Gratuit 39 et le restera - Les-Arts de la grimpe · ça prend les allures d’un licencieux retour...

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Gratuitet le restera 39

PARIS QUARTIER LATIN - 1941

LYON - 1992

THONON-LES-BAINS - 1996

SALLANCHES - 1997

TOULOUSE/LABÈGE - 2002

STRASBOURG - 2004

ALBERTVILLE - 2005

MARSEILLE - 2008

GRENOBLE - 2010

AU VIEUX CAMPEUR EN FRANCE : 9 VILLES

Au Vieux Campeur

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SYMBOLE DU CHOIX ET DU CONSEIL

SYMBOLE DU CHOIX

Crédits photos : Grivel / Snap / Frank de la boutique de Sallanches / Alice Prudhomme / Emmanuel Ruiz.

EscaladeMag_200x250.indd 1 02/02/11 16:06

Le Grand CarnavalUn ours en peluche, Buster Keaton, Catwoman, un Marsupilami... Casanova, deux douaniers, un derviche, Jane et Tarzan : tous sont massés devant l’entrée de la salle. Un grand contest a lieu ce soir pour mardi gras. Et le froid de loup n’a pas découragé les super héros…

Les 4 fantastiques, Bambi et l’incroyable Hulk battent déjà le pavé, impatients d’en découdre. À proximité, c’est l’intégralité du groupe Village people qui s’est reformé pour l’occasion, tandis que Cendrillon salue un Jules César transi. Incognito sous son masque, Arlequin s’échauffe en tentant quelques petits clins d’œil de ci de là.

Dans cette foule composite, on compte deux nains Pact hilares, bien heureux et bien modestes d’avoir eu la même idée loufoque. Arrachés à leur jardin d’opérette, ils sont pourvus des attributs du célèbre petit personnage d’EscaladeMag : bonnet rouge, redingote rose, mèches blanches, chien de chasse, barbe postiche et parabellum prêt à défourailler.

Sur le flyer du contest, une belle typographie indique : « Qu’importe la variété des costumes, s’ils recouvrent la même chair ? À force de contempler la vie, on s’aperçoit qu’elle est éternelle ! ». Curieuse promotion… À qui les organisateurs ont-ils emprunté ce slogan bien peu conforme au marketing moderne ?

On accuserait volontiers La Compagnie créole si une astérisque ne donnait la référence en bas de page : Marguerite Yourcenar… Argh ! La plasticité humaine, l’être et les potentialités de l’être, la prolifération des identités, la recherche du Même sous des oripeaux divers, l’individu saisi dans la succession de ses emplois…. « Ah bin ça, moi qui étais venue pour faire de l’escalade ! », s’exclame Bécassine en déballant son matos.

« Enfin, on va quand même grimper un peu… », se rassure-t-elle, « Même si ça prend les allures d’un licencieux retour au chaos primordial ! », pensant soudain aux personnages mouvants qui règnent tour à tour dans une vie de caméléon. « Et puis, on pourra feuilleter EscaladeMag : Chateauvert, le Groenland, une interview de Sonnie Trotter… Le tout avec un beau changement d’habillage ! Au magazine aussi, vous célébrez Carnaval ? ».

Laurence Guyon

En 1980, dans La Chambre claire, l’écrivain sémiologue Roland Barthes évoquait le punctum d’une photogra-phie, c’est-à-dire l’élément incongru au milieu d’une image, le « détail infime qui attire le regard du spec-tateur et le touche ». Peut-être aurait-il été touché par cette photo de Sonnie Trotter, saisi dans un moment de surprise et d’authenticité, alors qu’il retire son bonnet rouge ?

Sonnie Trotter, dans Aesthitics 8a+, Mill Creek Canyon, Utah © Andrew Burr

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est édité par PRESS’EVASION.Imprimé en France – Dépôt légal : février 2011

ESCALADEMAG – N°39 février 2011SARL Press’Evasion – 184 rue des Candisons Lot. Carrière vieille 30190 St Chaptes

E-mail : [email protected] 483 803 441 00011Code APE : 5814Z ISSN : 1777-3865

Directeur de publication : Philippe [email protected]

Rédactrice en chef : Laurence [email protected]

Graphiste : Benjamin [email protected]

Rédacteurs/Photographes : A. Burr, S. Silvestri, F. Siret, M. Troussier

Ont collaboré à ce numéro : O. Broussouloux, D. Chambre, B. Ditto, N. Favresse, M. Ibarra, L. Lecoq, A. Lysoe, S. Villanueva et bien sûr le Nain Pact !

4 - Expresso Actu en bref

6 - Abécédaire Les mots de l’escalade

8 - La science infuse Vulgariser, pourquoi faire ?

9 - Focus dvd Du 9 dans les bacs

10 - Intelligence artificielle Grimper dans le froid

12 - Crashtest Loisir 6A

13 - Faites le mur Altissimo Albi

14 - Interview Sonnie Trotter

20 - Entrée libre Chateauvert

31 - Ecogrimpeur Pas de prise de bec aux 3 Becs

32 - D’Antan Groupe de Bleau

34 - Carnet de voyage Groenland

38 - Fashion climbing Spécial Hiver

40 - Vos shops spécialisés Annuaire des magasins

expresso Du travail de proUne association à but non lucratif vient d’être créée aux Etats-Unis : le PCI (Professional Climbers International). Elle regroupe des grimpeurs pros américains, parmi lesquels on compte Lynn Hill et Paul Robinson. Les objectifs affichés : améliorer la popularité de l’activité et faciliter l’accès au sport pour l’ensemble de la population, créer une dynamique au sein des grimpeurs pros en organisant de nouveaux événements (comme le contest Battle of bubble) et enfin œuvrer à la protection de l’environnement en reversant une partie des cotisations à l’Access Found. Plus d’infos sur : www.proclimbers.com

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Muy caliente…L’année 2010 est l’une des plus chaudes observées à l’échelle de la planète, avec 2005 et 1998. Pour la période 2001-2010, les statistiques des services météorologiques indiquent une élévation de 0,5°C de la température moyenne du globe, par rapport aux décennies précédentes. C’est la température moyenne la plus élevée jamais enregistrée sur une décennie depuis le début des relevés instrumentaux. En décembre 2010, l’étendue des glaces dans la mer Arctique a été la plus faible jamais enregistrée, avec une superficie de 12 Millions de km2, soit 1,35 million de km2 de moins que pour la période 1979-2000…

Nouvelles d’en haut Avec Un mois d’émois et Coup de cœur, coup de coke, Yves Exbrayat et Jean-Claude Legros inaugurent la collection Nouvelles d’en Haut, pe-tits romans iconoclastes qui puisent leur vérité au cœur des montagnes, dans le vécu des grim-peurs. Petits livres – pe-tits prix, les Nouvelles d’en Haut se glissent fa-cilement dans la poche, se dégustent dans le TGV qui file vers les Alpes, se dévorent à la frontale confortablement blotti dans le sac de couchage ou se picorent bien calé dans un fauteuil. En vente depuis fin 2010. En librairie et magasins de sports ou directement à [email protected]

EB On Ze RocPour la deuxième année consécutive, EB orga-nise son rassemblement près de Toulon. L’EB On Ze Roc se déroulera sur 3 jours, les 15, 16 et 17 avril, sur la mythique falaise du Cimaï et au

secteur Multiplex. Cet événement convivial a pour but de mobili-ser les énergies pour réaménager une an-cienne exploitation de calcaire laissée à l’abandon. En 2010, vous êtes venus nombreux et grâce à vous le secteur de Pétale de Rose a été purgé et redynamisé. Cette année, 50 nou-velles voies du 4 au 8

devraient voir le jour et la manifestation s’an-nonce sympathique. Plus d’infos sur : www.eb-escalade.com

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• Les Arts en fête ont eu lieu les 5 et 6 février à la salle Les Arts de la grimpe, à Reims

•En 2010, 952 navires sont partis pour démantèlement en Asie, où la législation est encore insuffisante

• La 3e manche du Bloc qu’on teste s’est déroulée à la salle Bloc Session de La Ciotat le 4 février

• Apophis, un astéroïde d’environ 270 m de diamètre et 27 millions de tonnes, menace la terre d’une collision en 2036

• À l’aube de ses 30 ans, Chris Sharma ne se laisse pas abattre : il vient de plier Catxasa, 9a+, à Santa Linya

• 2011 a débuté de manière bien inquiétante : des milliers d’oiseaux ont été retrouvés morts dans plusieurs états des Etats-Unis et en Suède

• Vertical sailing, le film relatant les aventures des frères Favresse, Sean Villanueva et Ben Ditto au Groenland, sortira fin avril

• 382 861, c’est le nombre de « j’aime » postés chaque minute sur Facebook

• 43, c’est le nombre de voies en 9 réalisées par Adam Ondra, dont un 9b et six 9a+

• 13000, c’est le nombre de maisons écologiques à ossature bois bâties en France en 2010

• 18% du territoire terrestre européen est désormais couvert par le réseau Natura 2000

• 900m2, c’est la surface grimpable (bloc et voies) de la nouvelle salle Bleau Up, située en forêt de Fontainebleau

• 788 catastrophes naturelles ont été comptabilisées dans le Monde en 2010

• 53°5, c’est le record de température enregistré au Pakistan en mai 2010, jamais atteint en 2 siècles de mesure

Le 12 décembre dernier, la célèbre émission de vulgarisation scientifique, E=M6, s’est intéressé aux super héros, ces hommes possédant des dispositions uniques dans leur discipline respective. Parmi ces surhommes, une place de choix a été réservée à notre spiderman national : Alain Robert ! C’est à la salle MurMur d’Issy Les Moulineaux que le tournage a eu lieu. Et l’animateur Mac Lesggy a eu droit en prime à une initiation personnalisée. Petite fierté pour la rédactrice en chef d’EscaladeMag, qui a été consultée dans le cadre de la préparation de l’émission et remerciée dans le générique de fin... Voilà qui fait bien plaisir !

Du nouveau au Caillou Altissimo Tarbes a ouvert un nouvel espace escalade en décembre. Intégré au réseau de salles d’escalade Altissimo en mars 2007, Le Caillou de Tarbes est un espace de loisirs sportifs où se pratiquent squash, jorkyball et escalade. L’originalité de

ce lieu et la bonne humeur qui y règne ont fait son succès : chaque année, les Tarbais sont de plus en plus nombreux à y pratiquer leur(s) sport(s) préféré(s). Une dynamique positive qui a incité le gérant, Jacques Sainte-Marie, à ouvrir un nouvel espace dédié, cette fois-ci, à la pratique de l’escalade de bloc. Plus d’infos sur : www.altissimo-escalade.com

Méditerranée en Danger MED (Méditerranée En Danger), c’est le nom d’une campagne scientifique et environ-nementale lancée en 2010. Des chercheurs issus de divers labo-ratoires universitaires européens se sont embarqués à bord d’un bateau, l’Halifax, pour explorer la Méditerranée. L’objectif : prélever des échantillons et faire un état des lieux sur la pollution par les microfragments de plastique. Le phénomène est alarmant car cette pollution quasi-invisible est susceptible de rentrer dans notre chaîne alimentaire. Ingérables par le plancton, ces fragments peuvent en effet se retrouver dans l’estomac des poissons et ainsi finir dans notre assiette. Plus d’infos sur : www.expeditionmed.eu/fr

Ça frite à Osny ! La première étape du Fight Block a eu lieu à la salle Block’Out le jeu-di 27 janvier. Au programme : 2 heures de fight, 21 blocs tout neufs de tous niveaux, de la bonne ambiance et des cadeaux de warrior

à la clé. Si vous avez manqué cette première étape, rassurez-vous : 12 rendez-vous sont prévus dans l’année, le dernier jeudi de chaque mois. Et nul besoin de

faire toutes les étapes ! Vous croyez être le plus costaud dans cette histoire ? Mais le petit chétif en face de vous, il a les crocs ! Sa peau, il la vendra chèrement et jusqu’au bout. Toutes les infos sur : www.blockout.fr

Un jeu concoursaura lieu du 14 au 27 février sur www.escalademag.com en partenariat avec Je grimpe.

ABC daire

Impossibles icônes de l’Internet !Ivresse du lexique qui nous entraîne dans un itinéraire irrévérencieux qui isole irrésistiblement les termes idoines, non sans ironie ! Quelles mots explorons-nous en i ce mois-ci, pour mieux comprendre l’escalade : inclinaison ? impulsion ? inclusion ? Et bien non !

Texte Marco TroussierIllustrations Audrey Lysoe

Icône

I l est difficile de s’émanciper des différents sens d’un mot, sous peine de ne pouvoir

communiquer. La polysémie est un piège ! Le sens commun l’emporte souvent sur les autres significations. Icône ? Oui mais laquelle ? On parle d’icône de la grimpe, que faut-il donc entendre et comprendre ?« Une icône est une représentation

graphique d’une entité, dont elle conserve certaines propriétés spatiales » (Wikipédia). « En sémiologie, icône désigne l’image qui, s’articulant avec un sens, se rapporte à une entité physique ou simplement représentative » (Wikipédia). Voila pour un sens bien savant dont on peut penser qu’il ne s’applique pas à notre monde vertical.

D ans son utilisation verbale courante, icône est synonyme d’archétype. Là

nous sommes plus près de notre sujet. Avec le surfeur californien, le blond aux yeux bleus est entré dans la mythologie

collective avec fracas. Robby Naish fut champion du Monde de planche à voile à l’age de 13 ans en 1976. Blond, bronzé, beau garçon, il devint la coqueluche des médias surtout en France et en Allemagne.Dans le même temps, un blond californien allait poser son empreinte sur l’escalade moderne, John Bachar. On ne peut

s’empêcher de faire un parallèle entre Robby Naish, John Bachar, Patrick Edlinger et Stephan Glowacs. Les deux derniers furent aussi des personnages emblématiques de l’escalade mais de là à devenir des icônes, c’est autre chose.

A vec La vie au bout des doigts, Patrick Edlinger devint le grimpeur le plus

connu de la planète, comme un certain moteur de recherche l’atteste. Icône est du genre féminin et on ne voit pas d’icône féminine en escalade, un manque provisoire sans doute… Attendons et espérons.

Impossible

L ‘impossible recule, il ne disparaît jamais. En escalade comme dans de nombreuses activités humaines, l’impossible d’hier est

le possible d’aujourd’hui. On verra plus tard, avec la lettre V comme virtuoses, que ce sont aux jeunes grimpeurs qu’il incombe de repousser les limites de la difficulté.

I mpossible et Icône sont donc liés. On ne devient vraiment une icône durable que quand on incarne aussi un changement radical

forgé à l’aide de victoires de toutes sortes et d’exploits novateurs. L’image, le look ne sont pas suffisants il faut aussi des performances et quand les éléments sont présents, on frôle le mythe. Voyez Wolgang Güllich avec Action directe 9a ou plus près de nous, Chris Sharma avec Biographie 9a+ et les premiers 9b.

Internet

S i Flaubert devait aujourd’hui écrire Bouvard et Pécuchet (qu’il envisageât de sous-titrer : « Encyclopédie de la bêtise

humaine »), il se promènerait dans la réalité virtuelle de la blogosphère et de l’Internet. Il ferait son miel des forums où tout un chacun peut exprimer n’importe quelle opinion et connaître au passage, sous un pseudo, le plaisir de s’affranchir de la bienséance de la discussion (qui domine l’économie des échanges linguistiques, comme dirait Bourdieu). Relatif anonymat et plaisir un peu trouble d’avoir son quart d’heure de notoriété.

O n comprendra que le message sur un forum est à l’intelligence et au dialogue, ce que le fast food est à la cuisine française. Un

prêt à penser creux et sans substance, vite fait et souvent mal fait ! Les listes de messages postés rendent compte d’un certain état de l’art de dire des conneries et de porter un jugement péremptoire sur tout. Affranchis de toute notion de bienveillance, évitant la répartie pertinente qui peut remettre à sa place, le grimpeur virtuel juge, discute et pérore sous couvert d’anonymat.

C e qui se dit et s’écrit sur les blogs personnels et sur les sites communautaires, n’a rien de commun avec une discussion

sensée, argumentée même de celles que l’on tient passionnément au pied d’une voie pour vanter les mérites d’une méthode ou d’une anecdote. Bref tout ce qui fait le sel d’une discussion à deux ou à plusieurs et qui finalement fait le plaisir de la « dispute ».

Q ui parle ? Quand on ne sait pas qui est le locuteur on reste perplexe. Ce qui fait les beaux jours d’un site communautaire est souvent

le ragot, moins souvent, voire presque jamais, la réflexion de fond. « Medium is message » prend ici tout son sens et Mac Luhan serait ravi d’observer ce qui se passe dans le virtuel. Il trouverait dans cette vacuité, une vérification de ses thèses.

La science infuse

Vulgariser, pourquoi faire ?Une nouvelle rubrique prend place dans le magazine. Elle vise à simplifier les travaux scientifiques menés sur l’escalade. Seront abordés divers aspects de la pratique et de l’entraînement, à travers plusieurs domaines (biomécanique, physiologie, psycholo-gie...). L’idée est de comprendre les avancées de notre sport et bien sûr d’en profiter même si on ne s’appelle pas Sharma !

Texte Louis Lecoq Photos coll. UFR-STAPS Grenoble

E videmment, cette approche très ra-tionnelle peut rebuter. Elle est en effet

assez éloignée de notre pratique habituelle : l’escalade (en falaise pour certains, en salle pour d’autres) est associée au plaisir de grimper et non à la gestion d’une multitude de facteurs pouvant influer sur notre acti-vité. Mais tentons d’oublier nos réticences et intéressons-nous à cet aspect particulier du sport.

R ationaliser la pratique, c’est y faire in-tervenir la science et par voie de consé-

quence la recherche. Or on se fait souvent une fausse idée de cette recherche scien-tifique que l’on associe à la contrainte, aux labos, aux blouses blanches, à des experts cachés derrière leur écran, totalement éloi-gnés du terrain. Ne seraient-ce pas un peu des idées reçues ? Et où en serait l’escalade sans ces têtes chercheuses ? Le matériel, les SAE, l’équipement et les performances seraient-elles les mêmes ?

P arlez de recherche scientifique et d’es-calade à un ami qui grimpe, il y a de fortes

chances pour qu’il s’imagine que vous lui parlez de deux choses différentes : une ma-jorité de grimpeurs ignorent que des gens étudient et expérimentent sur l’escalade. Il semble donc qu’un rapide bilan s’impose !

On fait le point !

A u niveau mondial, la recherche scien-tifique est composée de trois grands

groupes : les États-Unis (39,4% de la dépense mondiale de recherche et déve-loppement), l’Union Européenne (26,2%) et le Japon (15%). En France, la dépense en recherche est estimée à 2,2% du PIB. En 2007, l’INSEE recensait 264 809 chercheurs (public/privé, hommes/femmes confondus). La recherche est morcelée en une multi-tude de disciplines et de spécialisations, dont le sport est l’une des branches.

P our donner un ordre d’idée, quand on se rend sur un site de recherche

bibliographique (par exemple PubMed : www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed), le nombre d’articles recensés correspondant à la rubrique « Sport » est d’environ 120 000. Lorsque l’on lance une recherche comme « rock climbing », on obtient, en 2003, 64 références. À l’heure actuelle, on obtient 154 résultats : l’escalade représente une petite part de la recherche, mais celle-ci évolue ! Pour indication, on obtient avec le football 3000 résultats...

L es chercheurs sont répartis sur toute la France. Dans le service public, on ren-

contre un certain nombre d’instituts comme l’Institut des Sciences du Mouvement Étienne-Jules Marey, à Marseille. Une grande diversité de domaines de recherche y est présente : plasticité du système neveux et musculaire, représentations et actions fina-lisées, contrôle et apprentissage des dépla-cements finalisés, fondements théoriques pour la dynamique des coordinations, performance motrice et la modélisation, etc. Rassurez-vous, si ces termes vous sont un peu obscurs, leurs applications sont souvent beaucoup plus concrètes.

Et la grimpette dans tout ça ?

C ertains chercheurs pratiquent l’es-calade depuis un grand nombre

d’années et axent ne grande partie de

leurs travaux sur ce sport. Nous l’avons vu, les articles concernant l’escalade ne sont pas aussi nombreux que ce qu’ils pourraient être, étant donné la com-plexité de l’activité : un grand nombre d’études sont donc à venir et surtout à espérer !

U ne question vient à l’esprit : cette recherche a-t-elle un réel impact sur

notre pratique, dès lors que l’on ne titille pas le 9eme degré ? Eh bien oui ! Quel que soit notre investissement ou notre niveau de pratique, un certain nombre de problé-matiques reviennent fréquemment sans que l’on y porte forcement attention : « Si j’étais plus petit/grand, est-ce que je passe-rai ? », « Est-ce que je suis plus performant au-dessus du point ou en moulinette ? », etc. Autant de problématiques auxquelles il est possible de répondre grâce à cette recherche scientifique !

E nfin le problème évident est le suivant : « À quoi nous sert toute cette belle

recherche, si elle est publiée dans des magazines scientifiques que nous ne lisons pas, dans un langage que nous ne comprenons pas ? ». C’est la raison d’être de la vulgarisation scientifique : reformuler un discours complexe (discours source) en un discours plus simple. C’est ce que nous allons tenter de faire ! Rendez-vous donc le mois prochain pour nos premiers échos du labo.

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focus DVD

Du neuf dans les bacsEnvie de vous faire un film ? De frémir et d’halluciner devant l’écran, en transpirant des mains ? Il n’y a pas de mal à ça ! En avant pour une projection privée : des filles, de l’aventure et des vagues, ça vous tente ? Attention, ce n’est peut-être pas ce que vous croyez !

Texte Laurence Guyon

A GIRL THINGLaurent Triay a plus d’un tour dans sa caméra. Et pour ce deuxième volet de la série Fanatic search, il a choisi de filmer des filles, rien que des filles ! Vous avez dit coquin ? Rassurez-vous, Laurent n’a rien d’un satyre et c’est avec beaucoup de finesse qu’il réalise ce documentaire axé sur l’escalade féminine. A Girl Thing traverse les générations et raconte en 7 chapitres les étapes de la vie d’une grimpeuse passionnée, de Brooke Raboutou (9 ans) à Lynn Hill (50 ans). Parmi toutes ces séquences, on a spécialement aimé celle consacrée à la compagne de Chris Sharma, Daila Ojeda, qui enchaîne son premier 8c, Fish Eye, sur la falaise d’Oliana.

> 80 min Disponible en DVD www.triaylaurent.com

NOUVELLE VAGUELa bonne surprise nous vient de Suisse et plus précisément de Genève, où les frères Boissenot ont réalisé un film entièrement dédié à la pratique du street climbing. Loïc Gaidioz, Élie Chevieux et quelques autres énervés revisitent la ville avec un œil neuf, explorant l’architecture et les sculptures monumentales comme autant de terrains de jeu potentiels. Le montage dynamique nous fait vivre leurs 400 coups dans la cité lémanique, au son de musiques élégantes et rythmées. Ce parcours esthétique et varié nous conduit jusqu’au Mur des Réformateurs, Calvin n’en revient toujours pas… Nous non plus, mais qu’est-ce que c’est bon !

> 40 min Disponible en téléchargement HD ou en DVD www.redpointmovie.fr

PSYCHE 2Pour ce deuxième opus de la série, Alastair Lee nous entraîne sur les pas de Léo Houlding, un grimpeur britannique un rien cabotin ! Le film vaut essentiellement pour la première partie, qui relate la libération des 13 longueurs du Prophet, sur le mythique big wall d’El Capitan, au Yosemite. La suite mêle des séquences tournées en Afrique du Sud ou au Pays de Galles, avec comme dénominateur commun une bonne dose d’engagement. Une pincée de dramatisation et de belles images en paroi sont les ingrédients de ce DVD parfois inégal, qui réjouira les amateurs d’escalade traditionnelle et les aficionados des ambiances austères !

> 90 min Disponible en téléchargement HD ou en DVD www.posingproductions.com

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Intelligence artificielle

Bouh, il fait froid !L’hiver, les températures fraîches et le faible taux d’humidité sont favorables à la performance : on transpire peu et le grip est meilleur. Ça colle ! Cependant, séjourner un long moment dans le froid ne va pas sans poser quelques difficultés. Une journée de grimpe peut devenir un calvaire si on ne s’organise pas correctement. EscaladeMag vous propose la marche à suivre !

Un peu de physiologie

L ‘orsque nous sommes exposés à un environnement froid, notre organisme

perd peu à peu sa chaleur. L’hypothalamus (centre thermorégulateur) active alors les mécanismes de production de chaleur de l’organisme, afin de compenser : le frisson thermique (chair de poule) ou la vasoconstriction périphérique (contraction des artérioles proches de la surface cutanée) sont les manifestations les plus sensibles et s’accompagnent d’un certain engourdissement et d’une diminution de la sensibilité digitale.

Pour peu qu’il y ait du vent ou qu’il fasse humide, le refroidissement est d’autant plus rapide et aggrave encore les conséquences sur notre organisme : il engendre notamment une altération du fonctionnement des muscles qui ne peuvent plus se contracter aussi vite et à la même puissance qu’habituellement et se fatiguent prématurément. Les réponses à apporter, comportementales, se situent à trois niveaux.

Texte et photos Olivier Broussouloux

Isolation

C ’est évident, rajouter des couches de vêtements améliore l’isolation

thermique; encore faut-il optimiser cet aspect. Cela passe d’abord par prévoir des sous-vêtements secs permettant de se changer après une longue marche d’approche. Leur coupe doit être ajustée, mais ne doit pas entraver les mouvements quand vous grimpez : attention à l’effet garrot au niveau des avant-bras, quand les manches sont trop serrées !

Les couches superficielles doivent quant à elles renforcer l’isolation, sans entraver les mouvements : gilet en fourrure polaire, sweat-shirt et puis doudoune en duvet pour assurer sont là des valeurs sûres !

Le galet ou les chaufferettes

Froid aux mains en grimpant ? Emportez le chauffage

dans votre sac à magnésie : les chaufferettes à

usage unique sont peu coûteuses et tiennent la

journée ; le galet chauffé (pas trop) est plus nature !

double couche (gants de soie recouverts par des gants un peu larges) offre une solution idéale pour les plus sensibles.

Alimentation

L e sucre joue un rôle majeur dans la lutte contre le froid et le débit d’utilisation du

glycogène par les muscles augmente dans ces conditions : prévoyez donc un thermos et sucrez votre boisson un peu plus qu’à l’ordinaire.

Action

L orsque vous récupérez entre deux voies, il est essentiel de maintenir

la température de vos muscles ; et pour cela, l’habillement ne suffit pas. Il faut envisager une activation musculaire toutes les 3 ou 4 minutes : flexions-extensions pour les jambes, malaxage d’une pâte d’échauffement, tractions ou blocages, ainsi que des mouvements mobilisant les épaules.

Pensez à vos chaussonsSi vous voulez sentir les prises en grimpant et conserver les qualités d’adhérence de la gomme, faites comme Cyril : gardez vos chaussons près du corps en assurant !

Le port d’un bandeau ou d’un bonnet paraît ensuite indispensable, pour au moins deux raisons : la tête est une partie du corps critique en ce qui concerne les pertes de chaleur ; les principaux capteurs du froid se situent sur le visage et le front.

Pensez enfin à vos extrémités : pour les pieds, ne négligez pas les grosses chaussettes ; pour les mimines, le système

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Alors, est-il confortable, facile d’accès, bien adapté au public visé ? Il semblerait que oui, si on en juge les retours que nous ont fait nos testeurs. La forme ne martyrise pas les orteils, le chaussant est doux pour les petons sensibles et la semelle, en gomme Stamina, s’avère tout simplement increvable ! On aurait pu craindre un manque de cohésion du modèle, du fait de la dureté de la semelle par opposition à la souplesse des matériaux utilisés pour le chaussant. Il n’en est rien : la ballerine garde une relative tenue, même si elle a tendance à se détendre un peu dans le temps. Il faut juste en tenir compte au moment de l’achat.

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Les ballerines Loisir 6A Les doigts de pied en éventail !La marque 6A a vu le jour en 2010. Elle propose une gamme de chaussons spécialement destinés aux débutants et aux collectivités, idéale pour les groupes qui s’initient en club, à l’école ou dans les salles d’escalade. Nous avons testé un de ses nouveaux modèles : la ballerine Loisir.

Texte Laurence GuyonPhotos O. Broussouloux

>Yann Le Bris illustrateur et photographe Débutant en escalade

> L’analyse du Nain PactMême en cavale, Nain Pact aime son petit confort. C’est qu’il est délicat l’aventurier des temps modernes ! C’est pourquoi, en toutes circonstances, il ne choisit que des matières agréables : charentaises douillettes, caleçons molletonnés ... Idem pour la varappe : Nain

n’est pas maso ! Le plai-sir et le bien-être avant tout… Et son niveau de pratique ne nécessite pas des chaussons ultra précis. Autant dire qu’il attendait la ballerine Loisir au tournant! Résultat des courses : Nain a adoré les matériaux utilisés, notam-ment la microfibre extrê-mement douce au toucher.

Le modèle est à la fois confortable et très solide,

ce qui en fait une véritable base pour les clubs. D’ailleurs, Nain a trouvé que l’indication de la pointure à l’extérieur du modèle était une excellente idée, car elle facilite la gestion des stocks et la distribution du matériel .

« J’ai testé les ballerines Loisir 6A sur mur et en falaise. Elles s’enfilent naturellement et ne font pas mal aux pieds. En falaise, j’ai parfois eu des difficultés à bien les utiliser en adhérence, mais c’est probablement plus lié à mon manque d’expérience qu’au chausson lui même !

Ce que j’ai vraiment bien apprécié dans les ballerines Loisir, c’est le confort sur la durée des séances. On peut les garder sans problème entre les voies. Leur forme ronde, au bout, permet au pied de trouver facilement sa place et elles ne serrent pas du tout le talon. »

• Le petit prix• Le grand confort• L’extraordinaire tenue dans le temps

• Les qualités d’adhérence de la semelle

Rejoignez le Nain Pact sur

faites le mur

Et à l’heure où Altissimo s’apprête à ouvrir une nouvelle salle d’escalade au cœur de Marseille, nous sommes allés nous entre-tenir avec le premier franchisé du réseau, Patrick Bonami. Rencontre avec un Albi-geois pure souche, pour connaître les rai-sons du succès !

Qu’est-ce qui fait la spécificité de la salle Altissimo Albi ?

C’est la plus haute de toutes les salles du réseau Altissimo, du fait du bâtiment choisi à l’origine pour accueillir le projet : 15 mètres pour la partie en dalle verticale et 13,5 mètres pour le reste de la salle. Si l’on devait mettre en avant une particularité, ce serait la technicité des profils. En effet, il y a beaucoup d’arêtes, de dièdres avec pas mal d’inclinaisons différentes.

Peux-tu nous présenter l’équipe ?

Nous sommes deux à intervenir. David Marquet alias « Daweed » et moi même, Patrick Bonami, gérant de la salle. David est natu-rellement attiré par le bloc, il est aussi res-ponsable de la bonne humeur dans la salle. Employé depuis maintenant près de 4 ans, il gère efficacement toute la partie ouverture de voies.

Qui fréquente Altissimo Albi ?

C’est une clientèle fidèle, principalement composée de jeunes actifs. Notre typologie de clientèle ne diffère pas des autres salles du réseau Altissimo, puisqu’elle vient plutôt le soir après le travail. Mais nous fonction-nons également avec des étudiants l’après-midi et les familles le week-end.

Quel avantage pour toi de faire partie du réseau franchisé Altissimo ?

Le fonctionnement en franchise a été un sujet déjà abordé à l’époque où Altissimo ne comptait que la seule et unique salle de Toulouse Montaudran. Il faut savoir qu’Albi étant une petite ville, il était préférable d’avoir un soutien logistique et humain afin de mettre tous les atouts de notre côté. Il paraissait donc normal de partir sur ce fonctionnement avec ce qui est maintenant le premier réseau de salles d’escalade, en France et probablement en Europe.

Altissimo AlbiInitialement développée en nom propre, l’enseigne Altissimo s’est ouverte à la franchise en 2004 avec l’espace escalade Altissimo Albi. Quelques années plus tard, la salle est toujours là, avec une clientèle fidèle et une équipe motivée. Un constat s’impose : la métamorphose de l’ancienne cimenterie en salle d’escalade ultramoderne a plutôt bien fonctionné !

Propos recueillis par Laurence GuyonPhotos coll. Altissimo

>En chiffres

• 1000 m2 de surface grimpable• Entre 140 et 160 voies et 44 relais.• Niveau moyen : 6a / 6b.• Hauteur max : 15 m et 17 m sous plafond• Ouverte 7 jours sur 7

>Sur le plan pratique

- Adresse : 2 Chemin Claude Bourgelat / ZA Ranteuil / 81000 Albi- Tel : 05 63 38 09 38- Tarifs : 12,5 € la séance (adulte) / 8,50 € (enfant)- Abonnement annuel : 415 €- Site web : www.altissimo-escalade.com

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D’un océan à l’autre

Propos recueillis par Fred SiretPhotos Andrew Burr

À trente ans, Sonnie Trotter est l’un des meilleurs grimpeurs canadiens. Guide et amoureux de la nature, il se tient à l’écart des castes et de l’intelligentsia, mais il affiche quelques belles réalisations au compteur, tant en escalade sportive que sur coinceurs...

SONNIE TROTTER

interview

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Prosthetics, 8b, Mill creek canyon (Utah)

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Tu es originaire d’une province plutôt plate du Canada. Comment es-tu devenu aussi fort ?

Je ne sais pas. J’étais obsédé par l’escalade. J’ai essayé plein de sports différents. J’ai notamment fait beaucoup de gymnastique quand j’étais gamin. Je n’ai jamais beaucoup aimé les sports d’équipe. J’étais plutôt penché vers le VTT, le snow-board, la course à pied... Quand j’ai décou-vert l’escalade, c’est comme si je prenais le meilleur de la gymnastique et le meilleur des sports de pleine nature. C’était à la fois très spirituel mais aussi très physique. Tout ce qui me convenait !

Tu te souviens de tes débuts ?

J’ai commencé à l’age de 16 ans dans une salle. Et après mon bac, je suis allé grimper tout un été à Riffle dans le Colorado. Ça faisait seulement un an et neuf mois que je grimpais, et j’ai fait quatre 8b+ et un 8c. Et là, je me suis dit que j’adorais la grimpe en extérieur et que je ferai tout pour en vivre. J’ai alors commencé à aller grimper régulièrement aux Etats-Unis, tout en travaillant comme charpentier au Canada. Et finalement j’ai estimé que je pouvais devenir grimpeur professionnel et me consacrer entièrement à ma passion.

SONNIE

TROTTER16

Air Sweden, 8a, Indian creek (Utah)

Qu’est-ce que tu penses de la compétition ?

J’ai fait les Championnats du Monde jeunes mais je n’ai jamais été inspiré par la com-pétition. J’en ai remporté quelques unes comme les Championnats de vitesse en Amérique du Nord. Mais ça ne m’a jamais beaucoup motivé. J’allais toujours grimper la veille des compétitions ou je faisais un peu trop la fête. Je crois que je n’ai jamais pris les compétitions très au sérieux.

Quand tu as décidé de voyager, tu voulais échapper à quelque chose ?

En fait, quand je suis allé à Riffle, j’étais sensé retourner à l’Université en septembre et finalement je suis resté au Colorado. J’avais certainement envie d’échapper à la vie agitée de Toronto mais j’étais aussi en quête de quelque chose. Je cherchais une communauté à intégrer, celle de la montagne, avec tout son art de vivre.

Tu partages ton temps entre Squamish et Toronto. Qu’est-ce que Squamish a de spécial pour toi ?

L’atmosphère. C’est le sentiment de vivre dans un petit village. On y croise de très, très belles, personnes. Beaucoup de grimpeurs très forts. Il y a la présence de l’océan. Grimper le Chief en regardant l’océan est une sensation extra-ordinaire.

nais Yuji Hirayama en a réalisé la 6e ascension ?

Yuji est incroyable. C’est une Légende. Il m’avait contacté avant de venir et il était très excité par Cobra Crack. Il s’est entraîné spécifiquement pour cette voie. Il a passé deux mois à grimper seulement en salle. Cinq à sept jours par semaine. Cinq à six heures par jours. Il m’inspire beaucoup parce qu’il a plus de 40 ans et toujours autant de motivation et de passion qu’à ses débuts. Ça me fait penser que j’ai encore de belles années devant moi.

Est-ce que tu te sens honoré que certains des meilleurs grimpeurs du monde viennent ici à Squamish pour s’attaquer à cette voie ?

En effet, je suis très honoré. À ce jour, Cobra Crack a été faite par deux canadiens (Will Stanhope et moi), deux américains (Matt Seagal et Ethan Pringle), Nico Favresse, de Belgique et maintenant Yuji du Japon. Ce sont tous des grimpeurs exceptionnels. C’est donc vraiment spécial pour moi qu’ils viennent ici, qu’ils apprécient la ligne et soient si inspirés par cette voie.

Pour ce qui est de l’escalade, la qualité du rocher est exceptionnelle. Et je pense qu’il y a ici plus de projets que je ne pourrais jamais travailler au cours d’une vie. Il y a ici un gros potentiel. C’est un endroit idéal pour moi. Tu peux grimper tous les jours. Il y aura toujours une nouvelle voie, un nou-veau projet. C’est bon pour l’imagination. C’est bon pour l’esprit de savoir qu’il y a en-core des trucs qui n’ont pas été faits.

Tu as ouvert une voie considérée comme l’une des fissures les plus dures du monde, Cobra Crack. Qu’as-tu ressenti quand le grimpeur japo-

« Tu peux grimper tous les jours. Il y aura toujours une nouvelle voie, un nouveau projet. C’est bon pour l’imagination. »

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Aesthitics, 8a+, Mill creek canyon (Utah)

Il y a quelques années, tu as entrepris une expérience particulière au cours d’une aventure de 5 mois à travers ton pays, de la côte est à la côte ouest. Tu peux nous en dire plus ?

C’était en 2002. En fait, je suis resté au Canada parce que je n’avais pas assez d’argent pour voyager aux Etats-Unis ! Donc mon objectif était de voir mon pays autant que possible. Je suis parti tout seul avec mon sac à dos. J’ai visité les plus beaux sites d’es-calade au Canada, du Québec à la Colombie britannique en passant par l’Alberta. J’ai voyagé comme un vagabond mais ça m’a permis de faire de très belles rencontres. Je suis tellement heureux d’avoir connu cette expé-rience aujourd’hui. Après cela, j’ai réalisé que Squamish était le meilleur spot pour vivre toute l’année !

La protection de l’environnement semble être importante pour toi. Comment est-ce que tu t’impliques ?

C’est effectivement très important pour moi. J’adhère à des organisations comme Access Fund qui participe à la préservation des accès aux sites d’escalade. Et localement, je participe à la maintenance des chemins d’approche. Il y a aujourd’hui un nombre croissant de grim-peurs. Cela implique une responsabilisation de chacun pour que le terrain de jeu soit respecté.

Tu travailles pour l’association canadienne des guides de montagne. Qu’est-ce que tu essaies de transmettre à tes clients ?

C’est très cliché mais je souhaite qu’ils pren-nent toujours du plaisir. Si on ne s’amuse pas, on n’a pas envie de continuer et on ne progresse pas. Il faut jouer, plus que travailler. Dans mon approche de l’escalade, je

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Sonnie dans Space time inversion, 7c+, Flatirons (Colorado)

SONNIETROTTERPHILOSOPHIE

• Faire ce que l’on aime, aimer ce que l’on fait.• Prendre moins, donner plus.• Ne jamais abandonner, ne jamais suivre.• Respecter les autres, respecter la nature.• Le monde change en permanence, la peur est une illusion.

joue mais peut-être qu’en tant que grimpeur professionnel, je devrais un peu plus me concentrer sur certains projets !

Est-ce que tes sponsors te mettent une pression particulière ?

Pour ce qui me concerne, je ne ressens aucune pression. La seule pression que je supporte est celle que je m’impose. Je me sens très chanceux de travailler dans ce contexte, avec ces sponsors. Et j’ai envie qu’ils soient fiers de moi comme j’ai envie d’être fier moi-même. Il est parfois difficile de trouver un équilibre entre se satisfaire soi et donner de la satis-faction à quelqu’un d’autre. J’ai travaillé pour les marques depuis de nombreuses années et nous entretenons d’excellentes relations. Donc, ils savent que je fais de mon mieux pour les représenter.

Ta compagne est professeur de yoga. Est-ce que tu pratiques cette discipline toi-même ?

Le yoga pour Lydia est aussi important que l’est l’escalade pour moi. Elle grimpe un peu mais elle pratique principalement le yoga. Et cela, tous les jours. Pour moi, le yoga arrive en second. Je fais environ trois séances par semaine. J’aimerais en faire plus mais je suis plutôt feignant. En dehors, pour le physique, je randonne énormément. Trois à quatre fois par semaine, toujours en cherchant de nouvelles voies à explorer !

As-tu déjà envisagé faire autre chose que de l’escalade ?

Non j’aime trop grimper. Bien sûr que j’aime plein d’autres choses, comme le snowboard ou l’océan. D’une manière générale, j’aime la vie. Mais rien ne vaut l’escalade et je ne sais pas ce que je ferais si je ne grimpais pas.

EN BREF• Lieu de résidence : Squamish (Canada)

• Nombre d’années de pratique : 13 ans

• Sponsors : Patagonia, Five-Ten, Black Diamond, The Alpine Club of Canada, SterlingRope

• Voies marquantes : - Cobra crack, Squamish (8c/8c+) - Necessary Evil (8c+) Virgin River Gorge - Just Do It (8c+) Smith Rock

Créa teur de sensa ti ons depuis 1950

u commencement,il y avait le Super-Gratton...A

1950

- 196

0 - 19

70 - 1

980 - 1990 - 2000 - 2010 2011... 2012

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Texte Marco TroussierPhotos Stéphane Silvestri et Marco Troussier

Si la formule était gravée au fronton d’une République imaginaire, il faudrait bien trouver les lieux pour exercer ces prescriptions. Prenons une falaise au hasard, parmi les 2300 recensées en France, comme un martien atterris-sant sur notre planète bleue et découvrant un endroit pour poser sa soucoupe : Chateauvert !

Une avarie de turbine le forcerait à un atterrissage d’urgence dans un champ, au bord d’une route, proche d’un cours d’eau, dans un coin reculé du Var, sur la commune de Correns, planète terre, première à gauche, système solaire. Que verrait notre martien ? Il pourrait observer des créatures de tous les âges, du bambin au vieillard encore vert, en passant par l’adulte en pleine maturité, s’adonnant à une activité quadrupédique appelée « escalade à mains nues ».

Fiction ? Rêve ? Irréalité ? Vous n’y êtes pas. Cet endroit idyllique et charmeur existe bel et bien. C’est la falaise de Correns-Chateauvert, sise dans le vallon Sourn, au cœur de la Provence verte. Le martien serait sociologue et historien, il ferait une enquête poussée, au besoin il capturerait quelques indigènes pour les faire parler à l’aide d’un gaz hilarant.

entrée libre

20Yann Logodin sur la Dolomie

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Arno Köppel dans Strawberry nose, 7a+

entrée libre

Franck Allegret profite d’unegrande classique de la Grande face : Les Frontières du Néant, 6c +

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Yann Logodin dans Serpelin, 6b+

Franck ALLEGRET

Entre Jazz, littérature et escalade, Franck

est en reprise perpétuelle. Les prises douces

et accueillantes de la Grande face l’encoura-

gent à mener de front ses passions. Il pourra

encore longtemps caresser le manche de sa

basse “ frettless ’’ et tirer sur les doigts.

peupleescalademag

“ Ce rocher très sculpté offre une myriade de voies abordables ’’

Une brève histoire du temps

Après une fréquentation occasionnelle dans les années soixante et soixante-dix, la falaise est redécouverte par un grimpeur de Brignoles. Jean-marc Roman alors jeune homme, plante les premiers points dans les beaux murs qui attirent son regard. Premières voies et coup de maître. Son activité d’équi-peur lui fait découvrir de purs chefs d’œuvre comme seule en propose la dolomie locale : Les Frontières du néant (6c+), Les Couleurs du charme (7b+), le monumental Are you ready ? (8b+) et bien d’autres encore.

Dès 1989, la falaise devient un peu connue et alors qu’une relative quiétude régnait la plupart du temps, on remarque une activité assez frénétique dans le vallon. Des cordes descendent des hauteurs, des bruits de per-forateurs concurrencent les tronçonneuses, les grimpeurs se déchaînent. Quelques grands noms (Edlinger, Cortijo, Duboc), passent sur la falaise pour se frotter à l’un des premiers 8b+ du sud. Dans la Grande face, les itiné-raires ont fleuri.

Les équipeurs assaillent les rochers des deux rives avec une prédilection avec les falaises les plus rapides d’accès. Des grimpeurs ? Rien de plus normal mais des familles ! Voila qui est presque exceptionnel. En effet, le bras de la rivière Argens a taillé la dolomie, mais il a aussi creusé des plages. On vient s’y repo-ser et jouer avec le cours d’eau depuis bien longtemps. Les villages alentours offrent des havres de verdure et des vignes, l’eau qui coule dans ce vallon est une bénédiction pour occuper les enfants.

Rapidement les familles de grimpeurs vien-nent au grand complet. Le babillement des nouveaux nés se fait entendre. Les falaises aussi « family friendly » sont assez rares et la nouvelle se répand comme une traînée de ma-gnésie. Pourtant il ne suffit pas d’une plage pour attirer les foules. Ce qui déplace les afi-cionados, ce sont les voies. Fait rare qu’il faut souligner. Ce rocher très sculpté offre une myriade de voies abordables et la majorité se situe dans la fourchette tant recherchée du 5 et du 6, et il y a même des 4.

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Tensions et médiationToutes les conditions sont réunies pour un plébiscite et une fréquentation durable et soutenue. Mais un jour, le ciel s’assombrit. Le propriétaire des lieux n’apprécie plus que l’on grimpe chez lui et surtout il craint les risques encourus si un accident survenait. C’est le clash, la falaise est frappée d’interdiction, stupeur chez les grimpeurs. De 1990 à 1994, la falaise est interdite. Le comité départemental FFME tente une médiation qui va aboutir au rachat des parcelles par le conseil général du Var.

C’est un événement exceptionnel en France et il faut le souligner. Le rachat implique un plan de gestion, ce dernier prévoit un jour d’aménager ce coin de paradis qui recèle aussi une biodiversité exceptionnelle. En échange de ce geste financier, les grimpeurs acceptent d’abandonner les parois de l’entrée du vallon (côté Chateauvert) et surtout, la rive droite un peu ombragée.

Sans le savoir, le grimpeur cohabite depuis l’origine avec les chauves-souris. Ces der-nières ont colonisé de nombreuses écailles et se protègent des rigueurs de l’hiver dans la Grande face et dans les murs qui prennent le soleil. Les espèces présentes sont nombreuses et toutes protégées. Le risque de dérangement est réel et l’impact de l’homme sur les chirop-tères est difficile à mesurer.

Destination libertéMalgré la présence très régulière de grim-peurs, les chiroptères sont toujours là. Les familles se sont agrandies et il n’est pas rare de voir plusieurs générations de pratiquants sur les rochers. Ces derniers sont aussi très prisés pour de nombreux stages d’initiation pour des locaux et même pour des étrangers venant de très loin.

Le succès appelle le succès et la seconde édition du topo que l’on doit à Philippe Bugada, équipeur historique lui aussi, rend compte des dernières évolutions en matière d’équipement. À Correns, le camping accueille les familles et nos amis européens ne dédaignent pas enfourcher le vélo pour

se rendre à la falaise. Justement, les plans d’aménagement vont bon train et même s’ils n’aboutissent pas toujours, on continue de penser à de nouveaux modes de gestions.

Fermer la route par période, reculer les parkings, aménager les abords des falaises, organiser la signalétique, peut-être restreindre la fréquentation pour étudier les chiroptères, on sent aujourd’hui que la gestion globale du site s’est complexifiée. Ici comme ailleurs, environnement, tourisme, pratique sportive et espaces naturels sensibles sont les ingré-dients dont il faut tenir compte pour laisser perdurer la passion de la grimpe.

Steph’ TROUSSIERIl grimpe depuis des temps immémoriaux et au passage il a offert à la planète deux char-mantes filles. Chateauvert lui permet d’assou-vir sa passion des réglettes en tout genre mais aussi de faire le baby sitter en famille. À coup sûr, il y reviendra un jour grand-père !

peupleescalademag26

Alice Prudhomme dans Grosse et caille, 5b

Des chiros à gogo !Le Val d’Argens présente un fort intérêt pour la préservation des chauves-souris. Diverses espèces sont présentes, dont certaines en effectifs importants. Le site accueille ainsi la colonie de reproduction la plus importante de France pour le Vespertilion de Capaccini, ainsi que des colonies d’importance régionale pour le Minioptère de Schreibers et le Vespertilion à oreilles échancrées.

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Une histoire suisse édifiante…C’est le jour J pour faire les photos et comme nous sommes pendant les vacances, la Grande face est prise d’assaut. Un groupe d’ados suisses est sur la gauche et s’esclaffent bruyamment. Justement l’un d’eux veut vider sa vessie. Plutôt que de descendre aux toilettes chimiques des parkings, il se tourne et… je l’interpelle pour lui faire comprendre qu’il n’est vraiment pas approprié de faire « ça », « ici », au pied d’une voie. Le garçon maugrée et s’éloigne de quelques mètres, je le force à aller plus loin. La scène se répète un peu plus tard avec un autre, visiblement ces jeunes suisses ne veulent pas comprendre. Je tente une expli-cation en anglais car il parle le suisse allemand. Le ton monte, un troisième me traite de « trou du cul » en allemand, langue que je pratique un peu. Alors le ton monte très très fort ! Rien à faire... La falaise est victime de son succès !

Que faire de 5 à 7 ?5 : By night6a : Papa on joue au foot6b : Un quart d’heure de folie6c : Les frontières du néant 7b+ : Les couleurs du charme

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entrée libre

Ludovic Arcos au secteur du Muret

AccèsAutoroute A8, sortie Brignoles. Prendre la D554 direction Le Val jusqu’à Chateauvert. Puis la D45 entre Chateauvert et Correns. La falaise se trouve à mi chemin entre les 2 villages, dans le vallon Sourn.

Carte

TopoGrimper en Provence Verte : Correns, Chateauvert, Carcès, Vallon Sourn, Ph. Bugada, 2010

Période idéaleToute l’année en fonction de l’ensoleillement. L’hiver est un peu humide, l’été un peu chaud.

Dans les bras de MorphéeCamping municipal à Correns, 04 94 37 21 95Auberge du Parc, place du Général de Gaulle, 83570 Correns, 04 94 59 53 52Liste des gîtes et hébergements sur www.correns.fr

Les amis de GargantuaLa cigale provençale, quart. Camp Redon, 83570 Correns, 06 81 30 52 91

Spéciale dédicaceMerci aux nombreux ouvreurs pour le travail accompli. Merci aussi à Alain Righi et Pierre Lantier qui ont mené une action pugnace pour préserver l’escalade dans le vallon.

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éco grimpeur

Tout commence en 1961 lorsque les alpinistes (Paragot, Bérardini et consorts) gravissent la Voie des Parisiens. Ce premier itinéraire, par sa verticalité et sa difficulté, deviendra immédiatement une course rocheuse de référence. Par la suite, tous les grands noms de l’alpinisme français (Yannick Seigneur, René Demaison, Georges Livanos…) viennent se frotter aux parois.

Ils répètent les parcours existants ou en créent de nouveaux. Dans les années 80, les grimpeurs locaux tracent de nouvelles voies (notamment Denis Benoit et les membres du club Densité). Aujourd’hui le site est connu dans toute l’Europe pour son escalade aérienne et engagée sur rognon de silex.

En décembre 2003, le Conseil Général de la Drôme achète la forêt de Saou, dont fait partie les parois des Trois Becs. Deux ans plus tard, une charte d’utilisation partagée et de gestion durable pose les bases du partage de ce site exceptionnel, pour un usage harmonieux fondé sur une utilisation raisonnée et mesurée.

Les acteurs sur la selletteÀ l’automne 2006, une série de réunions a lieu entre les services du Conseil Général (Jeunesse et sports, Espaces Naturels Sensibles et les eco-gardes de la forêt de Saou) et les fédérations d’alpinisme et d’escalade (FFME et FFCAM). À la demande de Jean Marc Belle (Président du CAF de Saou), les ouvreurs actifs connus sur le massif des Trois Becs sont associés.Au printemps 2007, les ouvreurs élaborent un document intitulé « Règles d’usage sur la pratique de l’alpinisme sur les parois des Trois Becs ». Les services du Conseil général sollicitent la LPO pour dresser un état des lieux. Au printemps 2009, ces règles d’usage sont complétées par un volet avifaune et des modalités d’application sont élaborées.L’objectif est d’adapter les règles d’usage aux évolutions du milieu naturel et aux pratiques verticales, afin de faire cohabiter ces deux terrains de rêves. D’une part pour que ces parois ne se voient pas interdites de tout parcours humain. D’autre part pour qu’elles ne deviennent pas uniquement un souvenir illustré d’archives photographiques et d’animaux en volière !

État des lieuxL’outil de gestion avifaune est basé sur 3 périodes d’observation en janvier/février, menées conjointement par la LPO, les grimpeurs et les services Sports et Nature du Conseil Général. Il s’agit d’identifier des parades nuptiales et des zones de nidifications. Suivant la situation du nid, une voie d’escalade peut être momentanément interdite. Une nouvelle observation en mars/avril confirme la réussite ou l’échec de la couvée et par conséquence la levée ou le prolongement de l’interdiction de pratique jusqu’au mois de juillet.

Ces informations sont inscrites sur des panneaux placés sur les parkings donnant accès aux falaises et disponibles sur le web. Aujourd’hui deux années se sont écoulées avec des observations rassemblant en moyenne 14 personnes, signe d’une implication forte tant du côté des ornithologues que des grimpeurs. Ce travail se poursuit en 2011 par la mise en place de nouveaux panneaux d’observation et

La pratique de l’escalade sur les parois des Trois Becs (Drôme) s’inscrit dans une longue tradition. Pour maintenir en l’état ce terrain d’aventure et cohabiter de manière pacifiée avec l’avifaune rupestre, il était nécessaire de créer un outil de gestion dynamique.

Pas de prise de bec aux Trois Becs !

la définition des zones de friches.Suite à cette expérience, un autre chantier s’ouvre sur le cirque d’Archiane. Cela commence par un état des lieux : photos panoramiques des parois, tracés de la centaine de voies d’escalade répertoriées, pointage sur ces mêmes photos des aires de nidification (aigle royal, vautour fauve, faucon pèlerin…).

Une cohabitation réussieAu niveau escalade, seul le concept d’alpinisme peut garantir le libre accès à ces parois. Il s’agit de garder la tradition de pratique d’ouverture du bas et de conserver une escalade typée terrain d’aventure (la prise de risque et l’autonomie nécessaire doivent être signalées aux cordées). Cela évite une décharge de responsabilité des pratiquants sur les collectivités gestionnaires et donc un durcissement des réglementations.Pour l’aspect impact environnemental, seule une gestion dynamique permet de faire face aux évolutions tant du milieu naturel que des pratiques humaines. Certes une réglementation avec des espaces d’interdiction est bien plus simple à mettre en place et à appliquer qu’un système qui s’appuie sur la connaissance, la responsabilité et la confiance en l’autonomie de chacun. Mais n’est-ce pas là, la définition même de l’escalade alpine ?

Texte et photos Manu Ibarra

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Cirque d’Archiane

d’antan

Le « Groupe de Bleau » (ou « GdB ») désigne le principal groupe de jeunes alpinistes parisiens qui, dans les années 1920-1930, allaient faire de la varappe le dimanche en forêt de Fontainebleau, faute de pouvoir s’entraîner dans les Alpes. Mixité, approche décontractée mais performances remarquables : ils avaient déjà tout compris !

Le GDB A l’assaut des sommets

L’ escalade est une activité où la perfor-mance est par essence individuelle mais

elle se pratique le plus souvent à plusieurs. C’est particulièrement vrai en bloc : parade, travail des mouvements, émulation, tout concourt à ce que l’on soit plus performant en groupe. C’est là aussi que le lien social se noue le plus facilement car tous les niveaux peuvent cohabiter.

N ul autre endroit que Fontainebleau, à l’exception peut-être des tours de grès

allemandes autour de la Vallée de l’Elbe, n’a enfanté dès le début du XXe siècle un milieu escalade aussi actif et prolifique. Il faut bien sûr y voir la proximité géographique d’une des principales métropoles européennes, un accès ferroviaire aisé et un climat tempéré.

Du dernier quart du XIXème siècle, marqué par la naissance du Club Alpin

Français, structure certes conservatrice mais aussi fédératrice, au début de la Première Guerre Mondiale, les énergies bouillonnent et surtout les alpinistes parisiens prennent conscience du potentiel d’entraînement de ces rochers qui peuvent tout de même avoisiner la quinzaine de mètres par endroit !

La belle époque !

E n 1910 naît le Groupe des Rochassiers : une poignée d’allumés qui se lance

dans l’exploration systématique de nouveaux secteurs, principalement au départ de la gare de Bois Le Roi. Cette gare aurait du être classée monument historique de l’histoire de l’escalade ! Combien de générations de grim-

Un Géo Trouvetout de génie

L’ arrivée de Pierre Allain au début des années trente va leur fournir un « per-

former » naturel. À peine a-t-il découvert le grès bellifontain qu’il en marque les premiers standards du sixième degré, avec le célébris-sime Angle Allain. Mais il saura aussi exporter sa maestria technique sur les plus belles parois alpines : face Sud de la Meije en 1934 et face Nord des Drus l’année suivante, tou-jours en espadrilles !

A u delà de sa liste de blocs et de courses, le leader du GDB sera aussi un

incroyable visionnaire pour le matériel : chaussons à gomme caoutchoutée (les PA, ancêtre des mythiques EB), mousqueton « léger » en alliage, descendeur pour sécuri-ser les rappels, utilisation du duvet naturel pour les sacs de couchage et les vêtements d’altitude. Toutes ces innovations existèrent d’abord à l’état de prototypes ou de « séries limitées » pour l’élite, mais leur démocratisa-tion révolutionnera l’alpinisme des décennies suivantes.

S i la guerre mettra quelque peu en sus-pens toute cette activité et sonnera le

glas du Groupe de Bleau, ce premier âge d’or bleausard sera la matrice des époques à venir. Dans la Forêt, le niveau en bloc continuera régulièrement de s’élever comme presque nulle part ailleurs sur la planète. Mais pa-radoxalement, les français brilleront plus sur les hautes montagnes des cinq conti-nents que dans les falaises : obnubilés par la débauche de l’escalade artificielle, ils seront vite dépassés par l’esprit « free climbing » venu de Californie et d’Angleterre.

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Texte David Chambre

peurs ont découvert Bleau et l’escalade grâce à elle ? Wehrlin, Mignot, Prestat puis les frères De Lépiney sont les premiers noms qui émergent. L’ascension de la mythique fissure Prestat par Jacques de Lépiney en 1914 introduit le quatrième degré. L’utilisation d’espadrilles plutôt que les traditionnelles chaussures à clous fait alors figure de révolu-tion intellectuelle !

C e sont les mêmes figures, du moins celles qui ont survécu à la Grande

Guerre, qui brillent autant en altitude que sur les petits rochers bleausards et qui sont à l’origine de la création du Groupe de Haute-Montagne comme du Groupe de Bleau en 1924. Cette période de l’entre-deux guerres va faire figure d’âge d’or.

Montrer patte blanche

N’ entre pas qui veut au GDB, il faut y être coopté puis officiellement

admis. On y retrouve des futurs « grands » de la montagne : Bobi Arsandaux, Marcel Ichac, les frères Leininger, Pierre Chevalier, Jacques Boell… Beaucoup se retrouveront dans la première grande expédition hima-layenne française officielle au Karakoram, en 1936. C’est dire l’influence de cette bande qui préfigure déjà l’escalade et la montagne comme mode de vie. Amateurs plus qu’éclai-rés, ils sont performants partout, pratiquent la montagne sans guides locaux, ce qui était alors loin d’être anodin et sont les premiers à réellement travailler des passages jusqu’à la réussite, au sens sportif où on l’entend aujourd’hui.

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carnet de voyage

C’est à bord d’un voilier que les frères Favresse, Sean Villanueva et Ben Ditto sont partis explorer les dernières grandes faces vierges perdues au fond des fjords du Groenland. Esprit d’aventure, envie de réaliser une expédition plus propre, avec des moyens plus justes… Il fallait trouver un skipper assez fou et assez expérimenté pour tenter l’entreprise !

Aventures glacEEs

au GroenlandTexte Nicolas Favresse & Sean Villanueva - Photos Ben Ditto

34

«En cherchant des infos sur d’éventuelles parois vierges, accessibles uniquement par la mer, nous sommes vite tombés sur Bob Shepton, un grimpeur et révérend père, qui bourlingue souvent dans le secteur. L’occa-sion était trop belle ! Le temps d’échanger quelques mails avec notre religieux pour finaliser tous les détails, nous arrivons au Groenland pour 3 mois d’aventures à bord de Dodo’s delight, un robuste voilier de 10m. C’était un grand suspens que de rencon-trer Bob pour la première fois. À 75 ans et avec son statut de prêtre, nous avions suffisamment d’éléments pour alimenter nos fantasmes. Heureusement la surprise a été bonne. Nous avons découvert un homme rempli d’histoires, de sagesse et d’aventures. L’homme de la situation !

L’âge du capitaine…À peine arrivés au Groenland, le temps de charger le bateau de tout notre matériel et de la nourriture pour 3 mois d’autonomie totale, nous prenons la mer sous le com-mandement de Bob. C’est une ambiance vraiment particulière parce que l’océan, ici, est plein d’icebergs de toutes les tailles et de formes parfois limite psychédéliques. Naviguer en slalomant entre les icebergs, c’est un peu comme jouer à un jeu vidéo. Et il y a quelques moments où on ne passe pas très loin du Game over !

Rapidement les 3 jours de navigation pour atteindre les parois secrètes de Bob se transforment en 5… Le vent est faible et le moteur ne donne plus signe de vie. À la voile, on apprend vite qu’on est entièrement dépendant des éléments et qu’il vaut donc mieux avoir de la patience. Mais la récom-pense est vraiment belle à l’arrivée. Des parois de plus de 800m tombent à pic dans la mer !

« Voici la Paroi Impossible » nous dit Bob, nous expliquant qu’aucun grimpeur jusqu’à présent n’a osé s’engager dedans. Depuis le pont du bateau, nous scrutons aux jumelles les systèmes de fissures. Nous remarquons rapidement qu’en fait, elles sont bourrées d’herbe et de mouettes. Et nous com-prenons que la « Paroi Impossible » nous réserve un bonne dose d’aventure.

Les premiers pas…Pour nous mettre en appétit, nous com-mençons par grimper quelques belles lignes moins longues sur d’autres parois vierges dans le coin. Pour la première fois, nous nous lançons dans une paroi à partir d’un bateau. C’est chaud, si l’on peut s’exprimer ainsi, car l’eau en bas ne fait que 4 degrés et lorsque le départ est dur et la première protection haute, ça rend les choses assez intéressantes…

À plusieurs reprises, on connaît quelques sueurs froides en devant se rejeter vers l’arrière de justesse, afin de revenir dans le bateau. Mais ça, ce n’est que la mise en bouche. Malgré un rocher de très bonne qualité et des fissures parfaites, l’herbe et les mouettes agressives rendent l’escalade particulièrement aventureuse.

« Les mouettes agressives rendent l’escalade particu-lièrement aventureuse. »Apres avoir ouvert trois superbes lignes d’environ 400m, l’heure a sonné de nous soumettre à l’impossible. Bob sur son ba-teau ne tient plus en place tellement il est excité de nous voir faire une tentative. C’est qu’il a découvert cette paroi et rêve d’em-mener une équipe capable de la grimper.

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Baie de Disko

La balancoire groenlandaise

Maisons multicolores,

typiques du Groenland.

peupleescalademag

Bob SHEP T ON

Ce grimpeur et pretre ret

raite a beaucoup

d’experience a la voile, tout

autour du monde et

plus particulierement au G

roenland. Le hasard

a fait qu’il etait justemen

t a la recherche

d’une equipe pour rapatrier

son voilier en Europe

mais aussi pour faire de l’e

xploration. En nous

envoyant des photos de pa

rois vierges dont lui

seul connaissait la localisat

ion, ce messager de

Dieu savait tres bien que nou

s ne pourrions pas

resister !

Cap sur l’impossible !Nous passons 11 jours suspendus au-dessus de l’eau sur cette paroi. Les haulbags sont hissés le long de la paroi, directement à partir des cales du bateau. Dans nos portaledges, nous profitons du soleil de minuit pour grimper et admirons le défilé des icebergs, le ballet aérien des mouettes et les paysages toujours en mouvement. Ambiance unique !

Au niveau escalade, la végétation et les mouettes rendent chaque lon-gueur très soutenue mentalement, avec un max de sensations. Pour protéger leurs nids, les mouettes vomissent du poisson pourri et je dois vous avouer que du pois-son pourri tout chaud, on en a eu jusque dans la bouche ! Mais sans doute, cela faisait-il partie de l’aventure que nous étions venu cherchée là-bas !

Apres 11 jours, nous arrivons en haut de la paroi avec le challenge de l’impossible relevé.

Au bout du voyageAvant de retraverser l’Atlantique vers l’Écosse, nous redescendons dans le sud du Groenland pour y grimper 5 autres voies. Là-bas les fissures sont propres et des mouettes, étonnement, il n’y en a pas ! C’est un agréable contraste de style d’escalade. Nous en profitons aussi pour grimper avec Bob, qui n’osait pas nous le demander jusque là, mais qui en rêvait. Le retour vers l’Ecosse est plus dur que prévu avec beaucoup de vent toujours dans la mauvaise direction, quelques bonnes tempêtes qui nous donnent l’impression d’être tout petit au milieu de l’océan, mais aussi le mal de mer qui rend l’expérience encore plus piquante.

Apres 15 jours sans rien voir à part l’océan et les visites occasionnelles des baleines, des dauphins et des oiseaux, c’est une sensation incroyable que de retrou-ver la terre ferme. Mais je n’aurais jamais imaginé qu’avoir les pieds sur terre puisse être un tel bonheur ! »

En plus sans placer aucune plaquette, en grimpant toutes les longueurs en libre, du libre comme nous n’en avions jamais fait avant ! Et à la redescente, Bob nous attend impa-tiemment pour faire péter le champagne.

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