GRAND FORMAT P.6 À 13 - Groupe Egis · 2019-12-05 · rÉdactrice en chef: see ge – rÉdactrice...

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IMAGINER, CONCEVOIR, PARTAGER DÉCEMBRE 2019 - N°48 DÉCRET TERTIAIRE : QUELS ENJEUX POUR LE SECTEUR IMMOBILIER ? / P.14 EPR HINKLEY POINT : À PROJET EXCEPTIONNEL, ÉQUIPE EXCEPTIONNELLE / P.16 BENOÎT QUIGNON DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SNCF IMMOBILIER / P.7 LES BÂTIMENTS AU CŒUR DE LA CONSTRUCTION DURABLE GRAND FORMAT P.6 À 13

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  • IMAGINER, CONCEVOIR, PARTAGER

    DÉCEMBRE 2019 - N°48

    DÉCRET TERTIAIRE : QUELS ENJEUX POUR LE SECTEUR IMMOBILIER ? / P.14

    EPR HINKLEY POINT : À PROJET EXCEPTIONNEL, ÉQUIPE EXCEPTIONNELLE / P.16

    BENOÎT QUIGNONDIRECTEUR GÉNÉRAL DE SNCF IMMOBILIER / P.7

    LES BÂTIMENTS AU CŒUR DE LA CONSTRUCTION DURABLE

    GRAND FORMAT P.6 À 13

  • www.egis.fr

    RÉDACTRICE EN CHEF : ISABELLE BOURGUET – RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : SABINE MENDY – RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD – SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : SYLVAIN RESPAUD – CONCEPTION, RÉALISATION : WWW.GROUPEROUGEVIF.FR - ROUGE VIF - 26362 – FABRICATION : HANDIPRINT – CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ À 11 500 EXEMPLAIRES SUR DU PAPIER PEFC DANS UNE ENTREPRISE ADAPTÉE ET CERTIFIÉE IMPRIM’VERT – EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786.

    CRÉDITS PHOTOS : couverture © Nouvel R © Rymden/Adobe Stock © P.3 © Egis © Vincent Vimard © RDA © Rafael Vargas © Studio Laure - AdobeStock P.4 © MasaoTaira/Thinkstock © Vincent Keller/Egis © Egis © Sarah Bastin P.5 © Lavigne Chéron Architectes, 2019 © Saint-Etienne Métropole/Hubert Genouilhac © Simon Guesdon P.7 © Bertrand Jacquot/MTGE P.8 © Arcansél/AdobeStock © Séverine Durand/Egis P.9 © Hardel Le Bihan/Youssef Tohme Architects and Associates/Adjaye Associates/Buzzo Spinelli Architecture/Elioth P.10 © TETRARC © ARM Architecture © maxfilms© Inhabit P.11 © Nouvelle AOM/Luxigon © J. Urvoy P.12 © inui © Cycle Up P.13 © DCL Architecte © B. Kerzerho/Egis © RFCP P.14 © scott-webb-MTGE © Véronique Paul P.15 © Mario Renzi © J. Huet/Egis P.16 © Marie Rodriguez /Egis © Foto Studio Marzena Gierasimowicz

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    R éduire la consommation énergétique des bâtiments est un des enjeux majeurs de la ville de demain. Aujourd’hui, nous maîtrisons toutes les exigences normatives, et nous allons au-delà en travaillant à l’élaboration des nouveaux référentiels, pour tous les bâtiments neufs comme existants. La rénovation de ces derniers est cruciale pour répondre aux enjeux de sobriété énergétique. Même si certains projets de réhabilitation doivent satisfaire un délai de retour sur investissement acceptable, il y a un véritable enjeu d’accélération si l’on veut s’attaquer à ce problème.

    La réduction doit également s’appliquer à l’empreinte carbone des constructions et ce, dès la conception. Pour cela, nous avons largement recours aux outils numériques de prédiction et de simulation, mais nous agissons également à d’autres niveaux, comme le choix du système constructif ou des matériaux. L’utilisation d’une ressource renouvelable et locale comme le bois ou la paille est une évidence. Le bois en particulier, matériau biosourcé piégeant le carbone, ouvre la voie du progrès pour des bâtiments responsables. Structurel, enveloppant, isolant…, il peut être utilisé sous de nombreuses formes et fait partie des matériaux et sources d’énergies renouvelables à l’échelle de l’homme.

    On ne saurait concevoir durable sans construire durable : cet enjeu concerne tout autant l’ingénierie technique que les entreprises de BTP. Dans nos métiers, la réalisation de cette ambition nécessite enfin d’appliquer la démarche d’écoconception et d’analyse de cycle de vie non plus aux bâtiments et infrastructures seuls, mais au quartier tout entier, en reliant l’ouvrage au système urbain dans lequel il s’inscrit. Un vrai défi, que nous souhaitons relever avec créativité et enthousiasme.

    Bonne lecture !

    SOMMAIRE PORTFOLIO

    GRAND FORMAT

    LES BÂTIMENTS AU CŒUR DE LA CONSTRUCTION DURABLE

    Entretien avec Benoît Quignon P.7

    Tendances et défis de la ville post-carbone P.8

    E+C-, dépasser l’équation réglementaire P.9

    Objectif zéro carbone pour Bruneseau P.9

    Un complexe IKEA XXL et frugal à Vénissieux ! P.10

    Des campus bas carbone P.10

    Quand la tour Montparnasse opère sa transition énergétique P.11

    Tour Carmelha : Monaco mise sur le bois P.12

    Réemploi des matériaux : Cycle Up au cœur de l’économie circulaire P.12

    La paille, solution ultime pour l’écoconstruction ? P.13

    DÉCRYPTAGESDécret tertiaire : quels enjeux pour le secteur immobilier ?

    La maquette numérique, pour privilégier un travail collaboratif et efficace

    RENCONTREEPR Hinkley point : à projet exceptionnel,

    équipe exceptionnelle

    3/5

    6/13

    14/15

    16

    NICOLAS JACHIETprésident-directeur général

    édito

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 2

  • PORTFOLIO

    EGIS ÉTEND SA PRÉSENCE DANS L’EXPLOITATION

    AÉROPORTUAIRE EN FRANCE Après la délégation de service public de l’aéroport

    Pau-Pyrénées et des aéroports de Brest et Quimper en 2017, Egis remporte celle de l’aéroport de Bergerac avec la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de

    la Dordogne, et un contrat-cadre d’assistance technique pour les aéroports de Perpignan et Carcassonne.

    Arabie Saoudite : Riyad se met au vert !

    Egis accompagne la Royal Commission of Riyadh City dans la mise en œuvre de la stratégie « Riyad Verte ». L’objectif ? Augmenter la végétation à Riyad de 1,5 % à plus de 9 % d’ici 2030. Ce projet de verdissement améliorera sensiblement la qualité de vie et l’environnement dans la capitale saoudienne.

    LE ROND-POINT DES LAVANDES À

    MARIGNANE REMPORTE LE BIM D’ARGENT 2019 !

    Egis et ses partenaires Bouygues TP Régions France,

    Colas et EGCEM ont été récompensés du BIM d’argent 2019 catégorie « Infrastructures », pour

    le process BIM mis en place sur ce projet destiné à améliorer

    la desserte routière de l’aéroport Marseille-Provence.

    Ce grand projet va permettre de relier les bassins de la Seine et de l'Oise aux 20 000 km de réseau fluvial nord européen à grand gabarit, grâce à un canal de 107 km de long au départ de Compiègne. Egis, mandataire du groupement One*, assure la maîtrise d’œuvre des trois quarts du tracé total qui exigent une très haute technicité en matière de terrassements (55 millions de mètres cubes de déblais) et d’étanchéité, mais aussi d’ouvrages de rétablissement, d’aménagements hydrauliques, de gestion et intégration des dépôts dans le paysage.* Egis (mandataire), Ingérop, ISL, SBE, MDP et NEY & Partners

    CANAL SEINE-NORD EUROPE : un projet structurant pour relier la Seine à l’Escaut

    LE PROJET AL SEEF DUBAÏ DE 10 DESIGN PRIMÉ

    AUX COMMERCIAL INTERIOR DESIGN AWARDS 2019

    Conçu par Gordon Affleck et Paul Rodgers de 10 Design (groupe Egis), le projet de

    quartier contemporain Al Seef, sur les rives de la Crique de Dubaï, a remporté le prix de

    la « meilleure conception extérieure de l’année » aux Commercial Interior Design Awards 2019 qui se sont tenus

    cette année à Dubaï.

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 3

  • Le projet Hinkley Point décroche un BuildingSmart Award

    PORTFOLIO

    Pour répondre au défi climatique, les acteurs de la construction s’engagent à adopter une stratégie 1,5 °C afin de structurer leurs engagements dans le sens des ambitions fixées par l’Accord de Paris. Egis, qui a fait du climat l’enjeu prioritaire de sa stratégie pour les années à venir, s’associe pleinement aux initiatives portées par la profession et signe deux engagements décisifs : la charte de l’ingénierie pour le climat de Syntec-Ingénierie et la déclaration publique des ingénieurs bâtiment et génie civil face à l’urgence climatique et écologique.

    EGIS, PARMI LES PREMIÈRES ENTREPRISES

    À RÉPONDRE AU MOUVEMENT « POUR UN RÉVEIL ÉCOLOGIQUE »

    Le mouvement étudiant « Pour un réveil écologique »

    a interpellé plus d’une centaine de dirigeants de grandes entreprises sur leur prise en compte effective

    des enjeux environnementaux dans leur stratégie. Egis fait partie des premières entreprises à y avoir répondu en toute transparence.

    À lire sur https://pour-un-reveil-ecologique.org/fr

    LA RÉALITÉ VIRTUELLE POUR FORMER LES PATROUILLEURS AUTOROUTIERSPour renforcer la sécurité des agents et des automobilistessur l’autoroute, Egis et la start-up française Immersive Factory,spécialisée dans les formations HSE (hygiène, sécurité, environnement)en réalité virtuelle, ont codéveloppé un module d’apprentissagepermettant de tester, de manière digitale et pédagogique, en conditionsquasi réelles, la bonne connaissance des procédures, mais aussi la gestiondu stress des patrouilleurs.

    Lors du Sommet international sur les normes qui s’est tenu à Pékin fin octobre, Egis et ses partenaires ont été récompensés du BuildingSmart Award dans la catégorie « Construction », pour la réalisation d’une maquette numérique complète du ferraillage et des inserts sur le projet des EPR d’Hinkley Point, en Angleterre. Une première mondiale pour une centrale nucléaire !

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 4

    Urgence climatique : l’ingénierie se mobilise

    Comment le trafic aérien sera-t-il géré demain ?

    Fêtant cette année ses 50 ans d’activités dans le domaine de l’aviation, Egis publie un document de réflexion imaginant l’avenir à long terme du secteur

    et la place de la gestion du trafic aérien. En utilisant une approche par scénarios,

    ce document prospectif aide les professionnels de l’aviation à élaborer leur propre vision

    de l’avenir et leur plan d’innovation. À lire sur notre blog www.egis.fr/convictions.

  • PORTFOLIO

    Agence d’architecture Lobjoy-Bouvier-Boisseau, mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre.

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 5

    Egis, en groupement avec l’agence Lavigne-Chéron Architectes, va assurer la maîtrise d’œuvre du viaduc de Fond Lahayé, dans la baie de Schoelcher, en Martinique, lancé par la collectivité territoriale de Martinique. Un spectaculaire pont suspendu de 386 m de portée entre pylônes qui constituera le premier maillon du désenclavement de la côte nord de l’île.

    Médecins Sans Frontières : l’aboutissement de 5 ans d’accompagnement Fin octobre, les équipes de Médecins Sans Frontières se sont installées au sein de leur nouveau siège social, un immeuble dans le 19e arrondissement de Paris, entièrement restructuré. En partie dans le cadre d’un mécénat de compétences, Egis a défini le programme de l’opération, le choix du lieu, puis a assuré une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour les études de conception, la consultation des entreprises jusqu’au suivi de travaux.

    Un spectaculaire pont suspendu pour désenclaver la côte nord de la Martinique

    T3 de Saint-Étienne : une nouvelle mise en service signée Egis !

    Depuis 2015, Egis accompagne la métropole de Saint-Étienne en qualité de maître d’œuvre pour la réalisation de l’extension de sa troisième ligne de tramway. Son inauguration, le 16 novembre

    dernier, vient clore avec succès ce chantier techniquement complexe, aux délais exigeants.

  • GRAND FORMAT

    LES BÂTIMENTS AU CŒUR DE LA CONSTRUCTION DURABLE Pour faire face à l’urgence climatique et au coût croissant de l’énergie, la construction doit viser la sobriété. Un vrai défi pour nos bâtiments qui doivent non seulement devenir économes en énergie, mais plus largement diminuer drastiquement leur empreinte écologique, tout en garantissant aux usagers confort et bien-être.

    Pour Egis, construire durable signifie d’abord concevoir autrement. Afin d’anticiper les nouvelles exigences, nos équipes innovent et révisent leurs pratiques. Le travail collaboratif devient ainsi la norme, nos méthodes se veulent plus transversales, plus globalisantes, tan-dis que la maîtrise d’outils de calcul et de simulation confère à nos ingénieurs un rôle tout à fait central.

    La réglementation thermique prévoit que tous les futurs bâtiments neufs soient soumis à une analyse de cycle de vie pour minimiser à la fois l’énergie mais aussi la matière utilisée. Quant à la reconver-sion des ouvrages existants, très énergivores, elle est un enjeu clé de la transition écologique. C’est pourquoi nos équipes travaillent constamment à améliorer leurs méthodes de conception afin de mini-miser l’empreinte environnementale des ouvrages : gestion exem-plaire des consommations en énergie et en eau, choix de matériaux écologiques, locaux et sains, atténuation des pollutions et des nui-sances, etc.

    Rendre les bâtiments plus sobres, plus intelligents, à leur échelle ou à l’échelle d’un quartier entier, plus résilients aussi, plus fonc-tionnels et agréables à vivre, en associant les usagers et les exploi-tants à notre démarche, telle est la voie sur laquelle notre groupe est engagé pour relever le défi de la construction durable et inventer l’art de vivre nos bâtiments demain.

    TENDANCES ET DÉFIS DE LA VILLE POST-CARBONEPour faire émerger des solutions innovantes et élargir le champ des possibles en termes de performance environnementale, il faut désormais considérer le bâtiment dans sa fonction au sein d’un quartier ou d’une ville, ses interactions avec les autres bâtiments ou avec ses usagers…

    À lire en page 8.

    QUAND LA TOUR MONTPARNASSE OPÈRE SA TRANSITION ÉNERGÉTIQUEAprès 40 ans, le célèbre phare urbain du quartier Necker symbolise désormais une modernité dépassée. Une rénovation thermique de grande ampleur lui laisse espérer la possibilité d’une seconde vie face à l’arrivée des nouvelles réglementations énergétiques et l’urgence des enjeux environnementaux.

    À lire en page 11.

    RÉEMPLOI DES MATÉRIAUX : CYCLE UP AU CŒUR DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIREConstruire durable, c’est aussi s’attaquer à « l’énergie grise » de nos chantiers, celle qui est consommée pour la production et le transport des matériaux, et à leur impact en termes de ressources. C’est ce que nous faisons avec Cycle Up, en promouvant et développant en France une véritable filière de réemploi.

    À lire en pages 12 et 13.

    Créée il y a quatre ans, SNCF Immobilier, branche immobilière du groupe public ferroviaire, assure la gestion du 2e patrimoine de France

    après l’État et constitue un acteur majeur des transformations urbaines aux côtés des collectivités. Valorisant de façon innovante ses actifs

    sur le territoire, elle contribue à construire la ville de demain, intelligente, durable et résiliente.

    L’énergie

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 6

    l’énergie

    l’économie circulaire

    les matériaux

    l’externalité du quartier

    le stockage de carbone

    DIVISER PAR 5 L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DES FRANÇAIS

    2 tonnesc’est l’objectif en 2050

    11,5tonnesc’est l’empreinte carbone

    de chaque Français en 2018

    5LEVIERSPOURAGIR

    DÉPLACEMENT DES PERSONNES  30 %

    3,5 t

    DÉCHETS 4,5 %

    0,5 t

    TRANSPORT DEMARCHANDISES

    13 %

    1,5 t

    BIENS D’ÉQUIPEMENTS 4,5 %

    0,5 t

    ESPACES PUBLICS ET

    INFRASTRUCTURES 4,5 %

    0,5 t

    ALIMENTATION 17,5 %

    2 tBÂTIMENTS26 %

    3 tonnes

  • GRAND FORMAT

    Créée il y a quatre ans, SNCF Immobilier, branche immobilière du groupe public ferroviaire, assure la gestion du 2e patrimoine de France

    après l’État et constitue un acteur majeur des transformations urbaines aux côtés des collectivités. Valorisant de façon innovante ses actifs

    sur le territoire, elle contribue à construire la ville de demain, intelligente, durable et résiliente.

    Nos territoires font face à de grandes mutations urbaines. Comment vous inscrivez-vous dans cette dynamique ?Benoît Quignon _ Au sein du Groupe SNCF, nous sommes chargés d’optimiser et de valoriser un patrimoine considérable : 25 000 bâtiments, 20 000 hectares, 8,5 millions de mètres carrés bâtis. Dans le cadre de notre mission principale, nous reconstruisons ou améliorons des actifs immobiliers pour notre propre compte, tels que des ateliers, des espaces de travail Campus 3.0. D’anciens bâtiments sous-utilisés et de nouvelles constructions plus fonctionnelles, plus économes en foncier, permettent de créer de l’espace supplémentaire. Ces lieux inoccupés, devenus inutiles à l’activité ferroviaire, représentent 140 000 m2 de surface bâtie par an. L’objectif est de les transformer de façon intelligente et responsable pour les rendre à la ville et à ses habitants, avec l’ambition de restituer 25 % de notre patrimoine foncier et immobilier d’ici 10 ou 15 ans.

    Actuellement, une trentaine de sites en France font l’objet de grands projets urbains que nous conduisons en partenariat avec les collectivités locales. Notre filiale Espaces ferroviaires aménage ces nouveaux quartiers à Paris, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Rennes…

    Comment SNCF Immobilier intègre-t-elle les différents défis environnementaux, énergétiques, climatiques, sociétaux, dans ses différents projets ?B. Q. _ Depuis plusieurs années, la démolition systématique n’est plus de mise. Conserver un bâtiment peut garder un sens pour le futur projet. Si démolition il y a, nous privilégions la réutilisation des matériaux pour la reconstruction. Cela évite de mobiliser de nouvelles ressources, et nous travaillons les problématiques de durabilité et de certification lorsque les matériaux recyclés sont employés pour la structure.

    Nous explorons des solutions innovantes. Dans le cadre du projet urbain en cours sur le site Hébert (Paris 18e) par exemple, nous avons anticipé un changement d’affectation des bâtiments sur une superficie test. Conçus pour être réversibles, des bureaux pourront devenir des logements ou inversement afin de s’adapter aux futurs besoins.

    Tous les projets intègrent une stratégie bas carbone et visent à limiter les impacts du changement climatique : systèmes de chauffage et d’éclairage plus sobres en énergie, énergies renouvelables obtenues grâce à des procédés innovants, dispositifs pour rafraîchir l’air, traiter les eaux pluviales. Le projet Chapelle International (Paris 18e) comportera ainsi 20 % d’énergie en provenance de la chaleur fatale* des data centers de la Ville de Paris, réutilisée dans une boucle de chaleur locale.

    Le foncier connaît une tension croissante. Nous cherchons donc à tirer parti des lieux temporairement disponibles en attente de leur réutilisation. Tendance émergente, l’urbanisme transitoire consiste à implanter des activités qui redonnent à bas coût de la valeur à ces sites et permettent aux habitants de se les réapproprier. Celui du projet Gare de Lyon-Daumesnil (Paris 12e), Ground control, accueille depuis deux ans de nombreux restaurants, ateliers, boutiques, avec des événements culturels et artistiques. C’est le cas aussi du projet Ordener (Paris 18e), ancien dépôt de locomotives près de la gare du Nord, et de la Cité fertile à Pantin.

    Les projets menés tiennent-ils compte des avis et des attentes des habitants, nouveaux acteurs de l’aménagement urbain ?B. Q. _ Dans le cadre du processus réglementaire, les projets ont été coconstruits avec les riverains et les différentes parties prenantes. Comme en témoignent nos projets stratégiques, nous nous investissons beaucoup dans ces démarches en accordant une place majeure aux citoyens.

    Sur le projet Ordener par exemple, le cahier des charges définitif de l’opération comportait des recommandations issues directement de la concertation avec les habitants qui figurent dans le projet final. Le représentant de l’ensemble des associations et des collectifs faisait partie du jury.

    Concilier les attentes parfois contradictoires des usagers est un enjeu de réussite de la ville de demain.

    Ces programmes de transformation concernent-ils les sites hors des grandes agglomérations ?B. Q. _ Dans les villes moyennes (de moins de 50 000 habitants), l’ingénierie et les moyens financiers sont limités. Aux côtés des réseaux locaux (banque des territoires, agences d’urbanisme), nous proposons aux collectivités de leur céder des terrains pour réaliser des projets de revitalisation, dans le cadre de programmes gouvernementaux comme « Cœur de Ville ». Dernièrement, nous avons procédé à une première identification d’une vingtaine de sites concernés et des contacts ont été pris avec les territoires. La dynamique est lancée ! n

    ENTRETIEN AVEC BENOÎT QUIGNON

    * Chaleur dérivée d’un site de production, qui n’en constitue

    pas l’objet premier et qui, de ce fait, n’est pas nécessairement récupérée.

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 7

    “ Notre ambition : restituer 25 % de notre patrimoine foncier et immobilier d’ici 10 ou 15 ans à la ville et à ses habitants.”

    BENOÎT QUIGNON, directeur général de SNCF Immobilier

    l’externalité du quartier

    DÉPLACEMENT DES PERSONNES  30 %

    3,5 t

  • GRAND FORMAT

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 8

    Tendances et défis de la ville

    post-carboneNous le martelions déjà il y a trois ans dans « Paris change d’ère1 », viser la neutralité carbone est un impératif, rationnel, raisonnable

    et possible. La population mondiale étant très majoritairement urbaine, le lieu d’activation de cette ambition est donc,

    logiquement, la ville. Une ambition plus que jamais d’actualité après l’été 2018, le 2e plus chaud depuis 1900.

    REMETTRE L’USAGER-HABITANT AU CENTRE DES RÉFLEXIONSURBAINES

    Nous croyons qu’il est possible d’entrer dans cette nouvelle ère par le bâtiment en visant des objectifs extrêmement vertueux (voir notre article E+C- p.9). C’est bien, mais le bâtiment ne représente qu’un quart du bilan carbone global. Il faut voir plus grand.Une fois la technique maîtrisée, il faut agir sur les usages qui sont presque toujours oubliés : ainsi par exemple « l’effet rebond » qui annule, par une augmentation des usages, certains gains environnementaux obtenus grâce à l’amélioration de l’effica-cité énergétique (isolation, chauffage plus performant…) ou encore l’augmentation de la surface des logements depuis 30 ans et donc aussi de leurs consommations.Un bon commissionnement2, parfois imposé

    “ Un bâtiment seul ne suffit plus : ce sont les synergies à l’échelle du quartier qui permettent de relever

    les défis de la neutralité carbone.”GIUSEPPE PERONATO, analyste énergie-climat, Egis

    par les certifications récentes, permet de réduire cet effet rebond. Tout comme la concertation avec les habitants et les nou-veaux outils numériques qui permettent de caler les besoins des usagers avec les réelles possibilités de la ville.

    LE QUARTIER, LABORATOIREDE LA VILLE DURABLE

    Un bâtiment seul, aussi iconique et perfor-mant soit-il, ne permet pas d’atteindre les objectifs de la neutralité en carbone. C’est physiquement impossible. Pour cette rai-son, l’échelle spatiale du quartier devient la référence puisqu’elle permet des synergies entre les différents usages et temporali-tés. Cette approche par le métabolisme du quartier permet également de prendre en compte l’approvisionnement en objets et matière et de travailler sur l’alimentation.À l’échelle du quartier, il devient intéres-sant et prospectif de réfléchir à la manière de rendre les villes à nouveau productives, dès lors qu’est considéré comme productif un espace énergétique, alimentaire ou un lieu qui séquestre le reliquat de carbone de la ville. Cette fonction productive, disparue avec la désindustrialisation, permettrait une certaine résilience et de relancer des échanges plus vertueux entre territoires. Il s’agit d’estomper la frontière qui tend à séparer l’extérieur des villes de leurs espaces intérieurs. En intégrant la ville, le bassin productif doit se rétrécir afin de limi-ter les déplacements et récréer un tissu artisanal ou industriel local. La stratégie doit être globale, et non pas un saupou-drage de solutions hors contexte et sans ancrage territorial.

    N’OUBLIONS PAS LESBÂTIMENTS ÉCOLOGIQUES

    S’il faut parfois passer par la radicalité de projets d’infrastructures solaires, recon-naissons aussi que nous savons faire des bâtiments performants. Avec les régle-mentations thermiques successives, avec les matériaux et techniques à disposition,

    construire des bâtiments performants et bas carbone est aujourd’hui possible, mais passe par des changements et une super-position d’usages parfois inattendus. Le toit joue par exemple un rôle stratégique d’interface avec l’atmosphère : modules solaires, végétalisation, matériaux réflé-chissants pour toitures fraîches se par-tagent cet espace pour essayer à la fois de produire de l’énergie renouvelable locale-ment et réduire l’impact anthropique dans l’atmosphère et le microclimat urbain.D’une manière similaire, les éléments de façade ont désormais acquis de nou-velles capacités : produire de l’électricité ou accueillir des surfaces végétalisées. Le temps de quatre façades vitrées identiques est fini à l’heure où nous savons calculer l’impact des rayons du soleil et la production du moindre watt sur n’importe quel point d’une maquette numérique. La végétation qui va faire des bâtiments des régulateurs thermiques dans la ville sera, peut-être encore plus que la technologie, au centre de la transition énergétique et climatique. Quant au bois, qui est désormais aussi uti-lisé dans des immeubles de grande hauteur, il est le matériau constructif de référence pour atteindre les objectifs carbone grâce à son potentiel de stockage du carbone.

    LES VILLES ET LE CLIMATLe plus grand défi est la hausse des tem-pératures due au changement climatique, l’effet d’îlot de chaleur se cumulant à la canicule. L’été 2003 a dramatiquement montré la fragilité de la population face à une telle situation. Les effets sont décu-plés en milieu urbain, là où les disparités des conditions de vie sont les plus grandes et les espaces anthropisés les moins rési-lients face aux catastrophes naturelles.Le challenge qui nous attend est celui de la balance confort carbone dont la solu-tion ne passera pas uniquement par une solution technique, mais aussi par une transition écologique prenant en compte l’aspect humain. n

    1. Pour en savoir plus : paris2050.elioth.com

    2. Suivi d’une installation neuve afin qu’elle atteigne le niveau des performances contractuelles.

  • Objectif zéro carbone pour Bruneseau

    Cet espace situé entre Paris et Ivry-sur-Seine restait l’une

    des plus grandes friches du Sud de Paris. La SEMAPA1, sous

    l’impulsion de la politique de « restauration écologique » développée par Jean-Louis Missika, adjoint à la maire

    de Paris, chargé de l’urbanisme, a offert une opportunité

    historique en lançant une consultation à la hauteur des

    enjeux de demain et de la vision que porte la Ville de Paris auprès

    des autres métropoles, pour construire d’ici 5 à 6 ans

    le premier quartier décarboné de France.

    GRAND FORMAT

    E+C-, dépasser l’équation réglementaire

    Architectes : Hardel Le Bihan/Youssef Tohme Architects and Associates / Adjaye Associates/Buzzo Spinelli ArchitectureMaîtrise d’ouvrage : AG Real Estate / Icade / Les nouveaux constructeurs / Nexity

    Lancé fin 2016, ce label expérimental, qui préfigure la prochaine grande évolution de la réglementation de la RE20201, est une parfaite transition vers un monde du bâtiment décarboné.

    1. Société d’étude, de maîtrise d’ouvrage et d’aménagement parisienne.

    2. Immeuble de grande hauteur.

    3. Réseau électrique intelligent.

    4. Entité d’Egis spécialisée en structures complexes, façades et en maîtrise d’œuvre d’innovation bas carbone.

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 9

    Division par

    5de l’empreinte

    carbonepar rapport

    à la moyenne parisienne

    VISER L’ÉNERGIE POSITIVE (E+)Parce que la signature énergétique est un critère essen-tiel dans la conception des bâtiments, les efforts effectués au travers des évolutions de la réglementation thermique doivent être poursuivis. Il reste primordial de viser des bâtiments à « énergie positive », quand bien même cet écart théorique entre énergies respectivement produites et consommées ne correspondrait pas stricto sensu au comportement réel du bâtiment. Les milliers de mètres carrés étudiés chaque année nous permettent de disposer de retours d’expérience significa-tifs. Ainsi nous pouvons affirmer que les meilleures per-formances sont presque toujours celles qui sortent du strict cadre réglementaire et requièrent des discussions directes avec le législateur ou nécessitent des investis-sements qui peuvent sembler, à tort, déraisonnables au regard de l’enjeu. Cela est d’autant plus vrai que l’objectif E3C22, dans un milieu dense comme celui des métropoles, flirte avec une ambition maximale sachant qu’aujourd’hui

    le niveau le plus élevé, E4C2, reste réservé à des opéra-tions pilotes de surface réduite dans des sites où l’énergie renouvelable disponible est surabondante.Malgré ces obstacles rencontrés lors de la conception des premiers bâtiments E3C2, nous sommes persuadés d’aller dans la bonne direction et que le changement de paradigme de la RE2020 permet d’encourager véritable-ment et enfin une construction bas carbone.

    RÉDUIRE L’EMPREINTE CARBONE (C-)Le défi lancé au monde du bâtiment est clair : il lui faut réduire massivement ses émissions carbone. Avec 70 % du bilan global sur 50 ans, l’empreinte carbone des maté-riaux est l’enjeu principal. Le label E+C- aborde parfaite-ment ce thème et préfigure la RE2020.Pour calculer le bilan carbone selon la méthode E+C-, il faut, pour chaque matériau, faire une analyse du cycle de vie (ACV), c’est-à-dire compter le poids carbone de la fabri-cation, du transport, de l’usage et de la fin de vie du matériau

    en question. Ce poids, imposé par la base de données INIES3, est multiplié par la quantité de matériaux. La totalité du bilan, pour un projet hier, dépassait largement 1 000 kg de CO2e/m²(4) alors que nous cherchons sur nos nouveaux pro-jets à passer sous les 750 kg de CO2e/m². Pour cela tous nos ingénieurs sont mobilisés pour chercher le moindre kilo en optimisant à la fois la quantité comme le choix du matériau lui-même. Notre expertise nous permet même d’aller au-delà de l’aspect purement réglementaire du E+C- et d’avoir une approche plus physique de l’ACV.Malgré ces obstacles rencontrés lors de la conception des premiers bâtiments E3C2, nous sommes persuadés d’aller dans la bonne direction et que le changement de paradigme de la RE2020 permet d’encourager véritable-ment et enfin une construction bas carbone.

    1. Réglementation environnementale 2020 (ou RE2020) qui fixera les niveaux de performances énergie et carbone de tous les bâtiments neufs.

    2. « E3 » pour « économies d’énergie niveau 3 » et « C2 » pour « faibles émissions carbone niveau 2 ».

    3. Base nationale française de référence sur les déclarations environnementales et sanitaires des produits, équipements et services pour l’évaluation de la performance des ouvrages.

    4. Équivalent CO2.

    L’ ambition urbaine de continuité entre Paris et les villes limitrophes s’im-pose de fait entre Paris et Ivry en jouant avec le boulevard périphé-rique et ses bretelles pour créer un environnement qui accueille les rive-rains au cœur d’un nouveau quartier, bap-tisé Bruneseau, composé à terme de onze bâtiments dont trois IGH2 pour un total de 100 000 m². La programmation cible la mixité sociale et fonctionnelle, et présente des immeubles conçus comme des villages verticaux alliant résidences seniors, étu-diants, logements sociaux ou en accession, commerces et bureaux. Elle initie la muta-tion du quartier pour cicatriser un espace public aujourd’hui exposé à de fortes nui-sances et offrir un lieu de vie qui sera égale-ment un lieu de destination et de circulation douce effaçant la rupture du périphérique.

    Sur le plan technique et environnemen-tal, Egis a développé un projet extrême-ment ambitieux à la fois sur la production d’énergie, la maîtrise des consommations, la qualité de l’air mais surtout en visant une empreinte carbone exemplaire, préfi-gurant l’application de la réglementation environnementale RE2020 avec l’atteinte du niveau C2 du label E+C-. « Un axe fonda-mental de la conception a été de minimiser l’appel à des matériaux consommateurs en carbone et de réaliser un mix énergétique avec une très faible signature carbone, pré-cise Alban Fourrier, chef de projet pour Egis. Concernant les structures porteuses, deux tiers des éléments structurels sont prévus en bois (dont les planchers). Un vrai défi, relevé par Egis en collaboration avec Adivbois et le CSTB, pour la construction d’IGH étant donné les contraintes induites

    par la masse combustible de ce matériau. De plus, une utilisation parcimonieuse et ciblée de béton bas carbone et/ou de métal a été faite pour constituer des complexes moins gourmands en carbone. » L’expertise transversale d’Egis dans l’ingénierie de la construction a permis de faire des choix optimisés en phase concours, à l’appui d’analyses de cycle de vie appliquées éga-lement aux matériaux non porteurs.

    RÉPONDRE AUX AMBITIONS ÉCOLOGIQUESDE LA VILLE DE PARIS

    En soutenant la trajectoire de neutralité carbone visée par Paris pour 2050, le pro-jet porte dans sa conception un objectif de 50 % de l’énergie produite ou récu-pérée sur place, une empreinte carbone divisée par cinq par rapport à la moyenne

    parisienne et une couverture des besoins en énergie renouvelable à 65 %. « La mixité d’usages qu’offre ce quartier a per-mis d’imaginer un mix énergétique très bas carbone via un smart grid3 permettant de choisir en temps réel la source d’énergie la moins carbonée », souligne Jocelyn Urvoy, chef de projet pour Elioth4. À ce titre, il est prévu d’alimenter le futur quartier en énergies renouvelables et de récupération, notamment avec des réseaux de produc-tion de chaleur et de froid et une implan-tation massive de panneaux solaires. n

  • Un complexe IKEA XXL et frugal à Vénissieux !

    Pour son nouveau complexe commercial de 100 000 m², qui a ouvert ses portes à Vénissieux (Métropole de Lyon) en septembre, la célèbre enseigne suédoise a opté pour le nec plus ultra de la construction durable.

    Des campus bas carbone

    La plus grande université publique d’Australie s’est engagée à faire du développement durable un élément clé dans

    l’aménagement de ses campus à travers le monde. Sa démarche ? Réduire les émissions carbone de tous

    ses établissements jusqu’à ce que ces derniers atteignent « zéro émissions nettes » d’ici 2030.

    “ Un des challenges de cette opération conjointe avec Leroy Merlin, qui s’implante en face, était de traiter la neutralité de chacun des magasins sans en empêcher la reconnaissance par leurs clients respectifs. Bien sûr, les enseignes de chacune des marques sont là, mais le reste est uniforme. De cette juxtaposition de façades aveugles est née l’idée d’ajouter des éléments saillants en inox, qui viennent capter par reflet leur environnement immédiat. Ce sont alors autant de fenêtres ouvertes sur la canopée des arbres, ou sur le ciel aux ambiances changeantes qui s’invitent sur la façade blanche, dont la neutralité s’avère alors nécessaire.”

    OLIVIER PÉROCHEAU,architecte chez TETRARC

    GRAND FORMAT

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 10

    IKEA Vénissieux n’est pas un IKEA de centre-ville comme le tout nouveau concept de magasin qui a ouvert à la Madeleine à Paris, mais ce magasin est déjà nettement mieux des-servi que son prédécesseur à Saint-Priest : on peut y venir par tous les moyens, voitures, tram, bus, métro, mais aussi vélo, voire trottinette, grâce à une piste cyclable. La Métropole a investi 15 millions d’euros pour les abords.Premier élément marquant de ce bâtiment : son aspect exté-rieur, conçu par l’agence d’architecture TETRARC. La façade est en effet constituée de panneaux sandwich blancs sur lesquels des cassettes inox avec un liseré bleu rappellent l’identité de la marque. Une membrane d’étanchéité à l’air a été mise en œuvre dans le complexe de façade afin de minimiser les infil-trations et améliorer la performance thermique de l’ouvrage.Pour répondre aux attentes écologiques des consommateurs, le complexe sera le premier IKEA de France à être certifié « BREEAM Very Good ». Pour y parvenir, il a fallu développer un arsenal plus large de solutions performantes et techniques : « Le chauffage provient d’un forage de géothermie alimenté depuis la nappe desservant les installations, précise Pierre-Yves Deru, en charge du projet pour Egis. Afin de limiter les consomma-tions des pompes à chaleur, le confort thermique se fait via des

    panneaux rayonnants permettant un fonctionnement en géocoo-ling* en mi- saison. Le système de récupération des eaux pluviales couvre 80 % des besoins en eau des sanitaires et de l’arrosage de la toiture végétalisée. Avec le maître d’ouvrage nous avons également fait le choix d’installer environ 1 800 panneaux photovoltaïques sur 3 000 m² qui permettent au magasin de produire, à l’arrivée, près du quart de sa consommation énergétique. » n

    * Système de refroidissement naturel, utilisant ici la fraîcheur de la nappe phréatique.

    D ans le cadre de cette initiative, l’université applique la norme « Passivhaus », un label qui définit les meilleures pratiques internatio-nales en matière de conception de bâtiments à faible consommation d’énergie. Pour y parvenir, elle a fait appel aux exper-tises d’Inhabit, une société du groupe Egis. Ses spécialités ? La conception des façades, la physique du bâtiment, la conception durable, la certification Passivhaus qui jouent un rôle déterminant dans la per-formance globale du bâtiment et dans le bien-être, l’attitude et le confort de ses occupants.

    ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE…Le nouveau bâtiment de la chancellerie de l’université, actuellement en construction, a été conçu selon le standard Passivhaus. Inhabit est intervenu en tant que consul-tant pour l’ingénierie de la façade et de son brise-soleil. C’est une façade en verre entourée d’un brise-soleil à la conception paramétrique qui optimise l’ombrage pour limiter l’apport de chaleur à l’intérieur du bâtiment tout en maximisant la lumière du jour pénétrant dans le bâtiment. Un choix technique des plus audacieux qui, là encore, présente des atouts indéniables en termes de performances énergétiques. Zamaneh Khoshdel, consultante en façades chez Inhabit explique : « Si nous avions utilisé une méthode plus conventionnelle pour

    réaliser la conception, il y aurait eu plusieurs ponts thermiques nécessitant une utilisa-tion intensive de produits à rupture de pont thermique engendrant un coût supplémen-taire et un temps d’approvisionnement plus long. En appréciant les principes Passivhaus et l’intention de conception des architectes, nous avons développé une solution de façade qui a permis d’éviter cet écueil, en dépla-çant les stabilisateurs de soutien en dehors de la ligne thermique. » Cette conception apporte ainsi des pistes d’économies très intéressantes en phase construction, telles que l’optimisation de la quantité de maté-riaux utilisés, mais aussi pendant la vie du bâtiment en maximisant l’apport calo-rifique extérieur ce qui permet de réduire la consommation énergétique globale du bâtiment. n

    “ Il a été crucial de partager avec les architectes et les constructeurs les principes de conception pour parvenir à un résultat positif.”

    ZAMANEH KHOSHDEL, consultante en façades chez Inhabit

  • R edonner une identité forte, innovante et moderne à la tour Montparnasse avant les Jeux olympiques de Paris 2024, tout en y intégrant des objectifs exemplaires d’usage, de confort et de performance énergétique. Tel est le pari fou lancé aux équipes d’Elioth2, chargées de la conception environnementale du projet, sous la houlette du collectif d’architectes Nouvelle AOM3. À leurs côtés, les équipes Conseil et Bâtiment d’Egis participent aussi au renouveau de ce symbole parisien, en assurant respectivement le suivi des certifications environnementales et la modélisation des systèmes techniques pour les simulations énergétiques de la tour.

    UNE FAÇADE QUI « RESPIRE »L’essentiel du travail de conception environnementale porte sur l’enveloppe de la tour qui, en com-plément de la rénovation des réseaux et des systèmes, engage largement l’objectif de sobriété visé par le projet. À la différence d’une construction neuve, la performance énergétique de la rénovation de la tour ne peut pas s’appuyer sur des critères de compacité ni d’orientations. C’est donc l’épais-seur de la nouvelle façade, sa forme, sa technicité et sa matérialité qui supportent l’essentiel de la performance bioclimatique du projet, au bénéfice du confort et d’importantes économies d’énergie. « Cette façade ultraperformante intègre dans son épaisseur un principe inédit de ventilation naturelle des locaux, praticable sur toute la hauteur de la tour, qui complétera la performance thermique des façades pour répondre aux objectifs d’excellence du projet, tout en modifiant le rapport des occupants avec l’extérieur », explique Laurent Jacquet, chef de projet chez Elioth.

    La conception de cette enveloppe nécessite, bien sûr, des études, essais et simulations aérauliques poussées afin de lever la difficulté d’adapter la façade aux contraintes architecturales de grande largeur de la nouvelle trame vitrée de la tour. « Pour permettre une utilisation efficace, flexible et équi-table de la ventilation naturelle sur de larges plages d’utilisation à l’année, nous avons opté pour une forme extérieure de la façade en « damiers » qui crée de part et d’autre de chaque élément de façade un différentiel de pressions propre à alimenter une circulation d’air naturelle entre l’extérieur et l’intérieur de la tour, précise Jocelyn Urvoy, expert Environnement chez Elioth. Cette circulation est canalisée par des grilles extérieur/intérieur, des conduites circulant en façade, et régulée automatiquement en débit par des volets automatisés. »

    UN MODÈLE DE RÉNOVATION POSITIVE, SOBRE EN CARBONEForte de ces choix techniques particulièrement innovants, la tour Montparnasse, désamiantée, vise à terme une division par dix de sa consommation énergétique par rapport au projet d’origine. Elle sera autonome 70 % de son temps d’utilisation, pendant lesquels elle n’aura recours à aucun sys-tème actif, à la manière d’un planeur. 20 % de ses besoins énergétiques réglementaires seront cou-verts par des dispositifs bioclimatiques ne nécessitant aucun recours à des systèmes actifs. Une majeure partie de la façade existante (notamment le verre des façades) sera réemployée à l’inté-rieur de la tour, tandis que le chantier de démolition permettra le réemploi des matériaux sur site d’une partie des produits de déconstruction. En plus d’être exemplaire en matière de sobriété éner-gétique, elle sera belle, élancée, dans sa robe « couleur du temps », claire, toujours changeante. n

    Quand la tour Montparnasse opère sa transition énergétique

    En osmose avec le climat, le vent, la lumière naturelle, la tour Montparnasse sera une tour en avance sur son temps. « Super-passive1 », hissée au rang des bâtiments neufs les plus performants, elle les aura même dépassés, en termes de bilan carbone, en économisant une partie des ressources nécessaires à sa reconstruction.

    GRAND FORMAT

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 11

    “ C’est la conception de la nouvelle façade et des systèmes de la tour qui forge l’identité architecturale du projet et son caractère

    techniquement innovant.”LAURENT JACQUET,

    chef de projet chez Elioth

    1. Dont les performances énergétiques sont optimales.

    2. Entité d’Egis spécialisée en structures complexes, façades et en maîtrise d’œuvre d’innovation bas carbone.

    3. Franklin Azzi Architecture, Chartier Dalix Architectes, Hardel Le Bihan Architectes.

  • Tour Carmelha : Monaco mise sur le bois

    Réemploi des matériaux : Cycle Up au cœur de l’économie circulaire

    L’engagement écologique bat son plein à Monaco. Pour l’opération domaniale Carmelha, qui verra le jour en 2020, les équipes d’Egis planchent, aux côtés du cabinet bordelais Bellecour et de l’architecte monégasque Gabriel Viora, sur un projet innovant d’immeuble à ossature bois, élevé aux meilleurs standards environnementaux.

    GRAND FORMATL’ACOUSTIQUE

    DANS L’HABITAT BOIS◆

    Si la réglementation acoustique, les certifications et les

    progrès techniques ont permis d’améliorer le confort acoustique

    des nouvelles constructions depuis plus de trente ans, les

    constructions réalisées en bois, matériau plus léger que le béton, ont tendance à laisser passer les basses fréquences, mal perçues

    par les habitants. Or, aucune limite réglementaire n’est fixée pour les fréquences inférieures

    à 63 Hz, ce qui ne permet pas de garantir une conception de qualité pour les bâtiments à

    ossature bois. Compte tenu du haut niveau d’exigences du projet, nous avons dû définir des critères

    spécifiques prenant en compte les basses fréquences et Acoustb (filiale « acoustique et vibration »

    du groupe Egis) a proposé une solution sur mesure : doublage avec plafond suspendu et chape

    flottante sèche.

    V ertueuse dans sa sobriété énergé-tique et dans sa composition, la tour Carmelha représente un vrai défi pour les équipes d’Egis en charge de sa conception1 : fondée sur un socle béton qui accueille un plateau tertiaire et des ouvrages de liaison vers un parking voisin, la structure de cet immeuble haut de 43 m sera en effet entièrement compo-sée de bois2 pour ses 25 logements. « Ce choix constructif, s’il présente d’indéniables atouts en matière de sobriété carbone, n’est pas sans poser certaines contraintes sur le plan technique, souligne Pascal Martinet, directeur du projet pour Egis. L’utilisation d’un matériau souple en zone sismique et venteuse nécessite de prendre en compte de nombreux paramètres et de multiplier les essais de comportement aux diverses sol-licitations auxquelles il est soumis très tôt lors de la conception. Nous avons ainsi dû concevoir un contreventement sans béton ni métal, tout en conservant le confort sous les effets dynamiques de vent. À cela s’ajoutent, bien sûr, les problématiques liées à la maî-trise du risque incendie dans un immeuble d’habitation. »

    UNE CONSTRUCTION ÉCOLOGIQUE

    L’opération s’inscrit dans une démarche durable innovante, issue de la volonté

    1. Sur cette opération, Egis assure la maîtrise d’œuvre technique (gros œuvre, structure bois, fluides et voirie et réseaux divers), l’économie du second œuvre, l’acoustique, la synthèse, l’ingénierie environnementale, le BIM management, l’ordonnancement, la coordination et le pilotage du chantier.

    2. Exosquelette en bois lamellé-collé (BLC), planchers et circulations verticales en panneaux bois massif lamellé-croisé (CLT).

    princière d’ériger un marqueur embléma-tique de l’exemplarité de l’État en matière de transition énergétique. La tour vise ainsi la certification NF HABITAT HQE « niveau Exceptionnel » et le label OTIMU « niveau 3* », propres au territoire monégasque. Elle devra aussi répondre aux critères de la démarche E+C- « niveau E3C2 » (voir article p.9), ainsi qu’à ceux du référen-tiel Bâtiments Durables Méditerranéens « niveau OR », une démarche vertueuse visant à améliorer la qualité environne-mentale des bâtiments dans un contexte méditerranéen. « Un important travail de recherche et d’in-novation a été mené sur le volet énergé-tique, explique Hervé Maurer, expert fluides chez Egis. Il a fallu trouver un juste équilibre entre des ressources en énergie renouvelable souvent carbonées et la sobriété carbone dans les matériaux de construction. L’emprise au sol limitée contraint la surface de panneaux photovol-taïques en toiture, qui est aussi pénalisée par les effets de masque des tours avoi-sinantes. Un travail d’optimisation a alors été réalisé pour associer des panneaux photovoltaïques à des capteurs solaires thermiques, à de la géothermie et un hub énergétique innovant : une pile à combus-tible pouvant stocker et déstocker simul-tanément électricité et hydrogène. »

    UN CHANTIER EXEMPLAIRELa densité urbaine, les conditions de cir-culation imposent également un travail spécifique sur les nuisances de chantier. La construction bois permet la préfabrica-tion (structure et façades) hors site, limi-tant les travaux à de l’assemblage. « Cette préfabrication est associée à un moyen de levage innovant de chantier autogrimpant sans grue, souligne Pascal Martinet. Cette méthode permet de créer une plateforme de travail mobile protégeant le bois des intempéries tout en réduisant les impacts sonores sur le voisinage par des bâches acoustiques. » n

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 12

    “ Cycle Up reflète l’engagement RSE d’Egis et confirme

    sa stratégie en faveur de la transition

    écologique et du bâtiment bas

    carbone, élément clé d’une construction

    durable et responsable.”

    Diminution de l’impact

    carbone

    U N I M P A C T S U R L E S P R O J E T S

    U N L E V I E R P O U R L E S T E R R I T O I R E S

    Diminution de la quantité

    de déchets à traiter

    Moindres importations de

    matières premières

    Relocalisation de l’approvisionnement

    en matériaux

    Développement de l’économie

    sociale et solidaire

    Réduction de la production

    de déchets

    Économie de matière première

    non renouvelable

    Conformité avec la nouvelle réglementation

    et les nouveaux labels

    Création d’emplois

    non délocalisables

    Baisse des coûts

    de construction

  • La paille, solution ultime pour l’écoconstruction ?

    Réemploi des matériaux : Cycle Up au cœur de l’économie circulaire

    “ Dans le domaine de la construction, nous vivons une époque formidable. Pour un maire, il est en effet très satisfaisant de choisir des matériaux, comme la paille ou le bois, qui sont d’un point de vue énergétique très performants.À Évreux, c’est tout un symbole que d’accueillir 350 enfants dans un bâtiment très innovant, très sain, avec un grand confort, été comme hiver. Je crois en effet beaucoup à l’éducation par l’exemple, et les valeurs environnementales que porte cette école auront des vertus pédagogiques certaines pour les générations à venir.Je suis donc très fier qu’Évreux soit une ville pionnière en écoconstruction.”

    GUY LEFRAND, maire d’Évreux,président de l’agglomération Évreux Portes de Normandie

    Egis travaille actuellement sur un projet de construction en paille pour une nouvelle école du quartier Netreville à Évreux. Le point sur ce mode constructif simple, local et à faible impact environnemental qui, contrairement aux idées reçues, s’avère plus durable que la maçonnerie…

    3 QUESTIONS ÀEn quoi Cycle Up favorise les enjeux carbone du bâtiment ?Le secteur de la construction est largement impacté par l’enjeu de la sobriété carbone. Chaque année, le bâtiment pèse pour 18 % des émissions nationales et émet près de 100 Mt eq CO2. Par ailleurs, les puits à carbone naturels s’amenuisent du fait de l’étalement urbain et de l’exploitation des ressources. Les réglementations du secteur incitent les acteurs à s’engager dans la construction bas carbone mais les pratiques et solutions se concentrent souvent sur le seul volet « performance énergétique ». Sans opposer les sobriétés entre elles, il faut rappeler que les matériaux et le carbone gris* lié à la construction comptent pour 56 % en moyenne des émissions de gaz à effet de serre sur le cycle de vie complet d’un ouvrage. Donc, même en ne produisant que des bâtiments à énergie positive, neutres en exploitation, nous ne traitons pas la majorité des émissions.Le réemploi et l’économie circulaire constituent donc

    une des solutions dans le déploiement de la stratégie post-carbone. Construire avec le réemploi, c’est construire bas carbone et local.

    C’est ce que vous faites avec le groupe La Poste ?Absolument ! Cycle Up et les équipes Bâtiment d’Egis travaillent main dans la main pour aider Poste Immo dans la réalisation à Nantes de la Maison de l’innovation de La Poste. Nous avons proposé à Poste Immo de mettre en place une stratégie de diminution de sa production de déchets en favorisant le réemploi des matériaux issus de la déconstruction de l’ancien bâtiment. Ensemble, nous accompagnons la démarche, nous évaluons le potentiel de réemploi des matériaux disponibles sur le site, nous identifions des preneurs et approvisionnons le projet futur en matériaux de réemploi. Cette conception tournée vers l’économie circulaire et la sobriété se veut réaliste et surtout reproductible.

    Une start-up est-elle synonyme d’innovation permanente ?Cycle Up est en effet une « jeune pousse » puisque la plateforme numérique a été ouverte en mars 2018. Nous continuons à déployer notre solution et nos services dans une optique de massification de l’usage du réemploi. C’est pour cela que nous travaillons à l’amélioration constante de notre solution et que nous mettons au centre de nos développements la maquette numérique (BIM). C’est un enjeu majeur en termes de traçabilité et de fiabilisation. L’économie circulaire, c’est avant tout une économie de la collaboration. C’est pourquoi nous développons aussi des partenariats et des synergies avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire, les fabricants et les éco-organismes.

    SÉBASTIEN DUPRAT, directeur général de Cycle Up, une start-up conçue par Egis et Icade pour optimiser la rencontre de l’offre et de la demande en matériaux de réemploi.

    GRAND FORMAT

    * Label allemand de performance énergétique accordé aux bâtiments neufs dont les besoins en chauffage sont inférieurs à 15 kWh/m²/an.

    * Par analogie avec l’énergie grise, carbone qui a été émis pour l’extraction, la fabrication, l’exploitation et l’élimination d’un composant technique ou d’un matériau de construction, tout au long de son cycle de vie.

    L a future réglementation imposera de réduire l’impact carbone des maté-riaux de construction et de réaliser des bâtiments fortement isolés thermiquement. La paille permet de satisfaire avantageusement à cette double exigence grâce à d’excellentes qua-lités isolantes et à une valeur négative en émissions carbone. Dans le cas d’Évreux, l’objectif de construire un bâtiment passif impose de concevoir un ouvrage extrême-ment bien isolé, pour obtenir des besoins de chauffage quasi nuls. Dans une école, les apports internes dus à la forte densité d’occupants suffisent alors à chauffer les locaux en journée.

    « Parmi les différentes techniques pos-sibles, nous avons retenu la paille, car ses très bonnes qualités isolantes permettent d’atteindre sans difficulté les niveaux requis par le label Passivhaus*, explique Yoann Richard, ingénieur Enveloppe du bâti-ment et spécialiste carbone chez Egis. Les parois du futur établissement seront

    donc construites en caissons bois/paille pré- isolés en atelier. Cette technique sèche permet de recourir massivement à la préfa-brication, et donc d’améliorer les délais du chantier. C’est aussi un matériau durable et économique, qui favorise un intérieur sain. Par ailleurs, la paille est peu coûteuse en énergie grise car elle nécessite une très faible transformation et un transport réduit, et se composte en fin de vie. C’est en outre, comme le bois, un véritable “puits de car-bone”, qui stocke le CO2 du fait de sa pro-venance agricole. Chez Egis, nous sommes convaincus que la construction paille a un très bel avenir devant elle. Encore peu connue du grand public, elle est aujourd’hui unanimement considérée comme le sum-mum de l’écoconstruction, car elle pré-sente l’un des meilleurs compromis entre les critères classiques de sélection et les impacts sur l’environnement, la santé et le confort. » n

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 13

    “ Propre, abondant, isolant, ce matériau local et économique est le roi de l’efficacité énergétique.”

    YOANN RICHARD, ingénieur Enveloppe du bâtiment et spécialiste carbone

  • L e précédent décret ayant été invalidé par le Conseil d’État, cette nouvelle mouture a fait l’objet d’un important travail de concertation avec les pro-fessionnels du secteur. « Les premiers concernés sont bien sûr les propriétaires ou les locataires d’immeubles tertiaires publics ou privés* directement visés par le décret. Mais cela touche par ricochet de nombreuses professions du bâtiment : bureaux d’études, installateurs d'équipements thermiques et de ventilation, entreprises de travaux sur la per-formance énergétique de l’enveloppe, exploi-tants, sans compter tous les spécialistes des instruments de mesure et d’outils connectés de suivi des consommations et du confort thermique dans les bâtiments », explique Anne-Marie Ferron-Ménard, directrice d’activité « Performance des ouvrages » de la BU Conseil du groupe Egis.

    VERS UN MANAGEMENTDE L’ÉNERGIE

    Car l’atteinte de ces objectifs très ambitieux implique la mise en place d’un véritable management de l’énergie, pour suivre les consommations énergétiques et les tra-vaux engagés pour les réduire, mais aussi la conduite et le réglage des installations et des systèmes, en veillant au confort des occupants.Une démarche dans laquelle Egis peut accompagner ses clients pour la pro-duction du dossier technique, à travers plusieurs axes. Sur le plan énergétique d’abord : assistance sur le choix de l’année

    de référence, analyse des consommations, identification des actions déjà entreprises et de celles qui restent à mener pour atteindre les objectifs de réduction régle-mentaires, identification des systèmes dont les consommations ne seront pas prises en compte. Sur le plan technique aussi, via un audit de la performance énergé-tique des installations et des dispositifs de réglage, des préconisations de rempla-cement par des installations moins éner-givores, sur l’étude et la rédaction des compléments relatifs aux modulations des objectifs. Sans oublier la dimension conseil, que ce soit pour sensibiliser les utilisateurs aux économies d’énergie, favo-riser les échanges entre propriétaires et occupants afin de définir un plan d’actions concerté et efficace, ou encore assister la maîtrise d’ouvrage dans la mise en place de son management de l’énergie et l’assis-tance au renseignement de la plateforme numérique gérée par l’ADEME.

    DES QUESTIONS EN SUSPENSProchainement, un arrêté ministériel précisera les conditions d’éligibilité à dif-férents types de modulations de réduc-tion des consommations énergétiques. « Certains types de bâtiment seront concernés, comme les monuments historiques, les bâti-ments ayant des contraintes techniques fortes ou ceux dont les calculs de temps de retour brut sur les investissements sont dispropor-tionnés par rapport aux économies générées. Idem pour certains types d’installations dont

    les consommations ne seront pas comptabi-lisées dans la consommation finale du bâti-ment. C’est par exemple le cas des dispositifs de recharge de véhicules électriques », pré-cise Anne-Marie Ferron-Ménard. L’arrêté définira également les conditions de modu-lations liées au changement du volume de l’activité dans l’immeuble. « En général, en réglant mieux les différents systèmes, on arrive facilement à réduire de 15 voire 20 % les consommations énergétiques d’un immeuble ; au-delà, il faut engager des investissements plus importants sur les installations et l’enve-loppe ou travailler sur les usages. »Le choix de l’année de référence pour éva-luer la réduction de consommation est aussi au cœur des discussions. Le décret la fixe par défaut à 2010, tout en laissant la possibilité de retenir une année plus récente si celle-ci ne s’avère pas représen-tative. Quid alors de ceux qui avaient déjà entrepris des actions de réduction de la consommation de leur bâtiment avant cette date et qui se trouvent, de fait, pénalisés ? Une autre question est soulevée par les propriétaires dont le patrimoine est impor-tant et qui souhaiteraient pouvoir adopter une stratégie à l’échelle de l’ensemble de leur parc et non d’un seul bâtiment. Autant de points qui doivent encore être débattus d’ici la fin de l’année. n

    * Propriétaires ou locataires d’immeubles tertiaires publics ou privés existant au moment de la parution de la loi, d’une surface supérieure ou égale à 1 000 m². Cette surface peut aussi être obtenue en cumulant les surfaces hébergeant des activités tertiaires dans le bâtiment, ou dans différents immeubles implantés sur une même emprise foncière.

    DECRYPTAGES

    LES MARCHÉS GLOBAUX DE

    PERFORMANCE : UNE DÉMARCHE

    VOLONTAIRE◆

    Egis accompagne ses clients pour la rédaction et la mise

    en œuvre de marchés globaux de performance. Une demande

    généralement guidée par une volonté de rénover

    énergétiquement son patrimoine ou d’optimiser la gestion

    de la maintenance. Reste que si les aspects énergétiques

    ou de maintenance sont plutôt bien appréhendés séparément,

    il est souvent complexe de faire coïncider ces deux sujets.

    Une complexité complémentaire est apportée par la mise en place

    de clauses de performances environnementales intégrant des engagements sur l’impact

    carbone global du projet, des mesures de qualité d’air… La volonté des énergéticiens

    de mettre en place des dispositifs innovants n’est alors pas

    toujours conciliable avec les procédures existantes. Avant de

    rédiger un contrat, il est donc souvent nécessaire de repenser l’organisation et d’accompagner

    le maître d’ouvrage sur l’ensemble des enjeux, pour un suivi efficace.

    -40 % en 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050 : tels sont les objectifs de réduction de la consommation d’énergie pour l’ensemble des bâtiments à usage tertiaire, fixés par la loi ELAN. Entré en vigueur le 1er octobre dernier, le « décret tertiaire » en précise les modalités d’application. Un texte très attendu par les professionnels du secteur, qui devront répondre à ces obligations.

    Décret tertiaire : quels enjeux pour le secteur immobilier ?

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    ANNE-MARIE FERRON-MÉNARD directrice d’activité "Performance des ouvrages" de la BU Conseil.

  • DECRYPTAGES

    Dans le cadre du projet d’extension du tramway de Marseille, qui comporte 7 km d’infrastructures neuves de transport et la création d’un site de maintenance et de remisage, Egis a développé de nouvelles pratiques de collaboration et de revues techniques de projet, centrées sur la maquette numérique.

    UNE NOUVELLE FORME DE JOURNALDES POINTS OUVERTS

    Qu’est-ce que cela a changé ? D’abord, la maquette numérique est devenue, au fur et à mesure de sa constitution, le point de naissance (ou le prolongement) des discussions lors des revues de synthèse et de projet. La possibilité de créer des « post-it » dans la maquette, de discuter autour d’eux, de les assigner aux spécia-listes concernés et de les gérer dans un tableau de bord, a rem-porté l’adhésion de tous les ingénieurs et architectes de l’équipe.Au travers de la plateforme, c’est un peu comme si les revues techniques devenaient… 24 h/24 et 7j/7. Les modèles à jour de la maquette sont aisément consultables par tous les intervenants qui peuvent ainsi analyser leur production au regard des inter-faces avec les autres lots et déposer leurs remarques en ligne.Près de 370 sujets ont émergé durant les études du site de main-tenance et des 7 km d’infrastructures. Cette base de sujets, qui s’apparente à un journal des points ouverts techniques d’un pro-jet, a permis de centrer nos réunions sur les sujets qui méritaient d’être discutés de vive voix… tout en gardant trace des décisions prises et des sujets à approfondir par la suite.

    L es revues techniques sont un point d’étape important dans la vie d’un projet d’ingénierie. Elles sont l’occasion, pour une direction de projet, de passer au crible les différents sujets techniques ou d’identifier les incohérences et les points à risque. Ces réunions sont aussi un moment privilégié pour « resynchroniser » les spécialistes autour des dernières évolutions du projet. Il y a encore quelques mois, une maquette numérique restait difficile à appréhender pour un non- spécialiste… Pour pouvoir la consulter, il fallait être familier des outils de concep-tion ou de visualisation 3D, disposer des logiciels à jour et savoir se repérer dans la multitude de modèles ou d’objets la consti-tuant. À part quelques personnes qualifiées, peu d’acteurs au sein de la cellule de projet parvenaient finalement à s’appro-prier la maquette et son contenu, dans leur activité quotidienne.Sur le projet marseillais, Egis a évité cet écueil en faisant vivre une tout autre expérience de la maquette numérique à ses équipes et à ses parties prenantes, grâce à l’utilisation d’une plateforme de collaboration BIM (solution Bimsync, de Catenda) dès le démar-rage de la conception.

    TOUS À BORD DE LA PLATEFORME BIM !Grâce à cette plateforme, il est devenu possible pour l’ensemble des acteurs – et pas seulement les spécialistes BIM – de naviguer dans la maquette du projet et de consulter son contenu, à partir d’un simple explorateur web connecté à Internet. Et pour discuter du projet, plus besoin de surligner des plans ni de s’échanger des croquis par e-mail : la plateforme est en mesure de supporter des conversations techniques centrées sur des objets ou des lieux pré-cis de la maquette et de les gérer elle-même jusqu’à leur clôture.

    À gauche : Nicolas Ferrara, BIM Manager - Egis.À droite : Jérémie Huet, directeur de projet - Egis.

    La maquette numérique, pour privilégier un travail collaboratif et efficace

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    “ L’expérience a été si concluante pour Marseille qu’il m’apparaît désormais impensable de réaliser un projet en BIM

    sans plateforme collaborative.”JÉRÉMIE HUET,

    directeur de projet, Egis

    “ L’apport de la maquette numérique est loin d’être gadget : elle accélère la compréhension du projet par chacun des intervenants et les met en

    condition de proposer, ensemble, des solutions.”NICOLAS FERRARA,

    BIM Manager, EgisLA MAQUETTE, UN CATALYSEURDE L’INTELLIGENCE COLLECTIVE

    L’expérience marseillaise a aussi montré qu’avec une maquette partagée, le responsable Synthèse n’est plus seul pour identifier et résoudre des problèmes. Tous ceux qui ont accès à la maquette peuvent mettre à profit leurs expériences et leurs points de vue.L’intelligence collective de l’équipe est actionnée !Et puis les projets complexes comme celui du tram de Marseille mobilisent des spécialistes très différents, qui ne sont pas toujours du même monde. Ainsi, si la maquette numérique ne révolutionne sans doute pas leur travail, elle leur sert d’« objet frontière », c’est-à-dire de support intelligible leur permettant de se comprendre plus aisément, sans effort particulier de traduction.

    UNE COLLABORATION PLUS NATURELLE…MAIS PAS AUTOMATIQUE

    Ces 18 mois de pratique à Marseille ont montré que les dernières plateformes BIM mettaient les maquettes à la portée de tous et facilitaient la collaboration. Le chemin n’est plus très long pour que les maîtres d’ouvrage et leurs partenaires en tirent eux aussi directement avantage au quotidien. Mais si la collaboration autour des maquettes semble naturelle, l’interopérabilité entre les dif-férents outils métiers 3D, l’organisation des données (pas moins de 130 modèles dans notre cas !) et la gestion des flux d’informa-tions requièrent toujours, malgré tout, une maîtrise des méthodes d’échanges BIM et un suivi rigoureux. À Marseille, sans la mobi-lisation d’un BIM intégrateur au sein de l’équipe, la démarche n’aurait pas été aussi probante. Enfin, les équipes doivent parta-ger une volonté commune de converger vers un « meilleur pro-jet », et avoir le soutien et l’inspiration de la direction de projet. n

  • E gis est mandataire des deux groupements ICOSH (contrat UK 1220) et ICOS (contrat UK 1221) chargés des études détaillées de génie civil de la future centrale anglaise. Le contrat 1220, en cours depuis 2011, porte sur les calculs de dimensionnement de la structure des bâtiments. Lancé en 2016, le contrat UK 1221 concerne quant à lui la réalisation des maquettes numériques (BIM) et des plans de ferraillage de l’îlot nucléaire. GIULIA MENNELLA,32 ans, ingénieure de batchArrivée chez Egis il y a sept ans, j’ai travaillé à Montreuil sur le contrat 1220 en tant qu’ingénieure calcul puis chef de bâtiment avant de rejoindre le plateau Montparnasse. Mon rôle est de gérer avec le chef de groupe projeteur la production de la maquette de ferraillage et des plans pour la partie de bâtiment (ou batch) dont nous avons la charge. J’assure l’interprétation des calculs qui nous viennent du 1220 et les échanges avec le client. Nous travaillons aussi avec les équipes de production chargées des autres

    parties de notre bâtiment, pilotées par un chef de bâtiment. L’utilisation du BIM pour produire la maquette 3D des fer-raillages à l’échelle de l’ensemble des bâtiments est une première. Je n’avais jamais travaillé sur un projet de cette taille, c’est très enrichissant.

    VÉRONIQUE REMANDE,52 ans, BIM Manager Je pilote le pôle BIM Management rattaché à la direction technique du projet basée à Montparnasse et anime le réseau de la vingtaine de BIM coordinateurs qui travaillent au sein de chaque équipe de production. Notre mission : définir les processus d’échanges de données et les métho-dologies BIM, en lien avec le client et le constructeur, et assurer leur application sur le projet par le biais de for-mations et supports auprès des équipes. C’est le principe même du BIM, mis en place sur ce projet complexe, qui vise à favoriser la coordination entre tous les acteurs, mais aussi et surtout à assurer une continuité numérique des données de la conception jusqu’à la construction, depuis les maquettes 3D jusqu’aux fichiers de fabrication des aciers nécessaires aux chantiers en cours, et ce grâce à

    l’utilisation du format OpenBIM1, l’IFC. C’est cet aspect collaboratif de bout en bout du processus et entre toutes les parties prenantes qui a été récompensé dans le cadre des BuildingSMART Awards 2019. Une grande fierté !

    IDIR OUDJEDI,40 ans, chef de groupe projeteurJ’encadre une équipe d’une dizaine de projeteurs en charge d’une partie du bâtiment réacteur de l’EPR. Chez Egis depuis près de trois ans, j’ai collaboré sur les EPR de Flamanville et de Taishan. L’introduction du BIM pour la modélisation des armatures en 3D ajoute une com-plexité supplémentaire, car le logiciel impose de nouvelles contraintes. Nous devons aussi nous adapter aux nou-velles méthodes de construction adoptées sur ce projet. Traditionnellement, les armatures sont mises en œuvre in situ puis le béton est coulé. Ici, l’entreprise a opté pour la préfabrication des cages d’armatures et leur instal-lation à l’emplacement définitif a posteriori. Cela affecte directement l’établissement des plans d’exécution. C’est très gratifiant de collaborer à un projet d’une telle enver-gure. Je progresse tant sur le plan technique qu’humain.

    MINH DUC NGUYEN,30 ans, ingénieur génie civil / développeur informatiqueAprès un an au poste d’ingénieur calcul sur le contrat 1220, je suis désormais développeur informatique pour le contrat 1221. Actuellement, nous sommes quatre développeurs, plus un chef d’équipe au sein du pôle développement. Notre mission est de fournir les outils informatiques qui vont faciliter le travail à la fois de l’équipe de production et de l’équipe management. Concernant la production, nous déve-loppons la plupart des macros, des logiciels pour complé-ter/corriger TEKLA2 afin d’améliorer la modélisation 3D ou la production des plans 2D (pour les projeteurs) et la gestion du modèle (pour les BIM coordinateurs). Pour le management, nous développons des logiciels pour la ges-tion d’avancement du projet (ex : KPI). Vu l’envergure et la complexité du projet, il faut adapter chaque procédure et imaginer des solutions pour répondre à chaque demande. J’adore cet aspect innovant et créatif de mon travail !

    JOANA BUCOWICKA,25 ans, document controler Basée à Varsovie, je suis garante de la qualité des livrables des deux équipes de production sur place. Il s’agit de véri-fier que les modèles et les formats requis pour l’envoi des documents sont bien respectés. Nous avons jusqu’à 300 documents à envoyer par lot, à raison d’un lot tous les deux mois. J’apprécie beaucoup de travailler dans une équipe jeune et dynamique, sur un projet aussi emblématique et au sein d’une équipe internationale. J’ai eu la chance d’aller rendre visite à l’équipe du contrôle de documents à Paris… avec laquelle je travaille tous les jours ! n

    1. Grâce à l’Open BIM et au format de fichier IFC (Industry Foundation Classes), tous les acteurs du projet sont capables de travailler autour d’une même maquette numérique, quel que soit le logiciel qu’ils utilisent.

    2. Logiciel de modélisation utilisé dans la construction.

    EPR Hinkley point :à projet exceptionnel, équipe exceptionnelle

    EN CHIFFRESLe projet Hinkley Point ■n 1 EPR d’une puissance électrique

    de 3,2 GW (2 x 1 600 MWe)■n Pour produire 7 % de l’électricité

    du Royaume-Uni■n Le plus grand chantier d’Europe avec

    5 600 personnes mobilisées■n Une réduction des coûts de

    construction de 10 % grâce à l’exécution en mode BIM

    ■n 450 personnes mobilisées en design■n 35 nationalités à l’œuvre■n 9 sites de production interconnectés

    dont 3 sites offshore.

    Les contrats d’études 1220-1221■n 2,2 millions d’heures d’ingénierie■n 150 maquettes■n 10 000 plans■n 5 000 tonnes d’acier modélisées en BIM

    Le 28 octobre dernier, Egis a remporté avec ses deux partenaires Tractebel et Setec du groupement ICOS, le consortium Bylor (pour la construction) et la filiale d’EDF Edvance, le « BuildingSMART Award 2019 » dans la catégorie « Construction ». Ce prix récompense le remarquable travail collaboratif réalisé sur le projet de l’EPR d’Hinkley Point, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Plus de 300 personnes, dont 130 d’Egis, sont mobilisées pour la réalisation des maquettes et des plans d’exécution de la future centrale, sur deux étages de la tour Montparnasse à Paris, auxquelles viennent s’ajouter des équipes lyonnaises, polonaises, roumaines, et tunisiennes. Rencontre avec quelques membres de cette équipe hors norme.

    DECRYPTAGESRENCONTRE

    EGIS CONTACT DÉCEMBRE 2019 16

    Minh Duc Nguyen, Véronique Remande, Giulia Mennella, Idir Oudjedi, Joana Bucowicka