GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE · 2006-05-29 · NEPAD – Programme détaillé pour le...

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Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) Division du Centre d’investissement GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA TCP/GUI/2906 (I) (NEPAD Ref. 05/26 F) Volume III de V PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles Avril 2006

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Nouveau partenariat pour le

développement de l’Afrique (NEPAD) Organisation des Nations Unies

pour l’alimentation et l’agriculture Programme détaillé pour le

développement de l’agriculture africaine (PDDAA)

Division du Centre d’investissement

GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE DE GUINÉE

APPUI À LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD–PDDAA

TCP/GUI/2906 (I) (NEPAD Ref. 05/26 F)

Volume III de V

PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE

Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles

Avril 2006

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GUINÉE: Appui à la mise en œuvre du NEPAD–PDDAA

Volume I: Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT)

Profils de projets d’investissement bancables (PPIB)

Volume II: Projet d’appui à la gestion durable de la fertilité des sols dans les systèmes culturaux en Guinée

Volume III: Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles

Volume IV: Programme d’infrastructures d’accès et de marchés agricoles et d’élevage

Volume V: Projet de pôle économique des pêches à Kamsar

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PROFIL DE PROJET D’INVESTISSEMENT BANCABLE DU NEPAD–PDDAA

Pays: République de Guinée

Secteur d’activité: Irrigation, développement des filières agricoles

Titre du projet proposé: Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles

Zone du projet: Guinée maritime et Haute Guinée

Durée du projet: 5 ans

Coût total estimé: 56,7 millions de $EU

Financement envisagé:

Source Millions de GNF Millions de $EU % du total

Gouvernement 6 600 3,3 10

Institution(s) de financement 101 000 50,5 85

Bénéficiaires 5 800 2,9 5

Total 113 400 56,7 100

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GUINÉE

Profil de projet d’investissement bancable du NEPAD–PDDAA « Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles »

Table des matières

Equivalence monétaire......................................................................................................................... iii

Abréviations.......................................................................................................................................... iii

I. CONTEXTE DU PROJET..........................................................................................................1 A. Origine du projet ...............................................................................................................1 B. Généralités..........................................................................................................................2

II. ZONE DU PROJET.....................................................................................................................3 A. Guinée maritime: ...............................................................................................................3 B. La Haute Guinée................................................................................................................5

III. JUSTIFICATION ........................................................................................................................8

IV. OBJECTIFS DU PROJET........................................................................................................10

V. DESCRIPTION DU PROJET ..................................................................................................10 Composante 1: Infrastructures et gestion hydraulique..........................................................10

Sous–composante Aménagements de plaines côtières ......................................... 11 Sous–composante Aménagements hydro–agricoles de plaines alluviales ........... 12

Composante 2: Renforcement des capacités............................................................................12 Sous–composante Appui à l’émergence d’un entreprenariat agricole................ 12 Sous–composante Appui à la structuration des Comités de gestion des

périmètres (CGP) ......................................................................................... 13 Sous–composante Appui à la mise en valeur des périmètres:.............................. 15 Sous–composante Appui aux organisations de producteurs: .............................. 15

Composante 3: Gestion du projet .............................................................................................17

VI. COÛTS INDICATIFS ...............................................................................................................17

VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES ..................................................................18

VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS ........................................................................................................18

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE ..............................................19

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE ..........................................................................20

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES .................................................20

XII. RISQUES POTENTIELS .........................................................................................................21

ANNEXES.............................................................................................................................................23 Annexe 1. Carte de la zone du projet .......................................................................................25 Annexe 2: Exemples de coûts standard....................................................................................27 Annexe 3: Caractéristiques physiques des zones du projet et typologies des

aménagements ..................................................................................................................31

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« Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles »

iii

Equivalence monétaire

Unité monétaire = franc guinéen (GNF) 1 000 GNF = 0,50 $EU 1 $EU = 2 000 GNF 1 UC (= 1 DTS) = 2 440 GNF 1 € = 2 500 GNF

Abréviations

AFD Agence française de développement AFVP Association française des volontaires du progrès BAD Banque africaine de développement BCEPA Bureau central des études et de la planification agricole BTGR Bureau technique du génie rural CAOPA GM Centre d’appui aux organisations professionnelles agricoles de Guinée maritime CBG Compagnie des bauxites de Guinée CENAFOD Centre africain de formation en développement CRA Chambre régionale d’agriculture CRD Communautés rurales de développement CSK Centre de traitement de semences de Koba DNA Direction nationale de l’agriculture DNE Direction nationale de l’environnement DNGR Direction nationale du génie rural DPDRE Direction préfectorale de l’agriculture, du développement rural et de

l’environnement DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté DYNAFIV Dynamisation des filières vivrières ENAE Ecole nationale d’agriculture et d’élevage FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FIDA Fonds international de développement agricole IDA Agence pour le développement international de la Banque mondiale IRAG Institut de recherche agronomique de Guinée IRAE Inspection régionale de l’agriculture et de l’environnement ISAV Institut des sciences agro–vétérinaires de Faranah LPDA Lettre de politique de développement agricole MAEEF Ministère de l’agriculture, de l’élevage, des eaux et forêts MATD Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation OGM Observatoire de la Guinée maritime ONG Organisation non gouvernementale PAAV Projet d’appui aux actions villageoises PACV Programme d’appui aux communautés villageoises PAPR Plan d’aménagement des plaines rizicoles PASAL Projet d’appui à la sécurité alimentaire PCK Projet coton de Kankan PDDAA Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine PDRi–GM Projet de développement de la riziculture irriguée en Guinée maritime PDRK Projet de développement rural du Kapatchez PEGRN Projet élargi de gestion des ressources naturelles PGRR Projet de gestion des ressources rurales PIB Produit intérieur brut

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PNUD Programme des Nations Unies pour le développement RNA Recensement national de l’agriculture SIG Système d’information géographique SNPRV Service national de promotion rurale et de la vulgarisation agricole SPD Service préfectoral de développement SRP Stratégie de réduction de la pauvreté

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I. CONTEXTE DU PROJET

A. Origine du projet

I.1. Dans le cadre de la préparation d’un Programme national d’investissement à moyen terme (PNIMT) en relation avec le Nouveau partenariat pour le développement (NEPAD), le gouvernement de la République de Guinée a obtenu l’appui de la FAO à travers le financement du TCP/GUI/2906.

I.2. L’atelier national de sélection et de validation des idées de projets à mettre en œuvre en conformité avec les stratégies nationales (DSRP et LPDA2), a retenu le Projet d’aménagement et de mise en valeur durable des plaines rizicoles qui fait l’objet du présent rapport.

I.3. En effet, dans le cadre de la politique de développement agricole soutenue par le Gouvernement guinéen, l’un des axes d’intervention prioritaires reste la sécurité alimentaire par le biais de l’intensification rizicole. Le Gouvernement prévoit dans ce cadre la poursuite des aménagements hydro–agricoles avec pour objectifs 10 000 ha entre 2001 et 2006 par l’accroissement des investissements déjà entrepris.

I.4. Le projet d’aménagement intègre les préoccupations d’aménagements hydro–agricoles des plaines côtières et des plaines alluviales de la Haute Guinée; il s’appuie sur des études et des expériences de projets antérieurs dans ces régions et contribuera à allier lutte pour la réduction de la pauvreté par la sécurité alimentaire et la préservation de l’environnement par la sédentarisation des exploitations dans un contexte agricole guinéen caractérisé par une agriculture itinérante sur brûlis:

• En Guinée maritime, depuis 1988, la Coopération française a appuyé les programmes de relance de la riziculture irriguée initiés par le Gouvernement de la Deuxième République. L’Agence française de développement, a financé dans la zone, le PAAV (Projet d’appui aux actions villageoises 1988–1992), le PDRK (Projet de développement rural du Kapatchez 1992–1997) et le PDRi–GM (Projet de développement de la riziculture irriguée en Guinée maritime 1997–2002). Les bons résultats obtenus au cours de ces différentes interventions (accroissement de la production et des revenus), a suscité une très forte demande de la part des producteurs, des autorités locales et de l’administration pour une poursuite de l’appui aux riziculteurs et une extension des zones aménagées. Dans cette optique, une préparation de la suite de ces projets a été entamée et des recherches de financements engagées notamment auprès de la BAD qui a envoyé, en Guinée, une mission de préparation au mois de mai 2003.

• La Haute Guinée est une des grandes régions qui a plus particulièrement une vocation rizicole et était considérée autrefois comme le “grenier à riz” du pays. Sur 84 000 hectares emblavés dans cette zone, cette céréale se rencontre majoritairement sur coteau (59% des surfaces) et, dans une moindre proportion, dans les plaines (36%) et les bas–fonds (5%)1; la culture sur coteaux et par brûlis représente un danger environnemental dans cette région qui abrite les bassins des fleuves Niger et Sénégal entre autres. A cet effet, le ministère guinéen de l’agriculture a exprimé sa volonté de voir les zones de plaines aménagées et mises en valeur. La mission Française de Coopération et la Caisse française de développement ont financé une étude d’identification et de faisabilité pouvant éventuellement déboucher sur des projets d’investissements et de développement à moyen terme. Cette étude a été confiée en 1995 à l’AFVP (Association française des volontaires du progrès). Le présent projet s’inspire de deux études menées

1 Source: Service national des statistiques agricoles (SNSA).

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par l’AFVP en Haute Guinée en étroite collaboration avec le Bureau technique du génie rural (BTGR) de Kankan, l’Institut de recherche agronomique guinéen (IRAG) de Bordo, l’Ecole nationale d’agriculture et de l’élevage (ENAE) ainsi que les différents services administratifs et techniques de la région. Elle a été consacrée à la meilleure compréhension de la problématique de mise en valeur des plaines du Haut Niger et devait déboucher sur la planification d’un programme d’aménagement et de valorisation d’un ou plusieurs sites significatifs et représentatifs de la situation des plaines de cette région.

B. Généralités

I.5. Située dans l’extrême ouest–africain, la République de Guinée s’étend sur 245 857 km2 et longe la zone côtière atlantique sur 300 km. La Guinée, avec un climat de type équatorial, abrite de grands fleuves ouest–africains (Sénégal, Niger) et le mont Nimba, point culminant de l’Afrique de l’Ouest (1 752 m).Le pays est géographiquement subdivisé en quatre régions naturelles bien distinctes et présentant chacune une spécificité caractérisée par le relief, le climat, les sols, les paysages et les modes de vie des populations.

I.6. Avec une population résidente totale de 7 164 893 (recensement de 1998), la Guinée a un taux de croissance démographique de l’ordre de 2,8% et environ 30% de la population vivent en milieu urbain, dont plus de 1 million dans la capitale, Conakry. Les jeunes de moins de 15 ans représentent 45% de la population et les femmes 51,1%.

I.7. Le développement rural, d’une manière générale, contribue pour 21% environ au Produit intérieur brut (PIB) et occupe 70% de la population. L’agriculture bénéficie de conditions climatiques, hydrologiques et écologiques favorables pour permettre une production conséquente en vue de garantir la sécurité alimentaire. Toutefois, elle est marquée par une faible taille des exploitations (1,7 ha en moyenne) et des pratiques culturales extensives qui favorisent la dégradation des sols. Le système de culture itinérante domine, la jachère s’étalant sur 4 à 7 ans selon les zones et la pression foncière. Les précipitations moyennes annuelles varient de 1 200 à 4 200 mm. La superficie cultivable est estimée à 6 millions d’ha soit environ 25% du territoire national. Les principales productions sont constituées de céréales (riz, mil, et maïs), des tubercules (manioc, pomme de terre) et des fruits, tandis que les productions d’exportation comprennent le café, le cacao et le coton. L’élevage contribue à près de 3,5% du PIB avec un cheptel constitué de plus de 16 millions de têtes de bétail (bovins, caprins, porcins et ovins). La pêche qui contribue à hauteur de 0,9% du PIB et les forêts (3,5% du PIB) complètent les activités sectorielles.

I.8. Les productions sont nettement dominées par les céréales, notamment le riz. En effet, la filière riz en Guinée se caractérise par une forte croissance de la production qui est passée de 512 000 tonnes de paddy en 1992 à environ 900 000 tonnes en 2000. Le développement de la production a donc permis de réduire les importations qui sont passées de 300 000 tonnes à environ 150 000 tonnes sur la même période. Cette dynamique a été favorisée par l’accroissement des surfaces aménagées, l’amélioration du réseau des pistes et routes, le développement rapide des capacités de décorticage et d’accès au crédit. Selon une étude récente, on peut estimer à 23 000 tonnes par an l’augmentation des quantités de riz local commercialisées au cours des trois dernières années, ce qui représente une économie de devise d’environ 4,6 millions d’euros par an et une augmentation des revenus nationaux d’environ 6,8 millions d’euros, dont environ 2,7 millions d’euros pour les producteurs.

I.9. Les contraintes limitant le développement de l’irrigation sont nombreuses: (i) la forte dégradation du potentiel de production (sol, eaux et forêts); (ii) l’insuffisance des infrastructures

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rurales (pistes rurales, aménagements hydro–agricoles, moyens de transport); (iii) les déficiences du cadre du développement du secteur privé (l’accès à la terre et la sécurité foncière, l’accès et le coût des services financiers, l’accès aux moyens de production et aux technologies appropriées, la faiblesse des services d’appui, …). Les perspectives de développement du secteur dépendront dans une large mesure des réformes qui seront mises en œuvre pour endiguer ces contraintes.

I.10. En dépit de ces contraintes, le pays recèle des atouts susceptibles de jeter les bases d’un développement durable du secteur agricole. En effet, la Guinée dispose d’importantes potentialités agricoles dont la diversité agro–climatique autorise la culture d’une large gamme de produits tropicaux (vivriers et d’exportation). On estime à 6 millions d’hectares la superficie cultivable, soit environ 25% du territoire national. Les superficies effectivement cultivées représentent un peu moins d’un million d’hectares, le reste étant occupé par la jachère. Les ressources en eaux de surface et souterraines sont abondantes. On estime les superficies inondables à environ 180 000 hectares (157 000 ha en plaines et 22 000 ha de bas–fonds). De plus, l’agriculture constitue l’activité qui induit le plus d’effets d’entraînement sur les autres secteurs, contribuant ainsi au développement des exportations, à la création d’emplois et à la lutte contre la pauvreté.

II. ZONE DU PROJET

II.1. Le projet proposé se situera dans deux régions « naturelles » non contiguës de la Guinée à fort potentiel rizicole: la Basse Guinée ou Guinée maritime, le long de la façade atlantique et la Haute Guinée correspondant pour l’essentiel au bassin du Niger et, dans une moindre mesure, celui du Sénégal.

A. Guinée maritime:

II.2. La zone concernée par le projet est située au nord–ouest de la Guinée, entre la ville de Conakry et la Guinée–Bissau. Elle s’étend le long du littoral sur environ 250 km et sur une profondeur de 150 à 180 km. Elle couvre une superficie d’environ 19 400 km2, soit 44% de la superficie totale de la Guinée maritime, dont elle fait partie. Au plan administratif, la zone couvre les préfectures de Boké, Boffa et Dubréka. Les activités du projet seront concentrées dans les sous–préfectures de Kamsar, Douprou, Kanfarandé, Koba, Mankountan, Tougnifily et Tanéné.

II.3. La Guinée maritime se caractérise par d’abondantes précipitations, toujours supérieures à 2 m en moyenne, mais avec une saison sèche très marquée d’au moins 5 mois.

II.4. La population de Guinée maritime a triplé en 40 ans. Cette région concentre 40% de la population du pays sur 18% seulement du territoire national. Cette densification de la région se poursuit, tant en ville qu’en milieu rural, parce qu’elle dispose de ressources variées (agriculture et élevage, mines, ressources halieutiques, services, petite industrie) et de l’armature urbaine la plus développée du pays, centrée sur la capitale Conakry.

II.5. Le développement rural en Guinée maritime a été marqué ces dernières années par l’émergence d’une filière motrice dans la zone côtière (la filière riz de mangrove), et par l’accélération du processus de structuration des Organisations paysannes. La dynamique de la zone côtière a permis la mise en place de structures aux rôles complémentaires (Chambre d’agriculture, Fédération des OP de Basse Guinée), et plus récemment, la création d’une Union des riziculteurs en Guinée maritime nord (Union Boora Malé), laquelle a tenu son assemblée constitutive en juillet 2002. De plus, depuis

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quelques années, l’accès au crédit est devenu plus facile pour les populations rurales, avec le développement du Crédit rural de Guinée.

II.6. La mangrove de Guinée maritime est une zone dont la production principale est un riz de qualité apprécié des consommateurs (riz de mangrove). La production rizicole de la Guinée maritime est de plus de 300 000 tonnes par an soit 27% de la production nationale sur une superficie de rizières de près de 182 000 ha (27,3% des superficies cultivées en riz au niveau national)2.

II.7. Les exploitations sont essentiellement de type familial; mais sur les périmètres aménagés dans le cadre des projets d’aménagements hydro–agricoles (PDRK, PDRi–GM, …), la nécessité d’une gestion collective de l’eau a conduit à un début de structuration des exploitants et à la mécanisation des travaux de préparation du sol sur des superficies beaucoup plus importantes dont une part tout aussi importante est destinée à la vente vers les milieux urbains; ainsi, longtemps exploité comme culture vivrière destinée à subvenir aux besoins familiaux, le riz est devenue depuis quelques années une culture de rente en raison des surplus générés grâce à l’appui des projets de développement, et de la demande sans cesse croissante3.

II.8. Les principales contraintes de développement de la riziculture dans la région sont principalement de deux ordres:

• Institutionnels: (i) un manque de moyens et de précision des rôles des différents acteurs (institutions étatiques et non étatiques d’appui), (ii) faiblesse de la collecte et de la gestion des informations (lorsqu’elles existent) notamment les données statistiques, les informations sur les marchés des intrants et des débouchés pour les récoltes, (iii) le faible niveau de structuration effective des producteurs de la région autour des périmètres rizicoles, (iv) l’insuffisance du crédit de campagne et l’inexistence du crédit d’investissement, (v) la faiblesse des capacités de recherche, de vulgarisation et d’approvisionnement en facteurs de production et, (vi) l’insuffisance d’outils de sécurisation foncière.

• Techniques: (i) la difficulté dans la conception des ouvrages en zone de mangrove due entre autres à l’insuffisance de repères topographiques fiables4 (ii) le faible niveau d’équipement des exploitations pour les aménagements, la mise en valeur et les aspects de post–récolte (étuvage et décorticage principalement), et (iii) le manque de compétence au niveau des périmètres pour la gestion hydraulique (accès d’eau de mer et drainage des excédents pluviométriques) et l’appui technique à l’entretien (niveau des digues, reprofilage des drains, …).

II.9. La région présente de nombreux atouts pouvant permettre le développement de la riziculture on peut citer:

• un potentiel d’intensification de la production dans des conditions de viabilité économique et environnementale avérées;

2 Selon le rapport du recensement national de l’agriculture (RNA: 2000–2001) du SNSA, la production rizicole

de la Guinée maritime est de 308 443 tonnes pour une production nationale de 1 140 808 tonnes. La superficie emblavée est de 181 778 ha sur un total au niveau national de 665 637 ha.

3 Selon une étude récente (Revue à mi–parcours du PASAL, Pierre Baris, 2001), on peut estimer à 23 000 tonnes par an l’augmentation des quantités de riz local commercialisées au cours des dernières années.

4 Il n’existe que deux marégraphes (aux ports de Conakry et de Kamsar) sur le littoral guinéen. Les bornes de nivellement géographiques, datant de la période coloniale, sont rares et peu fiables.

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• un véritable engouement des populations rurales de la zone pour les périmètres rizicoles;

• l’existence d’une demande solvable et croissante pour le riz local étuvé tant sur le plan national que dans la sous–région ouest–africaine;

• la volonté des pouvoirs publics de créer un environnement institutionnel et économique approprié5 afin de promouvoir le développement de la riziculture.

B. La Haute Guinée

II.10. La région « naturelle » de Haute Guinée se situe au nord–est du pays. Elle est composée de huit préfectures (Dinguiraye, Dalaba, Faranah, Kouroussa, Siguiri, Mandiana, Kankan et Kérouané) et couvre une superficie de 110 100 km² soit 40% de la surface nationale. Elle est frontalière à l’est avec la Côte d’Ivoire et au nord, avec le Mali. Elle recouvre aujourd’hui la région administrative de Kankan et de Faranah (exception faite de la préfecture de Kissidougou).

II.11. C’est une vaste région très peu peuplée avec environ 1 800 000 habitants dont, environ 310 000 urbains. La densité rurale moyenne est faible, de l’ordre de 9 hab./km2 avec quelques îlots de peuplement plus importants. Globalement, la population s’est plutôt concentrée le long des vallées des fleuves alors que les villages sont plus imposants au nord (préfecture de Siguiri: 1 400 habitants en moyenne au km²) qu’au sud et à l’ouest (en moyenne 500 habitants). Le taux de croissance de la population est de 3% par an. En Haute Guinée, 83% des personnes vivent en milieu rural.

II.12. La Haute Guinée se présente sous la forme d’une vaste cuvette. Elle correspond approximativement au haut bassin du fleuve Niger et ses affluents amonts (Tinkisso, Mafou, Niandan, Milo, Fié, Dion, Sankarani). La partie la plus basse e situe au nord–est, à la frontière du Mali et la plus haute à l’ouest et au sud sur les contreforts du Fouta Djallon et des monts Simandou. Seule une petite zone au Nord de Dinguiraye et de Siguiri appartient au bassin du Sénégal.

II.13. L’altitude de la partie basse s’échelonne entre 200 et 500 m, les bordures sud et ouest de la région ayant plutôt une altitude comprise entre 500 et 1 000 m avec quelques points atteignant 1 200 m. Les parties les plus en amont de ces bassins versants sont riches en bas–fonds (Faranah, Kérouané) qui font place progressivement, en se dirigeant vers l’aval, à de larges plaines alluviales (Siguiri, Kankan, Mandiana).

II.14. Depuis 1970, les précipitations moyennes annuelles ont très nettement reculé (1 200 à 1 700 mm), situant la région dans un type climatique plus proche du régime soudanien avec des écarts hydro–thermiques importants. Cette nouvelle situation météorologique a généré notamment deux effets immédiats concernant le milieu rural et son exploitation agricole:

• Une très importante variabilité du régime des crues qui semble, dans la dernière décennie, avoir eu un effet très direct sur la régularité annelle des inondations des plaines (3 années avec submersion sur 10) et par conséquent, sur l’importance des surfaces rizicultivées.

• Un besoin d’utilisation accru des sols de piémont pour une riziculture de remplacement ou de complément, destinée à assurer les besoins alimentaires des populations sans cesse croissants6.

5 Un CAOPA (Centre d’appui aux organisations professionnelles agricoles) est mis en place dans la région; un

système d’information des marchés sur certaines filières dont le riz se met également en place et le statut juridique des organisations paysannes est en étude au niveau de l’assemblée nationale.

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• La Haute Guinée, malgré une pluviométrie relativement faible comparée aux autres régions du pays, est une région riche en eaux de surface et souterraine. Elle traversée par un réseau de plus de 1 700 km de rivières et de fleuves. L’axe principale est le fleuve Niger (qui prend sa source dans la préfecture de Faranah) alimenté par ses nombreux affluents: Tinkisso, Mafou, Niandan, Milo, Fié, Dion, et Sankarani. Ces rivières sont de type tropical avec une période de crues durant la saison des pluies (août, septembre, octobre) et d’étiage en fin de saison sèche (avril/mai). La sécheresse relative de ces dernières décennies a modifié sensiblement le régime des écoulements (importance et permanence des débits), aussi aujourd’hui les affluents les moins importants ne sont plus toujours permanents.

• En règle générale, la pression foncière est faible (la surface moyenne des exploitations de cette région est la plus importante de Guinée). Elle reflète des pratiques culturales extensives. Le système est de type traditionnel avec des défriches/brûlis, cultures puis temps de jachère (de 5 à 20 ans). La majeure partie des unités de production (82%) pratique l’agriculture et l’élevage avec pour principale production, le riz. Globalement, celui–ci représente 50% de l’assolement à l’ouest contre seulement 30% à l’est.

II.15. La riziculture est présente dans toutes les préfectures de la région et s’intègre aux différents systèmes de cultures. On distingue:

II.16. La riziculture pluviale traditionnelle, surtout présente dans les zones à précipitations élevées, avec des sols filtrants (riz de coteaux). Elle demande une préparation superficielle du sol avec semis à la volée (au nord, parfois associé avec du maïs, sorgho ou mil). Le riz est récolté manuellement à la faucille et peut se cultiver souvent deux années consécutives. Un à deux désherbages sont obligatoires. La rotation se fait avec l’arachide, le maïs ou le fonio selon la fertilité du sol avant de laisser la terre en jachère pour plusieurs années. Les rendements oscillent entre 0,8 et 1,4 tonne par hectare.

II.17. Le riz de bas–fond, présent essentiellement au sud de la région, où la topographie est plus accentuée, et le nombre de bas–fonds plus importants. L’itinéraire comprend un ou deux labours, à la daba dans les sols tourbeux, à la charrue tractée par des bœufs dans les autres cas, avec semis à la volée, gardiennage contre les oiseaux, désherbage puis récolte manuelle. Certains agriculteurs possédant assez de main d’œuvre ou un bas–fond sujet à des montées d’eau rapides, repiquent à trente jours les plants de riz. En général, cet investissement réalisé à l’implantation est compensé par de moindres dépenses au désherbage.

II.18. Le riz de plaine, pratiqué sur sols alluvionnaires inondables (qui bordent les cours d’eau) ou inondés (par les eaux superficielles de ruissellement) se situe essentiellement au nord et à l’est de la Haute Guinée, le long du Niger et de ses affluents. Peu de labours manuels car l’attelage introduit il y a quelques décennies, est maintenant très utilisé. Lors du premier labour et des surfaces importantes, les agriculteurs font souvent appel à un tractoriste. En général, l’itinéraire se compose d’un premier labour puis un mois après d’un hersage et d’une récolte manuelle quelques mois plus tard. Pas de désherbage dans ces situations–là et deux variétés dominantes utilisées: le Kaolaka, cycle long dans les parties inondées avec plus de 1,80 mètre d’eau et le Fossa, cycle moyen, dans les zones de bordures ou de berges. Certaines zones comportent le risque d’inondation brutale ou submersion du riz et ne permettent pas au paysan de couvrir leurs dépenses.

6 Ainsi, entre 1950 et 1990 les surfaces exploitées ont quadruplé.

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II.19. Le riz produit dans toutes ces exploitations est principalement destiné à la consommation familiale et aux « échanges »7 locaux. La production de la Haute Guinée serait de 358 508 tonnes soit 31,4% de la production nationale; sur une superficie totale emblavée de 199 430 ha soit près de 30% de la superficie totale des rizières de Guinée8. Contrairement à la Guinée maritime, on note en Haute Guinée, une grande variété dans l’alimentation9, d’autres céréales pluviales (maïs, mil, millet et sorgho) et tubercules (manioc, igname) étant des cultures vivrières à part entière pour les populations de la région10.

II.20. En plus des contraintes institutionnelles communes à toutes les régions de Guinée, la Haute Guinée connaît plusieurs contraintes techniques qui entravent le développement de la riziculture ont peut citer: (i) le manque de maîtrise des ressources hydriques, pourtant considérables, de la zones qui freine toute velléité d’intensification tant au niveau des bas–fonds que des plaines alluviales, (ii) la faiblesse des équipements des exploitations agricoles, notamment pour la préparation du terrain, (iii) la quasi inexistence d’appuis techniques pour la gestion de l’irrigation et de conseil agricole pour les itinéraires techniques de production et, (iv) la faiblesse du recueil et de la diffusion des informations techniques portant notamment sur l’hydrologie et la prise en compte des aspects environnementaux dans la conception des aménagements.

II.21. La région recèle cependant des atouts susceptibles de jeter les bases d’un développement durable de la riziculture. Ce sont principalement:

• l’existence d’un important potentiel (eaux et sols) d’intensification, la Haute Guinée compte en effet les « terres basses » (bas–fonds et plaines alluviales) les plus importantes du pays et la quasi totalité du bassin amont du fleuve Niger;

• des populations motivées, ayant une longue tradition de riziculture alluviale et disposant d’un débouché régional solvable et important;

• la volonté des pouvoirs publics et de nombreuses organisations sous–régionales et régionales africaines soucieuses de la préservation et de l’exploitation judicieuse de cette région qui abrite les sources du Niger et son bassin amont.

II.22. En fonction des objectifs et des moyens envisagés, il est proposé que la zone d’intervention du projet recouvre l’ensemble de la zone délimitée au nord par le fleuve Niger, à l’ouest par son affluent le Niandan, à l’est par le Sankarani et le Dion, et au sud par la limite sud de la préfecture de Kankan.

7 Il n’est pas rare que certains paysans vendent au marché local une part de leur récolte de riz pour acquérir du

maïs ou du manioc qu’ils ont peu ou pas produit au cours de la campagne. 8 Source: Etude sur l’aval de la filière riz, Mamadou Sy (2001). 9 La consommation annuelle moyenne par habitant est de 80 kg au niveau national dont 127 kg/habitant/an à

Conakry; celle de Haute Guinée est de 69 kg/habitant/an. Selon les données de l’étude Boun Tieng Ly / Bayo de mai 2001 « Analyse diagnostic des systèmes de production de riz en Guinée ».

10 En ce sens, les autres productions sont essentiellement le maïs (produit de substitution du riz en zone connaissant un déficit pluvial), le fonio (produit anti–soudure), le manioc (garantissant la sécurité alimentaire en cas de mauvaises années et pouvant se stocker en terre) et l’arachide (consommation et culture de rente dans la zone de Dabola).

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III. JUSTIFICATION

III.1. Le choix du projet d’aménagement et de mise en valeur durable de plaines rizicoles s’inscrit parfaitement dans les piliers du PDDAA dont « le premier secteur fondamental concerne la gestion de l’eau et l’irrigation dans le but de libérer l’agriculture africaine actuellement dépendante de précipitations imprévisibles »11 et rejoint aussi le souhait de diversification d’une économie très dépendante du secteur minier et tout particulièrement de la bauxite, qui a conduit le Gouvernement guinéen à assigner au secteur rural un rôle moteur dans la croissance de l’économie nationale. Ce souhait s’est matérialisé par l’élaboration et l’adoption de la lettre de politique de développement agricole (LPDA) dont les objectifs prioritaires sont la sécurité alimentaire, la relance des cultures d’exportation et la préservation de la base productive par une meilleure gestion des ressources naturelles.

III.2. En outre, une intensification de la riziculture est devenue indispensable pour épargner des surfaces soumises à des jachères de plus en plus courtes du fait de l’augmentation démographique. La Guinée maritime et la Haute Guinée produisent les deux tiers du riz guinéen, ce qui explique l’enjeu de cette culture face à l’augmentation de la population du pays et à l’exode des jeunes vers les centres urbains. Ces différentes évolutions rendent donc inéluctable une transformation agronomique reposant sur une forte croissance de la productivité à l’hectare, débouchant sur des accroissements de revenus permettant aux populations d’investir, notamment dans l’entretien et l’extension de systèmes de production intensifs.

III.3. Les débouchés du riz local ne constituent pas un facteur limitant. En effet, le riz constitue la base de l’alimentation en Guinée. Contrairement aux consommateurs de certains pays voisins, le consommateur guinéen a une préférence marquée pour le riz local étuvé. En conséquence, le riz local ne connaît pas de problème d’écoulement. Bien que d’un coût de revient inférieur à celui du riz importé, la riz local est vendu sur les marchés de Conakry à un prix supérieur d’environ 100 à 150 GNF par kilogramme au prix du riz asiatique. Cette différence est due aux faibles volumes produits et au positionnement haut de gamme de ce produit12.

III.4. La demande locale connaît, depuis quelques temps, une forte croissance en Guinée maritime à la suite de la décision de la compagnie minière CBG, de Kamsar, de se désengager progressivement de l’approvisionnement de son personnel en riz importé qui représentait chaque année, jusqu’en 2001, 4 500 tonnes de riz importé des Etats–Unis. Ainsi, un bon de commande portant sur 1 500 tonnes de riz de mangrove a été passé en 2001 par la compagnie minière aux producteurs, et cette quantité devrait normalement augmenter progressivement dans les années à venir jusqu’à couvrir la totalité des 4 500 tonnes. Au 30 juin 2002, les quantités effectivement livrées à la CBG atteignaient 1 092 tonnes.

III.5. Selon une étude récente13, on peut estimer à 23 000 tonnes par an l’augmentation des quantités de riz local commercialisées au cours des dernières années, ce qui représente une économie de devise d’environ 4,5 millions d’euros, et la distribution d’un revenu d’environ 2,75 millions d’euros pour les producteurs. Cette augmentation des volumes commercialisés a d’ailleurs permis une diminution importante des importations de riz asiatique (de 300 000 tonnes en 1992 à une moyenne de 200 000 tonnes ces dernières années, avec un creux de 153 000 tonnes en 2000).

11 Examen du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) du NEPAD, à la

réunion des ministres de l’agriculture africains (FAO, Rome, 9 juin 2002). 12 Le marché de Conakry absorbe la plus grande partie des excédents mis en marché sur la zone du PDRI–GM.

Données issues de l’« Etude de l’aval de la filière riz de mangrove » de Mamadou Sy, juillet 2001. 13 Revue à mi–parcours du PASAL, Pierre Baris, 2000.

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III.6. Selon une étude récente de l’ADRAO (ADRAO, Frédéric Lançon, octobre 2000) sur la compétitivité de la filière riz en Guinée, fondée sur des calculs de coûts en ressources internes, sur la base d’un prix du riz sur le marché mondial extrêmement bas de 180 $EU/tonne, le riz étuvé guinéen dispose d’un avantage comparatif au–delà d’un rendement de 1 200 kg à l’ha, ce qui est le cas dans les périmètres aménagés.

III.7. C’est dans cet esprit qu’un travail de préparation a été réalisé au cours de 2001 portant sur une étude intitulée « Plan d’aménagement des plaines rizicoles » (PAPR) de la Guinée maritime, dont l’objectif était de fournir un outil de référence pour toute opération de développement de la riziculture de mangrove et constituer une base technique, agro–socio–économique et environnementale pour la faisabilité d’un projet d’aménagement hydro–agricole en Guinée maritime.

III.8. Le PAPR a permis d’identifier, de sélectionner et de hiérarchiser 19 000 ha de mangrove aménageables, pour l’essentiel cultivé ou ayant été cultivé en riz. Sur ces 19 000 ha, 5 000 ont été retenus pour un premier projet d’aménagement de 5 ans. L’essentiel des périmètres retenus pour le PAPR concerne des plaines qui ne sont plus occupées par la forêt de mangrove. Ces plaines ont déjà été aménagées traditionnellement pour la riziculture et abandonnées en partie ou dans leur totalité pour des raisons d’évolution hydro–sédimentaire ou hydro–pédologique trop contraignantes. Ainsi, dans ce projet, il est question de propositions de réhabilitation de rizières traditionnelles.

III.9. Les perspectives d’amélioration des systèmes de culture rizicole (gain de productivité possible de 2,7 tonnes/ha à 3,5 ou 4 tonnes/ha) sur les périmètres aménagés de même que le soutien aux organisations de producteurs naissantes (pour faire émerger une nouvelle génération de responsables paysans alphabétisés, formés, socle du développement de la société civile rurale), justifient la mise en œuvre d’un programme conséquent en terme d’aménagement des terres et d’appui à la mise en valeur agricole.

III.10. D’autre part, les moyennes plaines du Niger représentent des surfaces rizicultivables importantes. Cependant, les risques liés à cette spéculation, dus notamment aux modifications de la dynamique des crues de ces dernières décennies, ont limité les emblavements. Les paysans sont « remontés » sur les coteaux afin d’assurer leur sécurité alimentaire, la plaine devenant, par endroit une zone « poker ».

III.11. Les rendements actuellement obtenus en riz dans les plaines alluviales sont très faibles et hétérogènes (de 0,4 à 3,5 tonnes à l’hectare avec une moyenne avoisinant les 1 tonne/ha). L’itinéraire technique employé par les paysans est très rudimentaire et n’évolue apparemment pas. Or, le riz de plaine est, dans la zone étudiée, une spéculation très importante pour chaque exploitation et représente, au niveau de chacune des régions, une surface de 25 à 30 000 ha. Un gain moyen sur les rendements permettrait donc aisément une augmentation non négligeable de la production de paddy dans le pays.

III.12. Enfin, il convient de souligner que le présent projet offre la particularité de permettre une augmentation de production nécessaire à l’économie et à la sécurité alimentaire du pays, ainsi qu’une préservation accrue des zones de mangrove et du bassin du Haut Niger grâce à la sédentarisation des cultures et la lutte contre l’acidification des sols. Il est donc important de noter le double effet environnemental et économique de ce projet.

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IV. OBJECTIFS DU PROJET

IV.1. L’objectif sectoriel du projet est de contribuer à la sécurité alimentaire en vue de l’allègement de la pauvreté.

IV.2. Le but visé est la poursuite de l’intensification de la riziculture aquatique à travers les aménagements hydro–agricoles susceptibles de mieux contribuer à assurer l’approvisionnement satisfaisant et régulier du marché intérieur et à créer des emplois en milieu rural.

IV.3. Le projet a pour objectifs spécifiques:

• l’amélioration de la production agricole rizicole sur une base durable par la réalisation et la pérennisation des aménagements, pour assurer d’une part une meilleure maîtrise de l’eau par des investissements appropriés et, favoriser l’adoption de techniques culturales améliorées d’autre part;

• le renforcement de la structuration du monde rural par l’appui à l’organisation des producteurs rizicoles;

• la protection des écosystèmes par la sédentarisation des exploitations et la promotion de techniques culturales respectueuses de l’environnement;

• le renforcement de l’environnement socio–économique à travers l’amélioration de l’aval de la filière par un appui en faveur des activités de récolte, de transformation et de commercialisation du riz.

V. DESCRIPTION DU PROJET

V.1. Le projet s’articulera autour des composantes suivantes:

• Infrastructures de gestion hydraulique

• Renforcement des capacités

• Gestion du projet

Composante 1: Infrastructures et gestion hydraulique

V.2. La composante « Infrastructures et gestion hydraulique » comporte la mise en place des infrastructures et équipements d’irrigation (en Guinée maritime et en Haute Guinée) ainsi que l’appui nécessaire à leur exploitation technique. Le projet appuiera le financement des investissements, sur la base de demandes exprimées par les usagers et validées par les autorités, en tenant compte de leur caractère collectif ou privé individuel correspondant à des objectifs socio–économiques ou commerciaux. Auparavant, un effort sera entrepris pour susciter cette demande à travers des campagnes d’information et de sensibilisation. Elle aura deux sous–composantes: (i) aménagement de plaines côtières, et (ii) aménagement de plaines alluviales.

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Sous–composante Aménagements de plaines côtières

V.3. Les aménagements de plaines côtières comprennent principalement: (i) l’aménagement hydro–agricole de 5 100 ha en Guinée maritime; (ii) la réalisation des études, du suivi et contrôle des travaux et; (iii) la mise en place d’un dispositif local autonome de pérennisation des infrastructures.

V.4. Principes de réalisation des travaux d’aménagement. Il est apparu clairement qu’au cours de ces dernières années (première phase du PDRi–GM), les interventions dans la zone ont permis d’identifier, de tester et de mettre au point une méthodologie innovatrice d’aménagement hydro–agricole villageois, de mise en valeur des périmètres agricoles et d’organisation des producteurs. Cette méthodologie repose sur une amélioration des techniques d’aménagements traditionnelles (intermédiaire entre les aménagements individuels traditionnels et les grands aménagements industriels) avec gestion de l’eau de mer, ainsi que l’organisation des producteurs seule garante de la pérennité des aménagements (gestion de l’eau de mer et entretien des ouvrages). Elle est suffisamment validée pour servir de base à un processus de réplication et d’extension.

V.5. Les premières améliorations aux systèmes traditionnels apportées par le PDRi–GM consistent à consolider les digues traditionnelles en leur associant des ouvrages d’arts pour la gestion des eaux marines et douces (aménagement semi–lourd). Les dernières améliorations apportées résident dans la construction de digues aux moyens de matériaux d’emprunts appropriés et dans le revêtement des soubassements de latérite, le tout associé à des ouvrages plus fonctionnels. En terme de sécurisation des cultures et d’augmentation de la production, la technique d’aménagement « semi–lourd » adoptée répond aux contraintes rencontrées par le passé lors de la mise en valeur des terres en mangroves.

V.6. Comme indiqué précédemment, les aménagements se feront à la demande; compte tenu de la nécessité de gestion collective des aménagements envisagés, les demandes devront émaner des paysans organisés en groupements d’exploitants évoluant sur le même périmètre; ces demandes devront être validées par la CRD qui en assurera l’authenticité et garantira les aspects de sécurisation foncière. En outre, il sera exigé avant le début des aménagements la mise en place préalable, dans les structures locales de micro–crédit, d’un fonds destiné aux entretiens futurs des aménagements14.

V.7. Le programme d’aménagements hydro–agricoles envisagé pour le présent projet comprend: (i) deux périmètres prévus dans le cadre du PDRi–GM, mais non réalisés (150 ha) dont les études sont disponibles et; (ii) 20 périmètres sélectionnés dans le PAPR (3 842 ha); soit 3 992 ha. Environ 85% des surfaces à aménager concernent des aménagements de type T1 et T2. Le Projet aura la charge de la réalisation des aménagements primaires et les exploitants auront la charge de réaliser les aménagements secondaires (essentiels pour la mise en valeur des périmètres et pour la circulation de l’eau). Cependant, le Projet accompagnera étroitement la réalisation du casiérage par les exploitants et sera exigeant sur la réalisation de ce casiérage avant la mise en fonction des périmètres (installation des vannes).

V.8. Les études ainsi que le contrôle et la surveillance des travaux, en vue de la réalisation des différents ouvrages des aménagements seront confiés à des bureaux locaux sélectionnés à la suite de publication de sollicitations de manifestation d’intérêt sur la base de critères techniques et financiers; ils devront travailler en étroite collaboration avec la structure du projet tant pour le suivi technique à moyen terme (suivi des marées d’équinoxe, vérification de l’entrée d’eau de mer, ...) que pour la capitalisation de l’étude (prise en charge de l’étude, géo–référencement des ouvrages pour alimenter le SIG, …). 14 Cette disposition est inspirée du PDRI–GM dans le cadre duquel, il était exigé 35 000 GNF/ha.

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V.9. Les travaux seront exécutés par des entreprises locales après un appel d’offres national sur la base du meilleur rapport qualité–coût des offres.

V.10. Le projet procédera à la réalisation systématique d’études d’impact environnemental à prendre en compte. Ces études d’impact, menées en collaboration étroite avec l’Observatoire de Guinée maritime (OGM), devraient déboucher sur des schémas d’aménagement des mangroves pour chacune des plaines retenues et sur des stratégies d’exploitation et de conservation conduits en accord et avec l’appui des communautés rurales.

Sous–composante Aménagements hydro–agricoles de plaines alluviales

V.11. L’aménagement des plaines alluviales comprend: (i) l’aménagement de 3 000 ha de plaines alluviales, l’appui technique pour la mise en valeur agricole et (ii) l’appui à la mise en place d’un dispositif durable de pérennisation des investissements.

V.12. Principe de réalisation des travaux d’aménagements. Bien que ces plaines se rencontrent dans toutes les régions du pays là où des grands cours d’eau les draines, les plaines alluviales fluviales à vocation rizicoles restent une spécificité de la Haute Guinée par où transitent les plus grands fleuves d’Afrique Occidentale et leurs affluents. Les plaines alluviales fluviales de Haute Guinée ont été réparties en grandes plaines (plus de 500 ha) et petites et moyennes plaines (une centaine d’hectares)15. L’approche en matière d’aménagements (dimensions des ouvrages, volume des travaux à réaliser), de gestion des eaux d’irrigation (tour d’eau, régulation, nécessités d’aiguadiers et de barragistes, superficie unitaire), de drainage et d’entretien (hauteur des charges récurrentes liées aux dimensions des ouvrages) et de mise en valeur (organisations paysannes, traction bovine, mécanisation) dépend de la dimension de ces plaines.

V.13. Tout comme dans les plaines côtières, les aménagements se feront à la demande; compte tenu des dimensions plus importantes des plaines alluviales qui s’étendent parfois au–delà des limites d’une CRD, les demandes devront être validées au niveau des CRD et de la préfecture ou des préfectures concernées par le SPD (Service préfectoral de développement).

Composante 2: Renforcement des capacités

V.14. Cette composante porte sur: (i) appui à l’émergence d’un entreprenariat agricole et à la structuration des comités de gestion de périmètres (CGP); (ii) appui à la mise en valeur des périmètres; et (iii) appui aux organisations de producteurs, des OP et OPA pour les activités post–récolte, des cadres et agents chargés de la mise en œuvre du projet

Sous–composante Appui à l’émergence d’un entreprenariat agricole

V.15. La Haute Guinée possède une surface en plaine alluviale de l’ordre de 180 000 hectares avec seulement 25 à 30 000 ha actuellement exploités; 60 000 ha sont recensés par le BTGR de Kankan comme potentiellement aménageables16, mais de nombreux sites ne semblent présentement pas exploités simplement par « faute de moyens de la part des paysans ».

V.16. Pour cette région, caractérisée par une faible densité de population, le premier facteur limitant à l’augmentation des surfaces emblavées est la force de travail. En effet, l’exploitation de ces 15 Source: Politique et stratégie nationales de la petite irrigation (Annexe II, Aspects techniques). 16 Cf. inventaire par préfecture et par vallée du 4 mars 1995, Annexe 3.

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plaines demande un besoin très important de main d’œuvre lors de la préparation du sol (essentiellement lors du premier labour), dans une période de pointe au niveau du calendrier agricole. Cette spéculation rentre alors très rapidement en concurrence avec les cultures pluviales vivrières qui, comme nous l’avons vu précédemment, restent prioritaire dans l’affectation des moyens de production.

V.17. Pour lever cette contrainte liée à la préparation du sol, les agriculteurs recherchent d’autres moyens que l’utilisation traditionnelle des attelages afin de gagner, de manière significative, en productivité du travail. Certains utilisent déjà des motoculteurs ou encore, des tracteurs. Mais le parc actuel de Haute Guinée est vétuste et l’approvisionnement en pièces détachées pose de véritables problèmes. Néanmoins, une demande réelle existe, le marché potentiel est important et l’enjeu, en terme de surface, s’avère non négligeable. L’émergence d’un type d’entreprenariat agricole (qui reste à définir) semble à promouvoir, en orientant, au départ les actions sur le premier labour, et en imaginant différentes combinaisons possible par la suite.

V.18. Les actions spécifiques à entreprendre sont:

• Tester sur différents types de zones l’impact, en terme de surface et de production, que peut engendrer la présence d’entreprises agricoles et évaluer les effets indirects liés à cette présence.

• Réaliser des référentiels techniques et économiques concernant cette activité et disposer par la suite de données afin d’évaluer la pertinence de soutenir le développement de telles activités.

• Mettre en place en conditions réelles des essais visant à améliorer la productivité du travail des riziculteurs sur l’ensemble de l’itinéraire technique à explorer de nouveaux domaines d’interventions pour ces entrepreneurs (désherbage, battage, …).

• Permettre l’émergence de structures économiquement viables au service du milieu rural.

V.19. La stratégie d’approche du projet serait la suivante:

• Intervenir sur des zones avec densité de population très faible (possédant de nombreuses plaines non régulièrement exploitées avec la présence de peu ou pas de tracteurs) et sur des zones avec des densités humaines plus fortes connaissant des débuts d’intensification.

• Aider à l’émergence d’entrepreneurs privés, de Groupements d’utilisation de machines agricoles).

Sous–composante Appui à la structuration des Comités de gestion des périmètres (CGP)

V.20. En Guinée maritime, le système technique proposé introduit une nécessaire gestion collective des périmètres (gestion de l’entretien et gestion de l’eau notamment) alors que le système traditionnel était un système essentiellement individuel. Un effort de formation et d’innovation très important doit donc être mené pour accompagner l’organisation de cette gestion par les exploitants. En ce qui concerne l’entretien, plusieurs problèmes se posent: (i) la sécurisation des exploitants afin qu’ils soient prêts à investir dans l’entretien des aménagements; (ii) le niveau de participation financière nécessaire et; les modalités de réalisation de l’entretien.

V.21. La sécurisation des producteurs pose le problème de la consolidation des relations et droits entre les propriétaires et les exploitants et entre les exploitants eux–mêmes. Les producteurs se sont

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organisés en Comités de gestion des périmètres (Comités d’exploitants) qui disposent d’un statut et d’un règlement intérieur négocié, contraignant et appliqué.

V.22. Le CGP est constitué par un ensemble de Quartiers hydrauliques (QH, producteurs dépendant d’un même ouvrage hydraulique) placés sous son autorité. Le CGP gèrera et coordonnera les activités du périmètre aménagé et en assure la mise en valeur et la durabilité. Ses principales attributions seront les suivantes: (i) assurer la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement hydro–agricole auprès des producteurs et des structures publiques et privées; (ii) veiller à l’application du règlement intérieur du CGP parmi les différents CGP; (iii) organiser la campagne agricole du périmètre, en assurer le suivi et proposer les mesures nécessaires pour son bon déroulement; (iv) établir un programme d’activités annuel couvrant en particulier la planification de la maintenance et de l’entretien des infrastructures; (v) superviser le recouvrement des cotisations au niveau des QH; (vi) établir un budget annuel pour le CGP, gérer ce budget et veiller à l’équilibre financier du Comité; (vii) gérer les conflits domaniaux et autres (transhumance) éventuels liés à la mise en œuvre des aménagements; (viii) assurer la liaison avec le Comité de Coordination (CC) sur tous les problèmes concernant le périmètre qui ne peuvent être résolus au niveau du CGP.

V.23. Quant à la participation financière, les montants nécessaires ne constituent pas un obstacle compte tenu des marges dégagées grâce aux aménagements. Par contre le problème des modalités de prélèvement (fixe ou en fonction des coûts réels) se pose. De plus, la pérennisation demande que les travaux d’entretien puissent être réalisés par des entreprises locales (le recours à l’entraide devrait connaître très rapidement ses limites).

V.24. Dans le cadre du présent projet, les exploitants agricoles resteront toujours au centre du projet, tant en ce qui concerne les dispositifs d’entretien et de mise en valeur que les travaux d’aménagements. Les Comités de gestion des périmètres sont appelés à remplir trois fonctions, dans le cadre de leur maîtrise d’ouvrage: (i) la gestion technique et la maintenance du périmètre; (ii) la gestion du parcellaire et du foncier et; (iii) la définition du règlement intérieur et le règlement des conflits.

V.25. Les ouvrages d’intérêt public (notamment les digues–routes) ou ceux dépassant les capacités d’entretien des commissions seront rétrocédés aux CRD, dans le cadre de convention définissant les obligations respectives de la CRD et de l’Etat qui devrait dans certains cas apporter une subvention d’entretien conformément à la politique en vigueur. La gestion collective des périmètres sera facilitée en rapprochant le plus possible les unités de gestion hydraulique de l’unité réelle d’exploitation dans le cadre des nouveaux aménagements. Enfin, une compétence technique de base sera développée au niveau des périmètres par la formation de jeunes exploitants aux techniques d’entretien courant (rechargement de digues, entretien des ouvrages et des vannes, …).

V.26. Le projet apportera un appui à la formation technique et à la structuration des différents comités de gestion des périmètres nouvellement constitués. L’objectif recherché par ce volet sera de renforcer les capacités de gestion organisationnelle et financière des exploitants. Des modules de formation spécifiques seront proposés auprès des membres. Le projet s’attachera à appuyer les fonctions assignées aux comités d’usagers, en mettant notamment l’accent sur la redevance, le règlement des conflits, la gestion et l’utilisation des fonds collectés, les dispositions nécessaires à l’entretien des ouvrages (travaux collectifs et/ou intervention d’entreprises), les relations institutionnelles avec les différentes instances locales concernées, etc.

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Sous–composante Appui à la mise en valeur des périmètres:

V.27. Les actions de mise en valeur sur les périmètres aménagés au cours des 10 dernières années ont mis en lumière une très forte attente des producteurs en matière d’innovations techniques. L’intensification et la diversification de la production agricole exigeront un appui du projet à travers: (i) un programme de recherche–développement (R/D) pour valider et adapter des techniques améliorées de production (gestion de la fertilité, travail du sol, semences améliorées, etc.); (ii) un programme de diffusion de ces techniques, en particulier concernant le travail du sol (culture attelée et motorisée, la réduction des temps de labour étant un élément très important pour le respect du calendrier cultural), la gestion de l’eau (eau douce et eau de mer), les semences améliorées, le calendrier cultural, etc., à travers une approche de conseil technico–économique par des conseillers agricoles, et; (iii) un programme de multiplication de semences par des producteurs. Le projet financera toutes les activités de formation et d’encadrement technique (intensification agricole, innovations techniques) à travers des conventions avec des opérateurs spécialisés, notamment l’IRAG, le SNRPV.

V.28. Différentes études ont confirmé l’importance de la riziculture de plaine dans les systèmes de production des exploitations agricoles de Haute Guinée. Les potentialités sont importantes mais les contraintes et les conditions de mise en valeur le sont tout autant.

V.29. La connaissance du fonctionnement hydraulique d’une part, et des systèmes d’exploitations d’autre part, reste, malgré les études déjà réalisées, encore trop limitée. Sans vouloir se substituer ni à la recherche, ni aux services météorologiques, le projet doit contribuer à accéder à une meilleure compréhension des conditions de mise en valeur de ces territoires spécifiques que sont les plaines alluviales. Ces informations inédites ainsi produites contribueraient à combler le déficit de données sur le fonctionnement hydro–agricoles de ces sites complexes. Les méthodes de recueil de ces données mais aussi leurs traitements seront simplifiés afin d’être facilement reproductibles et transférables aux agents concernés.

Sous–composante Appui aux organisations de producteurs:

V.30. Au–delà des aspects relatifs à la gestion technique des périmètres, les services d’appui apportés jusqu’à présent par la DNGR devront être progressivement transférés sous la responsabilité des organisations professionnelles agricoles. Il s’agit principalement: (i) des liens avec l’amont, notamment en ce qui concerne les semences. Une attention particulière sera portée à l’implication des OP dans le processus de privatisation du CCSK (centre de conditionnement de semences sélectionnées de Koba) qui produit et conditionne de la semence de riz; (ii) des liens avec les institutions de crédit et tout particulièrement le CRG et des liens avec la R/D pour les aspects techniques et d’intensification de la production. En effet, la maîtrise de la technique de production préconisée par le projet qui impose une entrée d’eau de mer, dans les plaines côtières, durant la saison sèche suppose une forte discipline des producteurs. Les populations d’exploitants étant hétérogènes tant du point de vue ethnique que technique, il est nécessaire de bien faire accepter cette technique et les obligations qu’elle impose, et donc de former les exploitants. L’activité de conseil se fera en liaison avec les structures nationales de la recherche, notamment des spécialistes en riziculture de mangrove de l’IRAG et de l’OGM. La R/D s’appuiera sur le réseau de fermes de références qui sera créé en début de projet par le service suivi–évaluation. Elle collaborera également avec la future composante « foncier » du Programme national d’infrastructures rurales (PNIR II); (iii) du conseil de gestion; et (iv) de la commercialisation.

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V.31. Les OPA doivent également s’impliquer dans la mise en œuvre globale du projet et être consultées sur les problèmes touchant au développement de la riziculture en général. La règle sera de contractualiser les appuis dont elles pourraient avoir besoin auprès de projets ou bureaux intervenant dans la zone. A cet effet, le projet s’efforcera de maintenir une bonne synergie avec les projets existants (CAOPA, PGM III de l’Union européenne) et organismes présents (IRAG, etc.).

V.32. En dehors des activités d’animation et de sensibilisation à mener par le projet, des modules de formation seront organisés par les organismes contractants et concerneront différents thèmes tels que: (i) alphabétisation fonctionnelle; (ii) gestion foncière; (iii) d’autres modules se rapportant à la gestion coopérative (management des unions et fédérations des OP, planification participative et actions de développement, genre et développement rural, …).

V.33. Enfin, le projet financera, à hauteur de 60%, (matériaux importés et appui technique essentiellement) la construction de 18 magasins de stockage et de deux centres de formation pour les OP et les OPA.

V.34. Appui à l’aval de la filière (transformation et commercialisation). Les appuis à apporter aux activités de transformation et de commercialisation se feront sur la base d’un partenariat avec le PASAL/DYNAFIV. En effet, la progression de la commercialisation du riz local sur les marchés intérieurs guinéens a été notamment permise grâce à l’intervention du Programme d’appui à la sécurité alimentaire (PASAL). Le programme Dynamisation des filières vivrières (DYNAFIV), qui fait suite au programme PASAL, intervient en Guinée maritime sur la filière riz au moyen de plusieurs instruments: (i) un volet « technologie » qui se placera en catalyseur de la diffusion de matériel amélioré (étuveuses, …); (ii) un volet « crédit aux commerçant(e)s »; (iii) un volet « structuration des OP ». La pérennisation des actions menées sur l’aval de la filière, en vue du retrait de la cellule projet, repose aussi dans ce domaine sur une appropriation par des organisations professionnelles structurées. Transfert signifie que les organisations professionnelles seront capables de passer des contrats en direct avec l’IRAG ou les autres organismes capables de développer des innovations et de gérer un fonds d’innovation qui sera mis à leur disposition.

V.35. Compte tenu de la faiblesse des organisations professionnelles actuelles, des efforts importants devront être menés sur les différents volets présentés ci–dessus pour atteindre les objectifs fixés. A cet effet, le PASAL/DYNAFIV assurera la réalisation de nombreuses formations (état des lieux des activités de transformation et de commercialisation en Guinée maritime, identification des besoins et attentes en formation des opérateurs de la zone, appui à la structuration des opérateurs) qui seront dispensées aux opérateurs par des organismes spécialisés.

V.36. Certaines activités d’intérêt collectif seront appuyées par la mise en place de programmes d’alphabétisation spécifiques en liaison avec les thèmes techniques et sociaux abordés, et établis en concertation avec les groupes concernés. Une attention particulière sera également portée à la nécessité d’une amélioration des conditions sanitaires dans les différentes zones d’intervention. L’accès à l’eau potable sera facilité par la réalisation de forages, et des mesures préventives seront mises en œuvre en même temps qu’un programme de sensibilisation et de formation. Les volets prévention contre les MST/SIDA et lutte contre le paludisme seront systématiquement abordés à travers les séances d’animation villageoises associant les services de la santé et des ONG locales œuvrant dans ces domaines.

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Composante 3: Gestion du projet

V.37. Le projet sera exécuté sous la responsabilité du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et des eaux et forêts (MAEEF) qui en confiera la maîtrise d’ouvrage déléguée à la DNGR au sein de laquelle il sera créé une Cellule de gestion. Cette Cellule sera basée à Conakry dans des locaux mis à disposition par l’Etat. Deux antennes à Kamsar (Boké) et à Kankan abriteront les démembrements de la CGP dans les deux régions naturelles concernées. Les mobiliers et équipements nécessaires au fonctionnement de la Cellule seront acquis dans le cadre du projet, tout comme le matériel roulant indispensable.

V.38. La Cellule sera composée de cadres mis à disposition et pris en charge par le Gouvernement, et dont le nombre sera limité aux fonctions essentielles du projet: un Coordonnateur; un Chef Service finance et administration assisté d’un comptable et d’un caissier logisticien; un Chef Service suivi–évaluation (agroéconomiste); un Chef Service travaux (ingénieur GR) appuyé par deux assistants (aménagements côtiers et aménagements plaines alluviales); un Chef Service exploitation (ingénieur agronome) appuyé par trois assistants (Organisations paysannes, Conseil agricole, recherche–développement). Sur le plan de l’opérationnalité des activités de terrain, chaque service technique disposera d’un personnel ainsi composé: Service travaux, 3 ingénieurs GR chargés des périmètres; Service exploitation, 3 agronomes conseillers OP, 3 agronomes animateurs filière, 1 agronome spécialiste R/D. Les services travaux et exploitation seront assistés chacun d’un Assistant technique expatrié (GR et agronome).

V.39. Un manuel de procédures sera élaboré afin de définir le rôle de chacun des cadres et de préciser les mécanismes de fonctionnement de la cellule de coordination.

VI. COÛTS INDICATIFS

VI.1. Le coût total du projet hors taxes et hors douanes est estimé à 113,4 milliards de GNF, soit environ 56,7 millions de $EU. Le tableau ci–après donne le résumé des coûts estimatifs du projet par composante. Le détail des coûts des différents types d’aménagements prévus sont présentés en annexe.

Résumé des coûts estimatifs du projet par composante Coût (5 ans) Composante

millions GNF millions $EU % coûts de base

1. Infrastructures et gestion hydraulique 59 300 29,65 56 2. Renforcement des capacités 36 400 18,20 35 3. Gestion du projet 9 300 4,65 9 Total coûts de base 105 000 52,5 100 Imprévus physiques (5%) 5 250 2,67 5 Hausse des prix (3% composé) 3 150 1,58 3 Coût total du projet 113 400 56,70 108

VI.2. Il a été prévu une provision de 5% pour les imprévus physiques sur tous les coûts de base à l’exception des frais de personnel et de l’assistance technique. Une provision pour hausse des prix de 3% composé a été appliquée par ailleurs, sur l’ensemble des composantes.

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VII. SOURCES DE FINANCEMENT ENVISAGÉES

VII.1. L’Agence française de développement a financé le PDRI/GM qui s’est déroulé de 1998 à 2002; elle a également financé l’étude portant sur le PAPR. Cette institution pourrait accueillir favorablement une requête pour participer au financement du projet, dans le cas d’une évolution favorable du contexte local17.

VII.2. En outre, la Banque africaine de développement finance déjà en Haute Guinée un projet de développement local (le PADER) et, suite à une requête du Gouvernement guinéen, elle a réalisé un travail préparatoire pour la poursuite des aménagements de mangrove en Guinée maritime; elle est intéressée à participer au présent projet en ce qui concerne les aménagements des plaines côtières.18

VII.3. Le financement du projet sera assuré conjointement par le Gouvernement de la République de Guinée, les bénéficiaires et un financement extérieur selon les répartitions indiquées au tableau ci–après:

Résumé des coûts estimatifs du projet par source de financement Sources Millions GNF Millions $EU % total Financement extérieur 100 926 50,46 89,0 Gouvernement 6 691 3,35 5,9 Bénéficiaires 5 783 2,89 5,1 Total 113 400 56,70 100,0

VII.4. Le financement extérieur couvrira 89% du coût total du projet hors taxes et hors douane, soit environ 50,46 millions de $EU. La contribution du Gouvernement s’élève à 6 691 millions de GNF (3,35 millions de $EU) soit 5,9% du coût total du projet et celle des bénéficiaires (en nature et en espèces) s’élève à 5 783 millions de GNF (2,89 million de $EU) soit 5,1%.

VIII. BÉNÉFICES ATTENDUS

VIII.1. Sur le plan financier, en se basant sur un diagnostic global de la situation des périmètres aménagés au cours de l’exécution de projets comme le PDRi–GM et des statistiques disponibles au niveau des régions concernées, on peut dresser un bilan général des productions agricoles des périmètres envisagés. La situation sans projet se caractérise au niveau des parcelles par un revenu annuel de l’ordre 315,00 GNF/ha/an19. Après aménagement, le revenu de l’exploitation irriguée passera à 875 000 GNF/ha/an (rendement 2,5 t/ha).

VIII.2. L’exploitation avec projet se caractérisant par une meilleure utilisation des ressources en eau, un meilleur accès aux innovations technologiques et une diminution des dégradations environnementales, le revenu annuel sera augmenté d’environ 70%. Ainsi, dans l’hypothèse réaliste de 3,5 tonnes/ha, le revenu passera de 857 000 GNF à 1 225 000 GNF.

17 L’AFD a suspendu sa participation à la plupart des projets qu’elle finançait en Guinée, à la fin du mois de

mars 2004, pour non paiement d’échéances du service de sa dette. 18 En ce sens la mission de préparation de la BAD avait pris contact avec l’AFD–Conakry dans l’optique d’un

co–financement des deux institutions. 19 Partant de l’hypothèse d’un prix de vente de 350 GNF par kg de paddy, et un rendement de 900 kg par

hectare.

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VIII.3. Sur la base de ces résultats financiers, il apparaît clairement que le projet contribuera à augmenter de façon significative le pouvoir d’achat des ruraux dans les plaines qui bénéficieront des aménagements. Il devrait permettre, parallèlement, le développement de la commercialisation du riz, dans la mesure où l’augmentation des rendements permettra à de nombreux exploitants de dépasser les besoins de l’autosuffisance alimentaire et donc de considérer le riz comme une culture de rente.

VIII.4. Toutefois, l’impact le plus significatif devrait être obtenu à travers le développement des activités qui relèvent traditionnellement des femmes, c’est–à–dire l’étuvage et surtout la commercialisation du riz. En effet, si la production est assurée en grande partie par les hommes, les aspects de post–récolte notamment la transformation et dans une moindre mesure la commercialisation sont assurée par les femmes. Le projet favorisera l’émergence des organisations féminines autour de ces pôles d’activités en collaboration avec le PASAL (pour la formation et le crédit) et le CRG (pour le crédit). Il faut noter qu’au niveau des périmètres aménagés durant de précédents projets, ces femmes réunies en groupement de collectrices étuveuses sont incontournables dans la commercialisation du riz dans la zone d’action du projet.

VIII.5. Le projet présente aussi de nombreux impacts positifs à considérer. Ces impacts sont importants pour la préservation de l’environnement de la mangrove. En effet, la réalisation des aménagements permettra de réduire, voire stopper la dégradation du milieu que provoquent les pratiques traditionnelles d’exploitation. Des études menées en 1989 ont estimé que la mangrove, dans les conditions actuelles d’exploitation, ne se renouvellerait plus au–delà de 2010. Ceci dit, les aménagements favoriseront la sédentarisation de la riziculture traditionnelle itinérante. Ils permettront aussi de lutter contre l’acidification par l’admission de l’eau de mer pendant la saison de non culture. Egalement, le développement de sources alternatives de revenu à l’exploitation des ressources naturelles de la mangrove (bois et sel).

VIII.6. Les appuis spécifiques à mener dans les domaines du maraîchage (en Haute Guinée), de la transformation (mise à disposition de 300 étuveuses, 100 décortiqueuses à riz, petits outillages), de la commercialisation, de l’accès à la terre, et des activités rémunératrices permettront aux femmes de mieux s’intégrer dans le tissu économique local. La construction de 50 forages améliorera les conditions de vie des femmes par la diminution du temps et de la pénibilité de leurs tâches domestiques. Les femmes bénéficieront aussi d’un encadrement dans le domaine de la santé et de l’éducation à travers des sessions d’animation et sensibilisation. Des programmes spécifiques seront mis au point dans les domaines de lutte contre les MST et le SIDA, de prévention des maladies hydriques et du paludisme à travers des actions de formation et l’acquisition de kits de dépistage et de moustiquaires imprégnées et la construction de huit centres de santé.

VIII.7. Globalement l’indice de développement humain de la zone autour des sites d’intervention connaîtra une évolution positive sensible grâce aux revenus générés par les activités du projet.

IX. DISPOSITIFS INSTITUTIONNELS DE MISE EN ŒUVRE

IX.1. Un Comité de pilotage présidé par le Secrétaire général du MAEEF et réunissant les principaux partenaires concernés par la mise en œuvre du projet sera mis en place au démarrage du projet. Il devra élargir la représentativité des producteurs. Afin d’améliorer l’efficacité du dispositif, on pourrait envisager une sorte de bureau restreint du Comité de pilotage, ce qui permettrait des concertations plus fréquentes et de mieux préparer les réunions plénières.

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IX.2. Le Comité de pilotage se réunira au moins deux fois par an et aura pour rôle principal de: (i) veiller à la réalisation des objectifs du projet; (ii) approuver les programmes d’activités et budget annuels et (iii) examiner les bilans d’activités de la CGP et assurer l’arbitrage entre les différents partenaires et institutions impliqués.

IX.3. La Cellule de gestion du projet (CGP) autonome, qui sera créée au sein de la DNGR et basée à Conakry, aura pour tâches principales:

• la coordination, l’animation, le suivi et le contrôle de l’ensemble des activités du projet

• la préparation des dossiers d’appel d’offres ainsi que des diverses conventions avec les partenaires du projet

• l’élaboration et la planification des programmes d’activités et des budgets du projet

• l’élaboration des états financiers et des rapports d’exécution du projet.

IX.4. L’effectif de la CGP sera complété par du personnel technique de terrain et du personnel de soutien (secrétaires, chauffeurs et gardiens). Des missions d’assistance technique ciblées (mise en place du système comptable et des procédures, etc.) viendront appuyer la CGP au démarrage et lors de l’exécution du projet.

IX.5. Au–delà des relations de partenariat qu’il conviendra de développer, le projet sous–traitera le maximum d’activités, dans les principaux domaines suivant: (i) formations des OP, avec les différents opérateurs intervenant dans la région (CENAFOD, GIFCA, CAOPA–GM); (ii) réalisation des travaux (entreprises); (iii) supervision des aménagements (Services préfectoraux du GR); (iv) études techniques (bureaux d’études, contractuels, etc.); (v) relevés de prix (SIPAG); (vi) semences sélectionnées (CSK ou autre pour l’achat des semences de base); (vii) recherche agricole (IRAG); (viii) matériel agricole (fournisseurs privés, comme le centre chinois, et le RGTA pour la traction animale).

IX.6. Des relations très étroites seront nouées avec le volet Observatoire de la Guinée maritime (OGM), en tant que partenaire (suivi de l’environnement et des indicateurs de pauvreté), mais aussi de prestataire de services (études d’impact environnemental, participation aux APS pour les aménagements et suivi de la fertilité).

X. BESOINS EN ASSISTANCE TECHNIQUE

X.1. La Cellule de gestion du projet sera appuyée par deux assistants techniques pendant les trois premières années du projet: un assistant technique GR pour le service « travaux » et un agroéconomiste spécialisé dans la mise en valeur agricole des investissements; en outre, le projet fera appel aux compétences de consultants (de différentes spécialités) pour trois homme–mois par an, pendant les quatre premières années; enfin, un contrôleur interne de gestion indépendant sera recruté pour toute la durée du projet.

XI. PROBLÈMES EN SUSPENS ET ACTIONS PROPOSÉES

XI.1. L’ouverture ou la réhabilitation des pistes est nécessaire pour que les aménagements soient accessibles et un programme de désenclavement parallèle doit être envisagé pour conforter la

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réalisation des aménagements dans la zone du projet. Les pistes des zones couvertes par le projet sont dans l’ensemble dans un état de praticabilité difficile en hivernage. Celles qui bordent ces plaines sont tracées sur des sols de mauvaise portance qui par défaut de couche de roulement et d’ouvrages d’assainissement se transforment en bourbier à la moindre dépression. Le second projet national d’infrastructures rurales20 (PNIR2) entre autre pourrait financer la réhabilitation de 218 km de pistes rurales dont 190 km en mécanisé et 28 km en haute intensité de main d’œuvre (HIMO).

XI.2. En tenant compte de la sensibilité des sites envisagés du projet (zone de mangrove et vallées le long des cours d’eau) de même que de l’ampleur des périmètres à aménager, il serait opportun de le soumettre à une étude d’impact environnemental et social complète pour identifier les impacts potentiels positifs et négatifs, les analyser et proposer des mesures d’atténuation. Un plan de gestion environnementale et sociale à définir après les études permettrait d’identifier les responsabilités et le planning d’exécution des mesures d’atténuation et de suivi.

XI.3. L’AFD qui est un des bailleurs de fonds ayant exprimé son intention de participer au financement de ce projet a suspendu la plupart de ses activités en Guinée, suite à des retards de paiement des dernières échéances de sa dette; elle pourra reprendre ses financements pour certains secteurs sociaux et humanitaires. Dans cette incertitude, il serait avisé d’envisager un co–financement à partir de ressources disponibles ou rapidement mobilisables. Il pourrait être envisagé un financement de certaines activités du projet par le PACV2 qui couvrira l’ensemble du territoire guinéen et ouvrira son menu d’appui aux activités productives et génératrices de revenus, dans des conditions à préciser.

XII. RISQUES POTENTIELS

XII.1. Le principal risque retenu au titre de la réalisation des objectifs du projet se rapporte à la dérégulation de la filière nationale riz. En effet, la filière rizicole est dépendante de plusieurs secteurs de l’économie, en premier lieu de celui des transports qui est lui même fortement dépendant des prix des carburants. L’évolution anarchique de ce facteur pourrait contribuer à inverser les tendances (notamment en ce qui concerne les prix d’achat) en faveur du riz asiatique importé qui débarque directement dans les grandes villes (dont Conakry) qui abritent les ports et conduire les consommateurs à choisir le « réalisme » d’un riz moins cher aux qualités organoleptiques du riz local.

XII.2. La durabilité du projet est intimement liée à la prise en charge par les bénéficiaires du projet des charges récurrentes notamment par la mise en place d’organisations dynamiques, pour cela, il faudra que les usagers soient au préalable sensibilisés et formés aux tâches de maintenance, d’exploitation et de gestion des périmètres aménagés. L’appui de proximité apporté par le projet, la création et le renforcement des groupements paysans, les modes de concertation et de consultation permanents et l’accessibilité au crédit, constituent également des facteurs primordiaux pour la réussite des activités.

XII.3. L’appui à apporter en matière de sécurisation foncière contribuera également à assurer la durabilité des actions entreprises en favorisant une gestion harmonieuse et rapprochée des périmètres.

20 Conjointement financé par la BAD, la BID et la Banque mondiale.

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ANNEXES

Annexe 1: Carte de la zone du projet

Annexe 2: Exemples de coûts standard

Annexe 3: Caractéristiques physiques des zones du Projet

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Annexe 1. Carte de la zone du projet

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Annexe 2: Exemples de coûts standard

Tableau 1: Coûts des travaux d’aménagements des plaines de type T1 et T2 (*) Répartition des coûts des travaux d’aménagement (GNF/ha)

Rubriques Apports extérieurs

Contributions des bénéficiaires

Total

Plaines de type T1 Défrichement – Dessouchage 74 123 74 123 Ouvrage de régulation 698 138 698 138 Digue mécanisée 579 117 579 117 Diguette de surélévation 330 652 330 652 Drains 75 439 18 984 94 423 Casiérage 107 611 107 611 Rechargement diguettes 134 827 134 827 Entretien 49 000 49 000 Total des coûts des travaux 1 683 346 384 545 2 067 891 Etudes (2%) 30 157 30 157 Contrôle et suivi (3%) 62 037 62 037 Total 1 775 540 384 545 2 160 085 Contribution en % 82% 18% 100%

Plaines de type T2 Défrichement – dessouchage 74 123 74 123 Ouvrage de régulation 675 864 675 864 Recalibrage des drains 230 720 13.230 243 950 Casiérage 107 611 107 611 Rechargement diguettes 134 827 134 827 Entretien (**) 49 000 49 000 Total des coûts des travaux 906 584 378 791 1 285 375 Etudes (2%) 25 708 25 708 Contrôle et suivi (3%) 38 562 38 562 Total 970 854 378 791 1 349 645 Contribution en % 72% 28% 100% (*) Source PDRI/2000. Ces coûts unitaires n’incluaient pas les frais des études, de suivi et de contrôle des travaux exécutés par l’entreprise qui ont été estimés en pour cent des travaux: généralement admis de 2% (études) et 3% (contrôle et suivi) et conformément aux propres évaluations du PDRI–GM (prix actualisés). (**) Cotisation d’avance en numéraire pour constitution des caisses d’entretien.

Tableau 2: Coûts des travaux d’aménagements des plaines de type T3 (*)

Répartition des coûts des travaux d’aménagement (GNF/ha) Rubriques Apports

extérieurs Contributions

des populations Total

Ouvrage de régulation 489 972 489 972 Digue mécanisée 514 080 514 080 Drains 113 722 113 722 Casiérage 107 611 107 611 Rechargement diguettes 121 506 121 506 Total des coûts des travaux 1 117 774 229 117 1 346 891 Etudes (2%) 126 937 26 937 Contrôle et suivi (3%) 44 897 44 897 Total 1 189 608 229 117 1 418 725 Contribution (%) 84% 16% 100% (*) Voir même note du Tableau 1.

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Tableau 3: Coûts des travaux d’aménagement avec prise au fil de l’eau (a) Financement

extérieur Participation des

populations Rubriques Unité Qté. Coût

unitaire (‘000 GNF)

Coûts totaux

(‘000 GNF) ‘000 GNF % ‘000 GNF % 1. Coût des travaux d’aménagements hydroagricoles et des équipements

1.1. Etudes, contrôle, suivi – Etudes 2% – – 1 056 1 056 100 – – – Contrôle et suivi 3% – – 1 583 1 583 100 – –

Sous–total études et appui 2 639 2 639 100 – – 1.2. Coût des aménagements

– Digue de protection m 2 600 8,4 21 840 17 472 80 4 368 20 – Ouvrage de prise U 1 1 260,0 1 260 1 008 80 252 20 – Partiteur U 1 504,0 504 454 90 50 10 – Canal principal en remblais m 900 11,2 10 080 7 560 75 2 520 25 – Passages busés U 24 35,0 840 840 100 – – – Pièces spéciales (vannettes) U 112 28,0 3 136 3 136 100 – – – Canaux secondaires m 1 400 0,7 1 680 – – 1 680 100 – Canaux tertiaires m 15 900 0,3 4 452 – – 4 452 100 – Drain principal m 900 1,3 1 134 – – 1 134 100 – Drains secondaires m 2 400 0,7 1 680 – – 1 680 100 – Piste principale m 900 0,7 630 – – 630 100 – Aménagements internes (b) hj/ha 120 2,5 3 024 – – 3 024 100 – Divers et imprévus ± 5% 0 2 498 2 132 85 366 15

Coût total des aménagements 52 773 44 790 61 20 780 39 Coût total des investissements 55 412 48 485 62 20 780 38 Coût des aménagements /ha (c)

1 732 1 074 62 658 38 2. Charges récurrentes (GNF)

Rubriques Unité Quantité Coût à l’hectare (‘000 GNF)

Coût/ha/an (‘000 GNF)

Main d’œuvre gestion de l’eau hj/ha/an 26 65 520 65 520 Amortissement aménagement an 20 1 731 800 86 590 Entretien des aménagements (d) ha/an – – 43 295 Total des charges récurrentes 195 405 Quantités d’eau utilisées /ha 6 800 Prix de revient du m3 d’eau

29 (a) Source: Politique et stratégie nationales de la petite irrigation (prix actualisés). (b) Travaux d’aménagement internes des parcelles estimés à 120 hj/ha. (c) Coût ramené à une superficie nette de 32 ha. (d) Représente 50% du coût total des amortissements totaux.

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Tableau 4: Principaux dispositifs d’aménagement proposés pour les moyennes et grandes plaines alluviales de Haute Guinée Type I: Koundian Type III: Lebala Superficie de la plaine: 350 ha Superficie de la plaine: 90 ha Superficie aménagée: 300 ha Superficie aménagée: 80 ha

Périmètre de mares: 5 ha Périmètre de mares: / Divers peu aménageable: 5 ha

Travaux proposés: Travaux proposés: Barrage prise: 1 Barrage prise: / Canal de dérivation de crue: 1 Canal de dérivation de crue: / Canal d’amenée: 1 Canal d’amenée: / Endiguement principal: / Endiguement principal: / Diguettes isohypses: 24 000 ml (11 760 m3 de terre) Ouvrages de prise: 3

Diguettes isohypses: 9 450 ml (11 760 m3 de terre) Déversoir sur diguettes: 108 Déversoir sur diguettes: 57

Type II: Sountoudiana Type IV: Bilalen Superficie de la plaine: 350 ha Superficie de la plaine: 260 ha Superficie aménagée: 320 ha Superficie aménagée: 235 ha Périmètre de mares: 5 ha Périmètre de mares: 15 ha Divers peu aménageable 20 ha Divers peu aménageable 10 ha Travaux proposés: Travaux proposés: Barrage prise: / Barrage prise: / Canal de dérivation de crue: / Canal de dérivation de crue: / Canal d’amenée: / Canal d’amenée: / Endiguement principal: 8500 (34 000m3) Endiguement principal: 6 740 (29 960 m3) Seuil aménagé: 1 Seuil aménagé: 1 Diguettes isohypses: 15 200 ml (7 448 m3 de terre) Diguettes isohypses: 17 000 ml (8 330 m3 de terre)

Déversoir sur diguettes: 53 Déversoir sur diguettes: 62 Ouvrage de vidange: 2

Tableau 5: Calendrier des dépenses par composante

Composantes (montants en millions de GNF) An 1 An 2 An 3 An 4 An 5 Total 1. Infrastructures 1.1 Aménagement plaines côtières 5 330 6 804 8 127 8 789 8 316 37 365 1.2 Aménagement plaines alluviales 3 130 3 996 4 773 5 162 4 884 21 945 Coût de la composante 1 8 460 10 800 12 900 13 950 13 200 59 310 2. Renforcement des capacités 2.1 Appui à l’entreprenariat et aux CGP 2 700 3 852 3 744 2 160 2 100 14 556 2.2 Appui à la mise en valeur 2 363 3 371 3 276 1 890 1 838 12 737 2.3 Appui aux organisations de producteurs 1 688 2 408 2 340 1 350 1 313 9 098 Coût de la composante 2 6 750 9 630 9 360 5 400 5 250 36 390 3. Gestion du projet 3.1 Bureaux– siège et antennes 84 84 84 84 84 420 3.2 personnel 180 180 180 170 170 880 3.3 Véhicules, équipement et matériels divers 180 1 200 800 46 0 2 226 3.4 Fonctionnement 54 324 330 280 240 1 228 3.5 Réunions et séminaires divers 132 130 130 110 110 612 3.6 Formations ponctuelles coordination 0 317 231 30 0 578 3.7 Services 720 785 785 560 250 3 100 3.8 Voyages et déplacement divers 0 100 100 40 16 256 Coût de la composante 3 1 350 3 120 2 640 1 320 870 9 300 Total coûts de base 16 560 23 550 24 900 20 670 19 320 105 000 Imprévus physiques (5%) 828 1 178 1 245 1 034 966 5 250 Hausse des prix (3% composé) 497 707 747 620 580 3 150 Coût total du projet 17 885 25 434 26 892 22 324 20 866 113 400

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Annexe 3: Caractéristiques physiques des zones du projet et typologies des aménagements

Guinée Maritime

Trois écosystèmes se succèdent d’est en ouest:

(i) Le piémont du Fouta Djallon: ce piémont est profondément entaillé à l’amont, par des vallées aux versants parfois abrupts. Celles du Rio Nuez et du Konkouré sont les plus importantes, mais la majeure partie de la région est structurée en petits bassins alimentant de nombreux fleuves côtiers comme le Wassa–wassa, la Taboriah, la Sombouya. Les versants de ces vallées sont intensément mis en valeur. Une mosaïque de bas–fonds parsème les vallées et les zones basses du piémont. Ils sont autant de refuges pour la faune et la flore sauvage, mais aussi pour les troupeaux domestiques, puisque c’est à proximité que pâture le bétail qui ne part pas en transhumance.

(ii) Les marais maritimes: ils occupent la quasi–totalité du littoral et ont pour caractéristique des sols constitués d’énormes quantités de sédiments arrachés au continent par les fleuves. Extrêmement mobiles, ces sédiments sont en réorganisation permanente et ils sont régulièrement mobilisés et redistribués en fonction des conditions hydrologiques locales. Deux grands ensembles morpho–pédologiques peuvent être distingués à partir des conditions hydrologiques qui les caractérisent: a) les zones estuaires formées par le colmatage des anciennes vallées. Elles sont aujourd’hui parcourues par des réseaux denses de chenaux qui permettent à la fois drainage et importante fréquence de submersion. La mobilité du réseau hydrographique, commandée notamment par les variations climatiques, est à l’origine du dynamisme de ces zones. Les peuplements végétaux, caractérisés par la prédominance du Rhizophora, sont associés à des sols potentiellement sulfatés acides ou qui s’acidifient par oxydation aérobie lors de leur dessèchement; b) les plaines de front de mer, situées entre les embouchures des grands estuaires, alternent vasières et cordons sableux, marquant l’évolution antérieure de la côte. Ces plaines sont fragiles et un changement des conditions climato–hydrologiques peut être suffisant pour les démanteler complètement. Les sols de ces plaines sont généralement caractérisés par une réaction faiblement acide en rapport avec la végétation pionnière composée d’Avicennia et d’herbacées halophiles.

(iii) Le plateau continental: il s’étend jusqu’à 160 km au large de la frontière de Guinée–Bissau et présente des conditions écologiques très particulières. En effet, du fait de l’exclusion du domaine d’influence de l’upwelling qui favorise la prolifération du plancton et l’enrichissement des eaux, les apports sédimentaires charriés par les crues et la production de matière organique par décomposition de la végétation de la mangrove, constituent les principaux facteurs d’enrichissement des eaux littorales. Cette situation explique la concentration du stock halieutique à proximité directe de la côte.

Haute Guinée

Il semble possible de diviser la Haute Guinée en quatre grands types de sols agricoles:

(i) Les zones de plateaux cuirassés, légers, faciles à travailler, de fertilité médiocre, couvrant une superficie de plus de 1,8 million d’hectares, au nord (Kouroussa, Siguiri, Kankan, Mandiana) et sur lesquelles se cultivent plutôt le coton, le maïs et les cultures vivrières.

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(ii) Les zones de plateaux ondulés, plus ou moins cuirassés de Faranah, fertiles (cambisols bruns), couvrant quelques 500 000 ha où le riz et les cultures vivrières dominent.

(iii) Les zones de plateaux disséqués et cuirassés de l’ouest de la Haute Guinée (Dabola, Dinguiraye) plutôt sablo–limoneux, sur près de 300 000 ha, cultivées essentiellement en arachide et cultures vivrières.

(iv) Les vallées alluviales du Niger et de ses affluents, fertiles et très fertiles, plutôt argileuses et difficiles à travailler dans les plaines du nord (Siguiri), plus filtrantes et lessivées au sud (Milo) couvrant une superficie estimée à 180 ha au total (source IRAG) et sur lesquelles 25 000 ha environ produisent du riz.

Les différentes typologies d’aménagement des plaines côtières de Guinée maritime

Les plaines de mangrove ont été réparties en deux groupes compte tenu de leur situation dans la toposéquence qui les distingue par rapport aux actions mécaniques et chimiques marines et du temps de leur submersion par les eaux douces en saison humide. Ainsi, la typologie adoptée par la DNGR, développée auparavant par le projet PDRI GM et le PDRK, se base sur la présence de l’eau douce et de l’eau salée et est étroitement liée aux systèmes de production. Ce sont les plaines de mangrove: (i) T1: Présence des marées avec risque de salure pendant la saison de production (correspondant au système baga côtier); (ii) T2: Présence des marées sans risque de salure pendant la saison de production (correspondant au système baga plaine). Les plaines d’eau douce (sur sols de mangrove): (i) T3: Plaine d’eau douce avec submersion de longue durée (correspond au système mixte plaine–plateau); (ii) T4: Plaine d’eau douce avec submersion de courte durée (correspond au système plateau).

Aménagement fermé avec marnage et risque de salure (T1)

Ce sont des plaines qui subissent un marnage des eaux marines mais avec des risques de salure et/ou d’acidification de leurs terres. Elles nécessitent des aménagements fermés pour leur exploitation. C’est le Type T1 dans la classification de la DNGR. L’aménagement de ces plaines nécessite de lourdes infrastructures de protection contre l’intrusion des eaux marines et les inondations et des ouvrages de contrôle dont les dimensions sont en rapport avec la hauteur des marées et le volume d’eau douce à drainer: (i) une digue périphérique de protection totalement fermée d’une hauteur en rapport avec ce qu’est la différence entre celles des marées les plus hautes ou pleines mers et les terres les plus basses. C’est un ouvrage de dimensions importantes qui nécessite pour sa confection des matériaux d’emprunt et un compactage de qualité qui ne peut être exécuté que par des engins lourds; et (ii) des ouvrages de contrôle également de dimensions en rapport direct avec la hauteur des marées qui doivent y transiter et du volume des eaux douces qu’ils auront à drainer. Les superficies de ces plaines pouvant atteindre 200 ha, les dimensions des ouvrages de contrôle et des canaux principaux mixtes d’irrigation/drainage sont en rapport avec les superficies concernées. Ce qui nécessite l’intervention d’entreprises spécialisées pour leur confection.

Aménagement ouvert avec marnage mais sans risque de salure (T2)

Ces plaines de front de mer subissent également un marnage des eaux marines mais sans risque de salure et/ou d’acidification de leurs terres. Elles ne nécessitent pas d’aménagements fermés pour leur exploitation. C’est le type T2 dans la classification de la DNGR. Ces unités, de dimensions plus modestes par rapport à celles du type T1 et plus hautes dans la topo séquence, nécessitent des ouvrages

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moins lourds: (i) la digue de protection est ramenée à la recharge, généralement par les populations, d’une « diguette » périphérique existante. Ce qui constitue un ouvrage de dimensions modestes par rapport à celui qui protège les terres de type T1; et (ii) les dimensions des ouvrages de contrôle sont également en rapport avec la hauteur des marées qui doivent y transiter, de la superficie totale à dominer et du volume des eaux douces à drainer. Les superficies de ces plaines étant généralement moins importantes que celles qui les précèdent, les dimensions des ouvrages de contrôle et des canaux principaux, sont en rapport avec ces superficies sans pour autant que leur confection ne soit encore confiée aux populations.

Les plaines d’eau douce avec submersion de longue durée (T3)

Ce sont les terres qui, du fait de leur situation topographique relativement basse, subissent une longue submersion par les eaux douces. Leurs superficies aménagées dans le cadre du PDRK ont été les plus importantes. On y pratique une riziculture de bas–fonds avec maîtrise partielle de la hauteur de la nappe dans les casiers et des problèmes liés à l’efficience du système de drainage en période de crues. Suivant le degré de complexité des aménagements en fonction desquels sont contrôlées les eaux excédentaires, il peut y être pratiqué soit une riziculture de saison ou de contre–saison lorsque les excès d’eau sont trop importants, mais jamais de double cultures.

Les plaines d’eau douce avec subversion de courte durée (T4)

Ces terres, du fait de leur situation topographique relativement haute, subissent aussi une submersion par les eaux douces mais de plus courte durée par rapport aux T3. Elles portent toujours une culture de riz de saison mais avec possibilité d’une deuxième culture de contre–saison si les aménagements sont du type T3 en présence d’un cours d’eau permanent pour des irrigations d’appoint en fin de saison et d’entretien en contre–saison. Le PDRi–GM n’a pas réalisé de travaux d’aménagement sur les plaines du type T4, mais elles continuent d’être exploitées traditionnellement par les populations au moyen de travaux qui s’apparentent avec ceux du type T1 défini par le PNIR1 pour l’aménagement des bas–fonds. Les principales contraintes rencontrées sont dues aux difficultés de gestion des eaux entre les exploitants qui pourrait être nettement améliorée moyennant des aménagements de type T3, complétés, parfois, d’une digue périphérique de protection contre les crues.

Gestion de l’eau dans les plaines côtières

L’eau doit être gérée collectivement sur l’ensemble d’un périmètre. Le problème majeur rencontré dans la région (expérience du PDRi–GM) a été de convaincre les producteurs, hormis les ethnies qui connaissent cette technique traditionnellement productrice de riz de mangrove que sont les Balantes et les Nalous, de la nécessité de l’entrée d’eau de mer. D’une part, il existe une réticence instinctive et d’autre part ceci nécessite de retirer rapidement le paddy de la parcelle. La dernière campagne a montré que, grâce aux efforts de sensibilisation pour expliquer et lever les réticences, l’eau de mer avait été admise sur une très grande partie des périmètres. L’ouverture et la fermeture des vannes sont effectuées par des producteurs vanniers qui seront formés dans le cadre du projet. Il conviendra sans doute d’envisager à terme la rémunération de cette fonction, si on veut la professionnaliser. La poursuite des actions de formation reste un axe très important afin que les producteurs soient réellement autonomes et assument complètement la fonction de gestion de l’eau. Des séries de formation de plusieurs modules seront développées durant la durée du projet et concerneront différents thèmes tels que: (i) alphabétisation fonctionnelle; (ii) gestion de l’eau et entretien des ouvrages; (ii) protection de l’environnement en vue de la pérennisation des aménagements; (iii) d’autres modules se rapportant à la gestion coopérative, la gestion des unités économiques, les techniques d’animation et

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des thèmes spécifiques seront développés à l’endroit des comités de gestion des périmètres et des usagers au fur et à mesure du degré d’avancement du projet.

Entretien des aménagements

L’entretien portera sur les digues, les chenaux de distribution et les ouvrages. Il doit comprendre l’entretien courant, mais aussi l’entretien annuel et les grosses réparations exceptionnelles. Les dispositions doivent être différentes dans chaque cas.

Les comités de gestion des périmètres doivent être capables à terme de contractualiser avec des entreprises locales pour la réalisation des travaux d’entretien. Aussi, le problème du coût de cet entretien et des modalités de financement se pose. Un fonds d’entretien alimenté par des cotisations avant aménagement et des redevances annuelles, en fonction des superficies21, sera mis en place.

L’entretien des digues–routes pose un problème particulier. S’agissant d’une route, pas seulement empruntée seulement par les producteurs, mais aussi par les transporteurs, son entretien ne peut être à la seule charge des producteurs. Il convient que l’entretien de ces soit transféré aux CRD (Communautés rurales de développement) et pris en charge dans le cadre du fonds d’entretien routier.

Protection de l’environnement

L’aménagement des mangroves est souvent considéré comme dangereux pour l’environnement dans la mesure où il rompt les équilibres fragiles de ce milieu particulièrement complexe. De ce fait, tout projet d’aménagement a des adversaires résolus qui peuvent invoquer les nombreux échecs passés pour justifier leur attitude. En fait, même sans grands aménagements, les mangroves sont et seront exploitées par les populations qui en vivent. Sans être aussi spectaculaires que ceux causés par les grands projets, les dégâts sont néanmoins réels (pression sur la ressource en bois, nouvelles défriches lorsque les sols des anciennes rizières ont été stérilisés).

Inversement, les aménagements réalisés dans le respect de certaines règles ont des effets positifs par rapport notamment à la situation actuelle. Ils vont permettre en particulier: (i) de sédentariser les rizières par l’édification et l’entretien de digues et ouvrages adaptés aux contraintes du milieu. Cette sédentarisation aura pour conséquence la préservation des zones non aménagées; (ii) de stopper l’acidification et la stérilisation des sols, voire même d’en restaurer la fertilité par une gestion adaptée de l’eau de mer; (iii) d’encourager la production d’un riz sans engrais ni pesticides dont les incidences sur l’environnement et sur la santé humaine sont importantes, sans compter l’aspect économique pour les producteurs.

Moyennes et grandes plaines alluviales de Haute Guinée

Pour les besoins du présent projet, dans le soucis de réalisation d’infrastructures maîtrisables par les exploitants dont ils pourront assumer à terme les coûts récurrents, et en fonction du fonctionnement hydraulique, les caractéristiques topographiques et le type d’exploitation agricole des sites étudiés ont permis de distinguer 4 grands modèles de plaine. Ce sont:

• Type I (plaine plate avec collecteur) • Type III (plaine profonde avec collecteur)

• Type II (plaine plate sans collecteur) • Type IV (plaine profonde sans collecteur)

21 Le PDRI–GM avait d’une part demandé aux producteurs une cotisation de 35 000 GNF par ha avant la

réalisation des aménagements, afin de constituer un fonds d’entretien, puis mis en place le principe de cotisations annuelles d’entretien de 10 000 GNF par ha à partir de la réception définitive des aménagements.

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Nous proposons ci–après des types d’aménagement susceptibles de gérer les pluies et les crues des cours d’eau et de sécuriser ainsi les récoltes. Les principes et fonctionnement des types I et III ainsi que ceux des types II et IV étant similaires, une présentation conjointe sera réalisée ci–après:

Schéma d’aménagement proposé pour les types I et III:

• Les différents niveaux morphologiques critiques de la plaine (tous les 0,50 m) sont isolés par une digue isohypse en terre compactée de 0,70 m de hauteur.

• Le passage de l’eau entre chaque niveau altimétrique s’exécute par un seuil fixe d’une hauteur de 0,5 m. Ce dernier est en pierre maçonnée avec déversoir et se rencontre sur la digue tous les 300 m maximum.

• Un « barrage à seuil fixe » est réalisé en amont sur le collecteur. Le niveau d’eau ainsi rehaussé est dirigé dans un canal bétonné directement jusqu’à la plage altimétrique la plus haute de l’aménagement dans laquelle il se déverse. Un seuil/canal en amont du barrage permet d’évacuer les eaux juste avant qu’elles n’atteignent le niveau maximal du canal primaire et rejoignent, en aval du barrage, l’ancien lit de l’affluent.

Dans le cas spécifique de ce type III, les prises naturelles dans la fracture rocheuse ne nécessitent pas l’installation d’un barrage/seuil pour rehausser le niveau d’arrivée d’eau des collecteurs. Elles sont donc directement reliées au canal primaire.

Le bourrelet de berge est éventuellement rehaussé par endroit afin qu’aucun passage d’eau ne puisse se faire entre les différents niveaux en dehors des seuils fixes prévus.

Le fonctionnement de l’aménagement est le suivant:

• Avant juillet, l’aménagement fonctionne en pluvial. Le niveau de l’affluent est très bas et les écoulements du collecteur sont encore trop faibles pour être utilisés. Les premières précipitations importantes sont étalées à l’intérieur de chaque niveau morphologique. La culture bénéficie ainsi, de manière plus homogène et plus longtemps, des effets de chaque pluie.

• A partir de juillet et jusqu’à mi (ou fin) août, l’effet « précipitations/ruissellement » devient exploitable. Après chaque grosse pluie, en plus du fonctionnement pluvial de l’aménagement, le périmètre est irrigué par les eaux provenant du collecteur. Celles–ci se répartissent en cascade vers les niveaux les plus bas avant d’être drainé.

• A partir de fin août, le niveau de l’affluent atteint le bord de berge puis déborde. Le périmètre est entièrement inondé. Les eaux provenant du collecteur empruntent le seuil/canal.

• Mi (ou fin) octobre, la décrue s’amorce. Le périmètre commence à se vidanger jusqu’au niveau de ces différents seuils. Les quelques dernières rares et importantes précipitations permettent de maintenir le niveau maximum quelques jours supplémentaires puis le périmètre se vide progressivement.

Intérêts et avantages des dispositifs proposés

Ce type d’aménagement permet:

• d’homogénéiser la répartition des eaux (pluie, irrigation et décrue) au sein du périmètre;

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• de sécuriser le début de cycle et de favoriser l’installation progressive de la culture vis–à–vis de l’arrivée souvent brutale des eaux;

• d’utiliser des variétés de riz à cycle plus long (donc généralement plus productives);

• de ne pas générer de gestion complexe du périmètre par les villageois;

• de ne pas modifier les limites foncières et d’améliorer les propriétés des parcelles;

• d’utiliser facilement la culture attelée ou tractée (pas de casiérage).

Schéma d’aménagement proposé pour le type II et IV

Principe et fonctionnement de ces deux types d’aménagement:

• Les différents niveaux morphologiques critique de la plaine (tous les 0,5 m) sont isolés par une digue isohypse en terre compactée de 0,7 mètre de hauteur.

• Le passage de l’eau entre chaque niveau altimétrique s’exécute par un seuil fixe d’une hauteur de 0,5 m. ce dernier est en pierre maçonnée avec déversoir et se rencontre sur la digue tous les 300 mètres maximums.

• Le bourrelet de berge est rehaussé au niveau de la côte du niveau altimétrique supérieur du périmètre de manière à ce qu’aucun passage d’eau ne puisse se faire entre les différents niveaux en dehors des seuils fixes prévus.

• La partie la plus basse (servant d’exutoire naturel) et d’une surface limitée est éventuellement endiguée en rejoignant le bourrelet de berge sur lequel une vanne de vidange peut être installée.

L’aménagement fonctionne en pluvial jusqu’à sa submersion par la crue. A la décrue, il permet une rétention de l’eau plus longue dans chaque niveau morphologique. Si l’option « endiguement de l’exutoire naturel » a été retenue à la vanne fermée en début de décrue, les villageois pourront alors bénéficier et exploiter pendant quelques mois la retenue ainsi créée.

Intérêts et avantages du dispositif

Ce type d’aménagement offre globalement les mêmes intérêts et avantages que le dispositif précédant excepté l’aspect sécurisation du début de cycle.

Petites plaines: Irrigation par captage au fil de l’eau

Lorsque la topographie permet au cours d’eau de dominer l’ensemble des terres à aménager et que son débit est à la fois permanent et suffisant pour satisfaire les besoins des cultures en place toute l’année, les conditions idéales sont réunies pour aménager et exploiter un périmètre irrigué à moindres coûts d’investissements et de fonctionnement. Ce modèle a l’avantage de permettre une diversification des spéculations grâce à un accroissement du taux de mise en valeur22.

22 Lorsque le cours d’eau est permanent, une partie du périmètre (fonction du débit disponible) peut être

exploité en contre–saison.