Gramsci et le pouvoir des intellectuelles

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Le pouvoir de la presse et des intellectuels Antonio Gramsci L’intellectuel organique

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Le pouvoir de la presse et des intellectuels

Antonio Gramsci

L’intellectuel organique

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Plan

• Introduction• Contexte historique• Aperçu sur l’auteur• Présentation du livre• Lutte des classes• Hégémonie culturelle• Définition de l’intellectuel• Autres anthologies• Conclusion

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Introduction

• Gramsci est l’un des premiers des disciples de KarlMarx a avoir émis une réflexion sur le marxisme eta avoir donner une définition autre del’intellectuel, celle de l’intellectuel organique, unesorte d’opposition et une réponse à ce queMussolini a définit dans le totalitarismeorganique, et une réponse par son œuvre a ce qu’aexigé Mussolini : « nous devons empêcher cecerveau de fonctionner pendant vingt ans », parolereporter par le procureur lors de son procès en mai1928

(voir « Introduction à Antonio Gramsci, page 19)

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Contexte historique

Royaume d’Italie ( 1861-1946)

Le royaume d'Italie, gouverné par la

dynastie royale de la Maison de Savoie, est le nom de

l'État italien de 1861 à 1946. Durant la période allant

de 1922 à 1943, le Royaume, dirigé par le

gouvernement fasciste de Benito

Mussolini, est couramment désigné sous le terme d'Italie fasciste, sans que le régime

monarchique ne soit interrompu.

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Mussolini et le Fascisme• Le fascisme (en italien fascismo) est un

mouvement politique italien apparu en 1919.• Le terme même vient du mot « fascio » (« faisceau »)

désignant le rassemblement des fusils au repos ou dans la Rome antique.

• Au sens strict, le terme désigne le mouvement politique fondé par Benito Mussolini, ainsi que le régime qui était en vigueur sous la monarchie italienne quand Mussolini était au pouvoir, de 1922 à 1945.

• Adversaire de la démocratie, du parlementarisme, de l'individualisme, de la société libérale héritée du XIXe siècle, du capitalisme, de la liberté économique, du socialisme et du marxisme, le fascisme mussolinien est autoritaire, nationaliste, militariste.

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• Au lendemain de la Première Guerre mondiale la situationinterne est précaire: le traité de Versailles n'a pas donné lesbénéfices escomptés à l'État italien (l'Italie obtient le Sud-Tyrol ainsi qu'une partie de l'Istrie sans Fiume etl'Albanie promise devient indépendante). Les caisses del'État sont presque vides, la lire pendant le conflit a perduune grande partie de sa valeur et le coût de la vie aaugmenté de 450 %. Les matières premières manquent etl'industrie ne réussit pas à transformer la production deguerre en production de paix pour absorber l'abondantemain-d'œuvre qui a augmenté en raison du retour dessoldats du front.

• Dans une telle situation, aucune classe sociale n'estsatisfaite et une profonde peur d'une possiblerévolution communiste s'insinue dans la classe bourgeoise.L'extrême fragilité socioéconomique conduit souvent à desdésordres réprimés par des méthodes sanguinaires.

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• Depuis l'annexion piémontaise, il y règne une très grandepauvreté, le particularisme et les sociétés secrètes (mafiasicilienne et camora napolitaine) introduites par lesitaliens du nord pour que les industries du sud ne puissentplus concurrencer les industries du nord

• L'agriculture reste l'activité principale avec 54 % des actifs.La surface cultivée est agrandie par desdéfrichements, des drainages, des bonifications. Maisl'outillage reste archaïque faute de capitaux. Laproduction de blé et de vin est doublée entre 1890 et1914. Cependant l'extrême pauvreté sévit toujours dansles campagnes surtout celles du Sud où là mafia toujoursprésente « fait » bien souvent les élections.

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Aperçu sur l’auteur

• Antonio Gramsci

• (22 Janvier 1891 - 27Avril 1937) à Alès , sur l'île de Sardaigne , était un Italien écrivain, homme politique, socialiste , philosophe politique, et linguiste .

• Il a été membre fondateur et leader du Parti Communiste d'Italie (PCI) et emprisonné par le régime fasciste de Benito Mussolini .

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• Gramsci était l'un des penseurs marxistes les plusimportants du 20e siècle, et ses écrits sontfortement préoccupé par l'analyse de la culture etle leadership politique

• En 1898, Francesco, son père, est accuséde détournement de fonds etemprisonné, réduisant sa famille à la misère. Lejeune Antonio a dû abandonner l'école et travaillerà divers petits boulots jusqu'à la libération de sonpère en 1904.

• Le garçon souffrait de problèmes de santé: unemalformation de la colonne vertébrale en raisond'un accident d'enfance lui a laissé bossu et sous-développé, et ce qui a aggravé son état de santé enprison, il décède peu après sa libération par cettemême maladie, la tuberculose.

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• Gramsci termine l'école secondaire dans Cagliari , où illogeait avec son frère aîné Gennaro, un ancien soldat a quiil doit son intérêt pour le socialisme. En 1911, Gramsci agagné une bourse pour étudier à l' Université de Turin.

• A Turin, avec l’industrialisation des Fiats et desLancia, Gramsci fréquente les cerclessocialistes, l'association avec les émigrants sardes etrencontre les travailleurs recrutés des régions pauvres.

• Il rejoint le Parti socialiste italien à la fin de 1913.• A 33 ans il est à la tête du PCI• 1919-1920: Vague révolutionnaire ( deux années rouges)• 1922: L’accession au pouvoir de Mussolini• 1924: Gramsci devient parlementaire du régime fasciste• 1926: il est arrêté et condamné à 20 ans de prison.• 1937 : Mort suite à une grave maladie, deux années après

sa libération.

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Gramsci objet de culte

• L’auteur devient martyr du fascisme et symbole dela résistance du PCI au régime mussolinien, etdevient dans les années 50 objet de culte à traversbuste, images et sculptures.

• 60 à 70, cette mythologie s’estompe et les écritspré-carcéraux de Gramsci révèlent le vrai auteur entant que défenseur des idéaux socialistes.

• 1975, Gramsci devient à la mode à Paris, la lecturede seconde main de ses cahiers popularise le frontculturel, et la notion d’hégémonie est en vogue, saphilosophie est enseignée dans les universités, ensciences sociales à travers les études culturelles.

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Aperçu sur le livre• Les lettres carcérales.• 2248 pages de réflexion sur la société, d’histoire et

d’analyse, dans 33 cahiers, qui remportent en 1947 le trèsprestigieux prix littéraire Viarregio.

• 1975, 1e édition complète des lettres carcérales publiéesen Italie.

• En prison, il développe un style d’écriturepénitentiaire, ce n’est qu’en 1929 qu’on lui accorda assezde papier et l’autorisation pour rédiger autre chose que sacorrespondance personnelle (elle-même qui étaitplafonnée à une lettre toute les 2 semaines qu’il adresse àsa belle-sœur Tatiana présente en Italie alors que safemme Guliana est en Russie. Tatiana qui présente à sescoté quand il était hospitalisé, parvient à extraire encachète les 33 cahiers de la clinique et de les envoyer àMoscou par une valise diplomatique.)

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• Ces écrit sont toujours contrôlés sous l’œil vigilantedu directeur de la prison de Turi. Il n’a accès qu’àune fraction de livres qu’il demande mais desauteurs tel que Marx, Engels et autres subversifssont bannis, de ses lectures et de ses écrits, etdonc il est réduit à les citer de mémoire.

• De là il utilise des périphrases, le marxisme devient« philosophie de la praxie », Karl Marx devient« fondateur de la philosophie de la praxis », Léninedevient Illitch de son vrai non Vladimir IllitchOulianov.

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Influences sur la pensée de Gramsci

• Nicolas Machiavel - écrivain italien du 16ème siècle qui a grandement influencé la théorie de Gramsci de l'Etat.

• Karl Marx - philosophe, historien, économiste et fondateur du marxisme.

• Vladimir Lénine - fondateur du Parti bolchevik et un chef de file de la révolution russe .

• Antonio Labriola - premier théoricien marxiste notable de l'Italie, a estimé principale caractéristique du marxisme était le lien qu'il établit entre l'histoire et la philosophie.

• Georges Sorel - Français syndicaliste écrivain qui a rejeté l'inéluctabilité du progrès historique.

• Vilfredo Pareto - économiste et sociologue italien, connu pour sa théorie sur la masse et l'interaction élite.

• Henri Bergson - philosophe français.• Benedetto Croce - libéral italien, anti-marxiste et philosophe idéaliste

dont la pensée de Gramsci soumis à la critique minutieuse et approfondie.

• Giovanni Gentile - Italien philosophe néo-hégélienne

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La lutte des classes

• Quand Marx / Engels pensaient que la lutte des classesest inévitable en raison de surexploitation de la classeouvrière par l'économie capitaliste , Gramsci disait quenon: l’Etat veillait activement à faire des compromisentre les classes pour désamorcer la révolution.

• Le capitalisme est basé sur la force et le consentement

• Force est effectuée par l'État au nom du capitalisme

• Consentement est obtenu à travers les institutions dela société civile (institutions religieuses, lessyndicats, les écoles, les médias) qui sont reliés à l‘Etat.

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« L’Hégémonie culturelle »LA DOMINATION CULTURELLE

• L’hégémonie est le concept de montrer, d’influencer l’orientation politique de la classe ouvrière dans la révolution démocratique.

• De maintenir le statu quo non seulement à travers l’appareil idéologique de l’Etat (Concept d'appareil idéologique d'État-Louis Althusser-1970)

• Par les appareils répressifs de violence directe mais aussi à travers la répression idéologique ou la violence symbolique, de façon a ce que la culture bourgeoise devient la référence à suivre et l’aspiration de tout à chacun dans la classe ouvrière, et pour laquelle un statut quo doit être maintenu pour atteindre la réussite et se faire une place dans la bourgeoisie.( Ex : Sidi yahia)

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• Concept d'appareil idéologique d'État:

Louis Althusser (1970)

Contrôle du statut quo

Appareils répressifs: violence directe

Appareils idéologiques: violence symbolique

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• Hégémonie : idéologie dominante, mais pas toujourscontrôlante; Il s'agit de faire des «compromis» par legroupe dominant qui sont (ou semblent aussi) favorable augroupe dominé pour absorber leur révolte, mais ce qui neferait rien pour perturber l'hégémonie des dominateurs.Ex : subventions de l’Etat.

• Bloc historique: Du point de vue de Gramsci, touteclasse qui souhaite dominer doit aller au-delà de sespropres intérêts étroits, économiques-entreprises, àexercer un leadership intellectuel et moral, et à faire desalliances et des compromis avec une variété de forces.

• Gramsci: examine le rôle de l'intellectuel organique faceaux hégémonies concurrentes, il a le rôle de dénoncer etde lutter ce genre de pratiques. Ex : mouvement Barakat.

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• L’intellectuel organique : selon l’analyse de Jean-Marc Piotte, (La pensée politique deGramsci), l’intellectuel joue le rôle de pivot dans lasociété, Gramsci a inventé les conceptsd’intellectuel :

Organique (Intellectuel organique organisateur) .

Traditionnel ( Intellectuel organique théoricien).

• Il en a déduit ceux de « société civile » et de

« société politique ».

Définition de l’intellectuel

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• Est défini par la place qu’il occupe au sein d’une structuresociale (anime et construit le système dont il appartient). Il sedistingue du travailleur manuel non par l’utilisation desconnaissances (un manuel aussi a des connaissances).

• En règle générale, il émerge progressivement, au fur et àmesure qu’une classe s’élève jusqu’à acquérir une positiondominante au sein de l’élite de la classe en question.

• Cette spécialisation résulte dans un premier temps denécessités économiques : les premiers intellectuels de labourgeoisie sont des organisateurs de la suprématieéconomique de cette classe.

• capables d’assurer la fonction d’hégémonie de leur groupedans un domaine précis, sans toutefois proposer et diffuserune vision du monde globale et cohérente conforme auxintérêts du groupe.

L’intellectuel organisateur :

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• Cependant, L’intellectuel organique organisateur ne suffit pas pourl’ascension d’une classe considérée, seul l’intellectuel organiquethéoricien est capable de construire une hégémonie de classe sociale ausein de la société civile.

• La fonction hégémonique est définie comme le travail de mise enconformité du discours véhiculé par la société civile (c'est-à-dire la Citéhors du champ proprement politique) y compris à travers lesintellectuels au sein de la société civile.

• Il est capable d’opérer une action générale sur la « société civile », cetype d’intellectuel intéresse plus particulièrement Gramsci parceque, étant inscrit dans une structure sociale fragilisée, il peut, par sadécision de basculer (ou pas) au service des classes contestataires

• Il peut jouer un rôle décisif dans l’évolution de la structure sociale. Parexemple, Zeroual, Saadani, sont modelés par le système autant qu’ilspeuvent en retour le modeler.

• l’intellectuel théoricien est capable aussi de faire un travail d’inclusionsélective des idéologies produites par les classes rivales (exemple : Marxa repris une partie de la pensée de Hegel, donc l’idéologie du Prolétariatinclut une partie de l’idéologie bourgeoise).

L’intellectuel théoricien :

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• Pour que la fonction hégémonique soit assurée, ilfaut, d’abord, que la classe considérée possède une unitéde représentation. Si elle n’est pas unifiée sous cetangle, elle ne peut promouvoir l’hégémonie de sa visiondu monde.

• explique Gramsci, le « Parti » est indispensable à laconstitution du Prolétariat comme classe consciented’elle-même.

• Gramsci est donc amené à distinguer le parti politique duparti idéologique. Le second est plus grand que lepremier, et il inclut, en particulier, un réseaud’associations, parfois .

• La liaison entre Parti politique et Parti idéologique doitgarantir une homogénéité idéologique, tout enpermettant au Parti (politique) de la classe ouvrière derayonner au-delà de cette classe.

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Autres anthologiesFrançois Ricci,

« Antonio Gramsci,Gramsci dans le texte»,

Avant derniers écrits de prison (1916-1935)

Paris : Éditions sociales, 1975, 798 pages

M. Jean-Marc Piotte,

« La pensée politique de Gramsci. »

Montréal: Éditions Parti Pris, 1970.

Antonio Gramsci, Lettres de prison

(1926-1934)

Traduit de l’Italien par Hélène Albani,

C.Depuyper et G.Saro.

Paris: Éditions Gallimard, 1971

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« Antonio Gramsci, Écrits politiques »( 3 Tomes).

1914-1920. Textes choisis,

présentés et annotés par Robert Paris.

Traduit de l’Italien par

Marie G. Martin, G. Moget, A. Tassi et R.Paris.

Paris : Éditions Gallimard, 1977, 1975, 1980

Antonio Gramsci,

« Lettres de la prison (1928-1937) ».

Traduction française par Jean Noaro, 1953.

Antonio Gramsci, Textes (1917-1934).

Édition réalisée par André Tosel.

Une traduction de Jean Bramon, G. Moget,

A. Monjo, F.Ricci et A. Tosel.

Paris : Éditions sociales, 1983, 388 pages

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Philosophie de Gramsci :• L'hégémonie culturelle comme un moyen de maintenir

l’Etat capitaliste .• La nécessité de l'éducation des travailleurs populaires

pour encourager le développement des intellectuels dela classe ouvrière (Lutte des classes) .

• La distinction entre la société politique (lapolice, l'armée, le système juridique, etc) qui dominedirectement par la force, et la société civile (la famille, lesystème éducatif, les syndicats, etc) où le leadership estconstitué par l'idéologie ou par des moyens deconsentement.

• Une critique de déterminisme économique qui s'opposeà l'interprétation fataliste du marxisme.

• Une critique de matérialisme philosophique.• L’intellectuel organique.

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Conclusion• « Tous les hommes sont des intellectuels: mais pas tous

les hommes ont dans la société la fonction d'intellectuels »

• A la stratégie frontale de conquête du pouvoir par laforce, Gramsci oppose une alternative, plus adaptée à laréalité des sociétés occidentales : la conquête desesprits, par la guerre culturelle, soit en retournant lesintellectuels traditionnels, soit en les éclipsant grâce àl’action énergique des intellectuels organiques du Parti.

• En résumé, chez Gramsci, l’intellectuel est « organique »parce qu’il est, directement ou indirectement, inscrit dansune organisation (parfois aux marges d’uneorganisation), elle-même liée plus ou moins directementà un groupe social donné.

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• Gramsci en déduira ce principe, plus tard reformulé parMao, qu’un intellectuel doit travailler sur lui-même pourgommer sa propre sensibilité, et s’approprier celle desmasses. On est là aux antipodes de la figurecontemporaine du « grand écrivain », de l’artiste « degénie », à la sensibilité « unique ». Si loin en fait qu’àbien y réfléchir, on en arrive assez vite à la conclusionque cette figure contemporaine est précisément unestratégie visant à empêcher l’évolution des intellectuelstraditionnels au rebours des intérêts des classesdominantes.

• L’œuvre de Gramsci, c’est : pourquoi les communistesitaliens n’ont pas réussi là où les bolcheviks russes ontréussi, et comment faire en sorte que cela change –c'est-à-dire : comment conquérir une société civile.