemblée de nobles, bour-geois et clercs, en appelle contre Boniface au concilegénéral. Philippe le Bel est excommunié et il réplique enaccusant Boniface VIII d’hérésie.

Faire observer le document 3 p. 60 et faire répondre auxquestions 4 et 5. Guillaume de Nogaret, le garde desSceaux de Philippe, part pour l’Italie et pénètre parsurprise à Agnani (1303) où se trouve Boniface VIII.Faire remarquer aux élèves qu’on en vient aux mains :Boniface, tiare en tête, signe de la supériorité pontificale,est malmené par la troupe française. Le coup de mainéchoue, mais le pape, malade et choqué, meurt un moisaprès. Ce conflit accroît le pouvoir du roi dans le royaume.Sa souveraineté – le concept du roi « empereur en sonroyaume » – l’emporte définitivement sur les prétentionsdu pape Boniface qui s’estimait « l’unique pasteur de tous ».

➤ Activité 2 : documents 4, 5, 6 et 7 p. 61 L’affirmation de la souveraineté royale se fait aux dépensdu Temple.

Pour assurer leur survie au milieu du monde musulman,les États latins d’Orient ont besoin d’un apport constantd’hommes et de moyens matériels qui ne peuvent venirque de l’Europe. Mais les routes sont peu sûres et les pèle-rins qui affluent vers Jérusalem ont besoin d’être protégés.Quelques croisés pieux rassemblés autour du champenoisHugues de Payns décident alors de rester en Terre sainte,de prolonger leurs vœux et de mener une vie de moines-soldats. Cette confrérie des « pauvres chevaliers duChrist » se constitue en ordre. L’ordre des Chevaliers duTemple tire son nom du fait que le roi Baudouin II deJérusalem les installe dans l’ancienne mosquée al-Aqsa,que l’on identifie au temple de Salomon.

Faire observer aux élèves le document 4 p. 61 et fairerépondre à la question 7. Faire reconnaître les Templiers :des croix latines barrent leurs vêtements car l’ordre du

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Sur les traces de Philippe le Bel

3. Bulle Clericis laicos, 1296.4. Bulle Etsi de statu, 1297.5. L’aide, c’est le service en armes, un service que limite et tarifie la coutume, mais le jeu complexe des fidélités fait que le roi ignore à chaque fois combiend’hommes réunira l’armée royale et combien de seigneurs fautifs il faudra sanctionner pour leur dérobade.6. Bulle Unam sanctam, 1302.

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Temple est né de la croisade, et la tonsure identifie lesTempliers comme des réguliers. Le roi et ses conseillersveulent faire supprimer le Temple et mettre le procès dansles mains de l’Inquisition7. C’est chose faite le 13 octobre1307, et, une fois arrêtés par les officiers royaux, quelquesTempliers commencent à avouer des crimes indicibles :

1. Faire lire le document 5 p. 61 et faire répondre à laquestion 8. D’abord, les rites secrets obscènes qu’auraientpratiqués les Templiers : baisers sur la bouche, sur leplexus, sur l’anus ou les parties génitales. Ensuite, lereniement du Christ et le crachat sur le crucifix. Enfin,l’adoration d’une idole, nommée « le Baphomet ». Le butde l’Inquisition est d’identifier le Temple à une hérésie et,en l’occurrence, à une hérésie inspirée de l’islam(Baphomet est une déformation de Mahomet). 2. Faire lire le document 6 p. 61 et faire répondre à laquestion 9. Des aveux édifiants sont obtenus, y comprisceux du maître de l’ordre, Jacques de Molay. Est-ce lavérité ou bien les aveux sont-ils extorqués sous la torturecomme l’affirme ce document (« Tous les frères duTemple qui ont reconnu ces mensonges ont menti. Ils ontparlé par crainte de la mort. Une partie d’entre eux n’aparlé que sous la torture ») ? L’important est que la popu-lation croie à la véracité de ces aveux, à commencer par leroi lui-même dont la piété est sincère. Le Temple porte sadéfense devant le pape Clément V. 3. En vain ! Philippe utilise la manière forte. Faire observeraux élèves le document 7 p. 61 et faire répondre à laquestion 10. Des Templiers reviennent sur leurs aveux : ilssont brûlés vifs comme relaps. Par exemple, Jacques deMolay est brûlé vif le lendemain de sa rétractation(19 mars 1314). En 1312, au concile de Vienne, l’ordre estsupprimé ; ses biens sont remis en France à un autre ordremilitaire, celui des Hospitaliers. L’affaire des Templiersn’a donc pas amélioré la trésorerie royale. L’explicationfinancière n’est pas suffisante : la piété du roi et l’impopu-larité des Templiers après la chute de Saint-Jean-d’Acre en1291 désignent l’ordre comme une cible facile.

L’« empereur en son royaume »

Les crises des XIVe et XVe siècles encouragent les préten-tions absolutistes des rois de France. Alors qu’enAngleterre le peuple s’oppose au pouvoir royal et soutientles nobles, en France, au contraire, il le soutient contreeux. Dès lors s’ouvre la voie anglaise vers le parlementa-risme et s’oppose la voie française vers l’absolutisme,dont le règne de Louis XIV apparaît comme l’apogée. Les« légistes » de Philippe le Bel appliquent en effet au roi lestextes définissant les pouvoirs de l’empereur romain duBas-Empire – c’est l’« empereur en son royaume » – etaffirment l’indépendance du roi à l’égard du pape. Suiventde nombreux conflits entre la monarchie française et la

papauté, qui culmine avec l’ordonnance royale de 1407proclamant les libertés de l’Église gallicane et se dénoueavec le concordat de 1516 signé entre le pape Léon X etFrançois Ier. Ce concordat règle la répartition des pouvoirsdu roi et du pape jusqu’à la Constitution civile du clergéde 1790 : le roi nomme les évêques et les prêtres, le papeleur accorde leur investiture canonique. Finalement, lesprétentions absolutistes des rois de France ont garanti leslibertés de l’Église gallicane.

Le palais des Papes

En 1305, le Français Bertrand de Got devient le papeClément V. Philippe le Bel pense faire du pape le docileinstrument de son gallicanisme. Pour échapper au roi deFrance, Clément se réfugie d’abord dans le ComtatVenaissin (1309), puis à Avignon (finalement acheté en1348 à Jeanne de Naples, comtesse de Provence).Entourée de remparts, la ville est dominée par le rocherdes Doms que couronne la cathédrale. À côté, le colossalpalais des Papes dresse ses hautes murailles crénelées etses énormes tours. Il compte parmi les plus vasteschâteaux d’Europe : 15 000 m2 de superficie. À la fois forte-resse et palais, il comporte deux édifices accolés : lePalais Vieux, qui est l’œuvre de Benoît XII (1334-1342),et le Palais Nouveau, construit par Clément VI (1342-1352). Le château est vandalisé en 1789 : le mobilier estdispersé, les statues et sculptures sont brisées. À partir de1810, il est converti en caserne ; du moins, les badigeonsont-ils protégé quelques-uns des chefs d’œuvre peintssur les murailles. Évacué en 1906, maintenant propriétéde la ville d’Avignon, le palais est restauré. Sept papesfrançais se succèdent à Avignon jusqu’en 1376. Évoquerles allées et venues des prélats et des serviteurs, le mou-vement des gardes en grand uniforme ; les cardinaux,les princes, les ambassadeurs qui sollicitent des audiences ;les pèlerins qui encombrent la cour pour recevoir la béné-diction du souverain pontife ou pour le voir sortir sur samule blanche ; les plaideurs et les avocats qui s’agitentautour des tribunaux ecclésiastiques. Pour les cardinauxitaliens, ces années sont vécues comme un exil. Car, del’autre côté du Rhône, en terre française, d’autres toursjaillissent : tour carrée de Philippe le Bel, tours rondes dufort Saint-André ; à leurs pieds s’étend Villeneuve-lès-Avignon…

➤ Activités possibles• Demander aux élèves de confectionner des panneauxpour préparer une exposition thématique. Plusieurs thèmessont possibles dont celui de l’architecture. • Pour les visites scolaires du palais des Papes : http://www.palais-des-papes.com. • Décembre 2005 : ouverture du nouveau musée de l’Œuvrequi retrace l’histoire du palais des Papes.

La dévaluation de la monnaie

Le besoin financier croît avec la guerre. À partir du règnede Philippe le Bel, les dépenses restent presque supérieuresaux revenus réguliers de la monarchie. L’impôt compte

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L’héritage de Philippe le Bel

7. Organisme judiciaire ecclésiastique, créé par la papauté pour lutter contre l’hérésie. Elle fut surtout active du XIIIe au XVIe siècle dans l’Europe catholique.

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plus dans les revenus du roi que ce qu’il tire de sondomaine, comme tout autre seigneur. Philippe compte surles décimes du clergé, qui se succèdent sans interruption àpartir de 1295 ; le roi lève aussi sur les laïcs – et sur la for-tune patrimoniale des clercs – un impôt direct et perma-nent taxé en 1295 à un centième de la valeur des posses-sions foncières, et à partir de 1296 à un cinquantième decette même valeur, sauf à baisser le taux pour les patrimoinesles plus modestes. Mais si la guerre justifie l’impôt, ellelimite le droit à l’impôt : en 1313, le gouvernement royalfait interrompre la perception et restituer aux contribuablesles sommes déjà levées lorsqu’on apprend que la guerrecontre la Flandre n’aura pas lieu ! Philippe le Beldévalue aussi la monnaie, c’est-à-dire la monnaie decompte. En effet, les trois fonctions de la monnaie –compter, échanger, épargner – ne se font pas commeaujourd’hui dans la même unité de compte. Les pièces demonnaie servent aux échanges sur les marchés, aux paie-ments et à l’épargne, et sont frappées en métal précieux(or, argent). Mais, en France, on compte en « livres »,monnaie fictive qui sert à fixer toutes les valeurs : prix,salaires, etc. Aucune pièce de monnaie ne porte donc unevaleur faciale, car sa valeur en livres est fixée par ordon-nance du roi. Dévaluer signifie que le denier contient demoins en moins d’argent fin. Lorsqu’il dévalue, où est leprofit de Philippe ? Dans la frappe de pièces nouvelles8 etdans le nouveau cours des espèces.

➤ Activité possible• Sur la monnaie, la Bibliothèque nationale de France pro-pose la découverte sur CD-Rom d’une sélection de sesdossiers accessibles sur Internet. Ce CD-Rom est distribuégratuitement aux établissements scolaires : « Le MoyenÂge », BNF, 2004 ou http://www.bnf.fr/.

Les états généraux

Les trois « estats » du roi de France, ce sont les trois ordresde la société féodale. Ceux qui prient : le clergé ; ceux quicombattent : les nobles ; ceux qui travaillent : ordre forméde multiples classes sociales, de loin le plus nombreux,ordre sans nom mais classé en dernier – le tiers état. Le roidit souvent : « Mon clergé, ma noblesse, mes peuples »,parlant du corps social dont il est le souverain absolu.Dans les assemblées formées par Philippe le Bel, les

représentants des ordres ne sont pas élus ; ni le bas clergé,ni le petit peuple des villes et des campagnes ne sont d’ail-leurs représentés. Ces assemblées n’ont aucun pouvoir dedécision ; c’est guère moins que les états généraux,convoqués par le roi de France à partir de 1484 et qui sontles assemblées consultatives et représentatives des membresdes trois ordres. Lorsqu’elles deviennent électives –aux états généraux de Tours en 1484 –, les députationsregroupent le même nombre de députés quand le tiers étatreprésente à lui seul plus de 95 % de la population ! Dansles états généraux, les délibérations se font par ordres,séparément. Mais les députés s’appuient sur les cahiers dedoléances, rédigés pour le tiers état par des assemblées deparoisse. L’influence de ceux qui savent lire et écrire, desplus instruits, se fait sentir dans les doléances. À partirde 1614, le roi de France ne convoque plus les états géné-raux. Ce sont les difficultés financières qui contraignentLouis XVI à en reprendre la convocation pour tenterd’éviter la banqueroute en 1789.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Philippe le Bel, conseillers (ou légistes),impôt(s), guerre(s), pape, Temple, états généraux. Mettreen relation chacun de ces mots avec des repères figurantsur la chronologie p. 58. Mettre en commun les réponseset écrire ensemble le résumé de cette séquence.

– J. Favier, Philippe le Bel, Fayard, 1978.– A. Demurger, « Temps de crises, temps d’espoirs (XIVe-

XVe siècles) », Nouvelle Histoire de la France médiévale,coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

– A. Demurger, Vie et Mort de l’ordre du Temple : 1118-1314, coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1989.

– Dossier « Enquête sur les Templiers », L’Histoire, n° 198,1996.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

8. Pour chaque pièce qu’il fait frapper, le roi garde pour lui la différence entre la valeur intrinsèque, c’est-à-dire le prix du métal contenu dans la pièce, et lecours légal qui résulte de l’ordonnance royale.

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Écrire à la manière de… les troubadours

Référence aux Instructions officielles L’univers de la littérature se découvre aussi dès l’école primaire, par la pratique de l’écriture. Cette expérience, plusexigeante, permet à l’élève de commencer à prendre conscience des spécificités du monde des fictions.L’essentiel est de permettre que l’œuvre vienne s’inscrire dans la mémoire de chacun par les divers aspects qui laconstituent : les personnages, la trame narrative, des expressions, le texte d’un passage fort.Pour que les élèves puissent acquérir des références culturelles, il importe que les lectures ne soient pas abordées auhasard, mais se constituent, tout au long du cycle, en réseaux ordonnés : autour d’une époque…Le pastiche, l’imitation et le détournement sont les bases du travail d’écriture, en référence aux textes littéraires.

Compétences • Être capable de créer une œuvre littéraire qui soit conforme à un style d’écrit.• Être capable de développer un vocabulaire de la description.

Pages 64 et 65 du dossier

L’exploitation pédagogique en classe

Jusqu’au XIe siècle, la littérature est composée essentielle-ment de vies de saints. Ensuite apparaissent les récitsépiques. Ils valorisent l’esprit héroïque et les exploitsguerriers. Ce sont les « chansons de geste ».La chanson de geste la plus connue est la Chanson deRoland. Le fond du récit est historique. Au printemps del’année 778, le roi Charles (futur Charlemagne) luttecontre les musulmans dans les Pyrénées. Au cours de labataille de Roncevaux, ses hommes sont surpris par desmontagnards basques qui les massacrent. Parmi les mortsse trouve Roland, le « comte des marches de Bretagne ».La Chanson de Roland montre les tensions internes de lasociété féodale (entres vassaux et suzerain, entre l’ambi-tion personnelle et le dévouement), ainsi qu’un dramehumain. Au fur et à mesure des « laisses » (strophes),l’histoire prend un chemin plus romanesque que véridi-que. Les laisses sont faites pour être écoutées, non paslues. À partir du XIIIe siècle, la chanson de geste évolue vers untexte fait pour être lu. Les assonances sont remplacées pardes rimes, des récits plus longs et plus compliqués. Le fan-tastique, le mystérieux et l’extraordinaire y font leur appa-rition. On passe d’un récit guerrier à un texte où l’amouret l’étrange sont dominants.

Pour que les termes utilisés au cours de ce chapitre soientsimples pour les élèves, il est nécessaire de leur donnerquelques définitions :

Troubadour : poète lyrique des XIIe et XIIIe siècles compo-sant des œuvres dans une des langues d’oc. Au fur et àmesure, le terme glisse et sert à désigner une activité litté-raire. Langue d’oc : ensemble des dialectes parlés dans la moitiéSud de la France.Trouvère : poète qui compose dans la langue d’oïl aux XIIe

et XIIIe siècles. Langue d’oïl : ensemble des dialectes romans parlés dansla moitié Nord de la France.

Ménestrel : au Moyen Âge, musicien de basse condition quirécitait ou chantait des vers en s’accompagnant d’un instrument.

➤ Activité 1 :« J’apprends à connaître les troubadours »

À partir de la seconde moitié du XIIe siècle, sous l’in-fluence des femmes et de l’Église, les mœurs s’adoucis-sent. Les habitudes deviennent de plus en plus raffinées.L’aristocratie préfère des œuvres moins guerrières, moinssanglantes. Les intrigues amoureuses se développent etpermettent d’approfondir l’âme humaine. Les sentimentsapparaissent, souvent analysés dans de longs monologues,comme dans Lancelot ou le Chevalier à la charrette deChrétien de Troyes. Les éléments de la vie quotidienneapparaissent désormais dans les récits.Ceux-ci sont fortement marqués par la redécouverte desauteurs romantiques de l’Antiquité qui avaient été oubliéspendant tout le début du Moyen Âge.Si l’amour est largement célébré, le fantastique y occupeaussi une très large place. Celui-ci prend sa source dansles récits celtiques comme la légende du roi Arthur et deschevaliers de la Table ronde.

Les récits de l’amour courtois sont d’abord apparus dansle Sud de la France. Ils étaient écrits par des troubadourscomme Jaufré Rudel ou Bernard de Ventadour. Ils se sontdiffusés dans le Nord de la France par les foires et le com-merce, mais aussi grâce à Aliénor d’Aquitaine qui « tenaitsalon » dans son château et recevait des artistes en tousgenres. Ses filles continuèrent à développer les mœurs raf-finées. L’une d’elles, Marie, comtesse de Champagne,organisait même des « cours d’amours », temps deréflexion sur les sentiments. Un de ses protégés, Chrétiende Troyes (1135-1183 environ), écrit des romans oùl’amour des dames est placé au centre du récit. Les cheva-liers se battent par amour pour elles.

De 1100 environ à la fin du XIIIe siècle, les troubadoursinventent la poésie lyrique en langue d’oc. Les trouba-dours sont des poètes mais aussi des musiciens et descompositeurs. Les tout premiers sont originaires du

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Limousin et de Provence. Les troubadours sont d’originessociales et de statuts très divers. On compte parmi leursrangs des comtes, des princes et des barons, des bourgeois,des chevaliers, des hommes d’Église, des jongleurs, ainsique des femmes.

➤ Activité 2 : « J’étudie un texte écritpar le troubadour Jaufré Rudel »

Jaufré Rudel, prince de Blaye, participe à la IIe croisade(1147-1149) et meurt à Tripoli. Au cours de cette croisade,il nous propose une lecture personnelle de l’amour pur etmystique qui l’inspire. Cet amour lui fait regarder le prin-temps avec des yeux neufs et émerveillés. Jaufré Rudelnous montre aussi que l’amour a deux visages : celui del’émerveillement mais aussi celui de l’inquiétude et dudésespoir.

Il est possible de relever avec les élèves les mots du champlexical des sentiments, ainsi que le champ lexical de la nature.

➤ Activité 3 : « J’écris à la manièrede l’amour courtois »

Pour que les élèves puissent appréhender l’atmosphère desécrits de l’amour courtois, il est possible de leur raconterl’histoire de Tristan et Iseut.

Le roman a été écrit au XIIe siècle par Thomas d’Angleterre.On y retrouve tous les éléments de la littérature courtoise.Tristan est orphelin. Il est élevé comme chevalier à la courdu roi Marc de Cornouailles. Il est doué pour toutes lesactivités, que ce soit la musique ou le sport. Un jour, il tueen duel un géant (le Morholt). Mais il est blessé et sesblessures qui s’infectent le condamnent à s’exiler. À l’ago-nie, il s’échoue en Irlande. Iseut la blonde, belle-sœur duMorholt, le guérit à l’aide d’un philtre magique. Tristan,guéri, retourne à la cour du roi Marc et celui-ci le désignetrès naturellement comme son successeur car il n’a pas dedescendance. Mais des barons jaloux obligent le roi àprendre une épouse. Marc décide d’épouser la femme aucheveux d’or. Mais cette femme est une inconnue. Tristan,soupçonné de vouloir le pouvoir par-dessus tout, décided’aller chercher Iseut la blonde et de la donner au roicomme épouse. Après différentes aventures, Tristan etIseut se retrouvent dans le bateau qui les ramène au châ-teau. Par erreur, Tristan boit le philtre d’amour destiné auroi. Le philtre agit, Tristan et Iseut s’aiment. Par fidélitépour son roi, Tristan laisse Iseut épouser Marc, mais leuramour est plus fort que les convenances. Le roi, apprenantleur passion, les condamne à la mort. Mais Tristans’échappe, délivre Iseut et ils partent se réfugier dans laforêt du Morois. Pendant plusieurs années, ils viventcachés dans la forêt. Plusieurs fois, le roi Marc les entre-voit endormis. Pour leur signifier sa présence, le roi leurlaisse des indices de son passage. Remplis de remords, lesamants se séparent. Mais leur amour est plus fort que tout.Après différentes aventures, au cours desquelles lesamants sont à nouveaux réunis puis séparés, Tristan meurt.Iseut le rejoint et boit le même philtre de mort que lui.

Pour que le travail d’écriture ne soit pas fastidieux et qu’ilne prenne pas trop de temps, il est possible de mettre enplace à l’oral les outils nécessaires à l’écriture.

Pour cela, préparer trois grandes feuilles (du type affiches)qui serviront de référentiel à l’écriture. Elles seront affi-chées au mur.

Partager les élèves en groupes. Chaque groupe réfléchiraaux outils nécessaires à l’écriture d’une strophe.• Groupe 1 : mettre en place un vocabulaire – outil pourla description du paysage (écriture de la première strophe).Pour cela, leur faire choisir une photo et la faire décrire. Introduire le vocabulaire de description (premier plan,second plan, arrière-plan) ; de position (devant, derrière,au-dessus, au-dessous) et de nuances (couleurs, teinteschaudes ou froides).• Groupe 2 : fabriquer un catalogue de « bons moments »possibles (écriture de la seconde strophe).Pour cela leur proposer de décrire un moment avec desamis. Ou bien leur faire décrire la photo p. 65 : « Lejardin de l’Amour ». Un homme et une femme sont dansun jardin, ils discutent. Rien n’existe en dehors d’eux…• Groupe 3 : faire décrire ce que deux amis peuvent sedire quand ils se revoient après une longue absence (écri-ture de la troisième strophe).Introduction du vocabulaire des souvenirs (« je me sou-viens », « à l’époque », « à ce moment »…).Description de ce que les deux amis ont fait pendant le tempsde l’absence (« Pendant ce temps, en ton absence… »).

À la fin du travail de chaque groupe, élaborer une « fiche-outil » avec les mots et expressions utiles pour écrire à lamanière des troubadours. Ces fiches-outils seront affi-chées au mur. Pour une plus grande lisibilité, il est préférableque ce soit l’enseignant qui écrive les mots et expressionsde chaque groupe. Utiliser pour cela les trois affiches.

Par la suite, les élèves peuvent écrire leur texte de façonindividuelle.

Pour aller plus loinLes Instructions officielles préconisent de prolonger leprojet d’écriture par un projet d’édition du texte réalisé.C’est l’occasion, pour les élèves, de s’initier à la fabrica-tion d’un livre.

À la suite de l’écriture des textes, proposer : un travail surles enluminures pour embellir le travail d’écriture ; uneillustration des textes ; la fabrication d’un livre avec lestextes et les illustrations.

– Lagarde, Michard, Moyen Âge, Bordas, 1948.– Jaufré, Michel Casem, La Chanson du troubadour, Milan,

1991.

www.instrumentsmedievaux.org/histoire/Texte/troub.html

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Bibliographie

Site

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La guerre de Cent Ans : pourquoi et comment ?

Référence aux Instructions officiellesPendant longtemps, les historiens ont vu dans la guerre de Cent Ans la conséquence d’une querelle dynastiquecompliquée par un conflit féodal. Ce dernier daterait du mariage d’Henri II Plantagenêt avec Aliénor d’Aquitaine,répudiée par le roi de France Louis VII (1152). Devenu roi d’Angleterre en 1154, Henri II est plus puissant que le roide France, dont il est le vassal pour divers fiefs, dont la Normandie, le Maine, l’Anjou, la Saintonge et la Guyenne1.Aujourd’hui, les causes de la guerre de Cent Ans sont à trouver dans les mutations du monde féodal finissant – ceque les historiens appellent « les crises » – aux XIVe et XVe siècles.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants de la guerre de Cent Ans.• Confronter deux documents de nature différente. Par exemple, une carte du royaume de France et une généalogie

des rois de France et d’Angleterre. • Caractériser une période : les crises des XIVe et XVe siècles.

PhotoficheVoir photofiche n° 10 p. 91.

Pages 66 à 71 du dossier

Le contexte historique

L’étude de la chronologie p. 66 permet de montrer que laguerre de Cent Ans, qui commence en 1337 et se termine àCastillon en 1453, est en fait entrecoupée de nombreuses trêves.

La guerre de Cent Ans (1337-1453) serait un conflit desuccession qui aurait mal tourné. Le 1er février 1328,Charles IV le Bel meurt. Il a une fille et sa veuve, Jeanned’Évreux, est enceinte. En attendant la prochaine nais-sance, Philippe de Valois est nommé régent par uneassemblée de grands laïcs et de prélats. Philippe n’est pasfils de roi et n’est que cousin germain de Charles IV. Sil’enfant à naître devait être un garçon, cette régence seprolongerait jusqu’à sa majorité. Mais si c’est une fille ?En avril, Jeanne met au monde une fille : elle ne régnerapas car, depuis le choix de 1317, il est admis que les fem-mes ne règnent pas. En effet, après la mort de Louis X leHutin (1316), son frère, Philippe le Long, second fils dePhilippe le Bel et de Jeanne de Navarre, assura la régenceavec l’accord de ses oncles Charles de Valois et Louisd’Évreux, puis se déclara roi après la mort de l’enfant Jean Ier.Cette succession fut contestée car trois princes pouvaientprétendre à des droits : Philippe lui-même, Charles deValois son oncle, et Eudes de Bourgogne qui défendait lesdroits de Jeanne, la fille de Louis X et de Marguerite deBourgogne, sa sœur. Le 3 février 1317, l’université deParis déclare que Philippe est mieux placé que Jeanne, caril n’est séparé de saint Louis que par deux générations,contre trois pour sa nièce. L’argument est trop faible. Quelquesjours plus tard, une assemblée parisienne affirme que « femmene succède pas au royaume de France ». Les « légistes »ne motivent pas encore leur choix par la loi salique selonlaquelle la couronne serait transmise de mâle en mâle.Cette loi est le fruit d’une construction postérieure, unecinquantaine d’années plus tard. Et quand Philippe V

meurt en 1322, son frère Charles le Bel devient roi sans quepersonne n’avance les droits des quatre filles de Philippe.Que les femmes n’accèdent pas à la royauté est désormaisun fait acquis en France. Après la mort de Charles, il estexclu de faire appel à sa sœur, Isabelle, reine d’Angleterre.Mais pourquoi pas à son fils, Édouard III, roi d’Angle-terre, qui se trouve être le plus proche parent mâle – plusproche parent par les femmes – du roi défunt ? Acceptercette solution ouvrirait la voie à des querelles sans fin : lesfilles des trois rois précédents, mariées, auront des enfantset, parmi eux, il y aura bien un garçon qui, petit-fils deLouis X, Philippe V ou Charles IV le Bel, aura de factodes droits supérieurs à ceux d’Édouard. Les grands élisentdonc le descendant direct de saint Louis par les mâles etl’aîné des hommes du lignage, Philippe de Valois, filsd’un frère de Philippe le Bel. Surtout, précise la chroniquede Guillaume de Nangis, « ceux du royaume de France nepouvaient souffrir volontiers d’être soumis à la souverai-neté des Anglais ».

La crise de succession cacherait un conflit féodal : le roid’Angleterre ne supporterait plus de rendre l’hommage auroi de France pour le duché de Guyenne. La guerre deCent Ans serait donc née de l’incompatibilité de la situa-tion féodale de la Guyenne avec la dignité royale de sonduc. Et même si Édouard III, fait l’hommage en 1329, leproblème reste entier. Ainsi, en réponse aux provocationsfrançaises, Édouard III revendique en 1337 la Couronnede France à laquelle il prétend avoir droit par sa mère.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 2 p. 66La mort de Charles IV le Bel (1322-1328) provoque unecrise de succession avec le roi d’Angleterre.

1. Voir « Philippe Auguste », activité 2, document 2 p. 48 et documents 3 et 4 p. 49.

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Faire observer aux élèves le document 2 p. 66 et fairerépondre aux questions 3 et 4. Lorsque Charles IV meurten février 1328, sa troisième épouse, Jeanne d’Évreux, estenceinte. Comme en 1316-1317, la question se pose desavoir qui va régner, mais cette fois, le roi défunt n’a plusde frère. Il n’a qu’une sœur, la reine Isabelle, veuved’Édouard II d’Angleterre. Si en tant que femme elle estécartée de la couronne, ne peut-elle pas transmettre sesdroits à son fils Édouard III, qui est le plus proche héritiermâle (question 3) ?

Une réunion de grands laïcs et ecclésiastiques déclare que« femme ni par conséquent son fils ne peut par coutumesuccéder au royaume de France ». Leur choix se porte surPhilippe de Valois, le fils de Charles de Valois, frère dePhilippe IV le Bel, qui devient régent. Le 1er avril, Jeanneaccouche d’une fille et les grands élisent Philippe deValois comme roi. Quels sont les atouts de Philippe VI(1328-1350) ? Sa proche parenté avec les Capétiensdirects puisqu’il est le neveu de Philippe le Bel et l’indé-pendance du royaume puisque, comme l’écrit un chroni-queur, « il n’avait jamais été vu que le royaume de Franceeut été soumis au roi d’Angleterre ni à son gouverne-ment » (question 4). La crise de 1328 montre une imagerenouvelée de la monarchie française. Un nouveau sys-tème successoral s’est imposé : les femmes n’héritent pas,elles ne transmettent pas l’héritage ; seul l’aîné des mâlesdu lignage, à condition qu’il soit français, règne. ÉdouardIII accepte mal la succession. Il met un an avant de prêterun hommage « de bouche et de parole seulement, sansmettre les mains entre les mains du roi de France ». Deplus, Philippe doit contenter Jeanne, la fille de Louis X, quiaurait pu aussi prétendre à la Couronne, en lui donnant laNavarre.

Édouard rompt son hommage en 1337 et réclame le titrede « roi de France ». En décidant l’embargo sur les lainesanglaises indispensables aux métiers flamands du drap, ilpousse à la révolte que dirige à Gand un riche marchand,Jacques Van Artevelde, tandis que Philippe soutient sonreprésentant local, le comte Louis de Nevers. Édouardintrigue aussi dans la succession bretonne en favorisantJean, comte de Montfort, tandis que Philippe pousseCharles de Blois, son neveu qui a épousé Jeanne dePenthièvre, nièce du duc défunt. La façade atlantique de laFrance devient un enjeu entre les deux rois.

➤ Activité 2 : documents 3 et 4 p. 67Les premières victoires sont anglaises.

Dans la confrontation à venir, le rapport de force semblefavorable à Philippe, qui utilise 50 000 combattants, sur-tout des nobles, recrutés au moyen du ban et de l’arrière-ban. Édouard mobilise 30 000 hommes, des profession-nels recrutés par contrats et salariés, parfaitement adaptésà la guerre offensive : celle des chevauchées du PrinceNoir, par exemple. 1. Faire observer le document 4 p. 67 et faire répondre àla question 7. La flotte française commence par subir uncuisant revers devant l’Écluse, l’avant-port de Bruges, le24 juin 1340. Des trêves suivent mais les conflits en

Bretagne et en Guyenne rendent le débarquementd’Édouard III inévitable. En juillet 1346, une premièrechevauchée l’amène aux portes de Paris, puis il se replievers le Ponthieu sans attaquer. Philippe VI hésite à le pour-suivre, mais les nobles veulent en découdre. La batailles’engage à Crécy, le 26 août 1346. C’est un massacre ;resté presque seul, Philippe fuit. Les trêves conclues entrePhilippe et Édouard sont prolongées jusqu’en 1355. Enoctobre 1355, l’héritier du royaume d’Angleterre,Édouard de Galles, dit « le Prince Noir », commande unechevauchée en Languedoc. Toutes les chevauchées sontl’occasion de razzias, ce qui explique qu’elles ne revien-nent pas par le même chemin pour accroître les opportu-nités de butin (question 7). L’année suivante, il fonce versTours. 2. Faire observer le document 3 p. 67 et faire répondreaux questions 5 et 6. Le nouveau roi de France, Jean II leBon (1350-1364), lui coupe la retraite dans les plaines deMauperthuis, près de Poitiers, le 19 septembre 1356.Anglais et Français sont reconnaissables à leurs armoiries,les léopards pour les premiers, les fleurs de lys pour lesseconds. Comme à Crécy, la supériorité anglaise vient del’arc gallois, trois fois plus rapide que l’arbalète, et de lacoutille, un long couteau emmanché d’un bâton. De plus,les nobles français attaquent en désordre et beaucoupfuient. Jean le Bon est fait prisonnier et il est enfermé àLondres. Le pays prend le deuil. Sa libération n’est possibleque contre une forte rançon. Dans un premier temps, elles’élève à quatre millions d’écus d’or et Jean doit céder entoute souveraineté, donc sans réclamer d’hommage, laGuyenne et le Ponthieu. Puis, Édouard III réclame la tota-lité de l’héritage des Plantagenêts, ce qui revient à déta-cher toute la façade atlantique du royaume. Le dauphinCharles, devenu régent en l’absence de son père, refuse etla guerre reprend. 3. Faire observer le document 1 p. 66 et faire répondreaux questions 1 et 2. Édouard semble sortir vainqueur(question 2) : lors des discussions de Brétigny confirméespar la paix de Calais (1360), le roi d’Angleterre renonce àla Couronne de France, abaisse le montant de la rançon,mais il obtient environ un tiers du royaume : une Guyenneagrandie du Poitou, du Quercy et du Rouergue, auxquelss’ajoutent Calais et le Ponthieu (question 1).

➤ Activité 3 : document 5 p. 67Après la mort de Jean II le Bon, le nouveau roi de France,Charles V (1364-1380), devient le roi de la reconquête.

Faire observer le document 5 p. 67 et faire répondre auxquestions 8 et 9. Le 2 octobre 1370, Bertrand du Guesclinreçoit l’épée de connétable des mains de Charles V. Cenobliau breton, comme tous les routiers, aime la guerre,l’argent et l’aventure. C’est un routier qui est resté fidèleà la cause de Charles V (question 8) :1. Il sert déjà son père depuis 1354 ; pour lui, il prendMantes et Meulan tenus par Charles de Navarre. Charlesde Navarre, ou le Mauvais2, est le petit-fils du roi Louis Xle Hutin ; il a hérité de sa mère Jeanne le petit royaume deNavarre. Il répète qu’il est issu « de la droite lignée royale

572. Appelé « le Mauvais » par le chroniqueur navarrais Davalos de La Pisuna au XVIe siècle.

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de France ». Mais son destin est scellé : qu’il reste fidèleau roi de France ou qu’il s’allie au roi d’Angleterre, il doitabandonner ses prétentions à la Couronne et ne peut espé-rer qu’étendre ses fiefs dans l’Ouest du royaume où il pos-sède déjà le comté d’Évreux. Au printemps 1364, lapériode d’interrègne de six semaines qui sépare la mort deJean le Bon en Angleterre du sacre de son fils aîné,Charles, est déterminante. Charles de Navarre, mécontentque le duché de Bourgogne ait été attribué au fils puîné deJean, Philippe le Hardi, attaque les châteaux royaux enNormandie. Le 16 mai, l’armée franco-bretonne que com-mande Du Guesclin pour le dauphin Charles est victo-rieuse de Jean de Grailly, redoutable mercenaire gasconqui défend les intérêts du roi de Navarre. Prévenu par unmessager, le dauphin se précipite à Reims où il est sacrétrois jours plus tard. 2. En 1368, le comte d’Armagnac, vassal du Prince Noir,refuse de lever l’impôt qu’exige son seigneur. Il fait appelà Édouard III, qui est son suzerain, mais aussi à Charles V,qu’il considère encore comme son roi, la Guyenne conti-nuant à faire partie de la France, même si Édouard neprête plus hommage à Charles (question 9). Charlessomme le Prince Noir de comparaître à Paris devant sespairs. Le 3 juin 1369, Édouard reprend le titre de roi deFrance, tandis que Charles confisque la Guyenne. Mais,depuis le désastre de Poitiers, le recrutement des armées achangé. À l’exemple de l’Angleterre, Charles V recrute descapitaines qu’il solde et qui sont eux-mêmes chargés deconstituer leur compagnie de routiers par contrat. Lesexploits chevaleresques en terrain découvert sont devenusanachroniques. Les villes sont mises en défense. DuGuesclin est le chef de cette guerre nouvelle. Les victoiress’enchaînent, et, en 1374, Édouard III ne possède plus queCalais, Bordeaux et Bayonne. Du Guesclin est l’un desrares serviteurs de la royauté à être inhumé en 1380 dansla nécropole de Saint-Denis.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 68La Grande Peste est la première et brutale manifestationdes « malheurs des temps ».

La peste est une maladie infectieuse très contagieuse pro-voquée par le bacille Yersinia pestis. La puce Xenopsyllacheopis est l’hôte de ce bacille. Une simple piqûre de pucepeut infecter un rat noir. Le rat n’est pas un vecteur rapide ;mais s’il est transporté, dans une cargaison de blé parexemple, il répand l’infection très loin de son terrier. C’estce qui se passe en 1348. La Grande Peste ou « peste noire »,se diffuse rapidement en Europe. Depuis l’Asie centrale –les forêts du lac Baïkal – elle atteint le comptoir génois de

Caffa en Crimée et un navire répand le fléau à Messine, àGênes et à Marseille dès novembre 1347. Arles, Aix, Avignonsont touchés avant la fin de l’année. On connaît les troisaxes de progression de la pandémie à partir du bas Rhône :à l’ouest, vers le Languedoc, Perpignan et l’Espagne, puisToulouse et la vallée de la Garonne ; Bordeaux est frappéen juillet 1348 et de là, par la voie océanique, la maladiegagne la Normandie et l’Angleterre ; à l’est, la Provence ;au nord, par le couloir rhodanien, Lyon, Chalon, Paris(août 1348) sont contaminés, puis la Flandre.

Faire confronter les documents 1 et 2 p. 68 et faire répondreaux questions 1 et 2. Les contemporains – le chroniqueurJean de Venette, par exemple – savent décrire les signescliniques de la maladie. Deux formes de contagion sontbien distinguées en fonction du mode de pénétration dubacille. La pénétration cutanée provoque une forte tempé-rature, puis la formation de ganglions, ou bubons, durs etdouloureux, à l’aine, à l’aisselle ou au cou, et ensuite desmaux intestinaux et nerveux entraînant le décès dans 80 %des cas (question 1). La pénétration pulmonaire – nonévoquée dans cet extrait – est due à l’infection desmuqueuses par les gouttelettes rejetées lorsqu’on parle ouque l’on tousse ; les symptômes de la peste pulmonairesont, le bubon excepté, proches de ceux de la peste bubo-nique. Mais la mortalité est de 100 %. La période d’incuba-tion est courte et la mort survient dans les huit jours. Lasaisonnalité de l’épidémie est marquée : la peste bubo-nique est virulente l’été et en sommeil l’hiver ; c’est toutle contraire pour la peste pulmonaire.

Froissart3 écrit qu’un tiers de la population a disparu enFrance et cette estimation est confirmée par des monogra-phies paroissiales faites sur les villes de Paris, Périgueux,Lyon, jusque dans les montagnes pyrénéennes. Le registrebourguignon de Givry est plus précis encore puisqu’il aenregistré les mariages et décès survenus entre 1338 et1350 : les décès, en temps normal au nombre d’une ving-taine par an, sont de 649 en 1348 ! Il y avait une vingtainede mariages par an avant la Grande Peste, il n’y en a aucunen 1348. La peste dérange le renouvellement normal desgénérations, et, comme le dit Jean de Venette en paraphra-sant les Écritures, « il y eut une telle mortalité de gens del’un et l’autre sexe, plutôt les jeunes que les vieux, qu’onpouvait à peine les ensevelir » (question 2). La seule solu-tion serait de fuir ou de s’enfermer. Au contraire, les pro-cessions se multiplient pour lutter contre ce qui est consi-déré comme un châtiment divin pour punir les hommes deleurs péchés. Dans une société où les solidarités sont for-tes devant la mort, les enluminures montrent à la fois lesvictimes qui sont enterrées pêle-mêle, leurs proches, lesfossoyeurs et les ordres religieux qui sont contaminés.Pour rétablir l’ordre du monde, des responsables sont dési-gnés : les juifs et les lépreux ou même des vagabonds(accusés d’avoir empoisonné les puits) sont persécutés.Surtout, la Grande Peste est suivie d’un grand nombre derechutes et l’épidémie ne disparaît de France qu’en 1720 !Aucune reprise démographique durable n’est possible enEurope avant la fin du XVe siècle.

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Sur les traces de la France

au temps de la guerre de Cent Ans

3. Jean Froissart, Chroniques, éd. S. Luce, G. Raynaud, L. Mirot, SHF, 14 vol., 1864-1967.

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➤ Activité 2 : document 3 p. 68La Grande Peste marque à peine la vie militaire du temps.

Édouard III rompt son hommage en 1337 et prend le titrede roi de France en 1340 à Gand. La guerre ne commencevraiment qu’à l’été 1345 et l’on sait comment la nom-breuse mais hétéroclite armée de Philippe VI est déciméeà Crécy (1346). Faire observer le document 3 p. 68 etfaire répondre aux questions 3 et 4. Le roi d’Angleterremet alors le siège devant la ville de Calais qui capitule le4 août 1347. La corde au cou, à genoux, les bourgeois deCalais remettent les clés de leur cité à Édouard.

Les légats du pape imposent une trêve le 28 octobre 1347.La Grande Peste a pour conséquence de la prolonger, maiscela n’empêche pas quelques accrocs.

➤ Activité 3 : documents 4 et 5 p. 69Les défaites discréditent la noblesse.

Avant la prise de Calais, il y eut Crécy ; après il y auraPoitiers. Déjà critiquée en 1346, la noblesse françaisel’est encore plus en 1356. Les états généraux4 réunis en1347, 1355 et 1356-1357 vilipendent la politique royale.C’est qu’à dix ans de distance, les mêmes difficultésreviennent : une armée inefficace et des ressources finan-cières insuffisantes.1. Faire lire le document 4 p. 69 et faire répondre auxquestions 5, 6 et 7. L’armée de Crécy et de Poitiers estnobiliaire : la noblesse supporte donc seule la responsabi-lité de la défaite. La noblesse « a perdu honneur et prix »,dit la Complainte rimée de la bataille de Poitiers. Le dau-phin Charles ordonne de mettre en défense le royaume. Leplat pays est sacrifié. Tous les comptes urbains détaillentle relèvement des murailles des villes et des châteaux. ÀParis, à Toulouse, à Poitiers, on cure les fossés, on détruitmaisons et églises accrochées aux remparts. Partout lespaysans sont réquisitionnés, tandis que des compagniesde routiers sillonnent le plat pays pour tenir garnison. Le28 mai 1358, une bagarre oppose une de ces compagniesaux paroissiens de Saint-Leu-d’Esserent et neuf hommesd’armes sont tués. C’est le signal de la Jacquerie5, qui serépand comme une traînée de poudre en Beauvaisis, enPicardie, dans le Vexin, jusqu’en Normandie, et même enAuxerrois (question 6). Les chroniqueurs laissent desrécits tourmentés de châteaux abattus, de chevaliers mas-sacrés, de femmes violées et d’enfants rôtis à la broche(question 5). Partout « ils dirent que les nobles chevalierscouvraient de honte le royaume, et que ce serait bien faitde les détruire tous » (question 7). Révolte de la misère ?Non. La Jacquerie touche les plaines riches du Bassinparisien, où les « laboureurs » – ces paysans aisés quiobtiennent ensuite du roi des lettres de rémission – sontvictimes, comme leurs châtelains, de la dépression desprix agricoles. Haine de la noblesse ? Oui. Les chroniquesrelèvent la « commocion des non-nobles contre les nobles »6.Le château, qui était abri, est devenu repaire de routiers et

d’écorcheurs. Le noble, protecteur et garant de l’ordre,devient agent du désordre. La Chronique des quatre pre-miers Valois décrit bien l’effet dissolvant de la violencequotidienne sur la société : « Car moult de gens en furentmis à mort, mainte pucelle corrompue, mainte prudefemme violée, mainte bonne personne destruite et gastée,mainte eglise, mainte ville et mainte maison arse [brûlée]et brisée et maint enfant en devindrent orphelins et povresmendians. » 2. Faire observer le document 5 p. 69 et faire répondreaux questions 8 et 9. Les nobles du Bassin parisien fontappel à Charles de Navarre. Pourquoi ce prince du sang ?Charles a recruté une importante clientèle dans la noblessenormande et picarde. Le « parti navarrais » est le premierde ces partis aristocratiques qui sont un élément essentielde la société politique des XIVe et XVe siècles. Le 10 juin, àMeaux, Charles s’empare de Guillaume Cale, le chef de larévolte, et massacre l’armée des Jacques (question 9). LaContre-Jacquerie des nobles est marquée par autantd’horreurs que la révolte paysanne.

➤ Activité 4 : document 6 p. 69Le jour où le royaume de France a failli disparaître.

Le 5 août 1392, Charles VI (1380-1422) est victime de sapremière crise de folie. Des rechutes suivent qui durent dequelques jours à quelques mois. Pris de fureur, le roi nesait plus qui il est et il hurle. Puis il demeure prostré, refu-sant de manger et de se laver. Cette maladie mentale n’em-pêche pas le roi de rester robuste, de continuer à monter àcheval et à chasser. Charles VI règne encore pendant trenteans. Pourtant, la maladie du roi permet aux princes dusang de gouverner. Les oncles du roi disposent des apanages7

que Jean le Bon leur a donnés en Anjou, Berry etBourgogne, tandis que Charles VI gratifie son frère Louisdu duché d’Orléans. À l’image de ce qui se passe depuisle Xe siècle8, les princes autonomisent l’administration deleurs domaines. Mais, pour soutenir leur rang, ils ne peu-vent se contenter de leurs seuls revenus, ils ont besoin desfinances royales. La situation entre les princes devientintenable en 1405, après la mort du duc de Bourgogne,Philippe le Hardi. Louis d’Orléans met la main sur leTrésor et la reine Isabeau est obligée de fuir Paris avec ledauphin, Louis de Guyenne. Jean sans Peur, nouveau ducde Bourgogne et comte de Flandre, commandite l’assassi-nat de Louis d’Orléans, le 23 novembre 1407. En face, sesadversaires se regroupent sous la férule de Bernardd’Armagnac qui, en tant que beau-père du fils de Louis,dirige la vengeance contre le duc de Bourgogne. LesArmagnacs s’imposent à Paris mais ils sont vaincus parles Anglais à Azincourt (1415). Au même moment, lesdauphins successifs meurent : Louis de Guyenne en 1415,Jean de Touraine en 1417. Charles, le nouveau dauphin etfutur Charles VII, n’a que 13 ans. Jean sans Peur reprendalors Paris et les Armagnacs sont massacrés. Charles ne seréconcilie pas avec Jean sans Peur qu’il fait assassiner sur

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4. Voir « Philippe le Bel », « L’héritage de Philippe le Bel », pp. 52-53.5. Probablement du nom de Jacques Bonhomme utilisé par les nobles pour tourner en dérision la simplicité des paysans.6. Chronique des quatre premiers Valois (1327-1393), éd. S. Luce, Paris, SHF, 1862.7. Apanage : portion du domaine royal accordée aux cadets de la maison de France en échange de leur exclusion de la Couronne.8. Voir « Pourquoi a-t-on construit des châteaux forts ? ».

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le pont de Montereau, le 10 septembre 1419. La reine, quirallie le « parti bourguignon » que dirige désormaisPhilippe le Bon, s’installe à Troyes, tandis que Charlesprend le titre de régent et se réfugie à Bourges9. Faireobserver aux élèves le document 6 p. 69 et faire répondreà la question 10. Le duc de Bourgogne veut venger sonpère et donc il rejette le dauphin. Mais, comme son père,il voudrait tenir Paris, ce que le roi d’Angleterre, Henri V,lui refuse. Sans enthousiasme, il conclut, le 2 décembre1419, une alliance avec les Anglais, complétée par lemariage du duc de Bedford, frère d’Henri V, avec Anne,sœur de Philippe. L’année suivante, le traité de Troyes(21 mai 1420) est conclu entre Charles VI et Henri V : lecrime de Montereau justifie l’exhérédation du dauphinCharles ; Henri V – avec la tunique rouge frappée des léo-pards d’or – doit épouser Catherine de France – la jeunefemme dont il tient la main droite – fille de Charles VI –avec la tunique jacinthe aux lys d’or (question 10).Charles, en donnant la main de sa fille, adopte Henricomme un fils et en fait son héritier. La traité de Troyesfonde la « double monarchie » : Henri sera roi, mais lesdeux royaumes gardent leurs coutumes, leurs langues etleurs institutions.

Charles V le Sage et les transformations

de Paris / Le Louvre

L’essor de Paris se poursuit au début du XIVe siècle. La rivedroite connaît une telle activité que, vers 1350, quatre cin-quièmes des contribuables parisiens y sont domiciliés. Leprévôt des marchands prend en 1356 l’initiative d’unenouvelle enceinte, qui est poursuivie par Charles V (1364-1380), mais qui n’enferme que la rive droite (la ligne des« Grands Boulevards ») dans un rempart flanqué de tourscarrées. La révolution parisienne de 1358 est la premièrerupture grave entre le roi et la population. La conséquencetopographique de ce conflit est que, pendant trois siècles,la ville va s’étendre vers l’est. Fuyant le palais de la Citéensanglanté par l’émeute, Charles V fixe sa résidence àl’est (sur le chemin de Vincennes), au bourg Saint-Paul,dans un vaste ensemble de galeries et de jardins conçuspour les fêtes d’une cour brillante et lettrée. Ce choix del’hôtel Saint-Paul, puis de l’hôtel des Tournelles qui luisuccédera aux XVe et XVIe siècles comme résidence desValois, ainsi que la proximité des logements des conseillers

et des familiers du roi donnent soudain une teinte aristo-cratique à tout l’est parisien. De cette architecture civileencore féodale, il reste la porte à tourelles du connétablede Clisson.

Une France qui a failli disparaître

Voir l’activité 4, document 6 p. 69. En 1420, les Anglaisoccupent la Normandie, la région parisienne, Calais et laGuyenne ; les Bourguignons tiennent, outre la Bourgogneet la Flandre, la Champagne et la Picardie ; tous les paysau sud de la Loire, l’Orléanais, l’Anjou et le Maine recon-naissent Charles. Rien n’est figé cependant dans les « troisFrance » : le Mont-Saint-Michel résiste aux Anglais ; desbandes delphinales conservent des places en Picardie et enChampagne. Charles doit tenir militairement et ramener àlui le duc de Bourgogne. Le projet n’a rien d’irréaliste carles rapports des Bourguignons avec les Anglais sont exé-crables. Et les Anglais savent que, sans l’alliance bourgui-gnonne, ils ne pourront jamais dominer durablement leurnouveau royaume. D’autant plus que les morts d’Henri Vet de Charles VI, en 1422, ouvrent une longue période derégence en Angleterre comme en France. Dès qu’ilapprend la mort de son père, le dauphin se fait sacrer roide France sous le nom de Charles VII.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : guerre de Cent Ans, Philippe VI de Valois,Édouard III, « malheurs des temps », Jean II le Bon,Charles V. Mettre en relation chacun de ces mots avec desrepères figurant sur la chronologie p. 66. Mettre en com-mun les réponses et écrire ensemble le résumé de cetteséquence.

– G. Duby, Histoire de France : le Moyen Âge (987-1460),Larousse, 1988.

– J. Favier, La Guerre de Cent Ans, Fayard, 1980.

– A. Demurger, « Temps de crises, temps d’espoirs (XIVe-XVe siècles) », Nouvelle Histoire de la France médiévale,coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

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L’héritage de la guerre

de Cent AnsPour construire le résumé

Bibliographie

9. Voir « L’héritage de la guerre de Cent Ans », « Une France qui a failli disparaître ».

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Qui était Jeanne d’Arc ?

Référence aux Instructions officiellesJeanne d’Arc (1412-1431) qui, grâce à la richesse de la documentation constituée par les pièces de ses deux procès(condamnation en 1431, réhabilitation en 1456), est l’un des personnages les mieux connus du XVe siècle reste pour-tant mystérieuse. Les minutes des jugements ont bien consigné ses déclarations, mais elles sont écrites dans la languedes juristes et des théologiens, alors que les paroles de Jeanne expriment une culture populaire. Ce contraste rendJeanne suspecte ou incompréhensible à ses contemporains (de Charles VII à l’évêque Pierre Cauchon). Le fossé cul-turel séparant Jeanne de son entourage politique, militaire et ecclésiastique a donc permis toutes les interprétationshistoriographiques.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants de la vie de Jeanne d’Arc.• Confronter deux documents de nature différente.• Mettre en perspective l’épopée johannique en la replaçant dans la société du XVe siècle et la chronologie de la guerre

de Cent Ans. • Caractériser une période : la victoire française dans la guerre de Cent Ans.

PhotoficheVoir photofiche n° 11 p. 93.

Pages 72 à 77 du dossier

Le contexte historique

Jeanne est née en janvier 1412 dans un bourg lorrain,Domrémy, châtellenie de Vaucouleurs, baillage de Chaumont.Ses parents – Jacques d’Arc et Isabelle Romée – sont des« laboureurs », c’est-à-dire des paysans aisés. Leur patro-nyme est écrit dans les documents d’époque Darc, Tarc,Dare, Day, etc. Le nom de Jeanne d’Arc apparaît pour lapremière fois dans un poème en 1576. De son enfance onconnaît ce qu’elle-même et quelques proches racontent auxprocès : sa dévotion, marquée par le prosélytisme des frèresmendiants (communion et confession fréquentes, pratiquedes œuvres de miséricorde, culte spécial à certains saintset surtout à la Vierge et au nom de Jésus qu’elle porterasur sa bannière et qu’elle prononcera sur le bûcher) ; sonenthousiasme pour les fêtes et les jeux de son âge. Jeannereçoit l’éducation « orthodoxe » d’une chrétienne du peuplequi ne sait ni lire ni écrire, et dont tout le bagage savant selimite à la mémorisation du Pater, de l’Ave, du Credo etaux souvenirs de prêches et de conversations répétés.D’ailleurs, Domrémy est situé sur une route très fréquentéepar les marchands, les clercs, les pèlerins et les soldats,c’est-à-dire le monde médiéval de la route, colporteur denouvelles et de rumeurs qui s’amalgament au fonds local.

La chronologie p. 72 permet de comprendre que la réus-site fulgurante de Jeanne est liée à la guerre de Cent Ans.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 72L’irruption de Jeanne d’Arc en 1429 est le déclic néces-saire pour faire du dauphin Charles un roi victorieux.

Faire observer aux élèves le document 1 p. 72 et fairerépondre aux questions 1 et 2. Après le traité de Troyes(1420) et la mort de Charles VI (1422)1, le royaume deFrance est partagé entre un roi légal, l’Anglais Henri VI –un enfant – qui, de Paris, tient la France du Nord et laGuyenne (« Domination anglaise » en bleu sur la carte), etdoit beaucoup au soutien du duc de Bourgogne, et un roiqui se dit légitime, le dauphin Charles, « roi de Bourges »pour ses adversaires, qui tient tous les pays au sud de laLoire (« Partie du royaume fidèle à Charles VII » enorange sur la carte). Faire repérer Domrémy dans la valléede la Meuse, à la frontière entre ces deux domaines. C’estun des rares bourgs, à proximité du duché de Bourgogneet de l’Empire, qui, dépendant d’Henri VI, soit resté fidèleà Charles (question 1). En 1425, les habitants désertentune première fois Domrémy sous la pression bour-guignonne et, en 1428, quand les Anglo-Bourguignonsmettent le siège devant Vaucouleurs, Jeanne, avec lessiens, se réfugie à Neufchâteau. C’est dans ce contextequ’elle commence à entendre des « voix » – celles de saintMichel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite – quilui commandent de « bouter [les Anglais] hors de touteFrance », d’aller trouver le dauphin Charles à Chinon et dele faire sacrer à Reims (question 2).

Faire observer le document 2 p. 72 et faire répondre auxquestions 3 et 4. À la fin de la guerre de Cent Ans, lemodèle de « monarchie chrétienne nationale » porté parJeanne triomphe : les Anglais sont en Angleterre, bienqu’ils conservent Calais ; les Français sont en France, et leroi légitime, Charles VII, a été sacré à Reims (question 3).Les frontières du royaume de France sont sur l’Escaut, laMeuse, la Saône, et la ligne du Rhône est gagnée jusque

1. Voir « La guerre de Cent Ans : pourquoi, comment ? », « Sur les traces de la France au temps de la guerre de Cent Ans », activité 4, document 6 p. 69.

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dans le Dauphiné, mais elles laissent encore hors de por-tée des villes comme Metz et Avignon. Depuis le XVe siècle,nos frontières ont progressé vers l’Est lorrain, franc-com-tois et provençal (question 4).

➤ Activité 2 : documents 3 et 4 p. 73Jeanne est une héroïne nationale.

Faire observer le document 3 p. 73 et faire répondre à laquestion 5. Ce tableau n’est pas un document d’époquepuisqu’il date du XIXe siècle (question 5). Jeanne n’est pasplus bergère que les autres filles de son village, qui, cha-cune à son tour, conduisent le troupeau commun. Par ana-logie, le mystère de Jeanne est contenu dans la figure de labergère : comment cette jeune fille – elle a dix-sept anslorsqu’elle approche le dauphin Charles pour la premièrefois – est-elle passée de la direction de son troupeau aucommandement de l’armée royale ?

Faire lire le document 4 p. 73 et faire répondre aux ques-tions 6, 7 et 8. Quand Jeanne écrit aux Anglais, elle se pré-sente comme « chef de la guerre » (question 6) et lessomme de vider rapidement le pays (question 7) ; quandelle s’adresse au duc de Bourgogne, Philippe le Bon, ellelui demande de se soumettre à Charles (question 8).Jeanne entre à Orléans le 29 avril et participe aux combatsqui aboutissent à la levée du siège d’Orléans par lesAnglais, le 8 mai 1429. La nouvelle de ce succès serépand très vite, dans la France anglaise comme dans leroyaume de Bourges. Le rayonnement de Jeanne devientnational. À Lyon, le vieux Jean Gerson, l’ancien chance-lier de l’université de Paris, approuve la patriote fidèle àson roi, et, du couvent de Poissy, Christine de Pisanreprend la plume pour la célébrer à son tour. Les victoiress’enchaînent : sur la Loire, Jargeau, Meung et Beaugencysont repris ; les Anglais sont battus à Patay le 18 juin.

➤ Activité 3 : document 5 p. 75Jeanne est une martyre.

Le 17 juillet 1429, Charles VII est sacré par Regnaut deChartres, qui officie pour la première fois dans sa cathé-drale. Mais ses capitaines échouent devant Paris le 8 sep-tembre. En concluant une trêve avec le duc de Bourgogne,Charles signifie que, pour le moment, il renonce à cetteville. Le 24 mai 1430, alors qu’elle défend la garnisonassiégée de Compiègne, Jeanne tombe aux mains deJean de Luxembourg, condottiere au service du duc deBourgogne. Jeanne rate son évasion du château deBeaulieu-en-Vermandois, elle se précipite du haut d’unetour, ce qui lui sera reproché à son procès comme une ten-tative de suicide. Le 26 mai, l’université de Paris réclamequ’elle soit jugée comme hérétique par un tribunald’Inquisition. Les Anglais, qui veulent la condamnation deJeanne, l’achètent à Jean de Luxembourg et la remettent àla justice de l’Église, tout en déclarant qu’ils la repren-draient si elle n’était pas déclarée hérétique. Un tribunald’Inquisition est constitué par Pierre Cauchon, évêque deBeauvais, diocèse sur lequel Jeanne a été prise ; son dio-cèse étant aux mains des compagnies de Charles, le tribu-nal siégera à Rouen, où Cauchon s’est replié. Il s’adjointun religieux dominicain, Jean le Maître, vicaire de l’inqui-

siteur de France à Rouen. Le procès s’ouvre le 9 janvier1431 devant une cour de théologiens et d’universitaires aunombre de 231 (mais tous ne siègent pas en même temps).Dans un moment de détresse, Jeanne abjure ses fautes le24 mai. Elle se ressaisit très vite et, en signe de fidélitéenvers Dieu et ses voix, elle reprend le 27 mai ses habitsd’homme. Jeanne est retombée dans ses erreurs : elle estrelapse. Un nouveau procès est expédié et, le 30 mai 1431,Jeanne d’Arc est brûlée vive sur la place du Vieux-Marché de Rouen.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1 et 2 p. 74Jeanne d’Arc conduit une guerre de libération nationale.

Lorsqu’elle commence à entendre des « voix », Jeanne vatrouver, en mai 1428, le capitaine de Vaucouleurs, Robertde Baudricourt, qui la traite de folle et la chasse. Le12 février 1429, après que Vaucouleurs eut été assiégé etDomrémy razzié, elle fait une nouvelle tentative auprès deBaudricourt. Au terme d’une séance d’exorcisme d’où ellesort victorieuse, le capitaine lui donne un équipement etune escorte armée. La petite troupe arrive à Chinon, rési-dence du dauphin Charles, le 4 mars. Prévenu parBaudricourt, Charles la reçoit le 6 mars.

Faire observer le document 1 p. 74 et faire répondre auxquestions 1, 2 et 3. Cette tapisserie – dite « de Nuremberg »– est réalisée par des artisans allemands installés enSuisse. Elle montre la notoriété de Jeanne peu de tempsaprès sa mort. La Pucelle est déjà devenue un mythe quidéforme la réalité. En effet, à Chinon, le dauphin – sur lagauche du document – n’est pas venu couronné à sa ren-contre (question 1). Et tous les attributs dont est affubléeJeanne lui sont donnés après cette journée : une bannièreblanche avec la devise « Jésus-Marie », une armure com-plète et une épée, trouvée, sur ses indications, en la cha-pelle de Sainte-Catherine-de-Fierbois près de Tours, unécuyer, deux pages et un chapelain (question 2). On saitaussi que des adeptes enthousiastes l’ont suivie depuis laLorraine. Jeanne parvient à reconnaître Charles dans lagrande salle du château et, dans un entretien privé, leconvainc de sa mission par un « signe » qu’elle refuseratoujours de révéler à ses juges (question 3). Charles lasoumet à l’interrogatoire des théologiens de l’universitéde Poitiers. Elle leur fait quatre prédictions : les Anglaislèveront le siège d’Orléans, Charles sera sacré à Reims,Paris rentrera dans l’obéissance du roi et le duc d’Orléansreviendra d’Angleterre où il est captif depuis la batailled’Azincourt. La cour du dauphin est divisée. Le chancelierRegnaut de Chartres se méfie des prophètes, surtoutquand ils sont femmes. Jeanne reçoit le soutien du parti dela guerre à outrance – le duc d’Alençon, Gilles de Rais, La

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Sur les traces de Jeanne d’Arc

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Hire, Xaintrailles – face aux tenants de la paix avec laBourgogne. Jeanne est finalement autorisée à participeraux combats après que les matrones se soient assurées desa virginité et les théologiens de son orthodoxie.

Faire observer le document 2 p. 74 et faire répondre auxquestions 4 et 5. Cette miniature représente la levée dusiège d’Orléans et l’entrée des troupes de Charles, le8 mai 1429. Pendant l’année qu’a durée le siège (1428-1429), les Anglais ont eu le temps d’isoler la ville par desolides retranchements (question 4), comme le montrentces palissades derrière lesquelles ils se cachent (ques-tion 5). Jeanne commence à entrer dans Orléans à la nuit,le 29 avril, et redonne espoir à la garnison et aux habitants.Malgré une blessure à l’épaule, Jeanne exhorte les hommesd’armes à prendre les palissades les unes après les autres.L’armée royale de secours arrive le 4 mai. Une série devictoires oblige les Anglais à lever le siège, le 8 mai.

➤ Activité 3 : documents 3 et 4 p. 75Jeanne impose le sacre du dauphin Charles.

À la cour de Bourges, des conseillers pensent que le sacreest inutile puisque la couronne se transmet uniquement enligne masculine par primogéniture. Et la couronne étantindisponible2, le dauphin est roi par l’intermédiaire dusang royal dont il a hérité.

1. Faire lire le document 3 p. 75 et faire répondre à laquestion 6. Jeanne estime que la filiation est une condi-tion nécessaire mais non suffisante pour faire le roi. Saculture est celle du peuple et le peuple veut un sacre et uncouronnement pour faire le « vrai roi » (question 6). Ellel’emporte. L’équipée vers Reims prend vite une alluretriomphale. Charles néglige Auxerre qui refuse de le rece-voir ; menacée d’un siège, Troyes capitule ; Reims, enfin,ouvre ses portes. 2. Faire observer le document 4 p. 75 et faire répondre àla question 7. À Reims, le 17 juillet 1429, il faut impro-viser. On n’a pas de copie de l’ordo de Charles V quiréglait les détails de la cérémonie. Les insignes du sacre etla couronne sont à Saint-Denis, qui est aux mains desAnglais. Plus compliqué encore : après l’onction donnéepar l’archevêque de Reims (question 4) et le couronne-ment, les douze pairs du royaume tendent les mains vers lacouronne pour signifier l’adhésion du royaume à son nou-veau chef. Mais il manque beaucoup de pairs qu’il fautremplacer au pied levé. La liste en a été dressée en 1275.Six pairs ecclésiastiques : l’archevêque de Reims, lesévêques de Langres et de Laon, qui ont rang de duc, et lesévêques de Châlons, Noyon et Beauvais, qui ont rang decomte. Six pairs laïcs : les ducs de Normandie, Guyenneet Bourgogne ; les comtes de Flandre, Toulouse etChampagne. La liste des pairs ecclésiastiques est pérenne.Celle des laïcs en revanche est modifiée puisque Toulouseet Champagne ont été rattachées au domaine royal. Sansplus se soucier du chiffre six, les rois du XIVe siècle créentde nouveaux pairs, qu’ils choisissent parmi leur parentèle :Bourbon, Anjou, Alençon. Mais ils continuent d’utiliser la

liste de 1275 dans les grandes cérémonies comme le sacre.En 1429, seul manque, parmi les pairs ecclésiastiques,l’évêque de Beauvais, Pierre Cauchon. Pour les laïcs, on« représente » les pairies manquantes : Alençon, le seulpair présent, figure le duc de Bourgogne ; les comtesde Clermont et de Vendôme représentent la Normandie etla Guyenne ; Guy de Laval, Raoul de Gaucourt etHardouin de Maillé figurent les comtes de Toulouse, deFlandre et de Champagne. Quatre jours plus tard, selon latradition imposée par Jean le Bon, le roi se rend à Corbenydevant la châsse de saint Marcoul, pour y guérir desécrouelles.

➤ Activité 4 : documents 5 et 6 p. 75Jeanne est jugée comme une hérétique.

Le procès de Jeanne est un procès d’« Inquisition enmatière de foi ». L’Inquisition – forme de répression del’hérésie établie par la constitution Excommunicamus deGrégoire IX (1231) – compile toutes les mesures antérieuresqui sanctionnaient les hérétiques. La prison perpétuelledevient la pénitence salutaire infligée à l’hérétique repen-tant. L’hérétique obstiné reçoit le châtiment qu’il mériteavec l’abandon au juge séculier et la peine de mort parle feu. Ceux qui sont en connivence avec l’hérésie sontfrappés d’excommunication.

1. Faire observer le document 5 p. 75 et faire répondre àla question 8. Jeanne se présente seule devant ses deuxjuges (question 8), Pierre Cauchon et Jean le Maître, quilui reprochent surtout le port de vêtements d’homme, quitombe sous le coup d’une interdiction canonique, sa tenta-tive de suicide, ses visions considérées comme une impos-ture et un signe de sorcellerie. Les deux juges respectentscrupuleusement la procédure inquisitoriale, voulant ainsiéviter tous les cas d’annulation possibles. 2. Faire lire le document 6 p. 75 et faire répondre auxquestions 9 et 10. Jeanne doit jurer de dire la vérité surson propre compte et sur celui des autres. Elle est interro-gée du 20 février au 15 mars. Le document est un extraitdu procès-verbal. Jeanne y répète les propos de sa corres-pondance au roi d’Angleterre (document 4 p. 73),lorsqu’elle écrivait vouloir « bouter [les Anglais] hors detoute France » (question 10). Elle précise qu’elle n’a« jamais tué personne », portant elle-même l’étendardpour éviter d’avoir à utiliser son épée. Des déclarations deJeanne, les juges tirent douze articles soumis àl’université de Paris qui, le 23 mai, valide les conclusionsdes facultés de théologie et de droit. Les théologiens et lescanonistes s’accordent pour déclarer Jeanne menteuse,idolâtre, schismatique et apostate. La pression del’Inquisition ne se relâche pas et le lendemain, dans lecimetière de Saint-Ouen où la sentence doit être rendue,Jeanne cède et abjure ses fautes. Son abjuration porte unrude coup à la légitimité de Charles VII. Elle est condam-née à la prison perpétuelle. Les Anglais sont furieux. MaisJeanne révoque son abjuration et, selon la formule consa-crée, elle est livrée au bras séculier pour être brûlée le30 mai sur la place du Vieux-Marché.

632. Voir « L’héritage de Charlemagne et des Carolingiens », « La loi salique ». Cette règle est admise depuis 1419. Un roi de France ne peut choisir son suc-cesseur et il ne peut abdiquer. De même, un prince du sang n’a pas la faculté de renoncer à son droit de succéder.

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Pour aller plus loinCharles ne peut devoir son trône à une hérétique. Il lui fautobtenir l’annulation du jugement condamnant Jeanne.Comment y parvenir ? Il faut contester la régularité duprocès et donc reprendre le contrôle des institutionsecclésiastiques qui avaient condamné la Pucelle, c’est-à-dire l’université de Paris et l’archevêché de Rouen. En1437, Charles VII entre à Paris. Puis, le 10 novembre1449, il est à Rouen et il diligente une enquête sur lafaçon dont s’était déroulé le procès de Jeanne. Sans grandsuccès. En 1452, pour plaire à la Cour, le cardinal (nor-mand) d’Estouteville fait rouvrir l’enquête sans plus derésultat. En 1455, à la demande de la mère et du frère deJeanne, débute un nouveau procès d’Inquisition, où lenouveau grand inquisiteur de France, le dominicain JeanBréhal, milite pour réhabiliter la mémoire de Jeanne. Le7 juillet 1456, dans le palais archiépiscopal de Rouen, leslégats pontificaux, sous la présidence de Jean Juvénal desUrsins, archevêque de Reims, déclarent le procès d’Inqui-sition et la condamnation de Jeanne « comme entachésde vol, de calomnie, d’iniquité, de contradiction, d’erreurmanifeste en fait et en droit y compris l’abjuration,les exécutions et toutes leurs conséquences » et, par suite,« nuls, invalides, sans valeur et sans autorité ». Jeanne« n’a encouru […] aucune marque d’infamie ni macule[…] qu’elle doit être déchargée et disculpée ». Ladécision est publiée dans toutes les grandes villes deFrance.

La maison natale de Jeanne d’Arc

à Domrémy / Jeanne d’Arc au cinéma

La maison natale de Jeanne d’Arc, sur les bords de laMeuse, dans le village de Domrémy, est devenue la pro-priété du département des Vosges en 1818 et classéemonument historique en 1840. Conservée et restaurée,elle est ouverte au public. Bien que son père fût un paysanaisé, la maison de Jeanne est modeste : quatre pièces bassessurmontées d’un grenier. Au-dessus de la porte d’entréeune statue scellée dans le mur a été découverte : elle repré-sente Jeanne à genoux, tête nue et couverte de son armure.Juste à côté de la maison, le centre johannique où l’onpeut découvrir une exposition consacrée à la jeunesse,à l’action et à la mythologie de Jeanne. Le diaporamaet la scénographie de la grande galerie d’exposition, dudéambulatoire et de la salle de projection contextualisentl’épopée johannique.

➤ Activités possibles• Maison natale de Jeanne d’Arc : 2, rue de la Basilique,88630 Domrémy-la-Pucelle, tél. 03 29 06 95 86, http://www.vosges.fr.

• Le site du musée Jeanne-d’Arc de Rouen (33, place duVieux-Marché, 76000 Rouen, tél. 02 35 88 02 70, http://www.jeanne-darc.com) propose un historique de la guerrede Cent Ans, un questionnaire pédagogique, une photo-thèque et une filmographie en ligne.

La réhabilitation de Jeanne d’Arc /

L’image de Jeanne au XIXe siècle

L’historiographie humaniste de la Renaissance minimisel’héroïsme de Jeanne au profit de l’État royal qui, par laseule volonté de Dieu, a sauvé la France3. Le XVIIe siècleest aussi une époque de relégation pour Jeanne, dontl’épopée surnaturelle et « hallucinée » choque l’espritrationaliste. Cette veine rationaliste la maltraite encore auSiècle des Lumières. Jeanne est une des cibles de Voltaire,qui la ridiculise dans l’épopée héroï-comique de LaPucelle (composée en 1738, éditée en 1762). Beaumarchais,dans Les Lettres sérieuses et badines (1740), ne voit enJeanne qu’une idiote superstitieuse manipulée par desecclésiastiques fripons, et Montesquieu la réduit à une« pieuse fourberie ». Pourtant, dans le même temps, uneabondante littérature catholique d’édification chante seslouanges, le nombre des images la représentant en guer-rière atteste sa popularité. La Restauration (1814-1830), lamonarchie de Juillet (1830-1848) et le Second Empire(1852-1870) voient la légende de Jeanne s’épanouir avecle patriotisme moderne. Trois personnes font beaucouppour la connaissance, la notoriété et le mythe de Jeanne.Michelet dans l’Histoire de France (1841), puis dans uneJeanne d’Arc postérieure en dresse un portrait mémorable.L’érudit Jules Quicherat donne des procès et des docu-ments annexes une remarquable édition (1841-1849).Monseigneur Dupanloup, évêque d’Orléans depuis 1849,prépare l’opinion catholique à la canonisation de Jeanne.Après la guerre de 1870, Jeanne devient symbole de l’es-poir de la recouvrance de la Lorraine et de la revanche surl’impérialisme allemand. Ses images – statues, lithogra-phies, gravures – pullulent. Monarchistes et républicains,catholiques et laïcs favorisent le culte de Jeanne. Lapapauté proclame l’héroïne nationale bienheureuse en1909, puis sainte et patronne de la France en 1920.

La naissance du patriotisme

La généalogie du sentiment national est l’un des thèmesfavoris de l’historiographie française du XIXe et de la pre-mière moitié du XXe siècle. Et c’est Jeanne d’Arc, patrioteet sainte, qui devient la figure emblématique du sentimentnational né des « malheurs des temps », des combats et desvictoires de la guerre de Cent Ans. Dans un souci deréévaluation, l’historiographie récente indique que, dès leXIVe siècle, le sentiment national a pénétré en profondeurla société française, sous l’influence de l’État royal et dela guerre de Cent Ans. La crise de succession de 13284,la captivité du roi Jean II le Bon et la reconquête deCharles V sont les épisodes décisifs de la « naissance de lanation France »5. Avant Jeanne, on invoquait déjà l’amour

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L’héritage de Jeanne d’Arc

3. Voir « La guerre de Cent Ans : pourquoi et comment ? », « L’héritage de la guerre de Cent Ans », « Une France qui a failli disparaître ».4. Voir « La guerre de Cent Ans : pourquoi et comment ?», activité 1 : document 2 p. 66.5. C. Beaune, Naissance de la nation France, Gallimard, 1985.

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et la défense de la patrie. Jeanne n’a donc pas créé le sen-timent national. Son engagement à 17 ans manifeste aucontraire qu’il existait déjà, surtout dans les espaces fron-taliers. Bien sûr, il s’est considérablement renforcé dansles dernières années de la guerre, qui devient une guerrede libération nationale. D’ailleurs, la royauté fait du 12 août– prise de Cherbourg, dernière place tenue par les Anglaisen Normandie – une fête nationale.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Jeanne d’Arc, guerre de Cent Ans,Charles VII, Orléans, sacre, unité nationale. Mettre enrelation chacun de ces mots avec des repères figurant sur

la chronologie p. 72. Mettre en commun les réponses etécrire ensemble le résumé de cette séquence.

– Jeanne d’Arc : une époque, un rayonnement, colloqued’histoire médiévale (Orléans, 1979), éd. du CNRS,1982.

– R. Pernoud et M. V. Clin, Jeanne d’Arc, Fayard, 1986.– G. et A. Duby, Le Procès de Jeanne d’Arc, Julliard, coll.

« Archives », 1973. – A. Demurger, « Temps de crises, temps d’espoirs (XIVe-

XVe siècles) », Nouvelle Histoire de la France médiévale,coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1990.

– J. Favier, La Guerre de Cent Ans, Fayard, 1980.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

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Qui était Louis XI ?

Référence aux Instructions officiellesLouis XI (1461-1483) a été malmené par ses contemporains et par l’historiographie. Les fidèles de son père, CharlesVII, et ceux de son grand adversaire le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, le dépeignent comme un tyran.Moins d’une génération après sa mort, les chroniqueurs racontent que, durant sa longue maladie, Louis s’abreuvaitdu sang de nouveau-nés, qu’il était l’assassin de son frère et qu’il se délectait à entendre les cris de ses victimes sup-pliciées. Les machinations perpétuelles de cette « universelle aragne », l’accoutrement modeste d’un roi qui, entichéde ses « compères », hante les tavernes, la dévotion superstitieuse d’un monarque couvert de médailles font de Louis XIun despote pathétique. L’Histoire de France de Michelet (1841) est un tournant dans l’historiographie du roi. Certes,Louis reste un tyran « sans être pire que la plupart des rois de cette triste époque », mais il est l’ennemi d’un mal plusgrand que la tyrannie : la féodalité. Déjà perce la modernité de Louis XI : le roi a le sens de l’État. Il serait unmaillon essentiel de la chaîne historique qui a fait la France moderne.

Compétences • Appréhender le temps en situant les moments importants du règne de Louis XI.• Confronter deux documents de nature différente. • Caractériser une période : Louis XI est le roi d’un moment, celui de la renaissance du royaume parmi les décombres

de la guerre de Cent Ans et de la Grande Peste.

Photofiches Voir photofiche n° 12 p. 95.

Pages 78 à 83 du dossier

Le contexte historique

Fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, Louis XI vient aumonde le 3 juillet 1423 à un moment difficile pour cethéritier royal : la fortune des Valois est au plus bas. Contraintde céder sa fille au roi d’Angleterre, Charles VI, songrand-père, était devenu fou. Si certains reconnaissaienten son père le roi de France, par dérision ses nombreuxennemis appelaient Charles VII le « petit roi de Bourges » ;sa mère elle-même avait déclaré qu’il était bâtard. Deuxheures après la naissance de Louis, Charles VII s’oblige àdicter un faire-part grâce auquel les rares villes, seigneurset puissances étrangères qu’elle pouvait intéresser sontinformés de cette heureuse nouvelle. Louis reçoit, commetous les enfants nobles de l’époque, une double éducationfort sérieuse : intellectuelle avec Jean Majoris, licencié èslettres, chanoine de Rouen1 ; sportive et militaire avecGuillaume d’Avaugour, bailli de Touraine. Durant les dixannées qu’il passe dans la forteresse tourangelle deLoches, loin des cours et des princes, Louis apprend à sesentir à l’aise au milieu des gens simples. Il s’habitue àuser d’un langage familier, à porter des vêtements peucoûteux, à apprécier une nourriture ordinaire et à secontenter de logis sans prétention. Le 24 juin 1436, aumilieu d’une foule de courtisans réunis dans la grandesalle du château de Tours sous la présidence de sa mère,Louis rencontre pour la première fois celle qu’il doit épouser

le lendemain : la petite Marguerite, alors âgée de onze ans,fille du roi d’Écosse, soutien de son père contre lesAnglais. Durant l’automne 1436, Louis accompagne sonpère dans les provinces méridionales pour y collecter del’argent. Il chevauche à travers des campagnes dévastéespar les grandes compagnies auxquelles les paysans don-nent le nom d’« écorcheurs ». Il a alors l’occasion d’en-tendre plus d’un bourgeois se plaindre des exactions com-mises par les officiers royaux et des dégâts causés par lesquerelles des nobles. À quatorze ans, Louis dirige seul unassaut contre Château-Landon et s’empare rapidement dela ville. À quinze ans, le dauphin devient lieutenant géné-ral pour le Languedoc. De ses expériences de jeunesse, ilgarde le souvenir concret des distances, des résistancesféodales à la centralisation du royaume dont il n’a connula capitale, à peine récupérée sur les Anglais, que lors d’unbref séjour en 1438.

La chronologie p. 78 permet de montrer aux élèves quel’histoire de Louis XI est l’histoire d’un homme autori-taire qui sait imposer aux autres ses décisions. Dauphin, ilse rebelle contre son père ; roi, il ravale les princesorgueilleux de son royaume au rang de loyaux sujets. En1440, suivant une coutume médiévale illustrée par denombreux fils héritiers2, Louis – il a dix-sept ans – rejointla révolte des grands seigneurs, ou Praguerie, contreCharles VII et le parti « angevin3 » tout-puissant à la Cour.

1. Le célèbre humaniste et théologien Jean Gerson, chancelier de l’université de Paris, établit lui-même un programme d’études qu’il adresse au précepteuraussi bien qu’au dauphin.2. Par exemple, les fils d’Henri II d’Angleterre, révoltés contre leur père au XIIe siècle, et Charles de Bourgogne dit « le Téméraire » contre son père Philippele Bon au XVe siècle. 3. Par référence à Yolande d’Aragon, duchesse d’Anjou, reine de Sicile, et surtout belle-mère de Charles VII. L’influence de la duchesse est grande sur songendre. Par exemple, c’est elle qui le pousse à conclure une trêve avec la Bourgogne en 1424 ; ou, pour rompre l’alliance anglo-bretonne, Yolande approchele frère du duc de Bretagne, Arthur, comte de Richemont, qui accepte la charge de connétable du roi de France en 1425.

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L’application de l’ordonnance royale de réforme del’armée (2 novembre 1439) est bloquée par les grands –Charles de Bourbon, Jean d’Alençon et Jean IVd’Armagnac en tête – gros utilisateurs de compagniesd’écorcheurs et hostiles à l’idée d’abandonner au roi l’ex-clusivité du recrutement de troupes. Les conjurés gagnentà eux le dauphin, que son père avait chargé de faire appli-quer la réforme militaire en Poitou. Le roi finit par materla Praguerie et « exile » son fils en Dauphiné (1446).Pendant dix ans, Louis gouverne sa province de manièreexemplaire et y fait son apprentissage du « métier de roi ».Il s’y remarie en épousant sans le consentement de sonpère, en 1451, une enfant de douze ans, Charlotte, la filledu duc de Savoie, dont les domaines ouvrent vers l’Italie.Vaincu après une nouvelle rébellion, Louis abandonne leDauphiné – qui est rattaché au domaine royal – en 1456 etse réfugie à la cour du duc de Bourgogne, Philippe le Bon,où il demeure jusqu’à son avènement. Aux environs du 25juillet 1461, Louis reçoit la nouvelle qui fait de lui « le trèschrétien roi de France Louis le Onzième », Charles VIIétant mort le 22 juillet d’une infection de la mâchoire quilui a obstrué la gorge. Louis se précipite à Reims pour yêtre sacré, le 15 août, jour de l’Assomption de la ViergeMarie qu’il vénère.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : document 1 p. 78« Nous n’avons rien perdu de la couronne mais nousl’avons augmentée et accrue4 ».

Faire observer le document 1 p. 78 et faire répondre auxquestions 1, 2 et 3. De par son étendue, le domaine royal(en orange sur la carte) égale à peine les possessions desgrands feudataires (en jaune). Pour l’essentiel, il estconstitué de la Normandie, de l’Île-de-France et de laChampagne, de la Touraine, du Poitou et de la Saintonge,et des grandes provinces méridionales de la Guyenne, duLanguedoc et du Dauphiné. À l’est et au nord, il se trouvelimité par les domaines du duc de Bourgogne : son duché,ses comtés d’Artois et de Flandre et sa province dePicardie ; à l’ouest, par ceux du duc de Bretagne et les pro-vinces du Maine et de l’Anjou ; au centre, par les terresdes ducs de Berry et de Bourbon ; au sud, enfin, par lespossessions des comtes d’Armagnac, de Foix et deComminges5. Tel est, au XVe siècle, le vaste royaume deFrance, le cadre où se déroule l’expansion du domaineroyal commandée par Louis XI. Ayant aidé le roid’Aragon à vaincre les Catalans révoltés, Louis XI com-mence par garder la Cerdagne et le Roussillon qu’il s’étaitfait remettre comme gage (1462-1463). L’acquisition deces deux comtés permet à la France de repousser ses fron-tières méridionales jusqu’à la limite « naturelle » desPyrénées. Puis Louis rachète au duc de Bourgogne

Philippe le Bon les villes de la Somme (1463). Dans lesdernières années de son règne (question 2), le roi profitede la mort de l’héritier de Philippe le Bon, Charles leTéméraire, en 1477, pour s’emparer, au mépris des droitsde Marie de Bourgogne, seule héritière du duc et sapropre filleule, de la Picardie, du Boulonnais, du duché deBourgogne, de l’Artois et de la Franche-Comté que luiconfirme le traité d’Arras en 1482 (question 1). MaisLouis ne peut empêcher le reste des possessions impérialesdu lignage bourguignon – la Hollande, la Zélande, leBrabant, le Luxembourg – de passer aux mains dePhilippe, fils de Marie et de son époux, Maximiliend’Autriche : les Habsbourg sont sur les frontières les plusvulnérables du royaume. Cependant, Louis reçoit de sononcle, le « bon roi » René, l’Anjou (1475) et la promessedu reste de l’héritage, le Maine et la Provence, effective-ment annexés au royaume en 1481. Bref, si le domaineroyal est étendu par Philippe Auguste jusqu’aux rives de laManche et de la Méditerranée6, Louis le fait progresservers l’est franc-comtois et provençal : la ligne de la Meusen’est pas gagnée, celle du Rhône l’est. Metz reste hors deportée, mais Avignon est en France (question 3).

➤ Activité 2 : document 2 p. 79Louis XI réussit à transformer les princes ligueurs ensujets loyaux.

Charles VII et son fils ont de mauvais rapports dès laPraguerie. De là, dès qu’il apprend la mort de son père,Louis s’empresse de renvoyer les officiers royaux qui sontrestés fidèles à Charles VII – le chancelier GuillaumeJuvénal des Ursins, le prévôt de Paris Robertd’Estouteville – des baillis et sénéchaux et des capitainesde la grande ordonnance de 1439. Politiquement c’est unefaute : les révocations privent les officiers de petite extrac-tion de l’essentiel de leurs revenus. Odet d’Aydie, parexemple, un petit noble gascon, est devenu capitaine devingt lances en 1445 ; il est un vétéran de la campagne deNormandie et Charles VII l’a nommé bailli de Cotentin en1451. Sa révocation sans cause le transforme en intrigantde premier rang. Avec ses frères, il passe au service du ducde Bretagne, qui lui donne une compagnie de cent lances.Il est l’un des champions de la ligue du Bien public, « lepremier inventeur et principal auteur des troubles, guerres,mauls et divisions », écrit Louis XI.

Faire observer le document 2 p. 79 et faire répondre auxquestions 4, 5, 6, 7 et 8. Les révocations de 1461 ne sontpas la cause exclusive de la ligue du Bien public, maiselles ont créé un contentieux entre le roi et les grands, quise coalisent sous la direction du duc de Berry, Charles, lefrère et héritier de Louis XI, de Charles le Téméraire, alorscomte de Charolais, et du duc de Bretagne, François II(question 6). La force de la coalition nobiliaire et lesmaladresses de Louis XI ébranlent le pouvoir royal (ques-tion 7). C’est à la résistance des Parisiens assiégés par les

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4. Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette et G. Durville, Les Belles Lettres, coll. « Les Classiques de l’histoire de France au Moyen Âge », 1964-1965.5. Beaucoup de grands vassaux du roi de France jouissent d’avantages et de ressources supplémentaires : le duc de Bourgogne possède de vastes territoiresimpériaux, comme la Hollande, la Zélande, le Brabant, le Luxembourg et la Franche-Comté ; la maison d’Anjou doit hommage à l’empereur pour le duchéde Lorraine et le comté de Provence ; la Bretagne peut toujours compter sur le soutien de l’Angleterre ; les seigneurs pyrénéens bénéficient d’une longuetradition d’indépendance. 6. Voir « Qui était Philippe Auguste ? », « Le contexte historique », activité 1 : documents 1 et 2 p. 46.

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ligueurs que le roi doit son salut après l’indécise bataillede Montlhéry du 16 juillet 1465. Au prix de larges conces-sions – il doit donner, par exemple, la Normandie en apa-nage7 à son frère Charles – Louis fait éclater la coalitionaristocratique. Les évincés de 1461 sont pour beaucouprétablis dans leurs offices. Une fois la ligue dissoute, le roireprend la Normandie à Charles, impose la paix au duc deBretagne et encourage le soulèvement des Liégeois contrele nouveau duc de Bourgogne : Charles le Téméraire(question 8). Par la suite, les différentes coalitions nobi-liaires donnent l’occasion à Louis XI d’emprisonner Jeand’Alençon, de faire assassiner Jean V d’Armagnac, defaire exécuter Charles de Melun, Louis de Luxembourg,comte de Saint-Pol, et Jacques d’Armagnac, duc deNemours. Ces exécutions par décapitation sont exemplaireset signent l’infamie du crime de lèse-majesté dont cesgrands se sont rendus coupables. En revanche, la moyennenoblesse reste fidèle à Louis XI, ce qui explique d’ailleursl’échec de la ligue du Bien public.

➤ Activité 3 : document 3 p. 79Louis XI est un roi dévot.

Louis espère avoir assuré sa succession, d’abord par lanaissance, en 1470, d’un fils : Charles. D’autre part, ilcroit avoir neutralisé deux grands seigneurs : Louis, ducd’Orléans, cousin germain de Charles, et Pierre deBourbon, duc de Beaujeu, mariés d’autorité à ses deux filles.Faire observer le document 3 p. 79 et faire répondre auxquestions 9 et 10. Louis XI a toujours été un roi itinérant.N’aimant pas plus Paris que son père, il a toujours résidédans les villes et les châteaux de la Loire. En septembre1482, Louis s’installe au Plessis-du-Parc-lès-Tours, àproximité de Tours. C’est la dernière de ses nombreusesretraites ligériennes. Le samedi 30 août 1483, Louis entreen agonie. Faire repérer le roi sur son lit de mort ; faireidentifier la tunique jacinthe et les lys d’or sur la chape enhermine, qui symbolisent la majesté depuis saint Louis(question 10). Louis demande lui-même les saints sacre-ments, se confesse, et récite les prières qui conviennent àchacune de ces cérémonies. Faire remarquer aux élèvesque les moines et les nonnes sont nombreux au chevet duroi, les autres sont des officiers de sa Cour (question 9).Nul moment de la vie n’est plus empreint de symbolismechrétien que l’agonie8. Cette remarque est d’autant plusvraie que Louis est un dévot. Il fonde des messes et dotelargement les églises. Il voue un culte particulier à Notre-Dame et se rend souvent en pèlerinage dans l’église deNotre-Dame de Cléry, située à une dizaine de kilomètresau sud-ouest d’Orléans. Cette église renferme une statuede Notre-Dame, statue de bois noircie par l’âge, qu’unpaysan avait trouvée dans un champ et qui remonte peut-être à l’évangélisation de la Gaule. Pendant son agonie,Louis demeure « en grande santé de sens et d’entende-ment, en bonne mémoire, sans souffrir douleur que l’onconnût », et continue de parler « jusques à une patenôtreavant sa mort.9 » Ses dernières paroles, il les adresse à Notre-Dame d’Embrun, opérant ainsi un retour nostalgique en

arrière vers l’époque où le Dauphiné était tout pour lui. Le2 septembre, la dépouille du roi est transportée en lacathédrale Saint-Martin où doivent avoir lieu des obsèquessolennelles. Puis Louis est enseveli à Notre-Dame de Cléry.

L’exploitation pédagogique

des documents en classe

➤ Activité 1 : documents 1, 2 et 3 p. 80La dévotion du roi est au service de sa politique.

1. Faire observer le document 1 p. 80 et faire répondreaux questions 1 et 2. Ce portrait de Louis XI, peint par unanonyme, montre un visage enlaidi par un nez proéminent,où le regard est vif (question 2). Le roi est austère, sobre-ment vêtu, il porte le collier de l’ordre de Saint-Michel etla médaille dédiée à la Vierge (question 1). 2. Mais Louis n’est pas, comme les chroniqueurs l’ontsouvent écrit, un roi bourgeois. Faire lire le document 2 etfaire répondre aux questions 3 et 4. Certes, lorsque le roifait son entrée dans une ville, il préfère chevaucher à dosde mule, habillé simplement, à la grande surprise de sessujets. Cet excès de modestie (« C’était aussi le plus hum-ble, dans son discours comme dans sa mise », d’aprèsPhilippe de Commynes, question 3) cache en fait un sensaigu de la scénographie du pouvoir car, ce faisant, le roicopie l’entrée du Christ à Jérusalem. De la même manière,lorsque Louis XI crée l’ordre de Saint-Michel en 1469pour concurrencer l’ordre bourguignon de la Toison d’or.Faire observer aux élèves le document 3 p. 80 et fairerépondre aux questions 5 et 6. Ce tableau est peint parJean Fouquet vers 1475. Cet artiste, de naissance touran-gelle, formé en Italie, qui est à la fois miniaturiste et peintre,travaillait déjà pour Charles VII et pour ses officiersGuillaume Juvénal des Ursins, chancelier, et ÉtienneChevalier, trésorier de France. Fouquet illustre les Statutsde l’ordre de Saint-Michel que Louis XI vient de créer etfigure la tenue d’un chapitre de cet ordre de chevalerieprésidé par le roi de France – au centre du tableau, assissur son trône (question 5). Lorsque Louis fonde cet ordre,il le voue à l’archange saint Michel qui est devenu unprotecteur du royaume depuis l’épopée johannique (ques-tion 6). Cette scène idéalise à la fois l’archange saintMichel, saint patron de la fameuse abbaye qui n’a jamaisété prise par les Anglais et qui a donné sa voix pour queJeanne d’Arc libère la France, et le serment de fidélité quedoivent les chevaliers à leur souverain.

➤ Activité 2 : documents 4, 5 et 6 p. 81Louis XI vient à bout de la puissance bourguignonne.

1. Faire observer le document 4 p. 81 et faire répondreaux questions 7 et 8. Avec Charles V, les Valois ont donné

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Sur les traces de Louis XI

7. Portion du domaine royal accordée aux cadets de la Maison de France en échange de leur exclusion de la Couronne.8. Voir « Pourquoi a-t-on construit des églises ? », « Sur les traces des pèlerins et des moines », activité 3 : documents 4 et 5 p. 41.9. Philippe de Commynes, Mémoires, op. cit.

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à la France un roi habile. De son père, Jean II le Bon,Charles a hérité d’un royaume en lambeaux. Pourtant,sous sa sage conduite, les Anglais sont contenus tandisque les compagnies de mercenaires sont peu à peu réduitesà l’impuissance. En 1392, Charles VI, le fils de Charles V,devient fou. Une violente lutte politique s’engage entre leduc de Bourgogne, Philippe le Hardi, et Louis, ducd’Orléans, respectivement oncle et frère cadet du roi(question 7), qui l’un et l’autre convoitent les ressourceset le gouvernement du royaume. Lorsque, en 1407,Jean sans Peur, le nouveau duc de Bourgogne, machinel’assassinat du duc d’Orléans, la France sombre dans laguerre civile. Tour à tour, les Bourguignons puis lesArmagnacs10 s’emparent de Paris et du malheureuxCharles VI, massacrant leurs adversaires dans les rues.Les deux « partis » sont soudés par les liens du sang et dela fidélité personnelle qui fondent des regroupementsrivaux pour défendre l’honneur du roi ou du duc.L’ensemble de l’aristocratie partage donc le devoir de ven-geance. 2. Deux générations plus tard, leurs descendants se vouentdonc la même haine. Louis XI et Charles le Téméraire(question 8) ont en commun leur goût du pouvoir person-nel. Sinon, tout les oppose : le physique, les comporte-ments, les projets. Faire observer le document 5 p. 81 etfaire répondre aux questions 9 et 10. Quand il succède àson père Philippe le Bon, Charles est aussi séduisant queLouis a les traits grossiers (question 10). La cour du ducde Bourgogne éblouit par son faste et par les fêtes donnéesen son honneur ; à la magnificence et à la fréquentationdes grands, Louis préfère la parcimonie et les petites gens.Faire lire le document 6 p. 81 et faire répondre aux ques-tions 11 et 12. Dire aux élèves que le portrait du ducdressé par Philippe de Commynes est un portrait à charge.Commynes est un homme d’action et un homme politique.Conseiller du duc de Bourgogne passé au service du roi deFrance, Commynes a dû se justifier et se défendre enimposant à l’historiographie un Charles le Téméraire et unLouis XI déformés. Ainsi, la témérité du duc est reliée à laprétention de son projet politique : celui de ceindre la cou-ronne de roi, voire d’empereur. En effet, Charles est à latête d’une principauté que, depuis un siècle, ses ancêtresont agrandie sans cesse et il souhaite réunir la Flandre à laBourgogne pour reconstituer l’ancienne Lotharingie. « Ils’agissait de choses presque impossibles, car la moitié del’Europe n’aurait su le contenter » (question 11). L’échecdu Téméraire ? « Il disposait d’hommes et d’argent enquantité suffisante, mais il n’avait pas assez d’intelligenceet de malice pour conduire ses entreprises » (question 12).Le succès de Louis ? Ses ennemis l’appellent « l’univer-selle aragne », une métaphore à laquelle Jean II d’Aragondonne sa signification en précisant que le roi de France est« l’inévitable vainqueur de toute négociation ». Lesambassadeurs milanais, qui se croient eux-mêmes plusrusés que tout ce qui vient de l’autre versant des Alpes, lejugent « le plus subtil homme qui soit ». Pour Philippe deCommynes, sa sagacité, sa connaissance des comporte-ments et des choses, son exceptionnelle vitalité, en font un

monarque sans égal en Europe. Commynes nous laisseaussi le récit de leur rencontre à Péronne, les 9-15 octobre1468. Charles retient Louis quasi prisonnier et le roi doitlui céder la Picardie et l’aider à réprimer ses anciens alliés,les Liégeois. Libéré, Louis récidive en ne respectant pas laparole jurée et il comprend qu’il ne peut pas affronter sonrival de face. Il intrigue, l’isole, soutient les villesd’Alsace contre ses prétentions territoriales et les Suissesqui le battent en 1476 à Grandson et à Morat. Le duc yperd son argent et la vie. À l’annonce de la nouvelle, Louisne cache pas sa joie.

Une légende : les cages de fer

dans lesquelles Louis XI enfermait

ses prisonniers

Comme ses prédécesseurs, Louis XI gouverne avec desserviteurs qui lui sont fidèles et qui sont compétents.Certains appartiennent à une bonne noblesse ; d’autresdoivent leur bonne fortune au roi. Louis XI promeut seshommes, les marie souvent, mais quand il se prend à dou-ter de leur fidélité, il les emprisonne. Les procès politiquesse sont multipliés, autant que les complots. Au moment dela ligue du Bien public, Charles de Melun est lieutenant duroi à Paris ; il est approché par les ligueurs et laisse uneporte de la ville ouverte. Il n’est cependant inquiété qu’en1468. Il est interrogé par une commission dirigée parTristan L’Hermite, prévôt des maréchaux depuis Charles VII.Incarcéré (mais pas dans une cage de fer), torturé, il avouetout et est exécuté le 22 août 1468. L’année suivante, c’estau tour de son ennemi, le cardinal Balue, de tomber dansla toile de « l’universelle aragne » : Louis lui reproche sesaccointances avec Charles le Téméraire et l’embûche dePéronne. Son état ecclésiastique lui sauve la vie. Il estemprisonné et il ne sera libéré que sous Charles VIII. Plusgrave, la trahison de Louis de Luxembourg, comte deSaint-Pol, connétable de France depuis la ligue du Bienpublic. En 1475, il s’empare, aux dépens du roi, de Saint-Quentin. Il traite ensuite avec les Anglais, leur promet laville, puis la refuse au roi d’Angleterre lorsqu’il s’y pré-sente. Furieux, Édouard IV révèle à Louis XI la félonie deson officier. Louis de Luxembourg est jugé par leParlement de Paris auquel le roi adjoint quelques commis-saires royaux. Le comte de Saint-Pol est décapité le 19décembre 1475. Jacques d’Armagnac, duc de Nemours etpair de France, est tout aussi impliqué que Louis deLuxembourg dans ce coup fourré. Pierre de Bourbon, ducde Beaujeu et gendre du roi, le saisit en mars 1476.Lorsqu’il a tout avoué, le procès est diligenté par leParlement et les commissaires du roi. Pierre de Beaujeupréside l’assemblée et prononce la peine de mort.Nemours fait vainement appel au pardon du roi et est exé-cuté le 4 août 1477. Dire aux élèves que Louis XI, qui se

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L’héritage de Louis XI

10. On appelle ainsi les partisans de Charles d’Orléans, fils du duc assassiné, en raison du mariage qu’il a contracté avec la fille du comte d’Armagnac.

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méfie du Parlement, trop peu docile, a recours systémati-quement aux commissaires ; sans pouvoir éviter toutefoisde faire valider la procédure et la sanction par leParlement. De là, la « légende noire » de Louis XI : lescages de fer deviennent l’expression de l’arbitraire royal.

L’imprimerie arrive en France /

Les débuts de l’industrie de la soie

en France

Surtout absorbé par la diplomatie et la guerre, Louis XIcomprend aussi que l’économie fait la puissance des États.Il incite, sans succès, les nobles à répudier le préjugé dedérogeance et à pratiquer le commerce. Il favorise l’intro-duction de nouvelles activités économiques en France (lasoie à Lyon et Tours) et le développement des foires (Lyoncontre Genève). Il veut mettre une monnaie assainie auservice de l’économie nationale en créant, en 1475, unemonnaie forte : l’écu au soleil. Surtout, sans que le roi, sesconseillers, ses officiers interviennent, s’amorce laremontée démographique, économique, artistique de laFrance. Vers 1475 s’achève la première restaurationrurale, celle qui affecte les terroirs les plus productifs. Laspécialisation agricole fait des progrès (lin dans le Nord,chanvre dans l’Ouest, pastel en Languedoc). La draperiese répand dans les petites villes et les campagnes. Demême, la France est très vite gagnée par l’imprimerie(Paris, 1470 ; Lyon, 1473). Le procédé est artisanal, c’est-à-dire manuel. Les artisans composent le texte à imprimeren prenant les caractères un par un dans les casiers où ilssont soigneusement rangés. La page composée est encrée

puis placée sous la presse à vis actionnée par un apprenti.Les épreuves terminées sèchent sur un fil, puis sont reluesméticuleusement avant de passer au tirage en série. Il resteà monter les pages et à relier le livre.

➤ Activités possibles• Faire fabriquer des caractères d’imprimerie dans dessupports tendres : pâte à modeler, pommes de terre.• Faire rechercher les méthodes anciennes et actuelles defabrication du papier et de l’encre.

Solliciter les élèves pour trouver les mots clés de la leçon.Par exemple : Louis XI, domaine royal, grands féodaux,Charles le Téméraire. Mettre en relation chacun de cesmots avec des repères figurant sur la chronologie p. 78.Mettre en commun les réponses et écrire ensemble lerésumé de cette séquence.

– P. Murray Kendall, Louis XI, Fayard, 1974.– P. Frédérix, La Mort de Charles le Téméraire, Gallimard,

coll. « Trente Journées qui ont fait la France », 1966.

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Pour construire le résumé

Bibliographie

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Jouer à la manière de… l’adoubement d’un chevalier

Référence aux Instructions officielles La pédagogie du cycle 3 ne doit pas se replier sur une conception abstraite et formelle de l’accès aux connaissances.Elle reste appuyée sur l’expérience concrète. Avec l’aide du maître, comprendre un document historique simple (texte écrit ou document iconographique) en rela-tion au programme, en lui donnant son statut de document.Avec les œuvres poétiques et théâtrales, les élèves, guidés par leur enseignant(e), prolongent l’interprétation encherchant à transmettre à leurs camarades ou à un public plus large.Le travail régulier de diction des textes peut s’accompagner de projets plus ambitieux (en particulier lorsque le théâtreest abordé).

Compétences • Être capable d’oraliser des textes devant la classe pour en partager collectivement le plaisir et l’intérêt.• Être capable de mettre sa voix et son corps en jeu dans un travail collectif portant sur un texte théâtral.• Être capable d’élaborer et d’écrire un texte avec ou sans support, en respectant des contraintes orthographiques, syn-

taxiques, lexicales et de présentation.• Être capable d’utiliser correctement le lexique spécifique de l’histoire dans les différentes situations didactiques mises en jeu.• Être capable de raconter un événement ou l’histoire d’un personnage.

Pages 84 et 85 du dossier

L’exploitation pédagogique en classe

Au Moyen Âge, l’adoubement était une cérémonie offi-cielle qui permettait de devenir chevalier et de pouvoircombattre. (cf. « Pourquoi a-t-on construit des châteauxforts ? » pp. 27 à 31)

➤ Activité 1 :« Je découvre l’importance des chevaliers »

Au cours du Moyen Âge, s’est mis en place un partage dela société en trois groupes : ceux qui prient, ceux qui com-battent et ceux qui travaillent. Les religieux prient, lespaysans travaillent et les chevaliers combattent.

Malgré l’image bucolique que l’on peut avoir des cheva-liers défendant la veuve et l’orphelin, il ne faut pas oublierque les chevaliers sont avant tout des combattants à cheval. Ils sont au service du seigneur, servant à la fois de garni-son et de manifestation de la puissance seigneuriale.C’est une société fermée, violente et rude. Pour être che-valier, il faut pouvoir financer son équipement : les armes(lance et épée), la tenue (casque, armure) ainsi que le che-val. Les seules personnes pouvant financer cet équipementétaient les propriétaires de fiefs (de terres).

➤ Activité 2 :« Je découvre la vie des chevaliers »

Devenir chevalier suppose une formation longue et diffi-cile. Celle-ci débute vers l’âge de sept ans. Le futur che-valier est confié par son père à un châtelain de confiance(son parrain). À son service, le jeune page apprend le res-pect de l’adulte, à devenir un bon cavalier et à s’endurcirphysiquement. Il apprend à monter à cheval et à utiliser lesarmes. La chasse lui permet de mettre en pratique sesconnaissances. Son entraînement est quotidien. Vers treize

ans, le page change de statut et son entraînement physiquese transforme en un apprentissage des combats à cheval. Ilest nommé alors écuyer. Il commence sa formation auprèsde chevaliers plus anciens. L’acquisition des techniques deguerre n’est pas le seul élément de sa formation. Le jeunegarçon vit au château de son seigneur, entouré des cheva-liers adultes. Cette proximité lui apprend le respect et lafidélité. Quand le jeune garçon est formé, il entre dans lemonde des adultes par une cérémonie : l’adoubement. Ce der-nier est une cérémonie symbolique, qui se déroule en plusieurstemps : la remise des armes et de l’équipement au jeunechevalier par son parrain, puis la mise à l’épreuve de façonsymbolique du jeune chevalier par le biais de la « colée ».

L’Église, dont l’importance augmente tout au long duMoyen Âge, tente de canaliser la violence de ce groupe.

Elle transforme la cérémonie de l’adoubement en unecérémonie religieuse. Le futur chevalier doit être en étatde grâce. Pour cela, il doit passer la nuit précédente enprière. Il doit expier ses péchés.

La liste des interdits est trop longue à faire, mais le textedu « serment de paix à Beauvais » de 1023 donne unebonne idée de l’importance des interdits posés par l’Églisedans la vie des chevaliers :

« Je n’envahirai en aucune façon les églises […]. Je n’as-saillirai pas le clerc et le moine qui ne portent pas lesarmes du siècle, ni celui qui les accompagne sans lance nibouclier, à moins que je n’aie sujet de me plaindre d’eux[…]. Je n’enlèverai ni bœuf ni vache… Je ne saisirai ni levilain ni la vilaine, ni les sergents ni les marchands, je neleur prendrai point leurs deniers […]. Je ne saisirai nimule ni mulet, ni cheval […] dans les pâturages […]. Je nedétruirai ni incendierai les maisons. »1

1. J. Carpentier et F. Le Goff, « Étude sur le règne de Robert le Pieux (996-1031) », Histoire de France, coll. « Points Histoire », Le Seuil, 1987.

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➤ Activité 3 : « Je deviens un chevalier »Pour que les élèves soient créatifs à la fois dans la formeet dans les couleurs utilisées pour fabriquer leurs blasons,il est nécessaire, auparavant, de leur montrer différentsblasons.

Matériel à prévoir :• Un carton par élève de type carton de déménagement. Ici, le travail se fait dans l’optique de la pièce de théâtre.Il faut donc que le blason soit visible par le dernier rangde spectateurs.• Des ciseaux suffisamment forts pour couper le carton.• Du matériel de dessin (peinture, craies grasses, feutres…)pour décorer le blason.• Ficelle ou gros Scotch double face.

Mise en œuvre de l’activité :a. Faire dessiner au brouillon les élèves, pour qu’ils choi-sissent la forme et les dessins héraldiques de leur blason.b. Quand la forme et les couleurs sont arrêtées, passer à laréalisation au format définitif. Attention ! le blason estpeint directement sur le carton, celui-ci servant aussi debouclier pour la cérémonie d’adoubement. Il est doncnécessaire que les élèves dessinent le blason au milieu ducarton.c. Découper le carton autour du blason en forme de bou-clier.

Coup de pouce :Pour renforcer les traits de séparations du blason (ce quifait ressortir encore plus les couleurs), utiliser de la craiegrasse noire.Pour éviter que le carton ne s’imbibe trop, utiliser de lapeinture épaisse. Le plus simple est d’utiliser de la gouacheen tube et non pas en pastille.Pour que les élèves puissent tenir le bouclier, il est possiblede fabriquer au dos une poignée en utilisant du gros Scotchdouble face. Autre solution : percer de part et d’autre dublason deux trous et y faire passer une ficelle qui servirade poignée.

➤ Activité 4 : La cérémonie d’adoubementL’activité peut être menée de plusieurs façons.Subdiviser la classe en plusieurs groupes. Le nombre degroupes dépend de la démarche que vous choisissez.

Pour aller plus loinDans le cadre des Instructions officielles, il est possibled’inscrire ce projet de pièce de théâtre dans un ensembleplus vaste de spectacle. Celui-ci sera joué devant d’autresclasses ou les familles de l’école.

– J. Carpentier et F. Lebrun, Histoire de France, coll.« Points Histoire », Le Seuil, 1987. Ce livre propose unesynthèse de l’histoire de France de – 6000 au XXe siècle.Il comprend, entre autres, six chapitres sur le MoyenÂge et un sous-chapitre sur les chevaliers.

– R. Delort, La Vie au Moyen Âge, coll. « Points Histoire ».Le Seuil, 1982. Ce livre analyse les structures de lasociété féodale.

– P. Joubert, L’Héraldique, Ouest-France, 1984. Nombreuxexemples de blasons. Les illustrations sont en couleurs.

– Le Blason, « Que sais-je », n° 336.

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Bibliographie

Démarche 1 : chaquegroupe participe à un élé-ment du tout pour une pré-sentation d’envergure.

Groupe A : écriture oureprise dans le dossier de lacérémonie d’adoubement.Groupe B : fabrication desdécors en lien avec les artsvisuels.Groupe C : fabricationdes accessoires (épée, bla-son…).Groupe D : les comédiens.

• Subdiviser la classe pourque chaque groupe soitcomposé de 5 élèves (nombrede comédiens nécessaires àla saynète). • Utiliser la trame del’adoubement proposéedans le dossier page 85.• Chaque groupe jouera lasaynète après avoir fabri-qué non pas les décors,mais au moins les accessoiresindispensables, comme l’épéeet le bouclier avec le blasondu chevalier.

Démarche 2 : chaquegroupe fait tout pour plu-sieurs petites présenta-tions.

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Clovis et les Mérovingiens

Dossier pages 6 à 11

1. Lis le document 1 de ton dossier page 8, puis réponds aux questions.

a. À qui Clovis s’adresse-t-il ?

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b. Que propose-t-il ?

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c. Pourquoi parle-t-il à Jésus-Christ ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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d. De quand date le texte ?

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e. Est-ce un document de l’époque du baptême de Clovis ?

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2. Place sur le dessin les légendes suivantes : Clotilde – baptistère – pape – Saint chrême – Clovis.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3. Lis ton livre pages 6 à 11, puis réponds aux questions.

a. Qui est Clovis ?

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b. Qu’a-t-il fait ?

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c. Que fait Clotaire Ier à la mort de son frère ?

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d. Pourquoi ?

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e. Complète les phrases avec les mots suivants : Gaule – invasions – Francs – barbares.

Au début du Ve siècle, des peuples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . venus de l’Est envahissent la

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . s’accompagnent de massacres et de destructions.

Parmi eux, les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . s’établissent dans le nord de la Gaule et en Belgique.

f. Explique pourquoi les Mérovingiens ont perdu leur pouvoir.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Francs – Clovis – christianisme – Mérovingiens.

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Charlemagne et les Carolingiens

Dossier pages 12 à 17

1. Observe le document 1 de ton dossier page 12, puis réponds aux questions.

a. Repasse en vert sur la carte les limites du royaume de Charlemagne en 768. Aide-toi du document 1de ton dossier page 12.

b. Colorie en jaune les régions conquises par Charlemagne.

c. Prends une carte d’Europe d’aujourd’hui et compare-la à celle de ton livre page 12. Quels paysd’aujourd’hui appartenaient au royaume de Charlemagne ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

d. Pourquoi peut-on dire que Charlemagne était « le premier Européen » ?

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2. En 843, le royaume de Charlemagne est partagé entre ses trois fils.Relie chaque souverain avec son territoire.

Royaume de Charles le Chauve • • Lotharingie

Royaume de Lothaire • • Francie orientale

Royaume de Louis le Germanique • • Francie occidentale

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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M e rM é d i t e r r a n é e

M e rd u N o r d

Me r A d r i a t i q u e

Rhin

Elbe Oder

Danube

Loire

Ebre

Bourgogne

Aquitaine

Roncevaux

Catalogne

Neustrie Austrasie

Bavière

Carinthie

Lombardie

États del’Église

Rome

Danois

Arabes

Arabes

Byzantins

Anglo-Saxons

Saxe

200 km

Tchèques

Moraves

Slovaques

Avars

Croates

Serbes Bulgares

Slaves......................................................

......................................................

......................................................

......................................................

......................................................

......................................................

......................................................

......................................................

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3. Lis le document « L’école de Charlemagne » page 16 de ton dossier, puis répondsaux questions.

a. Dans quels lieux les enfants vont-ils à l’école ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. Quelles matières les enfants apprennent-ils à l’époque de Charlemagne ?

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c. Quelles différences y a-t-il entre ce que tu apprends aujourd’hui et ce que les enfants apprenaientsous Charlemagne ?

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d. Tous les enfants peuvent-ils aller à l’école ? Explique ta réponse.

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4. Complète le texte avec les mots suivants :

comtes – Aix-la-Chapelle – missi dominici – pape.

Le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . couronne Charlemagne en l’an 800.

Celui-ci fait d’. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sa capitale. Les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sont chargés

par l’empereur de le représenter dans les provinces. Les domaines carolingiens sont administrés par

les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

5. Qui envahit l’Occident aux IXe et Xe siècles ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Résume la leçon en utilisant les dates suivantes :

751 – 768 – 800 – 814 – 843 – 987.

Aide-toi de la frise chronologique de la page 12 de ton dossier.

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L’islam et Mahomet

Dossier pages 18 à 23

1. Complète les mots croisés.

Horizontalement Verticalement

1. Successeur de Mahomet A. Livre sacré des musulmans

2. Ville où les Arabes ont été arrêtés en 732 B. Lieu de prière pour les musulmans

3. Dieu des musulmans C. Terme qui désigne les chapitres dans le Coran

4. Lieu où les musulmans vont en pèlerinage D. Nom de la religion des musulmans

5. Pays de Mahomet E. Nom du prophète

2. Cherche dans le dictionnaire la définition des mots suivants :

a. astrolabe : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. mosquée : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3. Lis les pages 18 à 23 de ton dossier, puis réponds aux questions.

a. Quels sont les cinq piliers de l’islam ?

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b. Qu’appelle t-on l’Hégire ?

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c. Complète les phrases avec les mots suivants : Francs – califes – Poitiers.

Après la mort de Mahomet, les Arabes musulmans sont dirigés par des . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Par la guerre Sainte, ils font la conquête d’un immense empire. Mais les conquêtes s’essouflent :

les Arabes sont arrêtés par les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , menés par Charles Martel à . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

en 732.

d. Écris pour chaque date l’événement qui lui correspond.

622 → . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

vers 570 – 632 → . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

751 → . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

4. Observe le document 5 page 21 de ton dossier. Décris l’équipement du guerrier arabe.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Mahomet – Arabes – islam – coran – conquête – calife.

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La vie au Moyen Âge

Dossier pages 26 à 31

1. Observe la 5e image du document 2 de ton dossier page 27, puis réponds aux questions.

a. Décris les vêtements de cet homme.

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b. À quelle classe de personne appartient-il ? Pourquoi ?

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c. Selon toi, que fait-il ?

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d. À quel mois de l’année correspond cette image ?

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2. Observe le document 6 page 29, puis réponds aux questions.

a. Décris les habits des hommes de la boutique.

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b. Observe le document 2 page 27. Décris les habits des hommes dans les champs.

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c. Compare les deux documents. À quel ordre chaque personnage appartient-il ? À quoi le vois-tu ?

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3. Lis le document 1 de ton dossier page 28, puis complète les phrases.

Dieu ordonne aux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . d’enseigner la foi.

Les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sont les protecteurs de l’Église.

Les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . fournissent tout à tout le monde.

Ces trois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sont indispensables l’un à l’autre.

4. Lis les pages 26 à 31 de ton dossier, puis réponds aux questions.

a. Quelle est la différence entre un vilain et un serf ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. De qui est composé la société au Moyen Âge ?

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c. Qu’utilise-t-on à partir du Xe siècle pour labourer la terre ?

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d. Pourquoi est-ce une invention importante ?

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5. Complète les phrases avec les mots suivants :

outils – moines – conquises – agricole – charrue – défrichement.

À partir de l’an 1000, de nouveaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , comme la . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

ou la herse, améliorent les cultures. De nouvelles terres cultivées sont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

sur les forêts et les marais. Les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . jouent un rôle essentiel dans ce vaste

mouvement de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . augmente ;

les paysans vivent mieux.

Résume la leçon en utilisant les mots :

seigneur(s) – paysan(s) – commune(s) – défrichement.

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Les châteaux forts

Dossier pages 32 à 37

1. Observe les documents 5 et 6 de ton dossier page 35, puis réponds aux questions.

a. Quelles armes le chevalier utilise-t-il pour se défendre ?

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b. Quelles armes le chevalier utilise-t-il pour lancer une attaque ?

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c. Regarde le document 5. Quels sont les indices qui te permettent de savoir lequel des deux combattantsest le Sarrasin ?

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2. « Qui suis-je »

a. « Situé dans la partie centrale du château fort, je contiens la demeure du seigneur.

Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

b. « Quand on me relève, personne ne peut entrer au château.

Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

c. « Cérémonie importante, mon étape est obligatoire pour devenir chevalier.

Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

d. « Je suis un oiseau spécialiste de la chasse.

Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

e. « Je suis un événement lors duquel les chevaliers s’affrontent.

Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

f. « Grâce à moi, les soldats peuvent grimper le long des murailles des châteaux forts.

Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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3. Légende le siège d’un château fort.

Place sur le dessin les légendes suivantes :

Canon – arbalète – arc – épée – casque – fossé – meurtrière – muraille – créneau – échelle.

Résume la leçon en utilisant les mots :

château fort – motte castrale – chevaliers – donjon – adoubement – seigneur(ie).

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L’église au Moyen Âge

Dossier pages 38 à 43

1. Regarde ton dossier page 39, puis place sur le dessin les légendes suivantes :

nef – bas-côté – mur – arc doubleau.

a. Qu’appelle-t-on une église romane ?

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b. Qu’appelle-t-on une église gothique ?

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2. Lis le document 5 de ton dossier page 41, puis relie le nom de la prière en latin avecson sens en français.

Laudes • • Office (ou prière) de la troisième heure

Prime • • Office (ou prière) de louanges

Tierce • • Office (ou prière) de la sixième heure

Sexte • • Office (ou prière) de la première heure

3. Lis le « Carnet de route » de ton dossier page 43, puis trouve les définitionssuivantes :

a. Lieu de rassemblement des chrétiens : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

b. Bâtiments religieux de style roman ou gothique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

c. Voyage entrepris par les chrétiens au nom de Dieu : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

d. Destination du principal pèlerinage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

e. Hommes ou femmes vivants dans les monastères : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

f. Impôt que les hommes versaient au clergé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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4. Quel est le rôle du clergé ?

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5. Pour quelles raisons y a-t-il un aussi grand nombre d’églises au Moyen Âge ?

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6. À quelle religion appartiennent la plupart des habitants de la France au Moyen Âge ?

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7. Quel pèlerin est un vrai modèle pour les chrétiens ?

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8. Pourquoi le pèlerin porte-t-il une coquille Saint-Jacques sur son chapeau ? Aide-toidu document page 43 de ton dossier.

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9. Définis ce qu’est un pélerinage.

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Utilise les mots que tu viens d’écrire dans l’exercice 3 pour écrire ton résumé.

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Philippe Auguste

Dossier pages 46 à 51

1. En utilisant la frise chronologique de ton dossier page 46, complète ta chronologie.

2. Observe les documents 1 et 2 de ton dossier page 46, puis réponds aux questions.

a. Combien d’années séparent ces deux cartes ?

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b. Quelles sont les régions qui ne sont plus des possessions anglaises en 1223 ?

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c. Que peux-tu dire de l’évolution du domaine royal entre ces deux dates ?

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3. Complète la grille de mots croisés. Aide-toi de ton dossier pages 46 à 51.

Horizontalement3. Château parisien construit

sous le règne de Philippe Auguste.4. Lieu du sacre des rois.7. Personnage de l’église catholique

qui couronne le roi.

Verticalement1. Cachet de cire attaché au bas

des documents officiels.2. Victoire de Philippe Auguste

en 1214.5. Province conquise en 1204.6. Personnes devant

obéissance au roimais parfois pluspuissant que lui.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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900 1000 1100 1200

1180 - 1223............................................................................................................

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Conquête de l’Angleterre

par le duc de Normandie

987............................................................................................................

1165............................................................................................................

1

2

5

6

7

3

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4. Place correctement le nom des insignes royaux.

la couronne – le sceptre – le trône – la fleur de lys.

Résume la leçon en utilisant les mots :

Philippe Auguste – domaine royal – sacre – Capétiens – Bouvines – guerre – Plantagenêts – Paris.

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Saint Louis

Dossier pages 52 à 57

1. Relie les dates avec leurs événements. Aide-toi de ton livre page 52.

1214 • • Début du règne de Louis IX

1226 • • Départ pour la croisade en Égypte

1234 • • Louis IX est canonisé

1248 • • Naissance de Louis

1258 • • Mort de Louis IX

1270 • • Paix avec les rois d’Aragon et d’Angleterre

1297 • • Mariage du roi

2. Lis le document 2 de ton dossier page 52, puis réponds aux questions.

a. Qui nous raconte cet épisode ?

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b. Qui venait voir le roi ?

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c. Regarde le document 3 page 53. Quelle image donne-t-il du roi ?

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3. Observe le document 3 de ton dossier page 55, puis réponds aux questions.

a. Quelle est la date de ce document ?

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b. Retrouve la date des croisades page 52 de ton dossier. Le document 3 est-il de la même époque ?

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c. Décris les personnages qui sont à droite de saint Louis. Qui sont-ils ?

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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d. Qui sont les personnages derrière saint Louis ?

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e. Quels insignes religieux portent-ils ?

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f. À quoi reconnais-tu saint Louis ?

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g. Quelle image de saint Louis ce document montre-t-il ?

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4. Cherche dans un dictionnaire les définitions suivantes :

a. Relique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. Charité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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5. Pourquoi Louis IX est-il surnommé « saint Louis » ?

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Résume la leçon en utilisant les mots suivants :

Louis IX – saint Louis – croisade – justice – paix.

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Philippe le Bel

Dossier pages 58 à 63

1. Construis ta frise chronologique en utilisant celle de ton dossier page 58.

a. Replace les événements ou les dates importantes sur la frise chronologique suivante.

b. Colorie en vert le règne de Philippe le Bel.

c. Colorie en jaune la période de conflit avec le pape.

2. Qui est Philippe le Bel ?

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3. Lis le document 2 de ton dossier page 60, puis réponds aux questions.

a. Pourquoi un légiste de Philippe le Bel fait-il cette réponse ?

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b. De quoi Boniface est-il accusé ?

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c. Pourquoi est-ce grave ?

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Règne de Philippe le Bel

1296 - 1303..........................................................................................

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d. Comment se termine la querelle entre le pape et Philippe le Bel ?

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e. Explique le mot idole. Tu peux t’aider d’un dictionnaire.

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4. Qui sont les Templiers ?

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5. Pourquoi Philippe le Bel fait-il arrêter les Templiers ?

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6. Qui est qui ?

Fils aîné de Philippe le Bel • • Charles de Valois

Frère de Philippe le Bel • • Isabelle

Sœur de Philippe le Bel • • Philippe

Frère d’Isabelle • • Charles

Frère de Louis • • Louis

Résume la leçon en utilisant les mots :

Philippe le Bel – Templiers – Impôt – états généraux – conseillers – guerre – pape – Temple.

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La guerre de Cent Ans

Dossier pages 67 à 71

1. Complète la frise chronologique. Aide-toi de ton dossier page 66.

2. Lis le document 1 de ton dossier page 68, puis réponds aux questions.

a. Quels mots l’auteur utilise-t-il pour décrire la peste ?

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b. Quelle phrase te permet de dire que cette épidémie a été très importante ? Recopie-la.

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3. « Qui suis-je ? » Aide-toi du document 2 page 66.

a. « Je suis roi d’Angleterre de 1422 à 1471. Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

b. « Mon grand-père était Philippe VI de Valois. Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

c. « Je suis la femme d’Édouard II d’Angleterre. Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

d. « Un de mes fils est Louis X le Hutin. Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

e. « J’ai été surnommé « le Hardi ». Je suis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . »

4. Lis les pages 66 à 71 de ton dossier, puis réponds aux questions.

a. Pourquoi la guerre de Cent Ans a-t-elle lieu ?

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Jeanne d’Arc

1320 1330 1340 1350 1360 1370 1380 1390 1400 1410 1420 1430 1440 1450 1460

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Guerre de Cent Ans

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b. La guerre a-t-elle vraiment duré 100 ans ?

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c. Qu’arrive-t-il au roi de France en 1356 ?

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d. Comment la guerre se finit-elle ?

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e. Les chevaliers français et anglais combattent-ils de la même façon ? Montre-le.

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f. Quels autres malheurs la France connaît-elle durant la guerre avec l’Angleterre ? Aide-toi du« Carnet de route » de ton dossier page 71.

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Édouard III – Charles V – Jean II le Bon – la peste – Jacquerie – guerre de Cent Ans –Philippe VI de Valois.

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Jeanne d’Arc

Dossier pages 72 à 77

1. Retrouve les dates clés de la vie de Jeanne d’Arc.Aide-toi de ton dossier pages 72 à 77.

1412 • • l’Église catholique canonise Jeanne d’Arc

1425 • • Jeanne d’Arc délivre Orléans

25 février 1429 • • Procès et exécution de Jeanne d’Arc

8 mai 1429 • • Le procès de Jeanne d’Arc est déclaré sans valeur

1430 • • Jeanne d’Arc rencontre le roi Charles VII à Chinon

30 mai 1431 • • Jeanne d’Arc est capturée

1450 • • Jeanne d’Arc déclare avoir entendu des voix

1920 • • Naissance de Jeanne d’Arc

2. Reporte les numéros sur le dessin de la miniature de ton dossier page 73.

� Jeanne � L’évêque Cauchon � Le bûcher � Rouen

� Un moine � Un croisé � Le bourreau Les spectateurs

3. Recherche dans le dictionnaire les définitions suivantes :

a. Hérétique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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b. Canonisation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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4. Lis le document 3 et observe le document 4 page 75, puis réponds aux questions.

a. Qu’a fait Jeanne d’Arc en mai 1429 ?

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b. Quand a eu lieu le sacre de Charles VII ?

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c. Quels sont les signes du sacre ? Compare les deux documents pour répondre.

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d. Que dit Jeanne au roi (document 3) ?

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5. Qu’arrive-t-il à Jeanne d’Arc en 1431 ? Pourquoi ?Aide-toi du « Carnet de route » page 77.

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6. Pourquoi Jeanne d’Arc est-elle devenue un personnage célèbre ?

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Construis ton résumé avec les mots suivants :

guerre de Cent Ans – Jeanne d’Arc – Charles VII – Orléans – sacre – unité nationale.

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Louis XI

Dossier pages 78 à 83

1. Retrouve les dates clés de la vie de Louis XI. Aide-toi de ton dossier pages 78 à 83.

2. Que reproche le roi de France au duc de Bourgogne Charles le Téméraire ?

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3. Lis le texte 2 page 80 dans ton dossier, puis réponds aux questions.

a. Comment Louis XI réagissait-il lorsqu’il échouait dans un projet ?

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b. Explique le mot « mise », puis va vérifier la définition dans un dictionnaire.

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c. Décris le roi Louis XI.

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Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1460 1470 1480 1490

1483............................................................................................................

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Acquisition de la Provence

1482..........................................................................................................................................................................

_ _ _ _

Début du règnede Louis XI

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Mort du ducde Bourgogne

1465............................................................................................................

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4. Lis le document 6 page 81, puis réponds aux questions.

a. Relève les mots du texte qui montrent que le duc de Bourgogne est courageux.

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b. Quels mots montrent qu’il a des défauts ?

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5. Lis le « Carnet de route » page 83, puis réponds aux questions.

a. Que fait Louis XI à la mort de Charles le Téméraire ?

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b. Quelles régions et quelles provinces entrent alors dans le domaine royal ?

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c. Comment le roi reconstruit-il le pays ?

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Résume la leçon en utilisant les mots :

Charles le Téméraire – domaine royal – grands féodaux – Louis XI – conquêtes.